Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-11-29
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 novembre 1913 29 novembre 1913
Description : 1913/11/29 (A33,N11803). 1913/11/29 (A33,N11803).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52638649f
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
EDTION DU NATIN
5 Centimes
(6 Pages)
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ANNONGEs
3
Rélaelenr en Chef. Gérait
HIPPOLYTE FÉNOUX
caresser tout ce qui concerne la Redactica
a M. HIPPOLYTE FÉNOUX
35, Rue Fontenelle, 35
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5 Centimes
Samedi 29 Novembre 1913
■
pl
RANDOLET
.... Bureau du Journal» 112, boul a de Strasbourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
.... 3 seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
VRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
BCn vente bemain
U ALMANACH
PETIT HA VRE
L'Almanach du Petit Havre pour
1914 sera mis en vente demain.
L'année 1913 y est retracée en ses
faits principaux : année politique, dans
ses diverses manifestations en France,
au Havre ; année locale, rappelée dans
une série de chapitres variés dont
l'intérêt documentaire est augmenté
par de nombreuses reproductions
photographiques, portraits, sites,
paysages, etc.
comprend comme d’usage, une par
tie littéraire, distractions des soirées
d’hiver en famille, et une partie
documentaire renfermant tous les
renseignements qui en font un vade-
mecum indispensable : pleines mers,
listes des fonctionnaires, maires et
adjoints du Havre, foires de la Nor
mandie, guide de médecine élémentaire,
guide pratique de l’agriculture. Il pu
blie en outre, des recettes culinaires,
une multitude de renseignements de
tous genres, qu’on a coutume de trou
ver dans cette publication.
C’est l’Almanach populaire par
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Pour le recevoir par la poste,
adresser à l’Administration, 35, rue
Fontenelle : S O centimes.
Paris, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
î ONDES, 28 Novembre, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
Comptant ..
cal.ne
£ 66 12/6
7/6
3 mois
£ 65 7/6
- -/-
5/-
ETAIN
Comptant .
irrégul.
£ 180 10/-
-/-
3 mois
£ 181 12/6
N-
2/6
FER
Comptant ..
calme
£ 49/4 %
3 %d
3 mois.... î
£50/3
1 d
-P
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 27 novembre 1943.
NEW-YORK, 28 NOVEMBRE
Cotons : décembre, hausse 8 points ; jan
vier, hausse 4 points ; mars, hausse 4 points ;
mai, hausse 2 points. — Facile.
Calés : baisse 19 à A points.
NEW-YORK, 28
Cuivre Standard disp.
— janvier
Amalgamai. Cop...
Fer
NOVEMBRE
t. 05 1001 -
8. FHCISMT
14 37
14 37
14 37
14 37
69 1/4
70 1/8
15 37
15 37
CHICAGO, 28 NOVEMBRE
C. DU JOUR
C. PRECED
Blé sur
Décembre.
86 7/8
87 1/8
Mai
90 3 4
91 1/8
Maïs sur
Décembre.
70 3/4
70 5/8
Mai
70 14
70 1/2
Saindoux sur.
Janvier...
10 87
10 87
—
11 12
11 12
DISCOURS DE M. BARTHOU
Prenant la parole au banquet annuel du
Cercle parisien de la Ligue française, M. Bar-
thou a dit que c’est autour de l’Ecole laïque
que les républicains doivent se grouper.
« Nous saurons défendre l’École laïque le
jour où ses adversaires voudront l’attaquer.
Mais il me semble que ce jour là n’est pas
encore venu »3
M. Barthou remercie M. Ferdinand Buis
son et M. Dessoye du concours permanent
que depuis huit mois ils apportent au gou
vernement dans la discussion de la loi de
défense laïque.
Il promet à M. Ferdinand Dreyfus de tenir
compte de ses desiderata au sujet de la col
laboration que les délégués cantonaux doi
vent apporter à l’Ecole laïque, notamment
dans les Commissions départementales où
Hs donneront des garanties aux familles pour
le choix des livres.
M. Barthou ajoute qu’il est resté l’adver
saire du monopole de l’en: eignement qui est
d’ailleurs une impossibilité matérielle.
Il est convaincu que l’existence d’autres
écoles que les écoles publiques est une né
cessité d’émulation. ,
S 1 les écoles privées disparaissaient, d’au-
très œuvres encore plus dangereuses pour
la laïcité, comme il en existe déjà beaucoup,
continueraient la lutte et rendraient encore
plus nécessaire la défense de l’Ecole laïque.
M. Barthou a terminé en félicitant la Ligue
du concours qu’elle apporte à cette œuvre
ue détense.
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
DANS L’ARMÉE
Le général de division Pan est placé dans
la 2e section de réserve.
LA LIMITATION DES
DEBITS DE BOISSONS
Le Conseil municipal de Paris a adopté un
projet de délibération permettant de limiter
les débits de boissons dans un rayon de cent
mètres des édifices consacrés à un culte
quelconque, cimetières, hospices, écoles pri
maires, collèges et autres établissements
d’instruction publique.
maxn=e=A=-e==-====
LA MORT DE M. PŒCKÈS
Divers témoins sont unanimes à dire
que
nau-
le disparu était un homme impulsif et
rasthenique au suprême degré, et que l’ac
cusée, sous une apparence glaciale, était
une femme de cœur dont la conduite a tou-
jours été irréprochable.
L’audience est levée à 6 h.20. Aujourd’hui,
réquisitoire du procureur de la République.
LES DISTINCTIONS UNIVERSITAIRES
Le ministère de l’instruction publique rap
pelle que la limite extrême pour la récep-
tion et l'instruction des candidatures aux
distinctions universitaires est fixée au Aer dé
cembre.
Aucune demande ne pourra être examinée
après cette date.
UH MONUMENT SERA ÉLEVÉ
A CHARLES TELLIER
Le Conseil municipal de Condé-sur-Noi-
reau vient de décider qu’un monument sera
é evé à Charles Tellier, le « Père du Froid »,
sur la place qui porte déjà son nom.
Bien qu’originaire d’Amiens, c’est à Condé-
sur-Noireau que Charles Tellier fut élevé et
fit ses études.
NOUVEAUX INCIDENTS A SAVERNE
Nombreuses arrestations
Strasbourg.— D’après les premiers rensei
gnements parvenus ici et qu’il y aura peut-
être lieu de rectifier, de nouveaux incidents
se sont produits à Saverne.
Deux lieutenants avaient arrêté un civil.
Arrivé place du Château, l’homme leur
échappa, mais il fut bientôt rattrapé par la
garde et ligoté.
La foule s’amassa sur la place. Alors, le
lieutenant Schidt fit mander cinquante hom
mes, leur fit distribuer des armes et des car-
touches et les plaça en tirailleurs sur la place
leur donnant l’ordre de charger. Le lieu tenant
sabre au clair cria à la foule : « Si vous
ne
quittez pas la place, je fais tirer ! ».
Le tambour battit la charge et la foule re
cula. Mais finalement trente personnes en
viron furent arrêtées.
A ce moment, sortaient du tribunal, le
public et les juges. On arrêta deux conseil-
lors de justice et le procureur impérial. Ce
lui-ci, reconnu, fut-bientôt relâche.
On assure que le colonel qui se trouvait
au corps de garde dirigeait les soldats.
En outre, il paraîtrait qu’hier soir, dans
une maison, un homme qui prenait son
repas en famille, a été arrêté et traîné jus
qu’au corps de garde. On ignore la cause de
cette arrestation.
CONDAMNATION D’UN
SERGENT ALLEMAND
Berlin. — Le sergent Schroeder, du 19e
dragons, vient d’être condamné à deux
mois de prison pour brutalités envers des
soldats.
