Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1891-12-19
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 19 décembre 1891 19 décembre 1891
Description : 1891/12/19 (N11). 1891/12/19 (N11).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263212j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/04/2019
1
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/,
l re Aînée — N° 11 — Samedi 19 Décembre 1891.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
l re Année — 28 Frimaire An 199 — A 0 11.
1
Le Réveil du Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABOIEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
AIlIiMSTfUim’ & RÉDACTION
15, RUE CASIBIR-PÉRIER, 15
LE RE VE IL DU HA VUE paraît le Samedi
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
LES ALGARADES
DU
Courrier du Havre
Décidément, le Courrier n’aime pas qu’on
dise à ses amis leurs vérités, et qu’on lui
mette le nez sur ce qu’il considère comme
simples peccadilles.
Il ne veut pas surtout qu’on touche, même
de la façon la plus discrète, aux Cornettes qui
lui sont chères.
Ce pieux journal, qui cherche la paille
radicale dans l’œil de son voisin, n’aperçoit
pas le madrier clérical dans le sien.
Dans le rapport financier présenté au
Conseil municipal sur les comptes du Bureau
de bienfaisance, les membres de la Commis
sion se sont permis de faire connaître leur
manière de voir sur la façon dont le personnel
des bureaux distributeurs remplissait ses
fonctions et de faire ressortir les inconvé
nients qui pouvaient résulter des errements
en usage jusqu’ici . Cette ingérence du
Conseil municipal dans les petites affaires
des auxiliaires et collaboratrices du bureau
n’a pas eu le don de plaire à leur défenseur
et champion attitré.
De là, cette levée de boucliers et cette
série d’articles sans queue ni tête, pour
nous servir des termes que le Courrier affec
tionne, et dont le décousu ne peut s’ex
pliquer que par le nombre probable des
auteurs de ces élucubrations sans suite, ni
portée.
Le Courrier a une façon de discuter qui
lui est propre.
Comme il n’y a, dit le proverbe, que la
vérité qui offense, il se met fort en colère :
ce qui prouve que les critiques étaient fon
dées et que le coup a porté juste.
Et il supplée aux arguments par les gros
mots et les plaisanteries du plus haut goût.
Quand une question l’embarrasse, il l’élude
et garde de Conrart le- silence prudent.
8i une, constatation est gênante, il la
néglige ou la travestit.
Il rogne, taille et coupe, au gré de ses
besoins, les passages qui l’ennuient, et
change le noir en blanc, le blâme en éloge,
l’erreur en vérité et, par ses faux fuyants et
des gamineries, il cherche à donner le change
et à égarer ses lecteurs avec toute la bonne
foi dont il gratifie ses adversaires.
Quelques exemples nous paraissent utiles
à citer.
La dévote feuille ne voit pas ce qu’il y a
de mal à signer du nom d’un autre une
pièce comptable sérieuse, destinée à passer
par toute la filiere de la comptabilité admi
nistrative.
Nous posons cette simple question à
Monsieur le Rédacteur en Chef du Courrier :
s’il prenait, à l’un de ses collaborateurs, la
fantaisie de signer de son nom une feuille
d’émargement ou un mandat-poste, le sup
porterait-il sans rien dire et en cas de
récidive, ne lui signifierait-il pas son congé ?
Nous laissons cette question à ses pieuses
méditations.
Le Courrier ne comprend pas les calculs
faits dans le rapport au sujet des bons de
pain distribués aux indigents soit comme
secours bi-mensuels, soit comme secours
provisoires ; mais il n’a pas alors compris
davantage les comptes-rendus annuels du
Bureau de bienfaisance et il confond les bons
distribués comme secours aux familles assis
tées et ceux distribués comme secours provi
soires.
Pour les premiers, il est attribué un Crédit
variable qui porte le chiffre de bons de
120,000 à 140,000 par an.
Pour les seconds, il est. alloué aux sœurs
24,000 bons par an.
La chose est facile à comprendre sans être
devineur de rébus.
