Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-03-17
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 17 mars 1913 17 mars 1913
Description : 1913/03/17 (A33,N14569). 1913/03/17 (A33,N14569).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637918m
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
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33” Année
N 11,569
Administrateur-Délégue
O- RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions et Annonces. HL 10.47
= = = ===-=====
ANNTONCES
AU HAVRE
A PARIS
Lundi 17 Mars 1913
28
Trom Mors Six Mois
Un Am
Fr.
28
20
4€
QUESTIONS MUNICIPALES
4
10
50
Fr.
Fr.
s0
Fr.
SCentimes — CDITIONDD MATIN — S Centimes (6 Pages)
Rédacteur en Chel, Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE Fénoüx
35, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
Bureau du Journal, 118, bould de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
Dunwnm lu
Taris, trois heures matin
LA GUERRE D’ORIENT
Une protestation des habitants de Silistrie
Sofia. — M. Gueschoff, président du Con
seil et M. Daneff, président du Sobranié ont
reçu une députation composée de sept cents
habitants des arrondissements de Silistrie,
de Baltchick et de Dobrisch venue pour pro
tester contre la cession éventuelle d’un ter
ritoire de Bulgarie à la Roumanie.
On assure que cette protestation sera re
mise aux grandes puissances.
Les Hostilités
Constantinople. — On signale aujourd’hui
un engagement dans la région de Tcha-
taldja.
Les navires de guerre turcs ont bombardé
les positions bulgares de Silivri.
APRÈS LA REVUE DE PRINTEMPS
Le président de la République a quitté
?Hôtel de Ville de Vincennes à 4 h. 1/2 ; il
est rentré à l’Elysée à 5 h. 15 sans incident
et acclamé par une foule nombreuse.
M. POINCARÉ AU BANQUET
DES JOURNALISTES PARISIENS
Le président de la République a présidé
hier soir le banquet de l’Association des
Journalistes parisiens.
M. Poincaré a été reçu au Palais d’Orsay,
par MM. Pierre Baudin, ministre de la ma
rine, et Jolivet, vice-président de l’Associa
tion.
Au dessert, M. Pierre Baudin, après avoir
exprimé les regrets que cause la maladie de
M. Mézières, a rappelé à M. Poincaré que
Fan passé, comme président du Conseil, il
leur avait adressé des paroles qui leur étaient
allées au cœur.
« Aujourd’hui, vous revenez à nous com
me à des camarades dont vous avez éprouvé
la sûreté.
» Rien ne pouvait nous toucher davan
tage ».
M. Baudin termine son discours en portant
un toast au président de la République et en
y ajoutant un vœu personnel, s’adressant au
confrère illustre.
M. Poincaré s'oot czprim en oog termoo s
« Cette fête ordinairement joyeuse est as
sombrie par l’absence de M. Mézières qui
personnifie aux yeux de tous l’Association
des journalistes parisiens. Mais une lettre que
j’ai reçue de lui ce matin, m’annonce qu’il
assistera à un prochain banquet. »
M. Poincaré rappelle ensuite ses débuts
comme journaliste au XIX e Siècle, d’Edmond
About.
« Puisque mes confrères du Palais ont bien
voulu me laisser au tableau, ne me rayez
pas de vos listes confraternelles ! dit le pré
sident. »
M. Poincaré lève ensuite son verre à l’As
sociation des journalistes et à son vénéré
président.
CHUTE MORTELLE D’UN AVIATEUR
L’aviateur Mercier qui effectuait, hier
après-midi des vols d’essai à l’aérodrome
d’Ambérieu en présence de différents avia
teurs, notamment Védrines et Legagneux,
ayant manqué un virage, son appareil vint
s’abimer sur le sol.
L’aviateur s’est tué.
K— I st g e
LA MANIFESTATION DU
PRÉ SAINT-GERVAIS
La manifestation du Pré Saint-Gervais a
pris fin à quatre heures et demie.
La sortie des manifestants, qui a duré une
heure, s’est effectuée sans incident.
Au retour, une violente bagarre s’est pro
duite à six heures avenue Laumière entre
des socialistes et des agents.
Trois coups de revolver retentirent.
Un manifestant a été blessé légèrement,
ainsi que trois agents.
Un certain nombre de passants reçurent
des contusions.
Des charges de cavalerie ont été effectuées
et un quart d’heure plus tard, le calme était
rétabli.
UH CONGRÈS SOCIALISTE
DANS LE TARN
Castres. — Le congrès socialiste du Tarn
a été tenu hier à Castres, sous la présidence
de M. Jaurès.
Les congressistes du Tarn et des départe
ments voisins ont ensuite pris part à un
grand banquet.
Un meeting de protestation contre les lois
militaires a eu lieu dans la soirée.
Des contre-manifestants avaient recouvert
les affiches annonçant le meeting.
Le calme est complet.
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JN MEETING ANTISUFFRAGISTE
A LONDRES
Londres. — Dix mille personnes hostiles
aux suffragettes ont manifesté hier pendant
un meeting tenu dans Hyde Park.
Les policiers durent mettre fin au mee
ting et escortèrent les suffragettes jusqu’à la
station du Métropolitain du quartier. Mais
les manifestants réussissant à déjouer le
plan des policiers, se mirent à chasser les
femmes le long d’Oxford Street.
La plus grande partie des femmes ont été
rouées de coups et ont eu leurs vêtements
déchirés par la foule.
" 49 m im
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Havre Athletic Club
contre Stade Français
Hier après-midi s’est joué au Parc des
princes le match Stade Français contre le
Havre Athlétic Club.
Le match s’est terminé sur les résultats
suivants : 8 points pour le Havre et 8 points
pour Paris.
Rouen. — Union Sportive Quevillaise bat
Amiens Sporting Club par 3 a 9.
M ORGANE REPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des. Journaux de la Région
sasusmas=a=========yywy----=-=-=-=-----==-----------
La Taxe du Pain
et de la Viande
Lors de son passage au ministère de
l’agriculture, M. Ruau avait établi un pro
jet de loi relatif à la taxe du pain et de la
viande, qui, soumis à l’examen de la Com
mission de l’agriculture, a subi d’assez
nombreuses modifications, à la suite d’une
enquête à laquelle s’est livré le rapporteur,
M. Victor Boret, auprès de diverses muni
cipalités, de boulangeries privées ou co
opératives, de meuniers et de producteurs
de blé, d’ouvriers boulangers et de grou
pements de consommateurs.
Le résultat de cette enquête, aussi bien
que celui des travaux de la Commission
sont très complètement analysés et résumés
dans le rapport de M. Victor Boret, qui
vient d’être distribué aux députés, et dans
lequel les articles du projet de loi ainsi
modifié sont abondamment commentés et
justifiés.
Les changements apportés au texte pri
mitif, qui avaient déjà fait l'objet de rap
ports de MM.Dujardin-Beaumetz et Coulon-
dre, se caractérisent par :
a) Une délimitation plus nette, plus mo
derne des droits et des devoirs récipro
ques des maires et des boulangers ;
b) Une protection plus certaine assurée
aux consommateurs et
ment à ceux qui sont
crédit ;
c) L’obligation de la
plus particulière-
obligés d’acheter à
fidélité du débit
pour les pains taxés, à l’exclusion des pains
de luxe et des pains de fantaisie, sous cer
taines conditions ;
d) L’établissement d’une procédure de
recours complète, simple et rapide ;
e) L’institution d’une réglementation li
bérale et complétive de la loi du er août
1905, destinée à dissiper de regrettables
malentendus sur les conditions de la vente
du pain.
« Votre Commission, dit M. Victor Bo
ret, a tenu à fixer en un texte précis toute
la législation de la vente du pain, à doter
les boulangers d’un véritable statut qui, en
leur facilitant la noble mission de pourvoir
à l’approvisionnement public, leur per
mette, en même temps, de jouir paisible
ment et honorablement du fruit de leur in
cessant labeur.
» Les consommateurs seront protégés
contre les capitulations de conscience et
les agissements frauduleux que provo
quaient chez certains boulangers des me
sures injustes et vexatoires.
» Les boulangers seront protégés contre
la concurrence déloyale de confrères cu
pides et malhonnêtes, qui recouraient à la
tromperie sur la quantité ou sur la qua
lité pour réaliser le bénéfice dont ils étaient
arbitrairement frustrés.
