Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-03-16
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 mars 1913 16 mars 1913
Description : 1913/03/16 (A33,N14568). 1913/03/16 (A33,N14568).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
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3 Centimes
Dimanche 16 Mars 1943
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N 11,568
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Paris, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
. NEW-YORK, 15 MARS
Cotess s mars, hausse 5 points ; mai
hausse 5 points ; juillet, hausse 4 points i
octobre, hausse 2 points.
Cafés : baisse 18 à 26 points.
NEW-YORK, 15 MARS
C. 55 3002
s. PRECEDSXT
Tuivre Standard disp.
— mai
Amalgamat. Cop...
Fer
69 5/8
14
14
70
17
16
45
1/8
50
CHICAGO, 15 MARS
Blé sur
Maïs sur
Saindoux sur.
pescossvanme
Mai
Juillet....
Mai
Juillet....
Mai
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C. DU JOUR
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88 5 8
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49 62
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C. PREGED
89 1/4
88 3/4
51 1/2
53 1/8
10 70
10 67
zumcenassensa
u GUERRE D'ORIENT
Le siège d’Andrinople
SOFIA. — Le bruit court dans les milieux
compétents que depuis jeudi, 14 nouveaux
canons de siege ont été mis en position de
vant Andrinople et font espérer des résultats
plus satisfaisants que ceux qui ont été obte
nus jusqu’ici.
Ainsi s’explique l’optimisme qui se mani
feste dans les milieux politiques.
On estime que la forteresse peut tomber
d’ici quelques jours.
----------------
DINER A L’ÉLYSÉE
Le président de la République
Poincaré ont offert hier soir un
l’honneur des présidents et des
des bureaux des deux Chambres.
et Mme
dîner en
membres
La musique de la garde républicaine s’est
fait entendre pendant le repas.
La réception qui a suivi le dîner a été
trêmement brillante. . ;
Un très grand nombre de membres
Parlement, de hauts fonctionnaires,
notabilités parisiennes sont venus saluer le
ex-
du
des
président de la République et Mme Poin
caré.
MÉDAILLE MILITAIRE
Je V Officiel :
Tableau de concours pour la médaille mi
litaire (armée active).
Infanterie : MM. Cuisinier, adjudant au
129e ; Leis, sergent-major au 129e ; Raoul,
adjudant au 129e.
Artillerie : M. Saxe, maréchal des logis, au
2e régiment à pied.
LA FONDATION CARNEGIE
Sous la présidence de M. Loubet, la Com
mission de la fondation Carnegie a distribué
un certain nombre de récompenses, parmi
lesquelles nous relevons la suivante :
M. Joseph Faisant, facteur à la gare de
Beuzeville-Bréauté, médaille de bronze, et
800 francs à sa veuve.
A secouru un voyageur sur le point d’être
écrasé par un train et a eu une jambe
broyée ; a succombé peu après.
L’EXPROPRIATION DE LA FORÊT D’EU
Le ministre de l’agriculture communique
la note suivante •
Les pourparlers amiables engagés entre le
gouvernement et la Société civile proprié-
aire de la forêt d’Eu ont échoué.
Le Conseil des ministres, dans sa séance
d’hier matin, a décidé qu'un projet de loi
serait déposé en vue de l expropriation de la
forêt d’Ea.
ARRESTATION D’UN ANARCHISTE
La Sûreté a procédé hier matin à l’arres
tation d’un nommé Thibaut, inculpé de
nombreux vols et d’avoir notamment parti
cipé à l’attentat du bureau de poste de
Bezons.
L’arrestation a été opérée dans les cou
loirs du Métropolitain, à la station de
l’Etoile.
Elle a été si rapide que l’anarchiste n’a
pas eu le temps de faire usage du browning
chargé qu’il tenait en main, dans la poche
de son pardessus.
VIOLENTE EXPLOSION
RUEIL. — Hier soir, vers sept heures, dans
les sous-sols des bâtiments de l’usine à gaz
qui borde l’a venue de Paris, une violente
explosion s’est produite.
Quelques ouvriers se trouvaient dans les
sous-sols au moment de l’explosion.
Sous la poussée des gaz, le bâtiment tout
entier, qui est surélevé d’un étage, s’est ef
fondré. . , , ...
Un violent incendie s est immédiatement
déclaré.
Les ouvriers qui travaillaient dans les
sous-sols ont eu le temps de s’échapper, mais
trois d’entre eux ont été assez grièvement
blessés.
L’incendie a rapidement pris de grandes
proportions.
Un bâtiment où se trouvent les bureaux
du directeur, du sous-directeur, des dessina'
teurs et de la comptabilité a été entièrement
détruit.
Le commissaire de police de Rueil,en pré-
sence de la gravité de l’incendie,a fait appe
ler les pompiers de Paris.
A neuf heures et demie tout danger était
conjuré.
On ignore encore s’il y a des ouvriers ense
velis sous les décombres. Cependant, le con
tremaître de l’usine déclare qu’il ne doit y
avoir personne.
On va toutefois procéder immédiatement
au déblaiement des décombres.
Les causes de l’explosion sont totalement
inconnues.
Au milieu du bruit guerrier des armées
balkaniques qui se battent et des armées
européennes qui s’organisent en vue de re
doutables éventualités, l’Angleterre se fait
remarquer par son silence. Sur la scène si
troublée de l’Europe, elle se tient à l’écart,
soucieuse avant tout, semble-t-il, de ne pas
se mêler à un jeu dangereux, et de pratiquer,
selon la formule de Gambetta, « la politique
des mains libres et des mains nettes ». A
l’assertion que la Grande-Bretagne eût pro
mis, dans certaines éventualités, d’envoyer
sur le continent une grande force armée,
M. Asquith a répondu, à la Chambre des
Communes, par un démenti; et la West-
minster Gazette enregistre sa déclaration
avec une sorte de soulagement bien symp
tomatique : « Il faut qu’on sache en Eu
rope, écrit-elle, que nous n’avons aucune
secrète diplomatie, que nous n’avons donné
aucune promesse, aucune garantie qui en
gage notre armée à des opérations militaires
en Europe ».
Le discours du premier ministre anglais,
les commentaires de la presse britannique
n’ont pas été — et il fallait s’y attendre —
sans émouvoir un peu l’opinion française.
On s’est demandé, de divers côtés, s’il n’y
avait pas quelque chose de changé dans les
dispositions politiques de nos voisins, si la
Grande-Bretagne Recherchait pas, dès l’ins-
tant qu’il pouvait y avoir des coups à rece
voir, à tirer son épingle du jeu. Cherchons
donc à préciser la position de l’Angleterre
sur l’échiquier actuel et sur l’échiquier de
demain.
Disons d’abord — et la chose n’est pas
assez connue en France — que l’Angle
terre traverse, depuis cinq ans, une trans
formation politique et sociale si profonde
que le mot de crise pourrait, sans exagé
ration, lui être appliqué. Il y a d’abord une
transformation politique, qui fait rapide
ment, très rapidement même, de l’Angle
terre une démocratie. Il y a ensuite une
transformation sociale plus accentuée en
core, qui est en train de détruire sous nos
yeux l’antique équilibre des classes so
ciales britanniques, ainsi que l’armature
morale de la vieille Angleterre. Nous ne
connaissons plus notre John Buli familier
dans ce peuple anglais d’un modèle nou
veau, qui secoue son aristocratie, accepte
le home rule, paie ses députés (tout comme
nos Quinze mille ! ), -se livre enfin à des
exercices de grèves générales beaucoup
plus violentes et inquiétantes que les “nô
tres . On pourrait donc assez légitimement
se demander si, en raison de ces change
ments intérieurs, la politique britannique
en Europe ne va pas se trouver modifiée du
tout au tout. Eh bien, je ne le crois pas. La
politique intérieure ne fait ici rien à l’af-
faire ; une seule chose compte : l’intérêt de
l’Angleterre, considérée comme nation.
Nous avons déjà exposé ici même quels
sont, depuis cent ans, les principes diri
geants de l’attitude anglaise vis-à-vis de
l’Europe. D’une façon générale, l’Angle
terre vise à se tenir à l’écart, à rester en
dehors des querelles continentales. C’est
l’aspect insulaire de sa diplomatie, celui
qui faisait dire à Michelet : « Messieurs,
l’Angleterre est une île Maintenant,
vous en savez autant que moi sur son his
toire ». Cependant, cette attitude de volon
taire abstention comporte une exception :
toutes les fois qu’une puissance continen
tale grandit au point de rompre l’équilibre
européen, l’Angleterre se dresse contre
elle et s’associe à ses adversaires pour tâ
cher de l’abattre. Telle est la raison pro
fonde de la lutte obstinée, terrible, sauvage,
de Pitt contre Napoléon. Telle est aujour
d’hui, ou plus exactement telle était ouver
tement, hier encore, la raison de l’hostilité
avouée des Anglais contre les Allemands.
