Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-10-12
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 octobre 1913 12 octobre 1913
Description : 1913/10/12 (A33,N11775). 1913/10/12 (A33,N11775).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52638601m
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
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Dimanche 11 Octobre 1993
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Décembre.
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— l
Mai
70 4/2
74 3/8
Saindoux sur.
Octobre...
10 63
10 60
Janvier...
10 50
10 55
NOTA.
— Lundi,
Marché clos.
LE VOYAGE PRÉSIDENTIEL
Echange de Télégrammes
A bord du « Diderot ». — Le président de
la République a adressé le télégramme sui
vant au roi d’Espagne, par télégraphie sans
e AS. M. le roi Alphonse XIII,
à bord du cuirassé « Espava »,
en rade de Carthagène.
» Au moment où l’escadre française quitte
les eaux espagnoles, je tiens à exprimer à
nouveau toute ma gratitude à Votre Majesté
et à Sa Majesté la reine, ainsi qu’à la gené-
reuse nation espagnole pour l’accueil si sin
cère et si amical que j’ai reçu pendant mon
sejour et pour les sentiments cordiaux té
moignés à mon pays.
» Je prie Votre Majesté d’agréer pour elle
et pour Sa Majesté la reine et pour l’Espagne
les vœux les plus chaleureux de la France.
» POINCARÉ. »
Le roi a immédiatement répondu par télé-
graphie sans fil :
« Au nom de l’Espagne, de, la reine et en
mon propre nom, je vous remercie très sin
cèrement de votre aimable télégramme.
» Moi aussi je forme les vœux les plus
chaleureux pour la grandeur et la prospérité
de la France ainsi que pour votre bonheur
et pour cefoi de Mme Poincaré.
» Je vous souhaite un heureux voyage.
» ALFONSO. »
La Catastrophe du “ Volturno ”
Le nombre des victimes serait
d’une centaine
BRÊME. — Un radio-télégramme venu du
lieu de la catastrophe transmis au North
Lloyd par son vapeur Grosser-Kurfurst, dit
que l’explosion qui provoqua l’incendie tua
divers passagers et des hommes de l’équi-
page.
Le vent soufflait en tempête et la mer était
agitée.
Toute la nuit, de 9 heures du soir à 3 heu
res du matin, deux canots du Grosser-Kur-
furst cherchèrent à s’approcher de l’épave
dont l’abord était presque impossible.
Il n’était possible de sauver les personnes
que si elles sautaient par dessus bord.
Le Volturno envoya un batean monté par
cinq hommes, qui furent recueillis.
Un instant après le navire sombrait.
Le Grosser-Kurfurst sauva en tout 86 per
sonnes : 67 passagers, deux officiers, un
machiniste, seize matelots.
523 personnes au total ont été sauvées par
l’ensemble des navires qui se trouvaient sur
les lieux ; une centaine de personnes ont
disparu.
Le Carmania et La-Touraine ont fait des
recherches sur les lieux de la catastrophe.
L’épave demeure dangereuse pour la na-
vigation.
. On a donné les soins nécessaires aux nau
fragés et on leur a trouvé des emplace
ments ; ils continuent leur voyage.
Londres. — Le Volturno était estimé 45,000
livres.
On croit qu’il était entièrement assuré,
mais on ignore encore la valeur de la car
gaison.
On ne s’explique pas la rapidité avec la-
quelle l’incendie s’est développé.
' C’est grâce uniquement à la télégraphie
sans fil que le navire n’est pas perdu corps
et biens.
Le Carmania doit arriver à Queenstown
vers minuit ou ce matin à la première
heure.
Les toasts d’adieu prononcés par M. Poin
caré et par le roi d’Espagne à bord du Dide
rot, en rade de Carthagène, le télégramme
commun adressé par les deux chefs d’Etat
au roi George V d'Angleterre, enfin la note
concertée qui a été officiellement commu
niquée à la presse et résumant les entretiens
de MM. de Romanonès, Lopez Munoz et
Pichon, constituent un ensemble de docu
ments diplomatiques du plus haut intérêt.
Ils marquent une nouvelle étape dans
cette entente franco-espagnole qui s’est
affirmée, depuis 1904, parallèlement à l’en-
tente franco-anglaise.
Les discours du président de la Répu
blique et du roi Alphonse XIII ont été d’un
ton particulièrement chaleureux. La décla
ration officielle dont ces discours étaient la
paraphrase est plus précise encore.Entre les
deux puissances il existe, dit-elle, une
« concordance de vues » parfaite, des « sen
timents d'entente et d’amitié cordiales qui
répondent aux intérêts comme aux aspira
tions et aux besoins des deux peuples ».
Enfin ce document nous assure que « ces
principes trouveront leur application toute
naturelle aussi bien dans la politique générale
des gouvernements de Paris et de Madrid que
dans les questions spéciales qui se rattachent
à rœuvre qu’ils accomplissent au Maroc ».
Inaugurée en 1904, par les conventions
du mois d’octobre auxquelles l’Angleterre
avait officieusement prêté ses bons offices,
l’entente franco-espagnole avait été com
plétée, en 1907,par deux accords dont l’un,
entre la France et l’Espagne, concernait
leurs possessions sur les côtes de la Médi
terranée et de l’Atlantique, et l'autre, entre
l’Espagne et l’Angleterre, ayant le même
objet. C’était l’origine d’un consortium
ayant pour base la politique des trois puis
sances dans l’Afrique duNord,et qui s’étend
désormais à leur politique européenne.
Celte extension est d’ailleurs souli
gnée par le télégramme adressé au roi
d’Angleterre, après la visite de M. Poincaré
et du roi Alphonse XIII à bord du cuirassé
anglais Invincible.
Sans doute, on ne saurait trouver, dans
les documents cités, les précisions abso
lues attendues par quelques-uns, la nou
velle par exemple de la conclusion d’un
traité effectif. Mais nous savons que les
intérêts permanents des deux puissances
seront sauvegardés par une « amitié cor
diale ». Et nous avons vu la volonté des
deux gouvernements ainsi que la tendance
des deux peuples affirmées de façon écla
tante à Carthagène.
Cet étroit rapprochement de la France et
de 1 Espagne donne à l’Angleterre une dou
ble satisfaction. Dans le présent, il met
obstacle à certaines intrigues allemandes,
depuis longtemps poursuivies dans certains
milieux politiques de la péninsule ; pour
l’avenir, et en cas de conflagration, il est
tout au moins — et pour ne pas dire plus,
— la garantie de la neutralité bienveil
lante de l’Espagne, dont la puissance na
vale va très prochainement s’accroître, de
façon imposante, en Méditerranée.
Ainsi l’Espagne, longtemps hésitante,
s’est décidée en faveur de la Triple Enten
te. C’est un événement considérable, c’est
un événement heureux pour ce groupe de
puissances et pour l’Espagne elle-même, —
et c’estune garantie d’équilibre européen.
Th. Vallée.
BULLETIN MILITAIRE
LES AFFAIRES D'ORIENT
Belgrade. — Contrairement aux nouvel
les publiées à l’étranger, les pertes serbes
sont peu élevées ; celles des Albanais sont
PU contraire importantes.
GRAVE ACCIDENT DANS USE
USINE ÉLECTRIQUE
TROYES. — Une grue en construction dans
une usine électrique de St-Dizier s’est effon
drée. Trois ouvriers ont été tués et deux
blessés.
Le Renforcement de nos Effectifs
L’exécution du programme militaire éla
boré par le général Lyautey avait, on s’en
souvient, exigé l’envoi de quelques renforts
constitués par les 7 e et 14e bataillons de
chasseurs alpins et par un certain nombre
de bataillons de tirailleurs algériens et de
zouaves prélevés sur la division de Tunisie.
