Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-03-31
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 mars 1913 31 mars 1913
Description : 1913/03/31 (A33,N14583). 1913/03/31 (A33,N14583).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637932w
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
33P Année
N 44,583
===========
_ (6 Pages)
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S Cenumes — EDITION DD MATIN
S Centimes
(6 Pages)
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O. RANDOLET
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s M. O. RANDOLET
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AU HAVRE
A PARIS
AN NON CES
Bureau du Journal, 112, bouF de Strasbourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
< seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Le PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
==========
DIRNIRF Hum
Paris, trois heures matin
- LE VOYAGE PRESIDENTIEL
M. Poincaré à Montpellier
Montpellier. — Après le banquet, le pré
sident de la République a assisté à une fête
champêtre sur la promenade du Pégron.
Le clou de cette fête était la « Danse des
treilles » célébrée dans tout le Languedoc et
exécutée par des jeunes gens et des jeunes
filles vêtus de blanc.
Lorsque M. Poincaré se disposa à quitter
la promenade, la foule, enthousiaste, l’en
serra de tous côtés. Les barrages furent
rompus et le président ne pût avancer.
Des cris de : « Vive Poincaré ! Vive la Ré
publique J Vive l’Armée ! » se firent enten
dre. On entendit aussi des cris de : « Vive les
trois ans ! »
Tant bien que mal, M. Poincaré put re
joindre sa voiture pour se rendre à l hôpital
suburbain où il fut reçu par la Commission
administrative et le corps médical civil et
militaire.
Le président de la République constata la
parfaite installation de l’hôpital et dit que
c’était une joie pour un président de la Ré
publique de se rendre dans un hôpital com
me celui-ci.
M. Poincaré, après avoir parcouru les
salles et s’être entretenu avec les malades,
s’est rendu à six heures à la préfecture, puis
il s’est rendu au milieu des ovations à la ga
re d’où ii est parti pour Paris à sept heures.
Avant son départ, M. Poincaré a remis des
médaillss à des vieux employés de la Com
pagnie du P. L. M.
wgtntst
U MIRE D’ORIENT
Une interpellation sur la participation
de la France
M. Charles Guernier, député dTHe-et-Vi-
laine, vient d’écrire à M. Pichon qu’il l’inter-
pellera dès la rentrée sur la participation de
la France dans les mesures prises par les
puissances à l’égard du Monténégro et la
politique suivie par le gouvernement fran-
jais dans le conflit balkanique.
L’Attitude de la Turquie
JONSTANTINOPLE. — Quelques journaux
annoncent que le Conseil des ministres
d’hier samedi a décidé de repousser la ligne
Fares-Midia proposée comme frontière.
La questioe de Scutari
, ZETTIGNE. — On annonce officiellement
qu’hier après-midi, vers quatre heures les
Représentants des grandes puissances ont
fait une démarche collective auprès du gou
vernement pour l’informer que sur l’inter-
vention de l'Autriche-Hongrie, la Porte don
nait l’ordre au commandant de la place de
Scutari de permettre à la population civile
de quitter la ville.
Les représentants des grandes puissances
ont demandé que les attachés militaires ré
sidant au Monténégro soient autorisés à por-
1er cette communication à la connaissance
d'Essad Pacha.
Le ministre des affaires étrangères a dé
claré qu'il soumettrait cette requête des
puissances au conseil des ministres dont il
fera connaître ensuite la réponse. 6
La Réunion des Ambassadeurs
-Constantinople (de l’envoyé spécial d’Ha
vas). — Les ambassadeurs ont tenu une
séance hier, sous la présidence du doyen du
corps diplomatique.
On croit qu’ils remettront demain une
note à la Porte.
brnmmeregme sexead
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
Brest. — Deuxième circonscription de
Brest.
Inscrits : 17,740. — Votants : 12,574.
Ont obtenu :
MM. Delhopital, républicain "b. 5.524 voix
Simon, républicain démoc. 5.008 —
Salahun, répub. de gauche 1.057 —
- - " ' ' 927 —
Le Gall, socialiste
Il y a ballottage.
Il s’agissait de remplacer M. Villiers, élu
sénateur.
' UNE MANIFESTATION A TOURS
.TOURS. — Hier après-midi, un meeting
avait été organisé à Tours, salle du Manège,
par des groupements socialistes. De leur
côté, les catholiques avaient lancé un appel
en vue de faire une contre-manifestation.
Celle-ci eut lieu et une bagarre se produi
sit au cours de laquelle plusieurs personnes
furent blessées.
Le commissaire de police fit évacuer la
salle de réunion.
Les socialistes se rendirent alors à la
Bourse du travail où fut tenue une réunion
qui se termina par le vote d’un ordre du
jour défavorable aux nouvelles charges mi
litaires.
Les socialistes se rendirent ensuite sur la
place de la Préfecture où les gendarmes à
Cheval les dispersèrent définitivement.
P e e -prcea q
AU CONGRÈS RADICAL DU SUD-OUEST
Mont-de-Marsan. — Le Congrès radical du
Sud-Ouest a déclaré regretter que deux par
lementaires du parti aient consenti à entrer
dans le cabinet Barthou.
LE ROI D’ANGLETERRE EH FRANCE
Le roi et la reine d’Angleterre quitteront
Londres pendant la seconde semaine de mai
pour se rendre à Berlin assister au mariage
Cumberland. On croit — las canvamine
Cumberland. On croit que les souverains
s’arrêteront à Paris à l’aller et au retour,
bien qu’il ne puisse s’agir d’une visite offi
cielle.
Lundi 31 Mars 1943
oesesmen)
teopwnres
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
==rcermsancsuzm===
45at
Pour la Loi de Trois Ans
Le Contre-Projet
Reinach-Montebello
. Le gouvernement avait dit à la Commis
sion de l’armée qu’il espérait la voir mar
quer son accord avec le projet ministériel
sur la loi de trois ans et renseigner ainsi
l’opinion publique, avant de se séparer.Par
20 voix contre 9, la Commission a voté le
principe de la loi ; elle a donc affirmé son
désir d’une collaboration étroite avec le
ministère.
M. Barthou, président du Conseil et M.
. Etienne, ministre de la guerre, avaient été
préalablement entendus par la Commission,
• et nous avons fait connaître les déclara
tions qu’ils firent : l’un, sur le principe
même de l’article 12 d’où découle tout le
projet, l’autre, sur la manière dont il ac
corderait les congés en vue d’abréger la du
rée du service militaire. Or, M. Paté, rap
porteur de la Commission, fut chargé, de
puis lors, de demander certains renseigne
ments, au ministère de la guerre, concer
nant la répercussion sur les effectifs des
divers systèmes de congés à envisager. Son
rapporteur entendu, la Commission a voté,
à l’unanimité, la motion suivante :
« La Commission de l’armée, prenant acte
des déclarations faites par le ministre de la
guerre, au sujet des congés, estimant qu’il
serait désirable que ces congés pussent
être élargis, mais n’ayant pas actuellement,
| surtout en ce qui concerne les effectifs,
j tous les éléments d’information nécessaires,
donne mandat à son rapporteur de deman
der pour elle les renseignements complé
mentaires. »
En votant cet ordre du jour, la Commis
sion a entendu ne pas se prononcer sur la
durée des congés sans avoir le chiffre des
effectifs qui lui étaient nécessaires à ce su
jet. Elle veut, en effet, concilier les inté
rêts de la défense nationale et les intérêts
économiques du pays.
Comme la Commission s’est ajournée au
24 avril, il est à penser que son rapporteur
sera suffisamment renseigné à cette date.
Toutefois, on peut craindre à cet égard
une discussion longue et confuse. En effet,
vendredi, au moment où la Commission de
l’armée prenait un congé de trois semai
nes, si le vote de principe était acquis, des
propositions concernant les congés s’étaient
déjà manifestées en tel nombre qu’elles en
devenaient menaçantes pour la loi elle-
même.
On comprend, dès lors, la démarche dont
M. Paté a été chargé au nom de la Commis
sion. Car, suivant une juste remarque, « si
la dispense a été le ver rongeur qui a dé
truit la loi de 1889, le congé pourrait bien
exercer, si on n’y prend garde, la même in
fluence délétère sur la loi nouvelle ».
Or, le contre-projet présenté par MM. Rei-
nach et de Montebello, — dont nous avons
donné une brève analyse, — semble venir
fort à propos pour mettre un frein à cet en
vahissement inconsidéré de propositions
destructrices de la loi elle-même. D’une fa
çon générale, il subordonne les règles d’ap
plication du service de trois ans à la fixité
absolue des effectifs.
L’effectif normal et l’effectif renforcé des
diverses unités d’infanterie, de cavalerie et
d’artillerie, ainsi que des autres armes et
divers services, étant établis ne varietur par
la loi des cadres, la loi de recrutement doit
fournir le nombre d’hommes nécessaire, en
tenant compte des engagements et des ren
gagements.
