Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1892-02-13
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 février 1892 13 février 1892
Description : 1892/02/13 (N19). 1892/02/13 (N19).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32632203
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
l re Année — N° 19 — Samedi 13 Février 1892.
l re Année — 25 Pluviôse An 199 — K° Il
CINQ CENTIMES LE NUMERO
RGAIIE RÉPUBLICAIN
UN ÀN SIX MOIS
Lé Havre 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
ADMIIVl STRA TIOÎV & RÉDACTION
15, RUE CASIKIR-PÉKIER, 1.5
LE RÉ VE IL DU HA VRE paraît le Samedi
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames... 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
SINCÉRITÉ ÉLECTORALE
Si, en prenant l’initiative de la création au
Havre d'un organe résolument progressiste,
nous avions pu concevoir quelques doutes
sur la nécessité de cette œuvre, l’approbation
sans réserves de nos amis politiques suffirait
à les dissiper.
Nous tenons, tout d’abord, à L_ remercier
de leurs encouragements dont nous sommes
fiers. Nous constatons avec plaisir que, dans
la démocratie républicaine du Havre, en
dépit de torpeurs heureusement passagères,
on envisage nettement et fermement les
éventualités des prochaines campagnes élec
torales. Chaque républicain, digne de ce nom,
comprend que l’ère des combats contre l'ennemi
réactionnaire n’est pas encore close et qu’il
faut s’aguerrir contre de prochains assauts.
Le travail souterrain qui se pratique ici,.
comme partout d’ailleurs, mérite l’attention
des républicains. Il faut que l’on sache que
le parti clérical, mis en déroute tant de fois
par les électeurs de notre ville, s’organise,
dresse de nouvelles batteries, creuse de
nouvelles tranchées, pour emporter, sinon
de haute lutte, du moins par surprise, la
position occupée par les démocrates.
Le système est connu. Il consiste à faire
passer, avec l’étiquette républicaine, des
réactionnaires avérés ou, au pis aller,
certains modérés à opinions variables. On
appelle cela au bon moment la conciliation,
et le tour est joué.
Certains cléricaux, peu confiants dans les
chances de leur cause, si elle se présente
avec son véritable drapeau, — nous devrions
dire avec la bannière fleurdelysée, — sont
assez favorables à cette combinaison. Ils se
disent que, si l’on ne peut espérer un succès
sur toute la ligne, par une attaque de vive
force, il serait au moins agréable de faire
entrer au Conseil municipal et au Conseil
général en 1892, à la Chambre en 1893, des
réactionnaires ornés d’un faux nez répu
blicain.
Tel est, en effet, le mot d’ordre reçu par
le parti clérical : combattre à visage décou
vert partout où il est sûr de la victoire ;
se couvrir du masque démocratique là où
la République a, jusqu’à ce jour, triomphé.
On recommande aux élèves en jésuitisme
politique de faire au besoin du socialisme,
là où ces idées sont en faveur.
Cette comédie indigne ne trompera per
sonne, nous en sommes convaincus.
Après les expériences Gouthe-Soulard,
Lavigerie et autres, après la levée de crosses
des cardinaux, aucune illusion n’est permise.
Il n’y a plus rien à faire avec la réaction.
Avec elle aucune entente n’est possible,' et
sur cette question, les républicains impru
dents qui faisaient des avances à nos adver
saires, à un moment donné, toujours sous
un naïf prétexte de conciliation, doivent
être suffisamment édifiés.
Nous avons le plaisir de noter, sur ce
point, dans notre presse locale, des signes
d’heureux présage. Le Havre et Le Petit Havre
qui, naguère encore, ouvraient leurs colonnes
toutes grandes aux abbés Palfray et autres
Gouthe-Soulard ou Langénieux en herbe,
ont sagement laissé à la campagne cette
illusion aussi vide que l’hôpital rustique où
elle était née après boire. Il était, certes,
grand temps de revenir de St-Romain.
Le Journal du Havre lui-même, si ardent
hier encore contre la laïcisation, qu’il avait la
prétention de combattre et de réfuter avec
deux ou trois jérémiades féminines, semble
avoir pris son parti d’une réforme comman
dée à la fois par la moralité financière et
par l’intérêt du parti républicain.
