Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-10-27
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 octobre 1913 27 octobre 1913
Description : 1913/10/27 (A33,N11790). 1913/10/27 (A33,N11790).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526386162
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
EDITION wm
5 Cenuumes
(€ Page®)
Hindi 11 Octobre 1943
/ 55“ Année
N* 41,790
(6 Pages)
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DEMOCRATIQUE
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Paris, trois heures matin
Le Président de la République
EN EUEE-ET-LOIE
NOGENT-LE-ROTROU. — Le train présidentiel
entre en gare à 4 h. 25.
M. Poincaré est reçu par le général Dolot,
commandant la brigade de Laval ; par le
sous-préfet, le sénateur Sebert, de la Sarthe ;
M. Doriac, député de l’Orne ; le maire, les
membres du conseil municipal; les préfets
de l’Orne et de la Sarthe.
Le 115 e et deux compagnies du 103e ren
dent les honneurs.
La foule massée sur tout le parcours de la
gare à l’hôtel de ville, acclament frénétique
ment le Président, ainsi que M. Deschanel,
président de la Chambre des Députés et dé
puté de l’arrondissement.
Un peu avant de pénétrer à l’Hôtel de
Ville, le cortège s’arrête quelques instants
pour permettre au président de la Républi
que d’admirer l’exposition de la Société hip
pique percheronne.
Une vingtaine de chevaux tenus en laisse
sont amonés devant M. Poincaré et le presi-
dent de la Secité hippique signale les carac
téristiques de chaque azimal . x
Au nom de la Société, il onC a M. Poincaré
une reproduction en bronze du cher per-
cheron.
M. Poincaré remercia et dit qu’il est heu-
reux d’avoir pu admirer ici quelques-uns des
spécimens de cette belle race de chevaux.
Le cortège pénétre ensuite à l’Hôtel de
Ville.
Le maire fait les présentations habituelles,
puis, dans son allocution, dit que ce jour
restera pour la ville de Nogent-le-Rotrou une
date historique et pour la perpétuer dans les
archives communales, il prie le président
d’apposer sa signature sur le registre des
délibérations communales.
M. Poincaré signe et remercie la munici
palité de Nogent de l’accueil sympathique
qui lui est fait.
Le banquet offert au président de la Répu
blique a heu dans une tente dressée à cet
effet et ornée de draperies rouges et de guir-
landes tricolores. Le menu est illustré; il
reproduit un portrait du président et quel
ques sites de la région.
Le président a à sa droite M. Villette,
maire, et Chéron, ministre du travail ; à sa
gauche, M. Deschanel, président de la Cham
bre, et Bourély, sous-secrétaire d’Etat.
Parmi les 600 convives, on remarquait no
tamment les sénateurs et les députés du dé
partement, les autorités de la ville, le géné
ral commandant le 4e corps ; les préfets de
la Sarthe et de l’Orne.
Au champagne, le maire et M. Deschanel
ont pris la parole.
Dans son discours, M. Poincaré a dit no
tamment, après avoir remercié Nogent de
son aimable accueil :
t « Je n’oublierai pas cette journée ! »
S’adressant ensuite à M. Deschanel, il dit :
« Il y a seize ans, nous étions ici tous les
deux, assis l'un près de l’autre, et tour à
Jour, nous prenions la parole et exposions
nos programmes d’action républicaine et so
ciale qui, sans avoir été concertés, concor
daient dans leurs lignes essentielles. Je m’é
tais efforcé à cette époque, étant ministre de
l’instruction publique et des finances, de
suivre les traditions léguées par Jules Ferry
et Goblet d’introduire plus de clarté dans nos
budgets et plus de justice dans nos lois fis
cales.
» Vous voici, mon cher ami, chargé de
nouveau par la confiance de vos collègues de
fonctions où vous avez toujours montré au
tant de tact que d’impartialité.
» Messieurs, je bois à M. Paul Deschanel,
à la population de la ville et de l’arrondisse
ment. »
Le président a quitté la salle du banquet à
8 h. 1/2.
Il a été reconduit à la gare au milieu des
acclamations de la foule.
M. Poincaré est parti pour Rambouillet
quelques instants plus tard.
Retour de M. Poincaré à Rambouillet
RAMBOUILLET. — Le train présidentiel est
arrive à 10 heures 13 à Rambouillet.
M. Poincaré s’est alors séparé du président
de la Chambre et des ministres qui ont con
tinué leur route sur Paris.
M. Deschanel a remercié le président de la
République de sa visite en Eure-et-Loir et des
aimables paroles qu’il avait prononcées à
son égard.
UN DISCOURS DE H. BARTHOU
A l’inauguration du lycée de jeunes filles
Jules-Ferry, édifié boulevard de Clichy, M.
Barthou a prononcé un discours dans lequel
il a approuvé le programme des études.
« Je tiens à dire, ajoute le ministre, quels
sont les sentiments de large tolérance, de
respect de toutes les idées, de toutes les opi
nions dans lesquels sont dirigés les lycées
qu’a édifiés pour les jeunes filles le gouver
nement de la République.
» L’intolérance est une singulière marque
de faiblesse. L’intolérant a peu de confiance
dans son opinion puisqu’il ne veut pas lais
ser se développer les opinions d’autrui.
» Dans les lycées de la République, aucune
atteinte n’est portée à la liberté d’opinion
des familles et aux croyances des jeunes
filles confiées aux établissements d’enseigne-
ment secondaire ».
Le président du Conseil s’est ensuite asso
cié aux compliments adressés à la mémoire
de Jules Ferry ; il a rappelé ce qu’avait fait
son prédécesseur pour l’enseignement et de
quelle ingratitude il fut payé.
« Ferry, qui donna à son pays les lois sco
laires, était en même temps qu’un grand
Français un grand patriote. Il fut injurié
pour avoir donné à la France le Ton kin et
la Tunisie, et ces noms dont se servaient
contre lui ses adversaires sont devenus les
meilleurs titres de reconnaissance de la
France pour ce grand citoyen ! »
M. Barthou a terminé en souhaitant aux
jeunes filles de ressembler à Mme Jules
Ferry qui a supporté les viscissitudes de la
vio avec tant de dignité et de szplieitécou-
rageuses.
Fr.
B
fil. KLOTZ ET LES SOCIÉTÉS
DE PRÉPARATION MILITAIRE
M. Klotz, ministre de l’intérieur, a pro
noncé au banquet de la Fédération nationale
des sociétés de préparation militaire une al
locution dans laquelle il a rappelé que de
puis de longues années, le problème de la
préparation militaire préoccupe les gouver
nements.
Les premiers projets remontent à près de
40 ans ; l’initiative privée a lait merveille
dans cet ordre d’idées.
6,500 Sociétés de préparation militaire
contribuent actuellement à l’œuvre de re-
constitution de notre armee.
Le ministre félicite aussi gla Fédération
d’avoir complété son organisation par un
important service d’hygiène et il promet le
concours du gouvernement pour accomplir
l’œuvre de régénération nationale entreprise
par toutes les Sociétés de préparation mili
taire.
A l’issue du banquet, M. Klotz remet un
certain nombre de distinctions.
M. Podesta, du Havre, reçoit une mention
honorable de la Mutualité.
M. DUMONT A NEUFCHATEAU
NEUFCHATEAU. — Des fêtes ont été données
hier à l’occasion de l’inauguration des nou
veaux bâiments des hospices civil et mili
taire et d’un hangar pour l’aviation.
Le matin, M. Charles Dumont, accompa
gné par le commandant du 20e corps et les
autorités civiles et parlementaires du dépar
tement, s’est rendu à Domrémy où M. Emile
Hinzelin a fait une conférence sur Jeanne
d’Arc.
Le ministre s’est ensuite rendu à Neuf-
chateau pour inaugurer les nouveaux bâti
ments et le hangar d’aviation.
M Bumont a quitté Neufchateau à 6 heu
res et est reni.é Paris.
LE PAQUEBOT « TELL » EST ÉCHOUÉ
Toulon.— Toutes les tentatives faites pour
dégager le paquebot Le Tell, échoué sur les
rochers du cap Camaret ont été vains en rai
son de la violence de la tempête.
La préfecture maritime a été avisée que
Le Tell était complètement perdu.
M. DE SCHOEN A GRISOLLES
Grisolles. — M. de Schoen, ambassadeur
d’Ailemagne à Paris, s’est rendu hier auprès
du major von Winterfeld, auquel il a remis
une splendide corbeille de fleurs au nom de
l’empereur.
M. de Schoen et le major ont ensuite rendu
visite au maire.
M. de Schoen a remis une somme de mille
francs, prise sur sa cassette particulière,
pour les pauvres de la commune.
LE CENTENAIRE DE
H. EUGÈNE PELLETAN
Royan. — La cérémonie du centenaire de
M. Eugène Pelletan a été contrariée par le
mauvais temps.
Le préfet de la Charente-Inférieure, délé
gué par le président du conseil, présidait.