» La loi que nous vous demandons de
voter sera, nous l’espérons, une loi d’édu
cation bien plus qu’une loi de répression.
Elle respecte la liberté du commerce dans
la mesure où l’intérêt particulier ne lèse
pas l’intérêt général : elle détermine les
conditions dans lesquelles doivent s’exer
cer l’autorité et l'initiative des municipali
tés et des maires. »
D’après l’article premier de ce projet, les
maires ont la faculté de fixer le prix de
vente du pain, à condition que la taxe ne
s’applique qu’aux pains désignés par l’usage
local comme pain de consommation cou
rante, en opposition aux pains de luxe et de
fantaisie; les premiers ne peuvent être ven
dus qu’au poids, les seconds peuvent l’être
au poids ou à la pièce. On ne peut considé
rer comme pain de luxe ou de fantaisie
ceux dont le poids est supérieur à 1 kilog.
500. Les pains de luxe ou de fantaisie ne
peuvent être vendus à un prix supérieur à
celui du pain taxé qu'autantque le magasin
où les pains sont mis en vente est approvi
sionné en pain taxé.
L’article 2 spécifie que le maire fixera le
prix du pain par deux sortes d’actes :
1° Un arrêté fixant les bases de la taxe et
indiquant leur nature et la quotité de cha
cune d’elles ;
2° Une ordonnance bimensuelle fixant
le prix du pain, rédigée conformément à un
modèle général établi par le ministre de
l'agriculture et rendue par application de
l’arrêté municipal fixant les bases de la
taxe.
Le maire ne pourra prendre d’arrêté
fixant les bases de la taxe qu’après :
1° Avis du Conseil municipal sur l’op
portunité de la taxe et sur l’établissement
des chiffres de base de la taxe ;
2° Invitation aux boulangers vendant
habituellement dans la localité à lui four
nir par écrit, pour la séance du Conseil
municipal où il en sera délibéré, divers
éléments d'information concernant notam
ment le rendement de la farine en pain ; le
montant de la prime de cuisson, compre
nant les frais généraux, les frais de panifi
cation et le bénéfice commercial du boulan
ger ; le prix de la farine à l’exclusion de
celui du blé, et l’indication du poids et de
la forme des pains qu’ils considèrent d’après
l'usage local comme pains de consommation
courante ; ‘
3° L’arrêté établissant les bases dé la taxe
ne pourra contenir aucune autre prescrip
tion que celles relatives à la taxation du
prix du pain ; il devra, à peine de nullité,
mentionner pour quelle somme chacun des
éléments sus désignés entre dans la déter
mination de la taxe, et indiquer le poids et
la forme des pains considérés d’après l’usa
ge local comme pains de consommation
courante.
Il devra faire l’objet d’une notification
individuelle, par les soins de la municipa
lité à chacun des boulangers vendant habi
tuellement dans la localité ou aux déposi
taires, lorsque ces boulangers n’habiteront
pas la commune, et ce dans le délai fixé
pour son application.
Aux termes de l’article 3, l’arrêté muni
cipal fixant les bases de la taxe et les or
donnances y relatives, 'pourront faire
l’objet d’un recours des boulangers devant
le préfet, qui statuera après avis d’une
Commission spéciale; ce recours devra,
pour être valable, porter la signature de la
majorité des boulangers vendant habituel
lement dans la commune, sans qu’il soit
nécessaire que le nombre de signataires
dépasse cinquante.
Les articles 4, 5 et 6 traitent des condi
tions dans lesquelles le préfet devra statuer
sur ce recours, après avoir pris avis de la.
Commission spécialement 'désignée à cet
effet.
L’article 7 établit que l’arrêté du préfet
sera passible d’appel devant le ministre de
l’agriculture, et l’article 8 spécifie que le
recours au préfet et le pourvoi devant le
ministre ne sont pas suspensifs de l’arrêté
municipal ou préfectoral qui a donné lieu
au conflit.
Enfin, et ceci est de la plus haute impor
tance, l’article 9 du projet donne aux maires
la faculté d’établir par arrêté les bases du
prix de vente des diverses natures et caté
gories de viande : les dispositions générales
édictées par la loi pour la taxation du pain
seront applicables à celle de la viande.
Sans doute, le rapporteur ne se dissimule
pas que cette taxation est excessivement
délicate et difficile à appliquer, mais il
estime qu’il y a néanmoins lieu de mainte
nir la faculté de taxer la viande, pour la
raison unique, mais qui a son importance,
qu’elle peut devenir nécessaire dans les pé
riodes difficiles et troublées, dans des cir-
oonotantt Cvunliqucs liés glavts, mnnis,
en somme, encore plus exceptionnelles que
pour la taxation du pain.
« Plutôt que de légiférer hâtivement dans
un de ces graves moments, dit M. Boret,
nous préférons conserver dès à présent
l’arme que possèdent les pouvoirs publics,
mais en étendant à la taxation de la viande
les procédés d’application équitables et les
voies de recours que nous avons prévus
pour la taxation du pain.
» Nous avons démontré qu’en raison de
la diversité des qualités de la viande, il est
nécessaire d’établir une échelle de ces qua
lités, tout en taxant par catégories : nous
avons donc spécifié que l’arrêté de taxe de
vrait établir des prix différents pour chaque
qualité de viande taxée. »
Tel est le projet dont le texte vient d’être
distribué aux députés avec le rapport de M.
Victor Boret.
S’il est adopté, ce qui est vraisemblable,
il constituera aux mains des municipalités
et des maires une arme précieuse, dont ils
ne devront évidemment se servir qu’avec la
plus grande prudence et en tenant compte
de tous les intérêts en jeu.
La revue de printemps a emprunté, cette
année, un éclat particulier à l’intérêt témoi
gné depuis quelque temps par le grand pu
blic aux choses militaires.
Dès les premières heures de la matinée,
les lignes du Métropolitain, d’autobus et de
tramways se dirigeant vers Vincennes étaient
envahies par une affluence de voyageurs
inaccoutumée. Et par les rues des gens por
teurs de filets ou de paniers s’acheminaient
vers le bois et vers l’hippodrome pour assis
ter à cette fête de l’armee.
Le départ du président die la.
République pour Vincennes
M. Raymond Poincaré a quitté l’Elysée à
une heure.
Dans son landeau, conduit par des artil
leurs et escorté par un détachement de cui
rassiers, avaient pris place, avec le président
de la République, M. Etienne, ministre de la
guerre, le général Joffre, vice-président du
conseil supérieur de la guerre, et le général
Beandemoulin, secrétaire général de la mai
son militaire de l'Elysée.
Mme Poincaré était partie quelques ins
tants auparavant en compagnie du secré
taire général de la présidence et de Mme Pi-
chon.
Devant l’Elysée stationnait une foule nom
breuse que le service d’ordre maintenait
difficilement.
Le cortège gagna la porte Picpus par l’ave
nue Marigny, les Champs-Elysées, la place
de la Concorde, les rues de Rivoli et Saint-
Antoine, la place de la Bastille et l’avenue
Daumesnil.
Sur tout le parcours, la foule, massée en
haies compactes, acclama le président de la
République, qui répondait en saluant.
Dans le bois de Vincennes, le cortège sui
vit l’avenue Daumesnil, l’avenue des Tribu
nes, la route de la Tourelle à Graveile.
Avant la Revue
Sur l'hippodrome, les troupes de la garni
son de Paris sont rangées sur trois lignes.
Au premier plan, l’infanterie, composée
de chasseurs, de zouaves, de lignards et de
marsouins ; plus loin, l’artillerie, qui dessine
ses batteries grises, et le train des équipages ;
enfin, en arrière, cuirassiers et dragons,
ceux-ci armes de lances avec les oriflammes
qui frissonnent.
Le spectacle est imposant. Les troupes ont
revêtu la tenue sévère de campagne ; par
conséquent pas d’aigrettes de colonel, pas
d’aiguillettes sur la poitrine des officiers
d’état-major. Et les généraux sont en képi.
Les Tribunes
Les tribunes regorgent de monde ; on y
voit beaucoup de députés et de sénateurs ;
dans la tribune officielle ont pris place les
présidents du Sénat et de la Chambre, les
membres du gouvernement, le corps diplo
matique, les membres du Conseil supérieur
de la guerre, le grand-chancelier de la Lé-
gion-d'Honneur, etc.
