Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-12-12
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 décembre 1913 12 décembre 1913
Description : 1913/12/12 (A33,N11816). 1913/12/12 (A33,N11816).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526386629
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
, 53“ Année — N 11,816
ntImes — EDITION DU MATIN — 5 Centimes
Administrateur • Délézué
Vendredi 12 Décembre 1913
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O. RANDOLET
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a M. O. RANDOLET
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le PETIT HA VUE est résigné pour las Annonces Judiciaires et légales
ORGANE RÉP UBLICAIN DE MOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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HIPPOLYTE FÉNOUX
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a M. HIPPOLYTS Fénoux
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TROIS Mors Six Mois
Le Havre, la Seine-Inféri eu re, P'Eur- 2
l’Oise et la Somme.........
Autres Départements
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Qa.Esbonne.cgalement, SANS dans tous las Baraem d» P Q ^ e 3
ECTT VENTE
Le Petit Havre illustré
UNE GRÈVE D'ÉTATS-M AJORS
Cerbere. — On mandr de Barcelone que
les états-majors des vapeurs qui font le cour
rier entre la Catalogne et les îles Baléares
ont déposé le préavis de grève.
Les officiers, pilotes et mécaniciens com
menceront la grève dans huit jours, après
expiration du délai légal.
AU PARLEMENT
d ea n io e reFa c S SODS eESS
Sous une élégante couverture en couleurs
lignée Kauffmann et Maurice Motet, ce splen
dide numéro renferme un ravissant calen
drier en couleurs, de P. Thiriet ; Un Jeu
d'Oracle en couleurs, mesurant 0,54 X 0,335;
de nombreux et variés contes de Noël, et
autres histoires amusantes.
Le Petis Æavre Hllustré, Numéro
de NOËL, contient encore 4 grands concours,
comportant cinq cents prix attribués aux
concours des petits et des grands.
Le premier prix, du concours des grands,
consiste en une Voisureste Bébé-Peu-
geet 6 HP, 4 cylindres, voiturette complète
avec pneus 530X65, ferrés A. R., carrosserie
torpédo 2 places, pare-brise, capote, 2 pha
res acétylène, 3 vitesses, outillage complet.
Valeur: 4 250 francs.
Le deuxième prix : Une superbe Machine
à coudre.
Le premier prix, du concours des petits,
consiste en une Mschine à coudre,
d'une valeur de 250 francs ; le deuxième
prix, en une Bicyclette pour homme ; le
troisième, un Bon de Panama.
Le Numéro de Noël
PETIT HAVRE ILLUSTRÉ
contient, en outre, nn roman complet: Une
Affaire de Collier.
Ce numéro est en vente chez nos déposi
taires et dans nos bureaux au prix de :
30 Centimes
ACCIDENT DE CHEMIN DE FER
Huy (Belgique). — Par suite d’une erreur
d’aiguillage, une rame de wagons en ma
nœuvre a été lancée sur un train de voya
geurs en gare de Landon.
Il y a treize blessés dont deux grièvement.
GRÈVE DES EMPLOYÉS MUNICIPAUX
A LEEDS
Leeds. — Cinq mille employés de la muni
cipalité se sont mis en grève.
Les services municipaux, sauf ceux des
tramways sont arrêtés.
Les rues sont dans l’obscurité, les gaziers
étant en grève.
LES TROUBLES AU MEXIQUE
La Vera Cruz — Les insurgés sont maîtres
de la rive gauche du fleuve jusqu à la ville
de Tampico.
2 Tampico.
Tous les étrangers sont sains et saufs.
DANS L'AFRIQUE AUSTRALE
Les Hindous reprennent le Travail
~ Le Cap.— On signale de Prétoria et de
Durban une reprise générale du travail par
les hindous.
Une Commission d’enquête au sujet des
réclamations des hindous est constituée.
Paris, trois heures matin
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat
sont réunis hier matin, à l'Elysée, sous
présidence de M. Poincaré.
se
la
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 11 DÉCEMBRE
Cotons : décembre, baisse 3 points ; jan
vier, baisse 3 points ; mars, baissa 1 point ;
mai, baisse 2 points. — Facile.
Culéa s hausse 5 à 7 points.
NEW-YORK, 11 DÉCEMBRE
c. 88 1008
Cuivre Standard disp.
— janvier
Amaigasat. Cop...
Fer
70 1/4
15 25
6. PRICIDCAT
14 23
14 25
70 1/4
15 25
M. Doumergue, président du Conseil, a
donné connaissance au Conseil de la décla
ration mirstérielle.
Le Conseil a décidé que les ministres ne
prendraient pas dans leurs cabinets des col
laborateurs devant être candidats aux pro
chaines élections législatives.
Les ministres intéresses ont fait connaître
au Conseil d'Etat des projets devant venir à
l’ordre du jour au Sénat et à la Chambre et
tiendront les engagements pris pour leur dis
cussion.
Le projet sur les mines, en particulier,
sera discuté au Sénat à l’une des plus pro
chaines séances.
Le Conseil s’est ensuite cccupé de l’expédi
tion des affaires courantes.
ETRANGER
L'ensemble de l'ordre du jour de confiance est voté à la
Chambre par 302 voix contre 141 et environ
150 abstentions»
a
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, il décembre.
La déclaration que le nouveau ministère
lue aujourd'hui devant les Chambres s’est
CHICAGO, 11 DÉCEMBRE
Blé sur
Décembre.
Mai.
c. on JOUR
89 »/»
92 »»
C. PRSCED
88 7 8
92 4 2
Maïs sur
Décembre.
70 3/8
70 4/2
—
Mai
69 7/8
70 14
Saindoux sur.
Janvier...
10 80
10 85
—
Mai
11 40
H 17
VOTES DE NOS DÉPUTÉS
Scrutin sur la priorité en faveur de la mo
tion additionnelle de M. André Lefèvre, reje
tée par 283 voix contre 214 :
MM. Bureau et Lavoinne ont voté contre,.
les autres ont voté pour.
LE CABINET DU MINISTRE
DE LA MARINE
Le capitaine de vaisseau Salaün, qui exer
çait le commandement de la division de la
flottille de la mer du Nord, est nommé chef
de cabinet du ministre de la marine.
Le « apitaine de fregate Dumesnil est nom
mé sous-chef. Le capitaine Dumesnil était à
bord du léna au moment de l’explosion du
cuirassé.
Sont désignés pour remplir les fonctions
d’officier d'ordonnance du ministre de la ma
rine, les lieutenants de vaisseau Pirot (LA),
commandant le Spahi ; Hergiult (CJ), du
Victor Hugo ; Cayol (MLG), du bunois ; le mé
canicien principal de ire classe Masmejean
(AL), également du Dunois.
Le lieutenant de vaisseau Richard (AEM)
est maintenu dans ses fonctions d’officier
d’ordonnance du ministre.
ALSACE-LORRAINE
Les Soldats Alsaciens
en Conseil de guerre
Hier matin, à neuf heures et demie, ont
commencé à Strasbourg, devant le Conseil
de guerre de la 30e division les débats du
roces intenté à trois recrues alsaciennes de
a 5e compagnie du 99e régiment d’infanterie
à Sa verne.
Les recrues s’appellent Henk, Blelli et
Scheibel.
Le tribunal est présidé par le colonel
Engels. La défense a été confiée à Me Weber,
du barreau de Strasbourg.
Henk est accusé d’avoir, les 49 et 20 no
vembre dernier, commis un acte d’insou-
mission en révélant des choses qui se sont
passées à la caserne, et d’avoir recueilli des
signatures. Les deux autres inculpés sont
accusés d’avoir signe le document que leur
soumis Henk, document qui a été publié
soumis Henk, document qui a ét
par la presse et qui confirmait les paroles
prononcées par le lieutenant von Forstner
LES SOUVERAINS ESPAGNOLS A PARIS
Les souverains espagnols ont assisté, hier
soir, à la représentation des Deux Canards,
au Palais Royal.
------ —=
EXPLOSION A BORD D’UN TORPILLEUR
Le ministre de la marine a reçu de Brest
la dépêche suivante :
« A l’appareillage, explosion tubes chau
dière à bord 336. Trois chauffeurs brûlés ;
deux ont brûlures légères ; le troisième,
brûlures moyennes nécessitant transport hô
pital, mais sans accidents graves a pré
voir. »
• • ' —
LE CAS DE L’AGENT DE CHANGE
GIRINON
YALTE. — L’agent de change Girinon a
comparu hier devant le juge instructeur.
