Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-11-23
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 novembre 1913 23 novembre 1913
Description : 1913/11/23 (A33,N11815). 1913/11/23 (A33,N11815).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52638643z
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
33= Année
N 11,815
(83 Pages)
S Centimes — EDITION WJ MATIN
S Centimes
(5 Pages)
Dimanche 23 Novembre 1913
SSBBai
TmrRtmwiWi
i
Administrateur-Dé! é^é
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administratios
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 85
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impreaszous 81 Anmoncas, T2L 10.47
Petit
OVTO
Rédacteur en Chef. Gérant
HYPPoLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTB FÉNOUY
,85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE : Rédaction, N” 7.60
AU HAVRE
A PARIS
AN NON CES
BUKEAU du Journal, 112, boula de Strasbourg.
1 L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
3 seule chargée de recevoir les Annonces pour i
( lé Journal. i
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
ABONNEMENTS
Trou Mois
Six MOrs
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UN AK |
La PETIT HAHRE est désigné pour les Annonces Judlclatras et légales
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Le plus fort Tirage Journaux de la Région
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure.
l’Oise et la Somme
Autres Départements.....
Union Postale |.
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• Fr.
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& 8
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Fr.
w
10
® Fr.
On *'vba fine également, SANS FR^3, dans tous les Bureaux de Pcs^
Paris, trois heures matin
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 22 NOVEMBRE
Cotons : décembre, baisse 13 points ; jan-
vier, baisse 17 points ; mars, baisse 18 points ;
mai, baisse 19 points.
Calés : hausse 4 à 8 points.
NEW-YORK, 22 NOVEMBRE
uivre Standard disp.
— janvier
Amalganat. Cep...
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t. • ion
68 1/2
CHICAGO, 22 NOVEMBRE
a. DU ;onn
C.PRECED
Blé sur
Décembre.
Mai
86 1/8
90 1/2
86 1/4
90 3/8
70 1,8
70 44
10 90
11 07
Maïs sur
Décembre. 1
Mai
70 4/4
70 3/8
Saindoux sur.
Janvier...
Mai
10 87
11 10
LA GRÈVE DES MINEURS
Le travail reprendrait lundi
DOUAI. — Hier après-midi, la Chambre des
houillères du Nord et du Pas-de-Calais a eu
une entrevue avec la Fédération nationale
des ouvriers du Nord et du Pas-de-Calais.
Il a été décidé qu’il ne serait plus fait de
longues coupes, d'ici la promulgui— 2- *
loi actuellement devant la Chambre.
Le travail reprendrait demain lundi.
ation de la
i
AU CONGRÈS DE LA
RÉGLEMENTATION DOUANIÈRE
A la séance de clôture du Congrès interna-
tional de la réglementation douanière, M.
Massé, ministre du Commerce, a exprimé
l'espoir que l’œuvre du Congrès contribuerait
à rendre plus aisé le commerce entre les na
tions.
Il a dit que le gouvernement examinera
avec la plus grande bienveillance les vœux
du Congrès.
UNE EXPOSITION DE
PÊCHE MARITIME A BOULOGNE
An cours du Conseil des ministres d’hier,
le président de la République a signé un dé-
eret organisant une exposition de pêche ma-
ritime à Boulogne-sur-Mer en 1914.
-------
EFFONDREMENT D'UN HANGAR
LONGWY. — Hier soir, vers 6 heures, à
yon, quelques soldats du 18e bataillon
à pied travaillaient sons un
hangar en bois, lorsque celui-ci s’effondra.
Un soldat fut tué et quatorze blessés, dont
Longay
de chas
Cinq assez grièvement.
Ils ont été transportés à l’hôpital militaire
de Longwy.
-= O4
UN ACQUITTEMENT
REIMS — La Cour d’assises vient d’acquit-
ter M. Ernest Lefèvre, gérant du journal La
Cravache, poursuivi à l’occasion de la publi
cation d’un article paru en juillet dernier et
considéré comme injurieux pour l’armée.
Au cours des débats, M. Lefèvre avait dé
claré n’avoir pas eu connaissance de l’article
avant sa publication.
wo==---f)--cn-=
LES AFFAIRES D’ORIENT
Une note officielle bulgare
le
Le ministre de Bulgarie communique
démenti suivant qu’il a reçu du gouverne-
ment de Sofia :
« L’approche des élections législatives ins
pire à quelques organisations de l'opposition
des attaques contre le roi qu’elles voudraient
rendre responsable d’avoir donné, malgré le
gouvernement, l’ordre de recommencer la
guerre.
» La presse étrangère s’est émue de ces at
taques au point d’y voir la possibilité d’une
abdication prochaine, Mais en Bulgarie, ceux
qui connaissent les mœurs des partis ne prê
tent nullement attention à ces manœuvres.
» Veuillez donc donner un formel dé-
menti à ces bruits intéressés de la décision
d'adbication. L’ordre, la tranquillité, la con
fiance régnent dans le royaume où personne
ne saurait considérer le chef de l'Etat com
me responsable des malheurs qui ont frappé
le pays. »
ALPHONSE XIII A VIENNE
Vienne. — Le roi d’Espagne est arrivé hier
soir à 5 h. 50.
La foule, massée devant la gare, l’a ac
clamé.
NOUVEAUX INCIDENTS A BARCELONE
Barcelone. — De nouveaux incidents se
sont produits hier à la suite d’un accident de
vamway.
C La garde civile a dû charger ; il y a plu-
gieurs blessés.
PÉ NOMBR ES
6, manu
14 50
15 58
68 1/2
15 37
Cliché Petit 62")
A PLAOE PE L'HOTEL PE VILLE (Effet de soir)
D’après le Tableau de Georges BINET
Coin de Province
La petite tille s’endort, enveloppée de
brumes. L’allumeur des lampes a terminé
asa tournée. Le boulevard est devenu désert.
Dans la rue des Etuves, le libraire achève de
coller les auvents à la devanture. On a l’im
pression que la vie s’échappe peu à peu de
ce coin paisible et que dans quelques minu
tes tout va plonger dans le grand sommeil.
La place de l’Eglise dessine un grand carré
gris, bordé par des silhouettes de maisons
cagneuses... Un bruit monotone et clair
monte dans la nuit naissante. C’est le ruis
seau de la rue des Cornues, grossi par le dé
bordement de la Huchette qui glisse en
chantant sur les pavés. L’ombre grandit. Les
lampes à pétrole accentuent dans la nuit
leur lueur tremblotante et rougeâtre. Au
tour des lanternes, des papillons valsent, des
mouches passent en bourdonnant et vont
se briser les ailes sur les vitres.
L’horloge de la Mairie a sonné dix heures
et, presque aussitôt, la dernière fenêtre illu
minée de la place des Ecuyers s’est trouvée
subitement plongée dans l’obscurité. Quel
ques minutes se sont écoulées, une porte
s’est ouverte et voici que s’éparpillent, dès
le seuil, ces Messieurs du Cercle du Com
merce.
Des voix s’élèvent dont les murs se ren
voient l’écho :
— Pingois, mon ami, vous avez eu tort
d’abattre du carreau.
— C’était mon jeu.
— Allons donc, j’étais maître.
— Madame Corpard ?
— Beaucoup mieux, Dieu merci, une sim
ple alerte.
— Vous plaisantez, mon cher Pingois. En
abattant du cœur, j’étais rincé... Je vous le
dis.
— Je suis de votre avis, M. Tapivel, ces
exploits d’aviateurs sont tout de même effa
rants...
Le dernier noctambule a disparu. La con
versation s’est perdue. Insensiblement, le
bruit des pas s’éteint. La petite ville est
morte, bien morte. Plus de lumière aux fe
nêtres, plus de mouvement, plus rien. Le
ruisselet des Cornues lui-même s’est tu...
Seuls les panonceaux de l’Hôtel du Lion
d’or grincent sur leurs chaînes, de temps en
temps, quand le vent les balance. Ils s’of
frent alors comme miroirs à une lune pâ
lotte, encapuchonnée de brouillards jaunes,
une lune hésitante qui sent la pluie et les
vieux rhumes, une pauvre lune anémique et
maussade qui achève de faire tomber sur le
bourg endormi une housse de désolation et
de tristesse.
sous leur teinte rose, sont collées aux car
reaux, escortant des pancartes : « Ici on
achète les reconnaissances. Belles occasions
à saisir..., Pawn-broker Office ! »
Tout autour de « Ma Tante », un petit
monde de commerçants vit d’elle.
Quand, sur la porte de la grande maison,
dont la façade sévère semble symboliser
encore aujourd’hui, au milieu des bico
ques coiffées d’ardoises, la prospérité du
Havre d’autrefois, la honte arrête les pas du
débutant, c’est dans l’arrière-boutique de
l’intermédiaire que les nécessités de la « ma
térielle » conduisent le client.
...Un à un, les pauvres bougres avaient dé
filé devant le guichet. Un employé avait pris
l’objet, l’avait passé au commissaire-priseur.
