Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-03-09
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 mars 1913 09 mars 1913
Description : 1913/03/09 (A33,N14561). 1913/03/09 (A33,N14561).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526379109
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
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AU HAVRE
A PARIS....
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5 Centimes
EDTION DU MATIN
5 Centimes
Administrateur-Délégué
Le PETIT HA VRE est désigne pour les Annonces judiciaires et légales
Adresser tout ce qui concerne F Administration
a M. O. RANDOLET
36, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impresszons et Annonces. TEL. 10.47
E
Bureau, du Journal, 112, boni 4 de Strasbourg.
( L’AGENCE HAVAS-, 8, place de la Bourse, est
3 seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
BMi IEURn
Paris, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 8 MARS
Cotons : mars, baisse 6 points ; mai,
baisse 7 points ; juillet, baisse 7 points ;
îctobre, baisse 5 points.
Calés s baisse 14 à 18 points.
NEW-YORK, 8 MARS
Cuivre Standard disp.
— mai
Amalgamat. Cop...
Fer
CHICAGO. 8
Blé sur
Haïs sur
Saindoux sur.
Mai
Juillet....
Mai
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Mai
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MARS
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LA NOUVELLE LOI MILITAIRE
A la Commission du Budget
La Commission du budget s’est réunie sous
la présidence de M. Cochery.
Elle a entendu le ministre de la guerre
sur les crédits demandés pour nos arme
ments militaires.
MM. Cochery et Clémentel ont fait connaî
tre au ministre les questions que la Commis
sion désirait lui poser.
M. Etienne a donné des explications très
nombreuses et très détaillées.
En terminant et sur une question posée
par le rapporteur général, le ministre a dé
claré accepter les dispositions relatives au
contrôle permanent des crédits de la guerre
roté par la Commission dans sa dernière
Séance.
Le ministre sera entendu à nouveau dans
Un très bref délai, pour apporter certains
renseignements complémentaires.
Le ministre des finances doit, de son côté,
proposer à la Commission les voies et
moyens financiers, après quoi, la Commis
sion statuera définitivement sur le rapport
de M. Clémentel.
LA’GUERRE D'ORIENT
En Bulgarie
Sofia. — Interrogé sur l’opportunité de
renvoyer en congé de quelque durée les
gommes de la territoriale afin de faciliter
les travaux des champs, le ministre de la
guerre a déclaré qu’en raison de l’état de
guerre, une telle mesure était inopportune.
L’Oooupation de Janina
Athènes. —A midi, le Diadoque entouré
les princes et de tout l’état-major fit son en-
rée à Janina.
La foule le couvrit de fleurs et de lau
riers.
Le cortège se dirigea vers la cathédrale où
Un Te Deum fut chanté.
RÉCEPTIONS A L'ÉLYSÉE
Au cours de la réception à l Elysee des dé
légués de la conférence des commerçants et
industriels de France, M. Poincaré a pronon-
Dé un discours en réponse à l’allocution de
M. de Palomera.
« Vous appartenez, a dit le président, à
Bette bourgeoisie laborieuse qui puise sa sève
Sans les profondeurs du peuple et qui se
dessécherait dans une stérilité immanquable
si elle se détachait jamais de. la démocratie.
» Vous vous êtes organisés pour sauvegar-
4er des forces économiques et protéger la
richesse nationale, mais vous n’ignorez au-
Dune de vos obligations sociales ; vous êtes
en un mot, de bons citoyens et de vaillants
soldats ! »
* «
Le président de ia République a reçu hier
M. Lutaud, gouverneur de IAigerie.
Au cours de sa visite, le gouverneur a en-
tretenu M. Poincaré de quelques questions
intéressant plus particulièrement l’Algérie.
Il a également exprime le vœu que M.
Poincare put faire au printemps de 1914 à
l’Algérie la visite que son prédécesseur avait
S remise et à laquelle M. Fallières, en raison
e certains événements, dut renoncer.
- 1 o —
UN TÉLÉGRAMME DE M. POINCARÉ
AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
DES ÉTATS-UNIS
M. Poincaré avait adressé à M. Thomas
Woodrow Wilson, président de la Republi-
que des Etats-Unis un télégramme de felici-
ations à l’occasion de sa prise des pouvoirs,
M. Wilson vient de répondre par un télé-
ramme de remerciements.
