Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1937-01-03
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 janvier 1937 03 janvier 1937
Description : 1937/01/03 (A57,N19584). 1937/01/03 (A57,N19584).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526379354
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
57e Année. — No 39.584
RÉDACTION - ADMINISTRATION
112, Boulevard de Strasbeurg, 112
‘Téléphone : 65.91 - 65.92 - 50.47 - 25.31
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort tirage des Journaux de la Région 30 Cme le Numéro
DIMANCHE 3 Janvier 19a?
IMPRIMERIE COMMERCIALE
35, Rue Fontenelle, 35
Registre du Commerce Havre 8 28*
ANNONCES
= 1 * A Havre = = a Paris • Agence Havas
112, 8oul. de Strasbourg as 62, Ruo 4. Richelieu
BOITE POSTALE . N 1.384
Chèques Postaux ROUEN • 7.368
L’Examen de Minuit
La fin de l’année est la période
consacrée aux bilans. Chacun de
nous, à pareille époque, est tenté
d’embrasser du regard le chemin
parcouru et d’évaluer les résultats
de l’effort qu’il a accompli au cours
de l’année écoulée.
C’est l’heure des remords stériles
et des grincements de dents pour
ceux qui ont gâché les heures inexo
rables dont le cours se précipite de
plus en plus à mesure que l’on vieil
lit.
Cet examen de conscience rituel,
en dépit des joyeux réveillons de la
saint Sylvestre, il est bien rare qu’il
donne satisfaction à la majorité des
hommes.
Mais cette année, aux lourds re
grets qui sont le tribut obligé des
fautes commises, des occasions man
quées, du temps perdu, des défaites
subies, il faut certainement ajouter
un remords plus pesant qui doit sin
gulièrement attrister la conscience
de nombreux Français, c’est celui
d’avoir voté Front Populaire !
Ah ! si c’était à refaire ! Voilà le
cri qu’on entend s’exhaler de mil
lions de bouches muettes, car la plu
part n’osent avouer leur erreur que
par un regard éloquent et doulou
reux de victime résignée.
Mais nous avons tous dans notre
entourage recueilli assez de confi
dences pour savoir interpréter ces
silences éloquents.
Combien de petits retraités à qui
l’on avait promis l’augmentation de
leur maigre retraite s’aperçoivent
qu’on les a trompés? Combien de
petits commerçants qui attendaient
monts et merveille de la nouvelle
politique annoncée à coups d’affi
ches et de discours électoraux, se
sentent dupés par les nouveaux maî
tres qu’ils ont poussé au pouvoir ?
Combien de petits rentiers, com
bien d’artisans... mais à quoi bon
poursuivre une énumération qui,
pour être complète, devrait embras
ser toutes les classes de la société.
Il n’y a qu’une catégorie d’hom
mes, je n’ose dire de Français, qui
peuvent se réjouir totalement, ce
sont les révolutionnaires de tout-
acabit et de tout poil qui, en jetant
un regard sur le chemin parcouru,
peuvent estimer qu’ils sont en bonne
voie de réussir et plus près du
chambardement que l’an dernier à
pareille époque.
Je ne sais si la statistique de la
France établit des courbes de catas
trophe, mais, si elle le fait,- le gra
phique doit être assez suggestif.
Et cependant, M. Léon Blum,
chef du gouvernement de Front Po
pulaire, se félicite hautement en ses
discours d’avoir bien employé les
six mois de pouvoir qu’on lui a oc
troyés. Il se vante, avec une naïve
fierté, d’avoir plus fait, en ce bref es
pace de temps, que tous ses prédéces
seurs réunis. Nul ne lui contestera
cette supériorité sur le plan de la
destruction. C’est ce qu’il appelle
dans son langage imagé : avoir réa
lisé un programme constructif.
En cette fin d’année, si nous fai
sions le total des bienfaits que nous
tenons de son labeur acharné, nous
verrions, avec une certaine surprise,
que les pertes, dans tous les domai
nes, dépassent les gains ou tout au
moins les contrebalancent avanta
geusement.
Le péril fasciste a disparu, de
1 aveu même d’un de nos ministres,
mais c’est probablement qu’il n’a
jamais existé, sinon dans l’imagina
tion des metteurs en scène du Front
Populaire qui ont gonflé ce fantôme
pour des besoins électoraux.
En revanche, le péril d’un fas
cisme de gauche a .grandi d’une fa
çon inquiétante. Tout un arsenal de
lois fascistes votées par la Chambre
avec une docilité un peu écœurante,
existe désormais, dont un aspirant
dictateur n’aura qu’à se servir pour
mettre sous le joug la France et les
Français.
Quant à la liberté dont nous jouis
sions sans le savoir et qu’un beau
jour on a prétendu en danger, elle
a été si bien mise à l’abri, sans
doute pour la préserver, qu’elle
n’est plus en circulation.
Chose plus merveilleuse, avant
l’arrivée au pouvoir de ce gouverne
ment sauveur, il était permis de tra
vailler sans entraves à ceux du
moins qui avaient la chance d’avoir
du travail ou des commandes.
Mais, aujourd’hui, les ouvriers
sont contraints de faire grève cha
que fois qu’il prend fantaisie à une
poignée de meneurs de cesser le
travail, et nous savons du reste que
cette fantaisie leur prend souvent.
Depuis que la République a été fon
dée, jamais on n’avait vu autant de
grèves éclater à la fois, durer si
longtemps et pour des motifs si va
riés que depuis que les revendica
tions ouvrières ont été couronnées
dp succès.
