Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-11-16
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 novembre 1913 16 novembre 1913
Description : 1913/11/16 (A33,N11808). 1913/11/16 (A33,N11808).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52638636t
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
33” Année
N* 11,808
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5 Centimes
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Dimanche H Novembre 1943
5 Centimes — EDFNON DU MATIN
EreerrO
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O. RANDOLET
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ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
A aanos 22.—BrecenelteceAOSSArccsu===e===gn=======--------------------------------------------------------iiiiiii/?i -
===== =rnnsssasaraer
"== =====5
L’EMPRUNT
Paris, trois heures matin
=================— =========—==============
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 15 NOVEMBRE
Cotons s décembre, baisse 9 points.;
anvier, baisse 6 points ; mars, baisse
s points; mai, baisse 7 points.
Calés : baisse 1 point à hausse 4 points.
NEW-YORK, 13 NOVEMBRE
C. DU J0U%
c. PRECED&XT
Cuivre Standard disp.
— janvier
Amalgasat. Cop...
Fer
70 1/2
44
15
70
15
50
50
3 4
75
CHICAGO, 15 NOVEMBRE
Blé sur
Maïs sur
Sanzdoux sur.
Décembre.
Mai
Décembre.
Mai
Janvier...
Mai
C. DU
86
91
70
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10
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JOUR
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70
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11
» /v
7/8
7 8
3,8
02
22
Le Bi-Centenaire de Diderot
Hier soir a en lieu, dans le grand amphi-
théâtre de la Sorbonne, sous la prudence
de M. Barthou, président du Conseil, la fête
du bi-centenaire de Diderot, organisée par le
Cercle populaire de l’enseignement laïque et
l’Union démocratique pour l’éducation so
ciale.
M. Poincaré avait tenu à honorer cette ma-
nifestation de sa présence.
Après l’exécution de la Marseillaise, par la
musique de la garde républicaine, M. Pain-
levé, député, a fait l’éloge de Diderot.
M. Georges Lecomte a ensuite vanté les
mérites de l’écrivain, puis M. Louis Martin,
sénateur du Var, dans une fort belle allocu-
Mon, a fait revivre Diderot et son œuvre qui
subsistera toujours dans l’histoire de la lit-
térature française.
Enfin, M. Louis Birthou, président du
Conseil, a prononcé un long discours dans
lequel il a commenté l’œuvre de Diderot.
« L’œuvre de Diderot est immense et iné
gale, a dit le président du Conseil, il y de
tout en elle : du meilleur et du pire, des
sentiments élevés et des gravelures. On ne
peut ni l’admirer ni la goûter en bloc ;
faut choisir. »
il
de
sa
la
Parlant des opinions philosophiques
Diderot, M. Barthou dit que la veille de
mort, il disait que le premier pas vers
philosophie c’est l’incrédulité.
Il n’entendait pas par là le doute philoso
phique qui, dépouillant l’esprit pour le ren-
Are plus libre, n’interdit pas d’aboutir à la
croyance.
L'incrédulité était pour Diderot un point
de départ et un point d’arrivée.
Diderot était mat rialiste. Sa vie généreuse
rachetait ce que ses hardiesses spéculatives
avaient de téméraire.
M. Barthou, parlant de l’écrivain, dit qu’il
n'en n’est pas de plus naturel et de plus
spontané ; tel qu’il est, tel il se donne, sans
contrainte, sans pudeur et sans retenue.
Diderot est aussi un conteur admirable,
mais il a échoué quand il a voulu être mora
lisateur ; son genre théâtral est le plus faux
qui soit.
Diderot n’a pas été apprécié dans son
temps comme il le méritait; la postérité,
mieux renseignée, lui a rendu justice.
UH MONSTRE
UOULOMMIERS. — Au cours d’un interroga-
toire, le nommé Blezy, de Mortcef, arrêté
pour tentative de viol sur une jeune Pari
sienne en villégiature, a avoué avoir eu des
relations coupables avec ses deux filles.
Sa fille aînee eut même un enfant de lui.
L’inculpé a en outre reconnu avoir violé
une jeune porteuse de journaux complète
ment idiote.
=====--d=---====
LE " LOOPING THE LOOP"
EH AÉROPLANE
Buc. — L’aviateur Hanouille a volé hier
après-midi la tête en bas pendant environ
vingt secondes et il a exécuté à deux repri
ses le « looping the loop ».
M. Dumont, ministre des finances, a dé
posé vendredi son projet d’emprunt, fixé à
1 milliard 300 millions de francs. Cet
emprunt a pour but de faire face aux dé
penses extraordinaires du ministère de la
guerre et de solder les frais de la prise de
possession du Maroc. Il était nécessaire,
indispensable. A moins de grever indé
finiment, et de la façon la plus dangereuse,
notre trésorerie, on ne pouvait éluder le
recours à des ressources permanentes ex
traordinaires.
La somme réclamée pour couvrir la dé
pense du Maroc étant de 404 millions, et
celle destinée à couvrir les engagements de
dépenses résultant des besoins de la défense
nationale étant de 800 millions, si l’on ajou
te les frais de l’émission et le service des
premiers intérêts de l’emprunt, on arrive
au capital de 1,300 millions qui sont deman
dés à l’épargne.
La dure, mais absolue nécessité où se
trouvait le gouvernement de recourir à
l’emprunt était dès longtemps reconnue et
d’ailleurs acceptée par l’opinion. Et il eut
été désirable que le même sentiment se ma
nifestât dans le monde parlementaire. Mais
il aurait fallu compter sans les divergences,
sans les ambitions politiques souvent ins
piratrices des oppositions les plus injustes.
C’est ainsi que le Radical, après avoir
qualifié l’emprunt d’ « escamotage antifi-
nancier et antidémocratique », se livre à
des attaques très vives contre M. Dumont
et critique son projet avec plus de parti-
pris que de logique.
D’ailleurs, dès le moment où le projet
était déposé, M. Cailloux déclarait dans les
couloirs qu'il demanderait la suppression
de l’article 3 relatif à l’immunité de la
rente.
A ce signal, la Lanterne s’est aussitôt
mise en campagne. Sans doute elle est bien
obligée de reconnaître que, dans les cir
constances particulières où nous sommes,
il était bien difficile de n’avoir pas recours
à l’emprunt. Mais, sous prétexte que M.
Caillaux, en demandant la suppression de
l’article 3, paraît être demeuré dans « la
tradition de la démocratie » et dans « la
logique même de son action parlementai
re », notre confrère fait sienne la thèse de
M. Caillaux ; il feint d’être assuré que,
plus tard, la rente sera imposée, — et, pour
cette raison fallacieuse, il refuse, au 3 0/0
à émettre, cette immunité qui est l’une
des conditions nécessaires au succès de
l’emprunt.
D’autres contestent le principe même de
l’emprunt et prétendent que le gouverne
ment aurait dû lui préférer l’impôt sur le
revenu. Mais ils oublient sans doute que
l’impôt sur le revenu, tel que M. Caillaux
l’a fait voter par la Chambre, devait être un
impôt de remplacement des quatre contri
butions directes et non pas un impôt de
superposition, pour dépenses extraordi
naires.
C’est l’observation très juste formulée
dans VAction par M. Henry Bérenger qui,
tenant le plus grand compte, ainsi qu’il
convient, de la situation financière actuelle,
de l’extrême urgence de faire face aux dé
penses, de l’impossibilité d’improviser une
réforme fiscale, conclut en ces termes :
« Entre une révolution fiscale, qui livre
rait tous les budgets privés aux boulever
sements d’une administration insuffisam
ment préparée, et une opération normale de
crédit qui affirmera la solidarité de l’épar
gne nationale avec la défense nationale, il
n’est pas un républicain conscient de l’ave
nir de la France qui n’approuvera le mi
nistre des finances d’avoir adopté loyale
ment la solution la plus avantageuse et la
En France une annuité de 75 millions sera
versée à la caisse d’amortissement, en vue
de servir à ce rachat, Aussi longtemps que
les annulations seront inférieures aux rentes
de l’émission projetée, les arrérages corres
pondant à la différence seront prélevés sur
l’annuité de 75 millions. Le délai de trente
ans, au bout duquel ce prélèvement aura
cessé, représente la durée nécessaire ap
proximativement du moins, pour amortir le
nouvel emprunt.
Cette annuité de 75 millions sera alimentée
par la taxe successorale sur le capital.