Les facultés intuitives du Courrier ont été
oblitérées par les souvenirs bibliques du
miracle de la multiplication des pains que,
malheureusement pour les pauvres, la Com
mission n’a pas le pouvoir magique de repro
duire.
Au sujet des sommes d’argent destinées à
être remises aux dames de Charité, nous nous
permettons de lui poser la question sui
vante :
Quelle destination était donnée, par lés
sœurs, aux sommes non remises, tant aux
dames qui ne pouvaient s’acquitter de leur
mission, qu’à celles qui faisaient leurs visités
et qui, ne recevant pas leurs 15 fr. mensuels,
donnaient alors, au cours de leurs visites
de leurs deniers personnels, les secours qui
leur paraissaient indispensables?....
Même question pour les secours inscrits au
nom des indigents décédés, disparus ou radiés,
et non signalés au Bureau central.
Enfin, comment le Courrier qualifie-t-il les
échanges de bons de pain d’indigents contre
des pains non destinés à des indigents, et
même de la monnaie? De potins de boutique!
C’est prendre assez légèrement les choses,
et se débarrasser facilement de constatations
gênantes.
N’ayant plus enfin aucun argument sérieux
pour défendre unè cause compromise, le Cour
rier a été bien heureux de trouver dans le
rapport une erreur de composition, (le rap
port porte : votre commission , au lieu de ici
commission ), et d’augmenter de ce chef sa
longue série d’articles, d’une colonne de copie
de plus.
Il résulte de tout ceci que le Courrier n’est
pas content : et il y a de quoi.
La Commission du Conseil municipal et le
Conseil ensuite, ont reconnu que le personnel
des Bureaux distributeurs du Bureau de Bien
faisance n’avait pas rempli ses fonctions avec
toute la régularité désirable, qu’il avait voulu
agir trop à sa guise, n’acceptant aucune
observation ni aucune instruction : la Com
mission et le Conseil ont reconnu qu’il parais
sait nécessaire de rappeler au respect de la
régularité et de la discipline administratives,
un personnel qui entend être le maître chez
les autres et n’accepte d’autres instructions
que celles émanant de son Institut dont il
prétend dépendre seulement et dont il accepte
uniquement les ordres.
La conséquence de cette constatation est
naturellement le changement de ce personnel.
C’est ce qui met de si mauvaise humeur le
Courrier qui, dans toute cette affaire, pense
peut-être plus à ses amis et à lui, qu’aux
pauvres.
Nous comprenons où le bât le blesse, ce
fougueux défenseur d’une mauvaise cause,
qui, dans une ruade désespérée, essaie par un
coup de pied final, de culbuter des adver
saires qui se tiennent heureusement encore
bien debout.
SEMA INE POLI TIQUE
FRANCE
L’interpellation Hubbard. — La discus
sion de l'interpellation de M. Hubbard sur les
récentes manifestations ultramontaines des évê
ques de France et spécialement sur la lettre
pastorale de l’archevêque de Bordeaux, s’est
terminée, samedi dernier, après deux jours de
débats,- par l’adoption de l’ordre du jour de
M. Rivet, accepté par le gouvernement, et ainsi
conçu :
« La Chambre, considérant que les manifesta-
» tions récentes d’une partie du clergé pourraient
> compromettre la paix sociale, et constituent
» une violation flagrante des droits de l’Etat,
» confiante dans les déclarations du gouverne-
» ment, compte qu’il usera des droits dont il
» dispose ou qu’il croira nécessaire de demander
» au Parlement pour imposer à tous le respect
» de la République et la soumission à ses lois
» et passe à l’ordre du jour. »
Cet ordre du jour a été voté par 243 voix
contre 223.
L’ordre du jour, proposé par M. Hubbard, avait
réum 181 voix contre 348 ; en voici le texte :
« La Chambre, résolue à faire respecter par
» le clergé les droits du pouvoir civil et les
» lois de la République, invite le gouvernement
» à présenter à bref délai les lois préparatoires
» de la séparation des Eglises et de l’Etat. »
Dans ces votes, il est évident que beaucoup
de députés ont dû être influencés par la menace
de démission ministérielle émise par M. de
Freycinet, pour le cas 1 où la Chambre aurait
voté la séparation des Eglises et de l'Etat..
