Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-03-25
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 mars 1913 25 mars 1913
Description : 1913/03/25 (A33,N14577). 1913/03/25 (A33,N14577).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526379265
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
33" Année
If 11,877
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CDITION DU MATIN
S Centimes
(6 Pages)
Hardi 25 Mars 1913
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O. RANDOLET
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8 M. O. RANDOLET
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Le Petit Havre
' AU HAVRE
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L’AGENCE HAVAS. 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
DERNIERE EURn
Paris, trois heures matin
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK. 24 MARS
Cotons : mars, hausse 2 points ; mai,
hausse 2 points ; juillet, hausse 1 point ;
octobre, inchangé. — A peine soutenu.
Caies : hausse 2 à 10 points.
NEW-YORK, 24 MARS
Cuivre Standard disp.
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CHICAGO. 24 MARS
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Juillet....
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10 87
La Déclaration Ministérielle
les ministres et sons-secrétaires d’Etat se
sont de nouveau réunis à six heures, au mi
nistère de l’instruction publique» sous la
présidence de M. Barthou.
Ils ont approuvé les termes de la déclara
tion qui sera lue à la Chambre.
Les ministres se réuniront ce matin,
Conseil, à l’Elysée, sous la présidence
M. Poincaré.
en
de
lue
La déclaration ministérielle qui sera
aujourd’hui aux chambres sera courte. Eile
insistera seulement sur la volonté de s'atta-
cher principalement an service ne trois ans,
à la reforme fiscale, la réforme électorale et
la défense laïque.
On ne connaît pas exactement la formule
dont se servira M. Barthou pour concilier la
représentation des minorites avec les bases
majoritaires que voudrait une grande partie
du Sénat.
En ce qui concerne la loi de trois ans, le
gouvernement est unanime à en proposer le
rétablissement, mais la déclaration n’en pré
cisera pas le moment du vote.
De l’avis général, il semble. difficile que le
projet de trois ans puisse être voté avant la
session d’avril des conseils généraux.
Il est probable que le gouvernement, en
attendant le voie de ce projet, s’appuyant
sur le droit qu’il tient de la loi de 1905, “fera
connaître le maintien sous les drapeaux de
la classe libérable cette année.
U GUERRE D’ORIENT
La réponse du Monténégro
ZETTIGNE. — Aujourd’hui, le Monténégro
donnera sa réponse à l’Autriche concernant
les exigences relatives à la sortie de la popu-
laiion civile de Scutari et l’admission d’un
représentant de l’Autriche pour enquêter au
sujet des conversions accomplies à Djakova
et a Ipeck.
L’Accord des puissances
Londres. — Les puissances sont tombées
d’accord concernant Irs frontières du Nord
et du Nord-Est de l’Albanie de Djakova au
lac Okrida.
Parmi les localités dont le sort est réglé, se
trouve Scutari et Djakova.
La déclaration officielle à ce sujet est im
minente ; elle sera vraisemblablement faite
aujourd’hui.
Salonique sera grecque
Salonique. — D’apres des renseignements
de source autorisée, M. Venizelos a confirmé
que le sort de Salonique a été décidé et que
cette ville sera grecque.
Quinze mille Turcs se rendent aux Serbes
CETTIGNÉ. — Djavid Pacha, avec quinze
mille hommes, s’est rendu hier aux troupes
serbes dans la région du fleuve Skoumbi.
Djavid Pacha, après la défaite ne Monastir,
avait pris la fuite avec une partie de son ar
mée vers Janina, d’où, après la reddition de
Tanin a, il se dirigea vers Vaiona.
AU CONGRÈS SOCIALISTE DE BREST
Brest. — M. Mistral présidé la séance de
Fa pies-midi.
Les délégués des fédérations demandent que
le congrès dure assez pour epuser complete-
ment l’ordre du jour.
M. Compère-Morel déclare qu’on ne peut
engager une discussion sur l'action générale
du parti en l’absence de MM. Guesde et Jau
rès.
Des délégations protestent.
M. Masson, maire de Brest, appuie les dé
légations-.
M. Renaudel appuie M. Compère-Morel ; il
demande au congrès de se clore aujourd’hui
mardi et de renvoyer à un autre congrès la
discussion de l’action générale du parti.
On vole par mandais sur la motion Re-
naude! qui veut abréger le congrès et la mo
tion du Morbihan qui veut épuiser l'ordre du
jour.
En attendant le dépouillement, M de
Pressensé répond au discours de M. Hervé
prononcé le'matin.
M. de Pressensé constate qne l’Alsace ne
veut plus se voir l’enjeu d’une guerre. Mais
si les socialistes veulent l’autonomie de l'Al-
sace-Lorraine, ils entendent laisser à l’Alsace
la plénitude de son esprit pour la recherche
de cette autonomie.
M. de Pressense fait ensuite le procès de
notre politique coloniale.
Il déclare que si nous voulons répondre
aux armements de l’Allemagne, il ne nous
faudrait bientôt plus la loi de trois ans, mais
le service à perpétuité.
Pour M. de Pressensé, notre organisation
doit être défensive et non offensive.
Il termine son discours en condamnant le
projet de trois ans.
[ On proclame le résultat du scrutin.
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
La motion Renaudel est adoptée par 1,738
mandats contre 732 à celle du Morbihan.
Sur la loi de trois ans, la discusssion géné
rale est close, mais M. Herve demande le
renvoi de sa motion à la Commission per
manente.
Après le renvoi de la motion Hervé à la
Commission, la motion de M. Compère-Mo
rel déclarant la solidarite des socialistes
français avec les socialistes alsaciens-lor-
raids et décidant de faire une action éner
gique pour une entente franco-allemande,
l’arbitrage international, les milices natio
nales et contre la loi de trois ans, est votée
à l’unanimité.
M. de Pressensé et ses amis s’abstiennent.
L’Assemblee décida de tenir avant la fin
de l’annee un Congrès supplémentaire qui
sera un Congrès d’etude où il n’y aura pas
de vote émis.
Les idées émises seront votées au Congrès
de 1914.
Le Congrès qui devait durer huit jours est
termine.
LES OBSÈQUES DE GEORGES I"
SALONIQUE. — La levée du corps du roi
Georges aura lieu ce matin, à 9 heures, sans
cérémonie religieuse.
UN OURAGAN
TERRE-HAUD (Indiana).— Un ouragan s’est
abiu sur la partie méridionale de a vide
hier matin ; il a dévasté tous les pays envi
ronnants.
Il y aurait cinquante morts et trois cents
blessés.
Les dégâts matériels s’élèveraient à 500,000
dollars.
LE MINISTERE BARTHOU
Conseil de Cabinet
Les ministres et sous-secretaires d’Etat se
sont réunis, hier matin, en conseil d cabi
net, au ministère de l’instruction publique,
sous la présidence de M. Barthou.
Ile ont arrêté le plan de la déclaration
qui sera lue aujourd'hui aux Chambres et
dont la rédaction a été confiée au president
du Conseil.
Un Télégramme de M.LuzzattiàM. Barthou
M. Louis Barthou, président du Conseil, a
reçu un télégramme de félicitations de M.
Luzzatti, ancien président du Conseil d Italie.
Dans ce télégramme, M. Luzzatti exprime
l’espoir que le nouveau cabinet assurera de
bons rapports entre les deux pays.
M. Louis Barthou a répondu qu’il contri
buerait de tous ses efforts à l'entente, si ne
cessaire, entre les deux sœurs latines»
Dans les Ministères
M. Louis Barthou, président du Conseil,
ministre de l’instruction publique, vient
d’arrêter comme il suit la liste des membres
de son cabinet :
PRÉSIDENCE DU CONSEIL
Chef du Cabinet : M. Leon Barthou, maître
des requêtes honoraire au Conseil d Et t.
Chefs adjoints : M. Callavet, auditeur de
Ire classe au Conseil d'Etat; M. Pierre Marcel,
licencié ès lettre, docteur en droit.
AU MINISTÈRE DE L’INSTRUCTION
PUBLIQUE
Chef de Cabinet : M. Georges Lamirault,
ancien chef du Cabinet du garde des sceaux,
ministre de la justice.
Chef adjoint : M. Lahillonne, ancien élève
de l'École normale superieure, agrégé de
l’Université.
Sous-chef : M. Battanchon, licencié ès let
tres.
Chef du secrétariat particulier: M. Larouze,
docteur en droit, rédacteur au ministère de
la justice.
AU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR
M. L.-L. Klotz a emmené pace Beauveau
les collaborateurs qu’il avait auprès de lui
au ministère des finances. M. Nadaud reste
son chef du Cabinet, M. Bauzin sous-chef, et
M. Bonhomme chef du secrétariat particu
lier.
M. Durand, conseiller de préfecture de la
Seine, remplacera M. Tissier, qui était, sous
le Cabinet Briand, directeur du personnel et
de l’administration generale au ministère de
l’intérieur.
