Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-03-11
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 mars 1913 11 mars 1913
Description : 1913/03/11 (A33,N14563). 1913/03/11 (A33,N14563).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526379124
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
N 11,563
AU HAVRE
A PARIS
Le PETIT HAVRE est désigne pour les Annonces judiciaires et légales
Bureau du Journal, 112, bou!" de Strasbourg.
Administrateur- Délézué
(8 Pages) 5 Cenumes—WWW MJ M ATE — 5 Centimes
RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administratlos
a M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, SB
Adresse Télégraphique : RANDOLET Sam
Administration, Impressuens il Annoncas. TEL. 10.47
(8 Pages)
Mardi 11 Mars 1913
Le Petit Havre
ANNONCES
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le journal.
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
-------------
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
“ P
SS
f Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 10 MARS
Cotons t mars, baisse 1 point ; mai,
hausse 2 points ; juillet, hausse 1 point ,
octobre, hausse 1 point. — Soutenu.
Calés : hausse 9 à 14 points.
Rédaetear CB Chef, Gérant —
Hippolyte FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE FÉNOUX
35, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE : Rédaction, N® 7.60
abonnements
Le Havre, la Seine-Inférieure, PEur.
l’Oise et la Somme ‘
Autres Départements.,
Union Postale ....
TROIS MOIS; Six Mors
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10 »
• Fr.
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20 Fr.
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42.4% »
On slabonne egalement, MIS mit dans to us Iss Banaux au Bosis a cranob
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METAUX
LONDRES, 1O Mars, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
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COURS
HAUSSE
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Comptant..
calme
£64 17/6
7/6
1 mois
£63 6/-
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6/-
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Comptant .
soutenu
£ 212 -/-
60/-
3 mois
£ £09 -/-
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calme
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3 mois....
£ 64/10 %
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Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 7 mars 1+13.
NEW-YORK, 10 MARS
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Blé sur
Maïs sur
Saindoux sur.
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C. PRECED
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89 6 8
52 5 8
53 5 8
10 80
10 70 -
U NOUVELLE LOI MILITAIRE
Au Groupe de la Gauche Radicale
La Gauche radicale de la Chambre s’est
réunie, sous la présidence de M. Clémentel.
El le a voté à l'unanimité la motion sui
vante :
« Le Groupe de la Gauche radicale recon
naissant que la nécessité d’assurer la sécu
rité du pays contre tout danger extérieur est
supérieure à toute autre considération, se
déclare prêt à donner son adhésion aux me
sures militaires et financières proposées dans
ce but par le gouvernement, après toutefois
les avoir examinées avec toute l'attentio
que méritent les circonstances et avec K
souci de n’imposer à la nation que les char
ges reconnues indispensables.
» Il estime que tes ressources à créer pour
faire face aux nouvelles dépenses ne doivent
être demandées, sous aucune forme, aux
petits contribuables. »
Le Groupe a désigné MM. Jacquier, Renard
et Chevillon pour etudier la proposition faite
dans ce but par MM. Jacquier et plusieurs de
ses collègues et pour entrer en rapports avec
les délégués radicaux socialistes charges
d’étudier la question.
Le Conflit Bulgaro-Roumain
4
SAINT-PÉTERSBOURG. — Le ministre de Rou
manie à Sofia arrivera aujourd’hui à Saint-
Pétersbourg, où il prendra part à la confé
rence des ambassadeurs, présidée par M.
Zazonoff, pour le règlement du conflit bulga-
ro-roumain.
LES RELATIONS FRANCO-ESPAGNOLES
MADRID. — Les délégués français sont ar
rivés.
Les entretiens diplomatiques au sujet de
l’internationalisation de Tanger commence
ront vraisemblablement jeudi.
MOUVEMENT DIPLOMATIQUE
M. René Taillandier, ministre plénipoten
tiaire de Are classe, envoyé extraordinaire et
ministre plénipotentiaire à Lisbonne, est
admis à la retraite.
M. Daeschner, ministre plénipotentiaire de
Ire classe, chargé des fonctions de premier
secrétaire à Londres, est nommé envoyé ex
traordinaire et ministre plénipotentiaire de
la République à Lisbonne.
Madrid. — Le roi a confié à M. de Neyno-
so la gerance de son ambassade à Paris, en
qualité d'envoye extraordinaire et ministre
plénipotentiaire, en attendant la nomination
. du nouvel ambassadeur.
L’ASSEMBLÉE DES
CHAMBRES DE COMMERCE
L’assemblée des présidents des Chambres
de commerce a tenu hier sa première réu
nion de l’année.
Quatre-vingt-dix Chambres de commerce
étaient représentées.
Parmi les résolutions adoptées par l’assem
blée, citons celle relative à la suppression
des clauses d’exonération des connaisse
ments.
L’assemblée a demandé l’adoption de la
proposition Celin en ce qui concerne les con
naissements établis pour tous les navires
qui jouissent du monopole du pavillon.
On estime qu’il serait désirable d’appli
quer les mêmes dispositions à toutes les
compagnies de navigation.
Enfin, l’assemblée a été d’avis de mainte
nir l’inscription maritime, mais elle a de
mandé que les lois et reglements relatifs à
la discipline soient strictement observes.
Elle a demandé que les services de la ma
rine marchande soient rattachés au minis
tère du commerce.
ADMISSIONS A L’ÉCOLE NAVALE
f Le nombre des élèves à admettre à l’école
navale au concours de 1913, fixé précédem
ment à 65, a été porté à 80.
LES EMPREINTES DIGITALES
DES PRISONNIERS
D’accord avec le ministre de la justice, la
direction des services des pénitentiaires a
décidé que dorénavant, tous les prévenus ou
condamnés qui entreront dans les prisons,
déposeront une empreinte de quatre de leurs
doigts de la main droite sur une fiche signa-
létique, afin d’éviter toute surprise au mo
ment de leur libération.
■ • —
L’OUVERTURE DU
PARLEMENT ANGLAIS
f Londres. — L’ouverture du Parlement
s’est effectuée avec le cérémonial d’usage,
mais, contrairement à l’habitude, le roi est
entré dans la salle des lords avec la couron-
ns sur la tête.
DISCOURS DE M. ASQUITH
A LA CHAMBRE DES COMMUNES
Londres. — A la Chambre des Communes,
on a discuté l’adresse en réponse au discours
du Trône.
Répondant à M. Bonar Law, M. Asquith
dit que les délibérations des ambassadeurs à
Londres, quoique non encore arrivées à leur
terme, ont abouti à un accord sur deux
points importants.
On peut regarder comme réglé l’accès éco
nomique de la Serbie à l’Adriatique par une
voie ferrée internationale.
Le principe de l’autonomie de l’Albanie,
sous la garantie de l’Europe, a été accepté à
Tunan imité.
Les points restant à régler concernent les
frontières de l’Albanie, mais ils ne sont pas
d’une importance capitale.
M. Asquith traite ensuite la question affec
tant les belligérants eux-mêmes :
« La Turquie, dit-il, accepte la médiation
des six puissances et nous espérons que la
réponse des alliés sera favorable.
» La Roumanie et la Bulgarie usent égale
ment de la médiation des grandes puissan
ces pour aplanir les difficultés qui les sé
parent. »
A une question de lord Cecil disant que le
bruit court que dans certaines éventualités
l’Angleterre à l'obligation d’envoyer hors du
pays une grande force armée pour coopérer
a des operations militaires sur le continent,
M. Asquith répond en déclarant que c’est
faux.
LE PRINCE DE GALLES A LA COUR
DE BERLIN
Londres. — Le prince de Galles doit partir
our l’Allemagne sur une invitation faite par
uillaume II et remontant à l'époque du
voyage de l’empereur d’Allemagne a Lon
dres.
