Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1937-01-08
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 janvier 1937 08 janvier 1937
Description : 1937/01/08 (A57,N19589). 1937/01/08 (A57,N19589).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637940f
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
57e Année. — No 19.589
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort tirage des Journaux de la Région 30 Cme le Numéro
VENDREDI 8 Janvier 1937.
A
IMPRIMERIE COMMERCIALE
35. Rue Fontanelle. 35
Registre du Commerce Havre B 281
ANNONCES
—= Au Havre g—:» J3 A Part» « Agence Havas
(12, Boul. de Strasbourg d 62. Rue de Richello |
“Rmssnmnr cdanasanancass
Autour de la Politique
Pourquoi un budget ? — A bas les chiffres ! --
La nationalisation de M. Blum. — Sélection
de Lapalisse. — M. Frossard et Vinvulnéra-
bilité du ministère.
Paris, mercredi 6 janvier.
C’est le 2 janvier, au matin, que le
budget de 1937 a été finalement
adopté par les Chambres. On n’avait
jamais vu une « navette » aussi lon
gue, ni assisté à une discussion aussi
incohérente. La Chambre et le Sénat
se sont donnés pour étrennes, le pre
mier de l’an, le spectacle d’une caco
phonie inénarrable. On ne savait plus
ce qu’on adoptait ou ce qu’on repous
sait. Aussi le budget promulgué au
Journal Officiel, portant la date du
1 er et pour le 3, est-il un magma in
forme de textes qui, depuis, nécessi
tent chaque jour des « rectificatifs »
nombreux. Joli travail, en vérité.
Et pourquoi s’être donné ou avoir
fait semblant de se donner tant de
mal ? A quoi bon, vraiment ? Puis-
qu’il est entendu que l’équilibre bud
gétaire est une vieille superstition, un
souci périmé, un préjugé inutile, voire
malfaisant, pourquoi se casser la tête
et feindre de chipoter sur quelques
milliards ? Fi des comptables ! Foin de
l’équilibre ! Ohé ! ohé ! Vivent les dé
penses ! Et viennent les recettes, si
bon leur semble ! Nous sommes ri-
ches...
Si .riches que la dette de notre pays
s’élève à 400 milliards, soit à dix mille
francs par tête d’habitant. Quand naît
ici un enfant, il est déjà débiteur de
dix mille francs...
Je suis d’avis .d’abolir la petite for
malité d’établir un budget sur le pa
pier et d’abolir aussi, à plus forte rai
son, la formalité d’une discussion abso
lument oiseuse. Personne ne peut plus
prendre cette comédie au sérieux.
Qu’on la supprime donc. L’Etat n’en
gaspillera pas un milliard de plus ou
de moins. A bas le budget ! A bas les
chiffres !
Voici néanmoins, pour les derniers
amateurs d’arithmétique, un petit bi
lan du passif de 1936, dressé par M.
Trédéric Jenny, le distingué rédacteur
financier du Temps :
« Le franc est déprécié de 30 0/0.
Nos réserves monétaires se trouvent
amoindries d’un quart, ce qui n’a pas
empêché la circulation des billets de
progresser de 6 milliards. Les coûts de
revient des entreprises se sont enflés
dans des proportions telles qu’il ne
semble pas que la dévaluation puisse,
pendant une période appréciable, ac
croître la marge de profit des produc
teurs. Les prix de gros sont en hausse
de plus de 36 0/0, et les prix de dé
tail se sont élevés de 20 0/0. Le bud
get est en déséquilibre profond. Alors
que la dette publique a déjà grossi de
21 milliards dans les neuf premiers
mois de 1936, les besoins d’emprunts
directs et indirects du Trésor avoisi
neront en 1937 30 milliards.
« Mais il y a un actif : une certaine
reprise des affaires, au moins appa
rente et une revalorisation, appa
rente aussi, du portefeuille des va
leurs mobilières. Malheureusement, le
plafond d’émission des Bons du Tré
sor vient d’être élevé à vingt mil
liards... »
XXX
Dans la curieuse allocution radio
phonique que M. Blum a prononcée
jeudi soir, il n’est question que de cet
actif à l’état naissant, si on peut ainsi
dire. Pas un mot du déficit, ni des
pertes subies. Tout au plus cet aveu
désinvolte : « Nous avons tiré une
traite sur l’avenir et anticipé sur la
reprise ». Une traite sur l’avenir ?...
M. le président du Conseil a beau nous
dire que « le sang de la France' court
plus vite dans un corps rajeuni » et
essayer de le démontrer à grand ren
fort de métaphores physiologiques,
cette traite est inquiétante. Quelques-
uns l’ont déjà appelée un chèque sans
provision.
Le ton de la harangue radiodiffusée
de M. Léon Blum est cependant nou
veau. Il y est fait mention du libéra
lisme pour s’en réclamer et non pour
l’accabler ; il y est question de con
corde, de devoir civique, de légalité
républicaine, d’accord amiable de
toutes les catégories sociales, etc. Et
enfin ceci : « Nous sommes un gou
vernement de bien public... Gouverne-
ment de Front Populaire, nous préten
dons être un gouvernement national...
Nous nous adressons à tous les Fran
çais ». Si l’honorable M. Blum avait
un peu l’accent du Midi, bien des au
diteurs se seraient demandé s’ils n’en
tendaient pas M. Gaston Doumergue.
En somme, M. Blum appelle sagesse,
génie, foi, prévoyance, ce que d’au
tres appellent folie, délire, impré
voyance. Il bâtit sur un espoir tandis
que « les comptables » ont la certitude
qu’il se trompe et le traitent d’illu
sionniste. Il annonce un ordre nou
veau ; ils redoutent le désordre final.
Il n’est que d’attendre.
XXX
L’élection de M. Lucien Lamoureux
à Lapalisse a fait déjà couler beau
coup d’encre. Une revue de presse sur
ce sujet serait fort amusante, mais ne
vous apprendrait rien.