Rien de plus clair ni de plus logique que
cette direction persistante de la diplomatie
britannique. Rien en somme qui soit sus
ceptible de moins changer, sous l’impres
sion d’un courant d’opinion, d’une campa
gne de presse ou d’une intrigue interna
tionale. Ces principes sont assez profondé
ment assis sur le grand intérêt anglais pour
que nous puissions les croire durables.
Voilà pourquoi, je ne pense pas qu’il faille
accorder trop d’importance à la réponse de
M. Asquith, ni à l’inspiration en somme
peu francophile de certains journaux libé
raux. La fidélité de l’Angleterre à l’Entente
cordiale n’est pas basée sur la lettre d’un
traité, mais sur l’évidence d’un intérêt. En
1905, en 1909, en 1911, le gouvernement
anglais, sans y être oblige par aucune con
vention, nous a offert spontanément son
concours militaire sur le continent. Ne dou
tons pas un instant qu’il ne recommence
demain, en cas de conflit avec l’Allemagne.
L’opinion anglaise, dans la situation ac
tuelle, peut envisager avec inquiétude cette
intervention éventuelle de l’Angleterre ;
l’opinion libérale en particulier peut pré
férer la réserve et le geste de Ponce Pilate,
se lavant les mains î Mais le gouvernement
responsable de la grandeur anglaise, le gou
vernement qui continue une tradition his
torique, ne peut pas laisser, sans dire son
mot, la France être vaincue : c’est une
faute qui pèse encore sur la politique bri
tannique que l’abstention de Gladstone, en
1871, devant le triomohe de Bismarck.
Ces diverses raisons me font donc croire
que si lopinion libérale anglaise manifeste
en ce moment plus de réserve que de cor
dialité, les intentions de fond du gouverne
ment de Londres n’en restent pas moins ce
qu’elles étaient avant-hier ou hier. Plutôt
que la Westminster Gazette, écoutons le
Morning Post ; c’est lui qui me semble tenir
en ce moment le langage qui convient, non
à un parti, mais à l’Angleterre elle-même :
« L’intérêt de l’Angleterre, écrit-il, est
que la France demeure une grande puis
sance. Rester indifférente pendant que la
France serait attaquée, serait de la part de
l’Angleterre un véritable suicide. Une oc
casion peut se présenter où l’Angleterre se
rait amenée à agir avec sa marine et avec
toutes les forces dont elle dispose, pour main
tenir intacte la communauté européenne.
Il n’est pas de traité dûmemt paraphé qui
puisse prévoir cette circonstance. Une na
tion ne peut lier son avenir avec des par
chemins : sa conduite dépend des événe
ments ; elle dépend de son devoir envers
l’Europe ».
Voilà un raisonnement que nous devrions
toujours avoir présent à l’esprit. Les polé
miques de presse passent, les impressions
ou les nervosités de l’opinionse transforment
ou s'évanouissent comme des fumées. Mais
il y a une chose qui demeure, c’est l’inté-
rêt fondamental qu’a l’Angleterre à ne pas
laisser se détruire l’équilibre de l’Europe.
Nous savions bien qu’il n y a pas, entre
Londres et Paris de convention militaire.
Et qu’importe ? Les lois profondes d’équi
libre, qui rangent l’Angleterre à nos côtés,
ne valent-elles pas mieux que des parche
mins et des signatures ?
André Siegfried.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 15 mars.
Une fois de plus, les prophètes parlemen
taires se sont fourré le doigt dans l’œil, dans
les deux yeux, même, car ils se sont dou
blement trompés. Dans leurs pronostics, la
Chambre devait siéger toute la nuit pour
achever le budget, tandis que se livrerait, au
Luxembourg, la grande bataille sur la ré
forme électorale.
Ce n’est pas précisément de cette façon
que les choses se sont passées. La Chambre
a bien terminé le budget — oui, oui, termi
né — mais elle n’a pas eu besoin pour cela
de prolonger sa séance jusqu’à l’aurore. Il
est vrai qu’au dernier moment, la Commis
sion avait renoncé à incorporer dans la loi
de finances le projet sur les jeux dont la
discussion menaçait d’être fort longue.
Ainsi allégé, le budget ne devait plus
prendre beaucoup de temps.
Un petit nombre d’articles seulement res
taient à examiner, dont la plupart n’ont
même pas été discutés et, sur le coup de six
heures et demie, après de brèves déclara
tions du rapporteur général et du ministre
des finances, après une petite allocution de
M. Deschanel félicitant la Chambre du long
effort qu’elle venait de fournir, les urnes cir
culaient pour la dernière fois. Le budget de
1913, dont l'examen durait depuis huit mois,
était terminé !
En ce qui concerne le Sénat, les prévi
sions n’ont pas été plus exactes. Non seule
ment on n’a pas livré l’assaut décisif, mais
la grande bataille elle-même n’a pas été en
gagée. Aujourd’hui encore, les chefs des deux
armées sont restés dans leur camp, laissant
à leurs lieutenants le soin de poursuivre les
combats d'avant-postes. C’est lundi seule
ment que le choc suprême se produira.
SENAT
Séance du 15 mars
La séance est ouverte sous la présidence de M.
ANTONIN DUBOST, président.
La Réforme électorale
m. COUYEA soutient le projet élaboré par la
Commission dont il fait partie.
Le ministère Caillaux, dont je fis partie, n’exigea
pas de ses membres une profession de foipropor-
tionnaliste que, pour ma part, j’aurais refusée,
ayant été toujours l’adversaire de la proportion
nelle et du système du quotient.
Sur ce point je n’ai fait que me conformer à l’o
pinion de mes électeurs comme c’est le devoir de
tout élu républicain.
L’orateur rappelle dans quelles conditions le
quotient fut voté à la Chambre. C’est à la fin d’une
séance, à main levée, que ce vote intervint, et
l’on remit aux calendes grecques de voter sur le
petit scrutin de liste, la contre-partie nécessaire
du quotient qui était dans l’esprit des membres de
la Commission composée mi-partie de proportion-
nalistes, mi-partie de majoritaires.
ri. BRIAND, président du Conseil : Cela est
exact ; mais auparavant, le gouvernement avait
formellement adhéré au principe de la représenta
tion des minorités.
M. COUYBA, fait la nomenclature des griefs
adressés par différents journalistes à la R P.,dé
clare que le projet n’a pas obtenu le suffrage des
électeurs ruraux, parce qu’ils sont pour la Répu
blique et pour la souveraineté du peuple, parce
qu’il n’a pas reçu l’approbation de chefs républi
cains tels que MM. Monis, Sarrien et Combes.
ri clémence au : J’aime mieux être avec M.
Combes qu’avec la droite. Le malheur,c’est que la
droite soutient le gouvernement contre les répu
blicains.
M. de LAMARZELLE : Jamais je ne me suis dit
républicain, jamais mes amis ni moi n’avons été
pour le gouvernement, mais nous sommes con
tre vous ; nous avons voté et nous votons contre
vous !
M. CLEMENCEAU : Entendons-nous, au moins,
pour rester séparés !
ri. de LAMARZELLE : Ne craignez rien. Sur ce
point, nous sommes d’accord.
Cet incident terminé, m. COUYBA reprend son
discours.
Il ne croit pas, pour sa part, que, si le Sénat re
poussait le quotient, ce serait le conflit entre les
deux Chambres. Il conjure le président du conseil
de ne pas jeter dans l’un des plateaux de la balan
ce le poids de son autorité ministérielle.
M. COLIV lui succède à la tribune. C’est un pro-
portionnaliste convaincu.
L’orateur déclare que le commission propose un
scrutin majoritaire pour remplacer le projet de la
Chambre.
Après quelques considérations de même ordre,
l orateur aborde la question du conflit avec la
Chambre.
Quant il s’agit, déclare-t-il, de l’élection des dé-
puiés, le Sénat ne peut pas prétendre faire table
rase des décisions de la Chambre et imposer Col-
les qui lui sont propres.
Cette déclaration soulève de vives proteslations
a gauche.
M. Antonin Dubost rétablit le calme, non sans
peine.