Retenons de ce débat, la promesse du président
du Conseil de déposer, au mois de janvier
prochain, un projet de loi sur les associations.
Il a ajouté, il est vrai, qu’il sera déposé dans
l’esprit et avec la signification qu’il avait au
moment où, précédemment déjà, il avait été
promis, ce qui semble renfermer bien des restric
tions à l’égard de la grande réforme désirée par
le parti républicain.
Mais enfin, il y a lieu de prendre acte de
la promesse du gouvernement dont nous attendons
le projet de loi.
LA QUESTION DES INSTITUTEURS
Nous apprenons que, justement énru des
actes de pression qui se sont produits au
Havre, M. le Préfet a décidé de réunir
tout le personnel enseignant (instituteurs et
institutrices), de notre ville.
Si, comme nous l’espérons, la question se
trouve nettement posée devant les institu
teurs et qu’un scrutin secret soit la conclusion
du débat, nous, sommes persuadés que les
dévoués auxiliaires de l’enseignement public
sauront demander le respect des lois de 1882
et de 1886.
Cette réunion aura lieu aujourd’hui, à
cinq heures, à FHôtel-de-Ville.
Dans son numéro du dimanche, 13 décem
bre, le Petit Rouennais , qui, depuis long
temps, a engagé — seul de toute la presse
du département — une campagne vigoureuse
en faveur de la liberté de conscience des
instituteurs des écoles laïques, fait allusion
au scandale récent qui s’est produit au
Havre et dont nous avons raconté les
incidents.
Si toute la presse républicaine, comprenant
son devoir, soutenait ainsi l’enseignement
laïque, on ne verrait plus des administrateurs
assez osés pour violer les lois de 1882 et de
1886.
LE M. G. (Mêlé Cassis)
DU
COURRIER DU HAVRE
Le Réveil a, parait-il, gravement offensé
un des rédacteur du Courrier, M. C., qui
partage avec Cléricalino, la faveur de
publier au Havre de la copie bien pen
sante.
Ledit sieur M. C. est furieux. Il revient
sur son soi-disant compte-rendu de la confé
rence de M. Millerand, en se plaignant
qu’on ait qualifié sa prose de charabia.
Il appert que ce Monsieur, qui n’aime pas
la franchise pour son usage personnel, ne
la tolère pas davantage chez ses contra
dicteurs.
*
* * *
Mais d’abord, nous demandera-t-on, quel
est ce sieur M. C. ?
Nous avons été, vainement aux renseigne
ments. Il demeure introuvable comme le
A. B., le X Y Z et le Yindex du Journal
du Havre , et comme l’assassin du boulevard
du Temple.
Un seul point est hors de discussion : il
•appartient au parti de Gouthe-Soulard. Nous
croyons donc lui être agréable en l’appelant
provisoirement Mêlé-Cassis. Ce doit être le
vrai nom caché sous les initiales M. C. Le
général Gouthe-Sonlard, de son côté, sera
fier de compter au nombre de ses soldats,
un ha rais portant un nom assorti au sien.
k
-¥• *
Mêlé-Cassis, qu’on connaissait déjà comme
peu littéraire, est de plus impoli, et
il a pour la vérité le même mépris que
pour la grammaire.
Pour lui, M. Millerand est un commis-
voyageur en anti-cléricalisme. « J’ai, dit-il,
» pris la liberté d’accueillir à grands coups
» de sifflet ces lieux communs défraîchis,
» etc. » La vérité, c’est que Mêlé-Cassis
s’est tenu bien sage pendant la conférence
Millerand. Ce beau merle n’a pas sifflé,
nous en prenons à témoin les 1,500 auditeurs
qui se pressaient au Cercle Franklin. Ce qui
ne veut pas dire, d’ailleurs, qu’après avoir
entendu l’éloquente conférence du 6 Décem
bre, Mêlé-Cassis, à défaut de pouvoir siffler
quelqu’un, n’ait pas sifflé quelque chose.
