Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-10-13
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 octobre 1913 13 octobre 1913
Description : 1913/10/13 (A33,N11776). 1913/10/13 (A33,N11776).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526386021
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
C
(
Année
N 11,776
(6 Pages)
5 Centimes — CDFFON DD HATIN
S Centimes
Administrateur • Délégué
(6 Pages)
=========
Lundi 13 Octobre 1913
Adresser tout ce qui concerne l'Administratio
a M. 0. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions 61 Amnonees. TBL 10.47
AU HAVRE
A PARIS
ANNONCES
BUREAU du Journal, 112, boula de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
LaPET/T HA YRE est désigné pour las Annonces judiciaires et légales
Petit Hav
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
cakes
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Redaction
a M. HIPPOLYTE FÉNOUX
35. Rue Fontenelle, 35
téléphone : Rédaction, No 7.60
Le plus fort Tirage des journaux de la Région
I ABONNEMENTS
| Le Havre, la Seine-Inférieure. l’Eure
| l’Oise et la Somme d........
| Autres Départements...
Trou Morsi Six Mois
UN AN
# Union Postale
4 BO
® r.
4 a
Fr.
bve
22 »
i -) ^ostaie 18 • 2O Fr. s 4
sen.”donne également, SANS FfWS, dans tous les Bureau de Pote F- -ranes y
Paris t trois heures matin
LE VOYAGE PRÉSIDENTIEL
A l’Exposition Coloniale de Marseille
Maseille. — Le président se rend an rond-
point au Prado où se tiendra en 1916 l’expo
sition coloniale.
Le président est reçu à l’entrée du parc
par M. Charles Roux, commissaire général
de l'Exposition.
Les enfants des écoles forment la baie.
Le président, les ministres des affaires
étrangères, de la marine, des travaux pu
blics ainsi que les représentants élus de la
ville et du département prennent place sur
une estrade.
Répondant au discours de M. Charles-
Roux, M. Poincaré a prononcé un discours
dont voici les grandes lignes ;
« Le brillant succès de l’exposition que
vous aviez organisée il y a sept ans, et dont
M. Charles-Roux m’avait fait très aimable
ment les honneurs, vous a encouragés à en
organiser une nouvelle et le gouvernement
a donné à votre entreprise une consécration
officielle.
» Rien en effet de ce qui intéresse les co
lonies ne saurait laisser Marseille indiffé
rente.
» Depuis un siècle le mouvement com
mercial de Marseille avec les colonies n’a
pas cessé de progresser.
» Il atteignait a peine 35 millions il y a 40
ans ; il dépasse aujourd’hui 800 millions, et
dans l’ensemble du commerce colonial de la
France, la part de Marseille oscille aux envi
rons de la moitié.
» Marseille est l’avenue triomphale de la
France vers les rives du Nord de l’Afrique et
le grand portail qui s’ouvre sur les pays
d’Orient et d Extrême-Orient.
» Votre future exposition sera une nou
velle démonstration de notre puissance colo
niale ; elle sera pour nos compatriotes une
vivante leçon d’activité, de courage et d’éner
gie ; elle leur enseignera le prix de l’effort
et de la persévérance.
» Puisse sur les assises que nous posons
ici s’élever bientôt un monument grandiose
à. l’honneur de Marseille et de nos colo
nies 1 »
Les discours terminés, le président procède
avec le cérémonial habituel à la pose de la
première pierre des bâtiments qui abrite
ront l’exposition coloniale.
M. Poincaré va ensuite visiter le musée du
Vieux-Marseille.
Des bouquets lui sont alors remis par des
marchandes de poissons.
Le président remonte en voiture et le cor
tège se dirige vers l’Hôpital de la Concep-
tion.
M. Poincaré est reçu à l’entrée de l’établis-
sement par M. Livon, directeur de l’école de
médecine, entouré du corps médical.
M. Livon soumet au chef de l’Etat quel
ques vœux touchant les améliorations ju
gées nécessaires dans l’intérêt de la santé
publique.
M. Poincaré félicite le personnel de l’hô-
pital qui remplit son devoir avec zèle et
désintéressement, avec une organisation in
suffisante.
Le président visite les salles affectées aux
blesses, puis, ayant revêtu une tenue spé
ciale, il est conduit auprès des varioleux
auxquels il adresse quelques paroles d’en
couragement.
Après avoir laissé une somme de 500 fr.
pour les malades, M. Poincaré se retire et le
cortège rentre à la préfecture au milieu des
acclamations.
De retour à la préféctare, le président de
la République reçoit le bâtonnier de l’ordre
des avocats et les membres du barreau de
Marseille.
Le président a offert hier soir à la préfec-
Jure un dîner intime d’une vingtaine de cou-
rerts.
La ville était hier soir illuminée ; l’anima
tion dans les rues était extraordinaire. Une
foule énorme s’était massée sur le quai de la
Fraternité pour contempler le brillant feu
d’artifice tiré dans le port.
Dans de nombreux quartiers des réjouis
sances populaires avaient été organisées.
- ===
ÉLECTION LÉGISLATIVE
in Circonscription de Dijon
Scrutin de ballottage
Inscrits : 27,377. — Votants : 18,570
Ont obtenu :
MM. Hébert, progressiste.. 9,228 voix Elu
Barabant, soc. unifié. 8,974 voix.
ÉLECTION MUNICIPALE
Paris, 19 e arrondissement. Quai lier du Combat.
Inscrits : 9,833. Votants : 6,383.
Ont obtenu :
MM. Fiancette, socialiste unifié, 2,171 voix;
Lucas, socialiste indépendant, 925 voix ;
Demarne, radical socialiste, 799 voix ; Du
montier, républicain municipal, 964 voix ;
Persigol, républicain municipal, 702 voix ;
Rouxeville, républicain démocrate,476 voix;
Marman, 151 voix ; Bousinger, républicain
radical, 36voix.
‘ Il y a ballottage.
H. ÉTIENNE A LONGWY
10NGWY. — M. Etienne, dans le discours
qu’il a prononcé, a exposé les nécessités
devant lesquelles s’est trouvé le gouverne-
ment lorsqu’il a déposé son projet de dé-
tense nationale ; il a flétri les attaques dont
il a été l’objet et a exprimé sa confiance dans
les chefs de l’armée.
Le ministre, après le banquet, a quitté
Longwy pour se rendre à Longayon où il
doit visiter les nouvelles casernes.
CÉRÉMONIE PATRIOTIQUE
Orléans. — Hier après-midi a eté célébrée
ane imposante cérémonie en souvenir du
ombat livré autour d’Orléans, le 11 octobre
1870.
Une foule considérable a assisté aux fêtes
civiles et militaires.
"--===
LA DEUXIÈME ESCADRE A CADIX
t CADIX. — Les cuirassés Patrie, République,
Vérité, Justice, Démocratie et les croiseurs
Jules-Ferry et Edqar : Quinet ont mouillé hier
matin à Cadix, venant de Brest,
LE GÉNÉRAL LYAUTEY
Madrid. — Les journaux publient une dé-
pêche de Cadix annonçant que le général
Lyautey est parti pour Casablanca à bord du
Cosmao.
LES AFFAIRES D’ORIENT
Monténégrins attaqués par des Albanais
CETTIGNÉ. — Hier matin, de nombreuses
bandes albanaises ont attaqué les troupes
monténégrines sur le pont de Goasinje.
A Diakowa, le cpmbat continue.
Les pertes sont importantes des deux côtés.
Le traité Turco-Bulgare
CONSTANTINOPLE. — Hier après-midi, les dé
légués bulgares se sont rendus à la Sublime
Porte où a eu lieu l’échange solennel des
traités ratifiés.
-==- -------- -------- -----=-======== •
Le Naufrage du "Volturno"
On a recueilli peu de détails nouveaux
sur la catastrophe du Volturno. que nous
avons annoncée hier. Les mêmes doutes
angoissants subsis,eut à l’égard du nombre
des victimes de l’effroyable sinistre, nombre
qui serait selon les uns de 136, et selon les
autres de 236. En effet, le commis aux vivres
de la compagnie de navigation à laquelle ap-
pariient le navire accuse un nombre de pas-
sagers de 757, tandis que le total des chiff-as
fournis pour les passagers de première et de
troisième classe et de l’équipage, lequel com-
prend 93 unités, est de 657. On ignore encore
s’il y avait à bord des passagers de seconde
classe.
On attend de nouveaux détails.
En effet, le Carmania, qui arriva le pre
mier sur les lieux du sinistre, touchera à
Queenstown avant de se rendre à Liverpool.
Il a un retard de deux jours à cause du si
nistre.
D’autre part, la Compagnie de navigation
Uranium, de New-York, a donné à son agent
d’Halifax l’ordre de préparer deux vapeurs
pour aller rechercher les cadavres sur le lieu
du sinistre.
Un vapeur anglais est parti pour aller
croiser dans ces parages, dans le même but.
L’émotion provoquée par l’effroyable nou
velle, à Londres, a été considérable. Les bu
reaux de la Northern Canadian Co sont res
tés ouverts toute la journée, contrairement
à l’usage anglais, selon lequel tous les bu
reaux se ferment ordinairement à une heure
de l’après-midi, le samedi.
