Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-12-25
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 décembre 1913 25 décembre 1913
Description : 1913/12/25 (A33,N11829). 1913/12/25 (A33,N11829).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52638675x
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
53“ Année
N 41,829
(6 Pages)
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Jeudi 25 Décembre 1913
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Le plus fort Tirage des. Journaux de la Région
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l’Oise et la Somme
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Paris, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
EXPLOSION D’UN GENÉRATEUR
D’ACÉTYLÈNE
CHARLEVILLE. — Hier après-midi, un géné
rateur d’acetylène a tait explosion dans une
tôlerie à Nouzon.
Le bâtiment s’est écroulé.
Un ouvrier a été projeté à une cinquan-
taine de mètres et relevé inanimé.
Trois autres ouvriers ont été gravement
blessés ; l’état de l’un d’eux est désespéré.
L'ITALIE NOUVELLE
METAUX
uNDRES, 24 Décembre, Dépêche de 4 h. 30
| TON
couns
HAUSSE
BAISSE
CUIV RE I
comptant. ( terme
£ 64 15/-
10/-
-/-
? mois
£ 65 5/-
10/-
-/-
ETAIN |
Comptant . )
£ 167 5/-
-/-
5/-
3 mois ferme
£ 169 5/-
-/-
-/-
FER |
Comptant . • terme
£ 50/3
i %d
-/-
? mois .... )
£ 51/-
1 d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 23 décembre U13.
LES VOLS DE L'AVIATEUR LEGAGNEUX
Saint-Raphaël. — L’aviateur Legagneux a
volé pendant 33 minutes pour battre le re-
cord de la hauteur, mais, arrivé à 3,500 mè
tres, il a été dans l’obligation de redescendre
et d’atterrir.
Legagneux recommencera son expérience
ce matin.
NEW-YORK, 24 DECEMBRE
Cotons s décembre, baisse 3 points ;
janvier, baisse 3 points : mars, baisse
T point; mai, baisses points.—- Soutenu.
Talés s hausse 4 à 6 points.
L’ESCROQUERIE AU MARIAGE
Un individu, se faisant appeler Desprez et
se disant commandant en retraite et cheva
lier de la Légion-d’Honneur, vient d’êire
arrêté ainsi que sa maîtresse, nommée Eu
génie Degigot, veuve Moreau, née au Creu-
sot
Cet individu pratiquait l’escroquerie dite
« au mariage ».
Il a été démontré qu’à plusieurs reprises,
il avait pris ses dispositions pour supprimer
ses victimes.
NEW-YORK, 24 DÉCEMBRE
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Duivre Standard disp.
— janvier
Amalgasat. Cop...
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14
44
73
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37
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7/8
G.PEZCZDIAT
14 30
14 37
72 1/2
15 —
CHICAGO, 24 DÉCEMBRE
Blé sur
Maïs sur
Saindoux sur.
Décembre.
Mai
Décembre.
Mai
Janvier.
Mai
C. ou JOUR
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90 5 8
C.PRECEO
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3 4
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ARRESTATION D’UN
DOMESTIQUE INDÉLICAT
La police vient d’arrêter un valet de
chambre, nommé Georgerat, vingt-neuf ans,
qui avait volé une somme de 649 francs à
son patron.
On a trouvé sur cet individu une carte
ainsi libellée :
« Marins Georgerat de Fergeras, camérier
d’honneur de cape et d’épée de Sa Sainteté
Pie X, commandeur de Saint-Gregoire-le-
Grand,commandeur d’IsabeHc-la-Catholique,
chevalier de Saint-Jean-de-Latran. »
On a trouvé en outre dans sa poche une
rosette rouge.
NOTA. — Demain
Fête
A LA PRÉSIDENCE DU CONSEIL
Le président du Conseil avait réuni hier
matin dans son cabinet avec le minisire de
la marine. Ml. de Lanes:an, Reveilland, Mil-
levoye et l'amiral Bienaimé.
Les ministres ont promis d’examiner avec
attention une note que leur a remise M. de
Lanessan au sujet du Port de Roche fort.
Le ministre de la marine a donné aux par
lementaires présents l'assurance de tonte sa
bienveillance pour l’arsenal de Rochefort.
VOL DE TABLEAUX A MUNICH
MUNICH. — Trois tableaux d’une valeur de
3,000 marcks ont été voles, au cours de la
dernière nuit, dans la nouvelle Pinacothè-
que.
Le voleur est sorti sans avoir été vu,
LES TROUBLES AU MEXIQUE
JUAREZ. — Après on violent combat.
au-
que: ont pris part 12,090 hommes, les rebel
les se sont de nouveau emparés de Tor-
reon.
LA COMMISSION DES
AFFAIRES EXTÉRIEURES
H. Lebrun a, après M. Doumergue, fourni
à la Commission des explications sur l’em
prunt de 175 millions de l’Afrique équato-
mie française.
Vendredi, la Commission entendra M.
Long, rapporteur de l’emprunt marocain, et
procédera à la nomination d’un vice-prési
dent en remplacement de M. Métin, devenu
ministre.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Match, de Boxe
La rencontre entre les boxeurs Marcel
Moreau et l’américain Willie Lewis s’est
terminée sans résultat, le match ayant été
déclaré nul»
ETRANGER
DANS L’ARMÉE
30 Corps
M. Saulon, lieutenant de réserve du 4e
d’artillerie à pied, passe au 2e d’artillerie à
pied au Havre.
M. Le Mou nier, sergent de réserve à Sols-
sons, est nommé sous-lieutenant de réserve
et affecté au régiment d’infanterie du Havre.
M. de Schuttelaere, médecin-major de Are
classe à l’hôpital militaire de Toul, passe
aux salles militaires de l’hospics mixte du
Havre.
M. Sorne, chef d’escadron commandant la
fraction du 2e régiment d’artillerie au Havre,
est promu lieutenant-colonel.
M. Bailly-Maitre, capitaine du Génie au
Havre, est promu chef de bataillon.
M. Tisseron, capitaine au 129- d’infanterie
est promu chef de bataillon au 104».
Sont promus capitaines : M. le lieutenant
Auberge, du 41», affecté au 129e.
M. Lemesle, du 129e, au 2e tirailleurs.
M. Dehaumont, capitaine au 129e, passe
au 167e.
M. Foessel, capitaine au 129e, passe au
4608,
============
CONCOURS D’ADMISSION
A L'ÉCOLE DE GUERRE
Sont admis à subir les épreuves écrites
(2s degré) : MM. Mercier, capitaine au 129°
d'infanterie, et Chandelier et Demetmay,
lieutenants au 1299.
LES INDEMNITÉS DES CONSEILLERS
GENERAUX DE LA StINE
Sur la proposition de M. Marcel Habert, le
Conseil général de la Seine a décidé d’ang-
menter l’indemnité de ses membres de 1,800
francs par an et par conseiller général.
ALSACE-LORRAINE
Le Procès du «Journal d’Alsace Lorraines
Hier matin, à neuf heures, ont été repris
devant le tribunal correctionnel les débats
du procès intenté au Journal d’Alsace-Lor-
raine.
Il s’agit, on le sait, d’on article paru le 25
juillet dernier dans les colonnes de ce jour
nal, article dans lequel il était question des
mesures d’exception prises contre les sol
dats alsaciens-torrains par le commandant
général du corps d’armés de Metz.
L’article se terminait par la phrase sui
vante : « Eu cas de guerre, on mettra les
Alsaciens-Lorrains au premier rang, comme
on fit jadis pour les Polonais. Ce sera le
meilleur moyen de les faire marcher et, à
défaut de mieux, de se débarrasser d’eux. »
M. Minck, en qui l’accusation veut voir
Fauteur de l’articie en question, repousse
énergiquement cette inculpation. Il se re
tranche d’ailleurs derrière le secret profes
sionnel et refuse de citer l’auteur véritable.
M. Jung, lui aussi, se retranche derrière le
secret professionnel et déclare assumer toute
la responsabilité de l’article incriminé.
Le procureur, dans son réquisitoire, ré
clame pour les inculpés respectivement un
mois et six semaines de prison.
Le défenseur, Me Jaegle, affirme qu’il s’agit
d’un nouveau procès politique. Il s’attache
à démontrer combien les poursuites sont peu
justifiées.