Les effectifs prévus se trouvant atteints,
jusqu’à concurrence du nombre en excé
dent, les ministres de la guerre et de la ma
rine seraient autorisés à renvoyer dans
leurs foyers, en attendant leur passage dans
la réserve, les militaires ayant accompli
deux ans de services et appartenant aux
catégories suivantes : 1° Militaires pères de
deux enfants ; 2° Militaires ayant cinq frè
res ou sœurs ; 3° Militaires ayant quatre
frères ou sœurs ; 4° Militaires ayant trois
frères ou sœurs ; 3° Jeunes gens qui rem
plissaient effectivement,avant leur incorpo
ration, les devoirs de soutien indispensable
de famille.
L’envoi en congé aurait lieu le 15 octo
bre et le 15 avril, mais les hommes libérés
seraient rappelés pour les manœuvres d’au
tomne.
Ainsi formulée, cette proposition de MM.
Reinach et de Montebello semble donner
toute satisfaction et concilier le souci de la
défense nationale avec l’intérêt des jeunes
soldats ; elle paraît devoir constituer, entre
les mains du ministre de la guerre, une
organisation à la fois souple et solide ; elle
sera une base excellente pour la discussion
de la loi de trois ans à la rentrée des Cham
bres.
Th. Vallée.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la HIHAAIRIE IMTERMATIOHALE
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(immeuble de t'HOTEL TERMINUS)
Rédacteur en Chef, Gérant
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Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure.
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sReTeaacnaennallcanEN”
LE Voyage du Président
de la République
A MONTPELLIER
•==== ====== I -x g-=== , ,
C’était hier, depuis son élection à la prési
dence de la République, le premier voyage
officiel que M. Poincaré faisait en province.
Il a rendu visite à Montpellier, où il était
allé présider la séance de clôture du Congrès
national de la mutualité. Les Montpelliérains
sont fiers de l’honneur qui leur est ainsi fait,
d’autant plus que, depuis la visite du pré
sident Carnot, qui remonte à près d’un quart
de siècle, c’est le premier chef de l’Etat
qu’ils reçoivent.
Le train présidentiel arrive en gare de
Montpellier à 8 h. 25. A ce moment l’avia-
leur Charles Amans, sur biplan, passe au-
dessus de la gare. Une batterie d’artillerie,
installée dans le polygone du 2e génie, tire
les premiers coups de la salve réglemen
taire. Les honneurs militaires sont rendus
par un bataillon du génie.
Le président apparaît à la portière de son
wagon, en habit, avec le grand cordon de la
Légion d’Honneur ; il est entouré de MM.
Barthou, Chéron et des hauts fonctionnaires
de la Compagnie P.-L.-M.
M. Poincaré est salué par le docteur Pezèt,
maire de Montpellier, entouré des membres
du Conseil municipal ; par M. Warnery, pré
sident du Congrès national de la mutualité,
par les sénateurs et députés, à l’exception
de M. Razimbaud père qui, malade, s’est fait
excuser.
Aux souhaits de bienvenue qui lui sont
présentés par MM. Pezet et Warnery, M.
Poincaré répond qu’il est heureux de venir
passer sa journée à Montpellier, à laquelle
il apporte le salut et la sollicitude du gou
vernement.
Puis, après avoir traversé le salon d’hon-
neur, décoré de trophées de drapeaux et de
plantes vertes, M. Poincaré est conduit à sa
voiture attelée à la Daumont.
Au moment où il paraît sur le seuil de la
porte, la pluie, une pluie fine, se met à tom
ber. Malgré cela, la foule est enthousiaste
et une ovation prolongée est faite au prési
dent.
Le président prend place dans la voiture,
avec Je président du Conseil, le maire de
Montpellier et le général Beaudemoulin.
Le général Faurie, commandant le 16 e
corps, galope aux côtés de la daumont, qui
est escortée par le régiment de hussards
venu de Béziers.
Par la rue de la République, le boulevard
du Jeu-de-Paume, la rue Nationale et la pro
menade du Peyrou, le cortège gagne la Pré
fecture.
Les musiques militaires jouent la Marseil
laise, tandis que les troupes de la garnison
rendent les honneurs.
Les rues sont encombrées d’une foule en
thousiaste qui crie à s’époumonner. Les fe
nêtres sont garnies de curieux, il y en a qui
sont grimpés sur les toits.
Le président de la République est visible
ment heureux de cet accueil qui, dit-il, dé
passe toutes ses espérances. Il redit au maire
toute sa satisfaction.
Les Réceptions
Après avoir pris quelques instants de re
pos à la Préfecture, le président reçoit les
corps constitués et les délégations du Con
grès de la mutualité. Il fait un accueil par
ticulièrement sympathique au général Fau
rie, qui lui présente les officiers du 16e corps
et qui « salue dans le nouveau chef de l’ar
mée notre ancien camarade des chasseurs à
pied, l’officier qui a accompli ses obligations
militaires avec un zèle et un dévouement où
il mettait tout son cœur ».
M. Poincaré lui a répondu en ces ter
mes :
« Je vous remercie, général, d’avoir bien
voulu vous rappeler les liens étroits qui
m’attachent à l’armée. Je me félicite et je
suis fier d’avoir, comme tous les Français,
servi à la caserne et d’y avoir reçu les fortes
leçons de la discipline militaire. Je sais quel
est le dévouement et le loyalisme des offi
ciers qui sont sous votre commandement.
Je sais que les hommes qu’ils ont sous leurs
ordres sont prêts à tous les sacrifices et sau
raient défendre la France au prix de leur
sang, si la France était attaquée dans son
honneur, dans son territoire et dans ses
droits. »
Les réceptions officielles prennent fin par
la présentation des maires venus de toutes
les communes du département. Le préfet,
M. Calmels, vante leurs capacités adminis
tratives et leur loyalisme républicain et se
loue de trouver en eux de précieux collabo
rateurs.
— Je vous remercie, Messieurs, répond M.
Poincaré, d'être venus si nombreux apporter
au président de la République le témoignage
de votre sympathie. Je n'ai pas besoin de
vous dire combien j’ai été heureux de venir
aujourd’hui dans ce beau pays où le soleil se
devine même lorsqu’il est absent, M. le pré
fet m’avait déjà dit quels précieux collabora-
teurs il possède en vous et comme vous sa
vez remplir des fonctions si délicates où vous
conciliez à la fois les intérêts de vos admi
nistrés et ceux du pouvoir central. C’est à
la République que les communes de France
doivent leurs franchises, c’est la République
qui leur a donné la liberté de s’administrer
par elles-mêmes ; mais en faisant usage de
ces franchises, vous ne perdez jamais de vue
vos devoirs envers l’Etat. Je vous félicite de
votre zèle, de votre intelligence, de votre dé
vouement et vous remercie encore au nom
du gouvernement de la République.
Les maires saluent cette allocution de cris
répétés : « Vive la République ! Vive Poin
caré ! »
Le Congrès mutualiste
La pluie a cessé quand, les réceptions
achevées, le président de la République re
monte en voiture pour se rendre au théâtre,
où il va présider la séance de clôture du
congrès national de la mutualité française.
Les délégués des sociétés de secours mu
tuels, au nombre de plusieurs milliers, grou
pés autour de leurs bannières, sont massés
sur la place. Ils saluent de vivats enthousias
tes qui se prolongent plusieurs minutes,
l’arrivée de M. Poincaré devant qui ils incli
nent leurs bannières. Des fillettes vêtues de
DISCOURS DU PRINCE DE MONACO
Le prince de Monaco a tenu à s’associer à
la clôture du Congrès de la Mutualité, à
« cette manifestation d’une confiance abso
lue dans l’avenir des idées saines qui s'élè
vent de la science sociale pour stimuler le
travail et garantir la dignité humaine, telle
que nous la concevons dans la lumière de la
civilisation moderne ».
Discours du Président de la République
Messieurs,
blanc, des fleurs à la main, font une haie
juvénile et gracieuse tout le long de l’esca-
lier qui conduit du péristyle au foyer du
théâtre. M. Poincaré qu’encadrent M. Bar-
thon et M. Chéron, est reçu par M. Warnery,
président du congrès, par le prince de Mona
co qui porte le grand-cordon de la Légion
d’honneur, par M. Mabilleau, etc., qui lui
présentent les présidents des unions de
sociétés de secours mutuels représentées
au congrès mutualiste. Puis, le chef de
l’Etat paraît au balcon, et de la place
s élèvent de formidables acclamations. M.
Poincaré, très ému par cette manifestation,
fait signe qu’il veut parler, et il adresse à la
foule ces quelques paroles qui déchaînent
un nouvel enthousiasme :
— Je garderai de ce spectacle une inou
bliable vision dans mes yeux et dans mon
cœur. Je vous remercie, au nom de la mu
tualité, de la République, de la France !
Le président de la République est ensuite
conduit sur la scène du théâtre, où son ap
parition provoque, de la part du public, une
longue ovation. M. Mabilleau prie le prési
dent de la République d’accepter les insi
gnes de la mutualité. M. Poincaré attache à
sa boutonnière la médaille d’or des mutua
listes :
— Je vous remercie, dit-il, je garderai pré
cieusement cet insigne. Vous avez donné
autrefois à mon éminent prédécesseur M.
Loubet le titre de premier mutualiste de
France. Permettez-moi de lui laisser ce titre.
