Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1937-01-13
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 janvier 1937 13 janvier 1937
Description : 1937/01/13 (A57,N19594). 1937/01/13 (A57,N19594).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637945h
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
57e Année. — No 19.594
RÉDACTION - ADMINISTRATION
112, Boulevard de Strasbourg, 112
Téléphone 1 65.91 - 65.92 • 50.47 - 25.31
” * C
• OITE POSTALE . N* 1.384 I
Chiques Postaux ROUEN i 7.368 Æ
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE.
Le plus fort tirage des Journaux de la Région 30 Cme le Numéro
MERCREDI 13 Janvier 1937.
IMPRIMERIE COMMERCIALE
35/ Rue Fontanelle, 35
Registre du Commère» Havre 6 286
ANNONCES
— = As Havre ===== <11 a Paris . Agence Havas
• 12. BouL de Strasbourg & 62. Ru» d» Richelieu
RENTRÉS PARLEMENTAIRE
========= zan=== snn ====== ====*===EEERE
Lettre de Belgique
Après l’échange d’assurances touchant l’intégrité
Réminiscences
du territoire espagnol
La Belgique s’est discrètement
associée à la joie générale de la
M. FRANÇOIS-PONCET
La Chambre a réélu
Hollande à l’occasion du mariage
de la princesse Juliana. Certains
de nos compatriotes se sont sou
venus avec émotion du bon ac-
cueil que, durant la grande guerre,
'leur réserva la patrie de la jeune
mariée à laquelle ils ont tenu à
offrir un cadeau de gratitude.
De nombreux liens nous unis-
sent d’ailleurs à nos voisins des
Pays-Bas. N’évoquons pas ceux
qui furent si violemment rompus
en 1830 par les maladresses du roi
Guillaume, succédant à celles du
Le
arrivé à Paris hier matin
a rendu compte à M. Yvon Delbos
de son entretien avec Hitler
docteur Schacht viendrait le 16 Janvier... pour inaugurer
tout le bureau sortant
...y compris les membres de la minorité
qui n’étaient plus officiellement candidats
à la suite du refus de la majorité
d’accorder un poste de questeur à l’opposition
■ ---------- ■ sunnasunu ■ — .1 - -------
Congrès de Vienne qui avait im
posé aux deux nations une vie en
commun pour laquelle le souve
rain n’était pas préparé,et dont il
ne se fit qu’une conception dépour
vue de toute psychologie politi
que. Actuellement, il n’y a plus
aucun ressentiment du côté belge
contre la Hollande et celle-ci pa
raît être dans les mêmes disposi
tions à notre égard. Nous sommes
de bons voisins et il ne reste entre
nous en fait d’obstacle que la
question de l’Escaut dont on parle
périodiquement et qui demeure
sans solution définitive.
le Pavillon allemand de l’Exposition
, Les diplomates du Congrès de
Vienne avaient été mal inspirés en
voulant accoupler la Hollande et
la Belgique qui au xvr siècle
avaient déjà éprouvé le besoin
d’un divorce retentissant après
avoir, ensemble, mené une héroï
que croisade pour la liberté contre
la sanglante réaction espagnole.
Cette sombre période de notre his
toire ramène aussi bien les Belges
que les Hollandais autour du sou
venir du plus illustre des ancêtres
de la princesse Juliana : le Taci
turne, qui fut à la fois, un grand
capitaine, un grand homme d’Etat
et un grand philosophe.
Prince intelligent, élevé à la
cour de Charles-Quint, puis ins
tallé dans son fastueux hôtel de
Bruxelles, ami des comtes d’Eg-
mont et de Homes que le duc
d’Albe fit périr plus tard sur
l’échafaud, il n’hésita pas à pren
dre la tête du parti de la liberté.
Il renonça à sa foi catholique, em-
hrassa le calvinisme dont son ami
Maruix de Sainte-Aldegonde était
.un fervent adepte et déchaina la
révolution des Provinces Unies.
Quand les provinces du Sud, fi
dèles à la religion de leurs pères,
renoncèrent à la lutte pour se sou
mettre au joug des vainqueurs, il
poursuivit le bon combat et orga
nisa la Hollande où sa famille,
après son assassinat par Baltha-
zar Gérard, resta désormais fixée
et à laquelle elle fournit une série
de dynasties sages et modérées, car
le roi Guillaume lui-même, qui
n’avait pas compris les Belges,
était un monarque assurément
éclairé et digne de respect.
Herman DONS.
(Lire la suite en 2e page).
La retraite du
Commissaire Guillaume
M. GUILLAUME, chef de la brigade
spéciale à la direction de la Police Judi
ciaire, qui est appelé à prendre sa
retraite.
— —®-6P-<— ;
NÉGOCIATIONS COMMERCIALES
FRANCO-POLONAISES
Paris, 12 janvier.
Les négociations franco-polonaises ont
été ouvertes ce matin, au ministère du
commerce.
La délégation polonaise était présidée
par M. Sokolowki, secrétaire d’Etat au
mintère du commerce, et la délégation
française par M. Alphand, directeur des
accords commerciaux.
Les conversations portent à la fois sur
la révision des traités provisoires du 18
juillet dernier et de la convention d’éta
blissement de 1924.
M. et Mme FRANÇOIS-PONCET à leur arrivée à la gare du Nord
Paris, 12 janvier.
