Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1937-01-10
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 janvier 1937 10 janvier 1937
Description : 1937/01/10 (A57,N19591). 1937/01/10 (A57,N19591).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526379428
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
57e Année. — No 19.591
RÉDACTION - ADMINISTRATION
112', Boulevard de Strasbourg, 112
Téléphone : 65.91 - 65.92 • 50.47 • 25.31
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Chèques Postaux ROUEN » 7.368
DIMANCHE 10 Janvier 1937
IMPRIMERIE COMMERCIALE
35. Rue Fontanelle. 35
Registre du Commerce Havre 6 233
112, Bout, di
Srave désaccord en Allemagne
diiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiiiHiiiiiiiiiitiiiiiiiuiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiniiiuiuiiiiiiiiiiiuiiiiiiiimiiiiiiiiiii
Reprise économique, mais crise humaine
La fin d’une année, le début d’une
année nouvelle conviennent à des
réflexions dépassant l’immédiate ac
tualité. Il est utile, de temps à au
tre, de se demander où on en est.
Naturellement nous sommes en
état de crise, mais de quelle crise
s’agit-il ? Et, s’il y a reprise, à
quelle étape de la reprise sommes-
nous parvenus ? Il me semble obser
ver d’abord trois crises, de nature
différente, qui s’enchevêtrent. D'une
part, nous traversons une crise de
liquidation de la guerre : l’hyper
trophie d’outillage industriel qui en
avait été la conséquence directe est
en train de se résorber. D’autre part,
nous paraissons être à la fin d’un
cycle de baisse des prix : les marées
montantes des prix, l’expérience
nous l’enseigne, durent environ
vingt ans,' suivies elles-mêmes de
marées baissantes d’une durée ana
logue : de 1873 à 1895, c’est la baisse,
de 1895 à la guerre, la hausse, de
puis la fin de la guerre, c’est la
baisse, qui semble bien être mainte
nant finie. Une troisième crise pour
rait s’appeler la crise des conti
nents : l'Europe a perdu son an
cienne hégémonie, la planète est à
la recherche d’un équilibre inter-
continental nouveau. Il y aurait
donc, dans le tableau qui précède,
uns crise cyclique (la seconde) et
deux crises d'adaptation, dont la
troisième est géographique.
Cependant, à prendre les choses
de plus haut, il faut constater que
nous sommes ; nagés dans une crise
bien autrement grave et d’une bien
autre portée, celle de la révolution
induc’ rielle moderne : son origine
remore à la fin du XVIII siècle,
mai" est seulement dans les vingt
d - S annies qu'on a pu voir
se é ) opper dans toute leur am-
p : es conséquences. Le renou
vel.: aent des méthodes de produc
tion industrielle agit, à proprement
parler, comme un ferment révolu
tionnaire, qui fait craquer l’arma
ture, plusieurs fois millénaire, de
notre civilisation ; l’importance de
la transformation est telle qu'il
s agit peut-être d’un âge nouveau de
l’humanité. Il y a eu l’âge de pierre,
1 âge du fer, lage du bronze : ap-
‘ pellerons-nous celui qui commence :
1 âge américain ?
.Depuis les temps néolithiqu . jus
qu’à la fin du xvin e , lhur. t é a
‘fait d'énormes progrès, mais depuis
la fin du xviiT jusqu’à maintenant,
les progrès ont été immensément
plus grands. Il y a eu un change
ment complet dans la production
depuis un siècle, changement que
symbolise exactement le passage de
l’outil à la machine. L’âge pré-indus
triel a duré plusieurs milliers d’an
nées, pendant lesquelles l’humanité,
sur la base de l’outil, s’est constitué
une technique, une esthétique, une
morale. Du fait de la lenteur des
communications, pendant cet âge,
les hommes demeuraient différents
les uns des autres, adaptés au sol, à
leur sol, géographiquement diffé
renciés. Plusieurs paysanneries, en
Waffaire d’Alexandrette
—O©
Je ne sais plus qui
a écrit : « Berlin a
Hitler; Rome, Mus
solini; Moscou, Sta
line; et la Turquie,
Kemal Atatürk ».
Jusqu’ici, Musta
pha Kemal, après avoir battu les
Crées. imposé le port du chapeau,
dévoilé les femmes, chassé le sul
tan, proclamé la République, aboli
le droit islamique, et après s’être
donné le nom de 1 Kemal Atatürk,
« le père de la Turquie moderne »,
avait laissé l’Europe à peu près tran
quille, et voilà qu’il fait parler de
lui. On lui prête l’intention d’inti
mider la France.
La presse d’Ankara est d’une vio
lence extraordinaire. « La Turquie,
lisons-nous dans le Djumhirieh,
journal officiel, est résolue à aller
jusqu’au bout pour défendre son
honneur. »
Pourquoi ces grands mots et cet
a 'el à peine déguisé aux armes ?
De quoi s’agitül ? D’un accès de
′ tionalisme exaspéré et de la re
doutable question des droits des
nationalités à disposer d’clles-
mêmes.
La France, décidée à transformer
sc i mandat en Syrie, favorise une
sorte d’Etat syrien indépendant, par
ticipant à la S.D.N'. Dans cet Etat,
composé de la Syrie et du Liban,
cMre naturellement le sandjak
CAlexandrette, puisqu’il fait partie
des territoires de l'ex-Empire otto
man placés sous mandats.
Mais, dans ces régions d’Antioche
et d’Alexandrette, vit une minorité
turque relativement importante et
fortement constituée. Ces Turcs ne
veulent pas être placés sous l’auto
rité des Arabes. Ils rejettent l’unité
syrienne et ils sont appuyés par le
gouvernement d’Ankara.