Son avocat a insisté energiquement pour
que l’extradition soit refusée.
Le juge a renvoyé la séance à mardi pour
rendre son arrêt qui, sans aucun doute,
accordera l’extradiuon.
L’AVIATEUR GRAHAME WRITE
Londres. — L’aviateur Grahame White
paru hier matin avec trois passagers dars
l'intention de se rendre à Paris, a dû
atterrir à Foikestone par suite d’une panne.
L’hélice de l’appareil a été brisée. Les avia
teurs ne pourront donc continuer leur
voyage sur Paris.
L'aviateur et ses passagers n’ont pas été
blesses.
contre le drapeau français. Les trois recrues
reconnaissent les faits.
Henk. prié par un rédacteur de VEisaesser
de signer et de faire signer le document et
accepta la mission de recueillir les signatu
res. Les deux autres signèrent également.
Les trois inculpés affirment que, bien
qu’ils aient fait le serment au drapeau, le 4
novembre dernier, ils n’avaient pas été ins
truits sur les devoirs que renfermait ce ser
ment, et d’ailleurs on leur avait promis que
le document au bas duquel ils donneraient
leur signature resterait secret.
T ute la discussion porte sur ce dernier
point, à savoir si les recrues ont été instrui
tes de leurs devoirs et s’ils ne se souvenaient
pas d’une allocution que le colonel leur avait
faite. le 48 novembre dernier, et dans la
quelle il leur donnait l’ordre de taire tout ce
qui se passait à la caserne.
Les recrues prétendent n’avoir rien révélé
de nouveau après le d scours du colonel, et
n’avoir fait que signer le document.
Le colonel von Reutter, dans sa déposition,
affirme que les instructions sur les devoirs
auxquels engageait le serment au drapeau
avaient été données, et que son allocution
prononcée le 18 novembre était un ordre de
ne pas révéler au dehors les choses qui se
passaient à la caserne.
Le défenseur. Me Weber, réfute l’accusa
tion. L s inculpes, dit-1l, n’ont rien divul
gué. Tout était déjà connu de l’opinion lors
qu’ils ont signé le document en question.
L’ordre donné par le colonel était trop
général et ne pouvait avoir aucune valeur
an point de vue de la discipline. Ls docu-
mentsigné n’était pas destiné à la publicité;
il devait servir contre les recrues elles mê
mes qui l’avaient signé si elles venaient à
reculer devant le tribunal civil.
Me Weber fait ressortir surtout la jeunesse
des recrues, qu’il compare à celle du lieute-
nant von Forstner, et demande au Tribunal
d’être clément s’il veut éviter le retour d’évé-
nements graves tels qu’il s’en est produit ces
derniers temps.
Il demande enfin, si le Tribunal vient à
sévir, que la pun tion qu’il infligera soit «no
punition unquement militaire, c’est-à-di e
que les inculpé» ne soient condamnés qu à
des arrêts.
Après une demi-heure de délibration, la
Cour condamne Henk à six semaines d’ar-
rê s, et les deux autres inculpes, Blelli et
Lcheibel, à trois semaines de la même peine.
tenue dans les généralités, dans les formules
vaguai, et celui qui voudrait y chercher une
indication précise sur les solutions qu’il en
tend donner aux graves problemss do
1 heure présente perdrait son temps et sa
peine.
L’impression qu’on ressentait en l’écou
tant, qu’on retrouvera certainement en la li
sant, est que ses auteurs ont surtout pris à
lâche de glisser sur toutes les difficultés, sur
les peints essentiels qui divisent les deux as
semblées et la Chambre.
Cette déclaration, M. Doumergue en a
donné lecture d’une voix forte, accentuant
chaque phrase, scandant chaque mot.
Seuls, à dire vrai, les 459 radicaux-unifiés
l’ont applaudie d’un bout à l’autre. Sur les
autres bancs de la gauche, les bravos furent
intermittents. Les membres de la gauche
radicale, ceux de la gauche démocratique
surtout, se tinrent sur la réserve et les so
cialistes, à certains passages, ne dissimulè
rent par leur mécontentement. Quant au
centre, à la droite, ils furent nettement hos
tiles.
La première phrase qu’applaudirent les
radicaux-socialistes fut celle relative à la
majorité sur laquelle entend s’appuyer le
nouveau cabinet, majorité nettement, exclu
sivement républicaine. Ce langaze, on l’avait
entendu cependant tenir, par tous les précé
dents gouvernements et le cri-de : Vive
Briand ! qui répondit aux bravos tumul
tueux des radicaux unifies n'etait que l’affir
mation d’une vérité évidente. Et comme M.
Doumergue ajoutait que le cabinet ne reste
rait pas au pouvoir si cette majorité lui fai
sait défaut, une voix railleuse s’éleva du côté
droit : Oh ! Vous savez, ne vous gênez pas
pour nous !...
Le mot souleva un éclat de rire presque
général qui se renouvela, peu après, quand
M Doumergue parla du vote « rapide » du
budget. Nouveaux bravos des radicaux uni-
fiés, nouvelles réserves sur les bancs de la
gauche démocratique, nouvelles marques
d’hostilité du centre et de la droite au pas
sage concernant l’impôt sur le revenu, sur
tous les revenus, c’est-à-dire sur la rente
elle-même.
L'instant d’après, alors que M. Doumergue
parlait de l'outillage national également né
cessaire à la prospérité de l'indastre. .. —
Du commerce, ajouta la voix gouailleuse de
M. Charles Benoist. — Du commerce, répéta
M. Doumergue. — De l'agriculture, so>ffl«
M. Charles Benoist. — De l’agriculture, fit,
en écho, le président du Conseil..., ce fut
une ex p o non d'hilarité.
Et comme, de divers côtés, on criait à M.
Charles Benoist : — C’est donc vous qui
avez rédigé la déclaration ?... les rires écla
tèrent de plus belle.
Accueilli par les bravos retentissants des
arrondissementiers, le passage concernant
la reforme électorale souleva les murmures
des proportionnalistes.
A la phrase visant l’application intégrale
de la loi de trois ans, ce sont les socialistes
unifiés, les républicains socialistes, les radi
caux avancés aussi qui murmurèrent.
E-fin, le passage relatif à la défense de
l’école laïque fut très applaudi à l'extrême-
gauche, mais le couplet final sur la politique
extérieure, sur la marine et sur l’armée ne
soulevèrent de bravos que sur les bancs où
le Cabinet cherchât sa majorité. Sur tous
les autres, ceux des socialistes compris, on
demeura silencieux. L'attitude de la Chambre
fut la même pendant la discussion des inter
pellations.
loi de trois ans et de nombroux bravos sanc-
tionnrent le rappel infligé à M. Vaillant qui
avait qualifié cette loi de loi scélérate.
On entendit ensuite M. Thierry-Cazes, qui
reprit l’argumentation de M. Viollette, puis
M. deGrandma son qui mit personnellement
en cause M. Caillaux, et le président du Con
seil fit son apparition à la t ibune.
Ce qui mérite surtout d'être retenu du dis
cours do M. Doumergue, c’est moins ce dis
cours en lui-même que les questions précises
qu’on lui posa et les réponses qu’il tut amené
à faire.
La première de ces questions, posée par
M. Lauche, fut une question indiscrète :
— Etes-vous pour ou contre le programme
de Pau ? A celle-là, M. Doumergue évita de
répondre, déclarant senlement qu’il fallait
« penser à la démocratie ». Et comme, au
centre, on lui criait : — Répondez à M.
Lauche ! le président du Conseil se défila
en déclarant qu’il ne laisserait pas dévier le
débat. Cela, cependant, c’était bien le débat!
M. Doumergue fut plus net, quand on
l'interrogea — ce fut M. Lamendin — sur les
retraites des ouvriers mineurs et sur la jour
née de huit heures dans les mines. E fin,
quand M. André Lefèvre demanda ce qu’allait
devenir le projet d’emprunt, c’est M. Cail
laux qui répondit, et sa réponse fut celle-ci :
« Il est retiré ».
D’autres précisions furent ensuite deman
dées au gouvernement : par M. Painlevé,
sur le retour éventuel au service de deux
ans ; par M. Groussier, sur la réforme élec
torale, et par M. Jaurès, sur l’ensemble du
programme ministériel. M. Jaurès, avec une
certaine malice, affecta de dédaigner le pré
sident du Conseil pour s’adresser person
nellement à M. Caillax. C'est donc celui ci
qui fut oblige de répondre, mais, contraste
très remarqué, il le fit avec une nervosité
visible, alors que M. Doumergue, avait, au
contraire, répondu en souriaat
rupteurs.