" •--==="
LA CHAMBRE ITALIENNE
Rome. — M. Marcora, ministériel, est élu
président de la Chambre.
Les membres du nouveau bureau de la
Chambre sont ministériels.
IMMENSE INCENDIE A BOMBAY
Bombay. — Un violent incendie vient de se
déclarer dans le quartier des affaires. Le
quartier des bijoutiers est le plus atteint.
Les pertes sont évaluées à cinq millions de
francs.
Le Banquet du Parti Républicain
Démocratique
Le banquet annuel du Parti républicain
démocratique aura lieu le mercredi 10 dé
cembre, à sept heures et demie du soir
au Palais des fô.es de Paris, 199, rue Saint-
Martin.
----- • ------
Arrestation de M. Zelaya
On arrêtait mercredi soir, à New-York,
José Santos Zelaya, ancien dictateur et pré
sident exilé du Nicaragua. L’arrestation a eu
lieu dans les appartements de M. Valentine,
millionnaire américain. Ce dernier, qui a de
nombreuses concessions dans le Honduras
et au Nicaragua, lui avait d’abord offert asile
à Washington et ensuite à New-York, où a
été lancé le mandat d’arrêt contre l’ancien
président, accusé d’avoir mis à mort l’un de
ses compatriotes nommé Pineda en 1909,
c’est-à-dire à l’époque où l’on fusillait sur
ses ordres deux Américains, MM. Leroi Can-
non et Léonard Groce.
On accuse d’ailleurs M. Valentine et un
certain nombre d’autres riches industriels
d'avoir prêté leur concours aux révolution
naires du Honduras.
Lorsque les agents pénétrèrent dans sa
chambre, M. Zelaya dormait paisiblement,
on le pria de s’habiller sans délai et quelques
minutes après il était écroué.
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ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
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18 Fr.
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ng, s 4
La Question Scolaire
Pour la première IiS, dans la séance du
Conseil Municipal de mercredi dernier, les
membres de celle assemblée qui appartien
nent à l’Action Libérale ont posé la question
de h R.P.S., — ce qui veut dire « Réparti
tion proportionnelle scolaire ».
Répartition proportionnelle de quoi ?
Répartition du Budget de l’Instruction pu
blique ?
Sans doute. Mais, pour l ’instant du moins,
on se tient sur une certaine réserve. On ne
demande, pour le présent, que les secours
en nature en faveur des enfants pauvres des
Ecoles privées.
Quelles sont ces Ecoles privées ? Très
exactement : les Ecoles libres qui s’oppo
sent aux Ecoles publiques ; les écoles con
fessionnelles, les écoles paroissiales catho
liques se dressant en antagonistes devant
l’École publique, laïque et neutre.
Ct est bien un fait évident, indéniable,
que ces Ecoles confessionnelles poursuivent
un but de propagande religieuse et souvent
politique.
Elles agissent en raison du principe de la
liberté de l’enseignement, — liberté que
leurs patrons ont autrefois refusée, et qu’ils
refuseraient encore aux républicains.
Mais il est incontestable et incontesté*
que, ce but confessionnel, elles le poursui
vent, — et, dans certaines régions, on sait
avec quelle âpreté.
L’Ecole publique, ouverte à tous, sans
distinction de religions ou de croyances,
est véritablement par essence : républi
caine. Elle est l’école de tous. Et c’est
pourquoi son existence est assurée par le
budget de l’Instruction publique.
Et comme l’instruction primaire est obli
gatoire, les entants de l’École publique ob
tiennent des secours en nature qui leur per
mettent de venir en classe. Ces secours, ils
les reçoivent de la Caisse des Ecoles, sous
certaines conditions déterminées.
La Caisse des Ecoles est ainsi une institu
tion connexe de l'Ecole publique.
Or, que voudraient les membres de l’Ac
tion Libérale ?
Simplement ceci : Que les enfants indi
gents de leurs écoles confessionnelles et
paroissiales participent aux subsides four
nis par la Caisse des Ecoles publiques.
Ou bien encore, on souhaiterait que, par
le vote de crédits spéciaux, une véritable
Caisse des Ecoles libres fut constituée.
Le simple bon sens se refuse à de pa
reilles conceptions.
Mais, nous disent les cléricaux : les en
fants indigents seront donc contraints de
fréquenter l’école laïque, l’école publique ;
autrement tout secours leur sera refusé.
Et sur un ton quelque peu mélodramati
que, notre confrère le Havre-Eclair s’écrie :
« Silence au Pauvre ! »
Nous n’avons pas à nous émouvoir de cette
exclamation empruntée par notre confrère,
et de façon assez inattendue, à Lamennais
méconnu et rejeté par l’Eglise romaine.
Mais ce que nous savons fort bien, c’est
que, dans la circonstance présente, cette
interjection éloquente reste sans objet.
Si les enfants des écoles confessionnelles
et paroissiales n’ont point droit aux sub
sides des écoles publiques, tous les enfants
pauvres, sous des conditions égales, ont
droit aux secours du Bureau de Bienfai
sance. Ils y ont droit, et ils les obtiennent,
— sans que jamais l’enquête préalable sur
la situation de famille se préoccupe de sa
voir si ces enfants fréquentent l’école pu
blique ou l’école libre.
Et cela est si vrai que jamais, à la Com
mission Scolaire, le manque de vêtements
ou de chaussures n’a été invoqué, pour un
enfant d’école libre, comme motif d’ab
sence.
Il est faux que la Ville traite en parias
ceux des enfants pauvres qui fréquentent
les écoles privées.
Mais, ce qui est certain, c’est que l’Ecole
confessionnelle est trop souvent un ins-
seil municipal, cette question delà B.P.S.,
les membres de l’Action Libérale ont obéi
beaucoup moins à leur souci de bienfaisan
ce qu'à leurs préoccupations politiques.
Ils commencent par demander des crédits
spéciaux pour secours en nature aux enfants
des écoles libres. Bientôt ils réclameraient
des subsides pour leurs colonies libres de
vacances, et pour leurs patronages parois
siaux sous prétexte qu’ils sont des œuvres
post-scolaires. Puis, ce serait la subvention
par le gouvernement républicain laïque des
écoles paroissiales catholiques. Enfin ils
exigeraient la création de bourses d’étu
diants dans les Universités catholiques.
C'est bien ce que M. René Coty avait
clairement entrevu et nettement exprimé
dans son très remarquable rapport.
Le Havre-Eclair ne dissimule d’ailleurs
pas la véritable portée de la demande pré
sentée au Conseil par ses amis. Il y a été
contraint, du reste, par les prévisions trop
justes de M. Coty en ce qui concerne les
visées des partis de droite. « Quand on a
mis le pied sur le terrain de la justice, dit-
il, il faut aller jusqu’au bout ».
Mais alors, il ne s’agirait plus, ainsi que
notre confrère feignait de le croire
dans la première partie de son article, d’une
simple question d’humanité et de bienfai
sance ?
En effet. Et ce sont bien deux principes
qui se trouvent en présence : l’Ecole laïque
telle que l’a établie Jules Ferry, d’une part,
— et d’autre part, l’Ecole confessionnelle.
S'il en était autrement, s’il s’agissait
d’une simple question d’équité sur laquelle,
estime notre confrère, les « honnêtes gens»
de tous les partis ne peuvent avoir que l’o
pinion de l’Action Libérale, qu’on nous ex
plique donc pourquoi les dirigeants de ce
parti se sont prudemment abstenus de for
muler, sous la municipalité Maillart, la re
quête qu’ils présentent aujourd’hui.
M. Coty posait cette question dans son
rapport.
M. de Grandmaison n’a pas répondu.
Le IRvre-Eclair n’a pas répondu.
