Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-11-04
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 novembre 1913 04 novembre 1913
Description : 1913/11/04 (A33,N11797). 1913/11/04 (A33,N11797).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52638624m
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
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(6 Pages)
Mardi 4 Novembre 1943
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Administrateur * Délégué
AU HAVRE
A PARIS.
Adresser tout ce qui concerne l’Administratios
à M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Haw
Administration, Impressions ot Annonces, TEL 10.47
‘Autriche et l’Italie
AN NON CES
Bureau du Journal, 112, bouH de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HA VUE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
PARIS, TROIS HEURES MATIN
, DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
ONDAES, 3 Novembre, Dêoêche de 4 h. 50
OUVRE
Comptant ..
4 mois
TON-
COURS
HAUSSE
BAISSE
facile
£71 13/6
£ 70 7 y 6
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37/6
35/-
1 ETAIN
Comptant ..
6 mois
soutenu
£ 181 18/-
.£ 483 5/-
-/-
25/-
15/-
. FER
domptant •
B mois
cal.ne
£ 50/9
s 81/6
-f-
-1-
6d
6 (1
j Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
Mu 31 octobre 1943.
LES PROJETS DE LOIS SOCIALES DU
GOUVERNEMENT
Le Gouvernement saisira aujourd’hui la
Chambre, d’un projet de loi relatif à l’assu-
rance invalidité, d’un projet relatif au place-
ment des travailleurs, d’un projet relatif à
l’insaississabilité des petits salaires et des
petits traitements et d’un projet relatif à la
. entative de conciliation obligatoire en ma-
: tière de grève.
, Les dépenses occasionnées par le projet
relatif à l’assurance invalidité sont évaluées
à 5 millions par an au début et 20 millions
au régime permanent.
[ Le projet décide que chaque année un cré-
ditsera inscrit au budget pour subvention-
ner les Sociétés "de secours mutuels qui as-
sureront le fonctionnement d’œuvres ou de
services de prévention contre la maladie ou
‘invalidité.
( Le projet relatif au placement des travail-
leurs régi mente plus sévèrement les bu-
reaux privés, interdit aux hôteliers, logeurs,
restaurateurs, débitants de boissons et négo-
ciants en denrées alimentaires, en articles
d’habillement ou en reconnaissance du
Mlont-de-Piété, d’exploiter même indirecte-
ment un bureau de placement.
[ Le projet relatif à l’insaisissabilité des pe
tits salaires fixe à 1,800 francs, plus 200 fr.
par enfant de moins de 13 ans à la charge
u salarié, le minimum de salaire ou de
traitement au-dessous duquel aucune saisie
ne pourra être opérée.
Les chiffres d’appointements annuels au-
dessous duquel la saisie ne peut être que
M’un dixième est relevé de 2 à 3,000 fr., en
ire qui concerne les employés, à cause du
renchérissement du coût de la vie.
: Le projet relatif à la tentative de concilia-
Cion obligatoire en matière de grève rend
obligatoire la comparution des parties de-
vant le juge de paix.
Le ministre du travail priera la Chambre
de fixer à une de ses plus prochaines séan-
Des la discussion du rapport Berthod sur le
salaire des ouvrières à domicile.
unncceegseroctn=e=
dN ORDRE DU JOUR DU PARTI
RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
La Commission centrale du Parti républi-
cain démocratique réunie hier sous la prési-
dence de M. Adolphe Carnot, a voté à l’una-
Limité l’ordre du jour suivant :
« La Commission, après avoir entendu
Yexposé de la situation politique par le pré
sident, est heureuse de constater l’expansion
croissante de ses principe de liberté, d’ordre
jide progrès dans l’Union nationale. »
Sur les questions de Tordre du jour, elle
affirme à nouveau comme base essentielle de
da politique du parti comme condition de
son entente avec les autres fractions du Parti
républicain :
40 La nécessité de sauvegarder la sécurité
ht la dignité nationales et par conséquent de
maintenir les mesures militaires préparées
an réponse aux armements menaçants de
l’Allemagne ;
1 20 Le respect de la liberté de conscience
Impliquant avec le maintien, la défense et
le développement de l'enseignement pu
blic, laïque et neutre entre les croyances, la
liberté de l’enseignement privé sous le con-
frôle de l’autorité académique;
30 La défense des principes de la Révolu-
lion française en matière de propriété indi-
viduelle par l’impôt conformément à ses dé
clarations antérieures de 1909 et 1910 favora
bles à l’impôt sur le revenu, à condition de
n’admettre aucune disposition arbitraire ou
vexatoire, de respecter le secret des affaires
et la liberté du foyer.
La Commission, convaincue que le gou
vernement présidé par M. Barthou persistera
dans une politique conforme aux doctrines
républicaines et patriotiques, lui renouvelle
h la veille de la rentrée des Chambres l’ex-
pression de sa confiance.
PÉGOUD A GAND
( GAND. — L’aviateur Pégoad a renouvelé
hier après-midi ses vols audacieux devant
un public considérable.
Il a bouclé la boucle une vingtaine de fois
et a ensuite atterri sans incident.
Le public l’a porté en triomphe.
. Bruxelles. — Un journal annonce que
/aviateur Pégoad doit partir aujourd’hui
pour Rotterdam.
EosemesnGbexenenee"
A LA LÉGION étrangère
0 CHARLEVILLE. — Pendant le mois d’octobre,
16 Allemands se sont présentés au bureau
le police de Mézières pour contracter un en
gagement dans la légion é rangère ; 15 seu-
ement ont été reconnus bons pour le ser-
rice.
to e= 4gh= x=e
CONDAMNATION D’UN PARRICIDE
TOULOUSE. — La Cour d’assises de la Hau-
le-Gironne vient de condamner aux travaux
forcés à perpétuité, la nommé Bergès qui, le
22 mai dernier, à Bonrepos, près de Muret,
iua son père à coups de barre de fer sur la
tête, parce que celui-ci avait l’intention de se
remarier.
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de ta Région
NEW-YORK, 3 NOVEMBRE
Cotons : décembre, baisse 18 points ;
janvier, baisse 14 points ; mars, baisse
13 points; mai, baisse 13 points. — Soutenu.
Calés : baisse 13 à 18 points.
NEW-YORK, 3 NOVEMBRE
Cuivre Standard disp.
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15 75
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CHICAGO, 3 NOVEMBRE
Blé sur
Maïs sur
Saindoux sur.
c. DU .on
Décembre.
33 3/8
Mai
90 »/»
Décembre.
69 18
Mai
70 3/4
Octobre...
40 75
Janvier...
40 90
C. PRECED
83 1/2-
90 4/8
.69 3 8
70 1,2
10 65
40 82
4
sa
Rédacteur en Che. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
t M. HIPPOLYTE FÉNoUX
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,
l’Oise et la Somme
Autres Départements.
Union Postale
TROIS Mois
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Onxlabonne agalsment, SANS FRAIS, dans tous les Baroasx de Postes rranes
UH CAMBRIOLAGE
Un important cambriolage vient d’être
commis, 36 bis, rue Vignon, à Paris, chez
M. Desgranges, chef d’orchestre, actuelle
ment en province.
Tous les meubles de la chambre à coucher,
du salon et du bureau ont été fracturés et le
contenu en a été répandu à terre.
On n’a pu encore évaluer l’importance du
vol.
Une enquête est ouverts.
Depuis l’ouverture des hostilités dans les
Balkans, l’Autriche-Hongrie a cherché à
plusieurs reprises de justifier une inter
vention armée. L’Europe a heureusement
pu, dès le début, contrecarrer ses projets.
Mais la monarchie dualiste, d’accord sans
nul doute avec ses alliés, n’a point renoncé
à ses desseins. Il y a quinze jours, elle
reprenait l’offensive. Le comte Berchtold,
toujours avec l’assentiment des gouverne
ments italien et allemand, sommait la Serbie
de retirer dans la huitaine, en deçà des
frontières fixées par la Conférence de Lon
dres, les troupes chargées de refouler les
incursions albanaises.