Mme Poincaré est saluée par le général
Michel, gouverneur militaire de Paris, qui la
conduit dans la tribune des dames.
Un peu avant deux heures, le général Mi
chel pénétré sur le terrain de la revue,
escorté de son état-major et passe une ins
pection rapide des troupes rangées sous ses
ordres.
F. Polet.
==esm=ss==me=emessnaon=eeesks
La Délégation des Gauches
et la Réforme Electorale
La délégation des Gauches de la Chambre
s’est réunie sous la présidence de M. Charles
Dumont pour s’occuper de la question de la
réforme électorale, en vue de la décision
que le Sénat va être appelé à prendre.
Elle a adopté l’ordre du jour suivant :
Les membres proportionnalistes et majoritaires
de la délégation des groupes de gauche de la
Chambre.
Considérant que la réforme électorale ne peut
être réalisée que par l’accord des majorités répu
blicaines des deux chambres.
Considérant que, dans les circonstances actuel
les, l’union de tous les républicains est indispen
sable à l’étude réfléchie des mesures qui pour
ront être jugées nécessaires pour assurer la sécu
rité de nos frontières et permettre une nouvelle
étape dans le développement de la législation dé
mocratique.
Considérant que la majorité républicaine du Sé
nat, dont les membres sont personnellement dé
sintéressés de la question de la reforme électo
rale, et particulièrement qualifiés pour départager
les républicains de la Chamore.
Considérant que l’intérêt supérieur de la Répu
blique doit passer avant toutes les préférences
personnelles et toutes les conceptions particuliè
res relatives à l’organisation électorale.
Convaincue de traduire fidèlement les senti
ments de l’immense majorité des républicains de
la Chambre,
Déclarent, à l’unanimité des membres présents,
accepter l’arbitrage de la majorité républicaine du
Sénat et s’engage -t par avance à unir leurs ef
forts vour faire accepter définitivement la formule
de réforme électorale qu’elle adoptera.
A la suite de la publication de cet ordre
da jour, le Temps a reçu la lettre suivante :
15 mars.
Monsieur le directeur,
A ma grande surprise, j’ai appris aujourd’hui
que la délégation des gauches s’était réunie et
avait décidé qu’elle s’en remettait a l'arbitrage du
Sénat dans la question de la réforme électorale.
Représentant de la Gauche Démocratique à la
délégation des gauches, avec mes collègues Sieg
fried, Maginot et d’Iriart, je tiens à affirmer ici
que je n’ai reçu . aucune convocation à cette réu
nion, et je ne crois pas être le seul dans ce cas.
-Le document lu au Sénat par M. Trouillot ne
peut donc engager que ses signataires.
Inutile d’ajouter que j’ai protesté auprès de M.
Charles Dumont, president de la délégation.
PAUL BIGNON,
E’arrivée du président
de la République
Deux heures. Un pavillon est hissé sur la
tribune officielle. Le premier des 101 coups
de canon, tiré de la redoute de Graveile, se
fait entendre. Toutes les troupes présentent
les armes et chaque corps exécute trois re
prises de la batterie ou sonnerie « aux
champs ».
Le président de la République fait son en
trée sur le champ de courses. On crie : « Vive
Poincaré ! Vive l’armée ! »
Le général Michel s’avance au-devant du
chef de l’État et le salue de son épée.
M. Raymond Poincaré passe devant le
front des trois lignes ; successivement la
fanfare des chasseurs et les musiques des
régiments de iête de chaque division et de la
brigade coloniale jouent la Marseillaise. Les
drapeaux, les étendards s’inclinent et tous
les officiers saluent le president. La revue
terminée, le chef de l’Etat se dirige vers la
tribune officielle et y prend place.
Le Dénié
Les troupes qui's’étaient massées au fond
du champ de courses s’ébranlent. La mar
che de Sidi-Brahim jouée par la fanfare des
chasseurs se tait entendre, et chasseurs et
zouaves, précédés par le général Michel, ou
vrent le défilé. Des applaudissements fréné
tiques, des cris de « Vive l’armée ! » accueil
lent les troupes de la garnison de Paris
quand elles passent devant les tribunes en
marchant dans un ordre parfait.
Après l’infanterie et la brigade coloniale,
c’est le tour de l’artillerie défilant au trot.
La dernière voiture du train des équipages
est à peine disparue que la première divi
sion de cavalerie s’ébranle à son tour : dra
gons et cuirassiers passent au galop comme
une trombe, au milieu d’un formidable cli
quetis d’armes ; la terre tremble sous le pas
des chevaux. La foule applaudit et acclame.
Une manœuvre
Pour clore cette imposante manifestation,
le général Michel a organisé un simulacre
de combat des trois armes réunies.
Le président de la République a pu, une
fois de plus, apprécier l’instruction solide
de nos troupes de Paris, et constater l’en
train merveilleux que possède le soldat
français. Cette manœuvre a pleinement
réussi et a soulevé une unanime admira
tion.
Aussitôt le champ de courses dégagé, la
brigade de zouaves-chasseurs, la 19e brigade
d’infanterie, le 31e régiment d’infanterie,
deux batteries de la 19e brigade d’artillerie
et la cavalerie rassemblées au fond du
champ de courses, entament une action
promptement menée.
Au milieu d’un vacarme épouvantablepro-
doit par les canons de la brigade d’artillerie,
les clairons et les tambours sonnent et bat
tent la charge, et dans une poussée formida
ble, l’infanterie s’élance à l’assaut des tribu
nes en poussant le cri : « En avant 1 à la
baïonnette !»
L’assaut de l’infanterie est à peine termi
né que les dragons et les cuirassiers se pré
cipitent au galop et dans une impression
nante chevauchée s’arrêtent à quelques mè
tres des tribunes d’où partent des acclama-
tions.
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,
l’Oise et la Somme 1
Autres Départements
Union Postale
On s'abonne égale ment, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de rrane»
EXPOSE de M. H. GENESTAL, Maire
Nous avons annoncé que le Conseil muni
cipal serait appelé à discuter, mercredi, le
Projet de construction d'un Hôtel des Postes.
Cette construction, depuis si longtemps ré
clamée par notre population, a fait l’objet de
nombreuses démarches de la Municipalité et
deM. Jules Siegfried, député, auprès des pou
voirs publics ; des pourparlers se sont pour
suivis et, de son côté, tenu au courant de
ces négociations, le Conseil municipal a exa
miné la question avec beaucoup de soin.
Enfin, dans un « Exposé » d’une clarté
parfaite, qui a été imprimé et distribué,
M. Génestal, maire, a fait de la question une
étude d’ensemble des plus complètes. L’ana
lyse de cet « Exposé » sera lue avec intérêt.
Tout d’abord, M. Genestal démontre les
défectuosités de l’installation du Bureau Cen
tral actuel des Postes et Télégraphes ; il rap
pelle les campagnes de presse qui, à ce su
jet, se sont maintes fois produites ; il établit,
par des statistiques officielles, toutes les rai
sons qui militent en faveur d’une organisa
tion nouvelle ; il insiste sur l’insuffisance
présente du Bureau central, non seulement
prejudiciable au bon fonctionnement des
services dans une ville de l’importance com.
merciale du Havre, mais préjudiciable aussi
à la santé du personnel si nombreux, man
quant d’air et d’espace.
Tous ces points ont été d’ailleurs traités,
avec les développements qu’ils comportent,
dans les articles très documentés de notre
collaborateur A. Petit, et nous n’avons pas à
y insister de nouveau. Mais puisque le bail
de l’immeuble actuellement occupé par
l’Administration des Postes et Télégraphes
touche à sa fin, n’est-il pas indispensable de
saisir cette occasion pour aviser aux mesu
res à prendre en vue d’une amélioration des
services ? Et par quels moyens ?
Sur ce point, l’Exposé de M. Genestal s’ex
prime en ces termes :
Certes, l’Etat devrait prendre en fièrement à sa
charge les dépenses des services publics géné
raux et ne pas exiger des départements et surtout
des communes de contribuer à ces dépenses,
alors que départements et communes doivent sup
porter de lourdes charges pour assurer le fonc
tionnement des services régionaux ou locaux.
Malheureusement, l’Etat cherche à alléger son
budget en reportant sur les communes une part
des charges qu’en toute équité il devrait suppor
ter seul. C’est ainsi que les communes doivent
assurer presque seules les frais de gestion du
service des retraites ouvrières, que le Parlement
s’apprê e à leur imposer de nouveaux sacrifices
pour les secours aux familles nombreuses, etc.