M. Albert Milhaud a constaté que
cette élection est une victoire pure
ment (?) radicale et a répété une fois
de plus que « la France est radicale ».
ce qui est à peu près vrai. Mais c'est
M Lamoureux lui-même qui a le
mieux résumé les données du scrutin
qui le renvoie au Parlement. Il re
mercie ainsi ses électeurs :
« Mes adversaires S.F.I.O. n’ont re
culé devant aucun moyen pour conser
ver le siège qu’ils avaient conquis en
mai dernier. Ils ont refusé, en rébel
lion ouverte contre leurs chefs et les
erganes dirigeants de leur parti, de se
plier à la discipline républicaine dont
j avais moi-même donné l’exemple
lors de la précédente élection. »
Tout y est : l’abnégation du candi
dat radical en avril 1936, la mauvaise
foi des socialistes de Lapalisse et leur
désobéissance. Et il y a enfin cette
petite phrase finale que je recom
mande à la bienveillante’ attention de
mon ami Albert Milhaud :
« J’exprime aussi ma reconnaissance
aux républicains de toute nuance qui
m’ont accordé leur confiance. »
Au nom de ces républicains, merci,
ê Lamoureux !
Si M. Lamoureux avait été battu par
le candidat S.F.I.O., on aurait crié au
triomphe du Front Populaire. Son élec
tion est donc une défaite morale pour
ce Front Populaire autant que pour
les socialistes, y compris le citoyen
Dormoy, qui est un gars de l’Allier.
Voilà tout ce qu’il y a à retenir de cet
épisode de la lutte plus ou moins la
tente entre radicaux et socialistes.
N’exagérons rien.
XXX
La petite intersession parlementaire
est favorable aux considérations phi
losophiques ainsi qu’au jeu des pro
nostics. Les uns voient le ministère
mis à mal par les Chambres ; les au
tres le voient immortel. Le meilleur
diagnostic est fourni, me semble-t-il,
par l’observateur sceptique, mais pé
nétrant qu'est M. Ludovic-Oscar Fros
sard, le successeur d’Eugène Lautier à
L’Homme libre. Il croit à la solidité du
Cabinet Blum, et voici pourquoi :
« De la rive radicale, on interroge la
rive communiste. De la rive commu
niste, on interroge la rive radicale.
Des deux côtés, on ne voit rien venir.
Et le flot socialiste, sous le trident du
Neptune habile et narquois qu’est
Léon Blum, gagne tranquillement la
haute mer. Quant au pays, chaque
fois qu’on le consulte, il décourage les
naufrageurs. Que prouvent, en effet,
toutes les élections partielles ? Elles
prouvent que, dans l’ensemble, la
masse des suffrages du Front populaire
n’a guère bougé... »
Voilà qui n’est pas mal. Le lende
main, M. Frossard a serré le problème
de plus près encore. Une majorité an
tisocialiste est-elle possible ? se de-
mande-t-il. Et il répond :
« Les chiffres n’interdisent pas
qu’elle se constitue ! Mais les faits ?
Qui la dirigerait ? Sur quel program
me se formerait-elle ? Si l’on brise le
Front Populaire, c’est qu’on a une po
litique différente à offrir au pays. La
quelle ? Laquelle, dans l’ordre inter
national ? Laquelle dans le domaine
financier ? Laquelle dans le domaine
social ? A ces questions, personne n’est
en mesure de répondre. Les radicaux,
au surplus, répudient l’union natio
nale comme « une duperie ». La droite,
de son côté, déclare qu’elle n’en veut
à aucun prix. Reste la dissolution. La
Chambre se cabre rien qu’à l’idée
qu’on la puisse envisager. Aux yeux
du Sénat, elle semble une dangereuse
aventure.
SAINT-SIMONET.
(Lire la suite en 2e page).
LE PROBLEME D’ALEXANDRETTE
M. Pierre Viénot a longuement conféré
avec l’ambassadeur de Turquie
- *===--==== I - -
Que médite le gouvernement d’Ankara ?
On éprouve quelque préoccupation, à
Paris, des nouvelles qui viennent ac
tuellement de Turquie, à propos du li
tige d’Alexandrette.
D’une part, en effet, une campagne
violente a été soudainement déchaînée
dans la presse d’Ankara et de Stam
boul contre la France, absurdement ac-
M. ATATÜRK,
présidant de la République turque,
cusée de vouloir humilier et étouffer la
Turquie, en refusant de constituer le
sandjak d’Alexandrette en État indépen
dant.
En outre, ces attaques s’accompagnent
de mouvements de troupes turques en
direction du sandjak.
, Enfin, et surtout, le président du Con
seil, M. Kemal Attaturk, a réuni en
LA QUESTION DES VOLONTAIRES EN ESPAGNE
Berlin et Rome
ont répondu
•• —
Les deux gouvernements 9 tout en
formulant des réserves, se montrent
disposés à un examen, par le Comité
de Londres, des mesures pouvant
empêcher toute intervention directe
ou indirecte.
JOIE GÉNÉRALE A LA HAYE
Le Cortège nuptial
de la Princesse Juliana
a parcouru la Capitale
au milieu des acclamations de tout un peuple
eeeeesseeeeceee
Bernard de lippe est désormais Prince des Pays-Bas
La réponse italienne
La réponse allemande
Rome, 7 janvier.
La partie la plus importante de la
réponse italienne à la démarche fran-
co-britanique du 26 décembre der
nier est le quatrième paragraphe.
En voici le texte :
« Le gouvernement italien est dis
posé à accepter que la question des
volontaires forme, ainsi qu'il est de-'
mande, l’objet d'un accord spécial
afin que soit interdit le recrutement
et le départ de ces volontaires à une
date rapprochée.
« Le gouvernement italien estime
que l’accord proposé par le gouverne
ment britannique doit avoir un carac
tère général, c’est-à-dire être accep
té par tous les gouvernements et être
soumis, en outre, à un contrôle effi
cace afin qu’aucun doute ne puisse
surgir sur son application pleine et
entière, contrôle qui, pour des raisons
évidentes, doit bien entendu, à son
avis, être assuré dans les ports et au
tres points d’accès de l’Espagne.
« Le gouvernement italien est par
conséquent disposé à donner des ins
tructions dans le sens indiqué, à son
représentant au Comité de Londres,
afin que les accords nécessaires à cet
objet soient pris par ledit Comité.
« Si, aujourd’hui comme au mois
d’août dernier, le gouvernement ita
lien, animé d’un esprit de large col
laboration,. se résoud à venir une fois
de plus au devant des propositions
franco-britanniques, il ne peut cacher
que la méthode par laquelle les gou
vernements intéressés ont jusqu’à
présent traité et continuent de traiter
la question de non-intervention en
Espagne, c’est-à-dire méthode irrégu
lière, limitée et partiale, ne pourra
jamais, à son avis, donner d’autres
résultats que des résultats non appro
priés, incertains et dangereux.
