Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1912-01-03
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 janvier 1912 03 janvier 1912
Description : 1912/01/03 (A32,N11128). 1912/01/03 (A32,N11128).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52639072x
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
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Mercredi 5 Janvier 1942
ANNONCES
AU HAVRE.
A PARIS
Le Petit Havre
Rédacteur en Chef, Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
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à M. HIPPOLYTE FÉNOUX
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ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
La PETIT HA VRE est désigné pour l»» Annonce» judiciaires et légales
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
ABONNEMENTS
Le Havre, ta Seine-Inférieure, l’Eure,
l’Oise et la Somme
Aures Départements..
Union Postale
Trois Mois
« Fr.
10 »
Six Mois
Un An
20
Fr.
so
Fr.
On s 'abonna également, SANS WAIS, dans tous Iss Bureaux de Poste
BHSrE
ts »
de France
49*-W9
ÉLECTIONS SÉNATORIALES
du 7 Janvier 1912
Candidats Républicains de Gauche
Paul BIGNON, Député et Président du Conseil général, Maire de la
Ville d’Eu.
Henri GENESTAL, Vice-Président du Conseil général. Maire de la
Ville du Havre,
Dnim Imi
Paris, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 2 JANVIER
Cotons : janvier, hausse 21 points ;
juillet, hausse 19 points.
Calés s hausse 5 points à inchangés.
NEW-YORK, 2 JANVIER
Cuivre Standard disp.
— mars
Amalgazat. Cop...
Fer
g, BU 100%
14 —
14 08
66 3/4
14 62
C. ntCtBBKT
13 87
13 88
66 »/»
14 62
CHICAGO, 2 JANVIER
Blé sur
Mais sur
Saindoux sur.
Mai
Juillet....
Mai.......
Juillet....
Mai
Juillet...
C. DU JOUR
99 5/8
91 5/8
63 4 2
63 4/2
9 40
9 50
C.PRECED
93 »/»
99 »/»
68 »/»
63 3/8
9 45
9 37
=mu m
UN DISCOURS DE ». CAILLAUX
M. Caillaux, président du Conseil, préside
ra dimanche prochain le banquet des «Bleus
de Normandie ».
Il prononcera à cette occasion un impor
tant discours.
L’ÉVASIONDU-CAPITAINE LuX
Berlin. — Les journaux reproduisent lon
guement les détails relatifs à l’évasion du
capitaine Lux et à l’accueil qui lui fut fait en
France et que certains trouvent ridiculement
exagéré.
D’autres journaux expriment ouvertement
leur dépit et leur mécontentement de la fa
çon dont le capitaine a été surveillé.
Selon certaines informations, on serait à
Giatz sur la piste d’un complice du capitaine
Lux en la personne d’un professeur français
venu depuis peu dans la ville et qui est dis
paru subitement.
VIOLENT INCENDIE
Reims. — Un violent incendie s’est déclaré
hier 1 après-midi à Fismes, dans des celliers
remplis de vins, d’alcools et de spiritueux.
Le feu a tout détruit.
Les pertes sont considérables.
USE GREVE DE MINEURS
Clermont-Ferrand. — Les mineurs des
houillères de Saint-Eloi-les-Mines se sont mis
en grève, hier soir, pour protester contre le
renvoi d’un ouvrier.
La situation est calme.
LA SANTÉ DE Mme CURIE
Le Journal annonce que Mme Curie est
gravement malade ; elle est atteinte d’une
crise d’appendicite aiguë. Elle est entrée
dans une maison de santé.
Une opération chirurgicale a été jugée
nécessaire.
LES VOLS A LA GARE DE CETTE
Cette. — La police mobile, continuant ses
recherches au sujet des vols commis à la
gare des marchandises, a opéré hier l’arres-
tation de dix nouveaux individus.
La police a mis en arrestation le gérant
d’un chantier voisin de la gare de la petite
vitesse qui dirigeait les vols commis à la
gare.
Au cours de l’interrogatoire qu’on lui fit
subir, le gérant dénonça la plupart des em
ployés qui travaillaient sous ses ordres.
C’est à la suite de cette dénonciation que
les dix arrestations ont été opérées.
L’AGITATION CHEZ LES MINEURS
BELGES
Bruxelles. — La délégation de la Fédéra
tion socialiste des mineurs de Belgique vient
de décider d’organiser dès aujourd’hui un
reterendum posé à tous les mineurs du Bo
rinage sur la question de la grève immé
diate.
Cette crise se produit à propos de l’appli-
cation du nouveau règlement des paiements
de salaires.
A la suite de la nouvelle loi sur les pen
sions des ouvriers des mines, les adminis-
li ai ions de charbonnages voient leur, comp
tabilité très compliquée, et elles ont, décidé
de remplacer la paie hebdomadaire par la
paie de quinzaine.
Les organisations ouvrières protestent vi
vement contre cette mesure que les patrons
prétendent maintenir.
Si le referendum est favorable à la résis
tance, la grève sera immédiatement procla
mée dans le borinage.
Mons. — Le referendum est favorable à la
grève générale dans la plupart des commu
nes où la grève a été déclarée dès hier soir.
-o——
TROIS OUVRIERS ASPHYXIÉS
BEAUVAIS. — Hier matin, dans une usine
de produits chimiques à Villers-Saint-Sépul-
cre, trois ouvriers sont tombés dans un ga-
zogeneen réparation et se sont asphyxiés.
On a réussi à les retirer de l’appareil k mais
an seul a ou être ramené à la vie.
LES MÉMOIRES DU MARQUIS PRINETTI
Rome. — On annonce la prochaine publica
tion des Mémoires du marquis Prinetti, an
cien ministre des affaires étrangères.
Cette publication, en raison des circonstan
ces présentes, offrira un grand intérêt, l’an
cien ministre ayant été l’un des artisans de
l’accord franco-italien.
Le passage le plus saillant de l’ouvrage,
concerne l’entrevue qu’eurent à Berlin le
marquis Prinetti et M. de Bulow.
Au cours de cet entretien, le chancelier al
lemand déclara que l’Allemagne se désinté
ressait du Maroc et que l’Italie pouvait con
clure un accord avec la France, considérant
que la triple alliance ne pouvait qu’en être
renforcée.
Quelques jours après cette conversation,
l’accord franco-italien était conclu.
LE NOUVEAU CABINET OTTOMAN
Constantinople.— Le nouveau Cabinet est
ainsi composé :
Grand vizir, Said Pacha ; Cheik ul Islam,
Nessib Effendi, grand cadi du culte mahomé-
tan d’Egypte ; intérieur, Delaat Bey ; agri
culture, sénateur grec Aristide ; instruction
publique, Emroullah ; travaux publics, Si-
napian Effendi, ministre de l’agriculture du
précédent Cabinet. Le ministère des Postes
dont le titulaire était Soussa Effendi qui a dé
missionné, reste vacant ; il sera confié à un
autre arabe.
Les autres ministères conservent leur titu
laire.
Constantinople. — Il se confirme qu’après
la dissolution de la Chambre, le gouverne
ment exécutera une série de réformes im
portantes, au moyen de décrets qu’il sou
mettra à l’approbation du Parlement.
Le nouveau cabinet appartient entièrement
à l’opinion « Union et Progrès ».
Said Pacha est actuellement alité.
•-=--=-=====-==
LA RÉVOLUTION CHINOISE
PÉKIN. — Yuan Shi Kai s’est rendu hier
après-midi au Palais.
Le ministre des affaires étrangères dit que
Yuan Shi Kai a obtenu trois millions de
taels de l’impératrice.
Beaucoup d’indices semblent montrer que
les troupes du Nord désirent reprendre les
ilités.
L’ÉBOULEMENT DU TUNNEL DE
SORLJIG
NICI.— Seize des ouvriers ensevelis sous le
tunnel de Sorljig ont été retirés sains et
saufs.