En ce qui concerne en particulier la con-
struction d’Hôtels des Postes, l’Etat a tou
jours exige la contribution des villes, et il
convient d’ajouter que l’Etat a su tirer parti»
dans la circonstance, du vit désir d’un très
grand nombre de villes de voir édifier sur
leur territoire un monument, souvent seul
monument d’architecture civile de la com
mune. Au Havre, il n’en est pas ainsi. Cette
construction est nécessitée uniquement pal
l’importance du trafic postal, télégraphique
et téléphonique.
Dans ces dernières années, le chiffre des
recettes réalisées par l’Administration des
Postes semblerait devoir incliner celle-ci à
construire elle-même, et à ses frais exclusifs,
le bâtiment destiné à abriter ses services. Il
n’en est rien cependant. Et bien que le pro
duit des services postaux et télégraphiques
soit particulièrement élevé au Havre, nous
ne pouvions espérer que l’Elat fit à lui seul
les frais d’un bâtiment pour y loger conve
nablement son personnel et son matériel.
Nous avons eu les exemples de Nice, de
Marseille, de Saint-Etienne, de Nancy, et
tout récemment l’exemple de Caen.
La Ville pouvait, strictement, se désintéres
ser de la question ; le devait-elle ? M. Génes
tal répond excellemment :
... .Il ne nous a nas paru que la Municipalité
pûl rester indifférente en présence du déplorable
état de choses dont souffrent tous nos conci
toyens. L’intérêt de la population et particulière
ment du commerce, sans compter le souci d’une
installation hygiénique des employés des Postes,
Télégraphes et Téléphonés, nous commandait
au contraire d’agir.
. Certes, en cas d’abstention de notre part, l’Etat
aurait vraisemblablement pris certaines disposi
tions pour parer au plus pressé. Mais nous avions
tout lieu de craindre que l’Elat, assez partisan gé
néralement des demi-mesures, ne fît pas, pour des
raisons financières, tout le nécessaire en vue de
réserver l’avenir.
En outre, notre abstention nous eût interdit
d’intervenir dans le choix de l’emplacement sur
lequel le nouveau bâtiment aurait été édifié, non
plus que dans l’élaboration des plans de l’Hôtel
projeté. , .
Nous avons donc estimé que la Ville ne devait
pas rester étrangère à la construction de l’Hôtel
des Postes pour que tout le nécessaire fût fait et
pour que nous puissions dire notre mot au sujet
de l’emplacement et des places dudit Hôtel.
Au surplus, la majorité du Conseil muni
cipal a toujours partagé, sur ce point, l’avis
K.e président de Fa épubliqu©
a Vincennes
Après cette magnifique parade, le prési
dent de la République, qui a félicité le mi
nistre de la guerre et le gouverneur militaire
de Paris, s’est rendu, accompagné des mem
bres du gouvernement, à l'Hôtel de Ville de
Vincennes, où une fête a été organisée en
son honneur.
Ordre «lia Four «3® FFélieitations
aux Troupes
À l'issue de la revue, le président de la Ré
publique a adressé au ministre de la guerre
la lettre suivante :
Mon cher ministre.
C'est avec une grande satisfaction patriotique
que j’ai passé aujourd’hui la rone des troupes de
la garnison de Paris.
i
de l’Administration. « Depuis plus de trois
ans que les négociations, dont nous attei
gnons aujourd’hui le terme, pensons-nous,
sont engagées avec le sous-secrétariat des
Postes, depuis six mois surtout qu’elles se
poursuivent avec plus d’activité, le Conseil
municipal, consulté à maintes reprises par
l’Administration, n’a jamais provoqué la
rupture de ces négociations, mais a paru, au
contraire, souhaiter leur réussite. »
En ces conditions, de concert avec le Con
seil, l’Administration s’est seulement atta
chée à ce que les clauses du traité à in-
tervenir soient les plus avantageuses possi
ble pour la ville. « Il semble d’ailleurs, dit
M. Genestal, que notre ténacité commune ait
été récompensée, car nous croyons être en
droit de dire que pas une ville ne paraît
avoir traité avec l’Etat à des conditions aussi
bonnes que celles qui sont inscrites dans le
contrat qui vous est actuellement soumis. -
* *
L'une des raisons pour lesquelles l’inter
vention de la Municipalité se justifie est donc,
comme le disait M. Genestal, la nécessité qui
s’impose à elle de ne pas laisser l'Adminis.
tration des Postes édifier son Hôtel sur tel
emplacement à sa convenance qui pourrait
ne pas être, qui risquerait même fort de ne
pas être à la convenance de la population.
C’est en effet que l’Administration des Pos
tes n’a pas à se soucier des conséquences du
choix qu’elle peut faire de tel ou tel empla
cement, dans telle ou telle ville, puisque ses
recettes restent identiques, le nombre des
lettres et des télégrammes n’étant nullement
en fonction du lieu où ils doivent être dépo
sés.
Le devoir d’une Municipalité et d’un Con
seil municipal est, au contraire, de défendre
les intérêts de la population en empêchant
précisément qu’un service public, aussi
essentiel que le service postal, risque de ne
plus être à la portée de ceux qui ont affaire
à lui.
Le principe d’intervention étant admis, la
Municipalité et le Conseil avaient donc à
faire le choix de l’emplacement sur lequel
serait édifié l’Hôtel des Postes. Il fallait que
cet emplacement fût situé aussi près que
possible du quartier des affaires commer
ciales, à proximité également de la place de
l'Hôtel-de-Ville qui est le centre de la circu
lation urbaine. Il était désirable, enfin que
l’Hôtel fut élevé en bordure d’une grande
voie, afin de contribuer à l’embellissement
de la ville.
Mais, d’autre part, l’acquisition de cet em
placement ne devait être trop onéreuse,
— et il était fort malaisé de trouver un
terrain remplissant ces diverses conditions.
Le Conseil municipal a donc éprouvé une
sérieuse difficulté à fixer son choix.
De ces difficultés, l’Exposé de M. Génestal
nous fait le récit. Il nous dit comment fu
rent successivement envisagés les emplace-
ments suivants : celui du Bureau central ac
tuel des Postes ; celui de la Sous-Préfecture;
la propriété Rispal, 144-146, boulevard de
Strasbourg ; enfin le magasin de Transit des
Tabacs, délimité par les rues Dupleix, de la
Bourse, Anfray et Victor-Hugo.
Or l’étude publiée dans ce journal, après
avoir indiqué les raisons qui pouvaient mo
tiver le choix de tel ou tel de ces emplace
ments, a fait connaître les motifs détermi
nant la désignation définitive de remplace
ment du Magasin des tabacs.
Nous ne reviendrons pas sur cette dé-
monstration qui se trouve longuement éta
blie dans l’Exposé de M. Génestal, non plus
que sur les négociations qui ont été enga
gées avec l’Administration des Tabacs, —
négociations qui furent longues et d'licates
et pour lesquelles M. Jules Siegfried prêta à
la Municipalité son concours précieux et des
plus actifs.
L’Exposé conclut ainsi, sur ce point :
« En résumé, la Ville aurait à verser à
l’Etat pour l’acquisition des 3,600 mètres
carrés de terrain nu occupé par l'Entrepôt
des Tabacs (la vente des matériaux de démo
lition bénéficiant exclusivement à l’Etat),
une somme de 660,000 francs, si la prise de
possession était fixée au 1 er février 1914, ou
de 650,000 francs si elle n’avait lieu que le
1er avril 1914, savoir 3,600 mètres carrés à
175 tr. le mètre, soit 630,000 francs, plus
30,000 francs ou 20,000 francs suivant le cas,
comme compensation des frais de magasi
nage. »
M. Génestal, maire, et l’Administration mu
nicipale considèrent cette proposition com-
me acceptable. Ils proposent donc à l’As-,
semblée communale d'y acquiescer.
(A suivre). Th. V.
Tous, officiers, sous-officiers et soldats ont,
sous les armes, une tenue parfaite qui témoigne
de leur discipline et de leur esprit militaire.
On sent que ces belles troupes sont, comme
l’armée toute entière, à la hauteur de leur devoir
sacré
Je vous prie de leur transmettre toutes nos fé
licitations et celles du gouvernement de M Repu-
P&yez, mon cher ministre, à mes meilleurs
sentiments. .
