Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1892-11-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 26 novembre 1892 26 novembre 1892
Description : 1892/11/26 (N57). 1892/11/26 (N57).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32632574
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
2* Année — N* 57 — Samedi 26 Nevembrc 1892.
DIX CENTIMES LE NUMÉRO
2 e Année — 5 frimaire An 101 — N° 57.
Réveil
Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
P1UX DES ABONNEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre ^ 5 fr. 3 fr.
Départements 6 fr. 3 50
ADMINISTRATION k RÉDACTION
15, RTJE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DU HA VRE paraît le Samedi
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent. la ligne
Réclames... 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
Messieurs les Abonnés qui, à l’expiration
de leur abonnement, n’auront pas donné
avis de le suspendre seront considérés
comme réabonnés pour le même laps de
temps. Le prix de l’abonnement annuel
est de cinq francs pour un an et de trois
francs pour six mois.
PANAMA
La semaine qui vient de s'écouler a vu
éclater au Parlement l’un des plus grands
scandales politiques de ce siècle. Un député
est monté à la tribune pour accuser non pas
un seul de ses collègues, comme on le fit
dans l’affaire Wilson, mais toute une partie
de la Chambre. _
La personnalité de l’accusateur, M. De-
lakaye, ne paraît pas assez recommandable
pour qu’on attribue à ses allégations ou
insinuations une importance capitale. Dans
les coups qu’il a essayé de porter à certains
républicains, on voyait plutôt le ressenti
ment de la déroute boulangiste oïl M. De-
laliaye figurait dans le camp des césariens,
en assez mauvaise compagnie d’ailleurs, que
le souci d’assurer le respect de la morale
politique.
Il n’en est pas moins vrai que, depuis
de longs mois, on colportait sur le compte de
certains hommes des bruits fâcheux.
En ordonnant l’enquête, la Chambre a
fait preuve de sagesse. Il ne faut pas, en
effet, qu’on puisse accuser la République de
mettre la lumière sous le boisseau. Il est
nécessaire que ceux qui ont trafiqué de leur
mandat soient punis et chassés pour toujours
de la scène politique.
Nous attendons avec confiance l’enquête
qui va se poursuivre, persuadés d’avance
que ce n’est pas dans les rangs des démocrates
qu’on trouvera les coupables.
-tB»-—.
SEMAI NE POL ITIQUE
FRANCE
Voici le texte du projet de loi adopté par la
Chambre des députés dans la séance du 19 no
vembre et portant modification de la loi du 29
juillet 1881, sur la Presse.
« Art. 1 er . —Les articles 24, paragraphe 1 er , et
25 de la loi du 29 juillet 1881, sur la presse sont
modifiés ainsi qu’il suit :
« Art. 24. — Ceux qui, par l’un des moyens
énoncés en l’article précédent, auront directement
provoqué soit au crime de meurtre, de pillage et
d’incendie, soit à l’un des crimes punis par l’art.
435 du code pénal, soit à l’un des crimes et délits
contre la sûreté extérieure de l’Etat, prévus par
les articles, 75 et suivants, jusques et y compris
l’article 85 du même code, seront punis, dans le
cas où cette provocation n’aurait pas été suivie
d’effet, de trois mois à deux ans d’emprisonnement
et de 100 fr. à 3,000 fr. d’amende.
« Ceux qui, par les mêmes moyens, auront di
rectement provoqué à l’un des crimes contre la
'sûreté intérieur de l’Etat, prévus par les articles
86 et suivants jusques et y compris l’article 101
du code pénal, seront punis des mêmes peines.
« Art. 25. — Toute provocation par l’un des
moyens énoncés en l’article 23, adressée à des mi
litaires des armées de terre et de mer dans le bi/t
de les détourner de leurs devoirs militaires et de
l’obéissance qu’ils doivent à leurs chefs dans tout
ce qu’ils leur commandent pour l’exécution des
lois et règlements militaires sera punie d’un em
prisonnement de trois mois à deux ans et d’une
amende de 100 fr. à 3,000 fr.
« Art. 2. — L’article 49 de la loi du 29 juillet
1881 sur la presse est complété par l’addition du
paragraphe suivant :
« Dans les cas prévus aux articles 24 et 25 de
« la présente loi, la cour pourra prononcé l’exé-
« cution provisoire, nonobstant opposition ou
* pourvoi ».
« Art. 3. — L’article 14 de la loi du 29 juillet
1881 sur la presse est applicable aux journaux pu
bliés en France et rédigés en langue étrangère.