Bien mieux, nous avons vu la
grève se compliquer d’occupations
d'usines et de locaux de travail, si
bien que le gréviste qui jadis avait
au moins la possibilité de se reposer
pendant la période de négociations,
ne peut même plus aller coucher
dans son lit.
On pourrait croire que l’augmen
tation des salaires qui fut la
grande pensée du règne de M. Léon
Blum, dont la formule de rénova
tion économique consistait princi
palement dans l’accroissement du
pouvoir d’achat des masses labo
rieuses, a valu aux bénéficiaires un
surcroît de bien-être. Eh ! bien, non.
Il semble que cette augmentation
de salaires, fort légitime en soi, ait
eu pour résultat une diminution du
pouvoir d’achat des travailleurs, car
entre temps, la dévaluation du franc
est intervenue avec les déplorables
conséquences que l’on sait.
Décidément, il ne sera pas gai le
tour d’horizon que les Français, à la
fin de cette année 1936, feront en
tête à tête avec eux-mûmes.
Mais, gardons - nous cependant
d’être pessimistes. Au fond de la
boîte de Pandore d’où étaient sortis
tous les maux, il restait l’espoir.
L’espoir doit subsister au fond de
notre cœur, l’espoir de voir enfin
cesser les dangereuses fantaisies des
doctrinaires que, pour notre mal
heur, nous avons nous-mêmes hissés
au pouvoir, et qui finiront bien par
apprendre à être raisonnables.
Pourvu qu’il ne soit pas trop tard
quand la sagesse leur viendra.
Jean de PIERREFEU.
Le gouverneur général Le Beau
rejoint son poste
Paris, 2 janvier.
M. Le Beau, gouverneur général de
l’Algérie, a quitté Paris à 21 h. 15, par
la gare de Lyon, pour Marseille, où il
s’embarquera, dimanche, à destination
d’Alger où il va rejoindre son poste. Il
sera accompagné du directeur de son
cabinet, M. Chevreux, et de son officier
d'ordonnance, le capitaine Audric.
Londres se prépare pour les fêtes du couronnement du roi GEORGE VI, cui se
dérouleront au mois de mai prochain ; les sculpteurs anglais ne manquent pas
de travail : les images de toutes sortes, les bustes, les plaques à l’effigie du nouveau
souverain et de la reine ELIZABETH sont fabriqués par milliers.
Entre l’Angleterre et l’Italie
a été signé hier à Rome
le « Gentlemen’s Agreement »
LA MÉDITERRANÉE
RESTERA LIBRE
L’ESPAGNE
========== ==================
Les premiers coups de canon
tirés par l’Allemagne
retentissent durement
dans toute l’Europe
reste
Représailles. •
M. Hitler
voulait empêcher
trois demoiselles
d’honneur
d’aller au mariage
de la princesse
Rome, b janvier.
Le comte Ciano, ministre des affaires étrangères d’Italie, et l’ambassa
deur de Grande - Bretagne, Sir Eric Drummond, ont signé ce matin le
document comportant entre l’Italie et l’Angleterre l’échange d’assurances
relatives à la Méditerranée, autrement dit le gentlemen’s agreement.
Seuls, quelques hauts fonctionnaires du palais Chigi assistaient à la
cérémonie de la signature.
En sortant de la salle où se déroulait l’événement, Sir Eric Drummond,
répondant aux félicitation du correspondant du Temps, lui a dit :
« La France peut et doit être contente. Dans le document que nous
venons de signer, il n’y a rien contre elle. Cela sera confirmé par votre
gouvernement. »
Le communiqué annonçant la signature est des plus brefs.
C’est un document en six lignes, mais en dépit de son laconisme, il n’en
est pas moins d'une valeur et d’une portée considérables. En éteignant le
foyer qui depuis une année existait en Méditerranée, il écarte un grand
danger, il assure notamment un meilleur équilibre des forces politiques du
continent et ouvre de nouvelles perspectives sur la collaboration entre les
peuples et les possibilités d'une paix constructive en Europe.
Voici d’ailleurs le communiqué officiel publié par le ministère des
affaires étrangères :
« Le ministre des affaires étrangères, comte Ciano, et l’ambassadeur de
S.M. britannique, Sir Eric. Drummond, ont signé ce matin, au nom et pour
le compte de leurs gouvernements respectifs, une déclaration par laquelle
le gouvernement italien et le gouvernment britannique échangent des
assurances relatives à la Méditerranée. Le texte de ce document sera publié
ultérieurement. »
La publication de l’accord aura lieu lundi. On sait déjà qu'il contient :
une série d’assurances mutuelles sur le maintien de la paix, sur le libre
accès et la libre circulation en Méditerranée, sur le respect des positions
réciproques, sur le statu quo en cette mer.
Certes, il ne s’agit dans le fond que d’un simple échange d’assurances
d’un caractère général, les questions concrètes comme celles des propor-
tions navales entre les deux puissances, le problème des armements; des
bases et des escales, etc., n’étant pas résolus. Cependant, l’importance de
l’accord consiste dans l’amélioration psychologique et le changement de
« l’atmosphère politique » entre l’Italie et l’Angleterre. Il est aussi dans un
changement de directives de part et d’autre. Depuis l'été 1934, les directives
politiques des deux pays en Méditerranée signifiaient la guerre. Elles
concordent maintenant vers l’entente et la paix. C’est là un fait plus
important que tout règlement des « questions concrètes ». Ce qui, il y a
quelques mois, semblait presque une impossibilité, est devenu, avec la
signature d’aujourd’hui, une réalité ; l’Europe entière ne peut que s’en
féliciter.