AU MINISTÈRE DU COMMERCE
M. Masse a ainsi arrêté la composition de
son cabinet :
Chef de cabinet : M. Pierre Bordes, ancien
chef de cabinet de M. Augagneur au minis
tère des travaux publics.
Sous-chefs : MM. Figuerra et Galezowski.
Attachés : MM. Joanne, Crémieux, Merouze.
Chef du secrétariat particulier : M. Fian
cés.
Secrétaire particulier : M. Marchand.
AU MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE
M. Clémentel, ministre de l’agriculture, a
désigne comme chef de son cabinet M. Le
roy, chef du bureau des haras à l’adminis-
tration centrale.
M. Leroy avait déjà fait partie, comme
chef adjoint, du cabinet de M. Mougeot, lors
qu’il était ministre de l’agriculture»
Nouvelles du Sénat
Le Vote Cumulatif
Afin de tenter un nouvel effort de conci
liation et obtenir du Sénat un vote favorable
à la réforme électorale, M. Louis Martin, sé
nateur du Var, déposé un amendement per
mettant le vote cumulatif.
Ce procédé, quoique un peu rudimentaire,
d’apres , son auteur lui-même, aurait au
moins l’avantage de permettre dans une cer
taine mesure la représentation des minori
tés en faisant tomber l’objection de la Com
mission qu’elle ne peut pas proclamer un
candidat qui a moins de voix qu'un autre.
L'amendement serait à peu près ainsi
conçu :
L’électeur dispose d’autant de suffrage» qu’il y
a de députés a élire il peut répartir ses suffrages
comme il lui plaît entre les différents candidais.
L’électeur pourrait notamment, s’il veut
; favoriser un candidat et augmenter les chan
ces de celui-ci, cumuler sur son nom tous
des suffrages dont il dispose.
l’Ecole Laïque
La défense de l’École laïque a déjà fait
l’objet de débats intéressants qui vont se
continuer et aboutiront à une législation ef
ficace.
Mais, pour arriver à ce résultat, est-il né
cessaire de recourir au monopole de l’ensei
gnement— difficilement conciliable avec les
principes républicains, — ou seulement à
l’amendement Brard, qui établirait, pour les
communes de moins de 3 000 habitants une
véritable loi d’exception ?
Nous nous sommes prononcés contre l’un
et l’autre de ces moyens, et nous sommes
heureux de voir cette opinion défendue par
M. Ferdinand Buisson, dont on ne saurait
suspecter le dévouement à l’Ecole laïque,
lui qui fut le collaborateur immédiat de Ju
les Ferry, de Paul Bert et de Goblet, grâce
auxquels fut réalisée l’instruction gratuite,
laïque et obligatoire.
La proposition de M. Brard est ainsi
conçue :
« Dans les communes de moins de 3,000
habitants, où les etablissements d’enseigne
ment primaire sont suffisants pour recevoir
toute la population scolaire, il ne pourra
être ouvert de nouveaux établissements pri
vés qu’après l’autorisation du ministre de
l’instruction publique et à la condition que
leurs directeurs responsables acceptent
d’être placés sous le contrôle et la surveil
lance de l’État. »
Dans l’article suivant, publié par le Rap
pel, M. Ferdinand Buisson fait de cette pro
position la plus juste critique,et il la combat
par des arguments irréfutables.
Th. V,
Oui, « la laïque » va redevenir notre
pierre de touche. Une fois de plus ce sont
les lois scolaires qui permettront de comp
ter les républicains et de juger les gouver
nants.
On nous cite, en trop grand nombre, des
excès de pression, de boycottage, de persé
cution qui trahissent dans quelques coins
arriérés la survivance du fanatisme sauva
ge. Portons-y vigoureusement le remède
nécessaire, sans pour cela faire l’affront au
pays de laisser croire que ces hideuses ex
ceptions y soient la règle.
La laïcité que nous avons à défendre,
c’est celle de Jules Ferry, de PaulBert et
de Goblet, pour ne parler que des morts.
Gardons-nous d’en détruire ou d’en déna
turer les caractères, même sous le coup de
l’indignation, même par un de ces mouve
ments d’impatience auxquels cèdent par
fois les meilleurs républicains.
Nous entendions l’un d'eux, l’autre jour,
déclarer à la tribune qu’il faut en finir avec
la neutralité scolaire et, tout bonnement,
imposer une « doctrine d’Etat ».
Entrer dans cette voie, ce serait renier
l’œuvre scolaire de la République. Il n’y a
qu’une « doctrine d’Etat » que l'école pu
blique ait le droit de rendre obligatoire :
c’est l’ABG des connaissances dues à tout
enfant, parce quelles sont indispensables à
tout homme, ABC de la langue et du calcul,
ABC des données morales sans lesquelles la
société serait impossible. Et si nous som
mes forts pour rejeter le sophisme de la
R. P. scolaire, c’est précisément parce que
l’école publique n’est pas l’idole d’un parti
opposée à celle d’un autre (car alors il se
rait juste de repartir entre elles deux les
deniers publias) ; elle est l’école indépen-
danie à la fois et respectueuse de tous les
partis, de toutes les églises : elle enseigne
les choses qui nous rapprochent et s’abs
tient de toucher à celles qui nous di
visent.
Une autre déformation de l’idée laïque
nous est beaucoup plus vivement recom
mandée. C’est la proposition de M. Brard.
Par une communication officielle, le bu
reau du Comité exécutif du parti radical
« rappelle à ses élus (sic)'qu'ils ont LE
DEVOIR de la voter ».
Où le bureau a-t-il puisé le droit de dic
ter de pareils ordres ? C’est ce que nous
verrons en temps et lieu.
Pour l'instant, je ne me reconnais qu’un
devoir envers mon parti. C’est de l’avertir
de la.faute qu'il commettrait si par impos
sible il faisait sienne après examen celte
proposition. Je l’ai dit à la tribune au mo
ment où elle fut déposée, je le redirai si elle
est maintenue.
Même pour servir la meilleure des cau
ses, les républicains hésiteraient à voter
les énormités qu elle contient, celle-ci par
exemple : édicter parallèlement deux régi
mes en France, permettre ou interdire d’ou
vrir une école suivant que la commune a
plus ou moins de 3.000 âmes ou encore sui
vant le bon plaisir du ministre.
Mais la question ne se pose même pas.
Car à quoi visaient nos collègues., signa
taires de la motion ? A venir au secours de
quelques centaines d’écoles publiques (sur
tout dans la région bretonne) que la pres
sion patronale ou cléricale a vidées pour
remplir les écoles libres. Or, bien loin de
fermer une seule de ces écoles libres, le
projet « consolide » leur existence (c’est la
Lanterne elle-même qui le dit). — Mais, du
moins, répond-on, il défend d’en établir
d’autres. — Non pas ! Il le permet au con
traire dans les villes et les gros bourgs,
c’est-à-dire dans les seuls endroits où l’école
puisse faire ses frais et exercer une propa
gande utile. La loi équivaudrait à une so
lennelle reconnaissance des droits acquis :
formidable encouragement à tout le réseau
des grandes écoles diocésaines et parois
siales. Elle prendrait sa revanche ailleurs,
dans les campagnes, en pourfendant un
ennemi imaginaire :. elle serait censée
écraser dans l'œuf des écoles qui d’ailleurs
n’en seraient jamais sorties.
Entendez d’ici, républicains, le cri de
Rédacteur en Chef. Gérant
Hippolyte FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE FÉNOUI
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7 60
ABONNEMENTS
Trou Moisi Six Mois
Un an
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure
l’Oise et la Somme ’C *
Autres Départements
Union Postale
4 60
® Fr.
O Fr.
2 A 50
douleur et de colère de nos malheureux
instituteurs boycottés, qui, eux, avaient
besoin d’une intervention libératrice et qui
naïvement l’attendaient du projet Brard
sur la foi des feuilles radicales. Au lende
main de cet immense coup d’épée dans l’eau,
jugez de leur déception : ils n’auront pas
un élève de plus, pas un concurrent de
moins ; au contraire, le concurrent n’aura
plus rien à craindre de longtemps.
Et c'est pour aboutir à ce piteux résultat
que nous aurons violé, suspendu ou mutilé
une des grandes lois de la République,
donné un nouvel aliment à des protesta
tions furieuses et fourni le prétexte aux
prêtres,dans trente mille communes,de dire
impunément en chaire que nous avons en
levé aux pauvres et aux paysans les libertés
scolaires et l’usage du droit commun des
Français.
Ne vaudrait-il pas cent fois mieux ne rien
faire que faire une telle loi ?
Mais nous n’en sommes pas là. Il faut
retenir le principe qui est au fond de cette
ébauche : organiser la protection légale de
l’école, de l’instituteur, de l’enfant, de la
famille pauvre contre toutes les violences
et tous les abus de la force. C’est la même
inspiration que celle du fameux projet Bo-
vier-Lapierre qui occupa trois ou quatre
ans le Parlement aux débuts de l’organisa
tion syndicale. Il n’est pas impossible d’en
faire une adaptation aux lois scolaires que
la Chambre élabore.