LA RÉVOLUTION AU PARAGUAY
Le ministre des aflaires étrangères a reçu
par voie détournée des nouvelles du minis
tre de France au Paraguay disant que la ré
volution continue en combats sérieux par le
blocus de la capitale et l’interruption des
communications.
Les autorités espèrent la fin des troubles
actuels dans le courant de ce mois.
e---------== -- ==-a s
AU MAROC
Casablanca. — A l’occasion du nouvel an,
le général Moinier a remis, en présence du
consul de France, la croix d’officier de la
Légion-d’Honneur à El Mrani, kalifat du sul
tan, pour les services qu’il a rendus à la
colonne de Fez par son influence personnelle
sur les Beni M’Tir et les Zemmour.
BULLETIN MILITAIRE
Le Brevet d’Aptitude Militaire
On encourage la création des Sociétés de
préparation militaire, mais il semble qu’on
ne tient pas assez les promesses faites aux
jeunes gens qui ont travaillé et obtenu le
brevet spécial d’aptitude militaire. L’instruc
tion du 19 avril 1907 dit qu’ils pourront être
nommés caporaux ou brigadiers après qua
tre mois de service actif et qu’ils seront
admis de droit au cours des élèves caporaux
ou brigadiers.
Cet engagement n’est pas tenu dans tous
les corps et ces jeunes gens, malgré leur
brevet, attendent vainement leur no
mination au bout de quatre mois et plus,
parce que les vacances sont réservées de
préférence aux engagés volontaires de qua
tre ans ou aux appelés de deux ans qui veu
lent rengager. Certes, on a raison d’encou
rager et de récompenser ces derniers quand
ils sont méritants, mais il faut aussi te
nir compte du brevet d’aptitude militaire
acquis au prix de beaucoup de peine et de
travail.
D’ailleurs, n’est-ce pas pour permettre
d’accorder les galons de caporal à une part
normale de ces brevetés au mois de février
que le ministre a autorisé la nomination
de caporaux et brigadiers en surnombre,
dans la proportion de la moitié des sous-
officiers non-rengagés libérables dans l’an
née ? _
L’Aérodrome naval
Le ministre de la marine vient de 'notifier
au préfet maritime de Toulon la mise à la
disposition définitive de la marine du ter
rain nécessaire à l’établissement de l’aéro
drome naval.
Ce terrain, placé à Fréjus, à l’extrémité
sud-est du boulevard qui va de la ville au
port, a une longueur de 500 mètres. Il va
être occupé immédiatement par les autorités
maritimes, qui devront étudier le plus rapi
dement possible les installations à faire,
ainsi que les nouveaux achats de terrains
qui seraient nécessaires pour assurer un
fonctionnement parfait de la nouvelle insti-
tution,. ad
L’Election Génaforiüle
dans Seine-Inférieure
— ------—_ -
Se plaçant sur le terrain des principes,
la a Dépêche de Rouen » publie, sur l’élection
sénatoriale de la S^e-Inférieùre, cet excel
lent article :
Nous aurions fait injure au bon sens de
MM. les délégués sénatoriaux républicains
de la Seine-Inférieure, si nous nous étions
livrés, longtemps à l’avance, à des considé
rations variées sur les mérites des candidats
désignés par les groupes de gauche.
Depuis de nombreuses années, MM. Paul
Bignon et Génestal occupent une place con
sidérable dans la vie publique et dans les
luttes politiques de ce département. Par
leur admirable intelligence, par leur acti
vité inlassable, par leur expérience pre-
fonde et multiple de toutes les affaires, par
leur haute probité, leur sagesse et leur droi
ture, ils ont conquis la sympathie et l’esti
me de tous. Leurs adversaires eux-mêmes
sont obligés de rendre hommage à la dignité
de leur vie et aux services considérables
qu’ils ont rendus au département.
Il y a quinze jours que le Journal de
Rouen s'époumonne à chanter les mérites de
ses candidats réactionnaires : MM. Brin
deau et Quesnel. Nous avons écouté patiem
ment ses dithyrambes. Et nous avons cons
taté qu'ils consistent surtout dans la no
menclature des déplacements de MM. Brin
deau et Quesnel. Notre confrère emboîte le
pas à ses candidats, et le lendemain, il crie
à ses lecteurs : « MM. Brindeau et Quesnel
continuent leurs tournées dans le départe
ment. Hier ils ont parcouru le canton de
Blangy : Bazinval, Mouchaux, Rieux... »,
etc...
Après quoi, il se montre extrêmement sa
tisfait d’avoir déplacé du vent. Mais il s’en
nuie à s’époumonner tout seul. Et il nous
invite, il nous presse, il nous somme d’en
trer dans le concert ridicule qu’il donne au
public.
« La Dépêche est bien embarrassée,
s’écrie-t-il :
» Placée comme l'âne de Buridan, entre
le programme ultra modéré de M. Bignon
et le programme « plus à gauche » de M.
Génestal, Ri Dépêche de Rouen n’ose toujours
se prononcer et conserve immuablement
l'indécision silencieuse du quadrupède phi
losophe ».
Il est amusant de constater que la bour
rique réactionnaire, quand elle est en hu
meur de s’agiter, voit des ânes partout...
Mais laissons ces procédés de polémique
puérile...
*
« *
Comment pourrions-nous rester indécis
devant deux candidatures qui furent choi
sies à l’unanimité par les conseillers géné
raux, républicains de gauche et radicaux,
de la Seine-Inférieure, c'est-à-dire par ceux
qui représentent les suffrages des républi
cains du département? N’avons-nous pas
pris pour principe, dans toutes les batailles
électorales, de recommander par dessus
tout à nos amis de s’unir étroitement, dans
une discipline stricte et librement accep
tée ? Qu’importent les divergences de vues
ou d’appréciation sur tel ou tel point du
programme économique ou social, pourvu
que sur l'idée essentielle de la République
nous soyons tous d’accord !
Nous voulons que la nation se gouverne
elle-même, et qu’elle s’efforce de réaliser
chaque jour plus de justice, et plus de li
berté politiques et sociales pour tous les
citoyens. Là-dessus l’entente est absolue.
Républicains de gauche, radicaux, radi
caux-socialistes ou socialistes indépendants
forment une majorité énorme dans le pays
et dans le Parlement. Les hommes qui sont
les chefs de chaque groupe : MM. Ribot,
Poincaré, Deschanel. Caillaux, Delcassé,
Combes, Clemenceau, Briand, Millerand
pour ne citer que ceux-là, peuvent être sé
parés par des différences de tempérament
ou de caractère ; par des points de vue per
sonnels sur telle ou telle question. Et, qu'il
en soit ainsi, c’est la conséquence et c’est
l’honneur d’un régime de libre discussion.
Mais ils sont tous unis par des principes gé
néraux qui sont ceux de la République laï
que, démocratique et sociale. Èt c’est ainsi
que se forme à la Chambre et au Sénat la
majorité qui constitue à la fois la sauve
garde et la prédominance de l’idéal répu
blicain.
Il ne saurait en être autrement dans la
Seine-Inférieure.
La question qui est posée à MM. les délé
gués sénatoriaux au scrutin du 7 janvier
est extrêmement précise et ne comporte au
cune équivoque.
Sont-ils pour ou contre la République ?
Voilà ce qu’ils doivent dire. C’est la ques
tion essentielle et supérieure. Et toutes les
autres disparaissent avec elle. Il n’y a pas
de considérations de personnes ou de clo
cher qui puissent tenir en comparaison avec
celle-là.
On essaie, on essaiera d’embrouiller la
partie qui va se jouer. On cherchera ici ou
là les contradictions plus ou moins réel-
les aui peuvent .exister. dans lesprogram-
mes des candidats républicains. On oppo
sera par exemple le protectionnisme intran
sigeant de M. Paul Bignon au protection
nisme moins étroit de M. Henri Génestal,
On dira aux ruraux que M. Henri Génestal
représente les intérêts des grandes villes,
et aux délégués des grandes villes que
M. Paul Bignon représente exclusivement
ceux des campagnes. Gomme si leurs
concurrents : MM. Brindeau et Quesnel
n’étaient pas dans la même situation !...