« L’entente des deux puissances
européennes est considérée comme un
faneur de la paix... »
a déclaré M Jvoh DELBOS.
Interrogé au sujet de la signature à
Rome d’un accord méditerranéen entre
l’Angleterre et l’Italie, M. Yvon Delbos,
ministre des affaires étrangères, a fait
la déclaration suivante :
« Je me félicite de voir les gouverne
ments de Grande-Bretagne et d’Italie
d’accord pour manifester le caractère
amical de leurs relations. L’entente de
ces deux puissances européennes, liées
à la France par des traditions amicales
et par des intérêts solidaires, a toujours
été considérée chez nous comme un élé
ment de l’ordre méditerranéen et, d’une
manière générale, comme un facteur du
maintien de la paix.
« Le gouvernement français a suivi
avec le plus grand intérêt le développe
ment des échanges de vues qui ont con
duit à l'accord intervenu. Ayant été te
nu informé par les cabinets de Londres
et de Rome de la conclusion de cette
heureuse négociation, aussi bien que de
son objet et de sa teneur essentielle,
c’est en pleine connaissance de cause
qu’il peut s’associer aujourd’hui aux té
moignages de sympathie que doit appe
ler dans toute l’Europe la signature du
dernier accord de Rome. »
Les principales mesures votées
par la Chambre et le Sénat
optimiste
Juliana
Le croiseur « Amiral-Von-Spae » qui aurait capturé le vapeur espagnol « Aragon ».
Berlin, 2 janvier.
A l’issue de la laborieuse navette qui n'a pas duré
moins de trente-deux heures — un record — les principales
mesures votées par la Chambre et le Sénat sont :
1° Substitution d’une taxe unique à la taxe sur le chiffre d’affaires,
à partir du 1 er février.
2° Prélèvement de 2 0/0 sur les bénéfices non distribués des socié
tés, mais avec abattement de 5 millions à la base ;
3° Le plafond de l’impôt sur les successions est fixé à 25 0/0 en
ligne directe, 40 0/0 en ligne collatérale, 50 0/0 au qua
trième degré.
4° Maintien du forfait pour les bénéfices agricoles ; le coefficient
est fixé à 1.50 % au-dessous de 8.000 francs et à 2 % au-
dessus ;
5° Création provisoire d’une caisse de pensions sous forme d’un
compte spécial ;
6° Création d’un fonds d’amortissement des emprunts d’électricité.
L’affichage des revenus a été écarté, le projet d’amnistie et
la loi sur la presse sont restés en suspens.
Le budget s’établit comme suit :
Dépenses 48.071.167.731
Recettes 43.485.899.289
Excédent des dépenses 4.585.268.442
ALLO! ALLO!
Demain lundi
la T. S. F.
entre à l’école
Le ministère de l’éducation nationale
communique :
C’est à la rentrée de janvier 1937, c’est-
à-dire lundi 4, que le poste de la Tour
Eiffel, relayé par les postes régionaux,
assurera pour la première fois la trans
mission du programme de radiodiffusion
scolaire préparé par les soins du minis
tre de l’éducation nationale, en accord
avec le ministre des P.T.T.
M. Jean Zay inugurera lui-même ces
émissions lundi 4 janvier, à 14 h. 30, par
une allocution adressée aux élèves et
écoliers de France.
Quatre catégories d’émissions ont été
prévues : Enseignement supérieur, en
seignement u second degré, enseigne
ment primaire et enseignement postsco
laire.
Dès lundi, ne doutons point que les
élèves ne se mettent à l’écoute. Est-il
besoin d’ajouter qu’il ne s’agit en aucune
manière de substituer la leçon par T.S.F.
à la leçon du maître. On ne demandera
à l’appareil rien de ce que que le maî
tre peut faire. Par contre, la radio pourra
apporter un précieux complément à la
classe vivante qui demeure la seule
conception possible d’une saine pédago
gie.
>+0-<
U o krach
de 4 millions
de francs
L’Allemagne répondra aux mesures
prises par les rouges espagnols tant que
ceux-ci ne reviendront pas aux métho
des que l’on considère dans la vie in
ternationale comme usuelles, c’est-à-
dire tant que l'acte de violence illégale
commis sur le vapeur Palos n’aura pas
été réparé pleinement.
C’est en ces termes que la Correspon
dance politique et diplomatique justifie
les coups de canon tirés par le
Kœnigsberg, le premier janvier.
Dans certains milieux politiques alle
mands, on reconnaît que le procédé du
Kœnigsberg n’est peut-être pas non plus
tout à fait usuel en manière de repré
sentation diplomatique, mais on ajoute
que l’état de choses qui règne en Espa
gne ne permet plus de s'en tenir aux
procédés classiques.
Dans les milieux politiques et diplo
matiques étrangers de Berlin, les pre
miers coups de canon tirés par l’Alle
magne dans la guerre civile espagnole
ont fait une profonde impression.
Jusqu’ici, dit-on, il n’était pas d’usage
d’appuyer des revendications diplomati
ques par une véritable démonstration
guerrière. On fait remarquer que plu
sieurs puissances qui ont eu de leurs
ressortissants tués, ou des bateaux navi
gant sous leur pavillon, arraisonnés ou
même coulés par des bateaux de guerre
de Franco ou du gouvernement de Va
lence, se sont gardés d’avoir recours à
des procédés ressemblant de loin à ce
lui que vient d'adopter l’Allemagne hit
lérienne.