Pour ne pas compromettre la défense de
l’Afrique du Nord, le ministère de la guerre
avait dû renvoyer en Algérie deux bataillons
de zouaves de France et expédier même
plusieurs bataillons d’infanterie métropoli
taine.
Ces dernières unités ont été déjà rapa
triées, et les bataillons de zouaves détachés
par la Métropole préparent leur retour ; il
en est de même du 7e bataillon de chasseurs.
Pour compenser l’effet de cette mesure, M.
Etienne vient de faire décréter par le prési
dent de la République la création d’un nou
veau bataillon au fer régiment de zouaves, à
la date du 1 er octobre. Un autre bataillon
sera créé au 3e régiment de zouaves et deux
bataillons au 4e, au fur et à mesure des dis
ponibilités financières.
La loi des cadres de l’infanterie prévoyait
5compagnies pour chacun de nos bataillons
de chasseurs, la 6e compagnie fournissant
les éléments des formations cyclistes. Le
service de trois ans permettant de puiser
largement dans le contingent, nos 31 batail
lons de chasseurs seront tous rétablis à
6 compagnies. Cette mesure renforce de 6,000
hommes nos troupes de couverture, sur la
frontière de l’Est et dans les Alpes.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
, Boxe
|
. Tabd
' Match Carpentier contre Jef Smith
Dans le match qui a eu lieu hier soir à
Luna Park, Carpentier a été déclaré vain
queur aux points.
| Le match qui comptait vingt rounds a été
presque complètement à l’avantage de Car-
pentier.
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LE PETIT HAVRE à Paris
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108, rue Saint-Lazare, 108
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Rédaeteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
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Clou Go® elown
G ou-G nu confiseur
Phete Petit Haetv Cliché petit Havre
APRÈS SeANE ANS DE PISTE
Du Cirque à la Confiserie
- Et voici, Cher Monslenr; ta nougat de-
mandé. La pâte en est surfine et l’amande en
est douce !
J’avais à peine allongé le bras que la sur
prise me le fit retomber. Cette figure du mar
chand, cette bonne mine épenoule, rasee,
toute réjouie,ces petits yeux pétillant de ma
lice, cette large encolure, et surtout cette
belle humeur peinte sur on visage qui sem-
blait par toutes ses pores exhaler du rire,
tout cela réveilla subitement une légion de
souvenirs.
Le confiseur souriait toujours, tendant son
paquet avec un geste qui était tout à la fois
élégant et comique : -
— La pâte en est surfine et l’amande en est
douce 1... A. E. ou U ?
Ces trois syllabes jetées dans un éclat de
franche gaîté firent enfin l’effet du déclic qui
déchire le voile de l’încertitude.
— Vous ?
— Moi t
— En chair, en os ?
— En nougat de Montélimar!
Et voilà comment, ces jours-ci, en flânant le
long des boutiques de la foire Saint-Michel,
sur le cours de la République, j’ai découvert
Gou-Gou I
t «
Gou-Gou!... Il y a toujours du rire dans
ces deux mots plaisamment unis.
Le brave homme qui les inventa sut long
temps répandre tant de fantaisie joyeuse
qu’il suffit encore de faire sonner son sobri
quet pour évoquer les grelots de folie.
Le clown Gou-Gou a fait pâmer d’aise, sur
sauter, détendre des générations de raies de
tous âges, car c’est le privilège délicieux et
rare du bon cio wn de tenir une place égale
dans la reconnaissance des petits et des
grands. Son art n’a pas d’anditorre spécial. Il
exerce son action hygiénique et réconfor-
tante sur tout Ensemble des yeux qui l’ob
servent, des esprits qu’il amuse.
Il a le don de confondre dans la douceur
de la g îté les enfants et leurs parents, de
les faire communier intimement dans l’ac-
cès de gaîté. Et c’est pourquoi nos souvenirs
les plus lointains conservent au bon clown
une sympathieque le temps amplifie en y
joignant une pointe de regret.
Gou-gou était de cette lignée des amu
seurs populaires.
Sans doute, il eut le tempérament, la na
ture et le milieu qui devait l’orienter dès le
plus jeune âge vers les jenx du cirque et
faire en sorte que le développement de sa
fantaisie inventive fut chez lui une simple
poussée d’atavisme.
Mais il eut aussi l’intelligence de tirer un
merveilleux parti de ses dons, de suivre sa
nature sans chercher à la compliquer, à
l’amoindrir par des imitations faciles. Son
comique resta simple et plein de bonhomie ;
il puisa précisément dans cette simplicité
une rondeur aimable et savoureuse.
Enfant de la balle, il n’eut qu’à suivre la
balle que les vieux avaient bien lancée. Sur
un dernier salut à «‘honorable société»,
il est rentré dans la coulisse, laissant dans
nos mémoires si souvent infidèles le lumi
neux sillage de l’hilarité.
Il fallut vraiment qu’il y eut chez cet
homme des pouvoirs latents de réjouissance
communicative si l’on veut bien se souvenir
de la facilité avec laquelle il déridait instan
tanément le front le plus sévère.
Il lui suffisait pour cela de paraître en
piste dans son invraisemblable redingote qui
lui battait les talons et emprisonnait plutôt
mal que bien un ventre à la Falstaf.
Gou-Gou s’avançit, très grave, sous les
lustres, les pantoufles glissées caressant les
fleurs du tapis; puis il s’arrêtait solennel, met-
tait la main droite sur son cœur et saluait
cérémonieusement, d’un salut si humble, si
ample, si profond, que le ventre entraînait
la tête, que les jambes s’empêtraient dans
les pans de la redingote et que toute cette
masse s’effondrait avec un bruit sourd.
Le clown se relevait alors avec des sou
plesses imprévues, reboulonnait son vête
ment pour dissimuler sa confusion et, ma
jestueux, se retirait sur une pirouette :
— Il fait chaud, ce soir !...
Par la façon dont il disait ces réflexions
naïves, par l’expression de physionomie
dont il les soulignait, Gou-Gou avait trouvé
le moyen de les faire adopter et de les ren
dre fameuses.
C est un de ses titres de gloire qu’il n’ou
blie point dans le silence de la retraite, et
c’est en effet de la petite monnaie de célé
brité que les favorisés du succès jettent ainsi
dans la circulation des mots.
Gou-Gou les considère comme ses légi
times enfants, ces boutades burlesques et
fantasques qu’il lança au hasard del’impro-
ji visation. un soir, dans une « entrée ». (Oui
:
P
firent assez belle fortune pour n’être pas ou
bliés vingt ans après,
C’est le père de « A. E ou U »,de « Il fait
chaud ce soir... et demain aussi », de « Il
est rigolo, hein ? », de « Ouïe ouïd-ouïe 1 »
Et vous le revoyez n‘est-ce pas, cham bière
en main, dans son costume ruisselant de
Paillettes, faisant sauter son petit cochon
ack et stimulant son zèle par des comman
dements qui durent donner au soyeux élève
des idées plutôt erronées sur la conjugaison
des verbes français ?
— Marchissez !... Trottissez 1... Couris-
sezi... Gâââlopez !...
#
* *
Arsène Loyal, de la grande famille des
Loyal dont le nom flamboie encore dans
l'histoire du cirque, devint GoU-Gou, vers
l’âge de vingt ans. Il avait été antérieure-
ment, comme tons les autres, acrobate de
tapis, ecuyer, voltigeur. Il n’avait pas six
ans, qu’il avait déjà paru en piste.