Mais nous sommes bien tranquilles, MM.
les délégués sénatoriaux républicains sont
de trop bons Normands pour se laisser in
fluencer par des ruses aussi grossières.
Nos amis ont devant eux quatre candi
dats. MM. Bignon et Génestal qui repré
sentent la majorité républicaine; MM. Brin
deau et Quesnel qui représentent la mino
rité réactionnaire.
MM. Brindeau et Quesnel se réclament
d'un parti qui s’appelle « le parti progres
siste » et dont la seule originalité consiste
à renier l’idée républicaine pour se mettre
au service de la coalition cléricale, monar
chiste et bonapartiste. C’est si vrai qu’une
partie des progressistes, il y a quelques
mois, ont essayé de s’évader dans une va
gue « Union Républicaine », lâchant les
purs progressistes comme MM. Brindeau et
Quesnel. Personne n’a oublié les raisons
qu’ils donnèrent officiellement. Néanmoins,
elles méritent d’être rappelées.
Vous demandez pourquoi nous avons
fondé l’Union Républicaine ? disaient-ils.
C'est bien simple. Nous en avons assez de
voir nos rangs envahis par des. hommes
aimables et distingués, certes, mais dont
les origines politiques sont suspectes.
MM. le comte d’Argenson, le comte de
Gontaut-Biron, Ilennessy frères, Pierre
Leroy-Beaulieu, le baron de Lyons, etc.,
ont été acceptés et introduits dans le groupe
en leur qualité de « vieux républicains ».
Idem, le dernier venu : M. de Bagneux. En
sorte que notre « République progressiste »
ressemble étrangement à une coalition mo
narchiste, bonapartiste et cléricale. Et puis,
au point de vue des réformes sociales, la
plupart des leaders progressistes— Aynard,
Jules Roche, Beauregard — sont figés dans
un conservatisme dangereux. Le pays n’est
pas dupe des étiquettes, LE PARTI PRO
GRESSISTE A RENIÉ L’IDÉE RÉPUBLI
CAINE, C’EST POURQUOI IL EST SI
PROFONDÉMENT IMPOPULAIRE...
On ne saurait mieux dire. Mais, encore
une fois, remarquez que ce jugement est
celui des progressistes de l’Union Républi
caine, c’est-à-dire de ceux qui, comme
MM. Thierry et Leblond, lâchèrent MM.
Brindeau, Quesnel et consorts.
C’était au mois de mars de l’année der
nière qu’avait lieu cette scission qui fit la
joie de toute la presse. On en a ri pendant
quinze jours. La bataille était au camp des
Neutres progressistes.
Leur nuance politique leur était apparue
tout à coup si pâle, si inexistante, qu’ils ne
savaient plus quel nom lui donner. M.
Brindeau qui fut surnommé naguère « le
fossoyeur du progressisme », a assisté sans
émotion à ces déchirements lamentables et
décisifs. Quant à M. Quesnel, il cherchait
le vent. Et il le cherche encore.
Il y eut un journal qui, de son côté, ca
ractérisa fort bien le parti progressiste : le
Temps. Son témoignage n’est pas moins
important que l’aveu des progressistes dis
sidents eux-mêmes. Le Temps est un jour
nal républicain a ultra-modéré ». Voici ce
qu’il disait :
La création d’un groupe d’Union Républi
caine ne nous cause aucun étonnement ni
aucun regret. LE GROUPE PROGRESSISTE
EST EN EFFET LE PLUS FACTICE ET LE
MOINS HOMOGÈNE DE TOUS LES GROU
PES QUI COMPOSENT LA CHAMBRE AC
TUELLE.
On y rencontre des anciens monarchistes,
des anciens bonapartistes à peine apaisés,
serviteurs récents du boulangisme et du
nationalisme.
Or, nous en appelons A TOUS LES GENS
DE BONNE FOI, comment classer le groupe
progressiste, tel qu’il est composé ? Est-il à
droite ? Est-il à gauche ?...
Ainsi parlait le Temps, le Temps « ultra-
modéré ! »
Après les déserteurs comme MM. Thierry,
Chanot, Leblond, il venait affirmer à son
tour, et avec une autorité qui n’est pas dis
cutable : le parti prog ressiste n’a pas d’idéal,
pas de doctrine, pas de programme ; c’est la
caricature d’un parti.
#
* *
Cette définition appliquée au parti pro
gressiste s’applique à ses adhérents et par
conséquent à MM. Brindeau et Quesnel.
Et leur situation politique de Neutres
correspond si bien à leur tempérament et
à leur caractère, qu’ils n’ont même pas eu
le courage, le simple courage civique, de
prendre leurs responsabilités dans le vote
de l’accord franco-all emand à_la Chambre. _
Ils n’ont pas voté pour. Ils n’onl pas voté
contre. ILS SE SONT ABSTENUS.
Ainsi au moment où surgissait en France
un problème extrêmement grave et où il
s'agissait d’opter et de prendre une respon
sabilité devant le pays et devant l’Histoire,
MM. Brindeau et Quesnel, comme tous les
progressistes, se réfugiaient dans l’absten
tion !
Nous demandions l’autre jour, nous de
mandons encore une fois, ce que pourraient
faire ces Neutres abstentionnistes si les
conjonctures étaient plus graves encore !...
Est-ce admissible ? Est-ce tolérable ?
Y a-t-il un homme de cœur qui approuvera
une telle attitude ?
MM. les délégués sénatoriaux républi
cains feront leur devoir de Français et de
républicains dimanche prochain. Avec une
discipline irréductible ils voteront à la fois
pour MM. Paul Bignon et Henri Génestal.
Ces deux noms doivent rester associés sur
tous les bulletins des républicains. Il y a
une belle partie à gagner. Si nous sommes
victorieux, la victoire ne sera pas médiocre,
elle aura un grand retentissement dans tout
le département. Ses conséquences seront
inappréciables. Ce sera le grand réveil de
l’idée républicaine en Seine-Inférieure !
Or, cette victoire, elle est entre les mains
de nos amis. Elle dépend de leur énergie et
de leur discipline.
Ceux qui hésiteraient au sujet de l’un ou
l’autre candidat n’ont qu’à réfléchir un
instant aux attaques multiples dont ces
candidats sont l’objet de la part du journal
de la réaction cléricale. Ils n’ont qu’à ob
server les combinaisons sournoises qui
s’élaborent ici et là...
Toutes ces combinaisons jésuitiques,
toutes ces attaques suffiraient à dicter la
conduite à suivre.
Nous soumettons ces différentes considé
rations à MM. les délégués sénatoriaux ré
publicains.
Pour nous, nous tenons à dire haute
ment et nettement, que nous approuvons le
choix fait à l’unanimité par le Groupe Ré
publicain du Conseil général.
Et nous déclarons qu’aucun délégué ne
pourrait, sans trahir la cause républicaine
qui nous est chère à tous, voter pour l’un
des candidats sans voter pour l’autre.
Au scrutin, comme à la bataille, toute
discussion cesse. Il faut obéir à la disci
pline.
Les deux noms de Bignon et de Génestal
sont inséparables au scrutin de dimanche
prochain.
— — —.—
Les Candidatures
Réactionnaires
Des hommes de la valeur de MM. Paul
Bignon et Henri Génestal, des hommes
ayant comme eux un irréprochable passé
républicain, des hommes enfin qui ont ren
du, chacun en leur cité, et tous deux au
département de la Seine-Inférieure, des
services signalés, sont évidemment pour
leurs compétiteurs réactionnaires des adver
saires redoutables. Aussi faut-il voir com
bien, contre nos candidats, les journaux de
la droite s’efforcent et s’évertuent.