D’après l’article 3 du projet, la nouvelle
rente bénéficiera des immunités dont jouis
saient les rentes passées. Une mention pro
clamant expressément ce droit sera inscrite
sur les titres. Elle rappellera les divers en
gagements pris au cours de la période inter
médiaire qui s’est écoulée entre la Révolu
tion française et la consolidation du tiers en
1800. Elle sanctionnera une fois de plus la
ferme volonté, l’engagement absolu, que
continue à assumer l’Etat, de rester fidèle
aax promesses solennelles qu’il a faites
d’exempter de tout impôt, spécial les em
prunts passés ou futurs.
En fait, cette exemption implique que le
coupon de la rente ne sera jamais frappé
d’une imposition, taxe ou déduction quel
conque, qu’en un mot il est et demeure in
tangible.
Le Texte du Projet
Voici le texte des trois principaux articles
du projet :
Art cle premfer,— Le minisire des finances est
autorisé a inscrire au Grand-Livre de la Date pu
blique et à aliéner au mieux des intérêts du Trésor
la somme de rente nécessaire pour produire un
capital effectif de 1.300,000.000 francs.
Le ministre des finances ajoutera à cette somme
celle qui sera nécessaire pour couvrir les dépen
ses matérielles et les frais quelconques de l’opéra
tion, lesquels ne pourront excéder un capital de
7 millions.
Les conditions dans lesquelles s’effectuera l’alié
nation de reines 3 0/0 autorisée par le présent ar
ticle seront déterminées par décret.
Art. 2. — A partir du Ae janvier 1915, il sera
inscrit au budget du ministère des finances une
annuité de 75 millions pour être versée au plus
tard le l or février de chaque année à la caisse
d’amortissement et employée par elle, sous le con
trôle de la commission de surveillance des caisses
d’amortissement et des de pots et consignations,
au rachat en Bourse de rentes perpétuelles 3 0/0.
Les rentes ainsi acquises seront remises au Trésor
à la fin de chaque année et définitivement annu
lées.
Pendant toute la période où le montant des ren
tes crées en vertu de la présente loi restera su
périeur à celui des rentes ainsi annulées, les arré
rages correspondant à cet excédent seront préle
vés sur l’annuité de 75 millions ; le surplus seul
de l’annuité sera alors versé a la caisse d’amortis
sement pour recevoir l’affectation prescrite par le
paragraphe précédent.
Art. 3. — Les extraits d’inscriptions do rentes
sur t’Eat porteront désormais la mention que ces
rentes continueront a benéficier des immunités
dont elles jouissent présentement.
Question d'Alsaco-Lorraine
moins agressive. »
Th. Vallée
L’AVIATEUR DAUCOURT
CONSTANTINOPLE. — L’aviateur Daucourt et
son passager sont partis hier après-midi de
de San Stefano. Ils ont touché terre à 4 heu
res à Ababazar, à cause de la nuit tom
bante.
—-=
LE PROJET D’EMPRUNT
LES AFFAIRES D'ORIENT
La retraite de M. Pachitch
{ Belgrade. — 14. Pachitch vient de donner
sa démission de présidant du conseil d’Etat,
parce qu’il estime avoir atteint dans cette
fonction la limite d’âge.
Cette retraite est complètement distincte
de la situation de M. Pachitch, président du
conseil.
Toutes les combinaisons dont la presse
étrangère s’est faite l’écho ne reposent sur
aucun fondement.
UH VOL AUDACIEUX
1OURS. — Un vol audacieux a été commis
hier après-midi à 4 heures à la Société Gé-
nérale.
Profitant d’un moment d’inattention, un
individu s’est emparé d’une liasse de billets
de banque qui se trouvait à proximité d’un
guichet.
Le sous-directeur de l’établissement ayant
aperçu le geste de l’individu, fit arrêter le
voleur.
L’AFFAIRE DEPERDUSSIN
r M. Hirsch, juge d’instruction a interrogé
Deperdussin hier après-midi, sur les 28 mil
lions du Comptoir industriel et Colonial.
Comme le juge exprimait l’opinion qu’une
grande partie de cette somme avait du res-
ter entre les mains du constructeur, celui-ci
a dit qu’il ne lui en restait absolument
rien.
L’Exposé des Motifs
Dans son exposé des motifs du projet
d’emprunt de 1,300 millions, M. Charles
Dumont, ministre des finances, fait ressortir
qu’à aucune époque les frais des expéditions
coloniales n’ont été inscrits parmi les.dé
penses ordinaires des budgets. Il estime qu’il
est juste de reporter sur une série d’exerci
ces les charges de la pacification du Maroc.
Ces charges, qui ont atteint, pour les trois
années 1911, 1912 et 1913, le total de 404
millions environ, seront comprises dans
l’emprunt.
Le restant des 1,300 millions sera affecté
aux dépenses extraordinaires de la guerre.
Le chiffre de 1,300 millions est établi en te
nant compte des frais d’émission et d’une
fraction des arrérages de 1914.
Le fonds 3 0/0 perpétuel paraît. au minis-
Itre, le seul qui puisse se prêter à cette opé
ration, à cause du taux de capitalisation
dont il bénéficie et de la largeur du marché
du 3 0/0, qui offre d’exceptionnelles facul
tés de transaction. Ce 3 0/0 a é é préféré par
le gouvernement au type dit «amortissa-
ble » pour les raisons qui précèdent. Cepen
dant les circonstance! actuelles imposent
comme le plus impérieux des devoirs de
faire une place aussi large que possible à
l’amortissement. C’est pourquoi M. Charles
Dumont propose, à l’approbation du Parle
ment, une combinaison très simple qui pré
pare l’amortissement graduel de notre dette
perpétuelle.
Le rachat en Bourse des rentes est la seule
forme pratique de cet amortissement. Il
s’exerce au profit de tous par le mouvement
d’ascension qu’il amène dans les cours,
alors que le tirage au sort ne favorise qu’un
petit nombre. Cette méthode a été appliquée
par le gouvernement anglais qui a, de la
sorte, diminué, au cours des sept derniers
exercices, la dette en consolidés de près de
680 millions de francs.
Une Lettre de M. A. Lalance
à M. André Siegfried
À la suite de l’article publié dans le Petit
Havre du 5 novembre dernier sur Gambetta
et la question d'Alsace d'après les souvenirs de
M. Lalance, M. André Siegfried a reçu de
M. Lalance la lettre ci-jointe, dont l’intérêt
n’échappera pas à nos lecteurs :
Mulhouse, le 9 novembre 1913.
Cher Monsieur,
je vous remercie de votre article. Il
est très désirable qu’en France, en Alle
magne et même dans les pays neutres on
traite la question d’Alsace, car d’année en
année elle apparaît davantage comme la
grande question qui annule l'Europe, qui
la divise en deux camps irréconciliables.
Le temps marche. Les Américains vont
organiser le Canal de Panama, pour y don
ner la préférence aux Etats-Unis.
La Chine, qui touche la Cochinchine, est
en révolution et aurait besoin d’être aidée
pour ne pas tomber dans l’anarchie.
Le Japon semble attendre.
L’Amérique du Sud est menacée par la
suprématie du Nord.
Bref, il y a de par le monde beaucoup de
questions qui auraient besoin, pour être
résolues, des efforts de l’Europe unie.
Ce sont là des intérêts bien supérieurs à
ceux de l’Alsace-Lorraine, et c'est celle-ci
qui les neutralise.
Je crois que, dans nos revendications,
nous ne devons plus parler du droit violé ;
on ne nous écouterait plus.
Mais il me semble que celui qui étudiera
cette situation mondiale s’apercevra vite
de ['impuissance de l'Europe divisée en deux
camps. Je crois que c’est là le thème qui a
chance de trouver de l’écho en Allemagne...
Recevez, cher Monsieur, mes cordiales
salutations.
Auguste LALANCE.
-ns--—————— -=
ALLEMAGNE
Un Tunnel bous le Rhin
La municipalité de Dusseldorf est sur le
point d’entreprendre la construction d’un
tunnel sous le Rhin, qui coûtera environ
5,500,000 marks.
Les autorités militaires ont vivement sou
tenu ce projet, parce que, disent-elles, en
temps de guerre les ponts jetés par-dessus
le Rhin pourraient être détruits ou rendus
inutilisables par les attaques des aéroplanes.
BULLETIN MILITAIRE
Les conscrits « bons absents »
Ainsi que nous l'avons annoncé, les appe
lés de la classe 1913, la première classe de
vingt ans, seront mis en route le 26, 27 et 28
novembre ; toutefois, le 20 novembre, aura
lieu l’appel sous les drapeaux des jeunes
gens qui sans motif d’excuse (empêctement
ou maladie) ne se sont pas présentés devant
le conseil de révision et ont par conséquent
été déclarés « bons absents ». Rappelons que
par décision ministérielle les appelés de cette
catégorie seront, conformément à la décision
prise par le ministre de la guerre, exception
nellement maintenus sous les drapeaux
J jusqu’au 30 septembre 4946.
