Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-03-27
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 mars 1913 27 mars 1913
Description : 1913/03/27 (A33,N14579). 1913/03/27 (A33,N14579).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526379280
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
55" Année — N* 11,579
IG Pages)
S Centimes — EDITION DU MATIN ~ 5 Centimes
m—M
wowderresnre
(Cs Pagesy
Jeudi 27 Mars 1915
=== ========== umnsazse=a
, AU HAVRE
A PARIS.
ANNONCES
Le PETIT HA VRE est désigne pour les Annonces judiciaires et légales
Bureau du Journal, 112, bout 4 de Strasbourg
L'AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
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ORGANE REPUBLICAIN
Petit
DEMOCRATIQUE
“S
Se sont abstenus
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
i Dernière Heure b
° I ‘ U
PARIS, TROIS HEURES MATIN
LE
Ministère et la Chambre
DEPECHES COMMERCIALES
METAUX
NEW-YORK, 26 MARS
Cotons : mars, hausse 49 points ; mai,
hausse 16 points ; juillet, hausse 15 points;
octobre, hausse 16 points. — Ferme.
Caféi : hausse 12 à 17 points.
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce oui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE F&NOUX
85. Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE : Rédaction, No 7 60
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,
l’Oise et la Somme
Autres Départements. .....
Union Postale
Trois Mois Six Mois Un an
6
10
5O
Fr.
• Fr. j fi 8»
fl fl 50 ==
=0 Fr. As
Un s'abonne egalement. SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste se ranoo
LONDRES, 36 Mars, Dépêche de 4 h. 30
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
CUIVRE
Comptant ..
calme
£ 63 5/-
15/-
-/-
3 mois
£ 65 12/6
15/-
ETAIN
Comptant .
£ 213 15/-
35/-
3 mois
ferme
£ 210 5/-
40/-
-/-
FER
Comptant ..
calme
£65/6
9 d
-f-
5 mois.... .
£ 62/6
12 d
-1-
NEW-YORK, 26 MARS
X .. JOUI
.. PKIUBtr
Cuivre Standard disp.
14 50
14 37
— mai
14 56
14 43
Amalganat. Top...
71 »/»
70 3.8
Fer
17 50
17 50
CHICAGO. 2
6 MARS
Blé sur
Mai
c. ou JOUR
90 4/2
c. P R RGB h
89 1/2
—
Juillet....
90 1/8
89 3 8
Maïs sur
Mai
53 1/2
53 » »
—-
Juillet....
54 3 4
54 3 8
Saindoux sur.
Mai
11 07
11 02
—•
Juillet....
10 92
10 90
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 25 mars 1913.
U ®RE D'ORIDNT
LA PRISE D'ANDRINOPLE
Ferdinand Ier se rend à Andrinople
Sofia, 8 heures du soir. — Le roi, accom
pagne des princes Boris et Cyrille, est parti
pour Andrinople.
Après la reddition de la place
Sofia. — Les Bulgares se sont emparés
d'Andrinople.
Le général Chukri Pacha s’est rendu à deux
heures de l’après-midi au général comman
dant les troupes bulgares.
M. Gueschoff, president du Conseil, a
adresse une dépêche au général Savoff, le
félicitant, lui et sa vaillante armée pour le
brillant succès remporté devant Andrinople
et qui couronne dignement la victorieuse
campagne bulgare.
Le général Savoff a répondu en remer-
ciant M. Gueschoff des félicitations qui lui
sont adressées.
Il ajoute que chacun, du simple soldat au
général, s’est efforcé de remplir la tâche qui
lui était confiée par le roi et par le gouver
nement.
L’Enthousiasme en Bulgarie
Sofia, 9 heures du soir. — La prisé d'An-
ürinople, annoncée par 21 coups de canon, a
été accueillie avec un grand enthousiasme
en ville. La circulation était énorme dans les
rues. Les cloches des églises sonnaient à
toute volée.
Le general Ivanoff a télégraphié au général
Savoff qu’il avait reçu la reddition de Chukri
Pacha et de son état-major et qu’il avait dé
signe un commandant de la ville, chef de la
garnison, qui prendra les mesures d'ordre
nécessaires.
Demain, le général Ivanoff fera son entrée
à Andrinople.
Un Requiem pour le repos des âmes des
soldats tombés au feu et des Te Deum pour
les victoires, seront dits demain dans tout le
pays.
Tcha’aldja M serait rendue aux Bulgares
Londres. — Les journaux annoncent que
la légation bulgare a reçu une dépêche an
nonçant qu’après un combat acharné de
deux jours, Tchataldja s’est rendu aux bul
gares.
M. POINCARÉ A MONTPELLIER
Le presiaent de la République quittera
Paris, samedi soir, pour se rendre à Mont
pellier où il doit présider le lendemain,
30 mars, la clôture du Congrès de la mutua
lité française.
Le president quittera Montpellier, diman
che soir, à 7 heures.
La Situation Ministérielle
Conseil de Cabinet
Lns ministres se sont réunis, à six heures,
en Conseil de cabinet, sous la présidence de
M. Barthou.
Le Conseil a décidé que le président du
Conseil et le ministre de la guerre demande
ront d’urgence à être entendus par la Com
mission de l’armée pour la prier instam
ment de ne pas se séparer avant d’avoir
statué sur le principe du service de trois ans,
contenu dans l’article 12.
Le conseil a examine les amendements re
latifs à la loi d’amnistie qui figure à l’ordre
du jour d’aujourd’hui à la Chambre.
‘Re président du Conseil et le ministre de
l’intérieur seront entendus vendredi après-
midi par la Commission sénatoriale de la ré
forme électorale.
Le ministre du commerce et des postes a
fait part au Conseil de son intention de de
mander à la Commission sénatoriale des
finances de vouloir bien l’entendre ainsi que
le ministre des finances au sujet des deci-
sions prises relativement à l'augmentation
du traitement du personnel des postes.
Le ministre des finances sera également
entendu au sujet des dispositions relatives
aux familles nombreuses.
Le reste de la seance a été consacré à l’ex-
pédition des affaires courantes.
Le prochain Conseil aura lieu samedi ma
lin à l’Elysee.
A la Délégation des Gauches
La délégation des gauches s’est réunie hier
sous la présidence deM. R-noult.
Elle a pris acte du retrait de l’interpella
tion de M. Breton.
Elle a décidé que les quatre groupes répu
blicains seraient convoqués avant la séance
afin de délibérer sur la situation politique.
Ajoutons qu’une grande discussion a eu
lieu au sein de la délégation.
Les avis étaient très partagés sur l’oppor
tunité d’un nouveau débat.
On a finalement décida de s’en remettre à
la décision des groupes.
L’ordre du jour que M. Breton se propo ¬
sait de déposer à la suite de son interpella
tion était ai nsi conçu :
« La Chambre, résolue à pratiquer une
politique de réformes démocratiques fondée
sur l’union des républicains et appuyée sur
une majorité exclusivement républicaine,
passe à l’ordre du jour. »
A la fin de la journée, M. Breton était en
core hésitant, à savoir s’il interpellerait ou
n’interpellerait pas. •
Mais ajoutons que son interpellation sera
peut-être reprise par un membre de la ma
jorité d’hier.
Le texte de l’ordre du jour rédigé par M.
Breton a été, croyons-nous, envoyé au pré
sident du Conseil.
Au Comité Exécutif du Parti Radical
Le Comité exécutif du Parti radical et ra
dical socialiste s’est réuni hier soir pour
examiner la situation politique.
Après un échange de vues sur la situation,
le bureau a voté l’ordre du'jour suivant :
« Le bureau exécutif radical et radical so
cialiste considérant que pour la première
fois depuis le ministère Méline, est appelé à
collaborer au gouvernement un représen
tant du parti progressiste ; considérant tout
spécialement que sur la question du réta
blissement du service de trois ans, le chef
du gouvernement a déclaré qu’il serait irré
ductible dans son dessein de faire adopter
par le Parlement le projet élaboré par son
prédécesseur ; considère qu’après les expli
cations du gouvernement et le scrutin qui
l’a suivi, le gouvernement est soutenu en
grande majorité par les progressistes ; dé
clare une fois de plus, répudier très énergi
quement les projets de tout cabinet qui ne
s’appuie pas exclusivement sur les éléments
de gauche ».
LA LOI DE TROIS ANS
À la Commission de l’Armée
La Commission de l’armée s’est réunie
sous la présidence de M. de Montebello.
Elle a entenau le général Pedoya sur son
contre-projet qu’elle n’a pas piis en considé
ration.
Elle a abordé ensuite la discussion géné
rale de l'article 12 et a entendu M. Georges
Leygues qui l’a soutenu.
La suite de la discussion a été renvoyée à
demain.
Sur la proposition du président, il a été
décidé en principe que la Commission se sé
parerait en même temps que la Chambre et
reprendrait ses séances vers le 22 avril, de
façon à saisir la Chambre de son rapport
des la rentrée.
Rappelons que l'article 12 du projet gou
vernemental porte que tous les français re
connus propres au service militaire tout par
tie, successivement de l’armee active pen
dant trois ans, de la réserve pendant onze
ans, de la territoriale pendant sept ans et de
la reserve de la territoriale pendant sept ans.
Le service militaire est réglé par classes.
L’armee active comprendindépendamment
des hommes qui ne proviennent pas des ap
pels, tous les jeunes gens déclares propres
au service militaire (armée et auxiliaires)
et faisant partie des trois derniers contin-
gents incorporés.