La famille était représentée par M. Camille
Pelletan, fils de M. Eugène Pelletan.
M. Mousnier, président du Comité de la
fête, a retracé la vie de M. Eugène Pelletan.
Au banquet qui a suivi, M. Camille Pelle
tan a remercié en termes émus les organi
sateurs, puis il a été procédé à la pose d’une
plaque commémorative sur la maison où
habitait M. Eugène Pelletan.
L'AVIATEUR PÉGOUD EN ALLEMAGNE
Berlin. — L’aviateur Pégoud a renouvelé
hier après-midi ses vols audacieux.
Il a été longuement acclamé par la foule.
Aujourd’hui, l'Aéro-Club offrira un dîner
en son honneur.
LA CRISE MINISTÉRIELLE ER ESPAGNE
Madrid. — On annonce d’une manière for
melle que les conservateurs seront rappelés
au pouvoir.
L’ancien président de la Chambre, M.
Dato, serait chargé de la reconstitution du
Cabinet, M. Maura, sollicité par le roi, s’étant
récusé.
EN AUTRICHE
Vienne. — A une heure de l’après-midi a
en lieu, à Schoenbrunn, un déjeuner au
quel assistaient, outre les souverains, le
comte Berchtold, l’ambassadeur d’Allemagne
à Vienne et l’ambassadeur d’Autriche à Ber
lin.
-
MEXIQUE
Déclarations du Général Huerta
: Le général Huerta a fait au corps diploma ¬
tique la déclaration suivante :
« Si l’on acculait le Mexique à l’extrémité
d’une intervention étrangère, le blocus des
ports ne servirait de rien pour régler les in
térêts et le principal des emprunts quels
qu’ils fussent.
» Les Etats-Unis, par le fait qu’ils sont
voisins du Mexique, sont le seul pays qui,
au moyen de troupes, pourrait imposer au
Msxiq ne la volonté d’une puissance étran-
gère.
» Le résultat à la longue serait que les
Etats-Unis se trouveraient engagés dans une
lutte qui leur coûterait non seulement près
de 250,000 hommes, mais encore plus d’ar
gent que la totalité des sommes placées au
Mexique par les étrangers.
» Le général Huerta dit que le meilleur
gouvernement que le Mexique ait jamais
eu est celui qui était placé en un petit nom
bre de mains, et bien du temps s’écoulera
avant qu’il soit en état d’en avoir un d’un
autre genre. Il faudra de nombreuses an
nées avant que le pays en arrive au point
où les masses pourront voter de façon in
telligente et se soumettre aux résultats du
vote.
» Ce que le monde entier demande pour le
Mexique, ce n’est pas que ce pays ait un gou
vernement taillé sur le patron des gouver
nements d’Angleterre, des Etats-Unis, d’Al
lemagne, de France, mais un gouvernement
approprié aux besoins de sa populaton,
pouvant la satisfaire et capable de maintenir
la paix à l’intérieur et de protéger les vastes
intérêts que les nations étrangères possèdent
Lau Mexique »,
A propos des
Élections Italiennes
Il est rare d’entendre les Français dire
entre eux du bien de leur pays, ils le dé
nigrent plutôt. L’étranger aurait, selon leur
jugement complaisant, une sorte de supé
riorité en tout et nous devrions chercher à
nous en approcher.
Or, quand on examine impartialement ce
qui se passe autour de soi, il apparaît au
contraire que, sur nombre de points, nous
serions fondés à donner d’utiles leçons aux
autres.
Rien que dans le domaine politique, en
core que la perfection ne soit pas notre lot,
certains pays gagneraient beaucoup à nous
imiter. Car est-ce en France que seraient
tolérées les tapageuses campagnes électora
les et les tournées tintamarresques des hom
mes d’Etat américains ? Si, à l’exemple de
M. Bryan, ministre des affaires étrangères
des Etats-Unis, un de nos gouvernants s’en
allait, de ville en ville, à la remorque d’un !
imprésario, exposer ses idées entre deux
numéros de music-hall, si louables ses in
tentions soient-elles, il ne manquerait
point de soulever la réprobation générale.
La frivolité française, plus superficielle
qu’on le pense d’ordinaire, ne s'accomode-
rait nullement de telles fantaisies !
Les questions politiques sont, à de rares
exceptions près, traitées chez nous avec
pondération. Et, si besoin était, nous met
trions sûrement autant d’acharnement à
nous opposer aux excentricités des partis et
des candidats que nous en avons mis à vain- |
cre les bas moyens électoraux qui viciaient
les résultats des consultations populaires.
On ne souffrirait pas plus que les scrutins,
comme c’est le cas en Angleierre, durassent
une quinzaine de jours car de semblables
méthodes facilitent les manœuvres déloya
les et prolongent une atmosphère de fièvre
nuisible à l’activité économique du pays.
On s’élèverait également avec véhémence
contre les procédés qui transforment, dans
certaines contrées, les opérations électora
les en attractions.
L’électeur français a acquis le droit de
vote au prix d âpres combats et il y a atta- |
ché une signification non dénuée de gran
deur. Si, pendant les campagnes électora
les, il se laisse quelquefois aller à des em
portements, il conserve malgré tout une
certaine tenue et n’admettrait point qu’on
s’adressât à lui comme à un public de foire.
Il serait donc bien étonné s’il avait assisté
aux préparatifs des élections en Italie.
Sa surprise aurait été grande devant les
affiches aux couleurs violentes et aux formes
bizarres apposées partout. Il aurait été navré
de voir qu’il a fallu en cherchant à parler
par l’image à des milliers d'électeurs ren-
prendre pour voter. Enfin, dans certains
arrondissements, le pavillon des gramo-
phoges a nasillé, de sa voix de cuivre, la
parole du candidat jusque dans les moin
dres cafés de village.
A quoi faut-il attribuer des mœurs politi
ques aussi extravagantes ? Peut-être à ce
que sur les huit millions d’électeurs qui
ont pris part au scrutin et profiter du
suffrage élargi peu d’entre eux connaissaient
la vraie portée de leur acte. Surtout parmi
les quatre millions qui, pour la première
fois ont déposé leur bulletin dans l’urne,
beaucoup sont encore mal préparés au rôle
qu’ils ont joué et cette situation explique,
sans toutefois les justifier, les licences de
ceux qui ont fait appel à leur voix.
( Il est probable que si tous les électeurs
avaient lutté des années pour acquérir
leurs droits politiques et s’étaient préparés
consciencieusement à les remplir, ils ne
supporteraient point qu’on leur parlât
de cette façon. S’ils avaient obtenu l’é
largissement du suffrage après de rudes
batailles, comme l’ont fait les Français, ils
tiendraient, à n’en pas douter, à ce que les
campagnes électorales conservassent plus
de tenue.
A cette heure, où ils sont traités d’une
façon aussi humiliante, ils devraient jeter
un regard vers nous, ils verraient que
nos mœurs politiques ont, malgré quelques
défauis, un tout autre prestige. Le soin que
nous mettons du reste à les préserver con
tre tout dissolvant — la récente loi sur le
secret du vote en est une nouvelle démons
tration — leur montrerait jusqu’à quel
point nous avons toujours défendu et conti
nuerons à défendre notre dignité et notre
indépendance pour que notre pays sur le
terrain électoral, comme sur les autres
d’ailleurs, occupe une place d’honneur.
H. HOLLAËNDER.
La Journée Electorale
dre publique leur ignorance.
Voici, comme échantillon,une affiche qui
a été collée par les soins du parti socialiste.
Elle est l’œuvre d’un artiste maître de son
art. Elle représente, d’un côté, un ouvrier
robuste, campé dans le geste fécond du se
meur, devant de formidables usines et, de
l’autre, un soldat romain, dont la physiono
mie ressemble à celle du président du Con
seil, jetant l’or à pleines mains dans le dé
sert de Libye, conquis par les troup es ita
liennes, — et la légende est d’une netteté
saisissante : « Eux et Nous I »
Pour mieux frapper les esprits simplistes,
on établit, sans aucune transition, deux
classes ennemies : l’une de parasites, l’au
tre de producteurs, dressant ainsi les uns
contre les autres des hommes qui sont pour
tant frères et qui, par une commune éner
gie déployée tantôt comme soldats tantôt
comme travailleurs, sont les artisans de la
prospérité nationale.
Une autre affiche, par son caractère trop
synthétique, fausse autant le jugement des
électeurs ignorants. Sa prétention est de
démontrer que le gouvernement conduit le
pays à la ruine tandis qu’au contraire le
socialisme lui apporterait la prospérité. Le
dessin représente « les deux routes ». D’un
côté on voit un chemin lumineux et large
qui monte vers le soleil de l’avenir, à tra
vers des moissons fertiles, et dont un so
cialiste montre l’entrée ; de l’autre côté on
voit M. Giolitti conduisant l’Italie enchaî
née vers un précipice où s’engouffrent des
hommes et de l’or, et au fond de ce préci
pice on voit le désert de Libye ; derrière le
ministre gesticulent les représentants des
partis ministériels : un prêtre, un nationa
liste, un radical, un bourgeois libéral coiffé
de la calotte, et tout au fond, on ne sait
pourquoi, le poète italien Gabriel d’Annun-
zio jouant de la lyre !