Vous avez nommé mon autre éminent pré
décesseur M. Fallières le second mutualiste
de France. Je veux seulement revendiquer
le titre de troisième mutualiste de France.
Et la séance du Congrès commence, prési
dée effectivement par M. Poincaré, qui donne
la parole aux orateurs.
DISCOURS DS H. PEZET
Maire de Montpellier
S’adressant au Président de la République,
le maire de Montpellier s’est exprimé en ces
termes :
Votre présence parmi nous en ce jour nous se
rait un gage du bienveillant intérêt que vous por
tez à la mutualité, si nous ne savions déjà de
quel œil vigilant vous avez toujours suivi le dé
veloppement et le progrès d’une organisation
dont mieux que tout autre vous avez su compren
dre et définir la haute utilité sociale.
Défenseur passionné de la liberté et individua
liste convaincu, vous avez dès longtemps senti le
danger qu’il y aurait à laisser les volontés hu
maines complètement isolées et sans aucun lien
qui les réunit ; vous avez voulu les dresser en
faisceaux et vous vous êtes fait l’apôtre éloquent
de l’association dans la liberté.
Vous avez vu dans la mutualité une des bases
fondamentales de la démocratie, plus encore, une
école indispensable à son éducation morale. C’est
elle, vous l’avez démarqué, qui peut le mieux dé
velopper les hautes vertus républicaines en pro
pageant l’esprit de discipline, l’esprit de justice,
l’esprit de solidarité. Grâce à elle les conceptions
égoïstes de chacun s’épurent et s’élèvent jusqu’à
la notion de l’intérêt commun, et ainsi, suivant
votre noble langage, « le sentiment de l’égalité,
dépouillé peu à peu par le rapprochement des
cœurs de ce qu’il a si souvent détruit de médio
cre et d’envieux, s’ennoblit, se fortifie et se fé
conde par le sentiment de la fraternité ».
DISCOURS DE M. WARNER?
Comme président du Congrès, M. Warne
ry adresse au président de la République
l’hommage de l’armée de laborieux, de bra
ves gens qui constituent les mutualistes
français.
« Chacun de nos Congrès nationaux, dit-il,
a constitué une marche en avant vers le
progrès, à chacun d’eux a correspondu l’étu
de de quelque grande question sociale qui
l’a caractérisé. »
DISCOURS DE M. HENRY CHÉRON
Ministre du Travail
M. Henry Chéron, ministre du travail,
après avoir passé en revue les diverses
questions portées à l’ordre du jour du Con
grès : l’invalidité, la collaboration des so
ciétés de secours mutuels aux? retraites ou
vrières et paysannes, les relations de la mu
tualité et des habitations à bon marché, le
chômage involontaire, les relations de la
mutualité et de l’assistance, a félicité les
congressistes de leurs travaux. Puis il a dit :
Quand on observe l’effort législatif des quinze
dernières années, et quand, se penchant de plus
près sur les faits, on le compare aux résultats ob
tenus, on constate tout ce qui reste à faire' pour
triompher de l’ignorance et de la méconnaissance
de la loi. Toute législation nouvelle, si généreuse
fût-elle, a eu les débuts les plus pénibles. Lors
de sa promulgation, la loi sur les accidents du
travail a été ardemment combattue par les ou
vriers eux-mêmes ; la loi sur le repos hebdoma
daire ne fait que pénétrer dans les mœurs ; vous
savez à quelles difficultés est en butte la loi sur
les retraites ouvrières et paysannes que tous les
partis réclamaient depuis plus de vingt ans. On
pourra dire plus tard que de pauvres gens, mal
renseignés et trompés, irrités contre la loi, ont
refusé, pendant la période transitoire, de verser
quelques sous pour obtenir l’allocation de 400
francs de rente de l’État. Les sociétés d’habita
tions à bon marché, en dépit des progrès de ces
dernières années, sont trop rares, leur action
beaucoup trop timide et trop limitée. Malgré les
avantages de la loi du 23 février 1912, il n’y a
que quelques sociétés de crédit immobilier dans
tout 1& pays.
Eh bien, Messieurs, avant de tenter des efforts
nouveaux, notre devoir est de faire passer ces
législations dans les faits. Il ne servirait à rien
de multiplier les actes législatifs si au dehors du
Parlement notre action commune ne leur donnait
une valeur pratique. C’est à faire connaître et à
réaliser toutes les lois sociales existantes que
nous devons apporter en premier lieu notre bonne
volonté. Il faut les faire comprendre des intéres
sés. 11 faut apprendre à ceux-ci à fonder des œu
vres sociales, à les gérer, à les bien administrer.
C’est une tâche de propagande qui s’impose à
nous tous. Mais qui donc pourrait mieux y réussir
que les millions de mutualistes répandus sur tout
le territoire ; eux qui sont les premiers en date
dans l’histoire de la solidarité sociale, eux qui ont
étendu progressivement leur action a des ci
toyens toujours plus nombreux et a des risques
toujours nouveaux, eux qui, par leurs méthodes,
par la force de l'exemple, par leur pénétration te-
nace. vont au cœur même du peuple dont ils
symbolisent les généreuses et vivantes aspira
tions ? ‘
C’est une heureuse fortune, pour un pré-
dent de la Bénphlicmn ui vient à peine
sident de la République q
d’inaugurer ses fonctions, d
a inaugurer ses ionctions, de pouvoir assis
ter à ces grandes assises de la Mutualité
française et de se trouver ainsi, dès le dé
but de sa magistrature, enveloppé de votre
sympathie et pénétré de votre esprit.
Je vous remercie de m’avoir offert cette
incomparable occasion de me retremper im
médiatement dans le courant de fraternité
qui, sorti des profondeurs du peuple, anime
vos Sociétés et féconde vos entreprises bien
faisantes.
Je me félicite également de rencontrer ici
un prince qui est un ami fervent de la mu
tualité, et dont la pensée, attentive à toutes
les formes du progrès, se partage entre la
science de la nature et la recherche des amé
liorations sociales.
Ce n’est pas, Messieurs, le témoignage tou
jours un peu froid d'une sollicitude offi
cielle que je vous apporte aujourd’hui. Voilà
de longues années que je suis des vôtres et
que, modeste soldat de votre puissante ar
mée, je participe à vos efforts et me rejouis
de vos victoires. Non seulement hier, com
me président du Comité international des
assurances sociales, j’ai mesuré plus aisé
ment que tout autre l’efficacité de votre ac
tion ; non seulement j’ai, comme député,
suivi jadis avec un intérêt passionné la dis
cussion de cette loi de 1898 qui a été la
charte de votre émancipation ; non seule
ment j’ai, comme ministre de l’instruction
publique, cherché à propager les mutualités
scolaires et post-scolaires, mais je suis resté,
pendant tout le cours de ma vie politique,
le président effectif d’une de ces petites so
ciétés rurales qui sont les premières géné
ratrices de vos énergies concentrées et que
je voudrais voir s’établir peu à peu dans les
moindres communes de France ; et dans ce
souvenir très humble, dont je garde quelque
fierté, je trouve aujourd’hui. Messieurs, un
meilleur titre à votre bienveillant accueil et
au précieux insigne que m’a remis tout à
l’heure, en votre nom, M. Léopold Mabil
leau.
Oui, durant de longues années, il m’a été
donné, comme à vous tous, messieurs, d’ob
server de près l’éclosion des vertus civiques
qui germent au cœur de vos sociétés et de
comprendre, par une expérience directe et
personnelle, l’excellente discipline morale à
laquelle s’astreignent, en pleine liberté, vos
milliers d’adhérents. Les sentiments qui ins
pirent à des ouvriers ou à des villageois la
fondation d’une mutuelle sont de ceux qui
s’éveillent dans les régions supérieures de
l’âme humaine. Qu’on plus large emploi
s’offre à ces généreux instincts de libre sa
crifice et de prévoyance collective. ils de
viendront aussitôt les meilleurs soutiens de
la solidarité nationale.
Le gouvernement de la République, qui a
encouragé le premier essor de la mutualité,
ne peut qu’être satisfait des merveilleuses
conquêtes qu’elle réalise tous les jours sous
nos yeux. Vos vingt-quatre mille sociétés se
sont ouvert des domaines nouveaux ; elles
se sont adaptées à des objets divers : mu
tualités maternelles et familiales, mutualités
scolaires et militaires ; elles ont secondé le
dévouement de la mère et protégé la fai
blesse de l’enfant ; elles ont enseigné aux
jeunes gens et aux hommes faits la beauté
simple et émouvante des existences labo
rieuses, régulières et ordonnées.
Mais pour que cette variété des risques et
cette division du travail ne devinssent pas
pour votre influence sociale une cause fa
tale de dispersion et de déperdition, il était
nécessaire que des liens permanents s’éta
blissent entre tous ces éléments fragmentai
res et que cette multitude de cellules vivan
tes vinssent se rapprocher, sans s’y absorber,
dans un organisme plus vigoureux ; et c’est
ainsi que dans une première synthèse, vous
avez constitué ces unions départementales,
auxquelles l’extension du nombre des adhé
rents permet déjà de pourvoir à des besoins
qui dépassent les forces d’une société locale ;
c’est ainsi qu’ensuite vous avez créé des
unions régionales pour faire face à des ris
ques plus lourds et à des services plus déli-
cats, et c’est ainsi qu’enfin, vous élevant de
sommet en sommet, vous avez découvert
des horizons encore plus vastes et fondé vo
tre Fédération nationale.
