Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-12-02
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 décembre 1913 02 décembre 1913
Description : 1913/12/02 (A33,N11806). 1913/12/02 (A33,N11806).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52638652x
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2023
- N 11,806
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L’AGENCE HAVAS, 8, piace de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces Jadlclalrss et légales
L’ALMANACH
DU
PETIT HA VRE
POUR 1914
L’Almanach du Petit Havre pour
1914 est, en vente.
; L’année 1913 y est retracée en ses
faits principaux 1 année politique, dans
ses diverses manifestations en France,
au Havre ; année locale, rappelée dans
une série de chapitres variés dont
l’intérêt documentaire est augmenté
par de nombreuses reproductions
photographiques, portraits, sites,
paysages, etc.
L’Almanach du Petit Haure
comprend comme d’usage, une par
tie littéraire, distractions des soirées
d’hiver en famille, et une partie
documentaire renfermant tous les
renseignements qui en font un vade-
mecum indispensable : pleines mers,
listés des fonctionnaires, maires et
adjoints du Havre, foires de la Nor
mandie, guide de médecine élémentaire,
guide pratique de Y agriculture. Il pu
blie eu outre, des recettes culinaires,
line tiMitiide de renseignements de
tous genres, qu’on a coutume de trou
ver dans cette publication.
i C’est l’Almanach populaire par
excellence.
| VAlmanach du PETIT HAVRE est
en vente dans nos bureaux et nos
dépôts au prix de
so CENTIMES
, Pour le recevoir par la poste,
adresser à l’Administration, 35, rue
Fontenelle : 80 centimes.
Paris, trois heures matin
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DÉPÊCHES COMMERCIALES
LONDRES, 1er Décembre, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
Comptant..
soutenu
£65 7/6
-/-
27/6
8 mois
£ 64 2, 6
25/-
] ETAIN
Comptant..
ferme
£ 178 10/-
•J-
. 40/-
3 mois
£ 179 10/-
43/6
FER
Comptant..
calme
£ 49/3
H-
1 % d
8 mois
£ 50/1 %
-E
• Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
Au 28 novembre 1913.
NEW-YORK, 1 er DÉCEMBRE
- Cotons : décembre, hausse 10 points ; jan-
vier, hausse 7 points ; mars, hausse 10 points ;
mai, hausse 9 points. — Soutenu.
" Calés t baisse 20 à 22 points.
/
1 NEW-YORK, 1er DÉCEMBRE
Cuivre Standard disp,
j — janvier
Aalgamat. Cop...
Fer
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14 25
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68 7/8
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(. PRBCEDEK?
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( CHICAGO, 1 er DÉCEMBRE
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& J
'Blé sur
i — ......
/Maïs sur
X
[Saindoux sur.
c. DU JOUR
C. PRECED
Décembre.
86 3 4
86 4/8
Mai
90 5/8
90 1/8
Décembre.
70 3/4
70 1/8
Mai
70 1/2
70 »/»
Janvier...
10 90
40 85
Mai
41 47
44 10
. VOTES DE NOS DÉPUTÉS
Scrutin sur le chifre de 1,300 millions :
( Tous les députés de la Seine-Inférieure ont
woté pour.
LA RÉFORME ÉLECTORALE AU SÉNAT
: La Commission sénatoriale de la réforme
électorale a eniendu M. Henry Bérenger qui
s’est expliqué sur l’amendement qu’il a dé-
posé.
: Il a défendu ce texte qui, d’après lui éloi-
gne les coalitions, assure la majorité, une
prépondérance légitime et nécessaire et ne
risque pas de provoquer des conflits irréduc-
tibles. La suppression du second tour évite
de plus des dépenses considérables aux can-
didats en ballottage, la majorité bénéficiant
des sièges restant après l’application du quo
tient.
( Il conclut en faisant observer qu’il est en
accord avec le système proposé d’abord par
M. Briand, avec cette différence que le nom-
bre des députés est calculé sur le chiffre des
votants et non sur celui des inscrits.
{ Une discussion s’est ensuite engagée sur
les diverses questions soulevées par le séna
teur de la Guadeloupe.
i II en est ressorti que la majorité de la
Commission est d’avis que le droit électoral,
sous le régime républicain ne doit s’exercer
que sur le système majoritaire.
1 MM. Alexandre Berard et Jeanneney se
me sont attaches à démontrer qu’avec le Sy4:
5 Centimes — ÉDITION DU MATIN — 3 Centime
VTO
meeocmasseeeaastti
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des 'Journaux de la Région
tème Bérenger, une liste qui n’aurait que la
majorité relative pourrait avoir tous les siè
ges,
M. Bérenger a répondu que son système
donnait une prime à la majorité lorsque le
nombre des listes était normal.
La déclaration de Guerre
La Commission entendra vendredi M.
Lierre, auteur d’un autre amendement.
De-
AU GROUPE RADICAL UNIFIÉ
La décision du .groupe radical et radical-
socialiste faisant appel à la discipline du
parti dans les votes sur les chiffres de l’em
prunt et sur l’immunité de la rente a été af
fichée dans les couloirs intérieurs du Palais-
Bourbon.
Aussitôt, les députés radicaux de la Seine,
à l’exception de M. Brunet, absent, se sont
réunis et ont adresse à M. Caillaux, prési
dent du Groupe, la lettre suivante dont ils
avaient voté les termes à ‘unanimité :
« Mon cher président,
» Un article du règlement du groupe radi
cal et radical socialiste ayant décidé que tout
membre du groupe serait lié par les votes de
la majorité des deux tiers de nos collègues,
nous tenons à vous dire qu’il nous est impos
sible d’accepter une semblable disposition.
» Fidèles au programme du Parti auquel
nous avons donné librement notre adhésion,
tel qu’il a été élaboré dans nos Congrès,
nous ne saurions remettre même à la ma
jorité de nos amis du Groupe l’exercice d’un
mandat que nous tenons de notre Comité et
de nos électeurs et qu’eux-mêmes n’ont pas
voulu rendre impératif.
» Veuillez agréer, etc. »
Ont signé : MM. Ferdinand Buisson, Steeg,
Puech, Leboucq, Charles Deloncle, Desplas
et Chenal.
ta r e ma foge ie I mn coe
LES INCIDENTS DE SAVERNE
Les Sanctions seraient imminentes
Strasbourg. — On affirme à Saverne que
l’administration municipale a été avisée
d’une façon indirecte que les sanctions tant
attendues ne tarderaient pas à être prises.
Le régiment tout entier quitterait la ville.
Le colonel Von Reutter serait mis en dis
ponibilité.
Les coups doivent porter plus haut en
core :
Le général Deimling, lui-même, sera at
teint, car c’est lui qu’en haut lieu l’on con
sidère comme entièrement responsable de
l’affaire.
Les Réunions de protestation
Strasbourg. — Aujourd’hui mardi, à huit
heures et demie du soir, aura lieu à Stras
bourg une grande réunion de protestation
organisée contre les scandales de Saverne ■
par le parti radical.
D’autre part, des réunions de protestation
se poursuivent dans le pays.
Une réunion a eu lieu à Barr à laquelle as
sistaient plus de mille personnes.
Une résolution invitant le gouvernement
à prendre la défense de l’élément civil con
tre l’élément militaire a été adoptée à l’una
nimité.
Il est certain que M, Caillaux, en prenant
possession de la présidence du Comité exé
cutif du parti radical et radical-socialiste, a
fait place nette autour de lui. C’est une dé
claration de guerre, non seulement au
ministère, mais à la majorité elle-même.
Alors que tous les républicains s’ingénient
à se rallier sur un terrain d’union nécessaire
à la paix intérieure autant qu’à la défense
nationale, M. Caillaux choisit ce moment
pour repousser l’apaisement et pour appor
ter la guerre.
Le programme qu’il a développé exa
gère les résolutions du Congrès de Pau et
affirme la nécessité d'une politique de
combat. La Lanterne le déclare irréprocha
ble.
Mais aussitôt elle apporte une restric
tion :
irréprochable, mais impraticable.
« La conséquence logique du discours de
M. Caillaux, dit la Lanterne, c’est que le
parti radical doit rester fidèle à ses
principes, même si cette sincérité doit le
rejeter pour quelque temps dans l’opposi
tion. »
C’est ce que nous disions nous-même
l’autre jour, sous une autre forme : « Les
principes commandent. »
Et notre confrère développe cette idée :
« Si demain M. Caillaux prenait le pou
voir en son nom, il lui faudrait trouver à
la Chambre une majorité. Pour se la procu
rer, il devrait faire des concessions à ce
parti de l’apaisement dont il a énergique
ment dénoncé les tendances. Et le parti
radical serait condamné une fois de plus à
l'impuissance et au renoncement. »
« Mais cette majorité dont il a besoin,
et qui n’existe pas à la Chambre, le pays
peut la lui donner. »
Toute la question est là.
Le pays veut-il être radical à la façon de
'la Lanterne ? Est-il prêt, comme le pronos
tique M. Caillaux, à excommunier quicon
que, dans la République et en son nom, au
nom de l’intérêt national, parlera « d’apai
sement, de concorde, d’union » ?
Pas d’union ! Pas de concorde nationale !
Pas d’apaisement ! Ceux qui les préconi
sent, et assurément à leur tête MM. Briand
et Poincaré, «préparent, sans le vouloir
n’en persista pas moins à qualifier de scan
dale ce qui n’était qu’une simple preuve de
bon sens.