« Le gouvernement italien confir
me, à cette occasion, sa conviction
que la méthode qu’il a soutenue de
puis le début est la seule efficace,
c’est-à-dire qu’il est plus que jamais
nécessaire que le problème de la non-
intervention soit traité de façon Inté
grale et totalitaire, qu’il s’agisse de
ses formes directes ou de ses formes
indirectes. »
Conférence à Eskischir, le chef de l’état-
major, les ministres des affaires étran
gères et de l’intérieur, et le directeur de
la Sûreté. Après quoi on s’attend à ce
qu’il se rende à Adana, située environ
à 40 kilomètres au Nord d’Alexandrette.
On ignore encore le résultat de la
Conférence qui s’est tente à Eskischir.
Les milieux politiques turcs sont eux-
mêmes fort inquiets de la situation, car
on se demande si M. Attaturk (Mustapha
Kemal pacha) n’a pas l’intention de
prendre des décisions grav es avant la
réunion du Conseil de la Société des Na
tions, saisi de l’affaire d’Alexandrette, et
au moment même où les enquêteurs de
Genève peuvent se rendre compte sur
place de l’inanité des griefs de la Tur
quie.
Quoi qu’il en soit, on croit savoir que,
à Paris, des mesures éventuelles ont été
prises qui montrent que la France est
bien résolue à ne tolérer aucun coup de
force, au cas — qu’on veut tout de même
croire improbable — où les. Turcs se
raient tentés de créer, dans le sandjak
d’Alexandrette, un fait accompli.
Au Quai d’Orsay
M. Pierre Vienot, sous-secrétaire d’Etat
aux affaires étrangères, qui avait reçu,
hier matin, le général Huntziger, com
mandant en chef des troupes françaises
du Levant, a reçu le soir M. Fuad, am
bassadeur de Turquie à Paris.
Commencé à 18 heures, l’entretien
s’est prolongé jusqu’à 20 heures. Dans
les milieux français on déclare que cette
conversation a été utile et satisfaisante.
Le sous-secrétaire d’Etat aux affaires
étrangères a attiré l’attention de l’am
bassadeur sur certains articles parus
dans la presse turque qui, par leur ca
ractère de polémique violente, étaient
susceptibles de rendre plus difficile la
solution amiable que les gouvernements
de Paris et d’Ankara s’accordent pour
souhaiter.
(Lire la suite en 2e p»t^}.
Berlin, 7 janvier.
La réponse du gouvernement du
R.eich à la note franco-britanique sur
la question des volontaires dans la
guerre civile espagnole, a été remise
à 18 h. 15 au:: ambassadeurs de
France et de Grande-Bretagne, par
un courrier du ministère des affaires
étrangères du Reich.
En voici le texte :
« 1° Le gouvernement du Reich est
obligé d'abord d’exprimer son éton
nement que le gouvernement royal
britannique et le gouvernement fran
çais aient estimé nécessaire, en dehors
de la procédure du Comité de non-
intervention de Londres, d'adresser
pour la deuxième fois un appel direct
aux gouvernements représentés dans
ce Comité.
« La question de l’interdiction de
la participation des volontaires étran
gers aux combats en Espagne, qui
fait l’objet de cet appel, est actuelle
ment soumise aux délibérations du
Comité de Londres. Il est impossible
de se rendre compte si une méthode
consistant à recourir à de telles
actions diplomatiques spéciales de
gouvernements particuliers peut fa
voriser ces délibérations. ,
« Si on n’est pas d’avis que la pro
cédure suivie au Comité pour traiter
de la question espagnole soit suffi-
santé ou efficace, dans ce cas, il serait
mieux, dans l’intérêt de la clarté et
de l’unité, pour traiter ces questions,
de renoncer purement et simplement
à poursuivre la procédure du Comité.
< 2° Le gouvernement du Reich
doit faire toutes réserves sur le fait
que la nouvelle démarche du gouver
nement royal de Grande-Bretagne et
du gouvernement français éveille
l’impression qu’on pourrait rejeter
sur l’Allemagne la responsabilité du
problème des volontaires étrangers
dans la guerre civile espagnole ou
même que l’Allemagne aurait mé
connu l’importance de ce problème.
< Le gouvernement du Reich cons
tate de nouveau que ce furent lui et
le gouvernement royal italien qui,
depuis le début, ont demandé qu’on
empêchât le départ des participants
volontaires aux combats espagnols. Il
constate, d’autre part, que ce furent
le gouvernement royal de Grande-
Bretagne et le gouvernement français
qui rejetèrent une telle interdiction.
« 3° L’attitude prise au début de
cette question par le gouvernement
royal britannique et par le gouverne
ment français ne pouvait s’expliquer
que par le fait que les deux gouver
nements ne voulaient considérer l’af
flux de volontaires comme une inter
vention inadmissible dans les affaires
espagnoles.
« Si aujourd’hui les deux gouverne
ment adoptent un autre point de vue,
le gouvernement allemand doit se
demander sérieusement si, en fait,
l’interdiction proposée n’aurait pas
pour conséquence, à l’heure actuelle,
de favoriser d’une manière unilatérale
les éléments qui combattent le gou
vernement national espagnol.
(Lire la suite en 2 e page).
Le voyage d’inspection du ministre
de la marine en Afrique du Nord
M. GASNIER-DUPARC à Bizerte. — Voici, devant la Préfecture maritime, de
gauche à droite : l’amiral BLERY, M. GASNIER-DUPARC, M. GUILLON, résident
général de Tunisie, et l’amiral DARLAN. -
La princesse JULIANA et le prince de LIPPE pendant la cérémonie religieuse.
La Haye, 7 janvier.
Voici venu le grand jour du mariage
de la princesse heritière des Pays-Bas,
Juliana, avec' le prince Bernard de
Lippe-Biesterfeld. Dès le petit jour, la
ville de La Haye est pleine d’animation
et une foule innombrable, accrue d’ins
tant en instant, n’a pas hésité à se pri
ver de sommeil pour s’assurer une pla
ce sur l’itinéraire indiqué pour le cor
tège nuptial.
Toute la nuit, ce fut ainsi un va-et-
vient de groupes. Et le jour se lève sur
ce spectacle de milliers de personnes as
sises ou debout. D'aucuns sont venus
des faubourgs, d’Amsterdam, de Rotter
dam, de toutes les villes et des coins
les plus éloignés du pays et même de
l’étranger.
Le palais royal au Noordeinde, dont la
masse est dominée par le drapeau de la
maison d’Orange, apparaît avec ses dé
corations artistiques.