C’est alors que la série des
mence.
Le premier, celui sur l’ordre
à ses inter ¬
votes com-
du jour de
confiance proprement dit, donna 293 voix
en faveur du ministère, c’est-à-dire, à deux
voix près, le même chiffre qui, l’autre jour,
avad renversé le cabinet Bsrthou. Mais au
jourd’hui il y avait un nombre considérable
d’abstentions : plus de 450 t
Ces 450 abstentionnistes sont les socialistes
unifiés et les membres les moins avancés de
la gauche qui veulent joger le nouveau mi
nistère, non sur ses paroles mais sur ses
actes.
Dans le second scrutin, celui sur l’addi
tion Lefèvre que le président du Conseil
avait combattu en posant la question de
confiance, le cabinet perdit 40 voix et le
nombre des abstentions, tout en diminuant,
atteiznit encore la centaine.
Enfin, après l'adoption du texte de M.
Gioux, que le gouvernement acceptait, on
retrouva dans le scrutin sur l’ensemble le
même chiffre d’abstentions qu'au début :
près de. 150.
Tel est le résultat de cette première ba
taille soutenue par le Cabinet.
Au Luxembourg, la déclaration ministé
rielle lue. selon l’usage, par le garde des
sceaux, M. Bienvenu-Martin, fut écoutée
avec attention et très chaudement applaudie
sur les bancs — sur les seuls banc» où siè
gent les membres des deux groupes avancés
de a Haute Assemblée.
M. Gaudin de Villaine voulut ensuite in-
terpe’ler sur la politique géneraie du nou
veau Cabinet, mais le président du Conseil
n’étant pas là, et pour cause, la fixation du
débat fut renvoyée à plus tard...
Tu.-Henry.
4=
fs s
A LA CHAMBRE
Le premier interpellateur, M. Viollette—
dont l’apparition à la tribune fut « accueil
lie par le cri : — Voilà la compère ! — ne fit
pas preuve de beaucoup d’adresse. Singu
lière façon de soutenir le cabinet que de le
mettre en demeure de désavouer la loi de
trois ans ! Et cette affusion à la politique de
« torpeur » qui motiva une vibrante inter-
vention de M. Briand, acclamée par une
grande partie de la Chambre ! Compère, en
effet, mais singulier compère que M. Viol
leite. ..
Cette intervention de l’ancien président
du Conseil, maladroitement provoquée par
un des meilleurs amis de M. Caillaux, cette
mise en demeure adressée au cabinet de
s’expliquer catégoriquement sur la loi de
trois ans, sur le programme du Congrès de
Pau eut pour effet de poser nettement la
question. Dès ce moment, chacun pouvait
prendre position et tout ce qu’on allait dire
par la suite ne devait, en aucune manière,
modifier la situation des deux armées en
présence.
La seconde interpellation, celle de M. Jo
seph Reinach, visant spécialement le service
de trois ans, éclaircit encore cette situation.
L’honorable député des Basses-Alpes appuya
sur ce point que le cabinet, dans sa déclara
tion, s’etait prononcé pour le maintien de la
Les débuts du nouveau ministère ont excité
parmi nos honorables, et plus encore dans
le public, un vif mouvement de curiosité.
Bien avant ‘ouverture des portes, de nom
breux curieux stationnaient devant b s gril
les, attendant avec impatience l’arrivee des
membres du Cabinet qu une double rangée
de photograph-s, leurs appareils en batterie,
s’apprêtaient a fusiller au passage.
Peine perdue, d’ailleurs. Tous les vieux
parlementaires savent, en effet, que les mi-
ni-tres, surtout lorsqu’ils sont fraîchement
investis, ne pénètrent pas dans le Palais lé;
gislatif par la porte du quai d’Orsay, ce qui
Is mettrait en contact direct avec le pub ic
et les obligerait à traverser la et hue du Sa
lon de la Paix.
C’est par la cour d’honneur, exclusivement
réservée aux membres du Parlement, qu’ils
ont coutume de faire leur enirée. D'ailleurs,
les ministres étaient en retard. Ils déjsu-
naieat à l’Elysée, où le président de la R pu-
bique recevait le roi et la reine d’Espagne et
l’horloge de la salle marquait exactement
trois heures un quart lorsqu’ils ont tait leur
apparition.
Depuis un moment déjà, tous les députés
se trouvaient à leur poste et les tribunes
publiques regorgaient de spectateurs. La
plupart des membres du précédent minis-
1ère étaient là également, M Barthou, M.
Klotz, M Joseph Thierry, notamment, qui,
en regagnant leur piace de simples députés,
avaient recueilli de nombreux témoignages
de sympathie.
Lorsque M. Doumergue pénétra dans l’hé-
micycle, suivi de M. Renoult, de M. Viviani
de M. Monis, de M. Jacquier, de M. Maginot,
une salve de bravos éclata sur les bancs de
l’extrême gauche, bravos auxquels répon
dirent des murmures, des hou ! hou I partis
des rangs de la droite et du centre.
Le dernier qui partit fut M. Caillaux. Il fut
salué des mêmes ah ! ah 1 de satisfaction
qui accueillent, au théâtre, l’entrée d’un
grand premier rôle.
M. Caillaux, souriant, sautillant, alla s’as
seoir au premier rang du binc ministériel, à
la gauche de M. Doumergue. Aussitôt, celui-
ci se leva et, boutonnant sa redingote, se
dirigea vers la tribune. M. Caillaux étant là,
la séance pouvait commencer...
La séance est ouverte à trois heures quinze sous
la présidence de m. PAUL des» HANEL, president.
M. DOUMERGUE monte a la tribune.
DÉCLARATION DU GOUVERNEMENT
Messieurs,
Le gouvernement qui se présente devant
vous a le ferme dessein de servir les grands
intérêts du pays et ceux de la République
qu’il ne sépare point.
Il ne peut réaliser ce dessein que par
l’union réfléchie et durable des républi
cains de gauche (Applaudissements sur di
vers bancs à gauche. M. Georges Berry :
« A commencer par l’exclusion ! ») dont il
vous donne l’exemple par sa composition.
Il ne saurait durer ni agir sans fa colla
boration et l’appui d’une majorité nette
ment, exclusivement républicaine. (M.
Jousselin : « Oui, et vive Briand ! » Vifs
applaudissements à gauche.) Il ne resterait
pas au pouvoir si cette majorité lui faisait
défaut. C’est elle seule qui peut lui donner
la force et l’autorité dont il a besoin dans
les circonstances présentes.
Ces circonstances exigent l’attention vi
gilante de tous ceux qui se préoccupent
d’assurer, en même temps que la prospérité
et la grandeur de la patrie, la défense et le
développement des institutions républicai
nes, ouvertement ou insidieusement atta
quées depuis quelque temps par d’irréduc
tibles adversaires. (Applaudissements sur
divers bancs à gauche. Bruit au centre).
Elles ont cependant, depuis quarante-
trois ans, assuré à notre pays, la paix dans
la dignité en même temps que l’ordre et la
tranquillité au dedans, accru sa richesse,
augmenté le bien-être et les libertés des
citoyens. Aussi sommes-nous résolus à ne
pas les laisser impunément attaquer.
Messieurs, la Chambre élue en 1910 arri
ve à l’expiration de son mandat. Il n'est
pas possible, à l’heure où nous sommes, de
songer à réaliser un vaste programme.
Aussi, celui que vous soumet le gouverne
ment est-il strictement limité aux nécessi
tés présentes.
La Situation financière
Notre premier souci (Voix au centre :
« Sera de vivre ! ») sera d’assurer le vote,
dans le plus bref délai, du budget de 1914
(Exclamations et rires au centre et à droite.)
dont nous nous efforcerons, en faisant ap
pel au concours toujours si dévoué, pour
le bien de l’Etat, de vos Commissions finan
cières, de reviser les propositions de dépen
ses et les moyens d’équilibre. Nous présen
terons au Parlement les textes législatifs
qui nous paraîtront utiles pour faire face
aux dépenses extraordinaires de la défense
nationale. Nous ferons en sorte qu’un nom
bre restreint d’exercices supporte le poids
de ces charges.
La situation financière, que nous saisi
rons la première occasion d’exposer au
Parlement, dans son ensemble et dans ses
détails, sera d’ailleurs l’objet de nos préoc
cupations essentielles.
