Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-11-28
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 novembre 1913 28 novembre 1913
Description : 1913/11/28 (A33,N11802). 1913/11/28 (A33,N11802).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526386481
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
33” Année
N 11,802
5 Centimes
EDITION DU MATIN — 5 Centimes
Administrateur-Délégue
(S Pages) Vendredi 28 Novembre 1913
"" ==================================---------
Adresser tout ce qui concerne ‘Administration
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontanelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Improsalona it Aanoncez, m 10.47
f = 111 =
Petit Havre
Rédaelear en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FENOUX
Auresser tout ce qui concerne la Rédaction
I M. HIPPOLYTE Fknoux
85, Rua Fontenelle, 35
téléphone : Rédaction, No 7.60
J
AU HAVRE.
A PARIS..
AN NON CES
BUREAU DU Journal, 112, boul" de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS. 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
ercagcn us ap onaegansaac or
ORGANE RÉPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
~d=
GBONNEMENTS
TAOIs MOIsi Six Mois
Un AB
Le Havre, la Seine-Inférieure, PEur,
1963. 2 I* C. Y,
Autres Départements
Union Postale
1o
Un Abonne egalement, SAKS FR^JS, dans tous les Barons* de Pow
22 »
1 4 M
ea eecas
Sera mis en Vente Dimanche prochain
Paris, trois heures matin
©===================== -===== ====== - - - ====
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 27 Novembre. Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
TON
COURS
HAUSSE
BAISSB
Comptant ..
calme
£ €6 17/6
-/-
17/6
3 mois
£ 65 12,6
-/-
45/-
ETAIN
Comptant .
soutenu
£ 180 10/-
-/-
s/-
3 mois
£ 181 15/-
5/-
-7-
FER
Comptant ..
calme
£ 49/1 %
-/-
2a
3 mois....
£ 50/-
1
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 26 novembre 1943.
NEW-YORK, 27 NOVEMBRE
Marché clos
CHICAGO, 27 NOVEMBRE
Marché clos
L'ENCAISSEMENT DES
EFFETS DE COMMERCE
M. Georges Berry vient de déposer une
proposition de loi tendant à reporter au len
demain 3 janvier l'encaissement des effets
de commerce à l’échéance du 2 janvier ; il l’a
fait précéder de l’exposé des motifs sui
vant :
Le 2 janvier, tous les magasins sont fer
més ; tous les effets envoyés voyagent inuti
lement ce jour-là, puisque les portes sont
closes partout.
On est contraint de recommencer le lende
main les courses faites la veille.
« J’ajoute, dit M. Georges Berry, que tout
le commerce donnant ce jour-là congé à son
personnel, les employés de banque sont
seuls privés de cette faveur. »
CHAUFFEUR CONDAMNÉ
EVREUX. — Le tribunal correctionnel a
rendu son jugement dans l’affaire de l’acci
dent d’automobile arrivé à MM. Briand et
Wilm.
Le conducteur de l’automobile qui tam
ponna l’anto de M. Briand a été condamné
a un mois de prison et cent francs
d’amende..
L’AFFAIRE DELPECH-GIRARDIN
Les médecins chargés d’examiner l’état
mental de M. Delpech, fils de l’ancien séna
teur de l’Ariège, ont conclu à la responsabi
lité complète.
Dans ces conditisns, le juge d’instruction a
transmis au Parquet le dossier de l’affaire
Delpech-Girardin.
LES INCIDENTS DE FIRM1NY
Saint-Etienne. — Le juge de paix de Fir-
miny vient de déclarer illégal et non obliga
toire l’arrêté du maire M. Lafont, au sujet
des vitraux opaques et des rideaux aux de
vanture des cafés.
DE LA SEINE AU NIL EN AÉROPLANE
Constantinople; — L’aviateur Daucourt té
légraphie que son appareil fut peu endom-
m igé dans la chute qu’il fit mercredi.
Pendant la nuit, l’appareil qui avait été
placé sous la surveillance de gardiens, a été
complètement détruit par une explosion de
benzine.
LE VOL DU COLLIER DE PERLES
Londres. — MM. Quadranstein et Brands-
tatter ne sont pas encore parvenus à s’en
tendre sur leur part de la prime de 225,000
francs accordée pour le collier.
Le premter réclame la moitié de la som
me, mais le second en veut les trois-quarts.
Les commissaires-priseurs du Llyoyd me
nacent d’en référer aux tribunaux si les
pourparlers n’aboutissent pas.
BAGARRE ENTRE ÉTUDIANTS
EN AUTRICHE
CRAFZ. — Une bagarre sanglante a éclaté
hier entre étudiants italiens qui manifes
taient en faveur d’une faculté italienne et
étcdiants allemands.
Des deux côtés, il y a eu de nombreux
blessés
La police a du charger sabre au clair pour
disperser les combattants.
Dix arrestations ont été opérées.
Le recteur a refusé de suspendre les cours
comme l’exigeaient les étudiants italiens ; il
a également protesté contre la violation du
terrain académique par la police et contre
l’attitude des italiens.
Londres. — Un des principaux trésoriers
de la flotte, M. Lowry, a disparu.
On a constaté un déficit de 250,000 francs
dans ses comptes.
LES AFFAIRES D’ORIENT
La paiz turco-serbe
CONSTANTINOPLE. — Les négociations du
traité de paix turco-serbe ont pris fin hier
après-midi.
L’entente est complète sur tous les points.
Le retour du roi Ferdinand
Vienne. — Le roi Ferdinand partira au
jourd’hui pour Sofia.
L’incident russo-turo
CONSTANTINOPLE. - - L’incident russo-turc a
été régie à la satisfaction de la Russie ; le
prisonnier a été remis au consulat de Russie
TREMBLEMENT DE TERRE
EN AUSTRALIE
Melbourne. — Une secousse sismique a été
ressentie à Port-Melbourne et Mentone ainsi
que dans l’intérieur de File.
LES ÉMEUTES DANS
L’AFRIQUE
Pretoria. — Le ministre des
AUSTRALE
finances est
parti pour Durban en vue de faire une en-
quête sur la question hindoue.
Masa
Nouvelles Politiques
Le groupe radical-socialiste
et l’Alliance démocratique
Notre confrère le Petit Parisien a publié
hier matin en tête de ses colonnes un appel
en faveur d’une union de l’Alliance Démo-
cratique et du groupe radical-socialiste, en
prévision des élections prochaines.
Un rédacteur de la Patrie est allé voir à ce
sujet M. Adolphe Carnot, président de l’Al
liance, qui lui a fait les déclarations suivan
tes :
Ce n’est pas, à mon avis, de la rue de Valois
qu’émane cet article, mais je doute que sa portée
soit bien efficace. Nous sommes des républicains
sages et prévoyants et notre programme, que l’on
connaît, ne saurait être modifié. En ce qui con
cerne les prochaines élections, il est probable que
l’entente pourra se faire entre nous et les radicaux
et radicaux-socialistes dans quelques circonscrip
tions.
Mais il ne faudrait pas en conclure à un rappro
chement de principes entre les deux parties. Nous
sommes formellement résolus à ne faire aucune
avance au Comité de la rue de Valois. Nous avons
été trop souvent trompés par les radicaux qui
avaient pris envers nous des engagements for
mels et ne les tenaient pas.
Et devant nos protestations, le Comité de la rue
de Valois, nous répondait toujours : « Nous n’y
sommes pour rien, n’ayant aucune autorité sur
nos comités de province ! »
L’expérience nous a éclairés ; aussi lorsque, il
y a quelques années, je fus sollicité d’aller voir
M. Emile Combes, je m'y refusai formellement.
Plus récemment, je n’ai pas voulu également cau
ser avec M. Caillaux, qui pourtant fut des nôtres.
Tels nous sommes, tels nous resterons, sans
accepter de compromission avec quelque parti
que ce soit.
Nouvelles de la Chambre
Les Actions de Travail
M. Henry Chéron, ministre du travail, a
été entendu mercredi après-midi au Palais-
Bourbon sur le projet du gouvernement re
latif aux actions de travail.
Le ministre a analysé ce projet, dont le but
essentiel est de faire participer les ouvriers
à la gestion des entreprises, de leur donner
le sens des responsabilités, tout en leur
permettant d’obtenir la rémunération légiti
me de leurs efforts. Il ne saurait, dans la
pensée du gouvernement, s’agir de contrain
te : l’asseciation doit toujours être un grou
pement de volontés libres. C’est un contrat
de société d’un nouveau genre que le projet
institue. Il donne aux patrons et aux ou
vriers la faculté d’y recourir : il ne l’impose
à personne.
Le ministre a insisté, au point de vue so
cial, sur l’importance de la représentation
des intérêts ouvriers dans les assemblées gé
nérales et dans les Conseils d’administration
des Sociétés qui seraient constituées selon le
type nouveau.
Le gouvernement estime que, par le pro
jet en discussion, il met un nouvel instru
ment de paix sociale à la disposition des em
ployeurs et de leurs ouvriers et permet une
pénétration plus intime du capital et du tra
vail.
Après discussion, la Commission a, sur la
proposition de M. Cotliard, décidé de prendre
pour base de discussion le projet du gouver
nement et de le combiner avec certaines dis
positions de la proposition de M. Justin Go-
dart relatives à la participation aux béné
fices.