Le tribunal a rapporté le verdict suivant :
M. Jung est condamné à trois semaines de
réclusion et aux frais du procès. Quant à M.
Minck, le tribunal se réserve de taire établir
par des témoins qu’il est, en fait, l’auteur de
l’article incrimine.
Une nouvelle action est donc engagée con
tre ce journal.
L'AGITATION VITICOLE
Troyes. — A la soi e d’un meeting viticole
tenu dimanche à Bar-sur-Seine, des gendar-
mes ont été envoyés dans les communes du
vignoble pour renforcer les postes existants.
LA GRÈVE DES BOUCHERS PARISIENS
Dans la réunion qui a eu lieu hier soir à
l'Tlôtel de Ville, les ouvriers ayant obtenu
satisfaction, le secrétaire des abattoirs a dé
claré qu’il pensait que le travail serait re
pris vendredi matin.
ÉCHOUEMENT D’UN CHALUTIER
' Lorient. — Au cours de la nuit dernière,
le chalutier à vapeur Frégate, du porc de Lo
rient, s’est jeté sur les rochers de Penmen,
près de l’ile de Croix.
Le bâtiment est considéré comme perdu.
Son équipage, composé de treize hommes a
été sauvé.
ETATS-UNIS
^Exposition. de San Francisco
et les Puissances
M. Jusserand, ambassadeur de France,
ayant déclaré à M. John Moore, secrétaire
par intérim ou département d’Etat, que tout
amendement apporté au règlement qui pro
tège les exposants étrangers de l’exposition
de San-Francisco contre la contrefaçon qui
pourrait amener le gouvernement français à
changer de manière de voir en ce qui con
cerne la représentation de la France, MJ.
Moore a donné à M. Jusserand l’assurance
que le département d’Etat était opposé à tout
amendement et a rappelé que M. Bryan
avait formulé une protestation à ce sujet
devant la Commission parlementaire des
brevets.
On sait que l’Angleterre et l’Allemagne
ont décidé de s’abstenir de toute participa
tion officielle à cette exposition, qui a pour
objet de célébrer l’ouverture du canal de
Panama.
Les journaux américains jugent sévère
ment cette abstention.
« Il faut que tout le monde sache, aussi
bien au dedans qu’au delà de nos frontiè
res, que les jours sont passés pour l'Italie
d’une politique de renoncement et que ces
jours ne reviendront plus. » Telles sont les
fortes et graves paroles prononcées par le
ministre des Affaires étrangères d'Italie de
vant la nouvelle Chambre. Et cette décla
ration qui traduit les aspirations d’une na
tion Hère de ses récentes victoires tripoli-
tainés et des résultats de son intervention
dans les conflits orientaux, a reçu un ac
cueil enthousiaste dans toute la péninsule.
C'est qu’aujourd’hui les ambitions de
l’Italie s’amplifient. Elle a cessé d’être la
vassale silencieuse et résignée de l’Autri
che et de l’Allemagne. Elle joue désormais,
à cause de l’importance du problème médi
terranéen, un rôle prépondérant dans la
Triplice, dont elle est même devenue la
base essentielle.
Méthodiquement elle s’est préparée à
cette rénovation. Son unité nationale a été
réalisée peu à peu plus profondément par
Faction démocratique et apaisante du gou
vernement. Les questions irritantes ont été
délibérément écartées, les réformes sociales
votées ou à l’étude ont mis un terme à cer
taines agitations intérieures et, pour don
ner un regain de vie au Parlement troublé
par des coteries sans autorité, le suffrage a
été élargi. On en connaît les conséquences :
les partis se sont fortifiés et leurs pro
grammes ont été précisés et étendus. D’où
plus de clarté dans les discussions. Et les
groupes, maintenant moins suspects les
uns aux autres peuvent collaborer plus
étroitement à l’œuvre commune. Il subsiste
évidemment de légères divergences. Mais,
comme le constatait le président du Conseil
lui-même, c’est un mal nécessaire.
Dès la reprise des travaux parlementai
res, le gouvernement a montré à tous
quelle conduite il convenait d’adopter pour
consolider l’œuvre de concorde nationale et
pour imprimer une nouvelle et vigoureuse
impulsion à la politique d’expansion pour
suivie avec tant d’esprit de continuité de
puis quelques années.
Sans conserver une attitude agressive
contre le Vatican, il a déclaré qu’il ne
tolérerait aucune ingérence de l’Eglise dans
l’État.
Il a laissé volontairement dans l’ombre
les autres questions trop brûlantes, et au
cune voix ne s’est élevée pour tenter de les
porter quand même à l’ordre du jour et se
mer la discorde entre les partis. Il a affirmé
sa confiance dans le suffrage universel, mê
me si le premier geste de celui-ci avait été
de le renverser.
Mais le gouvernement avait bien placé sa
confiance, et le corps électoral, à une grosse
majorité, a ratifié sa politique.
Lorsque le ministre de affaires étran
gères s’est expliqué, il a donc pu le faire
avec l’autorité d’un homme d’Elat sûr d’être
l’interprète du pays tout entier. Ses paroles
ont de ce fait une plus haute signification
et, par leur netteté, elles ne nous laissent
plus rien ignorer des dispositions de la
nation italienne.
Celle-ci reste fidèle à ses alliances. Et
M. di San Giuliano, pour dissiper tout
doute à ce sujet, a affirmé que l’Italie a
toujours agi dans une parfaite union d’idées
avec l’Autriche et l’Allemagne et que leurs
rapports n’ont jamais cessé d’être étroits et
cordiaux.
A la lueur de cet éclaircissement, l’atti
tude prise par la Triple-Alliance dans la
question albanaise ne permet plus aucune
supposition erronée. Le ministre prend
d’ailleurs soin de préciser que l’indépen
dance de l’Albanie a été réclamée, non pour
affranchir un peuple du joug ottoman,, mais
parce que cette solution « présentait de
solides garanties pour le maintien et le dé
veloppement croissant de relations intimes
entre l’Italie et l’Autriche, relations jugées
nécessaires aux intérêts suprêmes des deux
puissances alliées. » -
De l’intérêt de la Turquie et de l’égard
dû aux puissances européennes il n’en est
nullement question, alors qu’il importerait
tant de savoir si l’équilibre européen dans
la Méditerranée orientale sera maintenu.
Aussi le ministre des affaires étrangères
d’Italie s’est-il efforcé d’atténuer ces symp
tômes inquiétants, « Si quelques orateurs,
a-t-il dit, ont fait allusion à des méfiances
qui existeraient à l’étranger envers nous
relativement à cette question, qui est sans
doute d’un grand intérêt pour l Italie. Ces
méfiances, si elles existent, sont complète
ment dénuées de fondement. Quant aux
îles égéennes que nous occupons actuelle
ment, nous nous maintenons fermes sur le
terrain du traité de Lausanne. Le gouver
nement maintient à ce sujet les déclarations
faites à la Chambre le 4 décembre 1912 par
M. Giolitti et le 22 janvier 1913 par moi-
même.
» L’Italie persiste, a continué le ministre,
à affirmer et à maintenir le principe qu’au
cune grande puissance ne doit retirer d‘a-
vantages territoriaux de la crise orientale
actuelle. Le maintien du statu quo territo
rial et de l’équilibre actuel continue donc
à être le but inébranlable de sa politique.»
Pour tenter de dissiper les inquiétudes
qui pourraient subsister malgré tout, le mi
nistre a démenti les assertions d’après les
quelles les rapports de l’Italie avec les puis
sances non adhérentes à la Triple-Alliance
et particulièrement avec les pays balkani
ques seraient plus tendus. En ce qui con
cerne la France, il a tenu à déclarer que
« les deux gouvernements sont également
décidés à maintenir intacte leur amitié
dans l’avenir et à faire tout leur possible
pour concilier les intérêts respectifs des
deux peuples, et répandre toujours davan
tage parmi eux des sentiments répondant
à leurs affinités intellectuelles, qui s'affir-
ment avec tant d’éclat. »
Ce sont évidemment des paroles rassu
rantes. Il faudrait être extrêmement mé
fiant pour n’en pas tenir compte. Mais tant
de malentendus se sont produits récem
ment qu’on voudrait voir nos voisins trans
alpins mettre enfin d’accord leurs actes et
leurs déclarations.