M. STEEG A MADRID
Madrid. — L’inauguration de l’Institut
français a été présidée par M. Steeg, ayant à
ses côtés le comte de Romanonès et les mi-
nistres de l’instruction publique et des affai
res étrangères.
M. Lopez Munez, ministre de l’intérieur, a
prononce un discours en français.
M. Steeg a répondu en lui disant toute
son émotion de l’accueil du gouvernement
espagnol.
===- - ■■
A LA CHAMBRE DES COMMUNES
Londres.— A la Chambre d- s communes,
une discussion orageuse s’est engagée au su
jet du bill des finances.
Le vote a donné au gouvernement une
faible majorité de 39 voix.
Des scènes tumultueuses se sont produi
tes.
M. Mac Keam ayant traité les membres de
l’opposition de « piliers de cabarets » a reçu
l’ordre de quitter la salle, sur son refus de
retirer son injure.
Dans son discours, M. Winston Churchill
a énuméré les raisons principales nécessi
tant une augmentation du budget.
Il a déclare que la nouvelle loi allemande
et les besoins de l’Angleterre dans la Medi
terranée sont les causes principales de l’aug
mentation de la marine britannique.
Il rconnaît la folie extrême des arme
ments de l’Angleterre et du Monde entier
pour le développement des marines et consi
dère qu’un effort concerté pour l’arrêter de
vrait être le premier des buts internationaux.
« La nouvelle loi allemande, dit l’orateur,
a eu pour conséquence la construction de
neuf navires de première classe par 1 Angle
terre pour 1913. _
» Il n’y a aucune difficulté à établir un ar
rangement solide pour 1914 si l’Allemagne
veut ajourner ou annuler son programme
pour 1914.
» L’accord des gouvernements anglais et
allemand pour la paix du monde aurait une
portée incalculable et pourrait devenir une
cause de joie universelle 1 »
Il n’y a pas à dissimuler que l’accueil
fait par la Chambre des députés au nouveau
ministère a été plus que réservé.
Non pas que sa déclaration ait suscité de
sérieux débats. Aucune politique n’a été
opposée à celle de M. Barthou.
Mais derrière les questions de programme
se sont immédiatement dressées les ques
tions de personnes.
Et l'on a été ému surtout, d’un côté, par
la présence d’un ancien progressiste dans
le cabinet, d’un autre côté, par celle de ra
dicaux et radicaux-socialistes ralliés à la
politique de M. Barthou. De là, un nombre
absolument inusité d’abstentions.
Sur la question primordiale de la dépense
nationale, M. Barthou a été d’une netteté
absolue, et il n’a rien à ajouter.
De même aussi sur la défense de l’école
laïque.
Mais sur la question de la réforme élec
torale, dont le Sénat s’est fait une arme
contre le précédent cabinet, M. Barthou,
s’il paraît avoir définitivement abandonné
le quotient, n’a cependant pas été suffisam
ment explicite.
Ainsi que le constate La Lanterne, a en
abandonnant le quotient, il mécontenta les
fougueux proportionnalistes du centre ; en
s’engageant à défendre ardemment l’école
laïque, il écarta de lui les.droitiers qui
pouvaient lui accorder leurs sympathies. »
On pourrait ajouter, que, par son attitu
de résolue en ce qui concerne la loi de trois
ans, il s’était aliéné tous les socialistes uni
fiés et une partie des radicaux-socialistes.
« En fin de compte, ajoute notre confrè
re, la majorité n’est pas ministérielle, ni
anti-ministérielle. Elle est presque absten
tionniste. »
Ceci revient à dire que le débat d’avant-
hier n’a rien terminé. Il est donc à désirer
qu’une nouvelle occasion soit offerte, sans
délai, au gouvernement, de préciser ses
intentions.
C’est en ce sens que nous verrions avec
satisfaction se produire une interpellation
qui, du reste, est annoncée pour aujour
d’hui.
Une nouvelle discussion donnera à M.
Barthou, particulièrement en ce qui con
cerne la réforme électorale, l’occasion de
revenir à la solution indiquée dans sa Dé
claration, — et qui serait la réunion d’une
Commission interparlementaire, chargée de
trouver la formule d’un accord entre les
deux Chambres, et dont le gouvernement
faciliterait l’œuvre.
HIPPOLYTE FÉNOUX.
--------—
Reforme Electorale et Quotient
Le ministère Barthou a eu raison de faire
sienne, à propos de la réforme électorale,
l’idée du Cabinet Briand qui était de réunir
une Commission interparlementaire pour
étudier un projet et une formule de conci
liation. C'est le seul moyen à cette heure et
en attendant la consultation électorale de
1914, non seulement d’essayer une entente,
mais même de faire apparaître les disposi
tions véritables de chacune des Assemblées.
Il résulte en effet des longs débats qui se
sont poursuivis à la Chambre, puis au Sé
nat, que les deux Assemblées seraient por
tées à se mettre d’accord sur un principe,
celui de la représentation des minorités. M.
Barthou en a pris acte et il a bien fait. Dé
sormais tout effort de transaction doit donc
tendre exclusivement à assurer de la ma
nière la plus efficace et la plus sincère cette
représentation ; tout le monde saura que la
Commission interparlementaire n’a pas d’au
tre objet.
Quel moyen choisira-t-elle ? se demandent
les Débats. Sera-ce le quotient, ou le diviseur,
ou tel système comme celui de M. Maujan
ou de M. Poulie ? L’avenir le dira. Les pro
portionnalistes ont toujours pensé que,
seul, le quotient calculé sur le nombre des
votants attribuait aux majorités et aux mi
norités le nombre de sièges qui répond exac
tement à leur importance respective. Se
sont-ils trompés ? Q l’on le leur montre ;
qu’on présente une méthode plus juste pour
faire aux minorités la place qui leur revient.
Ils attendront avec tranquillité les résultats
des travaux de la Commission. Ils n’auront
d’intransigeance et d’hostilité qu’à l’égard de
la manœuvre qui consisterait à reclamer
très haut la R. M. pour n’aboutir qu’a l’esca-
moter.
Voici déjà des paroles de conciliation, qui,
venant d’un journal comme les Débats, in
diquent la nécessité de l’accord, et sa pos
sibilité.
- o g 1 — 1 " -
La Situation Ministérielle
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 26 mars.
On n’a cessé de s’occuper pendant toute la
journée de la situation ministerielle.
Rien que les radicaux célèbrent le vote
d’hier comme une victoire, on fait remar
quer que le résultat est surtout négatif pour
eux-mêmes.
En effet, ils ne tirent vanité que de s’être
abstenus et d’avoir entraîné l’abstention de
députés d’autres groupes qui ont imité leur
exemple.
C’est ainsi que l’on a vu M. Charles Be
noist, l’apôtre de la Proportionnelle, ne pas
donner sa voix au nouveau cabinet qui es
saie de trouver un terrain d’entente et qui
se déclare irréductible pour le service de
trois ans.
Il est probable que M. Charles Benoist ne
sera pas compris de ses électeurs.
On peut diggaussi que l’attitude de la plu
part des membres du parti radical et radical
socialiste ne sera pas p as approuvée, car on
dit déjà dans le pays que les opposants ont
visé plus haut que le Cabinet Barthou et
qu’ils essaient de se venger de l’insuccès de
leur candidat M. Paras en faisant échec à M.
Poincaré et en démolissant le premier mi
nistère auquel il a donné l’investiture.
Les propos tenus aujourd’hui dans le Sa
lon de la Paix et les coulisses du Palais
Bourbon démontrent que ce raisonnement
n’est pas dénue de fondement.
il y a un amas de rancunes qui se sont
montrées en même temps que des décep
tions ministérielles.
Toutefois, il faut reconnaître que l’orateur
le plus vioient d’hier, M. Franklin-Bouillon,
a agi avec desinteressement. Il ne pourra
jamais en effet faire partie d’un cabinet
quelconque.
Ses attaques contre M. Thierry ont grandi
celui-ci car M. Franklin-Bouillon a essaye,
pour les besoins de la cause, d’en faire un
chef de parti tandis que le député de Mar
seille n’est qn’un républicain convaincu qui
s’est attaché surtout à defenare les intérêts
maritimes et commerciaux. C’est un mode-
ré, il est vrai, mais il n’a jamais été réelle
ment un militant.
Les radicaux, à la dernière heure, font
annoncer qu’ils ne feront pas demain d’in
terpellation.
Ce n’est pas par générosité qu’ils ont re
noncé a poursuivre leur prétendu succès
contre le cabinet, c’est parce qu’ils sont
presque certains d'une défaite.
Th. Henry.
—
Le Scrutin de Mardi
à la Chambre
Scrutin sur l’ordre du jour de MM. Méquil-
let et Nvé .
Votants : 387. Majorité absolue : 194.
Pour : 225.
Contre : 162.
Les 235 voix de la Majorité
25 radicaux socialist s : MM B-rthod, Besnard,
Bourély, Broussais, Cuttoli. Delà roche-Vernet, De-
leglise, Dufreche. Ch. D imont, Dusevel, F. Brun,
Guist’hau, Heuzey (Nievre). Klotz, Lamourvux,
Magniez, Manant, Mass*, Nounaud, Paris. Pour-
query de Boisserin, Surcouf, Sévère, Ternois,
Troumn.
