Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-12-04
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 décembre 1913 04 décembre 1913
Description : 1913/12/04 (A33,N11808). 1913/12/04 (A33,N11808).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52638654r
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2023
g - evre, . ab ce- 13
•• N 11,508
(6 Pages) 5 Centimes—EDITIONDU MATIN — 5 Cenumes (O pages)
—sscceccOb r dsacanRc cneman nas n sce sreshesssenncrmon=gee-====================--=------=------- - S.
Jeudi 4 Décembre (913
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Le Petit
avre
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DU
PETIT HA VRB
POUR 1914
L'Almanach du Petit Havre pour
1914 est en vente.
L'année 1913 y est retracée en ses
faits principaux : armée politique, dans
ses di verses manifestations en France,
au Havre ; année locale, rappelée dans
une série de chapitres variés dont
l’intérêt documentaire est augmenté
par de nombreuses reproductions
photographiques, portraits, sites,
paysages, etc.
L'Almanach du Petit Haur
comprend comme d'usage, une par
tie littéraire, distractions des soirées
«‘hiver en famille, et une partie
documentaire renfermant tous les
renseignements qui en font un vade-
mccum indispensable : pleines mers,
listes des fonctionnaires, maires et
adjoints du Havre, foires de Iq Nor
mandie, guide de médecine élémentaire,
guide pratique de l'agriculture. Il pu
blie en outre, des recettes culinaires,
une multitude de renseignements de
tous genres, qu’on a coutume de trou-
er dans cette publication.
; C'est l’Almanach populaire par
excellence.
, L’Almanach du PETIT HAVRES
i vente dans nos bureaux et nos
dépôts au prix de
Eo CENTIMES
Pour le recevoir par la poste,
adresser à l'Administration, 35, rue
Fontenelle : 80 centimesi
wastsat
Paris, trois heures matin
============== ===== ' ==—==========
Dépêches COMMERCIALES
LONDRES, 3 Décembre, Dépêche de 4 h. 30
SUIVRE
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
Comptant..
1 calme
£ 65 42/6
2/6
3 mois
£ 64 B/-
5/-
( ETAIN
Comptant .
ferme -
* 477 5/-
15/-
3 mois
£ 478 5/-
45/-
-N
| FER
Comptant ..
calme
£49/-
1 %d
8 mois.....
£ 49/10 %
1 % d
* Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 2 décembre 1913,
NEW-YORK, 3 DÉCEMBRE
- Cotons s décembre, baisse 3 points ; jan
vier, baisse 4 points ; mars, baisse 5 points;
mai, baisse 5 points. — Soutenu.
. Calés : baisse 16 à 20 points.
NEW-YORK, 3 DÉCEMBRE
Juivre Standard disp.
7 — jan ier
(Amalganat. Cop...
C. N 106%
71 3 8
15 25
c. PRCCRDENT
14 25
14 25
69 1.8
15 25
CHICAGO, 3 DÉCEMBRE
Blé sur
Maïs sur
(Saindoux sur.
Décembre.
Mai
C. DU JOUR C. PRECEO
87 4 8 87 »/»
90 7/8 99 3'4
Décembre.
Mai
74 4 & 70 3/4
70 5 8 70 5/8
Janvier...
Mai
10 85 40 82
41 12 41 40
per=reg=yy
? Qu&I. sera le Ministère de demain ?
. Poincaré se propose devoir successi-
rement aujourd’hui M. Bienvenu-Martin,
président, et M. Aimond, rapporteur géné-
tal de la Commission des finances du Sénat
et peut-être plu-ieurs autres personnalités
"politiques, parmi lesquelles MM. Ribot et
Caillaux.
i Au Luxembourg et au Palais-Bourbon,
deux grands courants se dessinent. L’un fa-
vorable à la constitution d'un cabinet nette-
suent orienté à gauche et s’appuyant exclusi-
vement sur la majorité qui a mis en échec
le cabinet Barthou ; l'autr. favorable à la for-
mation d’un cabinet d’union et de concilia-
tion républicaines.
J Les partis avancés estiment que pour faire
aboutir la première de Ces combinaisons, M.
Caillaux est, en quelque sorte, imposé par
les circonstances en raison de sa situation
dans le parti radical et de sa compétence et
de son autorité en matière financière, la
question financière étant celle qui préoccupe
le pus, à l’heure actuelle, l’opinion pu-
oblique. --- - ------ - —j - ■
- La seconde combinaison devrait avoir | son arrivée à Plymoutil,
pour chef, d’après ceux qui la préconisent,
un homme politique n’ayant pas pris une
part active et personnnelle aux dernières
luttes parlementaires, c'est-à-dire, soit le pré
sident de la Chambre, soit un sénateur.
On incline à croire que M. Paul Deschanel
ferait taire les scrupules qu'il peut avoir s’il
lui apparaissait que son concours est néces
saire pour dénouer la crise grave que nous
traversons et s’il obtenait la collaboration
des chefs du parti républicain.
Parmi ceux des sénateurs qui sont consi
dérés comme pouvant pratiquer une poli
tique d’union, on cite particulièrement MM.
Gaston Doumergue et Jean Dupuy.
Mentionnons enfin le nom de M. Delcassé,
dont le retour au Parlement comme chef du
cabinet serait accueilli avec satisfaction par
un grand nombre de parlementaires. (Havas)
Les Incidents de Saverne
Une Motion de défiance
contre le Chancelier
BERLIN. — Le parti radical vient de déposer
au Reichstag une motion de défiance contre
le chancelier.
Cette motion est appuyée de tous les par
tis, sauf de la droite.
Doc==--=)o====a)
LE RECORD DE LA
VITESSE ASCENSIONNELLE
EN AEROPLANE
Redis. — L’aviateur Bielovuccie, sur mo
nopian, a battu hier le record de la vitesse
ascensionnelle.
Après avoir décollé sur 29 mètres, il a at
teint la hauteur de 1,000 mètres en deux
minutes et demie avec cent soixante kilos de
charge.
NOUVELLES MILITAIRES
Ont été désignés par le sort pour faire par
tie des nouveaux cadres complémentaires :
MM. Dehaumont. capitaine au 129®, avec le
no 23 ; et Foessel, capitaine au 129e, avec le
no 53.
LES AFFAIRES D'ORIENT
Une Combinaison Financière Franco-Turque
Constantinople. — On confirme la combi
naison financière signalée hier.
Le groupe français avancera au gouverne
ment turc un capital nominal de cent mil
lions de francs remboursable en cinq an
nées avec garantie par les bons du Trésor au
taux de 5 0/0.
cn=--=s@g= r i—
=rexreretoenstassi
LA LOI SCOLAIRE BELGE
Bruxelles. — La Chambre belge a voté
hier après-midi l'instruction obligatoire dont
le principe est contenu tout entier dans l’ar
ticle premier du projet de loi scolaire du
gouvernement.
La première partie, qui est ainsi conçue :
« Les chefs de famille sont tenus de faire
donner à leurs enfants une instruction pri-
maire convenable », a été votée à l’unani
mité de 15 votants ; la seconde partie est
ainsi conçue :
« Conformément aux dispositions de la
présente loi, ils s’acquittent de cette obliga-
lion : 1» en faisant instruire leurs enfants
dans une école publique ou une école pri-
vée, au degté primaire on moyen ; 2» en les
faisant instruire à domicile. »
L’ensemble de l’article premier a été adop
té droite contre gauche.
L'AVIATEUR BONNIER
A CONSTANTINOPLE
Constantinople. — L’aviateur Bonnier et
son passager sont arrivés à midi à l'aéro-
drome de San-Siefano.
Le voyage de Varna à Constantinople a
duré quatre heures.
Les aviateurs comptent rester ici quel
ques jours.
VÉDRINES A SOFIA
Sofia. — Védrines a atterri hier soir à 8
hemes, près de Sofia. Il continuera son vol
sur Constantinople aujourd’hui.