Après avoir obtenu une réponse satisfai
sante de Belgrade, l’Autriche-Hongrie, dé
sormais forte de ce précédent, s’est tournée
vers la Grèce. Appuyée cette fois ouverte
ment par l’Italie, elle vient de faire à Athè
nes une démarche pour rappeler à la Grèce
qu'elle devrait .évacuer à la fin de l’année
Santi Quaranta, le caza de Korytza, et
même les territoires contestés de la fron
tière albanaise.
Jusqu’ici on espérait, dans les milieux
diplomatiques, que l’Autriche - Hongrie
n’était suivie qu’à contre-cœur par ses
amis. Sa nouvelle provocation, qui est —
soit dit en passant — une incorrection à
l’égard de la Triple-Entente, semble devoir
Comme sur les autres points, la note de
l’Autriche et de l’Italie manque autant de
fondement, il est probable que les deux
gouvernements alliés devront se contenter
de la réponse de la Grèce et que leur in
tervention, pour si inopportune et incor
recte qu’elle soit, ne provoquera aucune
inquiétude réelle.
H. Hollaênder.
EA M
U RENTREE DES CHAMBRES
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
LES AFFAIRES D’ORIENT
H. Ghenadief à Paris
M. Birthou a reçu hier M. Ghenadieff, mi
nistre des affaires étrangères de Bulgarie,
accompagné de M. Stanciof, ministre de Bul
garie à Paris.
L’enti evue qui a été très cordiale a duré
environ une heure.
CHEZ LES MINEURS ANGLAIS
Londres. — Les mineurs des charbonna-
ges d‘Ashington,dans le Northumberland ont
décidé de donner mercredi un préavis de
grève ; ils protestent contre l’emploi de mi
neurs non syndiqués.
8,000 ouvriers chômeront.
BULLETIN MILITAIRE
La défense de la frontière
des Alpes
Le renforcement de nos troupes de couver
ture dans l’Est n’a pas fait oublier une fron
tière tout aussi menacée. L’Italie vient, d’ail
leurs de nous rappeler son voisinage en
multipliant ses travaux de défense et ses
manœuvres dans les régions alpines. De nom
breux chemins d’accès ont été aménagés,
sur Tordre de l’état-major italien, pour per
mettre aux troupes d’accéder facilement avec
leur artillerie à l’entrée des vallées françai
ses.
Notre mobilisation et notre concentration
ayant pour but de faire affluer en Lorraine
la majeure partie de nos forces, il a fallu,
dit M. Jean Villars, dans Excelsior, constituer
surtout des barrages du côte de l’Italie et
recourir à la fortification permanente, dont
l’emploi est tout indiqué en pays de monta
gne. Nos camps retranchés de Nice et de
Briançon peuvent arrêter net une offensive
italienne dans les vallées des Basses-Alpes
et en Provence, mais les routes d'invasion
ouvertes par les cols du Petit-Saint-Bernard
et du Mont-Cenis étaient jusqu’à ce jour as
sez mal protégées par les ouvrages de Bourg-
Saint-Maurice et de Modane. Aussi, l‘état-ma-
jor français, depuis un an, s’est-il préoccu
pé de remédier à cet état de choses quelque
peu défectueux en complétant des fortifica
tions surannées.
Bourg-Saint-Maurice, au pied de la route
du Petit-Saint-Bernard, n'était, autrefois,
défendu que par le fort de Vu 1 mis ; le fort
du Truc, situé à une très grande altitude, ne
battait qu’imparfaitement les petites vallées
avoisinantes. Les ouvrages de Courbaton, si
tués sur la rive gauche de l’Isère, comblent
cette lacune ; ils sont à peu près terminés.
Très prochainement commenceront les tra
vaux du fort des Têtes, qui achèvera de don
ner à la place de Bourg Saint-Maurice une
réelle valeur et lui permettra de maîtriser
complètement la voie de communication re
liant la vallée d'Aoste à Chambéry.
A Modame, les anciens forts de l’Esseillon
sont définitivement déclassés ; par contre,
les forts du Replaton et du S appey, qui bat
tent l’entrée du tunnel du Mont-Cenis et la
vallée de l’Arc, ont été remaniés et doublés
par des batteries annexes taillées en plein
roc.
Appuyées et complétées par une défense
mobile active et vigoureuse, facile à consti-
tuer avec les populations montagaardes de
Maurienne et de Tarentaise, ces nouvelles
fortifications, dit notre confrère, libéreront
bien des unités de notre armée de première
ligne, qui seront mieux employées sur notre
frontière du Nord-Est. C’est à cette condi
tion seulement que peuvent se justifier les
dépenses considérables qu’entraînent des
ouvrages modernes construits avec la pins
grande difficulté. Ils nous permettront de
rester sur une forte défensive du côté de
l’Italie et de prendre une offensive décidée
sur un théâtre d'opérations beaucoup plus
intéressant au point de vue des résultats à
poursuivre.
-
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la LIHRAIHIE ITEMHRTIOHRLE
108, rue Saint-Lazare, 108
immeuble de T HOTEL TERMINU8A
être plus particulièrement avantageuse à
l’Italie qui. cette fois, n’a pas hésité à se
faire représenter aux côtés de M. Venizelos.
L’Autriche et l’Italie invoquent contre la
Serbie et contre la Grèce les décisions de
l’Europe. Elles invoquent même, fait-on
remarquer, celles qui n’ont pas encore été
prises, celles qui le seront seulement après
la fin des travaux de la Commission inter
nationale de délimitation. Elles préjugent
les conclusions des arbitres, et déclarent
qu’à défaut de conclusions sur tel ou tel
point, elles considéreraient comme albanais
« tous les villages où leurs représentants
à la Commission seront empêchés de les
examiner pour une raison ou pour une
autre ». On est assuré d’avance que ces rai
sons ne manqueront pas. On sait déjà que
les commissaires autrichiens et italiens se
livrent sous les yeux de leurs collègues à
des intrigues qui rendent singulièrement
pénible la tâche si délicate de la Commis
sion. C’est, de la part des représentants de
la Triple-Alliance, une étrange conception
du rôle pacifique que doivent jouer les puis
sances dans le conflit balkanique.
« Puisqu’on invoque les décisions de
l’Europe pour justifier les menaces et les
actes de coercition, écrit le Journal des
Débats, il appartient à l’Europe de relever
l’argument et de se réunir. Elle dira si ses
décisions sont exactement interprétées ; elle
arrêtera les mesures à prendre et désignera
les agents d’exécution. Si TAutriche-Hon-
grie et l’Italie ne répondent point à la con
vocation de sir Edward Grey, si elles se dé
robent devant le devoir de participer à des
délibérations communes, si elles prétendent
fare da se dans les Balkans et la mer Egée,
elles ne pourront plus du moins couvrir du
nom de l’Europe leurs initiatives égoïstes ».
L’Autriche-Hongrie et l’Italie n’ont aucun
mandat pour faire respecter le pacte de
Londres. Et si la Grèce montre quelque
fermeté, leur démarche risque d’être une
vaine intimidation. Le gouvernement d’A
thènes dispose du reste d’une riposte tout
indiquée : la question albanaise ne concer
ne pas l’Autriche et l’Italie en particulier,
mais bien l’Europe entière.
Quand les représentants des gouverne
ments de Vienne et de Rome avaient fait
savoir à Saint-Pétersbourg, à Londres et à
Paris leur intention d’intervenir auprès de
la Grèce — sans préciser toutefois qu’ils
envisageaient la remise d’une double note —
on leur avait d’ailleurs répondu dans le
même sens en déclarant qu’il s’agissait
uniquement d’une question européenne.
