Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-12-05
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 décembre 1913 05 décembre 1913
Description : 1913/12/05 (A33,N11809). 1913/12/05 (A33,N11809).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526386555
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
55- Annee — fi* H.80»
Administrateur * Délégué
Adresser tout ce nul concerne l’Administration
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions lt Annonees, TL 10.47
(S Pages) 5 Cenlimés — EDITION DU MATIN — 5 Centimes (6 Pages»
===ersrmrr*4=--r= rnmam==============-----------
e Petit Havre
AU HAVRE
A PARIS
ANNONCES
Bureau du Journal, 112, boni 1 de Strasbourg.
L'AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
La PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces JutHclalrss et légales
Sng ediencnsat
Vendredi 5 Décembre 1913
ORGANE RÉP UBLICAIN DÉMOCRATIQUE L aboNNEmeNTS 1 -
11 2 | La Havre, la Seine-Inférieure, PEure,
| l’Oise et la Somme
Autres Départements........
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Rédacteur en Chef, Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
t M. HIPPOLYTE FÉNOUI
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
TROI Mois
Six Mois
A 12 94
Un AM
99 »
U ALMANACH
PETIT HA VRE
POUR 1914
L’Almanach du Petit Havre pour
1914 est en vente.
L'année 1913 y est retracée en ses
faits principaux : année politique, dans
ses diverses manifestations en France,
au Havre ; année locale, rappelée dans
une série de chapitres variés dont
l’intérêt documentaire est augmenté
par de nombreuses reproductions
photographiques, portraits, sites,
paysages, etc.
L’Almanach du Petit tare
comprend comme d’usage, une par
tie littéraire, distractions des soirées
d’hiver en famille, et une partie
documentaire renfermant tous les
renseignements qui en font un vade-
mecum indispensable : pleines mers,
listes des fonctionnaires, maires et
adjoints du Havre, foires de la Nor
mandie, guide de médecine élémentaire,
guide pratique de T agriculture. Il pu-
blie en outre, des recettes culinaires,
une multitude de renseignements de
tous genres, qu’on a coutume de trou
ver dans cette publication.
C’est l’Almanach populaire par
excellence.
L’Almanach du PETIT HAVRE est
en vente dans nos bureaux et nos
dépôts au prix de
30 CENTIMEE
Pour le recevoir par la poste,
adresser à l’Administration, 35, rue
Fontenelle : 80 centimes.
' DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 4 Décembre, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
Comptant..
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
> calme
£ 65 15/-
2/6
-/-
3 mois
£ 64 12,6
7/6
-/-
ETAIN
Comptant..
j faible
4 173 15/-
-/-
70/-
3 mois
£ 175 5/-
60/-
FER
Comptant..
} calme
£ 49/3
2 4
3 mois
£ 50/1 %
2 % d
Prix comparés avec ceux de Ja deuxième Bourse
du 3 décembre 1913.
NEW-YORK, 4 DÉCEMBRE
Cotons j décembre, hausse 1 point; jan
vier, inchangé ; mars, hausse 2 points ;
mai, hausse 2 points. — Facile.
Cales s hausse 11 à 16 points.
nhw-york, 4 décembre
Culvre Standard disp.
— janvier
Amalgamat. Cop...
Fer
t au <’on
71 1/8
15 23
i. PAIGZDEXT
14 23
14 25
71 3/8
15 25
CHICAGO, 4 DÉCEMBRE
Blé sur
Maïs sur
Saindoux sur.
Décembre.
Mai
Décembre.
Mai
Janvier...
Mai
C. DU JOUR
87 3/4
91 3 8
71 7/8
71 3/8
10 80
11 07
c. PRECED
87 4/8
90 7/8
71 1'4
70 5/8
10 85
11 12
Sera-t-elle résolue aujourd’hui 2
La crise ministérielle a fait hier un grand
pas ; on ne peut encore la considérer comme
dénouée et bien des difficultés, sans doute,
restent à résoudre ; il semble, cependant,
que la situation s’est, dans l'après-midi, sen
siblement éclaircie.
La combinaison Caillaux a été sinon défi
nitivement abandonnée, du moins écartée
provisoirement en raison de l’opposition sé
rieuse qu’elle rencontrerait dans une frac
tion de la majorité.
La combinaison Kibot serait une combinai
son d’union républicaine ; elle devrait com
prendre les chefs des divers groupes de la
majorité.
Hier soir, beaucoup de parlementaires pa
raissaient douter de la réussite d'une combi-
Raison Ribot.
Dans ce cas, il est probable que le prési
dent de la République fera appeler M. Gaston
Doumergue. sénateur du Gard.
M. Doumergue, radical, prendrait vraisem
blablement à gauche les concours nécessai
res et comme il a voté la loi de trois ans et
qu'il n’a pas pris une part active et person
nelle aux dernières luttes politiques, il pour
rait trouver dans les autres groupes de la
majorité un appui utile pour le succès de ses
démarches.
La journée d’aujourd’hui sera donc au
point de vue de la solution de la crise d'une
extrême importance. (Havas).
---- —
Les Incidents de Saverne
Un journaliste pangermaniste cravaché
Strasbourg. — Mercredi soir, la feuille
pan germaniste de Kehl, près de Strasbourg,
la Runsdchau, offensait gravement dans un
entrefilet le rédacteur responsable du Jour
nal de Saverne, M. Wiebicke.
Le fils de ce dernier, rédacteur au journal,
s’est rendu hier à Strasbourg pour deman
der compte au rédacteur et au directeur de
la Runsdchau, de l’article dirigé contre son
père.
Ceux-ci ayant accepté la responsabilité de
l’article en question, M. Wiebicke leur de
manda s’ils ne retiraient rien et s’ils avaient
quelque chose à ajouter. Ils affirmèrent n’a
voir rien à retirer ni à ajouter.
M. Wiebicke tira alors une cravache et en
frappa violemment le rédacteur responsable
de la Rundschau.
Le directeur, ayant voulu intervenir, fut
également frappé. M. Wiebicke quitta en
suite la rédaction sans être inquiété. Il était
accompagné d’un ami qui n’est pas inter
venu et qui assistait à l’affaire en qualité dé
témoin.
Le Reichstag vole une motion
de blâme au Chanceller
Berlin. — An Reichstag, le député Ricklin,
Alsacien, a déclaré qu'on se trouvait profon
dément attristé devant la ruine de la politi
que ministérielle.
La journée d’hier fut plus mauvaise qu’une
bataille perdue.
Le chancelier n’a fait que défendre et pro
téger l’administration militaire.
Le Reichstag a décidé ensuite la clôture
du débat et a adopté, par 293 voix contre 54
et 4 abstentions, une motion déclarant que
la façon dont le chancelier a répondu aux
interpellations sur les incidents de Saverne
n’est pas conforme aux vues du Reichstag.
La gauche a applaudi vigoureusement ; la
droite est restée silencieuse.
*—====«
FIN DE GRÈVE
Cette. — Le travail a repris partout hier
matin.
VIOLENTS INCIDENTS
A U CHAMBRE BELGE
Bruxelles. — De violents incidents se sont
produits hier après-midi à la Chambre
belge.
Un député socialiste ayant reproché au
gouvernement d’avoir grâcié des condamnés
lejourdes élections afin d’obtenir en échange
de cette libération les votes de leurs famil
les, M. Carton de Wiart, ministre de la
jnstice, a répondu pour justifier son admi
nistration.
Un membre de l’opposition, libéral, M.
Jourez, voulait apporter à la Chambre d’au
tres faits de ce genre, mais la droite l’a em
pêché de parler et s’est livrée à un violent
tumulte et a couvert la voix de l’orateur.
Des députés de gauche se sont précipités
au centre de l’hémicycle en invectivant la
majorité.
