Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-10-11
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 octobre 1913 11 octobre 1913
Description : 1913/10/11 (A33,N11774). 1913/10/11 (A33,N11774).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526386006
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
——
. 53= Anne
N 11,774
Administrateur- Délégué
Adresser tout ce qui concerne E Administration
a H. O. RANDOLET
8S, Rue Fontenelle, SB
Aresse Télqrahique : RANDOLNT Havro
AAzüindstratkon, kprewekana 81 AamnR2RR. M 10.47
i AU HAVRE
| A PARIS. ...
(6 Pages)
5 Cenlimës
' Q 0o-ff
-U JA O U 1 U
Bureau du Journal, lis, boule du Strasbourg.
L'AGENCR HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir Les Annonces pour !
le Iournal.
3 Le PETIT HAVRE est désigné pour les Anances J Polaires et légales
Rocssgeeecssmmpqs====================
Dernière Heure 6
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DEPECHES COMMERCIALES
8 Centimes
(O Pages)
*259542
3
OVP
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
==== === =
FOUR AA
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE
LE VOYAGE
DU
NEW-YORK, 1O OCTOBRE
Cetons t octobre, baisse 3 points ; dé-
cembre, inchangé ; janvier, baisse 2 points ;
mars, baisse 1 point. — A peine soutenu.
Cales * hausse 21 à 34 points.
Autres Départements
Union Postale
AEONNEMENTS
’ Havra, la Seine-Inférieure, PEr
‘Oise et La Somma *
Rédacteur en Chef, Gérant
HPPOLYTE FÉNOUX
Caresser tout 00 qui concerne ta Redaction
a M. PIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontenelle 35
TÉLÉPHONE ; Rédaction, No 7 80
easesee.
TROES Mots Six Mois i Un An
4. 550
n
S
n
i
s
METAUX
LONDRES, 10 Octobre, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
Comptant..
TON
oo uns
HAUSSE
BAISSE
irrégul.
£71 5/-
25/-
3 mois.....
ETAIN
Comptant .
£ 71 5/-
£ 484 S/-
-/-
--
23/-
23/-
S mois
faible
£ 184 15/-
-/-
23/-
FER ;
Comptant ..
calme
£ 52/9
-/-
3 d
8 mois.... )
£ 53/6
3 d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 9 octobre 13.
NEW-YORK, 10 OCTOBRE
Cuivre Standard disp,
— décembre....'.
A malgamat. Cop. ..
Fez
. » 1002
13 70
15 70
72 1/8
16 —
. PREGEDEAT
46 —
16 —
73 7/8
16 -
CHICAGO, 10 OCTOBRE
C. DU JOUR
C. PRECEI
Blé sur
Maïs sur....
Saindoux sur
Décembre.
Mai
Décembre.
Mai
Octobre...
Janvier...
90
91
69
71
10
10
3/4
3 4
5/8
3/8
60
55
85
91
63
17
10
10
1/8
I 8
7 8
18
60
60
I. Poincaré en Espagne
LE VOYAGE DE M. BAUDIN
Toulon. — M. Baudin, ministre de la ma-
due, se rendant en Tunisie, quittera Toulon
re matin.
Le Dinerà bord du « Diderot ». — Les
Toasts.
Carthage.-— Au dîner offert à bord du Dide
rot, te president a prononcé le toast sui
vant :
Sire,
Je ne peux pas m’éloigner des rives es
pagnoles sans redire à Votre Majesté quels
souvenir émus et reconnaissants j’empor
terai de mon séjour à Madrid, à Tolède et
à Carthagène.
Dans le cadre merveilleux des fêtes qui
m’ont été offertes, j’ai vu passer devant mes
yeux l’illustre histoire de l’Espagne, le long
cortège de ses gloires et toutes les forces
vives d’un présent plein d’espérances. J’ai
admiré sur terre la tenue martiale de votre
belle armée et je me réjouis d’avoir pu, sur
cette rade magnifique, saluer les braves
officiers et les valeureux équipages de la
marine espagnole.
Je suis très reconnaissant à Sa Majesté le
roi George d’avoir envoyé en vue de Car
ihagène le cuirassé Invincible.
Les officiers et les marins français sont
peureux aujourd’hui de fraterniser avec
leurs camarades espagnols et anglais.
Sur cette Méditerranée dont les flots nous
entourent et qui a été le berceau des civili
sations latines, l’Espagne et la France com
prennent mieux encore si possible la com
munauté de leurs intérêts permanents et
les précieux avantages de leur union paci
fique.
Je lève une fois encore mon verre en
l’honneur de Votre Majesté ; je bois à l’ar
mée et à la marine espagnoles, je bois à la
généreuse nation qui a offert au premier
magistrat de la France une inoubliable
hospitalité t
Le roi a répondu en ces termes :
Monsieur le président,
r Vos éloquentes paroles ont trouvé le che-
min de mon cœur et je vous remercie com
me officier et comme chef des armées de
terre et de mer de l’Espagne dont vous ve-
nez de parler en termes si flatteurs et si
touchants.
L'œuvre, non pas de conquAte mais de
civilisation et de paix, à laquelle les soldats
et les marins espagnols, ainsi que leurs
frères d’armes français, consacrent leurs
efforts au delà du détroit, sur cette terre
d’Afrique souvent arrosée de leur sang gé
néreux, servira chaque jour, j’en suis sûr,
à resserrer davantage les liens qui doivent
unir deux peuples partout voisins et rendre
plus intime et féconde une entente déjà
cordiale.
Nous ne pouvons pas oublier notre ber
ceau commun et nos intérêts permanents
que les flots de la Méditerranée qui nous
entourent aujourd’hui nous rappellent sans
cesse.
Je suis très reconnaissant à Sa Majesté
britannique le roi George V d’avoir envoyé
le cuirassé Invincible à Carthagène où j’ai
reçu il y a six ans la visite duroi Edouard VII,
de glorieuse mémoire.
Je lève encore mon verre en votre hon-
neur, Monsieur le président.
Je bois à l’armée française, à la marine
française dont vous avez bien le droit d’être
fier ; je bois à la grande nation voisine et
amie 1
Le café a été servi sur la plage arrière du
Diderot.
Le roi s’est aimablement entretenu aveciles
Officiers du bâ iment français.
A 3 heures, le souverain s’est séparé en
termes affectueux de M. Poincaré et a re
gagne FEspana.
LES TRAVAUX MILITAIRES AU MAROC
| Bordeaux. — M. Milliès-Lacroix, sénateur,
ancien ministre, est parti pour le Maroc pour
vérifier sur place l’état de nos travaux mili
taire et rédiger un rapport sur la demande
de crédits faites aux Chambres.
LE GÉNÉRAL LYAUTEY
RENTRE AU MAROC
CORDOUE. — Le général Lyautey est arrivé
ici ; il est reparti dans la soirée pour Cadix
où il s’embarquera pour le Maroc.
=----=-========
DEUX MAISONS S’EFFONDRENT
Amiens. — Deux maisonnettes se sont
fordrees hier.
ef-
Une dame Voiturier, septuagénaire, a
ensevelie sous les décombres, mais les pom
piers ont pu la dégager en coupant les barres
de fer de son lit qui l’avaient protégée.
été
Une dame Letailleur a été légèrement con
tusionnée.
TUÉE PAR UNE AUTOMOBILE
Forcalquier. — Une automobile passant à
Voix près au domaine de Grandlogis, a
une dame Breugne, âgée de 65 ans.
tué
LES SUFFRAGETTES
Londres. — Hier après-midi une vingtaine
de suffragettes qui troublaient le service re
ligieux célébré à l’abbaye de Westminster,
ont été expulsées.
INAUGURATION DU MONUMENT VERDI
Milan. — Le monument élevé à la gloire
de Verdi a été inauguré hier.
Le comte de Turin a déposé une couronne
au pied du monument, au nom du roi.
La ceremonie s’est déroulée en présence
d’une foule considérable.
Le ministre de l'instruction
Ue a
prononcé un discours dans lequel il a célé-
bre l’œuvre musicale et patriotique de l’il
lustre musicien.
LES AFFAIRES D’ORIENT
La délimitation de la frontière
Turco - Bulgare
SALONIQUE.— La commission militaire tur-
co-buigare pour la délimitation de la ligne
frontière turco-buigare a terminé ses travaux
sans incidents.
Toutes les questions litigieuses concernant
cette délimitation ont ete solutionnes d’un
commun accord.
LE KAISER A VIENNE
Vienne. — L’empereur d’Ailemagne vien
dra le 26 courant rendre visite à l’empereur
François-Joseph.