Son compte-rendu, assez décousu, plein
d’inexactitudes et de divagations, en tout
cas mal équilibré, semblerait confirmer cette
dernière hypothèse.
*
* *
Mêlé-Cassis dit aussi leur fait aux Jaco
bins, qu'il menace de son goupillon trempé
d’encre. Pour lui ce sont des Myrmidons ,
des êtres minuscules , il dit presque des
microbes.
Aussi ce géant de sacristie les provoque-
t-il en combat singulier. Il veut vider avec
eux, en champ clos, la séparation de l’Eglise
et de l’Etat. Comme il n’a pas la compré
hension très prompte et qu’il retarde toujours,
d’au moins quarante-huit heures, il ignore
que la Chambre vient de passer deux jours à
discuter la question. Tout le monde a son
opinion faite. Lui, pas ! Il voudrait refaire
le discours de M. de Cassagnac.
Mêlé-Cassis, qui n’aime que ce qui est
grand, constate de plus que les Jacobins,
qualifiés déjà de minuscules, « n’ont pas
d’envergure. »
Nous en convenons, et c’est un point
sur lequel ils sont évidemment inférieurs
aux oies qui gardent le Capitole clérical, et
qui dressent et étalent toutes leurs plumes,
sans parvenir à effrayer les Républicains.
Enfin, ce sont « des terroristes démodés
et des croquemitaines pour rire. »
On voit, par ces extraits,. que le Courrier
a fait, dans la personne de Mêlé-Cassis,
une recrue qui promet. Son vocabulaire et
ses procédés de discussion ne sont pas neufs,
sans doute; mais, comme dit notre héros, à
l’impossible nul n’est tenu.
Nous Rengageons vivement à persévérer.
En continuant de fréquenter les conférences
républicaines et en écoutant religieusement
— comme il l’a fait — des orateurs de la
valeur de M. Millerand, il y gagnera ces deux
choses dont il a certes besoin : du style et
de l’esprit.
A vcV**"'
/,
l re Aînée — N° 11 — Samedi 19 Décembre 1891.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
l re Année — 28 Frimaire An 199 — A 0 11.
1
Le Réveil du Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABOIEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
AIlIiMSTfUim’ & RÉDACTION
15, RUE CASIBIR-PÉRIER, 15
LE RE VE IL DU HA VUE paraît le Samedi
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
LES ALGARADES
DU
Courrier du Havre
Décidément, le Courrier n’aime pas qu’on
dise à ses amis leurs vérités, et qu’on lui
mette le nez sur ce qu’il considère comme
simples peccadilles.
Il ne veut pas surtout qu’on touche, même
de la façon la plus discrète, aux Cornettes qui
lui sont chères.
Ce pieux journal, qui cherche la paille
radicale dans l’œil de son voisin, n’aperçoit
pas le madrier clérical dans le sien.
Dans le rapport financier présenté au
Conseil municipal sur les comptes du Bureau
de bienfaisance, les membres de la Commis
sion se sont permis de faire connaître leur
manière de voir sur la façon dont le personnel
des bureaux distributeurs remplissait ses
fonctions et de faire ressortir les inconvé
nients qui pouvaient résulter des errements
en usage jusqu’ici . Cette ingérence du
Conseil municipal dans les petites affaires
des auxiliaires et collaboratrices du bureau
n’a pas eu le don de plaire à leur défenseur
et champion attitré.
De là, cette levée de boucliers et cette
série d’articles sans queue ni tête, pour
nous servir des termes que le Courrier affec
tionne, et dont le décousu ne peut s’ex
pliquer que par le nombre probable des
auteurs de ces élucubrations sans suite, ni
portée.
Le Courrier a une façon de discuter qui
lui est propre.
Comme il n’y a, dit le proverbe, que la
vérité qui offense, il se met fort en colère :
ce qui prouve que les critiques étaient fon
dées et que le coup a porté juste.