R. POINCARE.
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En vente
LE PETIT HAVRE ILLUSTRE
as Pages & Centimes a © Pages
33” Année
N 11,569
Administrateur-Délégue
O- RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions et Annonces. HL 10.47
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Lundi 17 Mars 1913
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SCentimes — CDITIONDD MATIN — S Centimes (6 Pages)
Rédacteur en Chel, Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE Fénoüx
35, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
Bureau du Journal, 118, bould de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
Dunwnm lu
Taris, trois heures matin
LA GUERRE D’ORIENT
Une protestation des habitants de Silistrie
Sofia. — M. Gueschoff, président du Con
seil et M. Daneff, président du Sobranié ont
reçu une députation composée de sept cents
habitants des arrondissements de Silistrie,
de Baltchick et de Dobrisch venue pour pro
tester contre la cession éventuelle d’un ter
ritoire de Bulgarie à la Roumanie.
On assure que cette protestation sera re
mise aux grandes puissances.
Les Hostilités
Constantinople. — On signale aujourd’hui
un engagement dans la région de Tcha-
taldja.
Les navires de guerre turcs ont bombardé
les positions bulgares de Silivri.
APRÈS LA REVUE DE PRINTEMPS
Le président de la République a quitté
?Hôtel de Ville de Vincennes à 4 h. 1/2 ; il
est rentré à l’Elysée à 5 h. 15 sans incident
et acclamé par une foule nombreuse.
M. POINCARÉ AU BANQUET
DES JOURNALISTES PARISIENS
Le président de la République a présidé
hier soir le banquet de l’Association des
Journalistes parisiens.
M. Poincaré a été reçu au Palais d’Orsay,
par MM. Pierre Baudin, ministre de la ma
rine, et Jolivet, vice-président de l’Associa
tion.
Au dessert, M. Pierre Baudin, après avoir
exprimé les regrets que cause la maladie de
M. Mézières, a rappelé à M. Poincaré que
Fan passé, comme président du Conseil, il
leur avait adressé des paroles qui leur étaient
allées au cœur.
« Aujourd’hui, vous revenez à nous com
me à des camarades dont vous avez éprouvé
la sûreté.
» Rien ne pouvait nous toucher davan
tage ».
M. Baudin termine son discours en portant
un toast au président de la République et en
y ajoutant un vœu personnel, s’adressant au
confrère illustre.
M. Poincaré s'oot czprim en oog termoo s
« Cette fête ordinairement joyeuse est as
sombrie par l’absence de M. Mézières qui
personnifie aux yeux de tous l’Association
des journalistes parisiens. Mais une lettre que
j’ai reçue de lui ce matin, m’annonce qu’il
assistera à un prochain banquet. »
M. Poincaré rappelle ensuite ses débuts
comme journaliste au XIX e Siècle, d’Edmond
About.
« Puisque mes confrères du Palais ont bien
voulu me laisser au tableau, ne me rayez
pas de vos listes confraternelles ! dit le pré
sident. »
M. Poincaré lève ensuite son verre à l’As
sociation des journalistes et à son vénéré
président.
CHUTE MORTELLE D’UN AVIATEUR
L’aviateur Mercier qui effectuait, hier
après-midi des vols d’essai à l’aérodrome
d’Ambérieu en présence de différents avia
teurs, notamment Védrines et Legagneux,
ayant manqué un virage, son appareil vint
s’abimer sur le sol.
L’aviateur s’est tué.
K— I st g e
LA MANIFESTATION DU
PRÉ SAINT-GERVAIS
La manifestation du Pré Saint-Gervais a
pris fin à quatre heures et demie.
La sortie des manifestants, qui a duré une
heure, s’est effectuée sans incident.
Au retour, une violente bagarre s’est pro
duite à six heures avenue Laumière entre
des socialistes et des agents.
Trois coups de revolver retentirent.
Un manifestant a été blessé légèrement,
ainsi que trois agents.
Un certain nombre de passants reçurent
des contusions.
Des charges de cavalerie ont été effectuées
et un quart d’heure plus tard, le calme était
rétabli.
UH CONGRÈS SOCIALISTE
DANS LE TARN
Castres. — Le congrès socialiste du Tarn
a été tenu hier à Castres, sous la présidence
de M. Jaurès.
Les congressistes du Tarn et des départe
ments voisins ont ensuite pris part à un
grand banquet.
Un meeting de protestation contre les lois
militaires a eu lieu dans la soirée.
Des contre-manifestants avaient recouvert
les affiches annonçant le meeting.
Le calme est complet.
w---=---9=--=-=
JN MEETING ANTISUFFRAGISTE
A LONDRES
Londres. — Dix mille personnes hostiles
aux suffragettes ont manifesté hier pendant
un meeting tenu dans Hyde Park.
Les policiers durent mettre fin au mee
ting et escortèrent les suffragettes jusqu’à la
station du Métropolitain du quartier. Mais
les manifestants réussissant à déjouer le
plan des policiers, se mirent à chasser les
femmes le long d’Oxford Street.
La plus grande partie des femmes ont été
rouées de coups et ont eu leurs vêtements
déchirés par la foule.
" 49 m im
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Havre Athletic Club
contre Stade Français
Hier après-midi s’est joué au Parc des
princes le match Stade Français contre le
Havre Athlétic Club.
Le match s’est terminé sur les résultats
suivants : 8 points pour le Havre et 8 points
pour Paris.
Rouen. — Union Sportive Quevillaise bat
Amiens Sporting Club par 3 a 9.
M ORGANE REPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des. Journaux de la Région
sasusmas=a=========yywy----=-=-=-=-----==-----------
La Taxe du Pain
et de la Viande
Lors de son passage au ministère de
l’agriculture, M. Ruau avait établi un pro
jet de loi relatif à la taxe du pain et de la
viande, qui, soumis à l’examen de la Com
mission de l’agriculture, a subi d’assez
nombreuses modifications, à la suite d’une
enquête à laquelle s’est livré le rapporteur,
M. Victor Boret, auprès de diverses muni
cipalités, de boulangeries privées ou co
opératives, de meuniers et de producteurs
de blé, d’ouvriers boulangers et de grou
pements de consommateurs.
Le résultat de cette enquête, aussi bien
que celui des travaux de la Commission
sont très complètement analysés et résumés
dans le rapport de M. Victor Boret, qui
vient d’être distribué aux députés, et dans
lequel les articles du projet de loi ainsi
modifié sont abondamment commentés et
justifiés.
Les changements apportés au texte pri
mitif, qui avaient déjà fait l'objet de rap
ports de MM.Dujardin-Beaumetz et Coulon-
dre, se caractérisent par :
a) Une délimitation plus nette, plus mo
derne des droits et des devoirs récipro
ques des maires et des boulangers ;
b) Une protection plus certaine assurée
aux consommateurs et
ment à ceux qui sont
crédit ;
c) L’obligation de la
plus particulière-
obligés d’acheter à
fidélité du débit
pour les pains taxés, à l’exclusion des pains
de luxe et des pains de fantaisie, sous cer
taines conditions ;
d) L’établissement d’une procédure de
recours complète, simple et rapide ;
e) L’institution d’une réglementation li
bérale et complétive de la loi du er août
1905, destinée à dissiper de regrettables
malentendus sur les conditions de la vente
du pain.
« Votre Commission, dit M. Victor Bo
ret, a tenu à fixer en un texte précis toute
la législation de la vente du pain, à doter
les boulangers d’un véritable statut qui, en
leur facilitant la noble mission de pourvoir
à l’approvisionnement public, leur per
mette, en même temps, de jouir paisible
ment et honorablement du fruit de leur in
cessant labeur.
» Les consommateurs seront protégés
contre les capitulations de conscience et
les agissements frauduleux que provo
quaient chez certains boulangers des me
sures injustes et vexatoires.
» Les boulangers seront protégés contre
la concurrence déloyale de confrères cu
pides et malhonnêtes, qui recouraient à la
tromperie sur la quantité ou sur la qua
lité pour réaliser le bénéfice dont ils étaient
arbitrairement frustrés.
» La loi que nous vous demandons de
voter sera, nous l’espérons, une loi d’édu
cation bien plus qu’une loi de répression.