— Je faisais Napoléon, me dit-il. J’avais la
tête et ta mèche. Les cheveux sont tombés,
mais j’ai gardé la redingote !
La guerre de 1870 ruina le père Loyal, dis
persa la troupe. Le petit Arsène se fit cl
et Gon-Gou naquit au succès, fit même
éclipser Loyal.
C’est de cette époque que date sa vogue.
Elle lui vint avec ses fantaisies originales,
(Wi
avec ses animaux dressés, avec la drô’erie
de ses réparties, avec ses parodies de Sarah
Bernhardt, de Mounet-Sully, avec ses panto
mimes de la « Noce à Toto », de la « Fête au
Village », où il était un gros pompier au
ventre blanc, sur lequel venaient se décal-
quer des joues barbouillées de suie.
Les cirques Rancy, Piège, Lenka, le possè
dent tour à tour. Il y crée Une Chasse sous
Louis XV, Les Kroumirs, Le Diable vert.
Il parcourt l’etranger. On l’applaudit en
Allemagne, en Angleterre, en Autriche, en
Russie, au Portugal, en Amérique. Puis il
revient en France, avec de l’or sur son cos
tume. .. et surtout an fond de ses poches.
Il s’est marié. Il a épousé une jolie écuyère
qui créa sur les pistes les plus renommees
Le Cuirassier de Reischoffen et que vous pour
rez voir en allant faire visite à G u-Gou à son
magasin de confiserie de la foire Saint-Michel.
C'est la bonne dame aux traits délicats et
fins, à la chevelure blanche, aux gestes dis
tingués et précieux qui préside aux Etats
généraux des bonbons... Tout un passe de
haute-école dans un cadre de pâte à nou
gat!...
Accoudé à son éventaire, devant la somp
tueuse « caravane » qui promène désormais
son «home » et sa retraite, Goa Gou sourit
encore à ce temps envolé. C’est un philo
sophe. C’est un sage.C’est aussi un très brave
homme, et il n’en peut être autrement, car
les bonnes gens qui durant toute leur vie ont
semé du rire ne peuvent récolter que de la
bonté.
Il y a aujourd’hui soixante-cinq ans. De
puis deux ans, il a di ! adieu à la piste. Il fut
à Philadelphie, à New York, et, pour la der
nière fois, parut dans l’arène. Son nom y
demeure. Gou-Gou redevenu M. Arsène
Loyal, est le père de Mlle Leris Loyal, une
comédienne equestre dont le succès a pour
suivi la tradition familiale.
Mais le cirque ne revoit plus aujourd’hui
Gou-Gou que comme spectateur, et certes, il
a bien droit à sa place, le bon vieux clown,
qui mit tant de lustre — et en vit tant, au
gaz, à l’électricité — sur les hasards et les
cahots de la profession.
— Et Jack !... Qu‘est-il devenu ?
— Jack !... Il était gentil, hein, mon petit
cochon et docile, et camarade, et propre ?...
Jack !
Gou Gou s’est arrêté pensif, les yeux per
dus dans le tendelet de la maison d’en face.
Puis d’une voix sépulcrale, il a clamé :
— Il est mort !
Il dit cela comme le chirurgien du Roi
s’amuse, avec un accent tragique qui se ter
mine sur un éclat parodique, entire-bou-
chon t
$
* *
.,.Cependant, la clientèle était venue. Des
enfints promenaient des yeux de convoi ise
sur les escaliers de pain d’épice et les pyra
mides de bonbons. Mme Loyal, tout en enve
loppant les friandises, souriait discrètement,
gracieuse, comme elle devait sourire à che
val, dans l’arène, après l’exécution d’un pas,
en saluant le public conquis.
L’heure était venue de mettre un terme
aux confidences. J’eus, à mon tour, le salut
empanaché. Mais le clown s’était déjà mis
à ma poursuite :
— Courissez pas !... Courissez pas !...
Vous oubliez votre nougat!
: ALBERT-HERRENSCHMIDT. .
_ 20 Fr.
On 8 abonne égalem ent, SANS FR/tS, dans tous les Suresax Po^e
=6=RGresmcasaaeregesrm====-==----------,
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40 » 3
S rrane» g
aneggaantssns
Une Catastrophe Maritime
NAUFRAGE DU “VOLTURNO”
136 Victimes. — Le feu ayant éclaté à bord, le navire est
abandonné. — 521 personnes sauvées.
La a Touraine » recueille 40 survivants.
Londres, 44 octobre.
Une dépêche de Liverpool dit qu’un télé
gramme reçu par une Compagnie de naviga
tion annonce que le vapeur Volturno, allant
de Rotterdam a New-York, a été abandonné
hier, 10 octobre, en pleine mer à la suite
d’on incendie.
Le paquebot avait à bord 500 passagers.
Environ 524 personnes ont été sauvées par
des vapeurs appelés par le T. S. F.
LE NAVIRE NAUFRAGE
Londres, 11 octobre.
Le steamer Volturno appartient à la Com
pagnie anglaise transatlantique « The Royal
Line » (Canadian Northern Steamships Ltd).
de Bristol. C’est un steamer de 2.222 tonnes.
Il avait quitté Rotterdam le 2 octobre pour
Nw York et avait, depuis, été signalé le 4
octobre, à 40 h. 31 du soir, à 50 milles dans
le Sud Est de Browhead, Irlande.
Ce navire, construit en 1906 aux chantiers
de Glascow, était du type désigné sous le
nom de « Shelterdeck ». Il jaugeait 3.600
tonnes en lourd, mesurait 340 pieds de long,
43 pieds de large, 20 pieds de creux. Il était
à deux hélices et développait 3,000 chevaux.
LE RÉCIT D’UN TÉMOIN
Londres, 11 octobre.
Voici un récit de la catastrophe du Vol-
turno, câblé à VErening News par un témoin :
C’est jeudi matin que le Carmania reçut un
marconigramme lui annonçant que le Vol
turno était en détresse.
Malgré la tempête il se dirigea à une vitesse
de vingt nœuds vers le Volturno, qui se trou
vait par 480 25 de latitude et 340 33 de lon
gitude.
Quand le Carmania arriva vers midi sur le
lieu du sinistre, le Volturno, balancé par
d’énormes vagues, avait son avant en flam
mes.
On essayait à bord de mettre des embarca
tions de sauvetage à la mer, mais le temps
était épouvantable et quatre canots se bri
sèrent sous les lames et tous ceux qu’ils por
taient disparurent.
Le Carmania ne put approcher du Volturno,
dont les passagers réunis à l’arrière pous
sais nt des cris de détresse, l’orage sévissant
violemment.
La tempête faisait rage.
L’officier Gardner, du Carmania, monta
dans un canot de secours et essaya d’appro-
cher du Volturno, mais les rames s’étant bri
sées l’une après l’autre, il dut retourner sur
le Carmania.
Le capitaine Barr décida alors de placer
son navire le plus près possible du Volturno.
Mais il ne put approcher à plus de trente
mètres et porter secours aux passagers en
détresse. Ceux-ci avaient déjà pris place dans
les canots de sauvetage, à l’arrière du ba
teau, tandis que l’équipage luttait à l’avant
contre l’incendie^
Les appareils de télégraphie sans fil du
Carmania fonctionnaient sans cesse, et bien-
1ôt de nombreux navires se trouvèrent réu
nis autour du Volturno.