Ce projet vise, oïl le voit, tous ceux qui, soit
par des discours, cris ou menaces proférés dans
des lieux ou réunions publics, soit par des écrits,
des imprimés vendus ou distribués, mis en vente
ou exposés dans des lieux ou réunions publics,
soit par des placards ou affiches; exposés aux
regards du public, auront directement provoqué
l’auteur ou les auteurs (art. 23 de la loi du 29
juillet 1881) à commettre les actions dont parle
l’article 1 er du projet de loi.
Le Gouvernement et la Commission avaient, en
outre, proposé d’édicter la détention et la saisie
préventives ; mais la Chambre s’y est opposée en
adoptant l’amendemént de M. jullien, qui est
ainsi devenu l’article 2, et qui atténue sensible
ment les conséquences du projet de loi, qui n’en
reste pas moins une mesure fâcheuse.
Nous nous rallions, à cet égard, complètement
à l’opinion exprimée par M. Pelleta», après le
vote de l’amendement Jullien et avant la mise aux
voix de l’ensemble du projet :
« Malgré les améliorations considérables, a-t-il
dit, qu’a reçues le projet de loi, je ne puis pas le
voter. Je crois que nous avons là une occasion
exceptionnelle de refaire cette union dp parti
républicain que . le projet a failli troubler.
que l’amendement que la Chambre vient d’adopter
supprimait absolument le projet tout entier, qu’il
ne restait rien de la loi et qu’elle n’avait plus de
raison d’être... J’espère qu’après avoir travaillé
quatre jours si laborieusement à cette grande
œuvre législative ( sourires à gauche), nous tien
drons à honneur de ne pas laisser passer un projet
de loi qui n’est plus nuisible, je le reconnais, qui
n’est plus qu’insignifiant. C’est pour ce motif que
nous devons tous nous associer pour le repousser. »
Ç’eut été, en effet, ce que la Chambre aurait eu
de plus simple à faire. Mais l’ensemble du projet
a été adopté, et déposé sur le bureau du Sénat par
M. le Garde des Sceaux, le 22 novembre’.
. * *
La discussion des interpellations sur l’affaire de
Panama a eu lieu le 19 novembre.
M. Delahaye y a prononcé un discours dans le
quel il a-àccusé, sans les nommer, un grand nom
bre de députés d’avoir reçu de la Compagnie du
Panama et par l’entremise du financier Àrtoti, des
sommes s’élevant ensemble à trois millions.
On comprend l’émotion causée par ce discours,
interrompu constamment par les cris de : les noms !
les noms ! Elle a été d’autant plus vive que M.
Delahaye visait, parmi ses accusés, des hommes
comme M. Floquat,
La discussiou'Vest terminée par le vote d’une
résolution de M. Gerville-Réache, tendant à la
nomination d’une commission d’enquête composée
de 33 membres pour faire la lumière sir les accu
sations portées à la tribune à l’occasion des affaires
du Panama.
Nous ignorons ce que produira l’enquête que
fera cette commission ; mais nous voulons espérer
qu’elle saura rétablir les choses à leur place et s’il
y a eu réellement des gens tombant sous l’accusa
tion lancée, à quelque côté de l’assemblée qu’ils
appartiennent, il faut les signaler. La République
est assez forte poar faire la police chez elle ; elle
ne doit avoir pour la gouverner que des hommes
purs et intègres ; si des gens tarés se glissent
parmi ses hommes politiques, elle saura les élimi
ner sans pitié.
Mais elle saura, d’un autre côté, relever comme
elles le mériteront-, les accusations haineuses et
de parti-pris que ses adversaires formulent pas
sionnément contre elle.
Il est fort probable, d’ailleurs, que, suivant son
habitude M. Delahaye aura fait beaucoup de
bruit pour peu de chose !
*
* *
Les assignations pour l’affaire du Panama ont
été lancées par le procureur général contre MM.
Ferdinand de Lesseps, Marius Fontane. Cottu,
Eiffel.
Les personnes assignées doivent comparaître
devant la pi entière chambre de la Cour, vendredi
25, à midi.
* *
La séance dans laquelle a été discuté l’inter
pellation sur le Panama, s’est terminée par un
vote de félicitations aux troupes françaises com
battant au Dahomey.
M. Derouiède en a-fait la proposition, pour
finir, a-t-il dit, la séance sur une bonne impres
sion.
M. Burdeau, Ministre de la marine, a déclaré
que le gouvernement n’avait attendu l’invitation
de personne pour envoyer au colonel Dodds les
félicitations et les récompenses légitimement mé
ritées par lui au cours de cette campagne.