-===========================-===========
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, PEur,
1 Oise et la Somme...
Autres Départements....ocaaa.d....,
Union Postale
Tbow Mois
Six Mois
=r-ets
Un Ah
• a se =9 » |
_ , , _ - 20 Fr. A6 » "
tous les Bureaax da Poste e «u» *
Cliché Petit Havre
Une Plantation de Bananlers aux Antilles
Les fruits, eux aussi, ont leur mode.
Il en est qu’une vogue inattendue favo
rise. Il en est d’autres que le goût dédaigne.
La banane est des premiers.
Qui douterait de son règne n’aurait qu’à
ouvrir les yeux sur la rue havraise, sur les
petites voitures des marchands, sur les éta
lages des épiciers. Il n’aurait qu’à promener
les regards sur le trottoir même. Des débris
y séjournent trop souvent, au risque de
provoquer la fâcheuse glissade. La banane
triomphe et se répand.
De tous temps, il est vrai, ce fruit fut con
sommé au Havre.'Nos relations commercia
les avec les pays tropicaux nous fournis
saient l’occasion de le recevoir, de l’appré
cier.
Mais la banane ne s’était pas encore « dé
mocratisée ». Elle conservait son caractère
de fruit exotique, assez recherché, plutôt
cher. Elle n'entrait pas comme élément im
portant dans la vente courante, régulière.
Depuis quelques semaines seulement, la ba
nane a fait une belle entrée en scène, ou
plus exactement, en table; et cet aspect nou
veau du marché aux fruits havrais coïncide
avec la mise en pratique d’une organisation
nouvelle où la chronique de l’actualité est
allée puiser quelques détails originaux qui
ne sont peut-être pas sans intérêt.
J’en ai tout d'abord rapporté une histoire
tout à fait charmante, la petite histoire que
l’on devrait écrire en tête de la grande his
toire de la banane et que l’on ne saurait
trop recommander à la philosophie des es
prits inquiets, en quête des sourires de for
tune.
Je la voudrais, cette belle histoire, copieu
sement illustrée par l’art d’Epinal et contée
à l’école aux petits enfants. Elle leur mon
trerait comment une initiative avisée peut
être amenée à faire de grandes choses, rien
qu’avec un peu de flair et beaucoup de con
fiance stimulés... par l’impossibilité de
faire autrement ; comment aussi, lorsque
le destin veut bien s’en mêler, les affaires se
plaisent à tourner au mieux, à la stupéfac-
tion charmée de ceux-là mêmes qui n’es-
comptaient pas un résultat aussi éclatant.
* f
L’histoire en question s’intitulerait : « La
bonne idée du capitaine Baker, ou la nais
sance de la prospérité économique de la ba-
nane ». Et l’on représenterait tout d’abord
un beau bateau dans une petite rade très co
lorée d’Amérique centrale...
Nous sommes il y a trente ans ! Ciel bleu.
Mer bleue. A l’horizon des coteaux coiffés de
végétations verdoyantes.
Le brave capitaine B ker est très ennuyé.
Il doit retourner à New-York et n’a pas de
lest. A la faveur d’une température respec
table, un projet germe sous la casquette du
commandant. Le lest qui lui fait défaut,mais
il l’empruntera aux ressources naturelles
du pays. Il y a là, pour rien, des tas et des
■tas de bananes. On en remplit les cales... et
l’on part.
Une autre image montrerait alors le re
tour à New-York. Les ouvriers du port ont
trouvé plaisante cette idée de remplir les
ballast avec des fruits ; et puis, le fruit lui-
même est original.
New-York lignore encore. Quelques gour
mands y ont mis la dent. Il se trouve que
les bananes ont mûri en cours de route,
qu’elles sont, pour la plupart, d’un goût dé
licat et savoureux. On s’arrache littéralement
le « lest » du capitaine Baker, et ce brave
homme se demande s’il ne vientpas de faire,
sans le savoir, une découverte à la Parmen
tier.
La cité de New-York réclame maintenant
des bananes. Elle en veut à tout prix. Le
capitaine Baker repart pour les Antilles, ses
cales vides, et il en revient, son navire bour
ré de fruits.
Le succès s’affirme plus encore. Ce n’est
plus le caprice d’un moment, c’est la vogue
établie, constante, solide, la grosse fortune
qui commence avec toutes ses promesses do
rées... Les navires multiplient leurs voya
ges. Les estomacs américains engloutissent.
L’Ang eterre se « bananise » à son tour. En
moins de cinq années, un commerce et une
industrie, nés par l’effet d’un simple hasard,
ont pris des proportions formidables.
La dernière image de la série représente
le commandant Baker dans ses bureaux de
New-York. Il est devenu le grand directeur
d’une entreprise colossale d’achats, de trans
ports et de vente de bananes. Il navigue
maintenant sur un océan de capitaux. Il a
une armée d’employés sous ses ordres. Son
cabinet est vaste, décoré de cartes géogra
phiques ; sa table de travail, hérissée d’appa-
refis téléphoniques. Et le capitaine Baker est
très riohe
Et son ’histoire, très suggestive, est par
surcroît très authentique.
Il nous suffira de noter quelques chiffres
de statistique pour constater cet extraordi
naire. cet invraisemblable développement.
Pendant l’année 1907, New-York recevait deS
Canaries 77.510 régimes de bananes.En 1912,
elle en recevait plus de 401,000 l La progres
sion s’était régulièrement maintenue, pas
sant en ces cinq années de 77,000 à 101,000.
143,000, 221,000, 365,000.
Au cours de 1911, Fs Antilles envoyaient à
New-York 6,800 régimes ; en 1913, le chiffre
atteint 400,000.
En une seule semaine de 1913, l’ensemble
des ports américains a reçu un total de
776,550 régimes de bananes des Antilles qui
lui furent apportés par 38 bateaux !
Ces sèches récapitulations ont une singu
lière éloquence.
ve
* *
Il faut dire aussi qu’une fée bienfaisante
dut présider à la naissance de la banane dans
la splendeur du Paradis terrestre. Ce fruit a
eu la fortune immense d’avoir en même
temps pour lui les préférences du gourmet
et la recommandation du docteur.
L’explorateur Humboid mentionne, dans
le récit de ses voyages, que l’imtelligence des
naturels de l’Amérique tropicale était tou
jours en proportion de la culture de la ba
nane dans le pays observé. C’est là un bel
éloge du fruit et une constatation qui ne peut
que lui attirer des amateurs, même sous nos
cieux civilisés.
Mais le chimiste intervient avec des don
nées plus précisés. Analyse en main, il nous
démontre que la banane contient plus de
substances protéiques et moins d’eau que la
pomme et l’orange, qu’elle représente l’idéal
aliment complet.
Les savants américains et anglaisent noté,
d’autre part, que la proportion des substan
ces protéiques, albuminates, est presque
identique dans la banane et le lait, qu’une
livre de farine de banane vaut comme va
leur nutritive deux livres de farine de fro
ment, que dans les pays de culture les indi
gènes mélangent la pulpe de banane à l’eau
pour nourrir les enfants, et qu’à ce dernier
point de vue, particulièrement, l’estomac de
l’enfant le plus délicat, l’estomac de l’en
fant malade, comme celui du vieillard, au
reste, assimile à merveille la banane ingérée
à son parfait degré de maturité.
J’ai sous les yeux un tableau curieux. Il
montre l’état comparatif du temps moyen
pris parla digestion de différents aliments.
Le chou réclame 4 h. 30, les pommes de
terre bouillies, 3 h. 30 ; les tomates, 2 h. 5;
les carottes, 4 h.; les pois verts, 2 h. 35 ; les
oignons, 2 h. 5 ; le bœuf bouilli et salé, 4 h.
15 ; le bœuf rôti, 3 h. 20 ; l’agneau, 2 h. 20 ;
le mouton rôti, 3 h. 15 ; le porc rôti, 5 h. 20 ;
le veau, 4 h. ; le pain frais, 4 h. 35 ; le pain
rassis, 3 h. 40; le maquereau, 4 h.; les soles,
2 h. 5 ; les pommes, 2 h. 30 ; les figues, ja
mais ; les noix, 4 h. ; les oranges, 2 h. 45 ; les
poires mûres, 2 h.; les prunes, 3 h. 40 ; les
fraises, 2 h. 45.