Ferdinand Buisson.
nouvelles Politiques
Le Congrès des Socialistes Unifiés
Entre la séance de dimanche matin et celle
du soir, une manifestation s’est déroulée en
ville, très pacifiquement ; plusieurs milliers
de personnes se sont rendues de la mairie
au Congrès, derrière une bannière rouge,
en chantant Vlntsrnutionale et d’autres chants
révolutionnaires.
Des camelots du roi ont sifflé au passage,
mais il n’y a pas eu d’incident.
Sur le perron de la salle du Congrès, M.
Bracke a harangué la foule et protesté con
tre le projet de la loi de trois ans.
M. Compère-Morel préside la séance de
l’après-midi ; le député allemand Mok ken-
burg prend la paroie, il s’exprime dans sa
langue maternelle.
M. Moidkenburg apporte le salut du pro
létariat allemand, non pas, dit-il, par sim
ple politesse, mais parce que les progrès du
socialisme dans un pays le font progresser
partout ailleurs. Il dit que ce qui fait la force
de la Social-Démocratie allemande, ce n’est
pas tant son organisation si vantée et ses
ressources considérables, que les attaques
de ses adversaires et leur coalition contre
elle. Il rappelle qu’en plusieurs circonstan
ces, le centre catholique a refusé, en com
pagnie des socialistes, les crédits pour les
armements ; aujourd’hui, les socialistes sont
seuls à combattre le militarisme, danger es
sentiel pour la paix du monde.
« Chez nous aussi, on nous dit que nous
sommes menacés d’une invasion étrangère,
mais nous savons très bien que si dans tous
les pays existe une minorité qui veut la
guerre, la masse du peuple et la masse de la
bourgeoisie ne veulent pas de conflit ; aussi,
les socialistes allemands continueront-ils
sans relâche leur lutte contre le militaris
me ».
Le secrétaire du parti, M. Dubreuilh, lit
des adresses des socialistes anglais, italiens,
russes, de ceux de Turquie, de Roumanie, de
Salonique, etc., qui tous crient : « Guerre à
la guerre ! » Il ajoute que « les socialistes
français ne failliront pas à leur devoir de
combattre, eux aussi, par tous les moyens
la folie chauvine et la politique des ar
mements et d’imposer la paix aux gouverne
ments ».
M. Dubreuilh soumet ensuite à l'assemblée
le rapport déjà publié du secrétariat
constate l’accroissement du parti. Il en
mande l’adoption. D'après le rapport, le chif
fre des cotisants est passé de 64,000 environ
ui
le-
à 69,000 environ.
Les délégués d’Eure-et-Loire, de l’Hérault
et de la LJre-Infereure se plaignent que
leurs Fédérations soient négligées et un peu
abandonnées par le partiel qu’on ne leur
envoie pas d’orateurs. La propagande, disent-
ils, s’en ressent, par exemple à Nantes, qui
sera bientôt entièrement perdue pour le
parti si l’on ne fait un effort.
M. Dubreuilh defend la Commission admi
nistrative permanente et dit que, pour Nan
tes, M. Jaurès, qui avait effectivement pro
mis son concours, n‘a pu s’y rendre, mais
que ce n’est que partie remise.
Le rapport est adopté.
Le trésorier, M. Camelinat, commente le
rapport financier et constate, en particulier,
que les emssont presque tous à jour de la
cotisation que le parti leur a imposée.
Avant la discussion à fond de ce rapport,
M. De ory propose qu’une Commission soit
nommée pour etudier une meilleure orga
nisation administrative et financière et pré
senter des propositions en ce sens dans un
prochain Congrès.
D’autres orateurs, entre autres M. Gam
bier, voudraient aussi qu’on examinât à fond
la situation d’hier. On devine, derrière leurs
paroles, qu’ils trouvent certains empois ad
ministratifs du parti trop rémunérés.
La proposition de M. Delory est adoptée,
mais une discussion confuse s’engage sur
l’administration actuelle.
Le Congrès aborde les rapports parallèles
au rapport financier de la librairie, du jour
nal Le Socialiste et de la Commission de con
trôle, toutes questions qui offrent peu d’in
térêt pour le public.
M. Cambier remonte à la tribune et, cette
fois, reproche des dépenses exagérées de ma
tériel et d’appointements.
La salle 1 écoute à peine, mais de nom
breux orateurs demandent des éclaircisse-
ments sur la coïncidence existant entre ces
attaques du Congrès et des attaques parues
dans certains journaux de la classe bour
geoise contre le magasin de gros et la ban
que cooperative.
Tous sont d’accord pour dire qu’il faut
améliorer l’organisation de l’Administration
et qu’il faut auparavant ne pas laisser subsis
ter une suspicion contre ceux qui ont la res
ponsabilité de cette Administration.
Finalement, on met aux voix une motion
de M. Marquet, de Bordeaux, qui approuve
tous les rapports concernant le secrétariat,
la trésorerie, la librairie, le journal Le Socta-
liste, et le contrôle et accepte la proposilion
18 Fr.
== »
— , , -- - =0 Fr. 1 46 »
On s abonne egalement. SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de
588ssa s na6 a 6 n 216 a E= C8NM1.C2 sStccT OgeecrscLNgscsRende=======ds==%=c9no%,
1O
de la fédération du Nord demandant la no
mination d'une commission chargée de re
chercher les moyens d’améliorer d’une façon
moderne, l'organisation administrative du
parti, étant donne que la nomination de cet-
te commission n’implique aucune défiance
vis-à-vis des fonctionnaires du parti.
Après un vif incident entre MM Bracke,
député, et Mayeras, conseiller général de la
Seine, la motion est votée à l’unanimité,
moins deux voix, celles de Gambier et de la
citoyenne Gambier.
Puis, au nom de la commission des conflits,
le rapporteur, M. Poisson, propose d’approu-
ver la fédération d’Indre-et-Loire, qui a ex
clu le député Emile Faure. Cette exclusion
du parti est prononcée à l'unanimité.
La séance est ensuite levée.
s
Le Congrès a abordé hier matin la discus
sion des moyens à employer pour combattre
les projets d’armements nouveaux et le re
tour au service de trois ans. M. Compère-
Morel a déposé une motion aux termes de
laquelle :
Le Congrès se félicite de l’action commune du
parti socialiste allemand et français et se solida
rise pleinement avec les socialistes alsaciens-lor-
rains, qui, traduisant le vœu de la population en
tière de l'Alsace-Lorraine, ont affirmé ne vouloir
à aucun prix une revanche qui mettrait l’Allema
gne et la France aux prises ; donne mandat au
groupe socialiste parlementaire et à la Commis
sion administrative permanente de mener, dans le
Parlement et dans le pays, l’action la plus réso
lue et la plus énergique pour l’entente franco-
allemande, l’arbitrage international et les milices
nationales et contre la loi de trois ans.
M. Vaillant monte à la tribune pour de
mander le vote à l’unanimité de cette mo
tion qui, à son avis, contient le meilleur
plan d’action. Il s’efforce de démontrer qu'il
n’y aura pas de progrès humain possible
tant que l’Allemagne et la France seront di
visées.
M. Hervé dépose une autre motion dans
laquelle il demande que le groupe parle
mentaire invite le gouvernement français à
entamer des négociations avec le gouverne
ment allemand, négociations basées sur
l’abandon de toutes idées de guerre, de re
vanche, à la condition que l’Allemagne don
ne l’autonomie républicaine à l’Alsace.
des gens du khalifa d’El Heiba, à Aadir, et
un groupe des Alla-Helma fidèles au m akh-
zen.
Les Opérations Militaires
Rabat, 22 mars.
Dans la région de Rabat, on signale divers
coups de main exécutés par des groupes de
Zemmour dissidents,
Le 20 mars, une patrouille de tirailleurs
indigènes, opérant aux alentours du poste de
Sidi-Larbi, a dû en gager le combat contre
une forte bande de maraudeurs qu’elle a dis
persée. Nous avons eu quatre tués au cours
du combat.
Au poste de l’oued Zem, le colonel Mangin
a pris le commandement des troupes, anie-
neu rement sous les ordres du colonel Simon.
Suivant de nouveaux renseignements, les
principaux éléments composant la harka,
décou rages par les pertes cousidérables qu’ils
ont subies, ont regagné leurs tribus. Des
opérations de détail sont cependant encore
necessaires pour ramener le calme dans la
région,
Une Enquête sur la
main-d’œuvre agricole
Nouvelles de la Chambre
Le rapporteur général du budget
La Commission du budget se réunira au
jourd’hui pour désigner son rapporteur gé
néral en remplacement de M. Chéron, mi
nistre du travail. Elle aura à choisir entre
deux candidats : M. Noulens et M. Métin.