Cette opinion,même et surtout depuis l’in
tervention insolite de deux des puissances
représentées à la Conférence de Londres,
est défendue par la Triple-Entente. Et, dans
les cercles diplomatiques de Londres on est
unanime à reconnaître que si la France,
l’Angleterre et la Russie doivent continuer
à’ être représentées dans les diverses Com
missions albanaises, il faut que le problème
albanais reste vraiment européen. Si des
initiatives isolées se produisent, alors la
Triple-Entente doit refuser aux puissances
qui les prennent une collaboration qui,très
vite, deviendrait un cautionnement de leurs
ambitions.
Du moment, dit-on, que les deux puis
sances tripliciennes ont participé aux tra
vaux des ambassadeurs qui ont placé
l’Albanie sous la tutelle de l’Europe, du
moment qu’elles ont proclamé, de concert
avec les autres Cabinets, le principe de
l’égalité de tous les gouvernements vis-à-vis
de l’Albanie, une action isolée de leur part
est-elle possible sans que soit rompu le
pacte qui,jusqu’ici, a circonscrit le conflit?
A ce sujet, il y a quinze jours, sir
Edward Grey faisait entendre à l’ambassa-
deur d’Autriche à Londres d’énergiques pa
roles. Nul doute que, dans le cas présent,
ces paroles ne doivent trouver une seconde
fois leur application, bien que l’Autriche et
l’Italie tentent de justifier leur démarche
par une note adressée hier aux puissances.
Paris, 3 novembre.
Déserts depuis trois mois, les couloirs de
la Chambre ont retrouvé aujourd’hui une
partie de leur animation. C’est demain la
rentrée et, déjà, beaucoup de nos honora
bles ont regagné Paris. A peine débarqués
du train qui les ramenait dans la capitale,
ils sont venus faire un tour au Palais-Bour
bon afin de prendre le vent et de présager,
autant qu’il est possible, ce que nous réserve
la session qui va commencer.
Les pronostics, en pareille matière, sont
toujours hasardeux, mais rarement ils le
turent autant qu’à l’heure actuelle.
Le désarroi qui règne dans certains partis
politiques, surtout dans les partis d’opposi
tion, risque fort, en effet, de bouleverser
toutes les prévisions. Un seul point est ac-
quis, c’est que les adversaires du cabinet
sont résolus à profiter de la première occa
sion pour livrer bataille. Par exemple, on
ne sait pas encore, eux-mêmes ne savent
pas sur quel terrain ils engageront le com
bat.
Les uns voudraient que ce fût à propos des
lois scolaires, qui, très probablement, occu
peront le premier rang à l’ordre du jour, onde
la circulaire de M. Pierre Baudin relative au
Vendredi Saint, ou des prétendues négocia
tions engagées avec le Vatican.
D’autres estimeraient plus habile d’atten
dre la discussion des projets financiers, né
cessités, en partie, par le retour au service
de trois ans. D’autres, enfin, préconisent
tout simplement une interpellation sur la
politique générale. Parmi ces derniers, on
citait même M. Malvy, mais celui-ci a lui-
même déclaré qu’il ne prendrait aucune ini
tiative de ce genre avant la constitution du
groupe unique dont le chef doit être M.
Gaillaux.
Ce dernier, qui préside actuellement la
Gauche radicale, va d’ailleurs convoquer ses
collègues pour les inviter à se dissoudre, afin
d’adhérer au nouveau groupe, et M. René
Renoult va en faire autant pour la Gauche
radicale-socialiste dont il est le président.
Dans quelle mesure seront-ils suivis par
leurs troupes ? Gela est difficile à dire, mais
les dissensions qui se sont produites naguère
au Congrès de Pau et, hier encore, au Con
grès de Grenoble, les divergences qui se sont
affirmées d’autre part, entre M. Jaurès et M.
Jases Guesde, font prévoir que la reconstitu
tion du Bloc n’ira pas comme sur des rou
lettes.
Du côté des ministériels, dans l’entourage
même des membres du Gouvernement, on
se montre pleinement rassuré ; on attend
l’adversaire de pied ferme, avec la certitude
de remporter la victoire. Cet optimisme n’a
rien d’excessif. Sur quelque terrain qu’on
l’engage, la lutte, assurément, sera chaude,
mais il semble bien que le Cabinet, pour le
moment du moins, n’est pas sérieusement
menacé.
T. H.
La séance d’aujourd’hui sera exclusive
ment consacrée au règlement de l’ordre du
jour.
En vue de ce règlement aura lieu ce ma
tin la réunion habituelle des présidents des
grandes commissions et des groupes parle
mentaires qui établira un programme de
travail.
On sait déjà que le gouvernement deman
dera que la Chambre mette tout de suite en
disccssion la défense de l’école laïque, les
appellations d’origine et le relèvement de la
soide des officiers et des sous-officiers.
Il est probable que la réunion des prési
dents des commissions et des groupes adop
tera le même plan de travail.
Ce sera à la Chambre à se prononcer en
dernière analyse.
En dehors de ces travaux législatifs pro
prement dits, il y a une grande quantité
d’interpellations à discuter ; mais aucune
n’a jusqu’ici le caractère général. C’est seu
lement aujourd’hui qu’on sera fixé sur le
point de savoir si quelqu’un prendra l’ini
tiative d’un débat de politique générale.
Le Bureau de la Chambre
Contrairement à ce que certains journaux
ont annoncé, ce n’est pas M. de Mackaa, le
nouveau doyen d’âge, qui présidera aujour
d’hui la seencede rentrée, mais bien le pré
sident en exercice, M. Paul Deschanel, élu
en janvier dernier.
Aux termes de la loi, le bureau de la
Chambre est élu chaque année, en janvier,
au début de la session et pour toute la durée
' " ’y a pas lieu, par suite, à re-
du bureau pour la session
extraordinaire qui s’ouvre aujourd’hui.
de Tannée. Il n‘
nouvellement du
La question de la réforme électorale
Comment se pose la question de la réfor
mé électorale à la veille de la rentrée des
Chambres ? C’est ce qu’un rédacteur de
l’agence Fournier a demandé à M. Charles
Benoist, qui lui a fait la déclaration sui
vante :
Ce que nous allons faire est bien simple. M.
Groussier, rapporteur de la Commission du suf
frage universel, montera demain à la tribune et
demandera l’inscription, en tête de l’ordre du jour,
de la reforme électorale. Si nous sommes battus,
ce dont je doute, nous ne serons pas pris au dé
pourvu, car nos précautions sont arrêtées. Mais
qu’importe ? Le succès couronnera finalement nos
efforts, soyez-en sûr. . . .
Prétendra t-on que la R. P. est un projet péri
mé, parce que le Congrès radical et radical soCia-
liste de Pau n’en a pas tenu compte dans ses dé
libérations ? Notre projet est si peu enterré que
tout récemment encore, M. Jaurès y a fait plu
sieurs allusions, à Limoges notamment. Les so
cialistes se sont rangés de notre coté ; ils nous
suivent et ils nous suivront. Nousne pouvons en
douter après les preuves de fidélité qu ils nous
ont données dans cette voie depuis six ans.
SAUVES EN MER!
Le terre-neuvier Patrie,de Fécamp, est assailli dans l’Océan
par un cyclone qui enlève trois hommes
Le transatlantique allemand « Kronprinzessin-Cecille » qul trouva le navire
désemparé, a débarqué hier, au Havre, les vingt-deux hommes
da l’équipage arrachés à la mort
"eeer o ■ TW wecenr we in u
wemenccomemtneAmLOGRcara
Cliché Petit Havre
L’EQUIPAGE u “ PATRIE "
Au milieu des Udliffèÿès, le second capitaine FONK qui commandait la baleinière de sauvetage
Un laconique radiotélégramme, parvenu
Hambourg, nous apprenait vendredi que
le steamer allemand Kronprinzessin-Cécilie,
avait recueilli en mer 22 hommes de l‘e-
à
guipage du trois-mâts Paine, lequel avait
été désemparé par la tempête alors qu’il re
venait de Terre Neuve à Fécamp.