Tu. Vallée.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(aa ReTAE conABSPONDART PAATIGWLIE)
trament politique entre les mains
dirigeants.
Ce qui est certain, c’est que des
pression, que personne n'ignore,
cent sur des familles pauvres, afin
de ses
faits de
s’exer-
de re-
cruter des élèves pour les écoles libres.
Comme l’observation en était laite, mer
credi dernier, en séance du Conseil Muni
cipal, M. de Grandmaison a fait cet aveu
imprudent à l’égard de ses amis, — mais
aveu précieux que le Havre-Eclair a enre
gistré lui-même en ces termes :
« M. de Grandmaison dit que, même si
les faits allégués par ses adversaires étaient
exacts, il serait toujours en droit de répon
dis qu'une œuvre privée peut toujours subor
donner ses libéralités à certaines conditions,
parce que ces libéralités, elle ne les doit pas,
que c'est pour elle une faculté ».
Aveu précieux en effet, que les amis de
M. de Grandmaison auront estimé trop pré
cipité ou trop ingénu.
Mais il nous sera bien permis desouligner
la générosité très relative d’une pareille
doctrine qui ne sépare pas la politique de
la charité.
Nous l’avons dit et nous le répétons en
core : En posant mercredi dernier, au Con-
Paris, 28 novembre,
Lorsque, ce matin, la Chambre a repris le
débit sur l’emprunt, on s'est aperçu que la
seance d’hier n’avait guère déblayé le ter
rain.
Sans compter M. Jaurès, le président du
Conseil qui combattit sa demande d’ajourne-
ment, trois orateurs avaient pourtant pris la
parole dans la discussion générale, mis la
liste des inscrits était longue et aucn d’eux
ne voulait renoncer au discours qu’il avait
préparé.
Le premier qu’on entendit dans cette
séance matinale, M. Bouctot développa cetie
thèse, déjà exposée la veille, qu’il convenais
pour parer au déficit budgétaire, de relever
le chiffre de l’emprunt proposé par le gou
vernement.
M. Augagneur, au contraire, demanda
qu’on en vo ât seulement la partie destinée
a payer les dépenses militaires exception
nelles mais, au lieu d’étayer son opinion sur
des argumeats financiers, incapable peut-
être c’en trouver d’assez probants, il préféra
s aventurer sur un terrain qui lui est plus fa
milier, le terrain politique.
Pour lui, le déficit provient de l’accroisse
ment des armements, de la loi de trois ans,
dont il fut un des plus acharnés adversaires
et, aussi, des dépenses faites pour le Maroc.
A ce moment, quelqu’un lui cria : — Ah !
le Maroc ? Mais qui donc nous y a entraînés
au Maroc? Et de divers côtés, des voix ré
pondirent : —C’est M. Caillaux !
M. Augagneur, qui n’avait prévu ni l'in
terruption ni la réponse, en fut tout esto
maqué ! Quant à M. Caillaux, après avoir
lancé un coup d’œil de travers à l’ancien
maire de Ly^n, il se leva pour «revendi
quer ses responsabilités » et demanda la pa
role sur... la question financière.
A M. Angagneur succédèrent deux ora
teurs peu prolixes, M. Maître, qui demanda
« pour donner un gage à la démocratie »
qu’on votât en même temps l’emprunt et la
taxe successorale • t M. Soussial, qui proposa
un emprunt de liquidation de deux mil
liards, puis, M. André Lefèvre prit la pa
role. Ce fut la partie la plus intéressante de
cette première séance.
Les radcaux-socialistes et les unifiés,
accueillirent en effet par des rumeurs hosti
les la démonstration pleine de bon sens et
de patriotisme de l’éloquent député des Bou
ches-du-Rhône. Songez donc ! M. André Le
fèvre, non content d’avoir prononcé un dis
cours décisif en faveur de la loi de trois ans,
s’avisait maintenant de soutenir que la res
ponsabilité de la situation n’incombait pis
seulement au cabinet Barthou, à la Chambre
actuelle, mais que nous supportions mainte
nant le poids de toute une série de fautes
accumulées, fautes remontant pour une
bonne part au ministère Combes et — M.
Bouge le souligna dans une interruption —
au général André. Vous voyez d’ici l’effet
produit sur l’extrême-gauche.
Debout tout entière, elle éclata en protes
tations indignées tandis que, sur tous les
autres bancs de la Chambre, on applaudis
sait à tout rompre. Ces bravos reprirent,
plus vibrants encore, lorsque M. Birthou,
directement mis en cause par ses adversai
res, répondit avec sa vigueur coutumière à
leurs abaques systématiques et passionnées.
L’après-midi, après que M. André Lefeb
vre eut achevé son courageux discours, M.
Noulens, très applaudi par les radicaux,
vint défendre les conclusions de la Commis
sion du budget. M. Magniaudé développa en
suite devant les banquettes une motion ten
dant à l'ajournement du vote de l’emprunt
jusqu’après examen d’un projet d’impôt pro
gressif sur la richesse acquise dont il est na
turellement l’auteur. A sa vue, la salle s’é
tait vidée comme par enchantement. Elle se
remplit de nouveau quand M. Caillaux fit
son apparition à la tribune.
L. L’anciennrsident du Conseil a fait une
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Euro ।
l’Oise et la Somme
4. 5 6
8
Autres Départements.
j Onion Postale
10
=®
Fr.
Photo et Cliché Petit lièvre
IL* « Edouards Jéramec » entre au port
Les chantiers de Graville ont procédé hier
matin au lancement du steamer-câblier
Edouard-J eramec, construit pour le compte
de la Compagnie Française des Câbles télé
graphiques, premier navire de ce type con
struit en France.
L’opération a parfaitement réussi. A 8 h. 35
le navire prenait contact avec son nouvel
élément et, peu après, entraîné par deux re
morqueurs, il était conduit vers le port pour
être amarré au quai de la Garonne, devant
les ateliers des Forges et Chantiers, qui
procéderont à son achèvement à flot.
La Compagnie Française des Câbles télé
graphiques était représentée, lors des opéra
tions du lancement, par MM. Dupont, admi
nistrateur ; Focqûé, directeur ; Wildenstein,
ingénieur en chef, et Roux, ingénieur conseil.
Les honneurs du chantier étaient faits par
MM. Musnier, vice-président du Conseil d'ad-
ministration de la Société des Forges ea
Chantiers de la Méditerranée à Paris ; l’ami
ral Hailey, administrateur, et le haut per
sonnel des services du Havre : MM. Lavoi
sier, secrétaire général ; Sigaudy et Bernard,
ingénieurs.
critique très vive de la politique financière
du gouvernement qu’il accuse a la fois d’ê-
tre incohérente et inexistante. Le déficit ac
tuel ? Il l’avait prédit. Les difficultés qu’on
éprouverait à le combler ? Il les avait an
noncées. Cela fait honneur à sa perspicacité,
mais d’autres avaient fit les memes prédic
tions, et s’il est bon de prévoir le mal, il est
mieux encore de le prévenir, tout au moins
de le guérir.
Quel remède propose-t-il ? Des économies?
Il en a énuméré tout une série aujourd’hui
et l’on se demandait, en l’écoutant, pourquoi
lui -même ne les avait pas réalisées alors
qu’il avait été ministre des finances. Dans
son préambule, M. Caillaux avait déclaré
qu’il ne voulait traiter la question qu’au
point de vue purement financier, mais ii n’a
pu se défendre de faire des incursions sur le
terrain politique et, à certains moments, il
a engagé avec le président du Conseil des
passes d’armes rapides, serrées,dans lesquel
les ce dernier a remporté très nettement
l’avantage. Le débat continuera lundi
tin.
Au Sénat, séance insignifiante.
T.