Et dans ce match gastronomique, le re
cord revient à la banane mûre, déten
trice de la coupe de régularité et de célérité,
avec 1 heure 45 seulement pour effectuer le
circuit intestinal... Une petite promenade de
santé 1
* *
J’ai eu l’occasion, en Angleterre, il y a
quelques années, de visiter un de ces grands
navires que la Compagnie Elders et Fyffes a
spécialement aménagés pour le transport
des bananes.
Ce sont des bâtiments susceptibles de re-
cavoir jusqu’à 60,000 régimes et dont les cales
sont exclusivement disposées à cet effet.
Elle sont divisées en une série d’étages à
travers lesquels des ventilateurs puissants
font circuler de l’air à la température déter
minée.
Les fruits sont déposés en vrac, verts en
core, car ils ont été cueillis avec discerne
ment, de façon que la maturité se poursuive
et s’achève au pays de destination, en des
conditions sûres et précises, je dirai meme
scientifiques. .
Depuis quelques semaines, Le Havre est
organisé pour recevoir ces fruits et les ame
ner au degré qui les rend agréables au goût,
bienfaisants à l’estomac.
La courtoisie de MM. Gabain frères et la
bonne grâce de leurs représentants m’ont
permis, ces jours-ci, d’étudier le fonctionne
ment de ce « conservatoire » de bananes cù
Ion fait en quelques jours, des jeunes fruits
fraîchement importées des Antilles par la
voie anglaise, des sujets excellents pour la
consommation publique.
C’est dans un spicieux immeuble du cours
de la République qu’a été créée cette indus
trie nouvelle. Rien n’est plus simple, en vé
rité,que l’artifice par lequel l’ingéniosité vient
à l’aide de la nature pour compléter et par
faire sa tâche. o ,
Que manque-t-il à ces fruits ? Un peu de
chaleur, le temps surtout de produire le ca
lorique qu’ils recèlent eux-même dans leur
pulpe, riche d’amidon, par l’effet du mysté
rieux travail des cellules vivantes, cette CU-r
16p
vre latente, admirable, de la transformation
des sucs, de par la loi universelle de l’éolu.
tion.
On recueillera donc ces fruits en des espa
ces à cloisons étanches, hermétiquement
clos. Un système de brûleur à gaz Bunzen
réchauffera l’air. Des thermomètres, faciles
à consulter en ouvrant de petites portes
ménagées par places, renseigneront l’opera-
teur sur les conditions intérieures. Et les ré
gimes de bananes suspendus au plafond par
des cordes à crochets avec, entre elles, une
couche d’air isolatrice, resteront là plus ou
moins longtemps, soumises à une tempéra
ture de 20 degrés centigrades.
La banane jaunit peu à peu, des goutte
lettes d’eau perlent sur sa peau. Lorsque le
vert de l’extrémité s’est effacé, que l’ensem
ble du fruit a pris une belle teinte jaune
d’or, celui-ci peut être livré à la vente. La
banane est en bonne forme et prête à passer
sur la table.
Mais elle n’attend même plus ces formali
tés du protocole culinaire. La banane se
mange aujourd’hui en plein vent, en pleine
rue, comme en Angleterre, comme en Amé
rique.
On assure même — mais ce sont là confi
dences de bananophiles enthousiastes — que
l’estomac détraqué ne s’effare plus quand la
docte science lui déclare :
— Je vais vous prescrire un régime S
Il s’agit évidemment d’un régime de ba
nanes 1
ALBERT-HERRENSCHMIDT.
INFORMATIONS
| Le 25e Anniversaire de
l’Institut Pasteur
Le 25e anniversaire de l’Institut Pasteur a
été célébré hier après-midi en présence du
président de la République et de M. Louis
Birthou, président du Conseil, ministre de
l’Instruction publique.
Parmi les personnalités qui assistaient à
cette cérémonie, on remarquait : MM. Anto-
nin Dubost, président du Sénat ; Paul Des-
Chanel, président de la Chambre des dépu
tés ; Emile Loubet ; Klolz, ministre de l’in
térieur ; Liard, vice-recteur de l’Académie
de Paris ; Appell, doyen de la faculté des
sciences ; Guillemot, préfet du Jura ; Trouil
lot, sénateur ; Ponsot, député de Dole, où
naquit Pasteur ; Danys Cochin, Jules Sieg
fried, Lépine, députés ; le préfet de la Seine,
le préfet de police, etc.
M. Raymond Poincaré est arrivé à l’Insti
tut Pasteur à 2 heures, accompagné du géné
ral B eaudemoulin, du colonel Aubert et de
M. William Martin. Il a été aussitôt conduit
dans la salle de la bibliothèque où il a été
salué par les membres du conseil, les mem
bres du comité et les professeurs de l’Insti
tut. En leur nom, M. Darboux, président du
conseil de l’Institut, a prononcé une ahocu-
tion très applaudie, à laquelle le president
de la République a répondu en quelques
mots.
Après une rapide visite des laboratoires,
le président de la République a été conduit
au tombeau de Pasteur. Puis le cortège, tra
versant la rue Dutot, s’est rendu au labora
toire de chimie biologique où de nombreuses
personnalités avaient pris place.
M. Roux, directeur de l’Institut Pasteur, el
M. Poincaré ont prononcé des discours, puis
le Président et les personnes qui l’accompa
gnaient ont ensuite procédé à la visite de
l’Hôpital Pasteur.
La Pensée d’un Enfant
apparaît inscrite sur sa peau
il y a à Bussus, arrondissement d’Abbe-
ville, une fillette de treize ans qui présente
de curieux phénomènes, c’est la jeune Ray-
monde Bellard, fille d’un coiffeur de la com
mune.
Cette fillette, blonde, pâle et chétive, cher
chait il y a quelques jours à l’école la solu
tion d'un problème. Elle cherchait en vain,
lorsque soudain elle ressentit au bras gau
che une forte démangeaison. Relevant sa
manche, elle montra à ses compagnes émer
veillées la solution exacte du problème re-
produite en chiffre sur son béas. Les chiffres,
bien formés et assez grands, apparaissaient
en relief, La peau de ce relief était plus blan
che sur un fond plus rose, comme la bour
souflure provenant d’une piqûre d’ortie.
L’institutrice, étonnée, constata ie lait. La
jeune Raymonde fut invitée à effectuer une
division, opération qu’elle ignore. Le chiffra
4 apparut de la même manière sur le bras-
C’était le quotient cherché.
Ces faits se passaient il y a quelques
jours ; ils se sont reproduits depuis. Le curé
doyen d'un pays voisin vint voir l’enfant. Le
mot « doyen » apparut en écriture anglaise
sur le front. Un cultivateur, M. Jourdain,
causant avec la jeune Raymonde, vit son nom
s’imprimer de la même manière sur le mol
let de la fillette. Un voyageur de passage put
constater l'apparition de ses seules initiales,
L et M, sur les deux tempes de l’enfant.
L’expérience a été renouvelée à maintes re-
prisés, assure-t-on, toujours av résultat. Déjà plusieurs médecins se sont
rendus à Bussus pour examiner ce cas des
plus surprenants et ont vérifié avec le plus
grand intérêt ce phénomène d autostigma
tisme.
L’auto-suggestion inconsciente chez un su
jet atteint d’hystérie pourrait expliquer ces
effets singuliers ; mais dans le pays, on cria
au merveilleux.
La Noce empoisonnée
M. Jean Poirier, 36 ans, le second des ma
riés, qui était soigné chez son frère, à Cho-
let, a succombé à son tour hier matin.
Le professeur Chantemesse, arrivé de Pd-
ris dans la matinée, a commencé son en-
quête. . , ,,
il a immédiatement réuni tous les méde
cins de la ville. A la suite de cette réunion,
il est allé visiter les malades. Le maire et la
sous-préfet l’accompagnaient.
Arrestation île deux Banquiers
En vertu d’un mandat de M. Genty, juge
d’instruction, M. Daru, commissaire aux dé
légations judiciaires, s’est rendu, accompa
gné d’un expert comptable, à la banque
Richard et Bernard, 58, rue Taitbout, à
Paris
À la suite des perquisitions opérées, M.
Daru a procédé à l’arrestation des deux Dan
quiers, M. Maurice Richard, âgé de 3a ans,
demeurant A, rue Lamennais, et son asbOCe
M. Jacques Bernard, âgé de 33 ans, demee
rant 19, rue du Colisée. . .. ,
Tous deux sont accusés d’avoir opue «a
nombreuses escroqueries en province par u®
N* 11,808
(S Pages)
5 Centimes
(S Pages)
Dimanche H Novembre 1943
5 Centimes — EDFNON DU MATIN
EreerrO
Administrateur • Délégué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l'Administraties
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 85
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etit Havre
AU HAVRE.