Le prince de Galles passera donc ure par
tie de ses vacances à la Cour de Berlin à
laquelle le rattachent des liens de parenté.
- 1 -
GRAVE EXPLOSION
Londres. — Dans une explosion à Andries,
six personnes ont été tuées et sept griève
ment blessees.
L'ÉTAT DE SANTÉ DU PAPE
Rome. — Le pape a passé l’après-midi
d’hier de façon paisible ; l’état fiévreux du
malade reste toutefois stationnaire.
Au Vatican on est complètement rassuré ;
toutefois, les audiences ne seront probable
ment pas reprises avant Pâques.
---------
VOYAGE AÉRIEN
Lyon. — L’aviateur Legagneux, venant
d'Auxerre, a atterri hier après-midi, à
4 h. 35, à l’aérodrome de Lyon Bron, après
avoir fait escale à Chalon-sur-Saône.
Nouvelles de la Chambre
La Loi Militaire et les Vacances
La Commission de l’armée se réunit au
jourd’hui, et selon toutes probabilités, elle
commencera l’examen du projet de loi ten
dant à rétablir le service de trois ans. Elle
devait, au préalable, donner son avis sur le
projet des 500 millions pour l’armement ;
mais elle ne pourra être saisie du rapport
fait sur ces crédits par M. Clémentel, au
nom de la Commission du budget, et par
suite devra ajourner sa délibération à ce
sujet.
Dans l’hypothèse où elle commencerait la
discussion du projet de trois ans, on se
préoccupe dès maintenant de l’époque à
laquelle, la Chambre pourrait être appelée à
examiner à son tour ce projet.
Les partisans du service de trois ans vou
draient, d’accord avec le gouvernement,
obtenir de la Chambre qu’elle ne prenne pas
son congé de Pâques avant d’avoir statué sur
cette question.
On sait que la fête de Pâques tombe excep
tionnellement cette année le 23 mars. A rai
son de cette anticipation inusitée, le gouver
nement a dû faire voter une loi reportant au
14 avril la session des conseils généraux qui
aurait dû s'ouvrir le 31 mars.
On profiterait de ce changement pour de
mander à la Chambre de retarder jusqu’au
-12 avril sa séparation qui coïnciderait ainsi
comme d’habitude avec la réunion des as
semblées départementales. Cela permettrait
d’un autre côte de faire discuter la loi mili
taire dans la période à courir jusqu’au 12
avril.
C’est la Chambre seule d’ailleurs qui peut
prendre une résolution à cet égard ; le gou
vernement n’a pas de décision à prendre, la
session ordinaire étant en cours ; il ne peut
que donner son avis sur ce changement et
il le donnera assurément favorable»
Une assez vive émotion a été produite
dans le monde industriel par la proposition
inattendue à laquelle s’est associée la
Chambre, dans une de ses dernières séances.
Elle a voté, en effet, sans qu’une discus
sion suffisante ait préparé les voies, une
disposition frappant d’un impôt spécial de
0 fr. 50 chaque tonne de houille, coke ou
briquettes, « expédiée ou vendue». Il a
suffi qu’un socialiste unifié dénonce l’ac
croissement de valeur des actions de char
bonnages pour qu’une majorité réponde au
désir de frapper cette source de fortune.
Or, l’énoncé même des conditions d'assi-
se du nouvel impôt montre à quelle mes
quine et empirique méthode on s’est arrêté.
Le nouvel impôt, qui entrerait en vi
gueur le 1 er octobre prochain, frapperait
inégalement les mines de houille.
Deux catégories ont été instituées. Dans
l’une, la Chambre a classé les mines de
houille dont le produit net par tonne est
égal ou supérieur à 1 fr. 50 ; il s’agit, aux
termes de la disposition votée, du produit
net « servant de base à l’établissement de la
redevance proportionnelle ». Dans l’autre
catégorie ont été placées les mines de
houille qui n’atteindraient pas à ce produit
net. Aux premières, le nouvel impôt serait
applicable en totalité. Aux secondes, il ne
le serait que dans la mesure où le « produit
net »,déterminé comme il est dit, excéderait
la somme de 1 franc.
Peut-on imaginer plus incohérente fan
taisie ?
La vérité est que la nouvelle taxe frappe
rait tout l’ensemble de la production indus
trielle. On ne peut oublier que nous ne
produisons pas assez de houille pour four
nir aux besoins industriels de notre pays
et aux besoins domestiques de chauffage.
C’est ce qu’explique une statistique donnée
par le Journal des Débats. Nous n’arrivons
pas encore à sortir de terre 40 millions de
tonnes de houille, alors que la production
de l'Allemagne dépasse 160 millions de ton
nes et, si on y joint le lignite, va au delà de
220 millions de tonnes. Dans la période de
1885 à 1910, ce pays a vu sa production
croître de près de 202 0/0. En 1885, chez
nous, en France, l’écart entré la production
nationale et la consommation était de dix
millions et demi de tonnes ; en 1911, il est
de près de 20 millions de tonnes ; car si
notre production en charbon s’est accrue,
cet accroissement est loin d’être propor
tionnel aux besoins grandissants de la con
sommation.
Nous sommes donc obligés d’acheter du
charbon à l’étranger. Les deux pays d’où
nous le tirons sont l’Angleterre, qui extrait
de son sol près de 300 millions de tonnes
de charbon, et l’Allemagne. Toutefois, les
besoins de toute nature, industriels et do
mestiques, augmentent aussi dans ces deux
pays, si bien qu’il y a une tendance à la
hausse du charbon sur le marché euro
péen.
Est-ce donc le moment, pour nous qui
sommes obligés d’importer de la houille, de
mettre sur cette matière première indispen
sable et qui nous manque une taxe dont
l’incidence se répercutera sur tout l’ensem
ble de la production industrielle nationale
et sur la consommation des particuliers,
parmi lesquels les ouvriers et artisans se
ront surtout frappés ?
Le Temps dit de son côté à ce sujet :
« Le renchérissement de la houille en
France, étudié en toute impartialité, se
présente comme un phénomène économique
dont on ne saurait, sans une iniquité crian
te, imputer aux Compagnies houillères les
responsabilités. Quant à la concurrence
étrangère, elle a chance de se réduire plu
tôt que de diminuer, tant les besoins de
l’industrie semblent, daus tous les pays,
aller en grandissant plus vite que les
moyens de production. C’est à développer
ceux-ci que les Etats prévoyants, soucieux
de leur avenir industriel, devraient s’appli
quer. Bien loin d’accroître les impôts sur
les mines et d’enrayer les concessions nou
velles, ils devraient mettre tous leurs soins
à encourager les houillères existantes et à
solliciter des entreprises qui tâchent de
mettre en valeur les richesses possibles du
sous-sol. »
Le nouvel impôt, s’il était voté définiti
vement, serait pour nos industries, pour
l’industrie métallurgique entre autres, une
charge certaine, arrêtant son essor.Le Sénat
est averti.
égal talent, avec une conviction aussi pro
fonde, mais chacun selon son tempérament
particulier.
Professeur de droit à la Faculté catholique
de Lille, M. Grousseau est entré dans le dé
tail des projets, discutant successivement
toutes les questions qu’ils soulèvent, obliga
tion, pénalités, caisses des écoles, etc.; tandis
qu M. Piou, dont le grand talent de parole
s était affirmé dans la magistrature avant de
s’imposer au Parlement, a envisagé le pro
blème de plug haut, s’attachant seulement
aux lignes générales, aux principes supé
rieurs qui le dominent.
Ecoutés par la Chambre avec une atten
tion soutenue, l’un et l’autre ont été vive
ment applaudis à droite et au centre.
