Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1914-01-07
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 janvier 1914 07 janvier 1914
Description : 1914/01/07 (A34,N11842). 1914/01/07 (A34,N11842).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1720072
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2020
M** mtt — fl* IMB , „ (S Page») I Mm* - mm M BATIK - !i Mim (SI P»»es> lererrti 7 Janrlet 1914
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Le Petit Havre
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On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de
IlilIIlBE II EUE
Paris, trois heures matin
DEPECHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 6 Janvier, Dépêche de 4 h. 80
TON COURS HAUSSB BAISSE
CUIVRE "
Comptant. np « 64 5/- 10/- -/-
.3 mois £64 17/6 10/- -/-
ETAIN
Comptant . £ 108 7/6 27/6 -/-
.3 mois calme £170 -/- 30/- -h
FER
Comptant.. s 60/- 1 d -/-
A mois.... £ 80/9 2 d -/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 5 janvier 1314.
NEW-YORK, 0 JANVIER
Cotons t janvier, hausse 11 points ; mars,
hausse 10 points ; mai, hausse 12 points ;
octobre, hausse 9 points. — Soutenu.
Calé» : hausse 16 à 18 points.
NEW-YORK, 0 JANVIER
t. n ion t: nicuiiT
•Cuivre Standard disp. 14 62
• février 14 37 14 30
Amalgamai, COJI. .. 72 7,3 72 7/8
«’er................... 15— 15 —
CHICAGO, 6 JANVIER
C. DU JOUR C. P R BCE D
iBlé sur Mai...,,.. 91 14 013/4
— Juillet.... 87 1/4 87 5 8
Maïs sur Mai 66 3,4 67 1/2
- Juillet.... 65 8/8 66 3 4
.Saindoux sur. Mai 10 01 II —
- Juillet.... 10 97 11 —.
Après ies Incidents de Saverne
Le procès du eôlonel de Reutter
STRASBOURG. — Les débats recommencent
A quatre heures. .
On entend une série de soldats qui n’ont
pas vu grand chose, mais qui ont entendu
-chanter.
Lé soldat Pasg déclare qu’il a arrêté M. Si-
mon, habitant Saverne, parce qn'il chantait.
M. Simon affirme qn’il n’en est rien.
. Un ouvrier de fabrique nommé Elsensohn
vit un gamin se saaver devant le lieutenant
Scliadt qui l’arrêta ét l’emmena h la Cave des
Pandours.-
Le témoin dit qu'il a été insulté par le co-
lonel. .
Celui-ci lui aurait dit: «Tu es un ivrogne! »
Le colonel s’excuse en disant que le té-
moin n’avait pas enlevé sa casquette devant
an colonel prussien.
Après quelques autres dépositions sans In-
térêt, l’audie ce est renvoyée au lendemain
matin.
Les Télégrammes du Kronprinz
BERLIN. — Le Lozal Anzeiger dit apprendre
de source autorisée qu’il est faux que le
prince impérial ait adressé au général Deim-
iing, à l’occasion des événements de Saverne,
des télégrammes disant : « Allez-y toujours
et bravo 1 »
LE BUDGET DE (914
M. Caillaux, ministre des finances, vient
d’adresser au président de la Commission du
budget une lettre par laquelle il lui fait
connaître que le gouvernement, après exa-
men des demandes de crédits figurant an
prochain budget de 1914, a réussi à réaliser
une économie de cinquante millions snr
l’ensemble de cès demandes, sans nuire à la
bonne exécution du service.
L’APPROVISIONNEMENT DE PARIS
La Commission chargée d’étndier les
moyens d'assurer pendant les premiers jours
de la mobilisation l’approvisionnement de
Paris en farines, s’est réunie hier au minis-
tère de la guerre.
La discussion a porté sur les moyens de
constituer à Paris, pour parer à toutes les
éventualités un approvisionnement de pré-
caution en farines.
11 a paru que cette importante qnestion
pourrait être résolue en répartissant les dé-
penses entre ies budgets des collectivités in
téressées (guerre, département et ville).
Une nouvelle réunion aura lieu le la jan-
vier courant.
PARIS SANS LUMIÈRE
Hier soir, à six heures, à la suite d’an ac-
cident survenu au secteur électrique de
Saint-Denis, les différents quartiers du cen-
tre de Paris se sont trouvés plongés dans une
obscurité complète.
Des agents munis de torches ont été pla-
cés sur les points les plus fréquentés.
A sept heures, le courant électrique a été
‘établi.
LE VOL DE L’AUTOMOBILE
M. Gilbert, juge d'instruction, a interrogé
hier après-midi Abel Vidmont, Albert Kazan
et Maurice Vi tiers, arrêtés pour le vol d’une
automobile rue d’Enghien.
Vidmont n’a fait aucune difficulté pour
reconnaître que c’était lai qui avait volé
l’auto.
Kazan a reconnu avoir été l’intermédiaire
entre Vidmont et le recélenr qui devait
acheter l’auto, mais il s'est refuse à donner
d'antres explications. Quant h Viilers, il a
protesté de son innocence. .
.Le juge les a inculpés de vol et compli-
CHéj
ANTIMILITARISTE CONDAMNÉ
La 9* chambre vient de condamner à 18
mois de prison, par défaut, le nommé Gau-
drey, gérant dn Libertaire, pour une bro-
chure et des articles excitant les militaires à
la désobéissance.
ACCIDENT A BORD D’UN CUIRASSÉ
TOULON. Un tube de chaudière a fait
explosion sur le cuirassé Gaulois, de la divi-
sion de complément, actuellement dans
l’Arsenal.
Quatre hommes ont été atteints par la va-
peur ; deux d’entre eux, les matelots chauf-
feurs Pallesseau et Garnier ont reçu des
brûlures qui ont nécessité leur envoi à l’hô-
pital Saint-Mandrier.
LA GRÈVE DES DOCKERS
DE PORT-VENDRES
PORT r VENDUES. — L’accord n’ayant pu se
faire entre la Compagnie Touache et les
dockers, les grévistes parcourent les quais
et se disposent à empêcher le débarquement
du paquebot courrier d’Oran qui est attendu.
La gendarmerie, nne batterie d’artillerie et
nne compagnie d’infanterie sont consignées
à la disposition des autorités.
EXPLOSION DANS UNE POUDRERIE
DIJON. — Hier après-midi, à 4, h. 20, nne
explosion s’est produite à la Poudrerie na-
tionale des Vosges. '
Il y aurait deux morts et deux blessés
grièvement atteints.
Les causes de l’accident n’ont pu encore
être établies.
UNE AFFAIRE DE SÉQUESTRATION
. ORLÉANS. — On vieat d’arrêter dans la pe-
tite commnne d’Olivet, à quatre kilomètres
d’Orléans, une femme Robichon, 58 ans, et
son fiis Léon, 33 ans, qui sont accusés d’a-
voir séquestré depuis de nombreuses an-
nées, dans une grange, leur belle-fille et
belle-soeur Marie Dura.
Cette dernière a été trouvée nue, les bras
enchaînés, croupissant sur une litière de
cosses de pois.
L’infortunée a été transportée à l’hôpital ;
les docteurs espèrent la saaver.
On croit qu’il s’agit d’une affaire de capta-
tion d héritage.
VIOLENT INCENDIE
TROYÊS.— Un violent incendie s’est déclaré
hier après-midi au village de Buxières dans
nne grande exploitation agricole, .
En quelques heures toutes les dépendan-
ces de l’établissement étaient détruites. La
maison d’habitation seule pat être préservée.
Les dégâts s’élèventà nne centaine de mille
francs.
Un nommé Mangeot, 18 ans, fils d’un épi-
cier du pays, a été arrêté. Après une demi-
heure d interrogatoire il a avoué être l’au-
teur de l’incendie, mais l’on ignore encore le
mobile qui l’a poussé à commettre son acte
criminel.
UN ENCAISSEUR ATTAQUÉ A LYON
LYON. — Un encaisseur de la Compagnie
des Tramways, M. Magnot, quittait son ap-
partement pour aller verser à la caisse de
la Compagnie une somme de quinze mille
francs, iorsqn’en descendant son escalier,un
individa affublé d’une fausse barbe lui assé-
na plusieurs coups de barre de fer.
L encaisseur réussit à empoigner son
agresseur qui, au cours de la lutte, perdit
sa fausse barbe.