Départ de la Reine d’Espagne
La reine Victoria d’Espagne a quitté Paris
hier matin à 9 h. 55 par le Calais-Méditerra-
née-express, pour se rendre en Angleterre
auprès de sa mère, la princesse Henri de
Battenberg. Le roi d’Espagne, à son retour
devienne, mardi prochain vraisemblable
ment, ira la rejoindre. Les deux souverains
repasseront par Parts le 6 ou 8 décembre
pour regagner Madrid.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
I la LIARAIKIE IMTERHATIOHALE
108, rue Saint-Lazare, 109
(Immeubla de rHOTEL TERISIHUSA
bnssanszn
Dans quelques jours le gouverneur géné
ral de l’Indochine s’embarquera pour ren
trer en France. On prendra sans nul doute
prétexte de ce retour pour parler à nou
veau de la mise en valeur de la péninsule
indochinoise. Au demeurant, il n’est pas de
question plus attachante, surtout à l’heure
où, notre influence en Afrique se trouvant
définitivement à l’abri des coups de main,
on jouit d’un répit dont il convient de pro
fiter pour inventorier les résultats de notre
politique coloniale.
En Extrême-Orient nous sommes en face
de peuples en pleine évolution. Leur voisi
nage pourrait devenir un danger pour une
puissance colonisatrice, si l’œuvre qu’elle
poursuit ne lui attirait pas des concours
fidèles et s’il ne se formait pas un foyer
d’activité capable de participer un jour à
sa propre défense. Heureusement des ma
nifestations de sympathies attestent l’atta
chement de la majorité de la population
indigène à nos institutions et on constate
que la sécurité augmente continuellement,
malgré certains troubles isolés, du reste
sans répercussion dans le pays.
La prospérité de nos possessions est aus
si devenue une réalité. L’équilibre des cinq
budgets particuliers de l’Indochine— c’est-
à-dire de la Cochinchine, du Cambodge, du
Tonkin, de l’Annam, du Laos, indépendam
ment des six municipalités des centres eu
ropéens qui gèrent elles-mêmes leurs res
sources—est maintenant établi.Ces budgets
sont alimentés par des impôts directs, per
sonnels et fonciers, et par des subventions
du Budget général, et présentent un total
de 25,415,140 piastres. De telles ressources
permettent, on le conçoit sans peine, de
donner une vigoureuse impulsion économi
que à des régions qui, désormais protégées
contre les pirates, sont prêtes à livrer leurs
richesses naturelles.
Il suffit de jeter un coup d'œil sur le
mouvement douanier pour s’apercevoir de
la progression ininterrompue des transac
tions commerciales. Les chiffres ont monté
d'un tiers en moins de dix ans. Et la fortu
ne de l’indigène est si bien consolidée
qu’une population de 17 millions d’âmes
peut payer annuellement, sous des formes
diverses et sans en souffrir, près de 135
millions de francs.
Cette prospérité ne fera que s’accroître.
Ne vient-on pas d'inaugurer une nouvelle
voie ferrée appelée à rendre d’importants
services ? l’Indochine possède à présent un
réseau de lignes de
compter les lignes
saurait s’arrêter en
correspondance de
que des chantiers
1,500 kilomètres sans
de tramways. Elle ne
si beau chemin. Une
Saigon nous apprend
vont s'ouvrir, grâce à
l’emprunt récent, et que, dès demain, la
ligne Lang-Son, au Nord du Tonkin, se pro
longera vers la Chine, jusqu’à Na-Cham.
Et dès demain aussi, le Transindochinois,
va se poursuivre de Vinh, en Annam, à
Quang-Tri, au Nord de Hué, pour unir par
le rail le centre Annam au Tonkin et au
Yunnan. Enfin, affirme-t-on, des brigades
d’études se mettront bientôt en route pour le
tracé définitif qui reliera la Cochinchine
au Siam. Il restera, pour compléter le ré
seau, à construire quelques tronçons. Ils
seront entrepris, on en a donné l’assurance,
dès que les ressources le permettront.
Mais on veut auparavant introduire les
bienfaits de la colonisation dans le Laos,
ce « parent pauvre », de la famille indo
chinoise, comme Fa justement appelé le
gouverneur général, M. Sarraut. La péné
tration de cet immense domaine a déjà été
commencée mais la besogne avance lente
ment, trop lentement même; car l’autochtone
est indolent et tout effort excessif lui ré
pugne.
Une corvée, dont on l’accablait trop sou
vent, l’excédait par dessus tout : le portage.
On Fa heureusement remplacée par la trac
tion animale et des exemptions temporaires
ont été accordées aux indigènes qui con
struisaient des véhicules. On a innové éga
lement le système du chantier familial. Des
travaux de terrassement sont ainsi confiés à
des familles entières qui s’installent sur les
lieux, travaillent en commun et, de la sorte,
produisent dans de meilleures conditions, à
leur grand avantage et à celui de la commu
nauté. Ces ateliers familiaux se sont même
groupés pour constituer des « coopératives
de consommation » ! De pius,les chefs laotiens
qui,naguère, ne recevaient qu’une probléma
tique part des impôts et étaient, de ce fait,
enclins à se rendre coupables d’exactions,
touchent maintenant des soldes régulières.
Et il n’y a pas que le Laos qui bénéficie
de telles libéralités, du reste sagement do
sées. Les autres pays de l’Union reçoivent
un appui financier grâce auquel ils se dé
veloppent sans cesse. Dans le projet de bud
get général qu’il va présenter au gouverne
ment, dès son arrivée en France, le gouver
neur général a consacré à la dotation des
travaux publics une subvention presque
triple de celle de 1913 en faveur des routes,
ports, dragages, travaux de navigabilité et
œuvres d’assainissement des grandes agglo
mérations.
Le budget général semble pouvoir sup
porter ces charges. Le gouverneur décla
rait dernièrement : « Je ne crois pas que la
situation financière de l'Indochine ait été
souvent aussi prospère qu’en ce moment.
Le budget général voit ses plus-values s’ac
croître sans cesse ” les budgets locaux.
trent d’appréciables excédents de recettes.
L’un et les autres, à la fin du présent exer
cice, verseront à leurs caisses de réserve
respectives des bonis dont je ne veux pas
indiquer le chiffre, pour n’être point taxé
d’optimisme « de commande ». La caisse de
réserve du budget général renferme à elle
seule, en ce moment, 9,600,000 piastres. »
Et il ajoutait, plein de confiance dans
l’avenir : « C’est pourquoi je vais prélever
sur notre « tirelire » une somme de 700,000
piastres qui viendra grossir la subvention
accordée en 1914 aux divers pays de l’Union
et servira à exécuter certains grands tra
vaux d’intérêt général. En 1915, les excé
dents de l’exercice 1914 permettront encore
de plus larges dotations pour l’outillage
économique de la colonie et les dépenses
d’intérêt social. Les budgets locaux, assu
rés de bonis importants pour 1913, ne se
ront pas moins favorisés en 1914. Les récol
tes, partout, s’annoncent fort belles ; en
Annam, au Cambodge, en Cochinchine, les
prévisions sont magnifiques ; au Tonki n,
les inondations violentes d’août et septem
bre qui dès l’abord parurent désastreuses,
ont causé en fin de compte beaucoup moins
de dégâts qu’on ne l’avait imaginé ; on per
dra cependant 80.000 tonnes de riz environ ;
mais la récolte du cinquième mois, au dé
but de 1914. sera largement compensatrice,
à cause de l’extraordinaire fertilité des ter
rains que le limon des crues a fécondés ».
La situation économique de nos posses
sions indochinoises est donc plus que sa
tisfaisante. Et l’on peut penser, avec le
gouverneur général, que le jour où. dans
l’ordre judiciaire et administratif indigène,
les réformes en chantier seront réalisées
et où la collaboration plus étroite avec
nous des organismes représentatifs indigè
nes récemment institués permettra une ré
partition plus équitable de l’impôt, il sera
difficile aux agitateurs venus de Chine ou
d’ailleurs de faire des prosélytes dans la
masse de nos protégés.
H. HOLLAÉNDER.
LE PARLEMENT
Impressions de Sê&noe
(BS HOTAB COnAESYONDANT PAATIGGLIA)
Paris, 27 novembre,
Ainsi qu'on l’avait annoncé, le grand débat
sur l'emprunt a eu pour prélude une motion
d’ajournement développée par M. Jaurès au
nom des socialistes, mais au lieu de l’impor-
tance qu’on prédisait, cette motion préjudi-
civile n’a provoqué qu’une simple escarmou
che.
M. Jaurès lui-même a semblé prendre à
tâche de faire mentir les pronostics que ses
propres amis répandaient depuis quelques
jours dans les couloirs.
Alors qu’on s'attendait à le voir occuper la
tribune pendant une séance entière, c’est
tout au plus s’il a parlé une petite heure.
Comment, M. Jaurès a pris la parole et il
n’a tenu le crachoir que pendant une petite
heure ? C’est comme j’ai l’honneur de vous
le dire.