MOuVeHes Politiques
L’Archevêque de Lyon
et les anciens Sillonnistes
Les anciens membres du « Sillon » devant
tenir un Congrès à Lyon les 17, 18 et 19 cou
rant, Mgr Sevin, archevêque de cette ville,
publie dans la « Semaine Religieuse » un
communiqué dans lequel il rappelle les
instructions données par le pape Pie X aux
Sillonnistes, dans sa lettre du 25 août 1910.
« En conséquence, dit le communiqué :
4» nous faisons défense formelle à tous les
prêtres de notre diocèse et a tous les élèves
de nos grands et petits séminaires d’assister
au Congrès dont nous parlons et aux réu
nions qui pourraient le précéder et le suivre;
20 nous rappelons à tous les catholiques
qu’ils ne peuvent sans faute grave adhérer
aux doctrines sillonnistes condamnées dans
la lettre apostolique donnée par Pie X en
date du 25 août 1910, ou contrevenir aux
ordres qui y sont intimés. »
’ 1 -------------- —--=9==- == o -==----=-==-=%=
LE VOYAGE PRÉSIDENTIEL
Le pré ident de la République débarquera
ce matin à Marseille, au vieux port.
A 10 heures aura lieu, à la Préfecture, la
présentation des fonctionnaires, délégations
et autorités constituées, à midi, le banquet à
la Chambre de commerce.
Il visitera l’après-midi l’Exposition, dont il
posera la première pierre et parcourra le
vieux Marseille, puis un dîner aura lieu à la
Préfecture.
M Baudin, ministre de la marine, accom
pagné du contre-amiral Darrieus, chef de
son cabinet, a quitte Paris hier matin, se
rendant à Marseille, où il doit recevoir le
président de la République à son retour
d’Epagne. ..
La' troisième escadre de ligne commandée
par le vice-amiral Marin-Darbel, a quitté
Toulon hier matin pour Marseille.
L’escadre légère commandée par le vice-
amiral Auvert, a appareillé à son tour à
4 h. 30 de l’après-midi.
----=» -== = -= = ========================
MEXIQUE
115 députés arrêtés
Des scènes tumultueuses se sont produites
vendredi soir à la Chambre des députés.
Le général Huerta ordonna aux troupes de
cerner le palais et de procéderà ‘arrestation
de 115 députés. Cinq seulement purent s’é
chapper ; les autres furent conduits en pri
son. ou ils. sent gardés par la force armée—
La nuit vint. La tempête s’étant un peu
apaisée, ils mirent leurs canots de sauvetage
à la mer, mais ils ne purent approcher an
steamer en feu.
Pendant la naît, on entendit une explo
plosion et le Volturno lança des fusées. Mais
il fut impossible de lui porter secours, car la
mer roulait des vagues énormes.
possible de lui porter secours, car la
liait des vagues énormes.
C’est seulement vendredi matin que la
tempête perdit de sa violence, et que les se
cours purent s’organiser.
A 9 h. 1/2, 521 passagers sur 657, furent
transbordés, et le Volturno abandonné.
LES SURVIVANTS
Londres, 41 octobre.
La Cunard Steamship Cy a reçu ce matin
le marconigra mme suivant du capitaine du
steamer Carmania :
« Volturno (Uraniam Steamship Cy) aban
donné en raison d’un incendie vendredi 10
octobre, à 9 h. 20 du matin, latitude 48023,
longitude 36033. Tous les survivants ont été
pris à bord.
» Voici la liste des survivants reçu eillis (
bordie dix steamers arrivés au secours : Car*
mam a : 44 ; La-Touraine : 40 ; Minneapolis^
30 ; Rapptihannock : 49 ; Czar : 402 ; Narra*
ganset : 29 ; üevonian : 59 ; Kroonland : 90 ;
Grosser Kurfust : 405 ; Seydhtz : 36. Total :
524. /
» Des listes complètes de ceux sauvés
sont à bord ; elles seront expédiées de
Queenstown.
» Avis a été reçu du commissaire à bord
du Volturno qu’il y avait à bord : passagers de
ire classe : 24 ; émigrants : 540 : équipage.
93. Total : 657.
» Membres de l’équipage sauvés à bord du
Kroonland : capitaine.
» Les premier, 2e, 3 e et 5e mécaniciens
et deux télégraphistes sont sur le Narra*
ganset.
» Biker, le commissaire des émigrants,
et le chirurgien sont sur le Grosser-Kurfust,
et 9 noms n’ont pas encore été retrouvés.
» Signé : BAAR, capitaine du Carmania. »
Londres, 11 octobre.
On mande de Liverpool à la Westminster
Gazette que 436 passagers du Vblturno man
quent.
« LA-TOLRAINE » FAIT ROUTE POUR
LE HAVRE
Le steamer transatlantique La-Touraine, de
la Compagnie Générale Transatlantique, qui
a recueilli 40 survivants de la catastrophe au
Volturno, avait quitté New-York le samedi 4
octobre à 6 heures du soir. Il était attendu
demain lundi, mais il est probable que ce
paquebot a dû faire route en arrière pour se
porter au secours du Volturno, étant donné
l’endroit où celui-ci se trouvait.
La-Touraine subira de ce fait un assez long
retard et n’arrivera probablement que dans
la journée de mercredi.
D’ailleurs aucun message de T.S.F. n’a pu
être reçu ici de ce bateau.
INFORMATIONS
Les Téléphonistes de
la Bourse du Commerce
Le Conseil de discipline des P. T. T., pré-
sidé par M. Herman, directeur de la compta-
bilité, a examine hier le cas des dix télêpho-
nistes et des deux surveillantes accusées par
un commerçant de la Bourse du commerce
de Paris d’avoir favorisé les opérations de
ses concurrents.
Une première séance a été tenue hier ma
tin ; une deuxième séance a eu lieu hier
après-midi.
La plus grande discrétion est observée sur
les opérations du Conseil de discipline.
Deux téléphonistes sont mises en disponi
bilité, une autre change de résidence, deux
dames reçoivent un avertissement, une autre
change de bureau.
Enfin les autres dames, parmi lesquelles
les surveillantes, reçoivent un avertissement
simple.
En principe, les peines sont inférieures
d’un degré à celles qui avaient été proposées
précédemment, le Conseil ayant jugé que les
faits avaient été démésurement grossis.
En outre, l’administration se réserve d’in
tenter des poursuites contre le négociant
pour rentrer dans les fonds dont le trésor 8
été lésé.
Affaire de faux timbres-postes
L’administration des postes avait remar-
qué, depuis quelque temps, que de nom
breux timbres-poste de 40 centimes faux
étaient en circulation. Elle déposa une plain:
te à M. Drioux, juge d’instruction, qui fut
chargé de suivre l’affaire. J
Le magistrat recevait bientôt les,dolean-
ces de commerçants, notamment d’éditeurs
et libraires, se plaignant que des comman
des à eux faites par lettre étaient payées
avec des timbres-poste également faux.
M. Niclausse, commissaire de pouce a la
direction des affaires judiciaires, ouvrit une
enquête. . _
Après quelques investigations, ses soup
çons se portèrent sur M. Lorulot, gérant de
Vidée Libre. Une perquisition devait être opé
rée au domicile de ce dernier, rue Rampon,
mais l’anarchiste avait déménagé sans payer
son terme.
Il tut recherché et trouvé ce matin à Fran
conville. Dans la chambre qu’il occupait, on
a découvert 30,000 timbres faux de 10 cens
limes et tout l’attirail nécessaire pour en aS ".
surer la fabrication. j
À Lerulot a été arrêté et envoyé au Der 4
"T
53* Année
Administrateur * Délégué
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
a M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions et Annonces, TEL 10.17
AU HAVRE
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Dimanche 11 Octobre 1993
m s
L0 Petit Havre
AN NON GES
Bureau du Journal, 112, boul de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces judiciaires et tégolos
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cembre, baisse 5 points ; janvier, baisse
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Décembre.