MM. Yvon Delbos, ministre des affaires étrangères, et Viénot, sous-secré
taire d’Etat, ont conféré, ce matin, avec M. François-Poncet, ambassadeur de
France à Berlin, arrivé d’Allemagne dans la matinée.
M. François-Poncet a rendu compte, entre autres choses, au ministre de
son entretien d’hier avec le Führer.
Dans les milieux officiels, on indique que M. François-Poncet n’est pas
porteur d’un plan en vue des prochaines conversations que doit avoir à Paris
le docteur Schacht.
La visite prochaine du docteur Schacht.
Berlin, 12 janvier.
On confirme l’intention du docteur Schacht de se rendre à Paris dans un
proche délai. Le président de la Reichsbank envisage de présider, le 16 jan-
vier,la cérémonie de l’inauguration de la Tour allemande, à l’Exposition Inter
nationale de 1937. Le docteur Schacht descendra à l’ambassade d’Allemagne.
Satisfaction à Paris
A propos du long entretien que M.
Yvon Delbos a eu ce matin avec M. Fran-
çois-Ponset, on déclare dans les milieux
autorisés, qu’après sa conversation avec
le chancelier Hitler; M. François-Poncet
s’était mis en communication avec M.
Delbos pour lui rendre compte des dé
clarations du chancelier.
M. Delbos et l’ambassadeur avaient été
d’avis qu’il y avait intérêt à donner une
forme concrète aux assurances données
par le communiqué destiné à la presse
française et germanique. C’est avec sa
tisfaction qu’on a noté sa publication
dans la presse berlinoise.
On insiste, à propos de ce communiqué,
due jamais la France n’a eu l’intention
d’occuper le Maroc espagnol et la note
officieuse est une réponse directe aux ac
cusations formulées à ce sujet par la
presse allemande.
L impression produite par les apaise
ments du chanceleir Hitler a été renfor
cée par l’autorisation accordée à l’atta
ché militaire de circuler librement aans
la zone du Maroc espagnol, administrée
par le colonel Beigbeder, haut commis
saire espagnol à Tétouan. On considère,
dans les milieux autorisés, que ce fait
constitue une garantie contre l’installa
tion des troupes allemandes au Maroc.
A propos de la question des volontai
res, on sait que la France est prête à
prendre toutes mesures utiles à condi
tion que tous les États intéressés pren
nent les mêmes dispositions.
Pour démontrer sa bonne volonté, le
gouvernement français déposera, jeudi,
à la Chambre, un projet de loi deman
dant une délégation de pouvoirs en vue
d’empêcher les départs de volontaires.
Si un simple projet de loi était soumis, il
deviendrait applicable dès son adoption.
Le projet de loi reprend l’ancienne
proposition déposée récemment par M.
Desbons.
Dans son désir de voir intervenir une
solution rapide, le gouvernement fran
çais a suggéré à Londres que, sans plus
attendre, un contrôle soit installé dans
les ports de.départ et de transit, et pour
les frontières terrestres en territoire
français et portugais, aux voies d’accès
de l’Espagne.
L’attaché militaire français
à Tanger autorisé
à circuler librement
dans la zone espagnole
Paris, 12 janvier.
On annonce ce matin, dans les milieux
officiels, qu’à la suite de la conversation
qui a eu lieu dans les circonstances qu’on
a relatées entre M. Serres, consul de
France à Tétouan, et le colonel Beigbe
der, qui fait fonction de haut commissai
re espagnol au Maroc, ce dernier a donné
à l’attaché militaire à Tanger, le capitai
ne Luiset, un sauf-conduit lui permet
tant de circuler comme il le voudrait
dans la zone espagnole y compris Mellila
et Ceuta.
(Lire la suite en 2e page).
C’est à 15 h. 30 que s’ouvre, à la
Chambre, la première séance de la
session.
M. Salles, député du Rhône, doyen
d’âge de l’Assemblée et qui porte allè
grement ses 77 ans, prend place au fau
teuil présidentiel.
Le discours du doyen d’âge
M. Sallès, devant la Chambre respec
tueusement attentive, prononce alors le
discours d’usage.
Il formule des vœux pour le maintien
de la paix en évoquant le visage sincè
rement et résolument pacifique de la
France.
Puis il parle de cette Exposition inter
nationale de 1937, « symbole de paix et
acte de foi de notre pays dans ses pro
pres destinées », qui va amener de tous
les coins du monde des visiteurs à Pa
ris.
Et en concluant il donne à tous ces
conseils :
« Je me refuse à croire qu’il soit
dans notre destin de continuer jusqu’à
la consommation des siècles à nous en-
tre-déchirer dans des querelles toujours
stériles quand elles ne sont pas meur
trières. Gardons-nous, en tout cas, de
donner prise aux campagnes malveillan-
>tes et intéressées qui tenteraient du
dehors d’intimider nos futurs hôtes et
de les détourner de prendre le chemin
de notre pays. Que les douze mois qui
vont s’écouler marquent tout au moins
une période de détente comparable aux
« trêves de Dieu », qui mettaient des
éclaircies passagères dans le ciel san
glant de ce moyen âge, qu’on s’est plu,
par antiphrase, à appeler le bon vieux
temps !