Kemal Atatürk et le parti puis
sant des « chapistes » (les porteurs
de chapeau) réclament l’indépen
dance du sandjak. Ils entendent que
soit consacrée sa séparation d’avec
la Syrie, — et pratiquement son pas
sage sous la primauté turque.
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort tirage des Journaux de la Région •> 30 Cme le Numéro ,
Chine, dans l’Amérique indienne,
aux Indes, dans les Balkans, et
même dans certaines parties de la
France, appartiennent encore à cet
âge.
La machine introduit un principe
révolutionnaire dans cet ancien état
de choses. Alors que l’outil est indi
viduel, éducateur de l’homme, la
machine, elle, est collective, incom
patible avec l’action privée : le tra
vailleur est le serviteur de la ma
chine, et celle-ci n’est pas pour lui
une éducatrice. Les qualités dont il
faut faire preuve pour se servir d’un
outil ou pour servir une machine
sont différentes au point d’être con
tradictoires : à l'outil, est attaché le
point d’honneur de l’artisan ; la ma
chine demande de l’endurance, de
la conscience, de l’agilité, dans les
mouvements, mais dans la plupart
des cas, presque pas de compétence.
Avouons qu’elle menace gravement
l’individu, l’oblige à se faire une
mentalité, fort belle du reste éven
tuellement, de collaboration et
d’équipe. Elle transforme même le
consommateur, qu’elle condamne
inexorablement à l’article standar
disé : de nos jours, celui qui veut
du « sur mesure » est perdu, mais
tout est facilité pour celui qui ac
cepte de bon cœur la normalisation :
le danger est que les esprits eux-
mêmes risquent d’être normalisés,
sans même s’en apercevoir !
Notre désordre intellectuel et mo
ral s’accroît du fait que nous ne
connaissons plus nos mesures véri
tables. Nous venons seulement de
découvrir à quel point nous ne som
mes rien dans l’Univers. M. Edouard
'Le Roy, dans une communication
récente et remarquée à l'Académie
1 des Sciences morales et politiques,
a évoqué la chose en termes saisis
sants : « Voulez-vous un aperçu de
l'immense et des degrés que l'on y
trouve? Soit à Paris une place de
figure circulaire ayant 40 mètres de
rayon. Une bille au centre, voilà le
soleil ; un grain de sable à un mè
tre, la Terre ; à 30 mètres. Neptune;
sur le pourtour, Pluton. Et l’étoile
Proxima du Centaure, notre plus
proche voisine, où sera-t-elle ? A Ca
lais. »
Devant ces, nombres immenses,
qui le diminuent, l’homme se sent
métaphysiquement désemparé. Par
contre, les progrès invraisemblables
de la science lui ont donné, juste
ment, l'impression qu'il est maître
de la Planète, et, du moins dans ce
domaine limité, tout puissant sur la
Nature. De là, chez lui, coïncidant
avec l’angoisse métaphysique, un
orgueil démesuré. Et pourtant, si
l'ingénieur résout tous les problè
mes, peut-on dire que le moraliste,
l’homme d’Etat aient vraiment pro
gressé ? A l’heure du progrès tech
nique déchaîné, nous retournons,
économiquement, politiquement, à
des procédés de barbarie.
André SIEGFRIED.
(Lire la suite en 2e page).
Au lendemain de la signature du
traité franco-syrien, la France n’a
pas le droit de mutiler la Syrie.
Certes, le devoir du gouvernement
français est d’exercer son action pa
cificatrice entre la Turquie et la
Syrie, mais il commettrait une
faute doublée d’une injustice, si,
après avoir accordé l’indépendance
au peuple syrien, il amputait son
territoire.
Que le Quai d’Orsay paraisse abdi
quer devant la menace kemaliste,
un coup terrible sera porté au pres
tige français! Nous « perdrions la
face ». Il n’y aurait plus qu’à ame
ner nos trois couleurs qui flottent
sur la citadelle d’Antioche et sur le
palais du gouvernement, à Alexan-
drette. A plus ou moins longue
échéance, il nous faudrait abandon
ner la Syrie, et, en même temps, no
tre position stratégique en Méditer
ranée orientale comme le contrôle
du débouché du pipe-line des pétro
les de Mosscul.
Et qui oserait affirmer que le dé
part de la France ne serait pas suivi
du débarquement d’une autre puis
sance, de l’Italie, par exemple ?
Non, la France demeurera fidèle
à la Syrie. C’est dans sa tradition et
dans son intérêt. La Syrie, avec Da
mas, est une des clés de voûte de
l'Islam ; or, l’Islam, c’est l’Algérie
et c’est le Maroc.
Les dernières nouvelles reçues
d’Antioche nous apprennent que
« la population arabe, aussi bien que
les populations turque ou armé
nienne, attendent avec sagesse l’is
sue des négociations entreprises en
tre les gouvernements turc et fran
çais ».
Au Quai d’Orsay, on fait confiance
à la sagesse politique du ghazi Ata
türk et à sa loyauté à l’égard de
l amitié française La France, même,
est prête à demander un léger
ajournement de la session du Con
seil de la S. D. N., qui doit s’ouvrir
a Genève, le 18 janvier.
Il y a du bleu à l’horizon.
A. PITARD.
Franco aurait demandé
60.000 hommes à Hitler
Le général von Fritsch s’y oppose
et menace de démissionner
Un nouveau (( 30 Juin » ?