MORT D'UN HOMME D’ÉTAT JAPONAIS
Tokio.- On annonce que le prince Katsura,
ancien président du Conseil, est décédé.
1 L’escadre française quitte les eaux
espagnoles
/ Carthagène. — A trois heures et demie a
eu lieu le aetilé de l’escadre française.
Le Diderot, en tête de l’escadre, a levé l’an-
cre à quatre heures, au milieu de salves ti
rées des navires français et espagnols et le
sifflement des sirènes des navires de com-
merce mouillés dans le port.
De petits vapeurs circulaient en rade ayant
à bord de nombreux passagers qui agitaient
chapeaux et mouchoirs.
Les quais étaient noirs de monde.
( Les torpilleurs espagnols ont fait escorte
au vaisseau présidentiel jusqu’à la limite des
féaux espagnoles.
Remise de décorations
Madrid, — Le roi a fait remettre la croix
du Mérite naval à l’amiral Boué de Lapeyre-
ire et aux amiraux Lacaze et Nicol, placés
! sous ses ordres.
UNE ARRESTATION SENSATIONNELLE
EN CHINE
Pékin. — Chen, chef de la police à cheval
de Pekin- vient d’être arrêté.
On a découvert chez lui une certaine
quantité d’engins explosifs.
Chen a avoué s être laissé gagner à la
cause des rebelles du Sud et qu’il devait es
sayer d’assassiner Yuan Shi Kaï.
AU CANAL DE PANAMA
L’Atlantique et le Pacifique
ont uni leurs eaux hier
Hier matin, à neuf heures, les eaux de
l’Atlantique et du Pacifique se sont réunies
dans le lit du canal de Panama. Le president
Wilson a, dans son cabinet de Washington,
en présence d’un certain nombre de person
nalités, pressé simplement un bouton élec
trique et, à 3,000 kilomètres de là, au même
instant, une charge de vingt tonnes de dyna-
nite a fait exploser et fait sauter la digue de
Gamboa, dernier obstacle qui séparait les
eaux des deux océans.
Cet obstacle détruit, il reste simplement à
effectuer certains travaux de dragage du lit
du canal et quelques constructions ; la gran
de voie interocéanique sera alors achevée.
Les radicaux et radicaux-socialistes, dé
sillusionnés par la vanité de leur action
parlementaire dans ces derniers temps, es
saient en ce moment de prendre leur re-
vanche, en reconstituant, en vue des pro
chaines élections, le bloc qui fut naguère
l’arme de défense du parti républicain.
Ce bloc eut alors notre concours et nous
le lui donnerions encore aujourd’hui, s’il
apparaissait de nouveau comme une force
d’union et de gouvernement.
Mais le parti radical-socialiste, sans se
préoccuper des volontés manifestées par le
pays, semble aujourd’hui vouloir prendre à
son compte un programme de division et de
lutte entre républicains.
Nous, républicains démocrates, nous som
mes partisans résolus de la défense laïque,
mais nous voulons rester également les dé
fenseurs de la liberté de penser, qui n’ad
met pas le monopole de l’enseignement.
Nous envisageons sans hésitation la né
cessité de réformer l’impôt dans sa répar
tition. Mais nous réprouvons toutes les me
sures d’arbitraire et d’investigation vexa-
toire qu’on voudrait mettre à sa base,
comme une menace à la fortune publique.
Nous avons été do ceux qui ont, convain
cus par le devoir national, accepté et sou
tenu la loi de trois ans et nous ne voyons,
dans les événements actuels, aucune raison
de l’effacer.
La situation coloniale et extérieure n’est-
elle pas restée la même pour imposer
l’obligation de combler les vides de notre
armée ?
Le même programme du Congrès de Pau
envisage l’organisation des assurances par
l’Etat et la substitution « des régies in
téressées aux monopoles privés et aux con
cessions privilégiées ».
Ce sont des solutions encore en discus
sion pour le parti républicain, qui ne peu
vent être prises comme articles de foi.
Avec un pareil programme, il ne s’agit
plus seulement de défendre la République,
il s’agirait de l’organiser d’après une doc
trine qui n’est pas la nôtre et que nous com
battons au nom de l’intérêt national, de
la paix sociale et du véritable esprit répu
blicain.
Donc, si nous ne pouvons subir la disci
pline de ce nouveau bloc, qui va jusqu’à
admettre dans son magma jusqu’aux
pires ennemis de notre organisation natio
nale et qui, comme le dit le manifeste du
Parti républicain démocratique, s’érige en
tribunal de sectarisme, nous repoussons ses
sentences d’excommunication et nous res
tons du bloc démocratique.
HIPPOLYTE FÉNOUX.
La Démobilisation Turque et la Paix
Constantinople, 10 octobre.
La démobilisation annoncée est effective
ment commencée et paraît devoir se pour
suivre normalement pour être terminée
dans le délai prévu d’un mois.
On y voit une indication favorable pour
les négociations gréco turques dont les mi
lieux autorisés prévoient la conclusion dans
trois ou quatre semaines.
Le capitanat du port de Constantinople a
été chargé de tenir prêts pour lundi prochain
13 octobre tous les transports turcs, et de les
mettre à la disposition du haut commande
ment pour le ansport en Turquie d’Europe
et en Asie-Mineure des troupes démobilisées.
Le chargé d’affaires de Turquie à Athènes
a prévenu le gouvernement grec delà démo
bilisation par voie de mer afin d’éviter quel
que incident avec la flotte grecque.
Les succès serbes et l’Albanie
Durazzo, 10 octobre.
En présence de la marche en avant des
Serbes, les populations sont repoussées en
arrière et de nombreux réfugiés arrivent à
Tirana et à Durazzo.
La misère qui était déjà grande dans ces
deux villes augmentent de jour en jour.
L’emprunt monténégrin
Cettigné, 10 octobre.
Le gouvernement français vient décharger
M. Deiaroche-Vernet, ministre de France à
Cettigné, d’informer le gouvernement mon
ténégrin qu’il ne faisait pas d’objection à
l’émission en Bourse d’un emprunt de six
millions. On se souvient qu’au moment où
les puissances obligèrent le Monténégro à
évacuer Scutari des avantages économiques
et un emprunt lui furent promis.
Le gouvernement français a estimé qu’il
n’y avait pas actuellement de raison s d’ajour
ner la réalisation de ces promesses. En ce
qui concerne l’emprunt, le gouvernement
italien informé des pourparlers a manifesté
sa satisfaction.
L’Administration de la Macédoine
Salonique, 10 octobre.
M. Repoulis, ministre de ‘intérieur, nom
mé récemment à titre provisoire gouver
neur général de la Macédoine, est arrivé hier
matin à Salonique sur le contre-torpilleur
leraa. La remise des services lui fut faite par
son prédécesseur, M. Dragon rnis.
Le nouveau gouverneur général a reçu les
hauts fonctionnaires qu’il a félicités de leur
dévouement et auxquels il a demandé de
nouveaux efforts, car la tâche est considé-
rab » 0.
M. Repoulis partira dans quelques jours
pour l’intérieur de la Macedoine afin d’exa
miner les questions à résoudre, notamment
l’installation des réfugiés.
Le député Demertsis et le publiciste Papa-
nastasiou, membres de la Commission insti
tuée à cet effet accompazneront le gouver
neur général.
A CARTHAGÈNE
Durant toute la nuit l’animation a été
grande dans les rues de la ville. Carthagène
présente un coup d’œil féerique. Les édifices
publics sont illuminés brillamment, notam
ment la Banque de Carthagène, le casino, le
cercle militaire et les principales maisons de
commerce. On estime que la population de
Carthagène a doublé. Tous les hôtels regor
gent de voyageurs venus de Barcelone, de
Valence, d’Alicante, de Grenade, etc.
Jeudi dans l’après-midi le temps s’est
éclairci et la température est devenus des
plus agréables. Le soir les torpilleurs ont
contribué aux illuminations en faisant jouer
leurs projecteurs sur toute la ville.
Les musiques militaires ont donné des
concerts en p ein air qu’une foule enthou
siaste a écoutes jusqu’à une heure très avan
cée de la nuit.
L’escadre espagnole est ancrée dans la
baie, près du quai du Gurro. L’escadre fran
çaise et le croiseur anglais Invincible sont
mouillés près du quai de l’Arsenal.
A la gare on a dressé un pavillon supporté
par d’élégantes colonnes ioniennes de l’effet
le plus artistique. Doux médaillons enca
drent les initiales A. XIII et R, F. L’intérieur
du pavillon est décoré en style Louis XV ; il
est tapissé de soie vert clair et orné de bran
ches de lauriers, de guirlandes de fleurs ar
tificielles et de flots de rubans aux couleurs
des deux nations. Un. riche tapis couvre le
sol. C’est dans ce pavillon que doivent atten
dre les délégations.