Nous comptons bien que cette nouvelle
attitude de la presse républicaine opérera
des conversions. Parmi ceux qui, à des titres
divers, ont l’honneur de représenter leurs
concitoyens dans les assemblées, il s’en
trouve — la chose est notoire — qui ont
prêté parfois une oreille complaisante aux
avances des cléricaux. Quelques-uns même
ont dû encourir les éloges du Courrier.
Nous aimons à croire qu’ils sont revenus,
eux aussi, et pour toujours, de cette excursion
au pays clérical.
S’il en était autrement, grand bien leur
fasse ! Car les avertissements ne leur auront
pas manqué.
A chacun désormais ses idées et son
drapeau. Il faut, comme on l’a dit souvent,
être de son parti :
A droite, ceux qui combattent pour la
réaction, ou qui se laissent duper par
elle !
A gauche, ceux qui veulent poursuivre
l’exécution complète du programme répu
blicain et faire aboutir les réformes sociales !
—-
SEMAINE POLITIQUE
FRANCE
Chronique électorale. — Pas-de-Calas. —
Le congrès républicain s’est réuni le lundi, 8
février, à Béthune, pour désigner le candidat à
la députation.
MM. Legillon, avocat à Béthune, et Lamendin,
secrétaire général dii syndicat des mineurs du
Pas-de-('alais, ont développé leur programme
M. Basly assistait à la réunion et a chaudement
recommandé la candidature de M. Lamendin.
M. Lamendin a fait des réserves sur la compo
sition du congrès qui ne lui paraît pas repré
senter suffisamment les opinions des électeurs et
il a soutenu qu’il n’y avait pas lieu de se soumettre
au vote du congrès.
48 voix ont été données à M. Legillon, 21 à
M. Lamendin.
M. Lamendin doit maintenir, dit-on, sa candi
dature.
Aveyron. — Les électeurs sénatoriaux de
l’Aveyron sont convoqués pour le 27 mars, à
l’effet d’élire un sénateur, en remplacement de
M. Mayrân, décédé.
L’Election du Finistère. — A en juger
par ce qui se passe, la désignation de M, d’Hulst
comme successeur de l’évêque Freppel à la Cham
bre a ôté une assez forte maladresse.
Les monarchistes ne s’y rallient pas et quelques
uns d’entre eux disent de sa candidature qu’elle
est « une candidature de provocation. »
Cela n’a rien d’étonnant, car M. d’Hulst est
antipathique au suprême degré. Un journaliste
catholique, M. Jean de Bonnefon, qui connaît son
clergé comme un curé le pa ter. a tracé, ces der
niers jours, dans une feuille parisienne, le portrait
du recteur de l’Institut catholique. Le portrait
était fort laid, mais tout aussi ressemblant,
paraît-il.
Enfin, dit le Radical , si obéissants que soient,
à la parole du comte de Paris et des cardinaux,
les électeurs de la troisième circonscription de
Brest, ils semblent se regimber et ne pas vouloir
accepter de bonne grâce un candidat qui, pour
n’être point du pays, ne leur apparaît cependant
guère sous l’aspect d’un prophète.
Dès le premier jour, ces indices de désordre
entre cléricaux ont apparu clairement.
A la réunion tenue, à Lannilis, pour désigner
le candidat conservateur à la succession de M.
Freppel, M. Lunven, maire et conseiller général
de Lesneven, furieux de se voir préférer M.
d’Hulst, déclarait en pleine assemblée qu’il ne
soutiendrait pas cette candidature et qu’il se
démettrait de ses fonctions municipales et dépar
tementales.
Cette déclaration n’était pas dictée par un
simple mouvement de mauvaise humeur et de
dépit. Malgré les nombreuses tentatives faites
auprès de lui, M. Lunven ne désarme pas. Il
déclare à qui veut l’entendre qu’il combattra la
candidature du recteur de la Faculté catholique
de Paris, et l’opinion générale à Lesneven est
qu’il se présentera aux suffrages des électeurs
malgré son échec de Lannilis.
Or, l’influence de M. Lunven dans le canton de
Lesneven est assez forte. Il y a donc une lutte
souterraine déjà vive et qui s’accentue à mesure
qu’on approche du jour de l’élection.