AGRESSION A MAIS ARMÉE
Un chauffeur de taxi parisien
grièvement blessé et dévalisé
par le client qu’il conduisait
Hitler hésite
-•Ie•-o-%-===o=oooe•eeeo=eoo%9
Eorlin, 9 janvier.
Le chancelier Hitler rentrera diman
che soir de Berchtesgaden. Il recevra,
lundi matin, le corps diplomatique pour
les réceptions traditionnelles du jour de
l’An.
La trêve diplomatique qui au dire des
informations officielles, devait coïncider
avec l’absence du chancelier, n’a pas été
régulièrement observée.
Entre autres, peu de temps avant Noël,
le général Faupel, représentant du Reich
auprès du général Franco, arrivait à
Berchtesgaden et présentait au Führer
une demande du général Franco d'un
Il n’y a pas, dit-on à Berlin, de troupes
allemandes en Espagne, ni au Maroc espagnol K
Une vue de Melilla où les troupes allemandes auraient débarqué.
Berlin, 9 janvier.
Les services étrangers du D.N.B. pu
blient la note suivante :
cun moyen, aucune dépense financière,
s’il s’agit de troubler la paix de l’Eu
rope. »
« Etant donné certaines informations
répandues à l’étranger au sujet d’une
prétendue pénétration allemande dans le
Maroc espagnol, le service pour l’étran
ger du D.N.B. est autorisé à déclarer
qu’il n’y a pas de troupes allemandes ni
en Espagne, ni au Maroc espagnol.
« Les milieux politiques berlinois
voient dans ces bruits, lancés surtout
par des journaux anglais et français, une
nouvelle tentative pour empoisonner
l’atmosphère internationale et les consi
dèrent comme le produit d’une « fantai
sie surexcitée ».
« Il est évident que ces bruits sont
l’œuvre de certains milieux qui, au mo
ment où, à la suite des notes allemande
et italienne, une détente générale a été
établie, s’efforcent d’empêcher la liqui
dation de la question espagnole qui se
dessine.
« Il serait intéressant de connaître les
commettants qui ne reculent devant au ¬
Devant Madrid, la pression des nationalistes
semble diminuer d’intensité
Dans une tranchés, une « capitaine » examine le terrain.
Ce matin, des avions nationalistes ont
bombardé Madrid d’une façon intense ;
par contre, depuis 1 heure du matin, la
canonnade ne s’est plus fait entendre ;
par ailleurs, on annonce que, dans la
province de Cordoue, l’aviation nationa
liste a bombardé Vilchez, Vadellano,
Manjibar et Beaza. L’avance gouverne
mentale a toutefois été maintenue.
corps expéditionnaire de 60.000 hommes
nécessaire pour vaincre devant Madrid.
Le général von Fritsch, commandant
l’armée de terre, fit observer que ni le
Reich, ni l’armée allemande ne pouvaient
assumer, à l’heure actuelle, une action
dont la guerre pouvait résulter à bref
délai. Il alla jusqu’à menacer de quitter
son commandement.
Un autre militaire allemand déclarait
à ce moment, dans la haute société ber
linoise : « Une guerre commencée avec
des cartes de pain est une guerre perdue
d’avance. »
Dans les cercles militaires, on s’atten
dait au remplacement du général von
La protestation française
Paris, 9 janvier.
On précise, ce soir, dans les milieux
autorisés, les conditions dans lesquelles
le gouvernement français intervient au
près des autorités de fait du Maroc es
pagnol.
Contrairement à ce qui a été annoncé,
ce n’est pas auprès de la junte de Bur-
gos qu’une démarche a été ou va être
faite. C’est le général Noguès, haut-com
missaire et résident général de France
au Maroc, qui, par l’intermédiaire du
consul de France de Tétouan, rappelle
au haut-commissaire de la zone espa
gnole les articles des traités franco-es
pagnols de 1904 et 1912, qui ont.été en
freints.
On pense que cette démarche a dû
être faite cet après-midi ou bien qu’elle
le sera dans la journée de demain.
La forte pression que les troupes in
surgées exerçaient hier et avant-hier
devant Madrid, semble diminuer d’inten
sité. Les combats continuent, mais la
résistance opiniâtre des soldats répu
blicains, qui ont supporté, sans perte de
terrain, les attaques adverses, au Nord-
Ouest de la capitale, a fait se ralentir
l offensive.
{Lire la suite en 2 e page).
Fritsch par le général von Reichenau. Le
bruit d’un nouveau 30 juin se répandit.
Cependant lo Führer ne voulut pas pren
dre sur lui de mépriser l’avis de ses con
seillers militaires. A l’heure actuelle, le
corps expéditionnaire demandé n’a pas
été envoyé en Espagne. On a envoyé
des miliciens noirs et poursuivi les en
vois d’armes spéciales et de techniciens.
L’attitude du Reich dépendra d une
part de la réaction des puissances à la
réponse allemande du 16 janvier, d’autre
part du succès plus ou moins rapide des
opérations engagées devant Madrid par
Franco, dont Berlin veut à tout prix as
surer le succès total.
Après la réponse de l’Allemagne
et de l’Italie à la proposition
franco-anglaise
Dès aujourd’hui
le gouvernement
britannique
demanderait
aux autres
gouvernements
intéressés
de passer aux actes
Londres, 9 janvier.
Selon les renseignements recueillis
dans les milieux politiques anglais, il
est possible que la démarche anglaise au
près des principaux gouvernements in
téressés au problème de la non-interven
tion ait lieu dans la journée de ‘demain.
