Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-11-06
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 novembre 1913 06 novembre 1913
Description : 1913/11/06 (A33,N11799). 1913/11/06 (A33,N11799).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52638626f
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
33” Année
N 11,799
(55 Pages)
S Centimes — ÊDMON DU MATIN
S Centimes
(8 Pages)
Jeudi 6 Novembre 1913
Administrateur * Délégué
O. RANDOLET
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s M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
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Petit Havre
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HIPPOLYTE FÉNOUX
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AU HAVRE
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ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
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1® Fr.
s= »
A4 a
de Po^ 4 rFamm w
1 Dernière Heure |
PARIS, TROIS HEURES MATIN
La Résurrection
provisoire de la R. P,
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 6 NOVEMBRE
Cotons : décembre, hausse 7 points ;
janvier, hausse 43 points ; mars, hausse
15 points ; mai, hausse 45 points.-— Soutenu.
Calés » baisse 49 à 25 points.
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LONDRES, 5 Novembre, Dêvêche de 4 h. 30
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3 mois
£ 184 5/-
-/-
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domptant ..
calme
£ 50/9
-/-
3 mois.... J
£ 51/6
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 4 novembre 1943.
NEW-YORK, 5 NOVEMBRE
Cuivre Standard disp.
— janvier.....,".
Amalgamat. Cep...
C. SC 4012
72 1/8
45 75
C. PREGEDEET
15
15
71
15
62
57
3/8
75
CHICAGO, 5 NOVEMBRE
Blé sur......
Maïs sur
Saindoux sur.
Décembre.
Mai
Décembre.
Mai
Janvier...
Mai
C. DS ‘OUR
8% 4/8
89 1/8
68 1/8
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S. PRECED
84 7 8
89
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10
10
58
18
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62
77
Après le départ de M. Poincaré
, Melun. — M. Dervillé, président du Conseil
d'administration de la
nie du P.L.M.
après le départ du président de la Républi-
que, a tenu à rester sur le théâtre de la ca
tastrophe afin de surveiller lui-même les tra
vaux de sauvetage.
M. Kokovizoff, premier ministre de Russie,
qui a dû s’arrêter à Melun, par suite de l’en-
combrement des voies, a remis cinq cents
francs pour les familles des victimes.
Les Travaux continuent — On dégags des
Cadavres carbonisés
Melun. — A 5 heures, on compte une di-
zaine de blessés dont l'état est satisfaisant ;
deux seulement sont atteints gravement.
L'un, sujet allemand, a subi l’amputation
d'une jambe ; l’autre a subi l’amputation
d'un bras. Les médecins espèrent les sau
ver.
A 7 heures, des projecteurs à acétylène
sont mis en mouvement.
Une grue de cinquante tonnes soulève le
tender et des soldais se glissent dessous pour
dégager, avec d'infinies précautions, les
corps enchevêtrés dans les débris de toutes
sortes qui jonchent le sol.
Le corps d’un homme affreusement mutilé
est dégagé ; la figure est en sang et les vête
ments sont cilcinés.
Une longue série de cadavres défilent bien-
tôt sous les yeux des assisiants épouvantés.
Le cadavre de Mme Amie, la malheureuse
femme qui a montré tant de courage pen
dant sa longue agonie, porte une plaie à
l'epaule gauche et un trou grand comme la
main à la hanche droite ; elle a les jambes à
demi brûlées. Son pied gauche, coupé, a été
retrouve à côté de son corps.
Les autres cadavies dégagés sont entière
ment carbonisés ; la plupart sont sans tête.
Les travaux de déblaiement sont poussés
avec la plus grande activité, mais l’obscurité
gêne beaucoup les ouvriers qui sont obligés
e redoubler de prudence en raison des
dangers que présente la position du tender
placé à cheval sur un wagon de seconde
classe complètement détruit et sous lequel
gisent encore plusieurs cadavres.
Des ingénieurs de la Compagnie dirigent
les travaux qui se poursuivent à la lueur
incertaine des lampes et des torches.
Le nombre des cadavres recueillis est de 39
Vers 5 heures du soir, le capitaine de gen
darmerie de Melun qui procédait à des re-
cherches sous le tender de la locomotive du
train tamponneur, y a retrouvé des papiers
d'idendite au nom de M. Georges Bernard,
père de M. Marcel Bernard, ancien secrétaire
général de la Seine-et-Marne, actuellement
secrétaire général de la préfecture d’Amiens.
M. Georges Bernard et sa femme qui
avaient quitté Lyon le soir, et se trouvaient
dans le train, seraient donc parmi les victi
mes enfouies sous les décombres.
On a retiré hier soir des wagons six corps
dont celui de Mme Amic.
Trente-trois corps étaient déjà à l’hôpital ;
on a donc maintenant recueilli trente neuf
cadavres.
On craint qu’il n’en reste encore d’autres
sous les décombres.
Le capitaine de gendarmerie continue ses
recherches en vue de retrouver dans les dé-
bris tous les éléments pouvant faciliter l'i-
dentification des victimes.
M. Hestler, procureur de la République,
qui n’a pas pris un seul instant de repos de
puis mardi soir, s’est engagé à son tour sous
les décombres pour s’assurer qu’il n’y a plus
de corps.
On n’aperçoit plus de victimes, mais rien
ne dit que sous l’énorme tablier de tôle
placé en travers de la voie il n’y a pas d'au-
tres cadavres...
Sur les 39 cadavres actuellement à l'hôpi-
ital, il y a 15 reconnus.
f II a été impossible jusqu’à présent d’iden
tifier ou de retrouver, en outre des docteurs
Zabouley et Munier, celui de M. Paturel.gros
négociant lyonnais, dont le fils et sa fiancée
sont restés à Melun. J
Les Postiers disparus sont au nombre de 15
< Melun. — Dès maintenant, après recense
ment effectué par l’Administration des Postes,
le nombre des agents de cette administra*
lion tués ou disparus dans l’accident, s’élè
verait à quinze.
Secours aux victimes
M. Poincaré a remis au secrétaire général
de la préfecture de la Seme-et-Marne, une
somme de deux mille francs pour pourvoir
aux premiers besoins des blessés.
! Il a, d'autre part, laissé entre les mains de
M. Massé, une somme de trois mille francs
: destinée à secourir les familles des em-
; ployés des Postes qui ont péri dans la catas
trophes, ainsi que les ambulants du train
i 2, blessés dans l’accident.
Les Obsèques des Employés des Postes
/ De son côté, la Commission du budget, sur
la proposition des ministres du commerce
et des finances, a décidé au cours de la
‘séance qu’elle a tenue hier après-midi, oue
les obsèques des victimes appartenant à
l’administration des Postes seraient célébrées
aux frais de l’État.
Les Condoléances
Le ministre du commerce, des postes et
télégraphes, à reçu un télégramme de con
doléances du directeur général des Postes
suisses à l’occasion de la catastrophe de
Melun.
=-=====---- -28=-===================
L’IMPOT SUR LE REVENU
a eu
M. Barthou, président du Conseil,
hier soir une longue entrevue avec M. Ai-
mond, rapporteur devant le Sénat de l’impôt
sur le revenu.
LE RELÈVEiEHT DES SOLDES
La Commission du budget a accepté hier
le relèvement des soldes propose par le mi
nistre de la guerre.
La Commission a également décidé la créa
tion d’une direction de l’aéronautique mili
taire.
assotoG,=========a-
LE CONGRÈS DES MAIRES
La séance plénière du 8 e Congrès des Mai
res de France s’est ouverte hier au Palais de
la Mutualité.
M. Baudet, député, a souhaité la bienve
nue aux congressistes, puis M. Belamy, maire
de Nantes, a été élu président du bureau de
seance.
Le Congrès s’est occupé, dans l’après-midi,
de la révision de la loi municipale de 1884.
Une proposition de M. Bos, maire de Bri-
ves, qui fut adoptée, tend à fixer un délai
maximum de un mois pour l’examen par
l’autorité supérieure des affaires communa
les les plus serieuses.