Il est bien évident qu’en tout cas, c’est un réac
tionnaire qui sera élu, puisqu’aucun républicain
ne se présente. Mais ces-divisions ne sont pas une
preuve d’union, n’est-ce pas ? Et si l’union fait la
force, les cléricaux doivent être singulièrement
affaiblis.
Ecole centrale. — Depuis une quinzaine,
les journaux sont pleins de faits et gestes de
MM. les élèves de l’école centrale ; il n’y a place
que pour eux et l’on dirait un événement de la
plus haute et grave importance. Dans le fond, il
ne s’agit que d’un monome et d’une revue de
théâtre ! Ces choses ne relevant pas de la semaine
politique, nous n'en parlerons naturellement pas
ici, autrement que pour prier les journaux de
nous laisser enfin tranquilles avec ces revendi
cations de monomes et de revues !
ÉTRANGER
Allemagne. — Loi scolaire. — De nom
breuses protestations s’élèvent de tous les points
de l’Allemagne contre le projet de loi sur
l’enseignement primaire.
Une réunion de cinq mille personnes, organisée
à Berlin par le parti socialistes a adopté la
résolution suivante :
« Le projet n’est que la conséquence des efforts
sectaires de la bourgeoisie, les libéraux inclus.
» L’idée que l’éducation confessionnelle est un
moyen de combattre le socialisme est naïve et
absurde.
» L’éducation rationnelle du peuple ne sera
réalisée que le jour où la laïcisation des écoles
sera menée jusqu’au bout et que la religion sera
considérée comme une affaire privée, ce que la
bourgeoisie ne veut ni ne peut accepter. »
Le socialiste se déclare donc hostile au projet
ainsi qu’aux réformes qui en seraient la consé
quence.
On signale également' !
La protestation des professeurs de l’université
de Halle ; celle de l’association des professeurs
de Posen ; une assemblée d’opposition tenue à
Breslau ; une autre, tenue à Bromberg et présidée
par le bourgmestre.
Les grandes villes de Hanovre doivent se
réunir en congrès le 22 février, en vue de la
résistance, et les membres du corps enseignant,
tenir prochainement au meeting monstre.
Le gouvernement, naturellement, voit d’un
mauvais œil ces manifestations efcy levinigjptre
des.cultes vient d’envoyer une"’circulaire auk
autorités académiques pour enrayer kp mouve
ment et menacer les professeursfqui s’y $»|ocieronl,
ce qui ne fait qu’augmentSr l'Irritation des
instituteurs et des professeunO oirlï .<3 i
Le Parlement Anglais, r^Hans le discours
de la reine, à l’ouverturfe dû PaHéfiient, qui a eu
lieu le 9, on lit l’annonce des projets de loi sui
vants :
1° Etablissant en Irlande un gouvernement local
identique au système gouvernemental anglais ;
2° Un projet modifiant la convention existant
actuellement entre le gouvernement et la Banque
d’Angleterre ;
3° Un projet modifiant la loi relative à la res
ponsabilité des patrons pour les accidents du
travail.
Le même jour a commencé, dans les deux
Ghambres, la discussion de l’adresse en réponse
au discours du Trône.
Dans la Chambre des Communes, on a prononcé
à cette occasion, différents discours, sur l’Irlande,
sur les conseils législatifs des Indes et sur l’aboli
tion de la culture de l’opium, que plusieurs ora
teurs ont réclamé.
Dans la Chambre des Lords, nous relevons une
déclaration de lord Salisbury, affirmant la volonté
du gouvei nement Anglais de ne jamais abandonner
l’Egypte ni à l’anarchie et aux périls intérieurs,
ni aux intrigues du dehors et à la suprématie
d’une autre puissance.
Belgique. — L’agitation en faveur du suffrage
universel continue en Belgique, où ont lieu
d’importantes réunions de libéraux et d’ouvriers.
A Bruxelles, notamment, s’est tenu un meeting
à la salle Saint-Michel, composé de plus de
1,500 personnes parmi lesquelles un grand
nombre de délégués de province. M. Janson,
représentant de Bruxelles et auteur de la propo
sition de révision, y a pris la parole, ainsi que
plusieurs autres représentants.