Ils ne parviendront pas cependant à faire
prévaloir les candidatures de MM. Louis
Quesnel et Louis Brindeau.
Si l’on considère que le Sénat est une
assemblée dont les membres doivent avoir
fait preuve de capacités sérieuses, on
avouera sans peine que MM. Bignon et
Génestal méritent tous les suffrages.
Mais que dire de M. Louis Quesnel ?
Sans doute M. Louis Quesnel est né à
Baons-le-Comte (Seine-Inférieure) le 23
mars 1868, et sans doute il est conseiller
d’arrondissement d’Yerville depuis 1899.
Mais la dernière fois que ses électeurs lui
manifestèrent leur confiance, ce ne fut
qu’à deux voix seulement de majorité.
Et sans doute aussi, envoyé en Allema
gne pour y étudier les questions indus
trielles et rurales, M. Louis Quesnel pré
senta un rapport à son retour et obtint la
médaille d’or d’Ollivier de Serres.
Mais comment se fait-il qu’avec des apti
tudes si remarquables au point de vue agri
cole, M. Louis Quesnel ait consenti à n’être
guère que le succédané de M. Louis Brin
deau ?
Car, de cette dépendance, nous avons le
propre aveu de M. Louis Quesnel. Et le
Journal de Rouen a pris soin de nous infor
mer que, dans la réunion électorale tenue à
Yvciot le 27 décembre dernier, M. Louis
Quesnel s’est dit « très heureux d’avoir
pour chef de file réminent député du
Havre ».
S’il n’est guère qu’un théoricien de l’agri
culture et s’il est conseiller d’arrondisse
ment à deux voix près, M. Louis Quesnel
ne peut prétendre se recommander de son
titre de député et des services qu’il aurait
du rendre au Parlement.
Il fut élu en 1910, nous dit-on, par
près de 11,000 voix sur 24,600 inscrits.
Oui, mais il y avait dans les urnes 6,000
bulletins blancs. Et jamais peut-être on
n’avait manifesté de façon plus significative
contre une candidature qui avait réuni,
quatre ans auparavant, plus de 13,000 suf-
trages.
Mais d’ailleurs, sil’on considère les tra—
vaux parlementaires de M. Louis Quesnel,
est-il possible de trouver à la Chambre per
sonnalité plus neutre et plus effacée ?
Et l’on comprend dès lors que, — si l’on
en croit du moins certains échos, — les
électeurs sénatoriaux « de droit », apparte
nant au parti réactionnaire, aient hésité
tout d’abord à se prononcer en faveur de la
candidature de M. Louis Quesnel.
On conçoit mieux l’empressement des
partis de droite à soutenir la candidature de
M. Louis Brindeau. Celui-ci en effet leur a
donné de sérieux et nombreux gages ; il a
signé avec la droite le pacte de Rouen. Et
comme il n’est point dépourvu de mérite,
on s’était dit que M. Louis Brindeau remor
querait la candidature de M. Louis Quesnel.
Seulement les électeurs républicains
trouveront, une fois de plus, que M. Louis
Brindeau mène un jeu bien singulier. Pla
çant au premier rang de leurs préoccupa
tions la défense des principes, ils refuse
ront par là même leur confiance à M. Brin
deau. Ils estimeront que les intérêts écono
miques de notre département si complexes,
si divers, mais malgré tout solidaires,
trouveront leurs défenseurs autorisés et
compétents en la personne des républicains
éprouvés et sages que sont MM. Paul Bi
gnon et Henri Genestal.
II. F.
Nouvelles Politiques
Le prochain Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
réuniront en conseil, à l’Eysee, samedi pro
chain, sous la présidence de M. Fallières.
A la présidence du Conseil
M. Caillaux, président du Conseil, a reçu
dans la matinée la visite de M. Paul Cambon,
ambassadeur de France à Londres, avec le
quel il s’est longuement entretenu.
Il a reçu également M. Laurent, secrétaire
général de la préfecture de police, avec qui
il s’est entretenu des incidents qui se sont
produits à la suite de l’intervention du syn
dicat des locataires dans le 15e arrondisse-
ment.
Les Députés candidats
aux Elections sénatoriales
On sait gu’il y a cent sénateurs à nommer
le 7 janvier prochain.
A l’heure présenté, 51 députés sont candi
dats à ces élections, soit au scrutin même
du 7 janvier, soit devant les Congrès qui,
dans certains départements, précéderont ce
scrutin.
En voici la liste :
Ain : M. Bollet ;
Aisne : MM. Magniaudé, Hauët ;
Alpes (Basses) : MM. Perchot, Joly, An-
drieux ;
Alpes (Hautes) : M. Blanc ;
Alpes-Maritimes ; M. Poullan ;
Ardennes : MM. Hubert, Poulain, Dunaime,
Doizy ;
Aube : M. Paul-Meunier ;
Aude : MM. Dujardin-Beaumetz, Sanzède;
Aveyron : MM. Balitrand, Monsservin ;
Bouches-du-Rhône : MM. Camille Pelletan,
Cadenat;
Charente-Inférieure : M. Réveillaud ;
Cher : MM. Debaune, Manger ;
Corrèze : MM. Delmas, Tavé ;
Côte-d’Or : MM. Camuzet, Muteau ;
Côtes du-Nord : MM. Armez, Mando, Baudet,
Le Troadec, de Kerguézec ;
Creuse : MM. Simonet, Gioux ;
Dordogne: MM. de La Batut, Saumande,
Sireyjol, Sarrazin ;
Eure : M. Modeste Leroy ;
Eure-et-Loir : MM. Lhopiteau, L. Baudet ;
Finistère : MM. Hémon, Dubuisson;
Gard : MM. Devèze, Fournier ;
Gironde : M. Chastenet ;
Loire : M. Morel ;
Seine-Inférieure : MM. Bignon, Brindeau,
Quesnel ; 1
Alger : M. Colin ;
La Guadeloupe : M. Légitimus.
LAGUERRETALO-TURQUE
Envoi de Troupes en Tripolitaine
Les régiments d’infanterie italienne 20, 30,
et 60 ont reçu l’ordre de mobilisation. On
parle également de mobiliser deux bataillons
de chasseurs alpins.
Ces troupes s’embarqueront à Naples et.
formeront les corps d’occupation des ports
de Misrata et Zuara, ces deux points assez
importants de la côte Tripolitaine n’étant pas
encore occupés.
Un Général italien frappé
Le général Pecori-Giraldi qui commandait
la division concentrée à Aïn-Zara vient d’être
blâmé et relevé de son commandement
pour avoir envoyé une colonne trop faible
et avec trop peu de vivres et de munitions à
Bir-Tobras.
Les troupes, après avoir résisté avec achar
nement aux attaques d’un ennemi supé
rieur en nombre, avaient dû rétrograder
n’ayant plus de munitions.
La Turquie et la Paix
Constantinople, 2 janvier.
Saïd pacha a presque complètement for
mé le nouveau cabinet. .
A peine la Constitution sera-t-elle officielle
qu’il présentera à la Chambre et donnera en
même temps lecture d’un décret de dissolu
tion qui a déjà reçu la signature du sultan.
Ce n’est qu’alors que commenceront les né
gociations en vue d’une paix raisonnable et
honorable pour la Turquie, mais tout a fait
à l’avantage de l’Italie, à laquelle sera recon
nue en effet l’annexion de la Tripolitaine et
de la Cyrénaïque.
Le principe de cette annexion a été ac
cepté par les milieux dirigeants ottomans, et
l’opinion européenne ne pourra que se fé
liciter de cette décision qui met un terme à
une résistance fort respectable mais tout à
fait inutile. Les difficultés intérieures sont
certainement la cause principale de cette dé
cision, car on craint particulièrement à
Constantinople une agitation sérieuse en
Albanie, en Macédoine et en Bulgarie, agita
tion qui pourrait compromettre l’existonce
même du régime..
gxm o uar== o ==aa====r====ro=a===a suo====s=====n==
Administrateur - Délégué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l'Administration
8 M. O. RANDOLET '
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
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S Centrmes
EDMON BU E+1
S {entimës
Mercredi 5 Janvier 1942
ANNONCES
AU HAVRE.