MUTATION
Le lieutenant Boisson, du 1er régiment
l’artillerie à pied, passe au 2e régiment à
pied.
(if ■ •---=
PROMOTIONS
La France Militaire annonce que les pro-
motions prévues pour l’artillerie comporte
ront la nomination le 25 mars, de cinq colo
nels, sept lieutenants-colonels, trois Chefs
d’escadron et trente-six capitaines.
— o——
ARRESTATION D'UN VOLEUR
Les igents de la Sûreté ont arrêté hier le
nommé Pueyo, inculpé d’une série de vols
zommis l’année dernière au préjudice de
plusieurs grands magasins.
Rappelons que Pueyo n’est autre que ce
garçon de recettes qui. le 31 janvier dernier,
avait été attaqué dans l’escalier d’une mai
son sise rue Dauphine et qui fut volé d’une
somme de quarante mille francs contenne
dans sa sacoche.
18 Pages)
avre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage dés Journaux de la Région
LA PROPAGANDE SOCIALISTE
CONTRE LA LOI DE TROIS ANS
Echec de M. Jaurès à Nice
Nice. — M. Jaurès devait faire hier soir
une conférence.
Dès 8 heures et demie, la salle était com
ble. Dès que M. Jaurès apparut sur la scène,
des manifestations diverses se produisirent ;
tan iis que les uns appiaudissai nt, d’autres,
munis de sifflets à roulette faisaient un va
carme épouvantable ; d’autres enfin pous
saient des cris de « A Berlin ! »
M. Jaurès tenta à diverses reprises de
prendre la paroie, mais il n’y put réussir et,
finalement, il se retira vers neuf heures et
demie, entouré de gualques amis.
Des manifestations se sont produites en
ville. Des jeunes gens ont parcouru le quar
tier du Temple, drapeau en tête, en chan
tant la Marseillaise et la Marche de Sambre-et-
Meuse.
La Réforme Electorale
LE COMMERCE DE MADAGASCAR
Un câblogramme de M. Pacquie, gouver
neur général de Madagascar, rend compte
que pour la première fois, le mouvement
commercial de l’île a dépassé cent millions
de francs : il a en effet atteint un total de
109,879,142 francs.
L’ÉTAT DE SANTÉ DU PAPE
Rome. — Le Giomale dTtatia annonce que
le pape est souffrant et que le docteur Amici
a réservé son diagnostic.
Le malade est surveillé jour et nuit par un
docteur.
A LA COUR DE RUSSIE
Saint-Pétersbourg. — La tzarine et l’impé
ratrice douairière ont reçu, au Palais d’Hi
ver, les dames de la Cour et de la ville.
L’empereur a reçu dans un autre salon les
délégations provinciales.
Après les réceptions a eu lieu un grand
dîner.
Les Armements de ‘Allemagne
On possède enfin des renseignements
exacts sur la loi militaire que le gouverne
ment impérial déposera, le 28 courant, sur
le bureau du Reichstag.
La nouvelle loi exige une dépense budgé
taire annuelle de 243,500,000 francs et une
dépense d’une fois de 986 millions de marks,
soit 1,230 millions de francs.
Cette dernière somme sera couverte par
une contribution de guerre dont l’empereur
Guillaume a eu l’idée. Quant aux impôts ap
pelés à couvrir les nouvelles dépenses bud
gétaires annuelles, d’environ 250 millions de
francs, il semblerait qu’il n’en ait pas encore
été question.
Les ministres des finances et certains pré
sidents du Conseil des États confédérés doi
vent se réunir demain lundi, à Berlin, pour
en délibérer.
En résumé :
1» Le gouvernement impérial demandera
au Reichstag une force nouvelle.de 140 000 à
160 000 hommes. En y ajoutant les officiers,
sous-officiers, fonctionnaires d’administra
tion et les volontaires, l’armée allemande
sera ainsi augmentée de 150,000 à 175,000
hommes environ. Ce chiffre est légèrement
inférieur à celui publié par les journaux
catholiques.
2o Le gouvernement demandera une con
tribution de guerre formidable, d’un milliard
et quart environ, a prélever sur la fortune ;
3° Le gouvernement demandera des cré
dits nouveaux s’élevant à 243,500,000 francs
par an.