Comme des voisins accouraient an bruit,le
malfaiteur se dégagea et prit la fuite, les
mains vides, après avoir enfourché une bi-
cyclette qui se trouvait dans le couloir de la
maison.
DRAME DE FAMILLE
EVREUX. — Le nommé Coutentec, journa-
lier à la Millerette, a tué sa fille à coups de
couteau et a blessé une autre femme.
Coutentec s’est ensuite barricadé dans sa
maison qui est cernée par la gendarmerie.
UN BATEAU CHAVIRE
Soixante-quinze Noyés
LONDRES. — Suivant les journaux, un ba-
teau a chaviré sur la rivière Fraser près du
fort George, en Colombie Britannique.
Il y aurait 75 noyés.
LA SITUATION AU VÉNÉZUÉLA
LONDRES. — La légation du Venézuéla an-
nonce que l’insurrection organisée par Cas-
tro a été définitivement étouffée fin décem-
bre.
—■—ma—WIWBIMII'IIII w • •iibaaikttmmaMMi.isismm
JtfOS COLONIES
MAROC,
JLes Mouvements d’El-Ilibba
El-Hibba se trouve toujours dans la région
d’Assersif.
Au cours des derniers combats, ses parti-
sans ont éprouvé des pertes sensibles.
On signale plusieurs morts d’indigènes
dans le Souss, où règne la famine.
Raisnli reparaît
îlaïsnli, qui a groupé, ces derniers temps,
un certain nombre ue tribus liôsiiles, s’est
mis à la tète d’ue fraction des Djabala et
parait vouloir attaquer les Espagnols dans
la région d’El Ksar.
U a razzié, près d’Arzila, le petit village de
Tonnsa.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
A la LIBRAIRIE INTERNATIONALE
£08, rue Saint-Lazare, 108
(Immeuble de P HOTEL TE RHIN USA
LA
Pénétration Espagnole an Maroc
Alors que la France réussit à poser. au
Maroc les bases do son protectorat, étend
sans discontinuer les limites de sa zone,
s’assure de plus en plus la collaboration des
tribus et développe progressivement le
mouvement économique du pays pacifié,
l’Espagne, sa voisine, en est réduite à dé-
fendre ses positions par des blockaus et à
rester sur un qui-vive perpétuel qui la
rend impuissante à mettre en Valeur le ter-
rain conquis.
On sait quelle est l’intrépidité des tribus
rebelles entourant la zone espagnole. Les
indigènes ennemis encerclent étroitement
Tétouan et arrêtent la marche des troupes.
Ils se divisent en trois groupes principaux
très bien entraînés.
Les Andjeras coupent les communica-
tions entre Geuta et Tétouan, ces deux vil-
les qui devraient être reliées depuis long-
temps. Iis forment deux harkas réunissant
chacune à peine 350 hommes, Mais ceux-
ci, il est vrai, profitent de points stratégi-
ques inexpugnables, disposent de fusils
perfectionnés, reçoivent de grandes quan-
tités de cartouches — malgré la répression
vigoureuse de la contrebande —et sont lar-
gement approvisionnés en tout.
Une des harkas a pris position au Biout,
dans la montagne dominant .Geuta. Elle a
pour chef le cheikh ben Hazein el Andjeri,
un homme audacieux qui ne recule devant
aucun coup de main. Au début du mois
dernier41 en a donné une nouvelle preuve.
Un groupe de ses hommes tendit un guet-
apens à une section du régiment de Ser-
ralia et la massacra. Des 34 hommes qui la
composaient, 31 furent tués, deux blessés
purent être sauvés par une autre section
accourue à la rescousse et, nous rapporte-
t-on, le dernier survivant fut fait prison-
nier et emmené par les agresseurs avec la
totalité des cartouches et des fusils prix
aux morts.
Cette escarmouche, aux portes même de
Geuta, montre combien il est dangereux de
sortir de la ville. Les soldats les mieux ar-
més sont exposés à chaque pas sans pouvoir
parvenir, à cause des obstacles naturels, à
déloger leurs agresseurs qui s’en tirent
presque toujours avec des pertes insigni-
fiantes.
1 .a seconde harka, guerroyant dans ces
parages, est postée à Saddina, à l’Est de
Tétouan et ail Nord Est de la position espa-
gnole de Lauziin. Elle est aussi remuante
que l’autre et elle harcèle sans se lasser les
avant-postes qu’elle force à reculer de
temps à autre. Elle est parvenue à plusieurs
reprises à leur infliger de lourdes pertes et
elle détient encore à l’heure actuelle quatre
captifs. *
Une troisième harka, forte d’environ 400
fusils, garde la route de Tetuau à Tanger.
Elle occupe le Fandouk et Zinat et, pour
faciliter ses évolutions, s’est divisée en
deux fractions. Ses chefs sont d’une vail-
lance éprouvée. Uu chef de bande, un arabe
algérien, les seconde dans la guérilla qu’ils
soutiennent, eux aussi avec succès, puis-
qu’ils gardent encore onze prisonniers.
Le chérif Mouley Hamed a en outre re-
cruté près de 1,500 hommes parmi les
Djebalas. Si ce groupe de rebelles est le
plus compact, il est par contre moins bien
armé. Ges guerriers ont des armes de toutes
sortes, depuis l’aneien moukkala à long
canon et à pierre jusqu’au ftisil Mauser. Us
sont moins redoutables que leurs coreli-
gionnaires, mais ils sont aussi fanatiques.
Us ont également infligé des pertes sé-
rieuses aux Espagnols et Tetiennent dans
leurs camps une douzaine d’otages.
Toutes les routes de l’intérieur sont cou-
pées et il est impossible de prévoir quand
elles seront débloquées, car le recrutement
des rebelles armés se fait sans peine.
Chaque douar fournit son contingent d’hom-
mes et ceux-ci sont relevés toutes les quin-
zaines. Les jours d’alerte les groupes sc
renforcent des hommes valides et pres-
que toujours les femmes viennent dans
leurs rangs pour les exciter, à combattre.
Elles sont souvent même, les plus achar-
nées.
Les indigènes, non seulement reçoivent
des armes de contrebande, mais réussissent
fréquemment à faire main basse sur des en-
gins appartenant à leurs ennemis. C’est
ainsi que le chérif Mouley Hamed, qui
commande la harka de Bar ben Karrich, a
obtenu des Bekkouia et des Béni Ouriagal
un dés quatre canons pris à la canonnière
espagnole Ei-ümvral-Concha, échouée il y a
quelque temps sur le rivage rifain. Six ar-
tilleurs sont attachés au service de ce ca-
non qui a été monté sur affût pour le ren-
dre mobile. Les indigènes se sont rendu
compte que seule la très grande mobilité
pouvait permettre d’utiliser cet engin de
guerre sans qu’il fût démonté du premier
coup par l’artillerie espagnole. Aussi sont-
ils en train de s’exercer à le changer de
place rapidement, et une cinquantaine de
Djebalas en ont la garde tout spécialement.
Pour mettre en déroute ces harkas, il
faudrait que l’action espagnole fût conti-„
nuelle et énergique, Or, il n’en est pas;
ainsi. Le général Marina, haut commissaire
qui devrait avoir des droits équivalents à
ceux de notre résident général, est loin
d’être investi id’une autorité semblable. La
région de Melilla échappe même tout A fait à
son influence. Et le général Sylvestre, quoi-
que nominalement sous sesordres, agit d’une
façon indépendante. II en résulte un man-
que de cohésion dans l’effort dont profitent
les indigènes.
De toute évidence les Espagnols devraient,
pouf dégager les frontières de leur zone et
établir une route de liaison entre toutes
leurs possessions de la côte, empêcher la
formation des harkas et enlever à celles-ci
leurs principales positions. II serait néces-
saire, pour y arriver, que les chefs et les
partis divisés par d’anciennes rivalités fis-
sent trêve et que, placées sous une seule
autorité, les troupes se lançassent résolu-
ment à l’assaut. Mais les dissentiments qui
ont leur écho, et sont même entretenus au
sein des Cortès s’apaiseront-ils et l’opinion
publique, déjà affectée par de récents échecs,
supportera-t-elle l’application d’une tacti-
que qui pourrait entraîner, tout au moins
au début, de nouveaux et lourds sacrifices ?
U est permis d’en douter.
II. ‘ IIOLLAÊNDER.
Après les Incidents
de Saverne
LE PROCÈS DU COLONEL DE REUTTER
DEUXIÈME AUDIENCE
Strasbourg, 6 janvier.