Ma-
H,
----- — 0 —=
SENAT
Séance du 28 Novembre
La séance est ouverte à 3 h. 30, sous la prési
dence de m. ANTONIN DUBOST, président.
L’assemblée poursuit la discussion de la propo-
si lion et du projet de loi relatifs a la composition
des Commissions administratives des bureaux de
bienfaisance, ainsique des hôpitaux et hospices.
Les articles 3 et 4 sont adoptes sans discus
sion.
L’ensemble du projet est aussi voté et le Sénat
décide de passer a une seconde délibération.
On adopte ensuite la proposition relative à la
garantie des cautionnements des employés et ou
vriers, ainsi que la loi confiant à la Chambre des
requêtes de la Cour de Cassation l’examen des
pouvoirs en matière électorale.
La séance est levée à 4 h. 30.
Séance mardi a 3 heures.
----- -
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séances du 28 Novembre
(Séance du malin)
L’Emprunt
La séance est ouverte à 9 h. 15, sous la prési
dence de M. PUECI, vice-président.
La Chambre continue la discussion du projet
d’emprunt.
M BOUCTOT se prononce pour l’emprunt en
rente perpétuelle et invite ses collègues a re
pousser les suggestions de M. Reinach, relatives
à une rente amortissable.
L’unité des litres, dit-il, s’impose.
M Bouctot demande au ministre des finances de
faire, à l’exemple du président des États-Unis, une
déclaration que la rente ne sera pas frappée. (Ap
plaudissements sur divers bancs.)
Le ministre des finances dit qu’ii fera cette dé
claration quand viendra en discussion l’article 3
de la Commission du budget.
M. AUGAGNEUI déclare ensuite qu’une partie
des 13 a 1,500 millions d’emprunt réclamés par le
gouvernement, est destinée à masquer un déficit
de 600 millions.
L’orateur attribue ce déficit aux dépenses mili
taires qu’il trouve exagérées. Il estime excessives
les dépenses pour le Maroc qui ont compté cette
année plus de 500 miliions. Rien que pour les ca
sernements, il y une insuffisance de 100 millions.
C’est donc près d’un milliard que le gouverne
ment doit demander pour couvrir les dépenses mi-
litsires. .. . ,
M. Augagneur ajoute que l’emprunt destiné à y
faire face est insunsant. Pour 1915, il faudra trou-
ver 700 mitons d'impôts nouveaux.
M. MAITRE dit qu’il faut voter en même temps
l’emprunt et la taxe successorale. .
rj en DUMONT répond qu’il est indispensable
de détacher te l’emprunt tout ce qui ne se ratta
che pas à l’emprunt lui-même. .
M ANDRÉ LFFÈVRE se déclare partisan de 1 im-
artisan de l'im-
es crédits pour
munité de la rente. Il estime que _
la défense nationale ont été bien employés. (Ap-
plaudissements.) . .
L’orateur accepte, en bloc, la politique militaire
et financière du pays.
La séance est levée à midi.
(Séance de l’après-midi)
La séance est ouverte à trois heures, sous la
présidence de M DESCHANEL, président.
On valide l'élection de M. Henri Contant, a Ivry.
L’ordre du jour appelle la suite de la discus
sion générale du projet d’emprunt de 1 milliard
300 mil ions. ,
M. andré LEFÈVRE a la parole pour continuer
son discours c mmencé le matin.
Je voterai dit-il, l’emprunt, non seulement les
4b
900 millions consacrés aux dépenses mililaires
qui s’imposent, mais les 400 millions consacrés à
reconstituer pour les dépenses du Maroc le comp
te provisionnel qui se justifie. Ce procédé de re
constitution du compte provisionnel offre après
d’autres cet avantage d’établir un lien de solida-
rilé entre les divers budgets qui se succèdent.
(Protestations).
On a parlé de notre situation financière, do
celle de notre rente, de notre budget qu’on dit
formidable, notre rente est à 86 fr. 30 ; elle a flé-
chi, c’est entendu. Comparz-la à celle des aunes
pays, Voyez si les autres fonds d’Eiat n’ont pas
baissé autant et plus qu’elle
Examinez les autres budgets d'Etat, diles moi
s’ils n’ont pas grossi tout autant, sinon plus que
le nôtre et, par dessus tout, dites-moi si les res
sources financières de la France, si son épargne,
si sa renie, si son crédit ne continuent pas de
briller au premier rang et d'attirer b us les es
poirs, tous les concours, tous les désirs des au
tres puissance» ?
Mais si je suis partisan résolu de l’emprunt, je
suis moins enthousiaste de son mode d'amortisse-
ment. Le gouvernement propose le rachat en
Bourse, c’est une opératien difficile, aléatoire.
E le a rarement réussi. L'Angleterre seule peut se
flatter de l’avoir menée à bien, et à terme elle
offre un gros risque ; vienne une surprise, sur
gisse une période d'in sécurité, on se hâte de re
courir à l'annuité d’amortissement.
Si même, ou ne vide la caisse d’amortissement,
c’est une lire-lire tentante qu’on peut casser à
tout instant.
m andré L'FÈRRE, en terminant, se pronon
ce pour l'immuniie de la rente.
Il déclare qu’il votera l’emprunt dont il croit
nécessaire d. porter le chiffre à -,500 millions et
qui a pour but la réalisation des dépenses qu’on
n’a pas su faire à temps.
Il y a, dit-il, des heures où il faut savoir pren
dre ies responsabilités d’où qu’elles viennent.
Derrière tout cela, il y a la France qui veut vi
vre et se développer.
M. NOULENS, rapporteur général dela Gommis-
sion du budget : La ques ion qui est posée es
celle de savoir si par la destination qui sera don
née à l'emprunt, le Parlement abandonnera les
méthodes financières si sages qui ont été posées
il y a quarante ans.
Le désaccord qui existe entre la Commission du
budget et le Gouvernement porte, tout d’abord,
sur le chiffre de l’emprunt.
La Commission propose de fixer ce chiffre à 900
millions, alors que le projet du Gouvernement
comporte un chiffre de 1,300 millions.
Le deuxième point sur lequel le gouvernement
et la Commission ne sont pas d'accord, porte sur
l'interprétation à donner à la mention a inscrira
sur le titre de rente.
Quand la Commission a examiné le projet, elle
a posé, en principe, que le promit de lempru.l
ne pourrait être affecté qu’à des depenses extraor-
dinaires intéressant la défense nation le.
Le gouvernement, consullé par elle, a confirmé
et maintenu le chiffre de 900 millions qu'il a dé
claré suffisant en l’état actu-l des choses, pour
mettre complètement en état nos forces natio
nales.
Ce chiffre correspond à deux programmes ayant
pour but, l’un d’aciver les dépenses d’armement,
l’autre de réaliser les constructions nécessaires au
logement des troupes.
Le gouvernement demandait à la Commission
400 millions de plus pour reaimenter le compte
provisionnel sur lequel ont été payées les dé
penses du Maroc, afferentes aux exercices 1911 e»
1912.
Le rapporteur expose le mécanisme du compte
provisionnel qui n’auroit a exercer de revendica-
lions qu’a concurrence d’une quarantaine de mil
lions, pour les exercices 49:1 et 1912.
En réalité, on a voulu prendre 400 millions
d’emprunt et éviter de créer les ressources né
cessaires. , ,
Même à la veTe des élections, c est une mau
vaise méthode financière
Les électeurs compre ndront que les impôts ne
sont qu’ajournés et qu’on devra les retrouver l’an
née prochaine.
La Commission a considéré que l’emprunt devait
être émis en 3 yo perpétuel. Elle a approuvé te
sys ème d’amortissement qui a été proposé par le
gouvernement. .