Et tout cela, le Reichstag l’accordera, il n’y
a aucun doute à ce sujet. Et tout cela, le
peuple allemand l’acceptera sans murmu
rer, et, dans certains milieux, presque avec
fierté.
Le Reichstag est parti en vacances, hier
samedi. Il se réunira de nouveau le 2 avril.
La situation grave résultant de la nou
velle loi militaire allemande a son côté amu
sant — que signale M. Jules Hedeman, en
voyé spécial du Matin à Berlin :
« Lorsque, il y a quelques jours, la presse
allemande annonçait au monde stupéfait
l’idée de l’empereur Guillaume de demander
à son peuple une contribution de guerre de
un milliard, la presse, toute brûlante d’en
thousiasme, déclara que les souverains des
Etats confédérés, Prusse, Bavière, Saxe,
Bade, Wurtemberg, etc., etc. — une vingtai
ne environ — qui composent l’empire alle
mand, payeraient eux-mêmes également cet
impôt. Jusqu’à présent, tous ces princes,
dont certains sont puissamment riches,
étaient exempts de tout impôt direct.
— A la bonne heure ! s’écriaient les jour
naux de gauche, nous connaîtrons enfin la
fortune de ces souverains. Ayant commen
cé de payer un impôt, ils seront bien obli
gés de continuer et d’en acquitter d’autres.
» Mais en présence de ces cris de joie, on
a compris le danger, et bien qu’une fois ne
soit pas coutume, qu’il est imprudent d’éta
blir un précédent. O a annonce donc que les
souverains de ces États confédérés ne se
ront pas obligés par la loi de payer cet im
pôt, mais qu’ils seront libres de payer
exceptionnellement cette contribution de
guerre. »
Naturellement, les journaux radicaux, le
Berliner Tageblatt en tête, protestent, mais
leurs protestations n’y changeront rien. Les
princes ne connaîtront pas encore les ri
gueurs de la loi qui exige le paiement
d’une somme d’argent, et ce sont les seules
personnes fortunées en Allemagne qui bé
néficieront de ce privilège.
BULLETIN MILITAIRE
Les Expériences de Tir
au Camp de Mailly
Les expériences de tir faites en présence
de M. Etienne, ministre de la guerre, et
d’une Commission spéciale composée d’offi
ciers généraux, ont été effectuées avec le
nouvel obusier de 105 ; des essais compara
tifs ont été également faits avec le canon
de 75.
L’obusier de 105 tire à la même distance
que le canon de 75. Les résultats obtenus
ont été des plus satisfaisants tant au point
de vue de la justesse du tir que de l’éclate-
ment des projectiles en l’air ou à terre.
La décision de la Commission ne sera prise
que dans quelques jours*
Dimanche 5 Mars 1913
"=========== ======= ==
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE : Rédaction, No 7.60
ABONNEMENTS
Le, Havre, la Seine-Inférieure, PEur.
1 Oise et la Somme
Autres Départements
| Union Postale
Trois Mois, Six Mois
- 4 5O
6 Fr.
10 »
• Fr.
11 fl 50
Un AM
fl g» Fr.
== »
, , - - 2O Fr. 1 44 » |
tous de ao
===
Sur la demande de sa Commission, le
Sénat a fixé à mardi prochain le débat sur
la réforme électorale.
On sait que la majorité de la Commission
est opposée à la représentation des minori-
tés et très attachée au principe majoritaire.
Mais il n’en faudrait par conclure que la
majorité de la Chambre Haute repoussera
la représentation des minorités. On a vu en
effet, plus d’une fois, le Sénat ne pas suivre
des Commissions nommées par lui en des
occasions où elles avaient pourtant l’opi-
nion pour elles. Il lui sera d’autant plus
aisé de désavouer une Commission dont le
travail ne répond certes pas au vœu de
l’opinion.
Le rapport déposé, au nom de la Com
mission, par M. Jeanneney, fait table rase
de tous les principes du projet que
la Chambre avait envoyé au Sénat.
Après des développements historiques sur
la question, le rapporteur aborde la repré
sentation des minorités et proclame : « Il
n’y a point, pour les minorités, de droit
à être représentées directement ». Il
concède cependant qu’une place doit être
faite aux minorités dans les assemblées.
