Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-12-15
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 décembre 1913 15 décembre 1913
Description : 1913/12/15 (A33,N11819). 1913/12/15 (A33,N11819).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52638665j
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/05/2023
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Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonoes judiciaires et légales
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G’Almanaüh dn" Pefit Navre"
POUR 1914
Priz : 51 Gentimes
uB “ Petit Havre de Noël
99
Pans, trois heures 24632
LA « JOCONDE * RETROUVEE
La « Joconde » à la Galerie des Offices
Florence. — On évalue à 25,600 le nombre
des personnes qui ont défilé hier après-midi
devant la Joconde exposée, comme on sait,
dans la Galerie des Offices.
Les fonctionnaires des Beaux-Arts veillent
avec un soin vigilant sur le précieux
tableau.
Perugia, dans sa prison, se montre
calme et parfaitement sûr de lui.
L’Authenticité du tableau
Rome. — M. Cavenazi qui a restauré
sieurs tableaux de Léonard de Vinci a
très
plu-
exa-
miné la Joconde et a affirmé l’authenticité du
tableau.
L’ESCADRE ANGLAISE A TOULON
à
Toulon. — La population a été autorisée
visiter les bâtiments anglais ainsi que le
nouveau dreadnought français Jean Bart.
Au cours de la soirée, des groupes de ma
rins des deux nations ont parcouru la ville,
accueillis avec sympathie par la population.
Le soir, la municipalité a offert un gala au.
Grand-Théâtre.
LÉGION-D'HONNEUR
ET MÉDAILLE MILITAIRE
L’Officiel publie aujourd’hui :
4o Un arrêté fixant aux chiffres suivants
les extinctions par décès notifié dans la
Légion-d'Honneur et dans la médaille mili
taire, ainsi que les vacances qui se sont pro
duites par promotion ou radiation au cours
dn semestre expiré (1 er juin au 30 novembre
1913):
Avec traitement : grand croix, 1 ; grands-
cfficiers, 4 ; commandeurs, 39 ; officiers, 128;
chevaliers, 578.
Médaille militaire : 969.
Sans traitement : grand-officier, 1 ; com
mandeurs, 14 ; officiers, 122 ; chevaliers, 368.
Médaille militaire : 3.
2o Un décret aux termes duquel le Conseil
des ministres pourra disposer de la croix de
grand'croix avec traitement et de la croix de
grand-officier, sans traitement, devenues va
cantes pendant le second semestre de 1913.
MEETING DE COMMERÇANTS
Dijon. — Hier après-midi un meeting avait
été organisé par la Fédération des commer
çants détaillants de France en faveur de la
reconnaissance de la propriété commerciale.
Différents orateurs ont pris la parole au
cours de celte réunion, notamment MM. Hé
bert et Lefoi, députés, qui se sont engagés à
faire voter les projets déposés au Parlement.
UNE REUNION POLITIQUE A CAEN
CAEN. — Parlant au cours d’une réunion
du groupe républicain de Ceen, M. Chéron,
ancien ministre du travail, a défendu ener-
glquement la politique républicaine et démo
cratique suivie par le dernier Cabinet.
Il a ensuite fait appel à l’union des répu
blicains.
UN BANQUET DU COMITÉ RÉPUBLICAIN
DU COMMERCE ET DE L’INDUSTRIE
Brest. — Un banquet de 500 couverts a
clôturé hier l’assemblée générale du Comité
républicain du Commerce et de l’Industrie.
M. Mascuraud, qui présidait, a levé son
verre en l’honneur de l’Entente cordiale et il
a bu à la prospérité et à la durée du Cabinet
Doumergue.
L'AGITATION VITICOLE
BAR-SUR-AUBE. — Quatre cents délégués
des Associations viticoles réunis à Bar-sur-
Aube ont décidé de renouveler leur demande
de démission des municipalités.
RÉUNION DE FONCTIONNAIRES
Marseille. — Un meeting organisé par les
agents des P. T. T., des Douanes et des Con-
tributions indirectes a adopté un ordre du
four protestant contrôle favoritisme, la crise
actuelle des effectifs et l’insuffisance des sa
laires,
LES AFFAIRES D’ORIENT
Le roi de Grèce à la Canés
Athènes. — Hier matin, à onze heures, le
roi a arboré lui-même le drapeau sur le fort
Tika à la Canée au milieu d’un enthousiasme
indescriptible.
Une salve de 101 coups de canon a été en-
Batte tirée.
Le souverain rentrera aujourd'huf à une
heure.
Les consuls des puissances ont assisté à la
sérémonie.
En Serbie
BELCRADE. — On sait que le gouvernement
serbe a résolu de continuer à envoyer ses
officiers exclusivement aux éceles militaires
supérieures françaises et russes. Il a décidé
au cours d’une dernière séance du Conseil
des ministres, que le gouvernement serbe
prierait le gouvernement français de bien
vouloir envoyer en Serbie un certain nombre
d'officiers français qui rempliraient dans
l’armée serbe le même rôle que la mission
militaire française en Grèce.
5 Centimes — EDTION DU MATIN — S Centimes
(S Pages)
Lundi 15 Décembre 1913
Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage de^ Journaux de la Région
L’Intorvention Américaine
au Mexique -
Il 'apparaît de plus en plus que l'inter-
vention des Etats-Unis est la principale rai
son qui empêche, au Mexique, le maintien
ou le rétablissement d’un pouvoir fort.
Diaz a succombé parce que les Etats-Unis
soutenaient Madero ; et il semble aujour
d’hui que le général Huerta serait en mesu-
re de consolider son autorité si le président
Wilson ne secondait presque ouvertement
ses adversaires. Pourquoi cette jalousie du
gouvernement de Washington à l’égard des
seuls personnages énergiques qu’ait pro
duit le Mexique depuis les temps lointains
de Juarez ?
La vérité, dans cette affaire, est simple
et se peut exprimer d’un mot : Les Etats-
Unis ne se contentent pas, au Mexique,
d’un gouvernement qui gouverne ; il leur
faut encore un gouvernement qui gouverne
pour eux. De là leur haine pour tous les
hommes d’Etat mexicains qui prétendent
faire une politique indépendante et natio
nale. Toute l’histoire récente s’éclaire,
quand on l’envisage de ce point de vue.
Pendant la première partie de sa longue
présidence, Diaz n’avait eu qu’un but, le
développement économique de son pays. Se
rendant compte qu’il n’avait point, parmi
ses concitoyens, les éléments nécessaires
pour mettre en valeur les immenses riches
ses du territoire, il s’était résolument
adressé aux étrangers et en première ligne
aux Américains. Renonçant à la formule de
son prédécesseur, le président Lerdo, qui,
« entre la débilité mexicaine et la force
américaine, voulait maintenir le désert»,il
n’avait pas hésité à relier les deux pays par
une double voie ferrée (Mexico-El Paso,
Mexico-Laredo), dont la construction et
l’exploitation étaient confiées aux Améri
cains. Sous ce régime d’intense activité
économique, le Mexique s’enrichissait
merveilleusement, mais il s’américanisait
plus-vite encore ; on ne parlait guère qu’an
glais dans les chemins de fer mexicains.
Le président Diaz finit par s’inquiéter de
cette mainmise financière. D’accord avec
son ministre des finances, M. Limantour,
il modifia, vers 1900, l’esprit de sa politi-
croit à sa sincérité. La République améri
caine est en train de se lancer, en ce mo
ment même, dans la voie d’un impérialisme
renforcé : elle achève le canal de Panama ;
elle négocie avec le Nicaragua un traité de
protectorat qui mettra celte puissance en-
tièrement entre ses mains.
C’est dans le même but de domination
qu’elle ne veut à aucun prix voir s’établir
au Mexique un gouvernement fort et na
tional échappant à son influence.