En ce qui touche l’immunité de la rente, ja
mais il n’a été entendu que ces mots eussent pour
signification l’exonération totale de la rente..
La Commission, dit le rapporteur en terminant,
a réduit le chiffre de l’emprunt à19U millions
pour se conformer à une méthode financière qui
n’a subi jusqu’ici aucune atteinte et elle a
voulu limiter l’emprunt à des dépenses ayant uni
quement pour but la défense nationale.
m ma NIAUDÉ développe une motion tendant
à rajoumement du vote de l’emprunt jusqu’après
l’examen de sa proposition relative à la création
d’un im ôt sur la richesse acquise.
La Chambre, dit-il, en la votant, montrera
qu’elle veut tenir les promesses qu’elle a faites
au pays.
M. caillaux prend la parole : La discussion
de l’emprunt, dit l’ancien président du Conseil, a
pris un développement qui était inévitable parce
que le gouvernement a lié à ce projet la question
budgétaire.
Par la force même des choses nous sommes
amenés à examiner la situation financière de la
France. Le magnifique crédit de la France ns
rien à craindre d’une parelile discussion-
5 Centimes
(6 Pages)
emeevazy
ANNONGEs
3
Rélaelenr en Chef. Gérait
HIPPOLYTE FÉNOUX
caresser tout ce qui concerne la Redactica
a M. HIPPOLYTE FÉNOUX
35, Rue Fontenelle, 35
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Adresser tout ce qui concerne l'Administration
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ses diverses manifestations en France,
au Havre ; année locale, rappelée dans
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l'intérêt documentaire est augmenté
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photographiques, portraits, sites,
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comprend comme d’usage, une par
tie littéraire, distractions des soirées
d’hiver en famille, et une partie
documentaire renfermant tous les
renseignements qui en font un vade-
mecum indispensable : pleines mers,
listes des fonctionnaires, maires et
adjoints du Havre, foires de la Nor
mandie, guide de médecine élémentaire,
guide pratique de l’agriculture. Il pu
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Mai
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70 1/2
Saindoux sur.
Janvier...
10 87
10 87
—
11 12
11 12
DISCOURS DE M. BARTHOU
Prenant la parole au banquet annuel du
Cercle parisien de la Ligue française, M. Bar-
thou a dit que c’est autour de l’Ecole laïque
que les républicains doivent se grouper.
« Nous saurons défendre l’École laïque le
jour où ses adversaires voudront l’attaquer.
Mais il me semble que ce jour là n’est pas
encore venu »3
M. Barthou remercie M. Ferdinand Buis
son et M. Dessoye du concours permanent
que depuis huit mois ils apportent au gou
vernement dans la discussion de la loi de
défense laïque.
Il promet à M. Ferdinand Dreyfus de tenir
compte de ses desiderata au sujet de la col
laboration que les délégués cantonaux doi
vent apporter à l’Ecole laïque, notamment
dans les Commissions départementales où
Hs donneront des garanties aux familles pour
le choix des livres.
M. Barthou ajoute qu’il est resté l’adver
saire du monopole de l’en: eignement qui est
d’ailleurs une impossibilité matérielle.
Il est convaincu que l’existence d’autres
écoles que les écoles publiques est une né
cessité d’émulation. ,
S 1 les écoles privées disparaissaient, d’au-
très œuvres encore plus dangereuses pour
la laïcité, comme il en existe déjà beaucoup,
continueraient la lutte et rendraient encore
plus nécessaire la défense de l’Ecole laïque.
M. Barthou a terminé en félicitant la Ligue
du concours qu’elle apporte à cette œuvre
ue détense.
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
DANS L’ARMÉE
Le général de division Pan est placé dans
la 2e section de réserve.
LA LIMITATION DES
DEBITS DE BOISSONS
Le Conseil municipal de Paris a adopté un
projet de délibération permettant de limiter
les débits de boissons dans un rayon de cent
mètres des édifices consacrés à un culte
quelconque, cimetières, hospices, écoles pri
maires, collèges et autres établissements
d’instruction publique.
maxn=e=A=-e==-====
LA MORT DE M. PŒCKÈS
Divers témoins sont unanimes à dire
que
nau-
le disparu était un homme impulsif et
rasthenique au suprême degré, et que l’ac
cusée, sous une apparence glaciale, était
une femme de cœur dont la conduite a tou-
jours été irréprochable.
L’audience est levée à 6 h.20. Aujourd’hui,
réquisitoire du procureur de la République.
LES DISTINCTIONS UNIVERSITAIRES
Le ministère de l’instruction publique rap
pelle que la limite extrême pour la récep-
tion et l'instruction des candidatures aux
distinctions universitaires est fixée au Aer dé
cembre.
Aucune demande ne pourra être examinée
après cette date.
UH MONUMENT SERA ÉLEVÉ
A CHARLES TELLIER
Le Conseil municipal de Condé-sur-Noi-
reau vient de décider qu’un monument sera
é evé à Charles Tellier, le « Père du Froid »,
sur la place qui porte déjà son nom.
Bien qu’originaire d’Amiens, c’est à Condé-
sur-Noireau que Charles Tellier fut élevé et
fit ses études.
NOUVEAUX INCIDENTS A SAVERNE
Nombreuses arrestations
Strasbourg.— D’après les premiers rensei
gnements parvenus ici et qu’il y aura peut-
être lieu de rectifier, de nouveaux incidents
se sont produits à Saverne.
Deux lieutenants avaient arrêté un civil.
Arrivé place du Château, l’homme leur
échappa, mais il fut bientôt rattrapé par la
garde et ligoté.
La foule s’amassa sur la place. Alors, le
lieutenant Schidt fit mander cinquante hom
mes, leur fit distribuer des armes et des car-
touches et les plaça en tirailleurs sur la place
leur donnant l’ordre de charger. Le lieu tenant
sabre au clair cria à la foule : « Si vous
ne
quittez pas la place, je fais tirer ! ».
Le tambour battit la charge et la foule re
cula. Mais finalement trente personnes en
viron furent arrêtées.
A ce moment, sortaient du tribunal, le
public et les juges. On arrêta deux conseil-
lors de justice et le procureur impérial. Ce
lui-ci, reconnu, fut-bientôt relâche.
On assure que le colonel qui se trouvait
au corps de garde dirigeait les soldats.
En outre, il paraîtrait qu’hier soir, dans
une maison, un homme qui prenait son
repas en famille, a été arrêté et traîné jus
qu’au corps de garde. On ignore la cause de
cette arrestation.
CONDAMNATION D’UN
SERGENT ALLEMAND
Berlin. — Le sergent Schroeder, du 19e
dragons, vient d’être condamné à deux
mois de prison pour brutalités envers des
soldats.
" •--==="
LA CHAMBRE ITALIENNE
Rome. — M. Marcora, ministériel, est élu
président de la Chambre.
Les membres du nouveau bureau de la
Chambre sont ministériels.
IMMENSE INCENDIE A BOMBAY
Bombay. — Un violent incendie vient de se
déclarer dans le quartier des affaires. Le
quartier des bijoutiers est le plus atteint.
Les pertes sont évaluées à cinq millions de
francs.
Le Banquet du Parti Républicain
Démocratique
Le banquet annuel du Parti républicain
démocratique aura lieu le mercredi 10 dé
cembre, à sept heures et demie du soir
au Palais des fô.es de Paris, 199, rue Saint-
Martin.