Les maires voient en effet souvent leurs
efforts paralysés par ia lenteur des discus
sions des autorités supérieures et aussi par
‘exagération de la paperasserie.
L’assemblée vole ensuite un vœu deman
dant qu'en cas de décès ou de démission des
.maires et adjoints, il ne soit procédé à de
nouvelles consultations électorales pour
compléter ie Conseil que si le quart au
moins de ses membres sont décédés ou dé
missionnaires.
Le Congrès a admis les conclusions de M.
Laurent, maire de Nancy, proposant la
transformation de la police municipale en
police de l’Etat à condition pourtant que le
pouvoir de règlementation des maires reste
bien entier.
La suite des débats a été renvoyée au len
demain.
Plus encore que la Chambre elle-même,
la R. P. a fait une rentrée sensationnelle,
puisqu’elle a battu ou semblé battre le gou
vernement. •
Voici comment les choses se présentaient.
Il s’agissait de régler l’ordre du jour, à la
tête duquel le gouvernement plaçait les
lois scolaires, dont l’urgence est évidente.
Le président du Conseil n’avait pas même
envisagé l’éventualité de la mise à l’ordre
du jour de la réforme électorale.
Le rapporteur du projet, M. Groussier a
voulu quand même le repêcher. A quoi le
président du Conseil n’hésita pas à décla
rer que le gouvernement considérait ce dé
bat comme inutile, puisqu’il ne saurait
aboutir à un résultat pratiqué avant la fin
de la législature, en admettant même que
la Chambre vote en faveur du rapport Grous
sier, puisque le Sénat ne l’adoptera pas et
laissera dormir l’affaire dans les cartons.
Pourtant, à la surprise générale, la mo
tion Groussier l’a emporté à 18 voix de ma-
jerité.
C’est ce que l’on peut appeler un coup
d’épée dans l’eau.
En conséquence, la Chambre va repren
dre son travail de Pénélope alors qu'elle a
tant de questions importantes et urgentes
sur le métier, en commençant par la ques
tion financière.
Il reste donc à espérer que ce petit jeu
ne durera pas longtemps. Les réactionnai
res seuls peuvent gagner quelque chose à
cette reprise, qui aura au moins pour eux
l’avantage de retarder de quelques jours le
vote des lois de défense laïque.
Dans la même séance, la Chambre a fait
œuvre plus utile en décidant, sur la propo
sition de la Commission, de consacrer un
jour par semaine aux lois sociales et d'hy
giène.
Disons à ce propos que le rapport de M.
Jules Siegfried sur la limitation du nombre
des débits viendra ainsi à l’ordre du jour
dans une quinzaine.
au moyen de ressources exceptionnelles,
qui font défaut à la base du budget de 1914.
Mais comment obtenir l’équilibre ? La
note communiquée par le ministère des
finances répond en ces termes :
... Il ne peut être question,sans surcharger
au point de l’écraser, l’activité économique
du pays, de demander d’un seul coup près
de 600 millions d’impôts nouveaux aux con
tribuables.
Le budget de 1914 ne peut, d’autre part,
profiler des ressources nouvelles, qui seront
demandées à l’impôt sur le revenu.
L'équilibre ne peut donc être obtenu que
par l’emploi simultané de l’impôt dans une
mesure judicieuse et des moyens de tré
sorerie.
Le projet fait application en premier lieu
du principe delà solidarité budgétaire, établi
par la loi du 27 février 1912 sur le compte
provisionnel.
Tenant compte de ce que, à la différence de
ce qui s’était passé lors des expéditions du
Siam, de Madagascar ’et de Chine, les depen-
ses nécessitées par la pacification du Maroc
ont pesé sur les derniers budgets et sont
ainsi partiellement la cause de la situation
financière actuelle, le ministre des finances
demande à réalimenter le compte provision
nel en y versant 404 millions de dépenses du
Maroc, portés au compte des trois derniers
exercices. Le Trésor se procurera ces 404 mil
lions au mieux de ses intérêts et seion l’état
de ses disponibilités. Un projet d’emprunt
sera déposé à cet effet.
Une seconde ressource de 100 millions ré
su tera de l’application au budget de 1914 des
excédents de recettes de 1912. Les écritures
de la comptabilité publique, provisoirement
arrêtées, font apparaître que les excédents
de 1912 s'élèvent à 100 millions. Du principe
du compte provisionnel découla incontesta-
blement le droit pour le gouvernement d’ins
crire cet excédent en recettes dans le budget
de 1914.
Pour le surplus, soit en chiffres ronds
288 millions, le budget propose des re
dressements de taxes et créations d’impôts
dont le caractère commun est d’être recou
vrables, dès l’exercice prochain, sans fonc
tionnaires nouveaux, ni formalités nou
velles.
Ces redressements de taxes et créations
d’impôts s’établissent comme suit ;
Notre méthode est donc claire. Nous de-
manderons pi ’ ‘ - -
lions d’impots recouvrables en 1914. Ces
our le budget de 1914, 309 mil-
ressources nouvelles, s’ajoutant aux impôts
personnels que la justice fiscale réclame,
amélioreront la situation financière. Le gou
vernement se refuse à proposer des imposi-
tions qui, par leur exagération, pourraient
arrêter dans leur développement les forces
productives de la nation et risqueraient
d’être transformées en instruments de dis-
cor le et de ruine. Il fait confiance à l’activi
té économique, à l’esprit de travail, d‘t par-
gne, d’invention et d’initiative de notre pays.
Dans la paix extérieure rétablie et l’ordre
pubic assuré, la richesse publique ira se dé
veloppant de telle manière que prélevant
sur elle une part judicieuse, tant par les im-
ôts réels que par les impôts personnels, le
se fournira, au cours des prochaines an
nées, les ressources nécessaires à tous les
services dans la mesure de leurs besoins —
aux exigences de la défense nationale tant
qu’il faudra, aux œuvres sociales autant qu’il
faudra.
En résumé, en versant au compte provi
sionnel : d’une part, les 102 millions d’ex
cédent de l’exercice 1912, et, d’autre part,
les 404 millions dépensés au Maroc en 1911,
1912,1913, et qui seraient remboursés par
un emprunt dont les conditions restent à
déterminer, on inscrit, en définitive, au
budget de 1914, environ 506 millions de
ressources exceptionnelles. Les 288 millions
qui manquent encore seraient fournis par la
liste des impôts que nous avons repro
duite.
A
On n’a pas manqué de faire observer que,
en faisant revivre le compte provisionnel,
M. Dumont aura recours à des opérations
de trésorerie, à l’ouverture de comptes spé-
ciaux qui ont pour inconvénient de dé
truire l’unité budgétaire et de faire renaître
les budgets extraordinaires. Mais pouvail-il
faire autrement ?
Et pour ce qui est de la méthode suivie
par M. Dumont, afin de couvrir le reste du
déficit, soit 289 millions, tout homme avisé
et sans parti-pris ne pourra qu’y souscrire*
Sans doute les partis d’extrême-gauche
voudraient profiter des circonstances ac
tuelles pour réclamer un véritable boule
versement de notre système financier. M.
Jaurès, à propos du prochain emprunt de
un milliard et demi, n‘a-t-il pas conseillé
avant-hier, aux radicaux-socialistes, de ne
discuter ce projet d’emprunt que «quand
l’impôt général et progressif sur le revenu
avec déclaration contrôlée, aura pris place
dans le budget ?
Peut-être un certain nombre de radicaux-
socialistes, dans leur hostilité systématique
contre le ministère et contre M. Ch. Du
mont, obéiront-ils aux suggestions intéres
sées de M. Jaurès. Peut-être réclameront-
ils la réforme de l’impôt avant tout examen
du projet de budget de 1914. Mais com
bien leur attitude ne sera-t-elle pas sévère
ment jugée ! En présence de la situation
financière très difficile où nous nous trou
vons, en présence aussi de l’extrême urgen-
ce de ce budget, le système préconisé par
le ministère et par M. Dumont, ministre
des finances n’était-il pas le seul efficace, la
seul possible ?
TH. VALLÉE.