Ce malin, à 9 heures, ont repris les débats
du procès intenté au colonel de Reutter.
L assistance est moins nombreuse qu’hier.
Ou remarque plusieurs généraux et nu
fonctionnaire du ministère de la guerre de
Berlin.
Suite des Témoignages
Le premier témoin entendu est un jeune
lieutenant, M. Bootgo. Il raconte qu’il a été
insulté et qu’il a fait arrêter plusieurs per-
sonnes.
Mme Ebers, cigarière, rapporte les inci-
dents du 10 et du U novembre. Elle dit que
la population a adressé des insultes aux sol-
dats. C’est chez elle que le lieutenant de
Forstner a acheté des cigares quand il était
accompagné de quatre soldats baïonnette au
canon.
Pendant que le lieutenant de Forstner
était chez elle, on criait du dehors : « S de
Prussien l » Mme Ebers déclare qu’une pri-
me dè 10. marks devait être accordée à celui
qui, dans la population, serait le plasvifà
insulter le lieutenant. Elle ajoute qu’au ou-
vrier socialiste, arrivé de Mulhouse, aurait
dit à un ouvrier de Saverne que « les com-
pagnons viendraiënt-de Mulhouse pour ai-
der ies Savernois à eler les Prussiens à
l’eau. »
Le témoin raconte les conversations
qu’elle a eues avec le maire de Saverne. Le
maire, selon elle, aurait déclaré que si le
lieutenant de Forstner était venu en ville,
on ne l’aurait pas tué, mais ou l’aurait bat-
tu. Elle affirme que, parce qu’eiie défendait
l’armée, elle fut menacée d être boycottée
par la population civile, si elle ne relirait
pas ce qn’elle avait dit. Alors elle retira
ce qu’anjourd’hui elle peut répéter devant
les juges.
Mme Ebers affirme qu’un employé de la
mairie, qu’elle ne peut nommer, avait dit
qti’il aurait fallu arrêter encore plus de Sa-
vernois qu’on ne l’avait fait.
Le lieutenant Brunswick, intervenant à ce
moment, raconte la scène qai eut pour théâ-
tre un restaurant de la ville et dit que neuf
Alsaciens y étaient entrés ; trouvant plu-
sieurs officiers attablés, ils manifestèrent,dit
le lieutenant, l’intention d’éteindre tons les
bècs de gaz et de faire un mauvais parti aux
jeunes officiers.
G’e»t à ce moment que le colonel de Reut-
ter entra dans l’établissement. Il vint, dé-
clare le témoin, « comme nn ange envoyé
du ciel ».
Mme Ebers continue ensuite sa déposition.
Elle rapporte plusieurs faits qui sont à l’élo-
ge du colonel.
Mme Ebers est une immigrée ; elle est à
Saverne depuis vingt ans.
Sa déposition, semble-t-il, produit sur le
tribunal une profonde impression ; elle pa-
raît accueillie avec joie dans la saile par l’élé-
ment militaire.
L’audiénce est alors suspendue.
A la sortie, les officiers serrent la main de
Mme Ebers.
A la reprise de l’audience, M. Mahl, reve-
nant-sur l’entrevue qu’il a eue sur le quai de
la gare avec le colonel de Reutter, dit que le
stattbalter ne lui avait pas défendu d’aller
voir le colonel, mais avait approuve sa con-
duite.
Ou entend alors plusieurs dépositions de
soldats qui présentent peu d’iotérêt ; puis
paraissent à la barre plusieurs personnes
qui ont été arrêtées lors de3 bagarres du 28
novembre dernier.
Les dépositions des soldats et celles des
personnes arretées sont contradictoires. Le
résultat est toujours le même : les soldats
affirment et les témoins civils nient.
L’audience est alors levée à une heure
précise.
Elle sera reprise à quatre heures.
LES IFFilRIS B’ORIEIT
L’opinion Busse et la Mission Allemande
Le Vetcherne Vremia constatant que les
pourparlers entre la Rassie et l’AUemagne
continuent, déclare que le compromis en-
visagé ne satisfait pas les .cercles dirigeants
do Saint-Pétersbourg qui'remarquent, non
sans raison, que ie maintien du général von
Sanders à Constantinople, en qualité de
membre du conseil supérieur de la guerre,
donne à celui-ci des pouvoirs extraordinai-
res et toutes les possibilités d’intervenir di-
rectement dans ies aiiaires de l’Empire
ottoman.
La nomination d’un autre général au com-
mandement d’Audrinopie complique davan-
tage la situation générale, de laquelle il res-
sort que l’Allemagne tend à obtenir de la
Turquie des privilèges exceptionnels.
Aussi, le compromis proposé par l’Alle-
magne ne peut nullement donner satisfac-
tion à l’opinion rosse, qui suit toujours,avec
la même émotion, cette importante ques-
tion,
La Question des Iles
, Berlin, 0 janvier.
D'après les renseignements parvenus à
Berlin, ie projet d’attribution des îles de
Chio et de Mitylène à la Grèjc ne rencontre-
rait pas d’oppositioa à Vienne. Il en serait
de même à Rome.
Par contre la question de là rétrocession
des îles du D idécanèse à la Turquie reste
toujours obscuro.
Lu Achats de Navires Tares
Constantinople, G janvier.
La presse turque déclare que la Turquie
doit maintenir sa supériorité navale sur la
Grèce et préconise l’achat de nouveaux
dreadnouguts.
Le commandant du croiseur Hamidi-h,
Reoufbey, de retour d’Angleterre, est nom-
mé commandant du super-drea inought Sul-
tan- Osman (ancien Rio-de-Janeiro).
La Situation en Albanie
Uskub, 6 janvier.
Selon des informations de source privée,
reçues d’Ei-Bassan, les partisans d'Essa 1 pa-
cha aurais, t assassiné, la semaine dernière,
le chef du district de Klein, l’un des plus
termes soutiens de Kemal bey.
Les assassinats des partisans d’Essad pa-
cha, par ceux de Kemal bey, et réciproque-
ment, se multiplient, d’aiUenrs, depuis quel-
ques semaines, dans toute l’Albanie du Sud,
où les diverses tribus sont à la veille d’en
venir aux mains.
Izzet pacha et l’Albanie
Berlin, 6 janvier.
Le correspondant de la Gazette de Franc-
fort à Constantinople confirme que Izzet pa-
cha a été élu prince d’Albanie dans une as-
semblée so -rète des chefs albanais, réunis à
Durazzo, Izzet pacha se rendra dans le cou-
rant de la semaine prochaine à Valions avec
la députation albanaise qui est venue le cher-
cher à Constantinople.
Les conditions posées par Izzet pacha à
son acceptation du titre de prince d'Albanie
auraient été les suivantes :
1» L’Albanie sera une principauté et nou
un royaume.
2® L’Albanie restera pendant dix ans
sous le contrôle de l’Autriche et de l’Italie.
La Serbie et la Fratlce
Belgrade, .8 janvier.
Pendant ia crise ministérielle qai vient
d’aboutir au maintien au pouvoir de M. Pa-
chitch, le parti jeune-radfical a tenu à décla-
rer que les sentiments qui l'animent à i’égard
de la France et des autres nations étrangères,
sont entièrement d’accord arec ceux du parti
vieux-radical.
Ou a beaucoup remarqué un discours de
M. Liouba Davidovitch, maire de Belgrade et
chef des jeunes-radicaux. Aux applaudisse-
ments d'un Rassemblée de déiégaés venus de
toutes ies parties de la Serbie, M. Liouba Da-
vidovitch a exprimé chaleureusement la re-
connaissance dont tous les Serbes sont péné-
trés à l’égard de la France, de la Russie et de
l’Angleterre. ' y
LA FRANCE ET L’ITALIE
A propos du discours de M. Barrère
Rome, le 6 janvier.
Ou remarque dans les cercles politiques le
rapport établi par la Stampa entre ie discours
prononcé à l’occasion du l®rjanvier, par M.
Barrère, ambassadeur de France â Rome, et
ies déclarations faites par le président du
Gonst-il d’Italie, au cours d’une récente in-
terview, et dans lesquelles M. Giolitli expri-
mait, à l’égard das relations de son pavs et
de la France, des sentiments particulière-
ment amicaux.
La Stampa en tire la conclusion que les
accords des deux nations soeurs prendront
bientôt un nouvel essor.
ETRANGER
BELGIQUE
Du Acte de Banditisme
Un acte de banditisme, d’une déconcer-
tante audace, a été commis dans une mai-
son de la rue Marcq, à Bruxelles.