Le leader socialiste avait cependant visé
dans les considérants de sa motion toutes les
calembredaines qui lui sont chères, réduc
tion des armements, remplacement de l’ar
mée permanente par une milice nationale,
limitation des opérations marocaines, arbi
trage intégral dans les conflits internatio-
inox. Tout cela, étant donnée surtout
l’abondance oratoire de M. Jaurès, pouvait
donner matière à d’interminables dévelop
pements. M. Jaurès a bien voulu nous les
épargner. Il faut lui en savoir gré.
Comme bien vous pensez, le président du
Conseil ne s'est pas attardé à réfuter les so
phismes de son contradicteur. A chacun
d’eux, il a répondu en quelquets mots brefs,
mais avec une telle vigueur de parole, avec
une si lumineuse clarté de pensée que lois
les arguments invoqués par M. Jaurès ont été
culbutés comme des capucins de cartes.
A dire vrai, le président du Conseil avait
d’avance partie g ignée, mais les chaleureux
applaudissements qu’il a recueillis, plus en
core que les chiffres du scrutin, montrent à
quel point son succès fût mérité.
Ce premier obstacle écarté, on a entamé la
discussion du projet lui-même. Alors, on vit
défiler à la tribune M. Landry, dont la com
pétence en matière a déjà eu l’occasion de
s’affirmer à la Chambre; M. Pierre Leroy-
Beaulieu, économiste « distingué », comme
tous les économistes ; M. Théodore Rinach,
auteur d’un contre-projet tenant à faire en
emprunt de un milliard et demi en 3 0/0
amortissable.
* *
Le matin, la Chambre avait voté, après
que M. Clémentel eût, par deux fois posé la
question de confiance, les derniers articles
et l’ensemble du projet sur les délimitations.
Au Luxembourg, où des exclamations nar
quoises avaient salué le dépôt du rapport de
M. Aimond relatif à l’impôt sur le revenu,
on a poursuivi l’examen du projet concer-
riant les commissions adminisirativ.6 des
bureaux de bienfaisance et des hôpitaux.
Cet examen n’a pas été précisément favo
rable à la Commission, dont le président, M.
Méline, cependant, a été personnellement
battu par M. Paul Morel, sous-secrétaire
d’Etat à l’intérieur. La discussion continuera
demain.
T. II.
SÉNAT
Séance du 27 Novembre
La séance est ouverte à 3 h. 25, sous la prési
dence de m. DUBOST, président.
M. AIMOND, rapporteur, dépose son rapport sur
le projet d’impôt sur le revenu.
M. le comte d’alsace dépose son rapport sur
le projet créant un 21* corps d’armée.
Le Sénat fixe au 11 décembre la date de la dis
cussion de l’interpellation de M. Jenouvrier sur
les causes de la catastrophe de Melun,
M. Théodore girard, rapporteur, a la pa
rafe sur Les commissions administratives des bu
reaux de bienfaisance. . .
Il expose qu’il s’agit d’accorder une situation
égale aux représentants des Municipalités et aux
représentants désignés Dar les préfets,
qu’il serait dangereux, surtout au point de vue
politique, de donner la majorité dans les Commis
sions administratives aux représentants des Con
seils municipaux
m. MÉLINE oppose à la théore du sous-secré-
taire d’Eiat a l’intérieur une raison de principe :
la liberté communale.
Le président de la Commission défend le texte
élaboré par elle, qui tend à établir égalité entre
les délégués du Conseil municipal et les délégués
du préfet et à décider que le maire soit arbitre le
cas échéant.
L’arricle 2 du texte de la Commission est re
poussé par 489 voix contre 108 sur 297 votants.
La suite de la discussion est renvoyée à de
main.
La séance est levée à 6 heures.
Séance demain.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séances du 27 Novembre
(Séance du matin)
La séance est ouverte à 9 h. 15, sous la prési
dence de m. dkon. vice-président.
La Chambre continue la discussion du projet
relatif a la protection des marques d’origine.
Après une chaude intervention du ministre de
l’agriculture, les articies 7 et 8 sont adoptés.
L ensemble de la loi est ensuite voté à mains
levées.
La séance est levée à 11 h. 50.
(Séance de l’après-midi)
La séance est ouverte à 2 h. 10, sous la pré
sidence de M. paul DESCHANEL, président.
Les spectateurs sont nombreux dans les tribu
nes.
Au début de la séance, MM Barthou, Charles
Dumont et Ratier sont au banc des ministres.
On vote d’abord un crédit pour le service des
pensions civiles,
n BARTHE dépose un projet de résolution, qui
sera discute en fin de séance, invitant le ministre
de la guerre a incorporer les jeunes gens de la
classe 1913 admis par les Commissions cantonales,
a bénéficier des avantages accordés aux soutiens
de familie dans la subdivision où habite leur fa
mille.
L’Emprunt
Puis on aborde la discussion du projet d’em
prunt de ,300 millions, et pour dire son titre
exact, le projet de loi « ayant pour objet une
émission de rentes 3 0/0 perpétuelles, en vue de
subvenir aux dépenses militaires extraordinaires
de la défense nationale et de l’expedition du Ma
roc ».
le président • Avant d’ouvrir la discussion
générale, je donne connaissance à la Ch mbre de
la motion préjudicielle présentée par M. Jaurès.
La Chain re, émue par l’énormité des charges
croissantes qu’imposent au pays l’impatience des
entreprises coloniales, la sarenchère européenne
des armements, et l’organisation routinière, ré
trograde et onéreuse de la défense nationale ;
Convaincue que ces charges aggravent dangereu
sement la cherté de la vie et compromettent la
force productive de la nation, invite le gouverne
ment :
<• A limiter le champ des opérations marocai
nes ;
2» A réduire graduellement la durée du service
de caserne et le fardeau financier et économique
de l’armée de métier par l’organisation de la na
tion armée ;
3 A proposer à tous les gouvernements l’arbi
trage intégral pour tous les conflits et à préparer
ainsi au nom de la France un ordre international
moins accablant pour les peuples.
Et décide de surseoir à la discussion de l’em
prunt jusqu’à ce que le gouvernement lui ait
donné des g nanties positives à ce sujet.
M. JURÉs a la parole. La Chambre, dit-il, est en
présence du plus grand problème financier qui se
soit posé en France depuis les jours tragiques de
1870. L’emprunt de 1 milliard n’est qu’un aspect
de ce grave problème. La loi de trois ans se pré
sente avec sa facture formidable. Déjà elle va ra
réfier de manière inquiétante la msin-d’œuvre
Pour remplacer la main-d’œuvre française cam
pée sous les drapeaux, voilà que l’industrie na
tionale espère du dehors Italiens, Belges, Espa
gnols. Etrangers venus de tous pays, on leur re
fuse à eux tout droit à s’entendre, a se concerter,
à s’unir avec leurs compagnons français. On les
loge, on les parque d»ns des taudis au loin de
leur famille, de leur femme, de leurs enfants. Ils
végètent dans une vie misérable. Situation redou
table partout, mais surtout grosse de périls sur
les confins de Meurthe-et Moselle.
Seule, h France connaît le poids écrasant de la
loi militaire de trois ans, et voila d’abord pour
elle seule une cause d’affaiblissement dans la
vaste concurrence économique sur les marchés
du monde. Voici la seconde qui s’offre aujour
d’hui : on demande à ce pays près d’un milliard
pour ses dépenses militaires, un milliard ? Mais
est-ce bien le dernier mot. le dernier chiffre ?
Mais, ajoute M. Jaurès, ilne faut pas oublier que
le chiffre d’affaires desautres pays augmente dans
de plus fortes proportions.
Et c'est à ce moment qu’on va demander un
milliard de plus à la France dont la population di
minue. C’est le coût d’entretien d’un million d’en
fants.
Si on demande les ressources nouvelles à l'im-
pôt, on risque de gâcher la réforme fiscale récla
mée depuis longtemps et d'ajouter de nour*iles
charges à celles qui pèsent sur les classes les plus
pauvres.
M. le président du Conseil demandait l'autre
jour qui donc proposerait 800 millions d’impôts
nouveaux à ce pays ? Il a voulu dire qui donc im-
postrad 800 millions d’impôts avant les é’ections.
On dira au pays : oui il y a un milliard de déf-
cil : mais c’est la conséquence non pas de la dé
fense nationale mais des dépenses démagogiques.
Devant ce programme annoncé d’avance, il est
nécessaire de faire la part des responsabilités de
chacun dans les dépenses publiques.
Il est temps de préparer une politique nou-
velle. „
Au Maroc, on prépare une expédition nouvelle.
La France Militaire précisait io plan il y a 4
jours. On ne fera rien cet hiver ; mais, au prin
temps, on entreprendra la marche sur Taza.
M. le ministre des finances, a-t-il été appelé a
contresigner l’expédition d’avance.
La pénétration sera d’autant plus facile qu on
aura fait preuve sur place de l’esprit de justice et
de patience. .. . ,
Si l’on procède ainsi, on pourra diminuer les
dépenses de 100 millions au Maroc et préparer
une économie de 400 millions sur les dépenses
militaires, en revenant au principe de la nation
armée
Va-t-on aborder, au contraire, une politique
financière qui suppose le maintien indéfini de la
loi de 3 ans ? t , , —
Ce n’est pas pour l’heure présente qu’il faut se
décider. C’- st a la République française d’ouvrir
certaines voies et de préparer l’avenir.
Jamais l’occasion ne fut plus propice en Euro
pe d’élever l’idée de l’arbitrage et l’idée de la paix.