« Puissent être entendues et exaucées
ces adjurations convaincues et ferven
tes d’un vieillard parvenu bientôt au
terme de sa course ici-bas, qui n’a plus
le droit s’il l’a toutefois jamais eu, de
rien attendre de la vie pour lui-même et
dont la suprême ambition réside dans
l’espoir d’assister, avant de quitter cette
terre, à la renaissance définitive de
notre cher et beau pays dans l’ordre,
dans la liberté, dans la sécurité de son
indépendance, dans la plénitude de son
activité laborieuse recouvrée, dans
l’union étroite et fraternelle de ses en
fants et, pour tout dire d’un mot, dans
la paix. »
D’unanimes et longs applaudissements
accueillent ces paroles.
L’élection du bureau
La 'Chambre procède ensuite à la dési
gnation de son bureau.
A ce sujet, une réunion s’était tenue
le matin, dont nous publions ci-dessous
le communiqué :
Une réunion des bureaux des groupes
de la Chambre s’est tenue mardi, à
11 h. 30, sous la présidence de M. Cam-
pinchi.
Etaient représentés les groupes S.F.
I.O., radical-socialiste, communiste, Gau ¬
che indépendante, Gauche démocratique
et radicale, républicains de gauche et
radicaux indépendants, Union socialiste,
indépendants d’Action sociale et Fédé
ration républicaine.
Les représentants de la minorité ont
déclaré qu'ils ne présenteraient aucun
candidat si le principe de la proportion
nelle n’était pas appliqué à l'élection
des questeurs.
Les représentants de la majorité ont
fait observer que l’article 8 du règle
ment ne s’appliquait qu’aux vice-prési
dents et aux secrétaires et non aux ques
teurs.
L’accord n’ayant pu être réalisé, la
majorité votera pour le bureau sortant,
y compris les membres démissionnaires
de la minorité.
Quant à la minorité, elle avait fait dé
clarer à la délégation des gauches que
si les trois sièges des questeurs étaient
accaparés par la majorité, elle ne pren-
M. Louis MARIN qui a pris la parole
« pour un rappel au règlement ».
drait pas part aux scrutins de renouvel
lement du bureau, en signe de protesta
tion.
M. Louis Marin demande la parole
pour un rappel au règlement. En fait, le
président du groupe de la Fédération
républicaine proteste contre le fait que
l’article 8 du règlement, qui prévoit l’ap
plication de la règle de la proportion
nelle pour l’élection aux fonctions du
bureau autres que celle du président,
n’est pas appliqué pour l'élection des
questeurs. Il déclare ainsi que les élec
tions par la majorité des membres de la
minorité qui n’auront pas accepté de can
didature ne sauraient être tenues pour
valables.
(Lire la suite en 2e page).
Les gouvernementaux annoncent
qu’ils ont brisé l’offensive
contre Madrid
— ■ ■■■■■BBCW-
« L'adversaire, disent-ils, est maintenant
obligé de regarder en arrière... »
LES DRAMES DE LA MER
UN NAVIRE FINLANDAIS
nouvellement construit
SOMBRE AU LARGE
des lies Orcades
22 membres de l’équipage auraient péri
Londres, 12 janvier.
La navire à moteurs finlandais « Joan-
na-Phorder », jaugeant 5.000 tonnes, qui
sa rendait de New-York à Halsingfors,
a sombré au large das îles Orcad:s.
On craint que sur un total de 40 hom
mes d’équipage un: vingtaine n'aient été
noyés.
On croit que deux embarcations ont
été mises à la mer et que 18 hommes
environ ont pu être recueillis par des
vapeurs.
Plusieurs cadavres auraient déjà été
rejatés par la mer.
Le "Joanna-Phorder" revenait
de son premier voyage
Londres, 12 janvier.
On n’a toujours pas retrouvé 22 mem
bres de l’équipage du navire finlandais
« Joanna-Phorder » qui a sombré vers
4 h. 30 ce matin, sur des récifs au Nord
de l’Ecosse, au large des îles Orcades.
Deux femmes et deux enfants...
Deux femmes et deux enfants se trou
vaient également dans l'embarcation à
bord de laquelle ces matelots avaient
pris place. '
Quatre cadavres ont été rejetés à la
côte par les vagues.
Le capitaine, qui s’était embarqué dans
un bateau de sauvetage de son navire
avec 13 membres de l’équipage, a été
noyé. Huit des occupants de cette em
barcation ont pu atteindre la côte à la
nage.
Le bateau de sauvetage «Longhope »
est rentré au port après des recherches
qui ont duré presque tout le jour et se
prépare à repartir.
Le « Joanna-Phorder », qui jaugeait
3.223 tonnes, était un navire neuf et re
venait de son premier voyage.
A Quatro Caminos, un canon nationaliste ouvre le feu.™
Madrid, 12 janvier.
Une fois de plus, les troupes du géné
ral Franco ont été arrêtées au seuil de
Madrid, après une avance en pointe qui
a pu menacer dangereusement les quar
tiers excentriques du Nord de la capi
tale.
Cette avance avait peut-être été trop
rapide. Les forces nombreuses que l'ad
versaire avait mises en ligne, après
s’être fatiguées contre les fortifications
républicaines, n’ont pu rompre les
lignes de résistance.
Après l’accalmie de dimanche, l’ordre
de contre-attaque a été donné et, hier,
les troupes républicaines ont attaqué les
points névralgiques du secteur que les
insurgés avaient occupé.
Attaqué sur le flanc, l’adversaire a
faibli et a dû céder du terrain en aban
donnant du matériel. Son action initiale
est rompue ; il est maintenant obligé de
regarder en arrière.
(Lire la suite en 2e page).