Et d’ailleurs, ajoute-t-il, a d’après les
données mêmes de l’expérience, nous
avons pu nous convaincre que. dans
un pays de l’étendue de la France, et
où, quoi qu’on fasse, le nombre des cir
conscriptions sera nécessairement grand,
la variété des opinions est, en vertu même
de la loi des nombres, assurée à la Cham
bre des députés. »
Est-il besoin de réfuter, une fois de plus, i
ce raisonnement qui veut
mais qui ne supporte guère
tant la discussion ?
Donc, l’article premier du
être captieux
un seul ins-
nouveau dis-
positif présenté par M. Jeanneney porte ex
pressément : « Les membres de la Chambre
des députés sont élus à la majorité des suf
frages. » Et c’est bien la condamnation de
toute représentation proportionnelle.
Mais, au nom d’un groupe de soixante-et-
un sénateurs, appartenant à toutes les frac
tions de l’opinion républicaine, M. Maujan
a déposé un contre-projet qui reprend les
principes votés par la Chambre et est ainsi
conçu :
« Article premier. — Les membres de la
Chambre sont élus au scrutin de liste.
» Art. 2.— Les élections ont lieu avec re
présentation des minorités dans chaque
circonscription. »
Ainsi les deux thèses se trouvent en pré
sence. Suivant l’usage parlementaire, c’est
le contre-projet, le texte de M. Maujan, qui
sera mis aux voix le premier. Et comme le
gouvernement doit engager sa responsabi
lité sur les principes du projet de la Cham
bre, il posera la question de confiance dès
le premier vote, c’est-à-dire qu’il appuiera
le contre-projet Maujan.
Mais si le Sénat refuse de suivre le mi
nistère ? Ce sera non seulement une crise
ministérielle, mais une scission complète
entre les deux Chambres, scission des plus
graves au moment où les questions les plus
complexes et les plus sérieuses ne permet
traient pas, sans péril, un changement dans
les directions gouvernementales.
Ceux des journaux radicaux-socialistes
qui sont adversaires du projet de la Gham-
bre reconnaissent eux-mêmes la difficulté
de la situation. Ils souhaiteraient, naturel-
ement, que le ministère n’engageât pas sa
responsabilité, mais ils considèrent cepen
dant qu’il lui est désormais impossible de
rester spectateur désintéressé. Ils désirent,
dans l’intérêt de la République menacée
d’une crise redoutable, qu’au cours de la
discussion générale et avant le premier
vote, une entente intervienne entre le gou
vernement et la majorité de la Commission
du Sénat.
Mais quelle entente possible entre deux
principes inconciliables ? Et se peut-il dès
ors que le Sénat suive sa Commission dans
un pareil conflit avec la Chambre, à propos
’un projet de loi concernant seulement la
Chambre, et voté par elle à une énorme
majorité ?
Th. Vallée.
LA GURRRE D’ORIENT
La démobilisation austro-russe
Vienne, 8 mars.
Bien que l’accord soit fait sur le principe
du communique qui sera publié en même
temps à Saint-Pétersbourg et à Vienne au
sujet de la démobilisation partielle des ar
mées russe et austro-hongroise, la forme de
ce communiqué est difficile à trouver. Il en
est ainsi des affaires d’honneur qui ont avor
té et où les témoins cherchent péniblement
des phrases atténuant la gravité des raisons
qui faillirent provoquer la rencontre. Ni à
Saint-Petersbourg ni à Vienne on ne vou
drait déclarer, même implicitement, pour
quoi l’on a mobilisé et l’on se trouve dès
lors fort gêné de dire pourquoi l’on démo
bilise. Ainsi s’explique le retard d’une pu
blication qu’on attendait pour avant-hier.
Les secours serbes pour Soutar
Salonique, 6 mars.
Six bataillons serbes sont partis par la
voie de mer. à destination du Nord de l’Al
banie.
EN MARGE DES JOURS
Cliché Petit Havr
Ploto Petit Havre
Cas angoissant dont il est l’unique juge
et qu il soumet délibérément à toute la ri
gueur du Devoir !
Mais supposez un instant que la justice
tasse fausse route, qu’elle arréte un homme
que des circonstances fortuites, défavorables,
font atteindre, qu’un innocent soit condam
né, expie...
Avez-vous songé à l’effroyable combat qui
se doit livrer dans l’esprit du confesseur ?
Avez-vous tenté de comprendre la torture
morale que peut causer un Jour un nom,
un simple nom confié en dépôt sacré, dans
un râle d’agonisant ?