C’est avec confiance que, dans un avenir pro-
ch-in, l’orateur et ses amis, en dépit des men
songes savamment entretenus, feront appel au
PM Le’s barthou, président du Conseil, ré
pond. La motion de M. Jaurès, dit-il, a servi de
lien à une série d’interpellations distinctes qui
ont moins visé la politique même du cabinet,
qu’elles n’ont attaqué la politique suivie depuis
un certain nombre d’années.
Cette politique, la motion de M. Jaurès la con
damne sévèrement dans ses considérants.
M. Jaurès, dans ses conclusions, ne s oppose
pas à l’emprunt, mais il en demande lajourne
ment avec des considérations telles que ce ser
remaeunasaer qu’au préalable le gouvernement
s’engage d’une manière positive à limiter le
champ d’action des opérations marocaines: ..
M. Jaurès a demande s il n était pas exact
qu’une expédition se prépare.
A l’heure actuelle aucune expédition ne se pré-
| pare.
Mais il doit arriver une heure où celte expédi.
tion sera inéluctable.
Il n’est personne qui ait pu se faire illusion sui
les conséquences inéluctables du traité qui a été
signé avec l’Allemagne.
La géographie commande et prépare l’his.
toire.
Quand on s’est mis d’accord pour reconnaître
les intérêts essentiels que la France avait au Ma-
roc, cela voulait dire qu’il y avait, entre l’Algérie
et le Maroc, des rapports nécessaires, que la jonc
tion entre l’Algérie et le Maroc devait s’operer
pour défendre les intérêts généraux de la France.
Il viendra une heure où cette jonction devra se
faire. Eue devra être préparée avec prudence el
avec modération.
H y a, au Maroc, un homme à qui on ne saurai!
faire le reproche de procéder par des brutalités de
conquête. G’esi avec la collaboration de cet hom
me que sera préparée la politique prudente et mé
thodique recommandée par M. Jaurès.
D’autre pari. M. Jaurès demande que le gouver
nement fournisse des garanties positives sur la
réduction du service de l’armée de caserne et de
la substitution à l’armée de caserne de la nation
armee.
Ceux qui ont voté la loi ont pensé qu’elle était
necessaire pour assurer la sécurité et la défense
du pays.
Au surplus une armée constituée par le service
nsitaire obligatoire n’est pas une armée de mé
tier.
Est-ce à dire qu’il ne viendra pas une heure où
l’on pourra envisager la réduction du service dans
la situation de l’Europe et du monde ?
Je l’espère sans le pouvoir dire ; mais je crains
que cette heure ne soit pas sur le point de
venir.
D’autre part, M. Jaurès a fait appel à l’arbi
trage.
Il veut que la France entre la première dans
cette voie.
Est-ce que la France n’a pas pris cette Initia
tive devant la Conférence de la Haye.
M. Jaurès veut que le gouvernement demanda
l'arbitrage integral pour tous les conflits
Il est impossible à la France de prendre une
initiative de cette nature, pour les questions
qui touchent aux intérêts vitaux et à l’honneur du
pays.
Quand nous sommes allés récemment à la Haye,
ce n’est pas du côté des puissances adhérentes à
la Triple Entente que sont venus les refus d’arbi
trage.
La France s’est heurtée à la résistance invinci
ble du pays dont parle M. Jaurès.
Il n’est pas admissible que le vote de l’emprunt
soit subord enné aux garanties demandées par la
motion de M. Jaurès.
Il est des questions qui, dans l’intérêt du crédif
public, doivent recevoir rapidement leur solution.
Le gouvernement demande énergiquement à la
Chambre de repousser la motion.
m JAURÈS réplique que rien ne peut menacer
davantage le crédit public que de recourir a l’em-
prunt pour couvrir le déficit au budget ordinaire.
En ce qui louche l’arbitrage, il déclare que la
France a le devoir de s’obstiner aux nobles causes
du droit humain et que celles-ci exigent plus de
persévérance.
M. le président du Conseil a oublié, d’autre part
que la loi de trois ans n’était de l’aveu du rappor
teur qu’un abri provisoire a l’abri duquel la Franee
allait organiser autre chose.
Il n’a servi, par ses déclalations. ni l’organisa
tion militaire ce demain, ni celle d’aujourd'hui.
Il n’a pas voulu s’expliquer sur ce point et il
est à craindre qu’à la question posée il soit ré
pondu trop tard.
M. NOULES, rapporteur général : La Commis
sion du budget se rallie a l’opinion du gouverne
ment et s’associe à la demande de rejet de la mo
tion de M. Jaurès.
M. E PRÉSIDENT met aux VOIX la motion
M Jaurès.
Par 439 voix contre. 148, la motion n’est
adoptée.
M. LANDRY a la parole dans la discussion
nérale.
de
pas
gé-
vue
il envisage l’emprunt projeté à un point de
purement financier.
Tout le monde, dit-il, ou presque tout le monde
reconnaît maintenant la nécessité de l’emprunt.
l’adoption du type de 3 0/J et d’un système d‘a-
mrortssement.
L’amortissement s’impose à cause de la Dette J
il faut que l’Etat se conforme lui-même a la règle
qu’il applique aux départements etsux communes.
L’orateur accepte le système d‘amorlis:emenl
adopté par le gouvernement.
Il se déclare également partisan de l’immunité
de la rente.
Quant au chiffre de l’emprunt, M Landry esiime
qu’il faut s’arrêter a celui proposé par la Commis-
sion.
Et il conclut :
Tout le monde doit avoir à cœur d’assurer le
succès de l’opération, car il s’agit d’affermir le
crédit de la France.
M. PIERRE LEROY-BEAULIEU constate qu’on
semble avoir renoncé, et avec raison. de couvrir
les d penses mili aires avec une conribution ex-
traordinaire comme en Allemagne et qu’on recon-
naît la nécessitide l’emprunt.
N‘tùf-il pas été plus sage, au point de vue finau»
cier, d’élever de 900 a 1,200 millions ‘emprunt de
façon à faire face à toutes les dépenses de cette
nature ?
m. A{ BEST THOMAS : Chiffres à pari, c’est 18
these de la Commission du budget.
M PIERRE LEROY BEAULIEU : En toul cas, le
chiff e proposé par le gouvernement est pleine
ment justifié.
Best conforme aux principes et a la pratique
constante des nations étrangères à recourir a
l’emprunt pour payer les dépenses militaires du
Maroc et en faire supporter une partie aux géné
rations futu-es.
Mais cet emprunt de 100 millions est-il destiné
à payer les dépenses du Maroc n‘a-t-il pas plutôt
pour but de couvrir le déficit budgétaire ?
Dans le fond, il est exact que ce sont les dépen
ses du Maroc qui ont empêché le compte provi
sionnel de fournir ces 400 millions au budget ;
il est donc juste que, par un artifice de comptabi
lité, on restitue cette somme au budget.
On aurait pu arriver au même résultat par un
emprunt de consolidation pour ces 400 millions.
m. NOULENS, rapporteur général : Si 'e gouver
nement avait fai? cette proposition, la Commniss on
l’aurait peut-être acceptée.
m. pierre LEROY-BEAULIEU: Cela revient à ce
qui a été fait. , _
M. le rapporteur GÉNÉRAL : Le Gouverne
ment n’aurait peut-être pas usé de l’autorisation.
M. CHARLES DUMONT, ministre des finances :
Dans Pétai du marché, il a employé la méthode la
moins onéreuse. Il n’y a plus qu’à consolider au
jourd’hui les 400 millions.
M. PIERRE LEROY-BEAULIEU constate QUE eS
dépenses militaires ne comptent, dans le déficit,
que pour 350 millions environ.
L’orateur déclare que ses amis et iui ne pren
dront pas la responsabilité d’accroftre le chiffre de
la dette flottante.
Voix diverses : A demain !
Le renvoi n’est pas prononcé.
M. THÉODORE REINACII considère ‘emprunt
comme la carte forcée.
Il regrette que, pour la couverlure des depen-
i ses militaires, nous noyons pas imite 1 exemple
qui nous avait été donné par nosvoisiDS... ,
Mais il pense que l’emprunt doit avoir pour
entre parue un impôt sur la fortune acquise. .
Sl’onnincorporsit pas les dépenses marocan
nés dans l’emprunt on serait obligé de lesincor
Dorer plus tard, dans de moins bonnes conditions,
Su saue les disponibilités, qui existent actuelle
Kl sur le marche de Paris, auront été appli
quées à nombre d’emprunts etrangers qui atten
dent à la porte. .
Il y a les mêmes raisons de comprendre dans
l’emprunt les 4t0 millions de dépenses marocai
nes. qui sont prévues au budget de 1914 et qui
constituent, a n’en pas douter, des dépenses
d’établissement. . . .
L’orateur demande, en conséquence, de ponei
le chiffre de l’empruntde 4.300 à 4.500 milijogs..