Elle respecte la liberté du commerce dans
la mesure où l’intérêt particulier ne lèse
pas l’intérêt général : elle détermine les
conditions dans lesquelles doivent s’exer
cer l’autorité et l'initiative des municipali
tés et des maires. »
D’après l’article premier de ce projet, les
maires ont la faculté de fixer le prix de
vente du pain, à condition que la taxe ne
s’applique qu’aux pains désignés par l’usage
local comme pain de consommation cou
rante, en opposition aux pains de luxe et de
fantaisie; les premiers ne peuvent être ven
dus qu’au poids, les seconds peuvent l’être
au poids ou à la pièce. On ne peut considé
rer comme pain de luxe ou de fantaisie
ceux dont le poids est supérieur à 1 kilog.
500. Les pains de luxe ou de fantaisie ne
peuvent être vendus à un prix supérieur à
celui du pain taxé qu'autantque le magasin
où les pains sont mis en vente est approvi
sionné en pain taxé.
L’article 2 spécifie que le maire fixera le
prix du pain par deux sortes d’actes :
1° Un arrêté fixant les bases de la taxe et
indiquant leur nature et la quotité de cha
cune d’elles ;
2° Une ordonnance bimensuelle fixant
le prix du pain, rédigée conformément à un
modèle général établi par le ministre de
l'agriculture et rendue par application de
l’arrêté municipal fixant les bases de la
taxe.
Le maire ne pourra prendre d’arrêté
fixant les bases de la taxe qu’après :
1° Avis du Conseil municipal sur l’op
portunité de la taxe et sur l’établissement
des chiffres de base de la taxe ;
2° Invitation aux boulangers vendant
habituellement dans la localité à lui four
nir par écrit, pour la séance du Conseil
municipal où il en sera délibéré, divers
éléments d'information concernant notam
ment le rendement de la farine en pain ; le
montant de la prime de cuisson, compre
nant les frais généraux, les frais de panifi
cation et le bénéfice commercial du boulan
ger ; le prix de la farine à l’exclusion de
celui du blé, et l’indication du poids et de
la forme des pains qu’ils considèrent d’après
l'usage local comme pains de consommation
courante ; ‘
3° L’arrêté établissant les bases dé la taxe
ne pourra contenir aucune autre prescrip
tion que celles relatives à la taxation du
prix du pain ; il devra, à peine de nullité,
mentionner pour quelle somme chacun des
éléments sus désignés entre dans la déter
mination de la taxe, et indiquer le poids et
la forme des pains considérés d’après l’usa
ge local comme pains de consommation
courante.
Il devra faire l’objet d’une notification
individuelle, par les soins de la municipa
lité à chacun des boulangers vendant habi
tuellement dans la localité ou aux déposi
taires, lorsque ces boulangers n’habiteront
pas la commune, et ce dans le délai fixé
pour son application.
Aux termes de l’article 3, l’arrêté muni
cipal fixant les bases de la taxe et les or
donnances y relatives, 'pourront faire
l’objet d’un recours des boulangers devant
le préfet, qui statuera après avis d’une
Commission spéciale; ce recours devra,
pour être valable, porter la signature de la
majorité des boulangers vendant habituel
lement dans la commune, sans qu’il soit
nécessaire que le nombre de signataires
dépasse cinquante.
Les articles 4, 5 et 6 traitent des condi
tions dans lesquelles le préfet devra statuer
sur ce recours, après avoir pris avis de la.
Commission spécialement 'désignée à cet
effet.
L’article 7 établit que l’arrêté du préfet
sera passible d’appel devant le ministre de
l’agriculture, et l’article 8 spécifie que le
recours au préfet et le pourvoi devant le
ministre ne sont pas suspensifs de l’arrêté
municipal ou préfectoral qui a donné lieu
au conflit.
Enfin, et ceci est de la plus haute impor
tance, l’article 9 du projet donne aux maires
la faculté d’établir par arrêté les bases du
prix de vente des diverses natures et caté
gories de viande : les dispositions générales
édictées par la loi pour la taxation du pain
seront applicables à celle de la viande.
Sans doute, le rapporteur ne se dissimule
pas que cette taxation est excessivement
délicate et difficile à appliquer, mais il
estime qu’il y a néanmoins lieu de mainte
nir la faculté de taxer la viande, pour la
raison unique, mais qui a son importance,
qu’elle peut devenir nécessaire dans les pé
riodes difficiles et troublées, dans des cir-
oonotantt Cvunliqucs liés glavts, mnnis,
en somme, encore plus exceptionnelles que
pour la taxation du pain.
« Plutôt que de légiférer hâtivement dans
un de ces graves moments, dit M. Boret,
nous préférons conserver dès à présent
l’arme que possèdent les pouvoirs publics,
mais en étendant à la taxation de la viande
les procédés d’application équitables et les
voies de recours que nous avons prévus
pour la taxation du pain.
» Nous avons démontré qu’en raison de
la diversité des qualités de la viande, il est
nécessaire d’établir une échelle de ces qua
lités, tout en taxant par catégories : nous
avons donc spécifié que l’arrêté de taxe de
vrait établir des prix différents pour chaque
qualité de viande taxée. »
Tel est le projet dont le texte vient d’être
distribué aux députés avec le rapport de M.
Victor Boret.
S’il est adopté, ce qui est vraisemblable,
il constituera aux mains des municipalités
et des maires une arme précieuse, dont ils
ne devront évidemment se servir qu’avec la
plus grande prudence et en tenant compte
de tous les intérêts en jeu.
La revue de printemps a emprunté, cette
année, un éclat particulier à l’intérêt témoi
gné depuis quelque temps par le grand pu
blic aux choses militaires.
Dès les premières heures de la matinée,
les lignes du Métropolitain, d’autobus et de
tramways se dirigeant vers Vincennes étaient
envahies par une affluence de voyageurs
inaccoutumée. Et par les rues des gens por
teurs de filets ou de paniers s’acheminaient
vers le bois et vers l’hippodrome pour assis
ter à cette fête de l’armee.
Le départ du président die la.
République pour Vincennes
M. Raymond Poincaré a quitté l’Elysée à
une heure.
Dans son landeau, conduit par des artil
leurs et escorté par un détachement de cui
rassiers, avaient pris place, avec le président
de la République, M. Etienne, ministre de la
guerre, le général Joffre, vice-président du
conseil supérieur de la guerre, et le général
Beandemoulin, secrétaire général de la mai
son militaire de l'Elysée.
Mme Poincaré était partie quelques ins
tants auparavant en compagnie du secré
taire général de la présidence et de Mme Pi-
chon.
Devant l’Elysée stationnait une foule nom
breuse que le service d’ordre maintenait
difficilement.
Le cortège gagna la porte Picpus par l’ave
nue Marigny, les Champs-Elysées, la place
de la Concorde, les rues de Rivoli et Saint-
Antoine, la place de la Bastille et l’avenue
Daumesnil.
Sur tout le parcours, la foule, massée en
haies compactes, acclama le président de la
République, qui répondait en saluant.
Dans le bois de Vincennes, le cortège sui
vit l’avenue Daumesnil, l’avenue des Tribu
nes, la route de la Tourelle à Graveile.
Avant la Revue
Sur l'hippodrome, les troupes de la garni
son de Paris sont rangées sur trois lignes.
Au premier plan, l’infanterie, composée
de chasseurs, de zouaves, de lignards et de
marsouins ; plus loin, l’artillerie, qui dessine
ses batteries grises, et le train des équipages ;
enfin, en arrière, cuirassiers et dragons,
ceux-ci armes de lances avec les oriflammes
qui frissonnent.
Le spectacle est imposant. Les troupes ont
revêtu la tenue sévère de campagne ; par
conséquent pas d’aigrettes de colonel, pas
d’aiguillettes sur la poitrine des officiers
d’état-major. Et les généraux sont en képi.
Les Tribunes
Les tribunes regorgent de monde ; on y
voit beaucoup de députés et de sénateurs ;
dans la tribune officielle ont pris place les
présidents du Sénat et de la Chambre, les
membres du gouvernement, le corps diplo
matique, les membres du Conseil supérieur
de la guerre, le grand-chancelier de la Lé-
gion-d'Honneur, etc.
Mme Poincaré est saluée par le général
Michel, gouverneur militaire de Paris, qui la
conduit dans la tribune des dames.