Quelques gestes, quelques mots, un or
dre jeté à un scribe, et, en quelques ins
tants, avec un ordre parfait, l’homme ou la
femme recevait sa feuille contre la remise
de son paquet de linge, de sa glace ou de son
bijou.
Le flot de la foule l’entraînait alors, le fai
sait glisser le long des barrières ; il se trou
vait naturellement amené devant un autre
guichet par où une main se tendait pour
prendre le papier, y apposer un numéro,
une signature.
Et les pièces de monnaie chantaient clair
en regagnant la rue. On eût dit qu'elles
ramenaient avec elle au foyer la joie de
l’Espoir infini et l’éternelle Illusion de la
.Fortune.
Harengs frais !
Rue des Drapiers, six heures du soir.
Pluie et boue.
Le flot ouvrier refoulé par la cessation du
travail glisse lentement entre les hautes mai
sons aux façades suintantes.
Le pas est lourd des lassitudes de la jour
née, la mine attristée, le dos voûté sous la
, une pluie fine et pénétrante
coller le vêtement au corps et
pluie tenace, une
qui finit par (
s’infiltre jusqu’au cœur.
« Ma Tante »
AU MEXIQUE
MEXICO, — Les officiers de la garnison
d'Ixtapalapal près de Mexico ont été arrêtés
comme complices dans un complot tramé
contre le gouvernement.
La Vera-Cruz. — On annonce que les in
surgés sont maîtres des environs de Tuxpan
et qu’ils ont prélevé un tribut sur les ex
ploitations pétrolifères de la région.
ï
** ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
i la LIBHPMIE IMTEAMATIONALE
108, rue St-Lazare, 108
(immeuble de rHOTEL TERMINUS)
ofaif
Jamais personne ne l’a vue, cotte vieille
parente, mais tout le monde la connaît, ne
serait-ce que de nom.
Par les temps durs, au seuil de la saison
mauvaise, de pauvres gens lui font visite ;
les uns, avec une lueur d’espoir dans l’âmo,
pour dégager matelas et couvertures, les au
tres, pour trouver dans l’abandon tempo
raire des vêtements et des meubles le moyen
de traverser la crise.
Spectacle impressionnant et trite. Tout à
l’heure, parmi la foule inquiète des malheu
reux, dans la pénombre des salles d’attente
aus grands murs froids, comme endeuillés,
j’ai vu passer la misère honteuse.
Ils étaient une -vingtaine de pauvres dia
bles, alignés le long des barrières.
Sous le bras, ils apportaient, roulées dans
des serviettes, les dernières épaves du logis :
une pendule, des casseroles, des draps...
Les yeux rêveurs, perdus dans la nuit qui
tombait déjà des toits, au fond de cette cour
du vieux Havre, ils semblaient déjà escomp
ter l’argent du prêt, supputer les chances de
l’estimation, combiner des projets d’avenir,
en hochant mélancoliquement la tête.
D’autres arrivaient, plus alertes et plus
fais, plaisantaient volontiers, lançaient des
clats de rire qui sonnaient faux au milieu
de cette détresse douloureuse.
Ceux-là, assurément, ne s’amenaient pas
pour leur compte personnel. Ils remplis
saient une tâche journalière. Us venaient en
commissionnaires, insouciants et blasés, ac
coutumés depuis longtemps au spectacle
navrant. L’habitude avait depuis longtemps
émoussé leur sensibilité. Colporteurs inté
ressés des infortunes anonymes, ils ne cher
chaient même plus à savoir à la suite de
quelles circemstances ce bracelet,cette bague
de prix, «es bibelots venaient s’échouer
rue Saint-Julien, au grand dépôt, dans la
dégringolade des jours noirs t
Commissionnaire au Mont-de-Piété f... Il
est partout l’écriteau, au-dessus des portes,
dans’toutes les vitrines du quartier. Un seul
coup d’œil jeté sur les boutiques laisse devi-
ner qu’on se trouve dans le voisinage de
« Ma Tante ». Des feuilles de papier, couver
tes de numéros, d’estampilles, presque gaies
Défont ce flot d’êtres libérés de la tâche
journalière se dégage une impression de dé
tente sans joie, de hâte à regagner le toit, la
mansarde où la femme attend, la mar
maille assise en cercle autour d’un feu de
coke...
Mais d’autres aussi, papillons frivoles, s’ar
rêtent aux feux des boutiques. Le débit dé
ploie ses tentations, ses lumières, ses pro
messes d’oubli, son air chaud chargé delà fu
mée des pipes et de relents d’alcool.
Une armée de verres d’émeraude valse
sur les comptoirs. La joie de boire fait oublier
le foyer, les mioches, la menace de l’ivresse,
l'abrutissement...
Le long des trottoirs, des brouettes s’ali
gnent. Des bouts de chandelle répandent
une lueur avare sur leurs larmes de suif
figées au fond d’un cornet de papier.
— Hareng frais ! Hareng frais !...
Avez-vous remarqué combien intimement
il s’adapte aux tristesses mouillées des soirs
de novembre, ce cri des marchandes ? Il a la
note d’une mélopée, presque l’accent d’une
lamentation.
Dans la nuit pluvieuse et froide, le long
des façades suintantes, parmi des odeurs de
friture, d'absinthe et de misère humide, il
monte ce bruit, monotone et plaintif, comme
alourdi par la boue gluante.
— Hareng frais t Hareng trais 2
Crépuscules
Ces crépuscules d’automne ont des char
mes prenants.
La mélancolie du ciel leur prête un peu
do sa poésie élégiaque ; les brumes, la gaze:
qui tamise, adoucit et combine les couleurs.
Iis prennent alors des tons atténuésqui chan
tent, par leur grâce mourante, la sereine
agonie du jour.
Des hauteurs, dans la fraîcheur du soir,
n’avez-von s point vu parfois avec une émo
tion où se glisse une pointe de tristesse et
l’amertume d’un regret, l’ombre tomber
sur la ville qui frissonne ?
Elle surgit tout à coup des rives lointaines,
des profondeurs de l’estuaire. Elle se dresse
de toute l’ampleur de son manteau de gri
sailles que trouent par places l’œil papillo
tant d’un feu marin. C’est déjà la conquête
faite de toute l'immensité du site.
Une mer de ténèbres roule ses vagues
inondables et submerge la cité. Les derniers
clochers se confondent et s’effacent sous la
montée progressive de là nuit. Des lueurs
rosées et violettes traînaient encore à l’aven
ture, effilochées, dans un ciel blême. Les
roses se sont éteints, les violets sont morts.
Insensiblement, les gradations de lumière
se fondent dans une teinte uniforme aux
noirceurs d’encre.
La vie humaine a déjà riposté à la mort
tragique du jour. Elle se traduit par les
Doints brillants qui s’allument et piquent le
décor à la façon de ces images transparentes
que nous livre le stéréoscope.
Une alignée de lunes minuscules trace
dans la nuit un pointillé : ce sont les lam
pes électriques du boulevard Maritime qui
flamboient. Une innombrable pluie d’étoiles :
les réverbères qui s’allument et découpent
dans la nuit des quadrilatères déformés par
la perspective, le morcellement des pâtés de
maisons.
Là-bas, le feu intermittent du môle qui
clignote au-dessus de l’eau invisible... Plus
près de nous, un gros œil vert, un gros œil
rouge ; ils glissent doucement sur la mer
morte : le passage d’un navire.
Et, présidant à l’éclosion des astres ter
restres, campé sur le plateau pour mieux
les voir naître, le phare de la Hève fait tour
noyer au-dessus de sa tête casquée la gerbe
bleuâtre de ses rayons, comme s’il voulait
embrasser dans son large geste circulaire
toute l’immense famille des lumières qui
s’éveillent, ses frères anonymes, innombra-
bles et humbles, que sont les feux de la cité.
Mais il est aussi des coins de la ville où le
soir naissant met d’étranges couleurs.
Laissez-vous prendre au charme du tableau
que livre à certaines heures d’automne l’as-
pect de la place de l‘Hôtel-de- Ville, quand
le ciel conserve encore les reflets d’auber
gine et que l’horizon, à l’extrémité du bou
levard, se teinte encore de violets cuivrés.
C’est l’heure indécise où le jour et la nuit
s’équilibrent, où les choses s’estompent, où
leurs contours sont déjà mordus par la nuit
qui point.
Les magasins s’illuminent. Des rectangles
jaunâtres apparaissent, écluses ouvertes aux
flots de clartés qui se répandent sur le trot
toir, sur la chaussée en traînées, en nappes.
Les bruits de la rue se font plus sonores,
plus impérieux. Des autos beuglent ou mu-
fissent en faisant passer rapidement au-des
sus du pavé gras la clarté brutale de leurs
lanternes aux cuivres barbelés d’étincelles.