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91 -/-
90 3/4
Mai
91 3 4
Mais sur
Décembre.
68 1/2
69 5/8
— l
Mai
70 4/2
74 3/8
Saindoux sur.
Octobre...
10 63
10 60
Janvier...
10 50
10 55
NOTA.
— Lundi,
Marché clos.
LE VOYAGE PRÉSIDENTIEL
Echange de Télégrammes
A bord du « Diderot ». — Le président de
la République a adressé le télégramme sui
vant au roi d’Espagne, par télégraphie sans
e AS. M. le roi Alphonse XIII,
à bord du cuirassé « Espava »,
en rade de Carthagène.
» Au moment où l’escadre française quitte
les eaux espagnoles, je tiens à exprimer à
nouveau toute ma gratitude à Votre Majesté
et à Sa Majesté la reine, ainsi qu’à la gené-
reuse nation espagnole pour l’accueil si sin
cère et si amical que j’ai reçu pendant mon
sejour et pour les sentiments cordiaux té
moignés à mon pays.
» Je prie Votre Majesté d’agréer pour elle
et pour Sa Majesté la reine et pour l’Espagne
les vœux les plus chaleureux de la France.
» POINCARÉ. »
Le roi a immédiatement répondu par télé-
graphie sans fil :
« Au nom de l’Espagne, de, la reine et en
mon propre nom, je vous remercie très sin
cèrement de votre aimable télégramme.
» Moi aussi je forme les vœux les plus
chaleureux pour la grandeur et la prospérité
de la France ainsi que pour votre bonheur
et pour cefoi de Mme Poincaré.
» Je vous souhaite un heureux voyage.
» ALFONSO. »
La Catastrophe du “ Volturno ”
Le nombre des victimes serait
d’une centaine
BRÊME. — Un radio-télégramme venu du
lieu de la catastrophe transmis au North
Lloyd par son vapeur Grosser-Kurfurst, dit
que l’explosion qui provoqua l’incendie tua
divers passagers et des hommes de l’équi-
page.
Le vent soufflait en tempête et la mer était
agitée.
Toute la nuit, de 9 heures du soir à 3 heu
res du matin, deux canots du Grosser-Kur-
furst cherchèrent à s’approcher de l’épave
dont l’abord était presque impossible.
Il n’était possible de sauver les personnes
que si elles sautaient par dessus bord.
Le Volturno envoya un batean monté par
cinq hommes, qui furent recueillis.
Un instant après le navire sombrait.
Le Grosser-Kurfurst sauva en tout 86 per
sonnes : 67 passagers, deux officiers, un
machiniste, seize matelots.
523 personnes au total ont été sauvées par
l’ensemble des navires qui se trouvaient sur
les lieux ; une centaine de personnes ont
disparu.
Le Carmania et La-Touraine ont fait des
recherches sur les lieux de la catastrophe.
L’épave demeure dangereuse pour la na-
vigation.
. On a donné les soins nécessaires aux nau
fragés et on leur a trouvé des emplace
ments ; ils continuent leur voyage.
Londres. — Le Volturno était estimé 45,000
livres.
On croit qu’il était entièrement assuré,
mais on ignore encore la valeur de la car
gaison.
On ne s’explique pas la rapidité avec la-
quelle l’incendie s’est développé.
' C’est grâce uniquement à la télégraphie
sans fil que le navire n’est pas perdu corps
et biens.
Le Carmania doit arriver à Queenstown
vers minuit ou ce matin à la première
heure.
Les toasts d’adieu prononcés par M. Poin
caré et par le roi d’Espagne à bord du Dide
rot, en rade de Carthagène, le télégramme
commun adressé par les deux chefs d’Etat
au roi George V d'Angleterre, enfin la note
concertée qui a été officiellement commu
niquée à la presse et résumant les entretiens
de MM. de Romanonès, Lopez Munoz et
Pichon, constituent un ensemble de docu
ments diplomatiques du plus haut intérêt.
Ils marquent une nouvelle étape dans
cette entente franco-espagnole qui s’est
affirmée, depuis 1904, parallèlement à l’en-
tente franco-anglaise.
Les discours du président de la Répu
blique et du roi Alphonse XIII ont été d’un
ton particulièrement chaleureux. La décla
ration officielle dont ces discours étaient la
paraphrase est plus précise encore.Entre les
deux puissances il existe, dit-elle, une
« concordance de vues » parfaite, des « sen
timents d'entente et d’amitié cordiales qui
répondent aux intérêts comme aux aspira
tions et aux besoins des deux peuples ».
Enfin ce document nous assure que « ces
principes trouveront leur application toute
naturelle aussi bien dans la politique générale
des gouvernements de Paris et de Madrid que
dans les questions spéciales qui se rattachent
à rœuvre qu’ils accomplissent au Maroc ».
Inaugurée en 1904, par les conventions
du mois d’octobre auxquelles l’Angleterre
avait officieusement prêté ses bons offices,
l’entente franco-espagnole avait été com
plétée, en 1907,par deux accords dont l’un,
entre la France et l’Espagne, concernait
leurs possessions sur les côtes de la Médi
terranée et de l’Atlantique, et l'autre, entre
l’Espagne et l’Angleterre, ayant le même
objet. C’était l’origine d’un consortium
ayant pour base la politique des trois puis
sances dans l’Afrique duNord,et qui s’étend
désormais à leur politique européenne.
Celte extension est d’ailleurs souli
gnée par le télégramme adressé au roi
d’Angleterre, après la visite de M. Poincaré
et du roi Alphonse XIII à bord du cuirassé
anglais Invincible.
Sans doute, on ne saurait trouver, dans
les documents cités, les précisions abso
lues attendues par quelques-uns, la nou
velle par exemple de la conclusion d’un
traité effectif. Mais nous savons que les
intérêts permanents des deux puissances
seront sauvegardés par une « amitié cor
diale ». Et nous avons vu la volonté des
deux gouvernements ainsi que la tendance
des deux peuples affirmées de façon écla
tante à Carthagène.
Cet étroit rapprochement de la France et
de 1 Espagne donne à l’Angleterre une dou
ble satisfaction. Dans le présent, il met
obstacle à certaines intrigues allemandes,
depuis longtemps poursuivies dans certains
milieux politiques de la péninsule ; pour
l’avenir, et en cas de conflagration, il est
tout au moins — et pour ne pas dire plus,
— la garantie de la neutralité bienveil
lante de l’Espagne, dont la puissance na
vale va très prochainement s’accroître, de
façon imposante, en Méditerranée.
Ainsi l’Espagne, longtemps hésitante,
s’est décidée en faveur de la Triple Enten
te. C’est un événement considérable, c’est
un événement heureux pour ce groupe de
puissances et pour l’Espagne elle-même, —
et c’estune garantie d’équilibre européen.
Th. Vallée.
BULLETIN MILITAIRE
LES AFFAIRES D'ORIENT
Belgrade. — Contrairement aux nouvel
les publiées à l’étranger, les pertes serbes
sont peu élevées ; celles des Albanais sont
PU contraire importantes.
GRAVE ACCIDENT DANS USE
USINE ÉLECTRIQUE
TROYES. — Une grue en construction dans
une usine électrique de St-Dizier s’est effon
drée. Trois ouvriers ont été tués et deux
blessés.