----- • ------
Arrestation de M. Zelaya
On arrêtait mercredi soir, à New-York,
José Santos Zelaya, ancien dictateur et pré
sident exilé du Nicaragua. L’arrestation a eu
lieu dans les appartements de M. Valentine,
millionnaire américain. Ce dernier, qui a de
nombreuses concessions dans le Honduras
et au Nicaragua, lui avait d’abord offert asile
à Washington et ensuite à New-York, où a
été lancé le mandat d’arrêt contre l’ancien
président, accusé d’avoir mis à mort l’un de
ses compatriotes nommé Pineda en 1909,
c’est-à-dire à l’époque où l’on fusillait sur
ses ordres deux Américains, MM. Leroi Can-
non et Léonard Groce.
On accuse d’ailleurs M. Valentine et un
certain nombre d’autres riches industriels
d'avoir prêté leur concours aux révolution
naires du Honduras.
Lorsque les agents pénétrèrent dans sa
chambre, M. Zelaya dormait paisiblement,
on le pria de s’habiller sans délai et quelques
minutes après il était écroué.
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La Question Scolaire
Pour la première IiS, dans la séance du
Conseil Municipal de mercredi dernier, les
membres de celle assemblée qui appartien
nent à l’Action Libérale ont posé la question
de h R.P.S., — ce qui veut dire « Réparti
tion proportionnelle scolaire ».
Répartition proportionnelle de quoi ?
Répartition du Budget de l’Instruction pu
blique ?
Sans doute. Mais, pour l ’instant du moins,
on se tient sur une certaine réserve. On ne
demande, pour le présent, que les secours
en nature en faveur des enfants pauvres des
Ecoles privées.
Quelles sont ces Ecoles privées ? Très
exactement : les Ecoles libres qui s’oppo
sent aux Ecoles publiques ; les écoles con
fessionnelles, les écoles paroissiales catho
liques se dressant en antagonistes devant
l’École publique, laïque et neutre.
Ct est bien un fait évident, indéniable,
que ces Ecoles confessionnelles poursuivent
un but de propagande religieuse et souvent
politique.
Elles agissent en raison du principe de la
liberté de l’enseignement, — liberté que
leurs patrons ont autrefois refusée, et qu’ils
refuseraient encore aux républicains.
Mais il est incontestable et incontesté*
que, ce but confessionnel, elles le poursui
vent, — et, dans certaines régions, on sait
avec quelle âpreté.
L’Ecole publique, ouverte à tous, sans
distinction de religions ou de croyances,
est véritablement par essence : républi
caine. Elle est l’école de tous. Et c’est
pourquoi son existence est assurée par le
budget de l’Instruction publique.
Et comme l’instruction primaire est obli
gatoire, les entants de l’École publique ob
tiennent des secours en nature qui leur per
mettent de venir en classe. Ces secours, ils
les reçoivent de la Caisse des Ecoles, sous
certaines conditions déterminées.
La Caisse des Ecoles est ainsi une institu
tion connexe de l'Ecole publique.
Or, que voudraient les membres de l’Ac
tion Libérale ?
Simplement ceci : Que les enfants indi
gents de leurs écoles confessionnelles et
paroissiales participent aux subsides four
nis par la Caisse des Ecoles publiques.
Ou bien encore, on souhaiterait que, par
le vote de crédits spéciaux, une véritable
Caisse des Ecoles libres fut constituée.
Le simple bon sens se refuse à de pa
reilles conceptions.
Mais, nous disent les cléricaux : les en
fants indigents seront donc contraints de
fréquenter l’école laïque, l’école publique ;
autrement tout secours leur sera refusé.
Et sur un ton quelque peu mélodramati
que, notre confrère le Havre-Eclair s’écrie :
« Silence au Pauvre ! »
Nous n’avons pas à nous émouvoir de cette
exclamation empruntée par notre confrère,
et de façon assez inattendue, à Lamennais
méconnu et rejeté par l’Eglise romaine.
Mais ce que nous savons fort bien, c’est
que, dans la circonstance présente, cette
interjection éloquente reste sans objet.
Si les enfants des écoles confessionnelles
et paroissiales n’ont point droit aux sub
sides des écoles publiques, tous les enfants
pauvres, sous des conditions égales, ont
droit aux secours du Bureau de Bienfai
sance. Ils y ont droit, et ils les obtiennent,
— sans que jamais l’enquête préalable sur
la situation de famille se préoccupe de sa
voir si ces enfants fréquentent l’école pu
blique ou l’école libre.
Et cela est si vrai que jamais, à la Com
mission Scolaire, le manque de vêtements
ou de chaussures n’a été invoqué, pour un
enfant d’école libre, comme motif d’ab
sence.
Il est faux que la Ville traite en parias
ceux des enfants pauvres qui fréquentent
les écoles privées.
Mais, ce qui est certain, c’est que l’Ecole
confessionnelle est trop souvent un ins-
seil municipal, cette question delà B.P.S.,
les membres de l’Action Libérale ont obéi
beaucoup moins à leur souci de bienfaisan
ce qu'à leurs préoccupations politiques.
Ils commencent par demander des crédits
spéciaux pour secours en nature aux enfants
des écoles libres. Bientôt ils réclameraient
des subsides pour leurs colonies libres de
vacances, et pour leurs patronages parois
siaux sous prétexte qu’ils sont des œuvres
post-scolaires. Puis, ce serait la subvention
par le gouvernement républicain laïque des
écoles paroissiales catholiques. Enfin ils
exigeraient la création de bourses d’étu
diants dans les Universités catholiques.
C'est bien ce que M. René Coty avait
clairement entrevu et nettement exprimé
dans son très remarquable rapport.
Le Havre-Eclair ne dissimule d’ailleurs
pas la véritable portée de la demande pré
sentée au Conseil par ses amis. Il y a été
contraint, du reste, par les prévisions trop
justes de M. Coty en ce qui concerne les
visées des partis de droite. « Quand on a
mis le pied sur le terrain de la justice, dit-
il, il faut aller jusqu’au bout ».
Mais alors, il ne s’agirait plus, ainsi que
notre confrère feignait de le croire
dans la première partie de son article, d’une
simple question d’humanité et de bienfai
sance ?
En effet. Et ce sont bien deux principes
qui se trouvent en présence : l’Ecole laïque
telle que l’a établie Jules Ferry, d’une part,
— et d’autre part, l’Ecole confessionnelle.
S'il en était autrement, s’il s’agissait
d’une simple question d’équité sur laquelle,
estime notre confrère, les « honnêtes gens»
de tous les partis ne peuvent avoir que l’o
pinion de l’Action Libérale, qu’on nous ex
plique donc pourquoi les dirigeants de ce
parti se sont prudemment abstenus de for
muler, sous la municipalité Maillart, la re
quête qu’ils présentent aujourd’hui.
M. Coty posait cette question dans son
rapport.
M. de Grandmaison n’a pas répondu.
Le IRvre-Eclair n’a pas répondu.
Tu. Vallée.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(aa ReTAE conABSPONDART PAATIGWLIE)
trament politique entre les mains
dirigeants.
Ce qui est certain, c’est que des
pression, que personne n'ignore,
cent sur des familles pauvres, afin
de ses
faits de
s’exer-
de re-
cruter des élèves pour les écoles libres.
Comme l’observation en était laite, mer
credi dernier, en séance du Conseil Muni
cipal, M. de Grandmaison a fait cet aveu
imprudent à l’égard de ses amis, — mais
aveu précieux que le Havre-Eclair a enre
gistré lui-même en ces termes :
« M. de Grandmaison dit que, même si
les faits allégués par ses adversaires étaient
exacts, il serait toujours en droit de répon
dis qu'une œuvre privée peut toujours subor
donner ses libéralités à certaines conditions,
parce que ces libéralités, elle ne les doit pas,
que c'est pour elle une faculté ».
Aveu précieux en effet, que les amis de
M. de Grandmaison auront estimé trop pré
cipité ou trop ingénu.
Mais il nous sera bien permis desouligner
la générosité très relative d’une pareille
doctrine qui ne sépare pas la politique de
la charité.