M. Doumergue à la Commission
des Affaires Extérieures
M. Doumergue, ministre des affaires étran
gères, a été entendu hier après midi, à deux
heures et demie, par la Commission des af
fairas extérieures de la chambre des dé
putés.
Dans ses déclarations, M. Doumergue a dit
tout d’abord :
La continuité dans l’action, la persévérance dans
les desseins sontl-s co dînons primord «les de
la politique extérieure d’un grand E ai. C'est en
m’inspirant de ces principes que /entends persis
ter dans la ligne politique suivie par mes p édé-
cesseurs. et que. notamment, en ce qui concerne
les questi ns posées par les événements bilkani-
ques, le gouvernement entend diriger l’action de
la Répubique à l’extérieur.
Au cours de cette grave crise, qui a profondé-
ment modifié les aspects du problème oriental, et
dont les éclats étaient tels qu’ils pouvaient trou
bler les relations des grandes puissances, le gou
vernement de la République a tendu tous ses ef-
furts a sauvegarder les intérêts proprement fran
çais engagés dans tout 1 Orient et à coopérer, en
P rfaite entente avec la Russie etavec l Angleterre,
à la solution des questions qu’une double guerre
a laissées en suspens.
Je m’efforcerai, comme mes prédécesseurs, de
maintenir et de développer les intérêts moraux et
matériels de la France dans les pays d’Orient et,
par une confiante collaboration avec nos amis et
nos alliés, de faire aboutir, conjointement avec
les autres grandes puissances, les solutions les
plus favorables a L’.ffermissement de la paix.
Sans entrer dans le détail de toutes les né
gociations qui ont occupé, dorant la crise,
notre diplomatie, M. Doumergue a indiqué
les principales questions actuellement po-
sées.Il a tout d’abord parlé de :
L’accord franco-turc sur les œuvres
scol-iros et de bienfaisanco
Afin, a-t-il dit, de garantir le développement de
ces œuvres frangises, qu’elles soient laïques ou
non, des négociations ont été engagées avec le
gouvernement ottoman, et viennent d’aboutir à
un accord entre ‘ambassadeur de la République
et le grand-vizir.
Par cet accord, qui recevra ultérieurement la
sanction impériale, le statut de nos œuvres sco
laires et de bienfaisance est fixé de telle sorte
que nos écoles, nos hôpitaux, les communautés
religieuses qui sont sous noire protectorat, ne
seront plus livrés a l’arbitraire de l’administration
locale, tout en se pliant dans une juste mesure
aux besoins nouveaux de la Turquie.
Statut des Marocains et de Tunisiens
Par le même accord, nous avons obtenu pour
les Marocains et pour les Tunisiens sujets de nos
pays de protecieret, l’assimilation en Turquie avec
nos sujets algériens ; au
Sur les Choses du Temps Présent
IL HOLLAÉNDER
Photo Petit Havre
Le Rayon des Jouets
Cliché Petit Havre
3.co
point de vue si impor-
Les Tunisiens en parti-
tant de la juridiction, pour
culier. Cet accord constitue un appréciable bleu ¬
fait, car jusqu’ici la Porte n'ayant pas reconnu
notre protectorat, les considérait comme ses pro-
pies sujets et déniait à nos consuls le droit de les
protéger et de l ‘8 juger.
Un autre intérêt moral français a enfin reçu sa-
tisfaction dans cet accord. Des règles précisés
sont fixées pour les cas eù se produiraient l'as-
restation et lincarcération de Français dans l'em
pire olloman. En presence de l'imprécision des
iextes anciens en ces matières des coutumes ina-
labiés étaient suivies, variant même suivant les
localités et donnant lieu à d'issolu'bes conflits
entre les autorités consulaires et ‘administration
ottomane. L'accord assure désormais aux Fren-
çais dans l'empire oltoman des garanties pré
cieuses en cas d’arrestation et da détention pré
ventives.
En ce qui concerne la sauvegarde des institu-
lions charitables et scolaires françaises dans les
États balkaniques, le ministre a déclaré que : « des
ouvertures faites a ce propos à Athènes, à Sofa
et a Belgrade ont trouvé un accueil amical, et il
est à présumer que, s’inspirant des principes de
large tolérance, inaugurées en Europe par la Ré
volution française, les gouvernements grec, bul
gare et serbe tiendront à honneur de faciliter le
fonctionnement d’institutions qui, sans leur por
ter ombrage, travaillent au développement de la
civilisation. »
Influence morale de la France en Syrie
Pour assurer, pour uit M. Doumergue, le déve-
loppement de la culture française et de noire in-
fluence, plusieurs fois séculaire en Syrie, diverses
mesures ont été prises, auxquelles mon concours
est acquis.
Une Ecole de droit et une École d’arts et m6-
tiers ont été créées à Beyrouth, sous les auspices
de ‘Université de Lyon. Ces institutions, large
ment ouvertes à tous, s’adressent aussi bien à
l’élément musulman qu’aux diverses communau-
tés chretiennes de Syrie.
De même, j’envisage, autant qze le permettront
les crédits dont je dispose, la création d’une école
professionnelle a Damas, école dans laquelle les
musulmans entreront plus volontiers que dans
les écoles primaires, mêmes laïques, où certains
redoutent un enseignement qui ne répond force-
ment pis a toutes les exigences de leur religion.
Grâce au nouvel eccord, signe par M. Bompard,
je ne doute pas que ne puisse s’ouvrir bientôt
a Mossoul une école professionnelle demandée
depuis longtemps par tous les éléments ethniques
de cette ville
Préoccupé des attaques dirigées trop souvent
contre la France dans la presse arabe, mon pré-
décesseur avait envisagé la création d'un service
spécial de presse pour la Syrie. Je m’efforcerai do
donner à nos consuls en pays arabes, les moyens
de combattre sur ce terrain les menées de nos
adversaires. En outre, j’envisage la créât os à
lloms, centre important de la riche vallée de
l'Oronte, d’un vice-consulat de carrière.
A l’occasion de la nomination du nouveau gou
verneur du Liban, la diplomatie françusea oble-
nu en faveur de h population libanaise, notre
pins ancienne cliente en Orient, quelques utiles
réformes administratives, la mise a l’étude d'une
sérieuse réforme financière, enfin l’ouverture du
port de Djouni, au Nord de Beyrouth.
Je ne manquerai pas, me conformant aux tradi
tions séculaires de la France, de rechercher et de
faciliter les mesures qui, sans porter atteinte a
lindependance ni a l’intégrité de l’Empire otto
man. seront de nature a favoriser le bien-Cire
des populations syriennes, sans acception de re-
un service
ligions.
M. Doumergue a ensuite exposé la question
de nos intérêts en Turquie, l'accord franco-
turc et la situation albanaise.
Comme je flânais à travers le magasin, en
quête d emplettes, ballotté par les remous
de l'indecision entre le « passe-boule baka-
nique » et « l’ours en pelucha à voix auto
matique», le vieux Monsieur me happa au
passage. Sa bonhomie était souriante et pa-
terneile, son œil indulgent et fin II me
dit :
— Je n’y manque point. Chaque année, à
pareille époque, je viens inerroger les éta-
ages. Je ne sais point de consultation plus
édifiante ni pls précise.
« Le jouet, mon ami, c’est l'esprit d’un
temps, iâme d’une époque, le goût du mo-
ment, la mentalité d’une génération. C’est
la couleur de l’aube qui se lève. »
Il parut assez coûtent de ces images ; leur
symbolisme un peu nuageux appelait cepen
dant quelques clartés. Le vieux Monsieur n'y
manqua point :
— Et n’allez pas croire, je vous prie, que
ces jouets soient imaginés à la legère. Paris
qui les enfante connait à merveille sa clien
tèle. Il ne se met pas à inventer des choses
pour les proposer aux enfants sans avoir
mûrement observé les tendances de leur es
prit... Caprice ? N'en croyez rien.
