Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-10-22
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 22 octobre 1913 22 octobre 1913
Description : 1913/10/22 (A33,N11785). 1913/10/22 (A33,N11785).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526386110
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
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AU HAVRE
A PARIS.
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! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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le Journal.
Le PETIT PA VRE est désigné pour les Annonces judiciaires et (égales
1 ORGANE RÉP UBLICAIN DÉ MOCRATIQUE |
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a Dernière Heure j
PARIS, TROIS HEURES MATIN
L'Evolution Politique de Boom
sous LA TROISIRME REPUBLIQUE «
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LONDRES, 21 Octobre, Dévêche de 4 h. 30
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Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 20 octobre 1943.
LE PROCHAIN CONSEIL DES MINISTRES
Plusieurs membres du gouvernement de-
vant être absents jeudi, te conseil de cabi-
net qui devait avoir lieu dans l’après-midi a
ete reporté au vendredi à 5 heures.
LE CONSEIL D'ENQUÊTE
suivant la France militaire, le Conseil d’en-
quête devant lequel sera appelé le général
Faurie sera composé des généraux de divi
sion Duchesne, grand-croix de la Légion-
d’onneur, de l’arme de l’infanterie, prési-
dewt du Conseil d’enquête ; Voiron, grand-
croix de la Légion-d’Honneur, de l’infanterie
coloniale ; Pognard, grand-officier de la Lé-
gion-d’Honneur, de l’intanterie ; Duparge,
commandeur de la Légion-d’Honneur, de la
cavalerie ; Pistor, commandeur de la Lé-
gion-d’Honneur, de l’artillerie.
UN DISCOURS DE U. MASCURAUD
Hier soir a eu lieu le banquet du Comité
républicain du commerce et de l’industrie,
sous la présidence de M. Mascuraud, séna-
teur de la Seine.
Au dessert, M. Mascuraud a pris la parole;
il a rappelé les discussions qui se sont enga
gées lors au congrès de Fau ;
« Quoiqu’on en dise, cela ne s’est pas trop
mal passé puisqu’un programme minimum
a pu être établi.
» Au point de vue du parti radical, nous
serons toujours dans les mêmes conditions,
c’est-à-dire des soldats disciplinés, mais avec
cette réserve que les canuidats du Comité
exécutif du parti radical qui n’auraient au
cune chance ne seront pas soutenus par
nous.
» Puis, déclara M. Mascuraud, ce que je
désire, c’est l’accord de tous les républicains
et ainsi le parti républicain radical sera as
sez fort pour aller à la bataille sans avoir
besoin de personne. Je viens de parcourir
toute la province et je puis vous assurer
que les populations rurales sont de cœur
avec nous et si le parti radical marchait à la
bataille en notre compagnie, nous serions
certains de vaincre l »
L.
INCENDIE DAIS UN LYCÉE
nELEAlNT-FERRAND.— Hier après-midi, vers
trois heures, un incendie a éclaté au Lycée
Blaise-Pascal. . .
: Le quatrième étage de ‘établissement et
un pavillon ont été détruite.
F La bibliothèque a subi quelques dégâts.
. On ne signale aucun accident dé 1 person-
fies.
ATTENTAT SUR UNE VOIE FERRÉE
r Versailles. — Au cours de la nuit der-
nière, entre’Trappes et Saint-Cyr, des incon-
nus ont déboulonné plusieurs mètres de
rails sur la ligne de Chartres. -
( On s’est heureusement aperçu du méfait
avant le passage d’un train.
Une enquête est ouverte.
UN BIPLAN DÉTÉRIORÉ
| PAR UNE BOURRASQUE
1 Dijon. — Hier, au cour d’une violente
bourrasque, le biplan V ille-de-Dijon, piloté
par le maréchal des logis Clément, qui sta
tionnait au champ de manœuvres, a capoté
et s’est occasionné quelques avaries assez
sérieuses.
Personne n’a été blessé.
CONDAMNATION AUX TRAVAUX FORCÉS
Amiens. — La Cour d’assises vient de cou-
damner aux travaux forces à perpétuité le
contrebandier Kléber Broyard, qui assassina
le 4 juin dernier à Quesnel-en-Santerre une
dame Sénéchal.
La femme Vilmont, maîtresse de Broyard,
qui était accusée de complicité, a été ac
quittée.
4 t oco m==W P-=- II I M—
LES AFFAIRES D’ORIENT
Mercredi 22 Oetobre 1943
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FENOUX
Adresser tout ce qui concerne la Redaction
a M. HIPPOLYTE FÉNOUT
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE * Rédaction, No 7.60
ABONNEMENTS
NEW-YORK, 21 OCTOBRE
Cotons : octobre, baisse 22 points : dé
cembre, baisse 23 points ; janvier, baisse
21 points ; mars, baisse 21 points.— Soutenu.
Calés i baisse 3 points à hausse 4 points.
La nomination de M. Leblond au Sénat
ouvre une vacance dans la Are circonscrip
tion de Rouen. Qu’il y ait ou non une élec-
NEW-YORK, 21 OCTOBRE
Culvre Standard disp.
— décembre
A malganat. Cop...
Fer
CHICAGO, 21
C. » IOTL
16 50
16 50
76 3/8
16 -
OGTOB
{. reiKHMT
16 75
. 16 75
73 3/4
16 —
RE
Blé sur
Décembre.
C. DU
84
JOUR
3/4
C. PRECED
83 3 8
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M ai
83
5 8
81 3 8
Maïs sur
Décembre.
6?
4/2
67 1,8
— - ...
Mai
69
V2
69 1/4
Saindoux sur.
Octobre...
10
30
10 35
—
Janvier...
40
35
10 32
K. SAZONOFF El ALLEMAGNE
Berlin. — Au dîner offert hier à M. Sazo-
nof à ‘ambassade de Russie,
le chancelier de ‘Empire et
taire d’Etat de 1 Office des
gères.
se trouvaient
le sous-secré-
affaires étran-
LES CONSPIRATIONS El PORTUGAL
Lisbonne.— Le journal El Mowio dit qu’une
nouvelle conspiration monarchique devait
éclater hier à Lisbonne, de grand matin.
Mais peu de troupes monarchiques se
montrèrent dans les rues et dès que la poli
ce apparut, tes chefs du mouvement s’éclip
sèrent ; il fut même impossible de les ren-
contrer à leur domicile.
Madrid. — Les gouverneurs des provinces
d'Orense et de Ponte Vedra, situées sur la
frontière portugaise, viennent d'être relevés
de leurs fonctions.
Madrid. — Le bruit court à Tuy et à Va-
lenca-sur-Minno qu’une révolution de carac
tère syndicaliste aurait éclaté hier à Porto.
Lisbonne, — Des agitateurs ont tenté de
couper le télégraphe et les communications
par chemin de fer près de Lisbonne, notam
ment sur différents points des lignes de Vil-
lafranca, Caregado, Entroncamento et Tor-
res-Novas, mais tout a été rapidement ré
tabli.
Le nombre des arrestations opérées à Lis
bonne dépasse actuellement une centaine.
. On ne signale aucun trouble dans la pro
vince et l’ordre règne à Lisbonne.
La ville a repris sa physionomie habi
tuelle.
Lisbonne. — Dans les casernes des marins,
de la garde républicaine et des autres régi-
ments, l’esprit des troupes est favorable à la
République.
Les communications par chemin de fer
entre Lisbonne et Porto, qui avaient été mo
mentanément interrompues par suite de dé
gradations faites à la voie, sont rétablies.
Oa a opéré quelques nouvelles arresta
tions.
Les journaux annoncent que M. Moreina
Almeida, directeur du journal Dia, a quitté
Lisbonne.