La Russie soviétique, en particulier,
après le torpillage du « Komsomol », n’a
exercé aucune représaille à l’égard du
général Franco ; la France, qui a eu à
déplorer la perte d'un avion et la mort
d’un citoyen français, a adressé des re
présentations diplomatiques par la voie
normale.
(Lire la suite en 2e page).
Londres, 2 janvier.
Selon le « Daily Express », le service
de police secret (Gestapo) de M. Hitlerl
a confisqué les passeports de trois prin-
cesses allemandes choisies pour être de-
moiselles d’honneur au mariage de la
princesse Juliana, jeudi prochain. Les
trois princesses sont cousines germaines
du prince Bernhard Zur Lippe-Biester-
feld. Ce sont les princesses Sieglinde de
Lippe-Detmold, Elisabeth de Lippe-Det-
mold et Sophie de Saxe-Weimar.
Elles devaient arriver hier matin à Lai-
Haye. A minuit, jeudi dernier, un coup
de téléphone de la princessë Sieglinde
informait la princesse Juliana et le
prince Bernhard de ce qui s’était passé.
« L’attitude des autorités allemandes,.,
ajoute le journal, qui ne manquera pas
d’avoir une grande répercussion suffi
l’opinion publique en Hollande, est la
conséquence d’une violente campagne di
rigée par la presse allemande contre le
prince Bernhard, qu’elle accuse d'avoir 1
trahi son pays en tolérant que la croix
gammée et l’hymne national allemand,
soient l’objet d’insultes de la part de la
Hollande.
« Le prince Bernhard, qui, avant
d’avoir revendiqué la nationalité hollan
daise, était membre des gardes du corps
de M. Hitler, a fait immédiatement adres
ser par courrier spécial une lettre au
chancelier allemand, lui demandant de
donner des instructions pour que les
passeports confisqués soient restitués à
leurs titulaires et pour que les journaux
fassent les excuses voulues pour les]
attaques auxquelles ils se sont livrés.)
Dans sa lettre, le prince insiste sur le .
fait qu’il a enquêté personnellement au!
sujet des incidents antiallemands aux
quels il est fait allusion et qu’il les a
trouvés soit dénués de tout fondement,
soit délibérément exagérés. »
Les passeports sont restitué^
aux trois princesses
Londres, 2 janvier. ?
On mande de Berlin à l’Agence Reu-l
ter :
Les passeports confisqués aux trois
princesses allemandes devant être demoi
selles d’honneur au mariage de la prin
cesse Juliana ont été restitués à leurs
titulaires.
— •60 - -------- ■ —
M. Lion Blum à Saint-Raphaël
Saint-Raphaël, 2 janvier.
M. Léon Blum, président du Conseil,
est arrivé, en compagnie de Mme Blum,
par le rapide de 10 h. 10, à Saint-Ra-
phaël où il compte se reposer durant
les vacances parlementaires.
Il a été reçu, sur le quai de la gare,
par le préfet du Var, MM. Fournier,
maire ; Senès, sénateur du Var, et par
de nombreuses personnalités.
M. Spinasse, ministre de l'économie
nationale, a fait le voyage avec M. Léon.
Blum.
Le président du Conseil est descendu. )
dans un hôtel situé au milieu d’une fo-
rêt de pins. i
Arrestations & miliciens nazis
à Dantzig
Varsovie, 2 janvier.
Le nombre des arrestations de mili-
ciens nationaux-socialistes à Dantzig,
avant les fêtes, n’est pas encore connu.)
On apprend de Dantzig que les arres-
tâtions ont été opérées, non par la po-
lice politique, mais par la garde spéciale
du parti national-socialiste, et que les
inculpés ont été d'abord emmenés dans
deux casernes de sections d’assaut, d'où
certains d’entre eux ont été transférés
ensuite au commissariat central de po
lice.
Aux Etats-Unis
On envisage la fermeture
complète des usines
de la « General Motors »
Mort de l’anthropologiste
Sir Grafton Elliot Smith
...qui découvrit l’Homme de Pékin
Londres, 2 janvier.
Détroit, 2 janvier.
On envisage la fermeture complète de
toutes les usines de la « General Mo
tors » ; cette fermeture affecterait
211.000 employés et ouvriers.
M. William Knudsen, vice-président
de la General Motors Corporation, a dé
claré hier soir que si les grévistes n’éva
cuaient pas les usines, il refuserait de
traiter avec eux.
Sir Grafton Elliot Smith, le grand an
thropologiste rendu célèbre par scs re
cherches sur l’ « Homme de Pékin »,
est mort à Broadstairs, à l'âge de 65 ans.
Sir Grafton, qui était allé en Chine
en 1930, pour examiner l’ « Homme de
Pékin », put établir qu’il représentait un
type plus primitif encore que l’ « hom
me singe » trouvé à Java, ou l’ « homme
inférieur », trouvé à Piltdown (Sussex).
Beauvais, 2 janvier.
M. Louis Deguingue, ancien juge au
Tribunal de commerce de la Seine, gé
rant d'immeubles à Paris, conseiller mu
nicipal, depuis mercredi dernier démis
sionnaire, de Compiègne, chevalier de la
Légion d'honneur, avait obtenu de la
confiance de nombreux capitalistes,
principalement de Compiègne, des som
mes importantes, représentant parfois
tout l’avoir des prêteurs, pour des pla
cements hypothécaires qui n’ont pas été
effectués.
