Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-10-04
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 octobre 1913 04 octobre 1913
Description : 1913/10/04 (A33,N11768). 1913/10/04 (A33,N11768).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52638593h
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
33" Annee
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O. RANDOLET
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a M. O. RANDOLET
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(6 Pages)
î Centimes
CDITION NJ WATIN
S Centimeg
(€ Pages)
azdasas
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Samedi 4 Octobre 1943
Rédacteur en Chef. Gérant
HPPOLYTE FÉNOUX
Auresser tout ce qui concerne la Rédactioa
a M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontanelle, 3b
téléphone : Rédaction, No 7.60
AU HAVRE.
A PARIS.
BUREAU du Journal, 112, bould de Strasbourg. |
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est ;
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Le PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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Dernière Heure h
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gen oEshonne.Egale ment.SANS F ^ S ^ S t ous les Baresss d p oi ^ = rrarr 3
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DEPECHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 3 Octobre, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
Comptant . ,
faible
£ 73 47/6
-/-
5/-
B mois !
£ 73 13/-
”/-
2/6
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Comptant .i
faible
£ 188 10/-
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25/-
3 mois !
£ 186 13/-
-/-
35/-
FER
Comptant ..
calme
£ 54/3
-/-
3 d
3 mois
£ 55/4 %
1 % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 2 octobre 113.
NEW-YORK, 3 OCTOBRE
Cotons : octobre, baisse 14 points ; dé-
cembre, baisse 10 points ; janvier, baisse
12 points ; mars, baisse 15 points. A p. sont.
Calés : hausse 18 à 23 points.
NEW-YORK,
Cuivre Standard disp.
— décembre....*.
Amalgamat. Cop...
Fez
OCTOBRE
. K JOK
.. nsenir
16 75
16 23
16 75
16 37
75 7 8
77 1/8
16 —
16 -
=============== = ====== === ==============
CHICAGO. 3 OCTOBRE
Elé sur
Décembre.
c. nc .OUR
87 3 8
C. PRECED
87 5 8
e-en"
Mai
91 3 8
92 { 2
Maïs sur
Decembre.
69 3/4
70 4 8
=====
Mai
71 1 /4
71 1 2
Saindoux sur.
Octobre...
10 90
10 93
—
Janvier...
10 90
10 97
LES AFFAIRES D’ORIENT
Les Négociations Turco-Bulgares
Constantinople. — Le délègue ottoman
envoyé pour la reprise des pourparlers de
paix turco-bulgares, arrivera dimanche à
Aden.
Les pourparlers commenceront immédia-
lement après son arrivée.
L’Attitude de la Serbie
VIENNE. — Au cours d’un entretien avec le
rep: esentant ne la Nouvelle Presse libre, M.
Pachitch a fait ressortir combien la Serbie
désirait aue les clauses du traité de Londres
Concernant l’Albanie fussent exécutées.
Il a donné l’assurance que la Serbie n‘a-
vait nullement l’intention d’agrandir le ter
ritoire se be au delà des limites qui doivent
être attribuées à l’Albanie et à la Serbie.
DES CAVALIERS ALLEMANDS
FRANCHISSENT LA FRONTIÈRE
Nancy. — Un fermier de la commune de
Saint-Marcel, locilité frontière, apercevant à
quinze cents mètres en deça de la frontière
quatre cavaliers allemands, dont un capi
taine, s’avança et leur annonça qu'ils se
trouvaient en territoire français.
Trois des cavaliers tournèrent bride aussi
tôt, mais le capitaine qui consultait une car
te d’état-major, continua sa promenade sur
le territoire français pendant quelques ins
tants encore.
Les autorités de Mars-la-Tour ont ouvert
une enquête.
LE VOYAGE DE M. MOREL
Saint-Étienne. — M. Morel, ministre des
colonies, est reparti pour Paris, où il doit
assister ce malin au Conseil des ministres.
LES CONSEILS GÉNÉRAUX
, Les Conseils généraux de la Somme et de
l’Hérault ont émis le vœu que les charges
financières résultant de la nouvelle loi mi-
taire soient supportées par la richesse ac
quise.
VOYAGES AÉRIENS
M. Quinton, president de la Ligue natio-
tionle aérienne, travaille depuis plusieurs
mois à organiser deux grands voyages aé
riens qui consisteront à relier non plus des
villes, mais des continents.
Un de ces voyages sera Paris-Le Caire, et
l’autre Paris-Golfe Persique.
Le raid Paris-Le Caire sera tenté vers la
fin de ce mois-ci; l’aviatenr qui doit l’accom
plir est déjà prêt. Il sera accompagné de
passagers.
. L’itinéraire sera le suivant : Paris, Vienne,
Belgrade, Constantinople, Konia, Alep, Jéru
salem, Port-Saïd et Heliopolis.
DÉPART DE TROUPES
POUR LE MAROC
Nice. — Hier sont partis pour Marseille
cent artilleurs destinés à la relève du Maroc.
NOUVEAU RECORD D'AVIATION
JOHANNISTHAL.— L’aviateur Sablatnig avec
cinq passagers, est monte à mille mètres
d’altitude, ce qui constitue un record mon
dial.
CONSTRUCTION D'UN SOUS-MARIN
Cherbourg.— Le port de Cherbourg mettra
en chantier le 1 er janvier prochain, ua sous-
marin à turbines de huit cents tonneaux.
•== - « ==
LES RÉCOMPENSES DE
L’AERO-CLUB DE FRANCE
Le Comité directeur de l’Aéro-Club de
Frrnce a décidé de décerner la grande mé
daille d’or de l'Aéro-Club à l’aviateur Pré
vost, gagnant de la Coupe Gordon Bennett et
une plaquette de vermeil à Roland Garros,
déjà titulaire we la grande médaille d’or.
L’inauguration du monument Santos-Du-
mont aux coteaux de Saint-Cloud a été fixée
au 19 octobre.
ses==========a
BÉBÉ BRULÉ VIF
ZUIPER. — A Fouesnant, deux enfants ont
incendié accidentellement la chaumière de
leurs parents eu jouant avec des allumettes.
Les deux enfants ont pu se sauver, mais
leur jeune frère, âgé de trois mois a été com
plète aient carbonisé.
" ------
LE BILL DOUANIER AUX ÉTATS-UNIS
Washington. — Le Parlement a voté défi-
nitivement le projet de biti douanier.
Il entrera en vigueur immédiatement après
la signature du president.
CONDAMNATION D’UN PARRICIDE
Saint-Omer. — La Cour d’assises vient de
condamner aux travaux forces à perpétuité
le nommé Louis Davre, de Saint-Laurent-
Blangy, qui tua sa mère à coups de revolver
et finit de décharger son arme sur son père,
mais sans l'atteindre.
Davre avait été condamné à payer une
pension alimentaire de dix centimes par
jour à ses parents et il avait déclaré qu’il ne
paierait jamais.
PORTUGAL
La Sitù ition
Sur près de 400 détenus politiques actuel-
lement enfermes dans les prisons du Portu
gal, 300 seront graciés à l’occasion du troi
sième anniversaire de la proclamation de la
République, le 5 octobre.
L’enquête sur les menées monarchistes se
poursuit activement sans troubler pourtant
la tranquillité publique. Les aveux de Miguel
GaLo, un des accusés, ont permis de retrou
ver l’origine du complot qui a été tramé
dans la prison de Limœro, où se trouvent
beaucoup de détenus politiques.
Le plan consistait à faire disparaître le pré
sident du Conseil et le ministre de la guerre
et, à la faveur de l’affolement général, à en
traîner les troupes dans un mouvement en
faveur de la restauration. Les armes qui de
vaient être fournies aux conjurés étaient in
troduites par Valence et Alcantara, villes de
la frontière espagnole.