Une mêlée paraissait inévitable, mais le
président suspendit la séance et fit évacuer
les tribunes. *
LES GRÈVES ANGLAISES
Londres. — Les extrémistes parmi les em
ployés des postes veulent la grève immédiate
afin d’obliger les autorités à consentir une
augmentation de salaires de 15 0/0, mais ils
sont fort peu nombreux.
Cardiff. — Les cheminots ont décidé hier
matin de se mettre en grève.
On craint que tous les cheminots du Pays
de Galles ne fassent la grève dans deux
jours si leurs deux camarades révoqués ne
sont pas réintégrés.
La situation est grave ; la grève s’étend.
Les Compagnies se montrent fermes. L’ordre
n’est pas troublé.
o — —
Le Banquet international de la R. P.
La « Proportional Représentation Society »
a donné mercredi, sous la présidence de
lord Grey, un grand banquet international
où elle avait convié les chefs des principales
Sociétés ou groupes qui, en Europe, récla
ment la même réforme. Un certain nombre
de parlementaires anglais appartenant à tous
les partis politiques y assistaient. On remar
quait notamment M. F.-E. Smith, le jeune
et brillant orateur du parti unioniste ; sir
Symons, tout récemment nommé procureur
général en remplacement de sirRufusIsaacs,
et M. Philipp Snowden, du labour party. La
France était représentée par M. Charles Ba-
noist et par M. Arthur Groussier. La Belgi
que, l’Allemagne, la Hollande et la Suisse
avaient également envoyé des députations.
De très intéressants discours ont été pro
noncés.
Personne ne saurait prétendre, a déclaré lord
Grey, que le système de représentation actuelle
soit satisfaisant. L’expérience générale a démontré
que ce système a créé une classe d’électeurs pri
vilégiés, a privé un grand nombre d’autres élec
teurs de tout droit à la représentation et a réduit
la tâche du gogvernement à la simple sauvegarde
de certains intérêts particuliers.
Lord Courtney, toujours ardent malgré ses
80 ans, a rappelé qu’il y a plus de quarante
ans qu’on réclame la R. P. comme le moyen
le plus efficace d’élever la vie politique au-
dessus de toutes les basses compétitions.
M. Charles Benoist a pris ensuite la parole
et dans un discours très applaudi, après
avoir rappelé que c’est à l’Angleterre que re
vient l’honneur d’avoir exposé le principe de
la représentation proportionnelle, il a expli
qué pourquoi le mouvement a pris récem
ment en France une si grande importance.
M. Arthur Groussier a Darlé après _
II im NINISERIFIII
LES ESSAIS DU GRAPPIN AUTOMATIQUE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 4 décembre.
Aujourd’hui encore, l’après-midi s’est passé
dans l'incertitude et dans l’attente. Tandis
que M. Poincaré poursuivait ses consulta
tions et s’entretenait tour à tour avec les per
sonnages politiques susceptibles de lui don
ner des avis autorisés sur les solutions pos
sibles du grave problème financier, on con
tinuait, dans le monde parlementaire, à dis
cuter les différentes combinaisons ministé
rielles ayant quelque chance d’aboutir.
Depuis hier, depuis ce matin surtout, le
champ des hypothèses s’est notablement ré
tréci.
M. Jean Dupuy, dont le nom fut prononcé
dès la première heure, avait toujours de
nombreux partisans. Nul plus que lui, di
saient ceux-ci, n’est mieux à même d'aplanir
les conflits qui se sont élevés entre les deux
Assemblées. N’ayant pas voté l’amendement
Peytral, il serait particulièrement qualifié
pour tenter un rapprochement entre la
Chambre et le Sénat sur la question de la ré
forme électorale et, si les chefs des différents
groupes consentaient à lui donner leur
concours, il pourrait constituer un cabinet
de concentration républicaine auquel une
assez large majorité serait assurée.
A cela, les radicaux-socialistes répondent
qu’ayant fait partie du cabinet Poincaré et
des deux derniers cabinets Briand, qu’ayant
été le collaborateur de M. Barthou et de sept
autres membres du ministère démissionnai
re, M. Jean Dupuy serait en quelque sorte le
continuateur d’une politique toujours com
battue par eux et qu’ils seraient pour lui
des irréductibles adversaires.
D’autre part, on parlait beaucoup de M.
Paul Deschanel,que sa haute fonction a tenu
à l’écart des luttes récentes et qui, non-seu
lement par son autorité personnelle, mais
par les témoignages réitérés de confiance
que lui ont donné ses collègues, se trou
verait désigné pour être l’arbitre de la ma
jorité.
On faisait remarquer, d’ailleurs, que, dans
toutes les situations graves, chaque fois
qu’une crise ministérielle paraît offrir des
difficultés insurmontables, on a fait appel
au président de la Chambre. C’est ainsi que
Gambetta, Floquet, Casimir- Périer et, plus
tard, M. Charles Dupuy durent abandonner
le fauteuil pour prendre le pouvoir.
M. Deschanel, qui fut président de la Com
mission des affaires extérieures, des protec
torats et des colonies, se réserverait, dans
ce cas, le portefeuille des affaires étran
gères.
Telles étaient, à six heures du soir, les
deux combinaisons dont on parlait le plus,
mais on n’était pas éloigné de s’attendre à en.
voir surgir d’autres.
Th. Henry.
Les consultations de M. Poincaré
Le président de la République a reçu hier
matin, de 9 heures à 10 heures, et de nouveau
à midi, M. -Louis Barthou, président du
Conseil démissionnaire.
Le chef de l’Etat s’est entretenu, dans l’in
tervalle sur la situation d'abord avecM. Bien
venu-Martin, président, puis avecM. Aimond,
rapporteur de la Commission des finances
du Sénat.
L'après-midi M. Poincaré a reçu M. Cail-
lanx, puis M. Ribot, anciens présidents du
conseil, anciens ministres des finances.
M. Caillaux a quitté l’Elysée à 3 heures 10.
Aux journalistes qui l’entouraient dans la
cour d’honneur, et l’interrogeaient, il a ré
pondu : « Comme M. Clemenceau, je vous
dirai, si vous voulez, des nouvelles de ma
santé : elle est excellente. » Et l’ancien pré
sident du conseil est parti dans son automo
bile.
Peu après, M. Ribot était introduit auprès
du président de la République.
M. Ribot, pressenti, remet sa réponse
à aujourd’hui
L’Agence Havas a publié hier la note suivante :
Le président de la République a reçu à
2 heures M. Caillaux et il a envisagé avec lui
les conditions dans lesquelles la crise s’est
produite et la solution qu’elle pouvait com
porter.
A 3 heures de l’après-midi, le président de
la République a reçu M. Ribot, avec lequel il
a eu une conversation d’environ une heure
et demie. Il lui a offert de constituer le Ca
binet.
M. Ribot a répondu qu’il redoutait que son
état de santé ne lui permît pas d’assumer
une tâche aussi lourde.
Sur les instances du président de la Répu
blique, il a cependant consenti à réserver
jusqu’à aujourd’hui sa réponse définitive.
M. Ribot se propose de voir aujourd’hui
un certain nombre de personnalités politi
ques, notamment MM. Caillaux, Aristide
Briand et Clémenceau dont il tient à pren
dre l'avis sur la situation.
M. Ribot se rendra ensuite à l’Elysée pour
faire connaître sa réponse au président de la
République.
Déolarations do M. Aimond
En quittant l’Elysée, M. Aimond, rappor
teur général de la Commission sénatoriale
des finances, a déclaré qu’il avait été con
sulté par le président de la République uni
quement au point de vue de la situation
financière.
« Mon entretien avec le président de la
République, a-t-il dit, a porte exclusivement
sur l’emprunt et en particulier sur la ques
tion de l’immunité de la rente.
» J’estime que sur l’immunité de la rente
l’accord peut se faire entre les partis en pré
sence.
» La rente actuelle ne comporte pas I ins
cription de la formule d’immunité sur le
coupon ; il n’y a donc pas de raisons pour
l’inscrire sur la nouvelle tranche.