Le Renforcement de nos Effectifs
L’exécution du programme militaire éla
boré par le général Lyautey avait, on s’en
souvient, exigé l’envoi de quelques renforts
constitués par les 7 e et 14e bataillons de
chasseurs alpins et par un certain nombre
de bataillons de tirailleurs algériens et de
zouaves prélevés sur la division de Tunisie.
Pour ne pas compromettre la défense de
l’Afrique du Nord, le ministère de la guerre
avait dû renvoyer en Algérie deux bataillons
de zouaves de France et expédier même
plusieurs bataillons d’infanterie métropoli
taine.
Ces dernières unités ont été déjà rapa
triées, et les bataillons de zouaves détachés
par la Métropole préparent leur retour ; il
en est de même du 7e bataillon de chasseurs.
Pour compenser l’effet de cette mesure, M.
Etienne vient de faire décréter par le prési
dent de la République la création d’un nou
veau bataillon au fer régiment de zouaves, à
la date du 1 er octobre. Un autre bataillon
sera créé au 3e régiment de zouaves et deux
bataillons au 4e, au fur et à mesure des dis
ponibilités financières.
La loi des cadres de l’infanterie prévoyait
5compagnies pour chacun de nos bataillons
de chasseurs, la 6e compagnie fournissant
les éléments des formations cyclistes. Le
service de trois ans permettant de puiser
largement dans le contingent, nos 31 batail
lons de chasseurs seront tous rétablis à
6 compagnies. Cette mesure renforce de 6,000
hommes nos troupes de couverture, sur la
frontière de l’Est et dans les Alpes.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
, Boxe
|
. Tabd
' Match Carpentier contre Jef Smith
Dans le match qui a eu lieu hier soir à
Luna Park, Carpentier a été déclaré vain
queur aux points.
| Le match qui comptait vingt rounds a été
presque complètement à l’avantage de Car-
pentier.
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LE PETIT HAVRE à Paris
a la HIBRAIRIE IHTERMATIOMTLE
108, rue Saint-Lazare, 108
(immeuble de l’HOTEL TERMINUS?
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a M. HIPPOLYTE Fénoux
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Clou Go® elown
G ou-G nu confiseur
Phete Petit Haetv Cliché petit Havre
APRÈS SeANE ANS DE PISTE
Du Cirque à la Confiserie
- Et voici, Cher Monslenr; ta nougat de-
mandé. La pâte en est surfine et l’amande en
est douce !
J’avais à peine allongé le bras que la sur
prise me le fit retomber. Cette figure du mar
chand, cette bonne mine épenoule, rasee,
toute réjouie,ces petits yeux pétillant de ma
lice, cette large encolure, et surtout cette
belle humeur peinte sur on visage qui sem-
blait par toutes ses pores exhaler du rire,
tout cela réveilla subitement une légion de
souvenirs.
Le confiseur souriait toujours, tendant son
paquet avec un geste qui était tout à la fois
élégant et comique : -
— La pâte en est surfine et l’amande en est
douce 1... A. E. ou U ?
Ces trois syllabes jetées dans un éclat de
franche gaîté firent enfin l’effet du déclic qui
déchire le voile de l’încertitude.
— Vous ?
— Moi t
— En chair, en os ?
— En nougat de Montélimar!
Et voilà comment, ces jours-ci, en flânant le
long des boutiques de la foire Saint-Michel,
sur le cours de la République, j’ai découvert
Gou-Gou I
t «
Gou-Gou!... Il y a toujours du rire dans
ces deux mots plaisamment unis.
Le brave homme qui les inventa sut long
temps répandre tant de fantaisie joyeuse
qu’il suffit encore de faire sonner son sobri
quet pour évoquer les grelots de folie.
Le clown Gou-Gou a fait pâmer d’aise, sur
sauter, détendre des générations de raies de
tous âges, car c’est le privilège délicieux et
rare du bon cio wn de tenir une place égale
dans la reconnaissance des petits et des
grands. Son art n’a pas d’anditorre spécial. Il
exerce son action hygiénique et réconfor-
tante sur tout Ensemble des yeux qui l’ob
servent, des esprits qu’il amuse.
Il a le don de confondre dans la douceur
de la g îté les enfants et leurs parents, de
les faire communier intimement dans l’ac-
cès de gaîté. Et c’est pourquoi nos souvenirs
les plus lointains conservent au bon clown
une sympathieque le temps amplifie en y
joignant une pointe de regret.
Gou-gou était de cette lignée des amu
seurs populaires.
Sans doute, il eut le tempérament, la na
ture et le milieu qui devait l’orienter dès le
plus jeune âge vers les jenx du cirque et
faire en sorte que le développement de sa
fantaisie inventive fut chez lui une simple
poussée d’atavisme.
Mais il eut aussi l’intelligence de tirer un
merveilleux parti de ses dons, de suivre sa
nature sans chercher à la compliquer, à
l’amoindrir par des imitations faciles. Son
comique resta simple et plein de bonhomie ;
il puisa précisément dans cette simplicité
une rondeur aimable et savoureuse.
Enfant de la balle, il n’eut qu’à suivre la
balle que les vieux avaient bien lancée. Sur
un dernier salut à «‘honorable société»,
il est rentré dans la coulisse, laissant dans
nos mémoires si souvent infidèles le lumi
neux sillage de l’hilarité.
Il fallut vraiment qu’il y eut chez cet
homme des pouvoirs latents de réjouissance
communicative si l’on veut bien se souvenir
de la facilité avec laquelle il déridait instan
tanément le front le plus sévère.
Il lui suffisait pour cela de paraître en
piste dans son invraisemblable redingote qui
lui battait les talons et emprisonnait plutôt
mal que bien un ventre à la Falstaf.
Gou-Gou s’avançit, très grave, sous les
lustres, les pantoufles glissées caressant les
fleurs du tapis; puis il s’arrêtait solennel, met-
tait la main droite sur son cœur et saluait
cérémonieusement, d’un salut si humble, si
ample, si profond, que le ventre entraînait
la tête, que les jambes s’empêtraient dans
les pans de la redingote et que toute cette
masse s’effondrait avec un bruit sourd.
Le clown se relevait alors avec des sou
plesses imprévues, reboulonnait son vête
ment pour dissimuler sa confusion et, ma
jestueux, se retirait sur une pirouette :
— Il fait chaud, ce soir !...
Par la façon dont il disait ces réflexions
naïves, par l’expression de physionomie
dont il les soulignait, Gou-Gou avait trouvé
le moyen de les faire adopter et de les ren
dre fameuses.
C est un de ses titres de gloire qu’il n’ou
blie point dans le silence de la retraite, et
c’est en effet de la petite monnaie de célé
brité que les favorisés du succès jettent ainsi
dans la circulation des mots.
Gou-Gou les considère comme ses légi
times enfants, ces boutades burlesques et
fantasques qu’il lança au hasard del’impro-
ji visation. un soir, dans une « entrée ». (Oui
:
P
firent assez belle fortune pour n’être pas ou
bliés vingt ans après,
C’est le père de « A. E ou U »,de « Il fait
chaud ce soir... et demain aussi », de « Il
est rigolo, hein ? », de « Ouïe ouïd-ouïe 1 »
Et vous le revoyez n‘est-ce pas, cham bière
en main, dans son costume ruisselant de
Paillettes, faisant sauter son petit cochon
ack et stimulant son zèle par des comman
dements qui durent donner au soyeux élève
des idées plutôt erronées sur la conjugaison
des verbes français ?
— Marchissez !... Trottissez 1... Couris-
sezi... Gâââlopez !...