Et, sur d’autres affiches, ce n’était pas
seulement le nom du candidat qui sedta-
chait en lettres flamboyantes, c’était sa
tête, sa superbe tête, de face, de trois-
quarts, de profil, tantôt souriante, tantôt
austère, tantôt pensive. Et telle est la puis
sance de la vanité humaine que, même à
cette heure décisive, des candidats n’ont
pas hésité à se laisser embellir et rajeu
nir, risquant ainsi de n’etre pas reconnus
par les électeurs.
Il n’est pas, nous dit-on, jusqu’au ciné
matographe qui n’ait été un nouvel et puis
sant instrument de propagande électorale.
Des aspirants législateurs se faisaient re
présenter débitant un discours éloquent
devant des foules enthousiasmées. D’autres,
par ce procédé très moderne» expliquaient
Rome, 26 octobre.
On prend visiblement, dans toute l’Italie,
un intérêt très vif à la lutte électorale. Les
trains, depuis deux jours, ont emporté, vers
leurs circonscriptions respectives, un grand
nombre d’électeurs résidant à Rome et dont
beaucoup accomplissent un long voyage
pour aller déposer leur bulletin dans l’urne.
A Rome, depuis huit heures ce matin, les
bureaux de vote ont été constitués. Le pré
sident et le vice-président de chaque bu
reau de vote ont été, conformément à la nou
velle loi, désignés par le président de la cour
d’appel.
Le nombre des électeurs, qui était à Rome
de 29,000 lors des dernières élections, est
monté à 108,000, la nouvelle loi universali
sant le suffrage à l’âge de trente ans.
Rome, 26 octobre.
Il semble que le scrutin doive se clore à
Rome sans incidents graves.
Dans toute l'Italie, les opérations électo
rales se seraient également passées dans un
calme relatif.
Toutefois, à Presole, il y aurait trente bles
sés et des arrestations auraient été opérées.
A A versa, des coups de revolver ont été ti
rés et des arrestations opérées.
Le ministre de l’intérieur prévoit 120 bal
lottages sur 508 sièges à pourvoir.
EN EURE-ET-LOIR
Le président de la République, se rendant
dans le département d Eure-et-Loir, pour
visiter Dreux, Chartres et Nogent-le-Rotrou,
a quitté Paris hier matin, à 7 h. 35, par la
gare des Invalides, dont le hall et le quai de
départ étaient décorés de drapeaux, de plan
tes vertes et de fleurs.
A sa descente de voiture, le chef de l’Etat
a été salué pat MM. Paul Deschanel, prési
dent de la Chambre, député d’Eure-et-Loir ;
Baudin, ministre de la marine ; Thierry, mi
nistre des travaux publics ; Chéron, minis
tre du travail ; Bourely, sous-secrétaire
d’Etat aux finances ; Mollard, chef du proto
cole ; William Martin, ministre plénipoten
tiaire ; les préfets de la Seine et de pouce, le
gouverneur militaire de Paris : Claveille, di
recteur : Tony Reymond, secrétaire général,
et Camille Lyon, président du Conseil du ré
seau de l’Elat.
M. Poincaré est aussitôt monté dans son
wagon-salon, dans lequel ont egalement pris
place MM. Paul Deschanel, Chéron, Burély,
le général Beaudemoulin, Mollard, William
Martin, les colonels Aldebert et Péne-
lon, et M. Pcjahn, directeur de la Su été
générale, qui ‘accompagnaient dans son
voyage.
MM. Baudot, sénateur; Maurice Mau noury,
Mignot-Bozerian, députés ; Imbert, chef du
cabinet du président de la Chambre ; Cla-
veille, Tony-Reymond et Camille Lyon sont
partis par le train présidentiel.
et tous décidés à travailler pour le bien du
pays.
M. Poincaré remercie et se dit très heureux
de venir assister à l’inauguration du nouvel
hôpital.
Sans doute. ajoute-t-il, avec les progrès
de l’hygiène, il n’y a plus rien à craindre
qu’une épidémie terrible, comme cette fiè
vre pourprée qui a jadis emporté votre com
patriote Jean Rotrou, viennent jamais s’a
battre sur la ville de Dreux ; mais pour
lutter contre les maladies trop nombreuses
qui rôdent, aujourd’hui encore autour de
l’humanité, vous serez dorénavant dans un
excellent poste de défense et je suis venu
vous féliciter de l’avoir édifié. Je suis venu
aussi saluer vos populations républicaines
et je suis heureux de passer quelques heu
res au milieu d’elles.
Malgré la pluie, la foule est très compacte
et acclame le président qui monte dans sa
daumont avec M. Deschanel, M. Viollette et
le général Beaudemoulin. On arrive sous
l’averse à l’hôpital, où l’économe, M. Pré
vost, présente les médecins et les infirmiè
res, ainsi que les dames de la Croix-Rouge.
Le président est invité à signer le registre
des délibérations et également sa photogra
phie qui doit figurer, avec celle de M. Des
chanel, dans le parloir d’honneur. En pas
sant le porteplume au président de la Cham
bre, M. Poincaré lui dit : « Mon cher ami, ne
vous trompez pas, ne signez pas ma photo
graphie. » La visite de l’hôpital commence
aussitôt. Il a été construit par M. Georges
Beaunier. C’est un modèle de confort et d’hy-
giène.
L’hôpital est édifié au milieu de vastes et
coquets jardins. Il comprend un bâtiment
principal ainsi que plusieurs pavillons sépa
rés où sont logés les services de la maternité
et de la chirurgie.
La visite présidentielle se fait très rapide
ment, le président serre la main à quelques
hospitalisés et, à 9 h. 1/2, il remonte en voi
ture pour se rendre au groupe des maisons
ouvrières. La pluie redouble d’intensité. Ces
immeubles se composent de 8 groupes de
2 maisons. Chaque maison comprend une
grande salle et une chambre au rez-de-
chaussée, au 1 er deux chambres et au 2 e deux
autres chambres très confortablement instal
lées. Le prix de la location est de 215 francs,
il y a 16 familles et 100 enfants.
Devant les maisons ouvrières, les enfants
acclament le président, à qui ils remettent
des fleurs.
M. Poinearé se rend ensuite à l’Exposition
agricole où il est reçu par M.- Camille Be
noist, président, les membres du Comité et
M. Morel, l'organisateur de. l’Exposition des
applications agricoles de l’électricité. Le pré
sident s’arrête notamment dans la section
réservée au bétail ; il admire tout un lot de
vaches normandes et surtout de magnifi
ques percherons et termine par la section
agricole.
Après cette visite, le président se rend à
la salle des fêtes municipales où a lieu la
présentation des maires des communes et
de tous les corps élus de l’arrondissement.
Le président se rend à 11 heures au ban
quet qui a lieu sous une tente dressée près
de l’Exposition. agricole. Elle est joliment
tendue de guirlandes de fleurs et d’oriflam-
mes multicolores. La table d’honneur est
dressée dans le sens de la longueur. Quand
le président pénètre dans la salle, les assis
tants, au nombre de 1,250, lui font une ova
tion sans fin.
A l’issue du banquet, des discours ont été
prononcés par MM. Viollette, Lhopiteau, et
par le président.
s"s
Après le déjeuner offert par la ville de
Dreux, le président s’est rendu en chemin
de fer à Chartres où il est arrivé à 2 h. 09.
A l'Hôtel de Vide, des discours sont pro-
noncés par MM. Hubert, maire ; Baudet, sé
nateur et Gabriel Maunonry, député, et par
le president de la République.
A 3 h.33,M. Poincaré a quitté Chartres pour
Nogent-le-Rotrou, où il est arrivé à 4 h. 23.
Devant l'Hôtel de Ville, on lui a présenté la
Société Hippique qui a fait défilé devant lui
quelques-uns des plus beaux chevaux du
département. Le président s’est arrêté de
vant les monuments de Sully, de René Bel-
lean.
A 6 h. 15 il a présidé le banquet offert par
la ville. Des discours y ont été prononcés
par MM. Villette, Gâté, maire, Deschanel,
président de la Chambre des députés, et M.
Poincaré.
entendu une conférence de M. Emile Hinze
lin. Puis à Neufchâteau, après avoir inauguré
les nouveaux bâtiments de l’Hôpital mixte, i.’
a présidé un banquet démocratique de quinze
cents couverts.
Au début de ce banquet, l’envoi de la dé
pêche suivante au président de la Républi
que a été voté au milieu d’enthousiastes ac
clamations.