Six OUVRIERS ÉLECTROCUTÉS
CARTHAGENE. — Dans une fabrique de pro
duits chimiques, un wagon s’étant trouvé en
contact avec un câble électrique, six ou
vriers sont morts électrocutés et trois autres
ont été grièvement blessés.
ARRESTATION D’UN INDIVIDU SUSPECT
El ESPAGNE
Madrid. — Pendant les obsèques du mar
quis de Pidal, président de l’Académie espa-
gnole, on a arrête un individu suspect qui
s’étant approché du cortège avait demandé
avec insistance qu’on lui désignât le comte
de Romanon.3.
La solution du conflit Austro-Serbe
( Rome. — Le journal La Tribuna déclare que
la solution du conflit austro-serbe était pré-
vue dès l'origine du différend, mais elle ex
prime sa grande satisfaction de la rapidité
avec laquelle s’est dénoué ce conflit grâce à
la sage modération de M Paschitch.
« Le ben sens triomphe à Belgrade », con-
©lut La Tribuna.
Entre Bulgares et Serbes
JOFIA. — Suivant un communiqué offi-
cieux, une compagnie serbe, en passant près
du poste bulgare de Bojderitza, a attaqué
inopinément ce poste, faisant feu et jetant
des bombes sur la garde bulgare.
• Une fusillade s’en suivit qui dura un quart
d'heure.
La garde bu’gare, en rajson de la dispro
portion numérique, se retira sans pertes.
: Les Serbes ont occupé le poste et S'Y sont
retranchés.
Voyage Présidentiel
On sait que le président de la République
visitera dimanche le département d'Eure-et-
Loir, s’arrêtant successivement à Dreux,
Chartres et Nogent-le-Rotrou.
Le train spécial quittera Paris à 7 h. 35 du
matin. Le président de la République y
montera à Rambouillet. On se rendra d'abord
à Dreux pour visiter le comice agricole et
assister à un banquet. On gagnera ensuite
Chartres. La journée s’achèvera à Nogent-le-
Rotrou par un banquet.
Au Ministère de l'Intérieur
Le ministre de l’intérieur, poursuivant son
enquête sur les revendications du personnel
du Gaz de Paris, a reçu, hier matin, M. Rou-
land, administrateur delegué de la Société.
Il recevra vendredi les délégués du per
sonnel qu’il a convoqués.
M. Thierry dans l'Oise
M. Joseph Thierry, ministre des travaux
publics, accompagné de MM. Chargtéraud,
directeur des routes et de la navigation, et
Louis Marlio, son chef de cabinet, est allé
dans l’Oise visiter les canaux qui relient les
houillères du Nord à la région parisienne.
Arrivé à Compïègne hier matin, à huit
heures, le ministre des travaux publics s’est
rendu en automobile à Longueil en longeant
le canal. Il a visité, à Janville, les chantiers
établis pour la construction d’un nouveau
port de garage, nécessité par l’augmentation
du trafic et depuis longtemps réclamé par la
batellerie.
M. Baudin en Tunisie
M. Baudin a quitté Tozeur, hier matin ; il
a déjeuné à Medlaoui, et renonçant à Texcur-
sion projetée à Sfax et Sousse, il est reparti
directement pour Tunis. Il arrivera ce matin
à Tunis ; après une courte visite à la ville
indigène et un déjeuner à la résidence, le
mirastre de la marine s'embarquera cour
reauer en France.
tion partielle avant les élections générales
de 1914, le moment est intéressant pour
étudier,-par un retour en arriére, Dévolu
tion politique du chef-lieu de la Seine-Infé
rieure depuis la fondation de la Républi
que. J’essaierai de le faire avec le plus
d'impartialité possible.
Rouen est à la fois une capitale histori
que, un centre régional de premier ordre,
le noyau d’une puissante agglomération in
dustrielle, enfin un grand port intérieur.
Alors que le Havre est essentiellement un
débarcadère de haute mer et un entrepôt,
Rouen est surtout une cité terrienne et un
port de marchandises lourdes, destinées à
être, non pas entreposées, mais réparties
dans le pays environnant. Les deux villes
qu’une rivalité séculaire divise, tendent
donc de plus en plus à spécialiser chacune
la nature de son activité. Et tandis qu’en
accentuant sa personnalité océanique le
Havre semble se séparer davantage encore
de ses environs immédiats, Rouen au con
traire, en resserrant les liens d’échange qui
Punissent au pays qui l’entoure, affirme
avec une force croissante son caractère ter
rien de capitale régionale. Tel est, quand
on envisage la politique rouennaise, le pre
mier point, le point essentiel sur lequel il
faut insister.
La ville de Rouen comprend six cantons,
avec 117,377 habitants, mais elle est loin
de couvrir toute l’agglomération rouennai
se, qui déborde largement de toutes parts,
si bien que la commune centrale, quelque
grande quelle soit, n’est en somme qu’un
noyau. Situons et caractérisons ces six can
tons urbains.
Le 1 er canton (rue Fontenelle, Palais de
Justice) est le quartier traditionnel de la
vieille aristocratie, noble et surtout bour
geoise. Dans le 2 e (Hôtel de Ville, Musée)
et le 3 e (cathédrale), les diverses classes
sont mêlées en proportions égales : ce sont
politiquement des cantons types, baromè
tres de l'esprit public rouennais. Le 40
(Martainville) est démocratique et populai
re. Le 6 e (Saint-Sever) est ouvrier. Le Se
enfin, qui forme la périphérie au Nord et.
déborde même un peu la ville proprement
dite, est composite : ouvrier vers Blosse-
ville-Bonsecours, Bihorel et De ville, bour
geois vers Bois-Guillaume et Mont-Sain t-
Aignan. Nous aurons à nous souvenir cons
tamment de cette classification en analy
sant la politique rouennaise. Notons seule
ment pour l’instant que la population est
assez fondue dans ses parties diverses pour
que, malgré l’individualité marquée des
cantons, il subsiste un esprit rouennais,
couvrant l’ensemble et assez fort pour im
primer une psychologie commune aux di
verses classes sociales de la ville.
Rouen est une ville de vieille bourgeoi
sie, que la société moderne et la grande
industrie ont entourée (je n’ose dire péné
trée) d'influences démocratiques ; car c’est
encore l'esprit bourgeois qui l’inspire.
A la différence du Havre, où les titres de
noblesse sont inconnus, il y a quelques
nobles. Sans y demeurer, ils prennent pied
cependant de temps à autre dans cette ca
pitale, où tôt ou tard leurs intérêts les ap
pellent ; mais ils ne sont pas assez riches,
surtout on n’est pas assez pauvre autour
d’eux pour qu’ils tiennent aisément la pre
mière place. A vrai dire — et c’est un peu
la même chose dans toute là Haute-Nor
mandie — ils n’en tiennent aucune. La
société rouennaise n’est nullement, comme
la société élégante d’Angers, de Rennes ou
de Nantes, un milieu social d’ancien ré
gime, mais plutôt un centre de richesse
acquise, richesse énorme par sa masse, len
tement accumulée et surtout jalousement
conservée. Plus encore que les rapides
bénéfices industriels, c’est le modeste tra
vail et l’épargne de tout un siècle qui ont
fait les fortunes rouennaises : fortunes
tranquilles, ennemies de l’os lents lion, dis
simulées presque derrière la réserve de
leurs possesseurs, qui dépensent peu, sor
tent peu, semblent craindre même de se
fréquenter. Les nouveaux venus, grands
industriels originaires d’autres provinces
ou de l’étranger, n’arrivent pas à fondre
cette méfiance, qui se devine à l’aspect mo
rose et comme distant des hôtels du quar
tier Fontenelle, dont le silence hautain
n’est pas sans tenue.