M. Floquet a proposé à la Chambre de décider
qu’elle s’associe aux paroles prononcées par le
ministre de la marine et aux sentiments exprimés
par M. Derouiède.
La Chambre s’y est associée à l’unanimité.
La dépêche de l’Agence Havas, annonçant la
prise d’Abomey, est ainsi conçue :
Porto-Novo, 21 novembre, 4 h. soir.
« Abomey s’est rendu. — Nos troupes sont en-
« trées dans la ville sans coup férir. »
Behanzin est en fuite ; les Dahoméens ont aban
donné un nombreux butin, parmi lequel le trône
en or de Behanzin, que, paraît-il, le' général
Dodds se propose d^envoyer à Porto-Novo et de
l’offrir au roi Toffa, notre allié.
*
¥ ¥
Les électeurs sénatoriaux de la Haute-Savoie
sont convoqués pour le 8 janvier 1893, à l’effet de
procéder au remplacement de M. Chaumontel,
décédé.
ÉLECTIONS AO CONSEIL DÉPARTEMENTAL
de l’Enseignement primaire
Nous lisons dans le dernier Bulletin de l'En
seignement primaire que les élections au Conseil
départemental de l’enseignement primaire, sont
fixées au jeudi 8 décembre prochain.
Nous ne rappellerons pas ici l’organisation de
cette assemblée déterminée du reste par la loi
du 30 octobre 1886, que chacun peut consulter,
nous ferons seulement observer que le Conseil
départemental est un des principaux rouages de
renseignement primaire, et qu’il peut être consi
déré comme le. véritable dépositaire de nos lois
scolaires.
Aussi, avoir donné accès dans cette assemblée
aux instituteurs et aux institutrices, n’est pas
seulement de la part du gouvernement républi
cain une mesure libérale, mais c’est en même
temps une grande marque de confiance au per
sonnel laïque de nos écoles. C’est à lui de s’en
montrer digne, en n’accordant ses suffrages qu’à
ceux qui ont donné des preuves irréfutables d’un
pur républicanisme et sur l’énergie desquels on
puisse compter pour combattre, au besoin, toute
influence cléricale d’où quelle vienne, dans, le
fonctionnement de nos lois.
Les instituteurs et les institutrices dignes à
tous égards de représenter leurs collègues au
Conseil départemental ne font pas défaut heureu
sement ; mais généralement ceux-là n’aiment pas
à poser eux-mêmes leur candidature. Il faudrait
qu’ils fussent ..sollicités par quelques amis qui
feraient violence à leur modestie.
Sans vouloir mettre ici aucun nom en avant,
est-ce que' le Havre ne devrait pas avoir son
représentant dans cette assemblée ?
Est-ce que le personnel d’élite qui dirige nos
écoles n’est pas assez nombreux pour 'cela ?
Hélas ! nous avons eu parfois le devoir de
flétrir les agissements cléricaux de quelques-uns,
mais ils sont en infime minorité, et une fois ceux-
là rejetés à tout prix, il ne sera plus difficile aux
électeurs havrais de choisir l’un des leurs, et
c’est là ce que nous attendons avec confiance.
E. D.
CHRONIQUE MARITIME
Ce que demandent les .Marins
du Commerce
[Suite)
VIII
Qu’un nombre suffisant de Marins
soit embarqué sur chaque navire, pour
assurer le service sans surmenage
Voici, certes, un article qui n’est pas des moins
importants, et la réforme qu’il appelle nous appa
raît comme des plus urgentes.
En notre temps de concurrence maritime et de
progrès industriels, le personnel des navigateurs
— c’est une vérité incontestable — a été réduit de
50 0/0, et sur combien de navires n’est-il pas réduit
maintenant à la plus simple expression ?
On embarque un nombre d’hommes strictement
nécessaire ; mais si un ou deux tombent malades,
les autres qui ont déjà plus de travail qu’il n’est
juste de leur en donner, sont obligés de faire
encore celui de leurs camarades. Est-ce logique?
Exemple : Sur un bateau à vapeur qui a 6 chauf
feurs, divisés eu trois quarts (deux par quart),
c’est-à-dire que chaque homme est 8 heures sur
24 devant les feux ; deux hommes tombent mala
des, ce qui arrive fréquemment, les quatre autres
sont donc obligés de faire 12 heures sur 24, et
il en est de même pour les chefs de quart.