Au numéro 7 de cette artère habite une
rentière, Mlle Berthe Bodart. Vers onze heu-
res du matin, un coup de sonnette retentis-
sait. Mlle Bodart alla ouvrir et se trouva en
présence d’un individa se disant envoyé par
le receveur des contributions. La rentière le
laissa entrer sans aucune difficulté. Or, à
peine la porte s’était-etlo refermée que le
pseudo-employé sortait de sa poche nn re-
volver et ie braquant sur la rentière lui te-
nait ce langage : « Si vous criez ou que vous
essayiez de fuir, je vous tue 1 Et maintenant,
vous allez me donner de suite votre ar-
gent. »
Pins morte que vive, Mlle Bodart condui-
sit l’homme dans la salle à manger et ou-
vrit son coffre-fort. Le bandit s’empara d’une
somme de 800 francs en or et billets de ban-
que et d’une liasse de titres de plus de
20,000 francs, puis il s’enfuit.
Quelques instants après, uu peu remise de
sa frayeur, la victime dé ce vol descendait
rapidement dans la rne et donnait l’alarme,
mais déjà le malfaiteur avait disparu.
La police a transmis dans tontes les direc-
tions le signalement du bandit.
Le parquet a été avisé.
ALLEMAGNE
La dépêche du Kronprinz el l’opinion
L’affaire de Saverne remplit à nouveau les
colonnes des journaux ; mais pour le mo-
ment ceux-ci ne s’occupent pas encore de
commenter les débats du proeès Reutter à
Strasbourg. C’est la dépêche du kronprinz
au colonel de Sqverae qui retient toute leur
attention.
Ce télégramme du prince impérial au co-
lonel commandant le 99* régiment d’infan-
terie est un digne pendant à la lettre qne le
préfet de police de Berlin publia vers le mi-
lieu de décembre dans la Gazette de la Croix.
Aussi voyons-nous ia b(oc des 294 voix du
Reichstag contre le chancelier se reformer
et la même protestation s’exprimer dans la
presse.
Les catholiques affirment dans la Germania
leur mécontentement.
« L’atlitndedu prince impérial, écrit ce
journal, s’accorde difficilement avec celle de
l'empereur et des milieux compétents de
l’empire. *
Les nationaux libéraux déclarent, par leur
organe le nias autorisé, la Gazette de Colonne,
que je kronprinz a rendn un bien mauvait
service aux officiers de Siverne en leur
adressant des félicitations. Le journal re-
grette cette intervention da prince :
« Elle prouve une certaine faiblesse do
conception de ce que doit être l’Etat et un
insuffisant souci du bien public. »
Les radicaux protestent plus violemment.
La Gazette de Francfort rappelle que c'est
.moins la cinquième incartade dn prince
héritier, lout jeune, il attaqua avec incon-
venance, dans nn discours à Cels, le D rti
socialiste allemand. En 1911, se passa la fa-
meuse scène du Reichstag où le prince ap-
plaudit ostensiblement un orateur belli-
queux. Eu 1913, ii occupa par deux lois
I opinion publique en faisant interdire, à
Breslan, le drame démocratique de lîiupt-
maun sur 1813 et en protestant dans un jour-
nal de Leipzig contre le règlement de la
question de Brunswick.
La Gazette de Francfort conciut en insis-
tant sur la nécessité de contre balancer de
telles influences par nn élargissement des
pouvoirs du Reichstag.
La radicalo.Morgen Post commente déjà le
procès Reutter et pousse uu cri d’alarme : ’*
« Notre situation est si mauvaise qu’elle
ne saurait être pire. Le colonel dè Reutter
estime que dans certains cas il est lort beau
que ie sang coule. Il répond à ceux qui lui
tont part do leurs scrupules légitimes que
Mars est le mailre de l’beure. Le droit
n existe donc plus: Et ce qu’il y a de plus
grave, c est que l’opinion de ce colonel est
celle du ministre de la guerre, du préfet de
police et de tout le parti conservateur.
” Çe n’est pas tout. Ii est établi aujour-
“hnïQRe.le kronprinz a adressé une dépê-
che de félicitations audit colonel. »
Enfin les socialistes publient un violent
article dans le Vorwaerts contre la caàtarilla
militaire à la tête de laquelle se' trouverait,
selon eux, le prince impérial.
**#
Le correspondant de la GizMêdi Franc-
fort à Strasbourg annonce que le kronprinz
adressa des télégrammes de félicitations uu
général de Deimling.
Le premier de ce3 télégrammes était ainsi
conçu :
« Allez y toujours carrément.
H FRÉDÉRIC GUILLAUME.
» kronprinz. »
Il fut expédié avant les événements du 28
novembre.
Le second télégramme ne contenait que ce
mot : « Bravo 1 » fl fut envoyé le 29 novem-
bre.
Le général de Deimling crut d’abord à «ne
mystification et demanda à (’administraiion
des télégraphes confirmation'de l'origine de
ces dépêches.
ESPAGNE
Le Traité de Commerce avec la France
La Chambre officielle de l’industrie de fit
province de Madrid a adressé à la direction
du commerce, de l’industrie et du travail un
rapport peu favorable sur des négociations
en vue de signer un traité do commerce
avec laFrance. Il se dégage de ce rapport
que le principal obstacle à l'établissement
d’un nouveau traité provient de ce que les
tarifs douaniers des deux nations sont en
lutte l’un contre l’autre et qu’il faudrait tout
d’abord s’entendre sur le terrain dés conces-
sions mutuelles à faire.
La Chambre da l’industrie ne donne d’ail-
leurs aucune solation et elle se bornes prier
le gouvernement, au cas où les négociations
commenceraient, de ne pas négliger de con-
sulter les groupements économiques de I*
nation.
RUSSIE
Les Effectifs sous les drapeaux
Par suite du maintien de la classa sous les
drapeaux jusqu’au mois d’avril, époque qui
sera désormais la date régulière de la libéra-
tion, la Rassie dispose actuellement de
i,600,000 hommes en chiffres ronds, dontea-
viron 1,200,000 en Rassie d’Earope.
INFORMATIONS
A l’Elysée
Le président de la République et Mme
Poincaré, accompagnés par le général Ban-
demouîin et le commandant Grandciémeut,
ont visité hier après-midi, l'exposition Teii-
liet, à la galerie Georges Petit.
Mme Raymond Poincaré, présidente de la
Fédération des cantines maternelles, a visité,
hier matin, deux des onze cantines mater-
nelles de la région parisienne, qui distri-
buent chaque jour, gratuitement, le dé-
jeuner et le dîner a toute femme qui
va être mère et à toute mère qui allaite son
enfant.
Mme Poincaré a été reçue à la Cantine ma-
ternelle de la Bastille, quai de. I’Hôtel-de-
Vdle, 16, par Mme Delanney, présidente, enr
tourée des dames du Conseil d'administra-
tion, et à la Cantime maternelle du 18® ar-
rondissement, rue do Cloys, 55, par Mmes
Roil, Caroline Rebaux et le Conseil d’admi-
nistration.
Mme Raymond Poincaré a félicité les arti-
sans de cet effort d'assistance sociale.
Mort de M. Eugène Foimiicre
M. Eugène Fournière, qui était — et avec
raison d’ailleurs — un dos plus réputés par-
mi les théoriciens et les militants du socia-
lisme, vient de mourir subitement à Paris, à
cinquante-sept ans. L’autre nuit, à minuit
et demi, au sortir d’une représentation où ü
avait accompagné ses enfants, ii attendait, â
la porté d'Orléans, le tramway qui devait le
ramener chez lui, à Arcaeil-Cachan, lorsqu’il
a été foudroyé par une embolie au coeur.
Il avait fallu à cet enfant d’une très pauvre
famille ouvrière de Picardie une exception-
nelle énergie pour arriver, par son propre
effort; à posséder; ainsi qu’une grande cul-
ture^ une langue claire et souple. D’abord
ouvrier bijoutier, il travaillait après sa jour-
née de travail pour acquérir nne instruction
que ses parents besogneux n’avaient pu lui
faire donner à l’école. Dès qu’il en fut capa-
ble, il se fit correcteur d’imprimerie, cette
profession favorisant mienx a son gré son
désir d’apprendre.