Réunis sous la présidence de M Charles Du
mont, ministre des finances, les républicains vos-
giens ont a cœur d’exprimer à M. Raymond Poin
caré, président de la Republique, dans le berceau
même de la famille de leur illustre contemporain
lorrain, l’hommage de leur foi patriotique, de leur
respecteux attachement à sa personne et de leur
fidèle dévouement aux institutions démocrati
ques.
M. Charles Dumont a ensuite reçu les dé
légués des Comités républicains et inauguré
au champ de manœuvres les hangars d’avia-
tipn, dont les frais de construction ont été
couverts par souscription publique.
A ces diverses cérémonies des discours ont
été prononcés par M. Camille Picard, député ;
M. Paul Huin, maire de Neufchâteau, et le
ministre des finances.
Définissant la politique financière du gou
vernement : « Aux charges accrues de dé
fense nationale et d’améliorations sociales
doit répondre un budget où toutes les dé
penses soient exactement couvertes par des
recettes normales », le ministre des finances
a exposé les faits qui ont momentanément
rompu l’équilibre entre le développement
parallèle des dépenses et des recettes publi
ques ; il en a discuté les causes.
Pour établir cet équilibre, le gouvernement
délibère les résolutions qu’il fera définitive
ment connaître dans quelques jours. En pré
sence des événements dont le pays a partout
senti la gravité, chacun saura courageuse
ment accepter les nouvelles mesures fisca
les ; et en termes émus, M. Charles Dumont,
rappelant qu’elles sont la sauvegarde du cré
dit public et de l’intégrité nationale, en a
montré l’inéluctable nécessité.
@xsesnores=ac=mnsor=ede=omRORS*eDr=ScA-=CRA==ec==x================r==9
LES AFFAIRES DORIEXT
L’évacuation de l’Albanie
Le ministre de Serbie s’est rendu hier ma
tin au quai d’Orsay et a déclaré à M. Paléo-
logue que toutes les troupes serbes avaient
quitté l’Albanie hier, en se retirant derrière
les frontières fixées par la conférence des
ambassadeurs à Londres.
Les Négociations Gréco-Turques
Athènes, 26 octobre.
La sous-commission a terminé hier son
œuvre.
L’accord sur la question des muftis est
complet, la Grèce ayant consenti : 1o à la
créatio i d’un archimufti ; 20 à ce que celui-
ci soit investi par le cheik-ul-islam à Cons-
tantinople ; 30 à ce que les muftis, outre
leurs fonctions religieuses eussent une com
pétence judiciaire dans les questions de ma
riage, divorce, pension alimentaire, etc.
Ainsi les négociations sont terminées,
mais les séances plénières ne reprendront
que quand les délégués turcs auront reçu de
Constantinople les instructions ratifiant les
décisions prises en sous-commission.
L’Embros annonce que de longues dépê
ches chiffrées sont arrivées cette nuit à la lé
gation ottomane.
Il faut espérer qu’elles contiennent la rati
fication tant attendue.
BULLETIN MILITAIRE
--------------------- , ----------
VOYAGES MIVISTERIDIS
* *
Le train présidentiel est arrivé en gare de
Dreux à 9 heures. Le temps était pluvieux.
M. Poincaré a été reçu sur le quai par MM.
Delavaud-Monteil, prefet d’Eure-et-Loir ; Vio-
lette, député, maire de Dreux, entouré des
membres de la municipalité ; le général
Boelle, commandant le 4 e corps d’armée ;
MM. Lhopiteau, sénateur, président du Con
seil général, et les membres du bureau de
l’Assemblée départementale, et Sarrien, sous-
préfet de Dreux.
L s honneurs ont été rendus par le 101e ré
giment d’infanterie, tandis qu’une batterie
d’artillerie, placée derrière la gare, tirait la
salve d’honneur.
Après les présentations, le président a tra
versé le salon de réception, aménagé dans la
salle d’attente des premières classes.
M. Viollette souhaite la bienvenue au pré
sident ; il présente ses collègues du conseil
qui appartiennent à toutes les nuances poli-
tiques, mais ils sont, dit-il, tous républicains
MM. Ratier et Clémentel au Blanc
MM. Ratier, garde des sceaux, et Clémen-
tel, ministre de l’agriculture, sont arrivés
hier matin pour inaugurer le nouveau ser
vice des eaux et assister à la réunion annuel
le des mutualistes de l’Indre.
Au banquet qui a suivi ces deux cérémo
nies, M. Bénazet, membre du comité exécu
tif du parti républicain démocratique et rap
porteur du budget de la guerre, fit des dé
clarations qui furent applaudies par toute
l’assistance.
Il précisa le programme des républicains,
qui entendent réaliser des réformes sociales
« profondes et durables » sans le secours
obligé des agitateurs de profession. Q uant à
l’œuvre militaire à accomplir, il l’a définie
eu ces terme :
Avions-nous le droit de risquer aussi témérai-
renient le sort de ce te France de progrès et de
liberté, lorsque nous avions sous les y ux le
spectable attristant des derniers conflits européens
et que noire cœur sa gue encore aux souvenirs
de la France mutilée et gémissante après 1870 ?,
Pouvions-nous méconnaître que la guerre n a
pu éclater et que de si irréparables désastres n ont
pu se produire que parc que l’un des deux peu
ples en présence , le peuple agresseur, se croyal,
être et était, hélas ! plus fort que son adversaire?
Non ! nous ne pouvons oublier une pareille le
çon et nous resterons à jamais convaincus que
Punique moyen pour nous do conserver la paix
est encore de prendre courageusement, si dures,
si pénibles soient-elles, les seules mesures di
gnes d’une grande nation qui ne veut pas
mourir. , „ , ...
Plaçons enfin à la tête de l’armée régénérée des
chefs jeunes et intelligents, recrutés parmi l’élite
des officiers, capables de tirer le meilleur parti
possible de ‘instrument de défense, et non d’atta-
une que nous confierons a leur habileté.
Nous au ons ainsi forgé la cuirasse protectrice
de la France, avant-garde des nations.
M. Ch. Dumont dans les Vosges
Les Cérémonies Religieuses
dans la Marins
Le ministre de la marine a adressé le 23 sep
tembre dernier aux officiers généraux et autres
commandant à la mer ta circulaire suivante :
Il résulte des rapports parvenus au dépar
tement ae la marine depuis la promulga
tion de la loi de séparation des églises et de
l’Etat que les commandants de nos navires
de guerre ont constamment interprété de
façons diverses les obligations que cette loi
leur impose en ce qui concerne les cérémo
nies cultuelles. Je crois devoir préciser ces
obligations.
La conséquence du principe posé par la
loi est que les cérémonies du culte sont in
terdites à bord de nos bâtiments, aussi bien
dans les ports étrangers que dans les ports
nationaux. Cette règle ne comporte aucune
dérogation.
D’autre part, en ce qui concerne les mani
festations extérieures de courtoisie interna
tionale auxquelles peut donner lieu, dans
les ports étrangers, la célébration de certai
nes cérémonies religieuses, il importe d’évi
ter dans les ports où la France exerce le pro
tectorat des catholiques, le retour d’inci-
dents du genre de ceux qui se sont produits
et qui ont été signalés par nos agents diplo
matiques et consulaires.
C’est la raison de ma circulaire du 9 ao ât
dernier, que je vous ai adre ssée d accord
avec mon collègue des affaires étrangères, el
qui fait l’objet d’instructions spéciales de sa
part aux agents placés sous ses ordres.
Cette circulaire prévoit, à titre tout à fait
exceptionnel, et pour des considérations
s’inspirant exclusivement de la situation par-
tien hère de la France dans les pays du Le
vant, la possibilité de mettre le pavillon en
berne à l’occasion de la cérémonie du Ven
dredi Saint.
Pour toute manifestation extérieure de
cette nature, nos navires mouillés dans les
ports étrangers qui rentrent dans la caté-
gorie ci-dessus visée ne devront se départir
de la prescription générale qui leur interdit
la participation officielle aux cérémonies
cultuelles que si la demande leur en est faite
expressément par notre représentant diplo
matique ou consulaire local agissant d’ac
cord avec les autorités du pays.
Pierre Baudin.
Le ministre des finances a représenté le
gouvernement aux fêtes qui ont eu lieu hier
dans les Vosges. .
d’abord rendu le matin à Domré-
à la maicon de Jeanne d'Arc, il a
II s’est
my, où,
Nos Escadres
Le ministère de la marine a ordonné quer
dès le retour à Toulon de la première esca
dre vers le 20 décembre, les bâtiments de
ligne de l’armée navale seront répartis en
deux escadres et une division complémen
taire, constituées de la manière suivante :
Première escadre. — Courbet, Jean-Bart,
Mirabeau, Diderot, Voltaire, Condorcet, Dan
ton, Vergmaud. ,
Le pavillon du vice-amiral commandant
catte force navale sera arboré sur le Courbet,
et celui du contre-amiral sur le Voltaire.
Deuxième escadre . — Patrie, République,
Démocratie, Justice, Vérité.