Entre ces deux discours, on en avait en
tendu un autre, également défavorable à
certaines des dispositions proposées et pro
noncé, celui-là, par un membre de la majo
rité républicaine, M. Drelon. Partisan con
vaincu de la gratuité, de la laïcité de l’en-
seignement public, le député de la Marne,
qui est inscrit à la gauche démocratique,
groupe dont font partie notamment MM.
Etienne, Deschanel, Siegfried, a développé
cette thèse que la loi doit être égale pour
tous et que, pour se défendre, l’école laïque
devait avoir foi dans la liberté.
Accueilli avec froideur par les radicaux-
socialistes, M. Drelon a recueilli de nom
breux bravos au centre et sur un certain
nombre de bancs de la gauche.
Enfin, pour finir, un autre membre de la
gauche démocratique, M. Fournol est venu
signaler quelques faits particuliers —l’atten
tat de Couffouleux, par exemple, — qui suf
firaient, d’après lui, à justifier les projets en
délibération.
Le débat se poursuivra demain dans l’a
près-midi. Le matin, on s’occupera du bud
get. T. H.
Séance du 10 Mars
La séance est ouverte sous la présidence de
m. paul DESCHANEL président.
La défense laïque
La Chambre poursuit la discus ion des projets
et propositions relatifs à la défense de l’école laï
que.
m. groussau dit qu’il va étudier l’ensemble de
la question scolaire. D’après M. Jaurès, l’école
laïque a subi un véritable echec. Il l’attribuait à
l’indifférence. à l’hostilité, aux calomnies, aux in»
gérences patronales et politiques.
La vraie raison, c’est le conflit profond entre
la mentalité de l’instituteur et celle des familles.
L'éducation est une œuvre de morale, mais sur
quels principes cette morale doit-elle s’appuyer ?
Le programme de 1883 comportait l’enseigne
ment de la croyance en Dieu et des devoirs en
vers Dieu, mais en 1911 le ministre de l’instruction
publique, M. Sleeg, disait à Bordeaux, au congrès
de la Ligue de l’enseignement : « L’école neutre
est l’école sans Dieu. » Et il me répondait ici :
« Les idées des instituteurs se sont modifiées; on
ne peut leur demander d’enseigner ce à quoi ils
ne croient plus. »
m. piou : S’ils ne croient pas à la patrie, ils
doivent donc donner un enseignement antipatrio-
pas à la patrie, ils
ignement antipatrio-
tique.
M. GROUSSAU : La mentalité des instituteurs
s’étant ainsi modflee alors que celle des familles
est restée la même, le conflit était fatal.
Gomment, en présence de cette mentalité des
instituteurs et de l impuissance du gouverne
ment, empêcher le conflit survenu entre les maî
tres et les familles ?
De multiples pr jets ont été présentés. Presque
tous ceux de M. Sleeg comme ceux de MM. Pozzi
et Bouffandeau instituaient un conseil d’école
remplaçant la commission scolaire.
Le projet actuel ne comporte plus que des
sanctions pénales.
m. ELLEN PRÉVOT : Si le projet de M. Sleeg
existait encore, le voteriez-vous ?
m. GROUSSU : Mes amis et moi nous comp
tons le reprendre.
m. FERDINAND BUISSON : Nous sommes tout
près de oous entendre.
m. «RoussAü : Sauf que votre projet n'exclut
que ce qui pouvait nous rapprocher. (Rires). On a
repris, dans tes projets Steeg et Guist’hau, les
dispositions défavorables aux familles et on en a
fait un projet unique.
Votre loi frappe d’amende et de prison les pa
rents ; elle f appe aussi les tiers, mot qui désigne
en réalité le clrgé seul. Quant à l’instituteur, il
ne sera j-mais poursuivi, même s’il est prouvé
qu’il a violé la neutralité. Les parents pourront
protester auprès du ministre qui aura quatre mois
pour répondre. L’orateur cite le cas de l’institu
teur de Blajau (Haute-Garonne) et des dictées
données par lui a des enfants. Les familles ont
protesté. L’inspecteur d’Académie n’a pas ré-
pondu.
Comment les familles auraient-elles confiance ?
Vos pénalilés n’empêcheront ni les prents ni le
clergé de faire leur devoir. Avec la Constitution
de 1848 ils p oclament qu’il y a des droits et des
de 1848 ils p oclament qu’il y a des droits et des
devoirs antérieurs aux lois positives. La proposi
tion Brard est plus franche, elle établit le mono-
HIPOLYTE FÉNOUX.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 10 mars.
Depuis l’ouverture du débat sur la défense
de l’ecole laïque, auquel elle a décidé de con
sacrer deux après-midi par semaine, la
Chambre n’avait entendu, à part M. Jaurès,
que des orateurs hostiles au projet dont elle
est saisie. Aujourd’hui encore, deux chefs
du parti catholique, M. Grousseau et M.
Piou, ont pris la parole pour combattre les
mesures proposées qui, à leur avis, loin de
réaliser l’apaisement, rendront la lutte plus
ardente encore. Tous deux lont fait aveg un
pour combattre les
a leur avis, loin de
pôle.
m BRARD proteste.
m. GKOUSSEAU : C’est ce qne vous aviez dit
pourtant avec vos amis au Congrès démocratique
de la Roche-Bernard.
M. gkousseau : La Fédération des Amicales
d’institutears demande comme minimum le vote
de la proposition Brard. Des membre- des Amica
les protesten! contre cet esprit d’opposition.
L’opinion pudique est hostile a vos pénalités
comme a l’institution du monopole.
En terminant, il demande que tes instituteurs
lient le respect des convictions et des croyances
cathol qurs, ce patrimoine de leurs forces mora
les et de leurs espérances éternelles
m DRELON constate que les principes de
‘obligation et de la gratuité sont aujourd’hui gé-
néralemei t admis.
La laïcité est complète au point de vue du per
sonnel et des programmes.
La neutralité de l’enseignement est assurée en
théorie.
C’est l’application scolaire du principe de la sé
cularisation de l’Elat.
Le pari, ultramontain considère, au contraire,
qu< L société civile doit être gouvernée par des
principes de religion.
Il ne faut pas plus de religion d’Etat que d’irré
ligion d’Etat.
L’Eglise a repoussé violemment le principe de
la neutralité. Ne pas donner l’enseignement reli-
gb ix à l’école était, a ses yeux, attenter à la reli
gion.
Le temps a fait son œuvre.
L’Egiise tolère aujourd’hui que les parenfs en
voient leurs enfants l’école neutre, à condition
que la neutralité soit absolue.
On peut considérer que le triomphe de l’école
laïque, aujourd’hui, est complet.
Dans quelle mesure les projets proposés doi-
vent-ils être approuves ?
En ce qui touche la fréquentation scolaire, per
sonne ne contese la nécessité de faire un effort
pour diminuer le nombre des illettrés.
La Commission propose la suppression pure et
simple des Commissions scolaires. Ces Commis
sions scolaires constituent un état-lampon dont
on peut améliorer le fonctionnement, mais qu’il
faut se garder de supprimer
En ce qui concerne la défense laïque, le projet
édicte des mesures répressives à l’égard des pa
rents et à l’égard des tiers.
A l’égard des parents, c’est une innovation ex
trêmement grave. „ .
La question du monopole doit être abordée di
rectement. Il ne faut pas ruser avec le suffrage
universel
L’école laïque, pour se défendre, doit avoir foi
dans la liberté. -
•a PoU sud q elle que la loi depuis Cind ans. a
LES CROISEURS PORTE-MIMES
Fhoto Petit Havre '
Tlicné Petit Havre
LE LANCEMENT DU 44 PLUTON ”
subi bien des retouches, mais n’a jamais cessé
d’être la grande pensée et le grand espoir du parti
radical.