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3 seule chargée de recevoir les Annonces pour
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
A aanos 22.—BrecenelteceAOSSArccsu===e===gn=======--------------------------------------------------------iiiiiii/?i -
===== =rnnsssasaraer
"== =====5
L’EMPRUNT
Paris, trois heures matin
=================— =========—==============
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 15 NOVEMBRE
Cotons s décembre, baisse 9 points.;
anvier, baisse 6 points ; mars, baisse
s points; mai, baisse 7 points.
Calés : baisse 1 point à hausse 4 points.
NEW-YORK, 13 NOVEMBRE
C. DU J0U%
c. PRECED&XT
Cuivre Standard disp.
— janvier
Amalgasat. Cop...
Fer
70 1/2
44
15
70
15
50
50
3 4
75
CHICAGO, 15 NOVEMBRE
Blé sur
Maïs sur
Sanzdoux sur.
Décembre.
Mai
Décembre.
Mai
Janvier...
Mai
C. DU
86
91
70
71
10
11
JOUR
44
14
7 8
{ 8
92
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PRECED
85
90
69
70
11
11
» /v
7/8
7 8
3,8
02
22
Le Bi-Centenaire de Diderot
Hier soir a en lieu, dans le grand amphi-
théâtre de la Sorbonne, sous la prudence
de M. Barthou, président du Conseil, la fête
du bi-centenaire de Diderot, organisée par le
Cercle populaire de l’enseignement laïque et
l’Union démocratique pour l’éducation so
ciale.
M. Poincaré avait tenu à honorer cette ma-
nifestation de sa présence.
Après l’exécution de la Marseillaise, par la
musique de la garde républicaine, M. Pain-
levé, député, a fait l’éloge de Diderot.
M. Georges Lecomte a ensuite vanté les
mérites de l’écrivain, puis M. Louis Martin,
sénateur du Var, dans une fort belle allocu-
Mon, a fait revivre Diderot et son œuvre qui
subsistera toujours dans l’histoire de la lit-
térature française.
Enfin, M. Louis Birthou, président du
Conseil, a prononcé un long discours dans
lequel il a commenté l’œuvre de Diderot.
« L’œuvre de Diderot est immense et iné
gale, a dit le président du Conseil, il y de
tout en elle : du meilleur et du pire, des
sentiments élevés et des gravelures. On ne
peut ni l’admirer ni la goûter en bloc ;
faut choisir. »
il
de
sa
la
Parlant des opinions philosophiques
Diderot, M. Barthou dit que la veille de
mort, il disait que le premier pas vers
philosophie c’est l’incrédulité.
Il n’entendait pas par là le doute philoso
phique qui, dépouillant l’esprit pour le ren-
Are plus libre, n’interdit pas d’aboutir à la
croyance.
L'incrédulité était pour Diderot un point
de départ et un point d’arrivée.
Diderot était mat rialiste. Sa vie généreuse
rachetait ce que ses hardiesses spéculatives
avaient de téméraire.
M. Barthou, parlant de l’écrivain, dit qu’il
n'en n’est pas de plus naturel et de plus
spontané ; tel qu’il est, tel il se donne, sans
contrainte, sans pudeur et sans retenue.
Diderot est aussi un conteur admirable,
mais il a échoué quand il a voulu être mora
lisateur ; son genre théâtral est le plus faux
qui soit.
Diderot n’a pas été apprécié dans son
temps comme il le méritait; la postérité,
mieux renseignée, lui a rendu justice.
UH MONSTRE
UOULOMMIERS. — Au cours d’un interroga-
toire, le nommé Blezy, de Mortcef, arrêté
pour tentative de viol sur une jeune Pari
sienne en villégiature, a avoué avoir eu des
relations coupables avec ses deux filles.
Sa fille aînee eut même un enfant de lui.
L’inculpé a en outre reconnu avoir violé
une jeune porteuse de journaux complète
ment idiote.
=====--d=---====
LE " LOOPING THE LOOP"
EH AÉROPLANE
Buc. — L’aviateur Hanouille a volé hier
après-midi la tête en bas pendant environ
vingt secondes et il a exécuté à deux repri
ses le « looping the loop ».
M. Dumont, ministre des finances, a dé
posé vendredi son projet d’emprunt, fixé à
1 milliard 300 millions de francs. Cet
emprunt a pour but de faire face aux dé
penses extraordinaires du ministère de la
guerre et de solder les frais de la prise de
possession du Maroc. Il était nécessaire,
indispensable. A moins de grever indé
finiment, et de la façon la plus dangereuse,
notre trésorerie, on ne pouvait éluder le
recours à des ressources permanentes ex
traordinaires.
La somme réclamée pour couvrir la dé
pense du Maroc étant de 404 millions, et
celle destinée à couvrir les engagements de
dépenses résultant des besoins de la défense
nationale étant de 800 millions, si l’on ajou
te les frais de l’émission et le service des
premiers intérêts de l’emprunt, on arrive
au capital de 1,300 millions qui sont deman
dés à l’épargne.
La dure, mais absolue nécessité où se
trouvait le gouvernement de recourir à
l’emprunt était dès longtemps reconnue et
d’ailleurs acceptée par l’opinion. Et il eut
été désirable que le même sentiment se ma
nifestât dans le monde parlementaire. Mais
il aurait fallu compter sans les divergences,
sans les ambitions politiques souvent ins
piratrices des oppositions les plus injustes.
C’est ainsi que le Radical, après avoir
qualifié l’emprunt d’ « escamotage antifi-
nancier et antidémocratique », se livre à
des attaques très vives contre M. Dumont
et critique son projet avec plus de parti-
pris que de logique.
D’ailleurs, dès le moment où le projet
était déposé, M. Cailloux déclarait dans les
couloirs qu'il demanderait la suppression
de l’article 3 relatif à l’immunité de la
rente.
A ce signal, la Lanterne s’est aussitôt
mise en campagne. Sans doute elle est bien
obligée de reconnaître que, dans les cir
constances particulières où nous sommes,
il était bien difficile de n’avoir pas recours
à l’emprunt. Mais, sous prétexte que M.
Caillaux, en demandant la suppression de
l’article 3, paraît être demeuré dans « la
tradition de la démocratie » et dans « la
logique même de son action parlementai
re », notre confrère fait sienne la thèse de
M. Caillaux ; il feint d’être assuré que,
plus tard, la rente sera imposée, — et, pour
cette raison fallacieuse, il refuse, au 3 0/0
à émettre, cette immunité qui est l’une
des conditions nécessaires au succès de
l’emprunt.
D’autres contestent le principe même de
l’emprunt et prétendent que le gouverne
ment aurait dû lui préférer l’impôt sur le
revenu. Mais ils oublient sans doute que
l’impôt sur le revenu, tel que M. Caillaux
l’a fait voter par la Chambre, devait être un
impôt de remplacement des quatre contri
butions directes et non pas un impôt de
superposition, pour dépenses extraordi
naires.
C’est l’observation très juste formulée
dans VAction par M. Henry Bérenger qui,
tenant le plus grand compte, ainsi qu’il
convient, de la situation financière actuelle,
de l’extrême urgence de faire face aux dé
penses, de l’impossibilité d’improviser une
réforme fiscale, conclut en ces termes :
« Entre une révolution fiscale, qui livre
rait tous les budgets privés aux boulever
sements d’une administration insuffisam
ment préparée, et une opération normale de
crédit qui affirmera la solidarité de l’épar
gne nationale avec la défense nationale, il
n’est pas un républicain conscient de l’ave
nir de la France qui n’approuvera le mi
nistre des finances d’avoir adopté loyale
ment la solution la plus avantageuse et la
En France une annuité de 75 millions sera
versée à la caisse d’amortissement, en vue
de servir à ce rachat, Aussi longtemps que
les annulations seront inférieures aux rentes
de l’émission projetée, les arrérages corres
pondant à la différence seront prélevés sur
l’annuité de 75 millions. Le délai de trente
ans, au bout duquel ce prélèvement aura
cessé, représente la durée nécessaire ap
proximativement du moins, pour amortir le
nouvel emprunt.
Cette annuité de 75 millions sera alimentée
par la taxe successorale sur le capital.