Combien d’accidents arrivent ainsi par le sur
menage ? Des officiers s’endorment pendant le
quart : ils sont sévèrement punis... et pourtant,
c’est la grande fatigue, le manque de repos qui les
ont empêché d’exercer une vigilance sérieuse !
En effet, par suite des progrès réalisés dans
toutes les branches de l’indastrie^ si les engins
modernes ont considérablement atténué le déve
loppement de la force musculaire et sont devenus
des auxiliaires précieux, il n’en est pas de même
pour certains travaux délicats qui exigent moins
de force peut-être, mais en revanche, demandent
une attention physique, une surveillance de tous
les instants, presque impossibles à réaliser avec
un personnel réduit, déjà très fatigué d’être resté
debout toute une journée.
Il est donc utile de mettre un terme à ce surme
nage, car dans ce cas, on serait en droit de se
dèmander lequel est le plus coupable, ou de l’ar
mateur ou de l’officier !
Ce surmenage, produit uniquement par la réduc
tion trop grande du nombre d’hommes d’équipage,
est le destructeur le plus grand de la vigilance
nécessaire pour naviguer avec sécurité.
N’oublions pas, d’ailleurs, que les responsabilités
sont devenues tellement graves par sujte de la
nouvelle loi sur les collisions en mer, que les
intéressés ont bien le droit de demander des ga
ranties en rapport avec les conséquences de ces
responsabilités.
Nous ferons remarquer que nous n’entendons
pas, pour cela, jeter la pierre aux compagnies de
navigation. Généralement, ce n’est pas par mau
vais vouloir, mais plutôt par une coupable indif
férence que l’on pêche en pareille occurence. Nous
avons voulu, tout en défendant les intérêts des
inscrits, mettre les armateurs en garde contra
eux-mêmes. C’est par un service bien réparti que
l’on arrive au bon fonctionnement d’une ligne, et
que les armateurs se font aimer des marins. Qu’ils
soient bien persuadés que là est leur véritable
intérêt.
J.-R. Hélice.
Chambre Syndicale
des Marii\s du Commerce
Procès-verbal de la séance du bureau <
du 23 novembre 1892
La séance est ouverte à neuf heures du soir
sous la présidence de M. Verspecke, président.
Sont en outre présents à la séance : MM.
Ratifier, vice-président ; Lecorneur, trésorier ;
Le Manchec, Moreau et Hervé, membres du
bureau.
MM. Lesieutre, secrétaire, et Morice se sont
faits excuser.
M. le président annonce que la loi sur la
Marine marchande sera très probablement ajournée
à cause de l’encombrement des projets de loi.
M. Verspecke demande qu’on envoie l’amen
dement pour l’augmentation du personnel de
la machine, tant qu’à celui des marins de pont ou
l’enverra plus tard.
M. Lecorneur, trésorier, annonce la mort de
M. Lebas, mécanicien, et dit qu’une couronne a
été offerte par le Syndicat des Marins ; l’inhu
mation aura lieu le 24 courant, à deux heures
du soir.
M. Rathier, prenant la parole, annonce la
mort de M. Angof, mécanicien, membre du
Syndicat, dont la veuve lui a dit qu’il ne man
quait que deux ans de navigation à son mari
défunt, pour qu’elle ait droit à la retraite. Elle
demande que l’on écrive à M. Legrix, commissaire
de la marine, à ce sujet.
M. Rathier ajoute qu’on pourrait présenter cet
exemple à M. Siegfried,'député, lors de la discus
sion sur la retraite proportionnelle.
M. Lecorneur dit ensuite qu’il a fait une
démarche près du commissaire de la marine,
pour faire payer les gages dûs à l’équipage du
steamer Tamaya, démarche ayant d’ailleurs
complètement réussi.
Aucun des membres ne demandant la parole, la
séance est levée à dix heures du soir.
Pour le Secrétaire,
J. D.
LA RESPONSABILITÉ
DES ÉLECTEURS HAVRAIS
au point de vue économique
(Voir le numéro du 12 mars 1892 et suivants)
Au moment où nous allons en terminer avec
cette étude, qui, bien que trop longue, à notre gré,
n’a pu qu’à peine effleurer quelques-uns des points
principaux de ce problème économique et social,
le plus grand et le plus urgent des problèmes
ouverts à nos méditations, nous jetons un regard
sur le chemin que nous avons parcouru, et nous
croyons avoir assez fait pour établir que, s’il est
une prétention vaine, c’est assurément celle que
peuvent caresser ceux qui • croient pouvoir réfor
mer en un jour, et par des dispositions législatives
ou par des actes de violence, des abus d’où dépend
aujourd'hui l’existencède centaines de mille hom-
DIX CENTIMES LE NUMÉRO
2 e Année — 5 frimaire An 101 — N° 57.