Le vote dont nous sommes issus a mar
qué l’adhésion de la Chambre au projet
d'impôt général sur le revenu (M. Georges
Berry : « Vexatoire et inquisitorial au pre
mier chef. »), frappant tous les citoyens et
tous les revenus, tel qu’il était sorti des dé
libérations de l’Assemblée précédente. Le
gouvernement s'emploiera à faire aboutir
cette grande réforme devant le Sénat et il
fera tous ses efforts pour qu’elle devienne
définitive à l’époque même où sera voté le
budget de 1914.
Il entend poursuivre, en même temps, et
par les mêmes méthodes l’institution d’im-
pôts sur la richesse acquise qui auront
jour objet de couvrir les charges que nos
budgets auront à supporterdu fait des lois
militaires.
Le vote de ces grands impôts démocrati
ques nous paraît indispensable, à la fois
pour subvenir aux frais nouveaux de la dé
fense du pays, pour assurer le développe
ment de l’outillage national également né
cessaire à la prospérité de l'industrie, du
commerce et de l’agriculture, pour accom
plir l’œuvre de dégrèvements équitables et
mesurés que le parti républicain, soucieux
de la justice contributive comme de la jus
tice sociale, s’est engagé à mener à bonne
fin, et aussi pour donner à notre système
fiscal l’élasticité qui lui est nécessaire et
qui, aujourd'hui, ne fait défaut à aucun des
grands pays du monde. Ainsi seulement,
vous pourrez doter la France des finances
libres et fortes, qui sont indispensables à sa
sécurité, à son développement et à sa gran
deur.
La Défense nationale
et le Service de trois ans
Le grave problème de la défense natio
nale est étroitement lié à celui de la justice
fiscale. L’impôt du sang pèse en effet, d’au
tant plus lourdement sur les classes pau
vres que l’impôt du fisc, inéquitablement .
réparti, leur réclame plus que leur dû et
va au-delà de leurs facultés contributives.
(Applaudissements sur divers bancs à gau
che.) . ' , .
En instaurant la justice fiscale, en évi
tant, avec soin, de laisser accroître par des
gaspillages les dépenses nécessaires mais
formidables qu’exige la sécurité de la pa
trie, nous rendons moins lourd le nouveau
sacrifice que la loi de trois ans vient d’im-
poser au pays. Vous sayesdans aLelles cir ¬
constances et à la suite de quels événe
ments ceux-ci nous ont démontré ia néces
sité de fortifier notre puissance militaire,
non point dans des intentions agressives,
nous tenons à le déclarer hautement après
nos prédécesseurs, mais dans l’uniquebut
de garantir la paix par l’affirmation d’une
force capable d’inspirer le respect. (Applau
dissements au centre et sur de nombreux
bancs à gauche.)
Messieurs, nul d’entre vous n’attend que
nous vous proposions de rouvrir le débal
sur la loi militaire récemment votée. C’est
la loi. Nous entendons l’appliquer loyale
ment. Notre dessein est, en même temps, de
consacrer notre effort à un ensemble de
mesures qui, indépendantes de la durée du
service sous les drapeaux, sont suscepti-
blet de porter à son maximum la force dé
fensive de la nation. Au premier rang de
ces mesures, nous placerons la prépara
tion militaire de la jeunesse, une meil eure
utilisation de nos réserves et le re ève-
ment des soldes des officiers et des sous-
officiers.
La Réforme Electorale
Le Parlement discute, depuis longtemps
déjà, la question de la réforme électorale
sans que les deux Assemblées aient pu,
encore, se mettre d’accord. Le Sénat est
actuellement saisi, pour la seconde fois,
d'un projet voté par la Chambre des dé
putés.
Le gouvernement, respectueux du vote
récent émis par cette dernière, demandera
au Sénat de se prononcer à son tour aussi
promptement que possible. Il s’emploiera
de son mieux à rechercher avec la commis
sion sénatoriale les éléments d’une transac
tion. Si l’accord ne pouvait s’établir entre
les deux Assemblées, les prochaines élec
tions législatives permettraient au pays de
se prononcer.
C’est le pays, en effet, qui seul peut et
doit décider dans une question qui intéresse
à un si haut degré l’exercice de sa souve
raineté.
Les réformes sociales
Aucun effort ne coûtera au gouvernement
pour accentuer les réalisations de justice
sociale et pour en préparer de nouvelles.
Il poursuivra la lutte contre le taudis et
la tuberculose. Il s’attachera à l’extension
du système d’assurances sociales.
La Défense Laïque
L’école laïque, œuvre de la démocratie,
sous l’égide d'une scrupuleuse neutra ité,
offre à tous les enfants de France l’instruc
tion indispensable. Elle est l’école de la
nation. Il n’est pas possible que contre elle
persiste une campagne intolérable d'outra-
ges et de calomnies sans qu’à ce grand
effort ne corresponde, pour le refouler, un
effort égal du parti républicain.
Si vous voulez défendre les institutions
démocratiques visées à travers l’école qui
en est le symbole, il vous faudra assurer
dans cette législature même le vote du pro
jet de loi sur la défense laïque. Mais après
avoir protégé l’école contre le parti pris, il
la faudra défendre contre l’ignorance en
rendant plus effective l'obligation et plus
viables les œuvres post-scolaires, la dé
fendre aussi contre la misère en volant le
projet de loi qui vous est soumis et qui
réorganise ies caisses des écoles.
Ges lois votées, le programme du parti
républicain ne sera pas encore rempli. Au
surplus, aucune loi ne dispense l’homme
de l’effort continu. Le parti républicain
saura coordonner son action pour fortifier
la conscience et la raison du peuple et les
soustraire à l’esprit de domination.
La Politique Extérieur©
Au cours de la crise que l’Europe vient
de traverser, le gouvernement de la Répu
blique a pleinement éprouve l’efficacité de
ses alliances et de ses amitiés. Il y a puisé
une partie de la force nécessaire à la sau
vegarde de ses intérêts et de sa dignité.
Nous entendons leur demeurer étroitement
fidèles. Nous poursuivrons donc avec la
Russie l’intime et cordiale collaboration
qui, en maintes circonstances, a permis
aux deux Etats alliés de contribuer puis
samment au maintien de la paix. Nous nous
attacherons à développer la confiante inti
mité dont la France et l'Angleterre se sont
déjà donné des preuves si décisives. Enfin,
nous ne serons pas moins attentifs à entre
tenir les courtoises relations qui nous unis
sent aux autres Etats, qui assurent le bon
renom de la France dans le monde, qui at
testent la sincérité de ses dispositions es
sentiellement pacifiques et qui nous per
mettront en nous appuyant sur la démocra
tie de notre pays, sur son armée et sur sa
marine dont le loyalisme républicain ne
saurait être mis en doute, de travailler dans
l’ordre et dans la paix à la grandeur de la
patrie et à celle de la République. (Applau
dissements sur divers bancs à gauche et d
l’extrême gauche).
LES INTERPELLATIONS
Le président annonce qu’il a reçu cinq deman
des d'interpellation : h première, de M Violleite,
sur la c politique du gouvernement » ; h seconde,
de MM. Joseph Rein ch, de Montebeilo et Paul
Bénszet, sur « l'application de la loi du 7 août
1913 » ; h troisième, de M. Jules Delahaye, sus
« les projets financiers du gouvernementà l'égard
des emprunts étrangers » ; la quatrième, de M.
Thierry-Cazes, sur « la politique générale du g0U-
veroem-nt » ; la cinq ieme, ne M. de Grandmai
son, sur « la composition du ministère ».
le PRÉSIDENT : Quel jour le gouvernement
accepte-t-il pour la discussion ?
M. DOUMERGUE : Le gouvernement est a k dis
posi on de la Chambre.
vo x DIVE*SES : Tout de suite.
La discussion immédiate est ordonnée.
Interpellation de M. Viollette
M. viollette a la parole.
Après la déclaration que nous venons den'
dre, dit-il, et qui a justement suschélapprD-
tion delà gauche, il importe d'obtenir du S9 X
Dûment quelques précisions. A 1 heure ac."
nous sommes à que-ques mois des. élections s.,
budget n’est pas encore voté. Sa diseussiApnes
même pas commenc e. Nous ne pouvosnsre
près- nier devant nos électeurs, suns avoir accom
pli notre fonction essentielle. . J. priin,
" Ce ministère se présente dans des conditions
identiques à celles du munise.Waldeck Bons:
seau. Il veut, comme Waldecé-nousseau, tair
ntImes — EDITION DU MATIN — 5 Centimes
Administrateur • Délézué
Vendredi 12 Décembre 1913
==so==ssu===n============-,.-,.