LES GRÈVES ANGLAISES
Londres. — En raison de la grève des mé
caniciens sur la ligne du Great Western, le
service des trains dans le Sud du Pays de
Galles est désorganisé.
On s’attend à voir cesser la circulation des
trains à Swansea et dans les Docks de
Swansea.
Les affaires sont arrêtées à la Bourse des
Charbons de Cardiff.
Le Syndicat des cheminots s’emploie à fai
re cesser ia grève.
LE VOYAGE OU ROI D’ESPAGNE
Calais. — Le roi d’Espagne est arrivé à
Calais a 1 h. 15.
Après avoir été salué par les autorités civi
les et administratives, il s’est embarqué sur
le paquebot Nord.
L’EX-ROI DE PORTUGAL
SIGMARINGEN. — L’ex-roi Manoel et la reine
Angusta-Vic oria sont partis pour l’Angle
terre, via Munich.
VIOLENT INCENDIE A BOSTON
Boston. — Un incendie a détruit l'Hôtel
Arcaoia.
25 personnes ont péri ; 9 autres ont été
grièvement blessees.
==---%--===
MAS PANKHURST SERAIT
ARRÊTÉE A PLYMOUTH
Londres. — Les journaux annoncent que
Mrs Pas khurst, qui se trouve actuellement à
bord du paquebot Majesté sera arretee à
C’est par le conflit entre la Commission
du budget et le gouvernement que la crise
a été ouverte.
Au sujet du mode d’émission de l’em
prunt et sur la question d’immunité de la
rente, la formule du ministère Barthou
était la suivante : «Les extraits d’inscrip-
tion sur l’Etat porteront désormais la men
tion que ces rentes continueront à bénéfi
cier des immunités dont elles jouissent pré
sentement. »
La Commission répondait par ce texte :
« Les extraits d’inscription de rente porte
ront désormais la mention suivante : Tous
les privilèges et immunités attachés aux
rentes sur l’Etat sont assurés aux présentes
rentes 3 0/0 ».
On saisit la nuance : Le texte gouverne
mental assurait à la rente l’immunité dans
l’avenir {continueront à bénéficier).
Le texte de la Commission n’assurait cette
immunité que dans le présent, en réservant
l’avenir en vue du futur impôt sur le re
venu.
Intervint, dans la séance d’avant-hier,
l’amendement de M. Delpierre, que celui-
ci regardait comme transactionnel et qui
était ainsi conçu : « Mention sera faite sur
le livre d’inscription de rente de toutes les
immunités actuellement existantes. » M.
Barthou déclara à la tribune que le gou
vernement engageait sa responsabilité sur
le texte de M. Delpierre qu’il considérait
comme la défense de l’épargne française
menacée et il laissa comprendre qu’il re
gardait le texte de la Commission du bud
get comme une menace. M. Noullens, rap
porteur de la Commission, releva le gant,
et c’est sur cet incident que la rupture s’est
faite.
On voit donc que le vote se fit pour la
Commission du budget et contre le minis
tère plus encore que sur le texte même de
M. Delpierre.
L’A ction fait remarquer à ce propos que
les Commissions du budget qui devraient
être les tutrices des gouvernements, en sont
devenues souvent les « torpilles », et c’est
s’<
entre ces deux pouvoirs, qui devraient se
soutenir et se compléter, que la majorité
’est trouvée appelée à se prononcer.
Toute l’opposition s’est ralliée à cette
occasion et a pu enfin mettre le ministère
en minorité. Il est tombé bravement, en
défenseur du crédit français.
Le refus de l'immunité de ia rente reste
une menace pour demain.
« Il ne faut pas, disent les Débats à ce
propos, se dissimuler que le crédit public
de l'Etat est atteint par là dans ses œuvres
vives. Tous ceux qui auraient pu être
souscripteurs du prochain emprunt se di
ront, en calculant les charges qu’ils peu
vent redouter, qui ont été, du reste, annon
cées par M. Caillaux comme une consé
quence de l’impôt sur le revenu tel qu’il le
conçoit, qu’il vaut mieux placer son argent
ailleurs. Léon Say, que M. Dumont a pu
citer comme une haute autorité, avait ex
pressément inscrit dans le prospectus d’é
mission de la rente amortissable en 1878,
que cette rente était exempte de tout im
pôt. La faute qu’a commise la Chambre
hier est de celles qui font date dans un
Parlement. Jouer avec le crédit public,
c’est jouer avec un élément très délicat, et
la faute s’aggrave de ce fait que le grand
livre de la D.
ette publique, qui va s’ouvrir,
n’est pas malheureusement près de se fer-
mer. »
Quoi qu’il en soit, tout est décousu ; le
prochain ministère aura tout à recoudre au
milieu d’une situation dont il n’est pas pos
sible de se dissimuler la gravité.
Il n’y a plus d’article 3 du projet d’em
prunt ; le gouvernement nouveau devra
présenter un nouveau texte et l’emprunt
dont on espérait la réalisation pour les fêtes
de Noël reste en l’air, dans un moment où
de graves soucis extérieurs sollicitent la
défense nationale.Car il ne faut pas oublier
la formule que trouvèrent les plus francs
de ses adversaires en saluant la chute du
ministère du cri de « A bas les trois ans ! »
Nous voulons espérer que le nouveau Ca
binet, s’il écoute attentivement la voix du
pays, entendra, lui, « Vive la défense na
tionale ! »
C’est le mot de ralliement laissé par M.
Barthou en quittant son banc.
HIPPOLYTE FÉNOUX.
• - —9 —
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 3 décembre.
La pénible impression causée hier soir
dans Paris par la chute du ministère est
allée aujourd’hui s’accentuant. La presse
presque entière se montre défavorable au
vote de la Chambre qui atteint notre fonds
national. Les députés qui ont combattu
l'immunité de la rente ont feint de croire
qu’ils n’atteignaient que la spéculation
alors que M. Barthou leur a démontré qu'il
y avait 1,337,309 porteurs de rentes nomi
natives, ce qui ramenait la moyenne de
chaque inscription à environ 240 fr. Mais,
en réalité, les adversaires du gouvernement
n’ont vu qu’une occasion de le renverser,
ce qu’ils ont fait sans la moindre préoccu
pation des intérêts du pays. Quel va être
maintenant le sort de l’emprunt ?... Et
quand cette opération si importante pourra-
t-elle avoir Heu ?... Cela importe peu sans
doute aux unifiés qui ne veulent que dé-
truire, mais il se trouve dans la majorité
d’hier des hommes qui doivent penser diffé-
rem ment.
Quoi qu’il en soit, ceux que l’on appelle
les « naufrageurs de l’épargne publique »
n’ont pas l’opinion pour eux. Ils sont blâmés
même par beaucoup de leurs amis.
On se demande quelle sera l’attitude de
M. Poincaré an milieu de cette crise ? Jus-
qu'ici le président de la République a agi
comme ses prédécesseurs. Il a fait appeler
les présidents des deux Chambres, a eu une
longue conférence avec le président du
Conseil démissionnaire, s’est entretenu avec
le président et le rapporteur général de la
Commission du budget du désaccord avec
le ministère démissionnaire. Il est vraisem
blable que M. Caillaux sera également
mandé à l’Elysée, mais il semble peu pro
bable que celui-ci se voie offrir le pouvoir.
Nous ne craignons pas de dire qu’il rencon
trerait plüsde difficultés que tout autre pour
former un cabinet et surtout pour élaborer
un programme susceptible d’être accepté
par la Chambre et le Sénat.
La situation a été rarement aussi diffi
cile ...
Un Cabinet de Concentration
Cette première journée de crise ne nous a
apporté, et ne pouvait nous apporter aucu
ne indication précise. Ce fut une simple
journée de consultations et encore de con
sultations préliminaires. On en est donc ré
duit aux suppositions plus ou moins vrai
semblables.
Un fait semble acquis cependant, c'est que
le futur cabinet sera et ne pourra être
qu’un cabinet de concentration. Quel en
sera le chef ? Quelles seront les principales
personnalités qui feront partie de la nou
velle combinaison ?