IL FÉNOUX.
Yes
ARRESTATION D’UNE BANDE
DE CAMBRIOLEURS
Béziers. — La police vient d'arrêter à Ce-
rignan et à Magaias une bande de cambrio
leurs qui ont déjà commis plus de trente
cambriolages, principalement dans des ma
gasins d’armurerie.
Six arrestations viennent d’être opérées,
mais plusieurs autres sont imminentes.
Tous les inculpés sont espagnols.
DE PARIS AU CAIRE EU AÉROPLANE
BUCAREST. — L’aviateur Daucourt après
une réception extrêmement amicale à Kraio-
wa est parti à 10 h. 30 du matin pour Bu
carest où il est arrivé vers midi.
L'aviateur français a été l’objet de mani-
festtions de sympathies pour la France.
Hier soir, un banquet a été offert à M.
Daucourt qui compte repartir dès ce matin
pour gagner directement Varna, puis Cons
tantinople.
Le temps est très beau.
ENTRE DOUANIERS ET
CORTREBANDIERS
CMBRAI. — Une automobile appartenant
à des fraudeurs était immobilisée par suite
de la rupture d’une chaîne à Llincourt quand
un douanier qui avait pris la vowure en fila
ture, survint seul au cours de la réparation.
Il fut accueilli à coups de revolver par les
contrebandiers et dut prendre la fuite à tra
vers champs.
Ces conti ebandiers arrosèrent alors l’auto
avec de l’essence et y mirent le feu.
Des douaniers étant accourus, on réussit à
éteindre le feu et l’auto fut ensuite remor
quée jusqu’à Cambrai.
On constata alors que l’auto portait un
chargement de 600 kilos de tabac.
Le véhicule dont l’avant était blindé, était
actionné par un puissant moteur.
Une enquête est ouverte.
to=o==(p=o=c==4
LES AFFAIRES D’ORIENT
Le Roi de Bulgarie à Vienne
Vienne. — La Zeit apprend de bonne sour-
ce 9 e le roi Ferdinand de Bulgarie arrivera
aujourd’huià Vienne.
Pendant son séjour, le roi aura une entre
vue avec le comte Berchtold.
Le gouvernement a déposé avant-hier,
sur le bureau de la Chambre, le projet de
budget pour 1914. Le budget de 1913
n’ayant été promulgué que le 31 juillet der
nier, le ministre des finances n’a pu prépa
rer, avant les grandes vacances, le projet
actuel. Et comme une nouvelle Commission
du budget doit être élue et que, par consé
quent, la rédaction des rapports spéciaux
ne peut être commencée, nous en serons
très certainement réduits au régime des
douzièmes provisoires dont on a fait l’an
dernier un si surprenant abus.
La tâche assumée par M. Charles Du
mont était d’une difficulté, extrême, et
certes, depuis bien longtemps, aucun mi
nistre des finances ne s’était trouvé en pa
reille situation. En effet, les crédits ou
verts au budget de 1913 étaient de 4 mil-
liards 692,000,000 francs; or, le total des
crédits inscrits au budget de 1914 attei
gnant 5 milliards 373,300,000 francs, il
résulte une augmentation de 681 millions
pour 1914. De plus, on prévoit que les re
cettes ne produiront, en 1914, que 4 mil
liards 579,300,000 francs. Le déficit total
sera donc de 794 millions.
a
s*
Dans une note communiquée par le mi-
nistère des finances et qui indique les me
sures financières auxquelles le gouverne
ment s’est arrêté pour établir l’équilibre du
budget, nous trouvons énumérés les prin
cipaux chefs d’augmentation des dépenses :
1° Les dépenses du Maroc, qui ne figu
raient pasdans les prévisions de 1913, sont
portées à celui de 1914 et y figurent pour
la somme de 262 millions.
20 L’application de la loi de trois ans en
traîne des dépenses permanentes qui sont
évaluées, pour 1914, à 170 millions.
3° Les autres chapitres du budget de la
défense nationale (dépenses permanentes)
réclament 157 millions.
4 a L’augmentation des dépenses résultant
d’engagements pris, de lois sociales votées,
demande 110 millions.
5° Les améliorations et extensions de
services indispensables coûteront 42 mil
lions.
Parmi ces deux dernières catégories de
dépenses, la note indique les suivantes :
Dette viagère (14 millions) ; frais de régie
(18 millions); assistance aux familles nom
breuses (21 millions) ; accroissement des
primes à la marine marchande (4 mil
lions 1/2); amélioration de traitements dans
les contributions indirectes, les douanes,
les manufactures de l’Etat, les postes, l’en
seignement public (50 millions).
Ainsi que nous l’avons dit, les recettes
normales, calculées conformément aux rè
gles habituelles, donnent une prévision de
4,579,300.000 fr. Elles sont inférieures aux
dépenses de 794 millions. Cette insufisan-
ce, dit la note officielle, s’explique à la fois
par l’accroissement des dépenses et par ce
fait que le budget de 1913 a été équilibré
Contributions directes
4o Application d’un décime
ad itionnel au principal de la
contribution foncière des pro
priétés bâties ,.F.
20 Application de deux déci
mes additionnels au principal
de la contribution des patentes.
30 Surtaxe égale à 20 0/0 de
l’excédent du produit net des
mines de combustible sur le pro-
duit par 2 fr. du nombre des
tonnes de houille, employées ou
vendues pendant l’exercice ser-
vaut de base
40 Majoration des patentes des
cinématographes
Enregistrement, timbre
4o Application d’un décime
supplémentaire sur les droits
d‘enregistrement,d‘hypothèques
et sur les pénalités.
2o Application d’un décime à
taxe sur le revenu.
3« Application d'un décimé au
droit de timbre de dimension. .
4” Application d’un décime
aux permis de chasse.
50 Application d’un décime
aux poiices d’assurances
6° Doublement du droit de
timbre sur les effets de com
merce
79 Doublement du droit sur
les opérations de bourse
8» Vente de meubles
9° Extension du relèvement
du droit de timbre sur les titres
des Sociétés étrangères non
abonnées
100 Répression des fraudes
dans les déclarations de succes
sion comportant des dépôts de
titres ou de fonds à l’étranger.
Contributions indirectes
40 Eaux minérales — 0 fr. 10
à la circulation
20 Vins mousseux et ordinai
res — 0 fr. 20 la bouteille
30 Absinthes
40 Relèvement de 1 fr. 50 du
droit de circulation sur les vins
et mesure corrélative pour les
cidres, poirés et hydromels....
50 Mesure correlative pour
les bières
60 Taxe sur l’éclairage (gaz,
acétylène, électricité)
Douanes
Réduction de 1 0/0 de la tolé
rance de poids dans les décla
rations de douane
Soit an total
Ainsi, à ce budget de 1914
8.820.000
23.760.000
6.000,000
500.000
58.500.000
9.458.000
3.096.900
924.000
505.000
24.000.000
12.500.000
8.000.000
1.300 000
12.000.000
3.000.000
3.000.000
10.000.009
67.187.100
15.837.100
18.000.000
2.000.000
288.014.000
il n’est fait
état ni de l’impôt personnel et progressif
sur le revenu, ni de la taxe successoriale
que le gouvernement espère pourtant voir
voter avant la fin de la législature. De
même le gouvernement s’est refusé à éta
blir, pour faire face au déficit, 800 mil
lions d’impôts nouveaux, estimant qu’une
pareille surcharge provoquerait infaillible
ment une crise, — et c’est en ces termes,
empreints d’une réelle philosophie économi
que, qu’il a précisé le programme financier
du Cabinet :
Le gouvernement a pensé que les 300 mil
lions d’impôts qu’il vous propose, et aux
quels viendront s’ajouter en 1915 les recet
tes supplémentaires que donneront l’impôt
personnel sur le revenu et l’impôt sur le
capital successoral, représentent les seules
charges que le pays puisse supporter sans
êire gêné dans son effort de labeur et d’épar-
gne. •
Leur produit cumulé avec les produits ou
les plus-values normales des impôts exis
tants atténuera, dans une large mesure, le
déficit de 1914.