M. Janson a déclaré qu’un accord complet
régnait entre la classe ouvrière et la bourgeoisie
libérale pour demander la disparition du régime
censitaire. Le parti ouvrier veut le suffrage
universel et il n’abdiquera pas ses prétentions ;
il saura obtenir ce qu’il veut. M. Janson espère
que ce ne sera pas la force brutale qui fera
triompher la cause du suffrage universel.
Le soir, il y a eu banquet des progressistes à
l’Hôtel Continental. M. Janson y a prononcé un
discours dans lequel il a condamné le suffrage
restreint, a fait l’éloge du suffrage universel,
aux acclamations enthousiastes de la salle
entière.
De son côté, le Conseil général du parti ouvrier,
a eu une réunion plénière, dans laquelle il s’esfc
énergiquement prononcé en faveur du suffrage
universel.
A VINGT-QUATRE ANS !
Les journaux monarchistes nous apprennent
que l’héritier présomptif du trône de plus en plus
hypotétique du comte de Paris, le trop connu
jeune duc d’Orléans, vient d’entrer dans sa vingt-
quatrième année.
Ledit duc nous paraissait plus vieux. En tous
cas, il n’a pas le droit de se-vanter de ses débuts
dans la vie. Jusqu’à présent, il n’a guère acquis
qu’une réputation de jeune gâteux, et il ne paraît
guère destiné à relever le prestige des princes de
sang royal.
Il n’est pas besoin de descendre d’Henri IV ni
de son cheval pour traîner une vie idiote avec des
filles de théâtre dont on pourrait être le fils et
pour se soûler de champagne et de perdi eaux dans
des cabinets qui ne sont jamais assez particuliers.
Aussi ne laisserons-nous pas passer cet anni
versaire sans féliciter le duc d’Orléans d’avoir si
bien compris l’existence.
Il n’a pas vingt-quatre ans et il a déjà acquis
le maximun de. déconsidération possible pour un
prétendant.
Il n’a pas vingt-quatre ans et déjà sa réputation
d’immoralité est au-dessous de celle du plus répu
gnant des d'Orléans.
C’est rudement travaillé! Merci, mon prince,
J merci pour la République !
ymodniibH’b oiioîcvio-, LA
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l re Année — 25 Pluviôse An 199 — K° Il
CINQ CENTIMES LE NUMERO
RGAIIE RÉPUBLICAIN
UN ÀN SIX MOIS
Lé Havre 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
ADMIIVl STRA TIOÎV & RÉDACTION
15, RUE CASIKIR-PÉKIER, 1.5
LE RÉ VE IL DU HA VRE paraît le Samedi
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames... 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
SINCÉRITÉ ÉLECTORALE
Si, en prenant l’initiative de la création au
Havre d'un organe résolument progressiste,
nous avions pu concevoir quelques doutes
sur la nécessité de cette œuvre, l’approbation
sans réserves de nos amis politiques suffirait
à les dissiper.
Nous tenons, tout d’abord, à L_ remercier
de leurs encouragements dont nous sommes
fiers. Nous constatons avec plaisir que, dans
la démocratie républicaine du Havre, en
dépit de torpeurs heureusement passagères,
on envisage nettement et fermement les
éventualités des prochaines campagnes élec
torales. Chaque républicain, digne de ce nom,
comprend que l’ère des combats contre l'ennemi
réactionnaire n’est pas encore close et qu’il
faut s’aguerrir contre de prochains assauts.
Le travail souterrain qui se pratique ici,.
comme partout d’ailleurs, mérite l’attention
des républicains. Il faut que l’on sache que
le parti clérical, mis en déroute tant de fois
par les électeurs de notre ville, s’organise,
dresse de nouvelles batteries, creuse de
nouvelles tranchées, pour emporter, sinon
de haute lutte, du moins par surprise, la
position occupée par les démocrates.
Le système est connu. Il consiste à faire
passer, avec l’étiquette républicaine, des
réactionnaires avérés ou, au pis aller,
certains modérés à opinions variables. On
appelle cela au bon moment la conciliation,
et le tour est joué.