Le transatlantique allemand Kronprinzes-
sin-Gecilie, qui effectuait son voyage régu
lier des ports du Mexique et escales au Ha
vre et Hambourg, est arrivé hier dans notre
port.
Pass5 à la Hague à 10 h. 45 du matin,il était
signalé à 3 h. 1/2 à 15 milles au large du
Havre où il arrivait une heure plus tard juste
à temps pour gagner par le sas de la Floride
son hangar d’accostage au quai de la Plata
bassin Bellot.
De Fécamp étaient venus plusieurs parents
des malheureux pêcheurs, dont Mme Féron,
l’épouse du capitaine da navire naufragé.
C’est une émotion faite de joie et d’angois
se qui étreint ces gens impatients d’embras
ser qui, un père, qui, un frère, qai, un
époux.
Enfin au bout de
siècles, le navire est
ues minutes, des
quai, une passerelle
est jetée. On attend encore que la formalité
exigée par le service sanitaire soit accomplie
puis l’accès du bord est permis.
Nous assistons alors à l’expression d’un
sentiment bien compréhensible quand Mme
Féron embrasse avec effusion le sauveteur
de son mari, le commandant da steamer
allemand, M. Ratzau, qui reçoit les visiteurs
au pied de la passerelle.
Bientôt nous sommes réunis dans le salon
du Kronprinz essin-Cécilie. Nous en profitons
pour interroger les pêcheurs sur les circons
tances du naufrage. Le capitaine, M. Féron,
est en effet très occupé avec sa famille et,
de plus, sur la demande de son armateur,
M. Chancerel, il a été autorisé à ne déposer
son rapport de mer qu’au service de la ma
rine de Fécamp qui procédera à l’enquête.
A
Intervlew du Commandant Ratzau
Lorsque nous arrivons sur la passerelle
du transatlantique Kronprinzessin-Cécilie, qui
vient d’accoster au hangar O, on nous dési
gne le commandant du navire, le capitaine
Ratzau, homme de taille moyenne,aux traits
énergiques, la figure entourée d’une barbe
grisonnante.
Un homme lui serre les mains avec effu
sion et nous hésitons à rompre cet entretien.
Nous apprenons alors que cet homme est M.
Chancerel, l’armateur fécampois qui était
propriétaire du Patrie. Il avait voulu le pre
mier venir remercier le commandant d’avoir
sauvé la vie à vingt-deux hommes de Téqui-
page et c’est les armes aux yeux qu’il lui
exprimait sa gratitude.
De bonne grâce, le capitaine Ratzau voulut
bien ensuite nous donner quelques détails
sur le sauvetage opéré par ses hommes,
après nous avoir fait un accueil des plus ai
mables à son bord.
Bien qu’il cherchât à atténuer la portée
de ce bel acte de courage qu’il considère
comme un devoir, le vieux loup de mer
qu’est le capitaine Ratzau nous a laissé de
viner que ce sauvetage n’avait pas été sans
péril, ainsi qu’on va le lire.
« Le 30 octobre, vers 1 h. 10 du matin,
l’officier qui était de quart sur le pont, M.
Fonk, aperçut à un mille environ sous ie
vent plusieurs flammes annonçant qu’un na
vire se trouvait en détresse.
» Je donnais ordre de mettre le cap vers
ce navire. Le vent soufflait arec violence ex
trême du Nord-Ouest. La mer était dé
montée. , . .
» En arrivant à quelques encablures du
navire on perdition, nous nous rendîmes
compte que c’était au voilier démâté. Seul
un peu de son mât de misaine lui restait,
avec une voile toute déchirée.
» Comme la mer était très grosse pour ap
procher de l'épave, je demandai à mon
équipage s’il consentait à mettre une embar
cation à la mer. Plusieurs hommes s’offri
rent spontanément et mon second captaine
Fook, se mit à leur tête.
» Non sans difficulté, une baleinière fat
j mise à l’eau et se dirigea vers l’épave. Une
demi-heure après, elle revenait avec dens
hommes du voilier qui avaient reçu mission
de leur capitaine de me dire qu’étant donné
la situation désespérée dans laquelle ils se
trouvaient depuis deux jours, l’équipage
était décidé à abandonner le voilier. C’était
le terre-neuvier Patrie, du port de Fécamp.
Vingt-deux hommes se trouvaient sur le
point de périr, ayant subi toute la force de
l’ouragan qui sévissait dans l’Atlantique de
puis plusieurs jours.
» Nous étions alors à 44° longitude Nord et
20050’ latitude Ouest.
» Lorsqu’il fut entendu que nous allions
continuer le sauvetage, je m’arrangeai pour
manœuvrer de façon à m’approcher le plus
près possible du Patrie, en l’abritant des
lames.
» La baleinière qui était repartie sauva,
lors d’un second voyage, dix hommes et re
tourna une troisième fois à l’épave pour
prendre les dix autres marins français.
» Il avait été convenu qu’avant d’abandon
ner leur navire les derniers mettraient le
feu à bord, afin de détruire l’épave complè-
tement, autrement elle eut présenté un réel
danger pour les longs-courriers qui sillon
nent l’Océan.
» Lorsque le dernier groupe de naufragés
monta à bord, ce fut à la lueur fulgurante
de l’incendie activée par le vent qui dévorait
le voilier.
» Les manœuvres de transbordement
avaient été longues et périlleuses et le sau
vetage qui avait commencé à une heure un
quart, se trouvait terminé à quatre heures
du matin.
» Certain que l’épave n’existerait plus un®
heure après, je fis appareiller pour continuer
mon voyage.
» Vos compatriotes vous diront s’ils ont
été bien traités à bord du Kroriprinzessin-Ce-
cilié, ce n’est pas à moi de réclamer des élo
ges, j’estime seulement que mes hommer
ont fait leur devoir. »
On verra d’autre part dans l’interview que
nous avons recueilli auprès de l’équipage du
Patrie, combien les marins français ont à se
louer d’aroir rencontré sur leur route le
transatlantique allemand qui les a sauvés
d’une mort certaine.
La solidarité chez les gens de mer ne peut
être avjourd’hui contestée entre toutes les
nationalités, et après avoir félicité ces jours-
ci l’équipage de La-Touranie à propos du
Volltirno. nous sommes heureux de faire
les éloges de l’équipage du Kronprinzessin-
Gecilie qui s’est conduit avec tant de vaillance
pour sauver des marins français.
t
* $
En même temps que nous, la gendarme-
ria maritime du Havre est montée à bord.
Le capitaine du terre-neuvier lui a remis le
rôle de son équipage et les gendarmes pro
cèdent à l'appel. Il a été décidé en effet que
les marins ayant domicile à Fécamp seraient
dirigés le soir même sur cette ville. Ce sont,
avec le capitaine Féron et le lieutenant Le-
françois, les nommés Armand Le Boucher,
Fernand Colinot, Eugène Réal, Georges Ma-
landain, Fernand Thiurce, Raymond Féron,
le fils du capitaine, Ernest Vauchel, André
Rousse*, Pierre Vallée, matelots,et le moussa
Pierre Fiquet. .
Les autres matelots, du recrutement de
Cancale, ont été dirigés sur la Maison des
Marins, qui les a fait héberger chez M.Etien-
ne, logeur, rue Dauphine, 48. Ils seront en
voyés aujourd’hui dans leur pays.