, Dans le vacarme qui bat les murs comme
une marée montante de cacophonie, les
tramways jettent des petits ronds verts,
rouges, blancs, pains à cacheter multicolores
qui diminuent peu à peu et s’effacent, ou
bien grossissent, défilent et disparaissent
dans un ruissellement de clartés et le rou
lement sourd des ferrailles.
... La nuit est venue. Plus de lueurs
fauves au ciel. La silhouette de l’Hôtel de
Ville s’est perdue tout à fait dans l’ombre.
Les vitrines, par contre, plus que jamais
flamboient. Sous les lampes électriques des
magasins, de la terrasse des cafés, les pas
sants se découpent en lignes sèches, trépi
dants et rapides, lancés dans le flot d’une vie
grouillante.
On se prend à penser à des marionnettes
précipitées au petit bonheur, en tas, en dé
sordre, derrière un écran d’ombres chi
noises..,
ALBERT-IIERRENSCHIMIDT.
mnsssnesmanaszas
Nauwelles Politiques
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier matin, à l’Elysée, sous la
présidence de M. Poincaré.
Le Conseil s’est entretenu des différentes
questions inscrites à l’ordre du jour des
Chambres et a procédé ensuite à l’expédition
des affaires courantes.
--------—------—
ETRANGER
RUSSIE
Epilogue inattendu du procès de Kiet
Le Kievlianine, journal réactionnaire de
Kief, dont le directeur, M. Choulguine, est
poursuivi pour des articles relatifs à l’affaire
Beylis, vient de publier des révélations sen
sationnelles.
Selon ce journal, un détenu, nommé Ko-
satchenko, qui fut chargé de surveiller
Beylis dans sa prison, a avoué au chef de
la gendarmerie Ivanoff avoir inventé les
aveux de Beylis qui figurent dans l’acte d’ac
cusation.
Iwanoff aurait prévenu le procureur
Tchaplinsky, qui refusa d’en tenir compte.
Iwanoff mit alors au courant M. Pikhno,
directeur décédé du Kievlianine, qui en avisa
à son tour M. Choulguine.
Le journal réclame la confrontation de
MM. Iwanoff, Tchaplinsky et des collabora
teurs du Kievlianine.
INFORMATIONS
Mort de M. Edouard Lockroy
M. Lockroy est décédé hier d’une crise car
diaque A la suite d’une longue maladie rhu
matismale qui le tenait depuis plusieurs an-
nées éloigné de la politique.
Il était entouré de Mme Lockroy et de
MM. Georges Hugo, son beau-fils ; Georges
Payelle, premier président de la Cour des
comptes, et Edouard Ignace, son ancien chef
de cabinet.
Journaliste et homme politique, Edouard
Lockroy eut une carrière particulièrement
remplie et mouvementée.
Né à Paris le 17 juillet 1840, fils de Joseph-
Philippe Simon, dit Lockroy. Il prit part à
l’expédition des Mille et débuta ensuite dans
la presse au Figaro, et fut un des rédacteurs
du Diable à quatre, où il combattit passionné
ment ‘Empire. En 1869, il entrait au
Rappel.
Après le 4 septembre, il fut élu chef d’un
bataillon de la garde nationale. Le 8 février
1871, les électeurs de la Seine l’envoyaient
siéger à l’Assemblée Nationale où il vola con
tre les préliminaires de la paix et pour la
déchéance de l’Empire.
Le 2 avril, il donnait sa démission de re
présentant de Paris en même temps que
Charles Floquet. Le 15, il était arrêté et con
duit à Versailles, puis à Chartres, où il resta
emprisonné jusqu’au mois de juin suivant.
Rendu à la liberté, il fut élu conseiller
municipal du 11 e arrondissement et devint
rédacteur en chef du Peuple souverain. Pour
suivi pour un article intitulé « Mort aux
traîtres ! », il fut acquitté par le jury et eut
avec M. Paul Granier de Cassagnac un duel
retentissant
Elu député des Bouches-du-Rhône en 1873,
par 57,000 voix, il fut réélu dans ce départe
ment en 1876.
Le électeurs de Paris le désignaient en
même temps pour les représenter. Il opta
pour Paris.
En 1881, il fut élu à la fois à Paris et à Aix,
et choisit Paris où son mandat fut renouvelé
en 1885 ; il arriva en tête de liste, 1er élu de
Paris. Ministre du commerce en 1885-4886,
ministre de l’instruction publique en 1886,
réélu député en 1889 et en 4893, il devint
minisire de la marine dans le cabinet Léon
Bon rgeois(novembre 1895-avril 4896) Édouard
Lockroy fut de nouveau réélu en 1898 et fit
partie des cabinets Brisson et Charles Dupuy
en qualité de ministre de la marine. Réélu
député en 1902 et en 1906, Lockroy devint
vice-président de la Chambre des députés
en 1906.
Il représentait à la Chambre la deuxième
circonscription du onzième arrondissement.
En raison de son état de santé, il ne fut pas
candidat aux élections de 1910.
M. E. Lockroy publia un certain nombre
d’ouvrages littéraires et d’études historiques.
OBSERCVATOHRE IE PARIS
Paris, 22 novembre, 11 &. 13.
Extrêmes barométriones : 571 maiilim. e Brest,
76 4 millim. à Dunkerque.
Forte pression Sud Europe.
Dépression Islande.
Temps probable : Vent des régions Ouest,
nuageux, température normale.
AU HAVRE (Centre de la Villa»
SARONKTEI SERÏOSIR
A midi 770 4- 10
A Minuit 773 + 9
LA FÊTE A SOUHAITER :
AUJOURD’HUI.. Saint-Clément
DEMAIN Sainte-Flora
w==-=======$!==--------===s
Journée du Dimanche 23 Novembre 1913
Le Ravre.
Hôtel de Ville (Salon Ouest, 1 er étage). — A
46 h. 3/4. Conférence de Mme Jules Siegfried sur
le Féminisme au point de vue social.
Au Muséum d’Histoiré Naturelle. — Exposition
de poissons exotiques et de tortues aquatiques
vivants.
Eglise Notre-Dame. — Fête Sainte-Cécile. —
Messe en musique par I‘« Harmonie de la Compa
gnie Générale Transatlantique ».
Hôtel des Sociétés. — A 2 h. 1/2, Matinée dan
sante de la « Société Excursionniste Gravillaise ».
Salle de la « Lyre IAVRAISE ». — A 14 h. 1/2
Concert et Revue de « Fantasio ». — Sauterie.
Salle FRANKLIN. — A 14 h. 1/2. Fête de la « So
ciété de Secours Mutuels Franklin ».
Grand-Theatre. — En matinée et soirée. Re
présentations théâtrales.
THÉATRE-CIRQUE Omnia. — En matinée et soirée
séances de-Cinéma Pathé frères.
Cinéma-Gaumont. — Matinée et soirée.
Kursaal-Cinéma. — En matinée et soirée, séan
ces de Cinéma.
Folies-Bergère. — En matinée et en soirée, re
présentations de comédie
Grande Taverne.— Académie do billard, grands
concerts.
Brasserie Universelle. — Apéritif-concert et
soirée musicale.
FRASCATI. — De 16 à 49 h. Réunion dansante de
Madame Langlois-Martin.
Brasserie TORTONI. — De 18 h. à 49 h. 1/4, Apé-
ritif-Concert.
Sanvic. — Fêle Sainte-Cécile de la « Société
Musicale» et de la « Société Chorale ». — Le ma
tin, Messe en musique. — Le soir, Banquet.
Harfleur. — Salle des Fêtes. — A 44 h. 4/2.
Distribution de prix et Concert de F« Association
des Anciens Elèves de l’École de Garçons ».
Montiviiliers.— Fête Sainte-Cécile de l‘s Union
Musicale». — Le matin, Messe solennelle.
— Salle des Fêtes. — A 44 h. 1/2. Représen
tation de l’« Esprit Français »
Bréauté. — Banquet de la « Société l’Amicale
de Bréauté,
Bolhec. — Fête Sainte-Cécile de la « Lyre Bol-
bécaise ». — Le matin, Messe solennelle. L’après-
midi, Bal au Grand Hôtel de Fécamp.
Gruchet-le-Valasse. — Fêle Sainte-Barbe.—
A 12 h. place Desgenétais, Revue. — A 42 h. 1/2,
Banquet.
Lilicbonne.— Fêle en l’honneur de M. Giron :
A 1 i h., réception ; à 12 h., banquet ; à 44 h. 4/2,
concert.
Fécamp. — Fête Sainte-Barbe. — A 10 heures,
Revue. — A 12 h. 1/2. Salle du Val-aux Clers,
Banquet.
— Fête Sainte-Cécile. — A l’église de Sainte-
Trinité, messe solennelle par l’« Harmonie de la
Bénédictine ».— A 19 h. salle de l’Union, Banquet,
moono -----
Il prononça eninite un excellent discours
dont nous extrayons les passages suivants î
Quelle diversité dans nos études !