Lanouvelle du sinistre a es usé une pro
fonde sensation aux bureaux du Lloyd. Les
membres de cette corporation, en quête d’in
formations, se sont pressés en fouie toute la
journée pour lire les tableaux sur lesquels
sont affichés les avis officiels.
Il y a quatre ans, l’equipage du Volturno
avait sauvé en plein Atlantique l’equipage
d’an vapeur français incendié et le capitaine
Harrisoà avait été récompensé par le gou
vernement français pour cet acte d’huma-
nité.
$
* *
a La-Touraine " annonce son arrivée
pour demain matin
Elle ramène 42 survivants du “ Volturno "
Un radiotélégramme est parvenu à la fin
de l’après-midi d’hier à l’agence havraise de
la Compagnie Générale Transatlantique, éma
nant du paquebot La-Touraine qui a recueilli
à son bord des naufrages du steamer Vol
turno.
Dans ce message le capitaine Caussin,
commandant du paquebot, annonce qu’il a
recueilli 42 passagers du steamer Volturno —
on avait dit 40—et qu’il fait bonne route
pour le Havre où il compte arriver mardi
matin à 6 heures.
De son côté l’agence a communiqué par
T.S.F. avec La-Touraine en demandant au
capitaine de lui faire connaître le plus tôt
possible les noms des survivants : L’Uranian
Steamships C°, affréteur da Volturno a, par
télégramme, donné l’ordre à la Compagnie
Générale Transatlantique de diriger immé
diatement sur Rotterdam les naufragés que
La-Touraine débarquera au Havre.
Le Minneapolis, qui a une trentaine de pas
sagers à bord, doit arriver à Londres ce ma
tin. Le Devonian. qui en a quarante-neuf est
attendu à Liverpool mardi.
Les propriétaires du Volturno, la Canadian
Northern Steamship Co, disent que le vapeur
qui a coûté portait un nombre de canots
beaucoup plus que suffisant pour sauver les
657 personnes qui se trouvaient à bord. Ea
réalité, le Volturno avait assez de canots pour
sauver un millier de personnes. Le désastre
ne peut donc être attribué au manque de ba
teaux.
Nominalement, le Volturno appartient à la
Canadian Northern Steamship Co, mais cette
compagnie fait remarquer que, du jour où il
prit la mer, il fut loué à l’Uranian Steamship
Co. Il est néanmoins porté sur les registres
au nom de la première de ces compagnies.
BULLETIN MILITAIRE
La Création d’un
21 0 Corps d’Armés
On sait qu’un projet de loi portant création
d’un 21e corps d’armée, avec quartier géné
ral à Epinal, sera déposé dès la rentrée des
Chambres.
Toutes les mesures préparatoires sont pri
ses par l’état-major général et le nouveau
corus se trouve, en réalité, constitué depuis
le 1 er octobre. Les chefs-lieux des deux divi
sions sont fixés à Epinal et Remiremont.
Voici les troupes qui constituent ce nou
veau corps d’armée :
Infanterie: «7% 149\ 15?% 158 e régiments d’in-
fanterie ; i’% 3% 5 e , 10°, 15% 17’, 2.° et 31 e batail
lons de c vasseurs.
Cavalerie : 4 régiments de chasseurs.
•i Artillerie : 12% 59 e et 62- régiments.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la LIHHAIRIE ITERHATTOHRLE
108, rue Saint-Lazare, 108
(Immaubla da U HOTEL TERMINÜSA
En l’honneur du Docteur DUFOUR
CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR
toccch
3 ?
Phete Petit HctWi
Cliché <-ftit Havre
La premlère Goutte de Lait créés an France, à Fécamp. — Dans le médaillon, le docteur DUFOUR
La plus éclatante, la plus chaleureuse la
plus touchante manifestation de sympathie
a réuni, samedi à Fécamp, aux côtés du
docteur Léon Dufour, ses concitoyens, ses
amis, tous ceux qui tiennent en haute esti
me sa personne et son œuvre.
C’est Léon Dufour qui, il y a quatorze ans,
à Fécamp, entreprit contre la mortalité des
petits enfants une lutte ardente inspirée par
les données scientifiques et démontra sura
bondamment par t’eroquence des premiers
résultats acquis le rôle utile et fécond d’une
vulgarisation bien comprise de la puéri
culture.
La foudroyante entérite enlève à la nation
d’inestimables espoirs d’activite et de riches
ses. Elle vide les berceaux, sème des dou
leurs, compromet des promesses d’energia
dont notre pays, aujourd’hui plus que ja
mais, a besoin.
Le docteur Léon Dufour eut cette géné
reuse et jolie pensée de combattre le fléau
en prêchant d’exemple, en soignant gratui
tement les petits malades des familles né
cessiteuses, en amenant les mères à mettre
en pratique des idées nouvelies sur l’él vage
du nourrisson, en leur fournissant journel
lement, jusqu’à la fin de l’époque critique,
un lait pur, spécialement préparé, toutes les
fois que les conditions physiques et sociales
ne permettent pas à la mère d'allaiter et
qu’il convient de remplacer le sein tari par
une alimentation artificielle.
A cette grande et louable tâche, Dufour
consacra le plus chaleureux des dévoue
ments, le plus fervent des apostolats.
Tâche délicate et rude, que celle qui pré-
tendait, dans un milieu ancré aux pré
jugés, répandre des idées de progrès et
faire pénétrer dans les esprits cette confian
ce et cette conviction sans lesquelles le plus
grand effort demeure stérile.
L’homme confiant et convaincu qu’il élait
fit bonne école. Ad bout de la première an-
née de lutte, le docteur Dufour put mon-
irer avec fierté les effets de son action. Alors
que la mortalité poursuivait paria ville, aux
jours d’éte suriout, ses terribles ravages par
mi l’enfance, elle capitulait devant l’œuvre
du philanthrope. Des mo s passèrent et la
démonstration s’affirma, plus décisive, plus
concluante.
Ce n'étaient plus les enfants des pauvres
seulement qu’on venait soumettre au nou
veau régime, mais des enfants de la classe
aisée que la maladie n’épargnait point. Alors
Dnfour eut cette judicieuse initiative de de
mander aux riches de venir en aide aux
deshérités, de payer leur provision journa-
lière de lait stérilisé à un prix tel qu'il per
mettrait à l'œuvre d’élever gratuitement un
enfant pauvre. Une jolie idee de solidarité
fraternelle se dégageait de ce mouvement
humanitaire.
Pour lui permettre de s’étendre, de rayon
ner, pour prêter à cette chose excellente en
soi une image susceptible de la mieux fixer,
il lui fallait un nom. Et le docteur Léon Du
four eut cette trouvaille : la Goutte de lai'.
Le mot a fait fortune. Il a aidé à la d ffu-
sion d’une institution philanthropique et so
ciale. Il a même dépassé la modeste person
nalité de son auteur, au point ne le faire
trop souvent injustement oublier.
De Fecamp, l'idée s’est étendueen France,
à l'étranger. Les Gouttes de lait forment au
jourd’hui à travers le monde comme un im
mense réseau de foyers agissants, soucieux
de ravir de piuvres petits êtres à la mort
insatiable, d’alléger le douloureux, l'écrasant
tribut.
Si l’on ne savait combien la poussée d’arri
visme fait commettre d’erreurs intéressées et
d'injustices, si l’on n'evoquait la facilité avec
laquelle des esprits éminents s'approprient
parfois, pour s’en prévaloir, des idees qu’ils
font leurs parce qu’ils ont été les puiser dans
un petit coin de province, ou pourrait peut-
être s’étonner de voir une récompense legi-
timement et vaillamment gagnée mettre si
longtemps à venir enfin trouver l’homme et
le cœur qui en font toute la signification.
Mais l'heure n’est plus a ces amertumes.
L’Academie de Médecine a décerné au dec-
teur Léon Dufour sa grande médaille d’or.
Le gouvernement vient de l’inscrire dans la
Légion-d’Honneur. C’est cette croix que la
ville de Fécamp afêtee samedi, dans la céré
monie imposante qui eut pour somptueux
cadre la grande salle du Casino.
M. le professeur Brunon présidait le ban
quet.
Il avait à ses côtés M. le docteur Dufour,
la vénérable mère de celui-ci, MM. le géné
ral Perruchon, ancien commandant du 6 e
corps, commandeur de la Legion-d’honneur;
le peintre G. Dieterle, M. Chédru, promo
teurs de la manifestation ; Bureau, député ;
docteur Fidelin, docteur Jouen, Gayant, con
seillers généraux ; Soublin, adjoint au maire
de Fécamp, remplaçant M. Duglé, empeché ;
Camille Dubose, président de la Chambre de
commerce ; le docteur Termet, président du
Syndicat des médecins de ‘arrondissement
du H vre ; le docteur Du Pasquier, président
de la Goutte de lait; Ad. Caron; Albert
Herrenschmidt, secrétaire ; les docteurs Du-
barry, Guillot, Griner, da Havre ; Bouysson,
Auger, de Bolbec ; Lefebvre, Maupas, de Fé-
camp ; Brametot, Sauvé, Dumont, Forterre,
d’Yport ; Allard, de Duclair, etc.
Les légionnaires tecampois avaient tenu à
apporter à leur nouveau collègue le témoi
gnage de leur haute sympathie : le docteur
Lefebvre, Thouvenin et le sauveteur bien
connu Frebourg.