L’éclairage du pavillon se compose d’un
foyer électrique central entouré d’une mul
titude de petites lampes formant rosace.
Sur le quai du port on a dressé un autre
pavillon orné de drapeaux espagnols et fran
çais. La terrasse et le perron qui surplom
bent les flots sont encadrés de plantes ver
tes et de fleurs.
User matin le temps était splendide. La
mer est calme et bleue comme
plendide. La
le ciel. L'ani-
mation augmente d’instant en instant. Tout
Carthagène semble revivre son antique gran
deur maritime. La foule acclame le roi et le.
président de la République amie.
Une demi-heare avant l’arrivée du train
présidentiel les autorités se sont réunies à la
gare, ainsi que les délégations des diverses
Sociétés, des Clubs, etc.
A 10 heures, le train est entré en gare aux
accents de la marche royale et de la Marseil
laise.
Le roi et M. Poincaré, qui sont à la portiè
re, saluent ; la fouie applaudit. Le maire de
Carthagène s’avance et souhaite la bienvenue
à ses illustres hôtes au nom de la ville. Il sa
lue ensuite le comte de Romanonès, puis le
cortège se dirige vers le pavillon où atten
dent les diverses délégations.
Le roi et M. Poincaré passent en revue la
compagnie qui rend les honneurs, et se diri
gent vers le quai. A tous les balcons, des
mouchoirs, des chapeaux s’agitent : la foule
en delire acclame. Elle est gaie comme le so
leil dont les ardeurs commencent à se faire
sentir.
Un canot automobile, qui attend au bas du
quai, conduit le roi et le président à bord du
cuirassé Espana.
Déclaration officielle sur l’entente
franco-espagnole
À la suite de la visite du président de la
République au roi, le communiqué suivant
le
a ete arrêté, d’un commun accord, entre
comte de Romanones, M. Lopez Munoz
M. Pichon :
Les entretiens qui ont en Heu entre
et
le
et
comte de Romanonès, M. Lopez Munoz
M. Pichon, et qui ont porté sur toutes les
questions d’ordre politique, économique et
commercial intéressant la France et I’Espa-
gne, ont permis de constater une parfaite
concordance de vues entre les représen
tants des deux pays.
Leur politique en Afrique et en Europe
se développe suivant les principes posés
dans les accords de 1904,1907 et 1912, et
s’inspire de plus en plus des sentiments
d’entente et d’amitié cordiale qui répondent
aux intérêts comme aux aspirations et aux
besoins des deux peuples. Ces principes
trouveront leur application toute naturelle
aussi bien dans la politique générale des
gouvernements de Paris et de Madrid que
dans les questions spéciales qui se ratta
chent à l’œuvre qu’ils accomplissent au
Maroc.
La Visite du cuirassé « Espana »
A 11 heures, le président s’embirque pour
aller sur le cuiras. é Espana.
Il visite le cuirassé espagnol sous la con
duite du roi.
M. Jimena, ministre de la marine, fait
l’éloge de F Espana, et manifeste éloquem
ment qu’il considère ce puissant cuirassé
comme la base de la reconstitution de l’ar
mada espagnole.
M. Poincaré a signé sur l’album d’honneur
de FEspana.
La Revue navale
Après la visite de FEspana, la revue navale
commence. L’ Espana s’avance et passe de
vant les files de cuirassés qui, au passage du
bâtiment, royal et présidentiel, saluent par
des bordées d’artillerie, tandis que les équi
pages placés à la bande et sur les supers
tructures poussent les harrahs tradition
nels. Le spectacle est magnifique. L’Espana t
après avoir traversé les escadrilles de contre-
torpilleurs et de torpilleurs, revient ensuite
prendre son mouillage dans le port. Il fait
chaud comme en plein été.
Le déjeuner à bord du « Diderot»
Le président revient à bord du Diderot où
le roi et sa suite le •rejoignent.
Après avoir visité le cuirassé français,
Alphonse XIII assiste au déjeuner qui lui est
offert à bord par M. Poincaré.
La table, ornée de fleurs, est dressée sur
le pont, sous un vélum garni de drapeaux
français et espagnols, de guirlandes et de
tapisseries.
Le déjeuner comporte une quarantaine de
couverts. Le roi, en tenue d’amiral, est assis
en face de M. Poincaré. La musique des
équipages de la flotte se fait entendi
re pen-
dant le repas.
On remarque un magnifique surtout en
porcelaine de Sèvres,
e
e
• Fr.
es »
e
s
f fi 5e
. - - *26 Fr 1 4 6% s J
tous ar Po ^ en s
Le service de table a été expédié directe-
ment de l’ETsée et transporté à bord du Di
derot,
Les négociations commerciales
franco-espagnoles
Hier a commencé, à Madrid, la conference
entre les représentants du commerce fran
çais et espagnol sur un traité de commerce
possible.
L’Impression en Angleterre
On suit en Angleterre avec un grand inté
rêt le voyage de M. Poincaré. On a pu se
rendre compte en France, à l’occasion de la
crise marocaine, combien l’Angleterre tient
à la cordialité de ses rapports avec le gou
vernement espagnol. Elle y lient d’autant
plus que sa situation dans la Méditerranée,
par suite de ‘incessante augmentation des
flottes italienne et autrichienne, devient de
jour en jour moins assurée. Pour la sécurité
de ses communications avec l’Egypre et
i Orient, Gibraltar n’est plus suffisant. Il lui
faut encore la neutralité bienveillante de
l’Espagne.
On sait d’ailleurs avec quel intérêt l’An
gleterre a suivi le relèvement de la marine
espagnole. Ce sont des ingénieurs anglais
qui ont réorganisé les arsenaux du Ferrol et
de Carihagène. Ce sont des filiales des grands
chantiers de constructions navales anglais
qui construisirent les nouveaux cuirassés
Espana, Alfônso-XIII, Jaime fa.
Tout ce qui peut consolider encore la si
tuation de l’Espagne dans le bassin occiden
tal de la Méditerranée ne peut laisser l’An-
gleterre indifférente. C’est à ce point de vue
qu’on a accueilli avec tant de satisfaction à
Londres la reprise des relations entre la
France et l’Espagne.
En ce qui concerne Tanger, les négocia
tions se poursuivent de la façon la plus ami-
cole, mais il reste encore à regler un certain
nombre de questions techniques, et il est
douteux qu’on puisse rien publier avant
quelques semaines.
Télégramme à George V
. Avant de quitter le Diderot, le roi et le pré
sident de la République ont adressé en com
mun le télégramme suivant qui porte leurs
deux signatures :
A Sa Majesté George V, roi du Royaume-
Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande et des
territoires oritanniques au delà des Mers,
Empereur des Indes, Londres.
Nous nous unissons pour remercier Votre
Majesté d’avoir envoyé {'Invincible dans les
eaux de Carthagène. Nous avons été très
heureux de visiter ensemble ce beau cui
rassé. Nous prions Votre Majesté de rece
voir la nouvelle assurance de notre cordiale
amitié.
ALFONSO, R. Poincaré.
Chaleureuses démonstrations
d’amitié des trois marines
Les fêtes données par la marine espagnole
en l’honneur des équipages de la division
navale française et du croiseur anglais réu
nis dans la rade de Carihagène ont eu un
caractère de grande amitié. La chaleur de
ces manifestations a été d’autant plus re
marquée que sa spontanéité contrastait avec
le cérémonial solennel des réceptions de
Madrid.
Un bal a été offert la nuit par les autorités
espagnoles ; les etats-majors et les équipa
ges des trois marines ont fraternisé dans
une atmosphère de chaleureuse sympathie.
Un de nos confrères a demandé au minis
tre de la marine espagnol quelle significa
tion part, cu itère il allait attacher à ces dé
monstrations.
— Regardez, répondit le ministre, en
montrant de la main les trois pavillons
d’Espagne, de France et d’Angleterre flottant
aux mâts. Notre réponse flotte là-haut. »
BELGIQUE
Un Drame à Liège
Un nommé Victor Mukin, âgé de 25 ans,
s’étai t poste hier matin à ia porte d’un ma
gasin de Lège, guettant quelqu’un ; sou
dain, une jeune fille, Mlle Henriette Ringlet,
âgée de 21 ans, sortit de la boutique et se
trouva en présence de cet individu qu’elle
devait épouser et auquel elle venait de re
prendre sa parole. Sans mot dire, il tira sur
elle quatre balles de revolver, la blessant
assez grièvement. Puis il prit la fuite. La
foule se lança à ses trousses pour l’arrêter.