C’est là, rue Dauphine, que nous sommes
allé les trouver pour compléter nos rensei
gnements. Ils sont dix dans la grande salle :
Jean Champsavois, Ludovic Haland, Pierre
Meunier, Célestin Botrel, Henri Heude, Pierre
Porcher, Jean-Baptiste Materne, Joseph RO*
lier, Joseph Le Monnier, Pierre Le Duc-
s"s
Les Pécheurs nous racontent le Naufragé
Très aimablement ils se prêtent à Tinter*
view. Le Patrie avait quitté les lienx.de Pe-
che le 15 octobre avec environ 70
rues pour 115 à 120 tonneaux et 30,000 pois
sons divers. La campagne n’avait pas ete
trop mauvaise, nous disent-ils, car notre
éauinage était restreint. Il manquait cind
$7.
s gar om 11.1» ■ ===== me s
Pagesy
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S Centimes —.CDTTION OC IKTN
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S Centimes
(6 Pages)
Mardi 4 Novembre 1943
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Administrateur * Délégué
AU HAVRE
A PARIS.
Adresser tout ce qui concerne l’Administratios
à M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Haw
Administration, Impressions ot Annonces, TEL 10.47
‘Autriche et l’Italie
AN NON CES
Bureau du Journal, 112, bouH de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HA VUE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
PARIS, TROIS HEURES MATIN
, DÉPÊCHES COMMERCIALES
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ONDAES, 3 Novembre, Dêoêche de 4 h. 50
OUVRE
Comptant ..
4 mois
TON-
COURS
HAUSSE
BAISSE
facile
£71 13/6
£ 70 7 y 6
-/-
37/6
35/-
1 ETAIN
Comptant ..
6 mois
soutenu
£ 181 18/-
.£ 483 5/-
-/-
25/-
15/-
. FER
domptant •
B mois
cal.ne
£ 50/9
s 81/6
-f-
-1-
6d
6 (1
j Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
Mu 31 octobre 1943.
LES PROJETS DE LOIS SOCIALES DU
GOUVERNEMENT
Le Gouvernement saisira aujourd’hui la
Chambre, d’un projet de loi relatif à l’assu-
rance invalidité, d’un projet relatif au place-
ment des travailleurs, d’un projet relatif à
l’insaississabilité des petits salaires et des
petits traitements et d’un projet relatif à la
. entative de conciliation obligatoire en ma-
: tière de grève.
, Les dépenses occasionnées par le projet
relatif à l’assurance invalidité sont évaluées
à 5 millions par an au début et 20 millions
au régime permanent.
[ Le projet décide que chaque année un cré-
ditsera inscrit au budget pour subvention-
ner les Sociétés "de secours mutuels qui as-
sureront le fonctionnement d’œuvres ou de
services de prévention contre la maladie ou
‘invalidité.
( Le projet relatif au placement des travail-
leurs régi mente plus sévèrement les bu-
reaux privés, interdit aux hôteliers, logeurs,
restaurateurs, débitants de boissons et négo-
ciants en denrées alimentaires, en articles
d’habillement ou en reconnaissance du
Mlont-de-Piété, d’exploiter même indirecte-
ment un bureau de placement.
[ Le projet relatif à l’insaisissabilité des pe
tits salaires fixe à 1,800 francs, plus 200 fr.
par enfant de moins de 13 ans à la charge
u salarié, le minimum de salaire ou de
traitement au-dessous duquel aucune saisie
ne pourra être opérée.
Les chiffres d’appointements annuels au-
dessous duquel la saisie ne peut être que
M’un dixième est relevé de 2 à 3,000 fr., en
ire qui concerne les employés, à cause du
renchérissement du coût de la vie.
: Le projet relatif à la tentative de concilia-
Cion obligatoire en matière de grève rend
obligatoire la comparution des parties de-
vant le juge de paix.
Le ministre du travail priera la Chambre
de fixer à une de ses plus prochaines séan-
Des la discussion du rapport Berthod sur le
salaire des ouvrières à domicile.
unncceegseroctn=e=
dN ORDRE DU JOUR DU PARTI
RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
La Commission centrale du Parti républi-
cain démocratique réunie hier sous la prési-
dence de M. Adolphe Carnot, a voté à l’una-
Limité l’ordre du jour suivant :
« La Commission, après avoir entendu
Yexposé de la situation politique par le pré
sident, est heureuse de constater l’expansion
croissante de ses principe de liberté, d’ordre
jide progrès dans l’Union nationale. »
Sur les questions de Tordre du jour, elle
affirme à nouveau comme base essentielle de
da politique du parti comme condition de
son entente avec les autres fractions du Parti
républicain :
40 La nécessité de sauvegarder la sécurité
ht la dignité nationales et par conséquent de
maintenir les mesures militaires préparées
an réponse aux armements menaçants de
l’Allemagne ;
1 20 Le respect de la liberté de conscience
Impliquant avec le maintien, la défense et
le développement de l'enseignement pu
blic, laïque et neutre entre les croyances, la
liberté de l’enseignement privé sous le con-
frôle de l’autorité académique;
30 La défense des principes de la Révolu-
lion française en matière de propriété indi-
viduelle par l’impôt conformément à ses dé
clarations antérieures de 1909 et 1910 favora
bles à l’impôt sur le revenu, à condition de
n’admettre aucune disposition arbitraire ou
vexatoire, de respecter le secret des affaires
et la liberté du foyer.
La Commission, convaincue que le gou
vernement présidé par M. Barthou persistera
dans une politique conforme aux doctrines
républicaines et patriotiques, lui renouvelle
h la veille de la rentrée des Chambres l’ex-
pression de sa confiance.
PÉGOUD A GAND
( GAND. — L’aviateur Pégoad a renouvelé
hier après-midi ses vols audacieux devant
un public considérable.
Il a bouclé la boucle une vingtaine de fois
et a ensuite atterri sans incident.
Le public l’a porté en triomphe.
. Bruxelles. — Un journal annonce que
/aviateur Pégoad doit partir aujourd’hui
pour Rotterdam.
EosemesnGbexenenee"
A LA LÉGION étrangère
0 CHARLEVILLE. — Pendant le mois d’octobre,
16 Allemands se sont présentés au bureau
le police de Mézières pour contracter un en
gagement dans la légion é rangère ; 15 seu-
ement ont été reconnus bons pour le ser-
rice.
to e= 4gh= x=e
CONDAMNATION D’UN PARRICIDE
TOULOUSE. — La Cour d’assises de la Hau-
le-Gironne vient de condamner aux travaux
forcés à perpétuité, la nommé Bergès qui, le
22 mai dernier, à Bonrepos, près de Muret,
iua son père à coups de barre de fer sur la
tête, parce que celui-ci avait l’intention de se
remarier.
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de ta Région
NEW-YORK, 3 NOVEMBRE
Cotons : décembre, baisse 18 points ;
janvier, baisse 14 points ; mars, baisse
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C. PRECED
83 1/2-
90 4/8
.69 3 8
70 1,2
10 65
40 82
4
sa
Rédacteur en Che. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
t M. HIPPOLYTE FÉNoUX
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TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,
l’Oise et la Somme
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Union Postale
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UH CAMBRIOLAGE
Un important cambriolage vient d’être
commis, 36 bis, rue Vignon, à Paris, chez
M. Desgranges, chef d’orchestre, actuelle
ment en province.
Tous les meubles de la chambre à coucher,
du salon et du bureau ont été fracturés et le
contenu en a été répandu à terre.
On n’a pu encore évaluer l’importance du
vol.
Une enquête est ouverts.
Depuis l’ouverture des hostilités dans les
Balkans, l’Autriche-Hongrie a cherché à
plusieurs reprises de justifier une inter
vention armée. L’Europe a heureusement
pu, dès le début, contrecarrer ses projets.
Mais la monarchie dualiste, d’accord sans
nul doute avec ses alliés, n’a point renoncé
à ses desseins. Il y a quinze jours, elle
reprenait l’offensive. Le comte Berchtold,
toujours avec l’assentiment des gouverne
ments italien et allemand, sommait la Serbie
de retirer dans la huitaine, en deçà des
frontières fixées par la Conférence de Lon
dres, les troupes chargées de refouler les
incursions albanaises.