Les mesuras proposées doivent êtrc examinées
d’après leur destination* leur but et le profit qu’on
en attend.
Le droit de contrôle accordé aux familles sur
l’enseignement moral des enfanta est illusoire; il
se résume en un recours au ministre de l’instruc-
tion publique:
Mais le ministre n’a pas tous les droits vis-a-vis
des pères de famille;
La Commission remplace ses dispositions par
l’amendement de M* VIviani,
Mais cet amendement punit la provocation, mô
me si elle n’est pas suivie d’effet, disposition ex
ceptionnelle qui n’a été adoptée qu’en matière de
crimes anarchiques*
Toutes les mesures visent l’êcole publique et
ignorent l’école libre.
Ce que l’on appelle l’action directe contre la
première est sévèrement réprimé, mais les mômes
actes contre l’école libre restent impunis; .
Est-ce que l’égalité devant la loi n’est pas une
conquête de la Révolution ?
L’ecoie privée, hors la bienfaisance, hors la
justice, hors la loi, voilà son sort en attendant
son étranglement par le monopole.
Pour étouffer les colères et les révoltes, on fait
une nouvelle loi de guerre. Mais elle ne réussira
pas miteux que les précédentes. La France n'est
pas encore prête pour le reniement.
Les protestations qu’on a entendues montrent le
danger et la stérilité de cet apostolat libre pen
seur.
Il faudrait chercher la conciliation dans le droit
commun et la liberté. Mais on ne L fera pas.
Nous sommes à un de ces moments où les gé
nérations nouvelles sur lesquelles on croit avoir
mis la domination définitive se révoltent devant
les attentats commis contre les consciences et en
demandent compte.
m. FoURNOL apporte dans la discussion un cer
tain nombre de faits qui se sont passés dans sa
région et qui lui paraissent de nature à expliquer
les origines de la défense laïque.
La suite de la discussion est renvoyée à une
prochaine seance.
»i. H-NRY CHÉRON, rapporteur général, donne
lecture d’un rapport sur le projet de loi portant
ouverture d’un crédit de 12,000 fr. pour la célé
bration des obsèques de M. Alfred Picard aux frais
de l’Etat
Par 398 voix contre 6, le projet de loi est
adopté.
Séance ce matin.
La séance est levée à 6 h. 40.
Nouvelles du Sénat
La Réforme électorale
La Commission de la réforme électorale
s’est réunie sous la présidence de M. Clé-
menceau.
Elle a chargé son président de demander
au Senat que la réforme soit mise en tête
de l’ordre du jour de la séance du jeudi 13
mars.
La Commission demandera l’urgence et la
continuation de la discussion tous les jours
sans interruption.
M. Pauliat, sénateur du Cher, vient de dé
poser sur le bureau du Sénat une proposi
tion de loi sur la réforme électorale.
L’article 21 de cette proposition serait,
d’après son auteur, de nature à servir de
base d’entente entre le projet voté par la
Chambre et le texte de la Commission séna
toriale.
Il institue la représentation des minorités
pour les listes ayant obtenu le quotient élec
toral et le système majoritaire pour les siè
ges restant à pourvoir.
Cet article est ainsi conçu :
Article 21. — Pour la répartition des siè
ges, la Commission de recensement attribue
en premier lieu un siège au candidat de
chacune des listes qui a réuni le plus de
voix dans sa liste et qui a obtenu le mini
mum de suffrages prévu à l’article 20 ; pour
les sièges restant à attribuer, ils sont accor
dés aux autres candidats ayant le plus de
voix, quelle que soit la liste sur laquelle ils
ont figuré. En cas d’égalité de suffrages,
l’élection sera acquise au plus âgé.
ANGLETERRE
Le Discours du Trône
La session extraordinaire du Parlement
anglais s’est ouverte hier après-midi.
Le discours du trône se termine par cette
déclaration relative à la guerre d’Orient :
« On est arrivé, en principe, à une en
tente sur des matières de la plus grande im
portance, et quoique certains points fassent
encore l’objet de discussions, j'ai lieu d’es-
perer que les conversations entre les puis
sances les mettront à même, non seulement
d’assurer un accord complet entre eues,
mais aussi d’exercer une heureuse influence
pour amener à bref délai la conclusion de la
paix. *
(Voir Varticle en 3e page)
ALLEMAGNE
-Le Centenaire de 1813
Hier matin a été célébré, à Berlin, le cen-
tenaire de 1813.
Les fêtes ont été contrariées par la pluie,
qui ne cesse de tomber.
Un service solennel a eu lieu à la cathé
drale. Toute la famille impériale y assistait
L’emperenr s’est rendu ensuite au monu-
ment du roi Frédéric-Guillaume III, qui dis-
Saralt littéralement sous un amoncellement
e couronnes. La cérémonie n’a pris fin qu’à
une heure et demie de l’après-midi.
L’empereur a passé la revue des troupes
qui faisaient la haie sur le parcours du cor-
tege. puis il a regagné le château avec ter
princes de la maison*
RUSSIE
La Loi sut le Recrutement
La loi du 6 juillet de l’année dernière, sut
le recrutement, va être mise en application
cette année, et le 1er octobre prochain on
appellera sous les drapeaux les jeunes gens
qui ont vingt ans révolus depuis le 1er jan-
vier.
Jusqu’ici les conscrits appelés sous les dra- J
peaux devaient avoir vingt et un ans au 1er,
octobre.
L’âge de la conscription est abaissé par'
conséquent de trois mois, puisque les re
crues auront vingttans et neuf mois seule
ment au 1er octobre. (
Ces dispositions vont augmenter pour cet
te année le contingent d’hommes pouvant
être appelés et permettre un très grand choix,
ce qui fait que cette classe sera une classe
d’élite.
L’augmentation du contingent de recrues
sera fixée en avril comme le demande la loi
spéciale à ce sujet.
On prendra en considération l’augmenta
tion envisagée de trois corps d’armée dont
une partie de la réalisation est prévue pour
cette année, et surtout l’augmentation du
matériel d’artillerie. Le nombre de bou
ches à feu doit être augmenté de cette
année.
INFORMATIONS
Le Président de la République at
Cercle militaire
M. le président de la République a visité
hier après-midi, à 2 heures, l’exposition de
peinture et de sculpture organisée au Cercle
national des armées de terre et de mer.
M. Raymond Poincaré a été reçu par le
général Michel, gouverneur militaire de Pa-
ris, et par le Conseil d’administration du
Cercle, qui lui ont fait les honneurs de l’ex-
position,
La Crise sardinière
Un referendum ayant été organisé chez les
pêcheurs sardiniers, au sujet de l’emploi des
sennes et des filets tournants, les votants se
sont déclarés, à une majorité considérable,
hostiles à l’emploi de ces engins.
Un certain nombre de pêcheurs de divers
points de la côte se sont abstenus de prendre
part au referendum.
M. Cochon donne une Aubade
Une locataire de l’immeuble situé 119, rue
du Faubourg-Saint-Martin, à Paris, ayant
reçu congé de son propriétaire, ne goûta pal
le procédé et résolut de se venger; Pour c£
faire, elle s’adressa à M. Cochon, éternelle
providence des locataires mécontents.
Vers dix heures, dimanche matin, le sa»
cretaire du Syndicat des locataires arriva
faubourg Saint-Marin, accompagné de la
musique de sa Société, le « Raffut de Saint-
Polycarpe ». , j
Les musiciens s’installèrent dans le logis de
la locataire et, api ès avoir ouvert les fenê-
très, donnèrent un concert bruyant.