Le passif est évalué à plus de 4 mil
lions de francs, tandis que l’actif, cons
titué principalement par deux propriétés
de Compiègne, mais lourdement hypo-
théquées et en partie impayées, n attein
drait pas 700.000 francs. Dans une de ses
circulaires aux électeurs de Compiègne
pour le dernier scrutin législatif, où il
se présentait comme radical indépen
dant, M. Deguingue formulait en ces ter
mes un article de son programme :
«Consolidation du crédit public par le
contrôle des banques et des sociétés
commerciales et industrielles, et chasse I
à la spéculation... »
UN VIRAGE ACROBATIQUE.
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L’Examen de Minuit
La fin de l’année est la période
consacrée aux bilans. Chacun de
nous, à pareille époque, est tenté
d’embrasser du regard le chemin
parcouru et d’évaluer les résultats
de l’effort qu’il a accompli au cours
de l’année écoulée.
C’est l’heure des remords stériles
et des grincements de dents pour
ceux qui ont gâché les heures inexo
rables dont le cours se précipite de
plus en plus à mesure que l’on vieil
lit.
Cet examen de conscience rituel,
en dépit des joyeux réveillons de la
saint Sylvestre, il est bien rare qu’il
donne satisfaction à la majorité des
hommes.
Mais cette année, aux lourds re
grets qui sont le tribut obligé des
fautes commises, des occasions man
quées, du temps perdu, des défaites
subies, il faut certainement ajouter
un remords plus pesant qui doit sin
gulièrement attrister la conscience
de nombreux Français, c’est celui
d’avoir voté Front Populaire !
Ah ! si c’était à refaire ! Voilà le
cri qu’on entend s’exhaler de mil
lions de bouches muettes, car la plu
part n’osent avouer leur erreur que
par un regard éloquent et doulou
reux de victime résignée.
Mais nous avons tous dans notre
entourage recueilli assez de confi
dences pour savoir interpréter ces
silences éloquents.
Combien de petits retraités à qui
l’on avait promis l’augmentation de
leur maigre retraite s’aperçoivent
qu’on les a trompés? Combien de
petits commerçants qui attendaient
monts et merveille de la nouvelle
politique annoncée à coups d’affi
ches et de discours électoraux, se
sentent dupés par les nouveaux maî
tres qu’ils ont poussé au pouvoir ?
Combien de petits rentiers, com
bien d’artisans... mais à quoi bon
poursuivre une énumération qui,
pour être complète, devrait embras
ser toutes les classes de la société.
Il n’y a qu’une catégorie d’hom
mes, je n’ose dire de Français, qui
peuvent se réjouir totalement, ce
sont les révolutionnaires de tout-
acabit et de tout poil qui, en jetant
un regard sur le chemin parcouru,
peuvent estimer qu’ils sont en bonne
voie de réussir et plus près du
chambardement que l’an dernier à
pareille époque.
Je ne sais si la statistique de la
France établit des courbes de catas
trophe, mais, si elle le fait,- le gra
phique doit être assez suggestif.
Et cependant, M. Léon Blum,
chef du gouvernement de Front Po
pulaire, se félicite hautement en ses
discours d’avoir bien employé les
six mois de pouvoir qu’on lui a oc
troyés. Il se vante, avec une naïve
fierté, d’avoir plus fait, en ce bref es
pace de temps, que tous ses prédéces
seurs réunis. Nul ne lui contestera
cette supériorité sur le plan de la
destruction. C’est ce qu’il appelle
dans son langage imagé : avoir réa
lisé un programme constructif.
En cette fin d’année, si nous fai
sions le total des bienfaits que nous
tenons de son labeur acharné, nous
verrions, avec une certaine surprise,
que les pertes, dans tous les domai
nes, dépassent les gains ou tout au
moins les contrebalancent avanta
geusement.
Le péril fasciste a disparu, de
1 aveu même d’un de nos ministres,
mais c’est probablement qu’il n’a
jamais existé, sinon dans l’imagina
tion des metteurs en scène du Front
Populaire qui ont gonflé ce fantôme
pour des besoins électoraux.
En revanche, le péril d’un fas
cisme de gauche a .grandi d’une fa
çon inquiétante. Tout un arsenal de
lois fascistes votées par la Chambre
avec une docilité un peu écœurante,
existe désormais, dont un aspirant
dictateur n’aura qu’à se servir pour
mettre sous le joug la France et les
Français.
Quant à la liberté dont nous jouis
sions sans le savoir et qu’un beau
jour on a prétendu en danger, elle
a été si bien mise à l’abri, sans
doute pour la préserver, qu’elle
n’est plus en circulation.
Chose plus merveilleuse, avant
l’arrivée au pouvoir de ce gouverne
ment sauveur, il était permis de tra
vailler sans entraves à ceux du
moins qui avaient la chance d’avoir
du travail ou des commandes.
Mais, aujourd’hui, les ouvriers
sont contraints de faire grève cha
que fois qu’il prend fantaisie à une
poignée de meneurs de cesser le
travail, et nous savons du reste que
cette fantaisie leur prend souvent.
Depuis que la République a été fon
dée, jamais on n’avait vu autant de
grèves éclater à la fois, durer si
longtemps et pour des motifs si va
riés que depuis que les revendica
tions ouvrières ont été couronnées
dp succès.
Bien mieux, nous avons vu la
grève se compliquer d’occupations
d'usines et de locaux de travail, si
bien que le gréviste qui jadis avait
au moins la possibilité de se reposer
pendant la période de négociations,
ne peut même plus aller coucher
dans son lit.