M. Charles Dumont ne devait pas tarder,
d’ailleurs, à prendre la parole et, dès qu’on
eut disjoint la motion d’ajournement de M.
Magniaudé, dès que M. Emmanuel Brousse
eût développé son amendement tendant à
porter le montant de l’emprunt à 1,500 mil-
lions, le ministre des finances montait à la
tribune.
La première partie de son discours, dont
la fin dut être renvoyée à la séance de l’après-
midi, fut marquée par un incident assez
vif.
Profitant d’une interruption lancée par
M. Albert Thomas, les radicaux-socialistes,
M. Franklin-Bouillon en tête, renouvelèrent
âne fois de plus leurs insinuations sournoi
ses contre le Cabinet. La réponse ne se fit
pas attendre. E le fut cinglante comme un
coup de cravache.
— Vous nous attaquez sans cesse d’une
façon détournée, lança M. Barthou en se
tournant vers ses adversaires, mais jamais
vous n’avez eu le courage de nous attaquer
en face. Osez donc déposer une interpella-
tion sur la politique générale !...
Et, d’une voix vibrante, le président du
Conseil ajouta : « Moi, je suis prêt ; je vous
attends. »
Un tonnerre de bravos, partis du centre et
des premiers rangs de la gauche, saluèrent
cette apostrophe que les radicaux-socialistes
et les unifiés accueillirent par une explosion
d: rage impuissante.
L’après-midi, le débat traîna quelque peu.
M. Malvy, le rapporteur général du budget,
M. Noulens, combattirent à la fois le chiffre
proposé par M. Emmanuel Brousse et celui
demandé par le gouvernement, mais ni ce
lui-ci ni celui-là n’apportèrent à l’appui de
leur thèse aucun argument nouveau.
D’autres parlèrent encore qu’on n’écouta
pas et l’on arriva enfin au premier vote, ce
lui sur l’amendement Brousse, que le gou
vernement acceptait — car on accepte tou-
jours l’argent qu’on vous offre — mais sur
lequel il ne posait pas la question de con-
fiance, amendement qui fut repoussé à plus
de 170 voix d’écart.
M. Birthou, en revanche, s’engageait à
fond, sur le chiffre de 1,300, qui fut voté,
celui-là, à 21 voix de majorité.
Demain, nous aurons la grande bataille
sur l’immunité de la rente et — vraisembla
blement — le vote sur l’ensemble du projet.
T. H.
de
Mardi 2 Décembre 1973
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE : Rédaction, No 7.60
902eners*rz*nep2re==:=/*O7PNFSR*SZTPJrA/RRve=--==----------------------
| ABONNEMENTS
| Le Havre, la Seine-Inférieure. l’Eure i
| l’Oise et la Somme ‘
ï Autres Départements... i
| Union Postale ...........
[Trou MOIS Six Mois
Un Au
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© Fr.
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On Abonna ègalemant, SANS FP^JS, dans tous les Bureaux
1» Fr.
ss »
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da Posw e recas)
9
»
»
sans doute, T aveulissement des caractères,
paresseusement tournés vers la recherche
exclusive du bien être égoïste »,
« Ce que l’on peut affirmer dès mainte-
DISPARITION D’UN FACTEUR
Le commis-principal du bureau de poste
de la rue des Saints-Pères, à Paris, avait re
mis dix billets de mille francs au facteur
payeur Durand pour qu’il se procure de la
monnaie.
Durand n’a pas reparu.
Une enquête est ouverte.
GRAVE EXPLOSION DE MAGNÉSIUM
Blois. — Une explosion de magnésium
s’est produite hier soir dans un atelier de
photographie.
Une femme a été mortellement blessée ;
une fillette de deux ans a été grièvement
atteinte.
ARRESTATION D’UNE BANDE NOIRE
Lyon. — A la suite d’investigations qui du
raient depuis trois mois, M. Adler, chef de
la sûreté, a fait procéder hier à l’arrestation
de quatorze personnes accusées de faire
partie d’une bande composée d’une centaine
d’affiliés qui pratiquaient depuis unediziine
d’années de nombreuses escroqueries et
écoulant toutes sortes de marchandises à
des prix dérisoires.
AU MEXIQUE
New York. — Le bruit a couru hier que le
général Huerta avait quitté secrètement
Mexico, en route pour Vera-Cruz.
En vérité, le général était allé hier matin
visiter une ferme voisine ; il est rentré dans
l’après-midi à Mexico.
LES ESPAGNOLS AU MAROC
Madrid. — D’après les nouvelles officielles
reçues de Ceuta, dans le combat de diman
che, les Espagnols ont eu trois sergents et
douze soldats tués et quinze blessés.
nant, écrit M. Henry Bérenger dans l’Ac
tion, c'est qu’un pareil appel aux divisions
intestines entre républicains et entre Fran
çais ne recueillera pas l’approbation de l’im-
mense majorité des citoyens, »
» Comment M. Caillaux qui. comme pre-
mier ministre en 1911, dut faire appel à
l’union de tous les Français, depuis MM.
de Mun et Barrés jusqu’à MM. Jaurès et
Briand., pour faire ratifier son accord fran
co-allemand sur le Congo et le Maroc,
peut-il oublier son consulat d’hier au point
de dire que « la concorde nationale aveulit
les caractères » alors que les événements
de Saverne,avec la loi militaire allemande,
rappellent à tous les Français que les ori
gines de l'affaire d'Agadir n'ont pas fini
d'épuiser leurs conséquences ?
» Est-ce au lendemain des alertes de
1911, de 1912 et de 1913 qu’il convient
de proposer comme idéal de la France une
sorte de cirque où les partis se dispute
raient le pouvoir sous le chantage de
l’étranger ? »
Et tout cela parce que le Comité exécutif
du parti radical et radical-socialiste a la
prétention de composer à lui seul le parti
de gouvernement qui soit pur de tout al
liage réactionnaire.
Cette prétention est établie depuis long
temps. Il nous l’a fait sentir maintes fois.
Car il a au moins cela de commun avec
l’Eglise qu’il manie l’excommunication
comme la papauté et qu’il décrète qu’en
dehors de lui il n’y a point de salut pour la
République !
Le suffrage universel peut-il se sou
mettre ?
Séances du ier Décembre
(Séance du matin)
L’Emprunt
La Ch imbre a clos, hier mafia, la discussion gé-
nérale sur l’emprunt.
Dans la fia de la discussion générale, M. DE-
CHELETTE a dit qu'il acceptait l’emprunt jusqu’à
900 u illions pour les dépenses extraordinaires de
la guerre, mais ne voterait les 400 millions com
plémentaires que s’ils étaient affectés au Maroc
p:r un compte spécial.
m. magniaudé a dem:ndé l’sjournement de
toute discussion de l’emprunt jusqu’à ce que la
Chambre se soit prononcée sur l’admission d’un
impôt sur le capital ; puis il a retiré celle de
mande d’ajournement.
Au moment où la discussion générale allait être
close, M. malvy s’est étonné que, dans une dis
cussion pareille, le ministre des finances ne fasse
pas connafire l’opinion du gouvernement.
m Charles DUMONT, ministre des finances, a
répondu qu’ayant a faire connaître cette opinion
sur trois points spéciaux : quotité et type de l’em
prunt, immunité de la rente, il n’éprouvait pas le
besoin de retarder le vote urgent de ‘emprunt par
un quatrième discours.
La discussion générale est close, M magniaudé
a représenté, comme contre-projet, son système
d’impôt sur le capital.
Le ministre des finances l’a combattu: du temps
de le voter et de l’appliquer, le projet d’emprunt
serait trop retardé.
Par 362 voix contre 190 — 100 députés étaient
présents — le contre-projet a été rejeté.
RL EMMANUEL BROUSSE a développé alors SOu
amendement sur l’article 1 er tendant à porter l’em-
prunt à 1 milliard 1/2 : c’est l’allègement du bud
get de 4914, le solde des dépenses du Maroc,
l’équilibre de nos finances ; c’est aussi notre tré
sorerie dégagée.
RI. CHARLES DUMONT a constaté que jusqu’d
concurrence des 9u0 millions proposés pour les
dépenses militaires extraordinaires, personne ne
coatestait la nécessité de l’emprunt.
m. ANDHÉ lefèvre : Pardon : 900 millions
pour le programme délimité, arrêté ; mais vous
savez bien, du moins on l’a dit à la commission
du budget, qu’en vertu du programme nettement
arrêté, il y a un programme prévu ; et ce pro
gramme prévu élève le montant des dépenses.
M. albert thomas : Vous voulez dire qu’il y
a eu 900 millions de dépenses inscrites sans pro-
gramme très net ?
... ........ „ Sans programme ?
Mais c’est tout le programme du ministère, de
M. FRANKLIN B VILLON !
HIPPOLYTE FÉNOUK.
Nouvelles de la Chambre
LE PARLEMENT
Un Incident entre
MM. Briand et Caillaux
On s’entretenait beaucoup hier, au Palais-
Bourbon, d’un incident très vif qui s’est pro
duit dans les couloirs intérieurs de la Cham
bre à l’issue de la séance du matin.
M. Caillaux, rencontrant M. Briand, s’était
approché de lui en lui tendant la main. M.
Briand saisit l’occasion de cette rencontre
pour reprocher vivement à M. Caillaux de
l’avoir attaqué dans son discours de la veille
au banquet du parti radical, dans le passage
qui a trait aux « endormeurs » et qui vise
« la politique d’apaisement ».
M. Briand lui déclara qu’à bref délai il lui
répondrait. Ce sera, dit-on, dans le discours
que M. Briand a l’intention de taire à Saint-
Etienne.