Personne encore ne saurait le dire.
On cite M. Briand — lequel déclare, d’ail
leurs, qu’il ne veut pas actuellement re
prendre le pouvoir — M.Delcassé, M. Mille
rand, M. Peytral, M. Jean Dupuy, M. Co-
chery, M. N ulens, bien d’autres encore.
Evidemment, rien ne s’opposerait à ce que
ces deux derniers eussent un portefeuille
dans la combinaison future, puisqu’ils font
partie de la majorité d'hier et que, d’autre
part, ils ont tous dux voté les trois ans.
M. Peytral a également de nombreux par
tisans, bien que certains fassent observer
qu’étant l’auteur de l'amendement sur la ré-
forme électorale adopté par le Sénat, sa si
tuation pourrait être difficile à la Chambre.
Quant à M. Delcassé, qui n’a pas pris part
aux luttes récentes, qui n'est engage ni dans
la question de la proportionnelle ni dans
la question financière, il lui serait peut-
être plus facile qu’à tout autre de réa
liser cette concentration, cet apaisement plus
que jamais nécessaire, mais on ignore s’il
accepterait d'entreprendre pareille tâche par
l’excellente raison qu’il est à Saint-Péters-
bourg et que Saint-Pétersbourg est fort loin
du Palais Bouroon.
Quant à M. Caillaux, que ses amis dési
gnent naturellement comme l’homme indis
pensable, on ne peut serieusement songer à
-lui.
Assurément, la logique voudrait qu’il fût
chargé de former le cabinet nouveau puis
que c’est lui qui a renversé l'ancien, mais,
en politique, si l’on devait s’en tenir à la
pute logique on aboutirait bientôt à l’ab
surde. Sur quelle majorité, en effet, M. Cail-
laux s'appuierait-il à la Chambre I Sur celle
qui s’est groupée autour de lui, naturelle
ment, mais cette majorité comprend 70 so
cialistes unifiés qui ne tarderaient pas à le
lâcher, notamment sur la question de la ré
forme électorale, car il est, chacun le sait,
un majoritaire endurci. Et puis, M. Caillaux
est un adversaire de la loi de trois ans. Pour
toutes ces raisons, son retour au pouvoir est
impossible, et pour les mêmes raisons, le
nouveau ministère devra être, sera un mi
nistère de concentration républicaine et
non un cabinet radical avancé s’appuyant
sur une majorité dont les socialistes unifiés
seraient forcement les arbitres.
Lo futur Ministère et l’Emprunt
Quel que soit le cabinet qui doive prendre
le pouvoir, la tâche la plus urgente, la plus
difficile aussi qu'il aura à remplir sera de
faire voter l’emprunt que la chute du mi
nistère Barthou a laisse en suspens. Il est
bon de préciser, car c’est là ce qui domine
toute la situation, dans quel état la question
va se poser devant lui.
Sur les quatre articles dont se composait
le projet soumis au Parlement, deux seule
ment ont été votés et ces votes demeurent
acquis. D’une part, la Chambre a décidé que
l’emprunt sera de 1,300 millions, comme le
demandait le gouvernement, au lieu de 900
millions, chiffre proposé par la Commision
du budget, et que l’émission se fera en 3 0/0
perpétuel. D’autre part, elle a ratifié la dis
position d’après laquelle une annuité de 52
millions sera inscrite chaque année au bud
get dans le but d'amortir, par voie de rachat
en bourse, les nouvelles rentes qui vont
être émises.
Des deux articles qui restaient hier à vo
ter, l’un — le dernier — ne soulève aucune
objection. C’est celui prescrivant qu’un état
détaillé des dépenses de l’emprunt : remises
diverses, commission de banque, frais de
publicité, avec le nom des parties prenan
tes, sera publié, dans le délai de trois mois,
au Journal Officiel. L’autre article, sur lequel
la Chimbre ne s’est pas encore prononcé,
est celui-là même qui a déterminé la chute
du cabinet, l'article relatif à l’immunité de
la rente. Sur ce point capital, la Chambre
n’a émis qu’on vote négatil. Elle a repoussé
l'amendement Delpierre, sur lequel le gou
vernement avait posé la question de con
fiance et dont le sens précis, formel, était
que la rente française, aussi bien l’ancienne
que la nouvelle, serait atout jamais exempte
d'impôt.
A cette formule.il faudra en substituer une
autre, mais laquelle ? Adoptera-t-on le texte
de la Commission du budget portant que la
rente continuera seulement à jouir des pri
vilèges et immunités d’ordre civil, mais ne
bénéficiera d’aucune immunité fiscale?
Se ralliera-t-on à une formule transaction
nelle, celle de M. Théodore Reinach, par
exemple, exemptant les rentes nouvelles de
tout impôt pendant dix ans ?
C’est en cela que réside tout le problème.
De toute manière, il faudra trouver une
formule susceptible d’être acceptée à la fois
par la Chambre et par le Sénat, lequel s’est
montré jusqu’ici hostile à Pi npôt sur la rente
et de nature aussi à rassurer l’épargne pu
blique.
Il faut, en effet, tenir compte de ce fait
que le vote de mardi a provoqué une baisse
de 1 franc, et cela contrairement à la théo
rie de M. Caillaux consistant à dire que ja
mais, en aucun pays, un impôt sur le cou
pon des valeurs, et plus particulièrement
des fonds d’Etat, n’a déterminé la baisse des
cours. Cette affirmation de M. Caillaux a reçu
un cruel démenti, puisque la baisse fait per
dre aux porteurs de 3 0/0 perpétuel environ
220 millions!
Cette situation, si elle se prolongeait,
n'irait qu’en s’aggravant. Il faut donc faire
vite. Et c’est pourquoi le nouveau ministère
aura pour premier devoir d’obtenir de la
Chambre le vote définitif de l’emprunt et de
faire ensuite adopter le projet par le Sé
nat.
L’intention du cabinet Barthou était d’émet
tre l’emprunt entre le 20 et le 25 décembre.
La crise ministérielle va retarder forcément
cette émission, qui ne pourra plus avoir lieu
maintenant qu’en janvier et le vote malen
contreux émis par la Chambre la rendra
maintenant plus difficile.
Th. Henry.
D-s journaux ont annoncé que M. Aristide
Brand avait été appelé à l'Elysée par le pré
sident de la République, qui lui aurait offert
de constituer le cabinet.
M. Briand a déclaré à ce sujet :
— Cette nouvelle est fausse. Je n’ai pas
été appelé à l'Elysée et il n’y avait aucune
raison pour que je le fusse.
D’autre part, il est également inexact que
le président de la République ait fait venir
M. Millerand, eomme les mêmes journaux
l'avaient annoncé.
Le oâbinet Barthou
Le cabinet Birthou, le premier que M.
Louis Barthou ait été appelé à constituer,
aura duré huit mois et douze jours, soit
exactement deux cent cinquante-six jours.
C’est, en effet, le 21 mars que M. Barthou
fit connaître au président de la République
qu'il acceptait de constituer le nouveau mi
nistère et lui soumit la liste de ses collabo
rateurs.
Le cabinet Barthou succédait au cabinet
Briand. Ce cabinet, dans lequel M. Louis
Barthou remplissait les fonctions de garde de
sceaux, avait été mis en minorité par le Sé
nat, sur la question de la représentation
proportionnelle.
La première fois qu’il se présenta devant
la Chambre — le 26 mars — le cabinet Bar
thou obtint 225 voix de majorité.
M. Barthou consacra tout son effort à faire
voter ia loi de trois ans qu’avait déposée le
cabinet Briand. Votée par la Chambre, elle
fut adoptée par le Sénat et devint définitive
le 7 août.
Il avit défendu jusqu’à ces derniers jours
la représentation proportionnelle devant la
Commission du Sénat.
& *
La Chambra actuelle aura vu, en trois
ans et demi, se succéder huit ministères.