Il faut, à la fois, toutes ces ressources, si
on veut, dès le budget de 1915, arriver à cet
équilibre normal entre les recettes et les
dépenses qui, s’il faisait trop longtemps dé
faut, compromettrait à jamais la solidité de
nos finances.
Nous avons donné hier en « Dernière
Heure » les premiers détails sur la terrible
collision qui s’est produite mardi entre un
rapide et un drain-poste à l’intersection de
deux voies, à une cinquantaine de mètres
de la gare de Melun, causant de nombreux
morts et blessés.
Cette catastrophe sera malheureusement à
compter parmi les plus épouvantables que
l’On ait eu à déplorer sur lés voies ferrées.
De toutes les catastrophes qui ont eu lieu
en ces dernières années, il en est peu ayant
offert un spectacle aussi lamentable de mon
ceaux de débris et de ruines.
Après la collision, qui fut très violente,
l'incendie a ravagé la plus grande partie des
deux trains qui se sont tamponnés, augmen-
tant encore le désastre.
Ea plus des victimes très nombreuses, il
faut aussi signaler la perte colossale qui ré
su liera de l’anéantissement par le f- —s
ui ré-
eu de
trois wagons de poste, qui contenaient entre
autres les courriers de la malle des Indes et
celui d’Italie.
L’Accident
En gare de Melun, à une cinquantaine de
mètres des quais, deux trains, qui mar
chaient à vive allure, se sont pris en échar
pe ; le choc fut épouvantable. Plusieurs wa
gons furent broyés ; la feu se déclara pres-
que instantanément et se communiqua aux
autres wagons avec une telle rapidité que
beaucoup de voyageurs n’eurent pas le
temps de se sauver.
C’est le rapide no 2, parti de Marseille
mardi malin, à 9 heures, qui a été littérale
ment coupé en deux par le train postal
no 11, parti de Paris à 8 h. 40 du soir.
Le rapide venant de Marseille, qui doit
arriver à Paris à dix heures du soir, a son
dernier arrêt à Laroque. Passé la gare de
Montereau,il emprunte la ligne d’Héiicy, qui
passe sur l'autre rive de la Seine et vient re
joindre la ligne principale à l’entrée de la
gare de Melun.
Le train postal n° 11, dont le premier
arrêt, après son départ de la gare de Lyon,
est à Laroche, franchit naturellement la dis
tance qui sépare Paris de cette gare à une
grande vite-se.
Ce convoi venait de franchir la gare de
Melun à une allure minimum de 100 kilomè
tres à l’heure, et ai rivait au point où la ligne
d'Héricy rejoint la voie directe, au moment
précis où ie rapide de Marseille franchissait
l'aiguille.
Comment cette fausse manœuvre a-t-elle
pu se produire ? Comment le train postal
a-t-il pu avoir la voie libre devant lui à la
traversée de la gare de Melun ? C’est ce que
l’enquête à laquelle procèdent les magistrats
fera connaître.
Lorsque le mécanicien du train-poste
aperçut devant lui, en travers de la voie, le
rapide de Marseille. Il était trop tard pour
arrêter. La catastrophe était inévitable. Elle
se produisit effroyable,
La locomotive du train-poste prit en écharpe
le wagon du milieu du rapide ; ce convoi,
qui allait lui aussi à cent à l’heure, se trouva
arrête instantanément ; ses wagons se heur
tèrent, s’entassèrent dans un fracas épou-
vantable. , ,
Puis tout de suite, de l’amas des décom-
bres, des flammes s'élevèrent : la chaudière
éventrée de la locomotive du train poste
avait mis le feu aux wagons.
L'incendie se propagea avec une rapidité
foudroyante et les personnes qui arrivèrent
les premières, attirées par le bruit, assiste-
rentà un spectacle affreux ; au milieu des
flammes et de la fumee, les voyageurs du
rapide essayaient vainement de se dégager
des décombres. Ils appelaient au secours,
faisaient des gestes de détresse, puis tom
baient asphyxiés ou brûlés vifs.
Sauvetage difâoîb
L’alarme fut vite donnée ; les secours arri
vèrent rapidement de toutes parts. Le préfet,
venu un des premiers avec le maire de
Melun, prit la direction du Sauvetage et ré
quisitionna la troupe.
En quelques instants hommes d’équipe et
employés du P.-L.-M. étaient rejoints par
les dragons et les soldats de la garnison.
Mais déjà le train de voyageurs n’était plus
qu’un immense brasier dont il était difficile
de s'approcher, sinon impossible. Malgré la
fumée étouffante, malgré la chaleur, plu
sieurs courageux sauveteurs essayé eut d'ap-
procher ; ils durent reculer devant le feu.
L'organisation des secours était d'autanf
plus difficile que, près du brasier, se trou
vait un wagon-réservoir contenant 1,408
mètres de cubes de gaz comprimé, dont
l'explosion pouvait se produire d’un instant
à l'autre.
Cependant, quelques-uns des voyageurs
avaient, dès le début, réussi à se dégager
des décombres ; la plupart étaient blessés.
On les conduisit dans une des salles de la
gare, où ils reçurent des soins. Voici U
première liste de blessés qui put être drer 1
see là :
M. Robert Louis, 6, rue Abel, à Paris.
M. Savanier, 24, avenue de Vitry, à Ville-
juif.
M. Tanguy, concierge, 113, avenue de
Saint-Ouen.
M. Bertholet, de Paris.
M. Amy, 295, avenue de Saxe, à Lyon.
Mme Godchaux, 42, rue Delaborde, à Pa-
ris.
M. Monnier, 24, rue de Turenne, à Paris.
Ces blessés ont été soignés dans les salles
d'attente de la gare ou ont été transportés à
l’hôpital de Melun.
M. Savanier a succombé vers onze heures.
Parmi les morts se trouvent plusieurs am-
bulants des postes.
Les efforts pour combattre le sinistre fu-
rent longtemps vains. Toutefois, vers onze
heures, les sauveteurs purent approcher du
convoi et détacher les wagons de queue que
le feu n’avait pas encore atteints.
Les Causes de la Catastrophe.— Ie
Déblaiement
Sur la cause de la catastrophe, il est à peu
près établi qu’elle est due au fait que le mé
canicien du train no 2, venant de Marseille,
a brûlé les signaux qui protégaient le train
postal au moment où il s’engageait sur la
ligne transversale.
Le mécanicien du train 2, nommé Jules
Dumaine, est âgé de 43 ans, il appartient au.
dépôt de Laroche. Par miracle, il n’a été ni
tué, ni blessé ; il a pu sauter à bas de la
machine au moment du choc.
Dumaine a été arrêté après la catastrophe;
on l’a trouvé errant à côté du lieu de l’acci-
dent. . .
Toutes les autorités sont venues sur les
lieux dès les premiers moments. On signais
la présence du secrétaire général de la pré
fecture de Melun, remplaçant le préfet ma-
lade;M. Delsini, sous-prefet de Fontaine
bleau qui a été un des premiers sur les lieux
de la catastrophe et s’est occupé du service
d’ordre.
Malheureusement, comme cela se produit
dans de pareils événements, il y a eu un
grand a fflement et les secours ont été très
longs à s’organiser; l’affolement est cause de
choses déplorables; c’est ainsi que le train
de secours venant de Paris avec une grue
qui permet actuellement de soulever les wa
gons pour dégager les cadavres, s’il y en a
encore, ou des blessés, est arrivé à Melun
sans projecteur, ce qui fait que les sauve*
leurs ont été obligés de travailler dans la
nuit. . .1 •*
Par instants, quand 1 incendie se rallumait
cela leur permettait de travailler, car on nî
disposait que de petites lampes à Ebune.
Depuis le moment de la catastrophe, tous
les trains se sont trouvés immobilisés du
fait du tamponnement qui s’eù produit en
gare de Melun, à l’endroit où les lignes pas
sant par Corbeil où U ligue de Brunoy se
rencontrent.