U «RE D’ORIINT
L’Accord Austro-Russe sur Scutari
On annonce que la question de Scutari-
Diakova serait réglée. La Russie aurait fait
une réponse favorable aux propositions au-
trichiennes. L'information est vraisembla-
blement un peu prematuree et il n’est guère
probable que la conférence des ambassa
deurs qui s’est tenue samedi ait eu déjà con
naissance de la réponse du gouvernement
russe. Mais cette réponse est attendue d’un
instant a l’autre. Des qu’elle sera parvenue
à Londres, les ambassadeurs tiendront une
nouvelle conférence. Dans les milieux diplo
matiques on croit que la réponse sera favo
rable. On se réjouit particulièrement à Lon
dres et ou rappelle que l’idée de ce compro
mis a été mise en avant par sir Edward
Grey.
Si la question peut être ainsi réglée, dit le Times
nous nous en rejouirons, car il faut reconnaître
que des deux côiés on a fait des concessions diffi
ciles. Le gouvernement russe fait de très réels sa
crifices en admettant qu’en dépit de la longue
campagne du rai Nicolas, la ville de Scutari ne
soit pas attribuée aux Monténégrins : le gouver
nement autrichien d’autre part a fait des sacrifices
non moins importants en conseniant à ce que
Di kova, Ipek, Prizrend, Dibra soient laissées en
dehors du nouvel État albanais. Ce compromis
est donc raisonnable... Les autres nations doi
vent aujourd’hui reconnaître la bonne volonté
dont on a fait preuve des deux côtés dans l’intérêt
de la paix et de la solidarité européennes. Les af
faires d’Orient n’ont pas toujours mis en lumière
les plus beaux côtés du caractère des puissances
chrétiennes. Le fait qu’en la circonstat ce le sen
timent de la solidarité européenne ait triomphé de
vues plus étroites et d'ailleurs explicables en
prend d’autant plus d’importance.
Saint-Pétersbourg, 24 mars.
L'accord est complet entre la Russie et
l’Autriche-Hongrie, au sujet des frontières
albanaises. Ou considère ici qu’il supprime
tout danger de conflit austro-montenegrin.
La Serbie dément les atrocités
La légation de Serbie communique à la
presse une note dans laquelle elle dement de
la façon la plus catégorique les nouvelles
lancées par la presse de Vienne concernant
des atrocités qui auraient été commises par
l’armée serbe contre la population albanaise,
mahométans ou catholiques.
LES AFFAIRES DÜ MAROC
Le ministère de l’agriculture vient de réu
nir les résultats d’une enquête sommaire
sur les conditions matérielles de l’ouvrier
agricole en France, d’après les rapports éta
blis par les professeurs départementaux et
spéciaux d’agriculture.
Ce document forme le complément d’une
enquête effectuée en 1908-1909 sur la situa
tion de la petite propriété rurale en France
et constitue la statistique de la main-d’œu
vre agricole la plus récente qui ait été dres
sée depuis 1892. Quelles que soient les diffi
cultés qu’il y ait à dégager une synthèse de
ces rapports, il a paru intéressant au Bulle
tin de la statistique generale de la France de
grouper en deux tableaux : 4o les principa
les données numériques se rapportant au
nombre des salariés, aux salaires, à la duré*
du travail ; 20 à l’abondance de la main-
d’œuvre, au conditions des contrats, au chô
mage, etc.
NOMBRE DES TRAVAILLEURS AGRICOLES
Dans chaque département, l’enquête tai
connaître le nombre des journaliers, en dis
tinguant ceux qui sont propriétaires et ceux
qui ne le sont pas, puis le nombre des dô
mes tiques masculins et des servantes. Mal
heureusement la décomposition n’est pas
fournie dans tous les départements, de sorte
qu’il n’est pas possible de former un total
pour chaque categorie. L’ensemble, pour la
France entière, donne un chiffre de 2.320,000
personnes, alors qu’en 1892 ie nombre total
des journaliers et des domestiques dépassait
légèrement 3 millions, 3 millions et demi en
1882, 4 millions en 1862. La diminution de la
main-d’œuvre agricole est donc continue.
Le nombre des domestiques paraît généra
lement plus faible que celui des journaliers
(propriétaires et non proprietaires), tandis
que dans les enquêtes de 1892 et de 1882 on
signalait sensiblement plus de domestiques
que de journaliers. Il est vrai qu’en 1862 les
deux nombres étaient à peu près égaux. La
distinction des deux catégories est peut-être
difficilement uniforme.
Dans certains pays de montagne, en par
ticulier, les petits cultivateurs sont sans tra
vail pendant de longs mois d’hiver, et leur
gain a été insuffisant pour subvenir aux be
soins de toute l’année. Dans les régions viti
coles, la crise phylloxérique, la mevente des
vins, la fréquence des maladies cryptogami-
ques, la pénurie des récoltes par suite d’in
tempéries, le manque d’avances pour re
constituer et entretenir le vignoble expli
quent une diminution continue du nombre
des petits propriétaires.
L’enquête cite d’autres motifs : gêne mo
mentanée, mauvaises affaires, saisie, vente
forcée par suite de dettes hypothécaires, in
capacité de faire valoir avec profit, manque
d’esprit d’économie ou de sobriété, mauvai
se conduite, parfois aussi manque de crédit
pour s’agrandir et acheter un matériel de
culture moderne ou du bétail. Certains pe-
tits propriétaires vendent leur bien pour al
ler exploiter en fermage ou en métayage une
propriété plus importante. D’autres ie font
pour avoir droit à l’assistance médicale, à
l’assistance aux vieillards, au dégrèvement
des petites cotes foncières. D’autres encore
pour aller profiter en ville des avantages
consentis par les municipalités aux ou
vriers : caisses de secours, bureaux de bien
faisance, maternités, crèches, gouttes de lait,
hospices, etc.
Dans certaines régions (Seine, Seine et-
Oise), les petits propriétaires vendent parce
que les offres qui leur sont faites par de gros
propriétaires ou par des acquéreurs ayant
l’intention de faire construire des immeu
bles sont particulièrement avantageuses.
Enfin dans la majorité des départements,
on signale que les enfants, ayant quitté leurs
parents pour aller travailler en ville, ne veu
lent pas revenir cultiver la terre à la mort
de ces derniers. Ils liquident alors le peu de
bien qui leur revient, pour se partager la
somme réalisée.
La main-d œuvre nomade vient générale
ment des contrées frontières. Cependant les
Belges pénètrent jusque dans le Sud-Ouest
et l’Ouest. On signale l’emploi des Polonais
dans le Nord-Est, dans l’Yonne, en Loir-et-
Cher, dans VEure, en Seine-et-Oise, dans
l’Aisne.
Le commandant d’Ollone blèssé
Le commandant d’Ollone, dont on connaît
les missions en Chine et qui était parti au
début du mois de mars pour aller servir au
Maroc dans un emploi de son grade, a été
assez- grièvement blessé au combat d’El-Had-
jed. Sa vie ne serait néanmoins pas en dan
ger. D’après les dernieres nouvelles reçues à
Paris, son état s'est très sensiblement amé-
lioré. .
Le dernier bulletin de santé porte : « Etat
local satisfaisant, état général bon, sauf com
plications alterieures que rien ne fait pré
voir. »
La situation d’El Heiba
Tanger, 23 mars.
On écrit de Mogador le 20 :
El Heiba est toujours à Taroudant, mais
les principales fractions de latribu des Ksima
viennent de se détacher de lui. Taroudant
n’est pas précisément cerné, mais le caïd
Hida, avec des forces du Glaoui, est campé à
petite distance de la ville, du côté de Bab-
Zergan. Si El Heiba tentait une sortie de ce
côté, il serait sûrement pris.
Une rixe, au cours de laquelle il y a
un tué et trois blessés, est survenue entre
LES SALAIRES
Les salaires sont très variables suivant 1er
départements et les régions. D’une manière
générale, ils paraissent sensiblement plus
faibles dans les régions de l’Ouest. Quant on
compare les estimations de 1912 à celles de
1892, on constate le plus souvent un accrois
sement assez sensible ; cet accroissement
paraît beaucoup moindre dans les région*
où les salaires étaient déjà assez élevés en
1892 que dans les régions à bas salaires. En
d’autres termes, l’écart entre les départe
ments à hauts et à bas salaires paraît moin
dre en 1912 qu’en 1892 ; d’ailleurs, il serait
difficile d’affirmer que les chiffres fournis
aux deux époques, pour la même categorié
de personnel, sont suffisamment compara
bles. , . .
Voici les chiffres des salaires pour quel
ques départements : , .
Dans le département de la Seine, les salai
res varient de 3 fr. 50 à 7 francs par jour
pour les journaliers hommes, de 1 fr. 50 à
5 francs pour les journaliers féminins ; de
480 à 1,200 fr. par an pour les domestiques
logés et nourris, de 360 à 720 fr. par an pool
les servantes logées et nourries.