Une cinquantaine de pistolets automati-
ques et des munitions ont été saisis à Lis
bonne chez un agent se disant anarchiste et
dans la campagne près de Porta lègre. On a
arrêté dans cette ville le contrebandier Gar-
gate qui introduisait des armements sur le
territoire portugais.
AFFAIRE DE MCEURS
KEIMS. — Le nommé Alphonse Meyer,
JO ans, domestique de ferme à Taissy, dans
la Marne, inculpé d’avoir abusé de trois fil
lettes la semaine dernière, vient d’être ar
rêté.
APRÈS LA CATASTROPHE DE CERBÈRE
Cerbère —Le Conseil municipal vient de
décider d’ouvrir une souscription publique
afin de secourir les familles des victimes.
Le ministre de l'intérieur, qui avait alloué
une première somme de 1,500 francs, a mis
un nouveau crédit de 1,500 francs à la dispo
sition du maire.
8,000 francs sont déjà souscrits.
UN DRAME DANS UNE CANTINE
! Brtey. — Hier soir, trois sujets allemands
en etat d’ivresse, venant des territoires an-
nexes, pénétraient dans une cantine tenue
par Mme Riassetto, à Crusné, près de
Longwy, et lapidèrent la devanture de l’éta
blissement.
I Mme Riassetto se croyant en danger, prit
un revolver et tira au juge.
I Un des agresseurs fut tué ; c’est un nom-
Massel, âgé de 30 ans.
f Massel avait la tête transpercée par une
balle.
ÉTATS-UNIS
Le Jockey et son Amie
sont « indésirables »
Un jockey et une actrice de music-hall des
plus connus en Angleterre, Bernard Dilion
et Marie Lloyd, ont été retenus par les auto
rités de l'immnieration à Ellis-Island, et l'au
torisation de débarquer sur le territoire amé
ricain leur a été retusee.
La raison : Quoique se faisant passer pour
M. et Mme Dilion, ils ne sont pas « légale
ment » mariés.
Dillon et Marie Lloyd étaient arrivés à
New-York, à bord de COlympic. Ils avaient
de jà mis le pied sur le quai, lorsqu’un ins
pecteur de l’immigration s’approcha de l’ac-
irice et lui demanda :
— Est-ce que M. Dillon est votre mari
légal ?
L’actrice hésita, puis finalement répondit
non.
— Alors, reprit l’inspecteur, je vous prie
de revenir à bord, et demain on vous amè
nera à Ellis-Island, où le Conseil de l’immi
gration statuera sur votre cas.
L’actrice pleura et finalement eut une cri
se de nerfs.
Le Comité de l’immigration a examiné le
cas de l’actrice et du jockey.
Après avoir délibéré à huis clos, il a déci
dé que Marie Lloyd et Dillon, bien qu’ils
aient déclaré être disposés à se marier aus
sitôt que l’actrice aurait pu obtenir le divor
ce d’avec son mari, ne pouvaient être auto
risés à débarquer en territoire américain et
qu’ils devraient repartir samedi, à bord du
bateau qui les avait amenés.
Le jockey et l’actrice ont décidé défaire
appel aux autorités de Washington.
L’un des secrétaires de Cecil Rhodes, M.
Gordon le Sueur, vient de publier un
livre (1) plein de souvenirs suggestifs et
singuliers sur le grand homme qu’il a
servi.
Le qualificatif de grand homme n’est pas
excessif appliqué à ce Cecil Rhodes qui
mourait en disant avec une si haute et si
intense mélancolie : « Si peu de fait, tant à
faire ! » Vigoureux cerveau de financier,
de conquérant, de poète, il ne concevait les
choses que grandement. Nous admirons
l’œuvre réalisée par lui dans l’Afrique du
Sud ; mais, à descendre dans le secret de
ses rêves, de ses projets, de ses ambitions,
on s’arrête étonné devant celle individua
lité géniale, où se discerne plus d’un trait
napoléonien.
Sa carrière est connue. Faible de consti
tution dans sa jeunesse, et menacé dans
son existence même, il quitte l’Angleterre
pour un climat plus clément. L’Afrique du
Sud, où il débarque sans grandes ressources,
est un pays où, à ce moment, tout ou pres
que tout reste à faire. Très vite, il voit où
et comment il faut agir. Avec le coup d'œil
d’un Bonaparte choisissant le point du
champ de bataille où il vaincra, il s’attache
à la question des mines de diamant : .des
compagnies rivales et étroitement jalouses
s’entre-dévorent et se ruinent; il lesfu-
sionne, à force d’énergie, de diplomatie et
de volonté ; et c est la fameuse De Beers,
qui assure le premier fondement de son
immense fortune.
S’élevant à un plus vaste théâtre, et com
prenant que, de nos jours, la politique et
les grandes affaires ne peuvent être sépa
rées, il entre dans la politique Sud-afri
caine et devient premier ministre de la
colonie du Cap. Déjà son œil de conquérant
plonge dans les profondeurs du continent
noir, et il rêve d’étendre la domination bri
tannique jusqu’au cœur de l’Afrique. Dans
ce but il crée la Rhodésia, curieuse concep
tion de colonie qui est une société par ac
tions et de société par actions qui est un
organisme politique. Sa pensée, dans l’a
venir, voit en même temps se dessiner,
vers la Méditerranée, le prestigieux ruban
d’acier du chemin de fer du Cap au Caire.
Mais un obstacle se dresse sur la route :
la République du Transvaal, gardée par
l'obstiné Krüger. L’unité Sud-Africaine est
impossible sans elle. Profondément anglais,
mais peut-être plus Africain encore, Rhodes
semble un instant hésiter entre plusieurs
plans ; on se demande même si, à certaines
heures, il n’envisage pas l’éventualité d'une
Afrique australe unie, dont il serait le
maître, d'accord avec l’élément hollandais
et, qui sait, peut-être en dehors de l’An
gleterre. Mais il se décide à prendre une
autre voie, la brutalité lui semble une so
lution pour briser l’obstacle boër : et c’est
le raid Jameson, échec lamentable dont
Rhodes ne se relève pas et auquel il survit
à peine.
J’ai toujours été vivement attiré par
cette vie de Cecil Rhodes. A notre époque
trop souvent prosaïque et terre-à-terre, ce
véritable conquistador rappelle les héros
coloniaux du 18 e siècle, les Clive, les
Warren Hastings, les Dupleix. Maître dans
l’art de gagner les fortunes, comme il est
plus qu’un simple homme d’argent! Ce
multimillionnaire n’estime en effet l’or
que comme une arme qui donne la puis
sance. Comme tous ceux qui laissent une
trace dans l'histoire, c’est un créateur.
Le livre de M. Gordon le Sueur jette un
jour vif sur le caractère pour ainsi dire
césarien de Rhodes. Quand on étudie de
près de roi du diamant, on discerne de
suite que ses préoccupations profondes
étaient essentiellement de l’ordre politique,
en prenant ce mot dans le sens de la
Grande politique. « Sa pensée, nous dit
son biographe, était sans cesse tournée
vers les exemples de la Rome impé
riale. Les pensées de Marc Aurèle cons
tituaient son livre de chevet, cent fois
annoté et souligné. L'histoire des Ro
mains de Gibbon ne le quittait guère. On
voyait aussi, à la place d’honneur dans sa
magnifique bibliothèque de Groote Schuur
(sa résidence au Cap) une histoire détaillée
des empereurs et des impératrices de Rome.
Son intérêt n’allait en somme qu’aux très
grands sujets. A quelqu’un qui lui deman
dait s’il aimait Dickens, il répondait « que
» la classe de gens dépeinte par cet écrivain
» ne l’intéressait pas ».