La partie littéraire et la poésie notamment
offrent toujours l’occasion du plus important des
concours : j’ai félicité il y a un instant les lau
réats en l’henneur desquels ce banquet est offert ;
je suis heureux que le rapporteur soit des nôtres
ce soir pour recevoir aussi les félicitations que
mérite son admirable rapport, je lui redis avec
plaisir combien la délicieuse soirée qu’il nous a
fait passer nous a laissé un doux souvenir.
Avec le charme d’une parole vibrante et con
vaincue, M. l’abbé Julien ne nous a pas donné seu
lement un véritable régal littéraire, il nous a pour
ainsi dire enseigné la vraie méthode, il nous a
montré le meilleur cadre à conseiller à tous les
rapporteurs de l’avenir, en ne laissant rien de
cô é parmi les œuvres soumises à l’appréciation
du jury et en faisant précéder les opinions expri
mées sur l’ensemble des œuvres d’un préambule
charmant où s’accuse avec une saveur bien ap-
préciée la note individuelle et la personnalité très
marquante de l’érudit et du lettré qu’est notre dis
tingué collègue.
Combien aussi d’entre vous sont attirés par l’ar-
chéolog!e et tout ce qui touche à l’histoire de no
tre vieille Normandie, si riche en recherches de
toutes sortes ; vous avez à cœur de la faire con
naître tout entière dans ses souvenirs, dans ses
monuments, dans la diversité si attrayante de ses
aspects ; vous n’hésitez pas à compulser ses
vieux manuscrits, à interroger sur place nos com
patriotes, à vous associer à leurs impressions, à
leurs sentiments, et ainsi vous établissez entre
eux et vous une sorte d’intimité ; la pensée qu’ils
vous inspirent est au fond une pensee de rappro
chement, d’union intellectuelle et morale, car pra
tiquer l’échange des connaissances et des idées,
c’est nouer des relations, grouper des affinités qui
s’ignoraient, en sympathies conscientes et en col
laborations fécondes.
Notre Société a fait mieux encore : elle a rap
proché les chercheurs épars dans notre cité en
leur donnant l’occasion de se connaître les uns
les autres, de se donner des idées, d’apprécier
mutuellement leur valeur.
Que de relations durables et charmantes se sont
nouées au cours de nos entretiens entre de s hom
mes qui, sans cette occasion, ne se seraient peut-
être jamais connus.
Avec son titre et la diversité qui lui est per
mise, notre Société n’est-elle pas comme une
sorte de Fédération de toutes les bonnes volontés
attelées à des besognes différentes ? Les efforts
accomplis dans les différentes branches se sont
coordonnées ; des vues communes ont été déga
gées.
Riche en inspirations, fertile en résultats, voire
œuvre, mes chers collègues, féconde de science
vivifiante et d’art naturel notre riche Pays de
Gaux.
De déductions complexes et d’études arides,
vous faites éclore la perfection de la force et
l’apologie du beau, et, devant vos téméraires in
vestigations tend à disparaître le funeste oubli,
résultat de l'ignorance d'autrefois, puisque vous
faites revivre dans le présent l’esthétique du
passé et qu’il sied bien de revêtir la science
qu’est l’Histoire de la jolie parure qu’est ia Lé
gende.
Mais vous ne vous êtes pas limité aux quese
lions littéraires et historiques, vous avez gagné en
extension et vous gagnerez encore du côté des
sciences exactes, de l’économie politique et des
questions sociales qui ont pris tant d’importance
de notre temps, et ce sera là un champ liés large
qui s’ouvrira à votre activité, car vous ne pouvez
vous désintéresser des réalités pratiques que
comporte la vie moderne.
Qu’il s’agisse de favoriser l’essor économique,
de développer les communications et les moyens
de transport, de propager les saines notions* de
l’hygiène ou d’améliorer les méthodes d’ensei-
guement, on vous voit vous préoccuper de toutes
les questions intéressant l’avenir d’un pays et,
par vos efforts, essayer d’y apporter des solu
tions mûrement étudiées au moins sur le terrain
théorique qui doit toujours précéder celui de
l’application pratique.
Censeil Municipal du Havre
Le Conseil municipal se réanira à l’Hôtel
de Ville, mercredi prochain, 26 novembre, à
8 h. 1/2 du soir.
—
Société avraise d’ERudes diverses
Parmi tous les banquets qui, chaque an
née, groupent en des salles diverses nos
concitoyens, celui organisé par la Société
havraise d’Etudes diverses est certainement
l’un des plus charmants. Tous les convives
s’y trouvent réunis par une communauté de
pensée, un même idéal d’art et de beauté,
qui fait qu’à côté de son caractère officiel la
fête permet aux assistants d’oubliar pour
un moment les matérialités de l’existence
dans un échange de vues et d'émotions
littéraires des plus attachants.
C'est hier soir que cette aimable réunion a
eu lieu dans la salle du Cercle des Nouvelles
Galeries, autour d’une table excellemment
servie par le maîtrequeue Morlot.
Aux côtés de M. Dupont,président,avaient
pris place MM. Morgand, adjoint ; Acher,
Conseiller général ; Gaillard, Conseiller d’ar
rondissement ; Toutain, membre de la
Chambre de commerce ; Guillemard, prési
dent du Cercle d’études des employés de bu
reau ; Mesny, président du Groupe astrono
mique ; l’abbé Julien, rapporteur du con
cours Folloppe ; de la Villehervé et Besse-
reau, lauréats du concours de 1913.
Lorsque vint l’heure des toasts, M. le pré
sident Dupont, après avoir présenté les ex
cuses de. diverses notabilités et salué M. Mor
gand, venu apporter à la société le témoi
gnage de l’intérêt que lui porte la munici-
palité, exprima ses sympathies pour les
groupements avec lesquels la société entre
tient des relations cordiales.
Nous pouvons dire, sans nous faire d’illusion,
que la b irque de notre société est bien voilée,
elle peut voguer en toute confiance vers son but,
vers Tidéal do vérité qui est à la base de tantes
nos aspirations. Espérons que tous ceux qui en
sentent la privation et le besoin viendront à elle
volontiers renforcer peu à peu son équipage
Au moment où je vais quitter la birre, a moi
confiée, et la passer à mon excellent ami le doc
teur Leroy qui a été pour moi un si précieux
auxiliaire, laissez-moi souhaiter bon vent et bonne
chance à notre aimable doyenne. Je suis con
vaincu qu’elle continuera avec ardeur la feconde
besogne à laquelle elle s’est vouée, et qu’elle
saura représenter dignement noire Cité au grand
Congrès de 1914 pour l’Avancement des Sc ences.
Mais permettez moi de vous dire aussi quel
doux souvenir je garderai personnellement de
ces trois années où votre confiance m’a placé à
ce fauteuil.
J’ai appris pendant ce temps à vous mieux con
naître, mes chers collègues, et, de ce contact,
j’emporterai surtout l’impression très vive de.
votre parfaite amabilité, de la cordialité de nos
rapports et aussi de votre exquise courtoisie.
M. Morgand, adjoint dit tout le plaisir
qu’il éprouve à se trouver en celte réunion
et souhaite prospérité à la Société Havraise
d’Etudes diverses.
Entérinés fort heureux, M. I aurent Tou-
tain, vice président de la Société de Géogra
phie félicite M. Dupont de ses trois années
de présidence et se plaît à évoquer les points
de contact que l’on trouve entre les deux
sociétés.
Il est convaincu que toutes deux, occupe-!
Font une place honorable dans la grande
manifestation du Congrès de ‘Avancement
des Sciences qui aura lieu l’an prochain en,
noire ville. i
Il termine en levant son verre en l’hon-
neur de la Société.
M. Guillemard, président du Cercle d’étu
des des employés de bureau, remercie la So
ciété du témoignage d’estime qu’elle donna
au Cercle, et évoque la mémoire de M.
Rouette, qui fut l’un des présidents de la So
ciété. Il termine en saluant le président qui
disparaît et son successeur.
M. Mesny, en rappelant le rôle prépondé-
rant qu’a joué l’astronomie dans le dévelop
pement de toutes les sciences, remercie la
Société d’études diverses de la sympathie
qu’elle témoigne à sa sœur cadette, « le
Groupe astronomique ».
Ce sont ensuite MM. de la Villehervé et
Bessereau, les lauréats qui sous une forme
charmante témoignent leur gratitude à la
Société.
Après ces allocutions, dont la forme et
l’élévation de pensée furent vivement appré
ciées, une séance artistique particulièrement
bien composée permit aux assistants de goû
ter le charme des belles lettres et de la mu
sique. . . , ,
M. de la Villehervé y fit apprécier des poé
sies détachées de l’œuvre qu’il vient de pré
senter et qui fut j ustement couronnée, Petits
Ville;h côté de feuillets largement traités,
comporte notamment de petits tableautins
d’une grâce exquise, dûs à une observation
précise, et d’un coloris vraiment pittoresque.