#
* *
Arsène Loyal, de la grande famille des
Loyal dont le nom flamboie encore dans
l'histoire du cirque, devint GoU-Gou, vers
l’âge de vingt ans. Il avait été antérieure-
ment, comme tons les autres, acrobate de
tapis, ecuyer, voltigeur. Il n’avait pas six
ans, qu’il avait déjà paru en piste.
— Je faisais Napoléon, me dit-il. J’avais la
tête et ta mèche. Les cheveux sont tombés,
mais j’ai gardé la redingote !
La guerre de 1870 ruina le père Loyal, dis
persa la troupe. Le petit Arsène se fit cl
et Gon-Gou naquit au succès, fit même
éclipser Loyal.
C’est de cette époque que date sa vogue.
Elle lui vint avec ses fantaisies originales,
(Wi
avec ses animaux dressés, avec la drô’erie
de ses réparties, avec ses parodies de Sarah
Bernhardt, de Mounet-Sully, avec ses panto
mimes de la « Noce à Toto », de la « Fête au
Village », où il était un gros pompier au
ventre blanc, sur lequel venaient se décal-
quer des joues barbouillées de suie.
Les cirques Rancy, Piège, Lenka, le possè
dent tour à tour. Il y crée Une Chasse sous
Louis XV, Les Kroumirs, Le Diable vert.
Il parcourt l’etranger. On l’applaudit en
Allemagne, en Angleterre, en Autriche, en
Russie, au Portugal, en Amérique. Puis il
revient en France, avec de l’or sur son cos
tume. .. et surtout an fond de ses poches.
Il s’est marié. Il a épousé une jolie écuyère
qui créa sur les pistes les plus renommees
Le Cuirassier de Reischoffen et que vous pour
rez voir en allant faire visite à G u-Gou à son
magasin de confiserie de la foire Saint-Michel.
C'est la bonne dame aux traits délicats et
fins, à la chevelure blanche, aux gestes dis
tingués et précieux qui préside aux Etats
généraux des bonbons... Tout un passe de
haute-école dans un cadre de pâte à nou
gat!...
Accoudé à son éventaire, devant la somp
tueuse « caravane » qui promène désormais
son «home » et sa retraite, Goa Gou sourit
encore à ce temps envolé. C’est un philo
sophe. C’est un sage.C’est aussi un très brave
homme, et il n’en peut être autrement, car
les bonnes gens qui durant toute leur vie ont
semé du rire ne peuvent récolter que de la
bonté.
Il y a aujourd’hui soixante-cinq ans. De
puis deux ans, il a di ! adieu à la piste. Il fut
à Philadelphie, à New York, et, pour la der
nière fois, parut dans l’arène. Son nom y
demeure. Gou-Gou redevenu M. Arsène
Loyal, est le père de Mlle Leris Loyal, une
comédienne equestre dont le succès a pour
suivi la tradition familiale.
Mais le cirque ne revoit plus aujourd’hui
Gou-Gou que comme spectateur, et certes, il
a bien droit à sa place, le bon vieux clown,
qui mit tant de lustre — et en vit tant, au
gaz, à l’électricité — sur les hasards et les
cahots de la profession.
— Et Jack !... Qu‘est-il devenu ?
— Jack !... Il était gentil, hein, mon petit
cochon et docile, et camarade, et propre ?...
Jack !
Gou Gou s’est arrêté pensif, les yeux per
dus dans le tendelet de la maison d’en face.
Puis d’une voix sépulcrale, il a clamé :
— Il est mort !
Il dit cela comme le chirurgien du Roi
s’amuse, avec un accent tragique qui se ter
mine sur un éclat parodique, entire-bou-
chon t
$
* *
.,.Cependant, la clientèle était venue. Des
enfints promenaient des yeux de convoi ise
sur les escaliers de pain d’épice et les pyra
mides de bonbons. Mme Loyal, tout en enve
loppant les friandises, souriait discrètement,
gracieuse, comme elle devait sourire à che
val, dans l’arène, après l’exécution d’un pas,
en saluant le public conquis.
L’heure était venue de mettre un terme
aux confidences. J’eus, à mon tour, le salut
empanaché. Mais le clown s’était déjà mis
à ma poursuite :
— Courissez pas !... Courissez pas !...
Vous oubliez votre nougat!
: ALBERT-HERRENSCHMIDT. .
_ 20 Fr.
On 8 abonne égalem ent, SANS FR/tS, dans tous les Suresax Po^e
=6=RGresmcasaaeregesrm====-==----------,
2% » I
40 » 3
S rrane» g
aneggaantssns
Une Catastrophe Maritime
NAUFRAGE DU “VOLTURNO”
136 Victimes. — Le feu ayant éclaté à bord, le navire est
abandonné. — 521 personnes sauvées.
La a Touraine » recueille 40 survivants.
Londres, 44 octobre.
Une dépêche de Liverpool dit qu’un télé
gramme reçu par une Compagnie de naviga
tion annonce que le vapeur Volturno, allant
de Rotterdam a New-York, a été abandonné
hier, 10 octobre, en pleine mer à la suite
d’on incendie.
Le paquebot avait à bord 500 passagers.
Environ 524 personnes ont été sauvées par
des vapeurs appelés par le T. S. F.
LE NAVIRE NAUFRAGE
Londres, 11 octobre.
Le steamer Volturno appartient à la Com
pagnie anglaise transatlantique « The Royal
Line » (Canadian Northern Steamships Ltd).
de Bristol. C’est un steamer de 2.222 tonnes.
Il avait quitté Rotterdam le 2 octobre pour
Nw York et avait, depuis, été signalé le 4
octobre, à 40 h. 31 du soir, à 50 milles dans
le Sud Est de Browhead, Irlande.
Ce navire, construit en 1906 aux chantiers
de Glascow, était du type désigné sous le
nom de « Shelterdeck ». Il jaugeait 3.600
tonnes en lourd, mesurait 340 pieds de long,
43 pieds de large, 20 pieds de creux. Il était
à deux hélices et développait 3,000 chevaux.
LE RÉCIT D’UN TÉMOIN
Londres, 11 octobre.
Voici un récit de la catastrophe du Vol-
turno, câblé à VErening News par un témoin :
C’est jeudi matin que le Carmania reçut un
marconigramme lui annonçant que le Vol
turno était en détresse.
Malgré la tempête il se dirigea à une vitesse
de vingt nœuds vers le Volturno, qui se trou
vait par 480 25 de latitude et 340 33 de lon
gitude.
Quand le Carmania arriva vers midi sur le
lieu du sinistre, le Volturno, balancé par
d’énormes vagues, avait son avant en flam
mes.
On essayait à bord de mettre des embarca
tions de sauvetage à la mer, mais le temps
était épouvantable et quatre canots se bri
sèrent sous les lames et tous ceux qu’ils por
taient disparurent.
Le Carmania ne put approcher du Volturno,
dont les passagers réunis à l’arrière pous
sais nt des cris de détresse, l’orage sévissant
violemment.
La tempête faisait rage.
L’officier Gardner, du Carmania, monta
dans un canot de secours et essaya d’appro-
cher du Volturno, mais les rames s’étant bri
sées l’une après l’autre, il dut retourner sur
le Carmania.
Le capitaine Barr décida alors de placer
son navire le plus près possible du Volturno.
Mais il ne put approcher à plus de trente
mètres et porter secours aux passagers en
détresse. Ceux-ci avaient déjà pris place dans
les canots de sauvetage, à l’arrière du ba
teau, tandis que l’équipage luttait à l’avant
contre l’incendie^
Les appareils de télégraphie sans fil du
Carmania fonctionnaient sans cesse, et bien-
1ôt de nombreux navires se trouvèrent réu
nis autour du Volturno.