Vous voici maintenant à même de vous
consacrer à des œuvres sociales qui au
raient naguère paru inaccessibles et presque
chimériques à vos devanciers et que votre
impatiente activité brûle déjà d’accomplir.
Au demeurant, n’avez-vous pas donné un
éclatant exemple de votre esprit d’initiative,
lorsque vous vous êtes faits, avec un zèle
inlassable, les collaborateurs de l’Etat dans
l’application de la loi des retraites ouvriè-.
res? Vous avez courageusement cherché à
dissiper les préventions et à vaincre les ré
sistances ; vous vous êtes attachés à faire
pénétrer partout dans la conscience publi
que la pensée du législateur; vous avez
montré comment les travailleurs, en recou
rant à l’entremise de la mutualité, trouvent
dans la réforme des bénéfices nouveaux ;
et. par un juste retour des choses, le succès
croissant de votre propagande a donné à la
vie mutualiste plus d’ardeur et plus d’in
tensité.
La loi vous a procuré les réserves qui
vous faisaient défaut ; elle vous a conviés à
la gestion directe des sommes versées et elle
vous a laissé, dans l’emploi de ces fonds,
sous un contrôle qui ne pose pas à votre
sagesse, une liberté qui favorisera sur tous
les points du territoire les entreprises de
bienfaisance ou d’hygiène et qui vous per
mettra de rendre aux travailleurs, en avan
tages matériels ou moraux, l’argent épargné
par les travailleurs. -
Mais vous ne vous arrêtez pas là. vous
voulez engager la lutte contre les plus re
doutables fléaux qui menacent les sociétés
humaines et vous ne reculez devant aucune
tâche de préservation ou de relèvement.
Vous songez à l’ouvrier qui,frappé dans la
force de l’âge par la maladie, voit tout à
coup sa volonté paralysée par le destin et se
trouve subitement sans ressources, avec une
capacité de travail détruite ou amoindrie
pour longtemps, peut-être même pour tou
jours ; et vous revendiquez avec insistance
l’honneur de contribuer à l’assurance contre
l’invalidité temporaire ou permanente.
Vous songez aux terribles ravages que lait !
la tuberculose dans les familles pauvres et
vous étudiez avec ferveur les moyens din-
troduire dans les logements ouvriers plus
d’air et de lumière, plus de santé et plus de
joie.
Vous songez avec angoisse à la diminution
de la natalité française et vous vous préoccu
pez d’attacher le père à son foyer assaini,
vous veillez sur la femme et sur la mere,
vous vous ingéniez à combattre la mortalité
infantile, vous tâchez de répandre partout,
avec le bien-être, cette sécurité, cette con
fiance en l’avenir, cet optimisme réfléchi qui
donnent aux hommes le gout des fondations
durables et la patience des longs desseins.
Poursuivez, Messieurs, votre campagne
civilisatrice. Expliquez partout les mentes
de la prévoyance et les bienfaits de la liberté.
Echauffez les cœurs, éclairez les esprits, sti
mulez les énergies.
La République, qui vous connaît et qui
vous voit à l’œuvie, attend beaucoup de vo-
tre expérience et de votre bonne volonté.
Reconnaissante de vos services passés, elle
a foi en vous et escompte déjà, avec uni
gratitude nouvelle, vos services futurs.
Je suis heureux de vous exprimer ses re
merciements pour hier, et pour demain, ses
encouragements.
»
« *
Avant de se rendre au banquet, le prési
dent de la République alla visiter la clinique
de la mutualité, fondée par une dame géné
reuse, Aime Doridan. Un conseiller munici
pal, M. Verdier, lut un compliment en vers.
— Je vous remercie, a répondu M. Poin
caré, Monsieur et cher maître, de ces poéti
ques souhaits de bienvenue ; je n’ai qu’un
regret, c’est de ne pouvoir vous répondre en
vers pour être à la hauteur du témoignage
de sympathie que vous voulez bien me pré
senter.
Une plaquette en or commémorative du
Congrès fut remise au président, au prince
de Monaco et à Mme Doridan.
LE BANQUET
Au banquet, qui a été servi au quartier
d’artillerie, des discours ont été prononcés
par le maire, le président du Congrès et le
président de la République.
DISCOURS DE M, PEZET
Maire de Montpellier
Après avoir remercié le président de la
République d’avoir bien voulu accepter l’in-
vitation de la municipalité de Montpellier et
du bureau du Congrès national de la mutua
lité, M. Pezet a continué :
Votre avènement à la plus haute magistrature
du pays a ceci de particulier qu’avant d'être élu
de l’Assemblée nationale, vous étiez celui du peu
pie tout entier, et que l’opinion publique, devah
çant le vote de ses représentants, s’elàit déjà una
nimement prononcée en faveur de votre candida
ture.
L’homme qui avait le plus puissamment contri
bué à donner au pays la confiance qu’il se doit i
lui-même, qui lui avait rendu la conscience de st
force et le sentiment de sa dignité, celui dont l’in
tervention dans le concert des puissances avait
été universellement appréciée n’était-il pas en
effet le plus digne et le plus qualifié pour présider
aux destinées de la France ?
Nous avons vécu anxieux et attentifs les heures
graves que le pays vient de traverser. De lOrien’
nous parvenaient le fracas et les rumeurs de la
guerre ; ses lueurs sinistres, n’allaient-elles pas
brusquement se propager jusqu’à nous ?
L’Europe s’agitait inquiète ; l’horizon se char
geait des plus noires nuées d’orage.
Alors dans le tumulte une voix s’éleva, celle-là
même qui, déjà fidèle aux traditions de la France
civilisatrice et pacifique, avait tenté de suprêmes
efforts pour conjurer le conflit, une voix nette et
claire, et elle fit entendre avec tant de force tran
quille et calme des paroles si profondément em-
preintes de bon sens, de raison et de justice, que
‘Europe tout entière l’écouta.
Gomment s’étonner, Monsieur le président, de h
confiance absolue que le pays a mis en vous ? Nt
lui avez-vous pas montré en ces heures troublées
les éminentes qualités de votre esprit et de votre
cœur, ardemment épris de paix, mais résolu à
faire respecter jalousement notre honneur natio
nal ?
La France, vous ayant vu à l’œuvre, n’a pas hé
sité à vous confier la garde de son drapeau, et
notre Languedoc est heureux de saluer en vous
notre chère Lorraine.
Discours du Président de la République
• Messieurs,
Je suis profondément ému du chaleureux
accueil que m’ont fait, depuis ce matin, en
même temps que les membres du Congrès
mutualiste, les habitants de Montpellier et
les républicains de l’Hérault.
Malgré les éloges qu’ont bien voulu me
décerner, tour à tour, en termes trop flat
teurs, M. le maire Pezet et M. le président
Warnery, je sens bien que ces manifestations
de sympathie dépassent de beaucoup ma
personne et s’adressent surtout à la magis
trature que j’exerce.
Dans une démocratie maîtresse de ses des
tinées et justement fière de se gouverner
elle-même, les hommes ne sont jamais que
les images momentané s des idées ; et si le
président de la République trouve parmi
vous une bienveillance si empressée, c’est
surtout parce qu’il représente à vos yeux,
sous une forme presque impersonnelle el
anonyme, un régime qui a donné à la Fran
ce plus de quarante années de paix et de
prospérité. Au poste de confiance que lui
assigne l’Assemblée nationale, il n’est que le
premier serviteur de la Constitution et der
lois. . • , •
Jamais mieux qu aujourd’hui,messieurs, ja-
mais mieux qu’après le magnifique Congrès
qui vient de se tenir à Montpellier, nous ne
serons à même de mesurer les étapes du
progrès républicain.
Les sociétés mutuelles, filles de l’ordre et
de la liberté, n’ont pu grandir qu’au plein
air. Comparez-les aux vieux compagnonna
ges, qui traînaient jadis une existence in-
cuiète et misérable et qui étouffaient sous
le poids d’une réglementation tracassière.
Comparez-les aux malheureuses associations
qui cherchaient à naître dans la première
moitié du dix-neuvième siècle et qui se
heurtaient aux prohibitions du Code pénal.
Comparez-les même aux mutuelles, qu. ont
commencé d’apparaître à l'abri de la loi de
1850 et qui étaient encore si timides, si ché
tives et si dispersées. .