Plus de cent convives ont pris part à cette
fête où la grâce féminine mit son charme et
son élegince.
C’est le professeur Brunon, de Rouen, qui,
le premier, dans une substantielle allocu
tion, rendit hommage aux qualités de Léon
Dufour.
Il le montra, tout à la fois, homme de
science et apôtre, dévoué jusqu’au sacrifice,
stimulé par les difficultés nouvelles, Tardent
désir de triompher.
Car l’œuvre fut ingrate, semée de déboi
res, souvent contrecarre par des adversai
res qui furent plus encore, des ennemis.
Leon Dufour n’en a pas moins poursuivi
son action avec tout le courage et la persé
vérance d’une foi confiante. Il a puisé cette
force dans l’amour des petits, dans sa ten
dresse pour sa mère et aussi dans cette obs
tination normande qui fait des miracles. La
Goutte de lait est née et l’idée s’en est épar
pillée à tous les vents.
— Il fut un temps, dit en terminant le pro
fesseur Brunon, où les rédempteurs étaient
des martyrs. Aucune peine n’était épargnée
pour leur faire payer une initiative géné
reuse encore incomprise.
Le gouvernement de la République, au
jourd’hui, les décore. Félicitons le sans ré
serve d’avoir eu ce beau geste d’épingler un
ruban rouge sur la poitrine de Dufour. Et
permettez-moi, en levant mon verre en son
honneur d'associer à ce toast. Madame Du
four mère, que nous sommes heureux de
saluer à ses côtés ».
Des bravos unanimes soulignent ces paro
les. Ls sont à peine éteints, que M. Chédru,
en un toast de forme délicate, remet à Léon
Dufour les insignes de la Legion-d’Honneur.
Ce présent, comme l’objet d’art qui l’ac-
compagne et qui sera offert tout à l’heure, a
est inestimable intérêt qu’il résulte d’une
souscription populaire ouverte dans la ville
de Fecamp.
Toutes les classes sociales ont tenu à y
participer. Les sous de l’ouvrier se sont joints
aux pièces d’argent et d’or des favorisés de
la fortune pour donner à cette démonstra
tion son caractère d’attention touchante.
Ces sentiments, au reste, ont été excellem
ment traduits par le peintre Georges Die-
terie. Nous ne résistons pas au plaisir de rap
porter fidèlement ses paroles, d’une si ex
pressive cordialité:
Mon cher Dufour,
Après votre éminent confrère, votre parrain
dans la Légion-d’Honneur, qui vient de vous
adresser si eioquemment les éloges que vous mé
ritez, je suis bien pe u qualifié pour parler de la
belle œuvre du créateur des Gouttes de Lait. Mais
ce que je puis vous dire, c’est que tous ceux qui
vous ont vu poursuivre et réaliser ce but : sauver
les pe ils enfants de la mortauté qui les menace
d’autant plus qu’ils se trouvent privés du lait ma-
terne! ; tous, dis-je, vous ont admiré depuis long-
te nps.
Ce soir, je suis l’interprète non seulement de
vos amis présents, mais de tous ceux aussi qui
ont été empêchés de se joindre à nous, en vous
disant que nous sommes bien joyeux de la haute
distinction qui vient de vous être enfin décernée.
Quand la nouvelle en est arrivée à Fécamp,
tous vos amis ont eu un désir commun, celui de
vous offrir un souvenir en commémoration de
certc journée du 10 août.
Tous, j unes et vieux, grands et petits, je dois
même dire tout petits, se sont fait inscrire sur le
livre que votre dévouée collaboratrice. Madame
Chédru, la vice-présidente de l Œuvre de la Goutie
de Lait à Fécamp, s’est empressee de mettre à
leur eisposition.
C’est ainsi que vous est offert ce bronze par le
quel le statuaire Chapu, avec tant d’art, a Sym
bol se la Pensée.
Permettez moi, mon cher Dufour de vous rap-
pe er cette soirée déjà lointaine dans laquelle plu
sieurs de vos amis s’étaient réunis et vous félici
taient de la médaille d’or que l’Académie de Méde
cine venait de vous adresser et qui déjà couron
nait en quelque sorte vos nobles efforts et les
résultats remarquables que vous aviez atteints.
C’était, si je ne me trompe, en 1399. J’entends en
core votre ami et distingué confrère Fidelin nous
faire le récit aussi charmant qu’émolionnant du
labeur continuel du médecin, labeur qui l’oblige
si souvent après une journée de grande fatigue
à repartir la nuit près du malade qui l’inquiete.
Que de fois, mon cher ami. êtes vous rentré
dans votre demeure à des heures bien tardives !
Que de fois, au lieu de jouir du rePOS don’
vous aviez besoin, rentriez vous dans votre
cabinet pour reprendre vos études, vos livres,vos
statistiques.
C’est alors que la Pensée, telle que Chapu l’a
glorifiée tenait votre esprit en éveil, la pensée
qu il fallait trouver une méthode nouvelle pour
empêcher les petits enfants de mourir !
Ami, vous l’avez bien méritée, cette croix que
nous sommes si heureux de voir attachée à votre
poitrine. Vous aussi, mon cher Dufour, vous êtes
heureux, vous me l’avez dit, parce que votre mè
re est si heureuse. Ce mot peint votre cœur
filial.
Aussi, en terminant, je propose à tous Ici, après
avoir levé nos verres en l’honneur du créateur
des Gouttes de Lait, de boire à la santé de Mme
Dufour mère, la bonne et digne maman d’un bon
et digne fils.
Nous ne saurions dire le grand effet causé
par ces paroles si simplement, si profondé
ment éloquentes.
Elles furent longuement applaudies, tous
les regards portés sur le docteur Dufour, sur
Mme Dufour, sur la superbe œuvre de Chapu
La Pensée, qui avait été dressée au milieu de
la salle, parmi des palmes.
C’est ensuite la Municipalité et le Conseil
municipal, par la voix de M. Soublin, qui
viennent dire leur satisfaction légitime et
profonde.
M. l’adjoint se plait à rendre un public
hommage à des mérites connus et reconnus.
Il salue, en Léon Dufour, un philanthrope
avisé, le père des Gouttes de Lait, de la Mu-
tualité maternelle, le collaborateur dévoué
des œuvres municipales d’assistance, Bureau
de bienfaisance, Hospice, Crèche.
El au nom de la ville de Fécamp, il remet
au héros de cette soirée une jolie statuette
d'art, « comme témoignage de reconnais
sance et en souvenir d’une carrière bien
remplie. »
Ami personnel de Léon Dufour, le général
Perruchon, l’ancien commandant du 6e
corps, salue en lui un bon serviteur de la
Patrie.
« Comme soldat, dit-il, en une allocution
chaleureuse et avec cette précision toute
militaire qui sait trouver, en sa sobriété, le
mot juste, je sais fier de m’associer à ceux
ui ont eu la pensée de fêter le promoteur
es Gouttes de lait.
» Avec ses camarades, je félicite de grand
cœur le médecin-major Dufour. Avec tous,
je rends hommage à sa philanthropie, et je
lui donne la fraternelle accolade. »
Aa milieu d’une ovation enthousiaste, le
commandeur de la Légion-d’honneur em
brasse le jeune chevalier.
M. Bureau, député, exprime à son tour la
joie profonde de tous à la distinction décer
née au docteur Léon Dufour. Retenons ce
passage, très applaudi :
La ville de Fécamp vous doit, docteur Dufour,
un large tribut de reconnaissance.Eile s’en acquit
te et vous venère comme un bienfaiteur désinté
ressé, comme un innovateur inspiré qui mit sa
hardiesse et la générosité de son cœur au service
de la plus belie des causes : les tout-petits.
Nous sommes fiers d’être vos compatriotes et
nous admirons votre œu re et votre carrière A
‘orgueil de ia patrie normande vous avez ajouté
Fini iative et l’action Que toute notre gratitude
vous soit acquise.
Au nom du Syndicat des Médecins de l’ar
rondissement da Hivre, son distingué prési
dent, M. le docteur Termet porte le toast
suivant animé du meilleur esprit confrater
nel :
Messieurs, mon cher confrère,
L’honneur de prendre ce soir la parole devant
vous, m’échoit en raison de ma qualité de prési
dent du Syndicat des médecins du Havre de et l’ar-
rondissement. Si ce poste que je dois à l’estime
et à la confiance de mes confrères comporte sou
vent des charges qui m’ont fait hésiter à l’accep
ter, j’apprecie par contre en cette occasion, qu’il
y a d’heureuses compensations.
Mon cher confrère, je serai bref ; aussi bien les
émotions et les sentimen s sincères n’ont pas
besoin pour s’exprimer de fleurs de rhétorique.
D’autres ont dit ou diront vos qualités precieu-
ses de philanthrope ou de pédiatre. Mon rôle, à
moi, doit se borner a féliciter bien cordialement
le confrère qui a toujours honoré notre profes
sion par sa science, son caractère et sa loyauté.
C’est vous dire, au nom de tous les membres
de notre Syndicat, combien nous avons tous été
heureux de la haute distinction qui vient de vous
échoir.
Un seul regret parmi nous, et certainement
unanime, c’est qu’elle vous ait été décernée si tar
divement.