» Il y a dans une âme d'enfant, en germes,
tous les éléments d’une personnalité morale
que le temps se chargera de faire fleurir. Ne
supposez point que ce petit garçon choisit
au hasard. Il discerne, s’étudie, se question
ne, s’analyse. Il se découvre un cœur de sol
dat, un esprit d’artiste ou une têie de méca-
ncien. Et c’est spontanément, suivant un
goût bien précisé, qu’il désire très ferme-
ment la pinoplie, la boie de cou leurs ou la
limousine à monvement mécanique... Vou
lez-vous que je vous dise ce que sera U jeu
nesse qui monte ? »
Il m’entraîna le long des comptoirs. Tout
un monde de boîtes multicolores s’alignait
sous les lampes, avec la belle harmonie et la
symétrie parfaite qu’ont les étalages de la
première quinzaine de décembre. Les choses
déployaient l’amusant imprévu de leur
fantaisie. J’eus un regard pour les casques
de fer-blanc, les épaulettes d’or, le? fusils et
les sabres qui se balançaient au dessus de
nos têtes, dans un air tiède où traînaient des
lambeaux de musique. Le vieux Monsieur
avait surpris le coup d’œil.
— Eh ! oui, je sais, il en faut, il en faut
encore, il en faudra toujours, hélas !
il exhala « hélas » avec un gros soupir.
a L ame humaine, vous ne l’ignorez pas,
conserve toujours des ferments belliqueux
et des visions de panache. Le pacifisme n’a
pas fait disp raltre la boîte de soldats pas
plus qu’il n’a coud imné le tambour. La pa
noplie est article courant. Et j’ai cru devi
ner cette année une recrudescence de vogue,
d’origine diplomatique sans aucun doute. Le
fort en carton-pâte n’est pas encore vieux
jeu.
» Mais oubliez un instant ces ardeurs guer
rières et voyez plutôt la jeunesse de demain.
Venez par ici. »
L’aimable homme m’avait amené devant
d’autres rayons. Nous étions devant un
s comptoir » un peu bizarre où la fantaisie
des étrennes se tempérait de gravité scienti
fique.
Des .petites machines dormaient en de
grandes boites, des machines diverses qui
s’habillaient du ruissellement des cuivres
polis. Das bobines électriques voisinaient
avec des assemblages compliqués de pièces
métalliques. Il y avait là des pièces
de toutes soi tes avec lesquelles on pou
vait construire d’autres machines, des
p nts, des groes, des bateaux des moulins,
ses éléments constitutifs d’une horloge, d’un
aéroplane, d’un dirigeable, d’un chemin de
fer électrique, d’autres choses encore que je
n’eus point l’heur d’observer en détail, car le
vieux Monsieur m’avait déjà tiré par la man
che- .
— La jeunesse de demain sera foncière
ment industrieuse et scientifique. Elle aura
l’esprit de la construction, l’idée de l’en-
treprise, le sens de Futilité pratique. Elle
sera studieuse et sage, éprise de nouveau,
d’initiative, inquiète de connaître, impatian-
te de poursuivre l’œuvre de ses aînées, d‘é-
tendre plus encore les limites du champ im-
mense où s’exercent déjà avec tant de mai-
irise, l’ingéniosité Creative et F’audacieus
courage de la génération d’hier...»
Il me dit encore bien des paroles, le vieux
Monsieur, tout en flânant dans le grand ma
gasin ; mais il me faut bien avouer que je
fus parfois distrait par le spectacle et dus
souvent me contenter de deviner vaguement
par la mimique la haute portée de ses re-
Jexionssocialo-philosephiques. . ,
Cependant, comme nous traversions le
royaume des poupées, ileut un mot délicieux
et charmant: x . —
— Eternelles !... Elles sont éternelles,
vous dis je. Eu bois, en carton, en biscuit,
à 2.45 comme à des prix fous, habillées a.
fines-satinettes ou vêtue? d’une simple cha-
mise de coton, elles sont éternelles ! Et
c’est la joie de nos vieux jours et c’est l’es
poir des lendemains ! L’amour pour la pou
pée est à l’origine du monde. C’en est t’hon-
neur. C’en est le salut. Depuis des siècles et
des siècles, dans le cœur ingénu de l’enfant
la poupée dépose le précieux, l’admirable
germe du grand amour de la future ma-
man... »
Le vieux Monsieur m’avait quitté d’un pas
alerte et guilleret. On eut dit que les figu
rines dressées sur les étagères lui déco
chaient au passage toutes les félicités u un
sourire de Jouvence.
Marrons glacés
, Bonne ou mauvaise, riante on maussade,
l’année finit toujours sur un sac de marrons
giacés. Ainsi le veut la tradition. Le marron
glace est chronique et obligatoire. Il fait par
tie des accessoires indispensables avec les-
quels en enterre décembre et souhaite la
bienvenue à janvier. Le marron glacé a des
façons de symbole.
En ces Heures rapides qui constituent co
qu’on appelle si heureusement la trêve des
confiseurs, parce que sont celles où les
confiseurs travaillent le plus, le marron
glace se prépare à jouer un rôle. Il escorte
les bons vœux d’usage et leur donne une
forme alléchant© et palpable. Il sert d’inter-
prête éloquent aux sentiments sympa hiques
éclos dans les parages de la Saint-Sylvestre.
Il ravive des souvenirs, cimente des relations,
réchauffe, bien que glacé, des amit és attié-
dies dans les courants d’air de la vie.
Il remplit une mission aimable et cour-
toise. Dussent les physiologistes protester
avec véhem ence contre une assertion que
l’anatomie condamne, javouerai qu'il établit
une communication directe et réconfortante
entre le palais et le cœur. Le plaisir que
sa pulpe savoureuse cause au premier se
propage naturellement au second par des
voies mystérieuses. Le marron glacé a droit
à toute notre reconnaissance.
Certes, il n’a pas les élégances de ses voi
sins de vitrines, les fondants. Il paraît som
bre et mélancolique à cô é des couleurs
claires de ces pâtes savantes et moulees qui
arborent dans leurs vases de fin cristal la
g mme des roses tendres et des beaux verts
cœar-de- salade.
Il n’a pas non plus la distinction ni k
maintien du crémé ou du praline, ni l'origi-
nalité du bonbon de chocolat rehaussé de
guillochures et doté de faces luisantes, pas
même la gravité binale de la dragée.
Le marron glacé, entre nous, se tient
parfois assez mal. Un peu de chaleur ou
d humidité et, crac ! il rompt son petit par-
dessus en sucre, se délite et s’émiette, s‘6-
parpille lamentablement et s’en va en pouse
sière, tout comme un simple mortel.
Mais malgré ces petits écarts, il détient sur
ses frères en friandises des avantages
précieux et reconnus. Il a bonne et brave
mine, un air cossu, épanoui et familial, qui
lui assurent l'estime générale. Ses rides im
posent le respect. Oa le reçoit chaque année
avec une joie toujours égalé, comme un
fidèle serviteur vieilli sous le même toit. Et
le contenant a beau étaler le luxe d’un®
fantaisie empruntée aux corbeilles légères
parees de rubans, aux boites fleuries et pim-
pantes, aux sacs de satin avec ou sans
griffe, c’est toujours le marron glacé qui
parle : « On vous la souhaite bonne et heu
reuse î »
Rô i, il est manié par les grosses mains
calleuses de l’Auvergnat barbu et rubicond
qui, aux soirs d'hiver, dresse son fourneau
au coin des rues, sur le seuil du « chand da
vins traiteur ». — Chauds, chauds, les mar
rons de Lyon !
Cuit à l’eau, il est mêlé aux vulgarités
de la cuisine et tient lieu d'entrailles au
dindes de Noël. .
Glacé, il est du coup aristocratisé.
Des doigts féminins l’entourent de préve-
nances et de soins attentifs. La demoiselle
de magasin le dépose avec des précautions
infinies parmi les fines dentelles de sa cou
che en papier. Elle ‘installe au fond de sa
boîte suivant les règles d’une harmonieuse
symétrie. Parfois même elle l’habille et la
pare, le dote d’une minuscule collerette de
carton gaufré. Il trône alors confortabie
ment assis sur une de ces délicieuses et po^
tiques devises qui font la joie sentimenal
de nos desserts :
Aux feux de la guerre, au tambour.
Préférons les feux de l’amour •
Notez en outre qu’il lui suffit de paraïtr
sans même être grignotté pour tenir digne
ment l’emploi de messager do souhaits COr-
diaux. .