Réveil
Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
P1UX DES ABONNEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre ^ 5 fr. 3 fr.
Départements 6 fr. 3 50
ADMINISTRATION k RÉDACTION
15, RTJE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DU HA VRE paraît le Samedi
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent. la ligne
Réclames... 50 cent, la ligne
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Messieurs les Abonnés qui, à l’expiration
de leur abonnement, n’auront pas donné
avis de le suspendre seront considérés
comme réabonnés pour le même laps de
temps. Le prix de l’abonnement annuel
est de cinq francs pour un an et de trois
francs pour six mois.
PANAMA
La semaine qui vient de s'écouler a vu
éclater au Parlement l’un des plus grands
scandales politiques de ce siècle. Un député
est monté à la tribune pour accuser non pas
un seul de ses collègues, comme on le fit
dans l’affaire Wilson, mais toute une partie
de la Chambre. _
La personnalité de l’accusateur, M. De-
lakaye, ne paraît pas assez recommandable
pour qu’on attribue à ses allégations ou
insinuations une importance capitale. Dans
les coups qu’il a essayé de porter à certains
républicains, on voyait plutôt le ressenti
ment de la déroute boulangiste oïl M. De-
laliaye figurait dans le camp des césariens,
en assez mauvaise compagnie d’ailleurs, que
le souci d’assurer le respect de la morale
politique.
Il n’en est pas moins vrai que, depuis
de longs mois, on colportait sur le compte de
certains hommes des bruits fâcheux.
En ordonnant l’enquête, la Chambre a
fait preuve de sagesse. Il ne faut pas, en
effet, qu’on puisse accuser la République de
mettre la lumière sous le boisseau. Il est
nécessaire que ceux qui ont trafiqué de leur
mandat soient punis et chassés pour toujours
de la scène politique.
Nous attendons avec confiance l’enquête
qui va se poursuivre, persuadés d’avance
que ce n’est pas dans les rangs des démocrates
qu’on trouvera les coupables.
-tB»-—.
SEMAI NE POL ITIQUE
FRANCE
Voici le texte du projet de loi adopté par la
Chambre des députés dans la séance du 19 no
vembre et portant modification de la loi du 29
juillet 1881, sur la Presse.
« Art. 1 er . —Les articles 24, paragraphe 1 er , et
25 de la loi du 29 juillet 1881, sur la presse sont
modifiés ainsi qu’il suit :
« Art. 24. — Ceux qui, par l’un des moyens
énoncés en l’article précédent, auront directement
provoqué soit au crime de meurtre, de pillage et
d’incendie, soit à l’un des crimes punis par l’art.
435 du code pénal, soit à l’un des crimes et délits
contre la sûreté extérieure de l’Etat, prévus par
les articles, 75 et suivants, jusques et y compris
l’article 85 du même code, seront punis, dans le
cas où cette provocation n’aurait pas été suivie
d’effet, de trois mois à deux ans d’emprisonnement
et de 100 fr. à 3,000 fr. d’amende.
« Ceux qui, par les mêmes moyens, auront di
rectement provoqué à l’un des crimes contre la
'sûreté intérieur de l’Etat, prévus par les articles
86 et suivants jusques et y compris l’article 101
du code pénal, seront punis des mêmes peines.
« Art. 25. — Toute provocation par l’un des
moyens énoncés en l’article 23, adressée à des mi
litaires des armées de terre et de mer dans le bi/t
de les détourner de leurs devoirs militaires et de
l’obéissance qu’ils doivent à leurs chefs dans tout
ce qu’ils leur commandent pour l’exécution des
lois et règlements militaires sera punie d’un em
prisonnement de trois mois à deux ans et d’une
amende de 100 fr. à 3,000 fr.
« Art. 2. — L’article 49 de la loi du 29 juillet
1881 sur la presse est complété par l’addition du
paragraphe suivant :
« Dans les cas prévus aux articles 24 et 25 de
« la présente loi, la cour pourra prononcé l’exé-
« cution provisoire, nonobstant opposition ou
* pourvoi ».
« Art. 3. — L’article 14 de la loi du 29 juillet
1881 sur la presse est applicable aux journaux pu
bliés en France et rédigés en langue étrangère.