Au Groupe Radical unifé
Le nouveau groupe radical unifié, réuni
avant la séance d’hier après-midi, a décide à
l’unanimité des 89 membres présents de vo
ter pour la limitation de l’emprunt aux 900
millions réclamés pour les dépenses militai
res extraordinaires et contre toute formule
au sujet du coupon qui engagerait l’avenir.
Le groupe entend maintenir le statu guo
pour les nouvelles rentes.
Impressions de Séance
(BS KCY13 COnnASPONDART PAATIGVLIA)
Paris, Aor décembre.
Vous aviez toujours pensé, n’est-ce pas et,
avec vous, le bou public tout entier, que le
grand défaut de nos parlementaires était
de trop parler.
Eh bien, il y a des députés, à la Chambre,
— M. Malvy, par exemple — qui trouvent
qu’on ne parle pas assez. Ça,c’est un comble !
On ne parle pas asst Z ? Mais on ne fait pas
autre chose au Palais-Bourbon. Des paroles,
n’en avoir aucun.
M. BARTHOU : Pas do programme, dites-vous ?
Alors interpellez-le, et vous n’osez pas. .
M FRANKLIN-BOUILLON : C’est vrai, je me
trompe ; vous en avez un ; de durer, de vivre.
m BARTHOU : De vivre, dites-vous, et rien que
de vivre sans programme. Interpeliez-moi donc
sur mon programme ou, si vous le vouiez, sur
mon absence de programme. Vous ne procédez
jamais que par des voies obliques, non par des
attaques directes, par des allusions non par des
interpellations. Attaquez : je suis prêt ; je vous
attends.
M. andré lefèvre reprend : Il y a un pro
gramme militaire aux arêtes très vives, très des
sinées, 900 millions . on les votera. Mais il y a
aussi un programme prévu, ou qui doit être pré
vu : voilà pourquoi il fant majorer l’emprunt. Le
gouvernement le veut-il ?
m. ciiarlls DUMONT Les ressources budgé
taires suffiront à ce moment.
M. ANDRÉ LEFÈVRE : C‘est-à-dire que VOUS Ié-
guez à vos successeurs 60 millions annuels de
difficultés.
B. Charles DUMONT : Je ne me préoccupe en
ce moment que de la situation de la Trésorerie,
qu’il faut dégager. . .
C’est après ces explications que la suite de la
discussion a été renvoyée à la séance de l’après-
midi.
•as
toujours des paroles, rien que des paro-
les t... . , .
C’est au moment où, ce matin, on allait
clore la discussion générale du projet d’em-
prunt que M. Malvy a formulé cette opinion,
pour le moins originale.— Comment, s’écria-
t-il, d’un ton courroucé, vous voulez, voter
la clôture et le ministre des finances n’a me
me pas parlé !... ..
Sans s’émouvoir, M. Charles Dumont lui fit
observer qu’ayant trois discours à pronon
cer. un sur la qualité de l’emprunt, un autre
sur le type, le troisième sur ‘immunité de la
rente, il ne croyait pas devoir en infliger un
quatrième à la Chambre qui, déjà D avait
perdu que trop de texDs. mais M. Mal¥y
(Séance de l’après-midi)
M. PAULDESCHANEL préside.
L’Emprunt
La Chambre reprend la discussion de l’emprunt
m. CHARLES dumont, ministre des finances, a
la parole.
Tout le monde, dit-il, paraît d’accord pour voter
l’emprunt jusqu’à concurrence de 900 millions.
Mais la question qui se pose, question aigue, est
de savoir si 6n doit, comme le demande le gou
vernement, l’augmenter de 400 millions, et le
porter à 1 mil iard 300 millions. t
Les uns disent que ce n’est plus assez ei qu il
faut le porter à 1 mil lard 500 millions, Les autres
que ces 400 millions ne peuvent être couverts par
l’emprunt parce qu’ils serviraient en réaliléa cou
vrir des dépenses ordinaires, fussent-elles les dé
penses du Maroc. Le gouvernement, lui, persiste
a demander 1 milliard 300 millions, et il y engage
sa responsabilité tout entière.
Sans doute, quelques-uns vous proposent de
pourvoir à ces 400 millions supplémentaires par
des moyens de trésorerie. Ce procédé, dit le mi-
nistre, est impossible actuellement. Il analyse la
situation du marche françuls, celle de notre treso-
rerie. Il énumère les emprunts divers faits sur les
marchés européens depuis quelque temps.
De cet ensemble de considérations, du résumé
de ces statistiques, dit-il, il résulte cette certitade
que le Trésor français ne pourrait emprunter à
court terme qu’à un taux supérieur à celui du per
pétuel et que la trésorerie s’en trouverait singu-
lierement alourdie.
D’ailleurs, le gouvernement n’est pas sourd aux
observations qui ont été présentées. Il n’a pis
spécifié despotiquement l’emploi du montant de
son emprunt de 1 milliard 300 millions. Remir-
quez-le :l‘article premier de son projet dit seule-
ment qu’il demande à émettre 1 milliard 300 mil
lions ; il ne spécifie pas autrement.
m. Jaurès : C’est cela ! Un emprunt d’abord,
l’affectation ensuite.
M. malvy a la parole.
Il dit que le Ministre des Finanças et M. Brousse
sont d’accord sur ces deux points : masquer le
déficit par un emprunt en rentes perpétuelles et
demander plus à l’emprunt afin de moins-deman-
der à l’impôt.
L’orateur rappelle que le Gouvernement, au
moment du vote de la loi de 3 ans, promettait de
faire supporter les charges nouvelles par la for
tune acquise.
En Allemagne aussi les deux questions étaient
liées, mais les actes ont suivi les paroles : le mê
me jour, étaient promulguées la loi militaire et
la loi qui frappât les classes riches.
Au mois de juillet, le Gouvernement a gagné du
temps par des promesses ; aujourd'hui, il ne peut
en gagner que par l’emprunt
Les projets d’impôts présentés par le Gouverne
ment sont contraires aux principes du parti répu
blicain qui ne saurait accepter des mesures de
stagnation et même de régression fiscale
Ce serait un fâcheux précédent que de recourir
à l’emprunt pour équilibrer le budget et faire face
à des dépenses permanentes.
La Commission du budget a sagement fait en
refusant au Gouvernement le blanc seing qu’il lui
demandait.
Le recours à l’emprunt est un expédient d’au
tant plus regrettable qu’on y a recours avant
d’avoir fait appel à l’impôt, contrairement à la sage
règle financière rappelée par M. Paul Leroy-Beau
lieu.
L’emprunt d’abord, l’affectation ensuite, enfin
les impôts : tel est le système du Gouverne
ment
La vraie solution est l’impôt sur le revenu.
Mais, dit on, il n’apporterait pas de ressources
pour 1914. Soit, mais appuyé sur un impôt sur le
carita, il apporterait des ressources pour les
budgets futurs dont le Gouvernement ne paraît
pas s'être préoccupé.
Si le gouvernement avait fait voter l’impôt sur
le revenu, l’orateur et ses amis auraient accepté
l’emprunt pour lui donner, en attendant, les res
sources nécessaires.
Mais le gouvernement est-il partisan de l’impôt
sur le revenu ? On pourrait en douter après le
discours prononcé par N. le président du Conseil
au banquet Mascuraud.
M. le président du Conseil rappelait les paroles
prononcées en 1898 par M. Caillaux au sujet de
l’impôt sur le revenu. Mais il oubliait qu’il en
avait prononcé lui-même de bien imprudentes à
la même époque, lorsqu’il disait qu’il avait refusé
d'être le collaborateur de M. Léon Bourgeois
parce qu’il considérait comme une abdication d’ac
cepter l’impôt global et progressif sur le revenu,
qui est le pire des instruments d’inquisition.
L’orateur a confiance de ranimer et do raflermir
le crédit public en réclamant une politique plus
conforme aux sentiments du peuple.
Deux politiques s’offrent à la Chambre : l’em
prunt qui, débordant sur le budget, aboutit- 1 à
l'ajournement des réformes.
La seconde qui est celle de la majorité des ré
publicains : c’est l’emprunt limité a tous les be
soins extraordinaires de la défense nationale, et
ensuite,' le vote de toutes les lois d’impôt sur la
richesse acquise, qui procureront à l’Etul plus de
ressources et au contribuable plus de justice.
m. massabuau estime qu’il n’y a qu’un moyen
de rétablir ia situation financière : c’est de faire
des économies.
Si l’on continue dit-il à piétiner sur place, sans
faire aucune réforme, la révolution arrivera et
elle sera assez forte pour emporter même des sé
nateurs.
M. THÉODORE REINACH fait observer que, si le
Gouvernement accepte que le chiffre de l’emprunt
soit de 1,600 millions, il devient necessaire de
modifier en conséquence le paragraphe 2 de l’ar
ticle 1 er du projet qui vise les frais de l’opéra
tion.. . .
Il ajoute que la Chambre est en droit de savoir a
quoi-les .1,500 millions vont être employés.
Doivent-ils être appliqués aux dépenses militai
res et-servir à solder les dépenses du Maroc ?
M. ALBERT THOMAS soutient que la seule SO-
lution log eue est celle qui a été adoptée par la
Commission du budget. Elle se résume ainsi : 900
millions de dépenses exceptionnelles à couvrir
par l’emprunt. .. ....
Ces 900 millions ne seront pas dépensés d ici le
mois, de mars.