La foule est joyeuse et laisse paraî
tre le bonheur que lui cause le grand
événement national qui va se dérouler,
ce mariage royal, sincèrement désiré
longtemps par le peuple entier, ce ma
riage de la bien-aimée princesse héri
tière, qui contribue beaucoup à la gloire
de la vieille maison d’Orange et à l’uni
té du peuple néerlandais.
Tous les magasins, bureaux et mar
chés sont' fermés. Le travail est arrêté
partout. Tous les drapeaux sont arbo
rés ; presque toutes les rues, les places
et les maisons sont décorées, tout le
monde porte l’insigne national d’Orange.
Dès 9 heures du matin, à toutes les
fenêtres et à tous les balcons des im
meubles situés au long de la route nup
tiale, apparaissent des groupes de
curieux. Il y en a, d’ailleurs, jusque
sur les toits.
Depuis hier soir, la pluie a cessé de
tomber ; le temps est froid, mais le ciel
est clair et ensoleillé.
L’attention du pays entier est dirigée
sur la ville de la Haye, vieille résidence
de la famille royale, où, selon des esti
mations préliminaires, un million. de eu- '
rieux s’est joint à la population de la
ville. Amenés par des centaines de trains
spéciaux, par des milliers d’autobus et
de voitures, tous ces visiteurs espèrent
voir, un instant, le couple royal en ce
grand jour de fête.
Le cortège quitte le palais royal
A 11 heures, le cortège se forme de
vant le palais royal et s’avance lente
ment vers l’hôtel de ville. Marche en
tête un peloton de gendarmes, sabre au
clair ; ensuite, un détachement d’artille
rie montée, suivi d’un escadron avec
l’étendard ; puis la musique militaire et
Le Conseil national de la Fédération
des syndicats maritimes s’est réuni hier
• •e—
À l’issue de la séance, une délégation a été reçue par
M. Henri Tasso, à qui elle a soumis divers vœux
Paris, 7 janvier.
Le Conseil national de la Fédération
des syndicats maritimes s’est réuni sous
la présidence de M. Pasquini, du littoral
de. la Méditerranée, en présence de MM.
Chedville, Le Minter, Leseigle, Ehlers,
délégués du littoral du Nord et de la
Manche ; Guenedal, Heitz, du littoral de
l’Atlantique ; Ceccaldi, Fach, du littoral
méditerranéen ; Bassaler, de Dunkerque,
et Angelini, de Marseille, ainsi que des
représentants des marins du Havre, de
Nantes et de Bordeaux.
Le Conseil a réclamé le vote rapide
du projet de loi sur la limitation de
l’inscription maritime et de celui qui
doit abroger le décret du 30 juin 1934.
Il a demandé en outre que soit ouverte
l’enquête pour l’application de la se
maine de quarante heures aux marins et
que soit pris d’urgence le décret devant
régler l’application des congés payés et
particulièrement pour la pêche.
Ayant examiné les conditions d’appli
cation de la loi sur l’arbitrage obliga
toire pour les gens de mer, il a émis
l’avis que le Conseil peimanent d’arbi
trage institué par le décret du 24 sep
tembre 1935 devait être rendu obliga
toire, mais qu’il devait être modifié pour
être simplifié et hâter la procédure, en
supprimant les co-arbitres et en le ren
dant applicable aux différends de l’in
dustrie des pêches maritimes.
Le projet de budget pour 1937, pré
senté par le trésorier, fut approuvé et
des décisions prises pour le placement
des fonds.
Résolution
Enfin, après avoir examiné les condi
tions dans lesquelles la convention col
lective du 23 juin 1936 et les accords ve
nus le compléter ont été appliqués, et les
incidents auxquels ils ont donné lieu, la
résolution suivante a été adoptée à
l’unanimité : . .
« Le conseil national de la Fédération
des syndicats maritimes, réuni le 5 jan
vier 1936 au siège de la Confédération
générale du travail, après avoir pris
connaissance des conditions dans lesquel
les ont été appliqués la convention col
lective du 23 juin 1936 et les accords par
ticuliers venus la compléter ;
« Affirme sa volonté de les faire res
pecter dans leur lettre comme dans leur
trois berlines, attelées à deux chevaux,
dans lesquelles ont pris place les de
moiselles et les garçons d’honneur.
Aussitôt après, vient le couple royal,
dans le carrosse d’or tiré par huit che
vaux et escorté par des officiers du ré
giment des hussards bleus.
L’apparition du jeune couple dans le
magnifique carrosse, la princesse sou
riante et saluant de la main, le prince à
son côté dans l’uniforme de gala des hus
sards bleus, provoque un vif enthou
siasme. La foule se presse et menace de
rompre les cordons de la police et des
troupes ; mais tout se déroule dans le
plus grand ordre.
(Lire la suite en 2e page).
esprit, considérant que cela ne peut être
obtenu que dans l’union et la discipline
de tous ;
« Rappelle aux secrétaires des syndi
cats adhérents les articles 21 et 22 des
statuts fédéraux ;
« Invite les délégués à bord à respec
ter les instruction suivantes : Les délé
gués ont qualité pour présenter aux
commandants ou aux patrons les récla
mations qui n’auraient pas été satisfai-
tes visant l’application des lois, décrets
et règlements du code de travail et les
mesures d’hygiène et de sécurité. Les ré
clamations qui n’auraient pas reçu de
solution par ce moyen seront examinées
au port français de retour. Les délégués
d'un même navire doivent agir de con
cert et présenter leurs réclamations au
commandant sous une forme polie et
correcte, ce qui n’exclut pas la fermeté.
Au cas où leurs réclamations ne sont pas
admises, ils doivent en référer au syndi
cat lors du retour dans un port fran
çais, le syndicat devant être seul qualifié
pour prendre des décisions définitives.
Les délégués ne doivent jamais provo
quer des arrêts de travail de leur pro
pre initiative ; ils doivent être les pre
miers à donner l’exemple de la discipline
syndicale en s’en tenant strictement au
rôle qui leur est dévolu ci-dessus, et
s’asbtenir de toute action contraire. »
Les salaires
Un autre vœu est ainsi conçu :
« Le conseil national fédéral, assisté
des représentants des principaux ports
de commerce, réuni au siège de la C.G.T.