Le gouvernement britannique, se basant
sur les adhésions de principe données
avant-hier par Rome et Berlin, deman
derait à Paris, Berlin, Moscou, Rome et
Lisbonne, de faire connaître à quelle date
cette décision sera appliquée et, par con
séquent, à quelle date les gouvernements
de ces puissances prendront les mesures
nécessaires pour interdire l’envoi de vo
lontaires en Espagne.
En même temps, le gouvernement bri
tannique fera probablement connaître les
mesures qu’il se propose de prendre pour
sa part. Il formulerait certaines sugges
tions en ce qui concerne la non-interven
tion indirecte, en tenant compte des ob
servations allemandes et italiennes.
XXX
Paris, 9 janvier.
On n’a pas confirmation, dans les mi
lieux autorisés français, de la date à la
quelle le gouvernement britannique ef
fectuera, auprès des cabinets de Paris,
Berlin, Rome, Moscou et Lisbonne, une
démarche pour leur demander à quelle
date ils comptent appliquer les mesures
d’interdiction concernant les envois de
volontaires en Espagne.
Pour éviter des difficultés dans la mise
en œuvre de cette prohibition que l’on
souhaite aussi rapide que possible, le
gouvernement anglais effectuera seul la
démarche projetée, y étant habilité par
le fait qu’il détient la présidence du
Comité de coordination.
Le contact est étroitement
maintenu entre Londres et Paris
Londres, 9 janvier.
M. Eden a reçu, à la fin de l’après-
midi, l’ambassadeur de France. Cette
visite, qui fait suite à la conversation
que M. Corbin a eue hier avec le secré
taire d’Etat, a eu pour objet de mainte
nir étroitement le contact entre les gou
vernements français et anglais sur la
question des volontaires, et d’échanger
notamment les vues des deux cabinets
sur les réponses que l’Allemagne et l’Ita
lie viennent de faire à la dernière dé
marche de la France et d- l’Angleterre,
visant à donner la priorité • à l’interdic
tion de l’envoi de volontaires en Es
pagne.
Doret et Micheletti ajournent
encore leur départ
Paris, 9 janvier.
Par suite des conditions atmosphéri
ques, l’équipage Doret et Micheletti re
met son départ à lundi soir au plus tôt.
Les enquêteurs examinent le taxi renversé sur le côté de la route.
Paris, 9 janvier.
Villeneuve-St-Georges, 9 janvier.
Le chauffeur de taxi Persault a été
l’objet, la nuit dernière, dans la forêt
du Sénart, d’une tentative d’assassinat.
Le client qu’il avait chargé place Cli-
chy et qui lui avait demandé de le con
duire dans la région de Corbeil, tira
sur lui deux balles de revolver dans la
traversée de la forêt. Le chauffeur fit
le mort. Son agresseur le dévalisa et
s’enfuit.
Malgré ses graves blessures, Persault
parvint à se traîner jusqu’à la gendar
merie de Brunoy où il fit le récit de
son agression, soulignant qu’il en con
naissait l’auteur, un nommé Goujon, ha
bitant Paris, rue de Liège. Une étroite
surveillance est exercée aux abords du
domicile du .meurtrier.
Le chauffeur, qui a reçu deux balles
dans la tête et dont l’état inspire une
vive inquiétude, a été transporté à l’hô
pital de Villeneuve-Saint-Gèorges.
=rseecareeemnemnnenerngnysnucee
Le nouveau directeur
de ‘Enseignement
secondaire
M. CHATELET
Aom Sports d’hiver
Le chancelier d’Autriche M. SCHUSSCHNIGG (à droite, avec des lunettes noires)
et le Dr SCHMIDT, sous-secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, M reposent
- à Ariberg.
ANNONCES
• ===== (!) A Paris • Agence Havas
asbourg ds 62, Ru. d. Richelieu
Clément Goujon a été arrêté par la
gendarmerie de Villeneuve-Saint-Geor-
ges, alors qu’il descendait d’un train
dans cette gare.
Clément Goujon a été aussitôt mis à la
disposition du Parquet de Corbeil.
XXX
Clément Goujon venait, depuis quel-
que temps, voir une jeune fille, Mlle Si
mone Chavaroc, 19 ans, demeurant rue
de la Croix-Saint-Marc, à Montgeron.
Tous deux avaient passé ensemble)
l’après-midi d’hier dans un hôtel de
Montgeron.
Cette jeune personne ignorait tout de
son ami, un veuf, dit-elle, qui voulait
l’épouser.
Les mobiles de Fagression
Montgeron, 9 janvier. )
Clément Goujon, un garçon de ves-e
tiaire, demeurant en garni rue de la 1
Harpe, à Paris, a été conduit, après son
arrestation, devant le Parquet de Cor-
beil.
Le criminel a avoué que, ayant be-
soin d’argent pour faire avorter sa maî
tresse, il avait décidé de s’en procurer
par n’importe quel moyen.
Goujon a été écroué à la prison de
Corbeil pour tentative d’homicide volon
taire.
Une tempête de neige — la plus |
violente depuis un demi-siècle — ।
dans le Midlewest américain
Plusieurs morts ; des millions
| de dégâts
I
I New-York, 9 janvier.
!
Une tempête de neige, la plus violente
enregistrée depuis un demi-siècle, sévit
sur les Etats du Midlewest. Elle a causé,
directement ou indirectement, la mort
de onze personnes et des dommages ma
tériels s’élevant à plusieurs millions de
dollars.
On compte quatre morts dans le
Texas, deux dans chacun des Etats
d’Arizona. d’Oklahoma et d’Utah et un.
dans le Nebraska.
Des centaines d’automobilistes sont
immobilisés sur les routes longeant les
contreforts des montagnes Rocheuses,
qui sont couvertes d’une couche de nei
ge dont l’épaisseur varie de cinquante
centimètres à un mètre. On craint que
plusieurs personnes périssent de froid.