Ce projet vise, oïl le voit, tous ceux qui, soit
par des discours, cris ou menaces proférés dans
des lieux ou réunions publics, soit par des écrits,
des imprimés vendus ou distribués, mis en vente
ou exposés dans des lieux ou réunions publics,
soit par des placards ou affiches; exposés aux
regards du public, auront directement provoqué
l’auteur ou les auteurs (art. 23 de la loi du 29
juillet 1881) à commettre les actions dont parle
l’article 1 er du projet de loi.
Le Gouvernement et la Commission avaient, en
outre, proposé d’édicter la détention et la saisie
préventives ; mais la Chambre s’y est opposée en
adoptant l’amendemént de M. jullien, qui est
ainsi devenu l’article 2, et qui atténue sensible
ment les conséquences du projet de loi, qui n’en
reste pas moins une mesure fâcheuse.
Nous nous rallions, à cet égard, complètement
à l’opinion exprimée par M. Pelleta», après le
vote de l’amendement Jullien et avant la mise aux
voix de l’ensemble du projet :
« Malgré les améliorations considérables, a-t-il
dit, qu’a reçues le projet de loi, je ne puis pas le
voter. Je crois que nous avons là une occasion
exceptionnelle de refaire cette union dp parti
républicain que . le projet a failli troubler.
supprimait absolument le projet tout entier, qu’il
ne restait rien de la loi et qu’elle n’avait plus de
raison d’être... J’espère qu’après avoir travaillé
quatre jours si laborieusement à cette grande
œuvre législative ( sourires à gauche), nous tien
drons à honneur de ne pas laisser passer un projet
de loi qui n’est plus nuisible, je le reconnais, qui
n’est plus qu’insignifiant. C’est pour ce motif que
nous devons tous nous associer pour le repousser. »
Ç’eut été, en effet, ce que la Chambre aurait eu
de plus simple à faire. Mais l’ensemble du projet
a été adopté, et déposé sur le bureau du Sénat par
M. le Garde des Sceaux, le 22 novembre’.
. * *
La discussion des interpellations sur l’affaire de
Panama a eu lieu le 19 novembre.
M. Delahaye y a prononcé un discours dans le
quel il a-àccusé, sans les nommer, un grand nom
bre de députés d’avoir reçu de la Compagnie du
Panama et par l’entremise du financier Àrtoti, des
sommes s’élevant ensemble à trois millions.
On comprend l’émotion causée par ce discours,
interrompu constamment par les cris de : les noms !
les noms ! Elle a été d’autant plus vive que M.
Delahaye visait, parmi ses accusés, des hommes
comme M. Floquat,
La discussiou'Vest terminée par le vote d’une
résolution de M. Gerville-Réache, tendant à la
nomination d’une commission d’enquête composée
de 33 membres pour faire la lumière sir les accu
sations portées à la tribune à l’occasion des affaires
du Panama.
Nous ignorons ce que produira l’enquête que
fera cette commission ; mais nous voulons espérer
qu’elle saura rétablir les choses à leur place et s’il
y a eu réellement des gens tombant sous l’accusa
tion lancée, à quelque côté de l’assemblée qu’ils
appartiennent, il faut les signaler. La République
est assez forte poar faire la police chez elle ; elle
ne doit avoir pour la gouverner que des hommes
purs et intègres ; si des gens tarés se glissent
parmi ses hommes politiques, elle saura les élimi
ner sans pitié.
Mais elle saura, d’un autre côté, relever comme
elles le mériteront-, les accusations haineuses et
de parti-pris que ses adversaires formulent pas
sionnément contre elle.
Il est fort probable, d’ailleurs, que, suivant son
habitude M. Delahaye aura fait beaucoup de
bruit pour peu de chose !
*
* *
Les assignations pour l’affaire du Panama ont
été lancées par le procureur général contre MM.
Ferdinand de Lesseps, Marius Fontane. Cottu,
Eiffel.
Les personnes assignées doivent comparaître
devant la pi entière chambre de la Cour, vendredi
25, à midi.
* *
La séance dans laquelle a été discuté l’inter
pellation sur le Panama, s’est terminée par un
vote de félicitations aux troupes françaises com
battant au Dahomey.
M. Derouiède en a-fait la proposition, pour
finir, a-t-il dit, la séance sur une bonne impres
sion.
M. Burdeau, Ministre de la marine, a déclaré
que le gouvernement n’avait attendu l’invitation
de personne pour envoyer au colonel Dodds les
félicitations et les récompenses légitimement mé
ritées par lui au cours de cette campagne.