à l’effet d’examiner les questions relati
ves au rajustement des salaires de tous
les gens de mer par suite de la hausse
du coût de la vie et, d’autre part, pour
tenir compte du renchérissement de
certaines matières, provoqué par la dé
valuation monétaire qui a produit dans
le pays une aggravation des moyens de
consommation de toute la classe ou
vrière qui, seule, supporte les effets dé
sastreux de cette crise économique ;
« Après avoir examiné les propositions
présentées par les délégués,
« Décide : de mandater le bureau fé
déral pour saisir le plus tôt possible le
comité des armateurs de France des taux
fixés par la convention collective de
juin 1936, de faire uniformiser les sa»
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La nationalisation de M. Blum. — Sélection
de Lapalisse. — M. Frossard et Vinvulnéra-
bilité du ministère.
Paris, mercredi 6 janvier.
C’est le 2 janvier, au matin, que le
budget de 1937 a été finalement
adopté par les Chambres. On n’avait
jamais vu une « navette » aussi lon
gue, ni assisté à une discussion aussi
incohérente. La Chambre et le Sénat
se sont donnés pour étrennes, le pre
mier de l’an, le spectacle d’une caco
phonie inénarrable. On ne savait plus
ce qu’on adoptait ou ce qu’on repous
sait. Aussi le budget promulgué au
Journal Officiel, portant la date du
1 er et pour le 3, est-il un magma in
forme de textes qui, depuis, nécessi
tent chaque jour des « rectificatifs »
nombreux. Joli travail, en vérité.
Et pourquoi s’être donné ou avoir
fait semblant de se donner tant de
mal ? A quoi bon, vraiment ? Puis-
qu’il est entendu que l’équilibre bud
gétaire est une vieille superstition, un
souci périmé, un préjugé inutile, voire
malfaisant, pourquoi se casser la tête
et feindre de chipoter sur quelques
milliards ? Fi des comptables ! Foin de
l’équilibre ! Ohé ! ohé ! Vivent les dé
penses ! Et viennent les recettes, si
bon leur semble ! Nous sommes ri-
ches...
Si .riches que la dette de notre pays
s’élève à 400 milliards, soit à dix mille
francs par tête d’habitant. Quand naît
ici un enfant, il est déjà débiteur de
dix mille francs...
Je suis d’avis .d’abolir la petite for
malité d’établir un budget sur le pa
pier et d’abolir aussi, à plus forte rai
son, la formalité d’une discussion abso
lument oiseuse. Personne ne peut plus
prendre cette comédie au sérieux.
Qu’on la supprime donc. L’Etat n’en
gaspillera pas un milliard de plus ou
de moins. A bas le budget ! A bas les
chiffres !
Voici néanmoins, pour les derniers
amateurs d’arithmétique, un petit bi
lan du passif de 1936, dressé par M.
Trédéric Jenny, le distingué rédacteur
financier du Temps :
« Le franc est déprécié de 30 0/0.
Nos réserves monétaires se trouvent
amoindries d’un quart, ce qui n’a pas
empêché la circulation des billets de
progresser de 6 milliards. Les coûts de
revient des entreprises se sont enflés
dans des proportions telles qu’il ne
semble pas que la dévaluation puisse,
pendant une période appréciable, ac
croître la marge de profit des produc
teurs. Les prix de gros sont en hausse
de plus de 36 0/0, et les prix de dé
tail se sont élevés de 20 0/0. Le bud
get est en déséquilibre profond. Alors
que la dette publique a déjà grossi de
21 milliards dans les neuf premiers
mois de 1936, les besoins d’emprunts
directs et indirects du Trésor avoisi
neront en 1937 30 milliards.
« Mais il y a un actif : une certaine
reprise des affaires, au moins appa
rente et une revalorisation, appa
rente aussi, du portefeuille des va
leurs mobilières. Malheureusement, le
plafond d’émission des Bons du Tré
sor vient d’être élevé à vingt mil
liards... »
XXX
Dans la curieuse allocution radio
phonique que M. Blum a prononcée
jeudi soir, il n’est question que de cet
actif à l’état naissant, si on peut ainsi
dire. Pas un mot du déficit, ni des
pertes subies. Tout au plus cet aveu
désinvolte : « Nous avons tiré une
traite sur l’avenir et anticipé sur la
reprise ». Une traite sur l’avenir ?...
M. le président du Conseil a beau nous
dire que « le sang de la France' court
plus vite dans un corps rajeuni » et
essayer de le démontrer à grand ren
fort de métaphores physiologiques,
cette traite est inquiétante. Quelques-
uns l’ont déjà appelée un chèque sans
provision.
Le ton de la harangue radiodiffusée
de M. Léon Blum est cependant nou
veau. Il y est fait mention du libéra
lisme pour s’en réclamer et non pour
l’accabler ; il y est question de con
corde, de devoir civique, de légalité
républicaine, d’accord amiable de
toutes les catégories sociales, etc. Et
enfin ceci : « Nous sommes un gou
vernement de bien public... Gouverne-
ment de Front Populaire, nous préten
dons être un gouvernement national...
Nous nous adressons à tous les Fran
çais ». Si l’honorable M. Blum avait
un peu l’accent du Midi, bien des au
diteurs se seraient demandé s’ils n’en
tendaient pas M. Gaston Doumergue.
En somme, M. Blum appelle sagesse,
génie, foi, prévoyance, ce que d’au
tres appellent folie, délire, impré
voyance. Il bâtit sur un espoir tandis
que « les comptables » ont la certitude
qu’il se trompe et le traitent d’illu
sionniste. Il annonce un ordre nou
veau ; ils redoutent le désordre final.
Il n’est que d’attendre.
XXX
L’élection de M. Lucien Lamoureux
à Lapalisse a fait déjà couler beau
coup d’encre. Une revue de presse sur
ce sujet serait fort amusante, mais ne
vous apprendrait rien.
M. Albert Milhaud a constaté que
cette élection est une victoire pure
ment (?) radicale et a répété une fois
de plus que « la France est radicale ».
ce qui est à peu près vrai. Mais c'est
M Lamoureux lui-même qui a le
mieux résumé les données du scrutin
qui le renvoie au Parlement. Il re
mercie ainsi ses électeurs :
« Mes adversaires S.F.I.O. n’ont re
culé devant aucun moyen pour conser
ver le siège qu’ils avaient conquis en
mai dernier. Ils ont refusé, en rébel
lion ouverte contre leurs chefs et les
erganes dirigeants de leur parti, de se
plier à la discipline républicaine dont
j avais moi-même donné l’exemple
lors de la précédente élection. »
Tout y est : l’abnégation du candi
dat radical en avril 1936, la mauvaise
foi des socialistes de Lapalisse et leur
désobéissance. Et il y a enfin cette
petite phrase finale que je recom
mande à la bienveillante’ attention de
mon ami Albert Milhaud :
« J’exprime aussi ma reconnaissance
aux républicains de toute nuance qui
m’ont accordé leur confiance. »
Au nom de ces républicains, merci,
ê Lamoureux !
