Presse et revues
4 pages
Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1892-04-24
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 avril 1892 24 avril 1892
Description : 1892/04/24 (N29). 1892/04/24 (N29).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263230g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
l re Année — N° 29 — Samedi 24 Avril 1892.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
¥
l re Année — 4 Floréal An 100 — N° 29.
anawwigaaEgs^^
Réveil d u Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABONNEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
ELECTIONS MUNICIPALES
■ Dans notre dernier numéro, nous nous éton
nions de l’apathie incompréhensible du corps
électoral, à la veille des élections municipales.
Depuis lors, un mouvement s’est dessiné
dans le public.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, deux
manifestations sont à noter.
La première émane des électeurs du 2 e can
ton, qui se sont réunis mercredi dernier. Nous
rendons compte plus loin de cette réunion,
dont les caractères les plus saillants sont,
d’une part, l’hostilité manifestée contre M.
Rispal par une notable fraction des électeurs
présents, d'autre part l’adoption d’une can
didature ouvrière, celle de M. Derenemesnil,
Président du Syndicat des employés des
Tabacs.
La seconde est celle d’un groupe de répu
blicains qui publie une liste dont la formation
a été assez laborieuse. Cela n’a rien d’éton-
nant en présence de 1 aversion assez inexpli
cable que professent certains de nos concitoyens
à l’endroit de fonctions publiques. Les censeurs
et les critiques sont nombreux. Plus rares sont
ceux qui consentent à mettre, comme on dit,
la main à la pâte.
Le&électeurs accepteront-ils ce travail pré
paratoire? C’est le secret de la semaine pro
chaine, au cours de laquelle auront dieu
diverses réunions publiques.
D’un autre côté, il est probable que le parti
réactionnaire ne manquera pas de présenter
une liste.
Dans ces conditions, sans vouloir aucune
ment tracer leur devoir aux électeurs républi
cains, nous croyons qu’ils feront bien de
demander, sinon aux conseillers sortants dont
l’opinion est connue, du moins aux nouveaux
candidats, des déclarations précises sur l’atti
tude politique qu’ils veulent prendre.
En dehors des questions financières ou
d’intérêt purement local, qui forment le prin
cipal contingent des délibérations du Conseil,
il y a des questions politiques qu’il serait
dangereux de négliger. Nous mettrons au pre
mier rang la question religieuse. Les attaques
du parti clérical tracent aux républicains leur
devoir. 11 faut qu’il demeure bien entendu,
que non-seulement on ne fera aucun pas en
arrière, notamment dans la question de laïci
sation définitivement tranchée pour le Bureau
de bienfaisance, mais qu’on saura prendre
les mesures qu’impose à une municipalité
fermement imbue des idées de laïcisation, la
défense de la République contre ses pires
ennemis.
On nous communique la liste suivante,
élaborée par un groupe de républicains :
LISTE RÉPUBLICAINE
MM. ACHER, Conseiller sortant.
BOELL, »
BRI N BEAU,
Ch. CHERFILS,
CHEURET »
de GONINCK, »
DOURT,
DUPLAT,
FA LJ VEL. »
. FO U RM EN T IN,
J. GARDYE,
GUERRAND,
DENIS GUILLOT.
’ HEU,
LEFEBVRE,
MA BIC AL,
RISPAL,
RIDENT,
RLE DE RE R,
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 1-5
LE RÉ VE IL DU HA VRE paraît le Samedi
MM. THIERRY, Conseiller sortant.
VAUTIER,
E. BAUZiN, Négociant-Armateur.
BRICKA, Négociant.
BERNARD, Président du Syndicat de la
Boucherie. •
ENAULT, Pharmacien.
, FLAMBARD, ancien Pilote.
LAFOND, ancien Capitaine au long-cours.
LAVOTTE, Rentier.
MAGOIS, ancien Professeur au Lycée du
Havre.
Th. MAILLART, Commerçant.
^ MUNDLER, Négociant, Membre de la
Chambre de Commerce.
PALFRAY, Employé de commerce.
PERSAC ainé, Négociant.