M. colin déclare que c’est avant tout une idée
de justice que recommande la R. P. au vote du
Sénat.
M. bepmale combat la R. P. et la R. M., dont
1 un des vices, dit-il, est la suppression des élec
tions partielles. C’est la main mise de l’élu sur le
suffrage universel, leclichage des partis, l’influen
ce excessive des Comités.
Il y aura une poussière de partis, derrière les
partis se dissimulera la curée des intérêts les plus
En entrant au Sénat nous sommes restés des
militants, nous voulons rester en contact avec le
suffrage universel et avec la masse des paysans
les plus sûrs défenseurs de l’idée démocratique.
Si le système de la R. P. ou de la représentation
des minorités prévaut devant vous, que penseront
ces paysans à qui nous avons toujours dit jusqu’à
présent qu’il fallait faire sortir des Assemblées
tous les représentants de la minorité réaction
naire.
Ils penseront que nous les avons trompés.
La loi du 31 mai 1859 fut votée malgré la gau
che. Elle mutilait le suffrage universel. Dix-huit
mois après, c’était le 2 décembre, et le prince pré-
sident annonçait le rétablissement du suffrage
universel.
Nous disions à nos amis : souvenez-vous du
passé, n’oubliez pas les leçons de l’histoire.
m. IÉ ix MARTIN : Pour sortir de la période
de trouble que nous vivons depuis plusieurs an
nées, il faut que nous trouvions un système élec
toral transactionnel, majoritaire et proportionna-
liste à la fois.
A mon avis, la chose est assez simple : il faut
conserver le scrutin uninominal dans une cir
conscription élargie.
La Commission ne nous propose pas le main-
tion du statu quo, ce qui pourrait à la rigueur se
comprendre. Elle a élabore un projet qui s’ins
pire d’un système tout différent de la représenta
tion des minorités admise par la Chambre. C’est
un véritable défi, auquel pour ma part je ne sau
rais m’associer !
M. Félix Martin déclare qu’il ne voit pas
d’inconvénient à ce que le Sénat vote l’article
premier du projet de la Commission, mais il ne
s’ensuit pas, dit-il, que nous soyons obligés si nous
voulons cet article premier d'accepter le reste.
Il faut, je vous le répète élargir la circonscription
pour permettre aux électeurs de voter non-seule
ment pour la liste, mais aussi pour l’homme qui
a leur confiance. A cette seule condition, ils se
prononceront en connaissance de cause et en
toute liberté.
L’orateur remercie le rapporteur de s’être mon
tré bienveillant pour son projet puisqu’il recon-
nait que son système ne heurte aucun des prin
cipes que la Commission tient à sauvegarder,
mais il lui reproche de se heurter à des difficultés
d’application.
Ce reproche est immérité.
Mon système, dit M. Félix Martin est celui qui
réduira au minimum l’influence arrondissemen-
tière ; il ne favorise pas les mesures déloyales,
sournoises et fraticides entre les candidats d’une
même liste. A défaut de conscience, l’intérêt
maintiendra tout le monde dans le droit chemin.
L’application de mon système donnera au point
de vue politique les mêmes résultats que le scru
tin d’arrondissement. Cependant, grâce à lui, la
justice électorale sera réalisée dans la mesure du
possible.
La République sera de plus en plus aimée et les
citoyens obéiront sans regret à des lois qu’ils au
ront discutées ou consenties.
La suite de la discussion est renvoyée à lundi.
La séance est levée à sept heures.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séance du 15 Mars
La séance est ouverte sous la présidence de
M. paul deschanel, président.
La Loi de Finances
Sur la demande de M. Klotz sont renvoyés aux
Commissions des douanes, du travail et du budget,
deux amendements de MM. G. Denais et Adigard
réservant à des maisons françaises les marchés
de fournitures de l’État.
Un article additionnel, présenté par M. de Mon-
zie, accepté par la Commission du budget est
adopté.
M.MAUGER développe un amendement tendant
à ce que les budgets soient présentés d’une ma
nière assez claire pour qu’on aperçoive d’un seul
coup d’œil les modifications apportées.
M. le ministre des finances fait remarquer
que les renseignements demandés par M. Mauger
sont contenus dans la loi de règlement qui depuis
deux ans est déposée.
Sous prétexte de clarté et de sincérité on de
mande à l’administration de faire un effort qui
peut entraîner un retard dans la présentation du
budget de 1914.
L’amendement de M. Mauger est adopté.
M.AJAM développe un amendement ainsi conçu:
« li ne peut être introduit dans la loi de finan
ces que des dispositions visant directement les
recettes et les dépenses ».
M. COCHERY, président de la Commission du
budget, estime que la proposition de M. Ajam
aura pour résultat de mettre un peu d’ordre dans
la discussion du budget et d’en faciliter l’exa
men.
M. LE MINISTRE DES FINANCES déclare que
le gouvernement, comme la Commission du bud
get, donne son entière adhésion à l’amendement
de M. Ajam.
Par 493 voix contre 151, l’amendement Ajam est
adopté.
M. justin-godard rappelle qu’il avait déclaré
à la Chambre qu’il lui demanderait de discuter,
avant l’article 105,la loi sur les jeux.
La Commission du budget après avoir entendu,
le matin. les auteurs de contre-projet, a renoncé
à demander à la Chambre de faire cet effort. Mais
le projet est inscrit à l’ordre du jour après l’am-
'nistie, de sorte que la Chambre pourra le voter et
l’incorporer ultérieurement à la loi de finances.
L’article 405 et dernier est adopté.
Plusieurs députés expliquent leur vote.
M. LE RAPPORTEUR GÉNÉRAL répond que le
budget de 4913 contient des améliorations qui s’a
joutent à celles déjà votées en 1911 et en 4912.
C’est à la fois un budget de défense nationale et
un budget social.
Il organise, à partir du Aer octobre, un servies
d’assistance aux familles nombreuses.
Les mesures ont été prises pour achever rapi
dement la discussion du budget de 1914.
Le rapporteur remercie le président et la Cham
bre du concours qu’ils ont prêté à la Commission.
Le scrutin aboutira à l’écrasement des minoré
tés. L’exemple des élections de 1884 en Belgique, 1
le démontre d’une façon péremptoire.
(Applaudissements.)
m. le PRÉSIDENT dit qu’il est heureux de rem
plir un devoir qui lui est rendu facile par la bien
veillance de la Chambre.
Il rend hommage au zèle et au labeur de la
Commission du budget et du rapporteur général,
et il adresse au personnel de la Chambre, a tous
les degrés, l’expression de sa gratitude. (Applau-
disse m ents)
m. le MINISTRE des FINANCES remercie la
Commission et la Chambre de la bienveillance
qu’elles lui ont témoignée.
Il tient à dissiper ce sophisme que cest con
sentir des dépenses productives que d’assurer du
travail aux ouvriers des arsenaux.
Il prie la Chambre de ne pas dénigrer son œu
vre et il manifeste l’espoir que le budget de 1914
aboutira plus rapidement que le budget de 1913.
m. le président met aux voix l’ensemble du
budget. . .. ..
Par 473 voix contre 79, l'ensemble est adopte.
Séance lundi à 2 heures, séance publique. .
La séance est levée à 7 heures moins 20 minu
tes.
&
L 1 abondance des matières nous oblige
ajourner la Chronique de notre Colla-
borateur ALBËRT^HBRRBNSCHMIDT,
qui occupe cette place chaque semaine.
NOuvelles Politiques
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier matin, à l’Elysée, sous la
présidence de M. Poincaré.
L’Incident du » Henri-Fraissinet »
Le ministre des affaires étrangères a fait
connaître au Conseil que l’ambassade de
France à Constantinople a envoyé hier aux
Dardanelles le croiseur Léon Gambetta avec
l’amiral Dartige à l’effet d’assurer le respect
du au pavillon français en faisant relâcher
le vapeur Henri-Fraissinet, de la Compagnie
Fraissinet de Marseille, qui y est retenu par
les autorités turques contre tout droit.
Nomination au Conseil d’Etat
Après délibération du Conseil, le ministre
de la justice a soumis à la signature du pré
sident de la République un mouvement
comportant les nominations suivantes ;
Vice-président du Conseil d’Etat, M. Mar-
guerie, president de la section du conten
tieux ;
Président de la section du contentieux, M.
Majniel, conseiller d’Etat ;
Conseiller d’Etat, M.Collignon, ancien pré
fet, ancien secrétaire général de la présiden
ce de la République.