Si M. Lamoureux avait été battu par
le candidat S.F.I.O., on aurait crié au
triomphe du Front Populaire. Son élec
tion est donc une défaite morale pour
ce Front Populaire autant que pour
les socialistes, y compris le citoyen
Dormoy, qui est un gars de l’Allier.
Voilà tout ce qu’il y a à retenir de cet
épisode de la lutte plus ou moins la
tente entre radicaux et socialistes.
N’exagérons rien.
XXX
La petite intersession parlementaire
est favorable aux considérations phi
losophiques ainsi qu’au jeu des pro
nostics. Les uns voient le ministère
mis à mal par les Chambres ; les au
tres le voient immortel. Le meilleur
diagnostic est fourni, me semble-t-il,
par l’observateur sceptique, mais pé
nétrant qu'est M. Ludovic-Oscar Fros
sard, le successeur d’Eugène Lautier à
L’Homme libre. Il croit à la solidité du
Cabinet Blum, et voici pourquoi :
« De la rive radicale, on interroge la
rive communiste. De la rive commu
niste, on interroge la rive radicale.
Des deux côtés, on ne voit rien venir.
Et le flot socialiste, sous le trident du
Neptune habile et narquois qu’est
Léon Blum, gagne tranquillement la
haute mer. Quant au pays, chaque
fois qu’on le consulte, il décourage les
naufrageurs. Que prouvent, en effet,
toutes les élections partielles ? Elles
prouvent que, dans l’ensemble, la
masse des suffrages du Front populaire
n’a guère bougé... »
Voilà qui n’est pas mal. Le lende
main, M. Frossard a serré le problème
de plus près encore. Une majorité an
tisocialiste est-elle possible ? se de-
mande-t-il. Et il répond :
« Les chiffres n’interdisent pas
qu’elle se constitue ! Mais les faits ?
Qui la dirigerait ? Sur quel program
me se formerait-elle ? Si l’on brise le
Front Populaire, c’est qu’on a une po
litique différente à offrir au pays. La
quelle ? Laquelle, dans l’ordre inter
national ? Laquelle dans le domaine
financier ? Laquelle dans le domaine
social ? A ces questions, personne n’est
en mesure de répondre. Les radicaux,
au surplus, répudient l’union natio
nale comme « une duperie ». La droite,
de son côté, déclare qu’elle n’en veut
à aucun prix. Reste la dissolution. La
Chambre se cabre rien qu’à l’idée
qu’on la puisse envisager. Aux yeux
du Sénat, elle semble une dangereuse
aventure.
SAINT-SIMONET.
(Lire la suite en 2e page).
LE PROBLEME D’ALEXANDRETTE
M. Pierre Viénot a longuement conféré
avec l’ambassadeur de Turquie
- *===--==== I - -
Que médite le gouvernement d’Ankara ?
On éprouve quelque préoccupation, à
Paris, des nouvelles qui viennent ac
tuellement de Turquie, à propos du li
tige d’Alexandrette.
D’une part, en effet, une campagne
violente a été soudainement déchaînée
dans la presse d’Ankara et de Stam
boul contre la France, absurdement ac-
M. ATATÜRK,
présidant de la République turque,
cusée de vouloir humilier et étouffer la
Turquie, en refusant de constituer le
sandjak d’Alexandrette en État indépen
dant.
En outre, ces attaques s’accompagnent
de mouvements de troupes turques en
direction du sandjak.
, Enfin, et surtout, le président du Con
seil, M. Kemal Attaturk, a réuni en
LA QUESTION DES VOLONTAIRES EN ESPAGNE
Berlin et Rome
ont répondu
•• —
Les deux gouvernements 9 tout en
formulant des réserves, se montrent
disposés à un examen, par le Comité
de Londres, des mesures pouvant
empêcher toute intervention directe
ou indirecte.
JOIE GÉNÉRALE A LA HAYE
Le Cortège nuptial
de la Princesse Juliana
a parcouru la Capitale
au milieu des acclamations de tout un peuple
eeeeesseeeeceee
Bernard de lippe est désormais Prince des Pays-Bas
La réponse italienne
La réponse allemande
Rome, 7 janvier.
La partie la plus importante de la
réponse italienne à la démarche fran-
co-britanique du 26 décembre der
nier est le quatrième paragraphe.
En voici le texte :
« Le gouvernement italien est dis
posé à accepter que la question des
volontaires forme, ainsi qu'il est de-'
mande, l’objet d'un accord spécial
afin que soit interdit le recrutement
et le départ de ces volontaires à une
date rapprochée.
« Le gouvernement italien estime
que l’accord proposé par le gouverne
ment britannique doit avoir un carac
tère général, c’est-à-dire être accep
té par tous les gouvernements et être
soumis, en outre, à un contrôle effi
cace afin qu’aucun doute ne puisse
surgir sur son application pleine et
entière, contrôle qui, pour des raisons
évidentes, doit bien entendu, à son
avis, être assuré dans les ports et au
tres points d’accès de l’Espagne.
« Le gouvernement italien est par
conséquent disposé à donner des ins
tructions dans le sens indiqué, à son
représentant au Comité de Londres,
afin que les accords nécessaires à cet
objet soient pris par ledit Comité.
« Si, aujourd’hui comme au mois
d’août dernier, le gouvernement ita
lien, animé d’un esprit de large col
laboration,. se résoud à venir une fois
de plus au devant des propositions
franco-britanniques, il ne peut cacher
que la méthode par laquelle les gou
vernements intéressés ont jusqu’à
présent traité et continuent de traiter
la question de non-intervention en
Espagne, c’est-à-dire méthode irrégu
lière, limitée et partiale, ne pourra
jamais, à son avis, donner d’autres
résultats que des résultats non appro
priés, incertains et dangereux.
« Le gouvernement italien confir
me, à cette occasion, sa conviction
que la méthode qu’il a soutenue de
puis le début est la seule efficace,
c’est-à-dire qu’il est plus que jamais
nécessaire que le problème de la non-
intervention soit traité de façon Inté
grale et totalitaire, qu’il s’agisse de
ses formes directes ou de ses formes
indirectes. »
Conférence à Eskischir, le chef de l’état-
major, les ministres des affaires étran
gères et de l’intérieur, et le directeur de
la Sûreté. Après quoi on s’attend à ce
qu’il se rende à Adana, située environ
à 40 kilomètres au Nord d’Alexandrette.