On pourrait croire que l’augmen
tation des salaires qui fut la
grande pensée du règne de M. Léon
Blum, dont la formule de rénova
tion économique consistait princi
palement dans l’accroissement du
pouvoir d’achat des masses labo
rieuses, a valu aux bénéficiaires un
surcroît de bien-être. Eh ! bien, non.
Il semble que cette augmentation
de salaires, fort légitime en soi, ait
eu pour résultat une diminution du
pouvoir d’achat des travailleurs, car
entre temps, la dévaluation du franc
est intervenue avec les déplorables
conséquences que l’on sait.
Décidément, il ne sera pas gai le
tour d’horizon que les Français, à la
fin de cette année 1936, feront en
tête à tête avec eux-mûmes.
Mais, gardons - nous cependant
d’être pessimistes. Au fond de la
boîte de Pandore d’où étaient sortis
tous les maux, il restait l’espoir.
L’espoir doit subsister au fond de
notre cœur, l’espoir de voir enfin
cesser les dangereuses fantaisies des
doctrinaires que, pour notre mal
heur, nous avons nous-mêmes hissés
au pouvoir, et qui finiront bien par
apprendre à être raisonnables.
Pourvu qu’il ne soit pas trop tard
quand la sagesse leur viendra.
Jean de PIERREFEU.
Le gouverneur général Le Beau
rejoint son poste
Paris, 2 janvier.
M. Le Beau, gouverneur général de
l’Algérie, a quitté Paris à 21 h. 15, par
la gare de Lyon, pour Marseille, où il
s’embarquera, dimanche, à destination
d’Alger où il va rejoindre son poste. Il
sera accompagné du directeur de son
cabinet, M. Chevreux, et de son officier
d'ordonnance, le capitaine Audric.
Londres se prépare pour les fêtes du couronnement du roi GEORGE VI, cui se
dérouleront au mois de mai prochain ; les sculpteurs anglais ne manquent pas
de travail : les images de toutes sortes, les bustes, les plaques à l’effigie du nouveau
souverain et de la reine ELIZABETH sont fabriqués par milliers.
Entre l’Angleterre et l’Italie
a été signé hier à Rome
le « Gentlemen’s Agreement »
LA MÉDITERRANÉE
RESTERA LIBRE
L’ESPAGNE
========== ==================
Les premiers coups de canon
tirés par l’Allemagne
retentissent durement
dans toute l’Europe
reste
Représailles. •
M. Hitler
voulait empêcher
trois demoiselles
d’honneur
d’aller au mariage
de la princesse
Rome, b janvier.
Le comte Ciano, ministre des affaires étrangères d’Italie, et l’ambassa
deur de Grande - Bretagne, Sir Eric Drummond, ont signé ce matin le
document comportant entre l’Italie et l’Angleterre l’échange d’assurances
relatives à la Méditerranée, autrement dit le gentlemen’s agreement.
Seuls, quelques hauts fonctionnaires du palais Chigi assistaient à la
cérémonie de la signature.
En sortant de la salle où se déroulait l’événement, Sir Eric Drummond,
répondant aux félicitation du correspondant du Temps, lui a dit :
« La France peut et doit être contente. Dans le document que nous
venons de signer, il n’y a rien contre elle. Cela sera confirmé par votre
gouvernement. »
Le communiqué annonçant la signature est des plus brefs.
C’est un document en six lignes, mais en dépit de son laconisme, il n’en
est pas moins d'une valeur et d’une portée considérables. En éteignant le
foyer qui depuis une année existait en Méditerranée, il écarte un grand
danger, il assure notamment un meilleur équilibre des forces politiques du
continent et ouvre de nouvelles perspectives sur la collaboration entre les
peuples et les possibilités d'une paix constructive en Europe.
Voici d’ailleurs le communiqué officiel publié par le ministère des
affaires étrangères :
« Le ministre des affaires étrangères, comte Ciano, et l’ambassadeur de
S.M. britannique, Sir Eric. Drummond, ont signé ce matin, au nom et pour
le compte de leurs gouvernements respectifs, une déclaration par laquelle
le gouvernement italien et le gouvernment britannique échangent des
assurances relatives à la Méditerranée. Le texte de ce document sera publié
ultérieurement. »
La publication de l’accord aura lieu lundi. On sait déjà qu'il contient :
une série d’assurances mutuelles sur le maintien de la paix, sur le libre
accès et la libre circulation en Méditerranée, sur le respect des positions
réciproques, sur le statu quo en cette mer.
Certes, il ne s’agit dans le fond que d’un simple échange d’assurances
d’un caractère général, les questions concrètes comme celles des propor-
tions navales entre les deux puissances, le problème des armements; des
bases et des escales, etc., n’étant pas résolus. Cependant, l’importance de
l’accord consiste dans l’amélioration psychologique et le changement de
« l’atmosphère politique » entre l’Italie et l’Angleterre. Il est aussi dans un
changement de directives de part et d’autre. Depuis l'été 1934, les directives
politiques des deux pays en Méditerranée signifiaient la guerre. Elles
concordent maintenant vers l’entente et la paix. C’est là un fait plus
important que tout règlement des « questions concrètes ». Ce qui, il y a
quelques mois, semblait presque une impossibilité, est devenu, avec la
signature d’aujourd’hui, une réalité ; l’Europe entière ne peut que s’en
féliciter.
« L’entente des deux puissances
européennes est considérée comme un
faneur de la paix... »
a déclaré M Jvoh DELBOS.