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l'Administratiss
a M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, SS
Adresse Télégraphique : RANDOLMT Havr
Administration, Inprasstons It Annonces, IBL 10.47
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AU HAVRE
A PARTS.
BUREAU DU Journal, 112, bouid da Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
le PETIT HA VUE est résigné pour las Annonces Judiciaires et légales
ORGANE RÉP UBLICAIN DE MOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Rédaetour an Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Redaction
a M. HIPPOLYTS Fénoux
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE: R6daction, 7 60
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Le Havre, la Seine-Inféri eu re, P'Eur- 2
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ECTT VENTE
Le Petit Havre illustré
UNE GRÈVE D'ÉTATS-M AJORS
Cerbere. — On mandr de Barcelone que
les états-majors des vapeurs qui font le cour
rier entre la Catalogne et les îles Baléares
ont déposé le préavis de grève.
Les officiers, pilotes et mécaniciens com
menceront la grève dans huit jours, après
expiration du délai légal.
AU PARLEMENT
d ea n io e reFa c S SODS eESS
Sous une élégante couverture en couleurs
lignée Kauffmann et Maurice Motet, ce splen
dide numéro renferme un ravissant calen
drier en couleurs, de P. Thiriet ; Un Jeu
d'Oracle en couleurs, mesurant 0,54 X 0,335;
de nombreux et variés contes de Noël, et
autres histoires amusantes.
Le Petis Æavre Hllustré, Numéro
de NOËL, contient encore 4 grands concours,
comportant cinq cents prix attribués aux
concours des petits et des grands.
Le premier prix, du concours des grands,
consiste en une Voisureste Bébé-Peu-
geet 6 HP, 4 cylindres, voiturette complète
avec pneus 530X65, ferrés A. R., carrosserie
torpédo 2 places, pare-brise, capote, 2 pha
res acétylène, 3 vitesses, outillage complet.
Valeur: 4 250 francs.
Le deuxième prix : Une superbe Machine
à coudre.
Le premier prix, du concours des petits,
consiste en une Mschine à coudre,
d'une valeur de 250 francs ; le deuxième
prix, en une Bicyclette pour homme ; le
troisième, un Bon de Panama.
Le Numéro de Noël
PETIT HAVRE ILLUSTRÉ
contient, en outre, nn roman complet: Une
Affaire de Collier.
Ce numéro est en vente chez nos déposi
taires et dans nos bureaux au prix de :
30 Centimes
ACCIDENT DE CHEMIN DE FER
Huy (Belgique). — Par suite d’une erreur
d’aiguillage, une rame de wagons en ma
nœuvre a été lancée sur un train de voya
geurs en gare de Landon.
Il y a treize blessés dont deux grièvement.
GRÈVE DES EMPLOYÉS MUNICIPAUX
A LEEDS
Leeds. — Cinq mille employés de la muni
cipalité se sont mis en grève.
Les services municipaux, sauf ceux des
tramways sont arrêtés.
Les rues sont dans l’obscurité, les gaziers
étant en grève.
LES TROUBLES AU MEXIQUE
La Vera Cruz — Les insurgés sont maîtres
de la rive gauche du fleuve jusqu à la ville
de Tampico.
2 Tampico.
Tous les étrangers sont sains et saufs.
DANS L'AFRIQUE AUSTRALE
Les Hindous reprennent le Travail
~ Le Cap.— On signale de Prétoria et de
Durban une reprise générale du travail par
les hindous.
Une Commission d’enquête au sujet des
réclamations des hindous est constituée.
Paris, trois heures matin
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat
sont réunis hier matin, à l'Elysée, sous
présidence de M. Poincaré.
se
la
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 11 DÉCEMBRE
Cotons : décembre, baisse 3 points ; jan
vier, baisse 3 points ; mars, baissa 1 point ;
mai, baisse 2 points. — Facile.
Culéa s hausse 5 à 7 points.
NEW-YORK, 11 DÉCEMBRE
c. 88 1008
Cuivre Standard disp.
— janvier
Amaigasat. Cop...
Fer
70 1/4
15 25
6. PRICIDCAT
14 23
14 25
70 1/4
15 25
M. Doumergue, président du Conseil, a
donné connaissance au Conseil de la décla
ration mirstérielle.
Le Conseil a décidé que les ministres ne
prendraient pas dans leurs cabinets des col
laborateurs devant être candidats aux pro
chaines élections législatives.
Les ministres intéresses ont fait connaître
au Conseil d'Etat des projets devant venir à
l’ordre du jour au Sénat et à la Chambre et
tiendront les engagements pris pour leur dis
cussion.
Le projet sur les mines, en particulier,
sera discuté au Sénat à l’une des plus pro
chaines séances.
Le Conseil s’est ensuite cccupé de l’expédi
tion des affaires courantes.
ETRANGER
L'ensemble de l'ordre du jour de confiance est voté à la
Chambre par 302 voix contre 141 et environ
150 abstentions»
a
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, il décembre.
La déclaration que le nouveau ministère
lue aujourd'hui devant les Chambres s’est
CHICAGO, 11 DÉCEMBRE
Blé sur
Décembre.
Mai.
c. on JOUR
89 »/»
92 »»
C. PRSCED
88 7 8
92 4 2
Maïs sur
Décembre.
70 3/8
70 4/2
—
Mai
69 7/8
70 14
Saindoux sur.
Janvier...
10 80
10 85
—
Mai
11 40
H 17
VOTES DE NOS DÉPUTÉS
Scrutin sur la priorité en faveur de la mo
tion additionnelle de M. André Lefèvre, reje
tée par 283 voix contre 214 :
MM. Bureau et Lavoinne ont voté contre,.
les autres ont voté pour.
LE CABINET DU MINISTRE
DE LA MARINE
Le capitaine de vaisseau Salaün, qui exer
çait le commandement de la division de la
flottille de la mer du Nord, est nommé chef
de cabinet du ministre de la marine.
Le « apitaine de fregate Dumesnil est nom
mé sous-chef. Le capitaine Dumesnil était à
bord du léna au moment de l’explosion du
cuirassé.
Sont désignés pour remplir les fonctions
d’officier d'ordonnance du ministre de la ma
rine, les lieutenants de vaisseau Pirot (LA),
commandant le Spahi ; Hergiult (CJ), du
Victor Hugo ; Cayol (MLG), du bunois ; le mé
canicien principal de ire classe Masmejean
(AL), également du Dunois.
Le lieutenant de vaisseau Richard (AEM)
est maintenu dans ses fonctions d’officier
d’ordonnance du ministre.
ALSACE-LORRAINE
Les Soldats Alsaciens
en Conseil de guerre
Hier matin, à neuf heures et demie, ont
commencé à Strasbourg, devant le Conseil
de guerre de la 30e division les débats du
roces intenté à trois recrues alsaciennes de
a 5e compagnie du 99e régiment d’infanterie
à Sa verne.
Les recrues s’appellent Henk, Blelli et
Scheibel.
Le tribunal est présidé par le colonel
Engels. La défense a été confiée à Me Weber,
du barreau de Strasbourg.
Henk est accusé d’avoir, les 49 et 20 no
vembre dernier, commis un acte d’insou-
mission en révélant des choses qui se sont
passées à la caserne, et d’avoir recueilli des
signatures. Les deux autres inculpés sont
accusés d’avoir signe le document que leur
soumis Henk, document qui a été publié
soumis Henk, document qui a ét
par la presse et qui confirmait les paroles
prononcées par le lieutenant von Forstner
LES SOUVERAINS ESPAGNOLS A PARIS
Les souverains espagnols ont assisté, hier
soir, à la représentation des Deux Canards,
au Palais Royal.
------ —=
EXPLOSION A BORD D’UN TORPILLEUR
Le ministre de la marine a reçu de Brest
la dépêche suivante :
« A l’appareillage, explosion tubes chau
dière à bord 336. Trois chauffeurs brûlés ;
deux ont brûlures légères ; le troisième,
brûlures moyennes nécessitant transport hô
pital, mais sans accidents graves a pré
voir. »
• • ' —
LE CAS DE L’AGENT DE CHANGE
GIRINON
YALTE. — L’agent de change Girinon a
comparu hier devant le juge instructeur.