Veuillez donc accepter nos bien sincères et bien
cordiales félicitations et permettez-moi d’y ajou
ter nos remercîments pour votre fidélité et votre
dévouement a notre Syndicat dont vous avez été
le vice-président.
Je terminerai en exprimant le vœu qu’il vous
soit donné, pendant de longues années encore,
d’exercer cette carrière medicale que vous avez
parcourue jusqu’ici avec tant de dignité et de dé
vouement.
M. Gayant, conseiller général, s’associe aux
sentiments qui viennent d’être exprimés. Il
fait l’eloge du docteur Léon Dufour et porte
un toast en son honneur.
M. le docteur Da Pasquier, président éclai
ré et dévoué de la Goutte de Lait Ad. Caron,
apporte à Dufour le salut d’une « sœur de
lait ».
Mesdames, Messieurs,
C’est un salut fraternel d’une Goutte de lait,voi
sine et amie d’une sœur de lait, si j’ose dire que
je viens apporter aujourd’hui au DF Dufour.
La Goutte de lait du Havre fut en effet la pre
mière fondée à l’image et sur le modèle de celle
de Fécamp par notre ami si regretté le D r Garon ;
et je tiens à évoquer ici sa mémoire car je sais
quelle eut été sa joie d’assister enfin à la consé
cration officielle du succès de son vieil ami Du-
four.
Je ne vous redirai pas l’histoire des Gouttes de
lait. Cette œuvre créée en 1894 dans votre cité
par l’initiative générale et avisée du Dr Dufour a
fait brillamment son chemin depuis et il n’est pas
actuellement de coin si reculé de France qui
n’ait aussi sa Goutte de lait. ,
L’œuvre fécampoise a servi de modèle à des ini
tiateurs innombrables et l’étranger lui-même est
venu chez nous pour apprendre a connaître et a
pratiquer cette forme de puériculture. .
L’heure où notre pays a plus que jamais De-
soin de défenseurs nombreux et robules est, cer
tes, bien choisie pour le philanthrope avise, le
savant éclairé qui a consacré son existence a u,
ter contre la mortalité infantile, et qui, par seseI
forts persévérants dans la diffusion d une idee
neuve a donné peut-être plusieurs régiments de
soldats à la France. , , .
Mescames, Messieurs, j'e bois à la santé du doc-,
teur Dufour et de ses nourrissons 1 2
Le geste du sympathique docteur a été bien
vite imité et les verres se sont levés à nou
veau en l’honneur de Léon Dufour « et de
ses nourrissons ».
s"s
D’autres toasts empreints du même esprit
sont encore portés. .
M le docteur Fidelin associe dans le mê
me hommage les docteurs Dufour et Auger.
Puis il retrace la vie de Léon Dufour, étu
diant successivement à l'Ecole de médecine
de Rouen, à la Faculté de Nancy, revenu
vers la terre normande à T appel d'une mere
Ltendrement aimée
Il y trouva un milieu propice à son besoin
d action, à sa volonté de poursuivre une
œuvre utile et sociale. Et le dévouement le
plus absolu, l’intelligence la plus vigilante,
la plus décisive furent au service de cette
initiative.
« L’heureuse cité qui vous possède vous
doit la plus chaleureuse reconnaissance. Elle
est comme vous à l'honneur puisqu’elle sut
vous comprendre, vous aider. La ville de
Fecamp est décorée en même temps que
Dufour. »
Après que M. Carel eut joint aux précé
dentes ses félicitations cordiales au nom des
Normands de Paris, Albert Herrenschmidt a
dit ces vers, que l’auditoire a accueillis et
ratifies de ses chaleureux bravos :
A Léon DUFOUR
Un simple mot, Messieurs, soyez sans épouvante ;
Le mot d’un cœur joyeux pour un cœur exultant*
Le mot que notre ami Léon Dufour attend
D’un ancien compagnon des jours de lutte ardente.
Ce mot de gratitude, ami, vous le savez.
Mais je veux vous le dire encore en cette enceinte
Avec un pur accent d’émotion non feinte.
Au nom des chers petits que vous avez sauvés !
Au nom de tant d’espoirs,qu’en des heures cruelles
La Mort a pu frôler, prête à les dévaster ;
Au nom des nids remplis d’un frémissement d’ailes
Que la tempête, un soir, menaça d’emporter ;
Au nom des cœurs meurtris par l’humaine misère
Sur lesquels se pencha votre large bonté.
Et qu’un grand dévouement fait de fraternité
A ravis, sous nos yeux, à l’implacable serre ;
Au nom des oiselets livrés à lamerci
De la rude et farouche et terrible rafale,
En ce soir de bonheur, d’allure triomphale,
Mon cher ami Dufour, tout simplement : « Merci ! »
Vous avez bien compris — souveraine sagesse —
Qu’à votre propre enfant cet autre était pareil,
Que tous deux avaient droit à leur part de tendresse
De vie heureuse et de soleil.
La misère et les maux sont des manteaux de glace
Qu’un souffle généreux peut fondre sans retour ?
Et vous av-z voulu que l'enfant ait sa place
Au banquet de Rêve et d'Amour
Vous avez fait belle œuvre, et vers vous l’on m’en*
[voie
Au nom des nids fleuris des ramages d’oiseaux ;
Vous avez mis, Dufour, un clair rayon de joie
Dans la chanson d’Espoir qui monte des berceaux 1
D’antres rimes, non moins heureusement
inspirées, sont déclamées par M. Courroie.
Elles ont pour auteur notre estimé confrère
Leroux, du Journal de Fecamp,et l’on s’est plu
à louer la forme impeccable et la haute pen
sée philosophique de cet à-propos.
Enfin, M. Lhonoré, conseiller municipal et
délégué cantonal, vient, au nom de la délé-
galion, féliciter le nouveau légionnaire.
Il le fait dans un toast de fine humour, re
merciant le docteur Dufour de lui avoir per
mis par ses bons soins, d’être encore assez
valide pour le fêter, et s’excusant de lever
nne coupe de champagne pour célébrer...
la Goutte de lait Î
A ces témoignages répétés d’affection et
d’esiime, le docteur Léon Dufour a répondu
par quelques mots émus.
Il a remercié ses amis, présents et absents, ’
les souscripteurs et tout particulièrement
les humbles, les déshérités, ceux qui ont
voulu, malgré la modestie de leurs ressour
ces, s’associer à l’hommage dont il est à la
fois fier et confus.
Des bravos unanimes ont salué cette ré
ponse dont la brièveté voulue concentra la
cordialité.
Un salut amical de M. Eu g. Ramelot, du
Havre, transmis par voie telégraphique,a
clôturé cette manifestation.
Elle laissera un souvenir durable aussi
bien dans le cœur de celuzqui en fut l’objet
et dans celui de ses amis que dans la vie fé-
campoise.
LE VOYAGE
DU
La Traversée
La traversée de Carthagène à Marseille
s’accomplit par lamer et le temps les plus
beaux pi l’On pufsse-desirer.
Le Diderot passa samedi à sept ou huit
kilomètres de Majorque et de Minorque. Les
côtes des Baléares, dont les aspects sont si
tourmentés, étaient très visibles. Le prési
dent en a suivi tous les détails avec intérêt,
rappelant les souvenirs que lui a laissé dans
l’esprit le séjour d’un mois qu’il y fit, il y a
plusieurs années. Lorsqu’on arrive à l’en
droit où le paquebot Chanzÿ, qui faisait les
traversées de Marseille à Alger, fit ce nau
frage dont un seul passager réchappa, M.
Roux, enseigne de vaisseau, qui fut chargé
de se rendre sur les lieux pour secourir les
naufragés, donne à M. Poincaré les explica-
bons qu’il désire. . _
Dès six heures et demie, hier matin, la
terre est en vue. Les torpilleurs et les cui-
rassés d’escorte mouillent au dehors. Le Dide
rot passe devant le Frioul, il laisse à bâbord
le château d’If. Notre-Dame-de-la-Garde sa
dresse à tribord. Les sous-marins, venus de
Toulon, sont mouillés sur le passage du pré
sident.
Deux avions volent et font des cercles au-
dessus du cuirassé présidentiel : des quan
tités innombrables de vapeurs et de petits
bâtiments, pavoisés et remplis de passagers
en aussi grand nombre qu’ils en peuvent
contenir sans couler, font des évolutions au
tour du Diderot, au devant duquel il se sont
portés, dès le lever du jour. Tous accla
ment, agitent leurs chapeaux et Ieurs mou
choirs.
L’arrivée à Marseille
Il est neuf heures et demie quand le Dide
rot mouille son ancre de bâbord. Le presk
dent prend congé de l’amiral Boue de -
peyrere et de ses deux aides de camp Herr
et Ricard, du commandant Sagot-Duvan-
roux, du commandant en second Péan de
Ponfilly et de son adjoint M. Noguès, ainsi
que les autres officiers du bord, auxquels il
serre aimablement la main.