Et il supplée aux arguments par les gros
mots et les plaisanteries du plus haut goût.
Quand une question l’embarrasse, il l’élude
et garde de Conrart le- silence prudent.
8i une, constatation est gênante, il la
néglige ou la travestit.
Il rogne, taille et coupe, au gré de ses
besoins, les passages qui l’ennuient, et
change le noir en blanc, le blâme en éloge,
l’erreur en vérité et, par ses faux fuyants et
des gamineries, il cherche à donner le change
et à égarer ses lecteurs avec toute la bonne
foi dont il gratifie ses adversaires.
Quelques exemples nous paraissent utiles
à citer.
La dévote feuille ne voit pas ce qu’il y a
de mal à signer du nom d’un autre une
pièce comptable sérieuse, destinée à passer
par toute la filiere de la comptabilité admi
nistrative.
Nous posons cette simple question à
Monsieur le Rédacteur en Chef du Courrier :
s’il prenait, à l’un de ses collaborateurs, la
fantaisie de signer de son nom une feuille
d’émargement ou un mandat-poste, le sup
porterait-il sans rien dire et en cas de
récidive, ne lui signifierait-il pas son congé ?
Nous laissons cette question à ses pieuses
méditations.
Le Courrier ne comprend pas les calculs
faits dans le rapport au sujet des bons de
pain distribués aux indigents soit comme
secours bi-mensuels, soit comme secours
provisoires ; mais il n’a pas alors compris
davantage les comptes-rendus annuels du
Bureau de bienfaisance et il confond les bons
distribués comme secours aux familles assis
tées et ceux distribués comme secours provi
soires.
Pour les premiers, il est attribué un Crédit
variable qui porte le chiffre de bons de
120,000 à 140,000 par an.
Pour les seconds, il est. alloué aux sœurs
24,000 bons par an.
La chose est facile à comprendre sans être
devineur de rébus.
Les facultés intuitives du Courrier ont été
oblitérées par les souvenirs bibliques du
miracle de la multiplication des pains que,
malheureusement pour les pauvres, la Com
mission n’a pas le pouvoir magique de repro
duire.
Au sujet des sommes d’argent destinées à
être remises aux dames de Charité, nous nous
permettons de lui poser la question sui
vante :
Quelle destination était donnée, par lés
sœurs, aux sommes non remises, tant aux
dames qui ne pouvaient s’acquitter de leur
mission, qu’à celles qui faisaient leurs visités
et qui, ne recevant pas leurs 15 fr. mensuels,
donnaient alors, au cours de leurs visites
de leurs deniers personnels, les secours qui
leur paraissaient indispensables?....
Même question pour les secours inscrits au
nom des indigents décédés, disparus ou radiés,
et non signalés au Bureau central.
Enfin, comment le Courrier qualifie-t-il les
échanges de bons de pain d’indigents contre
des pains non destinés à des indigents, et
même de la monnaie? De potins de boutique!
C’est prendre assez légèrement les choses,
et se débarrasser facilement de constatations
gênantes.
N’ayant plus enfin aucun argument sérieux
pour défendre unè cause compromise, le Cour
rier a été bien heureux de trouver dans le
rapport une erreur de composition, (le rap
port porte : votre commission , au lieu de ici
commission ), et d’augmenter de ce chef sa
longue série d’articles, d’une colonne de copie
de plus.
Il résulte de tout ceci que le Courrier n’est
pas content : et il y a de quoi.
La Commission du Conseil municipal et le
Conseil ensuite, ont reconnu que le personnel
des Bureaux distributeurs du Bureau de Bien
faisance n’avait pas rempli ses fonctions avec
toute la régularité désirable, qu’il avait voulu
agir trop à sa guise, n’acceptant aucune
observation ni aucune instruction : la Com
mission et le Conseil ont reconnu qu’il parais
sait nécessaire de rappeler au respect de la
régularité et de la discipline administratives,
un personnel qui entend être le maître chez
les autres et n’accepte d’autres instructions
que celles émanant de son Institut dont il
prétend dépendre seulement et dont il accepte
uniquement les ordres.