Henry REINE, ancien Contre-maître aux
Forges et, Chantiers.
SEIGNEURS fils, Négociant.
WINDESHEIM, Négociant.
SEMAINE POLITIQUE
. FRANCE
Trois élections
Chronique électorale.
sénatoriales, demain dimanche.
Dans la Côte-d’Or :
Candidats : MM. Spuller, républicain ; Bidault,
républicain.
Dans l’Orne :
Candidats : MM. le docteur Léon Labbé,
républicain ; Marius Bianchi, réactionnaire ; le
vicomte de Banville, réactionnaire.
Dans la Seine-Inférieure :
MM. Guerrand, républicain ; Rouland, fils d’un
ancien ministre de l’Enipire.
La Libre Parole, le nouveau journal de M.
Drumont, vient de paraître, avec l’épigraphe :
La France aux Français. C’est l’organe dé la
croisade contre les Juifs. — Croisade catholique,
naturellement. — 11 est certain que M. Drumont
rie s’attaquera pas aux abus, aux agiotages, aux
gaspillages financiers qui se commettent dans le
monde chrétien, où les tripoteurs ne manquent
pas !
DAHOMEY
Les nouvelles reçues cette semaine du Dahomey
sont graves. Le roi a écrit, paraît-il, au lieutenant
gouverneur de Porto-Noyo, une nouvelle lettre,
dans laquelle il dit qu’il est informé que le gou
vernement français a déclaré la guerre au Daho
mey et que les Chambres ont voté plusieurs
millions pour recommencer les opérations. Il se dit
complètement prêt et nous prévient que si nous
touchons à ses villes, il détruira Porto-Novo et
tous nos autres ports.
Il a fait avancer des forces nombreuses qui,
massées entre Godomey et Abomey-Ivalavy, tien
nent la route de Kotonou à Whydah.
Leur total est estimé 14,000 hommes possédant
4,000 fusils à tir rapide, 8,000 vieux fusils et
6 canons-révol vers fournis par des maisons alle
mandes.
Plusieurs agents de maisons de commerce, deux
missionnaires français et trois religieuses sont au
Dahomey. Ils y sont encore en liberté ; mais leur
fuite est considérée comme difficile, car ils sont
étroitement surveillés par les Dahoméens.
ALLEMAGNE
On étudie beaucoup un projet d’Exposition uni
verselle à Berlin, qui aurait lieu probablement en
1806.
Ce projet soulève des objections et nous notons,
entre autres, l’opinion de la Gazette de la Croix,
qui le combat vivement, et dont les arguments
sont intéressants à reproduire :
Cette entreprise, dit le journal conservateur,
ferait entrer Berlin dans une ère de spéculation
sans frein ; elle ferait hausser indéfiniment le prix
des denrées les plus indispensables ; elle augmen
terait d’une façon désastreuse le personnel du
prolétariat de Berlin ; elle enlèverait à la province
une foule de capitaux qui ne profiteraient qu’exté-
rieurement à la capitale ; elle développerait d’une
façon dangereuse pour la morale le goût des
plaisirs.
ITALIE
Crise ministérielle. — L’Italie est en crise
ministérielle. Le général Pelloux, ministre de la
guerre, ayant déclaré que non-seulement il lui
était impossible de faire de nouvelles réductions
budgétaires, mais qu’il avait besoin de quinze
nouveaux millions pour des dépensas extraordi
naires, la majorité des ministres a repoussé cette
demande en disant qu’il était impossible d’imposer
ces nouvelles charges au pays.
M. di Rudini a présenté la démission des mi
nistres au roi, qui l’a chargé de recomposer un
nouveau ministère.
Au moment de mettre sous presse, la crise n’est
pas encore terminée.
*
ÉLECTION SÉNATORIALE
Ravachol au Havre
Les Dieppois deviennent amusants. L'Impar
tial, de Dieppe, fait de nouvelles découvertes dans
le pays du cocasse et du grotesque. Il annonce
gravement que M. Guerrand et ceux qui le sou
tiennent sont des socialistes-anarchistes. Rien
que cela !