Interrogé au sujet de la signature à
Rome d’un accord méditerranéen entre
l’Angleterre et l’Italie, M. Yvon Delbos,
ministre des affaires étrangères, a fait
la déclaration suivante :
« Je me félicite de voir les gouverne
ments de Grande-Bretagne et d’Italie
d’accord pour manifester le caractère
amical de leurs relations. L’entente de
ces deux puissances européennes, liées
à la France par des traditions amicales
et par des intérêts solidaires, a toujours
été considérée chez nous comme un élé
ment de l’ordre méditerranéen et, d’une
manière générale, comme un facteur du
maintien de la paix.
« Le gouvernement français a suivi
avec le plus grand intérêt le développe
ment des échanges de vues qui ont con
duit à l'accord intervenu. Ayant été te
nu informé par les cabinets de Londres
et de Rome de la conclusion de cette
heureuse négociation, aussi bien que de
son objet et de sa teneur essentielle,
c’est en pleine connaissance de cause
qu’il peut s’associer aujourd’hui aux té
moignages de sympathie que doit appe
ler dans toute l’Europe la signature du
dernier accord de Rome. »
Les principales mesures votées
par la Chambre et le Sénat
optimiste
Juliana
Le croiseur « Amiral-Von-Spae » qui aurait capturé le vapeur espagnol « Aragon ».
Berlin, 2 janvier.
A l’issue de la laborieuse navette qui n'a pas duré
moins de trente-deux heures — un record — les principales
mesures votées par la Chambre et le Sénat sont :
1° Substitution d’une taxe unique à la taxe sur le chiffre d’affaires,
à partir du 1 er février.
2° Prélèvement de 2 0/0 sur les bénéfices non distribués des socié
tés, mais avec abattement de 5 millions à la base ;
3° Le plafond de l’impôt sur les successions est fixé à 25 0/0 en
ligne directe, 40 0/0 en ligne collatérale, 50 0/0 au qua
trième degré.
4° Maintien du forfait pour les bénéfices agricoles ; le coefficient
est fixé à 1.50 % au-dessous de 8.000 francs et à 2 % au-
dessus ;
5° Création provisoire d’une caisse de pensions sous forme d’un
compte spécial ;
6° Création d’un fonds d’amortissement des emprunts d’électricité.
L’affichage des revenus a été écarté, le projet d’amnistie et
la loi sur la presse sont restés en suspens.
Le budget s’établit comme suit :
Dépenses 48.071.167.731
Recettes 43.485.899.289
Excédent des dépenses 4.585.268.442
ALLO! ALLO!
Demain lundi
la T. S. F.
entre à l’école
Le ministère de l’éducation nationale
communique :
C’est à la rentrée de janvier 1937, c’est-
à-dire lundi 4, que le poste de la Tour
Eiffel, relayé par les postes régionaux,
assurera pour la première fois la trans
mission du programme de radiodiffusion
scolaire préparé par les soins du minis
tre de l’éducation nationale, en accord
avec le ministre des P.T.T.
M. Jean Zay inugurera lui-même ces
émissions lundi 4 janvier, à 14 h. 30, par
une allocution adressée aux élèves et
écoliers de France.
Quatre catégories d’émissions ont été
prévues : Enseignement supérieur, en
seignement u second degré, enseigne
ment primaire et enseignement postsco
laire.
Dès lundi, ne doutons point que les
élèves ne se mettent à l’écoute. Est-il
besoin d’ajouter qu’il ne s’agit en aucune
manière de substituer la leçon par T.S.F.
à la leçon du maître. On ne demandera
à l’appareil rien de ce que que le maî
tre peut faire. Par contre, la radio pourra
apporter un précieux complément à la
classe vivante qui demeure la seule
conception possible d’une saine pédago
gie.
>+0-<
U o krach
de 4 millions
de francs
L’Allemagne répondra aux mesures
prises par les rouges espagnols tant que
ceux-ci ne reviendront pas aux métho
des que l’on considère dans la vie in
ternationale comme usuelles, c’est-à-
dire tant que l'acte de violence illégale
commis sur le vapeur Palos n’aura pas
été réparé pleinement.
C’est en ces termes que la Correspon
dance politique et diplomatique justifie
les coups de canon tirés par le
Kœnigsberg, le premier janvier.
Dans certains milieux politiques alle
mands, on reconnaît que le procédé du
Kœnigsberg n’est peut-être pas non plus
tout à fait usuel en manière de repré
sentation diplomatique, mais on ajoute
que l’état de choses qui règne en Espa
gne ne permet plus de s'en tenir aux
procédés classiques.
Dans les milieux politiques et diplo
matiques étrangers de Berlin, les pre
miers coups de canon tirés par l’Alle
magne dans la guerre civile espagnole
ont fait une profonde impression.
Jusqu’ici, dit-on, il n’était pas d’usage
d’appuyer des revendications diplomati
ques par une véritable démonstration
guerrière. On fait remarquer que plu
sieurs puissances qui ont eu de leurs
ressortissants tués, ou des bateaux navi
gant sous leur pavillon, arraisonnés ou
même coulés par des bateaux de guerre
de Franco ou du gouvernement de Va
lence, se sont gardés d’avoir recours à
des procédés ressemblant de loin à ce
lui que vient d'adopter l’Allemagne hit
lérienne.
La Russie soviétique, en particulier,
après le torpillage du « Komsomol », n’a
exercé aucune représaille à l’égard du
général Franco ; la France, qui a eu à
déplorer la perte d'un avion et la mort
d’un citoyen français, a adressé des re
présentations diplomatiques par la voie
normale.
(Lire la suite en 2e page).
Londres, 2 janvier.