N 11,799
(55 Pages)
S Centimes — ÊDMON DU MATIN
S Centimes
(8 Pages)
Jeudi 6 Novembre 1913
Administrateur * Délégué
O. RANDOLET
{ Adresser tout ce qui concerne l’Administratios
s M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havz
Administration, Impressions et Aunancos. TBL 10.47
Petit Havre
Rédaetour en Chef. Gémi
HIPPOLYTE FÉNOUX
uresser tout ce qui concerne la Redaction
a M. HIPPOLYTE FÉNOUX
85, Rue Fontenelle, 35
téléphone : Rédaction, No 7.60
AU HAVRE
A PARIS
Bureau du Journal, 112, bould de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
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h®;
La PETIT HA VRE est désisté pour les Annonces Judiciaires et légales
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, PEure.
l’Oise et la Somme
Autres Départements............
Union Postale
Trou MoIs Six Mois
• Fr.
# 9 60
Abonna également, SANS FP/fS, dans tous les Bureau
1® Fr.
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A4 a
de Po^ 4 rFamm w
1 Dernière Heure |
PARIS, TROIS HEURES MATIN
La Résurrection
provisoire de la R. P,
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 6 NOVEMBRE
Cotons : décembre, hausse 7 points ;
janvier, hausse 43 points ; mars, hausse
15 points ; mai, hausse 45 points.-— Soutenu.
Calés » baisse 49 à 25 points.
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LONDRES, 5 Novembre, Dêvêche de 4 h. 30
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du 4 novembre 1943.
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15
62
57
3/8
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CHICAGO, 5 NOVEMBRE
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Maïs sur
Saindoux sur.
Décembre.
Mai
Décembre.
Mai
Janvier...
Mai
C. DS ‘OUR
8% 4/8
89 1/8
68 1/8
69 3/8
10 65
10 81
S. PRECED
84 7 8
89
69
70
10
10
58
18
1/4
62
77
Après le départ de M. Poincaré
, Melun. — M. Dervillé, président du Conseil
d'administration de la
nie du P.L.M.
après le départ du président de la Républi-
que, a tenu à rester sur le théâtre de la ca
tastrophe afin de surveiller lui-même les tra
vaux de sauvetage.
M. Kokovizoff, premier ministre de Russie,
qui a dû s’arrêter à Melun, par suite de l’en-
combrement des voies, a remis cinq cents
francs pour les familles des victimes.
Les Travaux continuent — On dégags des
Cadavres carbonisés
Melun. — A 5 heures, on compte une di-
zaine de blessés dont l'état est satisfaisant ;
deux seulement sont atteints gravement.
L'un, sujet allemand, a subi l’amputation
d'une jambe ; l’autre a subi l’amputation
d'un bras. Les médecins espèrent les sau
ver.
A 7 heures, des projecteurs à acétylène
sont mis en mouvement.
Une grue de cinquante tonnes soulève le
tender et des soldais se glissent dessous pour
dégager, avec d'infinies précautions, les
corps enchevêtrés dans les débris de toutes
sortes qui jonchent le sol.
Le corps d’un homme affreusement mutilé
est dégagé ; la figure est en sang et les vête
ments sont cilcinés.
Une longue série de cadavres défilent bien-
tôt sous les yeux des assisiants épouvantés.
Le cadavre de Mme Amie, la malheureuse
femme qui a montré tant de courage pen
dant sa longue agonie, porte une plaie à
l'epaule gauche et un trou grand comme la
main à la hanche droite ; elle a les jambes à
demi brûlées. Son pied gauche, coupé, a été
retrouve à côté de son corps.
Les autres cadavies dégagés sont entière
ment carbonisés ; la plupart sont sans tête.
Les travaux de déblaiement sont poussés
avec la plus grande activité, mais l’obscurité
gêne beaucoup les ouvriers qui sont obligés
e redoubler de prudence en raison des
dangers que présente la position du tender
placé à cheval sur un wagon de seconde
classe complètement détruit et sous lequel
gisent encore plusieurs cadavres.
Des ingénieurs de la Compagnie dirigent
les travaux qui se poursuivent à la lueur
incertaine des lampes et des torches.
Le nombre des cadavres recueillis est de 39
Vers 5 heures du soir, le capitaine de gen
darmerie de Melun qui procédait à des re-
cherches sous le tender de la locomotive du
train tamponneur, y a retrouvé des papiers
d'idendite au nom de M. Georges Bernard,
père de M. Marcel Bernard, ancien secrétaire
général de la Seine-et-Marne, actuellement
secrétaire général de la préfecture d’Amiens.
M. Georges Bernard et sa femme qui
avaient quitté Lyon le soir, et se trouvaient
dans le train, seraient donc parmi les victi
mes enfouies sous les décombres.
On a retiré hier soir des wagons six corps
dont celui de Mme Amic.
Trente-trois corps étaient déjà à l’hôpital ;
on a donc maintenant recueilli trente neuf
cadavres.
On craint qu’il n’en reste encore d’autres
sous les décombres.
Le capitaine de gendarmerie continue ses
recherches en vue de retrouver dans les dé-
bris tous les éléments pouvant faciliter l'i-
dentification des victimes.
M. Hestler, procureur de la République,
qui n’a pas pris un seul instant de repos de
puis mardi soir, s’est engagé à son tour sous
les décombres pour s’assurer qu’il n’y a plus
de corps.
On n’aperçoit plus de victimes, mais rien
ne dit que sous l’énorme tablier de tôle
placé en travers de la voie il n’y a pas d'au-
tres cadavres...
Sur les 39 cadavres actuellement à l'hôpi-
ital, il y a 15 reconnus.
f II a été impossible jusqu’à présent d’iden
tifier ou de retrouver, en outre des docteurs
Zabouley et Munier, celui de M. Paturel.gros
négociant lyonnais, dont le fils et sa fiancée
sont restés à Melun. J
Les Postiers disparus sont au nombre de 15
< Melun. — Dès maintenant, après recense
ment effectué par l’Administration des Postes,
le nombre des agents de cette administra*
lion tués ou disparus dans l’accident, s’élè
verait à quinze.
Secours aux victimes
M. Poincaré a remis au secrétaire général
de la préfecture de la Seme-et-Marne, une
somme de deux mille francs pour pourvoir
aux premiers besoins des blessés.
! Il a, d'autre part, laissé entre les mains de
M. Massé, une somme de trois mille francs
: destinée à secourir les familles des em-
; ployés des Postes qui ont péri dans la catas
trophes, ainsi que les ambulants du train
i 2, blessés dans l’accident.
Les Obsèques des Employés des Postes
/ De son côté, la Commission du budget, sur
la proposition des ministres du commerce
et des finances, a décidé au cours de la
‘séance qu’elle a tenue hier après-midi, oue
les obsèques des victimes appartenant à
l’administration des Postes seraient célébrées
aux frais de l’État.
Les Condoléances
Le ministre du commerce, des postes et
télégraphes, à reçu un télégramme de con
doléances du directeur général des Postes
suisses à l’occasion de la catastrophe de
Melun.
=-=====---- -28=-===================
L’IMPOT SUR LE REVENU
a eu
M. Barthou, président du Conseil,
hier soir une longue entrevue avec M. Ai-
mond, rapporteur devant le Sénat de l’impôt
sur le revenu.
LE RELÈVEiEHT DES SOLDES
La Commission du budget a accepté hier
le relèvement des soldes propose par le mi
nistre de la guerre.
La Commission a également décidé la créa
tion d’une direction de l’aéronautique mili
taire.
assotoG,=========a-
LE CONGRÈS DES MAIRES
La séance plénière du 8 e Congrès des Mai
res de France s’est ouverte hier au Palais de
la Mutualité.
M. Baudet, député, a souhaité la bienve
nue aux congressistes, puis M. Belamy, maire
de Nantes, a été élu président du bureau de
seance.
Le Congrès s’est occupé, dans l’après-midi,
de la révision de la loi municipale de 1884.
Une proposition de M. Bos, maire de Bri-
ves, qui fut adoptée, tend à fixer un délai
maximum de un mois pour l’examen par
l’autorité supérieure des affaires communa
les les plus serieuses.