Dans son numéro du 20 avril, l'impartial pu
blie, en effet, avec la signature Richard Mary,
une lettre où l’enthousiasme pour M. Rouland
« l’homme de la situation » déborde en épithètes
lyriques. On y lit cette phrase terrifiante :
« Si au scrutin du 24, il (M. Rouland) est re-
« poussé par quelques radicaux libre-échangistes
« du Havre, il sera acclamé par un bien plus
« grand nombre de républicains de naissance (?)
« et de raison, résolus comme lui à défendre la
« Marine, l’Agriculture, nos industries nationales
« en général, et la propriété contre les socialis-
« tes-anarchistes des grandes villes et ceux qui
« les soutiennent. Vive M. Rouland ! »
Voilà donc M. Guerrand et ses patrons assimi
lés, bon gré, mal gré, à Ravachol.
Oui, ces Dieppois sont vraiment pétillants
d’esprit !
La ^oulaifge à Dieppe
On se souvient du vacarme organisé au Congrès
de Rouen par les amis de M. Rouland. Ces
violences procédaient de la tradition boulangiste
la plus pure, ce qui ne doit pas surprendre, venant
de ce bonapartiste peu repentant. M. Rouland
tient à posticher jusqu’au bout par Boulanger,
comme lui, tout en se disant républicain, il fait
risette à la réaction.
Il vient de recevoir l’adhésion éclatante de la
Vigie de Di ppe, un des journaux les plus
cléricaux du département qui le recommande
vivement aux électeurs.
Que vont dire pour se justifier, MM. Lemagnen
et Bochet qui, au Congrès de Rouen, s’enflam
maient d’une belle indignation quand on doutait
du républicanisme de leur candidat ? Que va dire
le sympathique et bruyant M. Breton, ce bouillant
Achille de la prohibition, que la Vigie combattit si
violemment lors de son élection en 1889 ?
Ces Messieurs seraient-ils vraiment des naïfs,
comme nous l’avons toujours cru? Auraient-ils été
joués par un candidat assez malin pour avoir des
actions dans'le parti républicain et dans le parti
clérical ?
Hélas ! les procédés des mystificateurs politi
ques sont toujours les mêmes. Les gobeurs seront
toujours les gobeurs et la Roulange vient en
droite ligne de la Boulange.
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces— 25 cent, la ligne
Réclames..... 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
toujours été dévoué à la cause républicaine
(même avant sa naissance), il a continuelle
ment donné des preuves de la fermeté de ses
convictions, il fera tout pour assurer le
succès et la gloire de la République (nous
n’en avons jamais douté).
En un mot, si M. Rouland — que le pape
le protège — est élu, nous entrerons dans une
ère de joie, de bonheur, et tous ses électeurs
sont assurés; à l’avance, de recevoir au moins
un bureau de tabac et peut-être un de ces
petits emplois qui vous rapportent 100,000 fr.
par an.
Vive Rouland ! et... ne soyons pas roulés.
Réunior\
publique et contradictoire
DU 4 e CANTON
Un groupe d’habitants du 4 e canton convoqua
les électeurs de la commune du Havre, en une
réunion publique et contradictoire, qui aura lieu
le mardi 26 avril 1892, à huit heures et demie du
soir, Salle Franklin.
JL-.-E 3L
MA I
CE BOIS 1. ' ROULAND
M. Éouland, le candidat républicain ?? aux
élections sénatoriales, adresse aux électeurs
une petite circulaire (au moins 800 lignes),
qui n’est pas ordinaire.
L 'Impartial de Dieppe en est absolument
rempli, il déborde.
Comme de juste, cette circulaire est une
immense apologie des œuvres et travaux de
M. Rouland, lequel Rouland a, paraît-il,
Le gouvernement français, d’après Le Temps,
aurait pris les mesures les plus complètes, pour
assurer le maintien de l’ordre, le 1 er mai prochain.
Des instructions ont été envoyées, parajt-il, à
tous les préfets, prescrivant de faire interdire les
manifestations sur la voie publique, les attroupe
ments, les marches processionnelles.