Le premier cabinet Briand qui présida aux
élections de 1910 fut modifié b' 8 novembre
de la même année. Le 2 mars 1911, il était
remplacé par le cabinet Monis, qui cédait
la place, le 27 juin 1911, au ministère Cail
laux.
M. Caillaux se retirait le 10 janvier 1912
et était remplacé par M. Poincaré, le 14
janvier.
Au lendemain de son élection à la prési
dence de la République, M. Poincaré démis-
sionnait et M. Briand redevenait président
du Conseil.
Renversé par le Sénat au mois de mars
dernier, M. Briand était remplacé par M.
Barthou.
Le successeur de M. Barthou sera donc le
huitième président du Conseil qui prendra
la direction des affaires.
LS PARLEMENT
SENAT
Séance du 3 D cembre
M. LNTONIN DUBOST, préside.
m. PAUL str USS dépose un rapport supplé
mentaire sur la proposition de loi de MM. Ribot,
Méline, Léon Bourgeois, concernant la petite pro
priété.
m. gauthier dépose un rapport sur la pension
nationale qui sera attribuée à M. Foureau.
M. BOUDENOOF dépose un rapport sur le projet
de ei concernant la durée du travail dans les
mines
Le Sénat se sépare ensuite après avoir laissé à
son président la soin de le convoquer à une date
utile.
• ——--==*
BULLETIN MILITAIRE
Noms do cuirassés
M. Pierre Baudin a décidé de donner les
noms suivants aux cuirassés dont la mise en
chantier est prochine :
Béarn et non Vendée au cuirassé A. II qui
sera commencé en janvier ; puis Lyon, Lille,
Duquesne et Tourville aux quatre bâtiments
dont les caractéristiques ont été exposées au
conseil des ministres de samedi.
ON TROUVE
L E PETIT HAVRE à Paris
i la LIBANIRB IITEHHATIOZRLE
206, rue st-Lazare, 108
La nouvelle Affaire
du Lieutenant von Forstner
La nouvelle que le lieutenant von Forstner
avait frappé d’un coup de sabre à la tête un
homme infirme et déjà arrêté par une pa
trouille de soldats a mis le comble à l’émo
tion qui régnait deja au Reichstag.
Selon les partis, c’est l’amertume on l’in
dignation ou bien les regrets et l’embarras
qui se manifestent, mais tout le monde ab
solument est d’accord pour déclarer qu’il
est impossible au gouvernement impérial de
laisser aller ainsi les choses plus longtemps
et que des mesures énergiques s'imposent
d’urgence pour remédier à l'anarchie de
l’autorité qui apparaît depuis le début de
cette série d’incidents.
La version officieuse de la nouvelle aff ire
Forstner paraît à tout le monde invraisem
blable et maladroite.
Elle est d’ailleurs démentie par le bourg
mestre de Detwiller, qui confirme au con-
traire de la façon la plus précisé à la Gazette
Nationale que le nommé Charles Blanck, âgé
de dix-neuf ans, est un estropié, incapable
de se défendre, et qui a déclaré au corres
pondant du journal berlinois :
Charles Blanck, l’infirme, tomba sur le sol ; on
le releva, on Le traîna a la mairie, tandis qu'il per
dait son sang en abondance. H hommes se pos
tèrent devant la mairie pour faire la garde.
On est près, ajoute le bourgmestre, d’une véri
table révolte, tant les esprits sont surexcités.
Chaque matin passent, en lançant ou en chaulant
des choses provocantes, des compagnies de sol
dats.
Toutes les tentatives de germanisation semblent
anéanties pour des années.
Des renseignements recueillis par les au-
torités de Strasbourg il résulte également
que le cordonnier estropié qui a reçu le
coup de sabre du lieutenant von Forstner ne
se trouvait pas dans le groupe qui avait
apostrophé l’officier.
Le Berliner Tageblatt fait ressortir toute
‘invraisemblance de la version cfficielle qui
s’efforce d’excuser von Forstner :
Voyez-vous ce cordonnier, éc it-il, se précipi
tant sur le Lieutenant von Forstner, bien qu’il soit
paralysé?... Il y là de quoi hausser les épaules,
et cette seelion d’infanterie prussienne toute en
tière qui se trouve en face de ce cordonnier infir
me et qui ne peut l’arrêter que lorsque le lieute
nant von Forstner a grièvement blessé l’infirme
d’un coup de sabre t
Et le Berliner Tageblatt critique sévèrement
le système de ne pas reconnaitre les torts de
l’élément militaire, quoi qu’il fasse :
Les officiers, grâce a la protection et aux encou-
rsgements qu’ils reçoivent, se sentent très sûrs.
Il ne faut pas compter avec une punition sérieuse,
puisque le colonel von Reutter a félicité les trou
pes de leur altitude à Saverne.
La Gazette nationale fait des réflexions ana
logues.
La Post elle-même se demande, bien que
conservatrice, si vraiment les miitaires
n’auraient pas pu éviter de faire usage des
armes.
Toutefois la presse conservatrice et natio
naliste ne cesse d’attaquer la population alsa
cienne.
Les Berliner Neueste Nachrichten écrivent :
« Il est caractéristique qu’à chaque nouvel
incident on a eu affaire à des Alsaciens qui
insultent et provoquent l’armée. »
La Deutsche Tageszeitwg voit « l’habit
du roi en péril » et réclame toujours plus
énergiquement « le châtiment de ces fau
teurs de troubles qui insultent l’uniforme et
désobéissent aux lois ».
La Gazette de la Croix, très lue dans les mi
lieux militaires et de fonctionnaires, écrit :
« Ainsi l’incapacité des pouvoirs civils à
maintenir l’ordre a, la première, fait couler
le sang. Il faut que les pays annexés sachent
qu’il y a à Berlin une volonté de fer ou bien
c en est fait de l’autorité de l’empire. »
Une conséquence de
l’affaire de Saverne
On télégrephie de Chartres :
Indigné de la conduite des autorités à la
suite des incidents de Saverne et des bruta
lités dont les soldats sont victimes, un négo
ciant de Colmar a tenu à ce que son fils ser
vît dans un régiment français et l’a fait en
gager au 102e d’infanterie, à Chartres, après
l’avoir fait naturaliser.
« Le jeune homme vient d’arriver à la ca
serne Marceau, écrit l'Homme libre. Il ne
connaît pas du tout notre langue. Les offi-
ciers ont mis leurs hommes au courant de
celte situation particulière et les ont invités
à se montrer bienveillants envers leur nou
veau camarade Cette exhortation était su
perflue, car les braves soldats charirains
avaient entre eux spontanément décidé de
faire tout ce qui dépendrait d’eux pour ren-
dre agréable au jeune Alsacien son passage
dans l’armée française. »
Ca que la France a demande
Sous ce titre le correspondant du Journal de G&>
néve lui envoie cette information autorisée :
La Gazette de Cologne a publié un télégram
me officiel de Beriin où l’on relève les deux
constatations suivantes : 1° les incidents de
Saverne n’ont donné beu à aucune demanda
du gouvernement français ; 20 ils ont ét
mentionnés occasionnellement au cours des
conversations diplomatiques.
Renseignements pris, on peut préciser, et
dans une certaine mesure rectifier ce qui a
déjà été dit à ce sujet. L’état des faits est la
suivant.
Il n’y a pas eu, dans une forme diplomatie
que stricte, de demande adressée pir le gou
vernement français au sujet des propos attri
bués au lieutenant von Forsiner sur le dra-
peau français. Le gouvernement français a
tenu à bien marquer ainsi sa volonté de ne
pas profiter de ces événements éminemment
fâcheux pour gre ffer un incident diplomati-
l’incident local déjà assez regretta-
que sur
ble par lui-même.
Mais dans les conversations qu’il a eues
avec le représentât de l'Allemagne, M. Pi
chon a fait convaîre, en termes courtois
mais nets, le desir qu’éprouvait le EO1VT-
nement français dêtre renseigné sur ef
sanctions qui seraient prises si 1 ‘S propos do
lieutenant von Forstner se trouvaient con
firmés par l’enquête. .