En Seine-et-Oise, les salaires des journa
liers hommes agricoles varient de 3à6 francs
If 11,877
-S Centimes
CDITION DU MATIN
S Centimes
(6 Pages)
Hardi 25 Mars 1913
Administrateur- Délérué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administratios
8 M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
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Le Petit Havre
' AU HAVRE
A PARIS
Bureau du Journal. 112. bould de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS. 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
DERNIERE EURn
Paris, trois heures matin
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK. 24 MARS
Cotons : mars, hausse 2 points ; mai,
hausse 2 points ; juillet, hausse 1 point ;
octobre, inchangé. — A peine soutenu.
Caies : hausse 2 à 10 points.
NEW-YORK, 24 MARS
Cuivre Standard disp.
— mai
Amalgamat. Cop...
Fer ...G....
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14 37
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68 3 4
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CHICAGO. 24 MARS
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Saindoux sur.
Mai ......
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—
Juillet....
11 02
10 87
La Déclaration Ministérielle
les ministres et sons-secrétaires d’Etat se
sont de nouveau réunis à six heures, au mi
nistère de l’instruction publique» sous la
présidence de M. Barthou.
Ils ont approuvé les termes de la déclara
tion qui sera lue à la Chambre.
Les ministres se réuniront ce matin,
Conseil, à l’Elysée, sous la présidence
M. Poincaré.
en
de
lue
La déclaration ministérielle qui sera
aujourd’hui aux chambres sera courte. Eile
insistera seulement sur la volonté de s'atta-
cher principalement an service ne trois ans,
à la reforme fiscale, la réforme électorale et
la défense laïque.
On ne connaît pas exactement la formule
dont se servira M. Barthou pour concilier la
représentation des minorites avec les bases
majoritaires que voudrait une grande partie
du Sénat.
En ce qui concerne la loi de trois ans, le
gouvernement est unanime à en proposer le
rétablissement, mais la déclaration n’en pré
cisera pas le moment du vote.
De l’avis général, il semble. difficile que le
projet de trois ans puisse être voté avant la
session d’avril des conseils généraux.
Il est probable que le gouvernement, en
attendant le voie de ce projet, s’appuyant
sur le droit qu’il tient de la loi de 1905, “fera
connaître le maintien sous les drapeaux de
la classe libérable cette année.
U GUERRE D’ORIENT
La réponse du Monténégro
ZETTIGNE. — Aujourd’hui, le Monténégro
donnera sa réponse à l’Autriche concernant
les exigences relatives à la sortie de la popu-
laiion civile de Scutari et l’admission d’un
représentant de l’Autriche pour enquêter au
sujet des conversions accomplies à Djakova
et a Ipeck.
L’Accord des puissances
Londres. — Les puissances sont tombées
d’accord concernant Irs frontières du Nord
et du Nord-Est de l’Albanie de Djakova au
lac Okrida.
Parmi les localités dont le sort est réglé, se
trouve Scutari et Djakova.
La déclaration officielle à ce sujet est im
minente ; elle sera vraisemblablement faite
aujourd’hui.
Salonique sera grecque
Salonique. — D’apres des renseignements
de source autorisée, M. Venizelos a confirmé
que le sort de Salonique a été décidé et que
cette ville sera grecque.
Quinze mille Turcs se rendent aux Serbes
CETTIGNÉ. — Djavid Pacha, avec quinze
mille hommes, s’est rendu hier aux troupes
serbes dans la région du fleuve Skoumbi.
Djavid Pacha, après la défaite ne Monastir,
avait pris la fuite avec une partie de son ar
mée vers Janina, d’où, après la reddition de
Tanin a, il se dirigea vers Vaiona.
AU CONGRÈS SOCIALISTE DE BREST
Brest. — M. Mistral présidé la séance de
Fa pies-midi.
Les délégués des fédérations demandent que
le congrès dure assez pour epuser complete-
ment l’ordre du jour.
M. Compère-Morel déclare qu’on ne peut
engager une discussion sur l'action générale
du parti en l’absence de MM. Guesde et Jau
rès.
Des délégations protestent.
M. Masson, maire de Brest, appuie les dé
légations-.
M. Renaudel appuie M. Compère-Morel ; il
demande au congrès de se clore aujourd’hui
mardi et de renvoyer à un autre congrès la
discussion de l’action générale du parti.
On vole par mandais sur la motion Re-
naude! qui veut abréger le congrès et la mo
tion du Morbihan qui veut épuiser l'ordre du
jour.
En attendant le dépouillement, M de
Pressensé répond au discours de M. Hervé
prononcé le'matin.
M. de Pressensé constate qne l’Alsace ne
veut plus se voir l’enjeu d’une guerre. Mais
si les socialistes veulent l’autonomie de l'Al-
sace-Lorraine, ils entendent laisser à l’Alsace
la plénitude de son esprit pour la recherche
de cette autonomie.
M. de Pressense fait ensuite le procès de
notre politique coloniale.
Il déclare que si nous voulons répondre
aux armements de l’Allemagne, il ne nous
faudrait bientôt plus la loi de trois ans, mais
le service à perpétuité.
Pour M. de Pressensé, notre organisation
doit être défensive et non offensive.
Il termine son discours en condamnant le
projet de trois ans.
[ On proclame le résultat du scrutin.
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
La motion Renaudel est adoptée par 1,738
mandats contre 732 à celle du Morbihan.
Sur la loi de trois ans, la discusssion géné
rale est close, mais M. Herve demande le
renvoi de sa motion à la Commission per
manente.
Après le renvoi de la motion Hervé à la
Commission, la motion de M. Compère-Mo
rel déclarant la solidarite des socialistes
français avec les socialistes alsaciens-lor-
raids et décidant de faire une action éner
gique pour une entente franco-allemande,
l’arbitrage international, les milices natio
nales et contre la loi de trois ans, est votée
à l’unanimité.
M. de Pressensé et ses amis s’abstiennent.
L’Assemblee décida de tenir avant la fin
de l’annee un Congrès supplémentaire qui
sera un Congrès d’etude où il n’y aura pas
de vote émis.
Les idées émises seront votées au Congrès
de 1914.
Le Congrès qui devait durer huit jours est
termine.
LES OBSÈQUES DE GEORGES I"
SALONIQUE. — La levée du corps du roi
Georges aura lieu ce matin, à 9 heures, sans
cérémonie religieuse.
UN OURAGAN
TERRE-HAUD (Indiana).— Un ouragan s’est
abiu sur la partie méridionale de a vide
hier matin ; il a dévasté tous les pays envi
ronnants.
Il y aurait cinquante morts et trois cents
blessés.
Les dégâts matériels s’élèveraient à 500,000
dollars.
LE MINISTERE BARTHOU
Conseil de Cabinet
Les ministres et sous-secretaires d’Etat se
sont réunis, hier matin, en conseil d cabi
net, au ministère de l’instruction publique,
sous la présidence de M. Barthou.
Ile ont arrêté le plan de la déclaration
qui sera lue aujourd'hui aux Chambres et
dont la rédaction a été confiée au president
du Conseil.
Un Télégramme de M.LuzzattiàM. Barthou
M. Louis Barthou, président du Conseil, a
reçu un télégramme de félicitations de M.
Luzzatti, ancien président du Conseil d Italie.
Dans ce télégramme, M. Luzzatti exprime
l’espoir que le nouveau cabinet assurera de
bons rapports entre les deux pays.
M. Louis Barthou a répondu qu’il contri
buerait de tous ses efforts à l'entente, si ne
cessaire, entre les deux sœurs latines»
Dans les Ministères
M. Louis Barthou, président du Conseil,
ministre de l’instruction publique, vient
d’arrêter comme il suit la liste des membres
de son cabinet :
PRÉSIDENCE DU CONSEIL
Chef du Cabinet : M. Leon Barthou, maître
des requêtes honoraire au Conseil d Et t.
Chefs adjoints : M. Callavet, auditeur de
Ire classe au Conseil d'Etat; M. Pierre Marcel,
licencié ès lettre, docteur en droit.
AU MINISTÈRE DE L’INSTRUCTION
PUBLIQUE
Chef de Cabinet : M. Georges Lamirault,
ancien chef du Cabinet du garde des sceaux,
ministre de la justice.
Chef adjoint : M. Lahillonne, ancien élève
de l'École normale superieure, agrégé de
l’Université.
Sous-chef : M. Battanchon, licencié ès let
tres.
Chef du secrétariat particulier: M. Larouze,
docteur en droit, rédacteur au ministère de
la justice.
AU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR
M. L.-L. Klotz a emmené pace Beauveau
les collaborateurs qu’il avait auprès de lui
au ministère des finances. M. Nadaud reste
son chef du Cabinet, M. Bauzin sous-chef, et
M. Bonhomme chef du secrétariat particu
lier.
M. Durand, conseiller de préfecture de la
Seine, remplacera M. Tissier, qui était, sous
le Cabinet Briand, directeur du personnel et
de l’administration generale au ministère de
l’intérieur.