Ce bagage de lectures du grand Africain
rappelle un peu la bibliothèque de campa
gne de Napoléon. L'homme d'affaires précis
et habile recouvrait mal en somme un être
extraordinairement imaginatif, rêvant de
renouveler, sur la terre africaine, les ex
ploits d’Alexandre, de César et de Bona
parte.
A côté de cela, un original, un vieux
garçon nullement préoccupé de l’étiquette
et rappelant par ses fantaisies gastronomi
ques la verve shakespearienne d’un Bismarck
à table. Bien qu’il ne fût « nullement un
ivrogne » (son secrétaire juge utile de nous
en avertir), il buvait avec l’entrain d’un
bon anglais. Son champagne lui était tou
jours versé dans un de ces énormes verres
que nos voisins appellent des « tumblers » :
il buvait ensuite cinq ou six petits verres
de kümmel russe, sa liqueur favorite. Ail
heures du matin, il prenait habituellement
( « comme Bismarck », note avec une sorte
de fierté M. le Sueur) du champagne et de
la bière. Il commanda une fois d’un seul
coup 1,200 bouteilles d’un pale ale qui lui
avait plu. Aucune dépense du reste ne l’ar
rêtait. Il avait, dans son jardin, des lions
dont la seule nourriture en viande coûtait
4.500 fr. par an ! Quant à l’entretien de sa
.maison de Groote Schuur, il revenait
à 50.000 fr. par mois !
Gomment aurait évolué cette étrange car
rière, sans le plat effondrement du raid
Jameson, on se prend à rêver en y songeant.
Cette personnalité de Rhodes n’était pas
de celles qui se laissent dominer, ni par
une assemblée d’actionnaires, ni par un
supérieur hiérarchique, ni par un souve
rain, ni même par une patrie. Comme Napo
léon, cet autre solitaire, il n’aurait eu
d’égards que pour les conceptions et les
plans issus de son génie. Aurions-nous vu,
au lieu d’une Afrique du Sud britannique,
une Afrique du Sud Rhodienne ? Peut-être.
Mais on a l’impression, en lisant sa vie,
d’une destinée brusquement tronquée.
Sa mort fut simple et triste. Atteint d’une
maladie de cœur, il désirait revoir encore
l’Angleterre, mais il mourut sur le bateau
qui le ramenait vers cette vieille Europe
qu’il devait un peu, comme Bonaparte dans
ses entretiens de Passeriano, considérer
comme une « taupinière ». Selon son désir,
son tombeau fut placé dans un site écarté
et magnifique de la Rhodesia, qu’il avait
lui-même choisi.
L’inscription, toute simple, est d’un or
gueil qui ne redoute point les comparai
sons ni l’oubli : « Here lies Cecil John Rho
des » ! (Ici repose Cecil John Rhodes).J‘ima-
gine que M. Maurice Barrés, en ses pèleri
nages passionnés, rangerait ce site isolé de
l’Afrique Australe parmi « les lieux signifi
catifs pour l’âme ».
André Siegfried.
INFORMATIONS
Le Voyage de M. Poincaré
a Marseille
MM. Chanot, député, maire de Marseille,
Pasquet, president du Conseil général, et
Artaud, président de la Chambre de com-
merce de Marseille, doivent avoir une entre
vue avec M. Poincaré, afin de régler les der
niers détails du séjour présidentiel dans
notre ville et le département.
li est désormais officiel que, pendant les
journées des 12 et 13 octobre, les six navires
qui auront accompagné en Espagne le pré
sident de la République séjourneront à
Marseille, et tous les bâtiments de la pre
mière armée navale, disponibles à Toulon,
viendront les y rejoindre.
M. Poincaré doit visiter le tunnel du canal
du Rhône. U posera, à l’entrée de ce tunnel,
la première pierre d’un portique. A cette
pierre, une plaque de marbre blanc sera
sceliee, sur laquelle sera gravée en lettres
d’or la date du passage présidentiel.
Les préparatifs pour la réception sont ac
tivement poussés et les fêtes auront un
grand éclat.
Au lendemain de la visite de M. Raymond
Poincaré, le général Eydonx, qui doit em
barquer le 16'octobre a bord du Niger pour
rentrer en Grèce, arrivera à Marseille. Il a
en effet accepté une invitation de la colonie
grecque qai lui prépare une réception cha-
leurease. Une épée d’honneur lui sera of-
ferte ; cette épée richement ornée, à poignée
d’or massif a coûté dix mille francs.
La colonie grecque comprend à Marseille
4,000 personnes, et la manifestation qui se
prépare aura une haute signification. Toute
fois il est entendu qu’on s’abstiendra dans
les toasts, qui seront échangés, de toute al
lusion aux paroles récemment prononcées
en Allemagne par le roi Constantin.
Les Faux Accidents du Travail
Le tribunal correctionnel de Toulon
a
rendu hier matin un jugement très intéres
sant. Il s’agissait d’une escroquerie au détri
ment des Compagnies d’assurances contre
les accidents du travail.
Un ouvrier boulanger, Maurel,avait réussi
à se procurer une douce existence en simu
lant des accidents que rendaient vraisembla
bles des certificats médicaux.
Le docteur Botter, qui se prêta ainsi aux
combinaisons frauduleuses de Maurel, com
paraissait également devant les juges. Le
premier a été condamné à 3 ans de prison
et à 50 francs d’amende, le médecin à une
amende de 1.000 francs.
FS
(1) Cecil Phcdes, the man and hit wsrlt, chez
John Murrav,
Douaniers disparus
avec des Fraudeurs
Trois douaniers,en service à Henri-Chapelle
près de Verviers, virent arriver la nuit, un
cycliste qui venait malgré l’interdiction de
franchir la frontière.
Les douaniers se précipitèrent alors sur
lui pour s’emparer de sa personne. Une lutte
s’ensuivit et le cycliste fut assez grièvement
blessé.
Les agents des douanes, qui ne se trom
paient pas, supposèrent que ce cycliste était
un éclaireur qui précédait des fraudeurs. Ils
prirent alors l’initiative de barrer la grande
route de Moresnet. Peu de temps après, en
effet, une automobile, lancée à grande vi
tesse, venait heurter la barrière improvisée.
Le chauffeur tenta de se soustraire aux
douaniers. Ceux-ci tirèrent des coups de re
volver, puis ils explorèrent la voiture, oùüs
constatèrent la présence de 450 litres d’al
cool qu’ils confisquèrent.
On soumit le chauffeur à un interrogatoi
re, auquel il ne voulut pas répondre. Les
douaniers montèrent alors dans la voiture,
en donnant l'ordre au conducteur de les
conduire jusqu’à la frontière. L’automobile
partit. Et depuis lors, on ne sait ce que Sont
devenus les douaniers oui V avaient pris
olaco.
INCENDIE D’UNE FABRIQUE DE CHARCUTERIE
-- — • ----- , ,
Fomesene
{heto f\t l N
Cllehs twi Hatro
L08 Dégâts causés pas l’Incendte
LES PROJETS DE M. COMBES
A la vellle da Congrès qu’ils vont tenir à
Pau, les radicaux et radicaux-soclalistes ten
tent de ressusciter le combisme. Leur organe
officiel, le Radical a envoyé un de ses rédac
teurs à Pons, où il a interviewe M. Emile
Combes, « un des chefs les plus qualifiés du
Parti. »
Nous avons donné hier en « dernière heu
re » une courte analyse de cette interview.
En voiciquelques nouveaux passages dans les
quels M. Emile Combes indique à son parti
la voie à suivre,
Sur le programme minimum, nous trouvons
cet aperçu :
Je dis « programme minimum », et cette expres
sion suppose qu’on tiendra compte dans l’élabo
ration de ce programme des deux nuances de l’o
pinion radicile. Ce n’est par pléonasme que notre
parti s’intitule « parti radical et radical-socialiste ».