Le pavillon du vice-amiral conduisant
cette escadre sera hissé sur la Patrie, et ces
lui du contre-amiral sur la Justice.
5 Cenuumes
(€ Page®)
Hindi 11 Octobre 1943
/ 55“ Année
N* 41,790
(6 Pages)
S Centimes
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AU HAVRE
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DEMOCRATIQUE
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Paris, trois heures matin
Le Président de la République
EN EUEE-ET-LOIE
NOGENT-LE-ROTROU. — Le train présidentiel
entre en gare à 4 h. 25.
M. Poincaré est reçu par le général Dolot,
commandant la brigade de Laval ; par le
sous-préfet, le sénateur Sebert, de la Sarthe ;
M. Doriac, député de l’Orne ; le maire, les
membres du conseil municipal; les préfets
de l’Orne et de la Sarthe.
Le 115 e et deux compagnies du 103e ren
dent les honneurs.
La foule massée sur tout le parcours de la
gare à l’hôtel de ville, acclament frénétique
ment le Président, ainsi que M. Deschanel,
président de la Chambre des Députés et dé
puté de l’arrondissement.
Un peu avant de pénétrer à l’Hôtel de
Ville, le cortège s’arrête quelques instants
pour permettre au président de la Républi
que d’admirer l’exposition de la Société hip
pique percheronne.
Une vingtaine de chevaux tenus en laisse
sont amonés devant M. Poincaré et le presi-
dent de la Secité hippique signale les carac
téristiques de chaque azimal . x
Au nom de la Société, il onC a M. Poincaré
une reproduction en bronze du cher per-
cheron.
M. Poincaré remercia et dit qu’il est heu-
reux d’avoir pu admirer ici quelques-uns des
spécimens de cette belle race de chevaux.
Le cortège pénétre ensuite à l’Hôtel de
Ville.
Le maire fait les présentations habituelles,
puis, dans son allocution, dit que ce jour
restera pour la ville de Nogent-le-Rotrou une
date historique et pour la perpétuer dans les
archives communales, il prie le président
d’apposer sa signature sur le registre des
délibérations communales.
M. Poincaré signe et remercie la munici
palité de Nogent de l’accueil sympathique
qui lui est fait.
Le banquet offert au président de la Répu
blique a heu dans une tente dressée à cet
effet et ornée de draperies rouges et de guir-
landes tricolores. Le menu est illustré; il
reproduit un portrait du président et quel
ques sites de la région.
Le président a à sa droite M. Villette,
maire, et Chéron, ministre du travail ; à sa
gauche, M. Deschanel, président de la Cham
bre, et Bourély, sous-secrétaire d’Etat.
Parmi les 600 convives, on remarquait no
tamment les sénateurs et les députés du dé
partement, les autorités de la ville, le géné
ral commandant le 4e corps ; les préfets de
la Sarthe et de l’Orne.
Au champagne, le maire et M. Deschanel
ont pris la parole.
Dans son discours, M. Poincaré a dit no
tamment, après avoir remercié Nogent de
son aimable accueil :
t « Je n’oublierai pas cette journée ! »
S’adressant ensuite à M. Deschanel, il dit :
« Il y a seize ans, nous étions ici tous les
deux, assis l'un près de l’autre, et tour à
Jour, nous prenions la parole et exposions
nos programmes d’action républicaine et so
ciale qui, sans avoir été concertés, concor
daient dans leurs lignes essentielles. Je m’é
tais efforcé à cette époque, étant ministre de
l’instruction publique et des finances, de
suivre les traditions léguées par Jules Ferry
et Goblet d’introduire plus de clarté dans nos
budgets et plus de justice dans nos lois fis
cales.
» Vous voici, mon cher ami, chargé de
nouveau par la confiance de vos collègues de
fonctions où vous avez toujours montré au
tant de tact que d’impartialité.
» Messieurs, je bois à M. Paul Deschanel,
à la population de la ville et de l’arrondisse
ment. »
Le président a quitté la salle du banquet à
8 h. 1/2.
Il a été reconduit à la gare au milieu des
acclamations de la foule.
M. Poincaré est parti pour Rambouillet
quelques instants plus tard.
Retour de M. Poincaré à Rambouillet
RAMBOUILLET. — Le train présidentiel est
arrive à 10 heures 13 à Rambouillet.
M. Poincaré s’est alors séparé du président
de la Chambre et des ministres qui ont con
tinué leur route sur Paris.
M. Deschanel a remercié le président de la
République de sa visite en Eure-et-Loir et des
aimables paroles qu’il avait prononcées à
son égard.
UN DISCOURS DE H. BARTHOU
A l’inauguration du lycée de jeunes filles
Jules-Ferry, édifié boulevard de Clichy, M.
Barthou a prononcé un discours dans lequel
il a approuvé le programme des études.
« Je tiens à dire, ajoute le ministre, quels
sont les sentiments de large tolérance, de
respect de toutes les idées, de toutes les opi
nions dans lesquels sont dirigés les lycées
qu’a édifiés pour les jeunes filles le gouver
nement de la République.
» L’intolérance est une singulière marque
de faiblesse. L’intolérant a peu de confiance
dans son opinion puisqu’il ne veut pas lais
ser se développer les opinions d’autrui.
» Dans les lycées de la République, aucune
atteinte n’est portée à la liberté d’opinion
des familles et aux croyances des jeunes
filles confiées aux établissements d’enseigne-
ment secondaire ».
Le président du Conseil s’est ensuite asso
cié aux compliments adressés à la mémoire
de Jules Ferry ; il a rappelé ce qu’avait fait
son prédécesseur pour l’enseignement et de
quelle ingratitude il fut payé.
« Ferry, qui donna à son pays les lois sco
laires, était en même temps qu’un grand
Français un grand patriote. Il fut injurié
pour avoir donné à la France le Ton kin et
la Tunisie, et ces noms dont se servaient
contre lui ses adversaires sont devenus les
meilleurs titres de reconnaissance de la
France pour ce grand citoyen ! »
M. Barthou a terminé en souhaitant aux
jeunes filles de ressembler à Mme Jules
Ferry qui a supporté les viscissitudes de la
vio avec tant de dignité et de szplieitécou-
rageuses.
Fr.
B
fil. KLOTZ ET LES SOCIÉTÉS
DE PRÉPARATION MILITAIRE
M. Klotz, ministre de l’intérieur, a pro
noncé au banquet de la Fédération nationale
des sociétés de préparation militaire une al
locution dans laquelle il a rappelé que de
puis de longues années, le problème de la
préparation militaire préoccupe les gouver
nements.
Les premiers projets remontent à près de
40 ans ; l’initiative privée a lait merveille
dans cet ordre d’idées.
6,500 Sociétés de préparation militaire
contribuent actuellement à l’œuvre de re-
constitution de notre armee.
Le ministre félicite aussi gla Fédération
d’avoir complété son organisation par un
important service d’hygiène et il promet le
concours du gouvernement pour accomplir
l’œuvre de régénération nationale entreprise
par toutes les Sociétés de préparation mili
taire.
A l’issue du banquet, M. Klotz remet un
certain nombre de distinctions.
M. Podesta, du Havre, reçoit une mention
honorable de la Mutualité.
M. DUMONT A NEUFCHATEAU
NEUFCHATEAU. — Des fêtes ont été données
hier à l’occasion de l’inauguration des nou
veaux bâiments des hospices civil et mili
taire et d’un hangar pour l’aviation.
Le matin, M. Charles Dumont, accompa
gné par le commandant du 20e corps et les
autorités civiles et parlementaires du dépar
tement, s’est rendu à Domrémy où M. Emile
Hinzelin a fait une conférence sur Jeanne
d’Arc.
Le ministre s’est ensuite rendu à Neuf-
chateau pour inaugurer les nouveaux bâti
ments et le hangar d’aviation.
M Bumont a quitté Neufchateau à 6 heu
res et est reni.é Paris.
LE PAQUEBOT « TELL » EST ÉCHOUÉ
Toulon.— Toutes les tentatives faites pour
dégager le paquebot Le Tell, échoué sur les
rochers du cap Camaret ont été vains en rai
son de la violence de la tempête.
La préfecture maritime a été avisée que
Le Tell était complètement perdu.
M. DE SCHOEN A GRISOLLES
Grisolles. — M. de Schoen, ambassadeur
d’Ailemagne à Paris, s’est rendu hier auprès
du major von Winterfeld, auquel il a remis
une splendide corbeille de fleurs au nom de
l’empereur.
M. de Schoen et le major ont ensuite rendu
visite au maire.
M. de Schoen a remis une somme de mille
francs, prise sur sa cassette particulière,
pour les pauvres de la commune.
LE CENTENAIRE DE
H. EUGÈNE PELLETAN
Royan. — La cérémonie du centenaire de
M. Eugène Pelletan a été contrariée par le
mauvais temps.
Le préfet de la Charente-Inférieure, délé
gué par le président du conseil, présidait.