Vous n’avez pas oublié l aventure de es
sa0de marrons ambulant qui, reçu avec un
N 41,829
(6 Pages)
5 Centimes
EDNTION hü WATIN
5 Centimes
Jeudi 25 Décembre 1913
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Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
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F
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seule chargée de recevoir les Annonces pour
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ABONNEMENTS
TROIS Mois
Six Mois
UN An
Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces judiciaires et (égaies
Le plus fort Tirage des. Journaux de la Région
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,
l’Oise et la Somme
Autres Départements
Union Postale
O
10
90
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9
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2 »
A0 »
On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France
Paris, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
EXPLOSION D’UN GENÉRATEUR
D’ACÉTYLÈNE
CHARLEVILLE. — Hier après-midi, un géné
rateur d’acetylène a tait explosion dans une
tôlerie à Nouzon.
Le bâtiment s’est écroulé.
Un ouvrier a été projeté à une cinquan-
taine de mètres et relevé inanimé.
Trois autres ouvriers ont été gravement
blessés ; l’état de l’un d’eux est désespéré.
L'ITALIE NOUVELLE
METAUX
uNDRES, 24 Décembre, Dépêche de 4 h. 30
| TON
couns
HAUSSE
BAISSE
CUIV RE I
comptant. ( terme
£ 64 15/-
10/-
-/-
? mois
£ 65 5/-
10/-
-/-
ETAIN |
Comptant . )
£ 167 5/-
-/-
5/-
3 mois ferme
£ 169 5/-
-/-
-/-
FER |
Comptant . • terme
£ 50/3
i %d
-/-
? mois .... )
£ 51/-
1 d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 23 décembre U13.
LES VOLS DE L'AVIATEUR LEGAGNEUX
Saint-Raphaël. — L’aviateur Legagneux a
volé pendant 33 minutes pour battre le re-
cord de la hauteur, mais, arrivé à 3,500 mè
tres, il a été dans l’obligation de redescendre
et d’atterrir.
Legagneux recommencera son expérience
ce matin.
NEW-YORK, 24 DECEMBRE
Cotons s décembre, baisse 3 points ;
janvier, baisse 3 points : mars, baisse
T point; mai, baisses points.—- Soutenu.
Talés s hausse 4 à 6 points.
L’ESCROQUERIE AU MARIAGE
Un individu, se faisant appeler Desprez et
se disant commandant en retraite et cheva
lier de la Légion-d’Honneur, vient d’êire
arrêté ainsi que sa maîtresse, nommée Eu
génie Degigot, veuve Moreau, née au Creu-
sot
Cet individu pratiquait l’escroquerie dite
« au mariage ».
Il a été démontré qu’à plusieurs reprises,
il avait pris ses dispositions pour supprimer
ses victimes.
NEW-YORK, 24 DÉCEMBRE
<. H 105%
Duivre Standard disp.
— janvier
Amalgasat. Cop...
Fer
14
44
73
13
37
37
7/8
G.PEZCZDIAT
14 30
14 37
72 1/2
15 —
CHICAGO, 24 DÉCEMBRE
Blé sur
Maïs sur
Saindoux sur.
Décembre.
Mai
Décembre.
Mai
Janvier.
Mai
C. ou JOUR
87 8 8
90 5 8
C.PRECEO
69
69
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H
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11
5/8
3 4
5/8
4/2
65
ARRESTATION D’UN
DOMESTIQUE INDÉLICAT
La police vient d’arrêter un valet de
chambre, nommé Georgerat, vingt-neuf ans,
qui avait volé une somme de 649 francs à
son patron.
On a trouvé sur cet individu une carte
ainsi libellée :
« Marins Georgerat de Fergeras, camérier
d’honneur de cape et d’épée de Sa Sainteté
Pie X, commandeur de Saint-Gregoire-le-
Grand,commandeur d’IsabeHc-la-Catholique,
chevalier de Saint-Jean-de-Latran. »
On a trouvé en outre dans sa poche une
rosette rouge.
NOTA. — Demain
Fête
A LA PRÉSIDENCE DU CONSEIL
Le président du Conseil avait réuni hier
matin dans son cabinet avec le minisire de
la marine. Ml. de Lanes:an, Reveilland, Mil-
levoye et l'amiral Bienaimé.
Les ministres ont promis d’examiner avec
attention une note que leur a remise M. de
Lanessan au sujet du Port de Roche fort.
Le ministre de la marine a donné aux par
lementaires présents l'assurance de tonte sa
bienveillance pour l’arsenal de Rochefort.
VOL DE TABLEAUX A MUNICH
MUNICH. — Trois tableaux d’une valeur de
3,000 marcks ont été voles, au cours de la
dernière nuit, dans la nouvelle Pinacothè-
que.
Le voleur est sorti sans avoir été vu,
LES TROUBLES AU MEXIQUE
JUAREZ. — Après on violent combat.
au-
que: ont pris part 12,090 hommes, les rebel
les se sont de nouveau emparés de Tor-
reon.
LA COMMISSION DES
AFFAIRES EXTÉRIEURES
H. Lebrun a, après M. Doumergue, fourni
à la Commission des explications sur l’em
prunt de 175 millions de l’Afrique équato-
mie française.
Vendredi, la Commission entendra M.
Long, rapporteur de l’emprunt marocain, et
procédera à la nomination d’un vice-prési
dent en remplacement de M. Métin, devenu
ministre.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Match, de Boxe
La rencontre entre les boxeurs Marcel
Moreau et l’américain Willie Lewis s’est
terminée sans résultat, le match ayant été
déclaré nul»
ETRANGER
DANS L’ARMÉE
30 Corps
M. Saulon, lieutenant de réserve du 4e
d’artillerie à pied, passe au 2e d’artillerie à
pied au Havre.
M. Le Mou nier, sergent de réserve à Sols-
sons, est nommé sous-lieutenant de réserve
et affecté au régiment d’infanterie du Havre.
M. de Schuttelaere, médecin-major de Are
classe à l’hôpital militaire de Toul, passe
aux salles militaires de l’hospics mixte du
Havre.
M. Sorne, chef d’escadron commandant la
fraction du 2e régiment d’artillerie au Havre,
est promu lieutenant-colonel.
M. Bailly-Maitre, capitaine du Génie au
Havre, est promu chef de bataillon.
M. Tisseron, capitaine au 129- d’infanterie
est promu chef de bataillon au 104».
Sont promus capitaines : M. le lieutenant
Auberge, du 41», affecté au 129e.
M. Lemesle, du 129e, au 2e tirailleurs.
M. Dehaumont, capitaine au 129e, passe
au 167e.
M. Foessel, capitaine au 129e, passe au
4608,
============
CONCOURS D’ADMISSION
A L'ÉCOLE DE GUERRE
Sont admis à subir les épreuves écrites
(2s degré) : MM. Mercier, capitaine au 129°
d'infanterie, et Chandelier et Demetmay,
lieutenants au 1299.
LES INDEMNITÉS DES CONSEILLERS
GENERAUX DE LA StINE
Sur la proposition de M. Marcel Habert, le
Conseil général de la Seine a décidé d’ang-
menter l’indemnité de ses membres de 1,800
francs par an et par conseiller général.
ALSACE-LORRAINE
Le Procès du «Journal d’Alsace Lorraines
Hier matin, à neuf heures, ont été repris
devant le tribunal correctionnel les débats
du procès intenté au Journal d’Alsace-Lor-
raine.
Il s’agit, on le sait, d’on article paru le 25
juillet dernier dans les colonnes de ce jour
nal, article dans lequel il était question des
mesures d’exception prises contre les sol
dats alsaciens-torrains par le commandant
général du corps d’armés de Metz.
L’article se terminait par la phrase sui
vante : « Eu cas de guerre, on mettra les
Alsaciens-Lorrains au premier rang, comme
on fit jadis pour les Polonais. Ce sera le
meilleur moyen de les faire marcher et, à
défaut de mieux, de se débarrasser d’eux. »
M. Minck, en qui l’accusation veut voir
Fauteur de l’articie en question, repousse
énergiquement cette inculpation. Il se re
tranche d’ailleurs derrière le secret profes
sionnel et refuse de citer l’auteur véritable.
M. Jung, lui aussi, se retranche derrière le
secret professionnel et déclare assumer toute
la responsabilité de l’article incriminé.
Le procureur, dans son réquisitoire, ré
clame pour les inculpés respectivement un
mois et six semaines de prison.