Les lancements de la « Provence »
et de la « Bretagne »
Le ministre de la marine a fait part au
Conseil de son intention d’assister les 20 et
21 avril aux lancements de la Provence à Lo
rient et de la Bretagne à Brest.
La Nouvelle Loi Militaire
La Délibération du Conseil supérieur de
la guerre
Le président du Conseil communique la
note suivante :
, « Le bruit a été répandu, dans les couloirs
de la Chambre et du Sénat, que les décisions
du Conseil supérieur de la guerre, relative
ment, au service de trois ans, n’avaient pas
été prises à l’unanimité.
» Cette assertion est absolument inexacte.
Ainsi que l’indiquait le compte rendu de la
séance du Conseil supérieur de la guerre,
c’est à l’unanimité que celui-ci, après avoir
délibéré sur chaque question, s’est prononcé
sur toutes. »
Le Temps ajoute que ce bruit, totalement
inexact, a été répandu dans les couloirs par
M. Pujade, député des Pyrénées-Orientales,
qui, pour donner plus de force à ses affirma
tions, rappelait qu’il est compatriote du
général Joffre.
Et notre confrère croit savoir que le géné
ral Joffre a adressé à M. Pujade une lettre de
protestation des plus vives.
ALLEMAGNE
Nouvelles diverses
L’empereur a dîné hier soir chez l’ambas
sadeur d’Autriche.
Le gouvernement allemand a télégraphié
à son consul à Casablanca pour demander
un rapport de l’incident de samedi dernier.
Les mileux officiels estiment quant à pré
sent que si le cas était grave, le consul aurait
télégraphié de lui-même.
Les mêmes milieux n’attachent aucune
importance à une querelle récente qui a eu
lieu entre des matelots français et allemands
à Smyrne.
URUGUAY
Un Ouragan à Monte-Video
Un ouragan s’est abattu sur Montevideo et
les environs ; il a causé de très importants
dégâts.
Il y a cinq morts et de nombreux blessés.
INFORMATIONS
Une Maison détruite
par un obus égaré
La première escadre, commandée par l’a
miral Boué de Lapeyrère, et l’escadre légère
ont continué vendredi leur tir sur rochers
dans les eaux de Porto-Vecchio.
Un accident qu’on croit dû à un obu s égaré
s’est produit au village de Borrivoli, com
mune de Sotta, distance de dix kilomètres
environ du champ de tir. Jeudi, dans l’après-
midi, une maison appartenant àM. Tramoni
s’est en effet effondrée en partie. Une femme
et deux enfants ont été grièvement blessés.
L’enquête pour découvrir la véritable cause
de l’accident est parallèlement ouverte par
la gendarmerie et par le commandant de la
Qe escadrille de contre-torpilleurs, mouillée
vendredi soir dans leportdeBonifacio.Les tirs
étant achevés, les deux forces navales ont
appareillé dans l’après-midi de vendredi de
Porto-Vecchio.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la LIBRAIRIE ITERMATIONALE
108, rue Saint-Lazare, 108
(immeuble de l'HOTEL TERMINUS)
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Paris, 15 mars, il h. 15.
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Temps probabe : Vent des régions Ouest, quel
ques averses, température normale.
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Journée du Dimanche 16 Mars 1013
Le Havre.
Ecole des Beaux-Arts, — A 10 h. 45,Conférence
sur l’Histoire de l’Art.
Hôtel de Ville. — Salle des Conférences, à 48
heures, assemblée générale de la Fédération des
Petites A Manifestation en l’honneur de M. Bach,
président honoraire.
Cercle Franklin (Salle A). — A 2 h. 1/2, tirage
de la souscription de la Société Franklin de secours
mutuels.
Hôtel des Sociétés. — A 2 h. 30, Matinée dan
sante de « Modem style ».
Bassin du Commerce. — A bord des navires,
hôpitaux : Visite publique de 9 h. 1/2 à 11 h. 1/i
et de 2 h. à 6 h. A 44 n. 1/2. messe de départ.
Rue de Fleurus,4. —Concours de tir et Distribu
tion de prix au Patronage Laïque.
Stand de l’ « alerte », rue J.-B.-Eyriès, 74. —
Concours annuel de tir.
Local de L‘« UNION GRAVILLAISE.— De 8 h. à 12 h
Concours de tir de l‘« Union Fédérale des Gym
naste ».
Grand-Théatre. — En matinée et en soirée, re-
présentations théâtrales.
Folies-Bergère. — En matinée et en soirée.
Concert par toute la troupe.
Scala.— Matinée et Soirée, Concert.
Théâtre du Peuple. — Matinée et soirée théâ
trales,
THÉATRE-CIRQUE OMNIA. — En matinée et soirée
représentations du Cinématographe Pathé.
Salle du Skating. — Cinéma Gaumont en ma
tinée et soirée.
Kursaal-Cinémà. — En matinée et soirée, séan
ces de Cinéma.
Grande Taverne. — Académie de billard, grand
match.
Gra ville-Sainte-Honorine. — Salle des Fêtes,
Représentations du Cinéma Omnia-Pathé.
— Forêt de MONTJEON. — A 8 h., au Pavillon
des Gardes : Départ, pour les recherches galol-
maines, de la • Société Géologique de Normandie ».
Conseil Municipal du Havre
Réunion du Conseil municipal à l’Hôtel de
Ville, mercredi prochain 19 mars, à 8 h. 1/2
du soir.
ORDRE DU JOUR :
1. Communications ;
2. Construction d’un Hôtel des Postes.
Construction d’un Hôtel des Postes
Le Conseil municipal est appelé à déli
bérer, mercredi, sur la construction d’un
Hôtel des Postes.
Cette importante question a fait l’objet
d’une série d’articles que nous avons publiés
ces jours-ci,et démontrant la nécessité d’une
solution prochaine.
Un « Exposé » très complet de M. Génestal,
maire, vient d'être imprimé et distribué aux
membres du Conseil.Nous en ferons demain
l’analyse.
Obsèques de NI. Albert Ohâtel
Comme nous l’avons annoncé, les obsè
ques de notre ami et ancien collaborateur
Albert Châtel ont été célébrées hier à Paris.
Le service funèbre avait lieu à l’église
Saint-Augustin, au milieu d’une, nombreuse
assistance d’amis de Paris et du Havre.
Nous y avons remarqué : M. G. Bureau,
député de la Seine-Inférieure ; M. Ernest De-
launay,ancien député de la Seine-Intérieure;
MM. Paul Delombre, ancien ministre, prési
dent de l’Union des Associations d’ancien?
élèves des écoles supérieures de commerce ;
Bossu, Muller, Bisch, vice-présidents et se
crétaire général de l’Union des Associations,
et un grand nombre de membres;
MM. Maurice Piette, ancien sous-préfet du
Havre, directeur de l’inspection générale et
du contentieux à la préfecture de la Seine ;
le général Guérin, ancien gouverneur de
Lyon ; M. D. Klein, directeur de l’Institut
commercial ;
M. Ramelot, membre de la Chambre de
commerce du Havre ; M. Brasier, construc
teur d’automobiles ; MM. Georges Tinel et
Edmond Lenormand ; M. James Partridge,
ancien collaborateur du journal Le Havre.
L'inhumation avait lieu au cimetière de
Bagneux.
Le deuil était conduit par M. Maurice Châ-
tel et par MM. Georges et Edmond Châtel, la
fils et les frères du défunt, par M. Diihan,
son cousin.
M. Hippolyte Fénoux, rédacteur en chef
du Havre et du Petit Havre, et M. René Ran-
dolet, représentaient l’administration, la ré
daction et le personnel de nos journaux.
Subvention asu Bureau
de Elenfaisance
Dans sa séance du 14 mars dernier, la
Commission départementale a accordé par
décision spéciale une subvention de 3,000
francs au Bureau de bienfaisance du Havre.
Les Galeries du NXuzseunn
M. Patrmonio, président du Tribunal du
Havre, vient de donner à notre Muséum des
objets* d’ethnographie provenant des îles Sa
lomon (flèches, armes, boucliers, objets pou
la pêche, etc.). .
La Société Géologique de Normandie a
reçu et vient de déposer au Muséum, où ils
sont exposés, des échantillons envoyés pas
M. Butot, conservateur du Musée royal d’his-
toire naturelle de Bruxelles. Il s’agit d’une
collection de préhistoire d’autant plus inté
ressante qu’elle marque les débuts de 1 ubhis
sation de la pierre.