Il est permis de penser que le converne-
ment allemand tiendra à honneur ne repon,
dre, dans la même forme» à une demande à
laquelle le gouvernement francals, opebbe—
•• N 11,508
(6 Pages) 5 Centimes—EDITIONDU MATIN — 5 Cenumes (O pages)
—sscceccOb r dsacanRc cneman nas n sce sreshesssenncrmon=gee-====================--=------=------- - S.
Jeudi 4 Décembre (913
Administrateur-Délézué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l'Administration
a M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 85
Adrease Télégraphique : RANDOLET Havro
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Le Petit
avre
Rédacteur en Chel. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Auresser tout ce qui concerne la Redactios
* M. HIPPGLYTE FÉNOUX
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TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
ANNTONGEs
AU HAVRE.
A PARIS.
BUREAU du Journal, 112, bould de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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Le plus fort Tirage des Journaux de la
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,
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POUR 1914
L'Almanach du Petit Havre pour
1914 est en vente.
L'année 1913 y est retracée en ses
faits principaux : armée politique, dans
ses di verses manifestations en France,
au Havre ; année locale, rappelée dans
une série de chapitres variés dont
l’intérêt documentaire est augmenté
par de nombreuses reproductions
photographiques, portraits, sites,
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L'Almanach du Petit Haur
comprend comme d'usage, une par
tie littéraire, distractions des soirées
«‘hiver en famille, et une partie
documentaire renfermant tous les
renseignements qui en font un vade-
mccum indispensable : pleines mers,
listes des fonctionnaires, maires et
adjoints du Havre, foires de Iq Nor
mandie, guide de médecine élémentaire,
guide pratique de l'agriculture. Il pu
blie en outre, des recettes culinaires,
une multitude de renseignements de
tous genres, qu’on a coutume de trou-
er dans cette publication.
; C'est l’Almanach populaire par
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8 mois.....
£ 49/10 %
1 % d
* Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 2 décembre 1913,
NEW-YORK, 3 DÉCEMBRE
- Cotons s décembre, baisse 3 points ; jan
vier, baisse 4 points ; mars, baisse 5 points;
mai, baisse 5 points. — Soutenu.
. Calés : baisse 16 à 20 points.
NEW-YORK, 3 DÉCEMBRE
Juivre Standard disp.
7 — jan ier
(Amalganat. Cop...
C. N 106%
71 3 8
15 25
c. PRCCRDENT
14 25
14 25
69 1.8
15 25
CHICAGO, 3 DÉCEMBRE
Blé sur
Maïs sur
(Saindoux sur.
Décembre.
Mai
C. DU JOUR C. PRECEO
87 4 8 87 »/»
90 7/8 99 3'4
Décembre.
Mai
74 4 & 70 3/4
70 5 8 70 5/8
Janvier...
Mai
10 85 40 82
41 12 41 40
per=reg=yy
? Qu&I. sera le Ministère de demain ?
. Poincaré se propose devoir successi-
rement aujourd’hui M. Bienvenu-Martin,
président, et M. Aimond, rapporteur géné-
tal de la Commission des finances du Sénat
et peut-être plu-ieurs autres personnalités
"politiques, parmi lesquelles MM. Ribot et
Caillaux.
i Au Luxembourg et au Palais-Bourbon,
deux grands courants se dessinent. L’un fa-
vorable à la constitution d'un cabinet nette-
suent orienté à gauche et s’appuyant exclusi-
vement sur la majorité qui a mis en échec
le cabinet Barthou ; l'autr. favorable à la for-
mation d’un cabinet d’union et de concilia-
tion républicaines.
J Les partis avancés estiment que pour faire
aboutir la première de Ces combinaisons, M.
Caillaux est, en quelque sorte, imposé par
les circonstances en raison de sa situation
dans le parti radical et de sa compétence et
de son autorité en matière financière, la
question financière étant celle qui préoccupe
le pus, à l’heure actuelle, l’opinion pu-
oblique. --- - ------ - —j - ■
- La seconde combinaison devrait avoir | son arrivée à Plymoutil,
pour chef, d’après ceux qui la préconisent,
un homme politique n’ayant pas pris une
part active et personnnelle aux dernières
luttes parlementaires, c'est-à-dire, soit le pré
sident de la Chambre, soit un sénateur.
On incline à croire que M. Paul Deschanel
ferait taire les scrupules qu'il peut avoir s’il
lui apparaissait que son concours est néces
saire pour dénouer la crise grave que nous
traversons et s’il obtenait la collaboration
des chefs du parti républicain.
Parmi ceux des sénateurs qui sont consi
dérés comme pouvant pratiquer une poli
tique d’union, on cite particulièrement MM.
Gaston Doumergue et Jean Dupuy.
Mentionnons enfin le nom de M. Delcassé,
dont le retour au Parlement comme chef du
cabinet serait accueilli avec satisfaction par
un grand nombre de parlementaires. (Havas)
Les Incidents de Saverne
Une Motion de défiance
contre le Chancelier
BERLIN. — Le parti radical vient de déposer
au Reichstag une motion de défiance contre
le chancelier.
Cette motion est appuyée de tous les par
tis, sauf de la droite.
Doc==--=)o====a)
LE RECORD DE LA
VITESSE ASCENSIONNELLE
EN AEROPLANE
Redis. — L’aviateur Bielovuccie, sur mo
nopian, a battu hier le record de la vitesse
ascensionnelle.
Après avoir décollé sur 29 mètres, il a at
teint la hauteur de 1,000 mètres en deux
minutes et demie avec cent soixante kilos de
charge.
NOUVELLES MILITAIRES
Ont été désignés par le sort pour faire par
tie des nouveaux cadres complémentaires :
MM. Dehaumont. capitaine au 129®, avec le
no 23 ; et Foessel, capitaine au 129e, avec le
no 53.
LES AFFAIRES D'ORIENT
Une Combinaison Financière Franco-Turque
Constantinople. — On confirme la combi
naison financière signalée hier.
Le groupe français avancera au gouverne
ment turc un capital nominal de cent mil
lions de francs remboursable en cinq an
nées avec garantie par les bons du Trésor au
taux de 5 0/0.
cn=--=s@g= r i—
=rexreretoenstassi
LA LOI SCOLAIRE BELGE
Bruxelles. — La Chambre belge a voté
hier après-midi l'instruction obligatoire dont
le principe est contenu tout entier dans l’ar
ticle premier du projet de loi scolaire du
gouvernement.
La première partie, qui est ainsi conçue :
« Les chefs de famille sont tenus de faire
donner à leurs enfants une instruction pri-
maire convenable », a été votée à l’unani
mité de 15 votants ; la seconde partie est
ainsi conçue :
« Conformément aux dispositions de la
présente loi, ils s’acquittent de cette obliga-
lion : 1» en faisant instruire leurs enfants
dans une école publique ou une école pri-
vée, au degté primaire on moyen ; 2» en les
faisant instruire à domicile. »
L’ensemble de l’article premier a été adop
té droite contre gauche.
L'AVIATEUR BONNIER
A CONSTANTINOPLE
Constantinople. — L’aviateur Bonnier et
son passager sont arrivés à midi à l'aéro-
drome de San-Siefano.
Le voyage de Varna à Constantinople a
duré quatre heures.
Les aviateurs comptent rester ici quel
ques jours.
VÉDRINES A SOFIA
Sofia. — Védrines a atterri hier soir à 8
hemes, près de Sofia. Il continuera son vol
sur Constantinople aujourd’hui.
LES GRÈVES ANGLAISES
Londres. — En raison de la grève des mé
caniciens sur la ligne du Great Western, le
service des trains dans le Sud du Pays de
Galles est désorganisé.
On s’attend à voir cesser la circulation des
trains à Swansea et dans les Docks de
Swansea.
Les affaires sont arrêtées à la Bourse des
Charbons de Cardiff.