Son avocat a insisté energiquement pour
que l’extradition soit refusée.
Le juge a renvoyé la séance à mardi pour
rendre son arrêt qui, sans aucun doute,
accordera l’extradiuon.
L’AVIATEUR GRAHAME WRITE
Londres. — L’aviateur Grahame White
paru hier matin avec trois passagers dars
l'intention de se rendre à Paris, a dû
atterrir à Foikestone par suite d’une panne.
L’hélice de l’appareil a été brisée. Les avia
teurs ne pourront donc continuer leur
voyage sur Paris.
L'aviateur et ses passagers n’ont pas été
blesses.
contre le drapeau français. Les trois recrues
reconnaissent les faits.
Henk. prié par un rédacteur de VEisaesser
de signer et de faire signer le document et
accepta la mission de recueillir les signatu
res. Les deux autres signèrent également.
Les trois inculpés affirment que, bien
qu’ils aient fait le serment au drapeau, le 4
novembre dernier, ils n’avaient pas été ins
truits sur les devoirs que renfermait ce ser
ment, et d’ailleurs on leur avait promis que
le document au bas duquel ils donneraient
leur signature resterait secret.
T ute la discussion porte sur ce dernier
point, à savoir si les recrues ont été instrui
tes de leurs devoirs et s’ils ne se souvenaient
pas d’une allocution que le colonel leur avait
faite. le 48 novembre dernier, et dans la
quelle il leur donnait l’ordre de taire tout ce
qui se passait à la caserne.
Les recrues prétendent n’avoir rien révélé
de nouveau après le d scours du colonel, et
n’avoir fait que signer le document.
Le colonel von Reutter, dans sa déposition,
affirme que les instructions sur les devoirs
auxquels engageait le serment au drapeau
avaient été données, et que son allocution
prononcée le 18 novembre était un ordre de
ne pas révéler au dehors les choses qui se
passaient à la caserne.
Le défenseur. Me Weber, réfute l’accusa
tion. L s inculpes, dit-1l, n’ont rien divul
gué. Tout était déjà connu de l’opinion lors
qu’ils ont signé le document en question.
L’ordre donné par le colonel était trop
général et ne pouvait avoir aucune valeur
an point de vue de la discipline. Ls docu-
mentsigné n’était pas destiné à la publicité;
il devait servir contre les recrues elles mê
mes qui l’avaient signé si elles venaient à
reculer devant le tribunal civil.
Me Weber fait ressortir surtout la jeunesse
des recrues, qu’il compare à celle du lieute-
nant von Forstner, et demande au Tribunal
d’être clément s’il veut éviter le retour d’évé-
nements graves tels qu’il s’en est produit ces
derniers temps.
Il demande enfin, si le Tribunal vient à
sévir, que la pun tion qu’il infligera soit «no
punition unquement militaire, c’est-à-di e
que les inculpé» ne soient condamnés qu à
des arrêts.
Après une demi-heure de délibration, la
Cour condamne Henk à six semaines d’ar-
rê s, et les deux autres inculpes, Blelli et
Lcheibel, à trois semaines de la même peine.
tenue dans les généralités, dans les formules
vaguai, et celui qui voudrait y chercher une
indication précise sur les solutions qu’il en
tend donner aux graves problemss do
1 heure présente perdrait son temps et sa
peine.
L’impression qu’on ressentait en l’écou
tant, qu’on retrouvera certainement en la li
sant, est que ses auteurs ont surtout pris à
lâche de glisser sur toutes les difficultés, sur
les peints essentiels qui divisent les deux as
semblées et la Chambre.
Cette déclaration, M. Doumergue en a
donné lecture d’une voix forte, accentuant
chaque phrase, scandant chaque mot.
Seuls, à dire vrai, les 459 radicaux-unifiés
l’ont applaudie d’un bout à l’autre. Sur les
autres bancs de la gauche, les bravos furent
intermittents. Les membres de la gauche
radicale, ceux de la gauche démocratique
surtout, se tinrent sur la réserve et les so
cialistes, à certains passages, ne dissimulè
rent par leur mécontentement. Quant au
centre, à la droite, ils furent nettement hos
tiles.
La première phrase qu’applaudirent les
radicaux-socialistes fut celle relative à la
majorité sur laquelle entend s’appuyer le
nouveau cabinet, majorité nettement, exclu
sivement républicaine. Ce langaze, on l’avait
entendu cependant tenir, par tous les précé
dents gouvernements et le cri-de : Vive
Briand ! qui répondit aux bravos tumul
tueux des radicaux unifies n'etait que l’affir
mation d’une vérité évidente. Et comme M.
Doumergue ajoutait que le cabinet ne reste
rait pas au pouvoir si cette majorité lui fai
sait défaut, une voix railleuse s’éleva du côté
droit : Oh ! Vous savez, ne vous gênez pas
pour nous !...
Le mot souleva un éclat de rire presque
général qui se renouvela, peu après, quand
M Doumergue parla du vote « rapide » du
budget. Nouveaux bravos des radicaux uni-
fiés, nouvelles réserves sur les bancs de la
gauche démocratique, nouvelles marques
d’hostilité du centre et de la droite au pas
sage concernant l’impôt sur le revenu, sur
tous les revenus, c’est-à-dire sur la rente
elle-même.
L'instant d’après, alors que M. Doumergue
parlait de l'outillage national également né
cessaire à la prospérité de l'indastre. .. —
Du commerce, ajouta la voix gouailleuse de
M. Charles Benoist. — Du commerce, répéta
M. Doumergue. — De l'agriculture, so>ffl«
M. Charles Benoist. — De l’agriculture, fit,
en écho, le président du Conseil..., ce fut
une ex p o non d'hilarité.
Et comme, de divers côtés, on criait à M.
Charles Benoist : — C’est donc vous qui
avez rédigé la déclaration ?... les rires écla
tèrent de plus belle.
Accueilli par les bravos retentissants des
arrondissementiers, le passage concernant
la reforme électorale souleva les murmures
des proportionnalistes.
A la phrase visant l’application intégrale
de la loi de trois ans, ce sont les socialistes
unifiés, les républicains socialistes, les radi
caux avancés aussi qui murmurèrent.
E-fin, le passage relatif à la défense de
l’école laïque fut très applaudi à l'extrême-
gauche, mais le couplet final sur la politique
extérieure, sur la marine et sur l’armée ne
soulevèrent de bravos que sur les bancs où
le Cabinet cherchât sa majorité. Sur tous
les autres, ceux des socialistes compris, on
demeura silencieux. L'attitude de la Chambre
fut la même pendant la discussion des inter
pellations.
loi de trois ans et de nombroux bravos sanc-
tionnrent le rappel infligé à M. Vaillant qui
avait qualifié cette loi de loi scélérate.
On entendit ensuite M. Thierry-Cazes, qui
reprit l’argumentation de M. Viollette, puis
M. deGrandma son qui mit personnellement
en cause M. Caillaux, et le président du Con
seil fit son apparition à la t ibune.
Ce qui mérite surtout d'être retenu du dis
cours do M. Doumergue, c’est moins ce dis
cours en lui-même que les questions précises
qu’on lui posa et les réponses qu’il tut amené
à faire.
La première de ces questions, posée par
M. Lauche, fut une question indiscrète :
— Etes-vous pour ou contre le programme
de Pau ? A celle-là, M. Doumergue évita de
répondre, déclarant senlement qu’il fallait
« penser à la démocratie ». Et comme, au
centre, on lui criait : — Répondez à M.
Lauche ! le président du Conseil se défila
en déclarant qu’il ne laisserait pas dévier le
débat. Cela, cependant, c’était bien le débat!
M. Doumergue fut plus net, quand on
l'interrogea — ce fut M. Lamendin — sur les
retraites des ouvriers mineurs et sur la jour
née de huit heures dans les mines. E fin,
quand M. André Lefèvre demanda ce qu’allait
devenir le projet d’emprunt, c’est M. Cail
laux qui répondit, et sa réponse fut celle-ci :
« Il est retiré ».
D’autres précisions furent ensuite deman
dées au gouvernement : par M. Painlevé,
sur le retour éventuel au service de deux
ans ; par M. Groussier, sur la réforme élec
torale, et par M. Jaurès, sur l’ensemble du
programme ministériel. M. Jaurès, avec une
certaine malice, affecta de dédaigner le pré
sident du Conseil pour s’adresser person
nellement à M. Caillax. C'est donc celui ci
qui fut oblige de répondre, mais, contraste
très remarqué, il le fit avec une nervosité
visible, alors que M. Doumergue, avait, au
contraire, répondu en souriaat
rupteurs.