Est-ce à un moment difficile qu on doit gonfler
l’emprunt pour faire face à toutes les exigences
du budget de 1914 ?
Pourquoi ne pas attendre des temps meilleurs
pour fortifier la situation de la Trésorerie t
Oa veut ce grand emprunt qu’attend la Bourse
pour la renaissance des affaires et pour lequel M.
le. président du Conseil nous disait que les éla-
blissements de crédit étaient unanimes.
M LE PRÉSIDENT DU CONSEIL : Je n’ai nulle-
ment invoque cette unanimité comme un argu
ment en faveur de l’emprunt. Dans la conférence
dont a parlé M. Albert Thomas, il n’a nullement
été question du principe de l’emprunt, mais des
modalités.
m. -LBERT THOMAS répète que ‘emprunt de-
vrait être envisagé au seul point de vue des be
soins de la Trésorerie , ...,
il demande à la Chambre de s en tenir a la
thèse de. la Commission du budget et délimiter
l'emprunt aux dépenses extraordinaires, c’est-à-
dire à 900 raillions.
m. l’amiral BIENAIMÉ est d’avis que les dé
penses pour la marine sont exagérées
il ajoute qu’il ne votera pas l'amendement de
M. Brousse ; il est résolu à donner au gouver
nement tout ce dont il a besoin, mais rien de
plus-
M. LE MINISTRE DES FINANCES proteste éner-
giquement centre la position que M. Albert Tho
mas veut faire prendre au gouvernement dans ce
deat.
En acceptant les propositions d'augmentation
de.l’emprunt, le gouvernement ne cède nul ement
aux sollicitations de b Bourse de Paris. G est tout
le contraire : tout ce qui Se ra souscrit par 1 épar
gne française n’ira pas aux emprunts exotiques.
La France sera servie la première.
Le Gouvernement a fait preuve de son esprit
de. conciliation en acceptant la proposition de M.
Noulens t en réservant les questions budgétaires
pour la discussion du budget.
On dit que cet emprunt na pas d'affectation
rien ne s’oppose à ce qu’on déclare à quoi il doit
servir , ,
Si l’on a adopté une rédaction spéciale, C es
qu’on s’est trouvé en présence de circonstances
tout à fait exceptionnelles. ... . .
Il rappelle p urquoi. ayant à choisir entre lem-
prunt et l’émission d’obligations a court terme, il
a opté pour l'emprunt. ,
Le Gouvernement tiendra ses engagements.
Après le vote de l’emprunt, il demandera la dis
cussion de son projet d'impôt sur le capital ; s il
n’est pas voté, le Gouvernement l incorporera
dans le premier douzième provisoire.
La politique du Gouvernement a été prudente et
n’a pas cessé d’être démocratique. Il n’a pas fait
une promesse qui ne puisse être tenue. C est une
politique de clarté qui tendant à sauvegarder lae-
tivité economique et la puissance financière de la
France.
M. noulens, rapporteur général : La Commis
sion du budget a examiné l’amendement de M.
Brousse et la majorité l’a repoussé, estimant que
c’est au gouvernement seul qu’il appartient de
fixer le chiffre d'un emprunt.
Onelle que soit la somme adoptée pour I em
prunt, il sera nécessaire d’indiquer dans le projet
Paffectalion de l’emprunt. . , .
m. semb^t : Il faudrait savoir exaclemeot quel
est le chiffre de l’emprunt. Est-ce 9 0, 4,300 ou
4,300 millions? _ .
On aurait nu croire aue M. Brousse, au nom de
la Commission des économies, aurait proposé de
réduire le chiffre de l’emprunt ; au con Taire, il I®
porte à 1,500 millions. Et le gouvernement ac
cepte.
Il en est de même de l’affectation ; on ne sait
pas encore si cet emprunt indispensable en a
une.
Le chiffre de 1,500 millions est-il oui ou non un
chiffre gouvernemental?
m. le président du conseil : On demanda
au gouvernement s’il accepte ‘amendement de
M. Brousse ?
m. SEMBAT : Non. s’il le fait sien.
M. LE PRÉ IDENT DU CONSEIL: Si 03 de- •
mande au gouvernement s’il engage sa responsa-
bililé sur cet amendement, il répond : non.
Quant au chiffre de 1,300.OOO de francs qu'il a
praffOiè, s'il était repoussé, lu gouvernement laisse
rait à d’autres le soin d’émettre l’emprunt ou de no
pis l’émettre.
m le PRÉSIENT consulte la Chambre sur la
chiffre de 1,500 millions proposé par MM. Emma
nuel Brousse cl Théodore Reinach.
Par 371 voix contre 206, ce chiffre n’est pas
adopté.
m le président consulte la Chambre sur la
chiffre de 1,300 millions proposé par le gouverne-
ment.
M. le ministre des finances déclare que la
chiffre de 1.300 millions par St indispensable
gouvernement qui pose la question de confiance.
Le scrutin donne lieu a pointage.
Par 291 voix contre 206, le chifire da
1,300 millions est adopté.
M. THÉODORE REINACH propose l’insertion du
mot « 3 0/0 » dans le premier paragraphe.
M. le ministre des finances accepte l’amen
dement.
Le paragraphe ainsi modifié est adopté.
Les autres paragraphes de l’article A* sont
adoptés ainsi que l’ensemble de cet article.
Suite ce matin.
La séance est levée à 7 h. 20.
NOS COLONIES
MAROC
développement de Casablanca
Au cours du récent voyage d’études qu’il
vient d’effectuer au Maroc, M. Maurice Long,
député de la Drôme,a été vivement frappé de
la prospérité de l’éducation française à Casa
blanca. Il fit dresser une statistique dans les
divers établissements d’enseignement pri
maire et secondaire, et voici les résultats si-
gnificatits de son enquête.
A la date du 10 octobre 1913, il y avait 768
jeunes garçons et 665 filles qui 'recevaient
l’enseignement de maîtres français. Le Lycée
de garçons comptait 271 élèves et l’école se
condaire de filles 235. Au point de vue de la
nationalité, cette population scolaire se dé-
composait de la sorte: Français, 417 garçons
308 filles ; étrangers : 341 garçons, 347 filles;
musulmans : 10 garçons, 10 filles.
Moins d’un mois après — le 3 novembre
dernier — le nombre total des garçons éle
vés dans nos établissements était monté à
1,057, et celui des filles à 833, dont 318 élè
ves au lycée de garçons et 274 à l’école se-
condaire des filles. Parmi les jeunes garçons,
il y avait 415 Français, 475 étrangers et 167
musulmans. Parmi les filles, 380 petites
Françaises, 451 étrangères et 2 musulmanes.
Mais voici une autre façon, non moins si
gnificative, de lire ces statistiques.
Sur les 768 garçons qui, en octobre der
nier, fréquentaient nos diverses écoles, il y
avait seulement 74 fils de fonctionnaires. Les
694 autres étaient fils de colons. De même,
on comptait 75 filles de fonctionnaires con
tre 590 filles de colons.
Commentant ces chiffres, M. Maurice Long
lui-même disait :
— Cette disproportion ne se retrouverait
sans doute, dans aucune autre de nos colo
nies, même les plus anciennes, Elle est tou?
à l’avantage de Casablanca. Elle atteste, en
effet, combien sont nombreux— par rapport
au chiffre des fonctionnaires — les colon!
installés dans le pays avec leur famille.
OBSEI&VAT@YERNS DE JAH&IS
Paris, 1er décembre, 11 h. 18.
Extrêmes baromëtricues : 772 mililun. à Lyon,
766 millim. b Dunkerque.
Dépression Scandinavie.
Forte pression Sud-Ouest Europe.
Temps probable Vent des régions Ouest, temps,
nuageux et frais, quelques pluies.
AV AIAWK&E
A
A
midi..
minuit
(Centre de
MROMKTRI
769
772
la VIUM
IIRXONETA
+ 12
4- 12
PAR-CI, PAR-LA 1
La Propriété de la Tête
Par un étrange et très accidentel rapproché,
ment, le compositeur Raynàldo Hahn et l’exécu
teur des « hautes œuvres » de Madrid viennent
de se rencontrer sur un terrain commun ; la
haine du photographe.
Ces Messieurs ont fait publiquement savoir,
ces jours-ci, qu’ils ne sauraient admettre le
colportage de leur physionomie par la voie de
presse.
Le bourreau espagnol, familiarisé pourtant
avec les questions de tête, a protesté énergiques
ment contre la reproduction de la sienne dans
les journaux et demandé aux tribunaux d^
condamner les auteurs d’une divulgation qui le
blesse.
Le musicien français, surpris avant-hier pat
les objectifs à l’issue d’une conférence qu’il!
venait de faire, s’est esquivé prestement, en fer
vent expert dans l’art de la fugue, et a déclaré
qu’il était hostile à.« la diffusion des binettes »,
Ces Messieurs ne sont pas de leur temps,
voilà tout,
lis semblent ignorer que le succès et la gloire
ont des exigences ridicules et inévitables. Mai&
il faut reconnaître aussi que ce sont des sages
Il abuse tout de même un peu, le photogra
phe. Il promène sa chambre noire avec Is
moins scrupuleuse des indiscrétions. C’est pas
lui que nous devons de voir désormais sur la
première page de la feuille publique la tête du
la célébrité du jour, le bienfaiteur magnifique
le génial inventeur ou l’artiste de grand talent
voisiner avec la mine patibulaire du sims "
assassin de la veille, ,
j’avoue que je ne comprends guère I tntéi
oue peut offrir la « diffusion » de ces tragiques
« binettes », mais j’entrevois très bien e mau
vais rôle qu’elles jouent dans la diffusion du
crime. Les assassins ont touiours trouvé dans
Administrateur « Délégué
Adresser tout ce qui concerne l’Administratios
e M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 85
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions et Annonces, TEL 10.17
AU HAVRE
A PARIS...