Le Syndicat des cheminots s’emploie à fai
re cesser ia grève.
LE VOYAGE OU ROI D’ESPAGNE
Calais. — Le roi d’Espagne est arrivé à
Calais a 1 h. 15.
Après avoir été salué par les autorités civi
les et administratives, il s’est embarqué sur
le paquebot Nord.
L’EX-ROI DE PORTUGAL
SIGMARINGEN. — L’ex-roi Manoel et la reine
Angusta-Vic oria sont partis pour l’Angle
terre, via Munich.
VIOLENT INCENDIE A BOSTON
Boston. — Un incendie a détruit l'Hôtel
Arcaoia.
25 personnes ont péri ; 9 autres ont été
grièvement blessees.
==---%--===
MAS PANKHURST SERAIT
ARRÊTÉE A PLYMOUTH
Londres. — Les journaux annoncent que
Mrs Pas khurst, qui se trouve actuellement à
bord du paquebot Majesté sera arretee à
C’est par le conflit entre la Commission
du budget et le gouvernement que la crise
a été ouverte.
Au sujet du mode d’émission de l’em
prunt et sur la question d’immunité de la
rente, la formule du ministère Barthou
était la suivante : «Les extraits d’inscrip-
tion sur l’Etat porteront désormais la men
tion que ces rentes continueront à bénéfi
cier des immunités dont elles jouissent pré
sentement. »
La Commission répondait par ce texte :
« Les extraits d’inscription de rente porte
ront désormais la mention suivante : Tous
les privilèges et immunités attachés aux
rentes sur l’Etat sont assurés aux présentes
rentes 3 0/0 ».
On saisit la nuance : Le texte gouverne
mental assurait à la rente l’immunité dans
l’avenir {continueront à bénéficier).
Le texte de la Commission n’assurait cette
immunité que dans le présent, en réservant
l’avenir en vue du futur impôt sur le re
venu.
Intervint, dans la séance d’avant-hier,
l’amendement de M. Delpierre, que celui-
ci regardait comme transactionnel et qui
était ainsi conçu : « Mention sera faite sur
le livre d’inscription de rente de toutes les
immunités actuellement existantes. » M.
Barthou déclara à la tribune que le gou
vernement engageait sa responsabilité sur
le texte de M. Delpierre qu’il considérait
comme la défense de l’épargne française
menacée et il laissa comprendre qu’il re
gardait le texte de la Commission du bud
get comme une menace. M. Noullens, rap
porteur de la Commission, releva le gant,
et c’est sur cet incident que la rupture s’est
faite.
On voit donc que le vote se fit pour la
Commission du budget et contre le minis
tère plus encore que sur le texte même de
M. Delpierre.
L’A ction fait remarquer à ce propos que
les Commissions du budget qui devraient
être les tutrices des gouvernements, en sont
devenues souvent les « torpilles », et c’est
s’<
entre ces deux pouvoirs, qui devraient se
soutenir et se compléter, que la majorité
’est trouvée appelée à se prononcer.
Toute l’opposition s’est ralliée à cette
occasion et a pu enfin mettre le ministère
en minorité. Il est tombé bravement, en
défenseur du crédit français.
Le refus de l'immunité de ia rente reste
une menace pour demain.
« Il ne faut pas, disent les Débats à ce
propos, se dissimuler que le crédit public
de l'Etat est atteint par là dans ses œuvres
vives. Tous ceux qui auraient pu être
souscripteurs du prochain emprunt se di
ront, en calculant les charges qu’ils peu
vent redouter, qui ont été, du reste, annon
cées par M. Caillaux comme une consé
quence de l’impôt sur le revenu tel qu’il le
conçoit, qu’il vaut mieux placer son argent
ailleurs. Léon Say, que M. Dumont a pu
citer comme une haute autorité, avait ex
pressément inscrit dans le prospectus d’é
mission de la rente amortissable en 1878,
que cette rente était exempte de tout im
pôt. La faute qu’a commise la Chambre
hier est de celles qui font date dans un
Parlement. Jouer avec le crédit public,
c’est jouer avec un élément très délicat, et
la faute s’aggrave de ce fait que le grand
livre de la D.
ette publique, qui va s’ouvrir,
n’est pas malheureusement près de se fer-
mer. »
Quoi qu’il en soit, tout est décousu ; le
prochain ministère aura tout à recoudre au
milieu d’une situation dont il n’est pas pos
sible de se dissimuler la gravité.
Il n’y a plus d’article 3 du projet d’em
prunt ; le gouvernement nouveau devra
présenter un nouveau texte et l’emprunt
dont on espérait la réalisation pour les fêtes
de Noël reste en l’air, dans un moment où
de graves soucis extérieurs sollicitent la
défense nationale.Car il ne faut pas oublier
la formule que trouvèrent les plus francs
de ses adversaires en saluant la chute du
ministère du cri de « A bas les trois ans ! »
Nous voulons espérer que le nouveau Ca
binet, s’il écoute attentivement la voix du
pays, entendra, lui, « Vive la défense na
tionale ! »
C’est le mot de ralliement laissé par M.
Barthou en quittant son banc.
HIPPOLYTE FÉNOUX.
• - —9 —
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 3 décembre.
La pénible impression causée hier soir
dans Paris par la chute du ministère est
allée aujourd’hui s’accentuant. La presse
presque entière se montre défavorable au
vote de la Chambre qui atteint notre fonds
national. Les députés qui ont combattu
l'immunité de la rente ont feint de croire
qu’ils n’atteignaient que la spéculation
alors que M. Barthou leur a démontré qu'il
y avait 1,337,309 porteurs de rentes nomi
natives, ce qui ramenait la moyenne de
chaque inscription à environ 240 fr. Mais,
en réalité, les adversaires du gouvernement
n’ont vu qu’une occasion de le renverser,
ce qu’ils ont fait sans la moindre préoccu
pation des intérêts du pays. Quel va être
maintenant le sort de l’emprunt ?... Et
quand cette opération si importante pourra-
t-elle avoir Heu ?... Cela importe peu sans
doute aux unifiés qui ne veulent que dé-
truire, mais il se trouve dans la majorité
d’hier des hommes qui doivent penser diffé-
rem ment.
Quoi qu’il en soit, ceux que l’on appelle
les « naufrageurs de l’épargne publique »
n’ont pas l’opinion pour eux. Ils sont blâmés
même par beaucoup de leurs amis.
On se demande quelle sera l’attitude de
M. Poincaré an milieu de cette crise ? Jus-
qu'ici le président de la République a agi
comme ses prédécesseurs. Il a fait appeler
les présidents des deux Chambres, a eu une
longue conférence avec le président du
Conseil démissionnaire, s’est entretenu avec
le président et le rapporteur général de la
Commission du budget du désaccord avec
le ministère démissionnaire. Il est vraisem
blable que M. Caillaux sera également
mandé à l’Elysée, mais il semble peu pro
bable que celui-ci se voie offrir le pouvoir.
Nous ne craignons pas de dire qu’il rencon
trerait plüsde difficultés que tout autre pour
former un cabinet et surtout pour élaborer
un programme susceptible d’être accepté
par la Chambre et le Sénat.
La situation a été rarement aussi diffi
cile ...
Un Cabinet de Concentration
Cette première journée de crise ne nous a
apporté, et ne pouvait nous apporter aucu
ne indication précise. Ce fut une simple
journée de consultations et encore de con
sultations préliminaires. On en est donc ré
duit aux suppositions plus ou moins vrai
semblables.
Un fait semble acquis cependant, c'est que
le futur cabinet sera et ne pourra être
qu’un cabinet de concentration. Quel en
sera le chef ? Quelles seront les principales
personnalités qui feront partie de la nou
velle combinaison ?
Personne encore ne saurait le dire.
On cite M. Briand — lequel déclare, d’ail
leurs, qu’il ne veut pas actuellement re
prendre le pouvoir — M.Delcassé, M. Mille
rand, M. Peytral, M. Jean Dupuy, M. Co-
chery, M. N ulens, bien d’autres encore.