Cette bourgeoisie a profondément impré
gné de sa présence et de son esprit les
quartiers du centre, ceux que la ceinture
des usines modernes enserre mais n’enva
hit guère. Contrairement à ce qui s’ob
serve dans maint milieu bourgeois de
l’Ouest, elle est peu touchée de snobisme
et respecte le travail, même quand elle ne
travaille pas. De tempérament, elle serait
au fond orléaniste, ou plus exactement elle
se complaît à cette conception du conser
vatisme libéral qui a donné naissance à la
monarchie bourgeoise. Ce n’est pas que,
sous la République, elle soit royaliste, car
elle ne goûte guère l’héroïsme du sacri
fice. Assez indifférente à la forme des ré
gimes, elle leur demande surtout d'assurer
l’ordre, un minimum de liberté et la sécu
rité de ses biens ; et si elle est devenue
très catholique, ou plutôt très cléricale,
depuis quarante ans, c’est surtout par
instinct de conservation. Les bourgeois de
Rouen sont au premier rang de ceux
qu’ont successivement affolés les journées
de juin, la Commune et plus tard (en 1899)
la première entrée d'un socialiste au mi
nistère. Tenez compte de ces facteurs
divers, et vous aurez la clef de l’attitude
politique des bourgeois rouennais depuis la
Guerre. Quand M. Lizot, préfet de l’ordre
moral, cherchait en 1876 un candidat de la ’
bourgeoisie conservatrice, pour lutter, à
Rouen, contre le démocrate Desseaux, ce
n’est pas un royaliste ou un bonapartiste
qu'il pensa devoir choisir, mais un répu
blicain conservateur : le nom de Dufaure
lui vint à la pensée. Et certes Dufaure eût
été, à ce moment-là, représentatif de cette
aristocratie bourgeoise, sérieuse, amie de
l’ordre, plus libérale qu’aujourd’hui, et qui
devait regretter le fameux « enrichissez-
vous ! » de Guizot.
Autour de la bourgeoisie gravite toute
une population qui vit de son patronage et
subit la pression ambiante de sa richesse,
pression très efficace dans une ville si res
serrée que trois cantons tiennent en un ki
lomètre carré. Mais à mesure qu’on avance
vers la périphérie et que le Rouen archaï
que du centre fait place à des bâtisses plus
modernes, à des cheminées élancées, à des
ateliers bourdonnants, l’influence politique
de la bourgeoisie diminue et l’esprit démo- '
cratique s’affirme. Le peuple est en effet,
dans le 4 e canton surtout, sincèrement dé
mocrate, quoique non socialiste, car ce
n’est pas l’élément ouvrier qui donne le ton.
On remarque au contraire que dans le 6e
canton, où la population ouvrière est plus
considérable, les influences démocratiques
sont moins stables, la propagande conser
vatrice plus efficace. C’est que l’ouvrier
rouennais, malgré la présence (qui pour
rait tromper) de quelques violents, reste en
somme étroitement sous la dépendance de
son patron, qui l’effraie toujours un peu
par la menace de la mise à pied ou bien le
retient aisément par de menues charités.
Les faubourgs Immédiats ne présentent pas
tous un pareil spectacle; mais, dans la
ville, le socialisme ne s’est pas implanté ;
et, malgré tout, la modération, je dirais
presque la résignation normande, si respec
tueuse de ce qui est, n’a pas perdu son em
pire.
Dans cette ville de travail, où l’invidua-
lisme exprime surtout l’aspect égoïste des
intérêts matériels, où les classes riches ne
se soucient pas après tout d’être dirigean
tes, la vie politique n’a guère de quoi s’épa-
nouir.Des minorités activesexistentets’agi-
tent, mais leur activité même les isole de la
masse, qui se méfie et ne se donne pas ; le
plus souvent, elles ne peuvent se prévaloir
d’un mandat effectif.; perdant contact, elles
exagèrent dans le sens où elles penchent ;
et, au jour du vote, le public silencieuse
ment les désavoue. Il faut, pour réussir à
Rouen, avoir avec soi toute l’opinion ; plus
qu’ailleurs, les coteries y font le vide au
tour d’elles. Cette opinion, on ne l’inté
resse pas non plus aisément. Aux époques
de calme, la proportion des abstentions est
énorme : 40 0/0 des inscrits en 1881,38 0/0
en 1889, 43 0/0 en 1893 1 N'est-ce pas la
preuve que le cadre des luttes politiques
ne passionne plus que des groupes res
treints, dès l’instant qu’une matière réelle
ne le remplit plus ? Que nous sommes loin
du Midi et de sa conception toute romaine
des clientèles de personnes passant avant
les intérêts des choses !
Il ne faut donc pas aborder les Rouennais
avec le langage et les procédés des politi
ciens professionnels. Les réunions bruyan
tes déplaisent, et la polémique des jour
naux n’est efficace que faite à demi-mot,
insinuée à la façon normande. La manière
parisienne ou méridionale, à l’emporte-,
pièce, choque toujours un peu cette popu
lation amie des formes, même dans ses cou
ches les plus démocratiques. L’influence
préfectorale (et elle existe, puisque le pré
fet, personnage de marque, réside dans la
ville, en face du maire) se heurte aux
mêmes difficultés : si elle ne s’abrite pas
avec soin sous le manteau d’une politique
d’affaires ou d'intérêts locaux, elle soulè
vera infailliblement ou bien la méfiance, ou
bien de redoutables susceptibilités^ Les
Rouennais sont d’apparence apathique, mais
il est une chose qu’ils n’admettent pas,
c’est que le gouvernement ou un Comité
quelconque prétende les « faire marcher ».
Ces modérés, ces raisonnables laissent
alors deviner je ne sais quel acide ferment |
d’opposition, et l’on conçoit en les voyant
ainsi la vérité de cette spirituelle formule
suivant laquelle « la modération est un état
violent ». Celui qui n’a pas su distinguer
cette susceptibilité dans cette réserve ne
connaît pas les Rouennais.
André Siegfried.
(A suivre).
(i) L’étude qu’on va lire est en partie tirée d un
livre de M. André Siegfried, que la librairie Armand
Colin publiera prochainement soUS le titre -0
blei u poMqw de l i France de l'Ouest sous te 410-
slémo République.
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l’Oise et la Somma "
" redonne également, SANS FRf iS, dans tous les Bureaux du p 0 ^ = s
Ye
te
Phatu Fetet Havre
Cliché Petit Hat
M, PALISSEN à eah pestë de Güetteü?
Depuïs 53 ane, que 6e soit sur l'amongala
lement de plerres de la Tour François [or,
dans la chambre de veille de l'élégant bele
vedère en bois qui parait l'anclenne jatée,
dans l’étroite guérite du sémaphore provi-
soire, ou bien encore sur les spacieuses ter-
russes du nouveau sémaphore, M. Joseph
Palissen, assure avec une vigilance jamais
lassée, la surveillance des abords de notre
port.
De jour ou de nuit, il arpente la chambre
de veille, scrutant des yeux le vaste estuaire
de la Seine, notant le mouvement de la na
vigation, s’efforçant de découvrir à travers la
brume ou au milieu des lames en fureur les
navires en danger, toujours prêt à donner
aux pilotes, aux remorqueurs, aux équipes
de sauveteurs l’ordre qui les fera se porter
au secours des marins qui réclament assis-
tan ce ¬
pendant plus d’un demi-siècle, il a été la
sentinelle vigilante veillant sur la sécurité
du port et des équipages.