Ges deux expressions correspondent à deux étais
d’esprit ou d’opinion, l’un plus accentué dans la
voie des réformes, ou pour mieux dire au point
de vue de leur réalisation, l’autre plus circons
pect. Et il est inconstestable que chacun de ces
deux états d’esprit correspond aux senti « ents de
telle ou telle région tout entière. Tel département
a marché plus vite dans la voie du progrès. Tel
autre a eu et conserve une allure moins rapide.
Au fond, les aspirations sont les mêmes, mais
elles ne se révèlent pas aux esprits avec la même
évidence et la même force. C’est ce qui rend né
cessaire un programme minimum.
Comme l’envoyé spécial du Radical de
mandait à M. Emile Combes si ce program
me devait être limité, en vue des élections
de 1914, le leader a répondu :
— Sans aucun doute. Il serait inutile, fastidieux
et contraire à nos efforts immédiats dp rédiger à
l’usage de nos électeurs toute une théorie politi
que contenant les thèses diverses ressortissant à
l’idée radicile et radicale-socialiste. Ce ne serait
bon qu’à dérouler les esprits il y a telle ou telle
thèse qu’il s-rait inopportun ou même malséant
d’introduire dans ce programme minimum. Je
vous citerai, par exemple, la révision de la Cons
titution, la suppression du Sénat, la nomination
du Sénat par le suffrage universel. Quand nos de
vanciers ou nos amis intercalaient ces questions
dans le programme radical, les circonstances
étaient tout autres qu aujourd’hui. On exposait
des théories d’avenir, ou bien on avait en face
de soi un Sénat réactionnaire, ou bien on ne com
prenait pas l’existence de deux Chambres qui ne
fussent pas issues l’une et l’autre du même mode
de suffrage. A l’heure 1 résente, laissez-moi vous
le dire, ce serait une folie de toucher au S mut.
La Haule-Assem ée actuelle est, bien plus que la
Chambre, le solide rempart de la République.
Après avoir ainsi pris la défense du Sénat
que condamnait le programme radical de
1881, M. Combes a formulé quelques appré
ciations sur l’organisation du parti et s’est
prononcé pour la reconstitution du Bloc.
Comme on lui demandait quels groupes il
admettrait dans le nouveau Bloc, il a pré
cisé :
Je n’hésite pas à désigner nommément les grou
pes de la Chambre que l’en’ends ainsi désigner.
Ce sont : la Gauche radicale-socialiste, les reP7
blicains socialistes, et, en raison de la nol‘-
attitude qu’ils sont disposés à adopter, eS—°
listes unifiés. Je ne comprendrais pas queie con
grès de Pau, s’il aborde cette question, “ -
groupe Jàurès de la collaboration gouvernemen-
taie a laquelle il a concouru avec an — 57
ment et d’efficacité sous les ministeres “ Prsmer
Bloc Car c’est en me plaçant dans l ordre didees
qui dominait alors la politique gouvernementale
aussi bien que la politique parlementaire. Je veux
dire la lutte contre les reactions de toute espèce
pn même tomos aue la réalisation des réformes
sociales, c’est en appliquant la même conception
à l’époque actuelle, que je me plaisà associer les
socialistes, revenus enfin de I erreur funeste qui
Jan faisait regarder le parti radical com ne I en-
nemi à ’abaltre, à l’œuvre bien faisante dune ma-
jorité uniquement préoccupée de faire passer dans
nos lois en dépit des résistances obstinées de la
réaction du cléricalisme et du nationalisme, les
réformes toutes les réformes contenues en ger-
me dans les trois grands principes de notre dé-
mocratie: liberté, égalité, fraternité.
— Vous ne comprenez donc pas dans ce
Bloc, la Gauche démocratique de la Cham- i
, bre ? lui demanda-t-on
— Non: Et ce n’est pas sans regret, Mais pour-
quoi la nommerais-je, alors qu’elle se refuse sy4-
tematiquemenl à une collaboration comme celle
que j’ai eu vue ?
Ainsi parla M. Emile Combes qui a cru de-
voir sortir de sa retraite pour essayer de ti
rer d’embarras ses amis.
Mais entre eux se sont creusées depuis
quelque temps de telles divergences de doc
trine et de tactique que l’unité cherchée pa
raît fort compromis®.
H. F.
La Serbie, l’Autriohe, l'Italie et l’AlbanZe
Vienne, 3 octobre.
M. Pachitch, président du Conseil des mi
nistres de Serbie, s’est rendu dans la mati
née au ministère des affaires étrangères et a
fait une visite au comte Berchtold, ministre
des affaires étrangères d’Autriche, chez le
quel il a déjeuné.
Belgrade, 3 octobre.
En réponse au conseil que le chargé d’af
faires d’Autriche était venu lui donner de
respecter les décisions de la conférence de
Londres, M. Spalaïkovitch, tout en recon
naissant le caractère amical de cette démar
che, n’a pas manqué de confirmer à M de
Storck la déclaration qu’il avait faite, de sa
propre initiative, au représentant de l’Italie:
Que la Serbie n’entreprendra qu’une action dé-
fensive contre ses agresseurs albanais, qu’elle ne
pense pas à s’emparer des territoires de l’Albanie
et qu’elle est fermement décidée à respecter les
décisions prises a la réunion des ambassadeurs à
Londres.
Il a donné en-suite au représentant de l’Au-
triche l’explication suivante sur l’action mi-
litaire serbe :
Les Albinais d’Albanie ont envahi notre terri
toire et ils s’y trouvent encore, leur incursion et
leurs excès causent de graves préjudices à l’Etat
serbe. La Serbie est décidée à fiire ce que tout
autre Et t eût fait en pareil cas. Elle va chasser
les agresseurs par la force.
Le but de l’action serbe est purement défensif i
il faut, par des mesures pratiques, qui sont indis
pensables, assurer la sécurité de la Serbie vis-à-
vis de l’Albanie, prévenir autant que possible,
pour l’avenir, le renouvellement des incursions
des hordes albanaises.
En effet si, par respect pour les grandes puis
sances, la Serbie doit subir le voisinage de l’Alba
nie, elle n’est pas obligée d’en supporter toutes
les conséquences ag -essives. La Serbie ne peut
pas reconnaître à l’Albanie le privilège abusif qui
n’existe en faveur d’aucun autre Etat, de pouvoir
attaquer impunément ses voisins.
Il n’est pas admissible, au point de vue des re-
lations internationales, que l’Europe, en créant
l’Albanie, ait eu l’intention de créer un État ayant
tous les droits mais aucun devoir
Ce serait en tout cas injuste que la Ferbie seule
en subît les conséquences.
A défaut d’un gouvernement normal et respon
sable, ainsi que de toute autorité organisée, a qui
la Serbie pourrait-elle adresser ses réclamations,
tant pour les dommages et les sacrifices occa-
sionnés par les agressions albanaises que pour
les mesures qui devront être prises, afin de
mettre fin à l’anarchie qui règne ea Albanie et
qui est la cause principale des désordres sur M
frontière ?
Le gouvernement royal saisit cette occasion
pour attirer sur ce point l’attention de ‘Autriche-
Hongrie en la priant notamment de vouloir bien
intercéder à cet effet auprès des autres grandes
puissances, dans l’intérêt de la paix entre laSerbU
et l’Albanie.
La Candidatur Wied ea Albanle
Berlin, 3 octobre.
Selon une dépêche de Cologne, le princi
de Wied, dont il est question pour le tront
d’Albanie, se rendra à Rome en quittan
Vienne.
La Tuzguie na compte pas poser la question
des îles
Constantinople, 3 octobre.