Un peu avant deux heures, le général Mi
chel pénétré sur le terrain de la revue,
escorté de son état-major et passe une ins
pection rapide des troupes rangées sous ses
ordres.
F. Polet.
==esm=ss==me=emessnaon=eeesks
La Délégation des Gauches
et la Réforme Electorale
La délégation des Gauches de la Chambre
s’est réunie sous la présidence de M. Charles
Dumont pour s’occuper de la question de la
réforme électorale, en vue de la décision
que le Sénat va être appelé à prendre.
Elle a adopté l’ordre du jour suivant :
Les membres proportionnalistes et majoritaires
de la délégation des groupes de gauche de la
Chambre.
Considérant que la réforme électorale ne peut
être réalisée que par l’accord des majorités répu
blicaines des deux chambres.
Considérant que, dans les circonstances actuel
les, l’union de tous les républicains est indispen
sable à l’étude réfléchie des mesures qui pour
ront être jugées nécessaires pour assurer la sécu
rité de nos frontières et permettre une nouvelle
étape dans le développement de la législation dé
mocratique.
Considérant que la majorité républicaine du Sé
nat, dont les membres sont personnellement dé
sintéressés de la question de la reforme électo
rale, et particulièrement qualifiés pour départager
les républicains de la Chamore.
Considérant que l’intérêt supérieur de la Répu
blique doit passer avant toutes les préférences
personnelles et toutes les conceptions particuliè
res relatives à l’organisation électorale.
Convaincue de traduire fidèlement les senti
ments de l’immense majorité des républicains de
la Chambre,
Déclarent, à l’unanimité des membres présents,
accepter l’arbitrage de la majorité républicaine du
Sénat et s’engage -t par avance à unir leurs ef
forts vour faire accepter définitivement la formule
de réforme électorale qu’elle adoptera.
A la suite de la publication de cet ordre
da jour, le Temps a reçu la lettre suivante :
15 mars.
Monsieur le directeur,
A ma grande surprise, j’ai appris aujourd’hui
que la délégation des gauches s’était réunie et
avait décidé qu’elle s’en remettait a l'arbitrage du
Sénat dans la question de la réforme électorale.
Représentant de la Gauche Démocratique à la
délégation des gauches, avec mes collègues Sieg
fried, Maginot et d’Iriart, je tiens à affirmer ici
que je n’ai reçu . aucune convocation à cette réu
nion, et je ne crois pas être le seul dans ce cas.
-Le document lu au Sénat par M. Trouillot ne
peut donc engager que ses signataires.
Inutile d’ajouter que j’ai protesté auprès de M.
Charles Dumont, president de la délégation.
PAUL BIGNON,
E’arrivée du président
de la République
Deux heures. Un pavillon est hissé sur la
tribune officielle. Le premier des 101 coups
de canon, tiré de la redoute de Graveile, se
fait entendre. Toutes les troupes présentent
les armes et chaque corps exécute trois re
prises de la batterie ou sonnerie « aux
champs ».
Le président de la République fait son en
trée sur le champ de courses. On crie : « Vive
Poincaré ! Vive l’armée ! »
Le général Michel s’avance au-devant du
chef de l’État et le salue de son épée.
M. Raymond Poincaré passe devant le
front des trois lignes ; successivement la
fanfare des chasseurs et les musiques des
régiments de iête de chaque division et de la
brigade coloniale jouent la Marseillaise. Les
drapeaux, les étendards s’inclinent et tous
les officiers saluent le president. La revue
terminée, le chef de l’Etat se dirige vers la
tribune officielle et y prend place.
Le Dénié
Les troupes qui's’étaient massées au fond
du champ de courses s’ébranlent. La mar
che de Sidi-Brahim jouée par la fanfare des
chasseurs se tait entendre, et chasseurs et
zouaves, précédés par le général Michel, ou
vrent le défilé. Des applaudissements fréné
tiques, des cris de « Vive l’armée ! » accueil
lent les troupes de la garnison de Paris
quand elles passent devant les tribunes en
marchant dans un ordre parfait.
Après l’infanterie et la brigade coloniale,
c’est le tour de l’artillerie défilant au trot.
La dernière voiture du train des équipages
est à peine disparue que la première divi
sion de cavalerie s’ébranle à son tour : dra
gons et cuirassiers passent au galop comme
une trombe, au milieu d’un formidable cli
quetis d’armes ; la terre tremble sous le pas
des chevaux. La foule applaudit et acclame.
Une manœuvre
Pour clore cette imposante manifestation,
le général Michel a organisé un simulacre
de combat des trois armes réunies.
Le président de la République a pu, une
fois de plus, apprécier l’instruction solide
de nos troupes de Paris, et constater l’en
train merveilleux que possède le soldat
français. Cette manœuvre a pleinement
réussi et a soulevé une unanime admira
tion.
Aussitôt le champ de courses dégagé, la
brigade de zouaves-chasseurs, la 19e brigade
d’infanterie, le 31e régiment d’infanterie,
deux batteries de la 19e brigade d’artillerie
et la cavalerie rassemblées au fond du
champ de courses, entament une action
promptement menée.
Au milieu d’un vacarme épouvantablepro-
doit par les canons de la brigade d’artillerie,
les clairons et les tambours sonnent et bat
tent la charge, et dans une poussée formida
ble, l’infanterie s’élance à l’assaut des tribu
nes en poussant le cri : « En avant 1 à la
baïonnette !»
L’assaut de l’infanterie est à peine termi
né que les dragons et les cuirassiers se pré
cipitent au galop et dans une impression
nante chevauchée s’arrêtent à quelques mè
tres des tribunes d’où partent des acclama-
tions.
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,
l’Oise et la Somme 1
Autres Départements
Union Postale
On s'abonne égale ment, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de rrane»
EXPOSE de M. H. GENESTAL, Maire
Nous avons annoncé que le Conseil muni
cipal serait appelé à discuter, mercredi, le
Projet de construction d'un Hôtel des Postes.
Cette construction, depuis si longtemps ré
clamée par notre population, a fait l’objet de
nombreuses démarches de la Municipalité et
deM. Jules Siegfried, député, auprès des pou
voirs publics ; des pourparlers se sont pour
suivis et, de son côté, tenu au courant de
ces négociations, le Conseil municipal a exa
miné la question avec beaucoup de soin.
Enfin, dans un « Exposé » d’une clarté
parfaite, qui a été imprimé et distribué,
M. Génestal, maire, a fait de la question une
étude d’ensemble des plus complètes. L’ana
lyse de cet « Exposé » sera lue avec intérêt.
Tout d’abord, M. Genestal démontre les
défectuosités de l’installation du Bureau Cen
tral actuel des Postes et Télégraphes ; il rap
pelle les campagnes de presse qui, à ce su
jet, se sont maintes fois produites ; il établit,
par des statistiques officielles, toutes les rai
sons qui militent en faveur d’une organisa
tion nouvelle ; il insiste sur l’insuffisance
présente du Bureau central, non seulement
prejudiciable au bon fonctionnement des
services dans une ville de l’importance com.
merciale du Havre, mais préjudiciable aussi
à la santé du personnel si nombreux, man
quant d’air et d’espace.
Tous ces points ont été d’ailleurs traités,
avec les développements qu’ils comportent,
dans les articles très documentés de notre
collaborateur A. Petit, et nous n’avons pas à
y insister de nouveau. Mais puisque le bail
de l’immeuble actuellement occupé par
l’Administration des Postes et Télégraphes
touche à sa fin, n’est-il pas indispensable de
saisir cette occasion pour aviser aux mesu
res à prendre en vue d’une amélioration des
services ? Et par quels moyens ?
Sur ce point, l’Exposé de M. Genestal s’ex
prime en ces termes :
Certes, l’Etat devrait prendre en fièrement à sa
charge les dépenses des services publics géné
raux et ne pas exiger des départements et surtout
des communes de contribuer à ces dépenses,
alors que départements et communes doivent sup
porter de lourdes charges pour assurer le fonc
tionnement des services régionaux ou locaux.
Malheureusement, l’Etat cherche à alléger son
budget en reportant sur les communes une part
des charges qu’en toute équité il devrait suppor
ter seul. C’est ainsi que les communes doivent
assurer presque seules les frais de gestion du
service des retraites ouvrières, que le Parlement
s’apprê e à leur imposer de nouveaux sacrifices
pour les secours aux familles nombreuses, etc.