3 Centimes
Dimanche 16 Mars 1943
Année
N 11,568
EESSmemasmarsseestefseereas
Administrateur • Délégué
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havro
Administration, Impressions 81 Annonces, TEL 10.47
Rédacteur en Chef, Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Redaction
à M. HIPPOLYTS Fénoux
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE : Rédaction, No 7.60
AU HAVRE.
A PARIS
AN NON CES
Bureau du Journal, 112, bouF de Strasbourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
3 seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
ORGANE
em navre
RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
ABONNEMENTS
TROI3 Mois
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Le PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure
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Paris, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
. NEW-YORK, 15 MARS
Cotess s mars, hausse 5 points ; mai
hausse 5 points ; juillet, hausse 4 points i
octobre, hausse 2 points.
Cafés : baisse 18 à 26 points.
NEW-YORK, 15 MARS
C. 55 3002
s. PRECEDSXT
Tuivre Standard disp.
— mai
Amalgamat. Cop...
Fer
69 5/8
14
14
70
17
16
45
1/8
50
CHICAGO, 15 MARS
Blé sur
Maïs sur
Saindoux sur.
pescossvanme
Mai
Juillet....
Mai
Juillet....
Mai
Juillet....
aeusnsesee
C. DU JOUR
88 5/8
88 5 8
51 4/2
52 7/8
49 62
10 62
anassznesnene
C. PREGED
89 1/4
88 3/4
51 1/2
53 1/8
10 70
10 67
zumcenassensa
u GUERRE D'ORIENT
Le siège d’Andrinople
SOFIA. — Le bruit court dans les milieux
compétents que depuis jeudi, 14 nouveaux
canons de siege ont été mis en position de
vant Andrinople et font espérer des résultats
plus satisfaisants que ceux qui ont été obte
nus jusqu’ici.
Ainsi s’explique l’optimisme qui se mani
feste dans les milieux politiques.
On estime que la forteresse peut tomber
d’ici quelques jours.
----------------
DINER A L’ÉLYSÉE
Le président de la République
Poincaré ont offert hier soir un
l’honneur des présidents et des
des bureaux des deux Chambres.
et Mme
dîner en
membres
La musique de la garde républicaine s’est
fait entendre pendant le repas.
La réception qui a suivi le dîner a été
trêmement brillante. . ;
Un très grand nombre de membres
Parlement, de hauts fonctionnaires,
notabilités parisiennes sont venus saluer le
ex-
du
des
président de la République et Mme Poin
caré.
MÉDAILLE MILITAIRE
Je V Officiel :
Tableau de concours pour la médaille mi
litaire (armée active).
Infanterie : MM. Cuisinier, adjudant au
129e ; Leis, sergent-major au 129e ; Raoul,
adjudant au 129e.
Artillerie : M. Saxe, maréchal des logis, au
2e régiment à pied.
LA FONDATION CARNEGIE
Sous la présidence de M. Loubet, la Com
mission de la fondation Carnegie a distribué
un certain nombre de récompenses, parmi
lesquelles nous relevons la suivante :
M. Joseph Faisant, facteur à la gare de
Beuzeville-Bréauté, médaille de bronze, et
800 francs à sa veuve.
A secouru un voyageur sur le point d’être
écrasé par un train et a eu une jambe
broyée ; a succombé peu après.
L’EXPROPRIATION DE LA FORÊT D’EU
Le ministre de l’agriculture communique
la note suivante •
Les pourparlers amiables engagés entre le
gouvernement et la Société civile proprié-
aire de la forêt d’Eu ont échoué.
Le Conseil des ministres, dans sa séance
d’hier matin, a décidé qu'un projet de loi
serait déposé en vue de l expropriation de la
forêt d’Ea.
ARRESTATION D’UN ANARCHISTE
La Sûreté a procédé hier matin à l’arres
tation d’un nommé Thibaut, inculpé de
nombreux vols et d’avoir notamment parti
cipé à l’attentat du bureau de poste de
Bezons.
L’arrestation a été opérée dans les cou
loirs du Métropolitain, à la station de
l’Etoile.
Elle a été si rapide que l’anarchiste n’a
pas eu le temps de faire usage du browning
chargé qu’il tenait en main, dans la poche
de son pardessus.
VIOLENTE EXPLOSION
RUEIL. — Hier soir, vers sept heures, dans
les sous-sols des bâtiments de l’usine à gaz
qui borde l’a venue de Paris, une violente
explosion s’est produite.
Quelques ouvriers se trouvaient dans les
sous-sols au moment de l’explosion.
Sous la poussée des gaz, le bâtiment tout
entier, qui est surélevé d’un étage, s’est ef
fondré. . , , ...
Un violent incendie s est immédiatement
déclaré.
Les ouvriers qui travaillaient dans les
sous-sols ont eu le temps de s’échapper, mais
trois d’entre eux ont été assez grièvement
blessés.
L’incendie a rapidement pris de grandes
proportions.
Un bâtiment où se trouvent les bureaux
du directeur, du sous-directeur, des dessina'
teurs et de la comptabilité a été entièrement
détruit.
Le commissaire de police de Rueil,en pré-
sence de la gravité de l’incendie,a fait appe
ler les pompiers de Paris.
A neuf heures et demie tout danger était
conjuré.
On ignore encore s’il y a des ouvriers ense
velis sous les décombres. Cependant, le con
tremaître de l’usine déclare qu’il ne doit y
avoir personne.
On va toutefois procéder immédiatement
au déblaiement des décombres.
Les causes de l’explosion sont totalement
inconnues.
Au milieu du bruit guerrier des armées
balkaniques qui se battent et des armées
européennes qui s’organisent en vue de re
doutables éventualités, l’Angleterre se fait
remarquer par son silence. Sur la scène si
troublée de l’Europe, elle se tient à l’écart,
soucieuse avant tout, semble-t-il, de ne pas
se mêler à un jeu dangereux, et de pratiquer,
selon la formule de Gambetta, « la politique
des mains libres et des mains nettes ». A
l’assertion que la Grande-Bretagne eût pro
mis, dans certaines éventualités, d’envoyer
sur le continent une grande force armée,
M. Asquith a répondu, à la Chambre des
Communes, par un démenti; et la West-
minster Gazette enregistre sa déclaration
avec une sorte de soulagement bien symp
tomatique : « Il faut qu’on sache en Eu
rope, écrit-elle, que nous n’avons aucune
secrète diplomatie, que nous n’avons donné
aucune promesse, aucune garantie qui en
gage notre armée à des opérations militaires
en Europe ».
Le discours du premier ministre anglais,
les commentaires de la presse britannique
n’ont pas été — et il fallait s’y attendre —
sans émouvoir un peu l’opinion française.
On s’est demandé, de divers côtés, s’il n’y
avait pas quelque chose de changé dans les
dispositions politiques de nos voisins, si la
Grande-Bretagne Recherchait pas, dès l’ins-
tant qu’il pouvait y avoir des coups à rece
voir, à tirer son épingle du jeu. Cherchons
donc à préciser la position de l’Angleterre
sur l’échiquier actuel et sur l’échiquier de
demain.
Disons d’abord — et la chose n’est pas
assez connue en France — que l’Angle
terre traverse, depuis cinq ans, une trans
formation politique et sociale si profonde
que le mot de crise pourrait, sans exagé
ration, lui être appliqué. Il y a d’abord une
transformation politique, qui fait rapide
ment, très rapidement même, de l’Angle
terre une démocratie. Il y a ensuite une
transformation sociale plus accentuée en
core, qui est en train de détruire sous nos
yeux l’antique équilibre des classes so
ciales britanniques, ainsi que l’armature
morale de la vieille Angleterre. Nous ne
connaissons plus notre John Buli familier
dans ce peuple anglais d’un modèle nou
veau, qui secoue son aristocratie, accepte
le home rule, paie ses députés (tout comme
nos Quinze mille ! ), -se livre enfin à des
exercices de grèves générales beaucoup
plus violentes et inquiétantes que les “nô
tres . On pourrait donc assez légitimement
se demander si, en raison de ces change
ments intérieurs, la politique britannique
en Europe ne va pas se trouver modifiée du
tout au tout. Eh bien, je ne le crois pas. La
politique intérieure ne fait ici rien à l’af-
faire ; une seule chose compte : l’intérêt de
l’Angleterre, considérée comme nation.