D’après l’article 3 du projet, la nouvelle
rente bénéficiera des immunités dont jouis
saient les rentes passées. Une mention pro
clamant expressément ce droit sera inscrite
sur les titres. Elle rappellera les divers en
gagements pris au cours de la période inter
médiaire qui s’est écoulée entre la Révolu
tion française et la consolidation du tiers en
1800. Elle sanctionnera une fois de plus la
ferme volonté, l’engagement absolu, que
continue à assumer l’Etat, de rester fidèle
aax promesses solennelles qu’il a faites
d’exempter de tout impôt, spécial les em
prunts passés ou futurs.
En fait, cette exemption implique que le
coupon de la rente ne sera jamais frappé
d’une imposition, taxe ou déduction quel
conque, qu’en un mot il est et demeure in
tangible.
Le Texte du Projet
Voici le texte des trois principaux articles
du projet :
Art cle premfer,— Le minisire des finances est
autorisé a inscrire au Grand-Livre de la Date pu
blique et à aliéner au mieux des intérêts du Trésor
la somme de rente nécessaire pour produire un
capital effectif de 1.300,000.000 francs.
Le ministre des finances ajoutera à cette somme
celle qui sera nécessaire pour couvrir les dépen
ses matérielles et les frais quelconques de l’opéra
tion, lesquels ne pourront excéder un capital de
7 millions.
Les conditions dans lesquelles s’effectuera l’alié
nation de reines 3 0/0 autorisée par le présent ar
ticle seront déterminées par décret.
Art. 2. — A partir du Ae janvier 1915, il sera
inscrit au budget du ministère des finances une
annuité de 75 millions pour être versée au plus
tard le l or février de chaque année à la caisse
d’amortissement et employée par elle, sous le con
trôle de la commission de surveillance des caisses
d’amortissement et des de pots et consignations,
au rachat en Bourse de rentes perpétuelles 3 0/0.
Les rentes ainsi acquises seront remises au Trésor
à la fin de chaque année et définitivement annu
lées.
Pendant toute la période où le montant des ren
tes crées en vertu de la présente loi restera su
périeur à celui des rentes ainsi annulées, les arré
rages correspondant à cet excédent seront préle
vés sur l’annuité de 75 millions ; le surplus seul
de l’annuité sera alors versé a la caisse d’amortis
sement pour recevoir l’affectation prescrite par le
paragraphe précédent.
Art. 3. — Les extraits d’inscriptions do rentes
sur t’Eat porteront désormais la mention que ces
rentes continueront a benéficier des immunités
dont elles jouissent présentement.
Question d'Alsaco-Lorraine
moins agressive. »
Th. Vallée
L’AVIATEUR DAUCOURT
CONSTANTINOPLE. — L’aviateur Daucourt et
son passager sont partis hier après-midi de
de San Stefano. Ils ont touché terre à 4 heu
res à Ababazar, à cause de la nuit tom
bante.
—-=
LE PROJET D’EMPRUNT
LES AFFAIRES D'ORIENT
La retraite de M. Pachitch
{ Belgrade. — 14. Pachitch vient de donner
sa démission de présidant du conseil d’Etat,
parce qu’il estime avoir atteint dans cette
fonction la limite d’âge.
Cette retraite est complètement distincte
de la situation de M. Pachitch, président du
conseil.
Toutes les combinaisons dont la presse
étrangère s’est faite l’écho ne reposent sur
aucun fondement.
UH VOL AUDACIEUX
1OURS. — Un vol audacieux a été commis
hier après-midi à 4 heures à la Société Gé-
nérale.
Profitant d’un moment d’inattention, un
individu s’est emparé d’une liasse de billets
de banque qui se trouvait à proximité d’un
guichet.
Le sous-directeur de l’établissement ayant
aperçu le geste de l’individu, fit arrêter le
voleur.
L’AFFAIRE DEPERDUSSIN
r M. Hirsch, juge d’instruction a interrogé
Deperdussin hier après-midi, sur les 28 mil
lions du Comptoir industriel et Colonial.
Comme le juge exprimait l’opinion qu’une
grande partie de cette somme avait du res-
ter entre les mains du constructeur, celui-ci
a dit qu’il ne lui en restait absolument
rien.
L’Exposé des Motifs
Dans son exposé des motifs du projet
d’emprunt de 1,300 millions, M. Charles
Dumont, ministre des finances, fait ressortir
qu’à aucune époque les frais des expéditions
coloniales n’ont été inscrits parmi les.dé
penses ordinaires des budgets. Il estime qu’il
est juste de reporter sur une série d’exerci
ces les charges de la pacification du Maroc.
Ces charges, qui ont atteint, pour les trois
années 1911, 1912 et 1913, le total de 404
millions environ, seront comprises dans
l’emprunt.
Le restant des 1,300 millions sera affecté
aux dépenses extraordinaires de la guerre.
Le chiffre de 1,300 millions est établi en te
nant compte des frais d’émission et d’une
fraction des arrérages de 1914.
Le fonds 3 0/0 perpétuel paraît. au minis-
Itre, le seul qui puisse se prêter à cette opé
ration, à cause du taux de capitalisation
dont il bénéficie et de la largeur du marché
du 3 0/0, qui offre d’exceptionnelles facul
tés de transaction. Ce 3 0/0 a é é préféré par
le gouvernement au type dit «amortissa-
ble » pour les raisons qui précèdent. Cepen
dant les circonstance! actuelles imposent
comme le plus impérieux des devoirs de
faire une place aussi large que possible à
l’amortissement. C’est pourquoi M. Charles
Dumont propose, à l’approbation du Parle
ment, une combinaison très simple qui pré
pare l’amortissement graduel de notre dette
perpétuelle.
Le rachat en Bourse des rentes est la seule
forme pratique de cet amortissement. Il
s’exerce au profit de tous par le mouvement
d’ascension qu’il amène dans les cours,
alors que le tirage au sort ne favorise qu’un
petit nombre. Cette méthode a été appliquée
par le gouvernement anglais qui a, de la
sorte, diminué, au cours des sept derniers
exercices, la dette en consolidés de près de
680 millions de francs.
Une Lettre de M. A. Lalance
à M. André Siegfried
À la suite de l’article publié dans le Petit
Havre du 5 novembre dernier sur Gambetta
et la question d'Alsace d'après les souvenirs de
M. Lalance, M. André Siegfried a reçu de
M. Lalance la lettre ci-jointe, dont l’intérêt
n’échappera pas à nos lecteurs :
Mulhouse, le 9 novembre 1913.
Cher Monsieur,
je vous remercie de votre article. Il
est très désirable qu’en France, en Alle
magne et même dans les pays neutres on
traite la question d’Alsace, car d’année en
année elle apparaît davantage comme la
grande question qui annule l'Europe, qui
la divise en deux camps irréconciliables.
Le temps marche. Les Américains vont
organiser le Canal de Panama, pour y don
ner la préférence aux Etats-Unis.
La Chine, qui touche la Cochinchine, est
en révolution et aurait besoin d’être aidée
pour ne pas tomber dans l’anarchie.
Le Japon semble attendre.
L’Amérique du Sud est menacée par la
suprématie du Nord.
Bref, il y a de par le monde beaucoup de
questions qui auraient besoin, pour être
résolues, des efforts de l’Europe unie.
Ce sont là des intérêts bien supérieurs à
ceux de l’Alsace-Lorraine, et c'est celle-ci
qui les neutralise.
Je crois que, dans nos revendications,
nous ne devons plus parler du droit violé ;
on ne nous écouterait plus.
Mais il me semble que celui qui étudiera
cette situation mondiale s’apercevra vite
de ['impuissance de l'Europe divisée en deux
camps. Je crois que c’est là le thème qui a
chance de trouver de l’écho en Allemagne...
Recevez, cher Monsieur, mes cordiales
salutations.
Auguste LALANCE.
-ns--—————— -=
ALLEMAGNE
Un Tunnel bous le Rhin
La municipalité de Dusseldorf est sur le
point d’entreprendre la construction d’un
tunnel sous le Rhin, qui coûtera environ
5,500,000 marks.
Les autorités militaires ont vivement sou
tenu ce projet, parce que, disent-elles, en
temps de guerre les ponts jetés par-dessus
le Rhin pourraient être détruits ou rendus
inutilisables par les attaques des aéroplanes.