En ce qui concerne en particulier la con-
struction d’Hôtels des Postes, l’Etat a tou
jours exige la contribution des villes, et il
convient d’ajouter que l’Etat a su tirer parti»
dans la circonstance, du vit désir d’un très
grand nombre de villes de voir édifier sur
leur territoire un monument, souvent seul
monument d’architecture civile de la com
mune. Au Havre, il n’en est pas ainsi. Cette
construction est nécessitée uniquement pal
l’importance du trafic postal, télégraphique
et téléphonique.
Dans ces dernières années, le chiffre des
recettes réalisées par l’Administration des
Postes semblerait devoir incliner celle-ci à
construire elle-même, et à ses frais exclusifs,
le bâtiment destiné à abriter ses services. Il
n’en est rien cependant. Et bien que le pro
duit des services postaux et télégraphiques
soit particulièrement élevé au Havre, nous
ne pouvions espérer que l’Elat fit à lui seul
les frais d’un bâtiment pour y loger conve
nablement son personnel et son matériel.
Nous avons eu les exemples de Nice, de
Marseille, de Saint-Etienne, de Nancy, et
tout récemment l’exemple de Caen.
La Ville pouvait, strictement, se désintéres
ser de la question ; le devait-elle ? M. Génes
tal répond excellemment :
... .Il ne nous a nas paru que la Municipalité
pûl rester indifférente en présence du déplorable
état de choses dont souffrent tous nos conci
toyens. L’intérêt de la population et particulière
ment du commerce, sans compter le souci d’une
installation hygiénique des employés des Postes,
Télégraphes et Téléphonés, nous commandait
au contraire d’agir.
. Certes, en cas d’abstention de notre part, l’Etat
aurait vraisemblablement pris certaines disposi
tions pour parer au plus pressé. Mais nous avions
tout lieu de craindre que l’Elat, assez partisan gé
néralement des demi-mesures, ne fît pas, pour des
raisons financières, tout le nécessaire en vue de
réserver l’avenir.
En outre, notre abstention nous eût interdit
d’intervenir dans le choix de l’emplacement sur
lequel le nouveau bâtiment aurait été édifié, non
plus que dans l’élaboration des plans de l’Hôtel
projeté. , .
Nous avons donc estimé que la Ville ne devait
pas rester étrangère à la construction de l’Hôtel
des Postes pour que tout le nécessaire fût fait et
pour que nous puissions dire notre mot au sujet
de l’emplacement et des places dudit Hôtel.
Au surplus, la majorité du Conseil muni
cipal a toujours partagé, sur ce point, l’avis
K.e président de Fa épubliqu©
a Vincennes
Après cette magnifique parade, le prési
dent de la République, qui a félicité le mi
nistre de la guerre et le gouverneur militaire
de Paris, s’est rendu, accompagné des mem
bres du gouvernement, à l'Hôtel de Ville de
Vincennes, où une fête a été organisée en
son honneur.
Ordre «lia Four «3® FFélieitations
aux Troupes
À l'issue de la revue, le président de la Ré
publique a adressé au ministre de la guerre
la lettre suivante :
Mon cher ministre.
C'est avec une grande satisfaction patriotique
que j’ai passé aujourd’hui la rone des troupes de
la garnison de Paris.
i
de l’Administration. « Depuis plus de trois
ans que les négociations, dont nous attei
gnons aujourd’hui le terme, pensons-nous,
sont engagées avec le sous-secrétariat des
Postes, depuis six mois surtout qu’elles se
poursuivent avec plus d’activité, le Conseil
municipal, consulté à maintes reprises par
l’Administration, n’a jamais provoqué la
rupture de ces négociations, mais a paru, au
contraire, souhaiter leur réussite. »
En ces conditions, de concert avec le Con
seil, l’Administration s’est seulement atta
chée à ce que les clauses du traité à in-
tervenir soient les plus avantageuses possi
ble pour la ville. « Il semble d’ailleurs, dit
M. Genestal, que notre ténacité commune ait
été récompensée, car nous croyons être en
droit de dire que pas une ville ne paraît
avoir traité avec l’Etat à des conditions aussi
bonnes que celles qui sont inscrites dans le
contrat qui vous est actuellement soumis. -
* *
L'une des raisons pour lesquelles l’inter
vention de la Municipalité se justifie est donc,
comme le disait M. Genestal, la nécessité qui
s’impose à elle de ne pas laisser l'Adminis.
tration des Postes édifier son Hôtel sur tel
emplacement à sa convenance qui pourrait
ne pas être, qui risquerait même fort de ne
pas être à la convenance de la population.
C’est en effet que l’Administration des Pos
tes n’a pas à se soucier des conséquences du
choix qu’elle peut faire de tel ou tel empla
cement, dans telle ou telle ville, puisque ses
recettes restent identiques, le nombre des
lettres et des télégrammes n’étant nullement
en fonction du lieu où ils doivent être dépo
sés.
Le devoir d’une Municipalité et d’un Con
seil municipal est, au contraire, de défendre
les intérêts de la population en empêchant
précisément qu’un service public, aussi
essentiel que le service postal, risque de ne
plus être à la portée de ceux qui ont affaire
à lui.
Le principe d’intervention étant admis, la
Municipalité et le Conseil avaient donc à
faire le choix de l’emplacement sur lequel
serait édifié l’Hôtel des Postes. Il fallait que
cet emplacement fût situé aussi près que
possible du quartier des affaires commer
ciales, à proximité également de la place de
l'Hôtel-de-Ville qui est le centre de la circu
lation urbaine. Il était désirable, enfin que
l’Hôtel fut élevé en bordure d’une grande
voie, afin de contribuer à l’embellissement
de la ville.
Mais, d’autre part, l’acquisition de cet em
placement ne devait être trop onéreuse,
— et il était fort malaisé de trouver un
terrain remplissant ces diverses conditions.
Le Conseil municipal a donc éprouvé une
sérieuse difficulté à fixer son choix.
De ces difficultés, l’Exposé de M. Génestal
nous fait le récit. Il nous dit comment fu
rent successivement envisagés les emplace-
ments suivants : celui du Bureau central ac
tuel des Postes ; celui de la Sous-Préfecture;
la propriété Rispal, 144-146, boulevard de
Strasbourg ; enfin le magasin de Transit des
Tabacs, délimité par les rues Dupleix, de la
Bourse, Anfray et Victor-Hugo.
Or l’étude publiée dans ce journal, après
avoir indiqué les raisons qui pouvaient mo
tiver le choix de tel ou tel de ces emplace
ments, a fait connaître les motifs détermi
nant la désignation définitive de remplace
ment du Magasin des tabacs.
Nous ne reviendrons pas sur cette dé-
monstration qui se trouve longuement éta
blie dans l’Exposé de M. Génestal, non plus
que sur les négociations qui ont été enga
gées avec l’Administration des Tabacs, —
négociations qui furent longues et d'licates
et pour lesquelles M. Jules Siegfried prêta à
la Municipalité son concours précieux et des
plus actifs.
L’Exposé conclut ainsi, sur ce point :
« En résumé, la Ville aurait à verser à
l’Etat pour l’acquisition des 3,600 mètres
carrés de terrain nu occupé par l'Entrepôt
des Tabacs (la vente des matériaux de démo
lition bénéficiant exclusivement à l’Etat),
une somme de 660,000 francs, si la prise de
possession était fixée au 1 er février 1914, ou
de 650,000 francs si elle n’avait lieu que le
1er avril 1914, savoir 3,600 mètres carrés à
175 tr. le mètre, soit 630,000 francs, plus
30,000 francs ou 20,000 francs suivant le cas,
comme compensation des frais de magasi
nage. »
M. Génestal, maire, et l’Administration mu
nicipale considèrent cette proposition com-
me acceptable. Ils proposent donc à l’As-,
semblée communale d'y acquiescer.
(A suivre). Th. V.
Tous, officiers, sous-officiers et soldats ont,
sous les armes, une tenue parfaite qui témoigne
de leur discipline et de leur esprit militaire.
On sent que ces belles troupes sont, comme
l’armée toute entière, à la hauteur de leur devoir
sacré
Je vous prie de leur transmettre toutes nos fé
licitations et celles du gouvernement de M Repu-
P&yez, mon cher ministre, à mes meilleurs
sentiments. .
R. POINCARE.
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En vente
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