Nous ne pouvons que voir avec regret ces pré
cautions minutieuses à l’occasion d’une démons
tration qui, d’après tous les renseignements con
nus, paraît devoir conserver partout un caractère
calme et imposant.
C’est tenir dans une méfiance fâcheuse la classe
ouvrière qui, après tout, ne l’oublions pas, a
autant le souci de l’ordre et possède autant de bon
sens que les autres classes de la société.
Il n’est pas adroit, pensons-nous, d’annoncer
ainsi des mesures policières qui peuvent être
interprétées autrement qu’elles ne le comportent
et être considérées comme provoquantes dans cer
tains centres où l’autorité manquerait du tact
nécessaire pour les voiler suffisamment.
Dans les autres pays, les gouvernements pren
nent des dispositions diverses. En Angleterre, on
laissera faire, comme d’habitude ; en Espagne, en
Italie, en Belgique, ou ne tolérera pas de manifes
tations bruyantes. En Allemagne, en Autri he, on
est prêt à sévir et des mesures sévères sont annon
cées.
Au point de vue de l’organisation, les détails
manquent encore.
On écrit, au Temps que, en Allemagne, les
manifestations seront particulièrement impo
santes. Le 1 er mai tombant un dimanche, les socia
listes berlinois se réuniront dans douze locaux,
cours ou jardins. Les orateurs du parti feront des
discours. On distribuera des journaux et des insi
gnes spéciaux. Les associations chorales socia
listes chanteront des hymnes appropriés à la
circonstance.
On renonce aux meetings sur la voie publique,
la police ayant déclaré qu’elle disperserait les
attroupements.
Les gouvernements de Brême et de Hambourg
ont autorisé les cortèges et les meetings en plein
air.
LE PROT ËGË DE B EHANZIN
La première Restauration a été imposée à la
France par l’Europe coalisée.
Les monarchistes d’aujourd’hui, à défaut du
concours des souverains de l’Europe, sont au
moins assurés de l’appui d’un roi nègre.
C’est Behanzin, roi du Dahomey, qui prend le
courte de Paris sous son patronage et demande
qu’il soit proclamé roi de France.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
¥
l re Année — 4 Floréal An 100 — N° 29.
anawwigaaEgs^^
Réveil d u Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABONNEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
ELECTIONS MUNICIPALES
■ Dans notre dernier numéro, nous nous éton
nions de l’apathie incompréhensible du corps
électoral, à la veille des élections municipales.
Depuis lors, un mouvement s’est dessiné
dans le public.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, deux
manifestations sont à noter.
La première émane des électeurs du 2 e can
ton, qui se sont réunis mercredi dernier. Nous
rendons compte plus loin de cette réunion,
dont les caractères les plus saillants sont,
d’une part, l’hostilité manifestée contre M.
Rispal par une notable fraction des électeurs
présents, d'autre part l’adoption d’une can
didature ouvrière, celle de M. Derenemesnil,
Président du Syndicat des employés des
Tabacs.
La seconde est celle d’un groupe de répu
blicains qui publie une liste dont la formation
a été assez laborieuse. Cela n’a rien d’éton-
nant en présence de 1 aversion assez inexpli
cable que professent certains de nos concitoyens
à l’endroit de fonctions publiques. Les censeurs
et les critiques sont nombreux. Plus rares sont
ceux qui consentent à mettre, comme on dit,
la main à la pâte.
Le&électeurs accepteront-ils ce travail pré
paratoire? C’est le secret de la semaine pro
chaine, au cours de laquelle auront dieu
diverses réunions publiques.
D’un autre côté, il est probable que le parti
réactionnaire ne manquera pas de présenter
une liste.
Dans ces conditions, sans vouloir aucune
ment tracer leur devoir aux électeurs républi
cains, nous croyons qu’ils feront bien de
demander, sinon aux conseillers sortants dont
l’opinion est connue, du moins aux nouveaux
candidats, des déclarations précises sur l’atti
tude politique qu’ils veulent prendre.