C'est l'inllaence de Benoit Malon qui dé-
termina Eugène Fournière à s’enrôler dans,
le parti ouvrier naissant. En 1879, délégué
de la chambre syndicale des bijoutiers an
Admiaisifaiftir • Bélêgüé - Omit
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’AdministfiUol
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1 L’AGENCE HAVAS. 8, place de la Bourse, est
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( le Journal.
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On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de
IlilIIlBE II EUE
Paris, trois heures matin
DEPECHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 6 Janvier, Dépêche de 4 h. 80
TON COURS HAUSSB BAISSE
CUIVRE "
Comptant. np « 64 5/- 10/- -/-
.3 mois £64 17/6 10/- -/-
ETAIN
Comptant . £ 108 7/6 27/6 -/-
.3 mois calme £170 -/- 30/- -h
FER
Comptant.. s 60/- 1 d -/-
A mois.... £ 80/9 2 d -/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 5 janvier 1314.
NEW-YORK, 0 JANVIER
Cotons t janvier, hausse 11 points ; mars,
hausse 10 points ; mai, hausse 12 points ;
octobre, hausse 9 points. — Soutenu.
Calé» : hausse 16 à 18 points.
NEW-YORK, 0 JANVIER
t. n ion t: nicuiiT
•Cuivre Standard disp. 14 62
• février 14 37 14 30
Amalgamai, COJI. .. 72 7,3 72 7/8
«’er................... 15— 15 —
CHICAGO, 6 JANVIER
C. DU JOUR C. P R BCE D
iBlé sur Mai...,,.. 91 14 013/4
— Juillet.... 87 1/4 87 5 8
Maïs sur Mai 66 3,4 67 1/2
- Juillet.... 65 8/8 66 3 4
.Saindoux sur. Mai 10 01 II —
- Juillet.... 10 97 11 —.
Après ies Incidents de Saverne
Le procès du eôlonel de Reutter
STRASBOURG. — Les débats recommencent
A quatre heures. .
On entend une série de soldats qui n’ont
pas vu grand chose, mais qui ont entendu
-chanter.
Lé soldat Pasg déclare qu’il a arrêté M. Si-
mon, habitant Saverne, parce qn'il chantait.
M. Simon affirme qn’il n’en est rien.
. Un ouvrier de fabrique nommé Elsensohn
vit un gamin se saaver devant le lieutenant
Scliadt qui l’arrêta ét l’emmena h la Cave des
Pandours.-
Le témoin dit qu'il a été insulté par le co-
lonel. .
Celui-ci lui aurait dit: «Tu es un ivrogne! »
Le colonel s’excuse en disant que le té-
moin n’avait pas enlevé sa casquette devant
an colonel prussien.
Après quelques autres dépositions sans In-
térêt, l’audie ce est renvoyée au lendemain
matin.
Les Télégrammes du Kronprinz
BERLIN. — Le Lozal Anzeiger dit apprendre
de source autorisée qu’il est faux que le
prince impérial ait adressé au général Deim-
iing, à l’occasion des événements de Saverne,
des télégrammes disant : « Allez-y toujours
et bravo 1 »
LE BUDGET DE (914
M. Caillaux, ministre des finances, vient
d’adresser au président de la Commission du
budget une lettre par laquelle il lui fait
connaître que le gouvernement, après exa-
men des demandes de crédits figurant an
prochain budget de 1914, a réussi à réaliser
une économie de cinquante millions snr
l’ensemble de cès demandes, sans nuire à la
bonne exécution du service.
L’APPROVISIONNEMENT DE PARIS
La Commission chargée d’étndier les
moyens d'assurer pendant les premiers jours
de la mobilisation l’approvisionnement de
Paris en farines, s’est réunie hier au minis-
tère de la guerre.
La discussion a porté sur les moyens de
constituer à Paris, pour parer à toutes les
éventualités un approvisionnement de pré-
caution en farines.
11 a paru que cette importante qnestion
pourrait être résolue en répartissant les dé-
penses entre ies budgets des collectivités in
téressées (guerre, département et ville).
Une nouvelle réunion aura lieu le la jan-
vier courant.
PARIS SANS LUMIÈRE
Hier soir, à six heures, à la suite d’an ac-
cident survenu au secteur électrique de
Saint-Denis, les différents quartiers du cen-
tre de Paris se sont trouvés plongés dans une
obscurité complète.
Des agents munis de torches ont été pla-
cés sur les points les plus fréquentés.
A sept heures, le courant électrique a été
‘établi.
LE VOL DE L’AUTOMOBILE
M. Gilbert, juge d'instruction, a interrogé
hier après-midi Abel Vidmont, Albert Kazan
et Maurice Vi tiers, arrêtés pour le vol d’une
automobile rue d’Enghien.
Vidmont n’a fait aucune difficulté pour
reconnaître que c’était lai qui avait volé
l’auto.
Kazan a reconnu avoir été l’intermédiaire
entre Vidmont et le recélenr qui devait
acheter l’auto, mais il s'est refuse à donner
d'antres explications. Quant h Viilers, il a
protesté de son innocence. .
.Le juge les a inculpés de vol et compli-
CHéj
ANTIMILITARISTE CONDAMNÉ
La 9* chambre vient de condamner à 18
mois de prison, par défaut, le nommé Gau-
drey, gérant dn Libertaire, pour une bro-
chure et des articles excitant les militaires à
la désobéissance.
ACCIDENT A BORD D’UN CUIRASSÉ
TOULON. Un tube de chaudière a fait
explosion sur le cuirassé Gaulois, de la divi-
sion de complément, actuellement dans
l’Arsenal.
Quatre hommes ont été atteints par la va-
peur ; deux d’entre eux, les matelots chauf-
feurs Pallesseau et Garnier ont reçu des
brûlures qui ont nécessité leur envoi à l’hô-
pital Saint-Mandrier.
LA GRÈVE DES DOCKERS
DE PORT-VENDRES
PORT r VENDUES. — L’accord n’ayant pu se
faire entre la Compagnie Touache et les
dockers, les grévistes parcourent les quais
et se disposent à empêcher le débarquement
du paquebot courrier d’Oran qui est attendu.
La gendarmerie, nne batterie d’artillerie et
nne compagnie d’infanterie sont consignées
à la disposition des autorités.
EXPLOSION DANS UNE POUDRERIE
DIJON. — Hier après-midi, à 4, h. 20, nne
explosion s’est produite à la Poudrerie na-
tionale des Vosges. '
Il y aurait deux morts et deux blessés
grièvement atteints.
Les causes de l’accident n’ont pu encore
être établies.
UNE AFFAIRE DE SÉQUESTRATION
. ORLÉANS. — On vieat d’arrêter dans la pe-
tite commnne d’Olivet, à quatre kilomètres
d’Orléans, une femme Robichon, 58 ans, et
son fiis Léon, 33 ans, qui sont accusés d’a-
voir séquestré depuis de nombreuses an-
nées, dans une grange, leur belle-fille et
belle-soeur Marie Dura.
Cette dernière a été trouvée nue, les bras
enchaînés, croupissant sur une litière de
cosses de pois.
L’infortunée a été transportée à l’hôpital ;
les docteurs espèrent la saaver.
On croit qu’il s’agit d’une affaire de capta-
tion d héritage.
VIOLENT INCENDIE
TROYÊS.— Un violent incendie s’est déclaré
hier après-midi au village de Buxières dans
nne grande exploitation agricole, .
En quelques heures toutes les dépendan-
ces de l’établissement étaient détruites. La
maison d’habitation seule pat être préservée.
Les dégâts s’élèventà nne centaine de mille
francs.
Un nommé Mangeot, 18 ans, fils d’un épi-
cier du pays, a été arrêté. Après une demi-
heure d interrogatoire il a avoué être l’au-
teur de l’incendie, mais l’on ignore encore le
mobile qui l’a poussé à commettre son acte
criminel.
UN ENCAISSEUR ATTAQUÉ A LYON
LYON. — Un encaisseur de la Compagnie
des Tramways, M. Magnot, quittait son ap-
partement pour aller verser à la caisse de
la Compagnie une somme de quinze mille
francs, iorsqn’en descendant son escalier,un
individa affublé d’une fausse barbe lui assé-
na plusieurs coups de barre de fer.
L encaisseur réussit à empoigner son
agresseur qui, au cours de la lutte, perdit
sa fausse barbe.
Comme des voisins accouraient an bruit,le
malfaiteur se dégagea et prit la fuite, les
mains vides, après avoir enfourché une bi-
cyclette qui se trouvait dans le couloir de la
maison.