D’après les renseignements les plus ré-
conts, le gouvernement turc ne se propose
nas actueement de poser, dans les négocia'
tiens da Dix avec la Grèce. la gueation de
N* 11,768
Administrateur - Délégué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne ‘Administration
a M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havro
Administration, Impressions et Annonces. TRL. 10.47
(6 Pages)
î Centimes
CDITION NJ WATIN
S Centimeg
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azdasas
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Samedi 4 Octobre 1943
Rédacteur en Chef. Gérant
HPPOLYTE FÉNOUX
Auresser tout ce qui concerne la Rédactioa
a M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontanelle, 3b
téléphone : Rédaction, No 7.60
AU HAVRE.
A PARIS.
BUREAU du Journal, 112, bould de Strasbourg. |
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est ;
seule chargée de recevoir les Annonces pour |
le Journal. ?
Le PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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gen oEshonne.Egale ment.SANS F ^ S ^ S t ous les Baresss d p oi ^ = rrarr 3
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DEPECHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 3 Octobre, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
Comptant . ,
faible
£ 73 47/6
-/-
5/-
B mois !
£ 73 13/-
”/-
2/6
ETAIN
Comptant .i
faible
£ 188 10/-
-A
25/-
3 mois !
£ 186 13/-
-/-
35/-
FER
Comptant ..
calme
£ 54/3
-/-
3 d
3 mois
£ 55/4 %
1 % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 2 octobre 113.
NEW-YORK, 3 OCTOBRE
Cotons : octobre, baisse 14 points ; dé-
cembre, baisse 10 points ; janvier, baisse
12 points ; mars, baisse 15 points. A p. sont.
Calés : hausse 18 à 23 points.
NEW-YORK,
Cuivre Standard disp.
— décembre....*.
Amalgamat. Cop...
Fez
OCTOBRE
. K JOK
.. nsenir
16 75
16 23
16 75
16 37
75 7 8
77 1/8
16 —
16 -
=============== = ====== === ==============
CHICAGO. 3 OCTOBRE
Elé sur
Décembre.
c. nc .OUR
87 3 8
C. PRECED
87 5 8
e-en"
Mai
91 3 8
92 { 2
Maïs sur
Decembre.
69 3/4
70 4 8
=====
Mai
71 1 /4
71 1 2
Saindoux sur.
Octobre...
10 90
10 93
—
Janvier...
10 90
10 97
LES AFFAIRES D’ORIENT
Les Négociations Turco-Bulgares
Constantinople. — Le délègue ottoman
envoyé pour la reprise des pourparlers de
paix turco-bulgares, arrivera dimanche à
Aden.
Les pourparlers commenceront immédia-
lement après son arrivée.
L’Attitude de la Serbie
VIENNE. — Au cours d’un entretien avec le
rep: esentant ne la Nouvelle Presse libre, M.
Pachitch a fait ressortir combien la Serbie
désirait aue les clauses du traité de Londres
Concernant l’Albanie fussent exécutées.
Il a donné l’assurance que la Serbie n‘a-
vait nullement l’intention d’agrandir le ter
ritoire se be au delà des limites qui doivent
être attribuées à l’Albanie et à la Serbie.
DES CAVALIERS ALLEMANDS
FRANCHISSENT LA FRONTIÈRE
Nancy. — Un fermier de la commune de
Saint-Marcel, locilité frontière, apercevant à
quinze cents mètres en deça de la frontière
quatre cavaliers allemands, dont un capi
taine, s’avança et leur annonça qu'ils se
trouvaient en territoire français.
Trois des cavaliers tournèrent bride aussi
tôt, mais le capitaine qui consultait une car
te d’état-major, continua sa promenade sur
le territoire français pendant quelques ins
tants encore.
Les autorités de Mars-la-Tour ont ouvert
une enquête.
LE VOYAGE DE M. MOREL
Saint-Étienne. — M. Morel, ministre des
colonies, est reparti pour Paris, où il doit
assister ce malin au Conseil des ministres.
LES CONSEILS GÉNÉRAUX
, Les Conseils généraux de la Somme et de
l’Hérault ont émis le vœu que les charges
financières résultant de la nouvelle loi mi-
taire soient supportées par la richesse ac
quise.
VOYAGES AÉRIENS
M. Quinton, president de la Ligue natio-
tionle aérienne, travaille depuis plusieurs
mois à organiser deux grands voyages aé
riens qui consisteront à relier non plus des
villes, mais des continents.
Un de ces voyages sera Paris-Le Caire, et
l’autre Paris-Golfe Persique.
Le raid Paris-Le Caire sera tenté vers la
fin de ce mois-ci; l’aviatenr qui doit l’accom
plir est déjà prêt. Il sera accompagné de
passagers.
. L’itinéraire sera le suivant : Paris, Vienne,
Belgrade, Constantinople, Konia, Alep, Jéru
salem, Port-Saïd et Heliopolis.
DÉPART DE TROUPES
POUR LE MAROC
Nice. — Hier sont partis pour Marseille
cent artilleurs destinés à la relève du Maroc.
NOUVEAU RECORD D'AVIATION
JOHANNISTHAL.— L’aviateur Sablatnig avec
cinq passagers, est monte à mille mètres
d’altitude, ce qui constitue un record mon
dial.
CONSTRUCTION D'UN SOUS-MARIN
Cherbourg.— Le port de Cherbourg mettra
en chantier le 1 er janvier prochain, ua sous-
marin à turbines de huit cents tonneaux.
•== - « ==
LES RÉCOMPENSES DE
L’AERO-CLUB DE FRANCE
Le Comité directeur de l’Aéro-Club de
Frrnce a décidé de décerner la grande mé
daille d’or de l'Aéro-Club à l’aviateur Pré
vost, gagnant de la Coupe Gordon Bennett et
une plaquette de vermeil à Roland Garros,
déjà titulaire we la grande médaille d’or.
L’inauguration du monument Santos-Du-
mont aux coteaux de Saint-Cloud a été fixée
au 19 octobre.
ses==========a
BÉBÉ BRULÉ VIF
ZUIPER. — A Fouesnant, deux enfants ont
incendié accidentellement la chaumière de
leurs parents eu jouant avec des allumettes.
Les deux enfants ont pu se sauver, mais
leur jeune frère, âgé de trois mois a été com
plète aient carbonisé.
" ------
LE BILL DOUANIER AUX ÉTATS-UNIS
Washington. — Le Parlement a voté défi-
nitivement le projet de biti douanier.
Il entrera en vigueur immédiatement après
la signature du president.
CONDAMNATION D’UN PARRICIDE
Saint-Omer. — La Cour d’assises vient de
condamner aux travaux forces à perpétuité
le nommé Louis Davre, de Saint-Laurent-
Blangy, qui tua sa mère à coups de revolver
et finit de décharger son arme sur son père,
mais sans l'atteindre.
Davre avait été condamné à payer une
pension alimentaire de dix centimes par
jour à ses parents et il avait déclaré qu’il ne
paierait jamais.
PORTUGAL
La Sitù ition
Sur près de 400 détenus politiques actuel-
lement enfermes dans les prisons du Portu
gal, 300 seront graciés à l’occasion du troi
sième anniversaire de la proclamation de la
République, le 5 octobre.
L’enquête sur les menées monarchistes se
poursuit activement sans troubler pourtant
la tranquillité publique. Les aveux de Miguel
GaLo, un des accusés, ont permis de retrou
ver l’origine du complot qui a été tramé
dans la prison de Limœro, où se trouvent
beaucoup de détenus politiques.
Le plan consistait à faire disparaître le pré
sident du Conseil et le ministre de la guerre
et, à la faveur de l’affolement général, à en
traîner les troupes dans un mouvement en
faveur de la restauration. Les armes qui de
vaient être fournies aux conjurés étaient in
troduites par Valence et Alcantara, villes de
la frontière espagnole.