Selon le « Daily Express », le service
de police secret (Gestapo) de M. Hitlerl
a confisqué les passeports de trois prin-
cesses allemandes choisies pour être de-
moiselles d’honneur au mariage de la
princesse Juliana, jeudi prochain. Les
trois princesses sont cousines germaines
du prince Bernhard Zur Lippe-Biester-
feld. Ce sont les princesses Sieglinde de
Lippe-Detmold, Elisabeth de Lippe-Det-
mold et Sophie de Saxe-Weimar.
Elles devaient arriver hier matin à Lai-
Haye. A minuit, jeudi dernier, un coup
de téléphone de la princessë Sieglinde
informait la princesse Juliana et le
prince Bernhard de ce qui s’était passé.
« L’attitude des autorités allemandes,.,
ajoute le journal, qui ne manquera pas
d’avoir une grande répercussion suffi
l’opinion publique en Hollande, est la
conséquence d’une violente campagne di
rigée par la presse allemande contre le
prince Bernhard, qu’elle accuse d'avoir 1
trahi son pays en tolérant que la croix
gammée et l’hymne national allemand,
soient l’objet d’insultes de la part de la
Hollande.
« Le prince Bernhard, qui, avant
d’avoir revendiqué la nationalité hollan
daise, était membre des gardes du corps
de M. Hitler, a fait immédiatement adres
ser par courrier spécial une lettre au
chancelier allemand, lui demandant de
donner des instructions pour que les
passeports confisqués soient restitués à
leurs titulaires et pour que les journaux
fassent les excuses voulues pour les]
attaques auxquelles ils se sont livrés.)
Dans sa lettre, le prince insiste sur le .
fait qu’il a enquêté personnellement au!
sujet des incidents antiallemands aux
quels il est fait allusion et qu’il les a
trouvés soit dénués de tout fondement,
soit délibérément exagérés. »
Les passeports sont restitué^
aux trois princesses
Londres, 2 janvier. ?
On mande de Berlin à l’Agence Reu-l
ter :
Les passeports confisqués aux trois
princesses allemandes devant être demoi
selles d’honneur au mariage de la prin
cesse Juliana ont été restitués à leurs
titulaires.
— •60 - -------- ■ —
M. Lion Blum à Saint-Raphaël
Saint-Raphaël, 2 janvier.
M. Léon Blum, président du Conseil,
est arrivé, en compagnie de Mme Blum,
par le rapide de 10 h. 10, à Saint-Ra-
phaël où il compte se reposer durant
les vacances parlementaires.
Il a été reçu, sur le quai de la gare,
par le préfet du Var, MM. Fournier,
maire ; Senès, sénateur du Var, et par
de nombreuses personnalités.
M. Spinasse, ministre de l'économie
nationale, a fait le voyage avec M. Léon.
Blum.
Le président du Conseil est descendu. )
dans un hôtel situé au milieu d’une fo-
rêt de pins. i
Arrestations & miliciens nazis
à Dantzig
Varsovie, 2 janvier.
Le nombre des arrestations de mili-
ciens nationaux-socialistes à Dantzig,
avant les fêtes, n’est pas encore connu.)
On apprend de Dantzig que les arres-
tâtions ont été opérées, non par la po-
lice politique, mais par la garde spéciale
du parti national-socialiste, et que les
inculpés ont été d'abord emmenés dans
deux casernes de sections d’assaut, d'où
certains d’entre eux ont été transférés
ensuite au commissariat central de po
lice.
Aux Etats-Unis
On envisage la fermeture
complète des usines
de la « General Motors »
Mort de l’anthropologiste
Sir Grafton Elliot Smith
...qui découvrit l’Homme de Pékin
Londres, 2 janvier.
Détroit, 2 janvier.
On envisage la fermeture complète de
toutes les usines de la « General Mo
tors » ; cette fermeture affecterait
211.000 employés et ouvriers.
M. William Knudsen, vice-président
de la General Motors Corporation, a dé
claré hier soir que si les grévistes n’éva
cuaient pas les usines, il refuserait de
traiter avec eux.
Sir Grafton Elliot Smith, le grand an
thropologiste rendu célèbre par scs re
cherches sur l’ « Homme de Pékin »,
est mort à Broadstairs, à l'âge de 65 ans.
Sir Grafton, qui était allé en Chine
en 1930, pour examiner l’ « Homme de
Pékin », put établir qu’il représentait un
type plus primitif encore que l’ « hom
me singe » trouvé à Java, ou l’ « homme
inférieur », trouvé à Piltdown (Sussex).
Beauvais, 2 janvier.
M. Louis Deguingue, ancien juge au
Tribunal de commerce de la Seine, gé
rant d'immeubles à Paris, conseiller mu
nicipal, depuis mercredi dernier démis
sionnaire, de Compiègne, chevalier de la
Légion d'honneur, avait obtenu de la
confiance de nombreux capitalistes,
principalement de Compiègne, des som
mes importantes, représentant parfois
tout l’avoir des prêteurs, pour des pla
cements hypothécaires qui n’ont pas été
effectués.
Le passif est évalué à plus de 4 mil
lions de francs, tandis que l’actif, cons
titué principalement par deux propriétés
de Compiègne, mais lourdement hypo-
théquées et en partie impayées, n attein
drait pas 700.000 francs. Dans une de ses
circulaires aux électeurs de Compiègne
pour le dernier scrutin législatif, où il
se présentait comme radical indépen
dant, M. Deguingue formulait en ces ter
mes un article de son programme :
«Consolidation du crédit public par le
contrôle des banques et des sociétés
commerciales et industrielles, et chasse I
à la spéculation... »
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