Une foule considérable s’étant groupée aul
abords de l’immeuble, les agents ont dû in
tervenir. . —
Au moment où il sortait de la maison,
Cochon fut apprehené et conduit au poste IC
plus voisin. Après avoir décliné ses nom et
qualité, il a été remis en liberté.’
Le feu dans un cinématographe
A Vervins, au cours d’une séance de ciné»
matographe, donnée au premier étage d'un
café de Monceau-le Neuf, un récipient con
tenant le gaz d’éclairage fit explosion.
Les spectateurs, qui étaient au nombre de
120 environ, furent pris de panique. Un cer
tain nomore d’entre eux purent s’échapper
par l'escalier ; une vingtaine d’autres saute:
rent par les fenêtres.
AU HAVRE
A PARIS
Le PETIT HAVRE est désigne pour les Annonces judiciaires et légales
Bureau du Journal, 112, bou!" de Strasbourg.
Administrateur- Délézué
(8 Pages) 5 Cenumes—WWW MJ M ATE — 5 Centimes
RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administratlos
a M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, SB
Adresse Télégraphique : RANDOLET Sam
Administration, Impressuens il Annoncas. TEL. 10.47
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Mardi 11 Mars 1913
Le Petit Havre
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89 6 8
52 5 8
53 5 8
10 80
10 70 -
U NOUVELLE LOI MILITAIRE
Au Groupe de la Gauche Radicale
La Gauche radicale de la Chambre s’est
réunie, sous la présidence de M. Clémentel.
El le a voté à l'unanimité la motion sui
vante :
« Le Groupe de la Gauche radicale recon
naissant que la nécessité d’assurer la sécu
rité du pays contre tout danger extérieur est
supérieure à toute autre considération, se
déclare prêt à donner son adhésion aux me
sures militaires et financières proposées dans
ce but par le gouvernement, après toutefois
les avoir examinées avec toute l'attentio
que méritent les circonstances et avec K
souci de n’imposer à la nation que les char
ges reconnues indispensables.
» Il estime que tes ressources à créer pour
faire face aux nouvelles dépenses ne doivent
être demandées, sous aucune forme, aux
petits contribuables. »
Le Groupe a désigné MM. Jacquier, Renard
et Chevillon pour etudier la proposition faite
dans ce but par MM. Jacquier et plusieurs de
ses collègues et pour entrer en rapports avec
les délégués radicaux socialistes charges
d’étudier la question.
Le Conflit Bulgaro-Roumain
4
SAINT-PÉTERSBOURG. — Le ministre de Rou
manie à Sofia arrivera aujourd’hui à Saint-
Pétersbourg, où il prendra part à la confé
rence des ambassadeurs, présidée par M.
Zazonoff, pour le règlement du conflit bulga-
ro-roumain.
LES RELATIONS FRANCO-ESPAGNOLES
MADRID. — Les délégués français sont ar
rivés.
Les entretiens diplomatiques au sujet de
l’internationalisation de Tanger commence
ront vraisemblablement jeudi.
MOUVEMENT DIPLOMATIQUE
M. René Taillandier, ministre plénipoten
tiaire de Are classe, envoyé extraordinaire et
ministre plénipotentiaire à Lisbonne, est
admis à la retraite.
M. Daeschner, ministre plénipotentiaire de
Ire classe, chargé des fonctions de premier
secrétaire à Londres, est nommé envoyé ex
traordinaire et ministre plénipotentiaire de
la République à Lisbonne.
Madrid. — Le roi a confié à M. de Neyno-
so la gerance de son ambassade à Paris, en
qualité d'envoye extraordinaire et ministre
plénipotentiaire, en attendant la nomination
. du nouvel ambassadeur.
L’ASSEMBLÉE DES
CHAMBRES DE COMMERCE
L’assemblée des présidents des Chambres
de commerce a tenu hier sa première réu
nion de l’année.
Quatre-vingt-dix Chambres de commerce
étaient représentées.
Parmi les résolutions adoptées par l’assem
blée, citons celle relative à la suppression
des clauses d’exonération des connaisse
ments.
L’assemblée a demandé l’adoption de la
proposition Celin en ce qui concerne les con
naissements établis pour tous les navires
qui jouissent du monopole du pavillon.
On estime qu’il serait désirable d’appli
quer les mêmes dispositions à toutes les
compagnies de navigation.
Enfin, l’assemblée a été d’avis de mainte
nir l’inscription maritime, mais elle a de
mandé que les lois et reglements relatifs à
la discipline soient strictement observes.
Elle a demandé que les services de la ma
rine marchande soient rattachés au minis
tère du commerce.
ADMISSIONS A L’ÉCOLE NAVALE
f Le nombre des élèves à admettre à l’école
navale au concours de 1913, fixé précédem
ment à 65, a été porté à 80.
LES EMPREINTES DIGITALES
DES PRISONNIERS
D’accord avec le ministre de la justice, la
direction des services des pénitentiaires a
décidé que dorénavant, tous les prévenus ou
condamnés qui entreront dans les prisons,
déposeront une empreinte de quatre de leurs
doigts de la main droite sur une fiche signa-
létique, afin d’éviter toute surprise au mo
ment de leur libération.
■ • —
L’OUVERTURE DU
PARLEMENT ANGLAIS
f Londres. — L’ouverture du Parlement
s’est effectuée avec le cérémonial d’usage,
mais, contrairement à l’habitude, le roi est
entré dans la salle des lords avec la couron-
ns sur la tête.
DISCOURS DE M. ASQUITH
A LA CHAMBRE DES COMMUNES
Londres. — A la Chambre des Communes,
on a discuté l’adresse en réponse au discours
du Trône.
Répondant à M. Bonar Law, M. Asquith
dit que les délibérations des ambassadeurs à
Londres, quoique non encore arrivées à leur
terme, ont abouti à un accord sur deux
points importants.
On peut regarder comme réglé l’accès éco
nomique de la Serbie à l’Adriatique par une
voie ferrée internationale.
Le principe de l’autonomie de l’Albanie,
sous la garantie de l’Europe, a été accepté à
Tunan imité.
Les points restant à régler concernent les
frontières de l’Albanie, mais ils ne sont pas
d’une importance capitale.
M. Asquith traite ensuite la question affec
tant les belligérants eux-mêmes :
« La Turquie, dit-il, accepte la médiation
des six puissances et nous espérons que la
réponse des alliés sera favorable.
» La Roumanie et la Bulgarie usent égale
ment de la médiation des grandes puissan
ces pour aplanir les difficultés qui les sé
parent. »
A une question de lord Cecil disant que le
bruit court que dans certaines éventualités
l’Angleterre à l'obligation d’envoyer hors du
pays une grande force armée pour coopérer
a des operations militaires sur le continent,
M. Asquith répond en déclarant que c’est
faux.
LE PRINCE DE GALLES A LA COUR
DE BERLIN
Londres. — Le prince de Galles doit partir
our l’Allemagne sur une invitation faite par
uillaume II et remontant à l'époque du
voyage de l’empereur d’Allemagne a Lon
dres.
Le prince de Galles passera donc ure par
tie de ses vacances à la Cour de Berlin à
laquelle le rattachent des liens de parenté.
- 1 -
GRAVE EXPLOSION
Londres. — Dans une explosion à Andries,
six personnes ont été tuées et sept griève
ment blessees.
L'ÉTAT DE SANTÉ DU PAPE
Rome. — Le pape a passé l’après-midi
d’hier de façon paisible ; l’état fiévreux du
malade reste toutefois stationnaire.
Au Vatican on est complètement rassuré ;
toutefois, les audiences ne seront probable
ment pas reprises avant Pâques.