En dehors des questions financières ou
d’intérêt purement local, qui forment le prin
cipal contingent des délibérations du Conseil,
il y a des questions politiques qu’il serait
dangereux de négliger. Nous mettrons au pre
mier rang la question religieuse. Les attaques
du parti clérical tracent aux républicains leur
devoir. 11 faut qu’il demeure bien entendu,
que non-seulement on ne fera aucun pas en
arrière, notamment dans la question de laïci
sation définitivement tranchée pour le Bureau
de bienfaisance, mais qu’on saura prendre
les mesures qu’impose à une municipalité
fermement imbue des idées de laïcisation, la
défense de la République contre ses pires
ennemis.
On nous communique la liste suivante,
élaborée par un groupe de républicains :
LISTE RÉPUBLICAINE
MM. ACHER, Conseiller sortant.
BOELL, »
BRI N BEAU,
Ch. CHERFILS,
CHEURET »
de GONINCK, »
DOURT,
DUPLAT,
FA LJ VEL. »
. FO U RM EN T IN,
J. GARDYE,
GUERRAND,
DENIS GUILLOT.
’ HEU,
LEFEBVRE,
MA BIC AL,
RISPAL,
RIDENT,
RLE DE RE R,
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 1-5
LE RÉ VE IL DU HA VRE paraît le Samedi
MM. THIERRY, Conseiller sortant.
VAUTIER,
E. BAUZiN, Négociant-Armateur.
BRICKA, Négociant.
BERNARD, Président du Syndicat de la
Boucherie. •
ENAULT, Pharmacien.
, FLAMBARD, ancien Pilote.
LAFOND, ancien Capitaine au long-cours.
LAVOTTE, Rentier.
MAGOIS, ancien Professeur au Lycée du
Havre.
Th. MAILLART, Commerçant.
^ MUNDLER, Négociant, Membre de la
Chambre de Commerce.
PALFRAY, Employé de commerce.
PERSAC ainé, Négociant.
Henry REINE, ancien Contre-maître aux
Forges et, Chantiers.
SEIGNEURS fils, Négociant.
WINDESHEIM, Négociant.
SEMAINE POLITIQUE
. FRANCE
Trois élections
Chronique électorale.
sénatoriales, demain dimanche.
Dans la Côte-d’Or :
Candidats : MM. Spuller, républicain ; Bidault,
républicain.
Dans l’Orne :
Candidats : MM. le docteur Léon Labbé,
républicain ; Marius Bianchi, réactionnaire ; le
vicomte de Banville, réactionnaire.
Dans la Seine-Inférieure :
MM. Guerrand, républicain ; Rouland, fils d’un
ancien ministre de l’Enipire.
La Libre Parole, le nouveau journal de M.
Drumont, vient de paraître, avec l’épigraphe :
La France aux Français. C’est l’organe dé la
croisade contre les Juifs. — Croisade catholique,
naturellement. — 11 est certain que M. Drumont
rie s’attaquera pas aux abus, aux agiotages, aux
gaspillages financiers qui se commettent dans le
monde chrétien, où les tripoteurs ne manquent
pas !
DAHOMEY
Les nouvelles reçues cette semaine du Dahomey
sont graves. Le roi a écrit, paraît-il, au lieutenant
gouverneur de Porto-Noyo, une nouvelle lettre,
dans laquelle il dit qu’il est informé que le gou
vernement français a déclaré la guerre au Daho
mey et que les Chambres ont voté plusieurs
millions pour recommencer les opérations. Il se dit
complètement prêt et nous prévient que si nous
touchons à ses villes, il détruira Porto-Novo et
tous nos autres ports.
Il a fait avancer des forces nombreuses qui,
massées entre Godomey et Abomey-Ivalavy, tien
nent la route de Kotonou à Whydah.
Leur total est estimé 14,000 hommes possédant
4,000 fusils à tir rapide, 8,000 vieux fusils et
6 canons-révol vers fournis par des maisons alle
mandes.
Plusieurs agents de maisons de commerce, deux
missionnaires français et trois religieuses sont au
Dahomey. Ils y sont encore en liberté ; mais leur
fuite est considérée comme difficile, car ils sont
étroitement surveillés par les Dahoméens.