La famille était représentée par M. Camille
Pelletan, fils de M. Eugène Pelletan.
M. Mousnier, président du Comité de la
fête, a retracé la vie de M. Eugène Pelletan.
Au banquet qui a suivi, M. Camille Pelle
tan a remercié en termes émus les organi
sateurs, puis il a été procédé à la pose d’une
plaque commémorative sur la maison où
habitait M. Eugène Pelletan.
L'AVIATEUR PÉGOUD EN ALLEMAGNE
Berlin. — L’aviateur Pégoud a renouvelé
hier après-midi ses vols audacieux.
Il a été longuement acclamé par la foule.
Aujourd’hui, l'Aéro-Club offrira un dîner
en son honneur.
LA CRISE MINISTÉRIELLE ER ESPAGNE
Madrid. — On annonce d’une manière for
melle que les conservateurs seront rappelés
au pouvoir.
L’ancien président de la Chambre, M.
Dato, serait chargé de la reconstitution du
Cabinet, M. Maura, sollicité par le roi, s’étant
récusé.
EN AUTRICHE
Vienne. — A une heure de l’après-midi a
en lieu, à Schoenbrunn, un déjeuner au
quel assistaient, outre les souverains, le
comte Berchtold, l’ambassadeur d’Allemagne
à Vienne et l’ambassadeur d’Autriche à Ber
lin.
-
MEXIQUE
Déclarations du Général Huerta
: Le général Huerta a fait au corps diploma ¬
tique la déclaration suivante :
« Si l’on acculait le Mexique à l’extrémité
d’une intervention étrangère, le blocus des
ports ne servirait de rien pour régler les in
térêts et le principal des emprunts quels
qu’ils fussent.
» Les Etats-Unis, par le fait qu’ils sont
voisins du Mexique, sont le seul pays qui,
au moyen de troupes, pourrait imposer au
Msxiq ne la volonté d’une puissance étran-
gère.
» Le résultat à la longue serait que les
Etats-Unis se trouveraient engagés dans une
lutte qui leur coûterait non seulement près
de 250,000 hommes, mais encore plus d’ar
gent que la totalité des sommes placées au
Mexique par les étrangers.
» Le général Huerta dit que le meilleur
gouvernement que le Mexique ait jamais
eu est celui qui était placé en un petit nom
bre de mains, et bien du temps s’écoulera
avant qu’il soit en état d’en avoir un d’un
autre genre. Il faudra de nombreuses an
nées avant que le pays en arrive au point
où les masses pourront voter de façon in
telligente et se soumettre aux résultats du
vote.
» Ce que le monde entier demande pour le
Mexique, ce n’est pas que ce pays ait un gou
vernement taillé sur le patron des gouver
nements d’Angleterre, des Etats-Unis, d’Al
lemagne, de France, mais un gouvernement
approprié aux besoins de sa populaton,
pouvant la satisfaire et capable de maintenir
la paix à l’intérieur et de protéger les vastes
intérêts que les nations étrangères possèdent
Lau Mexique »,
A propos des
Élections Italiennes
Il est rare d’entendre les Français dire
entre eux du bien de leur pays, ils le dé
nigrent plutôt. L’étranger aurait, selon leur
jugement complaisant, une sorte de supé
riorité en tout et nous devrions chercher à
nous en approcher.
Or, quand on examine impartialement ce
qui se passe autour de soi, il apparaît au
contraire que, sur nombre de points, nous
serions fondés à donner d’utiles leçons aux
autres.
Rien que dans le domaine politique, en
core que la perfection ne soit pas notre lot,
certains pays gagneraient beaucoup à nous
imiter. Car est-ce en France que seraient
tolérées les tapageuses campagnes électora
les et les tournées tintamarresques des hom
mes d’Etat américains ? Si, à l’exemple de
M. Bryan, ministre des affaires étrangères
des Etats-Unis, un de nos gouvernants s’en
allait, de ville en ville, à la remorque d’un !
imprésario, exposer ses idées entre deux
numéros de music-hall, si louables ses in
tentions soient-elles, il ne manquerait
point de soulever la réprobation générale.
La frivolité française, plus superficielle
qu’on le pense d’ordinaire, ne s'accomode-
rait nullement de telles fantaisies !
Les questions politiques sont, à de rares
exceptions près, traitées chez nous avec
pondération. Et, si besoin était, nous met
trions sûrement autant d’acharnement à
nous opposer aux excentricités des partis et
des candidats que nous en avons mis à vain- |
cre les bas moyens électoraux qui viciaient
les résultats des consultations populaires.
On ne souffrirait pas plus que les scrutins,
comme c’est le cas en Angleierre, durassent
une quinzaine de jours car de semblables
méthodes facilitent les manœuvres déloya
les et prolongent une atmosphère de fièvre
nuisible à l’activité économique du pays.
On s’élèverait également avec véhémence
contre les procédés qui transforment, dans
certaines contrées, les opérations électora
les en attractions.
L’électeur français a acquis le droit de
vote au prix d âpres combats et il y a atta- |
ché une signification non dénuée de gran
deur. Si, pendant les campagnes électora
les, il se laisse quelquefois aller à des em
portements, il conserve malgré tout une
certaine tenue et n’admettrait point qu’on
s’adressât à lui comme à un public de foire.
Il serait donc bien étonné s’il avait assisté
aux préparatifs des élections en Italie.
Sa surprise aurait été grande devant les
affiches aux couleurs violentes et aux formes
bizarres apposées partout. Il aurait été navré
de voir qu’il a fallu en cherchant à parler
par l’image à des milliers d'électeurs ren-
prendre pour voter. Enfin, dans certains
arrondissements, le pavillon des gramo-
phoges a nasillé, de sa voix de cuivre, la
parole du candidat jusque dans les moin
dres cafés de village.
A quoi faut-il attribuer des mœurs politi
ques aussi extravagantes ? Peut-être à ce
que sur les huit millions d’électeurs qui
ont pris part au scrutin et profiter du
suffrage élargi peu d’entre eux connaissaient
la vraie portée de leur acte. Surtout parmi
les quatre millions qui, pour la première
fois ont déposé leur bulletin dans l’urne,
beaucoup sont encore mal préparés au rôle
qu’ils ont joué et cette situation explique,
sans toutefois les justifier, les licences de
ceux qui ont fait appel à leur voix.
( Il est probable que si tous les électeurs
avaient lutté des années pour acquérir
leurs droits politiques et s’étaient préparés
consciencieusement à les remplir, ils ne
supporteraient point qu’on leur parlât
de cette façon. S’ils avaient obtenu l’é
largissement du suffrage après de rudes
batailles, comme l’ont fait les Français, ils
tiendraient, à n’en pas douter, à ce que les
campagnes électorales conservassent plus
de tenue.
A cette heure, où ils sont traités d’une
façon aussi humiliante, ils devraient jeter
un regard vers nous, ils verraient que
nos mœurs politiques ont, malgré quelques
défauis, un tout autre prestige. Le soin que
nous mettons du reste à les préserver con
tre tout dissolvant — la récente loi sur le
secret du vote en est une nouvelle démons
tration — leur montrerait jusqu’à quel
point nous avons toujours défendu et conti
nuerons à défendre notre dignité et notre
indépendance pour que notre pays sur le
terrain électoral, comme sur les autres
d’ailleurs, occupe une place d’honneur.
H. HOLLAËNDER.
La Journée Electorale
dre publique leur ignorance.
Voici, comme échantillon,une affiche qui
a été collée par les soins du parti socialiste.
Elle est l’œuvre d’un artiste maître de son
art. Elle représente, d’un côté, un ouvrier
robuste, campé dans le geste fécond du se
meur, devant de formidables usines et, de
l’autre, un soldat romain, dont la physiono
mie ressemble à celle du président du Con
seil, jetant l’or à pleines mains dans le dé
sert de Libye, conquis par les troup es ita
liennes, — et la légende est d’une netteté
saisissante : « Eux et Nous I »
Pour mieux frapper les esprits simplistes,
on établit, sans aucune transition, deux
classes ennemies : l’une de parasites, l’au
tre de producteurs, dressant ainsi les uns
contre les autres des hommes qui sont pour
tant frères et qui, par une commune éner
gie déployée tantôt comme soldats tantôt
comme travailleurs, sont les artisans de la
prospérité nationale.
Une autre affiche, par son caractère trop
synthétique, fausse autant le jugement des
électeurs ignorants. Sa prétention est de
démontrer que le gouvernement conduit le
pays à la ruine tandis qu’au contraire le
socialisme lui apporterait la prospérité. Le
dessin représente « les deux routes ». D’un
côté on voit un chemin lumineux et large
qui monte vers le soleil de l’avenir, à tra
vers des moissons fertiles, et dont un so
cialiste montre l’entrée ; de l’autre côté on
voit M. Giolitti conduisant l’Italie enchaî
née vers un précipice où s’engouffrent des
hommes et de l’or, et au fond de ce préci
pice on voit le désert de Libye ; derrière le
ministre gesticulent les représentants des
partis ministériels : un prêtre, un nationa
liste, un radical, un bourgeois libéral coiffé
de la calotte, et tout au fond, on ne sait
pourquoi, le poète italien Gabriel d’Annun-
zio jouant de la lyre !