A PARIS
Le Petit Havre
Rédacteur en Chef, Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE FÉNOUX
35, Rue Fontanelle, 35
TÉLÉPHONE : M. Pénaux. B 9 14.80 ; Rédaction, 1 7,50
Bureau du Journal, 112, bould de Strasbourg.
L’AGENCK HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
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ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
La PETIT HA VRE est désigné pour l»» Annonce» judiciaires et légales
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
ABONNEMENTS
Le Havre, ta Seine-Inférieure, l’Eure,
l’Oise et la Somme
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Union Postale
Trois Mois
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10 »
Six Mois
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20
Fr.
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Fr.
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BHSrE
ts »
de France
49*-W9
ÉLECTIONS SÉNATORIALES
du 7 Janvier 1912
Candidats Républicains de Gauche
Paul BIGNON, Député et Président du Conseil général, Maire de la
Ville d’Eu.
Henri GENESTAL, Vice-Président du Conseil général. Maire de la
Ville du Havre,
Dnim Imi
Paris, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 2 JANVIER
Cotons : janvier, hausse 21 points ;
juillet, hausse 19 points.
Calés s hausse 5 points à inchangés.
NEW-YORK, 2 JANVIER
Cuivre Standard disp.
— mars
Amalgazat. Cop...
Fer
g, BU 100%
14 —
14 08
66 3/4
14 62
C. ntCtBBKT
13 87
13 88
66 »/»
14 62
CHICAGO, 2 JANVIER
Blé sur
Mais sur
Saindoux sur.
Mai
Juillet....
Mai.......
Juillet....
Mai
Juillet...
C. DU JOUR
99 5/8
91 5/8
63 4 2
63 4/2
9 40
9 50
C.PRECED
93 »/»
99 »/»
68 »/»
63 3/8
9 45
9 37
=mu m
UN DISCOURS DE ». CAILLAUX
M. Caillaux, président du Conseil, préside
ra dimanche prochain le banquet des «Bleus
de Normandie ».
Il prononcera à cette occasion un impor
tant discours.
L’ÉVASIONDU-CAPITAINE LuX
Berlin. — Les journaux reproduisent lon
guement les détails relatifs à l’évasion du
capitaine Lux et à l’accueil qui lui fut fait en
France et que certains trouvent ridiculement
exagéré.
D’autres journaux expriment ouvertement
leur dépit et leur mécontentement de la fa
çon dont le capitaine a été surveillé.
Selon certaines informations, on serait à
Giatz sur la piste d’un complice du capitaine
Lux en la personne d’un professeur français
venu depuis peu dans la ville et qui est dis
paru subitement.
VIOLENT INCENDIE
Reims. — Un violent incendie s’est déclaré
hier 1 après-midi à Fismes, dans des celliers
remplis de vins, d’alcools et de spiritueux.
Le feu a tout détruit.
Les pertes sont considérables.
USE GREVE DE MINEURS
Clermont-Ferrand. — Les mineurs des
houillères de Saint-Eloi-les-Mines se sont mis
en grève, hier soir, pour protester contre le
renvoi d’un ouvrier.
La situation est calme.
LA SANTÉ DE Mme CURIE
Le Journal annonce que Mme Curie est
gravement malade ; elle est atteinte d’une
crise d’appendicite aiguë. Elle est entrée
dans une maison de santé.
Une opération chirurgicale a été jugée
nécessaire.
LES VOLS A LA GARE DE CETTE
Cette. — La police mobile, continuant ses
recherches au sujet des vols commis à la
gare des marchandises, a opéré hier l’arres-
tation de dix nouveaux individus.
La police a mis en arrestation le gérant
d’un chantier voisin de la gare de la petite
vitesse qui dirigeait les vols commis à la
gare.
Au cours de l’interrogatoire qu’on lui fit
subir, le gérant dénonça la plupart des em
ployés qui travaillaient sous ses ordres.
C’est à la suite de cette dénonciation que
les dix arrestations ont été opérées.
L’AGITATION CHEZ LES MINEURS
BELGES
Bruxelles. — La délégation de la Fédéra
tion socialiste des mineurs de Belgique vient
de décider d’organiser dès aujourd’hui un
reterendum posé à tous les mineurs du Bo
rinage sur la question de la grève immé
diate.
Cette crise se produit à propos de l’appli-
cation du nouveau règlement des paiements
de salaires.
A la suite de la nouvelle loi sur les pen
sions des ouvriers des mines, les adminis-
li ai ions de charbonnages voient leur, comp
tabilité très compliquée, et elles ont, décidé
de remplacer la paie hebdomadaire par la
paie de quinzaine.
Les organisations ouvrières protestent vi
vement contre cette mesure que les patrons
prétendent maintenir.
Si le referendum est favorable à la résis
tance, la grève sera immédiatement procla
mée dans le borinage.
Mons. — Le referendum est favorable à la
grève générale dans la plupart des commu
nes où la grève a été déclarée dès hier soir.
-o——
TROIS OUVRIERS ASPHYXIÉS
BEAUVAIS. — Hier matin, dans une usine
de produits chimiques à Villers-Saint-Sépul-
cre, trois ouvriers sont tombés dans un ga-
zogeneen réparation et se sont asphyxiés.
On a réussi à les retirer de l’appareil k mais
an seul a ou être ramené à la vie.
LES MÉMOIRES DU MARQUIS PRINETTI
Rome. — On annonce la prochaine publica
tion des Mémoires du marquis Prinetti, an
cien ministre des affaires étrangères.
Cette publication, en raison des circonstan
ces présentes, offrira un grand intérêt, l’an
cien ministre ayant été l’un des artisans de
l’accord franco-italien.
Le passage le plus saillant de l’ouvrage,
concerne l’entrevue qu’eurent à Berlin le
marquis Prinetti et M. de Bulow.
Au cours de cet entretien, le chancelier al
lemand déclara que l’Allemagne se désinté
ressait du Maroc et que l’Italie pouvait con
clure un accord avec la France, considérant
que la triple alliance ne pouvait qu’en être
renforcée.
Quelques jours après cette conversation,
l’accord franco-italien était conclu.
LE NOUVEAU CABINET OTTOMAN
Constantinople.— Le nouveau Cabinet est
ainsi composé :
Grand vizir, Said Pacha ; Cheik ul Islam,
Nessib Effendi, grand cadi du culte mahomé-
tan d’Egypte ; intérieur, Delaat Bey ; agri
culture, sénateur grec Aristide ; instruction
publique, Emroullah ; travaux publics, Si-
napian Effendi, ministre de l’agriculture du
précédent Cabinet. Le ministère des Postes
dont le titulaire était Soussa Effendi qui a dé
missionné, reste vacant ; il sera confié à un
autre arabe.
Les autres ministères conservent leur titu
laire.
Constantinople. — Il se confirme qu’après
la dissolution de la Chambre, le gouverne
ment exécutera une série de réformes im
portantes, au moyen de décrets qu’il sou
mettra à l’approbation du Parlement.
Le nouveau cabinet appartient entièrement
à l’opinion « Union et Progrès ».
Said Pacha est actuellement alité.
•-=--=-=====-==
LA RÉVOLUTION CHINOISE
PÉKIN. — Yuan Shi Kai s’est rendu hier
après-midi au Palais.
Le ministre des affaires étrangères dit que
Yuan Shi Kai a obtenu trois millions de
taels de l’impératrice.
Beaucoup d’indices semblent montrer que
les troupes du Nord désirent reprendre les
ilités.
L’ÉBOULEMENT DU TUNNEL DE
SORLJIG
NICI.— Seize des ouvriers ensevelis sous le
tunnel de Sorljig ont été retirés sains et
saufs.