60 membres de la, gauche radicale : MM. Abel,
Armez. Baiitrand, Bar. B irthou, Bsudet, Benzet,
Bluysen, Bord-rie, Victor Boret, Bougues, Bou
vier. Garpot. Chaulet, Chanvia-Serviniere, Chavet,
Cheron, Glémentel, Gombrouze, Guny, Davaine,
F. Dvid, Denis, Devins. Dnadeï, Dubuisson, Du-
puy (T-el-Gar , Abel. Ferry, Ganauit, Garai, Grand-
jean, Grosdidier, Guernier, Honnorat, Lalanne,
Lebail, Lefebure. Le Troadec, Loth. Mathis (Haute-
Sadn), Mathis (Vosges), Mairat, Mequiliet, Paul
Morel, Noël, Noulens, Raoul Péret, icard, Piebe-
ry, Pierre Goujon Python Ragally, Renard, Roch,
Roden, Samaiens. Schmidt, Verlot, Voyer.
63 membres de la gauche democ. ah que : MM. Ba-
baud-Lacroze, Berard, Bignon, Boissel, Boissel-
Dombreval, Bonoiard, Bory, B uctot. Bureau, Ju
les Brunet, Carnot, Gels, Chailley, Chalamel,
Chaumet. Clament, Cloarec, Coureau, Dariac, Da-
vid Dord g Delelis-Fsnien. Deloncle, F. Disleau,
Dreion. Dupuis Gironde. Etienne. Failliot, Fays-
sut, Fesq. de Follevilie, Fournol. Gallois. Gerad,
Germain-Perier, Haguenin, d’Iriart d’Etchepare,
Janin, Jousselin, Lacour, de Lanessan, de la Tré-
moille, Lavomne, Lebrun, Lecherpy. Maginot, Mo
deste Leroy, Leygurs, Loriot, Mando, Mignol-Bo-
zérian, Muteau, J’atureau-Mirand. Pierangeli.Poul-
lan, Joseph Remach, Rozet, Saumande, Sibille,
Soussial, Theveny, Thomson, Villaut-Duchesnois,
Veillât.
3 républicains sociaPstes : MM. Frayssinet, Lan
dry, de Monzie.
2 députés non, inscrits à un groupe : MM. Aris
tide Briand et B rlie.
27 membres de l'Union républicaine. — MM. Ar-
bel (Loire), Archambaud,Bansard des Bois, Bonne-
vay, Bouge, de Boury, Chanot, Corsudet, Dior, Du-
barte, Fleury-Ravarin, Forgemoi, de Bostquenard,
de France, Goffi r, de Goniaut-Biron, Guesnier,
Hennessy ‘James), Hocher, Lairoile, Laniel. de
Montjou, Pracet Balade. Raiberti, Seydoux, Thier
ry, Thierry Delanoue, Tony-Riont.
29 progressistes. — MM. Adigard, d’Aramon, Ay-
nard, de Bagneux. Beaureg-rd, Bienaimé, Bonne-
fous, Brice. Danielou, Dubois, Ducianx-Monteil,
Ecudier, Flandin, Fournier-Sarlovèze, Gourd, Jean
Hennessy, des Lyons de Feuchin, Lannes de Mon
tebello. Lefas, Gabriel Mauhoury, Marin, Maurice
Spronck. Monprofit. de Mouslier. Nor ier, Pas y,
Pugliesi-Conti (Corse), Jutes Roche, Roulleaux, Du-
gage. .
6 membres de l'Action libérale. — MM. Aurio,
Gassadou. Delafosse, de Mackau. Pain, A. Reille.
9 députés non inscrits utix groupes — MM Mau
rice Barres, Beauchamps, L. Bougere, Eymond,
Flayelle, Houbé, Lemire, Millevoye, Pugliesi-donti
(Seine)
1 député de la droite. — M. de Kernier.
Les 162 voix de la m norité
59 radicaux-socialistes : MM. Amiard, Andrieu,
Beauquier, Binet, Boulandeau, BouySson, Brunet
(Seine». F. Buisson, Ceccaldi, Charles (Côte-d’Or),
Chautemps (Savoie), Couesnon. Dalbrez, Daniel
Vincent, Defontaine, Deimas, Derveloy Drivet,
Duraffour, Emile Laurent, Franklin-Bouillon, Gal-
lot, Gheus. Giordan, Godard, Guiraud, Haudos,
Hanet, Henry Simon, J det, Lachaud, Leboucq,
Le Louedec, Leroy (Nord), Lorrimy, Loustalot,
Loup, Magniaude, Margaine, Marlaud, Melin, Mil-
Baux, Pasqual, général Pedoya, Perrier (Isère),
Perissoud, Ponsot, Puech, R zimbaud, Ribiere,
Schneider, Simonet, Sireyjol, Tarrade, Thalamas,
Tissier, Vazeille, Vian. .
3 membres de la g juche radicale : MM. Gaopi-
not, Girod, Marc Revile.
1 membre de la gauche démocratique : M. Emile
Constant. , ,
18 republicains-soCialistcë : MM. Angegneur, Bor-
rel J -L Breton, Golliard, J Coûtant. Delecurze,
Deveze, Emile Favre, J. Fournier, Grodet, Joly,
Lefol, Lenoir, Mahieu, Molle, Painleve, Roux-Gos-
tadeau, Violette.
1 membre de Tuaion républicaine : M. d’Argen-
son.
1 progressiste : M. Henry Fougère.
3 députés non inscrits : MM. Damour, Heuzé
(Corse , Ernest Roche.
1 dépwlé de l’Action libérale : M. de PEstour-
beillon.
6 députés de la droite : MM. de Baudry d Asson,
de Blancas, Delahaye, de La Ferronays, de Lan-
gainais, de Rohan.
69 socialistes unifiés: MM. Albert Poulain, Albert
Thomas, Aldy, Aubriot, Barthe, Basly,Beduce,
Betouilo. Roubey-Allex, Bouisson, Bouveri, Bracke,
Brenier. Briquet, Brizon, Cabrol, Gadenat, Gamelle,
Glaussat, Colly, Compere-Morel, Dejeante, Ddory,
Dubled, Ducarouge, Dufour, Dumas (Allier), —u
marc (Cher), Faurère, Fourment, Ghisguiere,.
maux, Goude, Groussier, Guesde, Hubert Rouger,
Jaures, Lagrosillière, Lauche, Lecomte, Lhoste,
Manus, Marietton, Mauger, Meslier, Mille, Mistral,
Myrens, Nicolas Nectoux, Prevot-Ellen, Raflin-
Dugens, Reboul, Ringuier, Roblin, Rognon, Roua-
net, Rozier, Sabin, Selle, Sembat, Sixte Quenin,
Thivrier, Vaillant, Veber, Vigne, Voiin» Walter,
Wilm.
57 radicaux socialistes : MM. Alfred Brard, Ba-
chimont. B duel, Becays, Berirand, Bewnail, Bus-
sat, Chssig, Ghaussier, Chenal. Gosnier, Dli-
mier, Debanne, Charles Deloncle, Désolas, Dreyt
Durand (Aude), Fabre, Fitte, Fouché. Gasparin,
Gitlette-Arimondy. Girard. Guichard. Héritier, Jean
Javel, Jouancoux, Abel Lefèvre, Le Rouzic, Long,
Maison, Maître, Malavialle. Malvy, Marrou, Messi’
my, Monestier, Mons. J.-B. Morin, Nail, Nogues,
Paul Meunier. Pechadre, Peytral, Pujade, habier.
Ravisa, R-noult, Sauzéde, Second. Simyan, Tavé,
Tnierry-Czes, Treignier, Viard. Emile Vincent.
39 membres de la gauche radicale : MM. Adriani
Alasseur, André Hesse, Berniolle, Bosquette, Bour-
guet. Boutaud. Bouttié, Braibani, Caillaux. Gels,
Chautemps '.Indre-et-Loire), Chevillon, Cochery
Grepel, Coyrard, Daniel Lacembe, Delpierre, D -
melher, Dessoye. Dron, Duffau, Dupont, Chanal,
Gioux, Jacquier, H. Laroche. Larquier, Laura me,
M. Mannoury, Morel (Pas-ne-Calais), Nicolle, Per-
reau-Pradier, P ouzané, Potié, Th. Reinach, Rou-
gier, Sarrazin, Trouvé.
4 député de la gauche démocratique :MM. Ajam,
Louis Andrieux, Paul Deschanel, Maurice Ray
naud.
Il républicains socialistes: MM. Alphonse Ri
vière. Gindace, Coreil, Doussand, de Kerguézec,
Legitimus, Paturet, Paul-Boncour, Touraan, Vi-
viani.
1 dénuté de l’union républicaine : M. Charles
Benoist.
1 socialiste unifié : M. Lavaud.
12 progressistes : MM. Ballande, de Chambrun,
Grolard, D alachenal. Desjardins, Durand, de Grand-
maison, Lefebvre du Prey, Leroy-Beaulieu, Né
ron, Peyroux, Soubigou.
21 membres du groupe de l’Action liberale: MM.
Augé, de Ghappedelarne, Constans (Tarn-et-Ga-
ronne, Dansette. Déchelette, Demain. Driant, Du
mont, Dutreil, Forest, Guichenné. Hugot-Derville,
Lamy, Lerolle, de Ludre, Massabuau, de Mun,
Piou, Plichon. Porteu, Vandame
13 députés de l droite ; MM. F. Bougère. Ci-
biel, Denys Cochin, baron Gerard, Ginoux-D-fer-
mon, du Haigouët. de Juigné, de Lavrignais. de
Montaigu, de Pomereu.de Ramel, Savary de Bear
regard.
7 députés indépendants : MM. Ancel, de Dion,
Galpin, André Lefèvre, Arthur Legrand, Mauricr
Binder, Rauline.