Les services de l’aviation sont com
plètement suspendus dans six États et
les trains subissent des retards consi
dérables.
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DIMANCHE 10 Janvier 1937
IMPRIMERIE COMMERCIALE
35. Rue Fontanelle. 35
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112, Bout, di
Srave désaccord en Allemagne
diiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiiiHiiiiiiiiiitiiiiiiiuiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiniiiuiuiiiiiiiiiiiuiiiiiiiimiiiiiiiiiii
Reprise économique, mais crise humaine
La fin d’une année, le début d’une
année nouvelle conviennent à des
réflexions dépassant l’immédiate ac
tualité. Il est utile, de temps à au
tre, de se demander où on en est.
Naturellement nous sommes en
état de crise, mais de quelle crise
s’agit-il ? Et, s’il y a reprise, à
quelle étape de la reprise sommes-
nous parvenus ? Il me semble obser
ver d’abord trois crises, de nature
différente, qui s’enchevêtrent. D'une
part, nous traversons une crise de
liquidation de la guerre : l’hyper
trophie d’outillage industriel qui en
avait été la conséquence directe est
en train de se résorber. D’autre part,
nous paraissons être à la fin d’un
cycle de baisse des prix : les marées
montantes des prix, l’expérience
nous l’enseigne, durent environ
vingt ans,' suivies elles-mêmes de
marées baissantes d’une durée ana
logue : de 1873 à 1895, c’est la baisse,
de 1895 à la guerre, la hausse, de
puis la fin de la guerre, c’est la
baisse, qui semble bien être mainte
nant finie. Une troisième crise pour
rait s’appeler la crise des conti
nents : l'Europe a perdu son an
cienne hégémonie, la planète est à
la recherche d’un équilibre inter-
continental nouveau. Il y aurait
donc, dans le tableau qui précède,
uns crise cyclique (la seconde) et
deux crises d'adaptation, dont la
troisième est géographique.
Cependant, à prendre les choses
de plus haut, il faut constater que
nous sommes ; nagés dans une crise
bien autrement grave et d’une bien
autre portée, celle de la révolution
induc’ rielle moderne : son origine
remore à la fin du XVIII siècle,
mai" est seulement dans les vingt
d - S annies qu'on a pu voir
se é ) opper dans toute leur am-
p : es conséquences. Le renou
vel.: aent des méthodes de produc
tion industrielle agit, à proprement
parler, comme un ferment révolu
tionnaire, qui fait craquer l’arma
ture, plusieurs fois millénaire, de
notre civilisation ; l’importance de
la transformation est telle qu'il
s agit peut-être d’un âge nouveau de
l’humanité. Il y a eu l’âge de pierre,
1 âge du fer, lage du bronze : ap-
‘ pellerons-nous celui qui commence :
1 âge américain ?
.Depuis les temps néolithiqu . jus
qu’à la fin du xvin e , lhur. t é a
‘fait d'énormes progrès, mais depuis
la fin du xviiT jusqu’à maintenant,
les progrès ont été immensément
plus grands. Il y a eu un change
ment complet dans la production
depuis un siècle, changement que
symbolise exactement le passage de
l’outil à la machine. L’âge pré-indus
triel a duré plusieurs milliers d’an
nées, pendant lesquelles l’humanité,
sur la base de l’outil, s’est constitué
une technique, une esthétique, une
morale. Du fait de la lenteur des
communications, pendant cet âge,
les hommes demeuraient différents
les uns des autres, adaptés au sol, à
leur sol, géographiquement diffé
renciés. Plusieurs paysanneries, en
Waffaire d’Alexandrette
—O©
Je ne sais plus qui
a écrit : « Berlin a
Hitler; Rome, Mus
solini; Moscou, Sta
line; et la Turquie,
Kemal Atatürk ».
Jusqu’ici, Musta
pha Kemal, après avoir battu les
Crées. imposé le port du chapeau,
dévoilé les femmes, chassé le sul
tan, proclamé la République, aboli
le droit islamique, et après s’être
donné le nom de 1 Kemal Atatürk,
« le père de la Turquie moderne »,
avait laissé l’Europe à peu près tran
quille, et voilà qu’il fait parler de
lui. On lui prête l’intention d’inti
mider la France.
La presse d’Ankara est d’une vio
lence extraordinaire. « La Turquie,
lisons-nous dans le Djumhirieh,
journal officiel, est résolue à aller
jusqu’au bout pour défendre son
honneur. »
Pourquoi ces grands mots et cet
a 'el à peine déguisé aux armes ?
De quoi s’agitül ? D’un accès de
′ tionalisme exaspéré et de la re
doutable question des droits des
nationalités à disposer d’clles-
mêmes.
La France, décidée à transformer
sc i mandat en Syrie, favorise une
sorte d’Etat syrien indépendant, par
ticipant à la S.D.N'. Dans cet Etat,
composé de la Syrie et du Liban,
cMre naturellement le sandjak
CAlexandrette, puisqu’il fait partie
des territoires de l'ex-Empire otto
man placés sous mandats.
Mais, dans ces régions d’Antioche
et d’Alexandrette, vit une minorité
turque relativement importante et
fortement constituée. Ces Turcs ne
veulent pas être placés sous l’auto
rité des Arabes. Ils rejettent l’unité
syrienne et ils sont appuyés par le
gouvernement d’Ankara.
Kemal Atatürk et le parti puis
sant des « chapistes » (les porteurs
de chapeau) réclament l’indépen
dance du sandjak. Ils entendent que
soit consacrée sa séparation d’avec
la Syrie, — et pratiquement son pas
sage sous la primauté turque.