» Le cabinet Barthou n’est pas tombé sur
une question fiscale ; sa chute est due uni
quement à une raison politique.
» Dans ces conditions, j’estime, — et c’est
l’avis d’un grand nombre de sénateurs et
députés — aue le prochain cabinet doit être
confié à un homme capable de grouper au-'
tour de lui les chefs du parti républicain.
» Certes, la tâche du président de la Ré
publique est difficile et délicate. Mais je suis ;
convaincu que tous les chefs du parti répu-
blicain loi faciliteront la solution de cette
crise très grave. »
Comme on demandait au sénateur de Sei- j
ne-et-Oise s’il n'avait pas été prononcé de
noms au cours de la conversation qu’il avait J
eue avec le président de la République, M.
Aimond a répondu qu’il avait indiqué à M. |
Poincaré que l’homme le plus qualifié, à son
avis, pour prendre les finances dans les cir
constances actuelles, était M. Ribot. « Mais,
ajoute-t-il, le sénateur du Pas-de-Calais vou-
dra-t-il faire partie d’une combinaison ? »
Une demanda de dissolution de la Chambre
M. Georges Berry a l’intention de saisir la
Chambre du projet de résolution suivant
dont H demandera la discussion à la pro
chaine séance :
La Chambre invite le gouvernement à deman- ,
(1er au président de la République d’user du droit
de dissolution que lui confère l'article 5 de la loi
constitutionnelle du 25 février 1875.
LES Incidents
de Saverne
L’Interpellation au Reichstag
Berlin, 4 décembre.
Le Reichstag continue la discussion des
interpellations sur les incidents de Saverne.
Au début de la séance, le président Kæmpf
fait remarquer qu’on a traité hier d’effronté
le ministre de la guerre. « Je ne l’ai pas en-
tendu, dît le président Kæmpf, sinon j’au
rais rappelé l’orateur à l’ordre. »
M. de Bethmann-Holweg se lève aussitôt.
Quoique visiblement fatigué, il parle d’une
voix forte. L’impression générale est que la
première partie de son discours est bien ac
cueillie.
Je veux répondre à certaines attaques person-
telles qu’on a hier portées contre moi. On affirma
a abord que-jo n’avais rien dit des autorités civiles
et que je les ai désavoués. (Bruit à gauche.) Mais,
Messieurs, il est question ici d’attaques dirigées
contre les autorités militaires. J’ai parlé de ces
autorités parce que c’était le sujet essentiel. (Bruit
et exclamations a gauche.)
Le président demande de laisser parler le
chancelier.
On me reprocha ensuite de ne pas avoir parlé
des rapports des autorités civiles. (Très bien ! à
gauche) ; mais je les connais, messieurs... (Pro
testations et bruit à gauche).
Messieurs, je vais donc m’arrêter jusqu’à ce que
l’ordre soit rétabli.
Le président prie l’Assemblée de faire si-
lence.
... Je répète donc que je connais ces rapports.
La meilleure preuve est que j’ai insisté sur la con-
tradiction de ces rapports avec ceux des autorités
militaires.
Certaines mesures ont besoin de la coopération
de ces deux autorités. Mais, messieurs, pour expli
quer les causes de l’intervention de la troupe, je
devais bien m’en tenir aux rapports militaires.
(Bruits à gauche).
J’ai dit que les arrestations faites le 28 novem
bre n’étaient pas conformes à la loi. Comment,
peut-on être plus explicite ? (Tempête de rires et
protestations).
Si j’ai parlé avec autant de calme, c’est que je
ne voulais pas aggraver le mal. L’Assemblée était
fort émue, et je comprends votre agitation quand
il s’agit du droit et.de la loi. L’essentiel est de ne
pas empirer le mal. (Protestations).
M. von Calker a mis en doute mes idées sur la
politique d’Alsace-Lorraine. J’ai fait connaître si
souvent ces idées et elles m’ont valu tant d’atta
ques qu’on ne saurait douter de mon opinion.
Mais, messieurs, je parlais hier d’actes qui, pour
la plupart, attendent encore leur châtiment judi
ciaire ou disciplinaire, et je devais donc, en tant
que chancelier, m’exprimer avec beaucoup plus
de réserve que les députés. (Très bien I à droite.
— Rires à gauche). Mon sentiment sur la politi
que d’Alsace-Lorraine n’a point changé. Je suis
constant dans ma politique. (Rires à gauche).
Messieurs, je me suis prononcé en faveur d’une
constitution en Alsace-Lorraine parce que je suis
convaincu que l’Alsace-Lorraine ne pourra pro-
gresser que si on renonce à faire de ce pays du
Sud de l’empire une sorte de Prusse du Nord.
Nous devons tenir compte de l’Histoire, des tradi
tions et du caractère de la population. C’est pour
cela que je fais encore appel aujourd’hui à cette
population. On a attribué à la Constitution tous
les maux qui se sont produits depuis en Alsace-
Lorraine. Mais avant la Constitution, il y a eu
dans ce pays bien des incidents pénibles. Lisez
l’Histoire depuis Manteuffel jusqu’à Hohenlohe.
Messieurs, nous devons persévérer dans la voie
où nous nous sommes engagés. Que les obsta
cles ne nous rendent pas nerveux. Soyons tenaces
et patients. (Protestations très vives à droite et
au centre).
Messieurs, toute noire œuvre en Alsace n’est
pas détruite, comme on l’a dit hier. Je ne suis
as pessimiste, mais l’heure est grave. (Très
ien !) Je dis cela, Messieurs, non point parce que
ma position sera ébranlée ou parce qu’on a pro
pose hier un vote de défiance contre moi, mais
parce que l’heure est grave. (Attention I Atten
tion ! crie-t-on à gauche).
L’heure est grave parce que l’émotion ett si
grande à cette heure qu’on peut craindre qu’un
fossé se creuse entre l'armée et la nation. (Tu
multe indescriptible. — C’est la faute de l’armée I
crie-t-on à gauche.) J’ai compris la gravité de
celle heure. J’ai donc insisté intentionnellement
sur la nécessité de l’harmonie entre les autorités
civiles et les autorités militaires. (Rires à gau-
cho )
Le député socialiste Ledebour crie : « Dites
donc cela au ministre de la guerre ! »
Le chancelier, qui jusqu’à ce moment pa
raît avoir réussi à en imposer à l’Assemblée,
commence bientôt à reperdre du terrain.
Messieurs, continue-t-il, je dis ceci en étant
pleinement d’accord avec le ministre de la guerre.
(Clameurs au centre et à gauche.) J’ai parlé hier
de celle harmonie comme du premier devoir des
autorités civiles et des autorités militaires.
Je le répète aujourd’hui. On a parlé hier d’un
gouvernement qui serait à côté du gouvernement
principal. Un tel gouvernement n’existe pas (Tem
pête de protestations à gauche). Il y a, messieurs,
en Allemagne, un gouvernement principal dont
j’ai la responsabilité devant l’empereur. Vous ne
me verrez plus à cette place le jour où je croirai
que je ne puis plus supporter cette responsabi
lité. . n
Ne parlez pas, messieurs, de gouvernement ac
cessoire. de gouvernement d’a-côlé. Toutes les
personnes compétentes sont unanimes à estimer
que la situation ne s’améliorera que par une col-
laboration conliante des autoritgs civiles et des
Pour releoer les Sous-Marins
Photo et Cliché Petit Havro
L’Appareil et l’épave qu’il va saisir au fond de l’eat
Sans les mêdaillons, les inventeurs i à gaucho, M. PELLECCIONI J à droite, M. BEDOUR
Dans notre numéro du 2 décembre nous
avons relaté l’installation sur des chalands
d’un dispositif spécial de charpentes devant
servir à l’expérimentation d’un appareil dit
« grappin automatique » destiné à fixer,sans
le secours de scaphandriers, des chaînes aux
sous-marins qu’on veut relever. Nous don
nions en même temps une description de ce
grappin et de son fonctionnement.