Certains cléricaux, peu confiants dans les
chances de leur cause, si elle se présente
avec son véritable drapeau, — nous devrions
dire avec la bannière fleurdelysée, — sont
assez favorables à cette combinaison. Ils se
disent que, si l’on ne peut espérer un succès
sur toute la ligne, par une attaque de vive
force, il serait au moins agréable de faire
entrer au Conseil municipal et au Conseil
général en 1892, à la Chambre en 1893, des
réactionnaires ornés d’un faux nez répu
blicain.
Tel est, en effet, le mot d’ordre reçu par
le parti clérical : combattre à visage décou
vert partout où il est sûr de la victoire ;
se couvrir du masque démocratique là où
la République a, jusqu’à ce jour, triomphé.
On recommande aux élèves en jésuitisme
politique de faire au besoin du socialisme,
là où ces idées sont en faveur.
Cette comédie indigne ne trompera per
sonne, nous en sommes convaincus.
Après les expériences Gouthe-Soulard,
Lavigerie et autres, après la levée de crosses
des cardinaux, aucune illusion n’est permise.
Il n’y a plus rien à faire avec la réaction.
Avec elle aucune entente n’est possible,' et
sur cette question, les républicains impru
dents qui faisaient des avances à nos adver
saires, à un moment donné, toujours sous
un naïf prétexte de conciliation, doivent
être suffisamment édifiés.
Nous avons le plaisir de noter, sur ce
point, dans notre presse locale, des signes
d’heureux présage. Le Havre et Le Petit Havre
qui, naguère encore, ouvraient leurs colonnes
toutes grandes aux abbés Palfray et autres
Gouthe-Soulard ou Langénieux en herbe,
ont sagement laissé à la campagne cette
illusion aussi vide que l’hôpital rustique où
elle était née après boire. Il était, certes,
grand temps de revenir de St-Romain.
Le Journal du Havre lui-même, si ardent
hier encore contre la laïcisation, qu’il avait la
prétention de combattre et de réfuter avec
deux ou trois jérémiades féminines, semble
avoir pris son parti d’une réforme comman
dée à la fois par la moralité financière et
par l’intérêt du parti républicain.
Nous comptons bien que cette nouvelle
attitude de la presse républicaine opérera
des conversions. Parmi ceux qui, à des titres
divers, ont l’honneur de représenter leurs
concitoyens dans les assemblées, il s’en
trouve — la chose est notoire — qui ont
prêté parfois une oreille complaisante aux
avances des cléricaux. Quelques-uns même
ont dû encourir les éloges du Courrier.
Nous aimons à croire qu’ils sont revenus,
eux aussi, et pour toujours, de cette excursion
au pays clérical.
S’il en était autrement, grand bien leur
fasse ! Car les avertissements ne leur auront
pas manqué.
A chacun désormais ses idées et son
drapeau. Il faut, comme on l’a dit souvent,
être de son parti :
A droite, ceux qui combattent pour la
réaction, ou qui se laissent duper par
elle !
A gauche, ceux qui veulent poursuivre
l’exécution complète du programme répu
blicain et faire aboutir les réformes sociales !
—-
SEMAINE POLITIQUE
FRANCE
Chronique électorale. — Pas-de-Calas. —
Le congrès républicain s’est réuni le lundi, 8
février, à Béthune, pour désigner le candidat à
la députation.
MM. Legillon, avocat à Béthune, et Lamendin,
secrétaire général dii syndicat des mineurs du
Pas-de-('alais, ont développé leur programme
M. Basly assistait à la réunion et a chaudement
recommandé la candidature de M. Lamendin.
M. Lamendin a fait des réserves sur la compo
sition du congrès qui ne lui paraît pas repré
senter suffisamment les opinions des électeurs et
il a soutenu qu’il n’y avait pas lieu de se soumettre
au vote du congrès.
48 voix ont été données à M. Legillon, 21 à
M. Lamendin.
M. Lamendin doit maintenir, dit-on, sa candi
dature.
Aveyron. — Les électeurs sénatoriaux de
l’Aveyron sont convoqués pour le 27 mars, à
l’effet d’élire un sénateur, en remplacement de
M. Mayrân, décédé.
L’Election du Finistère. — A en juger
par ce qui se passe, la désignation de M, d’Hulst
comme successeur de l’évêque Freppel à la Cham
bre a ôté une assez forte maladresse.