Le défenseur, Me Jaegle, affirme qu’il s’agit
d’un nouveau procès politique. Il s’attache
à démontrer combien les poursuites sont peu
justifiées.
Le tribunal a rapporté le verdict suivant :
M. Jung est condamné à trois semaines de
réclusion et aux frais du procès. Quant à M.
Minck, le tribunal se réserve de taire établir
par des témoins qu’il est, en fait, l’auteur de
l’article incrimine.
Une nouvelle action est donc engagée con
tre ce journal.
L'AGITATION VITICOLE
Troyes. — A la soi e d’un meeting viticole
tenu dimanche à Bar-sur-Seine, des gendar-
mes ont été envoyés dans les communes du
vignoble pour renforcer les postes existants.
LA GRÈVE DES BOUCHERS PARISIENS
Dans la réunion qui a eu lieu hier soir à
l'Tlôtel de Ville, les ouvriers ayant obtenu
satisfaction, le secrétaire des abattoirs a dé
claré qu’il pensait que le travail serait re
pris vendredi matin.
ÉCHOUEMENT D’UN CHALUTIER
' Lorient. — Au cours de la nuit dernière,
le chalutier à vapeur Frégate, du porc de Lo
rient, s’est jeté sur les rochers de Penmen,
près de l’ile de Croix.
Le bâtiment est considéré comme perdu.
Son équipage, composé de treize hommes a
été sauvé.
ETATS-UNIS
^Exposition. de San Francisco
et les Puissances
M. Jusserand, ambassadeur de France,
ayant déclaré à M. John Moore, secrétaire
par intérim ou département d’Etat, que tout
amendement apporté au règlement qui pro
tège les exposants étrangers de l’exposition
de San-Francisco contre la contrefaçon qui
pourrait amener le gouvernement français à
changer de manière de voir en ce qui con
cerne la représentation de la France, MJ.
Moore a donné à M. Jusserand l’assurance
que le département d’Etat était opposé à tout
amendement et a rappelé que M. Bryan
avait formulé une protestation à ce sujet
devant la Commission parlementaire des
brevets.
On sait que l’Angleterre et l’Allemagne
ont décidé de s’abstenir de toute participa
tion officielle à cette exposition, qui a pour
objet de célébrer l’ouverture du canal de
Panama.
Les journaux américains jugent sévère
ment cette abstention.
« Il faut que tout le monde sache, aussi
bien au dedans qu’au delà de nos frontiè
res, que les jours sont passés pour l'Italie
d’une politique de renoncement et que ces
jours ne reviendront plus. » Telles sont les
fortes et graves paroles prononcées par le
ministre des Affaires étrangères d'Italie de
vant la nouvelle Chambre. Et cette décla
ration qui traduit les aspirations d’une na
tion Hère de ses récentes victoires tripoli-
tainés et des résultats de son intervention
dans les conflits orientaux, a reçu un ac
cueil enthousiaste dans toute la péninsule.
C'est qu’aujourd’hui les ambitions de
l’Italie s’amplifient. Elle a cessé d’être la
vassale silencieuse et résignée de l’Autri
che et de l’Allemagne. Elle joue désormais,
à cause de l’importance du problème médi
terranéen, un rôle prépondérant dans la
Triplice, dont elle est même devenue la
base essentielle.
Méthodiquement elle s’est préparée à
cette rénovation. Son unité nationale a été
réalisée peu à peu plus profondément par
Faction démocratique et apaisante du gou
vernement. Les questions irritantes ont été
délibérément écartées, les réformes sociales
votées ou à l’étude ont mis un terme à cer
taines agitations intérieures et, pour don
ner un regain de vie au Parlement troublé
par des coteries sans autorité, le suffrage a
été élargi. On en connaît les conséquences :
les partis se sont fortifiés et leurs pro
grammes ont été précisés et étendus. D’où
plus de clarté dans les discussions. Et les
groupes, maintenant moins suspects les
uns aux autres peuvent collaborer plus
étroitement à l’œuvre commune. Il subsiste
évidemment de légères divergences. Mais,
comme le constatait le président du Conseil
lui-même, c’est un mal nécessaire.
Dès la reprise des travaux parlementai
res, le gouvernement a montré à tous
quelle conduite il convenait d’adopter pour
consolider l’œuvre de concorde nationale et
pour imprimer une nouvelle et vigoureuse
impulsion à la politique d’expansion pour
suivie avec tant d’esprit de continuité de
puis quelques années.
Sans conserver une attitude agressive
contre le Vatican, il a déclaré qu’il ne
tolérerait aucune ingérence de l’Eglise dans
l’État.
Il a laissé volontairement dans l’ombre
les autres questions trop brûlantes, et au
cune voix ne s’est élevée pour tenter de les
porter quand même à l’ordre du jour et se
mer la discorde entre les partis. Il a affirmé
sa confiance dans le suffrage universel, mê
me si le premier geste de celui-ci avait été
de le renverser.
Mais le gouvernement avait bien placé sa
confiance, et le corps électoral, à une grosse
majorité, a ratifié sa politique.
Lorsque le ministre de affaires étran
gères s’est expliqué, il a donc pu le faire
avec l’autorité d’un homme d’Elat sûr d’être
l’interprète du pays tout entier. Ses paroles
ont de ce fait une plus haute signification
et, par leur netteté, elles ne nous laissent
plus rien ignorer des dispositions de la
nation italienne.
Celle-ci reste fidèle à ses alliances. Et
M. di San Giuliano, pour dissiper tout
doute à ce sujet, a affirmé que l’Italie a
toujours agi dans une parfaite union d’idées
avec l’Autriche et l’Allemagne et que leurs
rapports n’ont jamais cessé d’être étroits et
cordiaux.
A la lueur de cet éclaircissement, l’atti
tude prise par la Triple-Alliance dans la
question albanaise ne permet plus aucune
supposition erronée. Le ministre prend
d’ailleurs soin de préciser que l’indépen
dance de l’Albanie a été réclamée, non pour
affranchir un peuple du joug ottoman,, mais
parce que cette solution « présentait de
solides garanties pour le maintien et le dé
veloppement croissant de relations intimes
entre l’Italie et l’Autriche, relations jugées
nécessaires aux intérêts suprêmes des deux
puissances alliées. » -
De l’intérêt de la Turquie et de l’égard
dû aux puissances européennes il n’en est
nullement question, alors qu’il importerait
tant de savoir si l’équilibre européen dans
la Méditerranée orientale sera maintenu.
Aussi le ministre des affaires étrangères
d’Italie s’est-il efforcé d’atténuer ces symp
tômes inquiétants, « Si quelques orateurs,
a-t-il dit, ont fait allusion à des méfiances
qui existeraient à l’étranger envers nous
relativement à cette question, qui est sans
doute d’un grand intérêt pour l Italie. Ces
méfiances, si elles existent, sont complète
ment dénuées de fondement. Quant aux
îles égéennes que nous occupons actuelle
ment, nous nous maintenons fermes sur le
terrain du traité de Lausanne. Le gouver
nement maintient à ce sujet les déclarations
faites à la Chambre le 4 décembre 1912 par
M. Giolitti et le 22 janvier 1913 par moi-
même.
» L’Italie persiste, a continué le ministre,
à affirmer et à maintenir le principe qu’au
cune grande puissance ne doit retirer d‘a-
vantages territoriaux de la crise orientale
actuelle. Le maintien du statu quo territo
rial et de l’équilibre actuel continue donc
à être le but inébranlable de sa politique.»
Pour tenter de dissiper les inquiétudes
qui pourraient subsister malgré tout, le mi
nistre a démenti les assertions d’après les
quelles les rapports de l’Italie avec les puis
sances non adhérentes à la Triple-Alliance
et particulièrement avec les pays balkani
ques seraient plus tendus. En ce qui con
cerne la France, il a tenu à déclarer que
« les deux gouvernements sont également
décidés à maintenir intacte leur amitié
dans l’avenir et à faire tout leur possible
pour concilier les intérêts respectifs des
deux peuples, et répandre toujours davan
tage parmi eux des sentiments répondant
à leurs affinités intellectuelles, qui s'affir-
ment avec tant d’éclat. »
Ce sont évidemment des paroles rassu
rantes. Il faudrait être extrêmement mé
fiant pour n’en pas tenir compte. Mais tant
de malentendus se sont produits récem
ment qu’on voudrait voir nos voisins trans
alpins mettre enfin d’accord leurs actes et
leurs déclarations.