Le premier essai a eu lieu hier et a parfai
tement démontré Futilité de cet ingénieux
appareil de secours. L’épave était figurée par
une grande embarcation de sauvetage pou
vant contenir 60 personnes. La grandeur et
le poids de cette épave importent peu en la
circonstance ; il ne s'agit pas en effet d’une
épreuve de relevage mais d’une démgnstra-
tion de fixation automatique des chaînes.
L’épave fut donc coulée avec son dispositif
de sauvetage, c’est-à-dire la bouée et la tou
pie. Aussitôt la bouée remonta avec son câ ¬
autorités militaires. Ce ne fut pas malheureuse
ment le cas à Saverne. Ce point de vue. mes
sieurs, a été exposé par les plus hautes sphères à
tous les fonctionnaires, à toutes les autorités. On
leur a recommandé de ne point l’oublier II est
évident que le général commandant le corps a
reçu l’avis de veiller à ce que personne n’outre
passe la loi.
En haut lieu, on a également la volonté que les
autorités civiles et militaires collaborent en res
pectant leur compétence réciproque, en respec
tant la loi. Les erreurs du passé, messieurs, je l’ai
dit, seront expiées. Nous ne pourrons réparer les
fautes qu’en nous plaçant sur la base de la loi et
du droit. (Applaudissements à droite. — Sifflets à
gauche).
Le député conservateur von Bieberstein
monte à la tribune. Il prend avec chaleur la
défense des autorités militaires et soulève
quelques protestations sur les bancs socia
listes.
Quand le député von Gamp, conservateur
libre, prend la parole, les députés désireux
de savoir ce qui se passe dans les coulisses
et sentant l’accalmie commencer, refluent
vers les couloirs.
On assure dans les couloirs qu’un ordre du
jour de défiance sera voté par les socialistes,
les progressistes, les nationaux libéraux, les
Alsaciens-Lorrains, les Polonais et la majo
rité du parti du centre, soit une majorité des
trois quarts environ des députés du Reich*
stag. .... ,
Le député Georges Weill, socialiste, prend
ensuite la parole et parle du rôle de l em
pereur dans cette affaire :
Nous tirerons la conséquence des incidents de
Saverne, ajoute M. Georges Weill. NOUS savons
maintenant que le jour où le gouvernement d’Al-
sace-Lorraine s’avise de résister à ces autorités
militaires, le gouvernement de l’empire s’incline
devant le cabinet militaire et abandonne le gou
vernement d’Alsace-Lorraine.
En conclusion, M. Georges Weill adjure
l'assemblée de voter l’ordre du jour de dé
fiance.
Le chancelier, s’écrie-t-il, a parlé de cet ordre
du jour avec mépris. N’oublions pas que nous
sommes les représentants du peuple et qu’on doit
respecter notre autorité. Un vote de défiance ne
renversera pas le chancelier, mais il ébranlera
néanmoins son autorité devant ie pays.
Arrestation de l’Envoyé spécial
du < Daily Mail » à Saverne
Strasbourg, 4 décembre.
Samedi dernier, le lieutenant Schadt, du
99° régiment d’infanterie à Saverne, l’un des
amis intimes du lieutenant von Forstner,
voulut foire arrêter un photographe envoyé
par un journal du matin de Paris, parce que
celui-ci venait de le photographier dans une
rue de Saverne. . , ....
Le lendemain, la même aventure a failli
arriver au correspondant de l illustration.
Cette fois, l’officier, en apercevant le photo-
graphe, se précipita vers le procureur im
périal qui se trouvait par hasard dans les en
virons, et lui demanda de faire arrêter le
photographe ou de faire détruire du moins
la plaque. La réponse fut négative sur les
deux points. ,
Aujourd’hui, le même lieutenant Schadt fut
plus heureux. A midi, en sortant de la ca
serne, il croisa sur la place du Château I en-
voyé spécial du Daily Mail, qui, armé dun
appareil photographique, essaya de le pho-
trographier. Le lieutenant, apercevant un
des nombreux agents qui circulent encore
aujourd’hui dans les parages de la caserne,
se précipita sur cet agent et fit arrêter le
journaliste. L’envoyé spécial du Daily Mail
fut conduit au commissariat. Sur ses protes
tations véhémentes, il fut remis en liberté,
mais son apparai l a été confisqué.
ble. Sur celui-ci, le grappin fut centré et
descendu avec les chaînes de relevage.
En quelques secondes, l’appareil avait saisi
la toupie, et l’épave, ainsi fixée, fut hissée
hors de l’eau par les palans.
Dès que l’embarcation émergea, on put
constater que les mâchoires du grappin s’é
taient parfaitement refermées sur la tête de
la toupie.
Le grappin expérimenté a été éprouvé à
100 tonnes de résistance, c’est un simple mo
dèle d’essais. On peut donc construire de
plus puissants appareils susceptibles de sup-
porter des charges proportionnées à leurs
dimensions.
Les inventeurs comptent renouveler leurs
essais dans huit ou dix jours, en rade du
Havre, à de plus grandes profondeurs. A ces
expériences seront invitées les personnalités
compétentes.
Marcel HATTENVILLE.
ETRANGER
SUISSE
Mise en liberté du Jeune Français
soupçonné ,
À la suite de nouvelles auditions de té
moins et après vérification de l’alibi invo
qué, le juge d’instruction de Genève a remis
en liberté le jeune Français qui avait été ar
rêté à Lausanne, sous l'inculpation d’avoir
assassiné la femme Spielmann, dans les cir
constances mystérieuses que l'on connaît.
Avant sa libération, le jeune S... a dé
claré qu’il ne pouvait faire grief à personne
de son arrestation, en reconnaissant lui-
même que ses propos incohérents et ses pra
tiques de magnétisme avaient attiré l’atten-
tion sur lui.
Son père, qui est inspecteur général des
ponts et chaussées, est attendu à Genève.
L’ex-amant de la femme Spielmann, qui
avait été arrêté à Olten, a également été
mis en liberté, car il a établi qu’il était à
Lyon le jour où son ancienne maîtresse
avait été tuée. Ce jeune homme est parti
pour Lyon.
- - --------- - — — —=
INFORMATIONS
M. Léon Bourgeois candidat à
l’Académie Française
Au début de la séance de l’Académie Fran-
çaise d’hier, M. Etienne Lamy, secrétaire
perpétuel, a donné lecture de la lettre par
laquelle M. Léon Bourgeois pose officielle
ment sa candidature au fauteuil de M. Henri
Poincaré.
On sait que M. Alfred Capus est déjà can
didat à ce fauteuil, ainsi que M. Nauroy. .
L’élection n’aura pas lieu avant février
prochain.
Au Ministère des Travaux Publics
Parmi les dernières nominations d’inspec-
leurs généraux des ponts et chaussées en
voyées par le ministre des travaux publics
à la signature du Président de la Républi
que, figurent celle de M. Charguéraud, nom
mé inspecteur général de ire classe, et celle
de M. Claveille, nommé inspecteur général
de 2e classe, et maintenus tous deux dans
leurs fonctions actuelles.
Par ces nominations, M. Joseph Thierry a*
tenu à reconnaître les services éminents ren
dus par M. Charguéraud qui dirige depuis de
longues années avec une compétence indis
cutée le service des routes et de la naviga
tion, et à donner un témoignage exception
nel de satisfaction à M. Claveille, pour l’éner-
gie et l’autorité avec lesquelles il assume
depuis trois ans la lourde direction des che
mins de fer de l’État.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
i la LIEMAIRIE IHTEHMATIOHRLE
S®®, rue Saint-Lazar©, 109
(lœmaaMa do L'HOTEL TERMINUS)
Administrateur * Délégué
Adresser tout ce nul concerne l’Administration
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions lt Annonees, TL 10.47
(S Pages) 5 Cenlimés — EDITION DU MATIN — 5 Centimes (6 Pages»
===ersrmrr*4=--r= rnmam==============-----------
e Petit Havre
AU HAVRE
A PARIS
ANNONCES
Bureau du Journal, 112, boni 1 de Strasbourg.