Absents par congé
MM. Emile Bender (Rhône), Georges Berry,
Boudoint. Bozonet, Em. Brousse, Gazauvieilh,
Chanoz (Isère), Chapuis (Jurât, Charles Chabert,
Chialvo. H. Cochin (Nord), Cruppi, D-lcasse. Doizy,
Dumesnil, Dumaine, Paul Dupuy (Hautes Pyré
nées), d'Elissagaray, F. Engerand, Even. Fozy,
de Gailhard-Bancel, Gilbert-Laurent, Groussau,
Guisiain, de Hercé, Jonnart, Lafferre, Lamendin,
de La Porte, A. Lebiond, Le Hérissé, Marquet
Millerand, Pelisse, A Périer (Vendée), Plissonnier,
R i»u, A. Sarraut, Siegfried, Steeg, Tournade
Turmel, de Villebois-Mareuil.
M. Théodore Reinach (Savoie), porté com-
me n'ayant pas pris part au vote dans le
scrutin ci-dessas, déclare avoir voulu voter
pour.
M. Henry Paté, porté comme n’ayant pas
pris part au vote, déclare qu’il était momen
tanément absent de la salle des séances, et
qu’il aurait voté pour s’il avait été présent.
LA GUERRE D'ORIENT
LA PRISE D'ANDRINOPLE
Les Bulgares sont entrés
L’imporiance de la chute
L’enthousiasme
dans la ville qui est en flammes.
d’Andrinople.
à Sofia
Sofia. 26 mars.
A la suite de la prise des forts de l’Est, la
cavalerie bu'gare est entrée à Andrinople.
La ville brûle.
La garnison d’Andrinople a mis le feu à
tous les dépôts de Bachiuk. Kemer, Hadirlik,
Kaïk. Karagheuz, à l’arsenal et au dépôt
d’artillerie, aux petites casernes situées entre
Jannik-Koschla, la caserne où étaient enfer
mes les 3,000 soldats chrétiens désarmés, et
l'hôpital, ainsi qu’aux casernes qui se trou
vent au nord de la ville.
L’incendie ravage la villesur de nombreux
points. La population, affolée, fuit le long de
la ligne des forts.
LE COMBAT DÉCISIF
Sofia, 20 mars.
La situation vers 10 heures du soir hier
était la suivante :
Du côté du secteur Est, les Bulgares se
sont avancés jusqu'à deux ou trois cents pas
de la ceinture des forts ; mille soldats turcs
ont été faits prisonniers en dehors des 300
captures le matin. Six mitrailleuses, 21 ca
nons dont 7 à tir rapide, pris aux Turcs
avec leur materiel complet, furent tournés
contre l’ennemi.
Pendant la nuit, une lutte acharnée s’est
poursuivie pour la possession du fort de To-
batbair, dans le secteur Sud, et celui de Pa-
paztepe dans le secteur Ouest.
Dans le secteur Nord-Ouest, le point forti
fie d’Ekmekichiler a été occupé par les trou
pes bulgares.
A l’aube, les Bulgares, à la suite d’une at
taque audacieuse, s’emparèrent de tout le
Dont Est de la forteresse d’Andrinople, avec
les forts d’Ai vas-Bba, Aidje)glou, Kestanlik,
Kuru-Chesme, Yildiz, Topyolu, Kavkas, et
toutes leurs batteries.
Les Bulgares s’établirent solidement dans
ces torts.
Le général Savof télégraphiait que la chute
de la vide n’était plus qu’une question
d'heures.
L'imporfance de la Chute d’Andrinople
Andrinople fut. dès le début de la campa
gne, un serieux ecueil pour les Bulgares. La
place forte, piacée au confluent de la Ma-
ritza, de la Toundja et de l'Arda, comman
dait la seule ligne de chemin de ter qui dé
bouche de Bulgarie en Macédoine.
Bien que le p an stratégique du roi Ferdi
nand et du généralissime Savot fût de porter
tout l'effort sur Kirk-Kilissé, torce fut d’im
mobiliser tout le 2e corps d’armée du gene
ral Iv nof autour d’Andrinople, afin de mas
quer cette place et d’empêcher la coopéra
tion des forces ottomanes qui s'y trouvaient
avec les corps d’Abdullah pacha et de Moukh-
tar pacha, alors aux prises avec les fer et 3e
corps d'armée bulgare autour de Lule-Bour-
gas
Comptant sur la démoralisation dont le
combat de Jourouch (sur la Mariiza) du 22
octobre avait donné l’exemple, le général
Ivanof tenta dans les derniers jours d’octo-
bre une série d’attaques qui firent tomber
entre ses mains quelques-uns des ouvrages
avancés de la ville et reculer les Turcs sous
la protection de leurs forts principaux.
De ce jour la situation demeura station
naire. ,
La garnison d’Andrinople comprenait la
A0e division active (4e corps ottomar) renfor
ce© par trois divisions de redifs de la deuxiè
me catégorie mobilisés sur place, en tout
environ 50,000 h mimes, y compris les trou
pes speciates d’artillerie et du génie. Il y
avait 182 canons de position, 350 canons de
campagne, 72 autres canons de divers call-
bres, et 500.000 kilos de fil de fer pour dé
fenses artificielles. .
Tous les ouvrages comprenant la ceinture
de la place avaient été rajeunis postérieuse-
ment à 1905. Ceux du front nord-ouestavaient
été dot as de parapets en béton et de coupo
les cuirassées. On a vu, d après les dépêches
que c’est par l’est que l’attaque bulgare a eu
raison de la résistance de la ville. Les forts
de Topiolu, Yildiz, levizik, Kuru, Chesma,
Kestanlik, Aivas-Baba qui défendaient ce
front est, étaient moins puissants que les au
tres.
LES APPROVISIONNEMENTS DE LA VILLE
L’investissement complet d’Andrinoplefut
assez long a être réaisé. Jusqu au début de
la seconde quinzaine de novembre, les po
pulations des secteurs sud-est Durent libre-
ment faire rentrer leur bétail et des appro
visionnements dans la ville assiégée. C’est
ce qui explique que la garnison et la popu
lation aient pu si longtemps subsister.
On croit d’autre part qu’avant la déclara
tion de guerre, l’état-major turc, qui ne pré
voyait pas l’effort bulgare sur Kirk Kilissé et
comptait faire d’Andrinop e la base de ses
armees, avait accumulé dans cette ville de
formidabies approvisionnements. Quand l’ar
mée d’Abdullah dut battre en retraite sur
Lule-Bourgas, il n’était plus temps de faire
revenir en arrière ces approvisionnements,
Andrinople regorgeait de vivres. L’armée
turque en manqua.
Pendant le mois de novembre, le siège
d’Andrinople ne fut pas poussé activement.
Une partie des troupes de la deuxième ar
mée étaient allées rejoindre les 4er et 3’
corps à Tchataldja, et on attendait les ren
forts serbes qui devaient venir remplacer
ces contingents.
Survint l’armistice du 3 décembre. Les
plénipotentiaires bulgares obtinrent qu’un
rigoureux statu quo fût maintenu à Andrino
ple et que nul ravitaillement ne vînt appor
ter aux assiégés un prolongement de force
de résistance ; car à ce moment l’état-major
bulgare, mal renseigne, croyait au prochain
épuisement des vivres et à la reddition par
la famine d’une place trop bien defendus
pour être facilement prise d’assaut. Les évé
nements devaient prouver qu’Andrinople
était abondamment pourvue.
LA QUESTION D’ANORINOPLE ET LA PAIX
On sait comment la résistance d’Andrino
ple devait faire échouer les négociations de
Londres, et comment Kiamil pacha, en sa
déclarant prêt à ecouter les conseils des
puissances qui plaidaient pour la cession
d’Andrinople, fournit au sentiment nationa
liste, qu’exploita le Comité Union et progrès,
l'occasion de provoquer sa chute.
La reprise des hostilités qu’un hiver rigou
reux entrava de façon presque complète, ne
modifia pas sensiblement ia situation d’An-
drinople. Un bombardement quotidien ne
produisit que peu d’effet. Les déserteurs
avaient beau conter la misère du siège, Chu-
kri pacha, défenseur de la place, tenait bon,
et l'héroïsme de cette garnison qui depuis
cinq mois était coupée de relation avec le
monde extérieur, exception faite de quelques
messages transmis par la T. S. F., fit l’admi
ration du monde.
La situation de la population civile et des
neutres enfermes dans la ville assiégée in
quiéta l’opinion elles divers gouvernements
firent d’actives démarches, d’ailleurs suivies
d’insuccès, pour obtenir la sortie de leurs
nationaux.
La partie était trop grosse pour que de
part et d'autres on se privât d’aucun atout»
La pression que les puissances manifes-
taient depuis quelque temps la volonté
d’exercer sur les alliés balkaniques pour faire
cesser la guerre et leur faire accepter des
conditions inferieures à leurs demandes en
se basant sur le fait que depuis la reprise des
hostilités la situation militaire, en ce qui
concernait les Bulgares, ne s’etait pas amé
liorée, imposait au gouvernement de Sofia
un effort definisif. On voit avec quel succès
il s’est produit. Le fait nouveau de la chute
d’Andrinople, conquise par les Bulgares non
par une capitulation, mais a la suite d’un
assaut, modifie de façon très sensible les
conditions dans lesquelles la Bulgarie peu!
aujourd’hui se présenter pour négocier 18
paix.
L’enthousiasme à Sofa
Sofia, 25 mars.