Il est dix heures moins dix quand le prÉsi-
dent s'embarqua avec sa suite sur le remor-
fneur du port, Marius-Chambon, qui læ COn
doit au vieux port où il doit débarquer. Le
honneurs lui sont rendus et les salves rég
: mentaires tirées. . , s.
imemairesura».
| U président se tient Er la Dassere—e "
(
Année
N 11,776
(6 Pages)
5 Centimes — CDFFON DD HATIN
S Centimes
Administrateur • Délégué
(6 Pages)
=========
Lundi 13 Octobre 1913
Adresser tout ce qui concerne l'Administratio
a M. 0. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions 61 Amnonees. TBL 10.47
AU HAVRE
A PARIS
ANNONCES
BUREAU du Journal, 112, boula de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
LaPET/T HA YRE est désigné pour las Annonces judiciaires et légales
Petit Hav
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
cakes
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Redaction
a M. HIPPOLYTE FÉNOUX
35. Rue Fontenelle, 35
téléphone : Rédaction, No 7.60
Le plus fort Tirage des journaux de la Région
I ABONNEMENTS
| Le Havre, la Seine-Inférieure. l’Eure
| l’Oise et la Somme d........
| Autres Départements...
Trou Morsi Six Mois
UN AN
# Union Postale
4 BO
® r.
4 a
Fr.
bve
22 »
i -) ^ostaie 18 • 2O Fr. s 4
sen.”donne également, SANS FfWS, dans tous les Bureau de Pote F- -ranes y
Paris t trois heures matin
LE VOYAGE PRÉSIDENTIEL
A l’Exposition Coloniale de Marseille
Maseille. — Le président se rend an rond-
point au Prado où se tiendra en 1916 l’expo
sition coloniale.
Le président est reçu à l’entrée du parc
par M. Charles Roux, commissaire général
de l'Exposition.
Les enfants des écoles forment la baie.
Le président, les ministres des affaires
étrangères, de la marine, des travaux pu
blics ainsi que les représentants élus de la
ville et du département prennent place sur
une estrade.
Répondant au discours de M. Charles-
Roux, M. Poincaré a prononcé un discours
dont voici les grandes lignes ;
« Le brillant succès de l’exposition que
vous aviez organisée il y a sept ans, et dont
M. Charles-Roux m’avait fait très aimable
ment les honneurs, vous a encouragés à en
organiser une nouvelle et le gouvernement
a donné à votre entreprise une consécration
officielle.
» Rien en effet de ce qui intéresse les co
lonies ne saurait laisser Marseille indiffé
rente.
» Depuis un siècle le mouvement com
mercial de Marseille avec les colonies n’a
pas cessé de progresser.
» Il atteignait a peine 35 millions il y a 40
ans ; il dépasse aujourd’hui 800 millions, et
dans l’ensemble du commerce colonial de la
France, la part de Marseille oscille aux envi
rons de la moitié.
» Marseille est l’avenue triomphale de la
France vers les rives du Nord de l’Afrique et
le grand portail qui s’ouvre sur les pays
d’Orient et d Extrême-Orient.
» Votre future exposition sera une nou
velle démonstration de notre puissance colo
niale ; elle sera pour nos compatriotes une
vivante leçon d’activité, de courage et d’éner
gie ; elle leur enseignera le prix de l’effort
et de la persévérance.
» Puisse sur les assises que nous posons
ici s’élever bientôt un monument grandiose
à. l’honneur de Marseille et de nos colo
nies 1 »
Les discours terminés, le président procède
avec le cérémonial habituel à la pose de la
première pierre des bâtiments qui abrite
ront l’exposition coloniale.
M. Poincaré va ensuite visiter le musée du
Vieux-Marseille.
Des bouquets lui sont alors remis par des
marchandes de poissons.
Le président remonte en voiture et le cor
tège se dirige vers l’Hôpital de la Concep-
tion.
M. Poincaré est reçu à l’entrée de l’établis-
sement par M. Livon, directeur de l’école de
médecine, entouré du corps médical.
M. Livon soumet au chef de l’Etat quel
ques vœux touchant les améliorations ju
gées nécessaires dans l’intérêt de la santé
publique.
M. Poincaré félicite le personnel de l’hô-
pital qui remplit son devoir avec zèle et
désintéressement, avec une organisation in
suffisante.
Le président visite les salles affectées aux
blesses, puis, ayant revêtu une tenue spé
ciale, il est conduit auprès des varioleux
auxquels il adresse quelques paroles d’en
couragement.
Après avoir laissé une somme de 500 fr.
pour les malades, M. Poincaré se retire et le
cortège rentre à la préfecture au milieu des
acclamations.
De retour à la préféctare, le président de
la République reçoit le bâtonnier de l’ordre
des avocats et les membres du barreau de
Marseille.
Le président a offert hier soir à la préfec-
Jure un dîner intime d’une vingtaine de cou-
rerts.
La ville était hier soir illuminée ; l’anima
tion dans les rues était extraordinaire. Une
foule énorme s’était massée sur le quai de la
Fraternité pour contempler le brillant feu
d’artifice tiré dans le port.
Dans de nombreux quartiers des réjouis
sances populaires avaient été organisées.
- ===
ÉLECTION LÉGISLATIVE
in Circonscription de Dijon
Scrutin de ballottage
Inscrits : 27,377. — Votants : 18,570
Ont obtenu :
MM. Hébert, progressiste.. 9,228 voix Elu
Barabant, soc. unifié. 8,974 voix.
ÉLECTION MUNICIPALE
Paris, 19 e arrondissement. Quai lier du Combat.
Inscrits : 9,833. Votants : 6,383.
Ont obtenu :
MM. Fiancette, socialiste unifié, 2,171 voix;
Lucas, socialiste indépendant, 925 voix ;
Demarne, radical socialiste, 799 voix ; Du
montier, républicain municipal, 964 voix ;
Persigol, républicain municipal, 702 voix ;
Rouxeville, républicain démocrate,476 voix;
Marman, 151 voix ; Bousinger, républicain
radical, 36voix.
‘ Il y a ballottage.
H. ÉTIENNE A LONGWY
10NGWY. — M. Etienne, dans le discours
qu’il a prononcé, a exposé les nécessités
devant lesquelles s’est trouvé le gouverne-
ment lorsqu’il a déposé son projet de dé-
tense nationale ; il a flétri les attaques dont
il a été l’objet et a exprimé sa confiance dans
les chefs de l’armée.
Le ministre, après le banquet, a quitté
Longwy pour se rendre à Longayon où il
doit visiter les nouvelles casernes.
CÉRÉMONIE PATRIOTIQUE
Orléans. — Hier après-midi a eté célébrée
ane imposante cérémonie en souvenir du
ombat livré autour d’Orléans, le 11 octobre
1870.
Une foule considérable a assisté aux fêtes
civiles et militaires.
"--===
LA DEUXIÈME ESCADRE A CADIX
t CADIX. — Les cuirassés Patrie, République,
Vérité, Justice, Démocratie et les croiseurs
Jules-Ferry et Edqar : Quinet ont mouillé hier
matin à Cadix, venant de Brest,
LE GÉNÉRAL LYAUTEY
Madrid. — Les journaux publient une dé-
pêche de Cadix annonçant que le général
Lyautey est parti pour Casablanca à bord du
Cosmao.
LES AFFAIRES D’ORIENT
Monténégrins attaqués par des Albanais
CETTIGNÉ. — Hier matin, de nombreuses
bandes albanaises ont attaqué les troupes
monténégrines sur le pont de Goasinje.
A Diakowa, le cpmbat continue.
Les pertes sont importantes des deux côtés.
Le traité Turco-Bulgare
CONSTANTINOPLE. — Hier après-midi, les dé
légués bulgares se sont rendus à la Sublime
Porte où a eu lieu l’échange solennel des
traités ratifiés.
-==- -------- -------- -----=-======== •
Le Naufrage du "Volturno"
On a recueilli peu de détails nouveaux
sur la catastrophe du Volturno. que nous
avons annoncée hier. Les mêmes doutes
angoissants subsis,eut à l’égard du nombre
des victimes de l’effroyable sinistre, nombre
qui serait selon les uns de 136, et selon les
autres de 236. En effet, le commis aux vivres
de la compagnie de navigation à laquelle ap-
pariient le navire accuse un nombre de pas-
sagers de 757, tandis que le total des chiff-as
fournis pour les passagers de première et de
troisième classe et de l’équipage, lequel com-
prend 93 unités, est de 657. On ignore encore
s’il y avait à bord des passagers de seconde
classe.
On attend de nouveaux détails.
En effet, le Carmania, qui arriva le pre
mier sur les lieux du sinistre, touchera à
Queenstown avant de se rendre à Liverpool.
Il a un retard de deux jours à cause du si
nistre.
D’autre part, la Compagnie de navigation
Uranium, de New-York, a donné à son agent
d’Halifax l’ordre de préparer deux vapeurs
pour aller rechercher les cadavres sur le lieu
du sinistre.
Un vapeur anglais est parti pour aller
croiser dans ces parages, dans le même but.
L’émotion provoquée par l’effroyable nou
velle, à Londres, a été considérable. Les bu
reaux de la Northern Canadian Co sont res
tés ouverts toute la journée, contrairement
à l’usage anglais, selon lequel tous les bu
reaux se ferment ordinairement à une heure
de l’après-midi, le samedi.
Lanouvelle du sinistre a es usé une pro
fonde sensation aux bureaux du Lloyd. Les
membres de cette corporation, en quête d’in
formations, se sont pressés en fouie toute la
journée pour lire les tableaux sur lesquels
sont affichés les avis officiels.
Il y a quatre ans, l’equipage du Volturno
avait sauvé en plein Atlantique l’equipage
d’an vapeur français incendié et le capitaine
Harrisoà avait été récompensé par le gou
vernement français pour cet acte d’huma-
nité.