Ne à Saint-Valery-en-Caux, le 17 janvier
1847, fils d’un capitaine, apparenté à une
nombreuse famille do marins, M. Joseph
Palissen professa dès son jeune âge une pro
fonde affection pour toutes les choses de la
mer.
Entré le 1 er mai 1860, au service de laCham-
bre de commerce, qui avait pris à sa charge
le service de signaux télégrach ques avec pa
villons installé par les freres Luscombe sur
la Tour François Ier, il devait par la suite de
venir l’un des meilleurs collaborateurs d’un
service dont le développement allait rapide
ment grandir avec les exigences toujours
croissantes de notre bel établissement mari
time.
Du haut de son observatoire il a vu s’effec
tuer d’année en année les travaux considé
rables qui ont transformé notre avant-port ;
bien des fois, par ses soins, le pavillon fran
çais a répondu au salut courtois des pavil
lons étrangers.
De jour en jour,son œil observateur a noté
tes modifications qui se sont effectuées dans
les méthodes de navigation, et, que ce soient
les modestes embarcations des pêcheurs ou
les puissants bâtiments de la flotte de com
merce, tous l’ont toujours trouvé empressé
à répondre à leur appel, à les aider, à les
assister par tous les moyens en son pouvoir.
Il a été le témoin de toutes les solennités,
parfois grandioses, parfois émouvantes qui
ont eu lieu à la sortie du port, mais il
fut aussi le témoin attentif de tous tes
sombres drames qui se sont déroulés sur
notre rade; que de fois nous l’avons surpris
soit dans les anciens locaux de la batterie de
Provence, soit dans le spacieux poste de se-
cours de la rue Benjamin-Normand, penché
sur des malheureux arrachés aux flots, les
frictionnant d’un bras vigoureux, épiant
Les desiderata de la Serbie
Belgrade, 24 octobre.
Le gouvernement serbe, en faisant droit
aux désirs de l’Autriche, a l’intention de de
mander des garanties serieuses contre le re
tour des agressions albanaises.
On envisage ici deux solutions : ou bien
garantie fournie par l'Autriche et les puis-
sauces, ou mieux encore la constitution d’un
cordon de troupes internationales à la fron
tière serbo-albanaise.
La délimitation de l'Epire
Janina, 21 octobre.
La commission de délimitation de la fron
tière d’Albanie du Sud et de l'Epire a visité
aujourd’hui le village chrétien de Porova.
Les délégués ont demandé à entrer dans les
maisons et à interroger les femmes, mais les
habitants s’y sont opposés en déclarant que
la coutume au pays ne permettait pas l en
trée dans les maisons. Le délégué allemand
sauta par-dessus une haie et entra par la
cour dans une maison Un officier i alien de
gendarmerie ordonna à un sous-officier grec
de briser la porté d’une maison, ce que ce
dernier a refusé de faire en disant que la
coutume du pays s’y opposait.
Les habitants de Porova, étonnés de la
conduite du délégué allemand, ont protesté;
la garde civique a mis bïonneite au canon
et a chassé la Commission.
Le délégaé anglais s’est excusé auprès des
habitants. Les délégués italien et autrichien,
par leurs kavas, poussent les musulmans à
déclarer que les autorités helléniques les
empêchent, en les menaçant, d’exprimer
leurs véritables sentiments.
On dit que les autorités italiennes et autrie
chiennes demanderont l'envoi de forces ar
mées italiennes et auirichdennes. Les dele-
teur soufile, leur préparant de ehande breu.
yagss, toujours héureis lorsqu’il parvenait
a rendre un père à des enfants, un fils à une
mère éplorée.
Et que ce soit à la suite des ordres donnés
en temps opportun, ou d'une contribution
personnelle, bien des marins de toutes na-
üoas peuvent assurer qu’ils lui doivent la
vie.
Des témoignages de satisfaction, des mé
dailles d’argent, sont venues bien modeste
ment consacrer ces dévouements.
Cinq ans après son entrée au service des
signaux, ses grandes aptitudes, son zèle, son
exactitude exemplaire dans le service, lui va
lurent d’être nommé chef guetteur au sé
maphore de la jetée le Aer juillet 1865.
Et, depuis lors, aux côtés de MM. Bigot,
Ferré, Becquet, Suzanne; Dechaille, direc
teurs des services des signaux et du sauve
tage de la Chambredecommerce, ilexerceses
utiles et multiples fonctions avec autant de
modestie que de vigilance aussi bien au sé
maphore qu’a bord des bateaux-pompes.
Lors de la guerre de 4870, il fut maintenu
par ordre de l’autorité militaire du service
de surveillance du littoral et les chefs de la
défense du Havre rendirent hommage à son
assiduité et à son intelligence.
Les négociants et les armateurs de notre
ville ont de tous temps apprécié ses quali-
tés professionnelles et tous ceux qui l'ont
approché se sont plu à goûter sa constante
bienveillance, la droiture de son caractère.
Mais bien que demeuré très robuste,M Joseph
Palissen — qui est maintenant le doyen des
chefs-guetteurs de France — a pensé qu'il
pouvait prendre un repos justement gagné.
Il vient d’adresser sa démission à la Cham
bre de commerce, et, au cours de la dernèrs
séance de cette assemblée, M. Joannès Cou
vert a tenu à rendre officiellement hommage
aux services exemplaires de M. Palissen, à
l’intelligente initiative qu’il a été souvent
appelé à prendre, aux nombreux actes de
dévouement qu’il a accomplis. La Chambre
de commerce, dans une juste appréciation
de ces services, a voulu à lui assurer une rente
viagère.
Tout le monde commercial qui lui garde la
même sympathie et la même estimé, serait
certainement heureux de voir à son tour le
gouvernement reconnaître ce long dévoue-
meut par ‘attribution d’une distinction que
nul serviteur de notre grand part n’a mérité
mieux que te vaillant M. Palissen.
Disons en terminant que pour lui succé
der, au ier janvier prochain, la Chambre de
commerce a porté son choix sur an autre
de ses fidèles collaborateurs, M. Blondean,
qui, depuis 27 ans, appartient au servica
des signaux et du sauvetage.
ïl. FENOUX.
gués visitent les maisons et s’adressent uni
quement aux vieilles femmes. Ils n'interro-
gent jimais les hommes.
La Commission, faute de temps, ne visl-
tera pas les villages de la ligne çontestée,
mais bornera son enquête à quelques-uns
qu'elle désignera au hasard. Elle fixera la
frontière en se guidant sur des considéra-
tions stratégiques sans s’occuper ni de la
nationalité ni de la volonté de la popula
tion.
En Albands
Francfort, 21 octobre.
Oa mande de Salonique à la Gazette de Fran&
fort :
Les autorités albanaises ont pénétré de
force dans les écoles grecques de Bérat et
expulsé le personnel enseignant grec»
qu'elles ont remplacé par des instituteurs
albanais.
L'Allemngno et la Question albanais©
Berlin, Si octobre.
Dans les milieux diplomatiques berlinois,
on a appris avec beaucoup de satisf clion 1e
reglement du conflit austro-serbe. On estima
que la Serbie a assurément te dr it de de-
mander aux puissances te respect do sa nou
velle frontière. , .
L'organisation de la gendarmerie albanaise
est donc pressante.
Bien que l’Allemagne ne soit pas intéres
sée en première ligue aux affaires albanai-
ses le gouvernement de l'empire fait son
possible pour accélérer T'avenement du
princa d'Albanie. , .
On ne connaît pas encore te résultat de la
conversation qu'a eue te prince do Wied
avec le roi de Roumanie.