Evidemment, rien ne s’opposerait à ce que
ces deux derniers eussent un portefeuille
dans la combinaison future, puisqu’ils font
partie de la majorité d'hier et que, d’autre
part, ils ont tous dux voté les trois ans.
M. Peytral a également de nombreux par
tisans, bien que certains fassent observer
qu’étant l’auteur de l'amendement sur la ré-
forme électorale adopté par le Sénat, sa si
tuation pourrait être difficile à la Chambre.
Quant à M. Delcassé, qui n’a pas pris part
aux luttes récentes, qui n'est engage ni dans
la question de la proportionnelle ni dans
la question financière, il lui serait peut-
être plus facile qu’à tout autre de réa
liser cette concentration, cet apaisement plus
que jamais nécessaire, mais on ignore s’il
accepterait d'entreprendre pareille tâche par
l’excellente raison qu’il est à Saint-Péters-
bourg et que Saint-Pétersbourg est fort loin
du Palais Bouroon.
Quant à M. Caillaux, que ses amis dési
gnent naturellement comme l’homme indis
pensable, on ne peut serieusement songer à
-lui.
Assurément, la logique voudrait qu’il fût
chargé de former le cabinet nouveau puis
que c’est lui qui a renversé l'ancien, mais,
en politique, si l’on devait s’en tenir à la
pute logique on aboutirait bientôt à l’ab
surde. Sur quelle majorité, en effet, M. Cail-
laux s'appuierait-il à la Chambre I Sur celle
qui s’est groupée autour de lui, naturelle
ment, mais cette majorité comprend 70 so
cialistes unifiés qui ne tarderaient pas à le
lâcher, notamment sur la question de la ré
forme électorale, car il est, chacun le sait,
un majoritaire endurci. Et puis, M. Caillaux
est un adversaire de la loi de trois ans. Pour
toutes ces raisons, son retour au pouvoir est
impossible, et pour les mêmes raisons, le
nouveau ministère devra être, sera un mi
nistère de concentration républicaine et
non un cabinet radical avancé s’appuyant
sur une majorité dont les socialistes unifiés
seraient forcement les arbitres.
Lo futur Ministère et l’Emprunt
Quel que soit le cabinet qui doive prendre
le pouvoir, la tâche la plus urgente, la plus
difficile aussi qu'il aura à remplir sera de
faire voter l’emprunt que la chute du mi
nistère Barthou a laisse en suspens. Il est
bon de préciser, car c’est là ce qui domine
toute la situation, dans quel état la question
va se poser devant lui.
Sur les quatre articles dont se composait
le projet soumis au Parlement, deux seule
ment ont été votés et ces votes demeurent
acquis. D’une part, la Chambre a décidé que
l’emprunt sera de 1,300 millions, comme le
demandait le gouvernement, au lieu de 900
millions, chiffre proposé par la Commision
du budget, et que l’émission se fera en 3 0/0
perpétuel. D’autre part, elle a ratifié la dis
position d’après laquelle une annuité de 52
millions sera inscrite chaque année au bud
get dans le but d'amortir, par voie de rachat
en bourse, les nouvelles rentes qui vont
être émises.
Des deux articles qui restaient hier à vo
ter, l’un — le dernier — ne soulève aucune
objection. C’est celui prescrivant qu’un état
détaillé des dépenses de l’emprunt : remises
diverses, commission de banque, frais de
publicité, avec le nom des parties prenan
tes, sera publié, dans le délai de trois mois,
au Journal Officiel. L’autre article, sur lequel
la Chimbre ne s’est pas encore prononcé,
est celui-là même qui a déterminé la chute
du cabinet, l'article relatif à l’immunité de
la rente. Sur ce point capital, la Chambre
n’a émis qu’on vote négatil. Elle a repoussé
l'amendement Delpierre, sur lequel le gou
vernement avait posé la question de con
fiance et dont le sens précis, formel, était
que la rente française, aussi bien l’ancienne
que la nouvelle, serait atout jamais exempte
d'impôt.
A cette formule.il faudra en substituer une
autre, mais laquelle ? Adoptera-t-on le texte
de la Commission du budget portant que la
rente continuera seulement à jouir des pri
vilèges et immunités d’ordre civil, mais ne
bénéficiera d’aucune immunité fiscale?
Se ralliera-t-on à une formule transaction
nelle, celle de M. Théodore Reinach, par
exemple, exemptant les rentes nouvelles de
tout impôt pendant dix ans ?
C’est en cela que réside tout le problème.
De toute manière, il faudra trouver une
formule susceptible d’être acceptée à la fois
par la Chambre et par le Sénat, lequel s’est
montré jusqu’ici hostile à Pi npôt sur la rente
et de nature aussi à rassurer l’épargne pu
blique.
Il faut, en effet, tenir compte de ce fait
que le vote de mardi a provoqué une baisse
de 1 franc, et cela contrairement à la théo
rie de M. Caillaux consistant à dire que ja
mais, en aucun pays, un impôt sur le cou
pon des valeurs, et plus particulièrement
des fonds d’Etat, n’a déterminé la baisse des
cours. Cette affirmation de M. Caillaux a reçu
un cruel démenti, puisque la baisse fait per
dre aux porteurs de 3 0/0 perpétuel environ
220 millions!
Cette situation, si elle se prolongeait,
n'irait qu’en s’aggravant. Il faut donc faire
vite. Et c’est pourquoi le nouveau ministère
aura pour premier devoir d’obtenir de la
Chambre le vote définitif de l’emprunt et de
faire ensuite adopter le projet par le Sé
nat.
L’intention du cabinet Barthou était d’émet
tre l’emprunt entre le 20 et le 25 décembre.
La crise ministérielle va retarder forcément
cette émission, qui ne pourra plus avoir lieu
maintenant qu’en janvier et le vote malen
contreux émis par la Chambre la rendra
maintenant plus difficile.
Th. Henry.
D-s journaux ont annoncé que M. Aristide
Brand avait été appelé à l'Elysée par le pré
sident de la République, qui lui aurait offert
de constituer le cabinet.
M. Briand a déclaré à ce sujet :
— Cette nouvelle est fausse. Je n’ai pas
été appelé à l'Elysée et il n’y avait aucune
raison pour que je le fusse.
D’autre part, il est également inexact que
le président de la République ait fait venir
M. Millerand, eomme les mêmes journaux
l'avaient annoncé.
Le oâbinet Barthou
Le cabinet Birthou, le premier que M.
Louis Barthou ait été appelé à constituer,
aura duré huit mois et douze jours, soit
exactement deux cent cinquante-six jours.
C’est, en effet, le 21 mars que M. Barthou
fit connaître au président de la République
qu'il acceptait de constituer le nouveau mi
nistère et lui soumit la liste de ses collabo
rateurs.
Le cabinet Barthou succédait au cabinet
Briand. Ce cabinet, dans lequel M. Louis
Barthou remplissait les fonctions de garde de
sceaux, avait été mis en minorité par le Sé
nat, sur la question de la représentation
proportionnelle.
La première fois qu’il se présenta devant
la Chambre — le 26 mars — le cabinet Bar
thou obtint 225 voix de majorité.
M. Barthou consacra tout son effort à faire
voter ia loi de trois ans qu’avait déposée le
cabinet Briand. Votée par la Chambre, elle
fut adoptée par le Sénat et devint définitive
le 7 août.
Il avit défendu jusqu’à ces derniers jours
la représentation proportionnelle devant la
Commission du Sénat.
& *
La Chambra actuelle aura vu, en trois
ans et demi, se succéder huit ministères.
Le premier cabinet Briand qui présida aux
élections de 1910 fut modifié b' 8 novembre
de la même année. Le 2 mars 1911, il était
remplacé par le cabinet Monis, qui cédait
la place, le 27 juin 1911, au ministère Cail
laux.