LA RÉVOLUTION AU PARAGUAY
Le ministre des aflaires étrangères a reçu
par voie détournée des nouvelles du minis
tre de France au Paraguay disant que la ré
volution continue en combats sérieux par le
blocus de la capitale et l’interruption des
communications.
Les autorités espèrent la fin des troubles
actuels dans le courant de ce mois.
e---------== -- ==-a s
AU MAROC
Casablanca. — A l’occasion du nouvel an,
le général Moinier a remis, en présence du
consul de France, la croix d’officier de la
Légion-d’Honneur à El Mrani, kalifat du sul
tan, pour les services qu’il a rendus à la
colonne de Fez par son influence personnelle
sur les Beni M’Tir et les Zemmour.
BULLETIN MILITAIRE
Le Brevet d’Aptitude Militaire
On encourage la création des Sociétés de
préparation militaire, mais il semble qu’on
ne tient pas assez les promesses faites aux
jeunes gens qui ont travaillé et obtenu le
brevet spécial d’aptitude militaire. L’instruc
tion du 19 avril 1907 dit qu’ils pourront être
nommés caporaux ou brigadiers après qua
tre mois de service actif et qu’ils seront
admis de droit au cours des élèves caporaux
ou brigadiers.
Cet engagement n’est pas tenu dans tous
les corps et ces jeunes gens, malgré leur
brevet, attendent vainement leur no
mination au bout de quatre mois et plus,
parce que les vacances sont réservées de
préférence aux engagés volontaires de qua
tre ans ou aux appelés de deux ans qui veu
lent rengager. Certes, on a raison d’encou
rager et de récompenser ces derniers quand
ils sont méritants, mais il faut aussi te
nir compte du brevet d’aptitude militaire
acquis au prix de beaucoup de peine et de
travail.
D’ailleurs, n’est-ce pas pour permettre
d’accorder les galons de caporal à une part
normale de ces brevetés au mois de février
que le ministre a autorisé la nomination
de caporaux et brigadiers en surnombre,
dans la proportion de la moitié des sous-
officiers non-rengagés libérables dans l’an
née ? _
L’Aérodrome naval
Le ministre de la marine vient de 'notifier
au préfet maritime de Toulon la mise à la
disposition définitive de la marine du ter
rain nécessaire à l’établissement de l’aéro
drome naval.
Ce terrain, placé à Fréjus, à l’extrémité
sud-est du boulevard qui va de la ville au
port, a une longueur de 500 mètres. Il va
être occupé immédiatement par les autorités
maritimes, qui devront étudier le plus rapi
dement possible les installations à faire,
ainsi que les nouveaux achats de terrains
qui seraient nécessaires pour assurer un
fonctionnement parfait de la nouvelle insti-
tution,. ad
L’Election Génaforiüle
dans Seine-Inférieure
— ------—_ -
Se plaçant sur le terrain des principes,
la a Dépêche de Rouen » publie, sur l’élection
sénatoriale de la S^e-Inférieùre, cet excel
lent article :
Nous aurions fait injure au bon sens de
MM. les délégués sénatoriaux républicains
de la Seine-Inférieure, si nous nous étions
livrés, longtemps à l’avance, à des considé
rations variées sur les mérites des candidats
désignés par les groupes de gauche.
Depuis de nombreuses années, MM. Paul
Bignon et Génestal occupent une place con
sidérable dans la vie publique et dans les
luttes politiques de ce département. Par
leur admirable intelligence, par leur acti
vité inlassable, par leur expérience pre-
fonde et multiple de toutes les affaires, par
leur haute probité, leur sagesse et leur droi
ture, ils ont conquis la sympathie et l’esti
me de tous. Leurs adversaires eux-mêmes
sont obligés de rendre hommage à la dignité
de leur vie et aux services considérables
qu’ils ont rendus au département.
Il y a quinze jours que le Journal de
Rouen s'époumonne à chanter les mérites de
ses candidats réactionnaires : MM. Brin
deau et Quesnel. Nous avons écouté patiem
ment ses dithyrambes. Et nous avons cons
taté qu'ils consistent surtout dans la no
menclature des déplacements de MM. Brin
deau et Quesnel. Notre confrère emboîte le
pas à ses candidats, et le lendemain, il crie
à ses lecteurs : « MM. Brindeau et Quesnel
continuent leurs tournées dans le départe
ment. Hier ils ont parcouru le canton de
Blangy : Bazinval, Mouchaux, Rieux... »,
etc...
Après quoi, il se montre extrêmement sa
tisfait d’avoir déplacé du vent. Mais il s’en
nuie à s’époumonner tout seul. Et il nous
invite, il nous presse, il nous somme d’en
trer dans le concert ridicule qu’il donne au
public.
« La Dépêche est bien embarrassée,
s’écrie-t-il :
» Placée comme l'âne de Buridan, entre
le programme ultra modéré de M. Bignon
et le programme « plus à gauche » de M.
Génestal, Ri Dépêche de Rouen n’ose toujours
se prononcer et conserve immuablement
l'indécision silencieuse du quadrupède phi
losophe ».
Il est amusant de constater que la bour
rique réactionnaire, quand elle est en hu
meur de s’agiter, voit des ânes partout...
Mais laissons ces procédés de polémique
puérile...
*
« *
Comment pourrions-nous rester indécis
devant deux candidatures qui furent choi
sies à l’unanimité par les conseillers géné
raux, républicains de gauche et radicaux,
de la Seine-Inférieure, c'est-à-dire par ceux
qui représentent les suffrages des républi
cains du département? N’avons-nous pas
pris pour principe, dans toutes les batailles
électorales, de recommander par dessus
tout à nos amis de s’unir étroitement, dans
une discipline stricte et librement accep
tée ? Qu’importent les divergences de vues
ou d’appréciation sur tel ou tel point du
programme économique ou social, pourvu
que sur l'idée essentielle de la République
nous soyons tous d’accord !
Nous voulons que la nation se gouverne
elle-même, et qu’elle s’efforce de réaliser
chaque jour plus de justice, et plus de li
berté politiques et sociales pour tous les
citoyens. Là-dessus l’entente est absolue.
Républicains de gauche, radicaux, radi
caux-socialistes ou socialistes indépendants
forment une majorité énorme dans le pays
et dans le Parlement. Les hommes qui sont
les chefs de chaque groupe : MM. Ribot,
Poincaré, Deschanel. Caillaux, Delcassé,
Combes, Clemenceau, Briand, Millerand
pour ne citer que ceux-là, peuvent être sé
parés par des différences de tempérament
ou de caractère ; par des points de vue per
sonnels sur telle ou telle question. Et, qu'il
en soit ainsi, c’est la conséquence et c’est
l’honneur d’un régime de libre discussion.
Mais ils sont tous unis par des principes gé
néraux qui sont ceux de la République laï
que, démocratique et sociale. Èt c’est ainsi
que se forme à la Chambre et au Sénat la
majorité qui constitue à la fois la sauve
garde et la prédominance de l’idéal répu
blicain.
Il ne saurait en être autrement dans la
Seine-Inférieure.
La question qui est posée à MM. les délé
gués sénatoriaux au scrutin du 7 janvier
est extrêmement précise et ne comporte au
cune équivoque.
Sont-ils pour ou contre la République ?
Voilà ce qu’ils doivent dire. C’est la ques
tion essentielle et supérieure. Et toutes les
autres disparaissent avec elle. Il n’y a pas
de considérations de personnes ou de clo
cher qui puissent tenir en comparaison avec
celle-là.
On essaie, on essaiera d’embrouiller la
partie qui va se jouer. On cherchera ici ou
là les contradictions plus ou moins réel-
les aui peuvent .exister. dans lesprogram-
mes des candidats républicains. On oppo
sera par exemple le protectionnisme intran
sigeant de M. Paul Bignon au protection
nisme moins étroit de M. Henri Génestal,
On dira aux ruraux que M. Henri Génestal
représente les intérêts des grandes villes,
et aux délégués des grandes villes que
M. Paul Bignon représente exclusivement
ceux des campagnes. Gomme si leurs
concurrents : MM. Brindeau et Quesnel
n’étaient pas dans la même situation !...