D'après tous les renseignements recuels,
l'Allemagne a été avisée, dans les mêmes
conditions que tes antres puissances, de l ul
timatum austro-hongrois, mais ehe • a P84
été consultés auparavant.
Administrateur • Délégué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administratlos
a M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 35
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AU HAVRE
A PARIS.
S Centimes
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Bureau du Journal, 112, bould de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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LONDRES, 21 Octobre, Dévêche de 4 h. 30
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3 mois ■
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Comptant ..
calme
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1 % a
s mois ....
£ 52/6
-1-
1 % d
msnonze rms=s sennese=p=end sen
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 20 octobre 1943.
LE PROCHAIN CONSEIL DES MINISTRES
Plusieurs membres du gouvernement de-
vant être absents jeudi, te conseil de cabi-
net qui devait avoir lieu dans l’après-midi a
ete reporté au vendredi à 5 heures.
LE CONSEIL D'ENQUÊTE
suivant la France militaire, le Conseil d’en-
quête devant lequel sera appelé le général
Faurie sera composé des généraux de divi
sion Duchesne, grand-croix de la Légion-
d’onneur, de l’arme de l’infanterie, prési-
dewt du Conseil d’enquête ; Voiron, grand-
croix de la Légion-d’Honneur, de l’infanterie
coloniale ; Pognard, grand-officier de la Lé-
gion-d’Honneur, de l’intanterie ; Duparge,
commandeur de la Légion-d’Honneur, de la
cavalerie ; Pistor, commandeur de la Lé-
gion-d’Honneur, de l’artillerie.
UN DISCOURS DE U. MASCURAUD
Hier soir a eu lieu le banquet du Comité
républicain du commerce et de l’industrie,
sous la présidence de M. Mascuraud, séna-
teur de la Seine.
Au dessert, M. Mascuraud a pris la parole;
il a rappelé les discussions qui se sont enga
gées lors au congrès de Fau ;
« Quoiqu’on en dise, cela ne s’est pas trop
mal passé puisqu’un programme minimum
a pu être établi.
» Au point de vue du parti radical, nous
serons toujours dans les mêmes conditions,
c’est-à-dire des soldats disciplinés, mais avec
cette réserve que les canuidats du Comité
exécutif du parti radical qui n’auraient au
cune chance ne seront pas soutenus par
nous.
» Puis, déclara M. Mascuraud, ce que je
désire, c’est l’accord de tous les républicains
et ainsi le parti républicain radical sera as
sez fort pour aller à la bataille sans avoir
besoin de personne. Je viens de parcourir
toute la province et je puis vous assurer
que les populations rurales sont de cœur
avec nous et si le parti radical marchait à la
bataille en notre compagnie, nous serions
certains de vaincre l »
L.
INCENDIE DAIS UN LYCÉE
nELEAlNT-FERRAND.— Hier après-midi, vers
trois heures, un incendie a éclaté au Lycée
Blaise-Pascal. . .
: Le quatrième étage de ‘établissement et
un pavillon ont été détruite.
F La bibliothèque a subi quelques dégâts.
. On ne signale aucun accident dé 1 person-
fies.
ATTENTAT SUR UNE VOIE FERRÉE
r Versailles. — Au cours de la nuit der-
nière, entre’Trappes et Saint-Cyr, des incon-
nus ont déboulonné plusieurs mètres de
rails sur la ligne de Chartres. -
( On s’est heureusement aperçu du méfait
avant le passage d’un train.
Une enquête est ouverte.
UN BIPLAN DÉTÉRIORÉ
| PAR UNE BOURRASQUE
1 Dijon. — Hier, au cour d’une violente
bourrasque, le biplan V ille-de-Dijon, piloté
par le maréchal des logis Clément, qui sta
tionnait au champ de manœuvres, a capoté
et s’est occasionné quelques avaries assez
sérieuses.
Personne n’a été blessé.
CONDAMNATION AUX TRAVAUX FORCÉS
Amiens. — La Cour d’assises vient de cou-
damner aux travaux forces à perpétuité le
contrebandier Kléber Broyard, qui assassina
le 4 juin dernier à Quesnel-en-Santerre une
dame Sénéchal.
La femme Vilmont, maîtresse de Broyard,
qui était accusée de complicité, a été ac
quittée.
4 t oco m==W P-=- II I M—
LES AFFAIRES D’ORIENT
Mercredi 22 Oetobre 1943
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FENOUX
Adresser tout ce qui concerne la Redaction
a M. HIPPOLYTE FÉNOUT
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE * Rédaction, No 7.60
ABONNEMENTS
NEW-YORK, 21 OCTOBRE
Cotons : octobre, baisse 22 points : dé
cembre, baisse 23 points ; janvier, baisse
21 points ; mars, baisse 21 points.— Soutenu.
Calés i baisse 3 points à hausse 4 points.
La nomination de M. Leblond au Sénat
ouvre une vacance dans la Are circonscrip
tion de Rouen. Qu’il y ait ou non une élec-
NEW-YORK, 21 OCTOBRE
Culvre Standard disp.
— décembre
A malganat. Cop...
Fer
CHICAGO, 21
C. » IOTL
16 50
16 50
76 3/8
16 -
OGTOB
{. reiKHMT
16 75
. 16 75
73 3/4
16 —
RE
Blé sur
Décembre.
C. DU
84
JOUR
3/4
C. PRECED
83 3 8
i
M ai
83
5 8
81 3 8
Maïs sur
Décembre.
6?
4/2
67 1,8
— - ...
Mai
69
V2
69 1/4
Saindoux sur.
Octobre...
10
30
10 35
—
Janvier...
40
35
10 32
K. SAZONOFF El ALLEMAGNE
Berlin. — Au dîner offert hier à M. Sazo-
nof à ‘ambassade de Russie,
le chancelier de ‘Empire et
taire d’Etat de 1 Office des
gères.
se trouvaient
le sous-secré-
affaires étran-
LES CONSPIRATIONS El PORTUGAL
Lisbonne.— Le journal El Mowio dit qu’une
nouvelle conspiration monarchique devait
éclater hier à Lisbonne, de grand matin.
Mais peu de troupes monarchiques se
montrèrent dans les rues et dès que la poli
ce apparut, tes chefs du mouvement s’éclip
sèrent ; il fut même impossible de les ren-
contrer à leur domicile.
Madrid. — Les gouverneurs des provinces
d'Orense et de Ponte Vedra, situées sur la
frontière portugaise, viennent d'être relevés
de leurs fonctions.
Madrid. — Le bruit court à Tuy et à Va-
lenca-sur-Minno qu’une révolution de carac
tère syndicaliste aurait éclaté hier à Porto.
Lisbonne, — Des agitateurs ont tenté de
couper le télégraphe et les communications
par chemin de fer près de Lisbonne, notam
ment sur différents points des lignes de Vil-
lafranca, Caregado, Entroncamento et Tor-
res-Novas, mais tout a été rapidement ré
tabli.
Le nombre des arrestations opérées à Lis
bonne dépasse actuellement une centaine.
. On ne signale aucun trouble dans la pro
vince et l’ordre règne à Lisbonne.
La ville a repris sa physionomie habi
tuelle.
Lisbonne. — Dans les casernes des marins,
de la garde républicaine et des autres régi-
ments, l’esprit des troupes est favorable à la
République.
Les communications par chemin de fer
entre Lisbonne et Porto, qui avaient été mo
mentanément interrompues par suite de dé
gradations faites à la voie, sont rétablies.
Oa a opéré quelques nouvelles arresta
tions.
Les journaux annoncent que M. Moreina
Almeida, directeur du journal Dia, a quitté
Lisbonne.