Opposez à ces pauvres souvenirs la réa:
lité vivante et voyez ce que sous les aus
nices d’on gouvernement libre a pu devenir
une institution qui avait si longtemps vé
8é La mutualité, qui porte en elle l’embryon
d’une organisation sociale spontanée et t
qui seul l’instinct populaire donne e Ire
missement de la vie, ne reçoit son déveP
pement naturel que dans un milieu propis
aux initiatives privées, et les efforts in divi
duels, qui risquent de se briser dans unt
N 44,583
===========
_ (6 Pages)
mmssemmaasmnen
S Cenumes — EDITION DD MATIN
S Centimes
(6 Pages)
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O. RANDOLET
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AU HAVRE
A PARIS
AN NON CES
Bureau du Journal, 112, bouF de Strasbourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
< seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Le PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
==========
DIRNIRF Hum
Paris, trois heures matin
- LE VOYAGE PRESIDENTIEL
M. Poincaré à Montpellier
Montpellier. — Après le banquet, le pré
sident de la République a assisté à une fête
champêtre sur la promenade du Pégron.
Le clou de cette fête était la « Danse des
treilles » célébrée dans tout le Languedoc et
exécutée par des jeunes gens et des jeunes
filles vêtus de blanc.
Lorsque M. Poincaré se disposa à quitter
la promenade, la foule, enthousiaste, l’en
serra de tous côtés. Les barrages furent
rompus et le président ne pût avancer.
Des cris de : « Vive Poincaré ! Vive la Ré
publique J Vive l’Armée ! » se firent enten
dre. On entendit aussi des cris de : « Vive les
trois ans ! »
Tant bien que mal, M. Poincaré put re
joindre sa voiture pour se rendre à l hôpital
suburbain où il fut reçu par la Commission
administrative et le corps médical civil et
militaire.
Le président de la République constata la
parfaite installation de l’hôpital et dit que
c’était une joie pour un président de la Ré
publique de se rendre dans un hôpital com
me celui-ci.
M. Poincaré, après avoir parcouru les
salles et s’être entretenu avec les malades,
s’est rendu à six heures à la préfecture, puis
il s’est rendu au milieu des ovations à la ga
re d’où ii est parti pour Paris à sept heures.
Avant son départ, M. Poincaré a remis des
médaillss à des vieux employés de la Com
pagnie du P. L. M.
wgtntst
U MIRE D’ORIENT
Une interpellation sur la participation
de la France
M. Charles Guernier, député dTHe-et-Vi-
laine, vient d’écrire à M. Pichon qu’il l’inter-
pellera dès la rentrée sur la participation de
la France dans les mesures prises par les
puissances à l’égard du Monténégro et la
politique suivie par le gouvernement fran-
jais dans le conflit balkanique.
L’Attitude de la Turquie
JONSTANTINOPLE. — Quelques journaux
annoncent que le Conseil des ministres
d’hier samedi a décidé de repousser la ligne
Fares-Midia proposée comme frontière.
La questioe de Scutari
, ZETTIGNE. — On annonce officiellement
qu’hier après-midi, vers quatre heures les
Représentants des grandes puissances ont
fait une démarche collective auprès du gou
vernement pour l’informer que sur l’inter-
vention de l'Autriche-Hongrie, la Porte don
nait l’ordre au commandant de la place de
Scutari de permettre à la population civile
de quitter la ville.
Les représentants des grandes puissances
ont demandé que les attachés militaires ré
sidant au Monténégro soient autorisés à por-
1er cette communication à la connaissance
d'Essad Pacha.
Le ministre des affaires étrangères a dé
claré qu'il soumettrait cette requête des
puissances au conseil des ministres dont il
fera connaître ensuite la réponse. 6
La Réunion des Ambassadeurs
-Constantinople (de l’envoyé spécial d’Ha
vas). — Les ambassadeurs ont tenu une
séance hier, sous la présidence du doyen du
corps diplomatique.
On croit qu’ils remettront demain une
note à la Porte.
brnmmeregme sexead
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
Brest. — Deuxième circonscription de
Brest.
Inscrits : 17,740. — Votants : 12,574.
Ont obtenu :
MM. Delhopital, républicain "b. 5.524 voix
Simon, républicain démoc. 5.008 —
Salahun, répub. de gauche 1.057 —
- - " ' ' 927 —
Le Gall, socialiste
Il y a ballottage.
Il s’agissait de remplacer M. Villiers, élu
sénateur.
' UNE MANIFESTATION A TOURS
.TOURS. — Hier après-midi, un meeting
avait été organisé à Tours, salle du Manège,
par des groupements socialistes. De leur
côté, les catholiques avaient lancé un appel
en vue de faire une contre-manifestation.
Celle-ci eut lieu et une bagarre se produi
sit au cours de laquelle plusieurs personnes
furent blessées.
Le commissaire de police fit évacuer la
salle de réunion.
Les socialistes se rendirent alors à la
Bourse du travail où fut tenue une réunion
qui se termina par le vote d’un ordre du
jour défavorable aux nouvelles charges mi
litaires.
Les socialistes se rendirent ensuite sur la
place de la Préfecture où les gendarmes à
Cheval les dispersèrent définitivement.
P e e -prcea q
AU CONGRÈS RADICAL DU SUD-OUEST
Mont-de-Marsan. — Le Congrès radical du
Sud-Ouest a déclaré regretter que deux par
lementaires du parti aient consenti à entrer
dans le cabinet Barthou.
LE ROI D’ANGLETERRE EH FRANCE
Le roi et la reine d’Angleterre quitteront
Londres pendant la seconde semaine de mai
pour se rendre à Berlin assister au mariage
Cumberland. On croit — las canvamine
Cumberland. On croit que les souverains
s’arrêteront à Paris à l’aller et au retour,
bien qu’il ne puisse s’agir d’une visite offi
cielle.
Lundi 31 Mars 1943
oesesmen)
teopwnres
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
==rcermsancsuzm===
45at
Pour la Loi de Trois Ans
Le Contre-Projet
Reinach-Montebello
. Le gouvernement avait dit à la Commis
sion de l’armée qu’il espérait la voir mar
quer son accord avec le projet ministériel
sur la loi de trois ans et renseigner ainsi
l’opinion publique, avant de se séparer.Par
20 voix contre 9, la Commission a voté le
principe de la loi ; elle a donc affirmé son
désir d’une collaboration étroite avec le
ministère.
M. Barthou, président du Conseil et M.
. Etienne, ministre de la guerre, avaient été
préalablement entendus par la Commission,
• et nous avons fait connaître les déclara
tions qu’ils firent : l’un, sur le principe
même de l’article 12 d’où découle tout le
projet, l’autre, sur la manière dont il ac
corderait les congés en vue d’abréger la du
rée du service militaire. Or, M. Paté, rap
porteur de la Commission, fut chargé, de
puis lors, de demander certains renseigne
ments, au ministère de la guerre, concer
nant la répercussion sur les effectifs des
divers systèmes de congés à envisager. Son
rapporteur entendu, la Commission a voté,
à l’unanimité, la motion suivante :
« La Commission de l’armée, prenant acte
des déclarations faites par le ministre de la
guerre, au sujet des congés, estimant qu’il
serait désirable que ces congés pussent
être élargis, mais n’ayant pas actuellement,
| surtout en ce qui concerne les effectifs,
j tous les éléments d’information nécessaires,
donne mandat à son rapporteur de deman
der pour elle les renseignements complé
mentaires. »
En votant cet ordre du jour, la Commis
sion a entendu ne pas se prononcer sur la
durée des congés sans avoir le chiffre des
effectifs qui lui étaient nécessaires à ce su
jet. Elle veut, en effet, concilier les inté
rêts de la défense nationale et les intérêts
économiques du pays.
Comme la Commission s’est ajournée au
24 avril, il est à penser que son rapporteur
sera suffisamment renseigné à cette date.
Toutefois, on peut craindre à cet égard
une discussion longue et confuse. En effet,
vendredi, au moment où la Commission de
l’armée prenait un congé de trois semai
nes, si le vote de principe était acquis, des
propositions concernant les congés s’étaient
déjà manifestées en tel nombre qu’elles en
devenaient menaçantes pour la loi elle-
même.
On comprend, dès lors, la démarche dont
M. Paté a été chargé au nom de la Commis
sion. Car, suivant une juste remarque, « si
la dispense a été le ver rongeur qui a dé
truit la loi de 1889, le congé pourrait bien
exercer, si on n’y prend garde, la même in
fluence délétère sur la loi nouvelle ».
Or, le contre-projet présenté par MM. Rei-
nach et de Montebello, — dont nous avons
donné une brève analyse, — semble venir
fort à propos pour mettre un frein à cet en
vahissement inconsidéré de propositions
destructrices de la loi elle-même. D’une fa
çon générale, il subordonne les règles d’ap
plication du service de trois ans à la fixité
absolue des effectifs.
L’effectif normal et l’effectif renforcé des
diverses unités d’infanterie, de cavalerie et
d’artillerie, ainsi que des autres armes et
divers services, étant établis ne varietur par
la loi des cadres, la loi de recrutement doit
fournir le nombre d’hommes nécessaire, en
tenant compte des engagements et des ren
gagements.