On ignore encore le résultat de la
Conférence qui s’est tente à Eskischir.
Les milieux politiques turcs sont eux-
mêmes fort inquiets de la situation, car
on se demande si M. Attaturk (Mustapha
Kemal pacha) n’a pas l’intention de
prendre des décisions grav es avant la
réunion du Conseil de la Société des Na
tions, saisi de l’affaire d’Alexandrette, et
au moment même où les enquêteurs de
Genève peuvent se rendre compte sur
place de l’inanité des griefs de la Tur
quie.
Quoi qu’il en soit, on croit savoir que,
à Paris, des mesures éventuelles ont été
prises qui montrent que la France est
bien résolue à ne tolérer aucun coup de
force, au cas — qu’on veut tout de même
croire improbable — où les. Turcs se
raient tentés de créer, dans le sandjak
d’Alexandrette, un fait accompli.
Au Quai d’Orsay
M. Pierre Vienot, sous-secrétaire d’Etat
aux affaires étrangères, qui avait reçu,
hier matin, le général Huntziger, com
mandant en chef des troupes françaises
du Levant, a reçu le soir M. Fuad, am
bassadeur de Turquie à Paris.
Commencé à 18 heures, l’entretien
s’est prolongé jusqu’à 20 heures. Dans
les milieux français on déclare que cette
conversation a été utile et satisfaisante.
Le sous-secrétaire d’Etat aux affaires
étrangères a attiré l’attention de l’am
bassadeur sur certains articles parus
dans la presse turque qui, par leur ca
ractère de polémique violente, étaient
susceptibles de rendre plus difficile la
solution amiable que les gouvernements
de Paris et d’Ankara s’accordent pour
souhaiter.
(Lire la suite en 2e p»t^}.
Berlin, 7 janvier.
La réponse du gouvernement du
R.eich à la note franco-britanique sur
la question des volontaires dans la
guerre civile espagnole, a été remise
à 18 h. 15 au:: ambassadeurs de
France et de Grande-Bretagne, par
un courrier du ministère des affaires
étrangères du Reich.
En voici le texte :
« 1° Le gouvernement du Reich est
obligé d'abord d’exprimer son éton
nement que le gouvernement royal
britannique et le gouvernement fran
çais aient estimé nécessaire, en dehors
de la procédure du Comité de non-
intervention de Londres, d'adresser
pour la deuxième fois un appel direct
aux gouvernements représentés dans
ce Comité.
« La question de l’interdiction de
la participation des volontaires étran
gers aux combats en Espagne, qui
fait l’objet de cet appel, est actuelle
ment soumise aux délibérations du
Comité de Londres. Il est impossible
de se rendre compte si une méthode
consistant à recourir à de telles
actions diplomatiques spéciales de
gouvernements particuliers peut fa
voriser ces délibérations. ,
« Si on n’est pas d’avis que la pro
cédure suivie au Comité pour traiter
de la question espagnole soit suffi-
santé ou efficace, dans ce cas, il serait
mieux, dans l’intérêt de la clarté et
de l’unité, pour traiter ces questions,
de renoncer purement et simplement
à poursuivre la procédure du Comité.
< 2° Le gouvernement du Reich
doit faire toutes réserves sur le fait
que la nouvelle démarche du gouver
nement royal de Grande-Bretagne et
du gouvernement français éveille
l’impression qu’on pourrait rejeter
sur l’Allemagne la responsabilité du
problème des volontaires étrangers
dans la guerre civile espagnole ou
même que l’Allemagne aurait mé
connu l’importance de ce problème.
< Le gouvernement du Reich cons
tate de nouveau que ce furent lui et
le gouvernement royal italien qui,
depuis le début, ont demandé qu’on
empêchât le départ des participants
volontaires aux combats espagnols. Il
constate, d’autre part, que ce furent
le gouvernement royal de Grande-
Bretagne et le gouvernement français
qui rejetèrent une telle interdiction.
« 3° L’attitude prise au début de
cette question par le gouvernement
royal britannique et par le gouverne
ment français ne pouvait s’expliquer
que par le fait que les deux gouver
nements ne voulaient considérer l’af
flux de volontaires comme une inter
vention inadmissible dans les affaires
espagnoles.
« Si aujourd’hui les deux gouverne
ment adoptent un autre point de vue,
le gouvernement allemand doit se
demander sérieusement si, en fait,
l’interdiction proposée n’aurait pas
pour conséquence, à l’heure actuelle,
de favoriser d’une manière unilatérale
les éléments qui combattent le gou
vernement national espagnol.
(Lire la suite en 2 e page).
Le voyage d’inspection du ministre
de la marine en Afrique du Nord
M. GASNIER-DUPARC à Bizerte. — Voici, devant la Préfecture maritime, de
gauche à droite : l’amiral BLERY, M. GASNIER-DUPARC, M. GUILLON, résident
général de Tunisie, et l’amiral DARLAN. -
La princesse JULIANA et le prince de LIPPE pendant la cérémonie religieuse.
La Haye, 7 janvier.
Voici venu le grand jour du mariage
de la princesse heritière des Pays-Bas,
Juliana, avec' le prince Bernard de
Lippe-Biesterfeld. Dès le petit jour, la
ville de La Haye est pleine d’animation
et une foule innombrable, accrue d’ins
tant en instant, n’a pas hésité à se pri
ver de sommeil pour s’assurer une pla
ce sur l’itinéraire indiqué pour le cor
tège nuptial.
Toute la nuit, ce fut ainsi un va-et-
vient de groupes. Et le jour se lève sur
ce spectacle de milliers de personnes as
sises ou debout. D'aucuns sont venus
des faubourgs, d’Amsterdam, de Rotter
dam, de toutes les villes et des coins
les plus éloignés du pays et même de
l’étranger.
Le palais royal au Noordeinde, dont la
masse est dominée par le drapeau de la
maison d’Orange, apparaît avec ses dé
corations artistiques.
La foule est joyeuse et laisse paraî
tre le bonheur que lui cause le grand
événement national qui va se dérouler,
ce mariage royal, sincèrement désiré
longtemps par le peuple entier, ce ma
riage de la bien-aimée princesse héri
tière, qui contribue beaucoup à la gloire
de la vieille maison d’Orange et à l’uni
té du peuple néerlandais.