Les monarchistes ne s’y rallient pas et quelques
uns d’entre eux disent de sa candidature qu’elle
est « une candidature de provocation. »
Cela n’a rien d’étonnant, car M. d’Hulst est
antipathique au suprême degré. Un journaliste
catholique, M. Jean de Bonnefon, qui connaît son
clergé comme un curé le pa ter. a tracé, ces der
niers jours, dans une feuille parisienne, le portrait
du recteur de l’Institut catholique. Le portrait
était fort laid, mais tout aussi ressemblant,
paraît-il.
Enfin, dit le Radical , si obéissants que soient,
à la parole du comte de Paris et des cardinaux,
les électeurs de la troisième circonscription de
Brest, ils semblent se regimber et ne pas vouloir
accepter de bonne grâce un candidat qui, pour
n’être point du pays, ne leur apparaît cependant
guère sous l’aspect d’un prophète.
Dès le premier jour, ces indices de désordre
entre cléricaux ont apparu clairement.
A la réunion tenue, à Lannilis, pour désigner
le candidat conservateur à la succession de M.
Freppel, M. Lunven, maire et conseiller général
de Lesneven, furieux de se voir préférer M.
d’Hulst, déclarait en pleine assemblée qu’il ne
soutiendrait pas cette candidature et qu’il se
démettrait de ses fonctions municipales et dépar
tementales.
Cette déclaration n’était pas dictée par un
simple mouvement de mauvaise humeur et de
dépit. Malgré les nombreuses tentatives faites
auprès de lui, M. Lunven ne désarme pas. Il
déclare à qui veut l’entendre qu’il combattra la
candidature du recteur de la Faculté catholique
de Paris, et l’opinion générale à Lesneven est
qu’il se présentera aux suffrages des électeurs
malgré son échec de Lannilis.
Or, l’influence de M. Lunven dans le canton de
Lesneven est assez forte. Il y a donc une lutte
souterraine déjà vive et qui s’accentue à mesure
qu’on approche du jour de l’élection.
Il est bien évident qu’en tout cas, c’est un réac
tionnaire qui sera élu, puisqu’aucun républicain
ne se présente. Mais ces-divisions ne sont pas une
preuve d’union, n’est-ce pas ? Et si l’union fait la
force, les cléricaux doivent être singulièrement
affaiblis.
Ecole centrale. — Depuis une quinzaine,
les journaux sont pleins de faits et gestes de
MM. les élèves de l’école centrale ; il n’y a place
que pour eux et l’on dirait un événement de la
plus haute et grave importance. Dans le fond, il
ne s’agit que d’un monome et d’une revue de
théâtre ! Ces choses ne relevant pas de la semaine
politique, nous n'en parlerons naturellement pas
ici, autrement que pour prier les journaux de
nous laisser enfin tranquilles avec ces revendi
cations de monomes et de revues !
ÉTRANGER
Allemagne. — Loi scolaire. — De nom
breuses protestations s’élèvent de tous les points
de l’Allemagne contre le projet de loi sur
l’enseignement primaire.
Une réunion de cinq mille personnes, organisée
à Berlin par le parti socialistes a adopté la
résolution suivante :
« Le projet n’est que la conséquence des efforts
sectaires de la bourgeoisie, les libéraux inclus.
» L’idée que l’éducation confessionnelle est un
moyen de combattre le socialisme est naïve et
absurde.
» L’éducation rationnelle du peuple ne sera
réalisée que le jour où la laïcisation des écoles
sera menée jusqu’au bout et que la religion sera
considérée comme une affaire privée, ce que la
bourgeoisie ne veut ni ne peut accepter. »
Le socialiste se déclare donc hostile au projet
ainsi qu’aux réformes qui en seraient la consé
quence.
On signale également' !
La protestation des professeurs de l’université
de Halle ; celle de l’association des professeurs
de Posen ; une assemblée d’opposition tenue à
Breslau ; une autre, tenue à Bromberg et présidée
par le bourgmestre.
Les grandes villes de Hanovre doivent se
réunir en congrès le 22 février, en vue de la
résistance, et les membres du corps enseignant,
tenir prochainement au meeting monstre.