L'AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
La PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces JutHclalrss et légales
Sng ediencnsat
Vendredi 5 Décembre 1913
ORGANE RÉP UBLICAIN DÉMOCRATIQUE L aboNNEmeNTS 1 -
11 2 | La Havre, la Seine-Inférieure, PEure,
| l’Oise et la Somme
Autres Départements........
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Rédacteur en Chef, Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
t M. HIPPOLYTE FÉNOUI
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
TROI Mois
Six Mois
A 12 94
Un AM
99 »
U ALMANACH
PETIT HA VRE
POUR 1914
L’Almanach du Petit Havre pour
1914 est en vente.
L'année 1913 y est retracée en ses
faits principaux : année politique, dans
ses diverses manifestations en France,
au Havre ; année locale, rappelée dans
une série de chapitres variés dont
l’intérêt documentaire est augmenté
par de nombreuses reproductions
photographiques, portraits, sites,
paysages, etc.
L’Almanach du Petit tare
comprend comme d’usage, une par
tie littéraire, distractions des soirées
d’hiver en famille, et une partie
documentaire renfermant tous les
renseignements qui en font un vade-
mecum indispensable : pleines mers,
listes des fonctionnaires, maires et
adjoints du Havre, foires de la Nor
mandie, guide de médecine élémentaire,
guide pratique de T agriculture. Il pu-
blie en outre, des recettes culinaires,
une multitude de renseignements de
tous genres, qu’on a coutume de trou
ver dans cette publication.
C’est l’Almanach populaire par
excellence.
L’Almanach du PETIT HAVRE est
en vente dans nos bureaux et nos
dépôts au prix de
30 CENTIMEE
Pour le recevoir par la poste,
adresser à l’Administration, 35, rue
Fontenelle : 80 centimes.
' DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 4 Décembre, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
Comptant..
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
> calme
£ 65 15/-
2/6
-/-
3 mois
£ 64 12,6
7/6
-/-
ETAIN
Comptant..
j faible
4 173 15/-
-/-
70/-
3 mois
£ 175 5/-
60/-
FER
Comptant..
} calme
£ 49/3
2 4
3 mois
£ 50/1 %
2 % d
Prix comparés avec ceux de Ja deuxième Bourse
du 3 décembre 1913.
NEW-YORK, 4 DÉCEMBRE
Cotons j décembre, hausse 1 point; jan
vier, inchangé ; mars, hausse 2 points ;
mai, hausse 2 points. — Facile.
Cales s hausse 11 à 16 points.
nhw-york, 4 décembre
Culvre Standard disp.
— janvier
Amalgamat. Cop...
Fer
t au <’on
71 1/8
15 23
i. PAIGZDEXT
14 23
14 25
71 3/8
15 25
CHICAGO, 4 DÉCEMBRE
Blé sur
Maïs sur
Saindoux sur.
Décembre.
Mai
Décembre.
Mai
Janvier...
Mai
C. DU JOUR
87 3/4
91 3 8
71 7/8
71 3/8
10 80
11 07
c. PRECED
87 4/8
90 7/8
71 1'4
70 5/8
10 85
11 12
Sera-t-elle résolue aujourd’hui 2
La crise ministérielle a fait hier un grand
pas ; on ne peut encore la considérer comme
dénouée et bien des difficultés, sans doute,
restent à résoudre ; il semble, cependant,
que la situation s’est, dans l'après-midi, sen
siblement éclaircie.
La combinaison Caillaux a été sinon défi
nitivement abandonnée, du moins écartée
provisoirement en raison de l’opposition sé
rieuse qu’elle rencontrerait dans une frac
tion de la majorité.
La combinaison Kibot serait une combinai
son d’union républicaine ; elle devrait com
prendre les chefs des divers groupes de la
majorité.
Hier soir, beaucoup de parlementaires pa
raissaient douter de la réussite d'une combi-
Raison Ribot.
Dans ce cas, il est probable que le prési
dent de la République fera appeler M. Gaston
Doumergue. sénateur du Gard.
M. Doumergue, radical, prendrait vraisem
blablement à gauche les concours nécessai
res et comme il a voté la loi de trois ans et
qu'il n’a pas pris une part active et person
nelle aux dernières luttes politiques, il pour
rait trouver dans les autres groupes de la
majorité un appui utile pour le succès de ses
démarches.
La journée d’aujourd’hui sera donc au
point de vue de la solution de la crise d'une
extrême importance. (Havas).
---- —
Les Incidents de Saverne
Un journaliste pangermaniste cravaché
Strasbourg. — Mercredi soir, la feuille
pan germaniste de Kehl, près de Strasbourg,
la Runsdchau, offensait gravement dans un
entrefilet le rédacteur responsable du Jour
nal de Saverne, M. Wiebicke.
Le fils de ce dernier, rédacteur au journal,
s’est rendu hier à Strasbourg pour deman
der compte au rédacteur et au directeur de
la Runsdchau, de l’article dirigé contre son
père.
Ceux-ci ayant accepté la responsabilité de
l’article en question, M. Wiebicke leur de
manda s’ils ne retiraient rien et s’ils avaient
quelque chose à ajouter. Ils affirmèrent n’a
voir rien à retirer ni à ajouter.
M. Wiebicke tira alors une cravache et en
frappa violemment le rédacteur responsable
de la Rundschau.
Le directeur, ayant voulu intervenir, fut
également frappé. M. Wiebicke quitta en
suite la rédaction sans être inquiété. Il était
accompagné d’un ami qui n’est pas inter
venu et qui assistait à l’affaire en qualité dé
témoin.
Le Reichstag vole une motion
de blâme au Chanceller
Berlin. — An Reichstag, le député Ricklin,
Alsacien, a déclaré qu'on se trouvait profon
dément attristé devant la ruine de la politi
que ministérielle.
La journée d’hier fut plus mauvaise qu’une
bataille perdue.
Le chancelier n’a fait que défendre et pro
téger l’administration militaire.
Le Reichstag a décidé ensuite la clôture
du débat et a adopté, par 293 voix contre 54
et 4 abstentions, une motion déclarant que
la façon dont le chancelier a répondu aux
interpellations sur les incidents de Saverne
n’est pas conforme aux vues du Reichstag.
La gauche a applaudi vigoureusement ; la
droite est restée silencieuse.
*—====«
FIN DE GRÈVE
Cette. — Le travail a repris partout hier
matin.
VIOLENTS INCIDENTS
A U CHAMBRE BELGE
Bruxelles. — De violents incidents se sont
produits hier après-midi à la Chambre
belge.
Un député socialiste ayant reproché au
gouvernement d’avoir grâcié des condamnés
lejourdes élections afin d’obtenir en échange
de cette libération les votes de leurs famil
les, M. Carton de Wiart, ministre de la
jnstice, a répondu pour justifier son admi
nistration.
Un membre de l’opposition, libéral, M.
Jourez, voulait apporter à la Chambre d’au
tres faits de ce genre, mais la droite l’a em
pêché de parler et s’est livrée à un violent
tumulte et a couvert la voix de l’orateur.
Des députés de gauche se sont précipités
au centre de l’hémicycle en invectivant la
majorité.
Une mêlée paraissait inévitable, mais le
président suspendit la séance et fit évacuer
les tribunes. *
LES GRÈVES ANGLAISES
Londres. — Les extrémistes parmi les em
ployés des postes veulent la grève immédiate
afin d’obliger les autorités à consentir une
augmentation de salaires de 15 0/0, mais ils
sont fort peu nombreux.