Et, sur d’autres affiches, ce n’était pas
seulement le nom du candidat qui sedta-
chait en lettres flamboyantes, c’était sa
tête, sa superbe tête, de face, de trois-
quarts, de profil, tantôt souriante, tantôt
austère, tantôt pensive. Et telle est la puis
sance de la vanité humaine que, même à
cette heure décisive, des candidats n’ont
pas hésité à se laisser embellir et rajeu
nir, risquant ainsi de n’etre pas reconnus
par les électeurs.
Il n’est pas, nous dit-on, jusqu’au ciné
matographe qui n’ait été un nouvel et puis
sant instrument de propagande électorale.
Des aspirants législateurs se faisaient re
présenter débitant un discours éloquent
devant des foules enthousiasmées. D’autres,
par ce procédé très moderne» expliquaient
Rome, 26 octobre.
On prend visiblement, dans toute l’Italie,
un intérêt très vif à la lutte électorale. Les
trains, depuis deux jours, ont emporté, vers
leurs circonscriptions respectives, un grand
nombre d’électeurs résidant à Rome et dont
beaucoup accomplissent un long voyage
pour aller déposer leur bulletin dans l’urne.
A Rome, depuis huit heures ce matin, les
bureaux de vote ont été constitués. Le pré
sident et le vice-président de chaque bu
reau de vote ont été, conformément à la nou
velle loi, désignés par le président de la cour
d’appel.
Le nombre des électeurs, qui était à Rome
de 29,000 lors des dernières élections, est
monté à 108,000, la nouvelle loi universali
sant le suffrage à l’âge de trente ans.
Rome, 26 octobre.
Il semble que le scrutin doive se clore à
Rome sans incidents graves.
Dans toute l'Italie, les opérations électo
rales se seraient également passées dans un
calme relatif.
Toutefois, à Presole, il y aurait trente bles
sés et des arrestations auraient été opérées.
A A versa, des coups de revolver ont été ti
rés et des arrestations opérées.
Le ministre de l’intérieur prévoit 120 bal
lottages sur 508 sièges à pourvoir.
EN EURE-ET-LOIR
Le président de la République, se rendant
dans le département d Eure-et-Loir, pour
visiter Dreux, Chartres et Nogent-le-Rotrou,
a quitté Paris hier matin, à 7 h. 35, par la
gare des Invalides, dont le hall et le quai de
départ étaient décorés de drapeaux, de plan
tes vertes et de fleurs.
A sa descente de voiture, le chef de l’Etat
a été salué pat MM. Paul Deschanel, prési
dent de la Chambre, député d’Eure-et-Loir ;
Baudin, ministre de la marine ; Thierry, mi
nistre des travaux publics ; Chéron, minis
tre du travail ; Bourely, sous-secrétaire
d’Etat aux finances ; Mollard, chef du proto
cole ; William Martin, ministre plénipoten
tiaire ; les préfets de la Seine et de pouce, le
gouverneur militaire de Paris : Claveille, di
recteur : Tony Reymond, secrétaire général,
et Camille Lyon, président du Conseil du ré
seau de l’Elat.
M. Poincaré est aussitôt monté dans son
wagon-salon, dans lequel ont egalement pris
place MM. Paul Deschanel, Chéron, Burély,
le général Beaudemoulin, Mollard, William
Martin, les colonels Aldebert et Péne-
lon, et M. Pcjahn, directeur de la Su été
générale, qui ‘accompagnaient dans son
voyage.
MM. Baudot, sénateur; Maurice Mau noury,
Mignot-Bozerian, députés ; Imbert, chef du
cabinet du président de la Chambre ; Cla-
veille, Tony-Reymond et Camille Lyon sont
partis par le train présidentiel.
et tous décidés à travailler pour le bien du
pays.
M. Poincaré remercie et se dit très heureux
de venir assister à l’inauguration du nouvel
hôpital.
Sans doute. ajoute-t-il, avec les progrès
de l’hygiène, il n’y a plus rien à craindre
qu’une épidémie terrible, comme cette fiè
vre pourprée qui a jadis emporté votre com
patriote Jean Rotrou, viennent jamais s’a
battre sur la ville de Dreux ; mais pour
lutter contre les maladies trop nombreuses
qui rôdent, aujourd’hui encore autour de
l’humanité, vous serez dorénavant dans un
excellent poste de défense et je suis venu
vous féliciter de l’avoir édifié. Je suis venu
aussi saluer vos populations républicaines
et je suis heureux de passer quelques heu
res au milieu d’elles.
Malgré la pluie, la foule est très compacte
et acclame le président qui monte dans sa
daumont avec M. Deschanel, M. Viollette et
le général Beaudemoulin. On arrive sous
l’averse à l’hôpital, où l’économe, M. Pré
vost, présente les médecins et les infirmiè
res, ainsi que les dames de la Croix-Rouge.
Le président est invité à signer le registre
des délibérations et également sa photogra
phie qui doit figurer, avec celle de M. Des
chanel, dans le parloir d’honneur. En pas
sant le porteplume au président de la Cham
bre, M. Poincaré lui dit : « Mon cher ami, ne
vous trompez pas, ne signez pas ma photo
graphie. » La visite de l’hôpital commence
aussitôt. Il a été construit par M. Georges
Beaunier. C’est un modèle de confort et d’hy-
giène.
L’hôpital est édifié au milieu de vastes et
coquets jardins. Il comprend un bâtiment
principal ainsi que plusieurs pavillons sépa
rés où sont logés les services de la maternité
et de la chirurgie.
La visite présidentielle se fait très rapide
ment, le président serre la main à quelques
hospitalisés et, à 9 h. 1/2, il remonte en voi
ture pour se rendre au groupe des maisons
ouvrières. La pluie redouble d’intensité. Ces
immeubles se composent de 8 groupes de
2 maisons. Chaque maison comprend une
grande salle et une chambre au rez-de-
chaussée, au 1 er deux chambres et au 2 e deux
autres chambres très confortablement instal
lées. Le prix de la location est de 215 francs,
il y a 16 familles et 100 enfants.
Devant les maisons ouvrières, les enfants
acclament le président, à qui ils remettent
des fleurs.
M. Poinearé se rend ensuite à l’Exposition
agricole où il est reçu par M.- Camille Be
noist, président, les membres du Comité et
M. Morel, l'organisateur de. l’Exposition des
applications agricoles de l’électricité. Le pré
sident s’arrête notamment dans la section
réservée au bétail ; il admire tout un lot de
vaches normandes et surtout de magnifi
ques percherons et termine par la section
agricole.
Après cette visite, le président se rend à
la salle des fêtes municipales où a lieu la
présentation des maires des communes et
de tous les corps élus de l’arrondissement.
Le président se rend à 11 heures au ban
quet qui a lieu sous une tente dressée près
de l’Exposition. agricole. Elle est joliment
tendue de guirlandes de fleurs et d’oriflam-
mes multicolores. La table d’honneur est
dressée dans le sens de la longueur. Quand
le président pénètre dans la salle, les assis
tants, au nombre de 1,250, lui font une ova
tion sans fin.
A l’issue du banquet, des discours ont été
prononcés par MM. Viollette, Lhopiteau, et
par le président.
s"s
Après le déjeuner offert par la ville de
Dreux, le président s’est rendu en chemin
de fer à Chartres où il est arrivé à 2 h. 09.
A l'Hôtel de Vide, des discours sont pro-
noncés par MM. Hubert, maire ; Baudet, sé
nateur et Gabriel Maunonry, député, et par
le president de la République.
A 3 h.33,M. Poincaré a quitté Chartres pour
Nogent-le-Rotrou, où il est arrivé à 4 h. 23.
Devant l'Hôtel de Ville, on lui a présenté la
Société Hippique qui a fait défilé devant lui
quelques-uns des plus beaux chevaux du
département. Le président s’est arrêté de
vant les monuments de Sully, de René Bel-
lean.
A 6 h. 15 il a présidé le banquet offert par
la ville. Des discours y ont été prononcés
par MM. Villette, Gâté, maire, Deschanel,
président de la Chambre des députés, et M.
Poincaré.
entendu une conférence de M. Emile Hinze
lin. Puis à Neufchâteau, après avoir inauguré
les nouveaux bâtiments de l’Hôpital mixte, i.’
a présidé un banquet démocratique de quinze
cents couverts.
Au début de ce banquet, l’envoi de la dé
pêche suivante au président de la Républi
que a été voté au milieu d’enthousiastes ac
clamations.