M. Floquet a proposé à la Chambre de décider
qu’elle s’associe aux paroles prononcées par le
ministre de la marine et aux sentiments exprimés
par M. Derouiède.
La Chambre s’y est associée à l’unanimité.
La dépêche de l’Agence Havas, annonçant la
prise d’Abomey, est ainsi conçue :
Porto-Novo, 21 novembre, 4 h. soir.
« Abomey s’est rendu. — Nos troupes sont en-
« trées dans la ville sans coup férir. »
Behanzin est en fuite ; les Dahoméens ont aban
donné un nombreux butin, parmi lequel le trône
en or de Behanzin, que, paraît-il, le' général
Dodds se propose d^envoyer à Porto-Novo et de
l’offrir au roi Toffa, notre allié.
*
¥ ¥
Les électeurs sénatoriaux de la Haute-Savoie
sont convoqués pour le 8 janvier 1893, à l’effet de
procéder au remplacement de M. Chaumontel,
décédé.
ÉLECTIONS AO CONSEIL DÉPARTEMENTAL
de l’Enseignement primaire
Nous lisons dans le dernier Bulletin de l'En
seignement primaire que les élections au Conseil
départemental de l’enseignement primaire, sont
fixées au jeudi 8 décembre prochain.
Nous ne rappellerons pas ici l’organisation de
cette assemblée déterminée du reste par la loi
du 30 octobre 1886, que chacun peut consulter,
nous ferons seulement observer que le Conseil
départemental est un des principaux rouages de
renseignement primaire, et qu’il peut être consi
déré comme le. véritable dépositaire de nos lois
scolaires.
Aussi, avoir donné accès dans cette assemblée
aux instituteurs et aux institutrices, n’est pas
seulement de la part du gouvernement républi
cain une mesure libérale, mais c’est en même
temps une grande marque de confiance au per
sonnel laïque de nos écoles. C’est à lui de s’en
montrer digne, en n’accordant ses suffrages qu’à
ceux qui ont donné des preuves irréfutables d’un
pur républicanisme et sur l’énergie desquels on
puisse compter pour combattre, au besoin, toute
influence cléricale d’où quelle vienne, dans, le
fonctionnement de nos lois.
Les instituteurs et les institutrices dignes à
tous égards de représenter leurs collègues au
Conseil départemental ne font pas défaut heureu
sement ; mais généralement ceux-là n’aiment pas
à poser eux-mêmes leur candidature. Il faudrait
qu’ils fussent ..sollicités par quelques amis qui
feraient violence à leur modestie.
Sans vouloir mettre ici aucun nom en avant,
est-ce que' le Havre ne devrait pas avoir son
représentant dans cette assemblée ?
Est-ce que le personnel d’élite qui dirige nos
écoles n’est pas assez nombreux pour 'cela ?
Hélas ! nous avons eu parfois le devoir de
flétrir les agissements cléricaux de quelques-uns,
mais ils sont en infime minorité, et une fois ceux-
là rejetés à tout prix, il ne sera plus difficile aux
électeurs havrais de choisir l’un des leurs, et
c’est là ce que nous attendons avec confiance.
E. D.
CHRONIQUE MARITIME
Ce que demandent les .Marins
du Commerce
[Suite)
VIII
Qu’un nombre suffisant de Marins
soit embarqué sur chaque navire, pour
assurer le service sans surmenage
Voici, certes, un article qui n’est pas des moins
importants, et la réforme qu’il appelle nous appa
raît comme des plus urgentes.
En notre temps de concurrence maritime et de
progrès industriels, le personnel des navigateurs
— c’est une vérité incontestable — a été réduit de
50 0/0, et sur combien de navires n’est-il pas réduit
maintenant à la plus simple expression ?
On embarque un nombre d’hommes strictement
nécessaire ; mais si un ou deux tombent malades,
les autres qui ont déjà plus de travail qu’il n’est
juste de leur en donner, sont obligés de faire
encore celui de leurs camarades. Est-ce logique?
Exemple : Sur un bateau à vapeur qui a 6 chauf
feurs, divisés eu trois quarts (deux par quart),
c’est-à-dire que chaque homme est 8 heures sur
24 devant les feux ; deux hommes tombent mala
des, ce qui arrive fréquemment, les quatre autres
sont donc obligés de faire 12 heures sur 24, et
il en est de même pour les chefs de quart.
Combien d’accidents arrivent ainsi par le sur
menage ? Des officiers s’endorment pendant le
quart : ils sont sévèrement punis... et pourtant,
c’est la grande fatigue, le manque de repos qui les
ont empêché d’exercer une vigilance sérieuse !