Le président Wilson réussira-t-il à impo
ser son « exclusive » contre le général
Huerta ? C’est en somme assez peu proba
ble. Il n’a d’abord pas les mains entière
ment libres, car les intérêts européens au
Mexique sont considérables. Les Puissances
s’opposeraient évidemment à toute action
américaine susceptible de nuire économi
quement à leurs nationaux. C’est ainsi que
le blocus des ports mexicains est impossi
ble. D’autre part toute intervention armée
est impraticable : les troupes françaises
étaient autrement belles que les troupes
américaines (à peine existantes en réalité),
et l’échec de l'expédition du Mexique fut
complet. Les Etats-Unis en sont donc ré
duits à soutenir de leur appui moral et de
leur argent, l’insurrection chronique qui
ravage le Nord du Mexique. Par là ils peu
vent éterniser l'anarchie dans le pays.
C’est la plus grave des fautes et la plus
dangereuse des politiques. Il y a dans la
patrie de Juarez et de Diaz un sentiment
national violent. Les Français l’ont appris
à leur dépens. Les Américains auraient
grand tort de l'oublier.
André Siegfried.
Election Sénatoriale du 44 Décembre 1913
que, se souciant surtout
lui, sans les Américains
tre eux.
Au lieu de développer
d’être maître chez
et au besoin con-
davantage les li-
gnes de chemins de fer conduisant vers le
Nord, il s’attacha désormais à compléter les
voies transversales, vers l’Atlantique et le
Pacifique : c’était arrêter le drainage crois
sant des échanges mexicains avec les Etats-
Unis. Ce nouveau programme fut fort mal
vu du gouvernement de Washington. L’Eta
blissement d’un chemin de fer à travers
l’isthme de Tehuantepec — concurrence
évidente pour le canal de Panama — causa
en particulier une vive mauvaise humeur à
Washington.
MaisM. Limantourne s’en tint pas là.
Toujours préoccupé de se soustraire au
contrôle étranger, il réussit à se rendre
acquéreur de la majorité des actions dans
les compagnies de chemins de fer détenues
par les Américains. La ligne Mexico-El
Paso et la ligne Mexico-Laredo se trouvè
rent ainsi nationalisées de fait. Les groupes
puissants de financiers qui les « contrô
laient » précédemment se virent évincés.
Ce n’était du reste pas seulement dans
les questions de voies ferrées que le gou
vernement mexicain reprenait sa liberté
d’action. Quand des gisements pétrolifères
admirables furent découverts dans la région
de Tampico (notamment à Tuxpan), le fa
meux Standard, oïl trust essaya de s’en
emparer ; mais ce fut un syndicat anglo-
français qui obtint la concession.
Les Etats-Unis, dans ces conditions, ne
pouvaient que souhaiter la chute du prési
dent Diaz : ils s’y employèrent, et c’est lar
gement à leur protection que l’agitateur
Madero finit par devoir son succès. Les
Américains trouvaient en lui, non plus un
rude soldat, de race indienne, comme Diaz,
mais un homme du monde, cultivé et pro
bablement bien intentionné. Voilà qui ne
suffisait pas pour réussir dans un des pays
les plus difficiles à gouverner qui soient.
Madero ne fut jamais vraiment maître du
Mexique, et il vit peu à peu se rétrécir au
tour de lui le cercle de fer de ses adversai
res. Au commencement de 1913, il succom
bait sous la coalition des généraux Huerta
et Diaz : une bataille dans Mexico eut rai-
son de son pouvoir,
après, ses adversaires
dans un guet-apens.
Le général Huerta,
lors le gouvernement,
ment la manière et la
et,
le
qui
quelques jours
faisaient périr
occupe depuis
représente évidem-
tradition de Diaz.
C’est un militaire manifestement insensi
ble aux pitiés inutiles et c’est, je crois, un
indien qui entend bien avant tout préser
ver l’indépendance de sa race et de son
pays.
Voilà justement ce que le gouvernement
de Washington ne veut pas supporter.
Quand le président Wilson refuse de re
connaître le président Huerta, les raisons
qu’il donne sont sans doute très honorables :
« C’est un assassin, laisse-t-il entendre ;
c’est en tout cas un chef d’Etat illégalement
désigné, car aucune élection valable n’a
confirmé un pouvoir conquis à la pointe
des baïonnettes. » L’argument peut être
excellent. Malheureusement personne ne
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPoLYTE FÉNOUX
Auresser tout ce qui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE FÉNOUX
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ABONNEMENTS
La Havre, la Seine-Inférieure, l'Eure
l’Oise et la Somme
Autres Départements..
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TBOIS .Moisi Six Mois.
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et
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Photo et Cliché Petit Havre
ÉTAT ACTUEL
DE L'ÉDIFICE
AUDE
Inscrits : 738. — Votants : 734
MM. Maurice Sarraut, rad. soc 476 Elu
Ferroul, ancien député, sec... 232
Bulletins blancs 26
Il s’agissait de remplacer M. Dujardin-
Beaumeiz, radicH,décédé.
M Dujardin-Beaumez avait été élu séna
teur, en janvier 1912, le second sur trois re
présentants que l'Aude a eu au Sénat. Il
avait en 432 voix sur 748 votants; le premier
élu. M. Gauthier, avait eu 475 voix, et le troi
sième élu, M. Mir, qui ne figurait pas sur la
liste radicale, en avait eu 400.
BULLETIN MILITAIRE
La Classe 1914
e Le ministre de la guerre vient de prendre
un arrêté relatif aux opérations préliminai
res de formation de la classe de 1914.
Aux termes de cet arrêlé, les tableaux de
recensement cevront être publiés et affichés
les deux premiers dimanches de janvier
1914. Ils comprendront les jeunes gens fran-
Çais de naisance, nés en 1894 ; les omis des
classes antérieures, les individus devenus
Français en 1913, c’est-à-dire avant le Aerjan-
vier 1914, et les Français sous condition ré
solutoire, fils d’étrangers nés en France, qui
ont atteint vingt et un ans révolus avant le
1 er octobre 1913 ; étant entendu que les jeu
nes gens appartenant à ces deux dernières
catégories qui auraient été récensés et révi
sés avec la classe 1913 ne seront pas inscrits
de nouveau sur les tableaux de recense
ment.
L’article 10 de la loi du 21 mars 1905, mo
difié par l’article 6 de la loi du 7 août 1913,
imposant aux jeunes gens (ou à leurs repré
sentants légaux) l’obligation de requérir eux-
mêmes leur inscription; ces derniers ont
tout intérêt à s’acquitter de cette obligation
dans le plus bref délai possible, afin de pas
être reportés à l’année suivante comme
omis, et, par conséquent, retardés d’un an
dans l’accomplissement de leur temps de
service.
En cas de doute sur la légitimité d’une de
mande d’inscription, les maires ne doivent
pas s’en faire juges et opposer une fin de
non-recevoir aux intéressés, mais les ins
crire provisoirement, sauf à signaler leurs
doutes au préfet, qui saisit le conseil de ré
vision, seul compétent pour statuer définiti
vement sur la régularité de l’inscription. Le
refus d'inscrire n’est justifié que si la de
mande est évidemment inadmissible,comme
dans le cas d'un individu déclaré étranger
par un jogement définitif ; d’un jeune hom
me qui voudrait être inscrit avant l’âge que
lui attribue son acte de naissance, etc. Dans
ces divers cas, d’ailleurs, le maire doit déli
vrer aux réclamants un récépissé de leur de
mande sur lequel est consigné le motif du
rejet.
Les maires devront s’assurer que notifica
tion des décès des jeunes gens originaires
d’une autre commune et nés après le 31 dé
cembre 1893 a été faite à la Mairie du lieu de
naissance des décédés.
Les tableaux de recensement n’étant défi
nitifs que lorsqu’ils ont été examinés et ar
rêtés par le conseil de révision au jour mê
me de sa séance dans le canton, il s’ensuit
que ces tableaux peuvent, jusqu’au jour de
cette séance, être complétés par des inscrip
tions nouvelles.
En outre, il est rappelé que les maires doi
vent, en vue de diminuer le nombre des
omis, inscrire sur ces tableaux, par applica
tion de l’article 13 de l’instruction du 20 oc
tobre 1905, les jeunes gens nés dans leur
commune, quand leur domicile ou leur ré
sidence sont inconnus.