Les effectifs prévus se trouvant atteints,
jusqu’à concurrence du nombre en excé
dent, les ministres de la guerre et de la ma
rine seraient autorisés à renvoyer dans
leurs foyers, en attendant leur passage dans
la réserve, les militaires ayant accompli
deux ans de services et appartenant aux
catégories suivantes : 1° Militaires pères de
deux enfants ; 2° Militaires ayant cinq frè
res ou sœurs ; 3° Militaires ayant quatre
frères ou sœurs ; 4° Militaires ayant trois
frères ou sœurs ; 3° Jeunes gens qui rem
plissaient effectivement,avant leur incorpo
ration, les devoirs de soutien indispensable
de famille.
L’envoi en congé aurait lieu le 15 octo
bre et le 15 avril, mais les hommes libérés
seraient rappelés pour les manœuvres d’au
tomne.
Ainsi formulée, cette proposition de MM.
Reinach et de Montebello semble donner
toute satisfaction et concilier le souci de la
défense nationale avec l’intérêt des jeunes
soldats ; elle paraît devoir constituer, entre
les mains du ministre de la guerre, une
organisation à la fois souple et solide ; elle
sera une base excellente pour la discussion
de la loi de trois ans à la rentrée des Cham
bres.
Th. Vallée.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la HIHAAIRIE IMTERMATIOHALE
108, rue Saint-Lazare, 109
(immeuble de t'HOTEL TERMINUS)
Rédacteur en Chef, Gérant
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Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE Fénoux
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sReTeaacnaennallcanEN”
LE Voyage du Président
de la République
A MONTPELLIER
•==== ====== I -x g-=== , ,
C’était hier, depuis son élection à la prési
dence de la République, le premier voyage
officiel que M. Poincaré faisait en province.
Il a rendu visite à Montpellier, où il était
allé présider la séance de clôture du Congrès
national de la mutualité. Les Montpelliérains
sont fiers de l’honneur qui leur est ainsi fait,
d’autant plus que, depuis la visite du pré
sident Carnot, qui remonte à près d’un quart
de siècle, c’est le premier chef de l’Etat
qu’ils reçoivent.
Le train présidentiel arrive en gare de
Montpellier à 8 h. 25. A ce moment l’avia-
leur Charles Amans, sur biplan, passe au-
dessus de la gare. Une batterie d’artillerie,
installée dans le polygone du 2e génie, tire
les premiers coups de la salve réglemen
taire. Les honneurs militaires sont rendus
par un bataillon du génie.
Le président apparaît à la portière de son
wagon, en habit, avec le grand cordon de la
Légion d’Honneur ; il est entouré de MM.
Barthou, Chéron et des hauts fonctionnaires
de la Compagnie P.-L.-M.
M. Poincaré est salué par le docteur Pezèt,
maire de Montpellier, entouré des membres
du Conseil municipal ; par M. Warnery, pré
sident du Congrès national de la mutualité,
par les sénateurs et députés, à l’exception
de M. Razimbaud père qui, malade, s’est fait
excuser.
Aux souhaits de bienvenue qui lui sont
présentés par MM. Pezet et Warnery, M.
Poincaré répond qu’il est heureux de venir
passer sa journée à Montpellier, à laquelle
il apporte le salut et la sollicitude du gou
vernement.
Puis, après avoir traversé le salon d’hon-
neur, décoré de trophées de drapeaux et de
plantes vertes, M. Poincaré est conduit à sa
voiture attelée à la Daumont.
Au moment où il paraît sur le seuil de la
porte, la pluie, une pluie fine, se met à tom
ber. Malgré cela, la foule est enthousiaste
et une ovation prolongée est faite au prési
dent.
Le président prend place dans la voiture,
avec Je président du Conseil, le maire de
Montpellier et le général Beaudemoulin.
Le général Faurie, commandant le 16 e
corps, galope aux côtés de la daumont, qui
est escortée par le régiment de hussards
venu de Béziers.
Par la rue de la République, le boulevard
du Jeu-de-Paume, la rue Nationale et la pro
menade du Peyrou, le cortège gagne la Pré
fecture.
Les musiques militaires jouent la Marseil
laise, tandis que les troupes de la garnison
rendent les honneurs.
Les rues sont encombrées d’une foule en
thousiaste qui crie à s’époumonner. Les fe
nêtres sont garnies de curieux, il y en a qui
sont grimpés sur les toits.
Le président de la République est visible
ment heureux de cet accueil qui, dit-il, dé
passe toutes ses espérances. Il redit au maire
toute sa satisfaction.
Les Réceptions
Après avoir pris quelques instants de re
pos à la Préfecture, le président reçoit les
corps constitués et les délégations du Con
grès de la mutualité. Il fait un accueil par
ticulièrement sympathique au général Fau
rie, qui lui présente les officiers du 16e corps
et qui « salue dans le nouveau chef de l’ar
mée notre ancien camarade des chasseurs à
pied, l’officier qui a accompli ses obligations
militaires avec un zèle et un dévouement où
il mettait tout son cœur ».
M. Poincaré lui a répondu en ces ter
mes :
« Je vous remercie, général, d’avoir bien
voulu vous rappeler les liens étroits qui
m’attachent à l’armée. Je me félicite et je
suis fier d’avoir, comme tous les Français,
servi à la caserne et d’y avoir reçu les fortes
leçons de la discipline militaire. Je sais quel
est le dévouement et le loyalisme des offi
ciers qui sont sous votre commandement.
Je sais que les hommes qu’ils ont sous leurs
ordres sont prêts à tous les sacrifices et sau
raient défendre la France au prix de leur
sang, si la France était attaquée dans son
honneur, dans son territoire et dans ses
droits. »
Les réceptions officielles prennent fin par
la présentation des maires venus de toutes
les communes du département. Le préfet,
M. Calmels, vante leurs capacités adminis
tratives et leur loyalisme républicain et se
loue de trouver en eux de précieux collabo
rateurs.
— Je vous remercie, Messieurs, répond M.
Poincaré, d'être venus si nombreux apporter
au président de la République le témoignage
de votre sympathie. Je n'ai pas besoin de
vous dire combien j’ai été heureux de venir
aujourd’hui dans ce beau pays où le soleil se
devine même lorsqu’il est absent, M. le pré
fet m’avait déjà dit quels précieux collabora-
teurs il possède en vous et comme vous sa
vez remplir des fonctions si délicates où vous
conciliez à la fois les intérêts de vos admi
nistrés et ceux du pouvoir central. C’est à
la République que les communes de France
doivent leurs franchises, c’est la République
qui leur a donné la liberté de s’administrer
par elles-mêmes ; mais en faisant usage de
ces franchises, vous ne perdez jamais de vue
vos devoirs envers l’Etat. Je vous félicite de
votre zèle, de votre intelligence, de votre dé
vouement et vous remercie encore au nom
du gouvernement de la République.
Les maires saluent cette allocution de cris
répétés : « Vive la République ! Vive Poin
caré ! »
Le Congrès mutualiste
La pluie a cessé quand, les réceptions
achevées, le président de la République re
monte en voiture pour se rendre au théâtre,
où il va présider la séance de clôture du
congrès national de la mutualité française.
Les délégués des sociétés de secours mu
tuels, au nombre de plusieurs milliers, grou
pés autour de leurs bannières, sont massés
sur la place. Ils saluent de vivats enthousias
tes qui se prolongent plusieurs minutes,
l’arrivée de M. Poincaré devant qui ils incli
nent leurs bannières. Des fillettes vêtues de
DISCOURS DU PRINCE DE MONACO
Le prince de Monaco a tenu à s’associer à
la clôture du Congrès de la Mutualité, à
« cette manifestation d’une confiance abso
lue dans l’avenir des idées saines qui s'élè
vent de la science sociale pour stimuler le
travail et garantir la dignité humaine, telle
que nous la concevons dans la lumière de la
civilisation moderne ».
Discours du Président de la République
Messieurs,
blanc, des fleurs à la main, font une haie
juvénile et gracieuse tout le long de l’esca-
lier qui conduit du péristyle au foyer du
théâtre. M. Poincaré qu’encadrent M. Bar-
thon et M. Chéron, est reçu par M. Warnery,
président du congrès, par le prince de Mona
co qui porte le grand-cordon de la Légion
d’honneur, par M. Mabilleau, etc., qui lui
présentent les présidents des unions de
sociétés de secours mutuels représentées
au congrès mutualiste. Puis, le chef de
l’Etat paraît au balcon, et de la place
s élèvent de formidables acclamations. M.
Poincaré, très ému par cette manifestation,
fait signe qu’il veut parler, et il adresse à la
foule ces quelques paroles qui déchaînent
un nouvel enthousiasme :
— Je garderai de ce spectacle une inou
bliable vision dans mes yeux et dans mon
cœur. Je vous remercie, au nom de la mu
tualité, de la République, de la France !
Le président de la République est ensuite
conduit sur la scène du théâtre, où son ap
parition provoque, de la part du public, une
longue ovation. M. Mabilleau prie le prési
dent de la République d’accepter les insi
gnes de la mutualité. M. Poincaré attache à
sa boutonnière la médaille d’or des mutua
listes :
— Je vous remercie, dit-il, je garderai pré
cieusement cet insigne. Vous avez donné
autrefois à mon éminent prédécesseur M.
Loubet le titre de premier mutualiste de
France. Permettez-moi de lui laisser ce titre.