Les maires voient en effet souvent leurs
efforts paralysés par ia lenteur des discus
sions des autorités supérieures et aussi par
‘exagération de la paperasserie.
L’assemblée vole ensuite un vœu deman
dant qu'en cas de décès ou de démission des
.maires et adjoints, il ne soit procédé à de
nouvelles consultations électorales pour
compléter ie Conseil que si le quart au
moins de ses membres sont décédés ou dé
missionnaires.
Le Congrès a admis les conclusions de M.
Laurent, maire de Nancy, proposant la
transformation de la police municipale en
police de l’Etat à condition pourtant que le
pouvoir de règlementation des maires reste
bien entier.
La suite des débats a été renvoyée au len
demain.
Plus encore que la Chambre elle-même,
la R. P. a fait une rentrée sensationnelle,
puisqu’elle a battu ou semblé battre le gou
vernement. •
Voici comment les choses se présentaient.
Il s’agissait de régler l’ordre du jour, à la
tête duquel le gouvernement plaçait les
lois scolaires, dont l’urgence est évidente.
Le président du Conseil n’avait pas même
envisagé l’éventualité de la mise à l’ordre
du jour de la réforme électorale.
Le rapporteur du projet, M. Groussier a
voulu quand même le repêcher. A quoi le
président du Conseil n’hésita pas à décla
rer que le gouvernement considérait ce dé
bat comme inutile, puisqu’il ne saurait
aboutir à un résultat pratiqué avant la fin
de la législature, en admettant même que
la Chambre vote en faveur du rapport Grous
sier, puisque le Sénat ne l’adoptera pas et
laissera dormir l’affaire dans les cartons.
Pourtant, à la surprise générale, la mo
tion Groussier l’a emporté à 18 voix de ma-
jerité.
C’est ce que l’on peut appeler un coup
d’épée dans l’eau.
En conséquence, la Chambre va repren
dre son travail de Pénélope alors qu'elle a
tant de questions importantes et urgentes
sur le métier, en commençant par la ques
tion financière.
Il reste donc à espérer que ce petit jeu
ne durera pas longtemps. Les réactionnai
res seuls peuvent gagner quelque chose à
cette reprise, qui aura au moins pour eux
l’avantage de retarder de quelques jours le
vote des lois de défense laïque.
Dans la même séance, la Chambre a fait
œuvre plus utile en décidant, sur la propo
sition de la Commission, de consacrer un
jour par semaine aux lois sociales et d'hy
giène.
Disons à ce propos que le rapport de M.
Jules Siegfried sur la limitation du nombre
des débits viendra ainsi à l’ordre du jour
dans une quinzaine.
au moyen de ressources exceptionnelles,
qui font défaut à la base du budget de 1914.
Mais comment obtenir l’équilibre ? La
note communiquée par le ministère des
finances répond en ces termes :
... Il ne peut être question,sans surcharger
au point de l’écraser, l’activité économique
du pays, de demander d’un seul coup près
de 600 millions d’impôts nouveaux aux con
tribuables.
Le budget de 1914 ne peut, d’autre part,
profiler des ressources nouvelles, qui seront
demandées à l’impôt sur le revenu.
L'équilibre ne peut donc être obtenu que
par l’emploi simultané de l’impôt dans une
mesure judicieuse et des moyens de tré
sorerie.
Le projet fait application en premier lieu
du principe delà solidarité budgétaire, établi
par la loi du 27 février 1912 sur le compte
provisionnel.
Tenant compte de ce que, à la différence de
ce qui s’était passé lors des expéditions du
Siam, de Madagascar ’et de Chine, les depen-
ses nécessitées par la pacification du Maroc
ont pesé sur les derniers budgets et sont
ainsi partiellement la cause de la situation
financière actuelle, le ministre des finances
demande à réalimenter le compte provision
nel en y versant 404 millions de dépenses du
Maroc, portés au compte des trois derniers
exercices. Le Trésor se procurera ces 404 mil
lions au mieux de ses intérêts et seion l’état
de ses disponibilités. Un projet d’emprunt
sera déposé à cet effet.
Une seconde ressource de 100 millions ré
su tera de l’application au budget de 1914 des
excédents de recettes de 1912. Les écritures
de la comptabilité publique, provisoirement
arrêtées, font apparaître que les excédents
de 1912 s'élèvent à 100 millions. Du principe
du compte provisionnel découla incontesta-
blement le droit pour le gouvernement d’ins
crire cet excédent en recettes dans le budget
de 1914.
Pour le surplus, soit en chiffres ronds
288 millions, le budget propose des re
dressements de taxes et créations d’impôts
dont le caractère commun est d’être recou
vrables, dès l’exercice prochain, sans fonc
tionnaires nouveaux, ni formalités nou
velles.
Ces redressements de taxes et créations
d’impôts s’établissent comme suit ;
Notre méthode est donc claire. Nous de-
manderons pi ’ ‘ - -
lions d’impots recouvrables en 1914. Ces
our le budget de 1914, 309 mil-
ressources nouvelles, s’ajoutant aux impôts
personnels que la justice fiscale réclame,
amélioreront la situation financière. Le gou
vernement se refuse à proposer des imposi-
tions qui, par leur exagération, pourraient
arrêter dans leur développement les forces
productives de la nation et risqueraient
d’être transformées en instruments de dis-
cor le et de ruine. Il fait confiance à l’activi
té économique, à l’esprit de travail, d‘t par-
gne, d’invention et d’initiative de notre pays.
Dans la paix extérieure rétablie et l’ordre
pubic assuré, la richesse publique ira se dé
veloppant de telle manière que prélevant
sur elle une part judicieuse, tant par les im-
ôts réels que par les impôts personnels, le
se fournira, au cours des prochaines an
nées, les ressources nécessaires à tous les
services dans la mesure de leurs besoins —
aux exigences de la défense nationale tant
qu’il faudra, aux œuvres sociales autant qu’il
faudra.
En résumé, en versant au compte provi
sionnel : d’une part, les 102 millions d’ex
cédent de l’exercice 1912, et, d’autre part,
les 404 millions dépensés au Maroc en 1911,
1912,1913, et qui seraient remboursés par
un emprunt dont les conditions restent à
déterminer, on inscrit, en définitive, au
budget de 1914, environ 506 millions de
ressources exceptionnelles. Les 288 millions
qui manquent encore seraient fournis par la
liste des impôts que nous avons repro
duite.
A
On n’a pas manqué de faire observer que,
en faisant revivre le compte provisionnel,
M. Dumont aura recours à des opérations
de trésorerie, à l’ouverture de comptes spé-
ciaux qui ont pour inconvénient de dé
truire l’unité budgétaire et de faire renaître
les budgets extraordinaires. Mais pouvail-il
faire autrement ?
Et pour ce qui est de la méthode suivie
par M. Dumont, afin de couvrir le reste du
déficit, soit 289 millions, tout homme avisé
et sans parti-pris ne pourra qu’y souscrire*
Sans doute les partis d’extrême-gauche
voudraient profiter des circonstances ac
tuelles pour réclamer un véritable boule
versement de notre système financier. M.
Jaurès, à propos du prochain emprunt de
un milliard et demi, n‘a-t-il pas conseillé
avant-hier, aux radicaux-socialistes, de ne
discuter ce projet d’emprunt que «quand
l’impôt général et progressif sur le revenu
avec déclaration contrôlée, aura pris place
dans le budget ?
Peut-être un certain nombre de radicaux-
socialistes, dans leur hostilité systématique
contre le ministère et contre M. Ch. Du
mont, obéiront-ils aux suggestions intéres
sées de M. Jaurès. Peut-être réclameront-
ils la réforme de l’impôt avant tout examen
du projet de budget de 1914. Mais com
bien leur attitude ne sera-t-elle pas sévère
ment jugée ! En présence de la situation
financière très difficile où nous nous trou
vons, en présence aussi de l’extrême urgen-
ce de ce budget, le système préconisé par
le ministère et par M. Dumont, ministre
des finances n’était-il pas le seul efficace, la
seul possible ?