En effet, par suite des progrès réalisés dans
toutes les branches de l’indastrie^ si les engins
modernes ont considérablement atténué le déve
loppement de la force musculaire et sont devenus
des auxiliaires précieux, il n’en est pas de même
pour certains travaux délicats qui exigent moins
de force peut-être, mais en revanche, demandent
une attention physique, une surveillance de tous
les instants, presque impossibles à réaliser avec
un personnel réduit, déjà très fatigué d’être resté
debout toute une journée.
Il est donc utile de mettre un terme à ce surme
nage, car dans ce cas, on serait en droit de se
dèmander lequel est le plus coupable, ou de l’ar
mateur ou de l’officier !
Ce surmenage, produit uniquement par la réduc
tion trop grande du nombre d’hommes d’équipage,
est le destructeur le plus grand de la vigilance
nécessaire pour naviguer avec sécurité.
N’oublions pas, d’ailleurs, que les responsabilités
sont devenues tellement graves par sujte de la
nouvelle loi sur les collisions en mer, que les
intéressés ont bien le droit de demander des ga
ranties en rapport avec les conséquences de ces
responsabilités.
Nous ferons remarquer que nous n’entendons
pas, pour cela, jeter la pierre aux compagnies de
navigation. Généralement, ce n’est pas par mau
vais vouloir, mais plutôt par une coupable indif
férence que l’on pêche en pareille occurence. Nous
avons voulu, tout en défendant les intérêts des
inscrits, mettre les armateurs en garde contra
eux-mêmes. C’est par un service bien réparti que
l’on arrive au bon fonctionnement d’une ligne, et
que les armateurs se font aimer des marins. Qu’ils
soient bien persuadés que là est leur véritable
intérêt.
J.-R. Hélice.
Chambre Syndicale
des Marii\s du Commerce
Procès-verbal de la séance du bureau <
du 23 novembre 1892
La séance est ouverte à neuf heures du soir
sous la présidence de M. Verspecke, président.
Sont en outre présents à la séance : MM.
Ratifier, vice-président ; Lecorneur, trésorier ;
Le Manchec, Moreau et Hervé, membres du
bureau.
MM. Lesieutre, secrétaire, et Morice se sont
faits excuser.
M. le président annonce que la loi sur la
Marine marchande sera très probablement ajournée
à cause de l’encombrement des projets de loi.
M. Verspecke demande qu’on envoie l’amen
dement pour l’augmentation du personnel de
la machine, tant qu’à celui des marins de pont ou
l’enverra plus tard.
M. Lecorneur, trésorier, annonce la mort de
M. Lebas, mécanicien, et dit qu’une couronne a
été offerte par le Syndicat des Marins ; l’inhu
mation aura lieu le 24 courant, à deux heures
du soir.
M. Rathier, prenant la parole, annonce la
mort de M. Angof, mécanicien, membre du
Syndicat, dont la veuve lui a dit qu’il ne man
quait que deux ans de navigation à son mari
défunt, pour qu’elle ait droit à la retraite. Elle
demande que l’on écrive à M. Legrix, commissaire
de la marine, à ce sujet.
M. Rathier ajoute qu’on pourrait présenter cet
exemple à M. Siegfried,'député, lors de la discus
sion sur la retraite proportionnelle.
M. Lecorneur dit ensuite qu’il a fait une
démarche près du commissaire de la marine,
pour faire payer les gages dûs à l’équipage du
steamer Tamaya, démarche ayant d’ailleurs
complètement réussi.
Aucun des membres ne demandant la parole, la
séance est levée à dix heures du soir.
Pour le Secrétaire,
J. D.
LA RESPONSABILITÉ
DES ÉLECTEURS HAVRAIS
au point de vue économique
(Voir le numéro du 12 mars 1892 et suivants)
Au moment où nous allons en terminer avec
cette étude, qui, bien que trop longue, à notre gré,
n’a pu qu’à peine effleurer quelques-uns des points
principaux de ce problème économique et social,
le plus grand et le plus urgent des problèmes
ouverts à nos méditations, nous jetons un regard
sur le chemin que nous avons parcouru, et nous
croyons avoir assez fait pour établir que, s’il est
une prétention vaine, c’est assurément celle que
peuvent caresser ceux qui • croient pouvoir réfor
mer en un jour, et par des dispositions législatives
ou par des actes de violence, des abus d’où dépend
aujourd'hui l’existencède centaines de mille hom-
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