Mais nous sommes bien tranquilles, MM.
les délégués sénatoriaux républicains sont
de trop bons Normands pour se laisser in
fluencer par des ruses aussi grossières.
Nos amis ont devant eux quatre candi
dats. MM. Bignon et Génestal qui repré
sentent la majorité républicaine; MM. Brin
deau et Quesnel qui représentent la mino
rité réactionnaire.
MM. Brindeau et Quesnel se réclament
d'un parti qui s’appelle « le parti progres
siste » et dont la seule originalité consiste
à renier l’idée républicaine pour se mettre
au service de la coalition cléricale, monar
chiste et bonapartiste. C’est si vrai qu’une
partie des progressistes, il y a quelques
mois, ont essayé de s’évader dans une va
gue « Union Républicaine », lâchant les
purs progressistes comme MM. Brindeau et
Quesnel. Personne n’a oublié les raisons
qu’ils donnèrent officiellement. Néanmoins,
elles méritent d’être rappelées.
Vous demandez pourquoi nous avons
fondé l’Union Républicaine ? disaient-ils.
C'est bien simple. Nous en avons assez de
voir nos rangs envahis par des. hommes
aimables et distingués, certes, mais dont
les origines politiques sont suspectes.
MM. le comte d’Argenson, le comte de
Gontaut-Biron, Ilennessy frères, Pierre
Leroy-Beaulieu, le baron de Lyons, etc.,
ont été acceptés et introduits dans le groupe
en leur qualité de « vieux républicains ».
Idem, le dernier venu : M. de Bagneux. En
sorte que notre « République progressiste »
ressemble étrangement à une coalition mo
narchiste, bonapartiste et cléricale. Et puis,
au point de vue des réformes sociales, la
plupart des leaders progressistes— Aynard,
Jules Roche, Beauregard — sont figés dans
un conservatisme dangereux. Le pays n’est
pas dupe des étiquettes, LE PARTI PRO
GRESSISTE A RENIÉ L’IDÉE RÉPUBLI
CAINE, C’EST POURQUOI IL EST SI
PROFONDÉMENT IMPOPULAIRE...
On ne saurait mieux dire. Mais, encore
une fois, remarquez que ce jugement est
celui des progressistes de l’Union Républi
caine, c’est-à-dire de ceux qui, comme
MM. Thierry et Leblond, lâchèrent MM.
Brindeau, Quesnel et consorts.
C’était au mois de mars de l’année der
nière qu’avait lieu cette scission qui fit la
joie de toute la presse. On en a ri pendant
quinze jours. La bataille était au camp des
Neutres progressistes.
Leur nuance politique leur était apparue
tout à coup si pâle, si inexistante, qu’ils ne
savaient plus quel nom lui donner. M.
Brindeau qui fut surnommé naguère « le
fossoyeur du progressisme », a assisté sans
émotion à ces déchirements lamentables et
décisifs. Quant à M. Quesnel, il cherchait
le vent. Et il le cherche encore.
Il y eut un journal qui, de son côté, ca
ractérisa fort bien le parti progressiste : le
Temps. Son témoignage n’est pas moins
important que l’aveu des progressistes dis
sidents eux-mêmes. Le Temps est un jour
nal républicain a ultra-modéré ». Voici ce
qu’il disait :
La création d’un groupe d’Union Républi
caine ne nous cause aucun étonnement ni
aucun regret. LE GROUPE PROGRESSISTE
EST EN EFFET LE PLUS FACTICE ET LE
MOINS HOMOGÈNE DE TOUS LES GROU
PES QUI COMPOSENT LA CHAMBRE AC
TUELLE.
On y rencontre des anciens monarchistes,
des anciens bonapartistes à peine apaisés,
serviteurs récents du boulangisme et du
nationalisme.
Or, nous en appelons A TOUS LES GENS
DE BONNE FOI, comment classer le groupe
progressiste, tel qu’il est composé ? Est-il à
droite ? Est-il à gauche ?...
Ainsi parlait le Temps, le Temps « ultra-
modéré ! »
Après les déserteurs comme MM. Thierry,
Chanot, Leblond, il venait affirmer à son
tour, et avec une autorité qui n’est pas dis
cutable : le parti prog ressiste n’a pas d’idéal,
pas de doctrine, pas de programme ; c’est la
caricature d’un parti.
#
* *
Cette définition appliquée au parti pro
gressiste s’applique à ses adhérents et par
conséquent à MM. Brindeau et Quesnel.
Et leur situation politique de Neutres
correspond si bien à leur tempérament et
à leur caractère, qu’ils n’ont même pas eu
le courage, le simple courage civique, de
prendre leurs responsabilités dans le vote
de l’accord franco-all emand à_la Chambre. _
Ils n’ont pas voté pour. Ils n’onl pas voté
contre. ILS SE SONT ABSTENUS.
Ainsi au moment où surgissait en France
un problème extrêmement grave et où il
s'agissait d’opter et de prendre une respon
sabilité devant le pays et devant l’Histoire,
MM. Brindeau et Quesnel, comme tous les
progressistes, se réfugiaient dans l’absten
tion !
Nous demandions l’autre jour, nous de
mandons encore une fois, ce que pourraient
faire ces Neutres abstentionnistes si les
conjonctures étaient plus graves encore !...
Est-ce admissible ? Est-ce tolérable ?
Y a-t-il un homme de cœur qui approuvera
une telle attitude ?
MM. les délégués sénatoriaux républi
cains feront leur devoir de Français et de
républicains dimanche prochain. Avec une
discipline irréductible ils voteront à la fois
pour MM. Paul Bignon et Henri Génestal.
Ces deux noms doivent rester associés sur
tous les bulletins des républicains. Il y a
une belle partie à gagner. Si nous sommes
victorieux, la victoire ne sera pas médiocre,
elle aura un grand retentissement dans tout
le département. Ses conséquences seront
inappréciables. Ce sera le grand réveil de
l’idée républicaine en Seine-Inférieure !
Or, cette victoire, elle est entre les mains
de nos amis. Elle dépend de leur énergie et
de leur discipline.
Ceux qui hésiteraient au sujet de l’un ou
l’autre candidat n’ont qu’à réfléchir un
instant aux attaques multiples dont ces
candidats sont l’objet de la part du journal
de la réaction cléricale. Ils n’ont qu’à ob
server les combinaisons sournoises qui
s’élaborent ici et là...
Toutes ces combinaisons jésuitiques,
toutes ces attaques suffiraient à dicter la
conduite à suivre.
Nous soumettons ces différentes considé
rations à MM. les délégués sénatoriaux ré
publicains.
Pour nous, nous tenons à dire haute
ment et nettement, que nous approuvons le
choix fait à l’unanimité par le Groupe Ré
publicain du Conseil général.
Et nous déclarons qu’aucun délégué ne
pourrait, sans trahir la cause républicaine
qui nous est chère à tous, voter pour l’un
des candidats sans voter pour l’autre.
Au scrutin, comme à la bataille, toute
discussion cesse. Il faut obéir à la disci
pline.
Les deux noms de Bignon et de Génestal
sont inséparables au scrutin de dimanche
prochain.
— — —.—
Les Candidatures
Réactionnaires
Des hommes de la valeur de MM. Paul
Bignon et Henri Génestal, des hommes
ayant comme eux un irréprochable passé
républicain, des hommes enfin qui ont ren
du, chacun en leur cité, et tous deux au
département de la Seine-Inférieure, des
services signalés, sont évidemment pour
leurs compétiteurs réactionnaires des adver
saires redoutables. Aussi faut-il voir com
bien, contre nos candidats, les journaux de
la droite s’efforcent et s’évertuent.