C’est alors que la série des
mence.
Le premier, celui sur l’ordre
à ses inter ¬
votes com-
du jour de
confiance proprement dit, donna 293 voix
en faveur du ministère, c’est-à-dire, à deux
voix près, le même chiffre qui, l’autre jour,
avad renversé le cabinet Bsrthou. Mais au
jourd’hui il y avait un nombre considérable
d’abstentions : plus de 450 t
Ces 450 abstentionnistes sont les socialistes
unifiés et les membres les moins avancés de
la gauche qui veulent joger le nouveau mi
nistère, non sur ses paroles mais sur ses
actes.
Dans le second scrutin, celui sur l’addi
tion Lefèvre que le président du Conseil
avait combattu en posant la question de
confiance, le cabinet perdit 40 voix et le
nombre des abstentions, tout en diminuant,
atteiznit encore la centaine.
Enfin, après l'adoption du texte de M.
Gioux, que le gouvernement acceptait, on
retrouva dans le scrutin sur l’ensemble le
même chiffre d’abstentions qu'au début :
près de. 150.
Tel est le résultat de cette première ba
taille soutenue par le Cabinet.
Au Luxembourg, la déclaration ministé
rielle lue. selon l’usage, par le garde des
sceaux, M. Bienvenu-Martin, fut écoutée
avec attention et très chaudement applaudie
sur les bancs — sur les seuls banc» où siè
gent les membres des deux groupes avancés
de a Haute Assemblée.
M. Gaudin de Villaine voulut ensuite in-
terpe’ler sur la politique géneraie du nou
veau Cabinet, mais le président du Conseil
n’étant pas là, et pour cause, la fixation du
débat fut renvoyée à plus tard...
Tu.-Henry.
4=
fs s
A LA CHAMBRE
Le premier interpellateur, M. Viollette—
dont l’apparition à la tribune fut « accueil
lie par le cri : — Voilà la compère ! — ne fit
pas preuve de beaucoup d’adresse. Singu
lière façon de soutenir le cabinet que de le
mettre en demeure de désavouer la loi de
trois ans ! Et cette affusion à la politique de
« torpeur » qui motiva une vibrante inter-
vention de M. Briand, acclamée par une
grande partie de la Chambre ! Compère, en
effet, mais singulier compère que M. Viol
leite. ..
Cette intervention de l’ancien président
du Conseil, maladroitement provoquée par
un des meilleurs amis de M. Caillaux, cette
mise en demeure adressée au cabinet de
s’expliquer catégoriquement sur la loi de
trois ans, sur le programme du Congrès de
Pau eut pour effet de poser nettement la
question. Dès ce moment, chacun pouvait
prendre position et tout ce qu’on allait dire
par la suite ne devait, en aucune manière,
modifier la situation des deux armées en
présence.
La seconde interpellation, celle de M. Jo
seph Reinach, visant spécialement le service
de trois ans, éclaircit encore cette situation.
L’honorable député des Basses-Alpes appuya
sur ce point que le cabinet, dans sa déclara
tion, s’etait prononcé pour le maintien de la
Les débuts du nouveau ministère ont excité
parmi nos honorables, et plus encore dans
le public, un vif mouvement de curiosité.
Bien avant ‘ouverture des portes, de nom
breux curieux stationnaient devant b s gril
les, attendant avec impatience l’arrivee des
membres du Cabinet qu une double rangée
de photograph-s, leurs appareils en batterie,
s’apprêtaient a fusiller au passage.
Peine perdue, d’ailleurs. Tous les vieux
parlementaires savent, en effet, que les mi-
ni-tres, surtout lorsqu’ils sont fraîchement
investis, ne pénètrent pas dans le Palais lé;
gislatif par la porte du quai d’Orsay, ce qui
Is mettrait en contact direct avec le pub ic
et les obligerait à traverser la et hue du Sa
lon de la Paix.
C’est par la cour d’honneur, exclusivement
réservée aux membres du Parlement, qu’ils
ont coutume de faire leur enirée. D'ailleurs,
les ministres étaient en retard. Ils déjsu-
naieat à l’Elysée, où le président de la R pu-
bique recevait le roi et la reine d’Espagne et
l’horloge de la salle marquait exactement
trois heures un quart lorsqu’ils ont tait leur
apparition.
Depuis un moment déjà, tous les députés
se trouvaient à leur poste et les tribunes
publiques regorgaient de spectateurs. La
plupart des membres du précédent minis-
1ère étaient là également, M Barthou, M.
Klotz, M Joseph Thierry, notamment, qui,
en regagnant leur piace de simples députés,
avaient recueilli de nombreux témoignages
de sympathie.
Lorsque M. Doumergue pénétra dans l’hé-
micycle, suivi de M. Renoult, de M. Viviani
de M. Monis, de M. Jacquier, de M. Maginot,
une salve de bravos éclata sur les bancs de
l’extrême gauche, bravos auxquels répon
dirent des murmures, des hou ! hou I partis
des rangs de la droite et du centre.
Le dernier qui partit fut M. Caillaux. Il fut
salué des mêmes ah ! ah 1 de satisfaction
qui accueillent, au théâtre, l’entrée d’un
grand premier rôle.
M. Caillaux, souriant, sautillant, alla s’as
seoir au premier rang du binc ministériel, à
la gauche de M. Doumergue. Aussitôt, celui-
ci se leva et, boutonnant sa redingote, se
dirigea vers la tribune. M. Caillaux étant là,
la séance pouvait commencer...
La séance est ouverte à trois heures quinze sous
la présidence de m. PAUL des» HANEL, president.
M. DOUMERGUE monte a la tribune.
DÉCLARATION DU GOUVERNEMENT
Messieurs,
Le gouvernement qui se présente devant
vous a le ferme dessein de servir les grands
intérêts du pays et ceux de la République
qu’il ne sépare point.
Il ne peut réaliser ce dessein que par
l’union réfléchie et durable des républi
cains de gauche (Applaudissements sur di
vers bancs à gauche. M. Georges Berry :
« A commencer par l’exclusion ! ») dont il
vous donne l’exemple par sa composition.
Il ne saurait durer ni agir sans fa colla
boration et l’appui d’une majorité nette
ment, exclusivement républicaine. (M.
Jousselin : « Oui, et vive Briand ! » Vifs
applaudissements à gauche.) Il ne resterait
pas au pouvoir si cette majorité lui faisait
défaut. C’est elle seule qui peut lui donner
la force et l’autorité dont il a besoin dans
les circonstances présentes.
Ces circonstances exigent l’attention vi
gilante de tous ceux qui se préoccupent
d’assurer, en même temps que la prospérité
et la grandeur de la patrie, la défense et le
développement des institutions républicai
nes, ouvertement ou insidieusement atta
quées depuis quelque temps par d’irréduc
tibles adversaires. (Applaudissements sur
divers bancs à gauche. Bruit au centre).
Elles ont cependant, depuis quarante-
trois ans, assuré à notre pays, la paix dans
la dignité en même temps que l’ordre et la
tranquillité au dedans, accru sa richesse,
augmenté le bien-être et les libertés des
citoyens. Aussi sommes-nous résolus à ne
pas les laisser impunément attaquer.
Messieurs, la Chambre élue en 1910 arri
ve à l’expiration de son mandat. Il n'est
pas possible, à l’heure où nous sommes, de
songer à réaliser un vaste programme.
Aussi, celui que vous soumet le gouverne
ment est-il strictement limité aux nécessi
tés présentes.
La Situation financière
Notre premier souci (Voix au centre :
« Sera de vivre ! ») sera d’assurer le vote,
dans le plus bref délai, du budget de 1914
(Exclamations et rires au centre et à droite.)
dont nous nous efforcerons, en faisant ap
pel au concours toujours si dévoué, pour
le bien de l’Etat, de vos Commissions finan
cières, de reviser les propositions de dépen
ses et les moyens d’équilibre. Nous présen
terons au Parlement les textes législatifs
qui nous paraîtront utiles pour faire face
aux dépenses extraordinaires de la défense
nationale. Nous ferons en sorte qu’un nom
bre restreint d’exercices supporte le poids
de ces charges.
La situation financière, que nous saisi
rons la première occasion d’exposer au
Parlement, dans son ensemble et dans ses
détails, sera d’ailleurs l’objet de nos préoc
cupations essentielles.