La suite de la discussion est renvoyée a demain
"AlaanTIE développe un projet de résolution
tendant a ce que les jeunes gens de
1913 admis par les Commissions cantonales a. ‘
neficier des avantages réservés aux soutes w
N 11,802
5 Centimes
EDITION DU MATIN — 5 Centimes
Administrateur-Délégue
(S Pages) Vendredi 28 Novembre 1913
"" ==================================---------
Adresser tout ce qui concerne ‘Administration
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontanelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Improsalona it Aanoncez, m 10.47
f = 111 =
Petit Havre
Rédaelear en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FENOUX
Auresser tout ce qui concerne la Rédaction
I M. HIPPOLYTE Fknoux
85, Rua Fontenelle, 35
téléphone : Rédaction, No 7.60
J
AU HAVRE.
A PARIS..
AN NON CES
BUREAU DU Journal, 112, boul" de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS. 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
ercagcn us ap onaegansaac or
ORGANE RÉPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
~d=
GBONNEMENTS
TAOIs MOIsi Six Mois
Un AB
Le Havre, la Seine-Inférieure, PEur,
1963. 2 I* C. Y,
Autres Départements
Union Postale
1o
Un Abonne egalement, SAKS FR^JS, dans tous les Barons* de Pow
22 »
1 4 M
ea eecas
Sera mis en Vente Dimanche prochain
Paris, trois heures matin
©===================== -===== ====== - - - ====
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 27 Novembre. Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
TON
COURS
HAUSSE
BAISSB
Comptant ..
calme
£ €6 17/6
-/-
17/6
3 mois
£ 65 12,6
-/-
45/-
ETAIN
Comptant .
soutenu
£ 180 10/-
-/-
s/-
3 mois
£ 181 15/-
5/-
-7-
FER
Comptant ..
calme
£ 49/1 %
-/-
2a
3 mois....
£ 50/-
1
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 26 novembre 1943.
NEW-YORK, 27 NOVEMBRE
Marché clos
CHICAGO, 27 NOVEMBRE
Marché clos
L'ENCAISSEMENT DES
EFFETS DE COMMERCE
M. Georges Berry vient de déposer une
proposition de loi tendant à reporter au len
demain 3 janvier l'encaissement des effets
de commerce à l’échéance du 2 janvier ; il l’a
fait précéder de l’exposé des motifs sui
vant :
Le 2 janvier, tous les magasins sont fer
més ; tous les effets envoyés voyagent inuti
lement ce jour-là, puisque les portes sont
closes partout.
On est contraint de recommencer le lende
main les courses faites la veille.
« J’ajoute, dit M. Georges Berry, que tout
le commerce donnant ce jour-là congé à son
personnel, les employés de banque sont
seuls privés de cette faveur. »
CHAUFFEUR CONDAMNÉ
EVREUX. — Le tribunal correctionnel a
rendu son jugement dans l’affaire de l’acci
dent d’automobile arrivé à MM. Briand et
Wilm.
Le conducteur de l’automobile qui tam
ponna l’anto de M. Briand a été condamné
a un mois de prison et cent francs
d’amende..
L’AFFAIRE DELPECH-GIRARDIN
Les médecins chargés d’examiner l’état
mental de M. Delpech, fils de l’ancien séna
teur de l’Ariège, ont conclu à la responsabi
lité complète.
Dans ces conditisns, le juge d’instruction a
transmis au Parquet le dossier de l’affaire
Delpech-Girardin.
LES INCIDENTS DE FIRM1NY
Saint-Etienne. — Le juge de paix de Fir-
miny vient de déclarer illégal et non obliga
toire l’arrêté du maire M. Lafont, au sujet
des vitraux opaques et des rideaux aux de
vanture des cafés.
DE LA SEINE AU NIL EN AÉROPLANE
Constantinople; — L’aviateur Daucourt té
légraphie que son appareil fut peu endom-
m igé dans la chute qu’il fit mercredi.
Pendant la nuit, l’appareil qui avait été
placé sous la surveillance de gardiens, a été
complètement détruit par une explosion de
benzine.
LE VOL DU COLLIER DE PERLES
Londres. — MM. Quadranstein et Brands-
tatter ne sont pas encore parvenus à s’en
tendre sur leur part de la prime de 225,000
francs accordée pour le collier.
Le premter réclame la moitié de la som
me, mais le second en veut les trois-quarts.
Les commissaires-priseurs du Llyoyd me
nacent d’en référer aux tribunaux si les
pourparlers n’aboutissent pas.
BAGARRE ENTRE ÉTUDIANTS
EN AUTRICHE
CRAFZ. — Une bagarre sanglante a éclaté
hier entre étudiants italiens qui manifes
taient en faveur d’une faculté italienne et
étcdiants allemands.
Des deux côtés, il y a eu de nombreux
blessés
La police a du charger sabre au clair pour
disperser les combattants.
Dix arrestations ont été opérées.
Le recteur a refusé de suspendre les cours
comme l’exigeaient les étudiants italiens ; il
a également protesté contre la violation du
terrain académique par la police et contre
l’attitude des italiens.
Londres. — Un des principaux trésoriers
de la flotte, M. Lowry, a disparu.
On a constaté un déficit de 250,000 francs
dans ses comptes.
LES AFFAIRES D’ORIENT
La paiz turco-serbe
CONSTANTINOPLE. — Les négociations du
traité de paix turco-serbe ont pris fin hier
après-midi.
L’entente est complète sur tous les points.
Le retour du roi Ferdinand
Vienne. — Le roi Ferdinand partira au
jourd’hui pour Sofia.
L’incident russo-turo
CONSTANTINOPLE. - - L’incident russo-turc a
été régie à la satisfaction de la Russie ; le
prisonnier a été remis au consulat de Russie
TREMBLEMENT DE TERRE
EN AUSTRALIE
Melbourne. — Une secousse sismique a été
ressentie à Port-Melbourne et Mentone ainsi
que dans l’intérieur de File.
LES ÉMEUTES DANS
L’AFRIQUE
Pretoria. — Le ministre des
AUSTRALE
finances est
parti pour Durban en vue de faire une en-
quête sur la question hindoue.
Masa
Nouvelles Politiques
Le groupe radical-socialiste
et l’Alliance démocratique
Notre confrère le Petit Parisien a publié
hier matin en tête de ses colonnes un appel
en faveur d’une union de l’Alliance Démo-
cratique et du groupe radical-socialiste, en
prévision des élections prochaines.
Un rédacteur de la Patrie est allé voir à ce
sujet M. Adolphe Carnot, président de l’Al
liance, qui lui a fait les déclarations suivan
tes :
Ce n’est pas, à mon avis, de la rue de Valois
qu’émane cet article, mais je doute que sa portée
soit bien efficace. Nous sommes des républicains
sages et prévoyants et notre programme, que l’on
connaît, ne saurait être modifié. En ce qui con
cerne les prochaines élections, il est probable que
l’entente pourra se faire entre nous et les radicaux
et radicaux-socialistes dans quelques circonscrip
tions.
Mais il ne faudrait pas en conclure à un rappro
chement de principes entre les deux parties. Nous
sommes formellement résolus à ne faire aucune
avance au Comité de la rue de Valois. Nous avons
été trop souvent trompés par les radicaux qui
avaient pris envers nous des engagements for
mels et ne les tenaient pas.
Et devant nos protestations, le Comité de la rue
de Valois, nous répondait toujours : « Nous n’y
sommes pour rien, n’ayant aucune autorité sur
nos comités de province ! »
L’expérience nous a éclairés ; aussi lorsque, il
y a quelques années, je fus sollicité d’aller voir
M. Emile Combes, je m'y refusai formellement.
Plus récemment, je n’ai pas voulu également cau
ser avec M. Caillaux, qui pourtant fut des nôtres.
Tels nous sommes, tels nous resterons, sans
accepter de compromission avec quelque parti
que ce soit.
Nouvelles de la Chambre
Les Actions de Travail
M. Henry Chéron, ministre du travail, a
été entendu mercredi après-midi au Palais-
Bourbon sur le projet du gouvernement re
latif aux actions de travail.
Le ministre a analysé ce projet, dont le but
essentiel est de faire participer les ouvriers
à la gestion des entreprises, de leur donner
le sens des responsabilités, tout en leur
permettant d’obtenir la rémunération légiti
me de leurs efforts. Il ne saurait, dans la
pensée du gouvernement, s’agir de contrain
te : l’asseciation doit toujours être un grou
pement de volontés libres. C’est un contrat
de société d’un nouveau genre que le projet
institue. Il donne aux patrons et aux ou
vriers la faculté d’y recourir : il ne l’impose
à personne.
Le ministre a insisté, au point de vue so
cial, sur l’importance de la représentation
des intérêts ouvriers dans les assemblées gé
nérales et dans les Conseils d’administration
des Sociétés qui seraient constituées selon le
type nouveau.
Le gouvernement estime que, par le pro
jet en discussion, il met un nouvel instru
ment de paix sociale à la disposition des em
ployeurs et de leurs ouvriers et permet une
pénétration plus intime du capital et du tra
vail.
Après discussion, la Commission a, sur la
proposition de M. Cotliard, décidé de prendre
pour base de discussion le projet du gouver
nement et de le combiner avec certaines dis
positions de la proposition de M. Justin Go-
dart relatives à la participation aux béné
fices.