Vous avez nommé mon autre éminent pré
décesseur M. Fallières le second mutualiste
de France. Je veux seulement revendiquer
le titre de troisième mutualiste de France.
Et la séance du Congrès commence, prési
dée effectivement par M. Poincaré, qui donne
la parole aux orateurs.
DISCOURS DS H. PEZET
Maire de Montpellier
S’adressant au Président de la République,
le maire de Montpellier s’est exprimé en ces
termes :
Votre présence parmi nous en ce jour nous se
rait un gage du bienveillant intérêt que vous por
tez à la mutualité, si nous ne savions déjà de
quel œil vigilant vous avez toujours suivi le dé
veloppement et le progrès d’une organisation
dont mieux que tout autre vous avez su compren
dre et définir la haute utilité sociale.
Défenseur passionné de la liberté et individua
liste convaincu, vous avez dès longtemps senti le
danger qu’il y aurait à laisser les volontés hu
maines complètement isolées et sans aucun lien
qui les réunit ; vous avez voulu les dresser en
faisceaux et vous vous êtes fait l’apôtre éloquent
de l’association dans la liberté.
Vous avez vu dans la mutualité une des bases
fondamentales de la démocratie, plus encore, une
école indispensable à son éducation morale. C’est
elle, vous l’avez démarqué, qui peut le mieux dé
velopper les hautes vertus républicaines en pro
pageant l’esprit de discipline, l’esprit de justice,
l’esprit de solidarité. Grâce à elle les conceptions
égoïstes de chacun s’épurent et s’élèvent jusqu’à
la notion de l’intérêt commun, et ainsi, suivant
votre noble langage, « le sentiment de l’égalité,
dépouillé peu à peu par le rapprochement des
cœurs de ce qu’il a si souvent détruit de médio
cre et d’envieux, s’ennoblit, se fortifie et se fé
conde par le sentiment de la fraternité ».
DISCOURS DE M. WARNER?
Comme président du Congrès, M. Warne
ry adresse au président de la République
l’hommage de l’armée de laborieux, de bra
ves gens qui constituent les mutualistes
français.
« Chacun de nos Congrès nationaux, dit-il,
a constitué une marche en avant vers le
progrès, à chacun d’eux a correspondu l’étu
de de quelque grande question sociale qui
l’a caractérisé. »
DISCOURS DE M. HENRY CHÉRON
Ministre du Travail
M. Henry Chéron, ministre du travail,
après avoir passé en revue les diverses
questions portées à l’ordre du jour du Con
grès : l’invalidité, la collaboration des so
ciétés de secours mutuels aux? retraites ou
vrières et paysannes, les relations de la mu
tualité et des habitations à bon marché, le
chômage involontaire, les relations de la
mutualité et de l’assistance, a félicité les
congressistes de leurs travaux. Puis il a dit :
Quand on observe l’effort législatif des quinze
dernières années, et quand, se penchant de plus
près sur les faits, on le compare aux résultats ob
tenus, on constate tout ce qui reste à faire' pour
triompher de l’ignorance et de la méconnaissance
de la loi. Toute législation nouvelle, si généreuse
fût-elle, a eu les débuts les plus pénibles. Lors
de sa promulgation, la loi sur les accidents du
travail a été ardemment combattue par les ou
vriers eux-mêmes ; la loi sur le repos hebdoma
daire ne fait que pénétrer dans les mœurs ; vous
savez à quelles difficultés est en butte la loi sur
les retraites ouvrières et paysannes que tous les
partis réclamaient depuis plus de vingt ans. On
pourra dire plus tard que de pauvres gens, mal
renseignés et trompés, irrités contre la loi, ont
refusé, pendant la période transitoire, de verser
quelques sous pour obtenir l’allocation de 400
francs de rente de l’État. Les sociétés d’habita
tions à bon marché, en dépit des progrès de ces
dernières années, sont trop rares, leur action
beaucoup trop timide et trop limitée. Malgré les
avantages de la loi du 23 février 1912, il n’y a
que quelques sociétés de crédit immobilier dans
tout 1& pays.
Eh bien, Messieurs, avant de tenter des efforts
nouveaux, notre devoir est de faire passer ces
législations dans les faits. Il ne servirait à rien
de multiplier les actes législatifs si au dehors du
Parlement notre action commune ne leur donnait
une valeur pratique. C’est à faire connaître et à
réaliser toutes les lois sociales existantes que
nous devons apporter en premier lieu notre bonne
volonté. Il faut les faire comprendre des intéres
sés. 11 faut apprendre à ceux-ci à fonder des œu
vres sociales, à les gérer, à les bien administrer.
C’est une tâche de propagande qui s’impose à
nous tous. Mais qui donc pourrait mieux y réussir
que les millions de mutualistes répandus sur tout
le territoire ; eux qui sont les premiers en date
dans l’histoire de la solidarité sociale, eux qui ont
étendu progressivement leur action a des ci
toyens toujours plus nombreux et a des risques
toujours nouveaux, eux qui, par leurs méthodes,
par la force de l'exemple, par leur pénétration te-
nace. vont au cœur même du peuple dont ils
symbolisent les généreuses et vivantes aspira
tions ? ‘
C’est une heureuse fortune, pour un pré-
dent de la Bénphlicmn ui vient à peine
sident de la République q
d’inaugurer ses fonctions, d
a inaugurer ses ionctions, de pouvoir assis
ter à ces grandes assises de la Mutualité
française et de se trouver ainsi, dès le dé
but de sa magistrature, enveloppé de votre
sympathie et pénétré de votre esprit.
Je vous remercie de m’avoir offert cette
incomparable occasion de me retremper im
médiatement dans le courant de fraternité
qui, sorti des profondeurs du peuple, anime
vos Sociétés et féconde vos entreprises bien
faisantes.
Je me félicite également de rencontrer ici
un prince qui est un ami fervent de la mu
tualité, et dont la pensée, attentive à toutes
les formes du progrès, se partage entre la
science de la nature et la recherche des amé
liorations sociales.
Ce n’est pas, Messieurs, le témoignage tou
jours un peu froid d'une sollicitude offi
cielle que je vous apporte aujourd’hui. Voilà
de longues années que je suis des vôtres et
que, modeste soldat de votre puissante ar
mée, je participe à vos efforts et me rejouis
de vos victoires. Non seulement hier, com
me président du Comité international des
assurances sociales, j’ai mesuré plus aisé
ment que tout autre l’efficacité de votre ac
tion ; non seulement j’ai, comme député,
suivi jadis avec un intérêt passionné la dis
cussion de cette loi de 1898 qui a été la
charte de votre émancipation ; non seule
ment j’ai, comme ministre de l’instruction
publique, cherché à propager les mutualités
scolaires et post-scolaires, mais je suis resté,
pendant tout le cours de ma vie politique,
le président effectif d’une de ces petites so
ciétés rurales qui sont les premières géné
ratrices de vos énergies concentrées et que
je voudrais voir s’établir peu à peu dans les
moindres communes de France ; et dans ce
souvenir très humble, dont je garde quelque
fierté, je trouve aujourd’hui. Messieurs, un
meilleur titre à votre bienveillant accueil et
au précieux insigne que m’a remis tout à
l’heure, en votre nom, M. Léopold Mabil
leau.
Oui, durant de longues années, il m’a été
donné, comme à vous tous, messieurs, d’ob
server de près l’éclosion des vertus civiques
qui germent au cœur de vos sociétés et de
comprendre, par une expérience directe et
personnelle, l’excellente discipline morale à
laquelle s’astreignent, en pleine liberté, vos
milliers d’adhérents. Les sentiments qui ins
pirent à des ouvriers ou à des villageois la
fondation d’une mutuelle sont de ceux qui
s’éveillent dans les régions supérieures de
l’âme humaine. Qu’on plus large emploi
s’offre à ces généreux instincts de libre sa
crifice et de prévoyance collective. ils de
viendront aussitôt les meilleurs soutiens de
la solidarité nationale.
Le gouvernement de la République, qui a
encouragé le premier essor de la mutualité,
ne peut qu’être satisfait des merveilleuses
conquêtes qu’elle réalise tous les jours sous
nos yeux. Vos vingt-quatre mille sociétés se
sont ouvert des domaines nouveaux ; elles
se sont adaptées à des objets divers : mu
tualités maternelles et familiales, mutualités
scolaires et militaires ; elles ont secondé le
dévouement de la mère et protégé la fai
blesse de l’enfant ; elles ont enseigné aux
jeunes gens et aux hommes faits la beauté
simple et émouvante des existences labo
rieuses, régulières et ordonnées.
Mais pour que cette variété des risques et
cette division du travail ne devinssent pas
pour votre influence sociale une cause fa
tale de dispersion et de déperdition, il était
nécessaire que des liens permanents s’éta
blissent entre tous ces éléments fragmentai
res et que cette multitude de cellules vivan
tes vinssent se rapprocher, sans s’y absorber,
dans un organisme plus vigoureux ; et c’est
ainsi que dans une première synthèse, vous
avez constitué ces unions départementales,
auxquelles l’extension du nombre des adhé
rents permet déjà de pourvoir à des besoins
qui dépassent les forces d’une société locale ;
c’est ainsi qu’ensuite vous avez créé des
unions régionales pour faire face à des ris
ques plus lourds et à des services plus déli-
cats, et c’est ainsi qu’enfin, vous élevant de
sommet en sommet, vous avez découvert
des horizons encore plus vastes et fondé vo
tre Fédération nationale.