Après avoir obtenu une réponse satisfai
sante de Belgrade, l’Autriche-Hongrie, dé
sormais forte de ce précédent, s’est tournée
vers la Grèce. Appuyée cette fois ouverte
ment par l’Italie, elle vient de faire à Athè
nes une démarche pour rappeler à la Grèce
qu'elle devrait .évacuer à la fin de l’année
Santi Quaranta, le caza de Korytza, et
même les territoires contestés de la fron
tière albanaise.
Jusqu’ici on espérait, dans les milieux
diplomatiques, que l’Autriche - Hongrie
n’était suivie qu’à contre-cœur par ses
amis. Sa nouvelle provocation, qui est —
soit dit en passant — une incorrection à
l’égard de la Triple-Entente, semble devoir
Comme sur les autres points, la note de
l’Autriche et de l’Italie manque autant de
fondement, il est probable que les deux
gouvernements alliés devront se contenter
de la réponse de la Grèce et que leur in
tervention, pour si inopportune et incor
recte qu’elle soit, ne provoquera aucune
inquiétude réelle.
H. Hollaênder.
EA M
U RENTREE DES CHAMBRES
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
LES AFFAIRES D’ORIENT
H. Ghenadief à Paris
M. Birthou a reçu hier M. Ghenadieff, mi
nistre des affaires étrangères de Bulgarie,
accompagné de M. Stanciof, ministre de Bul
garie à Paris.
L’enti evue qui a été très cordiale a duré
environ une heure.
CHEZ LES MINEURS ANGLAIS
Londres. — Les mineurs des charbonna-
ges d‘Ashington,dans le Northumberland ont
décidé de donner mercredi un préavis de
grève ; ils protestent contre l’emploi de mi
neurs non syndiqués.
8,000 ouvriers chômeront.
BULLETIN MILITAIRE
La défense de la frontière
des Alpes
Le renforcement de nos troupes de couver
ture dans l’Est n’a pas fait oublier une fron
tière tout aussi menacée. L’Italie vient, d’ail
leurs de nous rappeler son voisinage en
multipliant ses travaux de défense et ses
manœuvres dans les régions alpines. De nom
breux chemins d’accès ont été aménagés,
sur Tordre de l’état-major italien, pour per
mettre aux troupes d’accéder facilement avec
leur artillerie à l’entrée des vallées françai
ses.
Notre mobilisation et notre concentration
ayant pour but de faire affluer en Lorraine
la majeure partie de nos forces, il a fallu,
dit M. Jean Villars, dans Excelsior, constituer
surtout des barrages du côte de l’Italie et
recourir à la fortification permanente, dont
l’emploi est tout indiqué en pays de monta
gne. Nos camps retranchés de Nice et de
Briançon peuvent arrêter net une offensive
italienne dans les vallées des Basses-Alpes
et en Provence, mais les routes d'invasion
ouvertes par les cols du Petit-Saint-Bernard
et du Mont-Cenis étaient jusqu’à ce jour as
sez mal protégées par les ouvrages de Bourg-
Saint-Maurice et de Modane. Aussi, l‘état-ma-
jor français, depuis un an, s’est-il préoccu
pé de remédier à cet état de choses quelque
peu défectueux en complétant des fortifica
tions surannées.
Bourg-Saint-Maurice, au pied de la route
du Petit-Saint-Bernard, n'était, autrefois,
défendu que par le fort de Vu 1 mis ; le fort
du Truc, situé à une très grande altitude, ne
battait qu’imparfaitement les petites vallées
avoisinantes. Les ouvrages de Courbaton, si
tués sur la rive gauche de l’Isère, comblent
cette lacune ; ils sont à peu près terminés.
Très prochainement commenceront les tra
vaux du fort des Têtes, qui achèvera de don
ner à la place de Bourg Saint-Maurice une
réelle valeur et lui permettra de maîtriser
complètement la voie de communication re
liant la vallée d'Aoste à Chambéry.
A Modame, les anciens forts de l’Esseillon
sont définitivement déclassés ; par contre,
les forts du Replaton et du S appey, qui bat
tent l’entrée du tunnel du Mont-Cenis et la
vallée de l’Arc, ont été remaniés et doublés
par des batteries annexes taillées en plein
roc.
Appuyées et complétées par une défense
mobile active et vigoureuse, facile à consti-
tuer avec les populations montagaardes de
Maurienne et de Tarentaise, ces nouvelles
fortifications, dit notre confrère, libéreront
bien des unités de notre armée de première
ligne, qui seront mieux employées sur notre
frontière du Nord-Est. C’est à cette condi
tion seulement que peuvent se justifier les
dépenses considérables qu’entraînent des
ouvrages modernes construits avec la pins
grande difficulté. Ils nous permettront de
rester sur une forte défensive du côté de
l’Italie et de prendre une offensive décidée
sur un théâtre d'opérations beaucoup plus
intéressant au point de vue des résultats à
poursuivre.
-
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
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être plus particulièrement avantageuse à
l’Italie qui. cette fois, n’a pas hésité à se
faire représenter aux côtés de M. Venizelos.
L’Autriche et l’Italie invoquent contre la
Serbie et contre la Grèce les décisions de
l’Europe. Elles invoquent même, fait-on
remarquer, celles qui n’ont pas encore été
prises, celles qui le seront seulement après
la fin des travaux de la Commission inter
nationale de délimitation. Elles préjugent
les conclusions des arbitres, et déclarent
qu’à défaut de conclusions sur tel ou tel
point, elles considéreraient comme albanais
« tous les villages où leurs représentants
à la Commission seront empêchés de les
examiner pour une raison ou pour une
autre ». On est assuré d’avance que ces rai
sons ne manqueront pas. On sait déjà que
les commissaires autrichiens et italiens se
livrent sous les yeux de leurs collègues à
des intrigues qui rendent singulièrement
pénible la tâche si délicate de la Commis
sion. C’est, de la part des représentants de
la Triple-Alliance, une étrange conception
du rôle pacifique que doivent jouer les puis
sances dans le conflit balkanique.
« Puisqu’on invoque les décisions de
l’Europe pour justifier les menaces et les
actes de coercition, écrit le Journal des
Débats, il appartient à l’Europe de relever
l’argument et de se réunir. Elle dira si ses
décisions sont exactement interprétées ; elle
arrêtera les mesures à prendre et désignera
les agents d’exécution. Si TAutriche-Hon-
grie et l’Italie ne répondent point à la con
vocation de sir Edward Grey, si elles se dé
robent devant le devoir de participer à des
délibérations communes, si elles prétendent
fare da se dans les Balkans et la mer Egée,
elles ne pourront plus du moins couvrir du
nom de l’Europe leurs initiatives égoïstes ».
L’Autriche-Hongrie et l’Italie n’ont aucun
mandat pour faire respecter le pacte de
Londres. Et si la Grèce montre quelque
fermeté, leur démarche risque d’être une
vaine intimidation. Le gouvernement d’A
thènes dispose du reste d’une riposte tout
indiquée : la question albanaise ne concer
ne pas l’Autriche et l’Italie en particulier,
mais bien l’Europe entière.
Quand les représentants des gouverne
ments de Vienne et de Rome avaient fait
savoir à Saint-Pétersbourg, à Londres et à
Paris leur intention d’intervenir auprès de
la Grèce — sans préciser toutefois qu’ils
envisageaient la remise d’une double note —
on leur avait d’ailleurs répondu dans le
même sens en déclarant qu’il s’agissait
uniquement d’une question européenne.
Cette opinion,même et surtout depuis l’in
tervention insolite de deux des puissances
représentées à la Conférence de Londres,
est défendue par la Triple-Entente. Et, dans
les cercles diplomatiques de Londres on est
unanime à reconnaître que si la France,
l’Angleterre et la Russie doivent continuer
à’ être représentées dans les diverses Com
missions albanaises, il faut que le problème
albanais reste vraiment européen. Si des
initiatives isolées se produisent, alors la
Triple-Entente doit refuser aux puissances
qui les prennent une collaboration qui,très
vite, deviendrait un cautionnement de leurs
ambitions.