BULLETIN MILITAIRE
Les conscrits « bons absents »
Ainsi que nous l'avons annoncé, les appe
lés de la classe 1913, la première classe de
vingt ans, seront mis en route le 26, 27 et 28
novembre ; toutefois, le 20 novembre, aura
lieu l’appel sous les drapeaux des jeunes
gens qui sans motif d’excuse (empêctement
ou maladie) ne se sont pas présentés devant
le conseil de révision et ont par conséquent
été déclarés « bons absents ». Rappelons que
par décision ministérielle les appelés de cette
catégorie seront, conformément à la décision
prise par le ministre de la guerre, exception
nellement maintenus sous les drapeaux
J jusqu’au 30 septembre 4946.
-===========================-===========
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, PEur,
1 Oise et la Somme...
Autres Départements....ocaaa.d....,
Union Postale
Tbow Mois
Six Mois
=r-ets
Un Ah
• a se =9 » |
_ , , _ - 20 Fr. A6 » "
tous les Bureaax da Poste e «u» *
Cliché Petit Havre
Une Plantation de Bananlers aux Antilles
Les fruits, eux aussi, ont leur mode.
Il en est qu’une vogue inattendue favo
rise. Il en est d’autres que le goût dédaigne.
La banane est des premiers.
Qui douterait de son règne n’aurait qu’à
ouvrir les yeux sur la rue havraise, sur les
petites voitures des marchands, sur les éta
lages des épiciers. Il n’aurait qu’à promener
les regards sur le trottoir même. Des débris
y séjournent trop souvent, au risque de
provoquer la fâcheuse glissade. La banane
triomphe et se répand.
De tous temps, il est vrai, ce fruit fut con
sommé au Havre.'Nos relations commercia
les avec les pays tropicaux nous fournis
saient l’occasion de le recevoir, de l’appré
cier.
Mais la banane ne s’était pas encore « dé
mocratisée ». Elle conservait son caractère
de fruit exotique, assez recherché, plutôt
cher. Elle n'entrait pas comme élément im
portant dans la vente courante, régulière.
Depuis quelques semaines seulement, la ba
nane a fait une belle entrée en scène, ou
plus exactement, en table; et cet aspect nou
veau du marché aux fruits havrais coïncide
avec la mise en pratique d’une organisation
nouvelle où la chronique de l’actualité est
allée puiser quelques détails originaux qui
ne sont peut-être pas sans intérêt.
J’en ai tout d'abord rapporté une histoire
tout à fait charmante, la petite histoire que
l’on devrait écrire en tête de la grande his
toire de la banane et que l’on ne saurait
trop recommander à la philosophie des es
prits inquiets, en quête des sourires de for
tune.
Je la voudrais, cette belle histoire, copieu
sement illustrée par l’art d’Epinal et contée
à l’école aux petits enfants. Elle leur mon
trerait comment une initiative avisée peut
être amenée à faire de grandes choses, rien
qu’avec un peu de flair et beaucoup de con
fiance stimulés... par l’impossibilité de
faire autrement ; comment aussi, lorsque
le destin veut bien s’en mêler, les affaires se
plaisent à tourner au mieux, à la stupéfac-
tion charmée de ceux-là mêmes qui n’es-
comptaient pas un résultat aussi éclatant.
* f
L’histoire en question s’intitulerait : « La
bonne idée du capitaine Baker, ou la nais
sance de la prospérité économique de la ba-
nane ». Et l’on représenterait tout d’abord
un beau bateau dans une petite rade très co
lorée d’Amérique centrale...
Nous sommes il y a trente ans ! Ciel bleu.
Mer bleue. A l’horizon des coteaux coiffés de
végétations verdoyantes.
Le brave capitaine B ker est très ennuyé.
Il doit retourner à New-York et n’a pas de
lest. A la faveur d’une température respec
table, un projet germe sous la casquette du
commandant. Le lest qui lui fait défaut,mais
il l’empruntera aux ressources naturelles
du pays. Il y a là, pour rien, des tas et des
■tas de bananes. On en remplit les cales... et
l’on part.
Une autre image montrerait alors le re
tour à New-York. Les ouvriers du port ont
trouvé plaisante cette idée de remplir les
ballast avec des fruits ; et puis, le fruit lui-
même est original.
New-York lignore encore. Quelques gour
mands y ont mis la dent. Il se trouve que
les bananes ont mûri en cours de route,
qu’elles sont, pour la plupart, d’un goût dé
licat et savoureux. On s’arrache littéralement
le « lest » du capitaine Baker, et ce brave
homme se demande s’il ne vientpas de faire,
sans le savoir, une découverte à la Parmen
tier.
La cité de New-York réclame maintenant
des bananes. Elle en veut à tout prix. Le
capitaine Baker repart pour les Antilles, ses
cales vides, et il en revient, son navire bour
ré de fruits.
Le succès s’affirme plus encore. Ce n’est
plus le caprice d’un moment, c’est la vogue
établie, constante, solide, la grosse fortune
qui commence avec toutes ses promesses do
rées... Les navires multiplient leurs voya
ges. Les estomacs américains engloutissent.
L’Ang eterre se « bananise » à son tour. En
moins de cinq années, un commerce et une
industrie, nés par l’effet d’un simple hasard,
ont pris des proportions formidables.
La dernière image de la série représente
le commandant Baker dans ses bureaux de
New-York. Il est devenu le grand directeur
d’une entreprise colossale d’achats, de trans
ports et de vente de bananes. Il navigue
maintenant sur un océan de capitaux. Il a
une armée d’employés sous ses ordres. Son
cabinet est vaste, décoré de cartes géogra
phiques ; sa table de travail, hérissée d’appa-
refis téléphoniques. Et le capitaine Baker est
très riohe
Et son ’histoire, très suggestive, est par
surcroît très authentique.
Il nous suffira de noter quelques chiffres
de statistique pour constater cet extraordi
naire. cet invraisemblable développement.
Pendant l’année 1907, New-York recevait deS
Canaries 77.510 régimes de bananes.En 1912,
elle en recevait plus de 401,000 l La progres
sion s’était régulièrement maintenue, pas
sant en ces cinq années de 77,000 à 101,000.
143,000, 221,000, 365,000.
Au cours de 1911, Fs Antilles envoyaient à
New-York 6,800 régimes ; en 1913, le chiffre
atteint 400,000.
En une seule semaine de 1913, l’ensemble
des ports américains a reçu un total de
776,550 régimes de bananes des Antilles qui
lui furent apportés par 38 bateaux !
Ces sèches récapitulations ont une singu
lière éloquence.
ve
* *
Il faut dire aussi qu’une fée bienfaisante
dut présider à la naissance de la banane dans
la splendeur du Paradis terrestre. Ce fruit a
eu la fortune immense d’avoir en même
temps pour lui les préférences du gourmet
et la recommandation du docteur.
L’explorateur Humboid mentionne, dans
le récit de ses voyages, que l’imtelligence des
naturels de l’Amérique tropicale était tou
jours en proportion de la culture de la ba
nane dans le pays observé. C’est là un bel
éloge du fruit et une constatation qui ne peut
que lui attirer des amateurs, même sous nos
cieux civilisés.
Mais le chimiste intervient avec des don
nées plus précisés. Analyse en main, il nous
démontre que la banane contient plus de
substances protéiques et moins d’eau que la
pomme et l’orange, qu’elle représente l’idéal
aliment complet.
Les savants américains et anglaisent noté,
d’autre part, que la proportion des substan
ces protéiques, albuminates, est presque
identique dans la banane et le lait, qu’une
livre de farine de banane vaut comme va
leur nutritive deux livres de farine de fro
ment, que dans les pays de culture les indi
gènes mélangent la pulpe de banane à l’eau
pour nourrir les enfants, et qu’à ce dernier
point de vue, particulièrement, l’estomac de
l’enfant le plus délicat, l’estomac de l’en
fant malade, comme celui du vieillard, au
reste, assimile à merveille la banane ingérée
à son parfait degré de maturité.
J’ai sous les yeux un tableau curieux. Il
montre l’état comparatif du temps moyen
pris parla digestion de différents aliments.
Le chou réclame 4 h. 30, les pommes de
terre bouillies, 3 h. 30 ; les tomates, 2 h. 5;
les carottes, 4 h.; les pois verts, 2 h. 35 ; les
oignons, 2 h. 5 ; le bœuf bouilli et salé, 4 h.
15 ; le bœuf rôti, 3 h. 20 ; l’agneau, 2 h. 20 ;
le mouton rôti, 3 h. 15 ; le porc rôti, 5 h. 20 ;
le veau, 4 h. ; le pain frais, 4 h. 35 ; le pain
rassis, 3 h. 40; le maquereau, 4 h.; les soles,
2 h. 5 ; les pommes, 2 h. 30 ; les figues, ja
mais ; les noix, 4 h. ; les oranges, 2 h. 45 ; les
poires mûres, 2 h.; les prunes, 3 h. 40 ; les
fraises, 2 h. 45.