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort tirage des Journaux de la Région •> 30 Cme le Numéro ,
Chine, dans l’Amérique indienne,
aux Indes, dans les Balkans, et
même dans certaines parties de la
France, appartiennent encore à cet
âge.
La machine introduit un principe
révolutionnaire dans cet ancien état
de choses. Alors que l’outil est indi
viduel, éducateur de l’homme, la
machine, elle, est collective, incom
patible avec l’action privée : le tra
vailleur est le serviteur de la ma
chine, et celle-ci n’est pas pour lui
une éducatrice. Les qualités dont il
faut faire preuve pour se servir d’un
outil ou pour servir une machine
sont différentes au point d’être con
tradictoires : à l'outil, est attaché le
point d’honneur de l’artisan ; la ma
chine demande de l’endurance, de
la conscience, de l’agilité, dans les
mouvements, mais dans la plupart
des cas, presque pas de compétence.
Avouons qu’elle menace gravement
l’individu, l’oblige à se faire une
mentalité, fort belle du reste éven
tuellement, de collaboration et
d’équipe. Elle transforme même le
consommateur, qu’elle condamne
inexorablement à l’article standar
disé : de nos jours, celui qui veut
du « sur mesure » est perdu, mais
tout est facilité pour celui qui ac
cepte de bon cœur la normalisation :
le danger est que les esprits eux-
mêmes risquent d’être normalisés,
sans même s’en apercevoir !
Notre désordre intellectuel et mo
ral s’accroît du fait que nous ne
connaissons plus nos mesures véri
tables. Nous venons seulement de
découvrir à quel point nous ne som
mes rien dans l’Univers. M. Edouard
'Le Roy, dans une communication
récente et remarquée à l'Académie
1 des Sciences morales et politiques,
a évoqué la chose en termes saisis
sants : « Voulez-vous un aperçu de
l'immense et des degrés que l'on y
trouve? Soit à Paris une place de
figure circulaire ayant 40 mètres de
rayon. Une bille au centre, voilà le
soleil ; un grain de sable à un mè
tre, la Terre ; à 30 mètres. Neptune;
sur le pourtour, Pluton. Et l’étoile
Proxima du Centaure, notre plus
proche voisine, où sera-t-elle ? A Ca
lais. »
Devant ces, nombres immenses,
qui le diminuent, l’homme se sent
métaphysiquement désemparé. Par
contre, les progrès invraisemblables
de la science lui ont donné, juste
ment, l'impression qu'il est maître
de la Planète, et, du moins dans ce
domaine limité, tout puissant sur la
Nature. De là, chez lui, coïncidant
avec l’angoisse métaphysique, un
orgueil démesuré. Et pourtant, si
l'ingénieur résout tous les problè
mes, peut-on dire que le moraliste,
l’homme d’Etat aient vraiment pro
gressé ? A l’heure du progrès tech
nique déchaîné, nous retournons,
économiquement, politiquement, à
des procédés de barbarie.
André SIEGFRIED.
(Lire la suite en 2e page).
Au lendemain de la signature du
traité franco-syrien, la France n’a
pas le droit de mutiler la Syrie.
Certes, le devoir du gouvernement
français est d’exercer son action pa
cificatrice entre la Turquie et la
Syrie, mais il commettrait une
faute doublée d’une injustice, si,
après avoir accordé l’indépendance
au peuple syrien, il amputait son
territoire.
Que le Quai d’Orsay paraisse abdi
quer devant la menace kemaliste,
un coup terrible sera porté au pres
tige français! Nous « perdrions la
face ». Il n’y aurait plus qu’à ame
ner nos trois couleurs qui flottent
sur la citadelle d’Antioche et sur le
palais du gouvernement, à Alexan-
drette. A plus ou moins longue
échéance, il nous faudrait abandon
ner la Syrie, et, en même temps, no
tre position stratégique en Méditer
ranée orientale comme le contrôle
du débouché du pipe-line des pétro
les de Mosscul.
Et qui oserait affirmer que le dé
part de la France ne serait pas suivi
du débarquement d’une autre puis
sance, de l’Italie, par exemple ?
Non, la France demeurera fidèle
à la Syrie. C’est dans sa tradition et
dans son intérêt. La Syrie, avec Da
mas, est une des clés de voûte de
l'Islam ; or, l’Islam, c’est l’Algérie
et c’est le Maroc.
Les dernières nouvelles reçues
d’Antioche nous apprennent que
« la population arabe, aussi bien que
les populations turque ou armé
nienne, attendent avec sagesse l’is
sue des négociations entreprises en
tre les gouvernements turc et fran
çais ».
Au Quai d’Orsay, on fait confiance
à la sagesse politique du ghazi Ata
türk et à sa loyauté à l’égard de
l amitié française La France, même,
est prête à demander un léger
ajournement de la session du Con
seil de la S. D. N., qui doit s’ouvrir
a Genève, le 18 janvier.
Il y a du bleu à l’horizon.
A. PITARD.
Franco aurait demandé
60.000 hommes à Hitler
Le général von Fritsch s’y oppose
et menace de démissionner
Un nouveau (( 30 Juin » ?
AGRESSION A MAIS ARMÉE
Un chauffeur de taxi parisien
grièvement blessé et dévalisé
par le client qu’il conduisait
Hitler hésite
-•Ie•-o-%-===o=oooe•eeeo=eoo%9
Eorlin, 9 janvier.