Une cinquantaine de pistolets automati-
ques et des munitions ont été saisis à Lis
bonne chez un agent se disant anarchiste et
dans la campagne près de Porta lègre. On a
arrêté dans cette ville le contrebandier Gar-
gate qui introduisait des armements sur le
territoire portugais.
AFFAIRE DE MCEURS
KEIMS. — Le nommé Alphonse Meyer,
JO ans, domestique de ferme à Taissy, dans
la Marne, inculpé d’avoir abusé de trois fil
lettes la semaine dernière, vient d’être ar
rêté.
APRÈS LA CATASTROPHE DE CERBÈRE
Cerbère —Le Conseil municipal vient de
décider d’ouvrir une souscription publique
afin de secourir les familles des victimes.
Le ministre de l'intérieur, qui avait alloué
une première somme de 1,500 francs, a mis
un nouveau crédit de 1,500 francs à la dispo
sition du maire.
8,000 francs sont déjà souscrits.
UN DRAME DANS UNE CANTINE
! Brtey. — Hier soir, trois sujets allemands
en etat d’ivresse, venant des territoires an-
nexes, pénétraient dans une cantine tenue
par Mme Riassetto, à Crusné, près de
Longwy, et lapidèrent la devanture de l’éta
blissement.
I Mme Riassetto se croyant en danger, prit
un revolver et tira au juge.
I Un des agresseurs fut tué ; c’est un nom-
Massel, âgé de 30 ans.
f Massel avait la tête transpercée par une
balle.
ÉTATS-UNIS
Le Jockey et son Amie
sont « indésirables »
Un jockey et une actrice de music-hall des
plus connus en Angleterre, Bernard Dilion
et Marie Lloyd, ont été retenus par les auto
rités de l'immnieration à Ellis-Island, et l'au
torisation de débarquer sur le territoire amé
ricain leur a été retusee.
La raison : Quoique se faisant passer pour
M. et Mme Dilion, ils ne sont pas « légale
ment » mariés.
Dillon et Marie Lloyd étaient arrivés à
New-York, à bord de COlympic. Ils avaient
de jà mis le pied sur le quai, lorsqu’un ins
pecteur de l’immigration s’approcha de l’ac-
irice et lui demanda :
— Est-ce que M. Dillon est votre mari
légal ?
L’actrice hésita, puis finalement répondit
non.
— Alors, reprit l’inspecteur, je vous prie
de revenir à bord, et demain on vous amè
nera à Ellis-Island, où le Conseil de l’immi
gration statuera sur votre cas.
L’actrice pleura et finalement eut une cri
se de nerfs.
Le Comité de l’immigration a examiné le
cas de l’actrice et du jockey.
Après avoir délibéré à huis clos, il a déci
dé que Marie Lloyd et Dillon, bien qu’ils
aient déclaré être disposés à se marier aus
sitôt que l’actrice aurait pu obtenir le divor
ce d’avec son mari, ne pouvaient être auto
risés à débarquer en territoire américain et
qu’ils devraient repartir samedi, à bord du
bateau qui les avait amenés.
Le jockey et l’actrice ont décidé défaire
appel aux autorités de Washington.
L’un des secrétaires de Cecil Rhodes, M.
Gordon le Sueur, vient de publier un
livre (1) plein de souvenirs suggestifs et
singuliers sur le grand homme qu’il a
servi.
Le qualificatif de grand homme n’est pas
excessif appliqué à ce Cecil Rhodes qui
mourait en disant avec une si haute et si
intense mélancolie : « Si peu de fait, tant à
faire ! » Vigoureux cerveau de financier,
de conquérant, de poète, il ne concevait les
choses que grandement. Nous admirons
l’œuvre réalisée par lui dans l’Afrique du
Sud ; mais, à descendre dans le secret de
ses rêves, de ses projets, de ses ambitions,
on s’arrête étonné devant celle individua
lité géniale, où se discerne plus d’un trait
napoléonien.
Sa carrière est connue. Faible de consti
tution dans sa jeunesse, et menacé dans
son existence même, il quitte l’Angleterre
pour un climat plus clément. L’Afrique du
Sud, où il débarque sans grandes ressources,
est un pays où, à ce moment, tout ou pres
que tout reste à faire. Très vite, il voit où
et comment il faut agir. Avec le coup d'œil
d’un Bonaparte choisissant le point du
champ de bataille où il vaincra, il s’attache
à la question des mines de diamant : .des
compagnies rivales et étroitement jalouses
s’entre-dévorent et se ruinent; il lesfu-
sionne, à force d’énergie, de diplomatie et
de volonté ; et c est la fameuse De Beers,
qui assure le premier fondement de son
immense fortune.
S’élevant à un plus vaste théâtre, et com
prenant que, de nos jours, la politique et
les grandes affaires ne peuvent être sépa
rées, il entre dans la politique Sud-afri
caine et devient premier ministre de la
colonie du Cap. Déjà son œil de conquérant
plonge dans les profondeurs du continent
noir, et il rêve d’étendre la domination bri
tannique jusqu’au cœur de l’Afrique. Dans
ce but il crée la Rhodésia, curieuse concep
tion de colonie qui est une société par ac
tions et de société par actions qui est un
organisme politique. Sa pensée, dans l’a
venir, voit en même temps se dessiner,
vers la Méditerranée, le prestigieux ruban
d’acier du chemin de fer du Cap au Caire.
Mais un obstacle se dresse sur la route :
la République du Transvaal, gardée par
l'obstiné Krüger. L’unité Sud-Africaine est
impossible sans elle. Profondément anglais,
mais peut-être plus Africain encore, Rhodes
semble un instant hésiter entre plusieurs
plans ; on se demande même si, à certaines
heures, il n’envisage pas l’éventualité d'une
Afrique australe unie, dont il serait le
maître, d'accord avec l’élément hollandais
et, qui sait, peut-être en dehors de l’An
gleterre. Mais il se décide à prendre une
autre voie, la brutalité lui semble une so
lution pour briser l’obstacle boër : et c’est
le raid Jameson, échec lamentable dont
Rhodes ne se relève pas et auquel il survit
à peine.
J’ai toujours été vivement attiré par
cette vie de Cecil Rhodes. A notre époque
trop souvent prosaïque et terre-à-terre, ce
véritable conquistador rappelle les héros
coloniaux du 18 e siècle, les Clive, les
Warren Hastings, les Dupleix. Maître dans
l’art de gagner les fortunes, comme il est
plus qu’un simple homme d’argent! Ce
multimillionnaire n’estime en effet l’or
que comme une arme qui donne la puis
sance. Comme tous ceux qui laissent une
trace dans l'histoire, c’est un créateur.
Le livre de M. Gordon le Sueur jette un
jour vif sur le caractère pour ainsi dire
césarien de Rhodes. Quand on étudie de
près de roi du diamant, on discerne de
suite que ses préoccupations profondes
étaient essentiellement de l’ordre politique,
en prenant ce mot dans le sens de la
Grande politique. « Sa pensée, nous dit
son biographe, était sans cesse tournée
vers les exemples de la Rome impé
riale. Les pensées de Marc Aurèle cons
tituaient son livre de chevet, cent fois
annoté et souligné. L'histoire des Ro
mains de Gibbon ne le quittait guère. On
voyait aussi, à la place d’honneur dans sa
magnifique bibliothèque de Groote Schuur
(sa résidence au Cap) une histoire détaillée
des empereurs et des impératrices de Rome.
Son intérêt n’allait en somme qu’aux très
grands sujets. A quelqu’un qui lui deman
dait s’il aimait Dickens, il répondait « que
» la classe de gens dépeinte par cet écrivain
» ne l’intéressait pas ».