Non moins appréciées furent les œuvres
dont M. Bessereau voulut bien régaler l’as
sistance. La forme en est impeccable, l’ins
piration variée et coloriée. Aux vers puis
sants de l’ « Obole du Passage », succédèrent
les gracieuses rimes de l' « Invitation a la
promenade », et de chaleureux bravos mar
quèrent l’intérêt qu’on avait pris aux œu
vres des deux poètes.
Deux artistes de haute valeur M. Carpen
tier et Mme Bally. accompagnés Par M. de
N 11,815
(83 Pages)
S Centimes — EDITION WJ MATIN
S Centimes
(5 Pages)
Dimanche 23 Novembre 1913
SSBBai
TmrRtmwiWi
i
Administrateur-Dé! é^é
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administratios
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 85
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impreaszous 81 Anmoncas, T2L 10.47
Petit
OVTO
Rédacteur en Chef. Gérant
HYPPoLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTB FÉNOUY
,85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE : Rédaction, N” 7.60
AU HAVRE
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BUKEAU du Journal, 112, boula de Strasbourg.
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Paris, trois heures matin
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 22 NOVEMBRE
Cotons : décembre, baisse 13 points ; jan-
vier, baisse 17 points ; mars, baisse 18 points ;
mai, baisse 19 points.
Calés : hausse 4 à 8 points.
NEW-YORK, 22 NOVEMBRE
uivre Standard disp.
— janvier
Amalganat. Cep...
Fer ’
t. • ion
68 1/2
CHICAGO, 22 NOVEMBRE
a. DU ;onn
C.PRECED
Blé sur
Décembre.
Mai
86 1/8
90 1/2
86 1/4
90 3/8
70 1,8
70 44
10 90
11 07
Maïs sur
Décembre. 1
Mai
70 4/4
70 3/8
Saindoux sur.
Janvier...
Mai
10 87
11 10
LA GRÈVE DES MINEURS
Le travail reprendrait lundi
DOUAI. — Hier après-midi, la Chambre des
houillères du Nord et du Pas-de-Calais a eu
une entrevue avec la Fédération nationale
des ouvriers du Nord et du Pas-de-Calais.
Il a été décidé qu’il ne serait plus fait de
longues coupes, d'ici la promulgui— 2- *
loi actuellement devant la Chambre.
Le travail reprendrait demain lundi.
ation de la
i
AU CONGRÈS DE LA
RÉGLEMENTATION DOUANIÈRE
A la séance de clôture du Congrès interna-
tional de la réglementation douanière, M.
Massé, ministre du Commerce, a exprimé
l'espoir que l’œuvre du Congrès contribuerait
à rendre plus aisé le commerce entre les na
tions.
Il a dit que le gouvernement examinera
avec la plus grande bienveillance les vœux
du Congrès.
UNE EXPOSITION DE
PÊCHE MARITIME A BOULOGNE
An cours du Conseil des ministres d’hier,
le président de la République a signé un dé-
eret organisant une exposition de pêche ma-
ritime à Boulogne-sur-Mer en 1914.
-------
EFFONDREMENT D'UN HANGAR
LONGWY. — Hier soir, vers 6 heures, à
yon, quelques soldats du 18e bataillon
à pied travaillaient sons un
hangar en bois, lorsque celui-ci s’effondra.
Un soldat fut tué et quatorze blessés, dont
Longay
de chas
Cinq assez grièvement.
Ils ont été transportés à l’hôpital militaire
de Longwy.
-= O4
UN ACQUITTEMENT
REIMS — La Cour d’assises vient d’acquit-
ter M. Ernest Lefèvre, gérant du journal La
Cravache, poursuivi à l’occasion de la publi
cation d’un article paru en juillet dernier et
considéré comme injurieux pour l’armée.
Au cours des débats, M. Lefèvre avait dé
claré n’avoir pas eu connaissance de l’article
avant sa publication.
wo==---f)--cn-=
LES AFFAIRES D’ORIENT
Une note officielle bulgare
le
Le ministre de Bulgarie communique
démenti suivant qu’il a reçu du gouverne-
ment de Sofia :
« L’approche des élections législatives ins
pire à quelques organisations de l'opposition
des attaques contre le roi qu’elles voudraient
rendre responsable d’avoir donné, malgré le
gouvernement, l’ordre de recommencer la
guerre.
» La presse étrangère s’est émue de ces at
taques au point d’y voir la possibilité d’une
abdication prochaine, Mais en Bulgarie, ceux
qui connaissent les mœurs des partis ne prê
tent nullement attention à ces manœuvres.
» Veuillez donc donner un formel dé-
menti à ces bruits intéressés de la décision
d'adbication. L’ordre, la tranquillité, la con
fiance régnent dans le royaume où personne
ne saurait considérer le chef de l'Etat com
me responsable des malheurs qui ont frappé
le pays. »
ALPHONSE XIII A VIENNE
Vienne. — Le roi d’Espagne est arrivé hier
soir à 5 h. 50.
La foule, massée devant la gare, l’a ac
clamé.
NOUVEAUX INCIDENTS A BARCELONE
Barcelone. — De nouveaux incidents se
sont produits hier à la suite d’un accident de
vamway.
C La garde civile a dû charger ; il y a plu-
gieurs blessés.
PÉ NOMBR ES
6, manu
14 50
15 58
68 1/2
15 37
Cliché Petit 62")
A PLAOE PE L'HOTEL PE VILLE (Effet de soir)
D’après le Tableau de Georges BINET
Coin de Province
La petite tille s’endort, enveloppée de
brumes. L’allumeur des lampes a terminé
asa tournée. Le boulevard est devenu désert.
Dans la rue des Etuves, le libraire achève de
coller les auvents à la devanture. On a l’im
pression que la vie s’échappe peu à peu de
ce coin paisible et que dans quelques minu
tes tout va plonger dans le grand sommeil.
La place de l’Eglise dessine un grand carré
gris, bordé par des silhouettes de maisons
cagneuses... Un bruit monotone et clair
monte dans la nuit naissante. C’est le ruis
seau de la rue des Cornues, grossi par le dé
bordement de la Huchette qui glisse en
chantant sur les pavés. L’ombre grandit. Les
lampes à pétrole accentuent dans la nuit
leur lueur tremblotante et rougeâtre. Au
tour des lanternes, des papillons valsent, des
mouches passent en bourdonnant et vont
se briser les ailes sur les vitres.
L’horloge de la Mairie a sonné dix heures
et, presque aussitôt, la dernière fenêtre illu
minée de la place des Ecuyers s’est trouvée
subitement plongée dans l’obscurité. Quel
ques minutes se sont écoulées, une porte
s’est ouverte et voici que s’éparpillent, dès
le seuil, ces Messieurs du Cercle du Com
merce.
Des voix s’élèvent dont les murs se ren
voient l’écho :
— Pingois, mon ami, vous avez eu tort
d’abattre du carreau.
— C’était mon jeu.
— Allons donc, j’étais maître.
— Madame Corpard ?
— Beaucoup mieux, Dieu merci, une sim
ple alerte.
— Vous plaisantez, mon cher Pingois. En
abattant du cœur, j’étais rincé... Je vous le
dis.
— Je suis de votre avis, M. Tapivel, ces
exploits d’aviateurs sont tout de même effa
rants...
Le dernier noctambule a disparu. La con
versation s’est perdue. Insensiblement, le
bruit des pas s’éteint. La petite ville est
morte, bien morte. Plus de lumière aux fe
nêtres, plus de mouvement, plus rien. Le
ruisselet des Cornues lui-même s’est tu...
Seuls les panonceaux de l’Hôtel du Lion
d’or grincent sur leurs chaînes, de temps en
temps, quand le vent les balance. Ils s’of
frent alors comme miroirs à une lune pâ
lotte, encapuchonnée de brouillards jaunes,
une lune hésitante qui sent la pluie et les
vieux rhumes, une pauvre lune anémique et
maussade qui achève de faire tomber sur le
bourg endormi une housse de désolation et
de tristesse.
sous leur teinte rose, sont collées aux car
reaux, escortant des pancartes : « Ici on
achète les reconnaissances. Belles occasions
à saisir..., Pawn-broker Office ! »
Tout autour de « Ma Tante », un petit
monde de commerçants vit d’elle.
Quand, sur la porte de la grande maison,
dont la façade sévère semble symboliser
encore aujourd’hui, au milieu des bico
ques coiffées d’ardoises, la prospérité du
Havre d’autrefois, la honte arrête les pas du
débutant, c’est dans l’arrière-boutique de
l’intermédiaire que les nécessités de la « ma
térielle » conduisent le client.
...Un à un, les pauvres bougres avaient dé
filé devant le guichet. Un employé avait pris
l’objet, l’avait passé au commissaire-priseur.
Quelques gestes, quelques mots, un or
dre jeté à un scribe, et, en quelques ins
tants, avec un ordre parfait, l’homme ou la
femme recevait sa feuille contre la remise
de son paquet de linge, de sa glace ou de son
bijou.