Les jeunes gens qui désireraient subir la
visite médicale au lieu de leur résidence de
vront, pour obtenir l’autorisation, adresser
leur demande au préfet de leur département
d’inscription, vingt jours au plus tard avant
l’ouverture des operations de la révision, et
produire avant le 15 février, avec un dupli
cata de leur demande, le dossier sanitaire,
c’est-à-dire les pièces relatives aux maladies
ou infirmités qu’ils pourraient avoir à invo
quer. ' -
Tous nos concitoyens connaissent le pitto
resque bâtiment qui s’élève à l’angle de la
rue Saint-Jacques et du quai Notre-Dame.
_ Il date des premières années de la cité ha-
vraise, p ut-être même sa construction est-
elle anterieure à la constitution officielle de
la ville. En examinant le bâtiment il est en
effet permis de présumer qu’il s’élevait déjà,
avec quelques autres de son genre, dans le
marais qui s’étendait alors aux bords de la
crique qui allait devenir le port du Havre
lorsque François I er décida de la création de
ce port.
Placé en bordure de la rue Saint-Jacques
laquelle portait à l’origine le nom de Jean-de-
Bray, alors écuyer Sénéchal de la Seigneu
rie de Graville et propriétaire de nombreux
terrains dans le vieux quartier Notre-Dame,
ce bâtiment fut occupé,pendant de nombreu
ses années par l’une de ces tavernes inter
lopes alors si nombreuses en cette région et
qui, par les orgies qui s’y faisaient, avaient
valu à cette rue Jean-de-Bray ie surnom po
pulaire de rue de l’Enfer.
Bien que rétablissement du rez-de-chaus
sée ait été modernisé et qu’une devanture
plus élégante ait remplacé les vétustés pan
neaux de l’ancienne boutique, l’ensemble du
bâtiment avait conservé jusqu’à nos jours
un caractère très pittoresque.L’enseigne «Au
Vieux Havre », aujourd’hui remplacée par
une banale réclamé pour la Bière Paillette,
dénommait excellemment le vieil édifice dont
l’aspect original attirait l'attention des tou
ristes.
Certes il n’avait rien de monumental, cet
édifice, mais l’étrangeté des ais de son co
lombage, ses fenêtres si diverses et si irré
gulièrement placées, ses étages peu élevés,
ses massives mansardes s'inclinant sous
leur lourde coiffure de toiles plates, don
naient au vieux logis un caractère véritable
ment curieux à contempler.
Cette maison constituait certainement
LA “ JOCONDE” RETROUVEE
Une Protestation de M. Marcel, directeur
des Musées nationaux
M. Henry Marcel proteste contre la pré
tention de Perugia, cet ignorant, qui consi
dère la Joconde comme la propriété de son
prys, alors que le portrait a été acheté à
Vinci par François I er .
— En admettant même, déclara M. Henry
Marcel, qu’il ait été un trophée de la cam
pagne d’Italie, aucune revendication ne se
rait possible. Les traités de 1815 sont assez
formels pour qu’aucun incident diplomati
que ne puisse naître à ce sujet.
Et comme on lui demandait s’il comptait
prendre de nouvelles mesures, le directeur
des musées nationaux répondit :
— Personne n’a eu à se plaindre de l’ordre
qui règne au Louvre et de la surveillance
qui y est exercée. On continuera à donner
satisfaction au public et à l’administration
des beaux-arts.
Peruggla raconte comment il a pu
aisément enlever la Joconde
Voici d’après le Corriere della Sera, le récit
que Peruggia fit, d'un ton emphatique :
« Si l’œuvre de Léonard de Vinci, a-t-il
dit, est reconquise par l’Italie, vous le devez
à Vincenzo Peruggia, fils de Giacomo, âgé de
22 ans, né à Domenza, province de Côme,
depuis longtemps à l’étanger et particulière-
ment en France, où j’ai été plusieurs années
en différentes fois.
» Je suis décorateur, c’est-à-dire, dans une
certaine mesure, un artiste, moi aussi. Or
j’ai vu la France riche de nombreuses œu
vres dues à notre génie.
» En ma qualité de décorateur, j’ai été at
taché, avec d’autres ouvriers français, au
musée du Louvre. Aussi plusieurs fois me
suis-je arrêté devant le tableau de Léonard
de Vinci, dans lequel est si vive l’expressiou
de notre art, du bel art italien, que person
ne ne réussira jamais à surpasser. J’étais
également humilié de voir là-bas,sur le sol
étranger, cette œuvre considérée comme un
objet de conquête et j'étais mortifié de la
voir regardée désormais comme une gloire
française.
» Je ne restai pas longtemps attaché au
musée du Louvre, mais toutefois je conser
vai des relations avec mes anciens compa-
gnons de travail, que je continuai à fré-
quenter en me rendant au musée, où j’étais
bien connu.
» Je pensais en moi-même que ce serait
une belle action que de rendre à l’Italie le
grand chef-d’œuvre.
» C’est alors que je conçus l’idée du vol.
1 TT1 -2o 2 9— W 13
SÂfifS F ^ ,s ' dans tous lBS Bursaast de Pet^e ea 3
===================================
» Après tant de bruit, après tant d'e forts
faits par la poicepour découvrir le voleur,
le silence se fit et plus personne ne parla de
Monna Lisa.
» L’oubli dans lequel tombèrent le vol et
l œuvre même me poussa à agir. C'est alors
que je pensai à remettra au jour le chef-
d’œuvre du peintre italien, non seulement
pour en tirer profit, mais'aussi pour donner
au monde civilisé et artistique la joie d’ad-
mirer l’illustre tableau, et je pensai tout na
turellement à ma patrie. »
Ces déclarations semblent, il faut bien la
dire, déceler une certaine inconscience chez
Peruggia.
Peruggia ne dit pas la vérité
Perugia raconte, comme on l’a vu, que le
matin où il commit son vol il rencontra,
avant de pénétrer dans le salon Carré, deux
peintres décorateurs occupes à proximité de
cette salle et avec qui, du temps où il était
employé chez M. Gobier, il avait quelquefois
travaillé. Il affirme même qu’il a serré la
main à l’un d’eux et qu’il a échangé avec lui
deux ou trois phrases banales. Ces détails si
précis sont démentis par les ouvriers qui, ce
jour-là, procédaient à la réparation d’un
l’an des plus curieux exemples des procédés
de construction des premiers bâtisseurs ha-
vrais, et si elle ne saurait à aucun titre être
donnée en exemple à nos architectes pour
fournir à nos concitoyens le logement hy-
giénique et confortable que tous réclament,
elle était cependant digne du respect des ama
teurs et on la regardait toujours avec une
curiosité mêlée d’étonnement, comme l’on
regarde quelque vieille personne qui a eu le
bonheur de résister aux rigueurs des temps.
Bien fâcheusement, ce pittoresque aspect
disparaît de jour en jour et l’intérêt que l’on
manifestait à l’ancienne demeure s’atténue
de plus en plus.
Il n’a pas suffi que le rez-de-chaussée ait
été complètement défiguré, qu’il ait perdu
son caractère primitif pour répondre aux
exigences de la clientèle, l’an passé, un ou
vrier dénué de toute conception pittoresque
a eu, sous prétexte de restauration, la ma
lencontreuse idée de peindre en rouge toutes
les pièces de bois de la façade. Ce travail
inattendu eut simplement pour effet d’en
laidir le bâtiment et de rompre la discrétion
des tons de son assemblage de bois et de
plâtre.
Un nouveau travail vient encore de modi
fier l’aspect de ce te construction. Une par
tie de la toiture nécessitait des réparations ;
les couvreurs, au lieu de remplacer les toiles
avariées par d’autres tuiles du même type,
— tuiles que l’on trouve d’ailleurs difficile
ment à notre époque — ont préféré dé
couvrir toute la partie Nord et employer en
suite les ardoises pour reconstituer la cou
verture.
Seule la partie formant bordure sur la
rue Saint-Jacques a conservé son ancienne
coiffure de tuiles, et l’ensemble a mainte
nant un aspect très disparate que tous les
amateurs de curiosités regretteront certaine
ment.
| plafond près de l’endroit indiqué, une longue
g‘ " donnant accès au salon Carré. Ceux-
. Dupont, âgé de cinquante ans, et
Bréard, tous deux employés chez M. Felz, en
trepreneur de décoration artistique, 25, villa
d’Alésia, ont été entendus déjà par le juge
d’instruction lors de la première enquête.