Se voyant sur le point d’être appréhendé, le
meurtrier déchargea son arme à plusieurs
reprises, tuant un passant, et en blessant
quatre antres.
Il profita ensuite de la véritable panique
qu’il avait causée et s’enfuit. La police a
envoyé son signalement dans toutes les di
rections.
ALLEMAGNE
Un Aéroplane en feu
L’aviateur Stiploschek, pilotant un mono
plan muni d’un moteur de 160 chevaux et
accompagné du mécanicien Grohm, était
parti de Johannisthal, avec l’intention de
gagner la Russie.
Vers onze heures, l’aéroplane fut aperçu
près de Landsberg-sur-Warthe, à 700 mètres
d’altitude environ. Subitement, dès paysans
travaillant dans les champs virent des flam
mes jaillir de l’avant de l’appareil, qui fonça
vers le sol à une allure vertigineuse. Fort
heureusement la chute s’opéra sur un ter
rain fraîchement labouré, et l’aviateur et
son passager, ayant sauté, se relevèrent sans
bless ure
Voici ce qui s’était passé : Stiploschek,
s’apercevant que son arrivée d’essence se
faisait mal, avait résolu d’atterrir pour ré
parer et il commençait sa descente, lorsque,
le carburateur ayant pris feu, les flammes
se communiquèrent à l’une des ailes, bans
perdre son sang-froid, le pilote dit à son
passager de se coucher dans le fuselage et il
précipita la chute, ne faisant fonctionner le
gouvernail de profondeur qu’à quelques
mètres du sol. , ,
Dès qu’ils furent relevés les deux hom
mes s’efforcèrent d’éteindre l incendie , mais
ce fut en vain et la carcasse métallique seu
le subsista.
RUSSIE
Le Procès Beylis
Voici des détails sur l’audience de jeudi :
L’accusé Beylis ayant été introduit, on
donne lecture de l’acte d’accusation qui dure
une heure et demie.
Le président a demandé ensuite a lacouse
ISO
o
s il se reconnaissait coupable de l’assassinat
au petit Youstchinsky.
L’accusé a réponda que pendant toute sa
vie il n’avait jamais pené qu’à sa famille et
gu il avait travaille honnêtement. Il a été
arrêté et il est détenu depuis vingt six mois
en prison préventive sans savoir pourquoi.
Un des def-nseurs s’est levé pour se plain.
dre, au nom de tous les avocats, que les sol
dats de garde dans la salle d’audience em
pêchent les défenseurs de communiquer
avec l’accusé.
« Comment, dans ces conditions, puis-je
défendre mon client ? ajoute le défenseur.
Je demande qu’il soit donné acte de notre
protestation, qu'on éloigne l’escorte de sol
dats qui est contraire à la loi et qu’on nous
laisse communiquer avec notre client. »
L’accusé sanglote.
Le ministère publics répondu que si les
avocats se conforment aux lois et règlements
relatifs à la garde des prisonniers, il ne fe
ra aucune objection à accorder ce qu’ils de*
mandent.
Cette réponse a soulevé de nouveau l’indi-
gnation au banc de la défense.
« Il nous faut savoir, s’est écrié un avocat,
si nous sommes des défenseurs ou des su
pects, car si nous sommes des suspects»
nous risquons, si nous nous aventurons à
parler à notre client, d’être abattus à coups
de sabre par les soldats qui le gardent, com-
me cela a eu lieu dans le Caucase au cours
d’un procès récent ! »
Le président a retiré alors la parole au dé-
fensear qui a demandé à la Cour de lui don
ner acte de l’incident et de lui permettre de
communiquer avec l’accusé.
La Cour s’est retirée pour délibérer sur ces
conclusions.
La Cour tiendra trois audiences chaque
jour : une le matin, une l’après-midi et une
de nuit.
M. Maklakof, chef du parti des cadets, frère
du ministre de l’interieur, vient d’arriver
pour prendre la direction de la défense.
A sa rentrée en seance, la Cour déclare
que la défense pourra communiquer avec
l’accusé, mais seulement en cas d’urgence
extrême.
La mère du jeune Youstchinsky a déposé
qu’elle fut d’abord accusée elle-même d’avoir
assassiné son fils, qu’elle fut jetee pu prison,
ainsi que son mari, et qu’on s’efforça de lui
faire avouer sa prétendue culpabilité;
Elle a vu l’accusé Beylis la veille, pour la
première fois ; jamais elle n’a soupçonné
personne de l’assassinat.
Les ficelles qui liaient les mains du cada
vre étaient semblables à celles qui servaient
de bretelles à l’enfant, mais les lambeaux de
taie d’oreiller qui avaient été employés pour
empaqueter le petit corps n’appartenaient
pas au témoin.
Le professeur catholique de l’enfant a dé*
posé qu’il n’ava’t pas vu le jeune Youst-
chinsky à l’intérieur de l’école.
Il a raconté que le jour de l’enterrement
de la petite victime, ou distribuait aux assis
tants des feuilles contenant les mois sui
vants : « Chrétiens orthodoxes, le jeune
Youstchinsky est mort au milieu des tortu-
res, de la main des juifs. Attaquez-donc les
juifs et pourchassez-les. N’oubliez pas l’as
sassinat d’un enfant orthodoxe. »
Un des défenseurs demande alors au chef
de la police de produire un exemplaire de
cette feuille.
Le ministère public s’y est opposé : « 51
s’agit de l’assassinat de Youstchinsky, dit-
il, et non pas d’une distribution de feuilles. »
M. Sarnilow ki, porte-parole des « Cent
Noirs », — organisation antirévolutionnaire
et antisémite — approuve le ministère pu
blic.
La défense a insisté néanmoins pour la
production de ce placard, mais la cour a
décide que la feuille ne serait pas versée aux
débats.
Un Train tombe dans FAmour
Sur le chemin de fer de l’Amour, un train
de service est tombé dans le fleuve. Le mé
canicien, le chauffeur et quatre conduc
teurs ont été tués. Il y a de nombreux
blessés.
-3
Expulsion refusée par
un Juge de Paix
Il y a trois semaines, la famille Stœkin,
composée du père, de la mère et de huit en-
fants, était expulsée et recevait asile dans
l’appartement occupé précédemment rueOr-
dener, 119. à Paris, par M. Cœvet, cet appar
tement étant libre jusqu’au terme, c’est-à-
dire jusqu’au 15 octobre prochain.
Le propriétaire de l’immeuble, M. Chervo-
pol, voulut chasser ces malheureux et de-
manda leur expulsion, sous prétexte que la
présence des enfants était une cause de scan-
dale. . . ,
L’affaire vint devant le juge de paix du
dix-huitième arrondissement, qui répondit
que la presence de huit enfants ne pouvait
pas être considérée comme un scandale. Le
propriétaire ayant riposté qu’il avait à se
plaindre des dégâts commis, le magistrat en
réclama la preuve et le jugemant fut ren-
voyé. ....
A huitaine, aucune preuve n était adminis:
trée ; mais quatre jours après, un constat
d’huissier établissait à la requête du pro
priétaire, qu’il y avait dans l’escalier de l’im-
meuble des écorchures et des inscriptions
grossières ; enfin, dans les cabinets, le siège
était fendu.
Hier, M. Chevopol et les hospitalisés de
M. Cœlvet se rétro avaient devant le juge de
paix. La famille Siœklin était assistée de
M. Cochon. " .
Ce dernier lut d’abord une lettre signée
par tous les locataires de l’immeuble de la
rue Ordener ; ces locataires déclaraient que
les enfants Stœkiin étaient très polis et ne
causaient aucun bruit ni scandale.
Puis M. Cochon demanda au juge de paix
de se rendre lui-même rue Ordener pour
constater de visu s’il y avait des dégrada-
Le magistrat commit l’huissier audiencier
qui se transporta sur-le-champ rue Vi de-
lier avec M. Cochon. Il constata que les
écorchures avaient été faites au cours de
déménagements antérieurs, et que le Siege,
dans les cabinets, était réparé depuis plus de
48 sssier interrogea ensuite les locataires,
qui confirmèrent les déclarations contenues
dans leur lettre lue à l’audience.
A la justice de paix, ou n revint aussitôt,
l’huissier fit connaître, aux applaudisse-
ments de l’assistance, le résultat de sa mis-
61 Dans ces conditions, le juge de paix se rex
Jasa à signer l’arrêté d’exnulsion.
r
s
0
t
e
a
S
r
!
?