DRAME DE FAMILLE
EVREUX. — Le nommé Coutentec, journa-
lier à la Millerette, a tué sa fille à coups de
couteau et a blessé une autre femme.
Coutentec s’est ensuite barricadé dans sa
maison qui est cernée par la gendarmerie.
UN BATEAU CHAVIRE
Soixante-quinze Noyés
LONDRES. — Suivant les journaux, un ba-
teau a chaviré sur la rivière Fraser près du
fort George, en Colombie Britannique.
Il y aurait 75 noyés.
LA SITUATION AU VÉNÉZUÉLA
LONDRES. — La légation du Venézuéla an-
nonce que l’insurrection organisée par Cas-
tro a été définitivement étouffée fin décem-
bre.
—■—ma—WIWBIMII'IIII w • •iibaaikttmmaMMi.isismm
JtfOS COLONIES
MAROC,
JLes Mouvements d’El-Ilibba
El-Hibba se trouve toujours dans la région
d’Assersif.
Au cours des derniers combats, ses parti-
sans ont éprouvé des pertes sensibles.
On signale plusieurs morts d’indigènes
dans le Souss, où règne la famine.
Raisnli reparaît
îlaïsnli, qui a groupé, ces derniers temps,
un certain nombre ue tribus liôsiiles, s’est
mis à la tète d’ue fraction des Djabala et
parait vouloir attaquer les Espagnols dans
la région d’El Ksar.
U a razzié, près d’Arzila, le petit village de
Tonnsa.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
A la LIBRAIRIE INTERNATIONALE
£08, rue Saint-Lazare, 108
(Immeuble de P HOTEL TE RHIN USA
LA
Pénétration Espagnole an Maroc
Alors que la France réussit à poser. au
Maroc les bases do son protectorat, étend
sans discontinuer les limites de sa zone,
s’assure de plus en plus la collaboration des
tribus et développe progressivement le
mouvement économique du pays pacifié,
l’Espagne, sa voisine, en est réduite à dé-
fendre ses positions par des blockaus et à
rester sur un qui-vive perpétuel qui la
rend impuissante à mettre en Valeur le ter-
rain conquis.
On sait quelle est l’intrépidité des tribus
rebelles entourant la zone espagnole. Les
indigènes ennemis encerclent étroitement
Tétouan et arrêtent la marche des troupes.
Ils se divisent en trois groupes principaux
très bien entraînés.
Les Andjeras coupent les communica-
tions entre Geuta et Tétouan, ces deux vil-
les qui devraient être reliées depuis long-
temps. Iis forment deux harkas réunissant
chacune à peine 350 hommes, Mais ceux-
ci, il est vrai, profitent de points stratégi-
ques inexpugnables, disposent de fusils
perfectionnés, reçoivent de grandes quan-
tités de cartouches — malgré la répression
vigoureuse de la contrebande —et sont lar-
gement approvisionnés en tout.
Une des harkas a pris position au Biout,
dans la montagne dominant .Geuta. Elle a
pour chef le cheikh ben Hazein el Andjeri,
un homme audacieux qui ne recule devant
aucun coup de main. Au début du mois
dernier41 en a donné une nouvelle preuve.
Un groupe de ses hommes tendit un guet-
apens à une section du régiment de Ser-
ralia et la massacra. Des 34 hommes qui la
composaient, 31 furent tués, deux blessés
purent être sauvés par une autre section
accourue à la rescousse et, nous rapporte-
t-on, le dernier survivant fut fait prison-
nier et emmené par les agresseurs avec la
totalité des cartouches et des fusils prix
aux morts.
Cette escarmouche, aux portes même de
Geuta, montre combien il est dangereux de
sortir de la ville. Les soldats les mieux ar-
més sont exposés à chaque pas sans pouvoir
parvenir, à cause des obstacles naturels, à
déloger leurs agresseurs qui s’en tirent
presque toujours avec des pertes insigni-
fiantes.
1 .a seconde harka, guerroyant dans ces
parages, est postée à Saddina, à l’Est de
Tétouan et ail Nord Est de la position espa-
gnole de Lauziin. Elle est aussi remuante
que l’autre et elle harcèle sans se lasser les
avant-postes qu’elle force à reculer de
temps à autre. Elle est parvenue à plusieurs
reprises à leur infliger de lourdes pertes et
elle détient encore à l’heure actuelle quatre
captifs. *
Une troisième harka, forte d’environ 400
fusils, garde la route de Tetuau à Tanger.
Elle occupe le Fandouk et Zinat et, pour
faciliter ses évolutions, s’est divisée en
deux fractions. Ses chefs sont d’une vail-
lance éprouvée. Uu chef de bande, un arabe
algérien, les seconde dans la guérilla qu’ils
soutiennent, eux aussi avec succès, puis-
qu’ils gardent encore onze prisonniers.
Le chérif Mouley Hamed a en outre re-
cruté près de 1,500 hommes parmi les
Djebalas. Si ce groupe de rebelles est le
plus compact, il est par contre moins bien
armé. Ges guerriers ont des armes de toutes
sortes, depuis l’aneien moukkala à long
canon et à pierre jusqu’au ftisil Mauser. Us
sont moins redoutables que leurs coreli-
gionnaires, mais ils sont aussi fanatiques.
Us ont également infligé des pertes sé-
rieuses aux Espagnols et Tetiennent dans
leurs camps une douzaine d’otages.
Toutes les routes de l’intérieur sont cou-
pées et il est impossible de prévoir quand
elles seront débloquées, car le recrutement
des rebelles armés se fait sans peine.
Chaque douar fournit son contingent d’hom-
mes et ceux-ci sont relevés toutes les quin-
zaines. Les jours d’alerte les groupes sc
renforcent des hommes valides et pres-
que toujours les femmes viennent dans
leurs rangs pour les exciter, à combattre.
Elles sont souvent même, les plus achar-
nées.
Les indigènes, non seulement reçoivent
des armes de contrebande, mais réussissent
fréquemment à faire main basse sur des en-
gins appartenant à leurs ennemis. C’est
ainsi que le chérif Mouley Hamed, qui
commande la harka de Bar ben Karrich, a
obtenu des Bekkouia et des Béni Ouriagal
un dés quatre canons pris à la canonnière
espagnole Ei-ümvral-Concha, échouée il y a
quelque temps sur le rivage rifain. Six ar-
tilleurs sont attachés au service de ce ca-
non qui a été monté sur affût pour le ren-
dre mobile. Les indigènes se sont rendu
compte que seule la très grande mobilité
pouvait permettre d’utiliser cet engin de
guerre sans qu’il fût démonté du premier
coup par l’artillerie espagnole. Aussi sont-
ils en train de s’exercer à le changer de
place rapidement, et une cinquantaine de
Djebalas en ont la garde tout spécialement.
Pour mettre en déroute ces harkas, il
faudrait que l’action espagnole fût conti-„
nuelle et énergique, Or, il n’en est pas;
ainsi. Le général Marina, haut commissaire
qui devrait avoir des droits équivalents à
ceux de notre résident général, est loin
d’être investi id’une autorité semblable. La
région de Melilla échappe même tout A fait à
son influence. Et le général Sylvestre, quoi-
que nominalement sous sesordres, agit d’une
façon indépendante. II en résulte un man-
que de cohésion dans l’effort dont profitent
les indigènes.
De toute évidence les Espagnols devraient,
pouf dégager les frontières de leur zone et
établir une route de liaison entre toutes
leurs possessions de la côte, empêcher la
formation des harkas et enlever à celles-ci
leurs principales positions. II serait néces-
saire, pour y arriver, que les chefs et les
partis divisés par d’anciennes rivalités fis-
sent trêve et que, placées sous une seule
autorité, les troupes se lançassent résolu-
ment à l’assaut. Mais les dissentiments qui
ont leur écho, et sont même entretenus au
sein des Cortès s’apaiseront-ils et l’opinion
publique, déjà affectée par de récents échecs,
supportera-t-elle l’application d’une tacti-
que qui pourrait entraîner, tout au moins
au début, de nouveaux et lourds sacrifices ?
U est permis d’en douter.
II. ‘ IIOLLAÊNDER.
Après les Incidents
de Saverne
LE PROCÈS DU COLONEL DE REUTTER
DEUXIÈME AUDIENCE
Strasbourg, 6 janvier.
Ce malin, à 9 heures, ont repris les débats
du procès intenté au colonel de Reutter.