Six OUVRIERS ÉLECTROCUTÉS
CARTHAGENE. — Dans une fabrique de pro
duits chimiques, un wagon s’étant trouvé en
contact avec un câble électrique, six ou
vriers sont morts électrocutés et trois autres
ont été grièvement blessés.
ARRESTATION D’UN INDIVIDU SUSPECT
El ESPAGNE
Madrid. — Pendant les obsèques du mar
quis de Pidal, président de l’Académie espa-
gnole, on a arrête un individu suspect qui
s’étant approché du cortège avait demandé
avec insistance qu’on lui désignât le comte
de Romanon.3.
La solution du conflit Austro-Serbe
( Rome. — Le journal La Tribuna déclare que
la solution du conflit austro-serbe était pré-
vue dès l'origine du différend, mais elle ex
prime sa grande satisfaction de la rapidité
avec laquelle s’est dénoué ce conflit grâce à
la sage modération de M Paschitch.
« Le ben sens triomphe à Belgrade », con-
©lut La Tribuna.
Entre Bulgares et Serbes
JOFIA. — Suivant un communiqué offi-
cieux, une compagnie serbe, en passant près
du poste bulgare de Bojderitza, a attaqué
inopinément ce poste, faisant feu et jetant
des bombes sur la garde bulgare.
• Une fusillade s’en suivit qui dura un quart
d'heure.
La garde bu’gare, en rajson de la dispro
portion numérique, se retira sans pertes.
: Les Serbes ont occupé le poste et S'Y sont
retranchés.
Voyage Présidentiel
On sait que le président de la République
visitera dimanche le département d'Eure-et-
Loir, s’arrêtant successivement à Dreux,
Chartres et Nogent-le-Rotrou.
Le train spécial quittera Paris à 7 h. 35 du
matin. Le président de la République y
montera à Rambouillet. On se rendra d'abord
à Dreux pour visiter le comice agricole et
assister à un banquet. On gagnera ensuite
Chartres. La journée s’achèvera à Nogent-le-
Rotrou par un banquet.
Au Ministère de l'Intérieur
Le ministre de l’intérieur, poursuivant son
enquête sur les revendications du personnel
du Gaz de Paris, a reçu, hier matin, M. Rou-
land, administrateur delegué de la Société.
Il recevra vendredi les délégués du per
sonnel qu’il a convoqués.
M. Thierry dans l'Oise
M. Joseph Thierry, ministre des travaux
publics, accompagné de MM. Chargtéraud,
directeur des routes et de la navigation, et
Louis Marlio, son chef de cabinet, est allé
dans l’Oise visiter les canaux qui relient les
houillères du Nord à la région parisienne.
Arrivé à Compïègne hier matin, à huit
heures, le ministre des travaux publics s’est
rendu en automobile à Longueil en longeant
le canal. Il a visité, à Janville, les chantiers
établis pour la construction d’un nouveau
port de garage, nécessité par l’augmentation
du trafic et depuis longtemps réclamé par la
batellerie.
M. Baudin en Tunisie
M. Baudin a quitté Tozeur, hier matin ; il
a déjeuné à Medlaoui, et renonçant à Texcur-
sion projetée à Sfax et Sousse, il est reparti
directement pour Tunis. Il arrivera ce matin
à Tunis ; après une courte visite à la ville
indigène et un déjeuner à la résidence, le
mirastre de la marine s'embarquera cour
reauer en France.
tion partielle avant les élections générales
de 1914, le moment est intéressant pour
étudier,-par un retour en arriére, Dévolu
tion politique du chef-lieu de la Seine-Infé
rieure depuis la fondation de la Républi
que. J’essaierai de le faire avec le plus
d'impartialité possible.
Rouen est à la fois une capitale histori
que, un centre régional de premier ordre,
le noyau d’une puissante agglomération in
dustrielle, enfin un grand port intérieur.
Alors que le Havre est essentiellement un
débarcadère de haute mer et un entrepôt,
Rouen est surtout une cité terrienne et un
port de marchandises lourdes, destinées à
être, non pas entreposées, mais réparties
dans le pays environnant. Les deux villes
qu’une rivalité séculaire divise, tendent
donc de plus en plus à spécialiser chacune
la nature de son activité. Et tandis qu’en
accentuant sa personnalité océanique le
Havre semble se séparer davantage encore
de ses environs immédiats, Rouen au con
traire, en resserrant les liens d’échange qui
Punissent au pays qui l’entoure, affirme
avec une force croissante son caractère ter
rien de capitale régionale. Tel est, quand
on envisage la politique rouennaise, le pre
mier point, le point essentiel sur lequel il
faut insister.
La ville de Rouen comprend six cantons,
avec 117,377 habitants, mais elle est loin
de couvrir toute l’agglomération rouennai
se, qui déborde largement de toutes parts,
si bien que la commune centrale, quelque
grande quelle soit, n’est en somme qu’un
noyau. Situons et caractérisons ces six can
tons urbains.
Le 1 er canton (rue Fontenelle, Palais de
Justice) est le quartier traditionnel de la
vieille aristocratie, noble et surtout bour
geoise. Dans le 2 e (Hôtel de Ville, Musée)
et le 3 e (cathédrale), les diverses classes
sont mêlées en proportions égales : ce sont
politiquement des cantons types, baromè
tres de l'esprit public rouennais. Le 40
(Martainville) est démocratique et populai
re. Le 6 e (Saint-Sever) est ouvrier. Le Se
enfin, qui forme la périphérie au Nord et.
déborde même un peu la ville proprement
dite, est composite : ouvrier vers Blosse-
ville-Bonsecours, Bihorel et De ville, bour
geois vers Bois-Guillaume et Mont-Sain t-
Aignan. Nous aurons à nous souvenir cons
tamment de cette classification en analy
sant la politique rouennaise. Notons seule
ment pour l’instant que la population est
assez fondue dans ses parties diverses pour
que, malgré l’individualité marquée des
cantons, il subsiste un esprit rouennais,
couvrant l’ensemble et assez fort pour im
primer une psychologie commune aux di
verses classes sociales de la ville.
Rouen est une ville de vieille bourgeoi
sie, que la société moderne et la grande
industrie ont entourée (je n’ose dire péné
trée) d'influences démocratiques ; car c’est
encore l'esprit bourgeois qui l’inspire.
A la différence du Havre, où les titres de
noblesse sont inconnus, il y a quelques
nobles. Sans y demeurer, ils prennent pied
cependant de temps à autre dans cette ca
pitale, où tôt ou tard leurs intérêts les ap
pellent ; mais ils ne sont pas assez riches,
surtout on n’est pas assez pauvre autour
d’eux pour qu’ils tiennent aisément la pre
mière place. A vrai dire — et c’est un peu
la même chose dans toute là Haute-Nor
mandie — ils n’en tiennent aucune. La
société rouennaise n’est nullement, comme
la société élégante d’Angers, de Rennes ou
de Nantes, un milieu social d’ancien ré
gime, mais plutôt un centre de richesse
acquise, richesse énorme par sa masse, len
tement accumulée et surtout jalousement
conservée. Plus encore que les rapides
bénéfices industriels, c’est le modeste tra
vail et l’épargne de tout un siècle qui ont
fait les fortunes rouennaises : fortunes
tranquilles, ennemies de l’os lents lion, dis
simulées presque derrière la réserve de
leurs possesseurs, qui dépensent peu, sor
tent peu, semblent craindre même de se
fréquenter. Les nouveaux venus, grands
industriels originaires d’autres provinces
ou de l’étranger, n’arrivent pas à fondre
cette méfiance, qui se devine à l’aspect mo
rose et comme distant des hôtels du quar
tier Fontenelle, dont le silence hautain
n’est pas sans tenue.