Les nouvelles relatant les succès de l’an
mée bulgare d’Andrinople se succéder
d’heure en heure et provoquent dans 18
ville une ©motion intense. Des information»
privées annonçant l’entrée des troupes bul
gares à Andrinople se sont répandues avec
rapidité. On commence a pavoiser. Une OU
le enorme se presse le long du jardin publio
devant le ministère de la guerre.
Capture d’un navire turc
Constantinople, 26 mar.
Les journaux annoncent qu'un tor pi lient
grec a capturé le vapeur turc Vourla, qu
portait des provisions pour les troupes tur
dues da Smyrne.
IG Pages)
S Centimes — EDITION DU MATIN ~ 5 Centimes
m—M
wowderresnre
(Cs Pagesy
Jeudi 27 Mars 1915
=== ========== umnsazse=a
, AU HAVRE
A PARIS.
ANNONCES
Le PETIT HA VRE est désigne pour les Annonces judiciaires et légales
Bureau du Journal, 112, bout 4 de Strasbourg
L'AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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Petit
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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PARIS, TROIS HEURES MATIN
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NEW-YORK, 26 MARS
Cotons : mars, hausse 49 points ; mai,
hausse 16 points ; juillet, hausse 15 points;
octobre, hausse 16 points. — Ferme.
Caféi : hausse 12 à 17 points.
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Autres Départements. .....
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LONDRES, 36 Mars, Dépêche de 4 h. 30
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£ 65 12/6
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£ 210 5/-
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Comptant ..
calme
£65/6
9 d
-f-
5 mois.... .
£ 62/6
12 d
-1-
NEW-YORK, 26 MARS
X .. JOUI
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Mai
c. ou JOUR
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c. P R RGB h
89 1/2
—
Juillet....
90 1/8
89 3 8
Maïs sur
Mai
53 1/2
53 » »
—-
Juillet....
54 3 4
54 3 8
Saindoux sur.
Mai
11 07
11 02
—•
Juillet....
10 92
10 90
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 25 mars 1913.
U ®RE D'ORIDNT
LA PRISE D'ANDRINOPLE
Ferdinand Ier se rend à Andrinople
Sofia, 8 heures du soir. — Le roi, accom
pagne des princes Boris et Cyrille, est parti
pour Andrinople.
Après la reddition de la place
Sofia. — Les Bulgares se sont emparés
d'Andrinople.
Le général Chukri Pacha s’est rendu à deux
heures de l’après-midi au général comman
dant les troupes bulgares.
M. Gueschoff, president du Conseil, a
adresse une dépêche au général Savoff, le
félicitant, lui et sa vaillante armée pour le
brillant succès remporté devant Andrinople
et qui couronne dignement la victorieuse
campagne bulgare.
Le général Savoff a répondu en remer-
ciant M. Gueschoff des félicitations qui lui
sont adressées.
Il ajoute que chacun, du simple soldat au
général, s’est efforcé de remplir la tâche qui
lui était confiée par le roi et par le gouver
nement.
L’Enthousiasme en Bulgarie
Sofia, 9 heures du soir. — La prisé d'An-
ürinople, annoncée par 21 coups de canon, a
été accueillie avec un grand enthousiasme
en ville. La circulation était énorme dans les
rues. Les cloches des églises sonnaient à
toute volée.
Le general Ivanoff a télégraphié au général
Savoff qu’il avait reçu la reddition de Chukri
Pacha et de son état-major et qu’il avait dé
signe un commandant de la ville, chef de la
garnison, qui prendra les mesures d'ordre
nécessaires.
Demain, le général Ivanoff fera son entrée
à Andrinople.
Un Requiem pour le repos des âmes des
soldats tombés au feu et des Te Deum pour
les victoires, seront dits demain dans tout le
pays.
Tcha’aldja M serait rendue aux Bulgares
Londres. — Les journaux annoncent que
la légation bulgare a reçu une dépêche an
nonçant qu’après un combat acharné de
deux jours, Tchataldja s’est rendu aux bul
gares.
M. POINCARÉ A MONTPELLIER
Le presiaent de la République quittera
Paris, samedi soir, pour se rendre à Mont
pellier où il doit présider le lendemain,
30 mars, la clôture du Congrès de la mutua
lité française.
Le president quittera Montpellier, diman
che soir, à 7 heures.
La Situation Ministérielle
Conseil de Cabinet
Lns ministres se sont réunis, à six heures,
en Conseil de cabinet, sous la présidence de
M. Barthou.
Le Conseil a décidé que le président du
Conseil et le ministre de la guerre demande
ront d’urgence à être entendus par la Com
mission de l’armée pour la prier instam
ment de ne pas se séparer avant d’avoir
statué sur le principe du service de trois ans,
contenu dans l’article 12.
Le conseil a examine les amendements re
latifs à la loi d’amnistie qui figure à l’ordre
du jour d’aujourd’hui à la Chambre.
‘Re président du Conseil et le ministre de
l’intérieur seront entendus vendredi après-
midi par la Commission sénatoriale de la ré
forme électorale.
Le ministre du commerce et des postes a
fait part au Conseil de son intention de de
mander à la Commission sénatoriale des
finances de vouloir bien l’entendre ainsi que
le ministre des finances au sujet des deci-
sions prises relativement à l'augmentation
du traitement du personnel des postes.
Le ministre des finances sera également
entendu au sujet des dispositions relatives
aux familles nombreuses.
Le reste de la seance a été consacré à l’ex-
pédition des affaires courantes.
Le prochain Conseil aura lieu samedi ma
lin à l’Elysee.
A la Délégation des Gauches
La délégation des gauches s’est réunie hier
sous la présidence deM. R-noult.
Elle a pris acte du retrait de l’interpella
tion de M. Breton.
Elle a décidé que les quatre groupes répu
blicains seraient convoqués avant la séance
afin de délibérer sur la situation politique.
Ajoutons qu’une grande discussion a eu
lieu au sein de la délégation.
Les avis étaient très partagés sur l’oppor
tunité d’un nouveau débat.
On a finalement décida de s’en remettre à
la décision des groupes.
L’ordre du jour que M. Breton se propo ¬
sait de déposer à la suite de son interpella
tion était ai nsi conçu :
« La Chambre, résolue à pratiquer une
politique de réformes démocratiques fondée
sur l’union des républicains et appuyée sur
une majorité exclusivement républicaine,
passe à l’ordre du jour. »
A la fin de la journée, M. Breton était en
core hésitant, à savoir s’il interpellerait ou
n’interpellerait pas. •
Mais ajoutons que son interpellation sera
peut-être reprise par un membre de la ma
jorité d’hier.
Le texte de l’ordre du jour rédigé par M.
Breton a été, croyons-nous, envoyé au pré
sident du Conseil.
Au Comité Exécutif du Parti Radical
Le Comité exécutif du Parti radical et ra
dical socialiste s’est réuni hier soir pour
examiner la situation politique.
Après un échange de vues sur la situation,
le bureau a voté l’ordre du'jour suivant :
« Le bureau exécutif radical et radical so
cialiste considérant que pour la première
fois depuis le ministère Méline, est appelé à
collaborer au gouvernement un représen
tant du parti progressiste ; considérant tout
spécialement que sur la question du réta
blissement du service de trois ans, le chef
du gouvernement a déclaré qu’il serait irré
ductible dans son dessein de faire adopter
par le Parlement le projet élaboré par son
prédécesseur ; considère qu’après les expli
cations du gouvernement et le scrutin qui
l’a suivi, le gouvernement est soutenu en
grande majorité par les progressistes ; dé
clare une fois de plus, répudier très énergi
quement les projets de tout cabinet qui ne
s’appuie pas exclusivement sur les éléments
de gauche ».
LA LOI DE TROIS ANS
À la Commission de l’Armée
La Commission de l’armée s’est réunie
sous la présidence de M. de Montebello.
Elle a entenau le général Pedoya sur son
contre-projet qu’elle n’a pas piis en considé
ration.
Elle a abordé ensuite la discussion géné
rale de l'article 12 et a entendu M. Georges
Leygues qui l’a soutenu.
La suite de la discussion a été renvoyée à
demain.
Sur la proposition du président, il a été
décidé en principe que la Commission se sé
parerait en même temps que la Chambre et
reprendrait ses séances vers le 22 avril, de
façon à saisir la Chambre de son rapport
des la rentrée.
Rappelons que l'article 12 du projet gou
vernemental porte que tous les français re
connus propres au service militaire tout par
tie, successivement de l’armee active pen
dant trois ans, de la réserve pendant onze
ans, de la territoriale pendant sept ans et de
la reserve de la territoriale pendant sept ans.
Le service militaire est réglé par classes.
L’armee active comprendindépendamment
des hommes qui ne proviennent pas des ap
pels, tous les jeunes gens déclares propres
au service militaire (armée et auxiliaires)
et faisant partie des trois derniers contin-
gents incorporés.
M. STEEG A MADRID
Madrid. — L’inauguration de l’Institut
français a été présidée par M. Steeg, ayant à
ses côtés le comte de Romanonès et les mi-
nistres de l’instruction publique et des affai
res étrangères.
M. Lopez Munez, ministre de l’intérieur, a
prononce un discours en français.
M. Steeg a répondu en lui disant toute
son émotion de l’accueil du gouvernement
espagnol.
===- - ■■
A LA CHAMBRE DES COMMUNES
Londres.— A la Chambre d- s communes,
une discussion orageuse s’est engagée au su
jet du bill des finances.
Le vote a donné au gouvernement une
faible majorité de 39 voix.