L assistance est moins nombreuse qu’hier.
Ou remarque plusieurs généraux et nu
fonctionnaire du ministère de la guerre de
Berlin.
Suite des Témoignages
Le premier témoin entendu est un jeune
lieutenant, M. Bootgo. Il raconte qu’il a été
insulté et qu’il a fait arrêter plusieurs per-
sonnes.
Mme Ebers, cigarière, rapporte les inci-
dents du 10 et du U novembre. Elle dit que
la population a adressé des insultes aux sol-
dats. C’est chez elle que le lieutenant de
Forstner a acheté des cigares quand il était
accompagné de quatre soldats baïonnette au
canon.
Pendant que le lieutenant de Forstner
était chez elle, on criait du dehors : « S de
Prussien l » Mme Ebers déclare qu’une pri-
me dè 10. marks devait être accordée à celui
qui, dans la population, serait le plasvifà
insulter le lieutenant. Elle ajoute qu’au ou-
vrier socialiste, arrivé de Mulhouse, aurait
dit à un ouvrier de Saverne que « les com-
pagnons viendraiënt-de Mulhouse pour ai-
der ies Savernois à eler les Prussiens à
l’eau. »
Le témoin raconte les conversations
qu’elle a eues avec le maire de Saverne. Le
maire, selon elle, aurait déclaré que si le
lieutenant de Forstner était venu en ville,
on ne l’aurait pas tué, mais ou l’aurait bat-
tu. Elle affirme que, parce qu’eiie défendait
l’armée, elle fut menacée d être boycottée
par la population civile, si elle ne relirait
pas ce qn’elle avait dit. Alors elle retira
ce qu’anjourd’hui elle peut répéter devant
les juges.
Mme Ebers affirme qu’un employé de la
mairie, qu’elle ne peut nommer, avait dit
qti’il aurait fallu arrêter encore plus de Sa-
vernois qu’on ne l’avait fait.
Le lieutenant Brunswick, intervenant à ce
moment, raconte la scène qai eut pour théâ-
tre un restaurant de la ville et dit que neuf
Alsaciens y étaient entrés ; trouvant plu-
sieurs officiers attablés, ils manifestèrent,dit
le lieutenant, l’intention d’éteindre tons les
bècs de gaz et de faire un mauvais parti aux
jeunes officiers.
G’e»t à ce moment que le colonel de Reut-
ter entra dans l’établissement. Il vint, dé-
clare le témoin, « comme nn ange envoyé
du ciel ».
Mme Ebers continue ensuite sa déposition.
Elle rapporte plusieurs faits qui sont à l’élo-
ge du colonel.
Mme Ebers est une immigrée ; elle est à
Saverne depuis vingt ans.
Sa déposition, semble-t-il, produit sur le
tribunal une profonde impression ; elle pa-
raît accueillie avec joie dans la saile par l’élé-
ment militaire.
L’audiénce est alors suspendue.
A la sortie, les officiers serrent la main de
Mme Ebers.
A la reprise de l’audience, M. Mahl, reve-
nant-sur l’entrevue qu’il a eue sur le quai de
la gare avec le colonel de Reutter, dit que le
stattbalter ne lui avait pas défendu d’aller
voir le colonel, mais avait approuve sa con-
duite.
Ou entend alors plusieurs dépositions de
soldats qui présentent peu d’iotérêt ; puis
paraissent à la barre plusieurs personnes
qui ont été arrêtées lors de3 bagarres du 28
novembre dernier.
Les dépositions des soldats et celles des
personnes arretées sont contradictoires. Le
résultat est toujours le même : les soldats
affirment et les témoins civils nient.
L’audience est alors levée à une heure
précise.
Elle sera reprise à quatre heures.
LES IFFilRIS B’ORIEIT
L’opinion Busse et la Mission Allemande
Le Vetcherne Vremia constatant que les
pourparlers entre la Rassie et l’AUemagne
continuent, déclare que le compromis en-
visagé ne satisfait pas les .cercles dirigeants
do Saint-Pétersbourg qui'remarquent, non
sans raison, que ie maintien du général von
Sanders à Constantinople, en qualité de
membre du conseil supérieur de la guerre,
donne à celui-ci des pouvoirs extraordinai-
res et toutes les possibilités d’intervenir di-
rectement dans ies aiiaires de l’Empire
ottoman.
La nomination d’un autre général au com-
mandement d’Audrinopie complique davan-
tage la situation générale, de laquelle il res-
sort que l’Allemagne tend à obtenir de la
Turquie des privilèges exceptionnels.
Aussi, le compromis proposé par l’Alle-
magne ne peut nullement donner satisfac-
tion à l’opinion rosse, qui suit toujours,avec
la même émotion, cette importante ques-
tion,
La Question des Iles
, Berlin, 0 janvier.
D'après les renseignements parvenus à
Berlin, ie projet d’attribution des îles de
Chio et de Mitylène à la Grèjc ne rencontre-
rait pas d’oppositioa à Vienne. Il en serait
de même à Rome.
Par contre la question de là rétrocession
des îles du D idécanèse à la Turquie reste
toujours obscuro.
Lu Achats de Navires Tares
Constantinople, G janvier.
La presse turque déclare que la Turquie
doit maintenir sa supériorité navale sur la
Grèce et préconise l’achat de nouveaux
dreadnouguts.
Le commandant du croiseur Hamidi-h,
Reoufbey, de retour d’Angleterre, est nom-
mé commandant du super-drea inought Sul-
tan- Osman (ancien Rio-de-Janeiro).
La Situation en Albanie
Uskub, 6 janvier.
Selon des informations de source privée,
reçues d’Ei-Bassan, les partisans d'Essa 1 pa-
cha aurais, t assassiné, la semaine dernière,
le chef du district de Klein, l’un des plus
termes soutiens de Kemal bey.
Les assassinats des partisans d’Essad pa-
cha, par ceux de Kemal bey, et réciproque-
ment, se multiplient, d’aiUenrs, depuis quel-
ques semaines, dans toute l’Albanie du Sud,
où les diverses tribus sont à la veille d’en
venir aux mains.
Izzet pacha et l’Albanie
Berlin, 6 janvier.
Le correspondant de la Gazette de Franc-
fort à Constantinople confirme que Izzet pa-
cha a été élu prince d’Albanie dans une as-
semblée so -rète des chefs albanais, réunis à
Durazzo, Izzet pacha se rendra dans le cou-
rant de la semaine prochaine à Valions avec
la députation albanaise qui est venue le cher-
cher à Constantinople.
Les conditions posées par Izzet pacha à
son acceptation du titre de prince d'Albanie
auraient été les suivantes :
1» L’Albanie sera une principauté et nou
un royaume.
2® L’Albanie restera pendant dix ans
sous le contrôle de l’Autriche et de l’Italie.
La Serbie et la Fratlce
Belgrade, .8 janvier.
Pendant ia crise ministérielle qai vient
d’aboutir au maintien au pouvoir de M. Pa-
chitch, le parti jeune-radfical a tenu à décla-
rer que les sentiments qui l'animent à i’égard
de la France et des autres nations étrangères,
sont entièrement d’accord arec ceux du parti
vieux-radical.
Ou a beaucoup remarqué un discours de
M. Liouba Davidovitch, maire de Belgrade et
chef des jeunes-radicaux. Aux applaudisse-
ments d'un Rassemblée de déiégaés venus de
toutes ies parties de la Serbie, M. Liouba Da-
vidovitch a exprimé chaleureusement la re-
connaissance dont tous les Serbes sont péné-
trés à l’égard de la France, de la Russie et de
l’Angleterre. ' y
LA FRANCE ET L’ITALIE
A propos du discours de M. Barrère
Rome, le 6 janvier.
Ou remarque dans les cercles politiques le
rapport établi par la Stampa entre ie discours
prononcé à l’occasion du l®rjanvier, par M.
Barrère, ambassadeur de France â Rome, et
ies déclarations faites par le président du
Gonst-il d’Italie, au cours d’une récente in-
terview, et dans lesquelles M. Giolitli expri-
mait, à l’égard das relations de son pavs et
de la France, des sentiments particulière-
ment amicaux.
La Stampa en tire la conclusion que les
accords des deux nations soeurs prendront
bientôt un nouvel essor.
ETRANGER
BELGIQUE
Du Acte de Banditisme
Un acte de banditisme, d’une déconcer-
tante audace, a été commis dans une mai-
son de la rue Marcq, à Bruxelles.