AU MINISTÈRE DU COMMERCE
M. Masse a ainsi arrêté la composition de
son cabinet :
Chef de cabinet : M. Pierre Bordes, ancien
chef de cabinet de M. Augagneur au minis
tère des travaux publics.
Sous-chefs : MM. Figuerra et Galezowski.
Attachés : MM. Joanne, Crémieux, Merouze.
Chef du secrétariat particulier : M. Fian
cés.
Secrétaire particulier : M. Marchand.
AU MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE
M. Clémentel, ministre de l’agriculture, a
désigne comme chef de son cabinet M. Le
roy, chef du bureau des haras à l’adminis-
tration centrale.
M. Leroy avait déjà fait partie, comme
chef adjoint, du cabinet de M. Mougeot, lors
qu’il était ministre de l’agriculture»
Nouvelles du Sénat
Le Vote Cumulatif
Afin de tenter un nouvel effort de conci
liation et obtenir du Sénat un vote favorable
à la réforme électorale, M. Louis Martin, sé
nateur du Var, déposé un amendement per
mettant le vote cumulatif.
Ce procédé, quoique un peu rudimentaire,
d’apres , son auteur lui-même, aurait au
moins l’avantage de permettre dans une cer
taine mesure la représentation des minori
tés en faisant tomber l’objection de la Com
mission qu’elle ne peut pas proclamer un
candidat qui a moins de voix qu'un autre.
L'amendement serait à peu près ainsi
conçu :
L’électeur dispose d’autant de suffrage» qu’il y
a de députés a élire il peut répartir ses suffrages
comme il lui plaît entre les différents candidais.
L’électeur pourrait notamment, s’il veut
; favoriser un candidat et augmenter les chan
ces de celui-ci, cumuler sur son nom tous
des suffrages dont il dispose.
l’Ecole Laïque
La défense de l’École laïque a déjà fait
l’objet de débats intéressants qui vont se
continuer et aboutiront à une législation ef
ficace.
Mais, pour arriver à ce résultat, est-il né
cessaire de recourir au monopole de l’ensei
gnement— difficilement conciliable avec les
principes républicains, — ou seulement à
l’amendement Brard, qui établirait, pour les
communes de moins de 3 000 habitants une
véritable loi d’exception ?
Nous nous sommes prononcés contre l’un
et l’autre de ces moyens, et nous sommes
heureux de voir cette opinion défendue par
M. Ferdinand Buisson, dont on ne saurait
suspecter le dévouement à l’Ecole laïque,
lui qui fut le collaborateur immédiat de Ju
les Ferry, de Paul Bert et de Goblet, grâce
auxquels fut réalisée l’instruction gratuite,
laïque et obligatoire.
La proposition de M. Brard est ainsi
conçue :
« Dans les communes de moins de 3,000
habitants, où les etablissements d’enseigne
ment primaire sont suffisants pour recevoir
toute la population scolaire, il ne pourra
être ouvert de nouveaux établissements pri
vés qu’après l’autorisation du ministre de
l’instruction publique et à la condition que
leurs directeurs responsables acceptent
d’être placés sous le contrôle et la surveil
lance de l’État. »
Dans l’article suivant, publié par le Rap
pel, M. Ferdinand Buisson fait de cette pro
position la plus juste critique,et il la combat
par des arguments irréfutables.
Th. V,
Oui, « la laïque » va redevenir notre
pierre de touche. Une fois de plus ce sont
les lois scolaires qui permettront de comp
ter les républicains et de juger les gouver
nants.
On nous cite, en trop grand nombre, des
excès de pression, de boycottage, de persé
cution qui trahissent dans quelques coins
arriérés la survivance du fanatisme sauva
ge. Portons-y vigoureusement le remède
nécessaire, sans pour cela faire l’affront au
pays de laisser croire que ces hideuses ex
ceptions y soient la règle.
La laïcité que nous avons à défendre,
c’est celle de Jules Ferry, de PaulBert et
de Goblet, pour ne parler que des morts.
Gardons-nous d’en détruire ou d’en déna
turer les caractères, même sous le coup de
l’indignation, même par un de ces mouve
ments d’impatience auxquels cèdent par
fois les meilleurs républicains.
Nous entendions l’un d'eux, l’autre jour,
déclarer à la tribune qu’il faut en finir avec
la neutralité scolaire et, tout bonnement,
imposer une « doctrine d’Etat ».
Entrer dans cette voie, ce serait renier
l’œuvre scolaire de la République. Il n’y a
qu’une « doctrine d’Etat » que l'école pu
blique ait le droit de rendre obligatoire :
c’est l’ABG des connaissances dues à tout
enfant, parce quelles sont indispensables à
tout homme, ABC de la langue et du calcul,
ABC des données morales sans lesquelles la
société serait impossible. Et si nous som
mes forts pour rejeter le sophisme de la
R. P. scolaire, c’est précisément parce que
l’école publique n’est pas l’idole d’un parti
opposée à celle d’un autre (car alors il se
rait juste de repartir entre elles deux les
deniers publias) ; elle est l’école indépen-
danie à la fois et respectueuse de tous les
partis, de toutes les églises : elle enseigne
les choses qui nous rapprochent et s’abs
tient de toucher à celles qui nous di
visent.
Une autre déformation de l’idée laïque
nous est beaucoup plus vivement recom
mandée. C’est la proposition de M. Brard.
Par une communication officielle, le bu
reau du Comité exécutif du parti radical
« rappelle à ses élus (sic)'qu'ils ont LE
DEVOIR de la voter ».
Où le bureau a-t-il puisé le droit de dic
ter de pareils ordres ? C’est ce que nous
verrons en temps et lieu.
Pour l'instant, je ne me reconnais qu’un
devoir envers mon parti. C’est de l’avertir
de la.faute qu'il commettrait si par impos
sible il faisait sienne après examen celte
proposition. Je l’ai dit à la tribune au mo
ment où elle fut déposée, je le redirai si elle
est maintenue.
Même pour servir la meilleure des cau
ses, les républicains hésiteraient à voter
les énormités qu elle contient, celle-ci par
exemple : édicter parallèlement deux régi
mes en France, permettre ou interdire d’ou
vrir une école suivant que la commune a
plus ou moins de 3.000 âmes ou encore sui
vant le bon plaisir du ministre.
Mais la question ne se pose même pas.
Car à quoi visaient nos collègues., signa
taires de la motion ? A venir au secours de
quelques centaines d’écoles publiques (sur
tout dans la région bretonne) que la pres
sion patronale ou cléricale a vidées pour
remplir les écoles libres. Or, bien loin de
fermer une seule de ces écoles libres, le
projet « consolide » leur existence (c’est la
Lanterne elle-même qui le dit). — Mais, du
moins, répond-on, il défend d’en établir
d’autres. — Non pas ! Il le permet au con
traire dans les villes et les gros bourgs,
c’est-à-dire dans les seuls endroits où l’école
puisse faire ses frais et exercer une propa
gande utile. La loi équivaudrait à une so
lennelle reconnaissance des droits acquis :
formidable encouragement à tout le réseau
des grandes écoles diocésaines et parois
siales. Elle prendrait sa revanche ailleurs,
dans les campagnes, en pourfendant un
ennemi imaginaire :. elle serait censée
écraser dans l'œuf des écoles qui d’ailleurs
n’en seraient jamais sorties.
Entendez d’ici, républicains, le cri de
Rédacteur en Chef. Gérant
Hippolyte FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE FÉNOUI
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7 60
ABONNEMENTS
Trou Moisi Six Mois
Un an
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure
l’Oise et la Somme ’C *
Autres Départements
Union Postale
4 60
® Fr.
O Fr.
2 A 50
douleur et de colère de nos malheureux
instituteurs boycottés, qui, eux, avaient
besoin d’une intervention libératrice et qui
naïvement l’attendaient du projet Brard
sur la foi des feuilles radicales. Au lende
main de cet immense coup d’épée dans l’eau,
jugez de leur déception : ils n’auront pas
un élève de plus, pas un concurrent de
moins ; au contraire, le concurrent n’aura
plus rien à craindre de longtemps.
Et c'est pour aboutir à ce piteux résultat
que nous aurons violé, suspendu ou mutilé
une des grandes lois de la République,
donné un nouvel aliment à des protesta
tions furieuses et fourni le prétexte aux
prêtres,dans trente mille communes,de dire
impunément en chaire que nous avons en
levé aux pauvres et aux paysans les libertés
scolaires et l’usage du droit commun des
Français.
Ne vaudrait-il pas cent fois mieux ne rien
faire que faire une telle loi ?
Mais nous n’en sommes pas là. Il faut
retenir le principe qui est au fond de cette
ébauche : organiser la protection légale de
l’école, de l’instituteur, de l’enfant, de la
famille pauvre contre toutes les violences
et tous les abus de la force. C’est la même
inspiration que celle du fameux projet Bo-
vier-Lapierre qui occupa trois ou quatre
ans le Parlement aux débuts de l’organisa
tion syndicale. Il n’est pas impossible d’en
faire une adaptation aux lois scolaires que
la Chambre élabore.