Des scènes tumultueuses se sont produi
tes.
M. Mac Keam ayant traité les membres de
l’opposition de « piliers de cabarets » a reçu
l’ordre de quitter la salle, sur son refus de
retirer son injure.
Dans son discours, M. Winston Churchill
a énuméré les raisons principales nécessi
tant une augmentation du budget.
Il a déclare que la nouvelle loi allemande
et les besoins de l’Angleterre dans la Medi
terranée sont les causes principales de l’aug
mentation de la marine britannique.
Il rconnaît la folie extrême des arme
ments de l’Angleterre et du Monde entier
pour le développement des marines et consi
dère qu’un effort concerté pour l’arrêter de
vrait être le premier des buts internationaux.
« La nouvelle loi allemande, dit l’orateur,
a eu pour conséquence la construction de
neuf navires de première classe par 1 Angle
terre pour 1913. _
» Il n’y a aucune difficulté à établir un ar
rangement solide pour 1914 si l’Allemagne
veut ajourner ou annuler son programme
pour 1914.
» L’accord des gouvernements anglais et
allemand pour la paix du monde aurait une
portée incalculable et pourrait devenir une
cause de joie universelle 1 »
Il n’y a pas à dissimuler que l’accueil
fait par la Chambre des députés au nouveau
ministère a été plus que réservé.
Non pas que sa déclaration ait suscité de
sérieux débats. Aucune politique n’a été
opposée à celle de M. Barthou.
Mais derrière les questions de programme
se sont immédiatement dressées les ques
tions de personnes.
Et l'on a été ému surtout, d’un côté, par
la présence d’un ancien progressiste dans
le cabinet, d’un autre côté, par celle de ra
dicaux et radicaux-socialistes ralliés à la
politique de M. Barthou. De là, un nombre
absolument inusité d’abstentions.
Sur la question primordiale de la dépense
nationale, M. Barthou a été d’une netteté
absolue, et il n’a rien à ajouter.
De même aussi sur la défense de l’école
laïque.
Mais sur la question de la réforme élec
torale, dont le Sénat s’est fait une arme
contre le précédent cabinet, M. Barthou,
s’il paraît avoir définitivement abandonné
le quotient, n’a cependant pas été suffisam
ment explicite.
Ainsi que le constate La Lanterne, a en
abandonnant le quotient, il mécontenta les
fougueux proportionnalistes du centre ; en
s’engageant à défendre ardemment l’école
laïque, il écarta de lui les.droitiers qui
pouvaient lui accorder leurs sympathies. »
On pourrait ajouter, que, par son attitu
de résolue en ce qui concerne la loi de trois
ans, il s’était aliéné tous les socialistes uni
fiés et une partie des radicaux-socialistes.
« En fin de compte, ajoute notre confrè
re, la majorité n’est pas ministérielle, ni
anti-ministérielle. Elle est presque absten
tionniste. »
Ceci revient à dire que le débat d’avant-
hier n’a rien terminé. Il est donc à désirer
qu’une nouvelle occasion soit offerte, sans
délai, au gouvernement, de préciser ses
intentions.
C’est en ce sens que nous verrions avec
satisfaction se produire une interpellation
qui, du reste, est annoncée pour aujour
d’hui.
Une nouvelle discussion donnera à M.
Barthou, particulièrement en ce qui con
cerne la réforme électorale, l’occasion de
revenir à la solution indiquée dans sa Dé
claration, — et qui serait la réunion d’une
Commission interparlementaire, chargée de
trouver la formule d’un accord entre les
deux Chambres, et dont le gouvernement
faciliterait l’œuvre.
HIPPOLYTE FÉNOUX.
--------—
Reforme Electorale et Quotient
Le ministère Barthou a eu raison de faire
sienne, à propos de la réforme électorale,
l’idée du Cabinet Briand qui était de réunir
une Commission interparlementaire pour
étudier un projet et une formule de conci
liation. C'est le seul moyen à cette heure et
en attendant la consultation électorale de
1914, non seulement d’essayer une entente,
mais même de faire apparaître les disposi
tions véritables de chacune des Assemblées.
Il résulte en effet des longs débats qui se
sont poursuivis à la Chambre, puis au Sé
nat, que les deux Assemblées seraient por
tées à se mettre d’accord sur un principe,
celui de la représentation des minorités. M.
Barthou en a pris acte et il a bien fait. Dé
sormais tout effort de transaction doit donc
tendre exclusivement à assurer de la ma
nière la plus efficace et la plus sincère cette
représentation ; tout le monde saura que la
Commission interparlementaire n’a pas d’au
tre objet.
Quel moyen choisira-t-elle ? se demandent
les Débats. Sera-ce le quotient, ou le diviseur,
ou tel système comme celui de M. Maujan
ou de M. Poulie ? L’avenir le dira. Les pro
portionnalistes ont toujours pensé que,
seul, le quotient calculé sur le nombre des
votants attribuait aux majorités et aux mi
norités le nombre de sièges qui répond exac
tement à leur importance respective. Se
sont-ils trompés ? Q l’on le leur montre ;
qu’on présente une méthode plus juste pour
faire aux minorités la place qui leur revient.
Ils attendront avec tranquillité les résultats
des travaux de la Commission. Ils n’auront
d’intransigeance et d’hostilité qu’à l’égard de
la manœuvre qui consisterait à reclamer
très haut la R. M. pour n’aboutir qu’a l’esca-
moter.
Voici déjà des paroles de conciliation, qui,
venant d’un journal comme les Débats, in
diquent la nécessité de l’accord, et sa pos
sibilité.
- o g 1 — 1 " -
La Situation Ministérielle
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 26 mars.
On n’a cessé de s’occuper pendant toute la
journée de la situation ministerielle.
Rien que les radicaux célèbrent le vote
d’hier comme une victoire, on fait remar
quer que le résultat est surtout négatif pour
eux-mêmes.
En effet, ils ne tirent vanité que de s’être
abstenus et d’avoir entraîné l’abstention de
députés d’autres groupes qui ont imité leur
exemple.
C’est ainsi que l’on a vu M. Charles Be
noist, l’apôtre de la Proportionnelle, ne pas
donner sa voix au nouveau cabinet qui es
saie de trouver un terrain d’entente et qui
se déclare irréductible pour le service de
trois ans.
Il est probable que M. Charles Benoist ne
sera pas compris de ses électeurs.
On peut diggaussi que l’attitude de la plu
part des membres du parti radical et radical
socialiste ne sera pas p as approuvée, car on
dit déjà dans le pays que les opposants ont
visé plus haut que le Cabinet Barthou et
qu’ils essaient de se venger de l’insuccès de
leur candidat M. Paras en faisant échec à M.
Poincaré et en démolissant le premier mi
nistère auquel il a donné l’investiture.
Les propos tenus aujourd’hui dans le Sa
lon de la Paix et les coulisses du Palais
Bourbon démontrent que ce raisonnement
n’est pas dénue de fondement.
il y a un amas de rancunes qui se sont
montrées en même temps que des décep
tions ministérielles.
Toutefois, il faut reconnaître que l’orateur
le plus vioient d’hier, M. Franklin-Bouillon,
a agi avec desinteressement. Il ne pourra
jamais en effet faire partie d’un cabinet
quelconque.
Ses attaques contre M. Thierry ont grandi
celui-ci car M. Franklin-Bouillon a essaye,
pour les besoins de la cause, d’en faire un
chef de parti tandis que le député de Mar
seille n’est qn’un républicain convaincu qui
s’est attaché surtout à defenare les intérêts
maritimes et commerciaux. C’est un mode-
ré, il est vrai, mais il n’a jamais été réelle
ment un militant.
Les radicaux, à la dernière heure, font
annoncer qu’ils ne feront pas demain d’in
terpellation.
Ce n’est pas par générosité qu’ils ont re
noncé a poursuivre leur prétendu succès
contre le cabinet, c’est parce qu’ils sont
presque certains d'une défaite.
Th. Henry.
—
Le Scrutin de Mardi
à la Chambre
Scrutin sur l’ordre du jour de MM. Méquil-
let et Nvé .
Votants : 387. Majorité absolue : 194.
Pour : 225.
Contre : 162.
Les 235 voix de la Majorité
25 radicaux socialist s : MM B-rthod, Besnard,
Bourély, Broussais, Cuttoli. Delà roche-Vernet, De-
leglise, Dufreche. Ch. D imont, Dusevel, F. Brun,
Guist’hau, Heuzey (Nievre). Klotz, Lamourvux,
Magniez, Manant, Mass*, Nounaud, Paris. Pour-
query de Boisserin, Surcouf, Sévère, Ternois,
Troumn.
60 membres de la, gauche radicale : MM. Abel,
Armez. Baiitrand, Bar. B irthou, Bsudet, Benzet,
Bluysen, Bord-rie, Victor Boret, Bougues, Bou
vier. Garpot. Chaulet, Chanvia-Serviniere, Chavet,
Cheron, Glémentel, Gombrouze, Guny, Davaine,
F. Dvid, Denis, Devins. Dnadeï, Dubuisson, Du-
puy (T-el-Gar , Abel. Ferry, Ganauit, Garai, Grand-
jean, Grosdidier, Guernier, Honnorat, Lalanne,
Lebail, Lefebure. Le Troadec, Loth. Mathis (Haute-
Sadn), Mathis (Vosges), Mairat, Mequiliet, Paul
Morel, Noël, Noulens, Raoul Péret, icard, Piebe-
ry, Pierre Goujon Python Ragally, Renard, Roch,
Roden, Samaiens. Schmidt, Verlot, Voyer.