ALBERT-HERRENSCHMIDT.
Mimosas, Violettes
Le printemps n’est pas encore në ad ca-
lendrier, mais il se promène déjà par nos
rues, paré de violettes et de mimosas.
Ce culte des fleurs & des grâces char
mantes.
Il accuse une délicatesse d’esprit et un
goût qui ont résisté à l’âpreté des idées pra
tiques de notre temps, à l’amertume et aux
inquiétudes de l’heure présente.
C’est une aimable frivolité qui passe au-
dessus de nos graves préoccupations et glisse
en nos foyers avec la magie de la polychro
mie des corolles la fraîcheur éphémère d’un
sourire.
Les fleurs sont de vieilles amies ; elles
nous reviennent trouver chaque armée en
arborant une nouvelle jeunesse. Elles for
ment l’avant-garde d’un printemps qui achè
ve d’ajuster sa collerette et prépare son en
trée en scène.
Elles lui ont si bien emprunté son charme
et son attrait, elles évoquent si heureuse
ment par le prestige de leur coloris toute la
gloire du renouveau, qu’elles suffisent à vrai
dire pour le revèler et que la saison procla
me moins sa naissance par le retour d’une
date prévue que par l’apparition du premier
bouquet fleuri.
Sans doute, ces fleurs-là ne sont, point
nôtres. Elles n’ont pas toutes le parfum du
terroir, l’odeur pénétrante des violettes
écloses dans la rusticité de nos bois.
Ce sont des fleurs façonnées pour le rôle
prématuré qu’on leur demande de jouer.
L’essence qui fait leur âme mystérieuse n’a
pas eu le temps de se concentrer ; et l’on re
voit l’industrielle cueillette en des champs
de culture du Midi, la mise en paniers d‘o-
sier, les longs parcours en wagon avant de
revoir le jour, sous nos deux moins clé
ments.
Sans doute, ces premiers lilas n’ont que
l’attrait de la couleur. Ils sont sortis, avec
toute l’apparence de la fleur rêvée, de ces
forceries où l ingéniosité humaine supplée à
la nature et précipite artificiellement la
marche du temps. Fleurs de serres gavées
de terreau et de chaleur que la malice du
jardinier prive de lumière pour mieux blan
chir les corolles...
Mais qu’importe ! Ge sont des fleurs tout
de même, des petites choses exquises et
fragiles, de minuscules chefs-d’œuvre éla-
bores par le grand mystère de la terre, des
êtres insoupçonnés dont la vie latente se
mêle à la nôtre, des merveilles enfin — et
qui se vendent deux sous la botte !
Le Respect intermittent .
On vient de retirer de l’eau un noyé. Les
curieux accourent. Des badauds se bous
culent.
On veut voir de près cette pauvre épave
humaine que des gaffes ramènent sur la
terre.
fl y a là des titis qui gouaillent, des mômes
qui se haussent sur la pointe des pieds, des
« Messieurs très bien » dont la flânerie
s’amuse à cet imprévu.
La vue du cadavre met dans les esprits un
peu d’effarement, un peu de cette surprise
intriguée qu’y glisse le mystère; mais,il faut
bien le dire, aucun respect.
On rit volontiers à la boutade de Gavro
che. On regarde passer sans recueillement
la civière en route pour la Morgue.
Et par un étrange retour des choses, de
main, quand ce même corps sortira du dépôt
funèbre entre ses quatre planches de sapin,
pour aller enfin dormir l’éternité du repos,
ces mêmes badauds s’arrêteront un moment
à son passage et, dignement, avec une gra
vité quasi mystique, ils adresseront au mort
un salut plein de deférence.
Pourquoi ce revirement soudain ?... Est-
ce simplement l’effet des quatre planches ?
La Dame en noir
Les magasins de nouveautés ont pris cou
tume de demander à des belles dames à tête
de cire de faire valoir aux vitrines la grâce
de leurs costumes.
il y a de jolis minois surmontés de cheve
lures très ondulées, des yeux troublants,
profonds et fixes.
Il y a surtout des sourires exquis.
La dame des vitrines sourit par principe ;
elle sourit avec une persistance invraisem
blable, même quand l’économie du fabricant
lui supprima les jambes.
Et il est sage qu’il en soit ainsi : ce sou
rire est toute une philosophie, tout un sym
bole.