MOuVeHes Politiques
L’Archevêque de Lyon
et les anciens Sillonnistes
Les anciens membres du « Sillon » devant
tenir un Congrès à Lyon les 17, 18 et 19 cou
rant, Mgr Sevin, archevêque de cette ville,
publie dans la « Semaine Religieuse » un
communiqué dans lequel il rappelle les
instructions données par le pape Pie X aux
Sillonnistes, dans sa lettre du 25 août 1910.
« En conséquence, dit le communiqué :
4» nous faisons défense formelle à tous les
prêtres de notre diocèse et a tous les élèves
de nos grands et petits séminaires d’assister
au Congrès dont nous parlons et aux réu
nions qui pourraient le précéder et le suivre;
20 nous rappelons à tous les catholiques
qu’ils ne peuvent sans faute grave adhérer
aux doctrines sillonnistes condamnées dans
la lettre apostolique donnée par Pie X en
date du 25 août 1910, ou contrevenir aux
ordres qui y sont intimés. »
’ 1 -------------- —--=9==- == o -==----=-==-=%=
LE VOYAGE PRÉSIDENTIEL
Le pré ident de la République débarquera
ce matin à Marseille, au vieux port.
A 10 heures aura lieu, à la Préfecture, la
présentation des fonctionnaires, délégations
et autorités constituées, à midi, le banquet à
la Chambre de commerce.
Il visitera l’après-midi l’Exposition, dont il
posera la première pierre et parcourra le
vieux Marseille, puis un dîner aura lieu à la
Préfecture.
M Baudin, ministre de la marine, accom
pagné du contre-amiral Darrieus, chef de
son cabinet, a quitte Paris hier matin, se
rendant à Marseille, où il doit recevoir le
président de la République à son retour
d’Epagne. ..
La' troisième escadre de ligne commandée
par le vice-amiral Marin-Darbel, a quitté
Toulon hier matin pour Marseille.
L’escadre légère commandée par le vice-
amiral Auvert, a appareillé à son tour à
4 h. 30 de l’après-midi.
----=» -== = -= = ========================
MEXIQUE
115 députés arrêtés
Des scènes tumultueuses se sont produites
vendredi soir à la Chambre des députés.
Le général Huerta ordonna aux troupes de
cerner le palais et de procéderà ‘arrestation
de 115 députés. Cinq seulement purent s’é
chapper ; les autres furent conduits en pri
son. ou ils. sent gardés par la force armée—
La nuit vint. La tempête s’étant un peu
apaisée, ils mirent leurs canots de sauvetage
à la mer, mais ils ne purent approcher an
steamer en feu.
Pendant la naît, on entendit une explo
plosion et le Volturno lança des fusées. Mais
il fut impossible de lui porter secours, car la
mer roulait des vagues énormes.
possible de lui porter secours, car la
liait des vagues énormes.
C’est seulement vendredi matin que la
tempête perdit de sa violence, et que les se
cours purent s’organiser.
A 9 h. 1/2, 521 passagers sur 657, furent
transbordés, et le Volturno abandonné.
LES SURVIVANTS
Londres, 41 octobre.
La Cunard Steamship Cy a reçu ce matin
le marconigra mme suivant du capitaine du
steamer Carmania :
« Volturno (Uraniam Steamship Cy) aban
donné en raison d’un incendie vendredi 10
octobre, à 9 h. 20 du matin, latitude 48023,
longitude 36033. Tous les survivants ont été
pris à bord.
» Voici la liste des survivants reçu eillis (
bordie dix steamers arrivés au secours : Car*
mam a : 44 ; La-Touraine : 40 ; Minneapolis^
30 ; Rapptihannock : 49 ; Czar : 402 ; Narra*
ganset : 29 ; üevonian : 59 ; Kroonland : 90 ;
Grosser Kurfust : 405 ; Seydhtz : 36. Total :
524. /
» Des listes complètes de ceux sauvés
sont à bord ; elles seront expédiées de
Queenstown.
» Avis a été reçu du commissaire à bord
du Volturno qu’il y avait à bord : passagers de
ire classe : 24 ; émigrants : 540 : équipage.
93. Total : 657.
» Membres de l’équipage sauvés à bord du
Kroonland : capitaine.
» Les premier, 2e, 3 e et 5e mécaniciens
et deux télégraphistes sont sur le Narra*
ganset.
» Biker, le commissaire des émigrants,
et le chirurgien sont sur le Grosser-Kurfust,
et 9 noms n’ont pas encore été retrouvés.
» Signé : BAAR, capitaine du Carmania. »
Londres, 11 octobre.
On mande de Liverpool à la Westminster
Gazette que 436 passagers du Vblturno man
quent.
« LA-TOLRAINE » FAIT ROUTE POUR
LE HAVRE
Le steamer transatlantique La-Touraine, de
la Compagnie Générale Transatlantique, qui
a recueilli 40 survivants de la catastrophe au
Volturno, avait quitté New-York le samedi 4
octobre à 6 heures du soir. Il était attendu
demain lundi, mais il est probable que ce
paquebot a dû faire route en arrière pour se
porter au secours du Volturno, étant donné
l’endroit où celui-ci se trouvait.
La-Touraine subira de ce fait un assez long
retard et n’arrivera probablement que dans
la journée de mercredi.
D’ailleurs aucun message de T.S.F. n’a pu
être reçu ici de ce bateau.
INFORMATIONS
Les Téléphonistes de
la Bourse du Commerce
Le Conseil de discipline des P. T. T., pré-
sidé par M. Herman, directeur de la compta-
bilité, a examine hier le cas des dix télêpho-
nistes et des deux surveillantes accusées par
un commerçant de la Bourse du commerce
de Paris d’avoir favorisé les opérations de
ses concurrents.
Une première séance a été tenue hier ma
tin ; une deuxième séance a eu lieu hier
après-midi.
La plus grande discrétion est observée sur
les opérations du Conseil de discipline.
Deux téléphonistes sont mises en disponi
bilité, une autre change de résidence, deux
dames reçoivent un avertissement, une autre
change de bureau.
Enfin les autres dames, parmi lesquelles
les surveillantes, reçoivent un avertissement
simple.
En principe, les peines sont inférieures
d’un degré à celles qui avaient été proposées
précédemment, le Conseil ayant jugé que les
faits avaient été démésurement grossis.
En outre, l’administration se réserve d’in
tenter des poursuites contre le négociant
pour rentrer dans les fonds dont le trésor 8
été lésé.
Affaire de faux timbres-postes
L’administration des postes avait remar-
qué, depuis quelque temps, que de nom
breux timbres-poste de 40 centimes faux
étaient en circulation. Elle déposa une plain:
te à M. Drioux, juge d’instruction, qui fut
chargé de suivre l’affaire. J
Le magistrat recevait bientôt les,dolean-
ces de commerçants, notamment d’éditeurs
et libraires, se plaignant que des comman
des à eux faites par lettre étaient payées
avec des timbres-poste également faux.
M. Niclausse, commissaire de pouce a la
direction des affaires judiciaires, ouvrit une
enquête. . _
Après quelques investigations, ses soup
çons se portèrent sur M. Lorulot, gérant de
Vidée Libre. Une perquisition devait être opé
rée au domicile de ce dernier, rue Rampon,
mais l’anarchiste avait déménagé sans payer
son terme.
Il tut recherché et trouvé ce matin à Fran
conville. Dans la chambre qu’il occupait, on
a découvert 30,000 timbres faux de 10 cens
limes et tout l’attirail nécessaire pour en aS ".
surer la fabrication. j
À Lerulot a été arrêté et envoyé au Der 4
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