M. Gasnier-Duparc, ministre de la marine, qui poursuit son voyage d’études sur
les côtos algériennes et tunisiennes, vient d’arriver à Alger, où il a été accueilli
par de nombreuses personnalités ; on reconnaît, de gauche à droite, l’amiral
Darlan, le général Denain, M. Gasnier-Duparc et M. Le Beau, gouverneur général
de l’Algérie.
Soulevée d’indignation, l’Amérique met tout en œuvre
pour arrêter
le ravisseur et meurtrier
du petit Charles Mattson
—
Une déclaration du Président Roosevelt
B—---------
Washington, 12 janvier.
M. Roosevelt a déclaré que le meurtre du jeune Mattson avait bouleversé
la nation. Il a ajouté que tous les moyens dont dispose le gouvernement
doivent être mis en œuvre pour arrêter les coupables de ce crime ignoble.
10.000 dollars offerts pour la capture du criminel.
New-York, 12 janvier.
La déclaration officielle de M. Roosevelt, à ‘propos du meurtre du jeune
Mattson, souligne le fait que le procureur général Cummings ait offert une
récompense pour la capture du criminel. Les agents du bureau fédéral
d’investigations ont entrepris des recherches qui seront poursuivies sans répit
et ne seront pas abandonnées avant l’arrestation de l’assassin.
La récompense offerte par le procureur général pour sa capture est de
10.000 dollars.
\
Des vêtements d’enfant dans une auto abandonnée...
Seattle, 12 janvier.
Selon le « Seattle Times », les agents de la police fédérale ont trouvé les
vêtements du jeune Mattson dans une auto abandonnée près de la station,
d’essence de la ville d’Everelt. Un inconnu aurait demandé de l’essence, puis
aurait disparu en abandonnant la voiture.
La seconde affaire
Lindbergh
New-York, 12 janvier.
Alors que toute l’Amérique faisait
confiance à la « loi Lindbergh » sur les
rapts d’enfants, punissant de mort les
auteurs de tels attentats, l’affaire du pe
tit Charles Mattson est venue réveil
ler l’opinion morale, l’indignation du
public, les doutes dans l’efficacité des
lois et de la police, et les vieilles in
quiétudes.
C’est en fait, devant une seconde af
faire du bébé Lindbergh que s’est re
trouvée, hier, avec la découverte du
corps de l'enfant, enlevé le 27 décembre,
l'Amérique toute entière.
On se rappelle ce que fut cet enlè
vement. Des enfants — dont les trois
petits Mattson — jouaient tranquille
ment dans la maison du docteur Matt
son, mettant à l’épreuve leurs récents
cadeaux de Noël. Soudain, une porte
s'cuvre. Un homme,' mal habillé, mas
qué, revolver au poing, entre. Il me
nace les enfants, bafouille des mena
ces, réclame de l’argent.
Soudain, il se ravise, s’écrie : « Voi
là qui sera mieux que de l’argent ! » se
saisit du petit Charles, griffonne hâti
vement sur un morceau de papier une
demande de rançon de 28.000 dollars,
disparaît dans la nuit.
Douze jours d’angoisse
Pendant douze jours, une famille, un
peuple, une police sont plongés dans
l’angoisse. La police fait une prenière
enquête. Trois arrestations : trois hom
mes relâchés. La famille alors intervient.
Devant l’anxiété et les prières du père,
la police cède ses droits. Les journaux
américains publient des annonces du
père, offrant de payer la rançon, à con-
ditior. qu'on lui présente son fils bien vi
vant — de la mère qui sait que son en
fant est délicat, s'inquiète de sa santé,
supvlie, au moment où une vague de
froid s’abat sur l’Amérique, qu’on pren
ne grand soin de lui. Des amis de la fa
mille offrent leurs services. On multiplie
les démarches. On entre en contact avec
certains milieux de la pègre de toute
l Amérique, aussi bien que de la région
de Tacoma, résidence des Mattson.
Rien n’y fait. Le ravisseur reste abso
lument muet.
Hier, un jeune homme de 19 ans, Gor
don Morrow, partant pour la chasse aux
lapins, bute presque, à quelques cen
taines de mètres de sa maison, sur le ca
davre du petit Charles.
La neige est épaisse. Il a gelé dur
toute la nuit. Le petit cadavre est nu
sur la neige, complètement gelé. Le
corps est meurtri de coups.
Gordon Morrow court avertir ses pa
rents, qui téléphonent à la police, qui té
léphonent à Tacoma, à quelque quatre-
vingts kilomètres de là.
Pour ne pas risquer un choc atroce et
vain pour les parents, on a recours en
secret, tout d’abord, à un cousin et un
ami des Mattson, qui identifient le ca
davre. Il n’y a plus de doute possible.
On prévient M. Mattson.
Le père se penche successivement sur
le corps et sur le léger creux fait dans
la neige gelée par le petit cadavre. Il se
borne à hocher la tête et à dire : « J’ai
craint cela dès le premier jour de l’en
lèvement. Mais je ne pouvais m’empê
cher d’espérer ».
Mobilisation générale
Cependant, la police ne perd pas de
temps. Quarante « G. Men » arrivent
aussitôt de Washington. Par téléphone,
la police de tous les Etats est alertée.
L’Amérique entière se mobilise pour
retrouver le ravisseur et le meurtrier.