La conséquence de cette constatation est
naturellement le changement de ce personnel.
C’est ce qui met de si mauvaise humeur le
Courrier qui, dans toute cette affaire, pense
peut-être plus à ses amis et à lui, qu’aux
pauvres.
Nous comprenons où le bât le blesse, ce
fougueux défenseur d’une mauvaise cause,
qui, dans une ruade désespérée, essaie par un
coup de pied final, de culbuter des adver
saires qui se tiennent heureusement encore
bien debout.
SEMA INE POLI TIQUE
FRANCE
L’interpellation Hubbard. — La discus
sion de l'interpellation de M. Hubbard sur les
récentes manifestations ultramontaines des évê
ques de France et spécialement sur la lettre
pastorale de l’archevêque de Bordeaux, s’est
terminée, samedi dernier, après deux jours de
débats,- par l’adoption de l’ordre du jour de
M. Rivet, accepté par le gouvernement, et ainsi
conçu :
« La Chambre, considérant que les manifesta-
» tions récentes d’une partie du clergé pourraient
> compromettre la paix sociale, et constituent
» une violation flagrante des droits de l’Etat,
» confiante dans les déclarations du gouverne-
» ment, compte qu’il usera des droits dont il
» dispose ou qu’il croira nécessaire de demander
» au Parlement pour imposer à tous le respect
» de la République et la soumission à ses lois
» et passe à l’ordre du jour. »
Cet ordre du jour a été voté par 243 voix
contre 223.
L’ordre du jour, proposé par M. Hubbard, avait
réum 181 voix contre 348 ; en voici le texte :
« La Chambre, résolue à faire respecter par
» le clergé les droits du pouvoir civil et les
» lois de la République, invite le gouvernement
» à présenter à bref délai les lois préparatoires
» de la séparation des Eglises et de l’Etat. »
Dans ces votes, il est évident que beaucoup
de députés ont dû être influencés par la menace
de démission ministérielle émise par M. de
Freycinet, pour le cas 1 où la Chambre aurait
voté la séparation des Eglises et de l'Etat..
Retenons de ce débat, la promesse du président
du Conseil de déposer, au mois de janvier
prochain, un projet de loi sur les associations.
Il a ajouté, il est vrai, qu’il sera déposé dans
l’esprit et avec la signification qu’il avait au
moment où, précédemment déjà, il avait été
promis, ce qui semble renfermer bien des restric
tions à l’égard de la grande réforme désirée par
le parti républicain.
Mais enfin, il y a lieu de prendre acte de
la promesse du gouvernement dont nous attendons
le projet de loi.
LA QUESTION DES INSTITUTEURS
Nous apprenons que, justement énru des
actes de pression qui se sont produits au
Havre, M. le Préfet a décidé de réunir
tout le personnel enseignant (instituteurs et
institutrices), de notre ville.
Si, comme nous l’espérons, la question se
trouve nettement posée devant les institu
teurs et qu’un scrutin secret soit la conclusion
du débat, nous, sommes persuadés que les
dévoués auxiliaires de l’enseignement public
sauront demander le respect des lois de 1882
et de 1886.
Cette réunion aura lieu aujourd’hui, à
cinq heures, à FHôtel-de-Ville.
Dans son numéro du dimanche, 13 décem
bre, le Petit Rouennais , qui, depuis long
temps, a engagé — seul de toute la presse
du département — une campagne vigoureuse
en faveur de la liberté de conscience des
instituteurs des écoles laïques, fait allusion
au scandale récent qui s’est produit au
Havre et dont nous avons raconté les
incidents.
Si toute la presse républicaine, comprenant
son devoir, soutenait ainsi l’enseignement
laïque, on ne verrait plus des administrateurs
assez osés pour violer les lois de 1882 et de
1886.
LE M. G. (Mêlé Cassis)
DU
COURRIER DU HAVRE
Le Réveil a, parait-il, gravement offensé
un des rédacteur du Courrier, M. C., qui
partage avec Cléricalino, la faveur de
publier au Havre de la copie bien pen
sante.