Jamais ils n’ont fait allusion à la visite sus
pecte que signale l’inculpé lui même.
— Et nous n’avions pas à signaler pareil inci
dent, nous expliquait longuement, hier soir, M.
Dupont, puisqu’il n’a pas eu lieu.
Il semble même qu’une circonstance s’op
pose à ce que la rencontre signalée se lut
produite. Le vol, d’après la police, aurait été
commis entre 7 et 8 heures du soir. Or, les
peintres décorateurs ne se mettent en chan
tier, normalement, que vers 8 h. 1/2. au plus
tôt. Au moment signalé par Perugia, MM. Du
pont et Bréard ne devaient pas encore être
installés sur leurs échafaudages.
Un troisième ouvrier, M. Costard, chef
d’une équipe de peintres en bâtiments, qui,
les jours précédents, avait également tra
vaillé près du salon Carré, eut, plusieurs
fois, dans la matinée du 21 août, date du
vol, l’occasion de se trouver sur le chemin
suivi par l’auteur du méfait. Mais lui non
p us ne se rappelle pas avoir été abordé par
aucun visiteur inaccoutumé et dont la pré
sence n’ait été justifiée par le service. Du
reste, il ne connaissait pas Vincenzo Peru
gia. La photographie de ce dernier n’a même
pas réveillé en lui le moindre souvenir.
L’état de la « Joconde)
La Joconde n’est pas endommagée ; elle a
seulement une légère écorchure sur lâ joua
gauche et une petite égratignure sur l’épaule
gauche qui n’existent pas dans la photogra
phie du tableau lorsqu’il était au Louvre ; il
s'agit de choses absolument insignifiantes.
M Poggi, directeur des Offices, le profes
seur Denicola, qui avait étudié le tableau de
la Joconde, M. Adolphe Orvieto et les profes
seurs Tarchiani et Giglioti ont fait un patient
contrôle des craquelures de la peinture, cen-
timètre par centimètre carré.
lis sont unanimes avec le sculpteur Tren-
tacosto à déclarer l’authenticité certaine du
tableau.
Les cachets placés au dos du panneau sur
lequel est peint la Joconde, cachets à l'encre
noire qui furent imprimés en l’an V au mo
ment où le chef-d’œuvre de Vinci fut trans
porté et installé dans le palais du Louvre,
out été minutieusement examinés et recon
nus authentiques.
Les Constructions neuves en 1914
A. P.
Véritablement, ce ne serait pas très difficile
de m’emparer du tableau, la surveillance
étant très peu sévère pour ceux qui travail
lent dans le Musée.
» Il me suffirait de bien choisir le moment
où la salle serait vide.
» Je m’étais rendu parfaitement compte de
la façon dont le tableau était fixé au mur.
» Un simple geste était nécessaire pour le
détacher.
» Seul, le Caire était encombrant, mais il
était facile de s’en défaire.
» Le tableau peint par le grand Italien,
libre de son cadre, ne pouvait être que d’un
poids léger pour un italien.
» Peu à peu, celte idée prit corps dans
mon esprit et m’apparut d’une réalisation
facile.
» Enfin, je me décidai à la mettre à exé
cution.
» Un matin, je me rendis auprès de mes
amis décorateurs, qui travaillaient encore au
Louvre, et j’échangeai quelques paroles avec
eux dans le plus grand calme.
» Je profitai d’un moment de distraction
pour m’éloigner d’eux et j’entrai dans la salle
où se trouvait la Joconde.
» La salle était déserte et la Joconde me
souriait.
» J’étais désormais bien décidé à la voler.
» En un rien de temps, j’eus décroché le
tableau du mur. J'enlevai le cadre et je me
rendis aussitôt sous un escalier que je con
naissais et l’y déposai.
» Je le répète, il ne me fallut que quelques
instants pour exécuter mon vol. Quelques
minutes après, je retournai dans la salle de
la Joconde.
» Je pris alors le tableau et le cachai sous
ma blouse. Fais je m’en allai sans éveiller
aucun soupçon.
» En effet, personne ne m’avait vu. Per
sonne ne me soupçonna jamais.
» Combien de recherches n‘a-t-on pas fai
tes ! Combien de choses n’a-t-on pas dites et
imprimées, combien d’hypothèses n’a-t-on
pas émiso sur le voleur probable et les mo
tifs qui avaient pu le pousser à accomplir
son acte 1
» On est allé jusqu’à émettre l’hypothèse
qu’il pouvait s’agir d’un vandale qui, par un
brinai instinct de destruction aurait volé le
chef-d’œuvre pour le faire disparaître.
» Mais personne n’a jamais pensé à l'hypo
thèse la plus simple, à celle que le vol pou
vait avoir été commis par un pauvre diable
comme moi, qui certes voudrait en tirer un
profit, mais cependantanimé d’un très grand
respect pour l’œuvre immortelle.
« J’ai gardé la toile deux ans et demi chez
moi, comme une chose sacrée. Je n’osais la
tirer de sa cachette, craignant à tout instant
d’être arrêté. .
» Toutes les idées qui me venaient à 1 es
prit pour en tirer profit étaient une à une
écartées comme tro dangereuses
Les dépenses inscrites à l’état H pour l’an
née 1914 s’élèvent comme dépenses directes à
257 millions 863.393 francs, auxquels il faut
ajouter 10,399,603 francs de dépenses indivi
ses. Ce sont les sommes nécessaires à l’exé-
cation du programme naval et aussi à la
construction de petits bâtiments hors pro
gramme, tels que pétroliers, drague-mines,
aviso, etc.
Les dépenses prévues concernent au to
tal 50 navires qui se répartissent ainsi : 10
cuirassés, 3 éclaireurs, 5 torpilleurs d’esca
dre, 24 sous-marins, 1 aviso, 1 canonnière,
1 moui lie-mines, 4 drague-mines et 1 vapeur
pétrolier.
Au cours de l’année seize navires entre
ront en service, soit : les deux cuirassés
France et Paris, qui pendant le deuxième se
mestre de 1914 viendront se joindre an Cour
bet et au Jean-Bart et formeront avec eux une
division homogène ; les deux torpilleurs
d’escadre Commandant-Lucas et Commandant-
Bo^y, de 760 tonneaux de déplacement et da
30 nœuds de vitesse, et enfin un beau lot de
douze sous-marins, soit : Clorinde, Cornélie,
Amphitrite, Astree, Artémis, Arèthuse, Ariane
et Andromaque, de 410 tonneaux de déplace
ment ; Gustave-Zédé, de 797 tonneaux et 29
nœuds de vitesse ; Bellone, Hermione et Gor
gone, de 520 tonneaux et 17 nœuds.
Les arsenaux et les chantiers privés pour
suivent la construction de 24 navires com
mencés soit en 1912 soit en 1913 ; presque
tout l’effort se portera sur les cuirassés car
on n’en compte pas moins à l’heure actuelle
de sept, soit sur cale, soit en achèvsment à
flot. Les dépenses sur l’exercice 1914 seront
en effet de 217 millions soit un total de 257
pour les cuirassés qui en absorbent ainsi à
eux seuls près de 85 pour cent. Les cuirassés
dont les travaux continueront sont : la Bre
tagne et la Provence lancées au mois d’avril
dernier, la Lorraine lancée fin septembre,
puis la Flandre et la Gascogné en chantier à
Brest et à Lorient et le Languedoc et la
Normandie à l’industrie privée. Aux sept
cuirassés s’ajoutent les trois torpilleurs d’es
cadre Mécanicien-Principal-Lestin, Enseigne-
Roux et Enseigne-Gabolde ; sept sous-marins :
Néréide da 797 tonneaux, Atalante et Ama
rante de 410 tonneaux, Dupuy-de Lôme et
Lané de 833 tonneaux, et enfin Diane et
Daphné de 630 tonneaux ; un aviso, Ibis,
de 615 tonneaux une canonnière, BaTny, de
214 tonneaux ; un vapeur pétrolier de 11,000
tonnes et quatre drague-mines.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la UIMM ITEAMATIOMALS
1es, rue Saint-Lazare, 108
(Immaubto de ('HOTEL TERi^lHB^
sssuarcas
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33” Année ""N 11,819
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85, Rue Fontonelle, 35
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seule chargée de recevoir les Annonces poui
le Journal.
Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonoes judiciaires et légales
Ewn. Vezte
G’Almanaüh dn" Pefit Navre"
POUR 1914
Priz : 51 Gentimes
uB “ Petit Havre de Noël
99
Pans, trois heures 24632
LA « JOCONDE * RETROUVEE
La « Joconde » à la Galerie des Offices
Florence. — On évalue à 25,600 le nombre
des personnes qui ont défilé hier après-midi
devant la Joconde exposée, comme on sait,
dans la Galerie des Offices.
Les fonctionnaires des Beaux-Arts veillent
avec un soin vigilant sur le précieux
tableau.
Perugia, dans sa prison, se montre
calme et parfaitement sûr de lui.
L’Authenticité du tableau
Rome. — M. Cavenazi qui a restauré
sieurs tableaux de Léonard de Vinci a
très
plu-
exa-
miné la Joconde et a affirmé l’authenticité du
tableau.
L’ESCADRE ANGLAISE A TOULON
à
Toulon. — La population a été autorisée
visiter les bâtiments anglais ainsi que le
nouveau dreadnought français Jean Bart.
Au cours de la soirée, des groupes de ma
rins des deux nations ont parcouru la ville,
accueillis avec sympathie par la population.
Le soir, la municipalité a offert un gala au.
Grand-Théâtre.
LÉGION-D'HONNEUR
ET MÉDAILLE MILITAIRE
L’Officiel publie aujourd’hui :
4o Un arrêté fixant aux chiffres suivants
les extinctions par décès notifié dans la
Légion-d'Honneur et dans la médaille mili
taire, ainsi que les vacances qui se sont pro
duites par promotion ou radiation au cours
dn semestre expiré (1 er juin au 30 novembre
1913):
Avec traitement : grand croix, 1 ; grands-
cfficiers, 4 ; commandeurs, 39 ; officiers, 128;
chevaliers, 578.
Médaille militaire : 969.
Sans traitement : grand-officier, 1 ; com
mandeurs, 14 ; officiers, 122 ; chevaliers, 368.
Médaille militaire : 3.
2o Un décret aux termes duquel le Conseil
des ministres pourra disposer de la croix de
grand'croix avec traitement et de la croix de
grand-officier, sans traitement, devenues va
cantes pendant le second semestre de 1913.
MEETING DE COMMERÇANTS
Dijon. — Hier après-midi un meeting avait
été organisé par la Fédération des commer
çants détaillants de France en faveur de la
reconnaissance de la propriété commerciale.
Différents orateurs ont pris la parole au
cours de celte réunion, notamment MM. Hé
bert et Lefoi, députés, qui se sont engagés à
faire voter les projets déposés au Parlement.
UNE REUNION POLITIQUE A CAEN
CAEN. — Parlant au cours d’une réunion
du groupe républicain de Ceen, M. Chéron,
ancien ministre du travail, a défendu ener-
glquement la politique républicaine et démo
cratique suivie par le dernier Cabinet.
Il a ensuite fait appel à l’union des répu
blicains.
UN BANQUET DU COMITÉ RÉPUBLICAIN
DU COMMERCE ET DE L’INDUSTRIE
Brest. — Un banquet de 500 couverts a
clôturé hier l’assemblée générale du Comité
républicain du Commerce et de l’Industrie.
M. Mascuraud, qui présidait, a levé son
verre en l’honneur de l’Entente cordiale et il
a bu à la prospérité et à la durée du Cabinet
Doumergue.
L'AGITATION VITICOLE
BAR-SUR-AUBE. — Quatre cents délégués
des Associations viticoles réunis à Bar-sur-
Aube ont décidé de renouveler leur demande
de démission des municipalités.
RÉUNION DE FONCTIONNAIRES
Marseille. — Un meeting organisé par les
agents des P. T. T., des Douanes et des Con-
tributions indirectes a adopté un ordre du
four protestant contrôle favoritisme, la crise
actuelle des effectifs et l’insuffisance des sa
laires,
LES AFFAIRES D’ORIENT
Le roi de Grèce à la Canés
Athènes. — Hier matin, à onze heures, le
roi a arboré lui-même le drapeau sur le fort
Tika à la Canée au milieu d’un enthousiasme
indescriptible.
Une salve de 101 coups de canon a été en-
Batte tirée.
Le souverain rentrera aujourd'huf à une
heure.
Les consuls des puissances ont assisté à la
sérémonie.
En Serbie
BELCRADE. — On sait que le gouvernement
serbe a résolu de continuer à envoyer ses
officiers exclusivement aux éceles militaires
supérieures françaises et russes. Il a décidé
au cours d’une dernière séance du Conseil
des ministres, que le gouvernement serbe
prierait le gouvernement français de bien
vouloir envoyer en Serbie un certain nombre
d'officiers français qui rempliraient dans
l’armée serbe le même rôle que la mission
militaire française en Grèce.
5 Centimes — EDTION DU MATIN — S Centimes
(S Pages)
Lundi 15 Décembre 1913
Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage de^ Journaux de la Région
L’Intorvention Américaine
au Mexique -
Il 'apparaît de plus en plus que l'inter-
vention des Etats-Unis est la principale rai
son qui empêche, au Mexique, le maintien
ou le rétablissement d’un pouvoir fort.
Diaz a succombé parce que les Etats-Unis
soutenaient Madero ; et il semble aujour
d’hui que le général Huerta serait en mesu-
re de consolider son autorité si le président
Wilson ne secondait presque ouvertement
ses adversaires. Pourquoi cette jalousie du
gouvernement de Washington à l’égard des
seuls personnages énergiques qu’ait pro
duit le Mexique depuis les temps lointains
de Juarez ?
La vérité, dans cette affaire, est simple
et se peut exprimer d’un mot : Les Etats-
Unis ne se contentent pas, au Mexique,
d’un gouvernement qui gouverne ; il leur
faut encore un gouvernement qui gouverne
pour eux. De là leur haine pour tous les
hommes d’Etat mexicains qui prétendent
faire une politique indépendante et natio
nale. Toute l’histoire récente s’éclaire,
quand on l’envisage de ce point de vue.
Pendant la première partie de sa longue
présidence, Diaz n’avait eu qu’un but, le
développement économique de son pays. Se
rendant compte qu’il n’avait point, parmi
ses concitoyens, les éléments nécessaires
pour mettre en valeur les immenses riches
ses du territoire, il s’était résolument
adressé aux étrangers et en première ligne
aux Américains. Renonçant à la formule de
son prédécesseur, le président Lerdo, qui,
« entre la débilité mexicaine et la force
américaine, voulait maintenir le désert»,il
n’avait pas hésité à relier les deux pays par
une double voie ferrée (Mexico-El Paso,
Mexico-Laredo), dont la construction et
l’exploitation étaient confiées aux Améri
cains. Sous ce régime d’intense activité
économique, le Mexique s’enrichissait
merveilleusement, mais il s’américanisait
plus-vite encore ; on ne parlait guère qu’an
glais dans les chemins de fer mexicains.
Le président Diaz finit par s’inquiéter de
cette mainmise financière. D’accord avec
son ministre des finances, M. Limantour,
il modifia, vers 1900, l’esprit de sa politi-
croit à sa sincérité. La République améri
caine est en train de se lancer, en ce mo
ment même, dans la voie d’un impérialisme
renforcé : elle achève le canal de Panama ;
elle négocie avec le Nicaragua un traité de
protectorat qui mettra celte puissance en-
tièrement entre ses mains.
C’est dans le même but de domination
qu’elle ne veut à aucun prix voir s’établir
au Mexique un gouvernement fort et na
tional échappant à son influence.
Le président Wilson réussira-t-il à impo
ser son « exclusive » contre le général
Huerta ? C’est en somme assez peu proba
ble. Il n’a d’abord pas les mains entière
ment libres, car les intérêts européens au
Mexique sont considérables. Les Puissances
s’opposeraient évidemment à toute action
américaine susceptible de nuire économi
quement à leurs nationaux. C’est ainsi que
le blocus des ports mexicains est impossi
ble. D’autre part toute intervention armée
est impraticable : les troupes françaises
étaient autrement belles que les troupes
américaines (à peine existantes en réalité),
et l’échec de l'expédition du Mexique fut
complet. Les Etats-Unis en sont donc ré
duits à soutenir de leur appui moral et de
leur argent, l’insurrection chronique qui
ravage le Nord du Mexique. Par là ils peu
vent éterniser l'anarchie dans le pays.