$
* *
a La-Touraine " annonce son arrivée
pour demain matin
Elle ramène 42 survivants du “ Volturno "
Un radiotélégramme est parvenu à la fin
de l’après-midi d’hier à l’agence havraise de
la Compagnie Générale Transatlantique, éma
nant du paquebot La-Touraine qui a recueilli
à son bord des naufrages du steamer Vol
turno.
Dans ce message le capitaine Caussin,
commandant du paquebot, annonce qu’il a
recueilli 42 passagers du steamer Volturno —
on avait dit 40—et qu’il fait bonne route
pour le Havre où il compte arriver mardi
matin à 6 heures.
De son côté l’agence a communiqué par
T.S.F. avec La-Touraine en demandant au
capitaine de lui faire connaître le plus tôt
possible les noms des survivants : L’Uranian
Steamships C°, affréteur da Volturno a, par
télégramme, donné l’ordre à la Compagnie
Générale Transatlantique de diriger immé
diatement sur Rotterdam les naufragés que
La-Touraine débarquera au Havre.
Le Minneapolis, qui a une trentaine de pas
sagers à bord, doit arriver à Londres ce ma
tin. Le Devonian. qui en a quarante-neuf est
attendu à Liverpool mardi.
Les propriétaires du Volturno, la Canadian
Northern Steamship Co, disent que le vapeur
qui a coûté portait un nombre de canots
beaucoup plus que suffisant pour sauver les
657 personnes qui se trouvaient à bord. Ea
réalité, le Volturno avait assez de canots pour
sauver un millier de personnes. Le désastre
ne peut donc être attribué au manque de ba
teaux.
Nominalement, le Volturno appartient à la
Canadian Northern Steamship Co, mais cette
compagnie fait remarquer que, du jour où il
prit la mer, il fut loué à l’Uranian Steamship
Co. Il est néanmoins porté sur les registres
au nom de la première de ces compagnies.
BULLETIN MILITAIRE
La Création d’un
21 0 Corps d’Armés
On sait qu’un projet de loi portant création
d’un 21e corps d’armée, avec quartier géné
ral à Epinal, sera déposé dès la rentrée des
Chambres.
Toutes les mesures préparatoires sont pri
ses par l’état-major général et le nouveau
corus se trouve, en réalité, constitué depuis
le 1 er octobre. Les chefs-lieux des deux divi
sions sont fixés à Epinal et Remiremont.
Voici les troupes qui constituent ce nou
veau corps d’armée :
Infanterie: «7% 149\ 15?% 158 e régiments d’in-
fanterie ; i’% 3% 5 e , 10°, 15% 17’, 2.° et 31 e batail
lons de c vasseurs.
Cavalerie : 4 régiments de chasseurs.
•i Artillerie : 12% 59 e et 62- régiments.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la LIHHAIRIE ITERHATTOHRLE
108, rue Saint-Lazare, 108
(Immaubla da U HOTEL TERMINÜSA
En l’honneur du Docteur DUFOUR
CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR
toccch
3 ?
Phete Petit HctWi
Cliché <-ftit Havre
La premlère Goutte de Lait créés an France, à Fécamp. — Dans le médaillon, le docteur DUFOUR
La plus éclatante, la plus chaleureuse la
plus touchante manifestation de sympathie
a réuni, samedi à Fécamp, aux côtés du
docteur Léon Dufour, ses concitoyens, ses
amis, tous ceux qui tiennent en haute esti
me sa personne et son œuvre.
C’est Léon Dufour qui, il y a quatorze ans,
à Fécamp, entreprit contre la mortalité des
petits enfants une lutte ardente inspirée par
les données scientifiques et démontra sura
bondamment par t’eroquence des premiers
résultats acquis le rôle utile et fécond d’une
vulgarisation bien comprise de la puéri
culture.
La foudroyante entérite enlève à la nation
d’inestimables espoirs d’activite et de riches
ses. Elle vide les berceaux, sème des dou
leurs, compromet des promesses d’energia
dont notre pays, aujourd’hui plus que ja
mais, a besoin.
Le docteur Léon Dufour eut cette géné
reuse et jolie pensée de combattre le fléau
en prêchant d’exemple, en soignant gratui
tement les petits malades des familles né
cessiteuses, en amenant les mères à mettre
en pratique des idées nouvelies sur l’él vage
du nourrisson, en leur fournissant journel
lement, jusqu’à la fin de l’époque critique,
un lait pur, spécialement préparé, toutes les
fois que les conditions physiques et sociales
ne permettent pas à la mère d'allaiter et
qu’il convient de remplacer le sein tari par
une alimentation artificielle.
A cette grande et louable tâche, Dufour
consacra le plus chaleureux des dévoue
ments, le plus fervent des apostolats.
Tâche délicate et rude, que celle qui pré-
tendait, dans un milieu ancré aux pré
jugés, répandre des idées de progrès et
faire pénétrer dans les esprits cette confian
ce et cette conviction sans lesquelles le plus
grand effort demeure stérile.
L’homme confiant et convaincu qu’il élait
fit bonne école. Ad bout de la première an-
née de lutte, le docteur Dufour put mon-
irer avec fierté les effets de son action. Alors
que la mortalité poursuivait paria ville, aux
jours d’éte suriout, ses terribles ravages par
mi l’enfance, elle capitulait devant l’œuvre
du philanthrope. Des mo s passèrent et la
démonstration s’affirma, plus décisive, plus
concluante.
Ce n'étaient plus les enfants des pauvres
seulement qu’on venait soumettre au nou
veau régime, mais des enfants de la classe
aisée que la maladie n’épargnait point. Alors
Dnfour eut cette judicieuse initiative de de
mander aux riches de venir en aide aux
deshérités, de payer leur provision journa-
lière de lait stérilisé à un prix tel qu'il per
mettrait à l'œuvre d’élever gratuitement un
enfant pauvre. Une jolie idee de solidarité
fraternelle se dégageait de ce mouvement
humanitaire.
Pour lui permettre de s’étendre, de rayon
ner, pour prêter à cette chose excellente en
soi une image susceptible de la mieux fixer,
il lui fallait un nom. Et le docteur Léon Du
four eut cette trouvaille : la Goutte de lai'.
Le mot a fait fortune. Il a aidé à la d ffu-
sion d’une institution philanthropique et so
ciale. Il a même dépassé la modeste person
nalité de son auteur, au point ne le faire
trop souvent injustement oublier.
De Fecamp, l'idée s’est étendueen France,
à l'étranger. Les Gouttes de lait forment au
jourd’hui à travers le monde comme un im
mense réseau de foyers agissants, soucieux
de ravir de piuvres petits êtres à la mort
insatiable, d’alléger le douloureux, l'écrasant
tribut.
Si l’on ne savait combien la poussée d’arri
visme fait commettre d’erreurs intéressées et
d'injustices, si l’on n'evoquait la facilité avec
laquelle des esprits éminents s'approprient
parfois, pour s’en prévaloir, des idees qu’ils
font leurs parce qu’ils ont été les puiser dans
un petit coin de province, ou pourrait peut-
être s’étonner de voir une récompense legi-
timement et vaillamment gagnée mettre si
longtemps à venir enfin trouver l’homme et
le cœur qui en font toute la signification.
Mais l'heure n’est plus a ces amertumes.
L’Academie de Médecine a décerné au dec-
teur Léon Dufour sa grande médaille d’or.
Le gouvernement vient de l’inscrire dans la
Légion-d’Honneur. C’est cette croix que la
ville de Fécamp afêtee samedi, dans la céré
monie imposante qui eut pour somptueux
cadre la grande salle du Casino.
M. le professeur Brunon présidait le ban
quet.
Il avait à ses côtés M. le docteur Dufour,
la vénérable mère de celui-ci, MM. le géné
ral Perruchon, ancien commandant du 6 e
corps, commandeur de la Legion-d’honneur;
le peintre G. Dieterle, M. Chédru, promo
teurs de la manifestation ; Bureau, député ;
docteur Fidelin, docteur Jouen, Gayant, con
seillers généraux ; Soublin, adjoint au maire
de Fécamp, remplaçant M. Duglé, empeché ;
Camille Dubose, président de la Chambre de
commerce ; le docteur Termet, président du
Syndicat des médecins de ‘arrondissement
du H vre ; le docteur Du Pasquier, président
de la Goutte de lait; Ad. Caron; Albert
Herrenschmidt, secrétaire ; les docteurs Du-
barry, Guillot, Griner, da Havre ; Bouysson,
Auger, de Bolbec ; Lefebvre, Maupas, de Fé-
camp ; Brametot, Sauvé, Dumont, Forterre,
d’Yport ; Allard, de Duclair, etc.
Les légionnaires tecampois avaient tenu à
apporter à leur nouveau collègue le témoi
gnage de leur haute sympathie : le docteur
Lefebvre, Thouvenin et le sauveteur bien
connu Frebourg.
Plus de cent convives ont pris part à cette
fête où la grâce féminine mit son charme et
son élegince.
C’est le professeur Brunon, de Rouen, qui,
le premier, dans une substantielle allocu
tion, rendit hommage aux qualités de Léon
Dufour.