Cardiff. — Les cheminots ont décidé hier
matin de se mettre en grève.
On craint que tous les cheminots du Pays
de Galles ne fassent la grève dans deux
jours si leurs deux camarades révoqués ne
sont pas réintégrés.
La situation est grave ; la grève s’étend.
Les Compagnies se montrent fermes. L’ordre
n’est pas troublé.
o — —
Le Banquet international de la R. P.
La « Proportional Représentation Society »
a donné mercredi, sous la présidence de
lord Grey, un grand banquet international
où elle avait convié les chefs des principales
Sociétés ou groupes qui, en Europe, récla
ment la même réforme. Un certain nombre
de parlementaires anglais appartenant à tous
les partis politiques y assistaient. On remar
quait notamment M. F.-E. Smith, le jeune
et brillant orateur du parti unioniste ; sir
Symons, tout récemment nommé procureur
général en remplacement de sirRufusIsaacs,
et M. Philipp Snowden, du labour party. La
France était représentée par M. Charles Ba-
noist et par M. Arthur Groussier. La Belgi
que, l’Allemagne, la Hollande et la Suisse
avaient également envoyé des députations.
De très intéressants discours ont été pro
noncés.
Personne ne saurait prétendre, a déclaré lord
Grey, que le système de représentation actuelle
soit satisfaisant. L’expérience générale a démontré
que ce système a créé une classe d’électeurs pri
vilégiés, a privé un grand nombre d’autres élec
teurs de tout droit à la représentation et a réduit
la tâche du gogvernement à la simple sauvegarde
de certains intérêts particuliers.
Lord Courtney, toujours ardent malgré ses
80 ans, a rappelé qu’il y a plus de quarante
ans qu’on réclame la R. P. comme le moyen
le plus efficace d’élever la vie politique au-
dessus de toutes les basses compétitions.
M. Charles Benoist a pris ensuite la parole
et dans un discours très applaudi, après
avoir rappelé que c’est à l’Angleterre que re
vient l’honneur d’avoir exposé le principe de
la représentation proportionnelle, il a expli
qué pourquoi le mouvement a pris récem
ment en France une si grande importance.
M. Arthur Groussier a Darlé après _
II im NINISERIFIII
LES ESSAIS DU GRAPPIN AUTOMATIQUE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 4 décembre.
Aujourd’hui encore, l’après-midi s’est passé
dans l'incertitude et dans l’attente. Tandis
que M. Poincaré poursuivait ses consulta
tions et s’entretenait tour à tour avec les per
sonnages politiques susceptibles de lui don
ner des avis autorisés sur les solutions pos
sibles du grave problème financier, on con
tinuait, dans le monde parlementaire, à dis
cuter les différentes combinaisons ministé
rielles ayant quelque chance d’aboutir.
Depuis hier, depuis ce matin surtout, le
champ des hypothèses s’est notablement ré
tréci.
M. Jean Dupuy, dont le nom fut prononcé
dès la première heure, avait toujours de
nombreux partisans. Nul plus que lui, di
saient ceux-ci, n’est mieux à même d'aplanir
les conflits qui se sont élevés entre les deux
Assemblées. N’ayant pas voté l’amendement
Peytral, il serait particulièrement qualifié
pour tenter un rapprochement entre la
Chambre et le Sénat sur la question de la ré
forme électorale et, si les chefs des différents
groupes consentaient à lui donner leur
concours, il pourrait constituer un cabinet
de concentration républicaine auquel une
assez large majorité serait assurée.
A cela, les radicaux-socialistes répondent
qu’ayant fait partie du cabinet Poincaré et
des deux derniers cabinets Briand, qu’ayant
été le collaborateur de M. Barthou et de sept
autres membres du ministère démissionnai
re, M. Jean Dupuy serait en quelque sorte le
continuateur d’une politique toujours com
battue par eux et qu’ils seraient pour lui
des irréductibles adversaires.
D’autre part, on parlait beaucoup de M.
Paul Deschanel,que sa haute fonction a tenu
à l’écart des luttes récentes et qui, non-seu
lement par son autorité personnelle, mais
par les témoignages réitérés de confiance
que lui ont donné ses collègues, se trou
verait désigné pour être l’arbitre de la ma
jorité.
On faisait remarquer, d’ailleurs, que, dans
toutes les situations graves, chaque fois
qu’une crise ministérielle paraît offrir des
difficultés insurmontables, on a fait appel
au président de la Chambre. C’est ainsi que
Gambetta, Floquet, Casimir- Périer et, plus
tard, M. Charles Dupuy durent abandonner
le fauteuil pour prendre le pouvoir.
M. Deschanel, qui fut président de la Com
mission des affaires extérieures, des protec
torats et des colonies, se réserverait, dans
ce cas, le portefeuille des affaires étran
gères.
Telles étaient, à six heures du soir, les
deux combinaisons dont on parlait le plus,
mais on n’était pas éloigné de s’attendre à en.
voir surgir d’autres.
Th. Henry.
Les consultations de M. Poincaré
Le président de la République a reçu hier
matin, de 9 heures à 10 heures, et de nouveau
à midi, M. -Louis Barthou, président du
Conseil démissionnaire.
Le chef de l’Etat s’est entretenu, dans l’in
tervalle sur la situation d'abord avecM. Bien
venu-Martin, président, puis avecM. Aimond,
rapporteur de la Commission des finances
du Sénat.
L'après-midi M. Poincaré a reçu M. Cail-
lanx, puis M. Ribot, anciens présidents du
conseil, anciens ministres des finances.
M. Caillaux a quitté l’Elysée à 3 heures 10.
Aux journalistes qui l’entouraient dans la
cour d’honneur, et l’interrogeaient, il a ré
pondu : « Comme M. Clemenceau, je vous
dirai, si vous voulez, des nouvelles de ma
santé : elle est excellente. » Et l’ancien pré
sident du conseil est parti dans son automo
bile.
Peu après, M. Ribot était introduit auprès
du président de la République.
M. Ribot, pressenti, remet sa réponse
à aujourd’hui
L’Agence Havas a publié hier la note suivante :
Le président de la République a reçu à
2 heures M. Caillaux et il a envisagé avec lui
les conditions dans lesquelles la crise s’est
produite et la solution qu’elle pouvait com
porter.
A 3 heures de l’après-midi, le président de
la République a reçu M. Ribot, avec lequel il
a eu une conversation d’environ une heure
et demie. Il lui a offert de constituer le Ca
binet.
M. Ribot a répondu qu’il redoutait que son
état de santé ne lui permît pas d’assumer
une tâche aussi lourde.
Sur les instances du président de la Répu
blique, il a cependant consenti à réserver
jusqu’à aujourd’hui sa réponse définitive.
M. Ribot se propose de voir aujourd’hui
un certain nombre de personnalités politi
ques, notamment MM. Caillaux, Aristide
Briand et Clémenceau dont il tient à pren
dre l'avis sur la situation.
M. Ribot se rendra ensuite à l’Elysée pour
faire connaître sa réponse au président de la
République.
Déolarations do M. Aimond
En quittant l’Elysée, M. Aimond, rappor
teur général de la Commission sénatoriale
des finances, a déclaré qu’il avait été con
sulté par le président de la République uni
quement au point de vue de la situation
financière.
« Mon entretien avec le président de la
République, a-t-il dit, a porte exclusivement
sur l’emprunt et en particulier sur la ques
tion de l’immunité de la rente.
» J’estime que sur l’immunité de la rente
l’accord peut se faire entre les partis en pré
sence.
» La rente actuelle ne comporte pas I ins
cription de la formule d’immunité sur le
coupon ; il n’y a donc pas de raisons pour
l’inscrire sur la nouvelle tranche.
» Le cabinet Barthou n’est pas tombé sur
une question fiscale ; sa chute est due uni
quement à une raison politique.