M. Doumergue à la Commission
des Affaires Extérieures
M. Doumergue, ministre des affaires étran
gères, a été entendu hier après midi, à deux
heures et demie, par la Commission des af
fairas extérieures de la chambre des dé
putés.
Dans ses déclarations, M. Doumergue a dit
tout d’abord :
La continuité dans l’action, la persévérance dans
les desseins sontl-s co dînons primord «les de
la politique extérieure d’un grand E ai. C'est en
m’inspirant de ces principes que /entends persis
ter dans la ligne politique suivie par mes p édé-
cesseurs. et que. notamment, en ce qui concerne
les questi ns posées par les événements bilkani-
ques, le gouvernement entend diriger l’action de
la Répubique à l’extérieur.
Au cours de cette grave crise, qui a profondé-
ment modifié les aspects du problème oriental, et
dont les éclats étaient tels qu’ils pouvaient trou
bler les relations des grandes puissances, le gou
vernement de la République a tendu tous ses ef-
furts a sauvegarder les intérêts proprement fran
çais engagés dans tout 1 Orient et à coopérer, en
P rfaite entente avec la Russie etavec l Angleterre,
à la solution des questions qu’une double guerre
a laissées en suspens.
Je m’efforcerai, comme mes prédécesseurs, de
maintenir et de développer les intérêts moraux et
matériels de la France dans les pays d’Orient et,
par une confiante collaboration avec nos amis et
nos alliés, de faire aboutir, conjointement avec
les autres grandes puissances, les solutions les
plus favorables a L’.ffermissement de la paix.
Sans entrer dans le détail de toutes les né
gociations qui ont occupé, dorant la crise,
notre diplomatie, M. Doumergue a indiqué
les principales questions actuellement po-
sées.Il a tout d’abord parlé de :
L’accord franco-turc sur les œuvres
scol-iros et de bienfaisanco
Afin, a-t-il dit, de garantir le développement de
ces œuvres frangises, qu’elles soient laïques ou
non, des négociations ont été engagées avec le
gouvernement ottoman, et viennent d’aboutir à
un accord entre ‘ambassadeur de la République
et le grand-vizir.
Par cet accord, qui recevra ultérieurement la
sanction impériale, le statut de nos œuvres sco
laires et de bienfaisance est fixé de telle sorte
que nos écoles, nos hôpitaux, les communautés
religieuses qui sont sous noire protectorat, ne
seront plus livrés a l’arbitraire de l’administration
locale, tout en se pliant dans une juste mesure
aux besoins nouveaux de la Turquie.
Statut des Marocains et de Tunisiens
Par le même accord, nous avons obtenu pour
les Marocains et pour les Tunisiens sujets de nos
pays de protecieret, l’assimilation en Turquie avec
nos sujets algériens ; au
Sur les Choses du Temps Présent
IL HOLLAÉNDER
Photo Petit Havre
Le Rayon des Jouets
Cliché Petit Havre
3.co
point de vue si impor-
Les Tunisiens en parti-
tant de la juridiction, pour
culier. Cet accord constitue un appréciable bleu ¬
fait, car jusqu’ici la Porte n'ayant pas reconnu
notre protectorat, les considérait comme ses pro-
pies sujets et déniait à nos consuls le droit de les
protéger et de l ‘8 juger.
Un autre intérêt moral français a enfin reçu sa-
tisfaction dans cet accord. Des règles précisés
sont fixées pour les cas eù se produiraient l'as-
restation et lincarcération de Français dans l'em
pire olloman. En presence de l'imprécision des
iextes anciens en ces matières des coutumes ina-
labiés étaient suivies, variant même suivant les
localités et donnant lieu à d'issolu'bes conflits
entre les autorités consulaires et ‘administration
ottomane. L'accord assure désormais aux Fren-
çais dans l'empire oltoman des garanties pré
cieuses en cas d’arrestation et da détention pré
ventives.
En ce qui concerne la sauvegarde des institu-
lions charitables et scolaires françaises dans les
États balkaniques, le ministre a déclaré que : « des
ouvertures faites a ce propos à Athènes, à Sofa
et a Belgrade ont trouvé un accueil amical, et il
est à présumer que, s’inspirant des principes de
large tolérance, inaugurées en Europe par la Ré
volution française, les gouvernements grec, bul
gare et serbe tiendront à honneur de faciliter le
fonctionnement d’institutions qui, sans leur por
ter ombrage, travaillent au développement de la
civilisation. »
Influence morale de la France en Syrie
Pour assurer, pour uit M. Doumergue, le déve-
loppement de la culture française et de noire in-
fluence, plusieurs fois séculaire en Syrie, diverses
mesures ont été prises, auxquelles mon concours
est acquis.
Une Ecole de droit et une École d’arts et m6-
tiers ont été créées à Beyrouth, sous les auspices
de ‘Université de Lyon. Ces institutions, large
ment ouvertes à tous, s’adressent aussi bien à
l’élément musulman qu’aux diverses communau-
tés chretiennes de Syrie.
De même, j’envisage, autant qze le permettront
les crédits dont je dispose, la création d’une école
professionnelle a Damas, école dans laquelle les
musulmans entreront plus volontiers que dans
les écoles primaires, mêmes laïques, où certains
redoutent un enseignement qui ne répond force-
ment pis a toutes les exigences de leur religion.
Grâce au nouvel eccord, signe par M. Bompard,
je ne doute pas que ne puisse s’ouvrir bientôt
a Mossoul une école professionnelle demandée
depuis longtemps par tous les éléments ethniques
de cette ville
Préoccupé des attaques dirigées trop souvent
contre la France dans la presse arabe, mon pré-
décesseur avait envisagé la création d'un service
spécial de presse pour la Syrie. Je m’efforcerai do
donner à nos consuls en pays arabes, les moyens
de combattre sur ce terrain les menées de nos
adversaires. En outre, j’envisage la créât os à
lloms, centre important de la riche vallée de
l'Oronte, d’un vice-consulat de carrière.
A l’occasion de la nomination du nouveau gou
verneur du Liban, la diplomatie françusea oble-
nu en faveur de h population libanaise, notre
pins ancienne cliente en Orient, quelques utiles
réformes administratives, la mise a l’étude d'une
sérieuse réforme financière, enfin l’ouverture du
port de Djouni, au Nord de Beyrouth.
Je ne manquerai pas, me conformant aux tradi
tions séculaires de la France, de rechercher et de
faciliter les mesures qui, sans porter atteinte a
lindependance ni a l’intégrité de l’Empire otto
man. seront de nature a favoriser le bien-Cire
des populations syriennes, sans acception de re-
un service
ligions.
M. Doumergue a ensuite exposé la question
de nos intérêts en Turquie, l'accord franco-
turc et la situation albanaise.
Comme je flânais à travers le magasin, en
quête d emplettes, ballotté par les remous
de l'indecision entre le « passe-boule baka-
nique » et « l’ours en pelucha à voix auto
matique», le vieux Monsieur me happa au
passage. Sa bonhomie était souriante et pa-
terneile, son œil indulgent et fin II me
dit :
— Je n’y manque point. Chaque année, à
pareille époque, je viens inerroger les éta-
ages. Je ne sais point de consultation plus
édifiante ni pls précise.
« Le jouet, mon ami, c’est l'esprit d’un
temps, iâme d’une époque, le goût du mo-
ment, la mentalité d’une génération. C’est
la couleur de l’aube qui se lève. »
Il parut assez coûtent de ces images ; leur
symbolisme un peu nuageux appelait cepen
dant quelques clartés. Le vieux Monsieur n'y
manqua point :
— Et n’allez pas croire, je vous prie, que
ces jouets soient imaginés à la legère. Paris
qui les enfante connait à merveille sa clien
tèle. Il ne se met pas à inventer des choses
pour les proposer aux enfants sans avoir
mûrement observé les tendances de leur es
prit... Caprice ? N'en croyez rien.