Du moment, dit-on, que les deux puis
sances tripliciennes ont participé aux tra
vaux des ambassadeurs qui ont placé
l’Albanie sous la tutelle de l’Europe, du
moment qu’elles ont proclamé, de concert
avec les autres Cabinets, le principe de
l’égalité de tous les gouvernements vis-à-vis
de l’Albanie, une action isolée de leur part
est-elle possible sans que soit rompu le
pacte qui,jusqu’ici, a circonscrit le conflit?
A ce sujet, il y a quinze jours, sir
Edward Grey faisait entendre à l’ambassa-
deur d’Autriche à Londres d’énergiques pa
roles. Nul doute que, dans le cas présent,
ces paroles ne doivent trouver une seconde
fois leur application, bien que l’Autriche et
l’Italie tentent de justifier leur démarche
par une note adressée hier aux puissances.
Paris, 3 novembre.
Déserts depuis trois mois, les couloirs de
la Chambre ont retrouvé aujourd’hui une
partie de leur animation. C’est demain la
rentrée et, déjà, beaucoup de nos honora
bles ont regagné Paris. A peine débarqués
du train qui les ramenait dans la capitale,
ils sont venus faire un tour au Palais-Bour
bon afin de prendre le vent et de présager,
autant qu’il est possible, ce que nous réserve
la session qui va commencer.
Les pronostics, en pareille matière, sont
toujours hasardeux, mais rarement ils le
turent autant qu’à l’heure actuelle.
Le désarroi qui règne dans certains partis
politiques, surtout dans les partis d’opposi
tion, risque fort, en effet, de bouleverser
toutes les prévisions. Un seul point est ac-
quis, c’est que les adversaires du cabinet
sont résolus à profiter de la première occa
sion pour livrer bataille. Par exemple, on
ne sait pas encore, eux-mêmes ne savent
pas sur quel terrain ils engageront le com
bat.
Les uns voudraient que ce fût à propos des
lois scolaires, qui, très probablement, occu
peront le premier rang à l’ordre du jour, onde
la circulaire de M. Pierre Baudin relative au
Vendredi Saint, ou des prétendues négocia
tions engagées avec le Vatican.
D’autres estimeraient plus habile d’atten
dre la discussion des projets financiers, né
cessités, en partie, par le retour au service
de trois ans. D’autres, enfin, préconisent
tout simplement une interpellation sur la
politique générale. Parmi ces derniers, on
citait même M. Malvy, mais celui-ci a lui-
même déclaré qu’il ne prendrait aucune ini
tiative de ce genre avant la constitution du
groupe unique dont le chef doit être M.
Gaillaux.
Ce dernier, qui préside actuellement la
Gauche radicale, va d’ailleurs convoquer ses
collègues pour les inviter à se dissoudre, afin
d’adhérer au nouveau groupe, et M. René
Renoult va en faire autant pour la Gauche
radicale-socialiste dont il est le président.
Dans quelle mesure seront-ils suivis par
leurs troupes ? Gela est difficile à dire, mais
les dissensions qui se sont produites naguère
au Congrès de Pau et, hier encore, au Con
grès de Grenoble, les divergences qui se sont
affirmées d’autre part, entre M. Jaurès et M.
Jases Guesde, font prévoir que la reconstitu
tion du Bloc n’ira pas comme sur des rou
lettes.
Du côté des ministériels, dans l’entourage
même des membres du Gouvernement, on
se montre pleinement rassuré ; on attend
l’adversaire de pied ferme, avec la certitude
de remporter la victoire. Cet optimisme n’a
rien d’excessif. Sur quelque terrain qu’on
l’engage, la lutte, assurément, sera chaude,
mais il semble bien que le Cabinet, pour le
moment du moins, n’est pas sérieusement
menacé.
T. H.
La séance d’aujourd’hui sera exclusive
ment consacrée au règlement de l’ordre du
jour.
En vue de ce règlement aura lieu ce ma
tin la réunion habituelle des présidents des
grandes commissions et des groupes parle
mentaires qui établira un programme de
travail.
On sait déjà que le gouvernement deman
dera que la Chambre mette tout de suite en
disccssion la défense de l’école laïque, les
appellations d’origine et le relèvement de la
soide des officiers et des sous-officiers.
Il est probable que la réunion des prési
dents des commissions et des groupes adop
tera le même plan de travail.
Ce sera à la Chambre à se prononcer en
dernière analyse.
En dehors de ces travaux législatifs pro
prement dits, il y a une grande quantité
d’interpellations à discuter ; mais aucune
n’a jusqu’ici le caractère général. C’est seu
lement aujourd’hui qu’on sera fixé sur le
point de savoir si quelqu’un prendra l’ini
tiative d’un débat de politique générale.
Le Bureau de la Chambre
Contrairement à ce que certains journaux
ont annoncé, ce n’est pas M. de Mackaa, le
nouveau doyen d’âge, qui présidera aujour
d’hui la seencede rentrée, mais bien le pré
sident en exercice, M. Paul Deschanel, élu
en janvier dernier.
Aux termes de la loi, le bureau de la
Chambre est élu chaque année, en janvier,
au début de la session et pour toute la durée
' " ’y a pas lieu, par suite, à re-
du bureau pour la session
extraordinaire qui s’ouvre aujourd’hui.
de Tannée. Il n‘
nouvellement du
La question de la réforme électorale
Comment se pose la question de la réfor
mé électorale à la veille de la rentrée des
Chambres ? C’est ce qu’un rédacteur de
l’agence Fournier a demandé à M. Charles
Benoist, qui lui a fait la déclaration sui
vante :
Ce que nous allons faire est bien simple. M.
Groussier, rapporteur de la Commission du suf
frage universel, montera demain à la tribune et
demandera l’inscription, en tête de l’ordre du jour,
de la reforme électorale. Si nous sommes battus,
ce dont je doute, nous ne serons pas pris au dé
pourvu, car nos précautions sont arrêtées. Mais
qu’importe ? Le succès couronnera finalement nos
efforts, soyez-en sûr. . . .
Prétendra t-on que la R. P. est un projet péri
mé, parce que le Congrès radical et radical soCia-
liste de Pau n’en a pas tenu compte dans ses dé
libérations ? Notre projet est si peu enterré que
tout récemment encore, M. Jaurès y a fait plu
sieurs allusions, à Limoges notamment. Les so
cialistes se sont rangés de notre coté ; ils nous
suivent et ils nous suivront. Nousne pouvons en
douter après les preuves de fidélité qu ils nous
ont données dans cette voie depuis six ans.
SAUVES EN MER!
Le terre-neuvier Patrie,de Fécamp, est assailli dans l’Océan
par un cyclone qui enlève trois hommes
Le transatlantique allemand « Kronprinzessin-Cecille » qul trouva le navire
désemparé, a débarqué hier, au Havre, les vingt-deux hommes
da l’équipage arrachés à la mort
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wemenccomemtneAmLOGRcara
Cliché Petit Havre
L’EQUIPAGE u “ PATRIE "
Au milieu des Udliffèÿès, le second capitaine FONK qui commandait la baleinière de sauvetage
Un laconique radiotélégramme, parvenu
Hambourg, nous apprenait vendredi que
le steamer allemand Kronprinzessin-Cécilie,
avait recueilli en mer 22 hommes de l‘e-
à
guipage du trois-mâts Paine, lequel avait
été désemparé par la tempête alors qu’il re
venait de Terre Neuve à Fécamp.
Le transatlantique allemand Kronprinzes-
sin-Gecilie, qui effectuait son voyage régu
lier des ports du Mexique et escales au Ha
vre et Hambourg, est arrivé hier dans notre
port.