63 membres de la gauche democ. ah que : MM. Ba-
baud-Lacroze, Berard, Bignon, Boissel, Boissel-
Dombreval, Bonoiard, Bory, B uctot. Bureau, Ju
les Brunet, Carnot, Gels, Chailley, Chalamel,
Chaumet. Clament, Cloarec, Coureau, Dariac, Da-
vid Dord g Delelis-Fsnien. Deloncle, F. Disleau,
Dreion. Dupuis Gironde. Etienne. Failliot, Fays-
sut, Fesq. de Follevilie, Fournol. Gallois. Gerad,
Germain-Perier, Haguenin, d’Iriart d’Etchepare,
Janin, Jousselin, Lacour, de Lanessan, de la Tré-
moille, Lavomne, Lebrun, Lecherpy. Maginot, Mo
deste Leroy, Leygurs, Loriot, Mando, Mignol-Bo-
zérian, Muteau, J’atureau-Mirand. Pierangeli.Poul-
lan, Joseph Remach, Rozet, Saumande, Sibille,
Soussial, Theveny, Thomson, Villaut-Duchesnois,
Veillât.
3 républicains sociaPstes : MM. Frayssinet, Lan
dry, de Monzie.
2 députés non, inscrits à un groupe : MM. Aris
tide Briand et B rlie.
27 membres de l'Union républicaine. — MM. Ar-
bel (Loire), Archambaud,Bansard des Bois, Bonne-
vay, Bouge, de Boury, Chanot, Corsudet, Dior, Du-
barte, Fleury-Ravarin, Forgemoi, de Bostquenard,
de France, Goffi r, de Goniaut-Biron, Guesnier,
Hennessy ‘James), Hocher, Lairoile, Laniel. de
Montjou, Pracet Balade. Raiberti, Seydoux, Thier
ry, Thierry Delanoue, Tony-Riont.
29 progressistes. — MM. Adigard, d’Aramon, Ay-
nard, de Bagneux. Beaureg-rd, Bienaimé, Bonne-
fous, Brice. Danielou, Dubois, Ducianx-Monteil,
Ecudier, Flandin, Fournier-Sarlovèze, Gourd, Jean
Hennessy, des Lyons de Feuchin, Lannes de Mon
tebello. Lefas, Gabriel Mauhoury, Marin, Maurice
Spronck. Monprofit. de Mouslier. Nor ier, Pas y,
Pugliesi-Conti (Corse), Jutes Roche, Roulleaux, Du-
gage. .
6 membres de l'Action libérale. — MM. Aurio,
Gassadou. Delafosse, de Mackau. Pain, A. Reille.
9 députés non inscrits utix groupes — MM Mau
rice Barres, Beauchamps, L. Bougere, Eymond,
Flayelle, Houbé, Lemire, Millevoye, Pugliesi-donti
(Seine)
1 député de la droite. — M. de Kernier.
Les 162 voix de la m norité
59 radicaux-socialistes : MM. Amiard, Andrieu,
Beauquier, Binet, Boulandeau, BouySson, Brunet
(Seine». F. Buisson, Ceccaldi, Charles (Côte-d’Or),
Chautemps (Savoie), Couesnon. Dalbrez, Daniel
Vincent, Defontaine, Deimas, Derveloy Drivet,
Duraffour, Emile Laurent, Franklin-Bouillon, Gal-
lot, Gheus. Giordan, Godard, Guiraud, Haudos,
Hanet, Henry Simon, J det, Lachaud, Leboucq,
Le Louedec, Leroy (Nord), Lorrimy, Loustalot,
Loup, Magniaude, Margaine, Marlaud, Melin, Mil-
Baux, Pasqual, général Pedoya, Perrier (Isère),
Perissoud, Ponsot, Puech, R zimbaud, Ribiere,
Schneider, Simonet, Sireyjol, Tarrade, Thalamas,
Tissier, Vazeille, Vian. .
3 membres de la g juche radicale : MM. Gaopi-
not, Girod, Marc Revile.
1 membre de la gauche démocratique : M. Emile
Constant. , ,
18 republicains-soCialistcë : MM. Angegneur, Bor-
rel J -L Breton, Golliard, J Coûtant. Delecurze,
Deveze, Emile Favre, J. Fournier, Grodet, Joly,
Lefol, Lenoir, Mahieu, Molle, Painleve, Roux-Gos-
tadeau, Violette.
1 membre de Tuaion républicaine : M. d’Argen-
son.
1 progressiste : M. Henry Fougère.
3 députés non inscrits : MM. Damour, Heuzé
(Corse , Ernest Roche.
1 dépwlé de l’Action libérale : M. de PEstour-
beillon.
6 députés de la droite : MM. de Baudry d Asson,
de Blancas, Delahaye, de La Ferronays, de Lan-
gainais, de Rohan.
69 socialistes unifiés: MM. Albert Poulain, Albert
Thomas, Aldy, Aubriot, Barthe, Basly,Beduce,
Betouilo. Roubey-Allex, Bouisson, Bouveri, Bracke,
Brenier. Briquet, Brizon, Cabrol, Gadenat, Gamelle,
Glaussat, Colly, Compere-Morel, Dejeante, Ddory,
Dubled, Ducarouge, Dufour, Dumas (Allier), —u
marc (Cher), Faurère, Fourment, Ghisguiere,.
maux, Goude, Groussier, Guesde, Hubert Rouger,
Jaures, Lagrosillière, Lauche, Lecomte, Lhoste,
Manus, Marietton, Mauger, Meslier, Mille, Mistral,
Myrens, Nicolas Nectoux, Prevot-Ellen, Raflin-
Dugens, Reboul, Ringuier, Roblin, Rognon, Roua-
net, Rozier, Sabin, Selle, Sembat, Sixte Quenin,
Thivrier, Vaillant, Veber, Vigne, Voiin» Walter,
Wilm.
57 radicaux socialistes : MM. Alfred Brard, Ba-
chimont. B duel, Becays, Berirand, Bewnail, Bus-
sat, Chssig, Ghaussier, Chenal. Gosnier, Dli-
mier, Debanne, Charles Deloncle, Désolas, Dreyt
Durand (Aude), Fabre, Fitte, Fouché. Gasparin,
Gitlette-Arimondy. Girard. Guichard. Héritier, Jean
Javel, Jouancoux, Abel Lefèvre, Le Rouzic, Long,
Maison, Maître, Malavialle. Malvy, Marrou, Messi’
my, Monestier, Mons. J.-B. Morin, Nail, Nogues,
Paul Meunier. Pechadre, Peytral, Pujade, habier.
Ravisa, R-noult, Sauzéde, Second. Simyan, Tavé,
Tnierry-Czes, Treignier, Viard. Emile Vincent.
39 membres de la gauche radicale : MM. Adriani
Alasseur, André Hesse, Berniolle, Bosquette, Bour-
guet. Boutaud. Bouttié, Braibani, Caillaux. Gels,
Chautemps '.Indre-et-Loire), Chevillon, Cochery
Grepel, Coyrard, Daniel Lacembe, Delpierre, D -
melher, Dessoye. Dron, Duffau, Dupont, Chanal,
Gioux, Jacquier, H. Laroche. Larquier, Laura me,
M. Mannoury, Morel (Pas-ne-Calais), Nicolle, Per-
reau-Pradier, P ouzané, Potié, Th. Reinach, Rou-
gier, Sarrazin, Trouvé.
4 député de la gauche démocratique :MM. Ajam,
Louis Andrieux, Paul Deschanel, Maurice Ray
naud.
Il républicains socialistes: MM. Alphonse Ri
vière. Gindace, Coreil, Doussand, de Kerguézec,
Legitimus, Paturet, Paul-Boncour, Touraan, Vi-
viani.
1 dénuté de l’union républicaine : M. Charles
Benoist.
1 socialiste unifié : M. Lavaud.
12 progressistes : MM. Ballande, de Chambrun,
Grolard, D alachenal. Desjardins, Durand, de Grand-
maison, Lefebvre du Prey, Leroy-Beaulieu, Né
ron, Peyroux, Soubigou.
21 membres du groupe de l’Action liberale: MM.
Augé, de Ghappedelarne, Constans (Tarn-et-Ga-
ronne, Dansette. Déchelette, Demain. Driant, Du
mont, Dutreil, Forest, Guichenné. Hugot-Derville,
Lamy, Lerolle, de Ludre, Massabuau, de Mun,
Piou, Plichon. Porteu, Vandame
13 députés de l droite ; MM. F. Bougère. Ci-
biel, Denys Cochin, baron Gerard, Ginoux-D-fer-
mon, du Haigouët. de Juigné, de Lavrignais. de
Montaigu, de Pomereu.de Ramel, Savary de Bear
regard.
7 députés indépendants : MM. Ancel, de Dion,
Galpin, André Lefèvre, Arthur Legrand, Mauricr
Binder, Rauline.
Absents par congé
MM. Emile Bender (Rhône), Georges Berry,
Boudoint. Bozonet, Em. Brousse, Gazauvieilh,
Chanoz (Isère), Chapuis (Jurât, Charles Chabert,
Chialvo. H. Cochin (Nord), Cruppi, D-lcasse. Doizy,
Dumesnil, Dumaine, Paul Dupuy (Hautes Pyré
nées), d'Elissagaray, F. Engerand, Even. Fozy,
de Gailhard-Bancel, Gilbert-Laurent, Groussau,
Guisiain, de Hercé, Jonnart, Lafferre, Lamendin,
de La Porte, A. Lebiond, Le Hérissé, Marquet
Millerand, Pelisse, A Périer (Vendée), Plissonnier,
R i»u, A. Sarraut, Siegfried, Steeg, Tournade
Turmel, de Villebois-Mareuil.