---------
VOYAGE AÉRIEN
Lyon. — L’aviateur Legagneux, venant
d'Auxerre, a atterri hier après-midi, à
4 h. 35, à l’aérodrome de Lyon Bron, après
avoir fait escale à Chalon-sur-Saône.
Nouvelles de la Chambre
La Loi Militaire et les Vacances
La Commission de l’armée se réunit au
jourd’hui, et selon toutes probabilités, elle
commencera l’examen du projet de loi ten
dant à rétablir le service de trois ans. Elle
devait, au préalable, donner son avis sur le
projet des 500 millions pour l’armement ;
mais elle ne pourra être saisie du rapport
fait sur ces crédits par M. Clémentel, au
nom de la Commission du budget, et par
suite devra ajourner sa délibération à ce
sujet.
Dans l’hypothèse où elle commencerait la
discussion du projet de trois ans, on se
préoccupe dès maintenant de l’époque à
laquelle, la Chambre pourrait être appelée à
examiner à son tour ce projet.
Les partisans du service de trois ans vou
draient, d’accord avec le gouvernement,
obtenir de la Chambre qu’elle ne prenne pas
son congé de Pâques avant d’avoir statué sur
cette question.
On sait que la fête de Pâques tombe excep
tionnellement cette année le 23 mars. A rai
son de cette anticipation inusitée, le gouver
nement a dû faire voter une loi reportant au
14 avril la session des conseils généraux qui
aurait dû s'ouvrir le 31 mars.
On profiterait de ce changement pour de
mander à la Chambre de retarder jusqu’au
-12 avril sa séparation qui coïnciderait ainsi
comme d’habitude avec la réunion des as
semblées départementales. Cela permettrait
d’un autre côte de faire discuter la loi mili
taire dans la période à courir jusqu’au 12
avril.
C’est la Chambre seule d’ailleurs qui peut
prendre une résolution à cet égard ; le gou
vernement n’a pas de décision à prendre, la
session ordinaire étant en cours ; il ne peut
que donner son avis sur ce changement et
il le donnera assurément favorable»
Une assez vive émotion a été produite
dans le monde industriel par la proposition
inattendue à laquelle s’est associée la
Chambre, dans une de ses dernières séances.
Elle a voté, en effet, sans qu’une discus
sion suffisante ait préparé les voies, une
disposition frappant d’un impôt spécial de
0 fr. 50 chaque tonne de houille, coke ou
briquettes, « expédiée ou vendue». Il a
suffi qu’un socialiste unifié dénonce l’ac
croissement de valeur des actions de char
bonnages pour qu’une majorité réponde au
désir de frapper cette source de fortune.
Or, l’énoncé même des conditions d'assi-
se du nouvel impôt montre à quelle mes
quine et empirique méthode on s’est arrêté.
Le nouvel impôt, qui entrerait en vi
gueur le 1 er octobre prochain, frapperait
inégalement les mines de houille.
Deux catégories ont été instituées. Dans
l’une, la Chambre a classé les mines de
houille dont le produit net par tonne est
égal ou supérieur à 1 fr. 50 ; il s’agit, aux
termes de la disposition votée, du produit
net « servant de base à l’établissement de la
redevance proportionnelle ». Dans l’autre
catégorie ont été placées les mines de
houille qui n’atteindraient pas à ce produit
net. Aux premières, le nouvel impôt serait
applicable en totalité. Aux secondes, il ne
le serait que dans la mesure où le « produit
net »,déterminé comme il est dit, excéderait
la somme de 1 franc.
Peut-on imaginer plus incohérente fan
taisie ?
La vérité est que la nouvelle taxe frappe
rait tout l’ensemble de la production indus
trielle. On ne peut oublier que nous ne
produisons pas assez de houille pour four
nir aux besoins industriels de notre pays
et aux besoins domestiques de chauffage.
C’est ce qu’explique une statistique donnée
par le Journal des Débats. Nous n’arrivons
pas encore à sortir de terre 40 millions de
tonnes de houille, alors que la production
de l'Allemagne dépasse 160 millions de ton
nes et, si on y joint le lignite, va au delà de
220 millions de tonnes. Dans la période de
1885 à 1910, ce pays a vu sa production
croître de près de 202 0/0. En 1885, chez
nous, en France, l’écart entré la production
nationale et la consommation était de dix
millions et demi de tonnes ; en 1911, il est
de près de 20 millions de tonnes ; car si
notre production en charbon s’est accrue,
cet accroissement est loin d’être propor
tionnel aux besoins grandissants de la con
sommation.
Nous sommes donc obligés d’acheter du
charbon à l’étranger. Les deux pays d’où
nous le tirons sont l’Angleterre, qui extrait
de son sol près de 300 millions de tonnes
de charbon, et l’Allemagne. Toutefois, les
besoins de toute nature, industriels et do
mestiques, augmentent aussi dans ces deux
pays, si bien qu’il y a une tendance à la
hausse du charbon sur le marché euro
péen.
Est-ce donc le moment, pour nous qui
sommes obligés d’importer de la houille, de
mettre sur cette matière première indispen
sable et qui nous manque une taxe dont
l’incidence se répercutera sur tout l’ensem
ble de la production industrielle nationale
et sur la consommation des particuliers,
parmi lesquels les ouvriers et artisans se
ront surtout frappés ?
Le Temps dit de son côté à ce sujet :
« Le renchérissement de la houille en
France, étudié en toute impartialité, se
présente comme un phénomène économique
dont on ne saurait, sans une iniquité crian
te, imputer aux Compagnies houillères les
responsabilités. Quant à la concurrence
étrangère, elle a chance de se réduire plu
tôt que de diminuer, tant les besoins de
l’industrie semblent, daus tous les pays,
aller en grandissant plus vite que les
moyens de production. C’est à développer
ceux-ci que les Etats prévoyants, soucieux
de leur avenir industriel, devraient s’appli
quer. Bien loin d’accroître les impôts sur
les mines et d’enrayer les concessions nou
velles, ils devraient mettre tous leurs soins
à encourager les houillères existantes et à
solliciter des entreprises qui tâchent de
mettre en valeur les richesses possibles du
sous-sol. »
Le nouvel impôt, s’il était voté définiti
vement, serait pour nos industries, pour
l’industrie métallurgique entre autres, une
charge certaine, arrêtant son essor.Le Sénat
est averti.
égal talent, avec une conviction aussi pro
fonde, mais chacun selon son tempérament
particulier.
Professeur de droit à la Faculté catholique
de Lille, M. Grousseau est entré dans le dé
tail des projets, discutant successivement
toutes les questions qu’ils soulèvent, obliga
tion, pénalités, caisses des écoles, etc.; tandis
qu M. Piou, dont le grand talent de parole
s était affirmé dans la magistrature avant de
s’imposer au Parlement, a envisagé le pro
blème de plug haut, s’attachant seulement
aux lignes générales, aux principes supé
rieurs qui le dominent.
Ecoutés par la Chambre avec une atten
tion soutenue, l’un et l’autre ont été vive
ment applaudis à droite et au centre.
Entre ces deux discours, on en avait en
tendu un autre, également défavorable à
certaines des dispositions proposées et pro
noncé, celui-là, par un membre de la majo
rité républicaine, M. Drelon. Partisan con
vaincu de la gratuité, de la laïcité de l’en-
seignement public, le député de la Marne,
qui est inscrit à la gauche démocratique,
groupe dont font partie notamment MM.
Etienne, Deschanel, Siegfried, a développé
cette thèse que la loi doit être égale pour
tous et que, pour se défendre, l’école laïque
devait avoir foi dans la liberté.
Accueilli avec froideur par les radicaux-
socialistes, M. Drelon a recueilli de nom
breux bravos au centre et sur un certain
nombre de bancs de la gauche.