Au numéro 7 de cette artère habite une
rentière, Mlle Berthe Bodart. Vers onze heu-
res du matin, un coup de sonnette retentis-
sait. Mlle Bodart alla ouvrir et se trouva en
présence d’un individa se disant envoyé par
le receveur des contributions. La rentière le
laissa entrer sans aucune difficulté. Or, à
peine la porte s’était-etlo refermée que le
pseudo-employé sortait de sa poche nn re-
volver et ie braquant sur la rentière lui te-
nait ce langage : « Si vous criez ou que vous
essayiez de fuir, je vous tue 1 Et maintenant,
vous allez me donner de suite votre ar-
gent. »
Pins morte que vive, Mlle Bodart condui-
sit l’homme dans la salle à manger et ou-
vrit son coffre-fort. Le bandit s’empara d’une
somme de 800 francs en or et billets de ban-
que et d’une liasse de titres de plus de
20,000 francs, puis il s’enfuit.
Quelques instants après, uu peu remise de
sa frayeur, la victime dé ce vol descendait
rapidement dans la rne et donnait l’alarme,
mais déjà le malfaiteur avait disparu.
La police a transmis dans tontes les direc-
tions le signalement du bandit.
Le parquet a été avisé.
ALLEMAGNE
La dépêche du Kronprinz el l’opinion
L’affaire de Saverne remplit à nouveau les
colonnes des journaux ; mais pour le mo-
ment ceux-ci ne s’occupent pas encore de
commenter les débats du proeès Reutter à
Strasbourg. C’est la dépêche du kronprinz
au colonel de Sqverae qui retient toute leur
attention.
Ce télégramme du prince impérial au co-
lonel commandant le 99* régiment d’infan-
terie est un digne pendant à la lettre qne le
préfet de police de Berlin publia vers le mi-
lieu de décembre dans la Gazette de la Croix.
Aussi voyons-nous ia b(oc des 294 voix du
Reichstag contre le chancelier se reformer
et la même protestation s’exprimer dans la
presse.
Les catholiques affirment dans la Germania
leur mécontentement.
« L’atlitndedu prince impérial, écrit ce
journal, s’accorde difficilement avec celle de
l'empereur et des milieux compétents de
l’empire. *
Les nationaux libéraux déclarent, par leur
organe le nias autorisé, la Gazette de Colonne,
que je kronprinz a rendn un bien mauvait
service aux officiers de Siverne en leur
adressant des félicitations. Le journal re-
grette cette intervention da prince :
« Elle prouve une certaine faiblesse do
conception de ce que doit être l’Etat et un
insuffisant souci du bien public. »
Les radicaux protestent plus violemment.
La Gazette de Francfort rappelle que c'est
.moins la cinquième incartade dn prince
héritier, lout jeune, il attaqua avec incon-
venance, dans nn discours à Cels, le D rti
socialiste allemand. En 1911, se passa la fa-
meuse scène du Reichstag où le prince ap-
plaudit ostensiblement un orateur belli-
queux. Eu 1913, ii occupa par deux lois
I opinion publique en faisant interdire, à
Breslan, le drame démocratique de lîiupt-
maun sur 1813 et en protestant dans un jour-
nal de Leipzig contre le règlement de la
question de Brunswick.
La Gazette de Francfort conciut en insis-
tant sur la nécessité de contre balancer de
telles influences par nn élargissement des
pouvoirs du Reichstag.
La radicalo.Morgen Post commente déjà le
procès Reutter et pousse uu cri d’alarme : ’*
« Notre situation est si mauvaise qu’elle
ne saurait être pire. Le colonel dè Reutter
estime que dans certains cas il est lort beau
que ie sang coule. Il répond à ceux qui lui
tont part do leurs scrupules légitimes que
Mars est le mailre de l’beure. Le droit
n existe donc plus: Et ce qu’il y a de plus
grave, c est que l’opinion de ce colonel est
celle du ministre de la guerre, du préfet de
police et de tout le parti conservateur.
” Çe n’est pas tout. Ii est établi aujour-
“hnïQRe.le kronprinz a adressé une dépê-
che de félicitations audit colonel. »
Enfin les socialistes publient un violent
article dans le Vorwaerts contre la caàtarilla
militaire à la tête de laquelle se' trouverait,
selon eux, le prince impérial.
**#
Le correspondant de la GizMêdi Franc-
fort à Strasbourg annonce que le kronprinz
adressa des télégrammes de félicitations uu
général de Deimling.
Le premier de ce3 télégrammes était ainsi
conçu :
« Allez y toujours carrément.
H FRÉDÉRIC GUILLAUME.
» kronprinz. »
Il fut expédié avant les événements du 28
novembre.
Le second télégramme ne contenait que ce
mot : « Bravo 1 » fl fut envoyé le 29 novem-
bre.
Le général de Deimling crut d’abord à «ne
mystification et demanda à (’administraiion
des télégraphes confirmation'de l'origine de
ces dépêches.
ESPAGNE
Le Traité de Commerce avec la France
La Chambre officielle de l’industrie de fit
province de Madrid a adressé à la direction
du commerce, de l’industrie et du travail un
rapport peu favorable sur des négociations
en vue de signer un traité do commerce
avec laFrance. Il se dégage de ce rapport
que le principal obstacle à l'établissement
d’un nouveau traité provient de ce que les
tarifs douaniers des deux nations sont en
lutte l’un contre l’autre et qu’il faudrait tout
d’abord s’entendre sur le terrain dés conces-
sions mutuelles à faire.
La Chambre da l’industrie ne donne d’ail-
leurs aucune solation et elle se bornes prier
le gouvernement, au cas où les négociations
commenceraient, de ne pas négliger de con-
sulter les groupements économiques de I*
nation.
RUSSIE
Les Effectifs sous les drapeaux
Par suite du maintien de la classa sous les
drapeaux jusqu’au mois d’avril, époque qui
sera désormais la date régulière de la libéra-
tion, la Rassie dispose actuellement de
i,600,000 hommes en chiffres ronds, dontea-
viron 1,200,000 en Rassie d’Earope.
INFORMATIONS
A l’Elysée
Le président de la République et Mme
Poincaré, accompagnés par le général Ban-
demouîin et le commandant Grandciémeut,
ont visité hier après-midi, l'exposition Teii-
liet, à la galerie Georges Petit.
Mme Raymond Poincaré, présidente de la
Fédération des cantines maternelles, a visité,
hier matin, deux des onze cantines mater-
nelles de la région parisienne, qui distri-
buent chaque jour, gratuitement, le dé-
jeuner et le dîner a toute femme qui
va être mère et à toute mère qui allaite son
enfant.
Mme Poincaré a été reçue à la Cantine ma-
ternelle de la Bastille, quai de. I’Hôtel-de-
Vdle, 16, par Mme Delanney, présidente, enr
tourée des dames du Conseil d'administra-
tion, et à la Cantime maternelle du 18® ar-
rondissement, rue do Cloys, 55, par Mmes
Roil, Caroline Rebaux et le Conseil d’admi-
nistration.
Mme Raymond Poincaré a félicité les arti-
sans de cet effort d'assistance sociale.
Mort de M. Eugène Foimiicre
M. Eugène Fournière, qui était — et avec
raison d’ailleurs — un dos plus réputés par-
mi les théoriciens et les militants du socia-
lisme, vient de mourir subitement à Paris, à
cinquante-sept ans. L’autre nuit, à minuit
et demi, au sortir d’une représentation où ü
avait accompagné ses enfants, ii attendait, â
la porté d'Orléans, le tramway qui devait le
ramener chez lui, à Arcaeil-Cachan, lorsqu’il
a été foudroyé par une embolie au coeur.
Il avait fallu à cet enfant d’une très pauvre
famille ouvrière de Picardie une exception-
nelle énergie pour arriver, par son propre
effort; à posséder; ainsi qu’une grande cul-
ture^ une langue claire et souple. D’abord
ouvrier bijoutier, il travaillait après sa jour-
née de travail pour acquérir nne instruction
que ses parents besogneux n’avaient pu lui
faire donner à l’école. Dès qu’il en fut capa-
ble, il se fit correcteur d’imprimerie, cette
profession favorisant mienx a son gré son
désir d’apprendre.
C'est l'inllaence de Benoit Malon qui dé-
termina Eugène Fournière à s’enrôler dans,
le parti ouvrier naissant. En 1879, délégué
de la chambre syndicale des bijoutiers an
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