C’est la plus grave des fautes et la plus
dangereuse des politiques. Il y a dans la
patrie de Juarez et de Diaz un sentiment
national violent. Les Français l’ont appris
à leur dépens. Les Américains auraient
grand tort de l'oublier.
André Siegfried.
Election Sénatoriale du 44 Décembre 1913
que, se souciant surtout
lui, sans les Américains
tre eux.
Au lieu de développer
d’être maître chez
et au besoin con-
davantage les li-
gnes de chemins de fer conduisant vers le
Nord, il s’attacha désormais à compléter les
voies transversales, vers l’Atlantique et le
Pacifique : c’était arrêter le drainage crois
sant des échanges mexicains avec les Etats-
Unis. Ce nouveau programme fut fort mal
vu du gouvernement de Washington. L’Eta
blissement d’un chemin de fer à travers
l’isthme de Tehuantepec — concurrence
évidente pour le canal de Panama — causa
en particulier une vive mauvaise humeur à
Washington.
MaisM. Limantourne s’en tint pas là.
Toujours préoccupé de se soustraire au
contrôle étranger, il réussit à se rendre
acquéreur de la majorité des actions dans
les compagnies de chemins de fer détenues
par les Américains. La ligne Mexico-El
Paso et la ligne Mexico-Laredo se trouvè
rent ainsi nationalisées de fait. Les groupes
puissants de financiers qui les « contrô
laient » précédemment se virent évincés.
Ce n’était du reste pas seulement dans
les questions de voies ferrées que le gou
vernement mexicain reprenait sa liberté
d’action. Quand des gisements pétrolifères
admirables furent découverts dans la région
de Tampico (notamment à Tuxpan), le fa
meux Standard, oïl trust essaya de s’en
emparer ; mais ce fut un syndicat anglo-
français qui obtint la concession.
Les Etats-Unis, dans ces conditions, ne
pouvaient que souhaiter la chute du prési
dent Diaz : ils s’y employèrent, et c’est lar
gement à leur protection que l’agitateur
Madero finit par devoir son succès. Les
Américains trouvaient en lui, non plus un
rude soldat, de race indienne, comme Diaz,
mais un homme du monde, cultivé et pro
bablement bien intentionné. Voilà qui ne
suffisait pas pour réussir dans un des pays
les plus difficiles à gouverner qui soient.
Madero ne fut jamais vraiment maître du
Mexique, et il vit peu à peu se rétrécir au
tour de lui le cercle de fer de ses adversai
res. Au commencement de 1913, il succom
bait sous la coalition des généraux Huerta
et Diaz : une bataille dans Mexico eut rai-
son de son pouvoir,
après, ses adversaires
dans un guet-apens.
Le général Huerta,
lors le gouvernement,
ment la manière et la
et,
le
qui
quelques jours
faisaient périr
occupe depuis
représente évidem-
tradition de Diaz.
C’est un militaire manifestement insensi
ble aux pitiés inutiles et c’est, je crois, un
indien qui entend bien avant tout préser
ver l’indépendance de sa race et de son
pays.
Voilà justement ce que le gouvernement
de Washington ne veut pas supporter.
Quand le président Wilson refuse de re
connaître le président Huerta, les raisons
qu’il donne sont sans doute très honorables :
« C’est un assassin, laisse-t-il entendre ;
c’est en tout cas un chef d’Etat illégalement
désigné, car aucune élection valable n’a
confirmé un pouvoir conquis à la pointe
des baïonnettes. » L’argument peut être
excellent. Malheureusement personne ne
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPoLYTE FÉNOUX
Auresser tout ce qui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE FÉNOUX
35, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE : Rédaction, No 7.60
ABONNEMENTS
La Havre, la Seine-Inférieure, l'Eure
l’Oise et la Somme
Autres Départements..
Union Postale ....
TBOIS .Moisi Six Mois.
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Photo et Cliché Petit Havre
ÉTAT ACTUEL
DE L'ÉDIFICE
AUDE
Inscrits : 738. — Votants : 734
MM. Maurice Sarraut, rad. soc 476 Elu
Ferroul, ancien député, sec... 232
Bulletins blancs 26
Il s’agissait de remplacer M. Dujardin-
Beaumeiz, radicH,décédé.
M Dujardin-Beaumez avait été élu séna
teur, en janvier 1912, le second sur trois re
présentants que l'Aude a eu au Sénat. Il
avait en 432 voix sur 748 votants; le premier
élu. M. Gauthier, avait eu 475 voix, et le troi
sième élu, M. Mir, qui ne figurait pas sur la
liste radicale, en avait eu 400.
BULLETIN MILITAIRE
La Classe 1914
e Le ministre de la guerre vient de prendre
un arrêté relatif aux opérations préliminai
res de formation de la classe de 1914.
Aux termes de cet arrêlé, les tableaux de
recensement cevront être publiés et affichés
les deux premiers dimanches de janvier
1914. Ils comprendront les jeunes gens fran-
Çais de naisance, nés en 1894 ; les omis des
classes antérieures, les individus devenus
Français en 1913, c’est-à-dire avant le Aerjan-
vier 1914, et les Français sous condition ré
solutoire, fils d’étrangers nés en France, qui
ont atteint vingt et un ans révolus avant le
1 er octobre 1913 ; étant entendu que les jeu
nes gens appartenant à ces deux dernières
catégories qui auraient été récensés et révi
sés avec la classe 1913 ne seront pas inscrits
de nouveau sur les tableaux de recense
ment.
L’article 10 de la loi du 21 mars 1905, mo
difié par l’article 6 de la loi du 7 août 1913,
imposant aux jeunes gens (ou à leurs repré
sentants légaux) l’obligation de requérir eux-
mêmes leur inscription; ces derniers ont
tout intérêt à s’acquitter de cette obligation
dans le plus bref délai possible, afin de pas
être reportés à l’année suivante comme
omis, et, par conséquent, retardés d’un an
dans l’accomplissement de leur temps de
service.
En cas de doute sur la légitimité d’une de
mande d’inscription, les maires ne doivent
pas s’en faire juges et opposer une fin de
non-recevoir aux intéressés, mais les ins
crire provisoirement, sauf à signaler leurs
doutes au préfet, qui saisit le conseil de ré
vision, seul compétent pour statuer définiti
vement sur la régularité de l’inscription. Le
refus d'inscrire n’est justifié que si la de
mande est évidemment inadmissible,comme
dans le cas d'un individu déclaré étranger
par un jogement définitif ; d’un jeune hom
me qui voudrait être inscrit avant l’âge que
lui attribue son acte de naissance, etc. Dans
ces divers cas, d’ailleurs, le maire doit déli
vrer aux réclamants un récépissé de leur de
mande sur lequel est consigné le motif du
rejet.
Les maires devront s’assurer que notifica
tion des décès des jeunes gens originaires
d’une autre commune et nés après le 31 dé
cembre 1893 a été faite à la Mairie du lieu de
naissance des décédés.
Les tableaux de recensement n’étant défi
nitifs que lorsqu’ils ont été examinés et ar
rêtés par le conseil de révision au jour mê
me de sa séance dans le canton, il s’ensuit
que ces tableaux peuvent, jusqu’au jour de
cette séance, être complétés par des inscrip
tions nouvelles.
En outre, il est rappelé que les maires doi
vent, en vue de diminuer le nombre des
omis, inscrire sur ces tableaux, par applica
tion de l’article 13 de l’instruction du 20 oc
tobre 1905, les jeunes gens nés dans leur
commune, quand leur domicile ou leur ré
sidence sont inconnus.