Ferdinand Buisson.
nouvelles Politiques
Le Congrès des Socialistes Unifiés
Entre la séance de dimanche matin et celle
du soir, une manifestation s’est déroulée en
ville, très pacifiquement ; plusieurs milliers
de personnes se sont rendues de la mairie
au Congrès, derrière une bannière rouge,
en chantant Vlntsrnutionale et d’autres chants
révolutionnaires.
Des camelots du roi ont sifflé au passage,
mais il n’y a pas eu d’incident.
Sur le perron de la salle du Congrès, M.
Bracke a harangué la foule et protesté con
tre le projet de la loi de trois ans.
M. Compère-Morel préside la séance de
l’après-midi ; le député allemand Mok ken-
burg prend la paroie, il s’exprime dans sa
langue maternelle.
M. Moidkenburg apporte le salut du pro
létariat allemand, non pas, dit-il, par sim
ple politesse, mais parce que les progrès du
socialisme dans un pays le font progresser
partout ailleurs. Il dit que ce qui fait la force
de la Social-Démocratie allemande, ce n’est
pas tant son organisation si vantée et ses
ressources considérables, que les attaques
de ses adversaires et leur coalition contre
elle. Il rappelle qu’en plusieurs circonstan
ces, le centre catholique a refusé, en com
pagnie des socialistes, les crédits pour les
armements ; aujourd’hui, les socialistes sont
seuls à combattre le militarisme, danger es
sentiel pour la paix du monde.
« Chez nous aussi, on nous dit que nous
sommes menacés d’une invasion étrangère,
mais nous savons très bien que si dans tous
les pays existe une minorité qui veut la
guerre, la masse du peuple et la masse de la
bourgeoisie ne veulent pas de conflit ; aussi,
les socialistes allemands continueront-ils
sans relâche leur lutte contre le militaris
me ».
Le secrétaire du parti, M. Dubreuilh, lit
des adresses des socialistes anglais, italiens,
russes, de ceux de Turquie, de Roumanie, de
Salonique, etc., qui tous crient : « Guerre à
la guerre ! » Il ajoute que « les socialistes
français ne failliront pas à leur devoir de
combattre, eux aussi, par tous les moyens
la folie chauvine et la politique des ar
mements et d’imposer la paix aux gouverne
ments ».
M. Dubreuilh soumet ensuite à l'assemblée
le rapport déjà publié du secrétariat
constate l’accroissement du parti. Il en
mande l’adoption. D'après le rapport, le chif
fre des cotisants est passé de 64,000 environ
ui
le-
à 69,000 environ.
Les délégués d’Eure-et-Loire, de l’Hérault
et de la LJre-Infereure se plaignent que
leurs Fédérations soient négligées et un peu
abandonnées par le partiel qu’on ne leur
envoie pas d’orateurs. La propagande, disent-
ils, s’en ressent, par exemple à Nantes, qui
sera bientôt entièrement perdue pour le
parti si l’on ne fait un effort.
M. Dubreuilh defend la Commission admi
nistrative permanente et dit que, pour Nan
tes, M. Jaurès, qui avait effectivement pro
mis son concours, n‘a pu s’y rendre, mais
que ce n’est que partie remise.
Le rapport est adopté.
Le trésorier, M. Camelinat, commente le
rapport financier et constate, en particulier,
que les emssont presque tous à jour de la
cotisation que le parti leur a imposée.
Avant la discussion à fond de ce rapport,
M. De ory propose qu’une Commission soit
nommée pour etudier une meilleure orga
nisation administrative et financière et pré
senter des propositions en ce sens dans un
prochain Congrès.
D’autres orateurs, entre autres M. Gam
bier, voudraient aussi qu’on examinât à fond
la situation d’hier. On devine, derrière leurs
paroles, qu’ils trouvent certains empois ad
ministratifs du parti trop rémunérés.
La proposition de M. Delory est adoptée,
mais une discussion confuse s’engage sur
l’administration actuelle.
Le Congrès aborde les rapports parallèles
au rapport financier de la librairie, du jour
nal Le Socialiste et de la Commission de con
trôle, toutes questions qui offrent peu d’in
térêt pour le public.
M. Cambier remonte à la tribune et, cette
fois, reproche des dépenses exagérées de ma
tériel et d’appointements.
La salle 1 écoute à peine, mais de nom
breux orateurs demandent des éclaircisse-
ments sur la coïncidence existant entre ces
attaques du Congrès et des attaques parues
dans certains journaux de la classe bour
geoise contre le magasin de gros et la ban
que cooperative.
Tous sont d’accord pour dire qu’il faut
améliorer l’organisation de l’Administration
et qu’il faut auparavant ne pas laisser subsis
ter une suspicion contre ceux qui ont la res
ponsabilité de cette Administration.
Finalement, on met aux voix une motion
de M. Marquet, de Bordeaux, qui approuve
tous les rapports concernant le secrétariat,
la trésorerie, la librairie, le journal Le Socta-
liste, et le contrôle et accepte la proposilion
18 Fr.
== »
— , , -- - =0 Fr. 1 46 »
On s abonne egalement. SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de
588ssa s na6 a 6 n 216 a E= C8NM1.C2 sStccT OgeecrscLNgscsRende=======ds==%=c9no%,
1O
de la fédération du Nord demandant la no
mination d'une commission chargée de re
chercher les moyens d’améliorer d’une façon
moderne, l'organisation administrative du
parti, étant donne que la nomination de cet-
te commission n’implique aucune défiance
vis-à-vis des fonctionnaires du parti.
Après un vif incident entre MM Bracke,
député, et Mayeras, conseiller général de la
Seine, la motion est votée à l’unanimité,
moins deux voix, celles de Gambier et de la
citoyenne Gambier.
Puis, au nom de la commission des conflits,
le rapporteur, M. Poisson, propose d’approu-
ver la fédération d’Indre-et-Loire, qui a ex
clu le député Emile Faure. Cette exclusion
du parti est prononcée à l'unanimité.
La séance est ensuite levée.
s
Le Congrès a abordé hier matin la discus
sion des moyens à employer pour combattre
les projets d’armements nouveaux et le re
tour au service de trois ans. M. Compère-
Morel a déposé une motion aux termes de
laquelle :
Le Congrès se félicite de l’action commune du
parti socialiste allemand et français et se solida
rise pleinement avec les socialistes alsaciens-lor-
rains, qui, traduisant le vœu de la population en
tière de l'Alsace-Lorraine, ont affirmé ne vouloir
à aucun prix une revanche qui mettrait l’Allema
gne et la France aux prises ; donne mandat au
groupe socialiste parlementaire et à la Commis
sion administrative permanente de mener, dans le
Parlement et dans le pays, l’action la plus réso
lue et la plus énergique pour l’entente franco-
allemande, l’arbitrage international et les milices
nationales et contre la loi de trois ans.
M. Vaillant monte à la tribune pour de
mander le vote à l’unanimité de cette mo
tion qui, à son avis, contient le meilleur
plan d’action. Il s’efforce de démontrer qu'il
n’y aura pas de progrès humain possible
tant que l’Allemagne et la France seront di
visées.
M. Hervé dépose une autre motion dans
laquelle il demande que le groupe parle
mentaire invite le gouvernement français à
entamer des négociations avec le gouverne
ment allemand, négociations basées sur
l’abandon de toutes idées de guerre, de re
vanche, à la condition que l’Allemagne don
ne l’autonomie républicaine à l’Alsace.
des gens du khalifa d’El Heiba, à Aadir, et
un groupe des Alla-Helma fidèles au m akh-
zen.
Les Opérations Militaires
Rabat, 22 mars.
Dans la région de Rabat, on signale divers
coups de main exécutés par des groupes de
Zemmour dissidents,
Le 20 mars, une patrouille de tirailleurs
indigènes, opérant aux alentours du poste de
Sidi-Larbi, a dû en gager le combat contre
une forte bande de maraudeurs qu’elle a dis
persée. Nous avons eu quatre tués au cours
du combat.
Au poste de l’oued Zem, le colonel Mangin
a pris le commandement des troupes, anie-
neu rement sous les ordres du colonel Simon.
Suivant de nouveaux renseignements, les
principaux éléments composant la harka,
décou rages par les pertes cousidérables qu’ils
ont subies, ont regagné leurs tribus. Des
opérations de détail sont cependant encore
necessaires pour ramener le calme dans la
région,
Une Enquête sur la
main-d’œuvre agricole
Nouvelles de la Chambre
Le rapporteur général du budget
La Commission du budget se réunira au
jourd’hui pour désigner son rapporteur gé
néral en remplacement de M. Chéron, mi
nistre du travail. Elle aura à choisir entre
deux candidats : M. Noulens et M. Métin.