Mais pourquoi les mannequins sourient-
ils touiours, même cuand ils sont en grand
deuil, même quand l’aspect d3 leur mise
appelle l’emotion discrète et la réserve ?
Ces dames en uniforme macabre qui sou
rient toujours aux passants sont décevantes
et indécentes.
Elles ont l’air de proclamer au premier
venu leur joie d’hériter de la forte somme.
La Salle d'attente
Hippocrate ne me paraît pas attacher
l’importance qu’il conviendrait à l’ameuble
ment intellectuel de sa salle d’attente. La
chose en vaut pourtant la peine. La salle
d’attente est l’antichambre du temple. Des
patients, — et j’aime ce mot qui s’adapte à
merveille aux malades et aux longueurs de
l’attente, — des patients en instance de con
sultation s’y recueillent en un silence ta
pissé de vénération.
. D’autres bercent leur ennui par la lecture.
Hippocrate fut doux pour eux en offrant à
leur choix, sur des tables, des brochures un
peu lasses d’avoir senti tant de mains les
feuilleter d’un air négligent.
Il en est, parmi ces bouquins à images,
des austères et des folâtres, des sévères
bourrés de mots savants et d’autres qui ne
dissimulent point la gaudriole. La Gazette
medicale et le journal satirique fraternisent
gentiment sur les meubles de la salle d’at
tente.
Mais Hippocrate n’affecte pas trop d’éclec
tisme.
Il est tantôt très docte et livre aux médi
tations des brochures de stations thermales,
des ouvrages où l’on parle des vilains maux
et de leurs remèdes.
Il est tantôt hilare et propose à la clien
tèle des lectures plutôt joyeuses.
J’admire sans réserve 1 ingéniosité de cette
tactique.
Dans le premier cas, Hippocrate escompte
bien que le patient préparé par cette littéra
ture pessimiste se trouvera plus malade qu’il
ne l’est en réalité et sentira moins amère la
pilule des honoraires.
Dans le second, il charge la salle d’attente
de commencer le traitement. Un malade qui
vient de rire est déjà presque guéri.
Aux Champs
Accroupi au bord de la route, le village
sommeille dans la grande paix de la cam-
pagne.
Les exigences professionnelles m’y avaient
conduit naguère. Jeune reporter à l’affût
des événements,j’épiais,ainsi que le font au
jourd’hui les camarades, les allées et
des magistrats à la recherche d’un assassin.
Et l’on vivait là des heures violentes.
venues
M’y voici revenu, cette après-midi, en cu
rieux, pour me mêler à la foule des ache
teurs, recueillir des impressions, noter des
silhouettes, tenter de deviner derrière le
mutisme obstiné des uns ou les réticences
inquiètes des autres, la psychologie de ces
ruraux que le drame vécu étreint encore.
Vingt-quatre ans ont glissé sans changer
sensiblement le tableau. Les maisonnettes
semblent avoir conservé l’air attristé que
prennent les choses là où la tragédie a
passé...
Ici, le pavillon de Mme Malandain, la vic
time de Breguet ; tout près, la ferme sinistre
où trois existences finirent dans l’épou
vante...
Les murs ont vraiment des visages. Ceux-
ci ont pris un masque effarant ; le sang du
crime laisse une longue empreinte. Les mots
eux-mêmes empruntent uneétrangecouleur
à la lumière des faits. Ce pays que le frisson
tragique vient de secouer,ce pays qui frisson
ne encore à l’évocation de la nuit crimi
nelle, ce pays s’appelle : La Remuée !...
...En devisant le long des talus, tout à
l’heure, on m’a dit :
— Parmi tant de gens qui ignorent, il en
est un qui sait, qui doit savoir. C’est M. le
curé. x .
« La malheureuse femme, frappée en plei
ne nuit, n’est morte qu’à l’aube. Elle a con-
servé pendant quelques heures sa pleine
connaissance. Le prêtre s’est entretenu seul
avec elle. Il a reçu ses suprêmes confiden
ces. Il a connu vraisemblablement le nom
que tant s’efforcen de découvrir...
« La justice a interrogé. L’abbé a arrêté
d’un mot l’investigation : « Je ne puis rien
dire ! » Et en effet, il ne pouvait rien dire. »
Douloureux et poignant problème posé à
la conscience humaine !