Nous avons déjà exposé ici même quels
sont, depuis cent ans, les principes diri
geants de l’attitude anglaise vis-à-vis de
l’Europe. D’une façon générale, l’Angle
terre vise à se tenir à l’écart, à rester en
dehors des querelles continentales. C’est
l’aspect insulaire de sa diplomatie, celui
qui faisait dire à Michelet : « Messieurs,
l’Angleterre est une île Maintenant,
vous en savez autant que moi sur son his
toire ». Cependant, cette attitude de volon
taire abstention comporte une exception :
toutes les fois qu’une puissance continen
tale grandit au point de rompre l’équilibre
européen, l’Angleterre se dresse contre
elle et s’associe à ses adversaires pour tâ
cher de l’abattre. Telle est la raison pro
fonde de la lutte obstinée, terrible, sauvage,
de Pitt contre Napoléon. Telle est aujour
d’hui, ou plus exactement telle était ouver
tement, hier encore, la raison de l’hostilité
avouée des Anglais contre les Allemands.
Rien de plus clair ni de plus logique que
cette direction persistante de la diplomatie
britannique. Rien en somme qui soit sus
ceptible de moins changer, sous l’impres
sion d’un courant d’opinion, d’une campa
gne de presse ou d’une intrigue interna
tionale. Ces principes sont assez profondé
ment assis sur le grand intérêt anglais pour
que nous puissions les croire durables.
Voilà pourquoi, je ne pense pas qu’il faille
accorder trop d’importance à la réponse de
M. Asquith, ni à l’inspiration en somme
peu francophile de certains journaux libé
raux. La fidélité de l’Angleterre à l’Entente
cordiale n’est pas basée sur la lettre d’un
traité, mais sur l’évidence d’un intérêt. En
1905, en 1909, en 1911, le gouvernement
anglais, sans y être oblige par aucune con
vention, nous a offert spontanément son
concours militaire sur le continent. Ne dou
tons pas un instant qu’il ne recommence
demain, en cas de conflit avec l’Allemagne.
L’opinion anglaise, dans la situation ac
tuelle, peut envisager avec inquiétude cette
intervention éventuelle de l’Angleterre ;
l’opinion libérale en particulier peut pré
férer la réserve et le geste de Ponce Pilate,
se lavant les mains î Mais le gouvernement
responsable de la grandeur anglaise, le gou
vernement qui continue une tradition his
torique, ne peut pas laisser, sans dire son
mot, la France être vaincue : c’est une
faute qui pèse encore sur la politique bri
tannique que l’abstention de Gladstone, en
1871, devant le triomohe de Bismarck.
Ces diverses raisons me font donc croire
que si lopinion libérale anglaise manifeste
en ce moment plus de réserve que de cor
dialité, les intentions de fond du gouverne
ment de Londres n’en restent pas moins ce
qu’elles étaient avant-hier ou hier. Plutôt
que la Westminster Gazette, écoutons le
Morning Post ; c’est lui qui me semble tenir
en ce moment le langage qui convient, non
à un parti, mais à l’Angleterre elle-même :
« L’intérêt de l’Angleterre, écrit-il, est
que la France demeure une grande puis
sance. Rester indifférente pendant que la
France serait attaquée, serait de la part de
l’Angleterre un véritable suicide. Une oc
casion peut se présenter où l’Angleterre se
rait amenée à agir avec sa marine et avec
toutes les forces dont elle dispose, pour main
tenir intacte la communauté européenne.
Il n’est pas de traité dûmemt paraphé qui
puisse prévoir cette circonstance. Une na
tion ne peut lier son avenir avec des par
chemins : sa conduite dépend des événe
ments ; elle dépend de son devoir envers
l’Europe ».
Voilà un raisonnement que nous devrions
toujours avoir présent à l’esprit. Les polé
miques de presse passent, les impressions
ou les nervosités de l’opinionse transforment
ou s'évanouissent comme des fumées. Mais
il y a une chose qui demeure, c’est l’inté-
rêt fondamental qu’a l’Angleterre à ne pas
laisser se détruire l’équilibre de l’Europe.
Nous savions bien qu’il n y a pas, entre
Londres et Paris de convention militaire.
Et qu’importe ? Les lois profondes d’équi
libre, qui rangent l’Angleterre à nos côtés,
ne valent-elles pas mieux que des parche
mins et des signatures ?
André Siegfried.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 15 mars.
Une fois de plus, les prophètes parlemen
taires se sont fourré le doigt dans l’œil, dans
les deux yeux, même, car ils se sont dou
blement trompés. Dans leurs pronostics, la
Chambre devait siéger toute la nuit pour
achever le budget, tandis que se livrerait, au
Luxembourg, la grande bataille sur la ré
forme électorale.
Ce n’est pas précisément de cette façon
que les choses se sont passées. La Chambre
a bien terminé le budget — oui, oui, termi
né — mais elle n’a pas eu besoin pour cela
de prolonger sa séance jusqu’à l’aurore. Il
est vrai qu’au dernier moment, la Commis
sion avait renoncé à incorporer dans la loi
de finances le projet sur les jeux dont la
discussion menaçait d’être fort longue.
Ainsi allégé, le budget ne devait plus
prendre beaucoup de temps.
Un petit nombre d’articles seulement res
taient à examiner, dont la plupart n’ont
même pas été discutés et, sur le coup de six
heures et demie, après de brèves déclara
tions du rapporteur général et du ministre
des finances, après une petite allocution de
M. Deschanel félicitant la Chambre du long
effort qu’elle venait de fournir, les urnes cir
culaient pour la dernière fois. Le budget de
1913, dont l'examen durait depuis huit mois,
était terminé !
En ce qui concerne le Sénat, les prévi
sions n’ont pas été plus exactes. Non seule
ment on n’a pas livré l’assaut décisif, mais
la grande bataille elle-même n’a pas été en
gagée. Aujourd’hui encore, les chefs des deux
armées sont restés dans leur camp, laissant
à leurs lieutenants le soin de poursuivre les
combats d'avant-postes. C’est lundi seule
ment que le choc suprême se produira.
SENAT
Séance du 15 mars
La séance est ouverte sous la présidence de M.
ANTONIN DUBOST, président.
La Réforme électorale
m. COUYEA soutient le projet élaboré par la
Commission dont il fait partie.
Le ministère Caillaux, dont je fis partie, n’exigea
pas de ses membres une profession de foipropor-
tionnaliste que, pour ma part, j’aurais refusée,
ayant été toujours l’adversaire de la proportion
nelle et du système du quotient.
Sur ce point je n’ai fait que me conformer à l’o
pinion de mes électeurs comme c’est le devoir de
tout élu républicain.
L’orateur rappelle dans quelles conditions le
quotient fut voté à la Chambre. C’est à la fin d’une
séance, à main levée, que ce vote intervint, et
l’on remit aux calendes grecques de voter sur le
petit scrutin de liste, la contre-partie nécessaire
du quotient qui était dans l’esprit des membres de
la Commission composée mi-partie de proportion-
nalistes, mi-partie de majoritaires.
ri. BRIAND, président du Conseil : Cela est
exact ; mais auparavant, le gouvernement avait
formellement adhéré au principe de la représenta
tion des minorités.
M. COUYBA, fait la nomenclature des griefs
adressés par différents journalistes à la R P.,dé
clare que le projet n’a pas obtenu le suffrage des
électeurs ruraux, parce qu’ils sont pour la Répu
blique et pour la souveraineté du peuple, parce
qu’il n’a pas reçu l’approbation de chefs républi
cains tels que MM. Monis, Sarrien et Combes.
ri clémence au : J’aime mieux être avec M.
Combes qu’avec la droite. Le malheur,c’est que la
droite soutient le gouvernement contre les répu
blicains.
M. de LAMARZELLE : Jamais je ne me suis dit
républicain, jamais mes amis ni moi n’avons été
pour le gouvernement, mais nous sommes con
tre vous ; nous avons voté et nous votons contre
vous !
M. CLEMENCEAU : Entendons-nous, au moins,
pour rester séparés !
ri. de LAMARZELLE : Ne craignez rien. Sur ce
point, nous sommes d’accord.
Cet incident terminé, m. COUYBA reprend son
discours.
Il ne croit pas, pour sa part, que, si le Sénat re
poussait le quotient, ce serait le conflit entre les
deux Chambres. Il conjure le président du conseil
de ne pas jeter dans l’un des plateaux de la balan
ce le poids de son autorité ministérielle.
M. COLIV lui succède à la tribune. C’est un pro-
portionnaliste convaincu.
L’orateur déclare que le commission propose un
scrutin majoritaire pour remplacer le projet de la
Chambre.
Après quelques considérations de même ordre,
l orateur aborde la question du conflit avec la
Chambre.