ANNONCES
(€ Pagés)
h.seeszaddesesmen
Bureau du Journal, 112, bouP de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, piace de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces Jadlclalrss et légales
L’ALMANACH
DU
PETIT HA VRE
POUR 1914
L’Almanach du Petit Havre pour
1914 est, en vente.
; L’année 1913 y est retracée en ses
faits principaux 1 année politique, dans
ses diverses manifestations en France,
au Havre ; année locale, rappelée dans
une série de chapitres variés dont
l’intérêt documentaire est augmenté
par de nombreuses reproductions
photographiques, portraits, sites,
paysages, etc.
L’Almanach du Petit Haure
comprend comme d’usage, une par
tie littéraire, distractions des soirées
d’hiver en famille, et une partie
documentaire renfermant tous les
renseignements qui en font un vade-
mecum indispensable : pleines mers,
listés des fonctionnaires, maires et
adjoints du Havre, foires de la Nor
mandie, guide de médecine élémentaire,
guide pratique de Y agriculture. Il pu
blie eu outre, des recettes culinaires,
line tiMitiide de renseignements de
tous genres, qu’on a coutume de trou
ver dans cette publication.
i C’est l’Almanach populaire par
excellence.
| VAlmanach du PETIT HAVRE est
en vente dans nos bureaux et nos
dépôts au prix de
so CENTIMES
, Pour le recevoir par la poste,
adresser à l’Administration, 35, rue
Fontenelle : 80 centimes.
Paris, trois heures matin
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calme
£ 49/3
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8 mois
£ 50/1 %
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• Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
Au 28 novembre 1913.
NEW-YORK, 1 er DÉCEMBRE
- Cotons : décembre, hausse 10 points ; jan-
vier, hausse 7 points ; mars, hausse 10 points ;
mai, hausse 9 points. — Soutenu.
" Calés t baisse 20 à 22 points.
/
1 NEW-YORK, 1er DÉCEMBRE
Cuivre Standard disp,
j — janvier
Aalgamat. Cop...
Fer
. 50 Ml
14 25
14 25
68 7/8
15 37
(. PRBCEDEK?
14
14
69
13
37
37
37
( CHICAGO, 1 er DÉCEMBRE
r
& J
'Blé sur
i — ......
/Maïs sur
X
[Saindoux sur.
c. DU JOUR
C. PRECED
Décembre.
86 3 4
86 4/8
Mai
90 5/8
90 1/8
Décembre.
70 3/4
70 1/8
Mai
70 1/2
70 »/»
Janvier...
10 90
40 85
Mai
41 47
44 10
. VOTES DE NOS DÉPUTÉS
Scrutin sur le chifre de 1,300 millions :
( Tous les députés de la Seine-Inférieure ont
woté pour.
LA RÉFORME ÉLECTORALE AU SÉNAT
: La Commission sénatoriale de la réforme
électorale a eniendu M. Henry Bérenger qui
s’est expliqué sur l’amendement qu’il a dé-
posé.
: Il a défendu ce texte qui, d’après lui éloi-
gne les coalitions, assure la majorité, une
prépondérance légitime et nécessaire et ne
risque pas de provoquer des conflits irréduc-
tibles. La suppression du second tour évite
de plus des dépenses considérables aux can-
didats en ballottage, la majorité bénéficiant
des sièges restant après l’application du quo
tient.
( Il conclut en faisant observer qu’il est en
accord avec le système proposé d’abord par
M. Briand, avec cette différence que le nom-
bre des députés est calculé sur le chiffre des
votants et non sur celui des inscrits.
{ Une discussion s’est ensuite engagée sur
les diverses questions soulevées par le séna
teur de la Guadeloupe.
i II en est ressorti que la majorité de la
Commission est d’avis que le droit électoral,
sous le régime républicain ne doit s’exercer
que sur le système majoritaire.
1 MM. Alexandre Berard et Jeanneney se
me sont attaches à démontrer qu’avec le Sy4:
5 Centimes — ÉDITION DU MATIN — 3 Centime
VTO
meeocmasseeeaastti
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des 'Journaux de la Région
tème Bérenger, une liste qui n’aurait que la
majorité relative pourrait avoir tous les siè
ges,
M. Bérenger a répondu que son système
donnait une prime à la majorité lorsque le
nombre des listes était normal.
La déclaration de Guerre
La Commission entendra vendredi M.
Lierre, auteur d’un autre amendement.
De-
AU GROUPE RADICAL UNIFIÉ
La décision du .groupe radical et radical-
socialiste faisant appel à la discipline du
parti dans les votes sur les chiffres de l’em
prunt et sur l’immunité de la rente a été af
fichée dans les couloirs intérieurs du Palais-
Bourbon.
Aussitôt, les députés radicaux de la Seine,
à l’exception de M. Brunet, absent, se sont
réunis et ont adresse à M. Caillaux, prési
dent du Groupe, la lettre suivante dont ils
avaient voté les termes à ‘unanimité :
« Mon cher président,
» Un article du règlement du groupe radi
cal et radical socialiste ayant décidé que tout
membre du groupe serait lié par les votes de
la majorité des deux tiers de nos collègues,
nous tenons à vous dire qu’il nous est impos
sible d’accepter une semblable disposition.
» Fidèles au programme du Parti auquel
nous avons donné librement notre adhésion,
tel qu’il a été élaboré dans nos Congrès,
nous ne saurions remettre même à la ma
jorité de nos amis du Groupe l’exercice d’un
mandat que nous tenons de notre Comité et
de nos électeurs et qu’eux-mêmes n’ont pas
voulu rendre impératif.
» Veuillez agréer, etc. »
Ont signé : MM. Ferdinand Buisson, Steeg,
Puech, Leboucq, Charles Deloncle, Desplas
et Chenal.
ta r e ma foge ie I mn coe
LES INCIDENTS DE SAVERNE
Les Sanctions seraient imminentes
Strasbourg. — On affirme à Saverne que
l’administration municipale a été avisée
d’une façon indirecte que les sanctions tant
attendues ne tarderaient pas à être prises.
Le régiment tout entier quitterait la ville.
Le colonel Von Reutter serait mis en dis
ponibilité.
Les coups doivent porter plus haut en
core :
Le général Deimling, lui-même, sera at
teint, car c’est lui qu’en haut lieu l’on con
sidère comme entièrement responsable de
l’affaire.
Les Réunions de protestation
Strasbourg. — Aujourd’hui mardi, à huit
heures et demie du soir, aura lieu à Stras
bourg une grande réunion de protestation
organisée contre les scandales de Saverne ■
par le parti radical.
D’autre part, des réunions de protestation
se poursuivent dans le pays.
Une réunion a eu lieu à Barr à laquelle as
sistaient plus de mille personnes.
Une résolution invitant le gouvernement
à prendre la défense de l’élément civil con
tre l’élément militaire a été adoptée à l’una
nimité.
Il est certain que M, Caillaux, en prenant
possession de la présidence du Comité exé
cutif du parti radical et radical-socialiste, a
fait place nette autour de lui. C’est une dé
claration de guerre, non seulement au
ministère, mais à la majorité elle-même.
Alors que tous les républicains s’ingénient
à se rallier sur un terrain d’union nécessaire
à la paix intérieure autant qu’à la défense
nationale, M. Caillaux choisit ce moment
pour repousser l’apaisement et pour appor
ter la guerre.
Le programme qu’il a développé exa
gère les résolutions du Congrès de Pau et
affirme la nécessité d'une politique de
combat. La Lanterne le déclare irréprocha
ble.
Mais aussitôt elle apporte une restric
tion :
irréprochable, mais impraticable.
« La conséquence logique du discours de
M. Caillaux, dit la Lanterne, c’est que le
parti radical doit rester fidèle à ses
principes, même si cette sincérité doit le
rejeter pour quelque temps dans l’opposi
tion. »
C’est ce que nous disions nous-même
l’autre jour, sous une autre forme : « Les
principes commandent. »
Et notre confrère développe cette idée :
« Si demain M. Caillaux prenait le pou
voir en son nom, il lui faudrait trouver à
la Chambre une majorité. Pour se la procu
rer, il devrait faire des concessions à ce
parti de l’apaisement dont il a énergique
ment dénoncé les tendances. Et le parti
radical serait condamné une fois de plus à
l'impuissance et au renoncement. »
« Mais cette majorité dont il a besoin,
et qui n’existe pas à la Chambre, le pays
peut la lui donner. »
Toute la question est là.
Le pays veut-il être radical à la façon de
'la Lanterne ? Est-il prêt, comme le pronos
tique M. Caillaux, à excommunier quicon
que, dans la République et en son nom, au
nom de l’intérêt national, parlera « d’apai
sement, de concorde, d’union » ?
Pas d’union ! Pas de concorde nationale !
Pas d’apaisement ! Ceux qui les préconi
sent, et assurément à leur tête MM. Briand
et Poincaré, «préparent, sans le vouloir
n’en persista pas moins à qualifier de scan
dale ce qui n’était qu’une simple preuve de
bon sens.
M. Charles Dumont ne devait pas tarder,
d’ailleurs, à prendre la parole et, dès qu’on
eut disjoint la motion d’ajournement de M.