Pass5 à la Hague à 10 h. 45 du matin,il était
signalé à 3 h. 1/2 à 15 milles au large du
Havre où il arrivait une heure plus tard juste
à temps pour gagner par le sas de la Floride
son hangar d’accostage au quai de la Plata
bassin Bellot.
De Fécamp étaient venus plusieurs parents
des malheureux pêcheurs, dont Mme Féron,
l’épouse du capitaine da navire naufragé.
C’est une émotion faite de joie et d’angois
se qui étreint ces gens impatients d’embras
ser qui, un père, qui, un frère, qai, un
époux.
Enfin au bout de
siècles, le navire est
ues minutes, des
quai, une passerelle
est jetée. On attend encore que la formalité
exigée par le service sanitaire soit accomplie
puis l’accès du bord est permis.
Nous assistons alors à l’expression d’un
sentiment bien compréhensible quand Mme
Féron embrasse avec effusion le sauveteur
de son mari, le commandant da steamer
allemand, M. Ratzau, qui reçoit les visiteurs
au pied de la passerelle.
Bientôt nous sommes réunis dans le salon
du Kronprinz essin-Cécilie. Nous en profitons
pour interroger les pêcheurs sur les circons
tances du naufrage. Le capitaine, M. Féron,
est en effet très occupé avec sa famille et,
de plus, sur la demande de son armateur,
M. Chancerel, il a été autorisé à ne déposer
son rapport de mer qu’au service de la ma
rine de Fécamp qui procédera à l’enquête.
A
Intervlew du Commandant Ratzau
Lorsque nous arrivons sur la passerelle
du transatlantique Kronprinzessin-Cécilie, qui
vient d’accoster au hangar O, on nous dési
gne le commandant du navire, le capitaine
Ratzau, homme de taille moyenne,aux traits
énergiques, la figure entourée d’une barbe
grisonnante.
Un homme lui serre les mains avec effu
sion et nous hésitons à rompre cet entretien.
Nous apprenons alors que cet homme est M.
Chancerel, l’armateur fécampois qui était
propriétaire du Patrie. Il avait voulu le pre
mier venir remercier le commandant d’avoir
sauvé la vie à vingt-deux hommes de Téqui-
page et c’est les armes aux yeux qu’il lui
exprimait sa gratitude.
De bonne grâce, le capitaine Ratzau voulut
bien ensuite nous donner quelques détails
sur le sauvetage opéré par ses hommes,
après nous avoir fait un accueil des plus ai
mables à son bord.
Bien qu’il cherchât à atténuer la portée
de ce bel acte de courage qu’il considère
comme un devoir, le vieux loup de mer
qu’est le capitaine Ratzau nous a laissé de
viner que ce sauvetage n’avait pas été sans
péril, ainsi qu’on va le lire.
« Le 30 octobre, vers 1 h. 10 du matin,
l’officier qui était de quart sur le pont, M.
Fonk, aperçut à un mille environ sous ie
vent plusieurs flammes annonçant qu’un na
vire se trouvait en détresse.
» Je donnais ordre de mettre le cap vers
ce navire. Le vent soufflait arec violence ex
trême du Nord-Ouest. La mer était dé
montée. , . .
» En arrivant à quelques encablures du
navire on perdition, nous nous rendîmes
compte que c’était au voilier démâté. Seul
un peu de son mât de misaine lui restait,
avec une voile toute déchirée.
» Comme la mer était très grosse pour ap
procher de l'épave, je demandai à mon
équipage s’il consentait à mettre une embar
cation à la mer. Plusieurs hommes s’offri
rent spontanément et mon second captaine
Fook, se mit à leur tête.
» Non sans difficulté, une baleinière fat
j mise à l’eau et se dirigea vers l’épave. Une
demi-heure après, elle revenait avec dens
hommes du voilier qui avaient reçu mission
de leur capitaine de me dire qu’étant donné
la situation désespérée dans laquelle ils se
trouvaient depuis deux jours, l’équipage
était décidé à abandonner le voilier. C’était
le terre-neuvier Patrie, du port de Fécamp.
Vingt-deux hommes se trouvaient sur le
point de périr, ayant subi toute la force de
l’ouragan qui sévissait dans l’Atlantique de
puis plusieurs jours.
» Nous étions alors à 44° longitude Nord et
20050’ latitude Ouest.
» Lorsqu’il fut entendu que nous allions
continuer le sauvetage, je m’arrangeai pour
manœuvrer de façon à m’approcher le plus
près possible du Patrie, en l’abritant des
lames.
» La baleinière qui était repartie sauva,
lors d’un second voyage, dix hommes et re
tourna une troisième fois à l’épave pour
prendre les dix autres marins français.
» Il avait été convenu qu’avant d’abandon
ner leur navire les derniers mettraient le
feu à bord, afin de détruire l’épave complè-
tement, autrement elle eut présenté un réel
danger pour les longs-courriers qui sillon
nent l’Océan.
» Lorsque le dernier groupe de naufragés
monta à bord, ce fut à la lueur fulgurante
de l’incendie activée par le vent qui dévorait
le voilier.
» Les manœuvres de transbordement
avaient été longues et périlleuses et le sau
vetage qui avait commencé à une heure un
quart, se trouvait terminé à quatre heures
du matin.
» Certain que l’épave n’existerait plus un®
heure après, je fis appareiller pour continuer
mon voyage.
» Vos compatriotes vous diront s’ils ont
été bien traités à bord du Kroriprinzessin-Ce-
cilié, ce n’est pas à moi de réclamer des élo
ges, j’estime seulement que mes hommer
ont fait leur devoir. »
On verra d’autre part dans l’interview que
nous avons recueilli auprès de l’équipage du
Patrie, combien les marins français ont à se
louer d’aroir rencontré sur leur route le
transatlantique allemand qui les a sauvés
d’une mort certaine.
La solidarité chez les gens de mer ne peut
être avjourd’hui contestée entre toutes les
nationalités, et après avoir félicité ces jours-
ci l’équipage de La-Touranie à propos du
Volltirno. nous sommes heureux de faire
les éloges de l’équipage du Kronprinzessin-
Gecilie qui s’est conduit avec tant de vaillance
pour sauver des marins français.
t
* $
En même temps que nous, la gendarme-
ria maritime du Havre est montée à bord.
Le capitaine du terre-neuvier lui a remis le
rôle de son équipage et les gendarmes pro
cèdent à l'appel. Il a été décidé en effet que
les marins ayant domicile à Fécamp seraient
dirigés le soir même sur cette ville. Ce sont,
avec le capitaine Féron et le lieutenant Le-
françois, les nommés Armand Le Boucher,
Fernand Colinot, Eugène Réal, Georges Ma-
landain, Fernand Thiurce, Raymond Féron,
le fils du capitaine, Ernest Vauchel, André
Rousse*, Pierre Vallée, matelots,et le moussa
Pierre Fiquet. .
Les autres matelots, du recrutement de
Cancale, ont été dirigés sur la Maison des
Marins, qui les a fait héberger chez M.Etien-
ne, logeur, rue Dauphine, 48. Ils seront en
voyés aujourd’hui dans leur pays.
C’est là, rue Dauphine, que nous sommes
allé les trouver pour compléter nos rensei
gnements. Ils sont dix dans la grande salle :
Jean Champsavois, Ludovic Haland, Pierre
Meunier, Célestin Botrel, Henri Heude, Pierre
Porcher, Jean-Baptiste Materne, Joseph RO*
lier, Joseph Le Monnier, Pierre Le Duc-
s"s
Les Pécheurs nous racontent le Naufragé
Très aimablement ils se prêtent à Tinter*
view. Le Patrie avait quitté les lienx.de Pe-
che le 15 octobre avec environ 70
rues pour 115 à 120 tonneaux et 30,000 pois
sons divers. La campagne n’avait pas ete
trop mauvaise, nous disent-ils, car notre
éauinage était restreint. Il manquait cind
$7.
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