M. Caillaux se retirait le 10 janvier 1912
et était remplacé par M. Poincaré, le 14
janvier.
Au lendemain de son élection à la prési
dence de la République, M. Poincaré démis-
sionnait et M. Briand redevenait président
du Conseil.
Renversé par le Sénat au mois de mars
dernier, M. Briand était remplacé par M.
Barthou.
Le successeur de M. Barthou sera donc le
huitième président du Conseil qui prendra
la direction des affaires.
LS PARLEMENT
SENAT
Séance du 3 D cembre
M. LNTONIN DUBOST, préside.
m. PAUL str USS dépose un rapport supplé
mentaire sur la proposition de loi de MM. Ribot,
Méline, Léon Bourgeois, concernant la petite pro
priété.
m. gauthier dépose un rapport sur la pension
nationale qui sera attribuée à M. Foureau.
M. BOUDENOOF dépose un rapport sur le projet
de ei concernant la durée du travail dans les
mines
Le Sénat se sépare ensuite après avoir laissé à
son président la soin de le convoquer à une date
utile.
• ——--==*
BULLETIN MILITAIRE
Noms do cuirassés
M. Pierre Baudin a décidé de donner les
noms suivants aux cuirassés dont la mise en
chantier est prochine :
Béarn et non Vendée au cuirassé A. II qui
sera commencé en janvier ; puis Lyon, Lille,
Duquesne et Tourville aux quatre bâtiments
dont les caractéristiques ont été exposées au
conseil des ministres de samedi.
ON TROUVE
L E PETIT HAVRE à Paris
i la LIBANIRB IITEHHATIOZRLE
206, rue st-Lazare, 108
La nouvelle Affaire
du Lieutenant von Forstner
La nouvelle que le lieutenant von Forstner
avait frappé d’un coup de sabre à la tête un
homme infirme et déjà arrêté par une pa
trouille de soldats a mis le comble à l’émo
tion qui régnait deja au Reichstag.
Selon les partis, c’est l’amertume on l’in
dignation ou bien les regrets et l’embarras
qui se manifestent, mais tout le monde ab
solument est d’accord pour déclarer qu’il
est impossible au gouvernement impérial de
laisser aller ainsi les choses plus longtemps
et que des mesures énergiques s'imposent
d’urgence pour remédier à l'anarchie de
l’autorité qui apparaît depuis le début de
cette série d’incidents.
La version officieuse de la nouvelle aff ire
Forstner paraît à tout le monde invraisem
blable et maladroite.
Elle est d’ailleurs démentie par le bourg
mestre de Detwiller, qui confirme au con-
traire de la façon la plus précisé à la Gazette
Nationale que le nommé Charles Blanck, âgé
de dix-neuf ans, est un estropié, incapable
de se défendre, et qui a déclaré au corres
pondant du journal berlinois :
Charles Blanck, l’infirme, tomba sur le sol ; on
le releva, on Le traîna a la mairie, tandis qu'il per
dait son sang en abondance. H hommes se pos
tèrent devant la mairie pour faire la garde.
On est près, ajoute le bourgmestre, d’une véri
table révolte, tant les esprits sont surexcités.
Chaque matin passent, en lançant ou en chaulant
des choses provocantes, des compagnies de sol
dats.
Toutes les tentatives de germanisation semblent
anéanties pour des années.
Des renseignements recueillis par les au-
torités de Strasbourg il résulte également
que le cordonnier estropié qui a reçu le
coup de sabre du lieutenant von Forstner ne
se trouvait pas dans le groupe qui avait
apostrophé l’officier.
Le Berliner Tageblatt fait ressortir toute
‘invraisemblance de la version cfficielle qui
s’efforce d’excuser von Forstner :
Voyez-vous ce cordonnier, éc it-il, se précipi
tant sur le Lieutenant von Forstner, bien qu’il soit
paralysé?... Il y là de quoi hausser les épaules,
et cette seelion d’infanterie prussienne toute en
tière qui se trouve en face de ce cordonnier infir
me et qui ne peut l’arrêter que lorsque le lieute
nant von Forstner a grièvement blessé l’infirme
d’un coup de sabre t
Et le Berliner Tageblatt critique sévèrement
le système de ne pas reconnaitre les torts de
l’élément militaire, quoi qu’il fasse :
Les officiers, grâce a la protection et aux encou-
rsgements qu’ils reçoivent, se sentent très sûrs.
Il ne faut pas compter avec une punition sérieuse,
puisque le colonel von Reutter a félicité les trou
pes de leur altitude à Saverne.
La Gazette nationale fait des réflexions ana
logues.
La Post elle-même se demande, bien que
conservatrice, si vraiment les miitaires
n’auraient pas pu éviter de faire usage des
armes.
Toutefois la presse conservatrice et natio
naliste ne cesse d’attaquer la population alsa
cienne.
Les Berliner Neueste Nachrichten écrivent :
« Il est caractéristique qu’à chaque nouvel
incident on a eu affaire à des Alsaciens qui
insultent et provoquent l’armée. »
La Deutsche Tageszeitwg voit « l’habit
du roi en péril » et réclame toujours plus
énergiquement « le châtiment de ces fau
teurs de troubles qui insultent l’uniforme et
désobéissent aux lois ».
La Gazette de la Croix, très lue dans les mi
lieux militaires et de fonctionnaires, écrit :
« Ainsi l’incapacité des pouvoirs civils à
maintenir l’ordre a, la première, fait couler
le sang. Il faut que les pays annexés sachent
qu’il y a à Berlin une volonté de fer ou bien
c en est fait de l’autorité de l’empire. »
Une conséquence de
l’affaire de Saverne
On télégrephie de Chartres :
Indigné de la conduite des autorités à la
suite des incidents de Saverne et des bruta
lités dont les soldats sont victimes, un négo
ciant de Colmar a tenu à ce que son fils ser
vît dans un régiment français et l’a fait en
gager au 102e d’infanterie, à Chartres, après
l’avoir fait naturaliser.
« Le jeune homme vient d’arriver à la ca
serne Marceau, écrit l'Homme libre. Il ne
connaît pas du tout notre langue. Les offi-
ciers ont mis leurs hommes au courant de
celte situation particulière et les ont invités
à se montrer bienveillants envers leur nou
veau camarade Cette exhortation était su
perflue, car les braves soldats charirains
avaient entre eux spontanément décidé de
faire tout ce qui dépendrait d’eux pour ren-
dre agréable au jeune Alsacien son passage
dans l’armée française. »
Ca que la France a demande
Sous ce titre le correspondant du Journal de G&>
néve lui envoie cette information autorisée :
La Gazette de Cologne a publié un télégram
me officiel de Beriin où l’on relève les deux
constatations suivantes : 1° les incidents de
Saverne n’ont donné beu à aucune demanda
du gouvernement français ; 20 ils ont ét
mentionnés occasionnellement au cours des
conversations diplomatiques.
Renseignements pris, on peut préciser, et
dans une certaine mesure rectifier ce qui a
déjà été dit à ce sujet. L’état des faits est la
suivant.
Il n’y a pas eu, dans une forme diplomatie
que stricte, de demande adressée pir le gou
vernement français au sujet des propos attri
bués au lieutenant von Forsiner sur le dra-
peau français. Le gouvernement français a
tenu à bien marquer ainsi sa volonté de ne
pas profiter de ces événements éminemment
fâcheux pour gre ffer un incident diplomati-
l’incident local déjà assez regretta-
que sur
ble par lui-même.
Mais dans les conversations qu’il a eues
avec le représentât de l'Allemagne, M. Pi
chon a fait convaîre, en termes courtois
mais nets, le desir qu’éprouvait le EO1VT-
nement français dêtre renseigné sur ef
sanctions qui seraient prises si 1 ‘S propos do
lieutenant von Forstner se trouvaient con
firmés par l’enquête. .
Il est permis de penser que le converne-
ment allemand tiendra à honneur ne repon,
dre, dans la même forme» à une demande à
laquelle le gouvernement francals, opebbe—
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