Le gouvernement, naturellement, voit d’un
mauvais œil ces manifestations efcy levinigjptre
des.cultes vient d’envoyer une"’circulaire auk
autorités académiques pour enrayer kp mouve
ment et menacer les professeursfqui s’y $»|ocieronl,
ce qui ne fait qu’augmentSr l'Irritation des
instituteurs et des professeunO oirlï .<3 i
Le Parlement Anglais, r^Hans le discours
de la reine, à l’ouverturfe dû PaHéfiient, qui a eu
lieu le 9, on lit l’annonce des projets de loi sui
vants :
1° Etablissant en Irlande un gouvernement local
identique au système gouvernemental anglais ;
2° Un projet modifiant la convention existant
actuellement entre le gouvernement et la Banque
d’Angleterre ;
3° Un projet modifiant la loi relative à la res
ponsabilité des patrons pour les accidents du
travail.
Le même jour a commencé, dans les deux
Ghambres, la discussion de l’adresse en réponse
au discours du Trône.
Dans la Chambre des Communes, on a prononcé
à cette occasion, différents discours, sur l’Irlande,
sur les conseils législatifs des Indes et sur l’aboli
tion de la culture de l’opium, que plusieurs ora
teurs ont réclamé.
Dans la Chambre des Lords, nous relevons une
déclaration de lord Salisbury, affirmant la volonté
du gouvei nement Anglais de ne jamais abandonner
l’Egypte ni à l’anarchie et aux périls intérieurs,
ni aux intrigues du dehors et à la suprématie
d’une autre puissance.
Belgique. — L’agitation en faveur du suffrage
universel continue en Belgique, où ont lieu
d’importantes réunions de libéraux et d’ouvriers.
A Bruxelles, notamment, s’est tenu un meeting
à la salle Saint-Michel, composé de plus de
1,500 personnes parmi lesquelles un grand
nombre de délégués de province. M. Janson,
représentant de Bruxelles et auteur de la propo
sition de révision, y a pris la parole, ainsi que
plusieurs autres représentants.
M. Janson a déclaré qu’un accord complet
régnait entre la classe ouvrière et la bourgeoisie
libérale pour demander la disparition du régime
censitaire. Le parti ouvrier veut le suffrage
universel et il n’abdiquera pas ses prétentions ;
il saura obtenir ce qu’il veut. M. Janson espère
que ce ne sera pas la force brutale qui fera
triompher la cause du suffrage universel.
Le soir, il y a eu banquet des progressistes à
l’Hôtel Continental. M. Janson y a prononcé un
discours dans lequel il a condamné le suffrage
restreint, a fait l’éloge du suffrage universel,
aux acclamations enthousiastes de la salle
entière.
De son côté, le Conseil général du parti ouvrier,
a eu une réunion plénière, dans laquelle il s’esfc
énergiquement prononcé en faveur du suffrage
universel.
A VINGT-QUATRE ANS !
Les journaux monarchistes nous apprennent
que l’héritier présomptif du trône de plus en plus
hypotétique du comte de Paris, le trop connu
jeune duc d’Orléans, vient d’entrer dans sa vingt-
quatrième année.
Ledit duc nous paraissait plus vieux. En tous
cas, il n’a pas le droit de se-vanter de ses débuts
dans la vie. Jusqu’à présent, il n’a guère acquis
qu’une réputation de jeune gâteux, et il ne paraît
guère destiné à relever le prestige des princes de
sang royal.
Il n’est pas besoin de descendre d’Henri IV ni
de son cheval pour traîner une vie idiote avec des
filles de théâtre dont on pourrait être le fils et
pour se soûler de champagne et de perdi eaux dans
des cabinets qui ne sont jamais assez particuliers.
Aussi ne laisserons-nous pas passer cet anni
versaire sans féliciter le duc d’Orléans d’avoir si
bien compris l’existence.
Il n’a pas vingt-quatre ans et il a déjà acquis
le maximun de. déconsidération possible pour un
prétendant.
Il n’a pas vingt-quatre ans et déjà sa réputation
d’immoralité est au-dessous de celle du plus répu
gnant des d'Orléans.
C’est rudement travaillé! Merci, mon prince,
J merci pour la République !
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