Les indices, malheureusement, sont
peu nombreux. Des traces d'automobi
les dans la neige, sont tout ce que l’on
retrouve près du cadavre. L’enfant a été
abattu à coups de marteau — eu par
une balle explosive, qui a fait sauter la
boîte crânienne. L’autopsie indique que
le crime remonte à la nuit de jeudi à
vendredi.
Une autre récompense
de mille dollars est promise
Tacoma, 12 janvier.
La nouvelle du crime a soulevé dans
le pays tout entier une vague d’indigna-
A Paris, hier matin, a eu lieu, 1, rue de
Cotentin, la vente des objets trouvés et
des colis laissés en souffrance à la gare
de Vaugirard... et l’on put voir d’heureux
acheteurs emporter des objets hétéro
clites, comme cette hélice d’avion payée
généreusement 50 francs
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Hollande à l’occasion du mariage
de la princesse Juliana. Certains
de nos compatriotes se sont sou
venus avec émotion du bon ac-
cueil que, durant la grande guerre,
'leur réserva la patrie de la jeune
mariée à laquelle ils ont tenu à
offrir un cadeau de gratitude.
De nombreux liens nous unis-
sent d’ailleurs à nos voisins des
Pays-Bas. N’évoquons pas ceux
qui furent si violemment rompus
en 1830 par les maladresses du roi
Guillaume, succédant à celles du
Le
arrivé à Paris hier matin
a rendu compte à M. Yvon Delbos
de son entretien avec Hitler
docteur Schacht viendrait le 16 Janvier... pour inaugurer
tout le bureau sortant
...y compris les membres de la minorité
qui n’étaient plus officiellement candidats
à la suite du refus de la majorité
d’accorder un poste de questeur à l’opposition
■ ---------- ■ sunnasunu ■ — .1 - -------
Congrès de Vienne qui avait im
posé aux deux nations une vie en
commun pour laquelle le souve
rain n’était pas préparé,et dont il
ne se fit qu’une conception dépour
vue de toute psychologie politi
que. Actuellement, il n’y a plus
aucun ressentiment du côté belge
contre la Hollande et celle-ci pa
raît être dans les mêmes disposi
tions à notre égard. Nous sommes
de bons voisins et il ne reste entre
nous en fait d’obstacle que la
question de l’Escaut dont on parle
périodiquement et qui demeure
sans solution définitive.
le Pavillon allemand de l’Exposition
, Les diplomates du Congrès de
Vienne avaient été mal inspirés en
voulant accoupler la Hollande et
la Belgique qui au xvr siècle
avaient déjà éprouvé le besoin
d’un divorce retentissant après
avoir, ensemble, mené une héroï
que croisade pour la liberté contre
la sanglante réaction espagnole.
Cette sombre période de notre his
toire ramène aussi bien les Belges
que les Hollandais autour du sou
venir du plus illustre des ancêtres
de la princesse Juliana : le Taci
turne, qui fut à la fois, un grand
capitaine, un grand homme d’Etat
et un grand philosophe.
Prince intelligent, élevé à la
cour de Charles-Quint, puis ins
tallé dans son fastueux hôtel de
Bruxelles, ami des comtes d’Eg-
mont et de Homes que le duc
d’Albe fit périr plus tard sur
l’échafaud, il n’hésita pas à pren
dre la tête du parti de la liberté.
Il renonça à sa foi catholique, em-
hrassa le calvinisme dont son ami
Maruix de Sainte-Aldegonde était
.un fervent adepte et déchaina la
révolution des Provinces Unies.
Quand les provinces du Sud, fi
dèles à la religion de leurs pères,
renoncèrent à la lutte pour se sou
mettre au joug des vainqueurs, il
poursuivit le bon combat et orga
nisa la Hollande où sa famille,
après son assassinat par Baltha-
zar Gérard, resta désormais fixée
et à laquelle elle fournit une série
de dynasties sages et modérées, car
le roi Guillaume lui-même, qui
n’avait pas compris les Belges,
était un monarque assurément
éclairé et digne de respect.
Herman DONS.
(Lire la suite en 2e page).
La retraite du
Commissaire Guillaume
M. GUILLAUME, chef de la brigade
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ciaire, qui est appelé à prendre sa
retraite.
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Paris, 12 janvier.
Les négociations franco-polonaises ont
été ouvertes ce matin, au ministère du
commerce.
La délégation polonaise était présidée
par M. Sokolowki, secrétaire d’Etat au
mintère du commerce, et la délégation
française par M. Alphand, directeur des
accords commerciaux.
Les conversations portent à la fois sur
la révision des traités provisoires du 18
juillet dernier et de la convention d’éta
blissement de 1924.
M. et Mme FRANÇOIS-PONCET à leur arrivée à la gare du Nord
Paris, 12 janvier.
MM. Yvon Delbos, ministre des affaires étrangères, et Viénot, sous-secré
taire d’Etat, ont conféré, ce matin, avec M. François-Poncet, ambassadeur de
France à Berlin, arrivé d’Allemagne dans la matinée.
M. François-Poncet a rendu compte, entre autres choses, au ministre de
son entretien d’hier avec le Führer.
Dans les milieux officiels, on indique que M. François-Poncet n’est pas
porteur d’un plan en vue des prochaines conversations que doit avoir à Paris
le docteur Schacht.
La visite prochaine du docteur Schacht.
Berlin, 12 janvier.
On confirme l’intention du docteur Schacht de se rendre à Paris dans un
proche délai. Le président de la Reichsbank envisage de présider, le 16 jan-
vier,la cérémonie de l’inauguration de la Tour allemande, à l’Exposition Inter
nationale de 1937. Le docteur Schacht descendra à l’ambassade d’Allemagne.