Vous voici maintenant à même de vous
consacrer à des œuvres sociales qui au
raient naguère paru inaccessibles et presque
chimériques à vos devanciers et que votre
impatiente activité brûle déjà d’accomplir.
Au demeurant, n’avez-vous pas donné un
éclatant exemple de votre esprit d’initiative,
lorsque vous vous êtes faits, avec un zèle
inlassable, les collaborateurs de l’Etat dans
l’application de la loi des retraites ouvriè-.
res? Vous avez courageusement cherché à
dissiper les préventions et à vaincre les ré
sistances ; vous vous êtes attachés à faire
pénétrer partout dans la conscience publi
que la pensée du législateur; vous avez
montré comment les travailleurs, en recou
rant à l’entremise de la mutualité, trouvent
dans la réforme des bénéfices nouveaux ;
et. par un juste retour des choses, le succès
croissant de votre propagande a donné à la
vie mutualiste plus d’ardeur et plus d’in
tensité.
La loi vous a procuré les réserves qui
vous faisaient défaut ; elle vous a conviés à
la gestion directe des sommes versées et elle
vous a laissé, dans l’emploi de ces fonds,
sous un contrôle qui ne pose pas à votre
sagesse, une liberté qui favorisera sur tous
les points du territoire les entreprises de
bienfaisance ou d’hygiène et qui vous per
mettra de rendre aux travailleurs, en avan
tages matériels ou moraux, l’argent épargné
par les travailleurs. -
Mais vous ne vous arrêtez pas là. vous
voulez engager la lutte contre les plus re
doutables fléaux qui menacent les sociétés
humaines et vous ne reculez devant aucune
tâche de préservation ou de relèvement.
Vous songez à l’ouvrier qui,frappé dans la
force de l’âge par la maladie, voit tout à
coup sa volonté paralysée par le destin et se
trouve subitement sans ressources, avec une
capacité de travail détruite ou amoindrie
pour longtemps, peut-être même pour tou
jours ; et vous revendiquez avec insistance
l’honneur de contribuer à l’assurance contre
l’invalidité temporaire ou permanente.
Vous songez aux terribles ravages que lait !
la tuberculose dans les familles pauvres et
vous étudiez avec ferveur les moyens din-
troduire dans les logements ouvriers plus
d’air et de lumière, plus de santé et plus de
joie.
Vous songez avec angoisse à la diminution
de la natalité française et vous vous préoccu
pez d’attacher le père à son foyer assaini,
vous veillez sur la femme et sur la mere,
vous vous ingéniez à combattre la mortalité
infantile, vous tâchez de répandre partout,
avec le bien-être, cette sécurité, cette con
fiance en l’avenir, cet optimisme réfléchi qui
donnent aux hommes le gout des fondations
durables et la patience des longs desseins.
Poursuivez, Messieurs, votre campagne
civilisatrice. Expliquez partout les mentes
de la prévoyance et les bienfaits de la liberté.
Echauffez les cœurs, éclairez les esprits, sti
mulez les énergies.
La République, qui vous connaît et qui
vous voit à l’œuvie, attend beaucoup de vo-
tre expérience et de votre bonne volonté.
Reconnaissante de vos services passés, elle
a foi en vous et escompte déjà, avec uni
gratitude nouvelle, vos services futurs.
Je suis heureux de vous exprimer ses re
merciements pour hier, et pour demain, ses
encouragements.
»
« *
Avant de se rendre au banquet, le prési
dent de la République alla visiter la clinique
de la mutualité, fondée par une dame géné
reuse, Aime Doridan. Un conseiller munici
pal, M. Verdier, lut un compliment en vers.
— Je vous remercie, a répondu M. Poin
caré, Monsieur et cher maître, de ces poéti
ques souhaits de bienvenue ; je n’ai qu’un
regret, c’est de ne pouvoir vous répondre en
vers pour être à la hauteur du témoignage
de sympathie que vous voulez bien me pré
senter.
Une plaquette en or commémorative du
Congrès fut remise au président, au prince
de Monaco et à Mme Doridan.
LE BANQUET
Au banquet, qui a été servi au quartier
d’artillerie, des discours ont été prononcés
par le maire, le président du Congrès et le
président de la République.
DISCOURS DE M, PEZET
Maire de Montpellier
Après avoir remercié le président de la
République d’avoir bien voulu accepter l’in-
vitation de la municipalité de Montpellier et
du bureau du Congrès national de la mutua
lité, M. Pezet a continué :
Votre avènement à la plus haute magistrature
du pays a ceci de particulier qu’avant d'être élu
de l’Assemblée nationale, vous étiez celui du peu
pie tout entier, et que l’opinion publique, devah
çant le vote de ses représentants, s’elàit déjà una
nimement prononcée en faveur de votre candida
ture.
L’homme qui avait le plus puissamment contri
bué à donner au pays la confiance qu’il se doit i
lui-même, qui lui avait rendu la conscience de st
force et le sentiment de sa dignité, celui dont l’in
tervention dans le concert des puissances avait
été universellement appréciée n’était-il pas en
effet le plus digne et le plus qualifié pour présider
aux destinées de la France ?
Nous avons vécu anxieux et attentifs les heures
graves que le pays vient de traverser. De lOrien’
nous parvenaient le fracas et les rumeurs de la
guerre ; ses lueurs sinistres, n’allaient-elles pas
brusquement se propager jusqu’à nous ?
L’Europe s’agitait inquiète ; l’horizon se char
geait des plus noires nuées d’orage.
Alors dans le tumulte une voix s’éleva, celle-là
même qui, déjà fidèle aux traditions de la France
civilisatrice et pacifique, avait tenté de suprêmes
efforts pour conjurer le conflit, une voix nette et
claire, et elle fit entendre avec tant de force tran
quille et calme des paroles si profondément em-
preintes de bon sens, de raison et de justice, que
‘Europe tout entière l’écouta.
Gomment s’étonner, Monsieur le président, de h
confiance absolue que le pays a mis en vous ? Nt
lui avez-vous pas montré en ces heures troublées
les éminentes qualités de votre esprit et de votre
cœur, ardemment épris de paix, mais résolu à
faire respecter jalousement notre honneur natio
nal ?
La France, vous ayant vu à l’œuvre, n’a pas hé
sité à vous confier la garde de son drapeau, et
notre Languedoc est heureux de saluer en vous
notre chère Lorraine.
Discours du Président de la République
• Messieurs,
Je suis profondément ému du chaleureux
accueil que m’ont fait, depuis ce matin, en
même temps que les membres du Congrès
mutualiste, les habitants de Montpellier et
les républicains de l’Hérault.
Malgré les éloges qu’ont bien voulu me
décerner, tour à tour, en termes trop flat
teurs, M. le maire Pezet et M. le président
Warnery, je sens bien que ces manifestations
de sympathie dépassent de beaucoup ma
personne et s’adressent surtout à la magis
trature que j’exerce.
Dans une démocratie maîtresse de ses des
tinées et justement fière de se gouverner
elle-même, les hommes ne sont jamais que
les images momentané s des idées ; et si le
président de la République trouve parmi
vous une bienveillance si empressée, c’est
surtout parce qu’il représente à vos yeux,
sous une forme presque impersonnelle el
anonyme, un régime qui a donné à la Fran
ce plus de quarante années de paix et de
prospérité. Au poste de confiance que lui
assigne l’Assemblée nationale, il n’est que le
premier serviteur de la Constitution et der
lois. . • , •
Jamais mieux qu aujourd’hui,messieurs, ja-
mais mieux qu’après le magnifique Congrès
qui vient de se tenir à Montpellier, nous ne
serons à même de mesurer les étapes du
progrès républicain.
Les sociétés mutuelles, filles de l’ordre et
de la liberté, n’ont pu grandir qu’au plein
air. Comparez-les aux vieux compagnonna
ges, qui traînaient jadis une existence in-
cuiète et misérable et qui étouffaient sous
le poids d’une réglementation tracassière.
Comparez-les aux malheureuses associations
qui cherchaient à naître dans la première
moitié du dix-neuvième siècle et qui se
heurtaient aux prohibitions du Code pénal.
Comparez-les même aux mutuelles, qu. ont
commencé d’apparaître à l'abri de la loi de
1850 et qui étaient encore si timides, si ché
tives et si dispersées. .
Opposez à ces pauvres souvenirs la réa:
lité vivante et voyez ce que sous les aus
nices d’on gouvernement libre a pu devenir
une institution qui avait si longtemps vé
8é La mutualité, qui porte en elle l’embryon
d’une organisation sociale spontanée et t
qui seul l’instinct populaire donne e Ire
missement de la vie, ne reçoit son déveP
pement naturel que dans un milieu propis
aux initiatives privées, et les efforts in divi
duels, qui risquent de se briser dans unt
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