Nous l’avons dit et nous le répétons en
core : En posant mercredi dernier, au Con-
Paris, 28 novembre,
Lorsque, ce matin, la Chambre a repris le
débit sur l’emprunt, on s'est aperçu que la
seance d’hier n’avait guère déblayé le ter
rain.
Sans compter M. Jaurès, le président du
Conseil qui combattit sa demande d’ajourne-
ment, trois orateurs avaient pourtant pris la
parole dans la discussion générale, mis la
liste des inscrits était longue et aucn d’eux
ne voulait renoncer au discours qu’il avait
préparé.
Le premier qu’on entendit dans cette
séance matinale, M. Bouctot développa cetie
thèse, déjà exposée la veille, qu’il convenais
pour parer au déficit budgétaire, de relever
le chiffre de l’emprunt proposé par le gou
vernement.
M. Augagneur, au contraire, demanda
qu’on en vo ât seulement la partie destinée
a payer les dépenses militaires exception
nelles mais, au lieu d’étayer son opinion sur
des argumeats financiers, incapable peut-
être c’en trouver d’assez probants, il préféra
s aventurer sur un terrain qui lui est plus fa
milier, le terrain politique.
Pour lui, le déficit provient de l’accroisse
ment des armements, de la loi de trois ans,
dont il fut un des plus acharnés adversaires
et, aussi, des dépenses faites pour le Maroc.
A ce moment, quelqu’un lui cria : — Ah !
le Maroc ? Mais qui donc nous y a entraînés
au Maroc? Et de divers côtés, des voix ré
pondirent : —C’est M. Caillaux !
M. Augagneur, qui n’avait prévu ni l'in
terruption ni la réponse, en fut tout esto
maqué ! Quant à M. Caillaux, après avoir
lancé un coup d’œil de travers à l’ancien
maire de Ly^n, il se leva pour «revendi
quer ses responsabilités » et demanda la pa
role sur... la question financière.
A M. Angagneur succédèrent deux ora
teurs peu prolixes, M. Maître, qui demanda
« pour donner un gage à la démocratie »
qu’on votât en même temps l’emprunt et la
taxe successorale • t M. Soussial, qui proposa
un emprunt de liquidation de deux mil
liards, puis, M. André Lefèvre prit la pa
role. Ce fut la partie la plus intéressante de
cette première séance.
Les radcaux-socialistes et les unifiés,
accueillirent en effet par des rumeurs hosti
les la démonstration pleine de bon sens et
de patriotisme de l’éloquent député des Bou
ches-du-Rhône. Songez donc ! M. André Le
fèvre, non content d’avoir prononcé un dis
cours décisif en faveur de la loi de trois ans,
s’avisait maintenant de soutenir que la res
ponsabilité de la situation n’incombait pis
seulement au cabinet Barthou, à la Chambre
actuelle, mais que nous supportions mainte
nant le poids de toute une série de fautes
accumulées, fautes remontant pour une
bonne part au ministère Combes et — M.
Bouge le souligna dans une interruption —
au général André. Vous voyez d’ici l’effet
produit sur l’extrême-gauche.
Debout tout entière, elle éclata en protes
tations indignées tandis que, sur tous les
autres bancs de la Chambre, on applaudis
sait à tout rompre. Ces bravos reprirent,
plus vibrants encore, lorsque M. Birthou,
directement mis en cause par ses adversai
res, répondit avec sa vigueur coutumière à
leurs abaques systématiques et passionnées.
L’après-midi, après que M. André Lefeb
vre eut achevé son courageux discours, M.
Noulens, très applaudi par les radicaux,
vint défendre les conclusions de la Commis
sion du budget. M. Magniaudé développa en
suite devant les banquettes une motion ten
dant à l'ajournement du vote de l’emprunt
jusqu’après examen d’un projet d’impôt pro
gressif sur la richesse acquise dont il est na
turellement l’auteur. A sa vue, la salle s’é
tait vidée comme par enchantement. Elle se
remplit de nouveau quand M. Caillaux fit
son apparition à la tribune.
L. L’anciennrsident du Conseil a fait une
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Euro ।
l’Oise et la Somme
4. 5 6
8
Autres Départements.
j Onion Postale
10
=®
Fr.
Photo et Cliché Petit lièvre
IL* « Edouards Jéramec » entre au port
Les chantiers de Graville ont procédé hier
matin au lancement du steamer-câblier
Edouard-J eramec, construit pour le compte
de la Compagnie Française des Câbles télé
graphiques, premier navire de ce type con
struit en France.
L’opération a parfaitement réussi. A 8 h. 35
le navire prenait contact avec son nouvel
élément et, peu après, entraîné par deux re
morqueurs, il était conduit vers le port pour
être amarré au quai de la Garonne, devant
les ateliers des Forges et Chantiers, qui
procéderont à son achèvement à flot.
La Compagnie Française des Câbles télé
graphiques était représentée, lors des opéra
tions du lancement, par MM. Dupont, admi
nistrateur ; Focqûé, directeur ; Wildenstein,
ingénieur en chef, et Roux, ingénieur conseil.
Les honneurs du chantier étaient faits par
MM. Musnier, vice-président du Conseil d'ad-
ministration de la Société des Forges ea
Chantiers de la Méditerranée à Paris ; l’ami
ral Hailey, administrateur, et le haut per
sonnel des services du Havre : MM. Lavoi
sier, secrétaire général ; Sigaudy et Bernard,
ingénieurs.
critique très vive de la politique financière
du gouvernement qu’il accuse a la fois d’ê-
tre incohérente et inexistante. Le déficit ac
tuel ? Il l’avait prédit. Les difficultés qu’on
éprouverait à le combler ? Il les avait an
noncées. Cela fait honneur à sa perspicacité,
mais d’autres avaient fit les memes prédic
tions, et s’il est bon de prévoir le mal, il est
mieux encore de le prévenir, tout au moins
de le guérir.
Quel remède propose-t-il ? Des économies?
Il en a énuméré tout une série aujourd’hui
et l’on se demandait, en l’écoutant, pourquoi
lui -même ne les avait pas réalisées alors
qu’il avait été ministre des finances. Dans
son préambule, M. Caillaux avait déclaré
qu’il ne voulait traiter la question qu’au
point de vue purement financier, mais ii n’a
pu se défendre de faire des incursions sur le
terrain politique et, à certains moments, il
a engagé avec le président du Conseil des
passes d’armes rapides, serrées,dans lesquel
les ce dernier a remporté très nettement
l’avantage. Le débat continuera lundi
tin.
Au Sénat, séance insignifiante.
T.
Ma-
H,
----- — 0 —=
SENAT
Séance du 28 Novembre
La séance est ouverte à 3 h. 30, sous la prési
dence de m. ANTONIN DUBOST, président.
L’assemblée poursuit la discussion de la propo-
si lion et du projet de loi relatifs a la composition
des Commissions administratives des bureaux de
bienfaisance, ainsique des hôpitaux et hospices.
Les articles 3 et 4 sont adoptes sans discus
sion.
L’ensemble du projet est aussi voté et le Sénat
décide de passer a une seconde délibération.
On adopte ensuite la proposition relative à la
garantie des cautionnements des employés et ou
vriers, ainsi que la loi confiant à la Chambre des
requêtes de la Cour de Cassation l’examen des
pouvoirs en matière électorale.
La séance est levée à 4 h. 30.
Séance mardi a 3 heures.
----- -
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séances du 28 Novembre
(Séance du malin)
L’Emprunt
La séance est ouverte à 9 h. 15, sous la prési
dence de M. PUECI, vice-président.
La Chambre continue la discussion du projet
d’emprunt.