Le flot de la foule l’entraînait alors, le fai
sait glisser le long des barrières ; il se trou
vait naturellement amené devant un autre
guichet par où une main se tendait pour
prendre le papier, y apposer un numéro,
une signature.
Et les pièces de monnaie chantaient clair
en regagnant la rue. On eût dit qu'elles
ramenaient avec elle au foyer la joie de
l’Espoir infini et l’éternelle Illusion de la
.Fortune.
Harengs frais !
Rue des Drapiers, six heures du soir.
Pluie et boue.
Le flot ouvrier refoulé par la cessation du
travail glisse lentement entre les hautes mai
sons aux façades suintantes.
Le pas est lourd des lassitudes de la jour
née, la mine attristée, le dos voûté sous la
, une pluie fine et pénétrante
coller le vêtement au corps et
pluie tenace, une
qui finit par (
s’infiltre jusqu’au cœur.
« Ma Tante »
AU MEXIQUE
MEXICO, — Les officiers de la garnison
d'Ixtapalapal près de Mexico ont été arrêtés
comme complices dans un complot tramé
contre le gouvernement.
La Vera-Cruz. — On annonce que les in
surgés sont maîtres des environs de Tuxpan
et qu’ils ont prélevé un tribut sur les ex
ploitations pétrolifères de la région.
ï
** ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
i la LIBHPMIE IMTEAMATIONALE
108, rue St-Lazare, 108
(immeuble de rHOTEL TERMINUS)
ofaif
Jamais personne ne l’a vue, cotte vieille
parente, mais tout le monde la connaît, ne
serait-ce que de nom.
Par les temps durs, au seuil de la saison
mauvaise, de pauvres gens lui font visite ;
les uns, avec une lueur d’espoir dans l’âmo,
pour dégager matelas et couvertures, les au
tres, pour trouver dans l’abandon tempo
raire des vêtements et des meubles le moyen
de traverser la crise.
Spectacle impressionnant et trite. Tout à
l’heure, parmi la foule inquiète des malheu
reux, dans la pénombre des salles d’attente
aus grands murs froids, comme endeuillés,
j’ai vu passer la misère honteuse.
Ils étaient une -vingtaine de pauvres dia
bles, alignés le long des barrières.
Sous le bras, ils apportaient, roulées dans
des serviettes, les dernières épaves du logis :
une pendule, des casseroles, des draps...
Les yeux rêveurs, perdus dans la nuit qui
tombait déjà des toits, au fond de cette cour
du vieux Havre, ils semblaient déjà escomp
ter l’argent du prêt, supputer les chances de
l’estimation, combiner des projets d’avenir,
en hochant mélancoliquement la tête.
D’autres arrivaient, plus alertes et plus
fais, plaisantaient volontiers, lançaient des
clats de rire qui sonnaient faux au milieu
de cette détresse douloureuse.
Ceux-là, assurément, ne s’amenaient pas
pour leur compte personnel. Ils remplis
saient une tâche journalière. Us venaient en
commissionnaires, insouciants et blasés, ac
coutumés depuis longtemps au spectacle
navrant. L’habitude avait depuis longtemps
émoussé leur sensibilité. Colporteurs inté
ressés des infortunes anonymes, ils ne cher
chaient même plus à savoir à la suite de
quelles circemstances ce bracelet,cette bague
de prix, «es bibelots venaient s’échouer
rue Saint-Julien, au grand dépôt, dans la
dégringolade des jours noirs t
Commissionnaire au Mont-de-Piété f... Il
est partout l’écriteau, au-dessus des portes,
dans’toutes les vitrines du quartier. Un seul
coup d’œil jeté sur les boutiques laisse devi-
ner qu’on se trouve dans le voisinage de
« Ma Tante ». Des feuilles de papier, couver
tes de numéros, d’estampilles, presque gaies
Défont ce flot d’êtres libérés de la tâche
journalière se dégage une impression de dé
tente sans joie, de hâte à regagner le toit, la
mansarde où la femme attend, la mar
maille assise en cercle autour d’un feu de
coke...
Mais d’autres aussi, papillons frivoles, s’ar
rêtent aux feux des boutiques. Le débit dé
ploie ses tentations, ses lumières, ses pro
messes d’oubli, son air chaud chargé delà fu
mée des pipes et de relents d’alcool.
Une armée de verres d’émeraude valse
sur les comptoirs. La joie de boire fait oublier
le foyer, les mioches, la menace de l’ivresse,
l'abrutissement...
Le long des trottoirs, des brouettes s’ali
gnent. Des bouts de chandelle répandent
une lueur avare sur leurs larmes de suif
figées au fond d’un cornet de papier.
— Hareng frais ! Hareng frais !...
Avez-vous remarqué combien intimement
il s’adapte aux tristesses mouillées des soirs
de novembre, ce cri des marchandes ? Il a la
note d’une mélopée, presque l’accent d’une
lamentation.
Dans la nuit pluvieuse et froide, le long
des façades suintantes, parmi des odeurs de
friture, d'absinthe et de misère humide, il
monte ce bruit, monotone et plaintif, comme
alourdi par la boue gluante.
— Hareng frais t Hareng trais 2
Crépuscules
Ces crépuscules d’automne ont des char
mes prenants.
La mélancolie du ciel leur prête un peu
do sa poésie élégiaque ; les brumes, la gaze:
qui tamise, adoucit et combine les couleurs.
Iis prennent alors des tons atténuésqui chan
tent, par leur grâce mourante, la sereine
agonie du jour.
Des hauteurs, dans la fraîcheur du soir,
n’avez-von s point vu parfois avec une émo
tion où se glisse une pointe de tristesse et
l’amertume d’un regret, l’ombre tomber
sur la ville qui frissonne ?
Elle surgit tout à coup des rives lointaines,
des profondeurs de l’estuaire. Elle se dresse
de toute l’ampleur de son manteau de gri
sailles que trouent par places l’œil papillo
tant d’un feu marin. C’est déjà la conquête
faite de toute l'immensité du site.
Une mer de ténèbres roule ses vagues
inondables et submerge la cité. Les derniers
clochers se confondent et s’effacent sous la
montée progressive de là nuit. Des lueurs
rosées et violettes traînaient encore à l’aven
ture, effilochées, dans un ciel blême. Les
roses se sont éteints, les violets sont morts.
Insensiblement, les gradations de lumière
se fondent dans une teinte uniforme aux
noirceurs d’encre.
La vie humaine a déjà riposté à la mort
tragique du jour. Elle se traduit par les
Doints brillants qui s’allument et piquent le
décor à la façon de ces images transparentes
que nous livre le stéréoscope.
Une alignée de lunes minuscules trace
dans la nuit un pointillé : ce sont les lam
pes électriques du boulevard Maritime qui
flamboient. Une innombrable pluie d’étoiles :
les réverbères qui s’allument et découpent
dans la nuit des quadrilatères déformés par
la perspective, le morcellement des pâtés de
maisons.
Là-bas, le feu intermittent du môle qui
clignote au-dessus de l’eau invisible... Plus
près de nous, un gros œil vert, un gros œil
rouge ; ils glissent doucement sur la mer
morte : le passage d’un navire.
Et, présidant à l’éclosion des astres ter
restres, campé sur le plateau pour mieux
les voir naître, le phare de la Hève fait tour
noyer au-dessus de sa tête casquée la gerbe
bleuâtre de ses rayons, comme s’il voulait
embrasser dans son large geste circulaire
toute l’immense famille des lumières qui
s’éveillent, ses frères anonymes, innombra-
bles et humbles, que sont les feux de la cité.
Mais il est aussi des coins de la ville où le
soir naissant met d’étranges couleurs.
Laissez-vous prendre au charme du tableau
que livre à certaines heures d’automne l’as-
pect de la place de l‘Hôtel-de- Ville, quand
le ciel conserve encore les reflets d’auber
gine et que l’horizon, à l’extrémité du bou
levard, se teinte encore de violets cuivrés.
C’est l’heure indécise où le jour et la nuit
s’équilibrent, où les choses s’estompent, où
leurs contours sont déjà mordus par la nuit
qui point.
Les magasins s’illuminent. Des rectangles
jaunâtres apparaissent, écluses ouvertes aux
flots de clartés qui se répandent sur le trot
toir, sur la chaussée en traînées, en nappes.
Les bruits de la rue se font plus sonores,
plus impérieux. Des autos beuglent ou mu-
fissent en faisant passer rapidement au-des
sus du pavé gras la clarté brutale de leurs
lanternes aux cuivres barbelés d’étincelles.
, Dans le vacarme qui bat les murs comme
une marée montante de cacophonie, les
tramways jettent des petits ronds verts,
rouges, blancs, pains à cacheter multicolores
qui diminuent peu à peu et s’effacent, ou
bien grossissent, défilent et disparaissent
dans un ruissellement de clartés et le rou
lement sourd des ferrailles.
... La nuit est venue. Plus de lueurs
fauves au ciel. La silhouette de l’Hôtel de
Ville s’est perdue tout à fait dans l’ombre.