Départ de la Reine d’Espagne
La reine Victoria d’Espagne a quitté Paris
hier matin à 9 h. 55 par le Calais-Méditerra-
née-express, pour se rendre en Angleterre
auprès de sa mère, la princesse Henri de
Battenberg. Le roi d’Espagne, à son retour
devienne, mardi prochain vraisemblable
ment, ira la rejoindre. Les deux souverains
repasseront par Parts le 6 ou 8 décembre
pour regagner Madrid.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
I la LIARAIKIE IMTERHATIOHALE
108, rue Saint-Lazare, 109
(Immeubla de rHOTEL TERISIHUSA
bnssanszn
Dans quelques jours le gouverneur géné
ral de l’Indochine s’embarquera pour ren
trer en France. On prendra sans nul doute
prétexte de ce retour pour parler à nou
veau de la mise en valeur de la péninsule
indochinoise. Au demeurant, il n’est pas de
question plus attachante, surtout à l’heure
où, notre influence en Afrique se trouvant
définitivement à l’abri des coups de main,
on jouit d’un répit dont il convient de pro
fiter pour inventorier les résultats de notre
politique coloniale.
En Extrême-Orient nous sommes en face
de peuples en pleine évolution. Leur voisi
nage pourrait devenir un danger pour une
puissance colonisatrice, si l’œuvre qu’elle
poursuit ne lui attirait pas des concours
fidèles et s’il ne se formait pas un foyer
d’activité capable de participer un jour à
sa propre défense. Heureusement des ma
nifestations de sympathies attestent l’atta
chement de la majorité de la population
indigène à nos institutions et on constate
que la sécurité augmente continuellement,
malgré certains troubles isolés, du reste
sans répercussion dans le pays.
La prospérité de nos possessions est aus
si devenue une réalité. L’équilibre des cinq
budgets particuliers de l’Indochine— c’est-
à-dire de la Cochinchine, du Cambodge, du
Tonkin, de l’Annam, du Laos, indépendam
ment des six municipalités des centres eu
ropéens qui gèrent elles-mêmes leurs res
sources—est maintenant établi.Ces budgets
sont alimentés par des impôts directs, per
sonnels et fonciers, et par des subventions
du Budget général, et présentent un total
de 25,415,140 piastres. De telles ressources
permettent, on le conçoit sans peine, de
donner une vigoureuse impulsion économi
que à des régions qui, désormais protégées
contre les pirates, sont prêtes à livrer leurs
richesses naturelles.
Il suffit de jeter un coup d'œil sur le
mouvement douanier pour s’apercevoir de
la progression ininterrompue des transac
tions commerciales. Les chiffres ont monté
d'un tiers en moins de dix ans. Et la fortu
ne de l’indigène est si bien consolidée
qu’une population de 17 millions d’âmes
peut payer annuellement, sous des formes
diverses et sans en souffrir, près de 135
millions de francs.
Cette prospérité ne fera que s’accroître.
Ne vient-on pas d'inaugurer une nouvelle
voie ferrée appelée à rendre d’importants
services ? l’Indochine possède à présent un
réseau de lignes de
compter les lignes
saurait s’arrêter en
correspondance de
que des chantiers
1,500 kilomètres sans
de tramways. Elle ne
si beau chemin. Une
Saigon nous apprend
vont s'ouvrir, grâce à
l’emprunt récent, et que, dès demain, la
ligne Lang-Son, au Nord du Tonkin, se pro
longera vers la Chine, jusqu’à Na-Cham.
Et dès demain aussi, le Transindochinois,
va se poursuivre de Vinh, en Annam, à
Quang-Tri, au Nord de Hué, pour unir par
le rail le centre Annam au Tonkin et au
Yunnan. Enfin, affirme-t-on, des brigades
d’études se mettront bientôt en route pour le
tracé définitif qui reliera la Cochinchine
au Siam. Il restera, pour compléter le ré
seau, à construire quelques tronçons. Ils
seront entrepris, on en a donné l’assurance,
dès que les ressources le permettront.
Mais on veut auparavant introduire les
bienfaits de la colonisation dans le Laos,
ce « parent pauvre », de la famille indo
chinoise, comme Fa justement appelé le
gouverneur général, M. Sarraut. La péné
tration de cet immense domaine a déjà été
commencée mais la besogne avance lente
ment, trop lentement même; car l’autochtone
est indolent et tout effort excessif lui ré
pugne.
Une corvée, dont on l’accablait trop sou
vent, l’excédait par dessus tout : le portage.
On Fa heureusement remplacée par la trac
tion animale et des exemptions temporaires
ont été accordées aux indigènes qui con
struisaient des véhicules. On a innové éga
lement le système du chantier familial. Des
travaux de terrassement sont ainsi confiés à
des familles entières qui s’installent sur les
lieux, travaillent en commun et, de la sorte,
produisent dans de meilleures conditions, à
leur grand avantage et à celui de la commu
nauté. Ces ateliers familiaux se sont même
groupés pour constituer des « coopératives
de consommation » ! De pius,les chefs laotiens
qui,naguère, ne recevaient qu’une probléma
tique part des impôts et étaient, de ce fait,
enclins à se rendre coupables d’exactions,
touchent maintenant des soldes régulières.
Et il n’y a pas que le Laos qui bénéficie
de telles libéralités, du reste sagement do
sées. Les autres pays de l’Union reçoivent
un appui financier grâce auquel ils se dé
veloppent sans cesse. Dans le projet de bud
get général qu’il va présenter au gouverne
ment, dès son arrivée en France, le gouver
neur général a consacré à la dotation des
travaux publics une subvention presque
triple de celle de 1913 en faveur des routes,
ports, dragages, travaux de navigabilité et
œuvres d’assainissement des grandes agglo
mérations.
Le budget général semble pouvoir sup
porter ces charges. Le gouverneur décla
rait dernièrement : « Je ne crois pas que la
situation financière de l'Indochine ait été
souvent aussi prospère qu’en ce moment.
Le budget général voit ses plus-values s’ac
croître sans cesse ” les budgets locaux.
trent d’appréciables excédents de recettes.
L’un et les autres, à la fin du présent exer
cice, verseront à leurs caisses de réserve
respectives des bonis dont je ne veux pas
indiquer le chiffre, pour n’être point taxé
d’optimisme « de commande ». La caisse de
réserve du budget général renferme à elle
seule, en ce moment, 9,600,000 piastres. »
Et il ajoutait, plein de confiance dans
l’avenir : « C’est pourquoi je vais prélever
sur notre « tirelire » une somme de 700,000
piastres qui viendra grossir la subvention
accordée en 1914 aux divers pays de l’Union
et servira à exécuter certains grands tra
vaux d’intérêt général. En 1915, les excé
dents de l’exercice 1914 permettront encore
de plus larges dotations pour l’outillage
économique de la colonie et les dépenses
d’intérêt social. Les budgets locaux, assu
rés de bonis importants pour 1913, ne se
ront pas moins favorisés en 1914. Les récol
tes, partout, s’annoncent fort belles ; en
Annam, au Cambodge, en Cochinchine, les
prévisions sont magnifiques ; au Tonki n,
les inondations violentes d’août et septem
bre qui dès l’abord parurent désastreuses,
ont causé en fin de compte beaucoup moins
de dégâts qu’on ne l’avait imaginé ; on per
dra cependant 80.000 tonnes de riz environ ;
mais la récolte du cinquième mois, au dé
but de 1914. sera largement compensatrice,
à cause de l’extraordinaire fertilité des ter
rains que le limon des crues a fécondés ».
La situation économique de nos posses
sions indochinoises est donc plus que sa
tisfaisante. Et l’on peut penser, avec le
gouverneur général, que le jour où. dans
l’ordre judiciaire et administratif indigène,
les réformes en chantier seront réalisées
et où la collaboration plus étroite avec
nous des organismes représentatifs indigè
nes récemment institués permettra une ré
partition plus équitable de l’impôt, il sera
difficile aux agitateurs venus de Chine ou
d’ailleurs de faire des prosélytes dans la
masse de nos protégés.
H. HOLLAÉNDER.
LE PARLEMENT
Impressions de Sê&noe
(BS HOTAB COnAESYONDANT PAATIGGLIA)
Paris, 27 novembre,
Ainsi qu'on l’avait annoncé, le grand débat
sur l'emprunt a eu pour prélude une motion
d’ajournement développée par M. Jaurès au
nom des socialistes, mais au lieu de l’impor-
tance qu’on prédisait, cette motion préjudi-
civile n’a provoqué qu’une simple escarmou
che.
M. Jaurès lui-même a semblé prendre à
tâche de faire mentir les pronostics que ses
propres amis répandaient depuis quelques
jours dans les couloirs.
Alors qu’on s'attendait à le voir occuper la
tribune pendant une séance entière, c’est
tout au plus s’il a parlé une petite heure.
Comment, M. Jaurès a pris la parole et il
n’a tenu le crachoir que pendant une petite
heure ? C’est comme j’ai l’honneur de vous
le dire.
Le leader socialiste avait cependant visé
dans les considérants de sa motion toutes les
calembredaines qui lui sont chères, réduc
tion des armements, remplacement de l’ar
mée permanente par une milice nationale,
limitation des opérations marocaines, arbi
trage intégral dans les conflits internatio-
inox. Tout cela, étant donnée surtout
l’abondance oratoire de M. Jaurès, pouvait
donner matière à d’interminables dévelop
pements. M. Jaurès a bien voulu nous les
épargner. Il faut lui en savoir gré.