Satisfaction à Paris
A propos du long entretien que M.
Yvon Delbos a eu ce matin avec M. Fran-
çois-Ponset, on déclare dans les milieux
autorisés, qu’après sa conversation avec
le chancelier Hitler; M. François-Poncet
s’était mis en communication avec M.
Delbos pour lui rendre compte des dé
clarations du chancelier.
M. Delbos et l’ambassadeur avaient été
d’avis qu’il y avait intérêt à donner une
forme concrète aux assurances données
par le communiqué destiné à la presse
française et germanique. C’est avec sa
tisfaction qu’on a noté sa publication
dans la presse berlinoise.
On insiste, à propos de ce communiqué,
due jamais la France n’a eu l’intention
d’occuper le Maroc espagnol et la note
officieuse est une réponse directe aux ac
cusations formulées à ce sujet par la
presse allemande.
L impression produite par les apaise
ments du chanceleir Hitler a été renfor
cée par l’autorisation accordée à l’atta
ché militaire de circuler librement aans
la zone du Maroc espagnol, administrée
par le colonel Beigbeder, haut commis
saire espagnol à Tétouan. On considère,
dans les milieux autorisés, que ce fait
constitue une garantie contre l’installa
tion des troupes allemandes au Maroc.
A propos de la question des volontai
res, on sait que la France est prête à
prendre toutes mesures utiles à condi
tion que tous les États intéressés pren
nent les mêmes dispositions.
Pour démontrer sa bonne volonté, le
gouvernement français déposera, jeudi,
à la Chambre, un projet de loi deman
dant une délégation de pouvoirs en vue
d’empêcher les départs de volontaires.
Si un simple projet de loi était soumis, il
deviendrait applicable dès son adoption.
Le projet de loi reprend l’ancienne
proposition déposée récemment par M.
Desbons.
Dans son désir de voir intervenir une
solution rapide, le gouvernement fran
çais a suggéré à Londres que, sans plus
attendre, un contrôle soit installé dans
les ports de.départ et de transit, et pour
les frontières terrestres en territoire
français et portugais, aux voies d’accès
de l’Espagne.
L’attaché militaire français
à Tanger autorisé
à circuler librement
dans la zone espagnole
Paris, 12 janvier.
On annonce ce matin, dans les milieux
officiels, qu’à la suite de la conversation
qui a eu lieu dans les circonstances qu’on
a relatées entre M. Serres, consul de
France à Tétouan, et le colonel Beigbe
der, qui fait fonction de haut commissai
re espagnol au Maroc, ce dernier a donné
à l’attaché militaire à Tanger, le capitai
ne Luiset, un sauf-conduit lui permet
tant de circuler comme il le voudrait
dans la zone espagnole y compris Mellila
et Ceuta.
(Lire la suite en 2e page).
C’est à 15 h. 30 que s’ouvre, à la
Chambre, la première séance de la
session.
M. Salles, député du Rhône, doyen
d’âge de l’Assemblée et qui porte allè
grement ses 77 ans, prend place au fau
teuil présidentiel.
Le discours du doyen d’âge
M. Sallès, devant la Chambre respec
tueusement attentive, prononce alors le
discours d’usage.
Il formule des vœux pour le maintien
de la paix en évoquant le visage sincè
rement et résolument pacifique de la
France.
Puis il parle de cette Exposition inter
nationale de 1937, « symbole de paix et
acte de foi de notre pays dans ses pro
pres destinées », qui va amener de tous
les coins du monde des visiteurs à Pa
ris.
Et en concluant il donne à tous ces
conseils :
« Je me refuse à croire qu’il soit
dans notre destin de continuer jusqu’à
la consommation des siècles à nous en-
tre-déchirer dans des querelles toujours
stériles quand elles ne sont pas meur
trières. Gardons-nous, en tout cas, de
donner prise aux campagnes malveillan-
>tes et intéressées qui tenteraient du
dehors d’intimider nos futurs hôtes et
de les détourner de prendre le chemin
de notre pays. Que les douze mois qui
vont s’écouler marquent tout au moins
une période de détente comparable aux
« trêves de Dieu », qui mettaient des
éclaircies passagères dans le ciel san
glant de ce moyen âge, qu’on s’est plu,
par antiphrase, à appeler le bon vieux
temps !
« Puissent être entendues et exaucées
ces adjurations convaincues et ferven
tes d’un vieillard parvenu bientôt au
terme de sa course ici-bas, qui n’a plus
le droit s’il l’a toutefois jamais eu, de
rien attendre de la vie pour lui-même et
dont la suprême ambition réside dans
l’espoir d’assister, avant de quitter cette
terre, à la renaissance définitive de
notre cher et beau pays dans l’ordre,
dans la liberté, dans la sécurité de son
indépendance, dans la plénitude de son
activité laborieuse recouvrée, dans
l’union étroite et fraternelle de ses en
fants et, pour tout dire d’un mot, dans
la paix. »
D’unanimes et longs applaudissements
accueillent ces paroles.
L’élection du bureau
La 'Chambre procède ensuite à la dési
gnation de son bureau.
A ce sujet, une réunion s’était tenue
le matin, dont nous publions ci-dessous
le communiqué :
Une réunion des bureaux des groupes
de la Chambre s’est tenue mardi, à
11 h. 30, sous la présidence de M. Cam-
pinchi.