Les vitrines, par contre, plus que jamais
flamboient. Sous les lampes électriques des
magasins, de la terrasse des cafés, les pas
sants se découpent en lignes sèches, trépi
dants et rapides, lancés dans le flot d’une vie
grouillante.
On se prend à penser à des marionnettes
précipitées au petit bonheur, en tas, en dé
sordre, derrière un écran d’ombres chi
noises..,
ALBERT-IIERRENSCHIMIDT.
mnsssnesmanaszas
Nauwelles Politiques
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier matin, à l’Elysée, sous la
présidence de M. Poincaré.
Le Conseil s’est entretenu des différentes
questions inscrites à l’ordre du jour des
Chambres et a procédé ensuite à l’expédition
des affaires courantes.
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ETRANGER
RUSSIE
Epilogue inattendu du procès de Kiet
Le Kievlianine, journal réactionnaire de
Kief, dont le directeur, M. Choulguine, est
poursuivi pour des articles relatifs à l’affaire
Beylis, vient de publier des révélations sen
sationnelles.
Selon ce journal, un détenu, nommé Ko-
satchenko, qui fut chargé de surveiller
Beylis dans sa prison, a avoué au chef de
la gendarmerie Ivanoff avoir inventé les
aveux de Beylis qui figurent dans l’acte d’ac
cusation.
Iwanoff aurait prévenu le procureur
Tchaplinsky, qui refusa d’en tenir compte.
Iwanoff mit alors au courant M. Pikhno,
directeur décédé du Kievlianine, qui en avisa
à son tour M. Choulguine.
Le journal réclame la confrontation de
MM. Iwanoff, Tchaplinsky et des collabora
teurs du Kievlianine.
INFORMATIONS
Mort de M. Edouard Lockroy
M. Lockroy est décédé hier d’une crise car
diaque A la suite d’une longue maladie rhu
matismale qui le tenait depuis plusieurs an-
nées éloigné de la politique.
Il était entouré de Mme Lockroy et de
MM. Georges Hugo, son beau-fils ; Georges
Payelle, premier président de la Cour des
comptes, et Edouard Ignace, son ancien chef
de cabinet.
Journaliste et homme politique, Edouard
Lockroy eut une carrière particulièrement
remplie et mouvementée.
Né à Paris le 17 juillet 1840, fils de Joseph-
Philippe Simon, dit Lockroy. Il prit part à
l’expédition des Mille et débuta ensuite dans
la presse au Figaro, et fut un des rédacteurs
du Diable à quatre, où il combattit passionné
ment ‘Empire. En 1869, il entrait au
Rappel.
Après le 4 septembre, il fut élu chef d’un
bataillon de la garde nationale. Le 8 février
1871, les électeurs de la Seine l’envoyaient
siéger à l’Assemblée Nationale où il vola con
tre les préliminaires de la paix et pour la
déchéance de l’Empire.
Le 2 avril, il donnait sa démission de re
présentant de Paris en même temps que
Charles Floquet. Le 15, il était arrêté et con
duit à Versailles, puis à Chartres, où il resta
emprisonné jusqu’au mois de juin suivant.
Rendu à la liberté, il fut élu conseiller
municipal du 11 e arrondissement et devint
rédacteur en chef du Peuple souverain. Pour
suivi pour un article intitulé « Mort aux
traîtres ! », il fut acquitté par le jury et eut
avec M. Paul Granier de Cassagnac un duel
retentissant
Elu député des Bouches-du-Rhône en 1873,
par 57,000 voix, il fut réélu dans ce départe
ment en 1876.
Le électeurs de Paris le désignaient en
même temps pour les représenter. Il opta
pour Paris.
En 1881, il fut élu à la fois à Paris et à Aix,
et choisit Paris où son mandat fut renouvelé
en 1885 ; il arriva en tête de liste, 1er élu de
Paris. Ministre du commerce en 1885-4886,
ministre de l’instruction publique en 1886,
réélu député en 1889 et en 4893, il devint
minisire de la marine dans le cabinet Léon
Bon rgeois(novembre 1895-avril 4896) Édouard
Lockroy fut de nouveau réélu en 1898 et fit
partie des cabinets Brisson et Charles Dupuy
en qualité de ministre de la marine. Réélu
député en 1902 et en 1906, Lockroy devint
vice-président de la Chambre des députés
en 1906.
Il représentait à la Chambre la deuxième
circonscription du onzième arrondissement.
En raison de son état de santé, il ne fut pas
candidat aux élections de 1910.
M. E. Lockroy publia un certain nombre
d’ouvrages littéraires et d’études historiques.
OBSERCVATOHRE IE PARIS
Paris, 22 novembre, 11 &. 13.
Extrêmes barométriones : 571 maiilim. e Brest,
76 4 millim. à Dunkerque.
Forte pression Sud Europe.
Dépression Islande.
Temps probable : Vent des régions Ouest,
nuageux, température normale.
AU HAVRE (Centre de la Villa»
SARONKTEI SERÏOSIR
A midi 770 4- 10
A Minuit 773 + 9
LA FÊTE A SOUHAITER :
AUJOURD’HUI.. Saint-Clément
DEMAIN Sainte-Flora
w==-=======$!==--------===s
Journée du Dimanche 23 Novembre 1913
Le Ravre.
Hôtel de Ville (Salon Ouest, 1 er étage). — A
46 h. 3/4. Conférence de Mme Jules Siegfried sur
le Féminisme au point de vue social.
Au Muséum d’Histoiré Naturelle. — Exposition
de poissons exotiques et de tortues aquatiques
vivants.
Eglise Notre-Dame. — Fête Sainte-Cécile. —
Messe en musique par I‘« Harmonie de la Compa
gnie Générale Transatlantique ».
Hôtel des Sociétés. — A 2 h. 1/2, Matinée dan
sante de la « Société Excursionniste Gravillaise ».
Salle de la « Lyre IAVRAISE ». — A 14 h. 1/2
Concert et Revue de « Fantasio ». — Sauterie.
Salle FRANKLIN. — A 14 h. 1/2. Fête de la « So
ciété de Secours Mutuels Franklin ».
Grand-Theatre. — En matinée et soirée. Re
présentations théâtrales.
THÉATRE-CIRQUE Omnia. — En matinée et soirée
séances de-Cinéma Pathé frères.
Cinéma-Gaumont. — Matinée et soirée.
Kursaal-Cinéma. — En matinée et soirée, séan
ces de Cinéma.
Folies-Bergère. — En matinée et en soirée, re
présentations de comédie
Grande Taverne.— Académie do billard, grands
concerts.
Brasserie Universelle. — Apéritif-concert et
soirée musicale.
FRASCATI. — De 16 à 49 h. Réunion dansante de
Madame Langlois-Martin.
Brasserie TORTONI. — De 18 h. à 49 h. 1/4, Apé-
ritif-Concert.
Sanvic. — Fêle Sainte-Cécile de la « Société
Musicale» et de la « Société Chorale ». — Le ma
tin, Messe en musique. — Le soir, Banquet.
Harfleur. — Salle des Fêtes. — A 44 h. 4/2.
Distribution de prix et Concert de F« Association
des Anciens Elèves de l’École de Garçons ».
Montiviiliers.— Fête Sainte-Cécile de l‘s Union
Musicale». — Le matin, Messe solennelle.
— Salle des Fêtes. — A 44 h. 1/2. Représen
tation de l’« Esprit Français »
Bréauté. — Banquet de la « Société l’Amicale
de Bréauté,
Bolhec. — Fête Sainte-Cécile de la « Lyre Bol-
bécaise ». — Le matin, Messe solennelle. L’après-
midi, Bal au Grand Hôtel de Fécamp.
Gruchet-le-Valasse. — Fêle Sainte-Barbe.—
A 12 h. place Desgenétais, Revue. — A 42 h. 1/2,
Banquet.
Lilicbonne.— Fêle en l’honneur de M. Giron :
A 1 i h., réception ; à 12 h., banquet ; à 44 h. 4/2,
concert.
Fécamp. — Fête Sainte-Barbe. — A 10 heures,
Revue. — A 12 h. 1/2. Salle du Val-aux Clers,
Banquet.
— Fête Sainte-Cécile. — A l’église de Sainte-
Trinité, messe solennelle par l’« Harmonie de la
Bénédictine ».— A 19 h. salle de l’Union, Banquet,
moono -----
Il prononça eninite un excellent discours
dont nous extrayons les passages suivants î
Quelle diversité dans nos études !
La partie littéraire et la poésie notamment
offrent toujours l’occasion du plus important des
concours : j’ai félicité il y a un instant les lau
réats en l’henneur desquels ce banquet est offert ;
je suis heureux que le rapporteur soit des nôtres
ce soir pour recevoir aussi les félicitations que
mérite son admirable rapport, je lui redis avec
plaisir combien la délicieuse soirée qu’il nous a
fait passer nous a laissé un doux souvenir.