Et dans ce match gastronomique, le re
cord revient à la banane mûre, déten
trice de la coupe de régularité et de célérité,
avec 1 heure 45 seulement pour effectuer le
circuit intestinal... Une petite promenade de
santé 1
* *
J’ai eu l’occasion, en Angleterre, il y a
quelques années, de visiter un de ces grands
navires que la Compagnie Elders et Fyffes a
spécialement aménagés pour le transport
des bananes.
Ce sont des bâtiments susceptibles de re-
cavoir jusqu’à 60,000 régimes et dont les cales
sont exclusivement disposées à cet effet.
Elle sont divisées en une série d’étages à
travers lesquels des ventilateurs puissants
font circuler de l’air à la température déter
minée.
Les fruits sont déposés en vrac, verts en
core, car ils ont été cueillis avec discerne
ment, de façon que la maturité se poursuive
et s’achève au pays de destination, en des
conditions sûres et précises, je dirai meme
scientifiques. .
Depuis quelques semaines, Le Havre est
organisé pour recevoir ces fruits et les ame
ner au degré qui les rend agréables au goût,
bienfaisants à l’estomac.
La courtoisie de MM. Gabain frères et la
bonne grâce de leurs représentants m’ont
permis, ces jours-ci, d’étudier le fonctionne
ment de ce « conservatoire » de bananes cù
Ion fait en quelques jours, des jeunes fruits
fraîchement importées des Antilles par la
voie anglaise, des sujets excellents pour la
consommation publique.
C’est dans un spicieux immeuble du cours
de la République qu’a été créée cette indus
trie nouvelle. Rien n’est plus simple, en vé
rité,que l’artifice par lequel l’ingéniosité vient
à l’aide de la nature pour compléter et par
faire sa tâche. o ,
Que manque-t-il à ces fruits ? Un peu de
chaleur, le temps surtout de produire le ca
lorique qu’ils recèlent eux-même dans leur
pulpe, riche d’amidon, par l’effet du mysté
rieux travail des cellules vivantes, cette CU-r
16p
vre latente, admirable, de la transformation
des sucs, de par la loi universelle de l’éolu.
tion.
On recueillera donc ces fruits en des espa
ces à cloisons étanches, hermétiquement
clos. Un système de brûleur à gaz Bunzen
réchauffera l’air. Des thermomètres, faciles
à consulter en ouvrant de petites portes
ménagées par places, renseigneront l’opera-
teur sur les conditions intérieures. Et les ré
gimes de bananes suspendus au plafond par
des cordes à crochets avec, entre elles, une
couche d’air isolatrice, resteront là plus ou
moins longtemps, soumises à une tempéra
ture de 20 degrés centigrades.
La banane jaunit peu à peu, des goutte
lettes d’eau perlent sur sa peau. Lorsque le
vert de l’extrémité s’est effacé, que l’ensem
ble du fruit a pris une belle teinte jaune
d’or, celui-ci peut être livré à la vente. La
banane est en bonne forme et prête à passer
sur la table.
Mais elle n’attend même plus ces formali
tés du protocole culinaire. La banane se
mange aujourd’hui en plein vent, en pleine
rue, comme en Angleterre, comme en Amé
rique.
On assure même — mais ce sont là confi
dences de bananophiles enthousiastes — que
l’estomac détraqué ne s’effare plus quand la
docte science lui déclare :
— Je vais vous prescrire un régime S
Il s’agit évidemment d’un régime de ba
nanes 1
ALBERT-HERRENSCHMIDT.
INFORMATIONS
| Le 25e Anniversaire de
l’Institut Pasteur
Le 25e anniversaire de l’Institut Pasteur a
été célébré hier après-midi en présence du
président de la République et de M. Louis
Birthou, président du Conseil, ministre de
l’Instruction publique.
Parmi les personnalités qui assistaient à
cette cérémonie, on remarquait : MM. Anto-
nin Dubost, président du Sénat ; Paul Des-
Chanel, président de la Chambre des dépu
tés ; Emile Loubet ; Klolz, ministre de l’in
térieur ; Liard, vice-recteur de l’Académie
de Paris ; Appell, doyen de la faculté des
sciences ; Guillemot, préfet du Jura ; Trouil
lot, sénateur ; Ponsot, député de Dole, où
naquit Pasteur ; Danys Cochin, Jules Sieg
fried, Lépine, députés ; le préfet de la Seine,
le préfet de police, etc.
M. Raymond Poincaré est arrivé à l’Insti
tut Pasteur à 2 heures, accompagné du géné
ral B eaudemoulin, du colonel Aubert et de
M. William Martin. Il a été aussitôt conduit
dans la salle de la bibliothèque où il a été
salué par les membres du conseil, les mem
bres du comité et les professeurs de l’Insti
tut. En leur nom, M. Darboux, président du
conseil de l’Institut, a prononcé une ahocu-
tion très applaudie, à laquelle le president
de la République a répondu en quelques
mots.
Après une rapide visite des laboratoires,
le président de la République a été conduit
au tombeau de Pasteur. Puis le cortège, tra
versant la rue Dutot, s’est rendu au labora
toire de chimie biologique où de nombreuses
personnalités avaient pris place.
M. Roux, directeur de l’Institut Pasteur, el
M. Poincaré ont prononcé des discours, puis
le Président et les personnes qui l’accompa
gnaient ont ensuite procédé à la visite de
l’Hôpital Pasteur.
La Pensée d’un Enfant
apparaît inscrite sur sa peau
il y a à Bussus, arrondissement d’Abbe-
ville, une fillette de treize ans qui présente
de curieux phénomènes, c’est la jeune Ray-
monde Bellard, fille d’un coiffeur de la com
mune.
Cette fillette, blonde, pâle et chétive, cher
chait il y a quelques jours à l’école la solu
tion d'un problème. Elle cherchait en vain,
lorsque soudain elle ressentit au bras gau
che une forte démangeaison. Relevant sa
manche, elle montra à ses compagnes émer
veillées la solution exacte du problème re-
produite en chiffre sur son béas. Les chiffres,
bien formés et assez grands, apparaissaient
en relief, La peau de ce relief était plus blan
che sur un fond plus rose, comme la bour
souflure provenant d’une piqûre d’ortie.
L’institutrice, étonnée, constata ie lait. La
jeune Raymonde fut invitée à effectuer une
division, opération qu’elle ignore. Le chiffra
4 apparut de la même manière sur le bras-
C’était le quotient cherché.
Ces faits se passaient il y a quelques
jours ; ils se sont reproduits depuis. Le curé
doyen d'un pays voisin vint voir l’enfant. Le
mot « doyen » apparut en écriture anglaise
sur le front. Un cultivateur, M. Jourdain,
causant avec la jeune Raymonde, vit son nom
s’imprimer de la même manière sur le mol
let de la fillette. Un voyageur de passage put
constater l'apparition de ses seules initiales,
L et M, sur les deux tempes de l’enfant.
L’expérience a été renouvelée à maintes re-
prisés, assure-t-on, toujours av
rendus à Bussus pour examiner ce cas des
plus surprenants et ont vérifié avec le plus
grand intérêt ce phénomène d autostigma
tisme.
L’auto-suggestion inconsciente chez un su
jet atteint d’hystérie pourrait expliquer ces
effets singuliers ; mais dans le pays, on cria
au merveilleux.
La Noce empoisonnée
M. Jean Poirier, 36 ans, le second des ma
riés, qui était soigné chez son frère, à Cho-
let, a succombé à son tour hier matin.
Le professeur Chantemesse, arrivé de Pd-
ris dans la matinée, a commencé son en-
quête. . , ,,
il a immédiatement réuni tous les méde
cins de la ville. A la suite de cette réunion,
il est allé visiter les malades. Le maire et la
sous-préfet l’accompagnaient.
Arrestation île deux Banquiers
En vertu d’un mandat de M. Genty, juge
d’instruction, M. Daru, commissaire aux dé
légations judiciaires, s’est rendu, accompa
gné d’un expert comptable, à la banque
Richard et Bernard, 58, rue Taitbout, à
Paris
À la suite des perquisitions opérées, M.
Daru a procédé à l’arrestation des deux Dan
quiers, M. Maurice Richard, âgé de 3a ans,
demeurant A, rue Lamennais, et son asbOCe
M. Jacques Bernard, âgé de 33 ans, demee
rant 19, rue du Colisée. . .. ,
Tous deux sont accusés d’avoir opue «a
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