Etaient représentés les groupes S.F.
I.O., radical-socialiste, communiste, Gau ¬
che indépendante, Gauche démocratique
et radicale, républicains de gauche et
radicaux indépendants, Union socialiste,
indépendants d’Action sociale et Fédé
ration républicaine.
Les représentants de la minorité ont
déclaré qu'ils ne présenteraient aucun
candidat si le principe de la proportion
nelle n’était pas appliqué à l'élection
des questeurs.
Les représentants de la majorité ont
fait observer que l’article 8 du règle
ment ne s’appliquait qu’aux vice-prési
dents et aux secrétaires et non aux ques
teurs.
L’accord n’ayant pu être réalisé, la
majorité votera pour le bureau sortant,
y compris les membres démissionnaires
de la minorité.
Quant à la minorité, elle avait fait dé
clarer à la délégation des gauches que
si les trois sièges des questeurs étaient
accaparés par la majorité, elle ne pren-
M. Louis MARIN qui a pris la parole
« pour un rappel au règlement ».
drait pas part aux scrutins de renouvel
lement du bureau, en signe de protesta
tion.
M. Louis Marin demande la parole
pour un rappel au règlement. En fait, le
président du groupe de la Fédération
républicaine proteste contre le fait que
l’article 8 du règlement, qui prévoit l’ap
plication de la règle de la proportion
nelle pour l’élection aux fonctions du
bureau autres que celle du président,
n’est pas appliqué pour l'élection des
questeurs. Il déclare ainsi que les élec
tions par la majorité des membres de la
minorité qui n’auront pas accepté de can
didature ne sauraient être tenues pour
valables.
(Lire la suite en 2e page).
Les gouvernementaux annoncent
qu’ils ont brisé l’offensive
contre Madrid
— ■ ■■■■■BBCW-
« L'adversaire, disent-ils, est maintenant
obligé de regarder en arrière... »
LES DRAMES DE LA MER
UN NAVIRE FINLANDAIS
nouvellement construit
SOMBRE AU LARGE
des lies Orcades
22 membres de l’équipage auraient péri
Londres, 12 janvier.
La navire à moteurs finlandais « Joan-
na-Phorder », jaugeant 5.000 tonnes, qui
sa rendait de New-York à Halsingfors,
a sombré au large das îles Orcad:s.
On craint que sur un total de 40 hom
mes d’équipage un: vingtaine n'aient été
noyés.
On croit que deux embarcations ont
été mises à la mer et que 18 hommes
environ ont pu être recueillis par des
vapeurs.
Plusieurs cadavres auraient déjà été
rejatés par la mer.
Le "Joanna-Phorder" revenait
de son premier voyage
Londres, 12 janvier.
On n’a toujours pas retrouvé 22 mem
bres de l’équipage du navire finlandais
« Joanna-Phorder » qui a sombré vers
4 h. 30 ce matin, sur des récifs au Nord
de l’Ecosse, au large des îles Orcades.
Deux femmes et deux enfants...
Deux femmes et deux enfants se trou
vaient également dans l'embarcation à
bord de laquelle ces matelots avaient
pris place. '
Quatre cadavres ont été rejetés à la
côte par les vagues.
Le capitaine, qui s’était embarqué dans
un bateau de sauvetage de son navire
avec 13 membres de l’équipage, a été
noyé. Huit des occupants de cette em
barcation ont pu atteindre la côte à la
nage.
Le bateau de sauvetage «Longhope »
est rentré au port après des recherches
qui ont duré presque tout le jour et se
prépare à repartir.
Le « Joanna-Phorder », qui jaugeait
3.223 tonnes, était un navire neuf et re
venait de son premier voyage.
A Quatro Caminos, un canon nationaliste ouvre le feu.™
Madrid, 12 janvier.
Une fois de plus, les troupes du géné
ral Franco ont été arrêtées au seuil de
Madrid, après une avance en pointe qui
a pu menacer dangereusement les quar
tiers excentriques du Nord de la capi
tale.
Cette avance avait peut-être été trop
rapide. Les forces nombreuses que l'ad
versaire avait mises en ligne, après
s’être fatiguées contre les fortifications
républicaines, n’ont pu rompre les
lignes de résistance.
Après l’accalmie de dimanche, l’ordre
de contre-attaque a été donné et, hier,
les troupes républicaines ont attaqué les
points névralgiques du secteur que les
insurgés avaient occupé.
Attaqué sur le flanc, l’adversaire a
faibli et a dû céder du terrain en aban
donnant du matériel. Son action initiale
est rompue ; il est maintenant obligé de
regarder en arrière.
(Lire la suite en 2e page).
M. Gasnier-Duparc, ministre de la marine, qui poursuit son voyage d’études sur
les côtos algériennes et tunisiennes, vient d’arriver à Alger, où il a été accueilli
par de nombreuses personnalités ; on reconnaît, de gauche à droite, l’amiral
Darlan, le général Denain, M. Gasnier-Duparc et M. Le Beau, gouverneur général
de l’Algérie.
Soulevée d’indignation, l’Amérique met tout en œuvre
pour arrêter
le ravisseur et meurtrier
du petit Charles Mattson
—
Une déclaration du Président Roosevelt
B—---------
Washington, 12 janvier.