Avec le charme d’une parole vibrante et con
vaincue, M. l’abbé Julien ne nous a pas donné seu
lement un véritable régal littéraire, il nous a pour
ainsi dire enseigné la vraie méthode, il nous a
montré le meilleur cadre à conseiller à tous les
rapporteurs de l’avenir, en ne laissant rien de
cô é parmi les œuvres soumises à l’appréciation
du jury et en faisant précéder les opinions expri
mées sur l’ensemble des œuvres d’un préambule
charmant où s’accuse avec une saveur bien ap-
préciée la note individuelle et la personnalité très
marquante de l’érudit et du lettré qu’est notre dis
tingué collègue.
Combien aussi d’entre vous sont attirés par l’ar-
chéolog!e et tout ce qui touche à l’histoire de no
tre vieille Normandie, si riche en recherches de
toutes sortes ; vous avez à cœur de la faire con
naître tout entière dans ses souvenirs, dans ses
monuments, dans la diversité si attrayante de ses
aspects ; vous n’hésitez pas à compulser ses
vieux manuscrits, à interroger sur place nos com
patriotes, à vous associer à leurs impressions, à
leurs sentiments, et ainsi vous établissez entre
eux et vous une sorte d’intimité ; la pensée qu’ils
vous inspirent est au fond une pensee de rappro
chement, d’union intellectuelle et morale, car pra
tiquer l’échange des connaissances et des idées,
c’est nouer des relations, grouper des affinités qui
s’ignoraient, en sympathies conscientes et en col
laborations fécondes.
Notre Société a fait mieux encore : elle a rap
proché les chercheurs épars dans notre cité en
leur donnant l’occasion de se connaître les uns
les autres, de se donner des idées, d’apprécier
mutuellement leur valeur.
Que de relations durables et charmantes se sont
nouées au cours de nos entretiens entre de s hom
mes qui, sans cette occasion, ne se seraient peut-
être jamais connus.
Avec son titre et la diversité qui lui est per
mise, notre Société n’est-elle pas comme une
sorte de Fédération de toutes les bonnes volontés
attelées à des besognes différentes ? Les efforts
accomplis dans les différentes branches se sont
coordonnées ; des vues communes ont été déga
gées.
Riche en inspirations, fertile en résultats, voire
œuvre, mes chers collègues, féconde de science
vivifiante et d’art naturel notre riche Pays de
Gaux.
De déductions complexes et d’études arides,
vous faites éclore la perfection de la force et
l’apologie du beau, et, devant vos téméraires in
vestigations tend à disparaître le funeste oubli,
résultat de l'ignorance d'autrefois, puisque vous
faites revivre dans le présent l’esthétique du
passé et qu’il sied bien de revêtir la science
qu’est l’Histoire de la jolie parure qu’est ia Lé
gende.
Mais vous ne vous êtes pas limité aux quese
lions littéraires et historiques, vous avez gagné en
extension et vous gagnerez encore du côté des
sciences exactes, de l’économie politique et des
questions sociales qui ont pris tant d’importance
de notre temps, et ce sera là un champ liés large
qui s’ouvrira à votre activité, car vous ne pouvez
vous désintéresser des réalités pratiques que
comporte la vie moderne.
Qu’il s’agisse de favoriser l’essor économique,
de développer les communications et les moyens
de transport, de propager les saines notions* de
l’hygiène ou d’améliorer les méthodes d’ensei-
guement, on vous voit vous préoccuper de toutes
les questions intéressant l’avenir d’un pays et,
par vos efforts, essayer d’y apporter des solu
tions mûrement étudiées au moins sur le terrain
théorique qui doit toujours précéder celui de
l’application pratique.
Censeil Municipal du Havre
Le Conseil municipal se réanira à l’Hôtel
de Ville, mercredi prochain, 26 novembre, à
8 h. 1/2 du soir.
—
Société avraise d’ERudes diverses
Parmi tous les banquets qui, chaque an
née, groupent en des salles diverses nos
concitoyens, celui organisé par la Société
havraise d’Etudes diverses est certainement
l’un des plus charmants. Tous les convives
s’y trouvent réunis par une communauté de
pensée, un même idéal d’art et de beauté,
qui fait qu’à côté de son caractère officiel la
fête permet aux assistants d’oubliar pour
un moment les matérialités de l’existence
dans un échange de vues et d'émotions
littéraires des plus attachants.
C'est hier soir que cette aimable réunion a
eu lieu dans la salle du Cercle des Nouvelles
Galeries, autour d’une table excellemment
servie par le maîtrequeue Morlot.
Aux côtés de M. Dupont,président,avaient
pris place MM. Morgand, adjoint ; Acher,
Conseiller général ; Gaillard, Conseiller d’ar
rondissement ; Toutain, membre de la
Chambre de commerce ; Guillemard, prési
dent du Cercle d’études des employés de bu
reau ; Mesny, président du Groupe astrono
mique ; l’abbé Julien, rapporteur du con
cours Folloppe ; de la Villehervé et Besse-
reau, lauréats du concours de 1913.
Lorsque vint l’heure des toasts, M. le pré
sident Dupont, après avoir présenté les ex
cuses de. diverses notabilités et salué M. Mor
gand, venu apporter à la société le témoi
gnage de l’intérêt que lui porte la munici-
palité, exprima ses sympathies pour les
groupements avec lesquels la société entre
tient des relations cordiales.
Nous pouvons dire, sans nous faire d’illusion,
que la b irque de notre société est bien voilée,
elle peut voguer en toute confiance vers son but,
vers Tidéal do vérité qui est à la base de tantes
nos aspirations. Espérons que tous ceux qui en
sentent la privation et le besoin viendront à elle
volontiers renforcer peu à peu son équipage
Au moment où je vais quitter la birre, a moi
confiée, et la passer à mon excellent ami le doc
teur Leroy qui a été pour moi un si précieux
auxiliaire, laissez-moi souhaiter bon vent et bonne
chance à notre aimable doyenne. Je suis con
vaincu qu’elle continuera avec ardeur la feconde
besogne à laquelle elle s’est vouée, et qu’elle
saura représenter dignement noire Cité au grand
Congrès de 1914 pour l’Avancement des Sc ences.
Mais permettez moi de vous dire aussi quel
doux souvenir je garderai personnellement de
ces trois années où votre confiance m’a placé à
ce fauteuil.
J’ai appris pendant ce temps à vous mieux con
naître, mes chers collègues, et, de ce contact,
j’emporterai surtout l’impression très vive de.
votre parfaite amabilité, de la cordialité de nos
rapports et aussi de votre exquise courtoisie.
M. Morgand, adjoint dit tout le plaisir
qu’il éprouve à se trouver en celte réunion
et souhaite prospérité à la Société Havraise
d’Etudes diverses.
Entérinés fort heureux, M. I aurent Tou-
tain, vice président de la Société de Géogra
phie félicite M. Dupont de ses trois années
de présidence et se plaît à évoquer les points
de contact que l’on trouve entre les deux
sociétés.
Il est convaincu que toutes deux, occupe-!
Font une place honorable dans la grande
manifestation du Congrès de ‘Avancement
des Sciences qui aura lieu l’an prochain en,
noire ville. i
Il termine en levant son verre en l’hon-
neur de la Société.
M. Guillemard, président du Cercle d’étu
des des employés de bureau, remercie la So
ciété du témoignage d’estime qu’elle donna
au Cercle, et évoque la mémoire de M.
Rouette, qui fut l’un des présidents de la So
ciété. Il termine en saluant le président qui
disparaît et son successeur.
M. Mesny, en rappelant le rôle prépondé-
rant qu’a joué l’astronomie dans le dévelop
pement de toutes les sciences, remercie la
Société d’études diverses de la sympathie
qu’elle témoigne à sa sœur cadette, « le
Groupe astronomique ».
Ce sont ensuite MM. de la Villehervé et
Bessereau, les lauréats qui sous une forme
charmante témoignent leur gratitude à la
Société.
Après ces allocutions, dont la forme et
l’élévation de pensée furent vivement appré
ciées, une séance artistique particulièrement
bien composée permit aux assistants de goû
ter le charme des belles lettres et de la mu
sique. . . , ,
M. de la Villehervé y fit apprécier des poé
sies détachées de l’œuvre qu’il vient de pré
senter et qui fut j ustement couronnée, Petits
Ville;h côté de feuillets largement traités,
comporte notamment de petits tableautins
d’une grâce exquise, dûs à une observation
précise, et d’un coloris vraiment pittoresque.
Non moins appréciées furent les œuvres
dont M. Bessereau voulut bien régaler l’as
sistance. La forme en est impeccable, l’ins
piration variée et coloriée. Aux vers puis
sants de l’ « Obole du Passage », succédèrent
les gracieuses rimes de l' « Invitation a la
promenade », et de chaleureux bravos mar
quèrent l’intérêt qu’on avait pris aux œu
vres des deux poètes.
Deux artistes de haute valeur M. Carpen
tier et Mme Bally. accompagnés Par M. de
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