Quant il s’agit, déclare-t-il, de l’élection des dé-
puiés, le Sénat ne peut pas prétendre faire table
rase des décisions de la Chambre et imposer Col-
les qui lui sont propres.
Cette déclaration soulève de vives proteslations
a gauche.
M. Antonin Dubost rétablit le calme, non sans
peine.
M. colin déclare que c’est avant tout une idée
de justice que recommande la R. P. au vote du
Sénat.
M. bepmale combat la R. P. et la R. M., dont
1 un des vices, dit-il, est la suppression des élec
tions partielles. C’est la main mise de l’élu sur le
suffrage universel, leclichage des partis, l’influen
ce excessive des Comités.
Il y aura une poussière de partis, derrière les
partis se dissimulera la curée des intérêts les plus
En entrant au Sénat nous sommes restés des
militants, nous voulons rester en contact avec le
suffrage universel et avec la masse des paysans
les plus sûrs défenseurs de l’idée démocratique.
Si le système de la R. P. ou de la représentation
des minorités prévaut devant vous, que penseront
ces paysans à qui nous avons toujours dit jusqu’à
présent qu’il fallait faire sortir des Assemblées
tous les représentants de la minorité réaction
naire.
Ils penseront que nous les avons trompés.
La loi du 31 mai 1859 fut votée malgré la gau
che. Elle mutilait le suffrage universel. Dix-huit
mois après, c’était le 2 décembre, et le prince pré-
sident annonçait le rétablissement du suffrage
universel.
Nous disions à nos amis : souvenez-vous du
passé, n’oubliez pas les leçons de l’histoire.
m. IÉ ix MARTIN : Pour sortir de la période
de trouble que nous vivons depuis plusieurs an
nées, il faut que nous trouvions un système élec
toral transactionnel, majoritaire et proportionna-
liste à la fois.
A mon avis, la chose est assez simple : il faut
conserver le scrutin uninominal dans une cir
conscription élargie.
La Commission ne nous propose pas le main-
tion du statu quo, ce qui pourrait à la rigueur se
comprendre. Elle a élabore un projet qui s’ins
pire d’un système tout différent de la représenta
tion des minorités admise par la Chambre. C’est
un véritable défi, auquel pour ma part je ne sau
rais m’associer !
M. Félix Martin déclare qu’il ne voit pas
d’inconvénient à ce que le Sénat vote l’article
premier du projet de la Commission, mais il ne
s’ensuit pas, dit-il, que nous soyons obligés si nous
voulons cet article premier d'accepter le reste.
Il faut, je vous le répète élargir la circonscription
pour permettre aux électeurs de voter non-seule
ment pour la liste, mais aussi pour l’homme qui
a leur confiance. A cette seule condition, ils se
prononceront en connaissance de cause et en
toute liberté.
L’orateur remercie le rapporteur de s’être mon
tré bienveillant pour son projet puisqu’il recon-
nait que son système ne heurte aucun des prin
cipes que la Commission tient à sauvegarder,
mais il lui reproche de se heurter à des difficultés
d’application.
Ce reproche est immérité.
Mon système, dit M. Félix Martin est celui qui
réduira au minimum l’influence arrondissemen-
tière ; il ne favorise pas les mesures déloyales,
sournoises et fraticides entre les candidats d’une
même liste. A défaut de conscience, l’intérêt
maintiendra tout le monde dans le droit chemin.
L’application de mon système donnera au point
de vue politique les mêmes résultats que le scru
tin d’arrondissement. Cependant, grâce à lui, la
justice électorale sera réalisée dans la mesure du
possible.
La République sera de plus en plus aimée et les
citoyens obéiront sans regret à des lois qu’ils au
ront discutées ou consenties.
La suite de la discussion est renvoyée à lundi.
La séance est levée à sept heures.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séance du 15 Mars
La séance est ouverte sous la présidence de
M. paul deschanel, président.
La Loi de Finances
Sur la demande de M. Klotz sont renvoyés aux
Commissions des douanes, du travail et du budget,
deux amendements de MM. G. Denais et Adigard
réservant à des maisons françaises les marchés
de fournitures de l’État.
Un article additionnel, présenté par M. de Mon-
zie, accepté par la Commission du budget est
adopté.
M.MAUGER développe un amendement tendant
à ce que les budgets soient présentés d’une ma
nière assez claire pour qu’on aperçoive d’un seul
coup d’œil les modifications apportées.
M. le ministre des finances fait remarquer
que les renseignements demandés par M. Mauger
sont contenus dans la loi de règlement qui depuis
deux ans est déposée.
Sous prétexte de clarté et de sincérité on de
mande à l’administration de faire un effort qui
peut entraîner un retard dans la présentation du
budget de 1914.
L’amendement de M. Mauger est adopté.
M.AJAM développe un amendement ainsi conçu:
« li ne peut être introduit dans la loi de finan
ces que des dispositions visant directement les
recettes et les dépenses ».
M. COCHERY, président de la Commission du
budget, estime que la proposition de M. Ajam
aura pour résultat de mettre un peu d’ordre dans
la discussion du budget et d’en faciliter l’exa
men.
M. LE MINISTRE DES FINANCES déclare que
le gouvernement, comme la Commission du bud
get, donne son entière adhésion à l’amendement
de M. Ajam.
Par 493 voix contre 151, l’amendement Ajam est
adopté.
M. justin-godard rappelle qu’il avait déclaré
à la Chambre qu’il lui demanderait de discuter,
avant l’article 105,la loi sur les jeux.
La Commission du budget après avoir entendu,
le matin. les auteurs de contre-projet, a renoncé
à demander à la Chambre de faire cet effort. Mais
le projet est inscrit à l’ordre du jour après l’am-
'nistie, de sorte que la Chambre pourra le voter et
l’incorporer ultérieurement à la loi de finances.
L’article 405 et dernier est adopté.
Plusieurs députés expliquent leur vote.
M. LE RAPPORTEUR GÉNÉRAL répond que le
budget de 4913 contient des améliorations qui s’a
joutent à celles déjà votées en 1911 et en 4912.
C’est à la fois un budget de défense nationale et
un budget social.
Il organise, à partir du Aer octobre, un servies
d’assistance aux familles nombreuses.
Les mesures ont été prises pour achever rapi
dement la discussion du budget de 1914.
Le rapporteur remercie le président et la Cham
bre du concours qu’ils ont prêté à la Commission.
Le scrutin aboutira à l’écrasement des minoré
tés. L’exemple des élections de 1884 en Belgique, 1
le démontre d’une façon péremptoire.
(Applaudissements.)
m. le PRÉSIDENT dit qu’il est heureux de rem
plir un devoir qui lui est rendu facile par la bien
veillance de la Chambre.
Il rend hommage au zèle et au labeur de la
Commission du budget et du rapporteur général,
et il adresse au personnel de la Chambre, a tous
les degrés, l’expression de sa gratitude. (Applau-
disse m ents)
m. le MINISTRE des FINANCES remercie la
Commission et la Chambre de la bienveillance
qu’elles lui ont témoignée.
Il tient à dissiper ce sophisme que cest con
sentir des dépenses productives que d’assurer du
travail aux ouvriers des arsenaux.
Il prie la Chambre de ne pas dénigrer son œu
vre et il manifeste l’espoir que le budget de 1914
aboutira plus rapidement que le budget de 1913.
m. le président met aux voix l’ensemble du
budget. . .. ..
Par 473 voix contre 79, l'ensemble est adopte.
Séance lundi à 2 heures, séance publique. .
La séance est levée à 7 heures moins 20 minu
tes.
&
L 1 abondance des matières nous oblige
ajourner la Chronique de notre Colla-
borateur ALBËRT^HBRRBNSCHMIDT,
qui occupe cette place chaque semaine.
NOuvelles Politiques
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier matin, à l’Elysée, sous la
présidence de M. Poincaré.
L’Incident du » Henri-Fraissinet »
Le ministre des affaires étrangères a fait
connaître au Conseil que l’ambassade de
France à Constantinople a envoyé hier aux
Dardanelles le croiseur Léon Gambetta avec
l’amiral Dartige à l’effet d’assurer le respect
du au pavillon français en faisant relâcher
le vapeur Henri-Fraissinet, de la Compagnie
Fraissinet de Marseille, qui y est retenu par
les autorités turques contre tout droit.
Nomination au Conseil d’Etat
Après délibération du Conseil, le ministre
de la justice a soumis à la signature du pré
sident de la République un mouvement
comportant les nominations suivantes ;
Vice-président du Conseil d’Etat, M. Mar-
guerie, president de la section du conten
tieux ;
Président de la section du contentieux, M.