U «RE D’ORIINT
L’Accord Austro-Russe sur Scutari
On annonce que la question de Scutari-
Diakova serait réglée. La Russie aurait fait
une réponse favorable aux propositions au-
trichiennes. L'information est vraisembla-
blement un peu prematuree et il n’est guère
probable que la conférence des ambassa
deurs qui s’est tenue samedi ait eu déjà con
naissance de la réponse du gouvernement
russe. Mais cette réponse est attendue d’un
instant a l’autre. Des qu’elle sera parvenue
à Londres, les ambassadeurs tiendront une
nouvelle conférence. Dans les milieux diplo
matiques on croit que la réponse sera favo
rable. On se réjouit particulièrement à Lon
dres et ou rappelle que l’idée de ce compro
mis a été mise en avant par sir Edward
Grey.
Si la question peut être ainsi réglée, dit le Times
nous nous en rejouirons, car il faut reconnaître
que des deux côiés on a fait des concessions diffi
ciles. Le gouvernement russe fait de très réels sa
crifices en admettant qu’en dépit de la longue
campagne du rai Nicolas, la ville de Scutari ne
soit pas attribuée aux Monténégrins : le gouver
nement autrichien d’autre part a fait des sacrifices
non moins importants en conseniant à ce que
Di kova, Ipek, Prizrend, Dibra soient laissées en
dehors du nouvel État albanais. Ce compromis
est donc raisonnable... Les autres nations doi
vent aujourd’hui reconnaître la bonne volonté
dont on a fait preuve des deux côtés dans l’intérêt
de la paix et de la solidarité européennes. Les af
faires d’Orient n’ont pas toujours mis en lumière
les plus beaux côtés du caractère des puissances
chrétiennes. Le fait qu’en la circonstat ce le sen
timent de la solidarité européenne ait triomphé de
vues plus étroites et d'ailleurs explicables en
prend d’autant plus d’importance.
Saint-Pétersbourg, 24 mars.
L'accord est complet entre la Russie et
l’Autriche-Hongrie, au sujet des frontières
albanaises. Ou considère ici qu’il supprime
tout danger de conflit austro-montenegrin.
La Serbie dément les atrocités
La légation de Serbie communique à la
presse une note dans laquelle elle dement de
la façon la plus catégorique les nouvelles
lancées par la presse de Vienne concernant
des atrocités qui auraient été commises par
l’armée serbe contre la population albanaise,
mahométans ou catholiques.
LES AFFAIRES DÜ MAROC
Le ministère de l’agriculture vient de réu
nir les résultats d’une enquête sommaire
sur les conditions matérielles de l’ouvrier
agricole en France, d’après les rapports éta
blis par les professeurs départementaux et
spéciaux d’agriculture.
Ce document forme le complément d’une
enquête effectuée en 1908-1909 sur la situa
tion de la petite propriété rurale en France
et constitue la statistique de la main-d’œu
vre agricole la plus récente qui ait été dres
sée depuis 1892. Quelles que soient les diffi
cultés qu’il y ait à dégager une synthèse de
ces rapports, il a paru intéressant au Bulle
tin de la statistique generale de la France de
grouper en deux tableaux : 4o les principa
les données numériques se rapportant au
nombre des salariés, aux salaires, à la duré*
du travail ; 20 à l’abondance de la main-
d’œuvre, au conditions des contrats, au chô
mage, etc.
NOMBRE DES TRAVAILLEURS AGRICOLES
Dans chaque département, l’enquête tai
connaître le nombre des journaliers, en dis
tinguant ceux qui sont propriétaires et ceux
qui ne le sont pas, puis le nombre des dô
mes tiques masculins et des servantes. Mal
heureusement la décomposition n’est pas
fournie dans tous les départements, de sorte
qu’il n’est pas possible de former un total
pour chaque categorie. L’ensemble, pour la
France entière, donne un chiffre de 2.320,000
personnes, alors qu’en 1892 ie nombre total
des journaliers et des domestiques dépassait
légèrement 3 millions, 3 millions et demi en
1882, 4 millions en 1862. La diminution de la
main-d’œuvre agricole est donc continue.
Le nombre des domestiques paraît généra
lement plus faible que celui des journaliers
(propriétaires et non proprietaires), tandis
que dans les enquêtes de 1892 et de 1882 on
signalait sensiblement plus de domestiques
que de journaliers. Il est vrai qu’en 1862 les
deux nombres étaient à peu près égaux. La
distinction des deux catégories est peut-être
difficilement uniforme.
Dans certains pays de montagne, en par
ticulier, les petits cultivateurs sont sans tra
vail pendant de longs mois d’hiver, et leur
gain a été insuffisant pour subvenir aux be
soins de toute l’année. Dans les régions viti
coles, la crise phylloxérique, la mevente des
vins, la fréquence des maladies cryptogami-
ques, la pénurie des récoltes par suite d’in
tempéries, le manque d’avances pour re
constituer et entretenir le vignoble expli
quent une diminution continue du nombre
des petits propriétaires.
L’enquête cite d’autres motifs : gêne mo
mentanée, mauvaises affaires, saisie, vente
forcée par suite de dettes hypothécaires, in
capacité de faire valoir avec profit, manque
d’esprit d’économie ou de sobriété, mauvai
se conduite, parfois aussi manque de crédit
pour s’agrandir et acheter un matériel de
culture moderne ou du bétail. Certains pe-
tits propriétaires vendent leur bien pour al
ler exploiter en fermage ou en métayage une
propriété plus importante. D’autres ie font
pour avoir droit à l’assistance médicale, à
l’assistance aux vieillards, au dégrèvement
des petites cotes foncières. D’autres encore
pour aller profiter en ville des avantages
consentis par les municipalités aux ou
vriers : caisses de secours, bureaux de bien
faisance, maternités, crèches, gouttes de lait,
hospices, etc.
Dans certaines régions (Seine, Seine et-
Oise), les petits propriétaires vendent parce
que les offres qui leur sont faites par de gros
propriétaires ou par des acquéreurs ayant
l’intention de faire construire des immeu
bles sont particulièrement avantageuses.
Enfin dans la majorité des départements,
on signale que les enfants, ayant quitté leurs
parents pour aller travailler en ville, ne veu
lent pas revenir cultiver la terre à la mort
de ces derniers. Ils liquident alors le peu de
bien qui leur revient, pour se partager la
somme réalisée.
La main-d œuvre nomade vient générale
ment des contrées frontières. Cependant les
Belges pénètrent jusque dans le Sud-Ouest
et l’Ouest. On signale l’emploi des Polonais
dans le Nord-Est, dans l’Yonne, en Loir-et-
Cher, dans VEure, en Seine-et-Oise, dans
l’Aisne.
Le commandant d’Ollone blèssé
Le commandant d’Ollone, dont on connaît
les missions en Chine et qui était parti au
début du mois de mars pour aller servir au
Maroc dans un emploi de son grade, a été
assez- grièvement blessé au combat d’El-Had-
jed. Sa vie ne serait néanmoins pas en dan
ger. D’après les dernieres nouvelles reçues à
Paris, son état s'est très sensiblement amé-
lioré. .
Le dernier bulletin de santé porte : « Etat
local satisfaisant, état général bon, sauf com
plications alterieures que rien ne fait pré
voir. »
La situation d’El Heiba
Tanger, 23 mars.
On écrit de Mogador le 20 :
El Heiba est toujours à Taroudant, mais
les principales fractions de latribu des Ksima
viennent de se détacher de lui. Taroudant
n’est pas précisément cerné, mais le caïd
Hida, avec des forces du Glaoui, est campé à
petite distance de la ville, du côté de Bab-
Zergan. Si El Heiba tentait une sortie de ce
côté, il serait sûrement pris.
Une rixe, au cours de laquelle il y a
un tué et trois blessés, est survenue entre
LES SALAIRES
Les salaires sont très variables suivant 1er
départements et les régions. D’une manière
générale, ils paraissent sensiblement plus
faibles dans les régions de l’Ouest. Quant on
compare les estimations de 1912 à celles de
1892, on constate le plus souvent un accrois
sement assez sensible ; cet accroissement
paraît beaucoup moindre dans les région*
où les salaires étaient déjà assez élevés en
1892 que dans les régions à bas salaires. En
d’autres termes, l’écart entre les départe
ments à hauts et à bas salaires paraît moin
dre en 1912 qu’en 1892 ; d’ailleurs, il serait
difficile d’affirmer que les chiffres fournis
aux deux époques, pour la même categorié
de personnel, sont suffisamment compara
bles. , . .
Voici les chiffres des salaires pour quel
ques départements : , .
Dans le département de la Seine, les salai
res varient de 3 fr. 50 à 7 francs par jour
pour les journaliers hommes, de 1 fr. 50 à
5 francs pour les journaliers féminins ; de
480 à 1,200 fr. par an pour les domestiques
logés et nourris, de 360 à 720 fr. par an pool
les servantes logées et nourries.
En Seine-et-Oise, les salaires des journa
liers hommes agricoles varient de 3à6 francs
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