Magniaudé, dès que M. Emmanuel Brousse
eût développé son amendement tendant à
porter le montant de l’emprunt à 1,500 mil-
lions, le ministre des finances montait à la
tribune.
La première partie de son discours, dont
la fin dut être renvoyée à la séance de l’après-
midi, fut marquée par un incident assez
vif.
Profitant d’une interruption lancée par
M. Albert Thomas, les radicaux-socialistes,
M. Franklin-Bouillon en tête, renouvelèrent
âne fois de plus leurs insinuations sournoi
ses contre le Cabinet. La réponse ne se fit
pas attendre. E le fut cinglante comme un
coup de cravache.
— Vous nous attaquez sans cesse d’une
façon détournée, lança M. Barthou en se
tournant vers ses adversaires, mais jamais
vous n’avez eu le courage de nous attaquer
en face. Osez donc déposer une interpella-
tion sur la politique générale !...
Et, d’une voix vibrante, le président du
Conseil ajouta : « Moi, je suis prêt ; je vous
attends. »
Un tonnerre de bravos, partis du centre et
des premiers rangs de la gauche, saluèrent
cette apostrophe que les radicaux-socialistes
et les unifiés accueillirent par une explosion
d: rage impuissante.
L’après-midi, le débat traîna quelque peu.
M. Malvy, le rapporteur général du budget,
M. Noulens, combattirent à la fois le chiffre
proposé par M. Emmanuel Brousse et celui
demandé par le gouvernement, mais ni ce
lui-ci ni celui-là n’apportèrent à l’appui de
leur thèse aucun argument nouveau.
D’autres parlèrent encore qu’on n’écouta
pas et l’on arriva enfin au premier vote, ce
lui sur l’amendement Brousse, que le gou
vernement acceptait — car on accepte tou-
jours l’argent qu’on vous offre — mais sur
lequel il ne posait pas la question de con-
fiance, amendement qui fut repoussé à plus
de 170 voix d’écart.
M. Birthou, en revanche, s’engageait à
fond, sur le chiffre de 1,300, qui fut voté,
celui-là, à 21 voix de majorité.
Demain, nous aurons la grande bataille
sur l’immunité de la rente et — vraisembla
blement — le vote sur l’ensemble du projet.
T. H.
de
Mardi 2 Décembre 1973
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE : Rédaction, No 7.60
902eners*rz*nep2re==:=/*O7PNFSR*SZTPJrA/RRve=--==----------------------
| ABONNEMENTS
| Le Havre, la Seine-Inférieure. l’Eure i
| l’Oise et la Somme ‘
ï Autres Départements... i
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[Trou MOIS Six Mois
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1» Fr.
ss »
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9
»
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sans doute, T aveulissement des caractères,
paresseusement tournés vers la recherche
exclusive du bien être égoïste »,
« Ce que l’on peut affirmer dès mainte-
DISPARITION D’UN FACTEUR
Le commis-principal du bureau de poste
de la rue des Saints-Pères, à Paris, avait re
mis dix billets de mille francs au facteur
payeur Durand pour qu’il se procure de la
monnaie.
Durand n’a pas reparu.
Une enquête est ouverte.
GRAVE EXPLOSION DE MAGNÉSIUM
Blois. — Une explosion de magnésium
s’est produite hier soir dans un atelier de
photographie.
Une femme a été mortellement blessée ;
une fillette de deux ans a été grièvement
atteinte.
ARRESTATION D’UNE BANDE NOIRE
Lyon. — A la suite d’investigations qui du
raient depuis trois mois, M. Adler, chef de
la sûreté, a fait procéder hier à l’arrestation
de quatorze personnes accusées de faire
partie d’une bande composée d’une centaine
d’affiliés qui pratiquaient depuis unediziine
d’années de nombreuses escroqueries et
écoulant toutes sortes de marchandises à
des prix dérisoires.
AU MEXIQUE
New York. — Le bruit a couru hier que le
général Huerta avait quitté secrètement
Mexico, en route pour Vera-Cruz.
En vérité, le général était allé hier matin
visiter une ferme voisine ; il est rentré dans
l’après-midi à Mexico.
LES ESPAGNOLS AU MAROC
Madrid. — D’après les nouvelles officielles
reçues de Ceuta, dans le combat de diman
che, les Espagnols ont eu trois sergents et
douze soldats tués et quinze blessés.
nant, écrit M. Henry Bérenger dans l’Ac
tion, c'est qu’un pareil appel aux divisions
intestines entre républicains et entre Fran
çais ne recueillera pas l’approbation de l’im-
mense majorité des citoyens, »
» Comment M. Caillaux qui. comme pre-
mier ministre en 1911, dut faire appel à
l’union de tous les Français, depuis MM.
de Mun et Barrés jusqu’à MM. Jaurès et
Briand., pour faire ratifier son accord fran
co-allemand sur le Congo et le Maroc,
peut-il oublier son consulat d’hier au point
de dire que « la concorde nationale aveulit
les caractères » alors que les événements
de Saverne,avec la loi militaire allemande,
rappellent à tous les Français que les ori
gines de l'affaire d'Agadir n'ont pas fini
d'épuiser leurs conséquences ?
» Est-ce au lendemain des alertes de
1911, de 1912 et de 1913 qu’il convient
de proposer comme idéal de la France une
sorte de cirque où les partis se dispute
raient le pouvoir sous le chantage de
l’étranger ? »
Et tout cela parce que le Comité exécutif
du parti radical et radical-socialiste a la
prétention de composer à lui seul le parti
de gouvernement qui soit pur de tout al
liage réactionnaire.
Cette prétention est établie depuis long
temps. Il nous l’a fait sentir maintes fois.
Car il a au moins cela de commun avec
l’Eglise qu’il manie l’excommunication
comme la papauté et qu’il décrète qu’en
dehors de lui il n’y a point de salut pour la
République !
Le suffrage universel peut-il se sou
mettre ?
Séances du ier Décembre
(Séance du matin)
L’Emprunt
La Ch imbre a clos, hier mafia, la discussion gé-
nérale sur l’emprunt.
Dans la fia de la discussion générale, M. DE-
CHELETTE a dit qu'il acceptait l’emprunt jusqu’à
900 u illions pour les dépenses extraordinaires de
la guerre, mais ne voterait les 400 millions com
plémentaires que s’ils étaient affectés au Maroc
p:r un compte spécial.
m. magniaudé a dem:ndé l’sjournement de
toute discussion de l’emprunt jusqu’à ce que la
Chambre se soit prononcée sur l’admission d’un
impôt sur le capital ; puis il a retiré celle de
mande d’ajournement.
Au moment où la discussion générale allait être
close, M. malvy s’est étonné que, dans une dis
cussion pareille, le ministre des finances ne fasse
pas connafire l’opinion du gouvernement.
m Charles DUMONT, ministre des finances, a
répondu qu’ayant a faire connaître cette opinion
sur trois points spéciaux : quotité et type de l’em
prunt, immunité de la rente, il n’éprouvait pas le
besoin de retarder le vote urgent de ‘emprunt par
un quatrième discours.
La discussion générale est close, M magniaudé
a représenté, comme contre-projet, son système
d’impôt sur le capital.
Le ministre des finances l’a combattu: du temps
de le voter et de l’appliquer, le projet d’emprunt
serait trop retardé.
Par 362 voix contre 190 — 100 députés étaient
présents — le contre-projet a été rejeté.
RL EMMANUEL BROUSSE a développé alors SOu
amendement sur l’article 1 er tendant à porter l’em-
prunt à 1 milliard 1/2 : c’est l’allègement du bud
get de 4914, le solde des dépenses du Maroc,
l’équilibre de nos finances ; c’est aussi notre tré
sorerie dégagée.
RI. CHARLES DUMONT a constaté que jusqu’d
concurrence des 9u0 millions proposés pour les
dépenses militaires extraordinaires, personne ne
coatestait la nécessité de l’emprunt.
m. ANDHÉ lefèvre : Pardon : 900 millions
pour le programme délimité, arrêté ; mais vous
savez bien, du moins on l’a dit à la commission
du budget, qu’en vertu du programme nettement
arrêté, il y a un programme prévu ; et ce pro
gramme prévu élève le montant des dépenses.
M. albert thomas : Vous voulez dire qu’il y
a eu 900 millions de dépenses inscrites sans pro-
gramme très net ?
... ........ „ Sans programme ?
Mais c’est tout le programme du ministère, de
M. FRANKLIN B VILLON !
HIPPOLYTE FÉNOUK.
Nouvelles de la Chambre
LE PARLEMENT
Un Incident entre
MM. Briand et Caillaux
On s’entretenait beaucoup hier, au Palais-
Bourbon, d’un incident très vif qui s’est pro
duit dans les couloirs intérieurs de la Cham
bre à l’issue de la séance du matin.
M. Caillaux, rencontrant M. Briand, s’était
approché de lui en lui tendant la main. M.
Briand saisit l’occasion de cette rencontre
pour reprocher vivement à M. Caillaux de
l’avoir attaqué dans son discours de la veille
au banquet du parti radical, dans le passage
qui a trait aux « endormeurs » et qui vise
« la politique d’apaisement ».
M. Briand lui déclara qu’à bref délai il lui
répondrait. Ce sera, dit-on, dans le discours
que M. Briand a l’intention de taire à Saint-
Etienne.