Tous les magasins, bureaux et mar
chés sont' fermés. Le travail est arrêté
partout. Tous les drapeaux sont arbo
rés ; presque toutes les rues, les places
et les maisons sont décorées, tout le
monde porte l’insigne national d’Orange.
Dès 9 heures du matin, à toutes les
fenêtres et à tous les balcons des im
meubles situés au long de la route nup
tiale, apparaissent des groupes de
curieux. Il y en a, d’ailleurs, jusque
sur les toits.
Depuis hier soir, la pluie a cessé de
tomber ; le temps est froid, mais le ciel
est clair et ensoleillé.
L’attention du pays entier est dirigée
sur la ville de la Haye, vieille résidence
de la famille royale, où, selon des esti
mations préliminaires, un million. de eu- '
rieux s’est joint à la population de la
ville. Amenés par des centaines de trains
spéciaux, par des milliers d’autobus et
de voitures, tous ces visiteurs espèrent
voir, un instant, le couple royal en ce
grand jour de fête.
Le cortège quitte le palais royal
A 11 heures, le cortège se forme de
vant le palais royal et s’avance lente
ment vers l’hôtel de ville. Marche en
tête un peloton de gendarmes, sabre au
clair ; ensuite, un détachement d’artille
rie montée, suivi d’un escadron avec
l’étendard ; puis la musique militaire et
Le Conseil national de la Fédération
des syndicats maritimes s’est réuni hier
• •e—
À l’issue de la séance, une délégation a été reçue par
M. Henri Tasso, à qui elle a soumis divers vœux
Paris, 7 janvier.
Le Conseil national de la Fédération
des syndicats maritimes s’est réuni sous
la présidence de M. Pasquini, du littoral
de. la Méditerranée, en présence de MM.
Chedville, Le Minter, Leseigle, Ehlers,
délégués du littoral du Nord et de la
Manche ; Guenedal, Heitz, du littoral de
l’Atlantique ; Ceccaldi, Fach, du littoral
méditerranéen ; Bassaler, de Dunkerque,
et Angelini, de Marseille, ainsi que des
représentants des marins du Havre, de
Nantes et de Bordeaux.
Le Conseil a réclamé le vote rapide
du projet de loi sur la limitation de
l’inscription maritime et de celui qui
doit abroger le décret du 30 juin 1934.
Il a demandé en outre que soit ouverte
l’enquête pour l’application de la se
maine de quarante heures aux marins et
que soit pris d’urgence le décret devant
régler l’application des congés payés et
particulièrement pour la pêche.
Ayant examiné les conditions d’appli
cation de la loi sur l’arbitrage obliga
toire pour les gens de mer, il a émis
l’avis que le Conseil peimanent d’arbi
trage institué par le décret du 24 sep
tembre 1935 devait être rendu obliga
toire, mais qu’il devait être modifié pour
être simplifié et hâter la procédure, en
supprimant les co-arbitres et en le ren
dant applicable aux différends de l’in
dustrie des pêches maritimes.
Le projet de budget pour 1937, pré
senté par le trésorier, fut approuvé et
des décisions prises pour le placement
des fonds.
Résolution
Enfin, après avoir examiné les condi
tions dans lesquelles la convention col
lective du 23 juin 1936 et les accords ve
nus le compléter ont été appliqués, et les
incidents auxquels ils ont donné lieu, la
résolution suivante a été adoptée à
l’unanimité : . .
« Le conseil national de la Fédération
des syndicats maritimes, réuni le 5 jan
vier 1936 au siège de la Confédération
générale du travail, après avoir pris
connaissance des conditions dans lesquel
les ont été appliqués la convention col
lective du 23 juin 1936 et les accords par
ticuliers venus la compléter ;
« Affirme sa volonté de les faire res
pecter dans leur lettre comme dans leur
trois berlines, attelées à deux chevaux,
dans lesquelles ont pris place les de
moiselles et les garçons d’honneur.
Aussitôt après, vient le couple royal,
dans le carrosse d’or tiré par huit che
vaux et escorté par des officiers du ré
giment des hussards bleus.
L’apparition du jeune couple dans le
magnifique carrosse, la princesse sou
riante et saluant de la main, le prince à
son côté dans l’uniforme de gala des hus
sards bleus, provoque un vif enthou
siasme. La foule se presse et menace de
rompre les cordons de la police et des
troupes ; mais tout se déroule dans le
plus grand ordre.
(Lire la suite en 2e page).
esprit, considérant que cela ne peut être
obtenu que dans l’union et la discipline
de tous ;
« Rappelle aux secrétaires des syndi
cats adhérents les articles 21 et 22 des
statuts fédéraux ;
« Invite les délégués à bord à respec
ter les instruction suivantes : Les délé
gués ont qualité pour présenter aux
commandants ou aux patrons les récla
mations qui n’auraient pas été satisfai-
tes visant l’application des lois, décrets
et règlements du code de travail et les
mesures d’hygiène et de sécurité. Les ré
clamations qui n’auraient pas reçu de
solution par ce moyen seront examinées
au port français de retour. Les délégués
d'un même navire doivent agir de con
cert et présenter leurs réclamations au
commandant sous une forme polie et
correcte, ce qui n’exclut pas la fermeté.
Au cas où leurs réclamations ne sont pas
admises, ils doivent en référer au syndi
cat lors du retour dans un port fran
çais, le syndicat devant être seul qualifié
pour prendre des décisions définitives.
Les délégués ne doivent jamais provo
quer des arrêts de travail de leur pro
pre initiative ; ils doivent être les pre
miers à donner l’exemple de la discipline
syndicale en s’en tenant strictement au
rôle qui leur est dévolu ci-dessus, et
s’asbtenir de toute action contraire. »
Les salaires
Un autre vœu est ainsi conçu :
« Le conseil national fédéral, assisté
des représentants des principaux ports
de commerce, réuni au siège de la C.G.T.
à l’effet d’examiner les questions relati
ves au rajustement des salaires de tous
les gens de mer par suite de la hausse
du coût de la vie et, d’autre part, pour
tenir compte du renchérissement de
certaines matières, provoqué par la dé
valuation monétaire qui a produit dans
le pays une aggravation des moyens de
consommation de toute la classe ou
vrière qui, seule, supporte les effets dé
sastreux de cette crise économique ;
« Après avoir examiné les propositions
présentées par les délégués,
« Décide : de mandater le bureau fé
déral pour saisir le plus tôt possible le
comité des armateurs de France des taux
fixés par la convention collective de
juin 1936, de faire uniformiser les sa»
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