Ils ne parviendront pas cependant à faire
prévaloir les candidatures de MM. Louis
Quesnel et Louis Brindeau.
Si l’on considère que le Sénat est une
assemblée dont les membres doivent avoir
fait preuve de capacités sérieuses, on
avouera sans peine que MM. Bignon et
Génestal méritent tous les suffrages.
Mais que dire de M. Louis Quesnel ?
Sans doute M. Louis Quesnel est né à
Baons-le-Comte (Seine-Inférieure) le 23
mars 1868, et sans doute il est conseiller
d’arrondissement d’Yerville depuis 1899.
Mais la dernière fois que ses électeurs lui
manifestèrent leur confiance, ce ne fut
qu’à deux voix seulement de majorité.
Et sans doute aussi, envoyé en Allema
gne pour y étudier les questions indus
trielles et rurales, M. Louis Quesnel pré
senta un rapport à son retour et obtint la
médaille d’or d’Ollivier de Serres.
Mais comment se fait-il qu’avec des apti
tudes si remarquables au point de vue agri
cole, M. Louis Quesnel ait consenti à n’être
guère que le succédané de M. Louis Brin
deau ?
Car, de cette dépendance, nous avons le
propre aveu de M. Louis Quesnel. Et le
Journal de Rouen a pris soin de nous infor
mer que, dans la réunion électorale tenue à
Yvciot le 27 décembre dernier, M. Louis
Quesnel s’est dit « très heureux d’avoir
pour chef de file réminent député du
Havre ».
S’il n’est guère qu’un théoricien de l’agri
culture et s’il est conseiller d’arrondisse
ment à deux voix près, M. Louis Quesnel
ne peut prétendre se recommander de son
titre de député et des services qu’il aurait
du rendre au Parlement.
Il fut élu en 1910, nous dit-on, par
près de 11,000 voix sur 24,600 inscrits.
Oui, mais il y avait dans les urnes 6,000
bulletins blancs. Et jamais peut-être on
n’avait manifesté de façon plus significative
contre une candidature qui avait réuni,
quatre ans auparavant, plus de 13,000 suf-
trages.
Mais d’ailleurs, sil’on considère les tra—
vaux parlementaires de M. Louis Quesnel,
est-il possible de trouver à la Chambre per
sonnalité plus neutre et plus effacée ?
Et l’on comprend dès lors que, — si l’on
en croit du moins certains échos, — les
électeurs sénatoriaux « de droit », apparte
nant au parti réactionnaire, aient hésité
tout d’abord à se prononcer en faveur de la
candidature de M. Louis Quesnel.
On conçoit mieux l’empressement des
partis de droite à soutenir la candidature de
M. Louis Brindeau. Celui-ci en effet leur a
donné de sérieux et nombreux gages ; il a
signé avec la droite le pacte de Rouen. Et
comme il n’est point dépourvu de mérite,
on s’était dit que M. Louis Brindeau remor
querait la candidature de M. Louis Quesnel.
Seulement les électeurs républicains
trouveront, une fois de plus, que M. Louis
Brindeau mène un jeu bien singulier. Pla
çant au premier rang de leurs préoccupa
tions la défense des principes, ils refuse
ront par là même leur confiance à M. Brin
deau. Ils estimeront que les intérêts écono
miques de notre département si complexes,
si divers, mais malgré tout solidaires,
trouveront leurs défenseurs autorisés et
compétents en la personne des républicains
éprouvés et sages que sont MM. Paul Bi
gnon et Henri Genestal.
II. F.
Nouvelles Politiques
Le prochain Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
réuniront en conseil, à l’Eysee, samedi pro
chain, sous la présidence de M. Fallières.
A la présidence du Conseil
M. Caillaux, président du Conseil, a reçu
dans la matinée la visite de M. Paul Cambon,
ambassadeur de France à Londres, avec le
quel il s’est longuement entretenu.
Il a reçu également M. Laurent, secrétaire
général de la préfecture de police, avec qui
il s’est entretenu des incidents qui se sont
produits à la suite de l’intervention du syn
dicat des locataires dans le 15e arrondisse-
ment.
Les Députés candidats
aux Elections sénatoriales
On sait gu’il y a cent sénateurs à nommer
le 7 janvier prochain.
A l’heure présenté, 51 députés sont candi
dats à ces élections, soit au scrutin même
du 7 janvier, soit devant les Congrès qui,
dans certains départements, précéderont ce
scrutin.
En voici la liste :
Ain : M. Bollet ;
Aisne : MM. Magniaudé, Hauët ;
Alpes (Basses) : MM. Perchot, Joly, An-
drieux ;
Alpes (Hautes) : M. Blanc ;
Alpes-Maritimes ; M. Poullan ;
Ardennes : MM. Hubert, Poulain, Dunaime,
Doizy ;
Aube : M. Paul-Meunier ;
Aude : MM. Dujardin-Beaumetz, Sanzède;
Aveyron : MM. Balitrand, Monsservin ;
Bouches-du-Rhône : MM. Camille Pelletan,
Cadenat;
Charente-Inférieure : M. Réveillaud ;
Cher : MM. Debaune, Manger ;
Corrèze : MM. Delmas, Tavé ;
Côte-d’Or : MM. Camuzet, Muteau ;
Côtes du-Nord : MM. Armez, Mando, Baudet,
Le Troadec, de Kerguézec ;
Creuse : MM. Simonet, Gioux ;
Dordogne: MM. de La Batut, Saumande,
Sireyjol, Sarrazin ;
Eure : M. Modeste Leroy ;
Eure-et-Loir : MM. Lhopiteau, L. Baudet ;
Finistère : MM. Hémon, Dubuisson;
Gard : MM. Devèze, Fournier ;
Gironde : M. Chastenet ;
Loire : M. Morel ;
Seine-Inférieure : MM. Bignon, Brindeau,
Quesnel ; 1
Alger : M. Colin ;
La Guadeloupe : M. Légitimus.
LAGUERRETALO-TURQUE
Envoi de Troupes en Tripolitaine
Les régiments d’infanterie italienne 20, 30,
et 60 ont reçu l’ordre de mobilisation. On
parle également de mobiliser deux bataillons
de chasseurs alpins.
Ces troupes s’embarqueront à Naples et.
formeront les corps d’occupation des ports
de Misrata et Zuara, ces deux points assez
importants de la côte Tripolitaine n’étant pas
encore occupés.
Un Général italien frappé
Le général Pecori-Giraldi qui commandait
la division concentrée à Aïn-Zara vient d’être
blâmé et relevé de son commandement
pour avoir envoyé une colonne trop faible
et avec trop peu de vivres et de munitions à
Bir-Tobras.
Les troupes, après avoir résisté avec achar
nement aux attaques d’un ennemi supé
rieur en nombre, avaient dû rétrograder
n’ayant plus de munitions.
La Turquie et la Paix
Constantinople, 2 janvier.
Saïd pacha a presque complètement for
mé le nouveau cabinet. .
A peine la Constitution sera-t-elle officielle
qu’il présentera à la Chambre et donnera en
même temps lecture d’un décret de dissolu
tion qui a déjà reçu la signature du sultan.
Ce n’est qu’alors que commenceront les né
gociations en vue d’une paix raisonnable et
honorable pour la Turquie, mais tout a fait
à l’avantage de l’Italie, à laquelle sera recon
nue en effet l’annexion de la Tripolitaine et
de la Cyrénaïque.
Le principe de cette annexion a été ac
cepté par les milieux dirigeants ottomans, et
l’opinion européenne ne pourra que se fé
liciter de cette décision qui met un terme à
une résistance fort respectable mais tout à
fait inutile. Les difficultés intérieures sont
certainement la cause principale de cette dé
cision, car on craint particulièrement à
Constantinople une agitation sérieuse en
Albanie, en Macédoine et en Bulgarie, agita
tion qui pourrait compromettre l’existonce
même du régime..
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