Comme bien vous pensez, le président du
Conseil ne s'est pas attardé à réfuter les so
phismes de son contradicteur. A chacun
d’eux, il a répondu en quelquets mots brefs,
mais avec une telle vigueur de parole, avec
une si lumineuse clarté de pensée que lois
les arguments invoqués par M. Jaurès ont été
culbutés comme des capucins de cartes.
A dire vrai, le président du Conseil avait
d’avance partie g ignée, mais les chaleureux
applaudissements qu’il a recueillis, plus en
core que les chiffres du scrutin, montrent à
quel point son succès fût mérité.
Ce premier obstacle écarté, on a entamé la
discussion du projet lui-même. Alors, on vit
défiler à la tribune M. Landry, dont la com
pétence en matière a déjà eu l’occasion de
s’affirmer à la Chambre; M. Pierre Leroy-
Beaulieu, économiste « distingué », comme
tous les économistes ; M. Théodore Rinach,
auteur d’un contre-projet tenant à faire en
emprunt de un milliard et demi en 3 0/0
amortissable.
* *
Le matin, la Chambre avait voté, après
que M. Clémentel eût, par deux fois posé la
question de confiance, les derniers articles
et l’ensemble du projet sur les délimitations.
Au Luxembourg, où des exclamations nar
quoises avaient salué le dépôt du rapport de
M. Aimond relatif à l’impôt sur le revenu,
on a poursuivi l’examen du projet concer-
riant les commissions adminisirativ.6 des
bureaux de bienfaisance et des hôpitaux.
Cet examen n’a pas été précisément favo
rable à la Commission, dont le président, M.
Méline, cependant, a été personnellement
battu par M. Paul Morel, sous-secrétaire
d’Etat à l’intérieur. La discussion continuera
demain.
T. II.
SÉNAT
Séance du 27 Novembre
La séance est ouverte à 3 h. 25, sous la prési
dence de m. DUBOST, président.
M. AIMOND, rapporteur, dépose son rapport sur
le projet d’impôt sur le revenu.
M. le comte d’alsace dépose son rapport sur
le projet créant un 21* corps d’armée.
Le Sénat fixe au 11 décembre la date de la dis
cussion de l’interpellation de M. Jenouvrier sur
les causes de la catastrophe de Melun,
M. Théodore girard, rapporteur, a la pa
rafe sur Les commissions administratives des bu
reaux de bienfaisance. . .
Il expose qu’il s’agit d’accorder une situation
égale aux représentants des Municipalités et aux
représentants désignés Dar les préfets,
qu’il serait dangereux, surtout au point de vue
politique, de donner la majorité dans les Commis
sions administratives aux représentants des Con
seils municipaux
m. MÉLINE oppose à la théore du sous-secré-
taire d’Eiat a l’intérieur une raison de principe :
la liberté communale.
Le président de la Commission défend le texte
élaboré par elle, qui tend à établir égalité entre
les délégués du Conseil municipal et les délégués
du préfet et à décider que le maire soit arbitre le
cas échéant.
L’arricle 2 du texte de la Commission est re
poussé par 489 voix contre 108 sur 297 votants.
La suite de la discussion est renvoyée à de
main.
La séance est levée à 6 heures.
Séance demain.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séances du 27 Novembre
(Séance du matin)
La séance est ouverte à 9 h. 15, sous la prési
dence de m. dkon. vice-président.
La Chambre continue la discussion du projet
relatif a la protection des marques d’origine.
Après une chaude intervention du ministre de
l’agriculture, les articies 7 et 8 sont adoptés.
L ensemble de la loi est ensuite voté à mains
levées.
La séance est levée à 11 h. 50.
(Séance de l’après-midi)
La séance est ouverte à 2 h. 10, sous la pré
sidence de M. paul DESCHANEL, président.
Les spectateurs sont nombreux dans les tribu
nes.
Au début de la séance, MM Barthou, Charles
Dumont et Ratier sont au banc des ministres.
On vote d’abord un crédit pour le service des
pensions civiles,
n BARTHE dépose un projet de résolution, qui
sera discute en fin de séance, invitant le ministre
de la guerre a incorporer les jeunes gens de la
classe 1913 admis par les Commissions cantonales,
a bénéficier des avantages accordés aux soutiens
de familie dans la subdivision où habite leur fa
mille.
L’Emprunt
Puis on aborde la discussion du projet d’em
prunt de ,300 millions, et pour dire son titre
exact, le projet de loi « ayant pour objet une
émission de rentes 3 0/0 perpétuelles, en vue de
subvenir aux dépenses militaires extraordinaires
de la défense nationale et de l’expedition du Ma
roc ».
le président • Avant d’ouvrir la discussion
générale, je donne connaissance à la Ch mbre de
la motion préjudicielle présentée par M. Jaurès.
La Chain re, émue par l’énormité des charges
croissantes qu’imposent au pays l’impatience des
entreprises coloniales, la sarenchère européenne
des armements, et l’organisation routinière, ré
trograde et onéreuse de la défense nationale ;
Convaincue que ces charges aggravent dangereu
sement la cherté de la vie et compromettent la
force productive de la nation, invite le gouverne
ment :
<• A limiter le champ des opérations marocai
nes ;
2» A réduire graduellement la durée du service
de caserne et le fardeau financier et économique
de l’armée de métier par l’organisation de la na
tion armée ;
3 A proposer à tous les gouvernements l’arbi
trage intégral pour tous les conflits et à préparer
ainsi au nom de la France un ordre international
moins accablant pour les peuples.
Et décide de surseoir à la discussion de l’em
prunt jusqu’à ce que le gouvernement lui ait
donné des g nanties positives à ce sujet.
M. JURÉs a la parole. La Chambre, dit-il, est en
présence du plus grand problème financier qui se
soit posé en France depuis les jours tragiques de
1870. L’emprunt de 1 milliard n’est qu’un aspect
de ce grave problème. La loi de trois ans se pré
sente avec sa facture formidable. Déjà elle va ra
réfier de manière inquiétante la msin-d’œuvre
Pour remplacer la main-d’œuvre française cam
pée sous les drapeaux, voilà que l’industrie na
tionale espère du dehors Italiens, Belges, Espa
gnols. Etrangers venus de tous pays, on leur re
fuse à eux tout droit à s’entendre, a se concerter,
à s’unir avec leurs compagnons français. On les
loge, on les parque d»ns des taudis au loin de
leur famille, de leur femme, de leurs enfants. Ils
végètent dans une vie misérable. Situation redou
table partout, mais surtout grosse de périls sur
les confins de Meurthe-et Moselle.
Seule, h France connaît le poids écrasant de la
loi militaire de trois ans, et voila d’abord pour
elle seule une cause d’affaiblissement dans la
vaste concurrence économique sur les marchés
du monde. Voici la seconde qui s’offre aujour
d’hui : on demande à ce pays près d’un milliard
pour ses dépenses militaires, un milliard ? Mais
est-ce bien le dernier mot. le dernier chiffre ?
Mais, ajoute M. Jaurès, ilne faut pas oublier que
le chiffre d’affaires desautres pays augmente dans
de plus fortes proportions.
Et c'est à ce moment qu’on va demander un
milliard de plus à la France dont la population di
minue. C’est le coût d’entretien d’un million d’en
fants.
Si on demande les ressources nouvelles à l'im-
pôt, on risque de gâcher la réforme fiscale récla
mée depuis longtemps et d'ajouter de nour*iles
charges à celles qui pèsent sur les classes les plus
pauvres.
M. le président du Conseil demandait l'autre
jour qui donc proposerait 800 millions d’impôts
nouveaux à ce pays ? Il a voulu dire qui donc im-
postrad 800 millions d’impôts avant les é’ections.
On dira au pays : oui il y a un milliard de déf-
cil : mais c’est la conséquence non pas de la dé
fense nationale mais des dépenses démagogiques.
Devant ce programme annoncé d’avance, il est
nécessaire de faire la part des responsabilités de
chacun dans les dépenses publiques.
Il est temps de préparer une politique nou-
velle. „
Au Maroc, on prépare une expédition nouvelle.
La France Militaire précisait io plan il y a 4
jours. On ne fera rien cet hiver ; mais, au prin
temps, on entreprendra la marche sur Taza.
M. le ministre des finances, a-t-il été appelé a
contresigner l’expédition d’avance.
La pénétration sera d’autant plus facile qu on
aura fait preuve sur place de l’esprit de justice et
de patience. .. . ,
Si l’on procède ainsi, on pourra diminuer les
dépenses de 100 millions au Maroc et préparer
une économie de 400 millions sur les dépenses
militaires, en revenant au principe de la nation
armée
Va-t-on aborder, au contraire, une politique
financière qui suppose le maintien indéfini de la
loi de 3 ans ? t , , —
Ce n’est pas pour l’heure présente qu’il faut se
décider. C’- st a la République française d’ouvrir
certaines voies et de préparer l’avenir.
Jamais l’occasion ne fut plus propice en Euro
pe d’élever l’idée de l’arbitrage et l’idée de la paix.
C’est avec confiance que, dans un avenir pro-
ch-in, l’orateur et ses amis, en dépit des men
songes savamment entretenus, feront appel au
PM Le’s barthou, président du Conseil, ré
pond. La motion de M. Jaurès, dit-il, a servi de
lien à une série d’interpellations distinctes qui
ont moins visé la politique même du cabinet,
qu’elles n’ont attaqué la politique suivie depuis
un certain nombre d’années.