Le vote dont nous sommes issus a mar
qué l’adhésion de la Chambre au projet
d'impôt général sur le revenu (M. Georges
Berry : « Vexatoire et inquisitorial au pre
mier chef. »), frappant tous les citoyens et
tous les revenus, tel qu’il était sorti des dé
libérations de l’Assemblée précédente. Le
gouvernement s'emploiera à faire aboutir
cette grande réforme devant le Sénat et il
fera tous ses efforts pour qu’elle devienne
définitive à l’époque même où sera voté le
budget de 1914.
Il entend poursuivre, en même temps, et
par les mêmes méthodes l’institution d’im-
pôts sur la richesse acquise qui auront
jour objet de couvrir les charges que nos
budgets auront à supporterdu fait des lois
militaires.
Le vote de ces grands impôts démocrati
ques nous paraît indispensable, à la fois
pour subvenir aux frais nouveaux de la dé
fense du pays, pour assurer le développe
ment de l’outillage national également né
cessaire à la prospérité de l'industrie, du
commerce et de l’agriculture, pour accom
plir l’œuvre de dégrèvements équitables et
mesurés que le parti républicain, soucieux
de la justice contributive comme de la jus
tice sociale, s’est engagé à mener à bonne
fin, et aussi pour donner à notre système
fiscal l’élasticité qui lui est nécessaire et
qui, aujourd'hui, ne fait défaut à aucun des
grands pays du monde. Ainsi seulement,
vous pourrez doter la France des finances
libres et fortes, qui sont indispensables à sa
sécurité, à son développement et à sa gran
deur.
La Défense nationale
et le Service de trois ans
Le grave problème de la défense natio
nale est étroitement lié à celui de la justice
fiscale. L’impôt du sang pèse en effet, d’au
tant plus lourdement sur les classes pau
vres que l’impôt du fisc, inéquitablement .
réparti, leur réclame plus que leur dû et
va au-delà de leurs facultés contributives.
(Applaudissements sur divers bancs à gau
che.) . ' , .
En instaurant la justice fiscale, en évi
tant, avec soin, de laisser accroître par des
gaspillages les dépenses nécessaires mais
formidables qu’exige la sécurité de la pa
trie, nous rendons moins lourd le nouveau
sacrifice que la loi de trois ans vient d’im-
poser au pays. Vous sayesdans aLelles cir ¬
constances et à la suite de quels événe
ments ceux-ci nous ont démontré ia néces
sité de fortifier notre puissance militaire,
non point dans des intentions agressives,
nous tenons à le déclarer hautement après
nos prédécesseurs, mais dans l’uniquebut
de garantir la paix par l’affirmation d’une
force capable d’inspirer le respect. (Applau
dissements au centre et sur de nombreux
bancs à gauche.)
Messieurs, nul d’entre vous n’attend que
nous vous proposions de rouvrir le débal
sur la loi militaire récemment votée. C’est
la loi. Nous entendons l’appliquer loyale
ment. Notre dessein est, en même temps, de
consacrer notre effort à un ensemble de
mesures qui, indépendantes de la durée du
service sous les drapeaux, sont suscepti-
blet de porter à son maximum la force dé
fensive de la nation. Au premier rang de
ces mesures, nous placerons la prépara
tion militaire de la jeunesse, une meil eure
utilisation de nos réserves et le re ève-
ment des soldes des officiers et des sous-
officiers.
La Réforme Electorale
Le Parlement discute, depuis longtemps
déjà, la question de la réforme électorale
sans que les deux Assemblées aient pu,
encore, se mettre d’accord. Le Sénat est
actuellement saisi, pour la seconde fois,
d'un projet voté par la Chambre des dé
putés.
Le gouvernement, respectueux du vote
récent émis par cette dernière, demandera
au Sénat de se prononcer à son tour aussi
promptement que possible. Il s’emploiera
de son mieux à rechercher avec la commis
sion sénatoriale les éléments d’une transac
tion. Si l’accord ne pouvait s’établir entre
les deux Assemblées, les prochaines élec
tions législatives permettraient au pays de
se prononcer.
C’est le pays, en effet, qui seul peut et
doit décider dans une question qui intéresse
à un si haut degré l’exercice de sa souve
raineté.
Les réformes sociales
Aucun effort ne coûtera au gouvernement
pour accentuer les réalisations de justice
sociale et pour en préparer de nouvelles.
Il poursuivra la lutte contre le taudis et
la tuberculose. Il s’attachera à l’extension
du système d’assurances sociales.
La Défense Laïque
L’école laïque, œuvre de la démocratie,
sous l’égide d'une scrupuleuse neutra ité,
offre à tous les enfants de France l’instruc
tion indispensable. Elle est l’école de la
nation. Il n’est pas possible que contre elle
persiste une campagne intolérable d'outra-
ges et de calomnies sans qu’à ce grand
effort ne corresponde, pour le refouler, un
effort égal du parti républicain.
Si vous voulez défendre les institutions
démocratiques visées à travers l’école qui
en est le symbole, il vous faudra assurer
dans cette législature même le vote du pro
jet de loi sur la défense laïque. Mais après
avoir protégé l’école contre le parti pris, il
la faudra défendre contre l’ignorance en
rendant plus effective l'obligation et plus
viables les œuvres post-scolaires, la dé
fendre aussi contre la misère en volant le
projet de loi qui vous est soumis et qui
réorganise ies caisses des écoles.
Ges lois votées, le programme du parti
républicain ne sera pas encore rempli. Au
surplus, aucune loi ne dispense l’homme
de l’effort continu. Le parti républicain
saura coordonner son action pour fortifier
la conscience et la raison du peuple et les
soustraire à l’esprit de domination.
La Politique Extérieur©
Au cours de la crise que l’Europe vient
de traverser, le gouvernement de la Répu
blique a pleinement éprouve l’efficacité de
ses alliances et de ses amitiés. Il y a puisé
une partie de la force nécessaire à la sau
vegarde de ses intérêts et de sa dignité.
Nous entendons leur demeurer étroitement
fidèles. Nous poursuivrons donc avec la
Russie l’intime et cordiale collaboration
qui, en maintes circonstances, a permis
aux deux Etats alliés de contribuer puis
samment au maintien de la paix. Nous nous
attacherons à développer la confiante inti
mité dont la France et l'Angleterre se sont
déjà donné des preuves si décisives. Enfin,
nous ne serons pas moins attentifs à entre
tenir les courtoises relations qui nous unis
sent aux autres Etats, qui assurent le bon
renom de la France dans le monde, qui at
testent la sincérité de ses dispositions es
sentiellement pacifiques et qui nous per
mettront en nous appuyant sur la démocra
tie de notre pays, sur son armée et sur sa
marine dont le loyalisme républicain ne
saurait être mis en doute, de travailler dans
l’ordre et dans la paix à la grandeur de la
patrie et à celle de la République. (Applau
dissements sur divers bancs à gauche et d
l’extrême gauche).
LES INTERPELLATIONS
Le président annonce qu’il a reçu cinq deman
des d'interpellation : h première, de M Violleite,
sur la c politique du gouvernement » ; h seconde,
de MM. Joseph Rein ch, de Montebeilo et Paul
Bénszet, sur « l'application de la loi du 7 août
1913 » ; h troisième, de M. Jules Delahaye, sus
« les projets financiers du gouvernementà l'égard
des emprunts étrangers » ; la quatrième, de M.
Thierry-Cazes, sur « la politique générale du g0U-
veroem-nt » ; la cinq ieme, ne M. de Grandmai
son, sur « la composition du ministère ».
le PRÉSIDENT : Quel jour le gouvernement
accepte-t-il pour la discussion ?
M. DOUMERGUE : Le gouvernement est a k dis
posi on de la Chambre.
vo x DIVE*SES : Tout de suite.
La discussion immédiate est ordonnée.
Interpellation de M. Viollette
M. viollette a la parole.
Après la déclaration que nous venons den'
dre, dit-il, et qui a justement suschélapprD-
tion delà gauche, il importe d'obtenir du S9 X
Dûment quelques précisions. A 1 heure ac."
nous sommes à que-ques mois des. élections s.,
budget n’est pas encore voté. Sa diseussiApnes
même pas commenc e. Nous ne pouvosnsre
près- nier devant nos électeurs, suns avoir accom
pli notre fonction essentielle. . J. priin,
" Ce ministère se présente dans des conditions
identiques à celles du munise.Waldeck Bons:
seau. Il veut, comme Waldecé-nousseau, tair
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