M BOUCTOT se prononce pour l’emprunt en
rente perpétuelle et invite ses collègues a re
pousser les suggestions de M. Reinach, relatives
à une rente amortissable.
L’unité des litres, dit-il, s’impose.
M Bouctot demande au ministre des finances de
faire, à l’exemple du président des États-Unis, une
déclaration que la rente ne sera pas frappée. (Ap
plaudissements sur divers bancs.)
Le ministre des finances dit qu’ii fera cette dé
claration quand viendra en discussion l’article 3
de la Commission du budget.
M. AUGAGNEUI déclare ensuite qu’une partie
des 13 a 1,500 millions d’emprunt réclamés par le
gouvernement, est destinée à masquer un déficit
de 600 millions.
L’orateur attribue ce déficit aux dépenses mili
taires qu’il trouve exagérées. Il estime excessives
les dépenses pour le Maroc qui ont compté cette
année plus de 500 miliions. Rien que pour les ca
sernements, il y une insuffisance de 100 millions.
C’est donc près d’un milliard que le gouverne
ment doit demander pour couvrir les dépenses mi-
litsires. .. . ,
M. Augagneur ajoute que l’emprunt destiné à y
faire face est insunsant. Pour 1915, il faudra trou-
ver 700 mitons d'impôts nouveaux.
M. MAITRE dit qu’il faut voter en même temps
l’emprunt et la taxe successorale. .
rj en DUMONT répond qu’il est indispensable
de détacher te l’emprunt tout ce qui ne se ratta
che pas à l’emprunt lui-même. .
M ANDRÉ LFFÈVRE se déclare partisan de 1 im-
artisan de l'im-
es crédits pour
munité de la rente. Il estime que _
la défense nationale ont été bien employés. (Ap-
plaudissements.) . .
L’orateur accepte, en bloc, la politique militaire
et financière du pays.
La séance est levée à midi.
(Séance de l’après-midi)
La séance est ouverte à trois heures, sous la
présidence de M DESCHANEL, président.
On valide l'élection de M. Henri Contant, a Ivry.
L’ordre du jour appelle la suite de la discus
sion générale du projet d’emprunt de 1 milliard
300 mil ions. ,
M. andré LEFÈVRE a la parole pour continuer
son discours c mmencé le matin.
Je voterai dit-il, l’emprunt, non seulement les
4b
900 millions consacrés aux dépenses mililaires
qui s’imposent, mais les 400 millions consacrés à
reconstituer pour les dépenses du Maroc le comp
te provisionnel qui se justifie. Ce procédé de re
constitution du compte provisionnel offre après
d’autres cet avantage d’établir un lien de solida-
rilé entre les divers budgets qui se succèdent.
(Protestations).
On a parlé de notre situation financière, do
celle de notre rente, de notre budget qu’on dit
formidable, notre rente est à 86 fr. 30 ; elle a flé-
chi, c’est entendu. Comparz-la à celle des aunes
pays, Voyez si les autres fonds d’Eiat n’ont pas
baissé autant et plus qu’elle
Examinez les autres budgets d'Etat, diles moi
s’ils n’ont pas grossi tout autant, sinon plus que
le nôtre et, par dessus tout, dites-moi si les res
sources financières de la France, si son épargne,
si sa renie, si son crédit ne continuent pas de
briller au premier rang et d'attirer b us les es
poirs, tous les concours, tous les désirs des au
tres puissance» ?
Mais si je suis partisan résolu de l’emprunt, je
suis moins enthousiaste de son mode d'amortisse-
ment. Le gouvernement propose le rachat en
Bourse, c’est une opératien difficile, aléatoire.
E le a rarement réussi. L'Angleterre seule peut se
flatter de l’avoir menée à bien, et à terme elle
offre un gros risque ; vienne une surprise, sur
gisse une période d'in sécurité, on se hâte de re
courir à l'annuité d’amortissement.
Si même, ou ne vide la caisse d’amortissement,
c’est une lire-lire tentante qu’on peut casser à
tout instant.
m andré L'FÈRRE, en terminant, se pronon
ce pour l'immuniie de la rente.
Il déclare qu’il votera l’emprunt dont il croit
nécessaire d. porter le chiffre à -,500 millions et
qui a pour but la réalisation des dépenses qu’on
n’a pas su faire à temps.
Il y a, dit-il, des heures où il faut savoir pren
dre ies responsabilités d’où qu’elles viennent.
Derrière tout cela, il y a la France qui veut vi
vre et se développer.
M. NOULENS, rapporteur général dela Gommis-
sion du budget : La ques ion qui est posée es
celle de savoir si par la destination qui sera don
née à l'emprunt, le Parlement abandonnera les
méthodes financières si sages qui ont été posées
il y a quarante ans.
Le désaccord qui existe entre la Commission du
budget et le Gouvernement porte, tout d’abord,
sur le chiffre de l’emprunt.
La Commission propose de fixer ce chiffre à 900
millions, alors que le projet du Gouvernement
comporte un chiffre de 1,300 millions.
Le deuxième point sur lequel le gouvernement
et la Commission ne sont pas d'accord, porte sur
l'interprétation à donner à la mention a inscrira
sur le titre de rente.
Quand la Commission a examiné le projet, elle
a posé, en principe, que le promit de lempru.l
ne pourrait être affecté qu’à des depenses extraor-
dinaires intéressant la défense nation le.
Le gouvernement, consullé par elle, a confirmé
et maintenu le chiffre de 900 millions qu'il a dé
claré suffisant en l’état actu-l des choses, pour
mettre complètement en état nos forces natio
nales.
Ce chiffre correspond à deux programmes ayant
pour but, l’un d’aciver les dépenses d’armement,
l’autre de réaliser les constructions nécessaires au
logement des troupes.
Le gouvernement demandait à la Commission
400 millions de plus pour reaimenter le compte
provisionnel sur lequel ont été payées les dé
penses du Maroc, afferentes aux exercices 1911 e»
1912.
Le rapporteur expose le mécanisme du compte
provisionnel qui n’auroit a exercer de revendica-
lions qu’a concurrence d’une quarantaine de mil
lions, pour les exercices 49:1 et 1912.
En réalité, on a voulu prendre 400 millions
d’emprunt et éviter de créer les ressources né
cessaires. , ,
Même à la veTe des élections, c est une mau
vaise méthode financière
Les électeurs compre ndront que les impôts ne
sont qu’ajournés et qu’on devra les retrouver l’an
née prochaine.
La Commission a considéré que l’emprunt devait
être émis en 3 yo perpétuel. Elle a approuvé te
sys ème d’amortissement qui a été proposé par le
gouvernement. .
En ce qui touche l’immunité de la rente, ja
mais il n’a été entendu que ces mots eussent pour
signification l’exonération totale de la rente..
La Commission, dit le rapporteur en terminant,
a réduit le chiffre de l’emprunt à19U millions
pour se conformer à une méthode financière qui
n’a subi jusqu’ici aucune atteinte et elle a
voulu limiter l’emprunt à des dépenses ayant uni
quement pour but la défense nationale.
m ma NIAUDÉ développe une motion tendant
à rajoumement du vote de l’emprunt jusqu’après
l’examen de sa proposition relative à la création
d’un im ôt sur la richesse acquise.
La Chambre, dit-il, en la votant, montrera
qu’elle veut tenir les promesses qu’elle a faites
au pays.
M. caillaux prend la parole : La discussion
de l’emprunt, dit l’ancien président du Conseil, a
pris un développement qui était inévitable parce
que le gouvernement a lié à ce projet la question
budgétaire.
Par la force même des choses nous sommes
amenés à examiner la situation financière de la
France. Le magnifique crédit de la France ns
rien à craindre d’une parelile discussion-
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