M. Roosevelt a déclaré que le meurtre du jeune Mattson avait bouleversé
la nation. Il a ajouté que tous les moyens dont dispose le gouvernement
doivent être mis en œuvre pour arrêter les coupables de ce crime ignoble.
10.000 dollars offerts pour la capture du criminel.
New-York, 12 janvier.
La déclaration officielle de M. Roosevelt, à ‘propos du meurtre du jeune
Mattson, souligne le fait que le procureur général Cummings ait offert une
récompense pour la capture du criminel. Les agents du bureau fédéral
d’investigations ont entrepris des recherches qui seront poursuivies sans répit
et ne seront pas abandonnées avant l’arrestation de l’assassin.
La récompense offerte par le procureur général pour sa capture est de
10.000 dollars.
\
Des vêtements d’enfant dans une auto abandonnée...
Seattle, 12 janvier.
Selon le « Seattle Times », les agents de la police fédérale ont trouvé les
vêtements du jeune Mattson dans une auto abandonnée près de la station,
d’essence de la ville d’Everelt. Un inconnu aurait demandé de l’essence, puis
aurait disparu en abandonnant la voiture.
La seconde affaire
Lindbergh
New-York, 12 janvier.
Alors que toute l’Amérique faisait
confiance à la « loi Lindbergh » sur les
rapts d’enfants, punissant de mort les
auteurs de tels attentats, l’affaire du pe
tit Charles Mattson est venue réveil
ler l’opinion morale, l’indignation du
public, les doutes dans l’efficacité des
lois et de la police, et les vieilles in
quiétudes.
C’est en fait, devant une seconde af
faire du bébé Lindbergh que s’est re
trouvée, hier, avec la découverte du
corps de l'enfant, enlevé le 27 décembre,
l'Amérique toute entière.
On se rappelle ce que fut cet enlè
vement. Des enfants — dont les trois
petits Mattson — jouaient tranquille
ment dans la maison du docteur Matt
son, mettant à l’épreuve leurs récents
cadeaux de Noël. Soudain, une porte
s'cuvre. Un homme,' mal habillé, mas
qué, revolver au poing, entre. Il me
nace les enfants, bafouille des mena
ces, réclame de l’argent.
Soudain, il se ravise, s’écrie : « Voi
là qui sera mieux que de l’argent ! » se
saisit du petit Charles, griffonne hâti
vement sur un morceau de papier une
demande de rançon de 28.000 dollars,
disparaît dans la nuit.
Douze jours d’angoisse
Pendant douze jours, une famille, un
peuple, une police sont plongés dans
l’angoisse. La police fait une prenière
enquête. Trois arrestations : trois hom
mes relâchés. La famille alors intervient.
Devant l’anxiété et les prières du père,
la police cède ses droits. Les journaux
américains publient des annonces du
père, offrant de payer la rançon, à con-
ditior. qu'on lui présente son fils bien vi
vant — de la mère qui sait que son en
fant est délicat, s'inquiète de sa santé,
supvlie, au moment où une vague de
froid s’abat sur l’Amérique, qu’on pren
ne grand soin de lui. Des amis de la fa
mille offrent leurs services. On multiplie
les démarches. On entre en contact avec
certains milieux de la pègre de toute
l Amérique, aussi bien que de la région
de Tacoma, résidence des Mattson.
Rien n’y fait. Le ravisseur reste abso
lument muet.
Hier, un jeune homme de 19 ans, Gor
don Morrow, partant pour la chasse aux
lapins, bute presque, à quelques cen
taines de mètres de sa maison, sur le ca
davre du petit Charles.
La neige est épaisse. Il a gelé dur
toute la nuit. Le petit cadavre est nu
sur la neige, complètement gelé. Le
corps est meurtri de coups.
Gordon Morrow court avertir ses pa
rents, qui téléphonent à la police, qui té
léphonent à Tacoma, à quelque quatre-
vingts kilomètres de là.
Pour ne pas risquer un choc atroce et
vain pour les parents, on a recours en
secret, tout d’abord, à un cousin et un
ami des Mattson, qui identifient le ca
davre. Il n’y a plus de doute possible.
On prévient M. Mattson.
Le père se penche successivement sur
le corps et sur le léger creux fait dans
la neige gelée par le petit cadavre. Il se
borne à hocher la tête et à dire : « J’ai
craint cela dès le premier jour de l’en
lèvement. Mais je ne pouvais m’empê
cher d’espérer ».
Mobilisation générale
Cependant, la police ne perd pas de
temps. Quarante « G. Men » arrivent
aussitôt de Washington. Par téléphone,
la police de tous les Etats est alertée.
L’Amérique entière se mobilise pour
retrouver le ravisseur et le meurtrier.
Les indices, malheureusement, sont
peu nombreux. Des traces d'automobi
les dans la neige, sont tout ce que l’on
retrouve près du cadavre. L’enfant a été
abattu à coups de marteau — eu par
une balle explosive, qui a fait sauter la
boîte crânienne. L’autopsie indique que
le crime remonte à la nuit de jeudi à
vendredi.
Une autre récompense
de mille dollars est promise
Tacoma, 12 janvier.
La nouvelle du crime a soulevé dans
le pays tout entier une vague d’indigna-
A Paris, hier matin, a eu lieu, 1, rue de
Cotentin, la vente des objets trouvés et
des colis laissés en souffrance à la gare
de Vaugirard... et l’on put voir d’heureux
acheteurs emporter des objets hétéro
clites, comme cette hélice d’avion payée
généreusement 50 francs
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