Réunis sous la présidence de M Charles Du
mont, ministre des finances, les républicains vos-
giens ont a cœur d’exprimer à M. Raymond Poin
caré, président de la Republique, dans le berceau
même de la famille de leur illustre contemporain
lorrain, l’hommage de leur foi patriotique, de leur
respecteux attachement à sa personne et de leur
fidèle dévouement aux institutions démocrati
ques.
M. Charles Dumont a ensuite reçu les dé
légués des Comités républicains et inauguré
au champ de manœuvres les hangars d’avia-
tipn, dont les frais de construction ont été
couverts par souscription publique.
A ces diverses cérémonies des discours ont
été prononcés par M. Camille Picard, député ;
M. Paul Huin, maire de Neufchâteau, et le
ministre des finances.
Définissant la politique financière du gou
vernement : « Aux charges accrues de dé
fense nationale et d’améliorations sociales
doit répondre un budget où toutes les dé
penses soient exactement couvertes par des
recettes normales », le ministre des finances
a exposé les faits qui ont momentanément
rompu l’équilibre entre le développement
parallèle des dépenses et des recettes publi
ques ; il en a discuté les causes.
Pour établir cet équilibre, le gouvernement
délibère les résolutions qu’il fera définitive
ment connaître dans quelques jours. En pré
sence des événements dont le pays a partout
senti la gravité, chacun saura courageuse
ment accepter les nouvelles mesures fisca
les ; et en termes émus, M. Charles Dumont,
rappelant qu’elles sont la sauvegarde du cré
dit public et de l’intégrité nationale, en a
montré l’inéluctable nécessité.
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LES AFFAIRES DORIEXT
L’évacuation de l’Albanie
Le ministre de Serbie s’est rendu hier ma
tin au quai d’Orsay et a déclaré à M. Paléo-
logue que toutes les troupes serbes avaient
quitté l’Albanie hier, en se retirant derrière
les frontières fixées par la conférence des
ambassadeurs à Londres.
Les Négociations Gréco-Turques
Athènes, 26 octobre.
La sous-commission a terminé hier son
œuvre.
L’accord sur la question des muftis est
complet, la Grèce ayant consenti : 1o à la
créatio i d’un archimufti ; 20 à ce que celui-
ci soit investi par le cheik-ul-islam à Cons-
tantinople ; 30 à ce que les muftis, outre
leurs fonctions religieuses eussent une com
pétence judiciaire dans les questions de ma
riage, divorce, pension alimentaire, etc.
Ainsi les négociations sont terminées,
mais les séances plénières ne reprendront
que quand les délégués turcs auront reçu de
Constantinople les instructions ratifiant les
décisions prises en sous-commission.
L’Embros annonce que de longues dépê
ches chiffrées sont arrivées cette nuit à la lé
gation ottomane.
Il faut espérer qu’elles contiennent la rati
fication tant attendue.
BULLETIN MILITAIRE
--------------------- , ----------
VOYAGES MIVISTERIDIS
* *
Le train présidentiel est arrivé en gare de
Dreux à 9 heures. Le temps était pluvieux.
M. Poincaré a été reçu sur le quai par MM.
Delavaud-Monteil, prefet d’Eure-et-Loir ; Vio-
lette, député, maire de Dreux, entouré des
membres de la municipalité ; le général
Boelle, commandant le 4 e corps d’armée ;
MM. Lhopiteau, sénateur, président du Con
seil général, et les membres du bureau de
l’Assemblée départementale, et Sarrien, sous-
préfet de Dreux.
L s honneurs ont été rendus par le 101e ré
giment d’infanterie, tandis qu’une batterie
d’artillerie, placée derrière la gare, tirait la
salve d’honneur.
Après les présentations, le président a tra
versé le salon de réception, aménagé dans la
salle d’attente des premières classes.
M. Viollette souhaite la bienvenue au pré
sident ; il présente ses collègues du conseil
qui appartiennent à toutes les nuances poli-
tiques, mais ils sont, dit-il, tous républicains
MM. Ratier et Clémentel au Blanc
MM. Ratier, garde des sceaux, et Clémen-
tel, ministre de l’agriculture, sont arrivés
hier matin pour inaugurer le nouveau ser
vice des eaux et assister à la réunion annuel
le des mutualistes de l’Indre.
Au banquet qui a suivi ces deux cérémo
nies, M. Bénazet, membre du comité exécu
tif du parti républicain démocratique et rap
porteur du budget de la guerre, fit des dé
clarations qui furent applaudies par toute
l’assistance.
Il précisa le programme des républicains,
qui entendent réaliser des réformes sociales
« profondes et durables » sans le secours
obligé des agitateurs de profession. Q uant à
l’œuvre militaire à accomplir, il l’a définie
eu ces terme :
Avions-nous le droit de risquer aussi témérai-
renient le sort de ce te France de progrès et de
liberté, lorsque nous avions sous les y ux le
spectable attristant des derniers conflits européens
et que noire cœur sa gue encore aux souvenirs
de la France mutilée et gémissante après 1870 ?,
Pouvions-nous méconnaître que la guerre n a
pu éclater et que de si irréparables désastres n ont
pu se produire que parc que l’un des deux peu
ples en présence , le peuple agresseur, se croyal,
être et était, hélas ! plus fort que son adversaire?
Non ! nous ne pouvons oublier une pareille le
çon et nous resterons à jamais convaincus que
Punique moyen pour nous do conserver la paix
est encore de prendre courageusement, si dures,
si pénibles soient-elles, les seules mesures di
gnes d’une grande nation qui ne veut pas
mourir. , „ , ...
Plaçons enfin à la tête de l’armée régénérée des
chefs jeunes et intelligents, recrutés parmi l’élite
des officiers, capables de tirer le meilleur parti
possible de ‘instrument de défense, et non d’atta-
une que nous confierons a leur habileté.
Nous au ons ainsi forgé la cuirasse protectrice
de la France, avant-garde des nations.
M. Ch. Dumont dans les Vosges
Les Cérémonies Religieuses
dans la Marins
Le ministre de la marine a adressé le 23 sep
tembre dernier aux officiers généraux et autres
commandant à la mer ta circulaire suivante :
Il résulte des rapports parvenus au dépar
tement ae la marine depuis la promulga
tion de la loi de séparation des églises et de
l’Etat que les commandants de nos navires
de guerre ont constamment interprété de
façons diverses les obligations que cette loi
leur impose en ce qui concerne les cérémo
nies cultuelles. Je crois devoir préciser ces
obligations.
La conséquence du principe posé par la
loi est que les cérémonies du culte sont in
terdites à bord de nos bâtiments, aussi bien
dans les ports étrangers que dans les ports
nationaux. Cette règle ne comporte aucune
dérogation.
D’autre part, en ce qui concerne les mani
festations extérieures de courtoisie interna
tionale auxquelles peut donner lieu, dans
les ports étrangers, la célébration de certai
nes cérémonies religieuses, il importe d’évi
ter dans les ports où la France exerce le pro
tectorat des catholiques, le retour d’inci-
dents du genre de ceux qui se sont produits
et qui ont été signalés par nos agents diplo
matiques et consulaires.
C’est la raison de ma circulaire du 9 ao ât
dernier, que je vous ai adre ssée d accord
avec mon collègue des affaires étrangères, el
qui fait l’objet d’instructions spéciales de sa
part aux agents placés sous ses ordres.
Cette circulaire prévoit, à titre tout à fait
exceptionnel, et pour des considérations
s’inspirant exclusivement de la situation par-
tien hère de la France dans les pays du Le
vant, la possibilité de mettre le pavillon en
berne à l’occasion de la cérémonie du Ven
dredi Saint.
Pour toute manifestation extérieure de
cette nature, nos navires mouillés dans les
ports étrangers qui rentrent dans la caté-
gorie ci-dessus visée ne devront se départir
de la prescription générale qui leur interdit
la participation officielle aux cérémonies
cultuelles que si la demande leur en est faite
expressément par notre représentant diplo
matique ou consulaire local agissant d’ac
cord avec les autorités du pays.
Pierre Baudin.
Le ministre des finances a représenté le
gouvernement aux fêtes qui ont eu lieu hier
dans les Vosges. .
d’abord rendu le matin à Domré-
à la maicon de Jeanne d'Arc, il a
II s’est
my, où,
Nos Escadres
Le ministère de la marine a ordonné quer
dès le retour à Toulon de la première esca
dre vers le 20 décembre, les bâtiments de
ligne de l’armée navale seront répartis en
deux escadres et une division complémen
taire, constituées de la manière suivante :
Première escadre. — Courbet, Jean-Bart,
Mirabeau, Diderot, Voltaire, Condorcet, Dan
ton, Vergmaud. ,
Le pavillon du vice-amiral commandant
catte force navale sera arboré sur le Courbet,
et celui du contre-amiral sur le Voltaire.
Deuxième escadre . — Patrie, République,
Démocratie, Justice, Vérité.
Le pavillon du vice-amiral conduisant
cette escadre sera hissé sur la Patrie, et ces
lui du contre-amiral sur la Justice.
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