(2
. 53= Anne
N 11,774
Administrateur- Délégué
Adresser tout ce qui concerne E Administration
a H. O. RANDOLET
8S, Rue Fontenelle, SB
Aresse Télqrahique : RANDOLNT Havro
AAzüindstratkon, kprewekana 81 AamnR2RR. M 10.47
i AU HAVRE
| A PARIS. ...
(6 Pages)
5 Cenlimës
' Q 0o-ff
-U JA O U 1 U
Bureau du Journal, lis, boule du Strasbourg.
L'AGENCR HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir Les Annonces pour !
le Iournal.
3 Le PETIT HAVRE est désigné pour les Anances J Polaires et légales
Rocssgeeecssmmpqs====================
Dernière Heure 6
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DEPECHES COMMERCIALES
8 Centimes
(O Pages)
*259542
3
OVP
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
==== === =
FOUR AA
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE
LE VOYAGE
DU
NEW-YORK, 1O OCTOBRE
Cetons t octobre, baisse 3 points ; dé-
cembre, inchangé ; janvier, baisse 2 points ;
mars, baisse 1 point. — A peine soutenu.
Cales * hausse 21 à 34 points.
Autres Départements
Union Postale
AEONNEMENTS
’ Havra, la Seine-Inférieure, PEr
‘Oise et La Somma *
Rédacteur en Chef, Gérant
HPPOLYTE FÉNOUX
Caresser tout 00 qui concerne ta Redaction
a M. PIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontenelle 35
TÉLÉPHONE ; Rédaction, No 7 80
easesee.
TROES Mots Six Mois i Un An
4. 550
n
S
n
i
s
METAUX
LONDRES, 10 Octobre, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
Comptant..
TON
oo uns
HAUSSE
BAISSE
irrégul.
£71 5/-
25/-
3 mois.....
ETAIN
Comptant .
£ 71 5/-
£ 484 S/-
-/-
--
23/-
23/-
S mois
faible
£ 184 15/-
-/-
23/-
FER ;
Comptant ..
calme
£ 52/9
-/-
3 d
8 mois.... )
£ 53/6
3 d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 9 octobre 13.
NEW-YORK, 10 OCTOBRE
Cuivre Standard disp,
— décembre....'.
A malgamat. Cop. ..
Fez
. » 1002
13 70
15 70
72 1/8
16 —
. PREGEDEAT
46 —
16 —
73 7/8
16 -
CHICAGO, 10 OCTOBRE
C. DU JOUR
C. PRECEI
Blé sur
Maïs sur....
Saindoux sur
Décembre.
Mai
Décembre.
Mai
Octobre...
Janvier...
90
91
69
71
10
10
3/4
3 4
5/8
3/8
60
55
85
91
63
17
10
10
1/8
I 8
7 8
18
60
60
I. Poincaré en Espagne
LE VOYAGE DE M. BAUDIN
Toulon. — M. Baudin, ministre de la ma-
due, se rendant en Tunisie, quittera Toulon
re matin.
Le Dinerà bord du « Diderot ». — Les
Toasts.
Carthage.-— Au dîner offert à bord du Dide
rot, te president a prononcé le toast sui
vant :
Sire,
Je ne peux pas m’éloigner des rives es
pagnoles sans redire à Votre Majesté quels
souvenir émus et reconnaissants j’empor
terai de mon séjour à Madrid, à Tolède et
à Carthagène.
Dans le cadre merveilleux des fêtes qui
m’ont été offertes, j’ai vu passer devant mes
yeux l’illustre histoire de l’Espagne, le long
cortège de ses gloires et toutes les forces
vives d’un présent plein d’espérances. J’ai
admiré sur terre la tenue martiale de votre
belle armée et je me réjouis d’avoir pu, sur
cette rade magnifique, saluer les braves
officiers et les valeureux équipages de la
marine espagnole.
Je suis très reconnaissant à Sa Majesté le
roi George d’avoir envoyé en vue de Car
ihagène le cuirassé Invincible.
Les officiers et les marins français sont
peureux aujourd’hui de fraterniser avec
leurs camarades espagnols et anglais.
Sur cette Méditerranée dont les flots nous
entourent et qui a été le berceau des civili
sations latines, l’Espagne et la France com
prennent mieux encore si possible la com
munauté de leurs intérêts permanents et
les précieux avantages de leur union paci
fique.
Je lève une fois encore mon verre en
l’honneur de Votre Majesté ; je bois à l’ar
mée et à la marine espagnoles, je bois à la
généreuse nation qui a offert au premier
magistrat de la France une inoubliable
hospitalité t
Le roi a répondu en ces termes :
Monsieur le président,
r Vos éloquentes paroles ont trouvé le che-
min de mon cœur et je vous remercie com
me officier et comme chef des armées de
terre et de mer de l’Espagne dont vous ve-
nez de parler en termes si flatteurs et si
touchants.
L'œuvre, non pas de conquAte mais de
civilisation et de paix, à laquelle les soldats
et les marins espagnols, ainsi que leurs
frères d’armes français, consacrent leurs
efforts au delà du détroit, sur cette terre
d’Afrique souvent arrosée de leur sang gé
néreux, servira chaque jour, j’en suis sûr,
à resserrer davantage les liens qui doivent
unir deux peuples partout voisins et rendre
plus intime et féconde une entente déjà
cordiale.
Nous ne pouvons pas oublier notre ber
ceau commun et nos intérêts permanents
que les flots de la Méditerranée qui nous
entourent aujourd’hui nous rappellent sans
cesse.
Je suis très reconnaissant à Sa Majesté
britannique le roi George V d’avoir envoyé
le cuirassé Invincible à Carthagène où j’ai
reçu il y a six ans la visite duroi Edouard VII,
de glorieuse mémoire.
Je lève encore mon verre en votre hon-
neur, Monsieur le président.
Je bois à l’armée française, à la marine
française dont vous avez bien le droit d’être
fier ; je bois à la grande nation voisine et
amie 1
Le café a été servi sur la plage arrière du
Diderot.
Le roi s’est aimablement entretenu aveciles
Officiers du bâ iment français.
A 3 heures, le souverain s’est séparé en
termes affectueux de M. Poincaré et a re
gagne FEspana.
LES TRAVAUX MILITAIRES AU MAROC
| Bordeaux. — M. Milliès-Lacroix, sénateur,
ancien ministre, est parti pour le Maroc pour
vérifier sur place l’état de nos travaux mili
taire et rédiger un rapport sur la demande
de crédits faites aux Chambres.
LE GÉNÉRAL LYAUTEY
RENTRE AU MAROC
CORDOUE. — Le général Lyautey est arrivé
ici ; il est reparti dans la soirée pour Cadix
où il s’embarquera pour le Maroc.
=----=-========
DEUX MAISONS S’EFFONDRENT
Amiens. — Deux maisonnettes se sont
fordrees hier.
ef-
Une dame Voiturier, septuagénaire, a
ensevelie sous les décombres, mais les pom
piers ont pu la dégager en coupant les barres
de fer de son lit qui l’avaient protégée.
été
Une dame Letailleur a été légèrement con
tusionnée.
TUÉE PAR UNE AUTOMOBILE
Forcalquier. — Une automobile passant à
Voix près au domaine de Grandlogis, a
une dame Breugne, âgée de 65 ans.
tué
LES SUFFRAGETTES
Londres. — Hier après-midi une vingtaine
de suffragettes qui troublaient le service re
ligieux célébré à l’abbaye de Westminster,
ont été expulsées.
INAUGURATION DU MONUMENT VERDI
Milan. — Le monument élevé à la gloire
de Verdi a été inauguré hier.
Le comte de Turin a déposé une couronne
au pied du monument, au nom du roi.
La ceremonie s’est déroulée en présence
d’une foule considérable.
Le ministre de l'instruction
Ue a
prononcé un discours dans lequel il a célé-
bre l’œuvre musicale et patriotique de l’il
lustre musicien.
LES AFFAIRES D’ORIENT
La délimitation de la frontière
Turco - Bulgare
SALONIQUE.— La commission militaire tur-
co-buigare pour la délimitation de la ligne
frontière turco-buigare a terminé ses travaux
sans incidents.
Toutes les questions litigieuses concernant
cette délimitation ont ete solutionnes d’un
commun accord.
LE KAISER A VIENNE
Vienne. — L’empereur d’Ailemagne vien
dra le 26 courant rendre visite à l’empereur
François-Joseph.
MORT D'UN HOMME D’ÉTAT JAPONAIS
Tokio.- On annonce que le prince Katsura,
ancien président du Conseil, est décédé.
1 L’escadre française quitte les eaux
espagnoles
/ Carthagène. — A trois heures et demie a
eu lieu le aetilé de l’escadre française.