Au Groupe Radical unifé
Le nouveau groupe radical unifié, réuni
avant la séance d’hier après-midi, a décide à
l’unanimité des 89 membres présents de vo
ter pour la limitation de l’emprunt aux 900
millions réclamés pour les dépenses militai
res extraordinaires et contre toute formule
au sujet du coupon qui engagerait l’avenir.
Le groupe entend maintenir le statu guo
pour les nouvelles rentes.
Impressions de Séance
(BS KCY13 COnnASPONDART PAATIGVLIA)
Paris, Aor décembre.
Vous aviez toujours pensé, n’est-ce pas et,
avec vous, le bou public tout entier, que le
grand défaut de nos parlementaires était
de trop parler.
Eh bien, il y a des députés, à la Chambre,
— M. Malvy, par exemple — qui trouvent
qu’on ne parle pas assez. Ça,c’est un comble !
On ne parle pas asst Z ? Mais on ne fait pas
autre chose au Palais-Bourbon. Des paroles,
n’en avoir aucun.
M. BARTHOU : Pas do programme, dites-vous ?
Alors interpellez-le, et vous n’osez pas. .
M FRANKLIN-BOUILLON : C’est vrai, je me
trompe ; vous en avez un ; de durer, de vivre.
m BARTHOU : De vivre, dites-vous, et rien que
de vivre sans programme. Interpeliez-moi donc
sur mon programme ou, si vous le vouiez, sur
mon absence de programme. Vous ne procédez
jamais que par des voies obliques, non par des
attaques directes, par des allusions non par des
interpellations. Attaquez : je suis prêt ; je vous
attends.
M. andré lefèvre reprend : Il y a un pro
gramme militaire aux arêtes très vives, très des
sinées, 900 millions . on les votera. Mais il y a
aussi un programme prévu, ou qui doit être pré
vu : voilà pourquoi il fant majorer l’emprunt. Le
gouvernement le veut-il ?
m. ciiarlls DUMONT Les ressources budgé
taires suffiront à ce moment.
M. ANDRÉ LEFÈVRE : C‘est-à-dire que VOUS Ié-
guez à vos successeurs 60 millions annuels de
difficultés.
B. Charles DUMONT : Je ne me préoccupe en
ce moment que de la situation de la Trésorerie,
qu’il faut dégager. . .
C’est après ces explications que la suite de la
discussion a été renvoyée à la séance de l’après-
midi.
•as
toujours des paroles, rien que des paro-
les t... . , .
C’est au moment où, ce matin, on allait
clore la discussion générale du projet d’em-
prunt que M. Malvy a formulé cette opinion,
pour le moins originale.— Comment, s’écria-
t-il, d’un ton courroucé, vous voulez, voter
la clôture et le ministre des finances n’a me
me pas parlé !... ..
Sans s’émouvoir, M. Charles Dumont lui fit
observer qu’ayant trois discours à pronon
cer. un sur la qualité de l’emprunt, un autre
sur le type, le troisième sur ‘immunité de la
rente, il ne croyait pas devoir en infliger un
quatrième à la Chambre qui, déjà D avait
perdu que trop de texDs. mais M. Mal¥y
(Séance de l’après-midi)
M. PAULDESCHANEL préside.
L’Emprunt
La Chambre reprend la discussion de l’emprunt
m. CHARLES dumont, ministre des finances, a
la parole.
Tout le monde, dit-il, paraît d’accord pour voter
l’emprunt jusqu’à concurrence de 900 millions.
Mais la question qui se pose, question aigue, est
de savoir si 6n doit, comme le demande le gou
vernement, l’augmenter de 400 millions, et le
porter à 1 mil iard 300 millions. t
Les uns disent que ce n’est plus assez ei qu il
faut le porter à 1 mil lard 500 millions, Les autres
que ces 400 millions ne peuvent être couverts par
l’emprunt parce qu’ils serviraient en réaliléa cou
vrir des dépenses ordinaires, fussent-elles les dé
penses du Maroc. Le gouvernement, lui, persiste
a demander 1 milliard 300 millions, et il y engage
sa responsabilité tout entière.
Sans doute, quelques-uns vous proposent de
pourvoir à ces 400 millions supplémentaires par
des moyens de trésorerie. Ce procédé, dit le mi-
nistre, est impossible actuellement. Il analyse la
situation du marche françuls, celle de notre treso-
rerie. Il énumère les emprunts divers faits sur les
marchés européens depuis quelque temps.
De cet ensemble de considérations, du résumé
de ces statistiques, dit-il, il résulte cette certitade
que le Trésor français ne pourrait emprunter à
court terme qu’à un taux supérieur à celui du per
pétuel et que la trésorerie s’en trouverait singu-
lierement alourdie.
D’ailleurs, le gouvernement n’est pas sourd aux
observations qui ont été présentées. Il n’a pis
spécifié despotiquement l’emploi du montant de
son emprunt de 1 milliard 300 millions. Remir-
quez-le :l‘article premier de son projet dit seule-
ment qu’il demande à émettre 1 milliard 300 mil
lions ; il ne spécifie pas autrement.
m. Jaurès : C’est cela ! Un emprunt d’abord,
l’affectation ensuite.
M. malvy a la parole.
Il dit que le Ministre des Finanças et M. Brousse
sont d’accord sur ces deux points : masquer le
déficit par un emprunt en rentes perpétuelles et
demander plus à l’emprunt afin de moins-deman-
der à l’impôt.
L’orateur rappelle que le Gouvernement, au
moment du vote de la loi de 3 ans, promettait de
faire supporter les charges nouvelles par la for
tune acquise.
En Allemagne aussi les deux questions étaient
liées, mais les actes ont suivi les paroles : le mê
me jour, étaient promulguées la loi militaire et
la loi qui frappât les classes riches.
Au mois de juillet, le Gouvernement a gagné du
temps par des promesses ; aujourd'hui, il ne peut
en gagner que par l’emprunt
Les projets d’impôts présentés par le Gouverne
ment sont contraires aux principes du parti répu
blicain qui ne saurait accepter des mesures de
stagnation et même de régression fiscale
Ce serait un fâcheux précédent que de recourir
à l’emprunt pour équilibrer le budget et faire face
à des dépenses permanentes.
La Commission du budget a sagement fait en
refusant au Gouvernement le blanc seing qu’il lui
demandait.
Le recours à l’emprunt est un expédient d’au
tant plus regrettable qu’on y a recours avant
d’avoir fait appel à l’impôt, contrairement à la sage
règle financière rappelée par M. Paul Leroy-Beau
lieu.
L’emprunt d’abord, l’affectation ensuite, enfin
les impôts : tel est le système du Gouverne
ment
La vraie solution est l’impôt sur le revenu.
Mais, dit on, il n’apporterait pas de ressources
pour 1914. Soit, mais appuyé sur un impôt sur le
carita, il apporterait des ressources pour les
budgets futurs dont le Gouvernement ne paraît
pas s'être préoccupé.
Si le gouvernement avait fait voter l’impôt sur
le revenu, l’orateur et ses amis auraient accepté
l’emprunt pour lui donner, en attendant, les res
sources nécessaires.
Mais le gouvernement est-il partisan de l’impôt
sur le revenu ? On pourrait en douter après le
discours prononcé par N. le président du Conseil
au banquet Mascuraud.
M. le président du Conseil rappelait les paroles
prononcées en 1898 par M. Caillaux au sujet de
l’impôt sur le revenu. Mais il oubliait qu’il en
avait prononcé lui-même de bien imprudentes à
la même époque, lorsqu’il disait qu’il avait refusé
d'être le collaborateur de M. Léon Bourgeois
parce qu’il considérait comme une abdication d’ac
cepter l’impôt global et progressif sur le revenu,
qui est le pire des instruments d’inquisition.
L’orateur a confiance de ranimer et do raflermir
le crédit public en réclamant une politique plus
conforme aux sentiments du peuple.
Deux politiques s’offrent à la Chambre : l’em
prunt qui, débordant sur le budget, aboutit- 1 à
l'ajournement des réformes.
La seconde qui est celle de la majorité des ré
publicains : c’est l’emprunt limité a tous les be
soins extraordinaires de la défense nationale, et
ensuite,' le vote de toutes les lois d’impôt sur la
richesse acquise, qui procureront à l’Etul plus de
ressources et au contribuable plus de justice.
m. massabuau estime qu’il n’y a qu’un moyen
de rétablir ia situation financière : c’est de faire
des économies.
Si l’on continue dit-il à piétiner sur place, sans
faire aucune réforme, la révolution arrivera et
elle sera assez forte pour emporter même des sé
nateurs.
M. THÉODORE REINACH fait observer que, si le
Gouvernement accepte que le chiffre de l’emprunt
soit de 1,600 millions, il devient necessaire de
modifier en conséquence le paragraphe 2 de l’ar
ticle 1 er du projet qui vise les frais de l’opéra
tion.. . .
Il ajoute que la Chambre est en droit de savoir a
quoi-les .1,500 millions vont être employés.
Doivent-ils être appliqués aux dépenses militai
res et-servir à solder les dépenses du Maroc ?
M. ALBERT THOMAS soutient que la seule SO-
lution log eue est celle qui a été adoptée par la
Commission du budget. Elle se résume ainsi : 900
millions de dépenses exceptionnelles à couvrir
par l’emprunt. .. ....
Ces 900 millions ne seront pas dépensés d ici le
mois, de mars.
Est-ce à un moment difficile qu on doit gonfler
l’emprunt pour faire face à toutes les exigences
du budget de 1914 ?