TH. VALLÉE.
IL FÉNOUX.
Yes
ARRESTATION D’UNE BANDE
DE CAMBRIOLEURS
Béziers. — La police vient d'arrêter à Ce-
rignan et à Magaias une bande de cambrio
leurs qui ont déjà commis plus de trente
cambriolages, principalement dans des ma
gasins d’armurerie.
Six arrestations viennent d’être opérées,
mais plusieurs autres sont imminentes.
Tous les inculpés sont espagnols.
DE PARIS AU CAIRE EU AÉROPLANE
BUCAREST. — L’aviateur Daucourt après
une réception extrêmement amicale à Kraio-
wa est parti à 10 h. 30 du matin pour Bu
carest où il est arrivé vers midi.
L'aviateur français a été l’objet de mani-
festtions de sympathies pour la France.
Hier soir, un banquet a été offert à M.
Daucourt qui compte repartir dès ce matin
pour gagner directement Varna, puis Cons
tantinople.
Le temps est très beau.
ENTRE DOUANIERS ET
CORTREBANDIERS
CMBRAI. — Une automobile appartenant
à des fraudeurs était immobilisée par suite
de la rupture d’une chaîne à Llincourt quand
un douanier qui avait pris la vowure en fila
ture, survint seul au cours de la réparation.
Il fut accueilli à coups de revolver par les
contrebandiers et dut prendre la fuite à tra
vers champs.
Ces conti ebandiers arrosèrent alors l’auto
avec de l’essence et y mirent le feu.
Des douaniers étant accourus, on réussit à
éteindre le feu et l’auto fut ensuite remor
quée jusqu’à Cambrai.
On constata alors que l’auto portait un
chargement de 600 kilos de tabac.
Le véhicule dont l’avant était blindé, était
actionné par un puissant moteur.
Une enquête est ouverte.
to=o==(p=o=c==4
LES AFFAIRES D’ORIENT
Le Roi de Bulgarie à Vienne
Vienne. — La Zeit apprend de bonne sour-
ce 9 e le roi Ferdinand de Bulgarie arrivera
aujourd’huià Vienne.
Pendant son séjour, le roi aura une entre
vue avec le comte Berchtold.
Le gouvernement a déposé avant-hier,
sur le bureau de la Chambre, le projet de
budget pour 1914. Le budget de 1913
n’ayant été promulgué que le 31 juillet der
nier, le ministre des finances n’a pu prépa
rer, avant les grandes vacances, le projet
actuel. Et comme une nouvelle Commission
du budget doit être élue et que, par consé
quent, la rédaction des rapports spéciaux
ne peut être commencée, nous en serons
très certainement réduits au régime des
douzièmes provisoires dont on a fait l’an
dernier un si surprenant abus.
La tâche assumée par M. Charles Du
mont était d’une difficulté, extrême, et
certes, depuis bien longtemps, aucun mi
nistre des finances ne s’était trouvé en pa
reille situation. En effet, les crédits ou
verts au budget de 1913 étaient de 4 mil-
liards 692,000,000 francs; or, le total des
crédits inscrits au budget de 1914 attei
gnant 5 milliards 373,300,000 francs, il
résulte une augmentation de 681 millions
pour 1914. De plus, on prévoit que les re
cettes ne produiront, en 1914, que 4 mil
liards 579,300,000 francs. Le déficit total
sera donc de 794 millions.
a
s*
Dans une note communiquée par le mi-
nistère des finances et qui indique les me
sures financières auxquelles le gouverne
ment s’est arrêté pour établir l’équilibre du
budget, nous trouvons énumérés les prin
cipaux chefs d’augmentation des dépenses :
1° Les dépenses du Maroc, qui ne figu
raient pasdans les prévisions de 1913, sont
portées à celui de 1914 et y figurent pour
la somme de 262 millions.
20 L’application de la loi de trois ans en
traîne des dépenses permanentes qui sont
évaluées, pour 1914, à 170 millions.
3° Les autres chapitres du budget de la
défense nationale (dépenses permanentes)
réclament 157 millions.
4 a L’augmentation des dépenses résultant
d’engagements pris, de lois sociales votées,
demande 110 millions.
5° Les améliorations et extensions de
services indispensables coûteront 42 mil
lions.
Parmi ces deux dernières catégories de
dépenses, la note indique les suivantes :
Dette viagère (14 millions) ; frais de régie
(18 millions); assistance aux familles nom
breuses (21 millions) ; accroissement des
primes à la marine marchande (4 mil
lions 1/2); amélioration de traitements dans
les contributions indirectes, les douanes,
les manufactures de l’Etat, les postes, l’en
seignement public (50 millions).
Ainsi que nous l’avons dit, les recettes
normales, calculées conformément aux rè
gles habituelles, donnent une prévision de
4,579,300.000 fr. Elles sont inférieures aux
dépenses de 794 millions. Cette insufisan-
ce, dit la note officielle, s’explique à la fois
par l’accroissement des dépenses et par ce
fait que le budget de 1913 a été équilibré
Contributions directes
4o Application d’un décime
ad itionnel au principal de la
contribution foncière des pro
priétés bâties ,.F.
20 Application de deux déci
mes additionnels au principal
de la contribution des patentes.
30 Surtaxe égale à 20 0/0 de
l’excédent du produit net des
mines de combustible sur le pro-
duit par 2 fr. du nombre des
tonnes de houille, employées ou
vendues pendant l’exercice ser-
vaut de base
40 Majoration des patentes des
cinématographes
Enregistrement, timbre
4o Application d’un décime
supplémentaire sur les droits
d‘enregistrement,d‘hypothèques
et sur les pénalités.
2o Application d’un décime à
taxe sur le revenu.
3« Application d'un décimé au
droit de timbre de dimension. .
4” Application d’un décime
aux permis de chasse.
50 Application d’un décime
aux poiices d’assurances
6° Doublement du droit de
timbre sur les effets de com
merce
79 Doublement du droit sur
les opérations de bourse
8» Vente de meubles
9° Extension du relèvement
du droit de timbre sur les titres
des Sociétés étrangères non
abonnées
100 Répression des fraudes
dans les déclarations de succes
sion comportant des dépôts de
titres ou de fonds à l’étranger.
Contributions indirectes
40 Eaux minérales — 0 fr. 10
à la circulation
20 Vins mousseux et ordinai
res — 0 fr. 20 la bouteille
30 Absinthes
40 Relèvement de 1 fr. 50 du
droit de circulation sur les vins
et mesure corrélative pour les
cidres, poirés et hydromels....
50 Mesure correlative pour
les bières
60 Taxe sur l’éclairage (gaz,
acétylène, électricité)
Douanes
Réduction de 1 0/0 de la tolé
rance de poids dans les décla
rations de douane
Soit an total
Ainsi, à ce budget de 1914
8.820.000
23.760.000
6.000,000
500.000
58.500.000
9.458.000
3.096.900
924.000
505.000
24.000.000
12.500.000
8.000.000
1.300 000
12.000.000
3.000.000
3.000.000
10.000.009
67.187.100
15.837.100
18.000.000
2.000.000
288.014.000
il n’est fait
état ni de l’impôt personnel et progressif
sur le revenu, ni de la taxe successoriale
que le gouvernement espère pourtant voir
voter avant la fin de la législature. De
même le gouvernement s’est refusé à éta
blir, pour faire face au déficit, 800 mil
lions d’impôts nouveaux, estimant qu’une
pareille surcharge provoquerait infaillible
ment une crise, — et c’est en ces termes,
empreints d’une réelle philosophie économi
que, qu’il a précisé le programme financier
du Cabinet :
Le gouvernement a pensé que les 300 mil
lions d’impôts qu’il vous propose, et aux
quels viendront s’ajouter en 1915 les recet
tes supplémentaires que donneront l’impôt
personnel sur le revenu et l’impôt sur le
capital successoral, représentent les seules
charges que le pays puisse supporter sans
êire gêné dans son effort de labeur et d’épar-
gne. •
Leur produit cumulé avec les produits ou
les plus-values normales des impôts exis
tants atténuera, dans une large mesure, le
déficit de 1914.