» Dans ces conditions, j’estime, — et c’est
l’avis d’un grand nombre de sénateurs et
députés — aue le prochain cabinet doit être
confié à un homme capable de grouper au-'
tour de lui les chefs du parti républicain.
» Certes, la tâche du président de la Ré
publique est difficile et délicate. Mais je suis ;
convaincu que tous les chefs du parti répu-
blicain loi faciliteront la solution de cette
crise très grave. »
Comme on demandait au sénateur de Sei- j
ne-et-Oise s’il n'avait pas été prononcé de
noms au cours de la conversation qu’il avait J
eue avec le président de la République, M.
Aimond a répondu qu’il avait indiqué à M. |
Poincaré que l’homme le plus qualifié, à son
avis, pour prendre les finances dans les cir
constances actuelles, était M. Ribot. « Mais,
ajoute-t-il, le sénateur du Pas-de-Calais vou-
dra-t-il faire partie d’une combinaison ? »
Une demanda de dissolution de la Chambre
M. Georges Berry a l’intention de saisir la
Chambre du projet de résolution suivant
dont H demandera la discussion à la pro
chaine séance :
La Chambre invite le gouvernement à deman- ,
(1er au président de la République d’user du droit
de dissolution que lui confère l'article 5 de la loi
constitutionnelle du 25 février 1875.
LES Incidents
de Saverne
L’Interpellation au Reichstag
Berlin, 4 décembre.
Le Reichstag continue la discussion des
interpellations sur les incidents de Saverne.
Au début de la séance, le président Kæmpf
fait remarquer qu’on a traité hier d’effronté
le ministre de la guerre. « Je ne l’ai pas en-
tendu, dît le président Kæmpf, sinon j’au
rais rappelé l’orateur à l’ordre. »
M. de Bethmann-Holweg se lève aussitôt.
Quoique visiblement fatigué, il parle d’une
voix forte. L’impression générale est que la
première partie de son discours est bien ac
cueillie.
Je veux répondre à certaines attaques person-
telles qu’on a hier portées contre moi. On affirma
a abord que-jo n’avais rien dit des autorités civiles
et que je les ai désavoués. (Bruit à gauche.) Mais,
Messieurs, il est question ici d’attaques dirigées
contre les autorités militaires. J’ai parlé de ces
autorités parce que c’était le sujet essentiel. (Bruit
et exclamations a gauche.)
Le président demande de laisser parler le
chancelier.
On me reprocha ensuite de ne pas avoir parlé
des rapports des autorités civiles. (Très bien ! à
gauche) ; mais je les connais, messieurs... (Pro
testations et bruit à gauche).
Messieurs, je vais donc m’arrêter jusqu’à ce que
l’ordre soit rétabli.
Le président prie l’Assemblée de faire si-
lence.
... Je répète donc que je connais ces rapports.
La meilleure preuve est que j’ai insisté sur la con-
tradiction de ces rapports avec ceux des autorités
militaires.
Certaines mesures ont besoin de la coopération
de ces deux autorités. Mais, messieurs, pour expli
quer les causes de l’intervention de la troupe, je
devais bien m’en tenir aux rapports militaires.
(Bruits à gauche).
J’ai dit que les arrestations faites le 28 novem
bre n’étaient pas conformes à la loi. Comment,
peut-on être plus explicite ? (Tempête de rires et
protestations).
Si j’ai parlé avec autant de calme, c’est que je
ne voulais pas aggraver le mal. L’Assemblée était
fort émue, et je comprends votre agitation quand
il s’agit du droit et.de la loi. L’essentiel est de ne
pas empirer le mal. (Protestations).
M. von Calker a mis en doute mes idées sur la
politique d’Alsace-Lorraine. J’ai fait connaître si
souvent ces idées et elles m’ont valu tant d’atta
ques qu’on ne saurait douter de mon opinion.
Mais, messieurs, je parlais hier d’actes qui, pour
la plupart, attendent encore leur châtiment judi
ciaire ou disciplinaire, et je devais donc, en tant
que chancelier, m’exprimer avec beaucoup plus
de réserve que les députés. (Très bien I à droite.
— Rires à gauche). Mon sentiment sur la politi
que d’Alsace-Lorraine n’a point changé. Je suis
constant dans ma politique. (Rires à gauche).
Messieurs, je me suis prononcé en faveur d’une
constitution en Alsace-Lorraine parce que je suis
convaincu que l’Alsace-Lorraine ne pourra pro-
gresser que si on renonce à faire de ce pays du
Sud de l’empire une sorte de Prusse du Nord.
Nous devons tenir compte de l’Histoire, des tradi
tions et du caractère de la population. C’est pour
cela que je fais encore appel aujourd’hui à cette
population. On a attribué à la Constitution tous
les maux qui se sont produits depuis en Alsace-
Lorraine. Mais avant la Constitution, il y a eu
dans ce pays bien des incidents pénibles. Lisez
l’Histoire depuis Manteuffel jusqu’à Hohenlohe.
Messieurs, nous devons persévérer dans la voie
où nous nous sommes engagés. Que les obsta
cles ne nous rendent pas nerveux. Soyons tenaces
et patients. (Protestations très vives à droite et
au centre).
Messieurs, toute noire œuvre en Alsace n’est
pas détruite, comme on l’a dit hier. Je ne suis
as pessimiste, mais l’heure est grave. (Très
ien !) Je dis cela, Messieurs, non point parce que
ma position sera ébranlée ou parce qu’on a pro
pose hier un vote de défiance contre moi, mais
parce que l’heure est grave. (Attention I Atten
tion ! crie-t-on à gauche).
L’heure est grave parce que l’émotion ett si
grande à cette heure qu’on peut craindre qu’un
fossé se creuse entre l'armée et la nation. (Tu
multe indescriptible. — C’est la faute de l’armée I
crie-t-on à gauche.) J’ai compris la gravité de
celle heure. J’ai donc insisté intentionnellement
sur la nécessité de l’harmonie entre les autorités
civiles et les autorités militaires. (Rires à gau-
cho )
Le député socialiste Ledebour crie : « Dites
donc cela au ministre de la guerre ! »
Le chancelier, qui jusqu’à ce moment pa
raît avoir réussi à en imposer à l’Assemblée,
commence bientôt à reperdre du terrain.
Messieurs, continue-t-il, je dis ceci en étant
pleinement d’accord avec le ministre de la guerre.
(Clameurs au centre et à gauche.) J’ai parlé hier
de celle harmonie comme du premier devoir des
autorités civiles et des autorités militaires.
Je le répète aujourd’hui. On a parlé hier d’un
gouvernement qui serait à côté du gouvernement
principal. Un tel gouvernement n’existe pas (Tem
pête de protestations à gauche). Il y a, messieurs,
en Allemagne, un gouvernement principal dont
j’ai la responsabilité devant l’empereur. Vous ne
me verrez plus à cette place le jour où je croirai
que je ne puis plus supporter cette responsabi
lité. . n
Ne parlez pas, messieurs, de gouvernement ac
cessoire. de gouvernement d’a-côlé. Toutes les
personnes compétentes sont unanimes à estimer
que la situation ne s’améliorera que par une col-
laboration conliante des autoritgs civiles et des
Pour releoer les Sous-Marins
Photo et Cliché Petit Havro
L’Appareil et l’épave qu’il va saisir au fond de l’eat
Sans les mêdaillons, les inventeurs i à gaucho, M. PELLECCIONI J à droite, M. BEDOUR
Dans notre numéro du 2 décembre nous
avons relaté l’installation sur des chalands
d’un dispositif spécial de charpentes devant
servir à l’expérimentation d’un appareil dit
« grappin automatique » destiné à fixer,sans
le secours de scaphandriers, des chaînes aux
sous-marins qu’on veut relever. Nous don
nions en même temps une description de ce
grappin et de son fonctionnement.