Réfugié dans le mystère de la confession,
maître et seul maître d’une révélation gu]
pourrait être terrible, l’homme d’église s est
défendu de toute confidence. C’est son secret
professionnel, à ce médecin des âmes 6 et il
entend ne point en être délié.
Nouvelles Politiques
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
sontréunis lundi matin en Conseil, à l’Elysée
sous la présidence de M. Poincaré.
La Réforme électorale
M. président du Conseil a fait connaître It
sens des déclarations qu’il fera au Sénat, au
cours de la discussion du projet de loi sur
la réforme électorale.
Les Affaires extérieures
Le ministre des affaires étrangères a en.
tretenu le Conseil de la situation extérieurs
et des négociations en cours.
Le Voyage de M. Baudin
Le ministre de la marine a rendu compte
de sa visite à l’armée navale. Il a constaté
la grande valeur du commandement, le zèle
et le dévouement des étars-majors, l’excel-
lente tenue des équipages,l’ardeur au travail
de tous. Les résultats du tir à grande distance
Ont été très satisfaisants.
Nominations dans les Colonies
Le ministre des colonies a soumis à la si-
gnature du président de la République un
décret nommant :
Gouverneur de la côte française des So
malie, en remplacement de M. Pascal, ap
pelé à d’autres fonctions, M. Bonhoure, gou
verneur de classe des colonies, gou ver-
neur des établissements français de l’Océa-
nie.
M. Fawetier, secrétaire général de {re clas
se des coionies, secrétaire général de la Gua
deloupe, est nommé gouverneur de 3e classe
des colonies et chargé du gouvernement des
établissements de l’Océanie.
ETKANGEE
AUTRICHE-HONGRIE
Les Femmes dans l’Armée Autrichienns
La Nouvelle presse libre annonce la très pro
chaine mise en vigueur d’une mesureabsolu-
ment nouvelle : ‘introduction du personnel
féminin dans les service administratifs de
l’armée.
Un premier essai portant sur une quaran
taine d’employees va être fait immédiate
ment. Si les résultats le permettent l’emploi
des femmes sera généralisé. Elles remplace
raient en grande partie les hommes dans
les services sanitaires militaires et dans les
dépôts d’uniformes, lingerie et certaines
spécialités d’equipement.
On envisage le service des femmes dans
les compagnies ouvrières lesquelles seraient
affectées à des dépôts dont le personnel se
rait exclusivement féminin. On les emploie
rait également dans les stations d’approvi
sionnements des chemins de fer.
Il y aurait exception absolue pour les bu
reaux de l’état-major où aucune femme ne
serait admise.
s
INFORMATIONS
M. Poincaré au Grand-Palais
M. le président de la République et Mme
Poincaré ont inauguré hier après-midi le
salon des femmes peintres et sculpteurs au
Grand-Palais.
Ils étaient accompagnés du général Beau-
de mou lin et du capitaine de vaisseau Grand-
clément.
La Mort de M. Alfred Picard
M. Alfred Picard, vice-président du Conseil
d’État, membre de l’Institut, ancien commis
saire général de l’Exposition de 1900, ancien
ministre de la mâtine, grand’croix de la Lé-
gion-d’Honneur, est mort hier matin en son
appartement de la cité Vaneau, à Paris. Il
était né à Strasbourg en 1844.
La nouvelle de sa mort étant parvenue an
Conseil pendant sa séance, le Conseil a
chargé le garde des sceaux d’exprimer à la
famille les regrets unanimes que cause au
gouvernement la perte de ce haut fonction
naire et de s’entendre avec elle pour le rè
glement des obsèques.
A l’issue du Conseil des ministres, M. Louis
Barthou, garde des sceaux, s’est donc rendu
au domicile de M. Alfred Picard. Il a expri
mé à Mlle Picard les condoléances du gou
vernement et son intention, arrêtée en Con
seil des ministres, de faire procéder aux ob
sèques aux frais de l’Etat.
En raison de la nécessité d’obtenir le vota
du Sénat, qui se réunit seulement jeudi pro
chain, la date des obsèques sera vraisembla
blement fixée à vendredi.
Dès qu’ils ont appris la mort de M. Alfred
Picard, M. A. Briand, président du Conseil»
ministre de l’intérieur, et M. Paul Morel,
sous-secrétaire d’Etat au ministère de l’inté
rieur, se sont fait inscrire sur le registre dé
posé au domicile de l’ancien ministre.