Ledit sieur M. C. est furieux. Il revient
sur son soi-disant compte-rendu de la confé
rence de M. Millerand, en se plaignant
qu’on ait qualifié sa prose de charabia.
Il appert que ce Monsieur, qui n’aime pas
la franchise pour son usage personnel, ne
la tolère pas davantage chez ses contra
dicteurs.
*
* * *
Mais d’abord, nous demandera-t-on, quel
est ce sieur M. C. ?
Nous avons été, vainement aux renseigne
ments. Il demeure introuvable comme le
A. B., le X Y Z et le Yindex du Journal
du Havre , et comme l’assassin du boulevard
du Temple.
Un seul point est hors de discussion : il
•appartient au parti de Gouthe-Soulard. Nous
croyons donc lui être agréable en l’appelant
provisoirement Mêlé-Cassis. Ce doit être le
vrai nom caché sous les initiales M. C. Le
général Gouthe-Sonlard, de son côté, sera
fier de compter au nombre de ses soldats,
un ha rais portant un nom assorti au sien.
k
-¥• *
Mêlé-Cassis, qu’on connaissait déjà comme
peu littéraire, est de plus impoli, et
il a pour la vérité le même mépris que
pour la grammaire.
Pour lui, M. Millerand est un commis-
voyageur en anti-cléricalisme. « J’ai, dit-il,
» pris la liberté d’accueillir à grands coups
» de sifflet ces lieux communs défraîchis,
» etc. » La vérité, c’est que Mêlé-Cassis
s’est tenu bien sage pendant la conférence
Millerand. Ce beau merle n’a pas sifflé,
nous en prenons à témoin les 1,500 auditeurs
qui se pressaient au Cercle Franklin. Ce qui
ne veut pas dire, d’ailleurs, qu’après avoir
entendu l’éloquente conférence du 6 Décem
bre, Mêlé-Cassis, à défaut de pouvoir siffler
quelqu’un, n’ait pas sifflé quelque chose.
Son compte-rendu, assez décousu, plein
d’inexactitudes et de divagations, en tout
cas mal équilibré, semblerait confirmer cette
dernière hypothèse.
*
* *
Mêlé-Cassis dit aussi leur fait aux Jaco
bins, qu'il menace de son goupillon trempé
d’encre. Pour lui ce sont des Myrmidons ,
des êtres minuscules , il dit presque des
microbes.
Aussi ce géant de sacristie les provoque-
t-il en combat singulier. Il veut vider avec
eux, en champ clos, la séparation de l’Eglise
et de l’Etat. Comme il n’a pas la compré
hension très prompte et qu’il retarde toujours,
d’au moins quarante-huit heures, il ignore
que la Chambre vient de passer deux jours à
discuter la question. Tout le monde a son
opinion faite. Lui, pas ! Il voudrait refaire
le discours de M. de Cassagnac.
Mêlé-Cassis, qui n’aime que ce qui est
grand, constate de plus que les Jacobins,
qualifiés déjà de minuscules, « n’ont pas
d’envergure. »
Nous en convenons, et c’est un point
sur lequel ils sont évidemment inférieurs
aux oies qui gardent le Capitole clérical, et
qui dressent et étalent toutes leurs plumes,
sans parvenir à effrayer les Républicains.
Enfin, ce sont « des terroristes démodés
et des croquemitaines pour rire. »
On voit, par ces extraits,. que le Courrier
a fait, dans la personne de Mêlé-Cassis,
une recrue qui promet. Son vocabulaire et
ses procédés de discussion ne sont pas neufs,
sans doute; mais, comme dit notre héros, à
l’impossible nul n’est tenu.
Nous Rengageons vivement à persévérer.
En continuant de fréquenter les conférences
républicaines et en écoutant religieusement
— comme il l’a fait — des orateurs de la
valeur de M. Millerand, il y gagnera ces deux
choses dont il a certes besoin : du style et
de l’esprit.
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