Ce bagage de lectures du grand Africain
rappelle un peu la bibliothèque de campa
gne de Napoléon. L'homme d'affaires précis
et habile recouvrait mal en somme un être
extraordinairement imaginatif, rêvant de
renouveler, sur la terre africaine, les ex
ploits d’Alexandre, de César et de Bona
parte.
A côté de cela, un original, un vieux
garçon nullement préoccupé de l’étiquette
et rappelant par ses fantaisies gastronomi
ques la verve shakespearienne d’un Bismarck
à table. Bien qu’il ne fût « nullement un
ivrogne » (son secrétaire juge utile de nous
en avertir), il buvait avec l’entrain d’un
bon anglais. Son champagne lui était tou
jours versé dans un de ces énormes verres
que nos voisins appellent des « tumblers » :
il buvait ensuite cinq ou six petits verres
de kümmel russe, sa liqueur favorite. Ail
heures du matin, il prenait habituellement
( « comme Bismarck », note avec une sorte
de fierté M. le Sueur) du champagne et de
la bière. Il commanda une fois d’un seul
coup 1,200 bouteilles d’un pale ale qui lui
avait plu. Aucune dépense du reste ne l’ar
rêtait. Il avait, dans son jardin, des lions
dont la seule nourriture en viande coûtait
4.500 fr. par an ! Quant à l’entretien de sa
.maison de Groote Schuur, il revenait
à 50.000 fr. par mois !
Gomment aurait évolué cette étrange car
rière, sans le plat effondrement du raid
Jameson, on se prend à rêver en y songeant.
Cette personnalité de Rhodes n’était pas
de celles qui se laissent dominer, ni par
une assemblée d’actionnaires, ni par un
supérieur hiérarchique, ni par un souve
rain, ni même par une patrie. Comme Napo
léon, cet autre solitaire, il n’aurait eu
d’égards que pour les conceptions et les
plans issus de son génie. Aurions-nous vu,
au lieu d’une Afrique du Sud britannique,
une Afrique du Sud Rhodienne ? Peut-être.
Mais on a l’impression, en lisant sa vie,
d’une destinée brusquement tronquée.
Sa mort fut simple et triste. Atteint d’une
maladie de cœur, il désirait revoir encore
l’Angleterre, mais il mourut sur le bateau
qui le ramenait vers cette vieille Europe
qu’il devait un peu, comme Bonaparte dans
ses entretiens de Passeriano, considérer
comme une « taupinière ». Selon son désir,
son tombeau fut placé dans un site écarté
et magnifique de la Rhodesia, qu’il avait
lui-même choisi.
L’inscription, toute simple, est d’un or
gueil qui ne redoute point les comparai
sons ni l’oubli : « Here lies Cecil John Rho
des » ! (Ici repose Cecil John Rhodes).J‘ima-
gine que M. Maurice Barrés, en ses pèleri
nages passionnés, rangerait ce site isolé de
l’Afrique Australe parmi « les lieux signifi
catifs pour l’âme ».
André Siegfried.
INFORMATIONS
Le Voyage de M. Poincaré
a Marseille
MM. Chanot, député, maire de Marseille,
Pasquet, president du Conseil général, et
Artaud, président de la Chambre de com-
merce de Marseille, doivent avoir une entre
vue avec M. Poincaré, afin de régler les der
niers détails du séjour présidentiel dans
notre ville et le département.
li est désormais officiel que, pendant les
journées des 12 et 13 octobre, les six navires
qui auront accompagné en Espagne le pré
sident de la République séjourneront à
Marseille, et tous les bâtiments de la pre
mière armée navale, disponibles à Toulon,
viendront les y rejoindre.
M. Poincaré doit visiter le tunnel du canal
du Rhône. U posera, à l’entrée de ce tunnel,
la première pierre d’un portique. A cette
pierre, une plaque de marbre blanc sera
sceliee, sur laquelle sera gravée en lettres
d’or la date du passage présidentiel.
Les préparatifs pour la réception sont ac
tivement poussés et les fêtes auront un
grand éclat.
Au lendemain de la visite de M. Raymond
Poincaré, le général Eydonx, qui doit em
barquer le 16'octobre a bord du Niger pour
rentrer en Grèce, arrivera à Marseille. Il a
en effet accepté une invitation de la colonie
grecque qai lui prépare une réception cha-
leurease. Une épée d’honneur lui sera of-
ferte ; cette épée richement ornée, à poignée
d’or massif a coûté dix mille francs.
La colonie grecque comprend à Marseille
4,000 personnes, et la manifestation qui se
prépare aura une haute signification. Toute
fois il est entendu qu’on s’abstiendra dans
les toasts, qui seront échangés, de toute al
lusion aux paroles récemment prononcées
en Allemagne par le roi Constantin.
Les Faux Accidents du Travail
Le tribunal correctionnel de Toulon
a
rendu hier matin un jugement très intéres
sant. Il s’agissait d’une escroquerie au détri
ment des Compagnies d’assurances contre
les accidents du travail.
Un ouvrier boulanger, Maurel,avait réussi
à se procurer une douce existence en simu
lant des accidents que rendaient vraisembla
bles des certificats médicaux.
Le docteur Botter, qui se prêta ainsi aux
combinaisons frauduleuses de Maurel, com
paraissait également devant les juges. Le
premier a été condamné à 3 ans de prison
et à 50 francs d’amende, le médecin à une
amende de 1.000 francs.
FS
(1) Cecil Phcdes, the man and hit wsrlt, chez
John Murrav,
Douaniers disparus
avec des Fraudeurs
Trois douaniers,en service à Henri-Chapelle
près de Verviers, virent arriver la nuit, un
cycliste qui venait malgré l’interdiction de
franchir la frontière.
Les douaniers se précipitèrent alors sur
lui pour s’emparer de sa personne. Une lutte
s’ensuivit et le cycliste fut assez grièvement
blessé.
Les agents des douanes, qui ne se trom
paient pas, supposèrent que ce cycliste était
un éclaireur qui précédait des fraudeurs. Ils
prirent alors l’initiative de barrer la grande
route de Moresnet. Peu de temps après, en
effet, une automobile, lancée à grande vi
tesse, venait heurter la barrière improvisée.
Le chauffeur tenta de se soustraire aux
douaniers. Ceux-ci tirèrent des coups de re
volver, puis ils explorèrent la voiture, oùüs
constatèrent la présence de 450 litres d’al
cool qu’ils confisquèrent.
On soumit le chauffeur à un interrogatoi
re, auquel il ne voulut pas répondre. Les
douaniers montèrent alors dans la voiture,
en donnant l'ordre au conducteur de les
conduire jusqu’à la frontière. L’automobile
partit. Et depuis lors, on ne sait ce que Sont
devenus les douaniers oui V avaient pris
olaco.
INCENDIE D’UNE FABRIQUE DE CHARCUTERIE
-- — • ----- , ,
Fomesene
{heto f\t l N
Cllehs twi Hatro
L08 Dégâts causés pas l’Incendte
LES PROJETS DE M. COMBES
A la vellle da Congrès qu’ils vont tenir à
Pau, les radicaux et radicaux-soclalistes ten
tent de ressusciter le combisme. Leur organe
officiel, le Radical a envoyé un de ses rédac
teurs à Pons, où il a interviewe M. Emile
Combes, « un des chefs les plus qualifiés du
Parti. »
Nous avons donné hier en « dernière heu
re » une courte analyse de cette interview.
En voiciquelques nouveaux passages dans les
quels M. Emile Combes indique à son parti
la voie à suivre,
Sur le programme minimum, nous trouvons
cet aperçu :
Je dis « programme minimum », et cette expres
sion suppose qu’on tiendra compte dans l’élabo
ration de ce programme des deux nuances de l’o
pinion radicile. Ce n’est par pléonasme que notre
parti s’intitule « parti radical et radical-socialiste ».