Il le montra, tout à la fois, homme de
science et apôtre, dévoué jusqu’au sacrifice,
stimulé par les difficultés nouvelles, Tardent
désir de triompher.
Car l’œuvre fut ingrate, semée de déboi
res, souvent contrecarre par des adversai
res qui furent plus encore, des ennemis.
Leon Dufour n’en a pas moins poursuivi
son action avec tout le courage et la persé
vérance d’une foi confiante. Il a puisé cette
force dans l’amour des petits, dans sa ten
dresse pour sa mère et aussi dans cette obs
tination normande qui fait des miracles. La
Goutte de lait est née et l’idée s’en est épar
pillée à tous les vents.
— Il fut un temps, dit en terminant le pro
fesseur Brunon, où les rédempteurs étaient
des martyrs. Aucune peine n’était épargnée
pour leur faire payer une initiative géné
reuse encore incomprise.
Le gouvernement de la République, au
jourd’hui, les décore. Félicitons le sans ré
serve d’avoir eu ce beau geste d’épingler un
ruban rouge sur la poitrine de Dufour. Et
permettez-moi, en levant mon verre en son
honneur d'associer à ce toast. Madame Du
four mère, que nous sommes heureux de
saluer à ses côtés ».
Des bravos unanimes soulignent ces paro
les. Ls sont à peine éteints, que M. Chédru,
en un toast de forme délicate, remet à Léon
Dufour les insignes de la Legion-d’Honneur.
Ce présent, comme l’objet d’art qui l’ac-
compagne et qui sera offert tout à l’heure, a
est inestimable intérêt qu’il résulte d’une
souscription populaire ouverte dans la ville
de Fecamp.
Toutes les classes sociales ont tenu à y
participer. Les sous de l’ouvrier se sont joints
aux pièces d’argent et d’or des favorisés de
la fortune pour donner à cette démonstra
tion son caractère d’attention touchante.
Ces sentiments, au reste, ont été excellem
ment traduits par le peintre Georges Die-
terie. Nous ne résistons pas au plaisir de rap
porter fidèlement ses paroles, d’une si ex
pressive cordialité:
Mon cher Dufour,
Après votre éminent confrère, votre parrain
dans la Légion-d’Honneur, qui vient de vous
adresser si eioquemment les éloges que vous mé
ritez, je suis bien pe u qualifié pour parler de la
belle œuvre du créateur des Gouttes de Lait. Mais
ce que je puis vous dire, c’est que tous ceux qui
vous ont vu poursuivre et réaliser ce but : sauver
les pe ils enfants de la mortauté qui les menace
d’autant plus qu’ils se trouvent privés du lait ma-
terne! ; tous, dis-je, vous ont admiré depuis long-
te nps.
Ce soir, je suis l’interprète non seulement de
vos amis présents, mais de tous ceux aussi qui
ont été empêchés de se joindre à nous, en vous
disant que nous sommes bien joyeux de la haute
distinction qui vient de vous être enfin décernée.
Quand la nouvelle en est arrivée à Fécamp,
tous vos amis ont eu un désir commun, celui de
vous offrir un souvenir en commémoration de
certc journée du 10 août.
Tous, j unes et vieux, grands et petits, je dois
même dire tout petits, se sont fait inscrire sur le
livre que votre dévouée collaboratrice. Madame
Chédru, la vice-présidente de l Œuvre de la Goutie
de Lait à Fécamp, s’est empressee de mettre à
leur eisposition.
C’est ainsi que vous est offert ce bronze par le
quel le statuaire Chapu, avec tant d’art, a Sym
bol se la Pensée.
Permettez moi, mon cher Dufour de vous rap-
pe er cette soirée déjà lointaine dans laquelle plu
sieurs de vos amis s’étaient réunis et vous félici
taient de la médaille d’or que l’Académie de Méde
cine venait de vous adresser et qui déjà couron
nait en quelque sorte vos nobles efforts et les
résultats remarquables que vous aviez atteints.
C’était, si je ne me trompe, en 1399. J’entends en
core votre ami et distingué confrère Fidelin nous
faire le récit aussi charmant qu’émolionnant du
labeur continuel du médecin, labeur qui l’oblige
si souvent après une journée de grande fatigue
à repartir la nuit près du malade qui l’inquiete.
Que de fois, mon cher ami. êtes vous rentré
dans votre demeure à des heures bien tardives !
Que de fois, au lieu de jouir du rePOS don’
vous aviez besoin, rentriez vous dans votre
cabinet pour reprendre vos études, vos livres,vos
statistiques.
C’est alors que la Pensée, telle que Chapu l’a
glorifiée tenait votre esprit en éveil, la pensée
qu il fallait trouver une méthode nouvelle pour
empêcher les petits enfants de mourir !
Ami, vous l’avez bien méritée, cette croix que
nous sommes si heureux de voir attachée à votre
poitrine. Vous aussi, mon cher Dufour, vous êtes
heureux, vous me l’avez dit, parce que votre mè
re est si heureuse. Ce mot peint votre cœur
filial.
Aussi, en terminant, je propose à tous Ici, après
avoir levé nos verres en l’honneur du créateur
des Gouttes de Lait, de boire à la santé de Mme
Dufour mère, la bonne et digne maman d’un bon
et digne fils.
Nous ne saurions dire le grand effet causé
par ces paroles si simplement, si profondé
ment éloquentes.
Elles furent longuement applaudies, tous
les regards portés sur le docteur Dufour, sur
Mme Dufour, sur la superbe œuvre de Chapu
La Pensée, qui avait été dressée au milieu de
la salle, parmi des palmes.
C’est ensuite la Municipalité et le Conseil
municipal, par la voix de M. Soublin, qui
viennent dire leur satisfaction légitime et
profonde.
M. l’adjoint se plait à rendre un public
hommage à des mérites connus et reconnus.
Il salue, en Léon Dufour, un philanthrope
avisé, le père des Gouttes de Lait, de la Mu-
tualité maternelle, le collaborateur dévoué
des œuvres municipales d’assistance, Bureau
de bienfaisance, Hospice, Crèche.
El au nom de la ville de Fécamp, il remet
au héros de cette soirée une jolie statuette
d'art, « comme témoignage de reconnais
sance et en souvenir d’une carrière bien
remplie. »
Ami personnel de Léon Dufour, le général
Perruchon, l’ancien commandant du 6e
corps, salue en lui un bon serviteur de la
Patrie.
« Comme soldat, dit-il, en une allocution
chaleureuse et avec cette précision toute
militaire qui sait trouver, en sa sobriété, le
mot juste, je sais fier de m’associer à ceux
ui ont eu la pensée de fêter le promoteur
es Gouttes de lait.
» Avec ses camarades, je félicite de grand
cœur le médecin-major Dufour. Avec tous,
je rends hommage à sa philanthropie, et je
lui donne la fraternelle accolade. »
Aa milieu d’une ovation enthousiaste, le
commandeur de la Légion-d’honneur em
brasse le jeune chevalier.
M. Bureau, député, exprime à son tour la
joie profonde de tous à la distinction décer
née au docteur Léon Dufour. Retenons ce
passage, très applaudi :
La ville de Fécamp vous doit, docteur Dufour,
un large tribut de reconnaissance.Eile s’en acquit
te et vous venère comme un bienfaiteur désinté
ressé, comme un innovateur inspiré qui mit sa
hardiesse et la générosité de son cœur au service
de la plus belie des causes : les tout-petits.
Nous sommes fiers d’être vos compatriotes et
nous admirons votre œu re et votre carrière A
‘orgueil de ia patrie normande vous avez ajouté
Fini iative et l’action Que toute notre gratitude
vous soit acquise.
Au nom du Syndicat des Médecins de l’ar
rondissement da Hivre, son distingué prési
dent, M. le docteur Termet porte le toast
suivant animé du meilleur esprit confrater
nel :
Messieurs, mon cher confrère,
L’honneur de prendre ce soir la parole devant
vous, m’échoit en raison de ma qualité de prési
dent du Syndicat des médecins du Havre de et l’ar-
rondissement. Si ce poste que je dois à l’estime
et à la confiance de mes confrères comporte sou
vent des charges qui m’ont fait hésiter à l’accep
ter, j’apprecie par contre en cette occasion, qu’il
y a d’heureuses compensations.
Mon cher confrère, je serai bref ; aussi bien les
émotions et les sentimen s sincères n’ont pas
besoin pour s’exprimer de fleurs de rhétorique.
D’autres ont dit ou diront vos qualités precieu-
ses de philanthrope ou de pédiatre. Mon rôle, à
moi, doit se borner a féliciter bien cordialement
le confrère qui a toujours honoré notre profes
sion par sa science, son caractère et sa loyauté.
C’est vous dire, au nom de tous les membres
de notre Syndicat, combien nous avons tous été
heureux de la haute distinction qui vient de vous
échoir.
Un seul regret parmi nous, et certainement
unanime, c’est qu’elle vous ait été décernée si tar
divement.
Veuillez donc accepter nos bien sincères et bien
cordiales félicitations et permettez-moi d’y ajou
ter nos remercîments pour votre fidélité et votre
dévouement a notre Syndicat dont vous avez été
le vice-président.
Je terminerai en exprimant le vœu qu’il vous
soit donné, pendant de longues années encore,
d’exercer cette carrière medicale que vous avez
parcourue jusqu’ici avec tant de dignité et de dé
vouement.