Le chancelier Hitler rentrera diman
che soir de Berchtesgaden. Il recevra,
lundi matin, le corps diplomatique pour
les réceptions traditionnelles du jour de
l’An.
La trêve diplomatique qui au dire des
informations officielles, devait coïncider
avec l’absence du chancelier, n’a pas été
régulièrement observée.
Entre autres, peu de temps avant Noël,
le général Faupel, représentant du Reich
auprès du général Franco, arrivait à
Berchtesgaden et présentait au Führer
une demande du général Franco d'un
Il n’y a pas, dit-on à Berlin, de troupes
allemandes en Espagne, ni au Maroc espagnol K
Une vue de Melilla où les troupes allemandes auraient débarqué.
Berlin, 9 janvier.
Les services étrangers du D.N.B. pu
blient la note suivante :
cun moyen, aucune dépense financière,
s’il s’agit de troubler la paix de l’Eu
rope. »
« Etant donné certaines informations
répandues à l’étranger au sujet d’une
prétendue pénétration allemande dans le
Maroc espagnol, le service pour l’étran
ger du D.N.B. est autorisé à déclarer
qu’il n’y a pas de troupes allemandes ni
en Espagne, ni au Maroc espagnol.
« Les milieux politiques berlinois
voient dans ces bruits, lancés surtout
par des journaux anglais et français, une
nouvelle tentative pour empoisonner
l’atmosphère internationale et les consi
dèrent comme le produit d’une « fantai
sie surexcitée ».
« Il est évident que ces bruits sont
l’œuvre de certains milieux qui, au mo
ment où, à la suite des notes allemande
et italienne, une détente générale a été
établie, s’efforcent d’empêcher la liqui
dation de la question espagnole qui se
dessine.
« Il serait intéressant de connaître les
commettants qui ne reculent devant au ¬
Devant Madrid, la pression des nationalistes
semble diminuer d’intensité
Dans une tranchés, une « capitaine » examine le terrain.
Ce matin, des avions nationalistes ont
bombardé Madrid d’une façon intense ;
par contre, depuis 1 heure du matin, la
canonnade ne s’est plus fait entendre ;
par ailleurs, on annonce que, dans la
province de Cordoue, l’aviation nationa
liste a bombardé Vilchez, Vadellano,
Manjibar et Beaza. L’avance gouverne
mentale a toutefois été maintenue.
corps expéditionnaire de 60.000 hommes
nécessaire pour vaincre devant Madrid.
Le général von Fritsch, commandant
l’armée de terre, fit observer que ni le
Reich, ni l’armée allemande ne pouvaient
assumer, à l’heure actuelle, une action
dont la guerre pouvait résulter à bref
délai. Il alla jusqu’à menacer de quitter
son commandement.
Un autre militaire allemand déclarait
à ce moment, dans la haute société ber
linoise : « Une guerre commencée avec
des cartes de pain est une guerre perdue
d’avance. »
Dans les cercles militaires, on s’atten
dait au remplacement du général von
La protestation française
Paris, 9 janvier.
On précise, ce soir, dans les milieux
autorisés, les conditions dans lesquelles
le gouvernement français intervient au
près des autorités de fait du Maroc es
pagnol.
Contrairement à ce qui a été annoncé,
ce n’est pas auprès de la junte de Bur-
gos qu’une démarche a été ou va être
faite. C’est le général Noguès, haut-com
missaire et résident général de France
au Maroc, qui, par l’intermédiaire du
consul de France de Tétouan, rappelle
au haut-commissaire de la zone espa
gnole les articles des traités franco-es
pagnols de 1904 et 1912, qui ont.été en
freints.
On pense que cette démarche a dû
être faite cet après-midi ou bien qu’elle
le sera dans la journée de demain.
La forte pression que les troupes in
surgées exerçaient hier et avant-hier
devant Madrid, semble diminuer d’inten
sité. Les combats continuent, mais la
résistance opiniâtre des soldats répu
blicains, qui ont supporté, sans perte de
terrain, les attaques adverses, au Nord-
Ouest de la capitale, a fait se ralentir
l offensive.
{Lire la suite en 2 e page).
Fritsch par le général von Reichenau. Le
bruit d’un nouveau 30 juin se répandit.
Cependant lo Führer ne voulut pas pren
dre sur lui de mépriser l’avis de ses con
seillers militaires. A l’heure actuelle, le
corps expéditionnaire demandé n’a pas
été envoyé en Espagne. On a envoyé
des miliciens noirs et poursuivi les en
vois d’armes spéciales et de techniciens.
L’attitude du Reich dépendra d une
part de la réaction des puissances à la
réponse allemande du 16 janvier, d’autre
part du succès plus ou moins rapide des
opérations engagées devant Madrid par
Franco, dont Berlin veut à tout prix as
surer le succès total.
Après la réponse de l’Allemagne
et de l’Italie à la proposition
franco-anglaise
Dès aujourd’hui
le gouvernement
britannique
demanderait
aux autres
gouvernements
intéressés
de passer aux actes
Londres, 9 janvier.
Selon les renseignements recueillis
dans les milieux politiques anglais, il
est possible que la démarche anglaise au
près des principaux gouvernements in
téressés au problème de la non-interven
tion ait lieu dans la journée de ‘demain.
Le gouvernement britannique, se basant
sur les adhésions de principe données
avant-hier par Rome et Berlin, deman
derait à Paris, Berlin, Moscou, Rome et
Lisbonne, de faire connaître à quelle date
cette décision sera appliquée et, par con
séquent, à quelle date les gouvernements
de ces puissances prendront les mesures
nécessaires pour interdire l’envoi de vo
lontaires en Espagne.