Cette bourgeoisie a profondément impré
gné de sa présence et de son esprit les
quartiers du centre, ceux que la ceinture
des usines modernes enserre mais n’enva
hit guère. Contrairement à ce qui s’ob
serve dans maint milieu bourgeois de
l’Ouest, elle est peu touchée de snobisme
et respecte le travail, même quand elle ne
travaille pas. De tempérament, elle serait
au fond orléaniste, ou plus exactement elle
se complaît à cette conception du conser
vatisme libéral qui a donné naissance à la
monarchie bourgeoise. Ce n’est pas que,
sous la République, elle soit royaliste, car
elle ne goûte guère l’héroïsme du sacri
fice. Assez indifférente à la forme des ré
gimes, elle leur demande surtout d'assurer
l’ordre, un minimum de liberté et la sécu
rité de ses biens ; et si elle est devenue
très catholique, ou plutôt très cléricale,
depuis quarante ans, c’est surtout par
instinct de conservation. Les bourgeois de
Rouen sont au premier rang de ceux
qu’ont successivement affolés les journées
de juin, la Commune et plus tard (en 1899)
la première entrée d'un socialiste au mi
nistère. Tenez compte de ces facteurs
divers, et vous aurez la clef de l’attitude
politique des bourgeois rouennais depuis la
Guerre. Quand M. Lizot, préfet de l’ordre
moral, cherchait en 1876 un candidat de la ’
bourgeoisie conservatrice, pour lutter, à
Rouen, contre le démocrate Desseaux, ce
n’est pas un royaliste ou un bonapartiste
qu'il pensa devoir choisir, mais un répu
blicain conservateur : le nom de Dufaure
lui vint à la pensée. Et certes Dufaure eût
été, à ce moment-là, représentatif de cette
aristocratie bourgeoise, sérieuse, amie de
l’ordre, plus libérale qu’aujourd’hui, et qui
devait regretter le fameux « enrichissez-
vous ! » de Guizot.
Autour de la bourgeoisie gravite toute
une population qui vit de son patronage et
subit la pression ambiante de sa richesse,
pression très efficace dans une ville si res
serrée que trois cantons tiennent en un ki
lomètre carré. Mais à mesure qu’on avance
vers la périphérie et que le Rouen archaï
que du centre fait place à des bâtisses plus
modernes, à des cheminées élancées, à des
ateliers bourdonnants, l’influence politique
de la bourgeoisie diminue et l’esprit démo- '
cratique s’affirme. Le peuple est en effet,
dans le 4 e canton surtout, sincèrement dé
mocrate, quoique non socialiste, car ce
n’est pas l’élément ouvrier qui donne le ton.
On remarque au contraire que dans le 6e
canton, où la population ouvrière est plus
considérable, les influences démocratiques
sont moins stables, la propagande conser
vatrice plus efficace. C’est que l’ouvrier
rouennais, malgré la présence (qui pour
rait tromper) de quelques violents, reste en
somme étroitement sous la dépendance de
son patron, qui l’effraie toujours un peu
par la menace de la mise à pied ou bien le
retient aisément par de menues charités.
Les faubourgs Immédiats ne présentent pas
tous un pareil spectacle; mais, dans la
ville, le socialisme ne s’est pas implanté ;
et, malgré tout, la modération, je dirais
presque la résignation normande, si respec
tueuse de ce qui est, n’a pas perdu son em
pire.
Dans cette ville de travail, où l’invidua-
lisme exprime surtout l’aspect égoïste des
intérêts matériels, où les classes riches ne
se soucient pas après tout d’être dirigean
tes, la vie politique n’a guère de quoi s’épa-
nouir.Des minorités activesexistentets’agi-
tent, mais leur activité même les isole de la
masse, qui se méfie et ne se donne pas ; le
plus souvent, elles ne peuvent se prévaloir
d’un mandat effectif.; perdant contact, elles
exagèrent dans le sens où elles penchent ;
et, au jour du vote, le public silencieuse
ment les désavoue. Il faut, pour réussir à
Rouen, avoir avec soi toute l’opinion ; plus
qu’ailleurs, les coteries y font le vide au
tour d’elles. Cette opinion, on ne l’inté
resse pas non plus aisément. Aux époques
de calme, la proportion des abstentions est
énorme : 40 0/0 des inscrits en 1881,38 0/0
en 1889, 43 0/0 en 1893 1 N'est-ce pas la
preuve que le cadre des luttes politiques
ne passionne plus que des groupes res
treints, dès l’instant qu’une matière réelle
ne le remplit plus ? Que nous sommes loin
du Midi et de sa conception toute romaine
des clientèles de personnes passant avant
les intérêts des choses !
Il ne faut donc pas aborder les Rouennais
avec le langage et les procédés des politi
ciens professionnels. Les réunions bruyan
tes déplaisent, et la polémique des jour
naux n’est efficace que faite à demi-mot,
insinuée à la façon normande. La manière
parisienne ou méridionale, à l’emporte-,
pièce, choque toujours un peu cette popu
lation amie des formes, même dans ses cou
ches les plus démocratiques. L’influence
préfectorale (et elle existe, puisque le pré
fet, personnage de marque, réside dans la
ville, en face du maire) se heurte aux
mêmes difficultés : si elle ne s’abrite pas
avec soin sous le manteau d’une politique
d’affaires ou d'intérêts locaux, elle soulè
vera infailliblement ou bien la méfiance, ou
bien de redoutables susceptibilités^ Les
Rouennais sont d’apparence apathique, mais
il est une chose qu’ils n’admettent pas,
c’est que le gouvernement ou un Comité
quelconque prétende les « faire marcher ».
Ces modérés, ces raisonnables laissent
alors deviner je ne sais quel acide ferment |
d’opposition, et l’on conçoit en les voyant
ainsi la vérité de cette spirituelle formule
suivant laquelle « la modération est un état
violent ». Celui qui n’a pas su distinguer
cette susceptibilité dans cette réserve ne
connaît pas les Rouennais.
André Siegfried.
(A suivre).
(i) L’étude qu’on va lire est en partie tirée d un
livre de M. André Siegfried, que la librairie Armand
Colin publiera prochainement soUS le titre -0
blei u poMqw de l i France de l'Ouest sous te 410-
slémo République.
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l’Oise et la Somma "
" redonne également, SANS FRf iS, dans tous les Bureaux du p 0 ^ = s
Ye
te
Phatu Fetet Havre
Cliché Petit Hat
M, PALISSEN à eah pestë de Güetteü?
Depuïs 53 ane, que 6e soit sur l'amongala
lement de plerres de la Tour François [or,
dans la chambre de veille de l'élégant bele
vedère en bois qui parait l'anclenne jatée,
dans l’étroite guérite du sémaphore provi-
soire, ou bien encore sur les spacieuses ter-
russes du nouveau sémaphore, M. Joseph
Palissen, assure avec une vigilance jamais
lassée, la surveillance des abords de notre
port.
De jour ou de nuit, il arpente la chambre
de veille, scrutant des yeux le vaste estuaire
de la Seine, notant le mouvement de la na
vigation, s’efforçant de découvrir à travers la
brume ou au milieu des lames en fureur les
navires en danger, toujours prêt à donner
aux pilotes, aux remorqueurs, aux équipes
de sauveteurs l’ordre qui les fera se porter
au secours des marins qui réclament assis-
tan ce ¬
pendant plus d’un demi-siècle, il a été la
sentinelle vigilante veillant sur la sécurité
du port et des équipages.
Ne à Saint-Valery-en-Caux, le 17 janvier
1847, fils d’un capitaine, apparenté à une
nombreuse famille do marins, M. Joseph
Palissen professa dès son jeune âge une pro
fonde affection pour toutes les choses de la
mer.