ALLEMAGNE
On étudie beaucoup un projet d’Exposition uni
verselle à Berlin, qui aurait lieu probablement en
1806.
Ce projet soulève des objections et nous notons,
entre autres, l’opinion de la Gazette de la Croix,
qui le combat vivement, et dont les arguments
sont intéressants à reproduire :
Cette entreprise, dit le journal conservateur,
ferait entrer Berlin dans une ère de spéculation
sans frein ; elle ferait hausser indéfiniment le prix
des denrées les plus indispensables ; elle augmen
terait d’une façon désastreuse le personnel du
prolétariat de Berlin ; elle enlèverait à la province
une foule de capitaux qui ne profiteraient qu’exté-
rieurement à la capitale ; elle développerait d’une
façon dangereuse pour la morale le goût des
plaisirs.
ITALIE
Crise ministérielle. — L’Italie est en crise
ministérielle. Le général Pelloux, ministre de la
guerre, ayant déclaré que non-seulement il lui
était impossible de faire de nouvelles réductions
budgétaires, mais qu’il avait besoin de quinze
nouveaux millions pour des dépensas extraordi
naires, la majorité des ministres a repoussé cette
demande en disant qu’il était impossible d’imposer
ces nouvelles charges au pays.
M. di Rudini a présenté la démission des mi
nistres au roi, qui l’a chargé de recomposer un
nouveau ministère.
Au moment de mettre sous presse, la crise n’est
pas encore terminée.
*
ÉLECTION SÉNATORIALE
Ravachol au Havre
Les Dieppois deviennent amusants. L'Impar
tial, de Dieppe, fait de nouvelles découvertes dans
le pays du cocasse et du grotesque. Il annonce
gravement que M. Guerrand et ceux qui le sou
tiennent sont des socialistes-anarchistes. Rien
que cela !
Dans son numéro du 20 avril, l'impartial pu
blie, en effet, avec la signature Richard Mary,
une lettre où l’enthousiasme pour M. Rouland
« l’homme de la situation » déborde en épithètes
lyriques. On y lit cette phrase terrifiante :
« Si au scrutin du 24, il (M. Rouland) est re-
« poussé par quelques radicaux libre-échangistes
« du Havre, il sera acclamé par un bien plus
« grand nombre de républicains de naissance (?)
« et de raison, résolus comme lui à défendre la
« Marine, l’Agriculture, nos industries nationales
« en général, et la propriété contre les socialis-
« tes-anarchistes des grandes villes et ceux qui
« les soutiennent. Vive M. Rouland ! »
Voilà donc M. Guerrand et ses patrons assimi
lés, bon gré, mal gré, à Ravachol.
Oui, ces Dieppois sont vraiment pétillants
d’esprit !
La ^oulaifge à Dieppe
On se souvient du vacarme organisé au Congrès
de Rouen par les amis de M. Rouland. Ces
violences procédaient de la tradition boulangiste
la plus pure, ce qui ne doit pas surprendre, venant
de ce bonapartiste peu repentant. M. Rouland
tient à posticher jusqu’au bout par Boulanger,
comme lui, tout en se disant républicain, il fait
risette à la réaction.
Il vient de recevoir l’adhésion éclatante de la
Vigie de Di ppe, un des journaux les plus
cléricaux du département qui le recommande
vivement aux électeurs.
Que vont dire pour se justifier, MM. Lemagnen
et Bochet qui, au Congrès de Rouen, s’enflam
maient d’une belle indignation quand on doutait
du républicanisme de leur candidat ? Que va dire
le sympathique et bruyant M. Breton, ce bouillant
Achille de la prohibition, que la Vigie combattit si
violemment lors de son élection en 1889 ?
Ces Messieurs seraient-ils vraiment des naïfs,
comme nous l’avons toujours cru? Auraient-ils été
joués par un candidat assez malin pour avoir des
actions dans'le parti républicain et dans le parti
clérical ?