En même temps, le gouvernement bri
tannique fera probablement connaître les
mesures qu’il se propose de prendre pour
sa part. Il formulerait certaines sugges
tions en ce qui concerne la non-interven
tion indirecte, en tenant compte des ob
servations allemandes et italiennes.
XXX
Paris, 9 janvier.
On n’a pas confirmation, dans les mi
lieux autorisés français, de la date à la
quelle le gouvernement britannique ef
fectuera, auprès des cabinets de Paris,
Berlin, Rome, Moscou et Lisbonne, une
démarche pour leur demander à quelle
date ils comptent appliquer les mesures
d’interdiction concernant les envois de
volontaires en Espagne.
Pour éviter des difficultés dans la mise
en œuvre de cette prohibition que l’on
souhaite aussi rapide que possible, le
gouvernement anglais effectuera seul la
démarche projetée, y étant habilité par
le fait qu’il détient la présidence du
Comité de coordination.
Le contact est étroitement
maintenu entre Londres et Paris
Londres, 9 janvier.
M. Eden a reçu, à la fin de l’après-
midi, l’ambassadeur de France. Cette
visite, qui fait suite à la conversation
que M. Corbin a eue hier avec le secré
taire d’Etat, a eu pour objet de mainte
nir étroitement le contact entre les gou
vernements français et anglais sur la
question des volontaires, et d’échanger
notamment les vues des deux cabinets
sur les réponses que l’Allemagne et l’Ita
lie viennent de faire à la dernière dé
marche de la France et d- l’Angleterre,
visant à donner la priorité • à l’interdic
tion de l’envoi de volontaires en Es
pagne.
Doret et Micheletti ajournent
encore leur départ
Paris, 9 janvier.
Par suite des conditions atmosphéri
ques, l’équipage Doret et Micheletti re
met son départ à lundi soir au plus tôt.
Les enquêteurs examinent le taxi renversé sur le côté de la route.
Paris, 9 janvier.
Villeneuve-St-Georges, 9 janvier.
Le chauffeur de taxi Persault a été
l’objet, la nuit dernière, dans la forêt
du Sénart, d’une tentative d’assassinat.
Le client qu’il avait chargé place Cli-
chy et qui lui avait demandé de le con
duire dans la région de Corbeil, tira
sur lui deux balles de revolver dans la
traversée de la forêt. Le chauffeur fit
le mort. Son agresseur le dévalisa et
s’enfuit.
Malgré ses graves blessures, Persault
parvint à se traîner jusqu’à la gendar
merie de Brunoy où il fit le récit de
son agression, soulignant qu’il en con
naissait l’auteur, un nommé Goujon, ha
bitant Paris, rue de Liège. Une étroite
surveillance est exercée aux abords du
domicile du .meurtrier.
Le chauffeur, qui a reçu deux balles
dans la tête et dont l’état inspire une
vive inquiétude, a été transporté à l’hô
pital de Villeneuve-Saint-Gèorges.
=rseecareeemnemnnenerngnysnucee
Le nouveau directeur
de ‘Enseignement
secondaire
M. CHATELET
Aom Sports d’hiver
Le chancelier d’Autriche M. SCHUSSCHNIGG (à droite, avec des lunettes noires)
et le Dr SCHMIDT, sous-secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, M reposent
- à Ariberg.
ANNONCES
• ===== (!) A Paris • Agence Havas
asbourg ds 62, Ru. d. Richelieu
Clément Goujon a été arrêté par la
gendarmerie de Villeneuve-Saint-Geor-
ges, alors qu’il descendait d’un train
dans cette gare.
Clément Goujon a été aussitôt mis à la
disposition du Parquet de Corbeil.
XXX
Clément Goujon venait, depuis quel-
que temps, voir une jeune fille, Mlle Si
mone Chavaroc, 19 ans, demeurant rue
de la Croix-Saint-Marc, à Montgeron.
Tous deux avaient passé ensemble)
l’après-midi d’hier dans un hôtel de
Montgeron.
Cette jeune personne ignorait tout de
son ami, un veuf, dit-elle, qui voulait
l’épouser.
Les mobiles de Fagression
Montgeron, 9 janvier. )
Clément Goujon, un garçon de ves-e
tiaire, demeurant en garni rue de la 1
Harpe, à Paris, a été conduit, après son
arrestation, devant le Parquet de Cor-
beil.
Le criminel a avoué que, ayant be-
soin d’argent pour faire avorter sa maî
tresse, il avait décidé de s’en procurer
par n’importe quel moyen.
Goujon a été écroué à la prison de
Corbeil pour tentative d’homicide volon
taire.
Une tempête de neige — la plus |
violente depuis un demi-siècle — ।
dans le Midlewest américain
Plusieurs morts ; des millions
| de dégâts
I
I New-York, 9 janvier.
!
Une tempête de neige, la plus violente
enregistrée depuis un demi-siècle, sévit
sur les Etats du Midlewest. Elle a causé,
directement ou indirectement, la mort
de onze personnes et des dommages ma
tériels s’élevant à plusieurs millions de
dollars.
On compte quatre morts dans le
Texas, deux dans chacun des Etats
d’Arizona. d’Oklahoma et d’Utah et un.
dans le Nebraska.
Des centaines d’automobilistes sont
immobilisés sur les routes longeant les
contreforts des montagnes Rocheuses,
qui sont couvertes d’une couche de nei
ge dont l’épaisseur varie de cinquante
centimètres à un mètre. On craint que
plusieurs personnes périssent de froid.
Les services de l’aviation sont com
plètement suspendus dans six États et
les trains subissent des retards consi
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