Le Diderot, en tête de l’escadre, a levé l’an-
cre à quatre heures, au milieu de salves ti
rées des navires français et espagnols et le
sifflement des sirènes des navires de com-
merce mouillés dans le port.
De petits vapeurs circulaient en rade ayant
à bord de nombreux passagers qui agitaient
chapeaux et mouchoirs.
Les quais étaient noirs de monde.
( Les torpilleurs espagnols ont fait escorte
au vaisseau présidentiel jusqu’à la limite des
féaux espagnoles.
Remise de décorations
Madrid, — Le roi a fait remettre la croix
du Mérite naval à l’amiral Boué de Lapeyre-
ire et aux amiraux Lacaze et Nicol, placés
! sous ses ordres.
UNE ARRESTATION SENSATIONNELLE
EN CHINE
Pékin. — Chen, chef de la police à cheval
de Pekin- vient d’être arrêté.
On a découvert chez lui une certaine
quantité d’engins explosifs.
Chen a avoué s être laissé gagner à la
cause des rebelles du Sud et qu’il devait es
sayer d’assassiner Yuan Shi Kaï.
AU CANAL DE PANAMA
L’Atlantique et le Pacifique
ont uni leurs eaux hier
Hier matin, à neuf heures, les eaux de
l’Atlantique et du Pacifique se sont réunies
dans le lit du canal de Panama. Le president
Wilson a, dans son cabinet de Washington,
en présence d’un certain nombre de person
nalités, pressé simplement un bouton élec
trique et, à 3,000 kilomètres de là, au même
instant, une charge de vingt tonnes de dyna-
nite a fait exploser et fait sauter la digue de
Gamboa, dernier obstacle qui séparait les
eaux des deux océans.
Cet obstacle détruit, il reste simplement à
effectuer certains travaux de dragage du lit
du canal et quelques constructions ; la gran
de voie interocéanique sera alors achevée.
Les radicaux et radicaux-socialistes, dé
sillusionnés par la vanité de leur action
parlementaire dans ces derniers temps, es
saient en ce moment de prendre leur re-
vanche, en reconstituant, en vue des pro
chaines élections, le bloc qui fut naguère
l’arme de défense du parti républicain.
Ce bloc eut alors notre concours et nous
le lui donnerions encore aujourd’hui, s’il
apparaissait de nouveau comme une force
d’union et de gouvernement.
Mais le parti radical-socialiste, sans se
préoccuper des volontés manifestées par le
pays, semble aujourd’hui vouloir prendre à
son compte un programme de division et de
lutte entre républicains.
Nous, républicains démocrates, nous som
mes partisans résolus de la défense laïque,
mais nous voulons rester également les dé
fenseurs de la liberté de penser, qui n’ad
met pas le monopole de l’enseignement.
Nous envisageons sans hésitation la né
cessité de réformer l’impôt dans sa répar
tition. Mais nous réprouvons toutes les me
sures d’arbitraire et d’investigation vexa-
toire qu’on voudrait mettre à sa base,
comme une menace à la fortune publique.
Nous avons été do ceux qui ont, convain
cus par le devoir national, accepté et sou
tenu la loi de trois ans et nous ne voyons,
dans les événements actuels, aucune raison
de l’effacer.
La situation coloniale et extérieure n’est-
elle pas restée la même pour imposer
l’obligation de combler les vides de notre
armée ?
Le même programme du Congrès de Pau
envisage l’organisation des assurances par
l’Etat et la substitution « des régies in
téressées aux monopoles privés et aux con
cessions privilégiées ».
Ce sont des solutions encore en discus
sion pour le parti républicain, qui ne peu
vent être prises comme articles de foi.
Avec un pareil programme, il ne s’agit
plus seulement de défendre la République,
il s’agirait de l’organiser d’après une doc
trine qui n’est pas la nôtre et que nous com
battons au nom de l’intérêt national, de
la paix sociale et du véritable esprit répu
blicain.
Donc, si nous ne pouvons subir la disci
pline de ce nouveau bloc, qui va jusqu’à
admettre dans son magma jusqu’aux
pires ennemis de notre organisation natio
nale et qui, comme le dit le manifeste du
Parti républicain démocratique, s’érige en
tribunal de sectarisme, nous repoussons ses
sentences d’excommunication et nous res
tons du bloc démocratique.
HIPPOLYTE FÉNOUX.
La Démobilisation Turque et la Paix
Constantinople, 10 octobre.
La démobilisation annoncée est effective
ment commencée et paraît devoir se pour
suivre normalement pour être terminée
dans le délai prévu d’un mois.
On y voit une indication favorable pour
les négociations gréco turques dont les mi
lieux autorisés prévoient la conclusion dans
trois ou quatre semaines.
Le capitanat du port de Constantinople a
été chargé de tenir prêts pour lundi prochain
13 octobre tous les transports turcs, et de les
mettre à la disposition du haut commande
ment pour le ansport en Turquie d’Europe
et en Asie-Mineure des troupes démobilisées.
Le chargé d’affaires de Turquie à Athènes
a prévenu le gouvernement grec delà démo
bilisation par voie de mer afin d’éviter quel
que incident avec la flotte grecque.
Les succès serbes et l’Albanie
Durazzo, 10 octobre.
En présence de la marche en avant des
Serbes, les populations sont repoussées en
arrière et de nombreux réfugiés arrivent à
Tirana et à Durazzo.
La misère qui était déjà grande dans ces
deux villes augmentent de jour en jour.
L’emprunt monténégrin
Cettigné, 10 octobre.
Le gouvernement français vient décharger
M. Deiaroche-Vernet, ministre de France à
Cettigné, d’informer le gouvernement mon
ténégrin qu’il ne faisait pas d’objection à
l’émission en Bourse d’un emprunt de six
millions. On se souvient qu’au moment où
les puissances obligèrent le Monténégro à
évacuer Scutari des avantages économiques
et un emprunt lui furent promis.
Le gouvernement français a estimé qu’il
n’y avait pas actuellement de raison s d’ajour
ner la réalisation de ces promesses. En ce
qui concerne l’emprunt, le gouvernement
italien informé des pourparlers a manifesté
sa satisfaction.
L’Administration de la Macédoine
Salonique, 10 octobre.
M. Repoulis, ministre de ‘intérieur, nom
mé récemment à titre provisoire gouver
neur général de la Macédoine, est arrivé hier
matin à Salonique sur le contre-torpilleur
leraa. La remise des services lui fut faite par
son prédécesseur, M. Dragon rnis.
Le nouveau gouverneur général a reçu les
hauts fonctionnaires qu’il a félicités de leur
dévouement et auxquels il a demandé de
nouveaux efforts, car la tâche est considé-
rab » 0.
M. Repoulis partira dans quelques jours
pour l’intérieur de la Macedoine afin d’exa
miner les questions à résoudre, notamment
l’installation des réfugiés.
Le député Demertsis et le publiciste Papa-
nastasiou, membres de la Commission insti
tuée à cet effet accompazneront le gouver
neur général.
A CARTHAGÈNE
Durant toute la nuit l’animation a été
grande dans les rues de la ville. Carthagène
présente un coup d’œil féerique. Les édifices
publics sont illuminés brillamment, notam
ment la Banque de Carthagène, le casino, le
cercle militaire et les principales maisons de
commerce. On estime que la population de
Carthagène a doublé. Tous les hôtels regor
gent de voyageurs venus de Barcelone, de
Valence, d’Alicante, de Grenade, etc.
Jeudi dans l’après-midi le temps s’est
éclairci et la température est devenus des
plus agréables. Le soir les torpilleurs ont
contribué aux illuminations en faisant jouer
leurs projecteurs sur toute la ville.
Les musiques militaires ont donné des
concerts en p ein air qu’une foule enthou
siaste a écoutes jusqu’à une heure très avan
cée de la nuit.
L’escadre espagnole est ancrée dans la
baie, près du quai du Gurro. L’escadre fran
çaise et le croiseur anglais Invincible sont
mouillés près du quai de l’Arsenal.
A la gare on a dressé un pavillon supporté
par d’élégantes colonnes ioniennes de l’effet
le plus artistique. Doux médaillons enca
drent les initiales A. XIII et R, F. L’intérieur
du pavillon est décoré en style Louis XV ; il
est tapissé de soie vert clair et orné de bran
ches de lauriers, de guirlandes de fleurs ar
tificielles et de flots de rubans aux couleurs
des deux nations. Un. riche tapis couvre le
sol. C’est dans ce pavillon que doivent atten
dre les délégations.