Ges deux expressions correspondent à deux étais
d’esprit ou d’opinion, l’un plus accentué dans la
voie des réformes, ou pour mieux dire au point
de vue de leur réalisation, l’autre plus circons
pect. Et il est inconstestable que chacun de ces
deux états d’esprit correspond aux senti « ents de
telle ou telle région tout entière. Tel département
a marché plus vite dans la voie du progrès. Tel
autre a eu et conserve une allure moins rapide.
Au fond, les aspirations sont les mêmes, mais
elles ne se révèlent pas aux esprits avec la même
évidence et la même force. C’est ce qui rend né
cessaire un programme minimum.
Comme l’envoyé spécial du Radical de
mandait à M. Emile Combes si ce program
me devait être limité, en vue des élections
de 1914, le leader a répondu :
— Sans aucun doute. Il serait inutile, fastidieux
et contraire à nos efforts immédiats dp rédiger à
l’usage de nos électeurs toute une théorie politi
que contenant les thèses diverses ressortissant à
l’idée radicile et radicale-socialiste. Ce ne serait
bon qu’à dérouler les esprits il y a telle ou telle
thèse qu’il s-rait inopportun ou même malséant
d’introduire dans ce programme minimum. Je
vous citerai, par exemple, la révision de la Cons
titution, la suppression du Sénat, la nomination
du Sénat par le suffrage universel. Quand nos de
vanciers ou nos amis intercalaient ces questions
dans le programme radical, les circonstances
étaient tout autres qu aujourd’hui. On exposait
des théories d’avenir, ou bien on avait en face
de soi un Sénat réactionnaire, ou bien on ne com
prenait pas l’existence de deux Chambres qui ne
fussent pas issues l’une et l’autre du même mode
de suffrage. A l’heure 1 résente, laissez-moi vous
le dire, ce serait une folie de toucher au S mut.
La Haule-Assem ée actuelle est, bien plus que la
Chambre, le solide rempart de la République.
Après avoir ainsi pris la défense du Sénat
que condamnait le programme radical de
1881, M. Combes a formulé quelques appré
ciations sur l’organisation du parti et s’est
prononcé pour la reconstitution du Bloc.
Comme on lui demandait quels groupes il
admettrait dans le nouveau Bloc, il a pré
cisé :
Je n’hésite pas à désigner nommément les grou
pes de la Chambre que l’en’ends ainsi désigner.
Ce sont : la Gauche radicale-socialiste, les reP7
blicains socialistes, et, en raison de la nol‘-
attitude qu’ils sont disposés à adopter, eS—°
listes unifiés. Je ne comprendrais pas queie con
grès de Pau, s’il aborde cette question, “ -
groupe Jàurès de la collaboration gouvernemen-
taie a laquelle il a concouru avec an — 57
ment et d’efficacité sous les ministeres “ Prsmer
Bloc Car c’est en me plaçant dans l ordre didees
qui dominait alors la politique gouvernementale
aussi bien que la politique parlementaire. Je veux
dire la lutte contre les reactions de toute espèce
pn même tomos aue la réalisation des réformes
sociales, c’est en appliquant la même conception
à l’époque actuelle, que je me plaisà associer les
socialistes, revenus enfin de I erreur funeste qui
Jan faisait regarder le parti radical com ne I en-
nemi à ’abaltre, à l’œuvre bien faisante dune ma-
jorité uniquement préoccupée de faire passer dans
nos lois en dépit des résistances obstinées de la
réaction du cléricalisme et du nationalisme, les
réformes toutes les réformes contenues en ger-
me dans les trois grands principes de notre dé-
mocratie: liberté, égalité, fraternité.
— Vous ne comprenez donc pas dans ce
Bloc, la Gauche démocratique de la Cham- i
, bre ? lui demanda-t-on
— Non: Et ce n’est pas sans regret, Mais pour-
quoi la nommerais-je, alors qu’elle se refuse sy4-
tematiquemenl à une collaboration comme celle
que j’ai eu vue ?
Ainsi parla M. Emile Combes qui a cru de-
voir sortir de sa retraite pour essayer de ti
rer d’embarras ses amis.
Mais entre eux se sont creusées depuis
quelque temps de telles divergences de doc
trine et de tactique que l’unité cherchée pa
raît fort compromis®.
H. F.
La Serbie, l’Autriohe, l'Italie et l’AlbanZe
Vienne, 3 octobre.
M. Pachitch, président du Conseil des mi
nistres de Serbie, s’est rendu dans la mati
née au ministère des affaires étrangères et a
fait une visite au comte Berchtold, ministre
des affaires étrangères d’Autriche, chez le
quel il a déjeuné.
Belgrade, 3 octobre.
En réponse au conseil que le chargé d’af
faires d’Autriche était venu lui donner de
respecter les décisions de la conférence de
Londres, M. Spalaïkovitch, tout en recon
naissant le caractère amical de cette démar
che, n’a pas manqué de confirmer à M de
Storck la déclaration qu’il avait faite, de sa
propre initiative, au représentant de l’Italie:
Que la Serbie n’entreprendra qu’une action dé-
fensive contre ses agresseurs albanais, qu’elle ne
pense pas à s’emparer des territoires de l’Albanie
et qu’elle est fermement décidée à respecter les
décisions prises a la réunion des ambassadeurs à
Londres.
Il a donné en-suite au représentant de l’Au-
triche l’explication suivante sur l’action mi-
litaire serbe :
Les Albinais d’Albanie ont envahi notre terri
toire et ils s’y trouvent encore, leur incursion et
leurs excès causent de graves préjudices à l’Etat
serbe. La Serbie est décidée à fiire ce que tout
autre Et t eût fait en pareil cas. Elle va chasser
les agresseurs par la force.
Le but de l’action serbe est purement défensif i
il faut, par des mesures pratiques, qui sont indis
pensables, assurer la sécurité de la Serbie vis-à-
vis de l’Albanie, prévenir autant que possible,
pour l’avenir, le renouvellement des incursions
des hordes albanaises.
En effet si, par respect pour les grandes puis
sances, la Serbie doit subir le voisinage de l’Alba
nie, elle n’est pas obligée d’en supporter toutes
les conséquences ag -essives. La Serbie ne peut
pas reconnaître à l’Albanie le privilège abusif qui
n’existe en faveur d’aucun autre Etat, de pouvoir
attaquer impunément ses voisins.
Il n’est pas admissible, au point de vue des re-
lations internationales, que l’Europe, en créant
l’Albanie, ait eu l’intention de créer un État ayant
tous les droits mais aucun devoir
Ce serait en tout cas injuste que la Ferbie seule
en subît les conséquences.
A défaut d’un gouvernement normal et respon
sable, ainsi que de toute autorité organisée, a qui
la Serbie pourrait-elle adresser ses réclamations,
tant pour les dommages et les sacrifices occa-
sionnés par les agressions albanaises que pour
les mesures qui devront être prises, afin de
mettre fin à l’anarchie qui règne ea Albanie et
qui est la cause principale des désordres sur M
frontière ?
Le gouvernement royal saisit cette occasion
pour attirer sur ce point l’attention de ‘Autriche-
Hongrie en la priant notamment de vouloir bien
intercéder à cet effet auprès des autres grandes
puissances, dans l’intérêt de la paix entre laSerbU
et l’Albanie.
La Candidatur Wied ea Albanle
Berlin, 3 octobre.
Selon une dépêche de Cologne, le princi
de Wied, dont il est question pour le tront
d’Albanie, se rendra à Rome en quittan
Vienne.
La Tuzguie na compte pas poser la question
des îles
Constantinople, 3 octobre.
D’après les renseignements les plus ré-
conts, le gouvernement turc ne se propose
nas actueement de poser, dans les négocia'
tiens da Dix avec la Grèce. la gueation de
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