» Il y a dans une âme d'enfant, en germes,
tous les éléments d’une personnalité morale
que le temps se chargera de faire fleurir. Ne
supposez point que ce petit garçon choisit
au hasard. Il discerne, s’étudie, se question
ne, s’analyse. Il se découvre un cœur de sol
dat, un esprit d’artiste ou une têie de méca-
ncien. Et c’est spontanément, suivant un
goût bien précisé, qu’il désire très ferme-
ment la pinoplie, la boie de cou leurs ou la
limousine à monvement mécanique... Vou
lez-vous que je vous dise ce que sera U jeu
nesse qui monte ? »
Il m’entraîna le long des comptoirs. Tout
un monde de boîtes multicolores s’alignait
sous les lampes, avec la belle harmonie et la
symétrie parfaite qu’ont les étalages de la
première quinzaine de décembre. Les choses
déployaient l’amusant imprévu de leur
fantaisie. J’eus un regard pour les casques
de fer-blanc, les épaulettes d’or, le? fusils et
les sabres qui se balançaient au dessus de
nos têtes, dans un air tiède où traînaient des
lambeaux de musique. Le vieux Monsieur
avait surpris le coup d’œil.
— Eh ! oui, je sais, il en faut, il en faut
encore, il en faudra toujours, hélas !
il exhala « hélas » avec un gros soupir.
a L ame humaine, vous ne l’ignorez pas,
conserve toujours des ferments belliqueux
et des visions de panache. Le pacifisme n’a
pas fait disp raltre la boîte de soldats pas
plus qu’il n’a coud imné le tambour. La pa
noplie est article courant. Et j’ai cru devi
ner cette année une recrudescence de vogue,
d’origine diplomatique sans aucun doute. Le
fort en carton-pâte n’est pas encore vieux
jeu.
» Mais oubliez un instant ces ardeurs guer
rières et voyez plutôt la jeunesse de demain.
Venez par ici. »
L’aimable homme m’avait amené devant
d’autres rayons. Nous étions devant un
s comptoir » un peu bizarre où la fantaisie
des étrennes se tempérait de gravité scienti
fique.
Des .petites machines dormaient en de
grandes boites, des machines diverses qui
s’habillaient du ruissellement des cuivres
polis. Das bobines électriques voisinaient
avec des assemblages compliqués de pièces
métalliques. Il y avait là des pièces
de toutes soi tes avec lesquelles on pou
vait construire d’autres machines, des
p nts, des groes, des bateaux des moulins,
ses éléments constitutifs d’une horloge, d’un
aéroplane, d’un dirigeable, d’un chemin de
fer électrique, d’autres choses encore que je
n’eus point l’heur d’observer en détail, car le
vieux Monsieur m’avait déjà tiré par la man
che- .
— La jeunesse de demain sera foncière
ment industrieuse et scientifique. Elle aura
l’esprit de la construction, l’idée de l’en-
treprise, le sens de Futilité pratique. Elle
sera studieuse et sage, éprise de nouveau,
d’initiative, inquiète de connaître, impatian-
te de poursuivre l’œuvre de ses aînées, d‘é-
tendre plus encore les limites du champ im-
mense où s’exercent déjà avec tant de mai-
irise, l’ingéniosité Creative et F’audacieus
courage de la génération d’hier...»
Il me dit encore bien des paroles, le vieux
Monsieur, tout en flânant dans le grand ma
gasin ; mais il me faut bien avouer que je
fus parfois distrait par le spectacle et dus
souvent me contenter de deviner vaguement
par la mimique la haute portée de ses re-
Jexionssocialo-philosephiques. . ,
Cependant, comme nous traversions le
royaume des poupées, ileut un mot délicieux
et charmant: x . —
— Eternelles !... Elles sont éternelles,
vous dis je. Eu bois, en carton, en biscuit,
à 2.45 comme à des prix fous, habillées a.
fines-satinettes ou vêtue? d’une simple cha-
mise de coton, elles sont éternelles ! Et
c’est la joie de nos vieux jours et c’est l’es
poir des lendemains ! L’amour pour la pou
pée est à l’origine du monde. C’en est t’hon-
neur. C’en est le salut. Depuis des siècles et
des siècles, dans le cœur ingénu de l’enfant
la poupée dépose le précieux, l’admirable
germe du grand amour de la future ma-
man... »
Le vieux Monsieur m’avait quitté d’un pas
alerte et guilleret. On eut dit que les figu
rines dressées sur les étagères lui déco
chaient au passage toutes les félicités u un
sourire de Jouvence.
Marrons glacés
, Bonne ou mauvaise, riante on maussade,
l’année finit toujours sur un sac de marrons
giacés. Ainsi le veut la tradition. Le marron
glace est chronique et obligatoire. Il fait par
tie des accessoires indispensables avec les-
quels en enterre décembre et souhaite la
bienvenue à janvier. Le marron glacé a des
façons de symbole.
En ces Heures rapides qui constituent co
qu’on appelle si heureusement la trêve des
confiseurs, parce que sont celles où les
confiseurs travaillent le plus, le marron
glace se prépare à jouer un rôle. Il escorte
les bons vœux d’usage et leur donne une
forme alléchant© et palpable. Il sert d’inter-
prête éloquent aux sentiments sympa hiques
éclos dans les parages de la Saint-Sylvestre.
Il ravive des souvenirs, cimente des relations,
réchauffe, bien que glacé, des amit és attié-
dies dans les courants d’air de la vie.
Il remplit une mission aimable et cour-
toise. Dussent les physiologistes protester
avec véhem ence contre une assertion que
l’anatomie condamne, javouerai qu'il établit
une communication directe et réconfortante
entre le palais et le cœur. Le plaisir que
sa pulpe savoureuse cause au premier se
propage naturellement au second par des
voies mystérieuses. Le marron glacé a droit
à toute notre reconnaissance.
Certes, il n’a pas les élégances de ses voi
sins de vitrines, les fondants. Il paraît som
bre et mélancolique à cô é des couleurs
claires de ces pâtes savantes et moulees qui
arborent dans leurs vases de fin cristal la
g mme des roses tendres et des beaux verts
cœar-de- salade.
Il n’a pas non plus la distinction ni k
maintien du crémé ou du praline, ni l'origi-
nalité du bonbon de chocolat rehaussé de
guillochures et doté de faces luisantes, pas
même la gravité binale de la dragée.
Le marron glacé, entre nous, se tient
parfois assez mal. Un peu de chaleur ou
d humidité et, crac ! il rompt son petit par-
dessus en sucre, se délite et s’émiette, s‘6-
parpille lamentablement et s’en va en pouse
sière, tout comme un simple mortel.
Mais malgré ces petits écarts, il détient sur
ses frères en friandises des avantages
précieux et reconnus. Il a bonne et brave
mine, un air cossu, épanoui et familial, qui
lui assurent l'estime générale. Ses rides im
posent le respect. Oa le reçoit chaque année
avec une joie toujours égalé, comme un
fidèle serviteur vieilli sous le même toit. Et
le contenant a beau étaler le luxe d’un®
fantaisie empruntée aux corbeilles légères
parees de rubans, aux boites fleuries et pim-
pantes, aux sacs de satin avec ou sans
griffe, c’est toujours le marron glacé qui
parle : « On vous la souhaite bonne et heu
reuse î »
Rô i, il est manié par les grosses mains
calleuses de l’Auvergnat barbu et rubicond
qui, aux soirs d'hiver, dresse son fourneau
au coin des rues, sur le seuil du « chand da
vins traiteur ». — Chauds, chauds, les mar
rons de Lyon !
Cuit à l’eau, il est mêlé aux vulgarités
de la cuisine et tient lieu d'entrailles au
dindes de Noël. .
Glacé, il est du coup aristocratisé.
Des doigts féminins l’entourent de préve-
nances et de soins attentifs. La demoiselle
de magasin le dépose avec des précautions
infinies parmi les fines dentelles de sa cou
che en papier. Elle ‘installe au fond de sa
boîte suivant les règles d’une harmonieuse
symétrie. Parfois même elle l’habille et la
pare, le dote d’une minuscule collerette de
carton gaufré. Il trône alors confortabie
ment assis sur une de ces délicieuses et po^
tiques devises qui font la joie sentimenal
de nos desserts :
Aux feux de la guerre, au tambour.
Préférons les feux de l’amour •
Notez en outre qu’il lui suffit de paraïtr
sans même être grignotté pour tenir digne
ment l’emploi de messager do souhaits COr-
diaux. .
Vous n’avez pas oublié l aventure de es
sa0de marrons ambulant qui, reçu avec un
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