M. Théodore Reinach (Savoie), porté com-
me n'ayant pas pris part au vote dans le
scrutin ci-dessas, déclare avoir voulu voter
pour.
M. Henry Paté, porté comme n’ayant pas
pris part au vote, déclare qu’il était momen
tanément absent de la salle des séances, et
qu’il aurait voté pour s’il avait été présent.
LA GUERRE D'ORIENT
LA PRISE D'ANDRINOPLE
Les Bulgares sont entrés
L’imporiance de la chute
L’enthousiasme
dans la ville qui est en flammes.
d’Andrinople.
à Sofia
Sofia. 26 mars.
A la suite de la prise des forts de l’Est, la
cavalerie bu'gare est entrée à Andrinople.
La ville brûle.
La garnison d’Andrinople a mis le feu à
tous les dépôts de Bachiuk. Kemer, Hadirlik,
Kaïk. Karagheuz, à l’arsenal et au dépôt
d’artillerie, aux petites casernes situées entre
Jannik-Koschla, la caserne où étaient enfer
mes les 3,000 soldats chrétiens désarmés, et
l'hôpital, ainsi qu’aux casernes qui se trou
vent au nord de la ville.
L’incendie ravage la villesur de nombreux
points. La population, affolée, fuit le long de
la ligne des forts.
LE COMBAT DÉCISIF
Sofia, 20 mars.
La situation vers 10 heures du soir hier
était la suivante :
Du côté du secteur Est, les Bulgares se
sont avancés jusqu'à deux ou trois cents pas
de la ceinture des forts ; mille soldats turcs
ont été faits prisonniers en dehors des 300
captures le matin. Six mitrailleuses, 21 ca
nons dont 7 à tir rapide, pris aux Turcs
avec leur materiel complet, furent tournés
contre l’ennemi.
Pendant la nuit, une lutte acharnée s’est
poursuivie pour la possession du fort de To-
batbair, dans le secteur Sud, et celui de Pa-
paztepe dans le secteur Ouest.
Dans le secteur Nord-Ouest, le point forti
fie d’Ekmekichiler a été occupé par les trou
pes bulgares.
A l’aube, les Bulgares, à la suite d’une at
taque audacieuse, s’emparèrent de tout le
Dont Est de la forteresse d’Andrinople, avec
les forts d’Ai vas-Bba, Aidje)glou, Kestanlik,
Kuru-Chesme, Yildiz, Topyolu, Kavkas, et
toutes leurs batteries.
Les Bulgares s’établirent solidement dans
ces torts.
Le général Savof télégraphiait que la chute
de la vide n’était plus qu’une question
d'heures.
L'imporfance de la Chute d’Andrinople
Andrinople fut. dès le début de la campa
gne, un serieux ecueil pour les Bulgares. La
place forte, piacée au confluent de la Ma-
ritza, de la Toundja et de l'Arda, comman
dait la seule ligne de chemin de ter qui dé
bouche de Bulgarie en Macédoine.
Bien que le p an stratégique du roi Ferdi
nand et du généralissime Savot fût de porter
tout l'effort sur Kirk-Kilissé, torce fut d’im
mobiliser tout le 2e corps d’armée du gene
ral Iv nof autour d’Andrinople, afin de mas
quer cette place et d’empêcher la coopéra
tion des forces ottomanes qui s'y trouvaient
avec les corps d’Abdullah pacha et de Moukh-
tar pacha, alors aux prises avec les fer et 3e
corps d'armée bulgare autour de Lule-Bour-
gas
Comptant sur la démoralisation dont le
combat de Jourouch (sur la Mariiza) du 22
octobre avait donné l’exemple, le général
Ivanof tenta dans les derniers jours d’octo-
bre une série d’attaques qui firent tomber
entre ses mains quelques-uns des ouvrages
avancés de la ville et reculer les Turcs sous
la protection de leurs forts principaux.
De ce jour la situation demeura station
naire. ,
La garnison d’Andrinople comprenait la
A0e division active (4e corps ottomar) renfor
ce© par trois divisions de redifs de la deuxiè
me catégorie mobilisés sur place, en tout
environ 50,000 h mimes, y compris les trou
pes speciates d’artillerie et du génie. Il y
avait 182 canons de position, 350 canons de
campagne, 72 autres canons de divers call-
bres, et 500.000 kilos de fil de fer pour dé
fenses artificielles. .
Tous les ouvrages comprenant la ceinture
de la place avaient été rajeunis postérieuse-
ment à 1905. Ceux du front nord-ouestavaient
été dot as de parapets en béton et de coupo
les cuirassées. On a vu, d après les dépêches
que c’est par l’est que l’attaque bulgare a eu
raison de la résistance de la ville. Les forts
de Topiolu, Yildiz, levizik, Kuru, Chesma,
Kestanlik, Aivas-Baba qui défendaient ce
front est, étaient moins puissants que les au
tres.
LES APPROVISIONNEMENTS DE LA VILLE
L’investissement complet d’Andrinoplefut
assez long a être réaisé. Jusqu au début de
la seconde quinzaine de novembre, les po
pulations des secteurs sud-est Durent libre-
ment faire rentrer leur bétail et des appro
visionnements dans la ville assiégée. C’est
ce qui explique que la garnison et la popu
lation aient pu si longtemps subsister.
On croit d’autre part qu’avant la déclara
tion de guerre, l’état-major turc, qui ne pré
voyait pas l’effort bulgare sur Kirk Kilissé et
comptait faire d’Andrinop e la base de ses
armees, avait accumulé dans cette ville de
formidabies approvisionnements. Quand l’ar
mée d’Abdullah dut battre en retraite sur
Lule-Bourgas, il n’était plus temps de faire
revenir en arrière ces approvisionnements,
Andrinople regorgeait de vivres. L’armée
turque en manqua.
Pendant le mois de novembre, le siège
d’Andrinople ne fut pas poussé activement.
Une partie des troupes de la deuxième ar
mée étaient allées rejoindre les 4er et 3’
corps à Tchataldja, et on attendait les ren
forts serbes qui devaient venir remplacer
ces contingents.
Survint l’armistice du 3 décembre. Les
plénipotentiaires bulgares obtinrent qu’un
rigoureux statu quo fût maintenu à Andrino
ple et que nul ravitaillement ne vînt appor
ter aux assiégés un prolongement de force
de résistance ; car à ce moment l’état-major
bulgare, mal renseigne, croyait au prochain
épuisement des vivres et à la reddition par
la famine d’une place trop bien defendus
pour être facilement prise d’assaut. Les évé
nements devaient prouver qu’Andrinople
était abondamment pourvue.
LA QUESTION D’ANORINOPLE ET LA PAIX
On sait comment la résistance d’Andrino
ple devait faire échouer les négociations de
Londres, et comment Kiamil pacha, en sa
déclarant prêt à ecouter les conseils des
puissances qui plaidaient pour la cession
d’Andrinople, fournit au sentiment nationa
liste, qu’exploita le Comité Union et progrès,
l'occasion de provoquer sa chute.
La reprise des hostilités qu’un hiver rigou
reux entrava de façon presque complète, ne
modifia pas sensiblement ia situation d’An-
drinople. Un bombardement quotidien ne
produisit que peu d’effet. Les déserteurs
avaient beau conter la misère du siège, Chu-
kri pacha, défenseur de la place, tenait bon,
et l'héroïsme de cette garnison qui depuis
cinq mois était coupée de relation avec le
monde extérieur, exception faite de quelques
messages transmis par la T. S. F., fit l’admi
ration du monde.
La situation de la population civile et des
neutres enfermes dans la ville assiégée in
quiéta l’opinion elles divers gouvernements
firent d’actives démarches, d’ailleurs suivies
d’insuccès, pour obtenir la sortie de leurs
nationaux.
La partie était trop grosse pour que de
part et d'autres on se privât d’aucun atout»
La pression que les puissances manifes-
taient depuis quelque temps la volonté
d’exercer sur les alliés balkaniques pour faire
cesser la guerre et leur faire accepter des
conditions inferieures à leurs demandes en
se basant sur le fait que depuis la reprise des
hostilités la situation militaire, en ce qui
concernait les Bulgares, ne s’etait pas amé
liorée, imposait au gouvernement de Sofia
un effort definisif. On voit avec quel succès
il s’est produit. Le fait nouveau de la chute
d’Andrinople, conquise par les Bulgares non
par une capitulation, mais a la suite d’un
assaut, modifie de façon très sensible les
conditions dans lesquelles la Bulgarie peu!
aujourd’hui se présenter pour négocier 18
paix.
L’enthousiasme à Sofa
Sofia, 25 mars.
Les nouvelles relatant les succès de l’an
mée bulgare d’Andrinople se succéder
d’heure en heure et provoquent dans 18
ville une ©motion intense. Des information»
privées annonçant l’entrée des troupes bul
gares à Andrinople se sont répandues avec
rapidité. On commence a pavoiser. Une OU
le enorme se presse le long du jardin publio
devant le ministère de la guerre.
Capture d’un navire turc
Constantinople, 26 mar.
Les journaux annoncent qu'un tor pi lient
grec a capturé le vapeur turc Vourla, qu
portait des provisions pour les troupes tur
dues da Smyrne.
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