L’éclairage du pavillon se compose d’un
foyer électrique central entouré d’une mul
titude de petites lampes formant rosace.
Sur le quai du port on a dressé un autre
pavillon orné de drapeaux espagnols et fran
çais. La terrasse et le perron qui surplom
bent les flots sont encadrés de plantes ver
tes et de fleurs.
User matin le temps était splendide. La
mer est calme et bleue comme
plendide. La
le ciel. L'ani-
mation augmente d’instant en instant. Tout
Carthagène semble revivre son antique gran
deur maritime. La foule acclame le roi et le.
président de la République amie.
Une demi-heare avant l’arrivée du train
présidentiel les autorités se sont réunies à la
gare, ainsi que les délégations des diverses
Sociétés, des Clubs, etc.
A 10 heures, le train est entré en gare aux
accents de la marche royale et de la Marseil
laise.
Le roi et M. Poincaré, qui sont à la portiè
re, saluent ; la fouie applaudit. Le maire de
Carthagène s’avance et souhaite la bienvenue
à ses illustres hôtes au nom de la ville. Il sa
lue ensuite le comte de Romanonès, puis le
cortège se dirige vers le pavillon où atten
dent les diverses délégations.
Le roi et M. Poincaré passent en revue la
compagnie qui rend les honneurs, et se diri
gent vers le quai. A tous les balcons, des
mouchoirs, des chapeaux s’agitent : la foule
en delire acclame. Elle est gaie comme le so
leil dont les ardeurs commencent à se faire
sentir.
Un canot automobile, qui attend au bas du
quai, conduit le roi et le président à bord du
cuirassé Espana.
Déclaration officielle sur l’entente
franco-espagnole
À la suite de la visite du président de la
République au roi, le communiqué suivant
le
a ete arrêté, d’un commun accord, entre
comte de Romanones, M. Lopez Munoz
M. Pichon :
Les entretiens qui ont en Heu entre
et
le
et
comte de Romanonès, M. Lopez Munoz
M. Pichon, et qui ont porté sur toutes les
questions d’ordre politique, économique et
commercial intéressant la France et I’Espa-
gne, ont permis de constater une parfaite
concordance de vues entre les représen
tants des deux pays.
Leur politique en Afrique et en Europe
se développe suivant les principes posés
dans les accords de 1904,1907 et 1912, et
s’inspire de plus en plus des sentiments
d’entente et d’amitié cordiale qui répondent
aux intérêts comme aux aspirations et aux
besoins des deux peuples. Ces principes
trouveront leur application toute naturelle
aussi bien dans la politique générale des
gouvernements de Paris et de Madrid que
dans les questions spéciales qui se ratta
chent à l’œuvre qu’ils accomplissent au
Maroc.
La Visite du cuirassé « Espana »
A 11 heures, le président s’embirque pour
aller sur le cuiras. é Espana.
Il visite le cuirassé espagnol sous la con
duite du roi.
M. Jimena, ministre de la marine, fait
l’éloge de F Espana, et manifeste éloquem
ment qu’il considère ce puissant cuirassé
comme la base de la reconstitution de l’ar
mada espagnole.
M. Poincaré a signé sur l’album d’honneur
de FEspana.
La Revue navale
Après la visite de FEspana, la revue navale
commence. L’ Espana s’avance et passe de
vant les files de cuirassés qui, au passage du
bâtiment, royal et présidentiel, saluent par
des bordées d’artillerie, tandis que les équi
pages placés à la bande et sur les supers
tructures poussent les harrahs tradition
nels. Le spectacle est magnifique. L’Espana t
après avoir traversé les escadrilles de contre-
torpilleurs et de torpilleurs, revient ensuite
prendre son mouillage dans le port. Il fait
chaud comme en plein été.
Le déjeuner à bord du « Diderot»
Le président revient à bord du Diderot où
le roi et sa suite le •rejoignent.
Après avoir visité le cuirassé français,
Alphonse XIII assiste au déjeuner qui lui est
offert à bord par M. Poincaré.
La table, ornée de fleurs, est dressée sur
le pont, sous un vélum garni de drapeaux
français et espagnols, de guirlandes et de
tapisseries.
Le déjeuner comporte une quarantaine de
couverts. Le roi, en tenue d’amiral, est assis
en face de M. Poincaré. La musique des
équipages de la flotte se fait entendi
re pen-
dant le repas.
On remarque un magnifique surtout en
porcelaine de Sèvres,
e
e
• Fr.
es »
e
s
f fi 5e
. - - *26 Fr 1 4 6% s J
tous ar Po ^ en s
Le service de table a été expédié directe-
ment de l’ETsée et transporté à bord du Di
derot,
Les négociations commerciales
franco-espagnoles
Hier a commencé, à Madrid, la conference
entre les représentants du commerce fran
çais et espagnol sur un traité de commerce
possible.
L’Impression en Angleterre
On suit en Angleterre avec un grand inté
rêt le voyage de M. Poincaré. On a pu se
rendre compte en France, à l’occasion de la
crise marocaine, combien l’Angleterre tient
à la cordialité de ses rapports avec le gou
vernement espagnol. Elle y lient d’autant
plus que sa situation dans la Méditerranée,
par suite de ‘incessante augmentation des
flottes italienne et autrichienne, devient de
jour en jour moins assurée. Pour la sécurité
de ses communications avec l’Egypre et
i Orient, Gibraltar n’est plus suffisant. Il lui
faut encore la neutralité bienveillante de
l’Espagne.
On sait d’ailleurs avec quel intérêt l’An
gleterre a suivi le relèvement de la marine
espagnole. Ce sont des ingénieurs anglais
qui ont réorganisé les arsenaux du Ferrol et
de Carihagène. Ce sont des filiales des grands
chantiers de constructions navales anglais
qui construisirent les nouveaux cuirassés
Espana, Alfônso-XIII, Jaime fa.
Tout ce qui peut consolider encore la si
tuation de l’Espagne dans le bassin occiden
tal de la Méditerranée ne peut laisser l’An-
gleterre indifférente. C’est à ce point de vue
qu’on a accueilli avec tant de satisfaction à
Londres la reprise des relations entre la
France et l’Espagne.
En ce qui concerne Tanger, les négocia
tions se poursuivent de la façon la plus ami-
cole, mais il reste encore à regler un certain
nombre de questions techniques, et il est
douteux qu’on puisse rien publier avant
quelques semaines.
Télégramme à George V
. Avant de quitter le Diderot, le roi et le pré
sident de la République ont adressé en com
mun le télégramme suivant qui porte leurs
deux signatures :
A Sa Majesté George V, roi du Royaume-
Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande et des
territoires oritanniques au delà des Mers,
Empereur des Indes, Londres.
Nous nous unissons pour remercier Votre
Majesté d’avoir envoyé {'Invincible dans les
eaux de Carthagène. Nous avons été très
heureux de visiter ensemble ce beau cui
rassé. Nous prions Votre Majesté de rece
voir la nouvelle assurance de notre cordiale
amitié.
ALFONSO, R. Poincaré.
Chaleureuses démonstrations
d’amitié des trois marines
Les fêtes données par la marine espagnole
en l’honneur des équipages de la division
navale française et du croiseur anglais réu
nis dans la rade de Carihagène ont eu un
caractère de grande amitié. La chaleur de
ces manifestations a été d’autant plus re
marquée que sa spontanéité contrastait avec
le cérémonial solennel des réceptions de
Madrid.
Un bal a été offert la nuit par les autorités
espagnoles ; les etats-majors et les équipa
ges des trois marines ont fraternisé dans
une atmosphère de chaleureuse sympathie.
Un de nos confrères a demandé au minis
tre de la marine espagnol quelle significa
tion part, cu itère il allait attacher à ces dé
monstrations.
— Regardez, répondit le ministre, en
montrant de la main les trois pavillons
d’Espagne, de France et d’Angleterre flottant
aux mâts. Notre réponse flotte là-haut. »
BELGIQUE
Un Drame à Liège
Un nommé Victor Mukin, âgé de 25 ans,
s’étai t poste hier matin à ia porte d’un ma
gasin de Lège, guettant quelqu’un ; sou
dain, une jeune fille, Mlle Henriette Ringlet,
âgée de 21 ans, sortit de la boutique et se
trouva en présence de cet individu qu’elle
devait épouser et auquel elle venait de re
prendre sa parole. Sans mot dire, il tira sur
elle quatre balles de revolver, la blessant
assez grièvement. Puis il prit la fuite. La
foule se lança à ses trousses pour l’arrêter.
Se voyant sur le point d’être appréhendé, le
meurtrier déchargea son arme à plusieurs
reprises, tuant un passant, et en blessant
quatre antres.