Il faut, à la fois, toutes ces ressources, si
on veut, dès le budget de 1915, arriver à cet
équilibre normal entre les recettes et les
dépenses qui, s’il faisait trop longtemps dé
faut, compromettrait à jamais la solidité de
nos finances.
Nous avons donné hier en « Dernière
Heure » les premiers détails sur la terrible
collision qui s’est produite mardi entre un
rapide et un drain-poste à l’intersection de
deux voies, à une cinquantaine de mètres
de la gare de Melun, causant de nombreux
morts et blessés.
Cette catastrophe sera malheureusement à
compter parmi les plus épouvantables que
l’On ait eu à déplorer sur lés voies ferrées.
De toutes les catastrophes qui ont eu lieu
en ces dernières années, il en est peu ayant
offert un spectacle aussi lamentable de mon
ceaux de débris et de ruines.
Après la collision, qui fut très violente,
l'incendie a ravagé la plus grande partie des
deux trains qui se sont tamponnés, augmen-
tant encore le désastre.
Ea plus des victimes très nombreuses, il
faut aussi signaler la perte colossale qui ré
su liera de l’anéantissement par le f- —s
ui ré-
eu de
trois wagons de poste, qui contenaient entre
autres les courriers de la malle des Indes et
celui d’Italie.
L’Accident
En gare de Melun, à une cinquantaine de
mètres des quais, deux trains, qui mar
chaient à vive allure, se sont pris en échar
pe ; le choc fut épouvantable. Plusieurs wa
gons furent broyés ; la feu se déclara pres-
que instantanément et se communiqua aux
autres wagons avec une telle rapidité que
beaucoup de voyageurs n’eurent pas le
temps de se sauver.
C’est le rapide no 2, parti de Marseille
mardi malin, à 9 heures, qui a été littérale
ment coupé en deux par le train postal
no 11, parti de Paris à 8 h. 40 du soir.
Le rapide venant de Marseille, qui doit
arriver à Paris à dix heures du soir, a son
dernier arrêt à Laroque. Passé la gare de
Montereau,il emprunte la ligne d’Héiicy, qui
passe sur l'autre rive de la Seine et vient re
joindre la ligne principale à l’entrée de la
gare de Melun.
Le train postal n° 11, dont le premier
arrêt, après son départ de la gare de Lyon,
est à Laroche, franchit naturellement la dis
tance qui sépare Paris de cette gare à une
grande vite-se.
Ce convoi venait de franchir la gare de
Melun à une allure minimum de 100 kilomè
tres à l’heure, et ai rivait au point où la ligne
d'Héricy rejoint la voie directe, au moment
précis où ie rapide de Marseille franchissait
l'aiguille.
Comment cette fausse manœuvre a-t-elle
pu se produire ? Comment le train postal
a-t-il pu avoir la voie libre devant lui à la
traversée de la gare de Melun ? C’est ce que
l’enquête à laquelle procèdent les magistrats
fera connaître.
Lorsque le mécanicien du train-poste
aperçut devant lui, en travers de la voie, le
rapide de Marseille. Il était trop tard pour
arrêter. La catastrophe était inévitable. Elle
se produisit effroyable,
La locomotive du train-poste prit en écharpe
le wagon du milieu du rapide ; ce convoi,
qui allait lui aussi à cent à l’heure, se trouva
arrête instantanément ; ses wagons se heur
tèrent, s’entassèrent dans un fracas épou-
vantable. , ,
Puis tout de suite, de l’amas des décom-
bres, des flammes s'élevèrent : la chaudière
éventrée de la locomotive du train poste
avait mis le feu aux wagons.
L'incendie se propagea avec une rapidité
foudroyante et les personnes qui arrivèrent
les premières, attirées par le bruit, assiste-
rentà un spectacle affreux ; au milieu des
flammes et de la fumee, les voyageurs du
rapide essayaient vainement de se dégager
des décombres. Ils appelaient au secours,
faisaient des gestes de détresse, puis tom
baient asphyxiés ou brûlés vifs.
Sauvetage difâoîb
L’alarme fut vite donnée ; les secours arri
vèrent rapidement de toutes parts. Le préfet,
venu un des premiers avec le maire de
Melun, prit la direction du Sauvetage et ré
quisitionna la troupe.
En quelques instants hommes d’équipe et
employés du P.-L.-M. étaient rejoints par
les dragons et les soldats de la garnison.
Mais déjà le train de voyageurs n’était plus
qu’un immense brasier dont il était difficile
de s'approcher, sinon impossible. Malgré la
fumée étouffante, malgré la chaleur, plu
sieurs courageux sauveteurs essayé eut d'ap-
procher ; ils durent reculer devant le feu.
L'organisation des secours était d'autanf
plus difficile que, près du brasier, se trou
vait un wagon-réservoir contenant 1,408
mètres de cubes de gaz comprimé, dont
l'explosion pouvait se produire d’un instant
à l'autre.
Cependant, quelques-uns des voyageurs
avaient, dès le début, réussi à se dégager
des décombres ; la plupart étaient blessés.
On les conduisit dans une des salles de la
gare, où ils reçurent des soins. Voici U
première liste de blessés qui put être drer 1
see là :
M. Robert Louis, 6, rue Abel, à Paris.
M. Savanier, 24, avenue de Vitry, à Ville-
juif.
M. Tanguy, concierge, 113, avenue de
Saint-Ouen.
M. Bertholet, de Paris.
M. Amy, 295, avenue de Saxe, à Lyon.
Mme Godchaux, 42, rue Delaborde, à Pa-
ris.
M. Monnier, 24, rue de Turenne, à Paris.
Ces blessés ont été soignés dans les salles
d'attente de la gare ou ont été transportés à
l’hôpital de Melun.
M. Savanier a succombé vers onze heures.
Parmi les morts se trouvent plusieurs am-
bulants des postes.
Les efforts pour combattre le sinistre fu-
rent longtemps vains. Toutefois, vers onze
heures, les sauveteurs purent approcher du
convoi et détacher les wagons de queue que
le feu n’avait pas encore atteints.
Les Causes de la Catastrophe.— Ie
Déblaiement
Sur la cause de la catastrophe, il est à peu
près établi qu’elle est due au fait que le mé
canicien du train no 2, venant de Marseille,
a brûlé les signaux qui protégaient le train
postal au moment où il s’engageait sur la
ligne transversale.
Le mécanicien du train 2, nommé Jules
Dumaine, est âgé de 43 ans, il appartient au.
dépôt de Laroche. Par miracle, il n’a été ni
tué, ni blessé ; il a pu sauter à bas de la
machine au moment du choc.
Dumaine a été arrêté après la catastrophe;
on l’a trouvé errant à côté du lieu de l’acci-
dent. . .
Toutes les autorités sont venues sur les
lieux dès les premiers moments. On signais
la présence du secrétaire général de la pré
fecture de Melun, remplaçant le préfet ma-
lade;M. Delsini, sous-prefet de Fontaine
bleau qui a été un des premiers sur les lieux
de la catastrophe et s’est occupé du service
d’ordre.
Malheureusement, comme cela se produit
dans de pareils événements, il y a eu un
grand a fflement et les secours ont été très
longs à s’organiser; l’affolement est cause de
choses déplorables; c’est ainsi que le train
de secours venant de Paris avec une grue
qui permet actuellement de soulever les wa
gons pour dégager les cadavres, s’il y en a
encore, ou des blessés, est arrivé à Melun
sans projecteur, ce qui fait que les sauve*
leurs ont été obligés de travailler dans la
nuit. . .1 •*
Par instants, quand 1 incendie se rallumait
cela leur permettait de travailler, car on nî
disposait que de petites lampes à Ebune.
Depuis le moment de la catastrophe, tous
les trains se sont trouvés immobilisés du
fait du tamponnement qui s’eù produit en
gare de Melun, à l’endroit où les lignes pas
sant par Corbeil où U ligue de Brunoy se
rencontrent.
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