Les jeunes gens qui désireraient subir la
visite médicale au lieu de leur résidence de
vront, pour obtenir l’autorisation, adresser
leur demande au préfet de leur département
d’inscription, vingt jours au plus tard avant
l’ouverture des operations de la révision, et
produire avant le 15 février, avec un dupli
cata de leur demande, le dossier sanitaire,
c’est-à-dire les pièces relatives aux maladies
ou infirmités qu’ils pourraient avoir à invo
quer. ' -
Tous nos concitoyens connaissent le pitto
resque bâtiment qui s’élève à l’angle de la
rue Saint-Jacques et du quai Notre-Dame.
_ Il date des premières années de la cité ha-
vraise, p ut-être même sa construction est-
elle anterieure à la constitution officielle de
la ville. En examinant le bâtiment il est en
effet permis de présumer qu’il s’élevait déjà,
avec quelques autres de son genre, dans le
marais qui s’étendait alors aux bords de la
crique qui allait devenir le port du Havre
lorsque François I er décida de la création de
ce port.
Placé en bordure de la rue Saint-Jacques
laquelle portait à l’origine le nom de Jean-de-
Bray, alors écuyer Sénéchal de la Seigneu
rie de Graville et propriétaire de nombreux
terrains dans le vieux quartier Notre-Dame,
ce bâtiment fut occupé,pendant de nombreu
ses années par l’une de ces tavernes inter
lopes alors si nombreuses en cette région et
qui, par les orgies qui s’y faisaient, avaient
valu à cette rue Jean-de-Bray ie surnom po
pulaire de rue de l’Enfer.
Bien que rétablissement du rez-de-chaus
sée ait été modernisé et qu’une devanture
plus élégante ait remplacé les vétustés pan
neaux de l’ancienne boutique, l’ensemble du
bâtiment avait conservé jusqu’à nos jours
un caractère très pittoresque.L’enseigne «Au
Vieux Havre », aujourd’hui remplacée par
une banale réclamé pour la Bière Paillette,
dénommait excellemment le vieil édifice dont
l’aspect original attirait l'attention des tou
ristes.
Certes il n’avait rien de monumental, cet
édifice, mais l’étrangeté des ais de son co
lombage, ses fenêtres si diverses et si irré
gulièrement placées, ses étages peu élevés,
ses massives mansardes s'inclinant sous
leur lourde coiffure de toiles plates, don
naient au vieux logis un caractère véritable
ment curieux à contempler.
Cette maison constituait certainement
LA “ JOCONDE” RETROUVEE
Une Protestation de M. Marcel, directeur
des Musées nationaux
M. Henry Marcel proteste contre la pré
tention de Perugia, cet ignorant, qui consi
dère la Joconde comme la propriété de son
prys, alors que le portrait a été acheté à
Vinci par François I er .
— En admettant même, déclara M. Henry
Marcel, qu’il ait été un trophée de la cam
pagne d’Italie, aucune revendication ne se
rait possible. Les traités de 1815 sont assez
formels pour qu’aucun incident diplomati
que ne puisse naître à ce sujet.
Et comme on lui demandait s’il comptait
prendre de nouvelles mesures, le directeur
des musées nationaux répondit :
— Personne n’a eu à se plaindre de l’ordre
qui règne au Louvre et de la surveillance
qui y est exercée. On continuera à donner
satisfaction au public et à l’administration
des beaux-arts.
Peruggla raconte comment il a pu
aisément enlever la Joconde
Voici d’après le Corriere della Sera, le récit
que Peruggia fit, d'un ton emphatique :
« Si l’œuvre de Léonard de Vinci, a-t-il
dit, est reconquise par l’Italie, vous le devez
à Vincenzo Peruggia, fils de Giacomo, âgé de
22 ans, né à Domenza, province de Côme,
depuis longtemps à l’étanger et particulière-
ment en France, où j’ai été plusieurs années
en différentes fois.
» Je suis décorateur, c’est-à-dire, dans une
certaine mesure, un artiste, moi aussi. Or
j’ai vu la France riche de nombreuses œu
vres dues à notre génie.
» En ma qualité de décorateur, j’ai été at
taché, avec d’autres ouvriers français, au
musée du Louvre. Aussi plusieurs fois me
suis-je arrêté devant le tableau de Léonard
de Vinci, dans lequel est si vive l’expressiou
de notre art, du bel art italien, que person
ne ne réussira jamais à surpasser. J’étais
également humilié de voir là-bas,sur le sol
étranger, cette œuvre considérée comme un
objet de conquête et j'étais mortifié de la
voir regardée désormais comme une gloire
française.
» Je ne restai pas longtemps attaché au
musée du Louvre, mais toutefois je conser
vai des relations avec mes anciens compa-
gnons de travail, que je continuai à fré-
quenter en me rendant au musée, où j’étais
bien connu.
» Je pensais en moi-même que ce serait
une belle action que de rendre à l’Italie le
grand chef-d’œuvre.
» C’est alors que je conçus l’idée du vol.
1 TT1 -2o 2 9— W 13
SÂfifS F ^ ,s ' dans tous lBS Bursaast de Pet^e ea 3
===================================
» Après tant de bruit, après tant d'e forts
faits par la poicepour découvrir le voleur,
le silence se fit et plus personne ne parla de
Monna Lisa.
» L’oubli dans lequel tombèrent le vol et
l œuvre même me poussa à agir. C'est alors
que je pensai à remettra au jour le chef-
d’œuvre du peintre italien, non seulement
pour en tirer profit, mais'aussi pour donner
au monde civilisé et artistique la joie d’ad-
mirer l’illustre tableau, et je pensai tout na
turellement à ma patrie. »
Ces déclarations semblent, il faut bien la
dire, déceler une certaine inconscience chez
Peruggia.
Peruggia ne dit pas la vérité
Perugia raconte, comme on l’a vu, que le
matin où il commit son vol il rencontra,
avant de pénétrer dans le salon Carré, deux
peintres décorateurs occupes à proximité de
cette salle et avec qui, du temps où il était
employé chez M. Gobier, il avait quelquefois
travaillé. Il affirme même qu’il a serré la
main à l’un d’eux et qu’il a échangé avec lui
deux ou trois phrases banales. Ces détails si
précis sont démentis par les ouvriers qui, ce
jour-là, procédaient à la réparation d’un
l’an des plus curieux exemples des procédés
de construction des premiers bâtisseurs ha-
vrais, et si elle ne saurait à aucun titre être
donnée en exemple à nos architectes pour
fournir à nos concitoyens le logement hy-
giénique et confortable que tous réclament,
elle était cependant digne du respect des ama
teurs et on la regardait toujours avec une
curiosité mêlée d’étonnement, comme l’on
regarde quelque vieille personne qui a eu le
bonheur de résister aux rigueurs des temps.
Bien fâcheusement, ce pittoresque aspect
disparaît de jour en jour et l’intérêt que l’on
manifestait à l’ancienne demeure s’atténue
de plus en plus.
Il n’a pas suffi que le rez-de-chaussée ait
été complètement défiguré, qu’il ait perdu
son caractère primitif pour répondre aux
exigences de la clientèle, l’an passé, un ou
vrier dénué de toute conception pittoresque
a eu, sous prétexte de restauration, la ma
lencontreuse idée de peindre en rouge toutes
les pièces de bois de la façade. Ce travail
inattendu eut simplement pour effet d’en
laidir le bâtiment et de rompre la discrétion
des tons de son assemblage de bois et de
plâtre.
Un nouveau travail vient encore de modi
fier l’aspect de ce te construction. Une par
tie de la toiture nécessitait des réparations ;
les couvreurs, au lieu de remplacer les toiles
avariées par d’autres tuiles du même type,
— tuiles que l’on trouve d’ailleurs difficile
ment à notre époque — ont préféré dé
couvrir toute la partie Nord et employer en
suite les ardoises pour reconstituer la cou
verture.
Seule la partie formant bordure sur la
rue Saint-Jacques a conservé son ancienne
coiffure de tuiles, et l’ensemble a mainte
nant un aspect très disparate que tous les
amateurs de curiosités regretteront certaine
ment.
| plafond près de l’endroit indiqué, une longue
g‘ " donnant accès au salon Carré. Ceux-
. Dupont, âgé de cinquante ans, et
Bréard, tous deux employés chez M. Felz, en
trepreneur de décoration artistique, 25, villa
d’Alésia, ont été entendus déjà par le juge
d’instruction lors de la première enquête.