Enfin, pour finir, un autre membre de la
gauche démocratique, M. Fournol est venu
signaler quelques faits particuliers —l’atten
tat de Couffouleux, par exemple, — qui suf
firaient, d’après lui, à justifier les projets en
délibération.
Le débat se poursuivra demain dans l’a
près-midi. Le matin, on s’occupera du bud
get. T. H.
Séance du 10 Mars
La séance est ouverte sous la présidence de
m. paul DESCHANEL président.
La défense laïque
La Chambre poursuit la discus ion des projets
et propositions relatifs à la défense de l’école laï
que.
m. groussau dit qu’il va étudier l’ensemble de
la question scolaire. D’après M. Jaurès, l’école
laïque a subi un véritable echec. Il l’attribuait à
l’indifférence. à l’hostilité, aux calomnies, aux in»
gérences patronales et politiques.
La vraie raison, c’est le conflit profond entre
la mentalité de l’instituteur et celle des familles.
L'éducation est une œuvre de morale, mais sur
quels principes cette morale doit-elle s’appuyer ?
Le programme de 1883 comportait l’enseigne
ment de la croyance en Dieu et des devoirs en
vers Dieu, mais en 1911 le ministre de l’instruction
publique, M. Sleeg, disait à Bordeaux, au congrès
de la Ligue de l’enseignement : « L’école neutre
est l’école sans Dieu. » Et il me répondait ici :
« Les idées des instituteurs se sont modifiées; on
ne peut leur demander d’enseigner ce à quoi ils
ne croient plus. »
m. piou : S’ils ne croient pas à la patrie, ils
doivent donc donner un enseignement antipatrio-
pas à la patrie, ils
ignement antipatrio-
tique.
M. GROUSSAU : La mentalité des instituteurs
s’étant ainsi modflee alors que celle des familles
est restée la même, le conflit était fatal.
Gomment, en présence de cette mentalité des
instituteurs et de l impuissance du gouverne
ment, empêcher le conflit survenu entre les maî
tres et les familles ?
De multiples pr jets ont été présentés. Presque
tous ceux de M. Sleeg comme ceux de MM. Pozzi
et Bouffandeau instituaient un conseil d’école
remplaçant la commission scolaire.
Le projet actuel ne comporte plus que des
sanctions pénales.
m. ELLEN PRÉVOT : Si le projet de M. Sleeg
existait encore, le voteriez-vous ?
m. GROUSSU : Mes amis et moi nous comp
tons le reprendre.
m. FERDINAND BUISSON : Nous sommes tout
près de oous entendre.
m. «RoussAü : Sauf que votre projet n'exclut
que ce qui pouvait nous rapprocher. (Rires). On a
repris, dans tes projets Steeg et Guist’hau, les
dispositions défavorables aux familles et on en a
fait un projet unique.
Votre loi frappe d’amende et de prison les pa
rents ; elle f appe aussi les tiers, mot qui désigne
en réalité le clrgé seul. Quant à l’instituteur, il
ne sera j-mais poursuivi, même s’il est prouvé
qu’il a violé la neutralité. Les parents pourront
protester auprès du ministre qui aura quatre mois
pour répondre. L’orateur cite le cas de l’institu
teur de Blajau (Haute-Garonne) et des dictées
données par lui a des enfants. Les familles ont
protesté. L’inspecteur d’Académie n’a pas ré-
pondu.
Comment les familles auraient-elles confiance ?
Vos pénalilés n’empêcheront ni les prents ni le
clergé de faire leur devoir. Avec la Constitution
de 1848 ils p oclament qu’il y a des droits et des
de 1848 ils p oclament qu’il y a des droits et des
devoirs antérieurs aux lois positives. La proposi
tion Brard est plus franche, elle établit le mono-
HIPOLYTE FÉNOUX.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 10 mars.
Depuis l’ouverture du débat sur la défense
de l’ecole laïque, auquel elle a décidé de con
sacrer deux après-midi par semaine, la
Chambre n’avait entendu, à part M. Jaurès,
que des orateurs hostiles au projet dont elle
est saisie. Aujourd’hui encore, deux chefs
du parti catholique, M. Grousseau et M.
Piou, ont pris la parole pour combattre les
mesures proposées qui, à leur avis, loin de
réaliser l’apaisement, rendront la lutte plus
ardente encore. Tous deux lont fait aveg un
pour combattre les
a leur avis, loin de
pôle.
m BRARD proteste.
m. GKOUSSEAU : C’est ce qne vous aviez dit
pourtant avec vos amis au Congrès démocratique
de la Roche-Bernard.
M. gkousseau : La Fédération des Amicales
d’institutears demande comme minimum le vote
de la proposition Brard. Des membre- des Amica
les protesten! contre cet esprit d’opposition.
L’opinion pudique est hostile a vos pénalités
comme a l’institution du monopole.
En terminant, il demande que tes instituteurs
lient le respect des convictions et des croyances
cathol qurs, ce patrimoine de leurs forces mora
les et de leurs espérances éternelles
m DRELON constate que les principes de
‘obligation et de la gratuité sont aujourd’hui gé-
néralemei t admis.
La laïcité est complète au point de vue du per
sonnel et des programmes.
La neutralité de l’enseignement est assurée en
théorie.
C’est l’application scolaire du principe de la sé
cularisation de l’Elat.
Le pari, ultramontain considère, au contraire,
qu< L société civile doit être gouvernée par des
principes de religion.
Il ne faut pas plus de religion d’Etat que d’irré
ligion d’Etat.
L’Eglise a repoussé violemment le principe de
la neutralité. Ne pas donner l’enseignement reli-
gb ix à l’école était, a ses yeux, attenter à la reli
gion.
Le temps a fait son œuvre.
L’Egiise tolère aujourd’hui que les parenfs en
voient leurs enfants l’école neutre, à condition
que la neutralité soit absolue.
On peut considérer que le triomphe de l’école
laïque, aujourd’hui, est complet.
Dans quelle mesure les projets proposés doi-
vent-ils être approuves ?
En ce qui touche la fréquentation scolaire, per
sonne ne contese la nécessité de faire un effort
pour diminuer le nombre des illettrés.
La Commission propose la suppression pure et
simple des Commissions scolaires. Ces Commis
sions scolaires constituent un état-lampon dont
on peut améliorer le fonctionnement, mais qu’il
faut se garder de supprimer
En ce qui concerne la défense laïque, le projet
édicte des mesures répressives à l’égard des pa
rents et à l’égard des tiers.
A l’égard des parents, c’est une innovation ex
trêmement grave. „ .
La question du monopole doit être abordée di
rectement. Il ne faut pas ruser avec le suffrage
universel
L’école laïque, pour se défendre, doit avoir foi
dans la liberté. -
•a PoU sud q elle que la loi depuis Cind ans. a
LES CROISEURS PORTE-MIMES
Fhoto Petit Havre '
Tlicné Petit Havre
LE LANCEMENT DU 44 PLUTON ”
subi bien des retouches, mais n’a jamais cessé
d’être la grande pensée et le grand espoir du parti
radical.
Les mesuras proposées doivent êtrc examinées
d’après leur destination* leur but et le profit qu’on
en attend.
Le droit de contrôle accordé aux familles sur
l’enseignement moral des enfanta est illusoire; il
se résume en un recours au ministre de l’instruc-
tion publique:
Mais le ministre n’a pas tous les droits vis-a-vis
des pères de famille;
La Commission remplace ses dispositions par
l’amendement de M* VIviani,
Mais cet amendement punit la provocation, mô
me si elle n’est pas suivie d’effet, disposition ex
ceptionnelle qui n’a été adoptée qu’en matière de
crimes anarchiques*
Toutes les mesures visent l’êcole publique et
ignorent l’école libre.