Pourquoi ne pas attendre des temps meilleurs
pour fortifier la situation de la Trésorerie t
Oa veut ce grand emprunt qu’attend la Bourse
pour la renaissance des affaires et pour lequel M.
le. président du Conseil nous disait que les éla-
blissements de crédit étaient unanimes.
M LE PRÉSIDENT DU CONSEIL : Je n’ai nulle-
ment invoque cette unanimité comme un argu
ment en faveur de l’emprunt. Dans la conférence
dont a parlé M. Albert Thomas, il n’a nullement
été question du principe de l’emprunt, mais des
modalités.
m. -LBERT THOMAS répète que ‘emprunt de-
vrait être envisagé au seul point de vue des be
soins de la Trésorerie , ...,
il demande à la Chambre de s en tenir a la
thèse de. la Commission du budget et délimiter
l'emprunt aux dépenses extraordinaires, c’est-à-
dire à 900 raillions.
m. l’amiral BIENAIMÉ est d’avis que les dé
penses pour la marine sont exagérées
il ajoute qu’il ne votera pas l'amendement de
M. Brousse ; il est résolu à donner au gouver
nement tout ce dont il a besoin, mais rien de
plus-
M. LE MINISTRE DES FINANCES proteste éner-
giquement centre la position que M. Albert Tho
mas veut faire prendre au gouvernement dans ce
deat.
En acceptant les propositions d'augmentation
de.l’emprunt, le gouvernement ne cède nul ement
aux sollicitations de b Bourse de Paris. G est tout
le contraire : tout ce qui Se ra souscrit par 1 épar
gne française n’ira pas aux emprunts exotiques.
La France sera servie la première.
Le Gouvernement a fait preuve de son esprit
de. conciliation en acceptant la proposition de M.
Noulens t en réservant les questions budgétaires
pour la discussion du budget.
On dit que cet emprunt na pas d'affectation
rien ne s’oppose à ce qu’on déclare à quoi il doit
servir , ,
Si l’on a adopté une rédaction spéciale, C es
qu’on s’est trouvé en présence de circonstances
tout à fait exceptionnelles. ... . .
Il rappelle p urquoi. ayant à choisir entre lem-
prunt et l’émission d’obligations a court terme, il
a opté pour l'emprunt. ,
Le Gouvernement tiendra ses engagements.
Après le vote de l’emprunt, il demandera la dis
cussion de son projet d'impôt sur le capital ; s il
n’est pas voté, le Gouvernement l incorporera
dans le premier douzième provisoire.
La politique du Gouvernement a été prudente et
n’a pas cessé d’être démocratique. Il n’a pas fait
une promesse qui ne puisse être tenue. C est une
politique de clarté qui tendant à sauvegarder lae-
tivité economique et la puissance financière de la
France.
M. noulens, rapporteur général : La Commis
sion du budget a examiné l’amendement de M.
Brousse et la majorité l’a repoussé, estimant que
c’est au gouvernement seul qu’il appartient de
fixer le chiffre d'un emprunt.
Onelle que soit la somme adoptée pour I em
prunt, il sera nécessaire d’indiquer dans le projet
Paffectalion de l’emprunt. . , .
m. semb^t : Il faudrait savoir exaclemeot quel
est le chiffre de l’emprunt. Est-ce 9 0, 4,300 ou
4,300 millions? _ .
On aurait nu croire aue M. Brousse, au nom de
la Commission des économies, aurait proposé de
réduire le chiffre de l’emprunt ; au con Taire, il I®
porte à 1,500 millions. Et le gouvernement ac
cepte.
Il en est de même de l’affectation ; on ne sait
pas encore si cet emprunt indispensable en a
une.
Le chiffre de 1,500 millions est-il oui ou non un
chiffre gouvernemental?
m. le président du conseil : On demanda
au gouvernement s’il accepte ‘amendement de
M. Brousse ?
m. SEMBAT : Non. s’il le fait sien.
M. LE PRÉ IDENT DU CONSEIL: Si 03 de- •
mande au gouvernement s’il engage sa responsa-
bililé sur cet amendement, il répond : non.
Quant au chiffre de 1,300.OOO de francs qu'il a
praffOiè, s'il était repoussé, lu gouvernement laisse
rait à d’autres le soin d’émettre l’emprunt ou de no
pis l’émettre.
m le PRÉSIENT consulte la Chambre sur la
chiffre de 1,500 millions proposé par MM. Emma
nuel Brousse cl Théodore Reinach.
Par 371 voix contre 206, ce chiffre n’est pas
adopté.
m le président consulte la Chambre sur la
chiffre de 1,300 millions proposé par le gouverne-
ment.
M. le ministre des finances déclare que la
chiffre de 1.300 millions par St indispensable
gouvernement qui pose la question de confiance.
Le scrutin donne lieu a pointage.
Par 291 voix contre 206, le chifire da
1,300 millions est adopté.
M. THÉODORE REINACH propose l’insertion du
mot « 3 0/0 » dans le premier paragraphe.
M. le ministre des finances accepte l’amen
dement.
Le paragraphe ainsi modifié est adopté.
Les autres paragraphes de l’article A* sont
adoptés ainsi que l’ensemble de cet article.
Suite ce matin.
La séance est levée à 7 h. 20.
NOS COLONIES
MAROC
développement de Casablanca
Au cours du récent voyage d’études qu’il
vient d’effectuer au Maroc, M. Maurice Long,
député de la Drôme,a été vivement frappé de
la prospérité de l’éducation française à Casa
blanca. Il fit dresser une statistique dans les
divers établissements d’enseignement pri
maire et secondaire, et voici les résultats si-
gnificatits de son enquête.
A la date du 10 octobre 1913, il y avait 768
jeunes garçons et 665 filles qui 'recevaient
l’enseignement de maîtres français. Le Lycée
de garçons comptait 271 élèves et l’école se
condaire de filles 235. Au point de vue de la
nationalité, cette population scolaire se dé-
composait de la sorte: Français, 417 garçons
308 filles ; étrangers : 341 garçons, 347 filles;
musulmans : 10 garçons, 10 filles.
Moins d’un mois après — le 3 novembre
dernier — le nombre total des garçons éle
vés dans nos établissements était monté à
1,057, et celui des filles à 833, dont 318 élè
ves au lycée de garçons et 274 à l’école se-
condaire des filles. Parmi les jeunes garçons,
il y avait 415 Français, 475 étrangers et 167
musulmans. Parmi les filles, 380 petites
Françaises, 451 étrangères et 2 musulmanes.
Mais voici une autre façon, non moins si
gnificative, de lire ces statistiques.
Sur les 768 garçons qui, en octobre der
nier, fréquentaient nos diverses écoles, il y
avait seulement 74 fils de fonctionnaires. Les
694 autres étaient fils de colons. De même,
on comptait 75 filles de fonctionnaires con
tre 590 filles de colons.
Commentant ces chiffres, M. Maurice Long
lui-même disait :
— Cette disproportion ne se retrouverait
sans doute, dans aucune autre de nos colo
nies, même les plus anciennes, Elle est tou?
à l’avantage de Casablanca. Elle atteste, en
effet, combien sont nombreux— par rapport
au chiffre des fonctionnaires — les colon!
installés dans le pays avec leur famille.
OBSEI&VAT@YERNS DE JAH&IS
Paris, 1er décembre, 11 h. 18.
Extrêmes baromëtricues : 772 mililun. à Lyon,
766 millim. b Dunkerque.
Dépression Scandinavie.
Forte pression Sud-Ouest Europe.
Temps probable Vent des régions Ouest, temps,
nuageux et frais, quelques pluies.
AV AIAWK&E
A
A
midi..
minuit
(Centre de
MROMKTRI
769
772
la VIUM
IIRXONETA
+ 12
4- 12
PAR-CI, PAR-LA 1
La Propriété de la Tête
Par un étrange et très accidentel rapproché,
ment, le compositeur Raynàldo Hahn et l’exécu
teur des « hautes œuvres » de Madrid viennent
de se rencontrer sur un terrain commun ; la
haine du photographe.
Ces Messieurs ont fait publiquement savoir,
ces jours-ci, qu’ils ne sauraient admettre le
colportage de leur physionomie par la voie de
presse.
Le bourreau espagnol, familiarisé pourtant
avec les questions de tête, a protesté énergiques
ment contre la reproduction de la sienne dans
les journaux et demandé aux tribunaux d^
condamner les auteurs d’une divulgation qui le
blesse.
Le musicien français, surpris avant-hier pat
les objectifs à l’issue d’une conférence qu’il!
venait de faire, s’est esquivé prestement, en fer
vent expert dans l’art de la fugue, et a déclaré
qu’il était hostile à.« la diffusion des binettes »,
Ces Messieurs ne sont pas de leur temps,
voilà tout,
lis semblent ignorer que le succès et la gloire
ont des exigences ridicules et inévitables. Mai&
il faut reconnaître aussi que ce sont des sages
Il abuse tout de même un peu, le photogra
phe. Il promène sa chambre noire avec Is
moins scrupuleuse des indiscrétions. C’est pas
lui que nous devons de voir désormais sur la
première page de la feuille publique la tête du
la célébrité du jour, le bienfaiteur magnifique
le génial inventeur ou l’artiste de grand talent
voisiner avec la mine patibulaire du sims "
assassin de la veille, ,
j’avoue que je ne comprends guère I tntéi
oue peut offrir la « diffusion » de ces tragiques
« binettes », mais j’entrevois très bien e mau
vais rôle qu’elles jouent dans la diffusion du
crime. Les assassins ont touiours trouvé dans
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