Jamais ils n’ont fait allusion à la visite sus
pecte que signale l’inculpé lui même.
— Et nous n’avions pas à signaler pareil inci
dent, nous expliquait longuement, hier soir, M.
Dupont, puisqu’il n’a pas eu lieu.
Il semble même qu’une circonstance s’op
pose à ce que la rencontre signalée se lut
produite. Le vol, d’après la police, aurait été
commis entre 7 et 8 heures du soir. Or, les
peintres décorateurs ne se mettent en chan
tier, normalement, que vers 8 h. 1/2. au plus
tôt. Au moment signalé par Perugia, MM. Du
pont et Bréard ne devaient pas encore être
installés sur leurs échafaudages.
Un troisième ouvrier, M. Costard, chef
d’une équipe de peintres en bâtiments, qui,
les jours précédents, avait également tra
vaillé près du salon Carré, eut, plusieurs
fois, dans la matinée du 21 août, date du
vol, l’occasion de se trouver sur le chemin
suivi par l’auteur du méfait. Mais lui non
p us ne se rappelle pas avoir été abordé par
aucun visiteur inaccoutumé et dont la pré
sence n’ait été justifiée par le service. Du
reste, il ne connaissait pas Vincenzo Peru
gia. La photographie de ce dernier n’a même
pas réveillé en lui le moindre souvenir.
L’état de la « Joconde)
La Joconde n’est pas endommagée ; elle a
seulement une légère écorchure sur lâ joua
gauche et une petite égratignure sur l’épaule
gauche qui n’existent pas dans la photogra
phie du tableau lorsqu’il était au Louvre ; il
s'agit de choses absolument insignifiantes.
M Poggi, directeur des Offices, le profes
seur Denicola, qui avait étudié le tableau de
la Joconde, M. Adolphe Orvieto et les profes
seurs Tarchiani et Giglioti ont fait un patient
contrôle des craquelures de la peinture, cen-
timètre par centimètre carré.
lis sont unanimes avec le sculpteur Tren-
tacosto à déclarer l’authenticité certaine du
tableau.
Les cachets placés au dos du panneau sur
lequel est peint la Joconde, cachets à l'encre
noire qui furent imprimés en l’an V au mo
ment où le chef-d’œuvre de Vinci fut trans
porté et installé dans le palais du Louvre,
out été minutieusement examinés et recon
nus authentiques.
Les Constructions neuves en 1914
A. P.
Véritablement, ce ne serait pas très difficile
de m’emparer du tableau, la surveillance
étant très peu sévère pour ceux qui travail
lent dans le Musée.
» Il me suffirait de bien choisir le moment
où la salle serait vide.
» Je m’étais rendu parfaitement compte de
la façon dont le tableau était fixé au mur.
» Un simple geste était nécessaire pour le
détacher.
» Seul, le Caire était encombrant, mais il
était facile de s’en défaire.
» Le tableau peint par le grand Italien,
libre de son cadre, ne pouvait être que d’un
poids léger pour un italien.
» Peu à peu, celte idée prit corps dans
mon esprit et m’apparut d’une réalisation
facile.
» Enfin, je me décidai à la mettre à exé
cution.
» Un matin, je me rendis auprès de mes
amis décorateurs, qui travaillaient encore au
Louvre, et j’échangeai quelques paroles avec
eux dans le plus grand calme.
» Je profitai d’un moment de distraction
pour m’éloigner d’eux et j’entrai dans la salle
où se trouvait la Joconde.
» La salle était déserte et la Joconde me
souriait.
» J’étais désormais bien décidé à la voler.
» En un rien de temps, j’eus décroché le
tableau du mur. J'enlevai le cadre et je me
rendis aussitôt sous un escalier que je con
naissais et l’y déposai.
» Je le répète, il ne me fallut que quelques
instants pour exécuter mon vol. Quelques
minutes après, je retournai dans la salle de
la Joconde.
» Je pris alors le tableau et le cachai sous
ma blouse. Fais je m’en allai sans éveiller
aucun soupçon.
» En effet, personne ne m’avait vu. Per
sonne ne me soupçonna jamais.
» Combien de recherches n‘a-t-on pas fai
tes ! Combien de choses n’a-t-on pas dites et
imprimées, combien d’hypothèses n’a-t-on
pas émiso sur le voleur probable et les mo
tifs qui avaient pu le pousser à accomplir
son acte 1
» On est allé jusqu’à émettre l’hypothèse
qu’il pouvait s’agir d’un vandale qui, par un
brinai instinct de destruction aurait volé le
chef-d’œuvre pour le faire disparaître.
» Mais personne n’a jamais pensé à l'hypo
thèse la plus simple, à celle que le vol pou
vait avoir été commis par un pauvre diable
comme moi, qui certes voudrait en tirer un
profit, mais cependantanimé d’un très grand
respect pour l’œuvre immortelle.
« J’ai gardé la toile deux ans et demi chez
moi, comme une chose sacrée. Je n’osais la
tirer de sa cachette, craignant à tout instant
d’être arrêté. .
» Toutes les idées qui me venaient à 1 es
prit pour en tirer profit étaient une à une
écartées comme tro dangereuses
Les dépenses inscrites à l’état H pour l’an
née 1914 s’élèvent comme dépenses directes à
257 millions 863.393 francs, auxquels il faut
ajouter 10,399,603 francs de dépenses indivi
ses. Ce sont les sommes nécessaires à l’exé-
cation du programme naval et aussi à la
construction de petits bâtiments hors pro
gramme, tels que pétroliers, drague-mines,
aviso, etc.
Les dépenses prévues concernent au to
tal 50 navires qui se répartissent ainsi : 10
cuirassés, 3 éclaireurs, 5 torpilleurs d’esca
dre, 24 sous-marins, 1 aviso, 1 canonnière,
1 moui lie-mines, 4 drague-mines et 1 vapeur
pétrolier.
Au cours de l’année seize navires entre
ront en service, soit : les deux cuirassés
France et Paris, qui pendant le deuxième se
mestre de 1914 viendront se joindre an Cour
bet et au Jean-Bart et formeront avec eux une
division homogène ; les deux torpilleurs
d’escadre Commandant-Lucas et Commandant-
Bo^y, de 760 tonneaux de déplacement et da
30 nœuds de vitesse, et enfin un beau lot de
douze sous-marins, soit : Clorinde, Cornélie,
Amphitrite, Astree, Artémis, Arèthuse, Ariane
et Andromaque, de 410 tonneaux de déplace
ment ; Gustave-Zédé, de 797 tonneaux et 29
nœuds de vitesse ; Bellone, Hermione et Gor
gone, de 520 tonneaux et 17 nœuds.
Les arsenaux et les chantiers privés pour
suivent la construction de 24 navires com
mencés soit en 1912 soit en 1913 ; presque
tout l’effort se portera sur les cuirassés car
on n’en compte pas moins à l’heure actuelle
de sept, soit sur cale, soit en achèvsment à
flot. Les dépenses sur l’exercice 1914 seront
en effet de 217 millions soit un total de 257
pour les cuirassés qui en absorbent ainsi à
eux seuls près de 85 pour cent. Les cuirassés
dont les travaux continueront sont : la Bre
tagne et la Provence lancées au mois d’avril
dernier, la Lorraine lancée fin septembre,
puis la Flandre et la Gascogné en chantier à
Brest et à Lorient et le Languedoc et la
Normandie à l’industrie privée. Aux sept
cuirassés s’ajoutent les trois torpilleurs d’es
cadre Mécanicien-Principal-Lestin, Enseigne-
Roux et Enseigne-Gabolde ; sept sous-marins :
Néréide da 797 tonneaux, Atalante et Ama
rante de 410 tonneaux, Dupuy-de Lôme et
Lané de 833 tonneaux, et enfin Diane et
Daphné de 630 tonneaux ; un aviso, Ibis,
de 615 tonneaux une canonnière, BaTny, de
214 tonneaux ; un vapeur pétrolier de 11,000
tonnes et quatre drague-mines.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la UIMM ITEAMATIOMALS
1es, rue Saint-Lazare, 108
(Immaubto de ('HOTEL TERi^lHB^
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