Entré le 1 er mai 1860, au service de laCham-
bre de commerce, qui avait pris à sa charge
le service de signaux télégrach ques avec pa
villons installé par les freres Luscombe sur
la Tour François Ier, il devait par la suite de
venir l’un des meilleurs collaborateurs d’un
service dont le développement allait rapide
ment grandir avec les exigences toujours
croissantes de notre bel établissement mari
time.
Du haut de son observatoire il a vu s’effec
tuer d’année en année les travaux considé
rables qui ont transformé notre avant-port ;
bien des fois, par ses soins, le pavillon fran
çais a répondu au salut courtois des pavil
lons étrangers.
De jour en jour,son œil observateur a noté
tes modifications qui se sont effectuées dans
les méthodes de navigation, et, que ce soient
les modestes embarcations des pêcheurs ou
les puissants bâtiments de la flotte de com
merce, tous l’ont toujours trouvé empressé
à répondre à leur appel, à les aider, à les
assister par tous les moyens en son pouvoir.
Il a été le témoin de toutes les solennités,
parfois grandioses, parfois émouvantes qui
ont eu lieu à la sortie du port, mais il
fut aussi le témoin attentif de tous tes
sombres drames qui se sont déroulés sur
notre rade; que de fois nous l’avons surpris
soit dans les anciens locaux de la batterie de
Provence, soit dans le spacieux poste de se-
cours de la rue Benjamin-Normand, penché
sur des malheureux arrachés aux flots, les
frictionnant d’un bras vigoureux, épiant
Les desiderata de la Serbie
Belgrade, 24 octobre.
Le gouvernement serbe, en faisant droit
aux désirs de l’Autriche, a l’intention de de
mander des garanties serieuses contre le re
tour des agressions albanaises.
On envisage ici deux solutions : ou bien
garantie fournie par l'Autriche et les puis-
sauces, ou mieux encore la constitution d’un
cordon de troupes internationales à la fron
tière serbo-albanaise.
La délimitation de l'Epire
Janina, 21 octobre.
La commission de délimitation de la fron
tière d’Albanie du Sud et de l'Epire a visité
aujourd’hui le village chrétien de Porova.
Les délégués ont demandé à entrer dans les
maisons et à interroger les femmes, mais les
habitants s’y sont opposés en déclarant que
la coutume au pays ne permettait pas l en
trée dans les maisons. Le délégué allemand
sauta par-dessus une haie et entra par la
cour dans une maison Un officier i alien de
gendarmerie ordonna à un sous-officier grec
de briser la porté d’une maison, ce que ce
dernier a refusé de faire en disant que la
coutume du pays s’y opposait.
Les habitants de Porova, étonnés de la
conduite du délégué allemand, ont protesté;
la garde civique a mis bïonneite au canon
et a chassé la Commission.
Le délégaé anglais s’est excusé auprès des
habitants. Les délégués italien et autrichien,
par leurs kavas, poussent les musulmans à
déclarer que les autorités helléniques les
empêchent, en les menaçant, d’exprimer
leurs véritables sentiments.
On dit que les autorités italiennes et autrie
chiennes demanderont l'envoi de forces ar
mées italiennes et auirichdennes. Les dele-
teur soufile, leur préparant de ehande breu.
yagss, toujours héureis lorsqu’il parvenait
a rendre un père à des enfants, un fils à une
mère éplorée.
Et que ce soit à la suite des ordres donnés
en temps opportun, ou d'une contribution
personnelle, bien des marins de toutes na-
üoas peuvent assurer qu’ils lui doivent la
vie.
Des témoignages de satisfaction, des mé
dailles d’argent, sont venues bien modeste
ment consacrer ces dévouements.
Cinq ans après son entrée au service des
signaux, ses grandes aptitudes, son zèle, son
exactitude exemplaire dans le service, lui va
lurent d’être nommé chef guetteur au sé
maphore de la jetée le Aer juillet 1865.
Et, depuis lors, aux côtés de MM. Bigot,
Ferré, Becquet, Suzanne; Dechaille, direc
teurs des services des signaux et du sauve
tage de la Chambredecommerce, ilexerceses
utiles et multiples fonctions avec autant de
modestie que de vigilance aussi bien au sé
maphore qu’a bord des bateaux-pompes.
Lors de la guerre de 4870, il fut maintenu
par ordre de l’autorité militaire du service
de surveillance du littoral et les chefs de la
défense du Havre rendirent hommage à son
assiduité et à son intelligence.
Les négociants et les armateurs de notre
ville ont de tous temps apprécié ses quali-
tés professionnelles et tous ceux qui l'ont
approché se sont plu à goûter sa constante
bienveillance, la droiture de son caractère.
Mais bien que demeuré très robuste,M Joseph
Palissen — qui est maintenant le doyen des
chefs-guetteurs de France — a pensé qu'il
pouvait prendre un repos justement gagné.
Il vient d’adresser sa démission à la Cham
bre de commerce, et, au cours de la dernèrs
séance de cette assemblée, M. Joannès Cou
vert a tenu à rendre officiellement hommage
aux services exemplaires de M. Palissen, à
l’intelligente initiative qu’il a été souvent
appelé à prendre, aux nombreux actes de
dévouement qu’il a accomplis. La Chambre
de commerce, dans une juste appréciation
de ces services, a voulu à lui assurer une rente
viagère.
Tout le monde commercial qui lui garde la
même sympathie et la même estimé, serait
certainement heureux de voir à son tour le
gouvernement reconnaître ce long dévoue-
meut par ‘attribution d’une distinction que
nul serviteur de notre grand part n’a mérité
mieux que te vaillant M. Palissen.
Disons en terminant que pour lui succé
der, au ier janvier prochain, la Chambre de
commerce a porté son choix sur an autre
de ses fidèles collaborateurs, M. Blondean,
qui, depuis 27 ans, appartient au servica
des signaux et du sauvetage.
ïl. FENOUX.
gués visitent les maisons et s’adressent uni
quement aux vieilles femmes. Ils n'interro-
gent jimais les hommes.
La Commission, faute de temps, ne visl-
tera pas les villages de la ligne çontestée,
mais bornera son enquête à quelques-uns
qu'elle désignera au hasard. Elle fixera la
frontière en se guidant sur des considéra-
tions stratégiques sans s’occuper ni de la
nationalité ni de la volonté de la popula
tion.
En Albands
Francfort, 21 octobre.
Oa mande de Salonique à la Gazette de Fran&
fort :
Les autorités albanaises ont pénétré de
force dans les écoles grecques de Bérat et
expulsé le personnel enseignant grec»
qu'elles ont remplacé par des instituteurs
albanais.
L'Allemngno et la Question albanais©
Berlin, Si octobre.
Dans les milieux diplomatiques berlinois,
on a appris avec beaucoup de satisf clion 1e
reglement du conflit austro-serbe. On estima
que la Serbie a assurément te dr it de de-
mander aux puissances te respect do sa nou
velle frontière. , .
L'organisation de la gendarmerie albanaise
est donc pressante.
Bien que l’Allemagne ne soit pas intéres
sée en première ligue aux affaires albanai-
ses le gouvernement de l'empire fait son
possible pour accélérer T'avenement du
princa d'Albanie. , .
On ne connaît pas encore te résultat de la
conversation qu'a eue te prince do Wied
avec le roi de Roumanie.
D'après tous les renseignements recuels,
l'Allemagne a été avisée, dans les mêmes
conditions que tes antres puissances, de l ul
timatum austro-hongrois, mais ehe • a P84
été consultés auparavant.
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