Majniel, conseiller d’Etat ;
Conseiller d’Etat, M.Collignon, ancien pré
fet, ancien secrétaire général de la présiden
ce de la République.
Les lancements de la « Provence »
et de la « Bretagne »
Le ministre de la marine a fait part au
Conseil de son intention d’assister les 20 et
21 avril aux lancements de la Provence à Lo
rient et de la Bretagne à Brest.
La Nouvelle Loi Militaire
La Délibération du Conseil supérieur de
la guerre
Le président du Conseil communique la
note suivante :
, « Le bruit a été répandu, dans les couloirs
de la Chambre et du Sénat, que les décisions
du Conseil supérieur de la guerre, relative
ment, au service de trois ans, n’avaient pas
été prises à l’unanimité.
» Cette assertion est absolument inexacte.
Ainsi que l’indiquait le compte rendu de la
séance du Conseil supérieur de la guerre,
c’est à l’unanimité que celui-ci, après avoir
délibéré sur chaque question, s’est prononcé
sur toutes. »
Le Temps ajoute que ce bruit, totalement
inexact, a été répandu dans les couloirs par
M. Pujade, député des Pyrénées-Orientales,
qui, pour donner plus de force à ses affirma
tions, rappelait qu’il est compatriote du
général Joffre.
Et notre confrère croit savoir que le géné
ral Joffre a adressé à M. Pujade une lettre de
protestation des plus vives.
ALLEMAGNE
Nouvelles diverses
L’empereur a dîné hier soir chez l’ambas
sadeur d’Autriche.
Le gouvernement allemand a télégraphié
à son consul à Casablanca pour demander
un rapport de l’incident de samedi dernier.
Les mileux officiels estiment quant à pré
sent que si le cas était grave, le consul aurait
télégraphié de lui-même.
Les mêmes milieux n’attachent aucune
importance à une querelle récente qui a eu
lieu entre des matelots français et allemands
à Smyrne.
URUGUAY
Un Ouragan à Monte-Video
Un ouragan s’est abattu sur Montevideo et
les environs ; il a causé de très importants
dégâts.
Il y a cinq morts et de nombreux blessés.
INFORMATIONS
Une Maison détruite
par un obus égaré
La première escadre, commandée par l’a
miral Boué de Lapeyrère, et l’escadre légère
ont continué vendredi leur tir sur rochers
dans les eaux de Porto-Vecchio.
Un accident qu’on croit dû à un obu s égaré
s’est produit au village de Borrivoli, com
mune de Sotta, distance de dix kilomètres
environ du champ de tir. Jeudi, dans l’après-
midi, une maison appartenant àM. Tramoni
s’est en effet effondrée en partie. Une femme
et deux enfants ont été grièvement blessés.
L’enquête pour découvrir la véritable cause
de l’accident est parallèlement ouverte par
la gendarmerie et par le commandant de la
Qe escadrille de contre-torpilleurs, mouillée
vendredi soir dans leportdeBonifacio.Les tirs
étant achevés, les deux forces navales ont
appareillé dans l’après-midi de vendredi de
Porto-Vecchio.
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Temps probabe : Vent des régions Ouest, quel
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Journée du Dimanche 16 Mars 1013
Le Havre.
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sur l’Histoire de l’Art.
Hôtel de Ville. — Salle des Conférences, à 48
heures, assemblée générale de la Fédération des
Petites A Manifestation en l’honneur de M. Bach,
président honoraire.
Cercle Franklin (Salle A). — A 2 h. 1/2, tirage
de la souscription de la Société Franklin de secours
mutuels.
Hôtel des Sociétés. — A 2 h. 30, Matinée dan
sante de « Modem style ».
Bassin du Commerce. — A bord des navires,
hôpitaux : Visite publique de 9 h. 1/2 à 11 h. 1/i
et de 2 h. à 6 h. A 44 n. 1/2. messe de départ.
Rue de Fleurus,4. —Concours de tir et Distribu
tion de prix au Patronage Laïque.
Stand de l’ « alerte », rue J.-B.-Eyriès, 74. —
Concours annuel de tir.
Local de L‘« UNION GRAVILLAISE.— De 8 h. à 12 h
Concours de tir de l‘« Union Fédérale des Gym
naste ».
Grand-Théatre. — En matinée et en soirée, re-
présentations théâtrales.
Folies-Bergère. — En matinée et en soirée.
Concert par toute la troupe.
Scala.— Matinée et Soirée, Concert.
Théâtre du Peuple. — Matinée et soirée théâ
trales,
THÉATRE-CIRQUE OMNIA. — En matinée et soirée
représentations du Cinématographe Pathé.
Salle du Skating. — Cinéma Gaumont en ma
tinée et soirée.
Kursaal-Cinémà. — En matinée et soirée, séan
ces de Cinéma.
Grande Taverne. — Académie de billard, grand
match.
Gra ville-Sainte-Honorine. — Salle des Fêtes,
Représentations du Cinéma Omnia-Pathé.
— Forêt de MONTJEON. — A 8 h., au Pavillon
des Gardes : Départ, pour les recherches galol-
maines, de la • Société Géologique de Normandie ».
Conseil Municipal du Havre
Réunion du Conseil municipal à l’Hôtel de
Ville, mercredi prochain 19 mars, à 8 h. 1/2
du soir.
ORDRE DU JOUR :
1. Communications ;
2. Construction d’un Hôtel des Postes.
Construction d’un Hôtel des Postes
Le Conseil municipal est appelé à déli
bérer, mercredi, sur la construction d’un
Hôtel des Postes.
Cette importante question a fait l’objet
d’une série d’articles que nous avons publiés
ces jours-ci,et démontrant la nécessité d’une
solution prochaine.
Un « Exposé » très complet de M. Génestal,
maire, vient d'être imprimé et distribué aux
membres du Conseil.Nous en ferons demain
l’analyse.
Obsèques de NI. Albert Ohâtel
Comme nous l’avons annoncé, les obsè
ques de notre ami et ancien collaborateur
Albert Châtel ont été célébrées hier à Paris.
Le service funèbre avait lieu à l’église
Saint-Augustin, au milieu d’une, nombreuse
assistance d’amis de Paris et du Havre.
Nous y avons remarqué : M. G. Bureau,
député de la Seine-Inférieure ; M. Ernest De-
launay,ancien député de la Seine-Intérieure;
MM. Paul Delombre, ancien ministre, prési
dent de l’Union des Associations d’ancien?
élèves des écoles supérieures de commerce ;
Bossu, Muller, Bisch, vice-présidents et se
crétaire général de l’Union des Associations,
et un grand nombre de membres;
MM. Maurice Piette, ancien sous-préfet du
Havre, directeur de l’inspection générale et
du contentieux à la préfecture de la Seine ;
le général Guérin, ancien gouverneur de
Lyon ; M. D. Klein, directeur de l’Institut
commercial ;
M. Ramelot, membre de la Chambre de
commerce du Havre ; M. Brasier, construc
teur d’automobiles ; MM. Georges Tinel et
Edmond Lenormand ; M. James Partridge,
ancien collaborateur du journal Le Havre.
L'inhumation avait lieu au cimetière de
Bagneux.
Le deuil était conduit par M. Maurice Châ-
tel et par MM. Georges et Edmond Châtel, la
fils et les frères du défunt, par M. Diihan,
son cousin.
M. Hippolyte Fénoux, rédacteur en chef
du Havre et du Petit Havre, et M. René Ran-
dolet, représentaient l’administration, la ré
daction et le personnel de nos journaux.
Subvention asu Bureau
de Elenfaisance
Dans sa séance du 14 mars dernier, la
Commission départementale a accordé par
décision spéciale une subvention de 3,000
francs au Bureau de bienfaisance du Havre.
Les Galeries du NXuzseunn
M. Patrmonio, président du Tribunal du
Havre, vient de donner à notre Muséum des
objets* d’ethnographie provenant des îles Sa
lomon (flèches, armes, boucliers, objets pou
la pêche, etc.). .
La Société Géologique de Normandie a
reçu et vient de déposer au Muséum, où ils
sont exposés, des échantillons envoyés pas
M. Butot, conservateur du Musée royal d’his-
toire naturelle de Bruxelles. Il s’agit d’une
collection de préhistoire d’autant plus inté
ressante qu’elle marque les débuts de 1 ubhis
sation de la pierre.
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