Cette politique, la motion de M. Jaurès la con
damne sévèrement dans ses considérants.
M. Jaurès, dans ses conclusions, ne s oppose
pas à l’emprunt, mais il en demande lajourne
ment avec des considérations telles que ce ser
remaeunasaer qu’au préalable le gouvernement
s’engage d’une manière positive à limiter le
champ d’action des opérations marocaines: ..
M. Jaurès a demande s il n était pas exact
qu’une expédition se prépare.
A l’heure actuelle aucune expédition ne se pré-
| pare.
Mais il doit arriver une heure où celte expédi.
tion sera inéluctable.
Il n’est personne qui ait pu se faire illusion sui
les conséquences inéluctables du traité qui a été
signé avec l’Allemagne.
La géographie commande et prépare l’his.
toire.
Quand on s’est mis d’accord pour reconnaître
les intérêts essentiels que la France avait au Ma-
roc, cela voulait dire qu’il y avait, entre l’Algérie
et le Maroc, des rapports nécessaires, que la jonc
tion entre l’Algérie et le Maroc devait s’operer
pour défendre les intérêts généraux de la France.
Il viendra une heure où cette jonction devra se
faire. Eue devra être préparée avec prudence el
avec modération.
H y a, au Maroc, un homme à qui on ne saurai!
faire le reproche de procéder par des brutalités de
conquête. G’esi avec la collaboration de cet hom
me que sera préparée la politique prudente et mé
thodique recommandée par M. Jaurès.
D’autre pari. M. Jaurès demande que le gouver
nement fournisse des garanties positives sur la
réduction du service de l’armée de caserne et de
la substitution à l’armée de caserne de la nation
armee.
Ceux qui ont voté la loi ont pensé qu’elle était
necessaire pour assurer la sécurité et la défense
du pays.
Au surplus une armée constituée par le service
nsitaire obligatoire n’est pas une armée de mé
tier.
Est-ce à dire qu’il ne viendra pas une heure où
l’on pourra envisager la réduction du service dans
la situation de l’Europe et du monde ?
Je l’espère sans le pouvoir dire ; mais je crains
que cette heure ne soit pas sur le point de
venir.
D’autre part, M. Jaurès a fait appel à l’arbi
trage.
Il veut que la France entre la première dans
cette voie.
Est-ce que la France n’a pas pris cette Initia
tive devant la Conférence de la Haye.
M. Jaurès veut que le gouvernement demanda
l'arbitrage integral pour tous les conflits
Il est impossible à la France de prendre une
initiative de cette nature, pour les questions
qui touchent aux intérêts vitaux et à l’honneur du
pays.
Quand nous sommes allés récemment à la Haye,
ce n’est pas du côté des puissances adhérentes à
la Triple Entente que sont venus les refus d’arbi
trage.
La France s’est heurtée à la résistance invinci
ble du pays dont parle M. Jaurès.
Il n’est pas admissible que le vote de l’emprunt
soit subord enné aux garanties demandées par la
motion de M. Jaurès.
Il est des questions qui, dans l’intérêt du crédif
public, doivent recevoir rapidement leur solution.
Le gouvernement demande énergiquement à la
Chambre de repousser la motion.
m JAURÈS réplique que rien ne peut menacer
davantage le crédit public que de recourir a l’em-
prunt pour couvrir le déficit au budget ordinaire.
En ce qui louche l’arbitrage, il déclare que la
France a le devoir de s’obstiner aux nobles causes
du droit humain et que celles-ci exigent plus de
persévérance.
M. le président du Conseil a oublié, d’autre part
que la loi de trois ans n’était de l’aveu du rappor
teur qu’un abri provisoire a l’abri duquel la Franee
allait organiser autre chose.
Il n’a servi, par ses déclalations. ni l’organisa
tion militaire ce demain, ni celle d’aujourd'hui.
Il n’a pas voulu s’expliquer sur ce point et il
est à craindre qu’à la question posée il soit ré
pondu trop tard.
M. NOULES, rapporteur général : La Commis
sion du budget se rallie a l’opinion du gouverne
ment et s’associe à la demande de rejet de la mo
tion de M. Jaurès.
M. E PRÉSIDENT met aux VOIX la motion
M Jaurès.
Par 439 voix contre. 148, la motion n’est
adoptée.
M. LANDRY a la parole dans la discussion
nérale.
de
pas
gé-
vue
il envisage l’emprunt projeté à un point de
purement financier.
Tout le monde, dit-il, ou presque tout le monde
reconnaît maintenant la nécessité de l’emprunt.
l’adoption du type de 3 0/J et d’un système d‘a-
mrortssement.
L’amortissement s’impose à cause de la Dette J
il faut que l’Etat se conforme lui-même a la règle
qu’il applique aux départements etsux communes.
L’orateur accepte le système d‘amorlis:emenl
adopté par le gouvernement.
Il se déclare également partisan de l’immunité
de la rente.
Quant au chiffre de l’emprunt, M Landry esiime
qu’il faut s’arrêter a celui proposé par la Commis-
sion.
Et il conclut :
Tout le monde doit avoir à cœur d’assurer le
succès de l’opération, car il s’agit d’affermir le
crédit de la France.
M. PIERRE LEROY-BEAULIEU constate qu’on
semble avoir renoncé, et avec raison. de couvrir
les d penses mili aires avec une conribution ex-
traordinaire comme en Allemagne et qu’on recon-
naît la nécessitide l’emprunt.
N‘tùf-il pas été plus sage, au point de vue finau»
cier, d’élever de 900 a 1,200 millions ‘emprunt de
façon à faire face à toutes les dépenses de cette
nature ?
m. A{ BEST THOMAS : Chiffres à pari, c’est 18
these de la Commission du budget.
M PIERRE LEROY BEAULIEU : En toul cas, le
chiff e proposé par le gouvernement est pleine
ment justifié.
Best conforme aux principes et a la pratique
constante des nations étrangères à recourir a
l’emprunt pour payer les dépenses militaires du
Maroc et en faire supporter une partie aux géné
rations futu-es.
Mais cet emprunt de 100 millions est-il destiné
à payer les dépenses du Maroc n‘a-t-il pas plutôt
pour but de couvrir le déficit budgétaire ?
Dans le fond, il est exact que ce sont les dépen
ses du Maroc qui ont empêché le compte provi
sionnel de fournir ces 400 millions au budget ;
il est donc juste que, par un artifice de comptabi
lité, on restitue cette somme au budget.
On aurait pu arriver au même résultat par un
emprunt de consolidation pour ces 400 millions.
m. NOULENS, rapporteur général : Si 'e gouver
nement avait fai? cette proposition, la Commniss on
l’aurait peut-être acceptée.
m. pierre LEROY-BEAULIEU: Cela revient à ce
qui a été fait. , _
M. le rapporteur GÉNÉRAL : Le Gouverne
ment n’aurait peut-être pas usé de l’autorisation.
M. CHARLES DUMONT, ministre des finances :
Dans Pétai du marché, il a employé la méthode la
moins onéreuse. Il n’y a plus qu’à consolider au
jourd’hui les 400 millions.
M. PIERRE LEROY-BEAULIEU constate QUE eS
dépenses militaires ne comptent, dans le déficit,
que pour 350 millions environ.
L’orateur déclare que ses amis et iui ne pren
dront pas la responsabilité d’accroftre le chiffre de
la dette flottante.
Voix diverses : A demain !
Le renvoi n’est pas prononcé.
M. THÉODORE REINACII considère ‘emprunt
comme la carte forcée.
Il regrette que, pour la couverlure des depen-
i ses militaires, nous noyons pas imite 1 exemple
qui nous avait été donné par nosvoisiDS... ,
Mais il pense que l’emprunt doit avoir pour
entre parue un impôt sur la fortune acquise. .
Sl’onnincorporsit pas les dépenses marocan
nés dans l’emprunt on serait obligé de lesincor
Dorer plus tard, dans de moins bonnes conditions,
Su saue les disponibilités, qui existent actuelle
Kl sur le marche de Paris, auront été appli
quées à nombre d’emprunts etrangers qui atten
dent à la porte. .
Il y a les mêmes raisons de comprendre dans
l’emprunt les 4t0 millions de dépenses marocai
nes. qui sont prévues au budget de 1914 et qui
constituent, a n’en pas douter, des dépenses
d’établissement. . . .
L’orateur demande, en conséquence, de ponei
le chiffre de l’empruntde 4.300 à 4.500 milijogs..
La suite de la discussion est renvoyée a demain
"AlaanTIE développe un projet de résolution
tendant a ce que les jeunes gens de
1913 admis par les Commissions cantonales a. ‘
neficier des avantages réservés aux soutes w
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.78%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.78%.
- Auteurs similaires Bernardin de Saint Pierre Bernardin de Saint Pierre /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Bernardin de Saint Pierre" or dc.contributor adj "Bernardin de Saint Pierre")Martin Louis Aimé Martin Louis Aimé /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Martin Louis Aimé" or dc.contributor adj "Martin Louis Aimé")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bd6t526386481/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bd6t526386481/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bd6t526386481/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bd6t526386481
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bd6t526386481
Facebook
Twitter