Ce que l’on appelle l’action directe contre la
première est sévèrement réprimé, mais les mômes
actes contre l’école libre restent impunis; .
Est-ce que l’égalité devant la loi n’est pas une
conquête de la Révolution ?
L’ecoie privée, hors la bienfaisance, hors la
justice, hors la loi, voilà son sort en attendant
son étranglement par le monopole.
Pour étouffer les colères et les révoltes, on fait
une nouvelle loi de guerre. Mais elle ne réussira
pas miteux que les précédentes. La France n'est
pas encore prête pour le reniement.
Les protestations qu’on a entendues montrent le
danger et la stérilité de cet apostolat libre pen
seur.
Il faudrait chercher la conciliation dans le droit
commun et la liberté. Mais on ne L fera pas.
Nous sommes à un de ces moments où les gé
nérations nouvelles sur lesquelles on croit avoir
mis la domination définitive se révoltent devant
les attentats commis contre les consciences et en
demandent compte.
m. FoURNOL apporte dans la discussion un cer
tain nombre de faits qui se sont passés dans sa
région et qui lui paraissent de nature à expliquer
les origines de la défense laïque.
La suite de la discussion est renvoyée à une
prochaine seance.
»i. H-NRY CHÉRON, rapporteur général, donne
lecture d’un rapport sur le projet de loi portant
ouverture d’un crédit de 12,000 fr. pour la célé
bration des obsèques de M. Alfred Picard aux frais
de l’Etat
Par 398 voix contre 6, le projet de loi est
adopté.
Séance ce matin.
La séance est levée à 6 h. 40.
Nouvelles du Sénat
La Réforme électorale
La Commission de la réforme électorale
s’est réunie sous la présidence de M. Clé-
menceau.
Elle a chargé son président de demander
au Senat que la réforme soit mise en tête
de l’ordre du jour de la séance du jeudi 13
mars.
La Commission demandera l’urgence et la
continuation de la discussion tous les jours
sans interruption.
M. Pauliat, sénateur du Cher, vient de dé
poser sur le bureau du Sénat une proposi
tion de loi sur la réforme électorale.
L’article 21 de cette proposition serait,
d’après son auteur, de nature à servir de
base d’entente entre le projet voté par la
Chambre et le texte de la Commission séna
toriale.
Il institue la représentation des minorités
pour les listes ayant obtenu le quotient élec
toral et le système majoritaire pour les siè
ges restant à pourvoir.
Cet article est ainsi conçu :
Article 21. — Pour la répartition des siè
ges, la Commission de recensement attribue
en premier lieu un siège au candidat de
chacune des listes qui a réuni le plus de
voix dans sa liste et qui a obtenu le mini
mum de suffrages prévu à l’article 20 ; pour
les sièges restant à attribuer, ils sont accor
dés aux autres candidats ayant le plus de
voix, quelle que soit la liste sur laquelle ils
ont figuré. En cas d’égalité de suffrages,
l’élection sera acquise au plus âgé.
ANGLETERRE
Le Discours du Trône
La session extraordinaire du Parlement
anglais s’est ouverte hier après-midi.
Le discours du trône se termine par cette
déclaration relative à la guerre d’Orient :
« On est arrivé, en principe, à une en
tente sur des matières de la plus grande im
portance, et quoique certains points fassent
encore l’objet de discussions, j'ai lieu d’es-
perer que les conversations entre les puis
sances les mettront à même, non seulement
d’assurer un accord complet entre eues,
mais aussi d’exercer une heureuse influence
pour amener à bref délai la conclusion de la
paix. *
(Voir Varticle en 3e page)
ALLEMAGNE
-Le Centenaire de 1813
Hier matin a été célébré, à Berlin, le cen-
tenaire de 1813.
Les fêtes ont été contrariées par la pluie,
qui ne cesse de tomber.
Un service solennel a eu lieu à la cathé
drale. Toute la famille impériale y assistait
L’emperenr s’est rendu ensuite au monu-
ment du roi Frédéric-Guillaume III, qui dis-
Saralt littéralement sous un amoncellement
e couronnes. La cérémonie n’a pris fin qu’à
une heure et demie de l’après-midi.
L’empereur a passé la revue des troupes
qui faisaient la haie sur le parcours du cor-
tege. puis il a regagné le château avec ter
princes de la maison*
RUSSIE
La Loi sut le Recrutement
La loi du 6 juillet de l’année dernière, sut
le recrutement, va être mise en application
cette année, et le 1er octobre prochain on
appellera sous les drapeaux les jeunes gens
qui ont vingt ans révolus depuis le 1er jan-
vier.
Jusqu’ici les conscrits appelés sous les dra- J
peaux devaient avoir vingt et un ans au 1er,
octobre.
L’âge de la conscription est abaissé par'
conséquent de trois mois, puisque les re
crues auront vingttans et neuf mois seule
ment au 1er octobre. (
Ces dispositions vont augmenter pour cet
te année le contingent d’hommes pouvant
être appelés et permettre un très grand choix,
ce qui fait que cette classe sera une classe
d’élite.
L’augmentation du contingent de recrues
sera fixée en avril comme le demande la loi
spéciale à ce sujet.
On prendra en considération l’augmenta
tion envisagée de trois corps d’armée dont
une partie de la réalisation est prévue pour
cette année, et surtout l’augmentation du
matériel d’artillerie. Le nombre de bou
ches à feu doit être augmenté de cette
année.
INFORMATIONS
Le Président de la République at
Cercle militaire
M. le président de la République a visité
hier après-midi, à 2 heures, l’exposition de
peinture et de sculpture organisée au Cercle
national des armées de terre et de mer.
M. Raymond Poincaré a été reçu par le
général Michel, gouverneur militaire de Pa-
ris, et par le Conseil d’administration du
Cercle, qui lui ont fait les honneurs de l’ex-
position,
La Crise sardinière
Un referendum ayant été organisé chez les
pêcheurs sardiniers, au sujet de l’emploi des
sennes et des filets tournants, les votants se
sont déclarés, à une majorité considérable,
hostiles à l’emploi de ces engins.
Un certain nombre de pêcheurs de divers
points de la côte se sont abstenus de prendre
part au referendum.
M. Cochon donne une Aubade
Une locataire de l’immeuble situé 119, rue
du Faubourg-Saint-Martin, à Paris, ayant
reçu congé de son propriétaire, ne goûta pal
le procédé et résolut de se venger; Pour c£
faire, elle s’adressa à M. Cochon, éternelle
providence des locataires mécontents.
Vers dix heures, dimanche matin, le sa»
cretaire du Syndicat des locataires arriva
faubourg Saint-Marin, accompagné de la
musique de sa Société, le « Raffut de Saint-
Polycarpe ». , j
Les musiciens s’installèrent dans le logis de
la locataire et, api ès avoir ouvert les fenê-
très, donnèrent un concert bruyant.
Une foule considérable s’étant groupée aul
abords de l’immeuble, les agents ont dû in
tervenir. . —
Au moment où il sortait de la maison,
Cochon fut apprehené et conduit au poste IC
plus voisin. Après avoir décliné ses nom et
qualité, il a été remis en liberté.’
Le feu dans un cinématographe
A Vervins, au cours d’une séance de ciné»
matographe, donnée au premier étage d'un
café de Monceau-le Neuf, un récipient con
tenant le gaz d’éclairage fit explosion.
Les spectateurs, qui étaient au nombre de
120 environ, furent pris de panique. Un cer
tain nomore d’entre eux purent s’échapper
par l'escalier ; une vingtaine d’autres saute:
rent par les fenêtres.
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