M. Gayant, conseiller général, s’associe aux
sentiments qui viennent d’être exprimés. Il
fait l’eloge du docteur Léon Dufour et porte
un toast en son honneur.
M. le docteur Da Pasquier, président éclai
ré et dévoué de la Goutte de Lait Ad. Caron,
apporte à Dufour le salut d’une « sœur de
lait ».
Mesdames, Messieurs,
C’est un salut fraternel d’une Goutte de lait,voi
sine et amie d’une sœur de lait, si j’ose dire que
je viens apporter aujourd’hui au DF Dufour.
La Goutte de lait du Havre fut en effet la pre
mière fondée à l’image et sur le modèle de celle
de Fécamp par notre ami si regretté le D r Garon ;
et je tiens à évoquer ici sa mémoire car je sais
quelle eut été sa joie d’assister enfin à la consé
cration officielle du succès de son vieil ami Du-
four.
Je ne vous redirai pas l’histoire des Gouttes de
lait. Cette œuvre créée en 1894 dans votre cité
par l’initiative générale et avisée du Dr Dufour a
fait brillamment son chemin depuis et il n’est pas
actuellement de coin si reculé de France qui
n’ait aussi sa Goutte de lait. ,
L’œuvre fécampoise a servi de modèle à des ini
tiateurs innombrables et l’étranger lui-même est
venu chez nous pour apprendre a connaître et a
pratiquer cette forme de puériculture. .
L’heure où notre pays a plus que jamais De-
soin de défenseurs nombreux et robules est, cer
tes, bien choisie pour le philanthrope avise, le
savant éclairé qui a consacré son existence a u,
ter contre la mortalité infantile, et qui, par seseI
forts persévérants dans la diffusion d une idee
neuve a donné peut-être plusieurs régiments de
soldats à la France. , , .
Mescames, Messieurs, j'e bois à la santé du doc-,
teur Dufour et de ses nourrissons 1 2
Le geste du sympathique docteur a été bien
vite imité et les verres se sont levés à nou
veau en l’honneur de Léon Dufour « et de
ses nourrissons ».
s"s
D’autres toasts empreints du même esprit
sont encore portés. .
M le docteur Fidelin associe dans le mê
me hommage les docteurs Dufour et Auger.
Puis il retrace la vie de Léon Dufour, étu
diant successivement à l'Ecole de médecine
de Rouen, à la Faculté de Nancy, revenu
vers la terre normande à T appel d'une mere
Ltendrement aimée
Il y trouva un milieu propice à son besoin
d action, à sa volonté de poursuivre une
œuvre utile et sociale. Et le dévouement le
plus absolu, l’intelligence la plus vigilante,
la plus décisive furent au service de cette
initiative.
« L’heureuse cité qui vous possède vous
doit la plus chaleureuse reconnaissance. Elle
est comme vous à l'honneur puisqu’elle sut
vous comprendre, vous aider. La ville de
Fecamp est décorée en même temps que
Dufour. »
Après que M. Carel eut joint aux précé
dentes ses félicitations cordiales au nom des
Normands de Paris, Albert Herrenschmidt a
dit ces vers, que l’auditoire a accueillis et
ratifies de ses chaleureux bravos :
A Léon DUFOUR
Un simple mot, Messieurs, soyez sans épouvante ;
Le mot d’un cœur joyeux pour un cœur exultant*
Le mot que notre ami Léon Dufour attend
D’un ancien compagnon des jours de lutte ardente.
Ce mot de gratitude, ami, vous le savez.
Mais je veux vous le dire encore en cette enceinte
Avec un pur accent d’émotion non feinte.
Au nom des chers petits que vous avez sauvés !
Au nom de tant d’espoirs,qu’en des heures cruelles
La Mort a pu frôler, prête à les dévaster ;
Au nom des nids remplis d’un frémissement d’ailes
Que la tempête, un soir, menaça d’emporter ;
Au nom des cœurs meurtris par l’humaine misère
Sur lesquels se pencha votre large bonté.
Et qu’un grand dévouement fait de fraternité
A ravis, sous nos yeux, à l’implacable serre ;
Au nom des oiselets livrés à lamerci
De la rude et farouche et terrible rafale,
En ce soir de bonheur, d’allure triomphale,
Mon cher ami Dufour, tout simplement : « Merci ! »
Vous avez bien compris — souveraine sagesse —
Qu’à votre propre enfant cet autre était pareil,
Que tous deux avaient droit à leur part de tendresse
De vie heureuse et de soleil.
La misère et les maux sont des manteaux de glace
Qu’un souffle généreux peut fondre sans retour ?
Et vous av-z voulu que l'enfant ait sa place
Au banquet de Rêve et d'Amour
Vous avez fait belle œuvre, et vers vous l’on m’en*
[voie
Au nom des nids fleuris des ramages d’oiseaux ;
Vous avez mis, Dufour, un clair rayon de joie
Dans la chanson d’Espoir qui monte des berceaux 1
D’antres rimes, non moins heureusement
inspirées, sont déclamées par M. Courroie.
Elles ont pour auteur notre estimé confrère
Leroux, du Journal de Fecamp,et l’on s’est plu
à louer la forme impeccable et la haute pen
sée philosophique de cet à-propos.
Enfin, M. Lhonoré, conseiller municipal et
délégué cantonal, vient, au nom de la délé-
galion, féliciter le nouveau légionnaire.
Il le fait dans un toast de fine humour, re
merciant le docteur Dufour de lui avoir per
mis par ses bons soins, d’être encore assez
valide pour le fêter, et s’excusant de lever
nne coupe de champagne pour célébrer...
la Goutte de lait Î
A ces témoignages répétés d’affection et
d’esiime, le docteur Léon Dufour a répondu
par quelques mots émus.
Il a remercié ses amis, présents et absents, ’
les souscripteurs et tout particulièrement
les humbles, les déshérités, ceux qui ont
voulu, malgré la modestie de leurs ressour
ces, s’associer à l’hommage dont il est à la
fois fier et confus.
Des bravos unanimes ont salué cette ré
ponse dont la brièveté voulue concentra la
cordialité.
Un salut amical de M. Eu g. Ramelot, du
Havre, transmis par voie telégraphique,a
clôturé cette manifestation.
Elle laissera un souvenir durable aussi
bien dans le cœur de celuzqui en fut l’objet
et dans celui de ses amis que dans la vie fé-
campoise.
LE VOYAGE
DU
La Traversée
La traversée de Carthagène à Marseille
s’accomplit par lamer et le temps les plus
beaux pi l’On pufsse-desirer.
Le Diderot passa samedi à sept ou huit
kilomètres de Majorque et de Minorque. Les
côtes des Baléares, dont les aspects sont si
tourmentés, étaient très visibles. Le prési
dent en a suivi tous les détails avec intérêt,
rappelant les souvenirs que lui a laissé dans
l’esprit le séjour d’un mois qu’il y fit, il y a
plusieurs années. Lorsqu’on arrive à l’en
droit où le paquebot Chanzÿ, qui faisait les
traversées de Marseille à Alger, fit ce nau
frage dont un seul passager réchappa, M.
Roux, enseigne de vaisseau, qui fut chargé
de se rendre sur les lieux pour secourir les
naufragés, donne à M. Poincaré les explica-
bons qu’il désire. . _
Dès six heures et demie, hier matin, la
terre est en vue. Les torpilleurs et les cui-
rassés d’escorte mouillent au dehors. Le Dide
rot passe devant le Frioul, il laisse à bâbord
le château d’If. Notre-Dame-de-la-Garde sa
dresse à tribord. Les sous-marins, venus de
Toulon, sont mouillés sur le passage du pré
sident.
Deux avions volent et font des cercles au-
dessus du cuirassé présidentiel : des quan
tités innombrables de vapeurs et de petits
bâtiments, pavoisés et remplis de passagers
en aussi grand nombre qu’ils en peuvent
contenir sans couler, font des évolutions au
tour du Diderot, au devant duquel il se sont
portés, dès le lever du jour. Tous accla
ment, agitent leurs chapeaux et Ieurs mou
choirs.
L’arrivée à Marseille
Il est neuf heures et demie quand le Dide
rot mouille son ancre de bâbord. Le presk
dent prend congé de l’amiral Boue de -
peyrere et de ses deux aides de camp Herr
et Ricard, du commandant Sagot-Duvan-
roux, du commandant en second Péan de
Ponfilly et de son adjoint M. Noguès, ainsi
que les autres officiers du bord, auxquels il
serre aimablement la main.
Il est dix heures moins dix quand le prÉsi-
dent s'embarqua avec sa suite sur le remor-
fneur du port, Marius-Chambon, qui læ COn
doit au vieux port où il doit débarquer. Le
honneurs lui sont rendus et les salves rég
: mentaires tirées. . , s.
imemairesura».
| U président se tient Er la Dassere—e "
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 85.75%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 85.75%.
- Auteurs similaires Esclavage Colonies françaises Esclavage Colonies françaises /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "Esclavage Colonies françaises"Colonies françaises 1789 1799 Révolution Colonies françaises 1789 1799 Révolution /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "Colonies françaises 1789 1799 Révolution "
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bd6t526386021/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bd6t526386021/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bd6t526386021/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bd6t526386021
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bd6t526386021
Facebook
Twitter