Le premier essai a eu lieu hier et a parfai
tement démontré Futilité de cet ingénieux
appareil de secours. L’épave était figurée par
une grande embarcation de sauvetage pou
vant contenir 60 personnes. La grandeur et
le poids de cette épave importent peu en la
circonstance ; il ne s'agit pas en effet d’une
épreuve de relevage mais d’une démgnstra-
tion de fixation automatique des chaînes.
L’épave fut donc coulée avec son dispositif
de sauvetage, c’est-à-dire la bouée et la tou
pie. Aussitôt la bouée remonta avec son câ ¬
autorités militaires. Ce ne fut pas malheureuse
ment le cas à Saverne. Ce point de vue. mes
sieurs, a été exposé par les plus hautes sphères à
tous les fonctionnaires, à toutes les autorités. On
leur a recommandé de ne point l’oublier II est
évident que le général commandant le corps a
reçu l’avis de veiller à ce que personne n’outre
passe la loi.
En haut lieu, on a également la volonté que les
autorités civiles et militaires collaborent en res
pectant leur compétence réciproque, en respec
tant la loi. Les erreurs du passé, messieurs, je l’ai
dit, seront expiées. Nous ne pourrons réparer les
fautes qu’en nous plaçant sur la base de la loi et
du droit. (Applaudissements à droite. — Sifflets à
gauche).
Le député conservateur von Bieberstein
monte à la tribune. Il prend avec chaleur la
défense des autorités militaires et soulève
quelques protestations sur les bancs socia
listes.
Quand le député von Gamp, conservateur
libre, prend la parole, les députés désireux
de savoir ce qui se passe dans les coulisses
et sentant l’accalmie commencer, refluent
vers les couloirs.
On assure dans les couloirs qu’un ordre du
jour de défiance sera voté par les socialistes,
les progressistes, les nationaux libéraux, les
Alsaciens-Lorrains, les Polonais et la majo
rité du parti du centre, soit une majorité des
trois quarts environ des députés du Reich*
stag. .... ,
Le député Georges Weill, socialiste, prend
ensuite la parole et parle du rôle de l em
pereur dans cette affaire :
Nous tirerons la conséquence des incidents de
Saverne, ajoute M. Georges Weill. NOUS savons
maintenant que le jour où le gouvernement d’Al-
sace-Lorraine s’avise de résister à ces autorités
militaires, le gouvernement de l’empire s’incline
devant le cabinet militaire et abandonne le gou
vernement d’Alsace-Lorraine.
En conclusion, M. Georges Weill adjure
l'assemblée de voter l’ordre du jour de dé
fiance.
Le chancelier, s’écrie-t-il, a parlé de cet ordre
du jour avec mépris. N’oublions pas que nous
sommes les représentants du peuple et qu’on doit
respecter notre autorité. Un vote de défiance ne
renversera pas le chancelier, mais il ébranlera
néanmoins son autorité devant ie pays.
Arrestation de l’Envoyé spécial
du < Daily Mail » à Saverne
Strasbourg, 4 décembre.
Samedi dernier, le lieutenant Schadt, du
99° régiment d’infanterie à Saverne, l’un des
amis intimes du lieutenant von Forstner,
voulut foire arrêter un photographe envoyé
par un journal du matin de Paris, parce que
celui-ci venait de le photographier dans une
rue de Saverne. . , ....
Le lendemain, la même aventure a failli
arriver au correspondant de l illustration.
Cette fois, l’officier, en apercevant le photo-
graphe, se précipita vers le procureur im
périal qui se trouvait par hasard dans les en
virons, et lui demanda de faire arrêter le
photographe ou de faire détruire du moins
la plaque. La réponse fut négative sur les
deux points. ,
Aujourd’hui, le même lieutenant Schadt fut
plus heureux. A midi, en sortant de la ca
serne, il croisa sur la place du Château I en-
voyé spécial du Daily Mail, qui, armé dun
appareil photographique, essaya de le pho-
trographier. Le lieutenant, apercevant un
des nombreux agents qui circulent encore
aujourd’hui dans les parages de la caserne,
se précipita sur cet agent et fit arrêter le
journaliste. L’envoyé spécial du Daily Mail
fut conduit au commissariat. Sur ses protes
tations véhémentes, il fut remis en liberté,
mais son apparai l a été confisqué.
ble. Sur celui-ci, le grappin fut centré et
descendu avec les chaînes de relevage.
En quelques secondes, l’appareil avait saisi
la toupie, et l’épave, ainsi fixée, fut hissée
hors de l’eau par les palans.
Dès que l’embarcation émergea, on put
constater que les mâchoires du grappin s’é
taient parfaitement refermées sur la tête de
la toupie.
Le grappin expérimenté a été éprouvé à
100 tonnes de résistance, c’est un simple mo
dèle d’essais. On peut donc construire de
plus puissants appareils susceptibles de sup-
porter des charges proportionnées à leurs
dimensions.
Les inventeurs comptent renouveler leurs
essais dans huit ou dix jours, en rade du
Havre, à de plus grandes profondeurs. A ces
expériences seront invitées les personnalités
compétentes.
Marcel HATTENVILLE.
ETRANGER
SUISSE
Mise en liberté du Jeune Français
soupçonné ,
À la suite de nouvelles auditions de té
moins et après vérification de l’alibi invo
qué, le juge d’instruction de Genève a remis
en liberté le jeune Français qui avait été ar
rêté à Lausanne, sous l'inculpation d’avoir
assassiné la femme Spielmann, dans les cir
constances mystérieuses que l'on connaît.
Avant sa libération, le jeune S... a dé
claré qu’il ne pouvait faire grief à personne
de son arrestation, en reconnaissant lui-
même que ses propos incohérents et ses pra
tiques de magnétisme avaient attiré l’atten-
tion sur lui.
Son père, qui est inspecteur général des
ponts et chaussées, est attendu à Genève.
L’ex-amant de la femme Spielmann, qui
avait été arrêté à Olten, a également été
mis en liberté, car il a établi qu’il était à
Lyon le jour où son ancienne maîtresse
avait été tuée. Ce jeune homme est parti
pour Lyon.
- - --------- - — — —=
INFORMATIONS
M. Léon Bourgeois candidat à
l’Académie Française
Au début de la séance de l’Académie Fran-
çaise d’hier, M. Etienne Lamy, secrétaire
perpétuel, a donné lecture de la lettre par
laquelle M. Léon Bourgeois pose officielle
ment sa candidature au fauteuil de M. Henri
Poincaré.
On sait que M. Alfred Capus est déjà can
didat à ce fauteuil, ainsi que M. Nauroy. .
L’élection n’aura pas lieu avant février
prochain.
Au Ministère des Travaux Publics
Parmi les dernières nominations d’inspec-
leurs généraux des ponts et chaussées en
voyées par le ministre des travaux publics
à la signature du Président de la Républi
que, figurent celle de M. Charguéraud, nom
mé inspecteur général de ire classe, et celle
de M. Claveille, nommé inspecteur général
de 2e classe, et maintenus tous deux dans
leurs fonctions actuelles.
Par ces nominations, M. Joseph Thierry a*
tenu à reconnaître les services éminents ren
dus par M. Charguéraud qui dirige depuis de
longues années avec une compétence indis
cutée le service des routes et de la naviga
tion, et à donner un témoignage exception
nel de satisfaction à M. Claveille, pour l’éner-
gie et l’autorité avec lesquelles il assume
depuis trois ans la lourde direction des che
mins de fer de l’État.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
i la LIEMAIRIE IHTEHMATIOHRLE
S®®, rue Saint-Lazar©, 109
(lœmaaMa do L'HOTEL TERMINUS)
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 85.86%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 85.86%.
- Auteurs similaires Fénoux Hippolyte Fénoux Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fénoux Hippolyte" or dc.contributor adj "Fénoux Hippolyte")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bd6t526386555/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bd6t526386555/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bd6t526386555/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bd6t526386555
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bd6t526386555
Facebook
Twitter