Hélas ! les procédés des mystificateurs politi
ques sont toujours les mêmes. Les gobeurs seront
toujours les gobeurs et la Roulange vient en
droite ligne de la Boulange.
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces— 25 cent, la ligne
Réclames..... 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
toujours été dévoué à la cause républicaine
(même avant sa naissance), il a continuelle
ment donné des preuves de la fermeté de ses
convictions, il fera tout pour assurer le
succès et la gloire de la République (nous
n’en avons jamais douté).
En un mot, si M. Rouland — que le pape
le protège — est élu, nous entrerons dans une
ère de joie, de bonheur, et tous ses électeurs
sont assurés; à l’avance, de recevoir au moins
un bureau de tabac et peut-être un de ces
petits emplois qui vous rapportent 100,000 fr.
par an.
Vive Rouland ! et... ne soyons pas roulés.
Réunior\
publique et contradictoire
DU 4 e CANTON
Un groupe d’habitants du 4 e canton convoqua
les électeurs de la commune du Havre, en une
réunion publique et contradictoire, qui aura lieu
le mardi 26 avril 1892, à huit heures et demie du
soir, Salle Franklin.
JL-.-E 3L
MA I
CE BOIS 1. ' ROULAND
M. Éouland, le candidat républicain ?? aux
élections sénatoriales, adresse aux électeurs
une petite circulaire (au moins 800 lignes),
qui n’est pas ordinaire.
L 'Impartial de Dieppe en est absolument
rempli, il déborde.
Comme de juste, cette circulaire est une
immense apologie des œuvres et travaux de
M. Rouland, lequel Rouland a, paraît-il,
Le gouvernement français, d’après Le Temps,
aurait pris les mesures les plus complètes, pour
assurer le maintien de l’ordre, le 1 er mai prochain.
Des instructions ont été envoyées, parajt-il, à
tous les préfets, prescrivant de faire interdire les
manifestations sur la voie publique, les attroupe
ments, les marches processionnelles.
Nous ne pouvons que voir avec regret ces pré
cautions minutieuses à l’occasion d’une démons
tration qui, d’après tous les renseignements con
nus, paraît devoir conserver partout un caractère
calme et imposant.
C’est tenir dans une méfiance fâcheuse la classe
ouvrière qui, après tout, ne l’oublions pas, a
autant le souci de l’ordre et possède autant de bon
sens que les autres classes de la société.
Il n’est pas adroit, pensons-nous, d’annoncer
ainsi des mesures policières qui peuvent être
interprétées autrement qu’elles ne le comportent
et être considérées comme provoquantes dans cer
tains centres où l’autorité manquerait du tact
nécessaire pour les voiler suffisamment.
Dans les autres pays, les gouvernements pren
nent des dispositions diverses. En Angleterre, on
laissera faire, comme d’habitude ; en Espagne, en
Italie, en Belgique, ou ne tolérera pas de manifes
tations bruyantes. En Allemagne, en Autri he, on
est prêt à sévir et des mesures sévères sont annon
cées.
Au point de vue de l’organisation, les détails
manquent encore.
On écrit, au Temps que, en Allemagne, les
manifestations seront particulièrement impo
santes. Le 1 er mai tombant un dimanche, les socia
listes berlinois se réuniront dans douze locaux,
cours ou jardins. Les orateurs du parti feront des
discours. On distribuera des journaux et des insi
gnes spéciaux. Les associations chorales socia
listes chanteront des hymnes appropriés à la
circonstance.
On renonce aux meetings sur la voie publique,
la police ayant déclaré qu’elle disperserait les
attroupements.
Les gouvernements de Brême et de Hambourg
ont autorisé les cortèges et les meetings en plein
air.
LE PROT ËGË DE B EHANZIN
La première Restauration a été imposée à la
France par l’Europe coalisée.
Les monarchistes d’aujourd’hui, à défaut du
concours des souverains de l’Europe, sont au
moins assurés de l’appui d’un roi nègre.
C’est Behanzin, roi du Dahomey, qui prend le
courte de Paris sous son patronage et demande
qu’il soit proclamé roi de France.
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