Il profita ensuite de la véritable panique
qu’il avait causée et s’enfuit. La police a
envoyé son signalement dans toutes les di
rections.
ALLEMAGNE
Un Aéroplane en feu
L’aviateur Stiploschek, pilotant un mono
plan muni d’un moteur de 160 chevaux et
accompagné du mécanicien Grohm, était
parti de Johannisthal, avec l’intention de
gagner la Russie.
Vers onze heures, l’aéroplane fut aperçu
près de Landsberg-sur-Warthe, à 700 mètres
d’altitude environ. Subitement, dès paysans
travaillant dans les champs virent des flam
mes jaillir de l’avant de l’appareil, qui fonça
vers le sol à une allure vertigineuse. Fort
heureusement la chute s’opéra sur un ter
rain fraîchement labouré, et l’aviateur et
son passager, ayant sauté, se relevèrent sans
bless ure
Voici ce qui s’était passé : Stiploschek,
s’apercevant que son arrivée d’essence se
faisait mal, avait résolu d’atterrir pour ré
parer et il commençait sa descente, lorsque,
le carburateur ayant pris feu, les flammes
se communiquèrent à l’une des ailes, bans
perdre son sang-froid, le pilote dit à son
passager de se coucher dans le fuselage et il
précipita la chute, ne faisant fonctionner le
gouvernail de profondeur qu’à quelques
mètres du sol. , ,
Dès qu’ils furent relevés les deux hom
mes s’efforcèrent d’éteindre l incendie , mais
ce fut en vain et la carcasse métallique seu
le subsista.
RUSSIE
Le Procès Beylis
Voici des détails sur l’audience de jeudi :
L’accusé Beylis ayant été introduit, on
donne lecture de l’acte d’accusation qui dure
une heure et demie.
Le président a demandé ensuite a lacouse
ISO
o
s il se reconnaissait coupable de l’assassinat
au petit Youstchinsky.
L’accusé a réponda que pendant toute sa
vie il n’avait jamais pené qu’à sa famille et
gu il avait travaille honnêtement. Il a été
arrêté et il est détenu depuis vingt six mois
en prison préventive sans savoir pourquoi.
Un des def-nseurs s’est levé pour se plain.
dre, au nom de tous les avocats, que les sol
dats de garde dans la salle d’audience em
pêchent les défenseurs de communiquer
avec l’accusé.
« Comment, dans ces conditions, puis-je
défendre mon client ? ajoute le défenseur.
Je demande qu’il soit donné acte de notre
protestation, qu'on éloigne l’escorte de sol
dats qui est contraire à la loi et qu’on nous
laisse communiquer avec notre client. »
L’accusé sanglote.
Le ministère publics répondu que si les
avocats se conforment aux lois et règlements
relatifs à la garde des prisonniers, il ne fe
ra aucune objection à accorder ce qu’ils de*
mandent.
Cette réponse a soulevé de nouveau l’indi-
gnation au banc de la défense.
« Il nous faut savoir, s’est écrié un avocat,
si nous sommes des défenseurs ou des su
pects, car si nous sommes des suspects»
nous risquons, si nous nous aventurons à
parler à notre client, d’être abattus à coups
de sabre par les soldats qui le gardent, com-
me cela a eu lieu dans le Caucase au cours
d’un procès récent ! »
Le président a retiré alors la parole au dé-
fensear qui a demandé à la Cour de lui don
ner acte de l’incident et de lui permettre de
communiquer avec l’accusé.
La Cour s’est retirée pour délibérer sur ces
conclusions.
La Cour tiendra trois audiences chaque
jour : une le matin, une l’après-midi et une
de nuit.
M. Maklakof, chef du parti des cadets, frère
du ministre de l’interieur, vient d’arriver
pour prendre la direction de la défense.
A sa rentrée en seance, la Cour déclare
que la défense pourra communiquer avec
l’accusé, mais seulement en cas d’urgence
extrême.
La mère du jeune Youstchinsky a déposé
qu’elle fut d’abord accusée elle-même d’avoir
assassiné son fils, qu’elle fut jetee pu prison,
ainsi que son mari, et qu’on s’efforça de lui
faire avouer sa prétendue culpabilité;
Elle a vu l’accusé Beylis la veille, pour la
première fois ; jamais elle n’a soupçonné
personne de l’assassinat.
Les ficelles qui liaient les mains du cada
vre étaient semblables à celles qui servaient
de bretelles à l’enfant, mais les lambeaux de
taie d’oreiller qui avaient été employés pour
empaqueter le petit corps n’appartenaient
pas au témoin.
Le professeur catholique de l’enfant a dé*
posé qu’il n’ava’t pas vu le jeune Youst-
chinsky à l’intérieur de l’école.
Il a raconté que le jour de l’enterrement
de la petite victime, ou distribuait aux assis
tants des feuilles contenant les mois sui
vants : « Chrétiens orthodoxes, le jeune
Youstchinsky est mort au milieu des tortu-
res, de la main des juifs. Attaquez-donc les
juifs et pourchassez-les. N’oubliez pas l’as
sassinat d’un enfant orthodoxe. »
Un des défenseurs demande alors au chef
de la police de produire un exemplaire de
cette feuille.
Le ministère public s’y est opposé : « 51
s’agit de l’assassinat de Youstchinsky, dit-
il, et non pas d’une distribution de feuilles. »
M. Sarnilow ki, porte-parole des « Cent
Noirs », — organisation antirévolutionnaire
et antisémite — approuve le ministère pu
blic.
La défense a insisté néanmoins pour la
production de ce placard, mais la cour a
décide que la feuille ne serait pas versée aux
débats.
Un Train tombe dans FAmour
Sur le chemin de fer de l’Amour, un train
de service est tombé dans le fleuve. Le mé
canicien, le chauffeur et quatre conduc
teurs ont été tués. Il y a de nombreux
blessés.
-3
Expulsion refusée par
un Juge de Paix
Il y a trois semaines, la famille Stœkin,
composée du père, de la mère et de huit en-
fants, était expulsée et recevait asile dans
l’appartement occupé précédemment rueOr-
dener, 119. à Paris, par M. Cœvet, cet appar
tement étant libre jusqu’au terme, c’est-à-
dire jusqu’au 15 octobre prochain.
Le propriétaire de l’immeuble, M. Chervo-
pol, voulut chasser ces malheureux et de-
manda leur expulsion, sous prétexte que la
présence des enfants était une cause de scan-
dale. . . ,
L’affaire vint devant le juge de paix du
dix-huitième arrondissement, qui répondit
que la presence de huit enfants ne pouvait
pas être considérée comme un scandale. Le
propriétaire ayant riposté qu’il avait à se
plaindre des dégâts commis, le magistrat en
réclama la preuve et le jugemant fut ren-
voyé. ....
A huitaine, aucune preuve n était adminis:
trée ; mais quatre jours après, un constat
d’huissier établissait à la requête du pro
priétaire, qu’il y avait dans l’escalier de l’im-
meuble des écorchures et des inscriptions
grossières ; enfin, dans les cabinets, le siège
était fendu.
Hier, M. Chevopol et les hospitalisés de
M. Cœlvet se rétro avaient devant le juge de
paix. La famille Siœklin était assistée de
M. Cochon. " .
Ce dernier lut d’abord une lettre signée
par tous les locataires de l’immeuble de la
rue Ordener ; ces locataires déclaraient que
les enfants Stœkiin étaient très polis et ne
causaient aucun bruit ni scandale.
Puis M. Cochon demanda au juge de paix
de se rendre lui-même rue Ordener pour
constater de visu s’il y avait des dégrada-
Le magistrat commit l’huissier audiencier
qui se transporta sur-le-champ rue Vi de-
lier avec M. Cochon. Il constata que les
écorchures avaient été faites au cours de
déménagements antérieurs, et que le Siege,
dans les cabinets, était réparé depuis plus de
48 sssier interrogea ensuite les locataires,
qui confirmèrent les déclarations contenues
dans leur lettre lue à l’audience.
A la justice de paix, ou n revint aussitôt,
l’huissier fit connaître, aux applaudisse-
ments de l’assistance, le résultat de sa mis-
61 Dans ces conditions, le juge de paix se rex
Jasa à signer l’arrêté d’exnulsion.
r
s
0
t
e
a
S
r
!
?
(2
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 85.13%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 85.13%.
- Auteurs similaires Fénoux Hippolyte Fénoux Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fénoux Hippolyte" or dc.contributor adj "Fénoux Hippolyte")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bd6t526386006/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bd6t526386006/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bd6t526386006/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bd6t526386006
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bd6t526386006
Facebook
Twitter