Tentative d’évasion
Il est décidément plus facile de s’évader
en passant par la porte et en mystifiant les
gardiens, qu’en sautant le mur de la prison.
C’est ce que doit penser maintenant un jeu
ne détenu de la Petite-Roquette, qui avait
voulu prendre l’air.
Il s’agit d’un jeune pupille de dix-neuf
ans, condamné à la correction jusqu’à sa
majorité.
Ayant déjà essavé do s’échapper d une
maison de correcaou en province, il avait
été incarcéré à la Petite-Roquette. Depuis,
il s’était amendé. Sa conduite, excellente,
l’avait fait bénéficier d’une petite situation
de faveur. Il était employé à l’entretien des
jardins de la prison ei jouissait,ainsi, de cer-
, taines libartés. Il devait en profilée
7
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53” Année
N* 11,561
AN NON CES
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EDTION DU MATIN
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Le PETIT HA VRE est désigne pour les Annonces judiciaires et légales
Adresser tout ce qui concerne F Administration
a M. O. RANDOLET
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Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
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( le Journal.
BMi IEURn
Paris, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 8 MARS
Cotons : mars, baisse 6 points ; mai,
baisse 7 points ; juillet, baisse 7 points ;
îctobre, baisse 5 points.
Calés s baisse 14 à 18 points.
NEW-YORK, 8 MARS
Cuivre Standard disp.
— mai
Amalgamat. Cop...
Fer
CHICAGO. 8
Blé sur
Haïs sur
Saindoux sur.
Mai
Juillet....
Mai
Juillet....
Mai
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.. en JOUR
69 »/»
MARS
C. OC OUR
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LA NOUVELLE LOI MILITAIRE
A la Commission du Budget
La Commission du budget s’est réunie sous
la présidence de M. Cochery.
Elle a entendu le ministre de la guerre
sur les crédits demandés pour nos arme
ments militaires.
MM. Cochery et Clémentel ont fait connaî
tre au ministre les questions que la Commis
sion désirait lui poser.
M. Etienne a donné des explications très
nombreuses et très détaillées.
En terminant et sur une question posée
par le rapporteur général, le ministre a dé
claré accepter les dispositions relatives au
contrôle permanent des crédits de la guerre
roté par la Commission dans sa dernière
Séance.
Le ministre sera entendu à nouveau dans
Un très bref délai, pour apporter certains
renseignements complémentaires.
Le ministre des finances doit, de son côté,
proposer à la Commission les voies et
moyens financiers, après quoi, la Commis
sion statuera définitivement sur le rapport
de M. Clémentel.
LA’GUERRE D'ORIENT
En Bulgarie
Sofia. — Interrogé sur l’opportunité de
renvoyer en congé de quelque durée les
gommes de la territoriale afin de faciliter
les travaux des champs, le ministre de la
guerre a déclaré qu’en raison de l’état de
guerre, une telle mesure était inopportune.
L’Oooupation de Janina
Athènes. —A midi, le Diadoque entouré
les princes et de tout l’état-major fit son en-
rée à Janina.
La foule le couvrit de fleurs et de lau
riers.
Le cortège se dirigea vers la cathédrale où
Un Te Deum fut chanté.
RÉCEPTIONS A L'ÉLYSÉE
Au cours de la réception à l Elysee des dé
légués de la conférence des commerçants et
industriels de France, M. Poincaré a pronon-
Dé un discours en réponse à l’allocution de
M. de Palomera.
« Vous appartenez, a dit le président, à
Bette bourgeoisie laborieuse qui puise sa sève
Sans les profondeurs du peuple et qui se
dessécherait dans une stérilité immanquable
si elle se détachait jamais de. la démocratie.
» Vous vous êtes organisés pour sauvegar-
4er des forces économiques et protéger la
richesse nationale, mais vous n’ignorez au-
Dune de vos obligations sociales ; vous êtes
en un mot, de bons citoyens et de vaillants
soldats ! »
* «
Le président de ia République a reçu hier
M. Lutaud, gouverneur de IAigerie.
Au cours de sa visite, le gouverneur a en-
tretenu M. Poincaré de quelques questions
intéressant plus particulièrement l’Algérie.
Il a également exprime le vœu que M.
Poincare put faire au printemps de 1914 à
l’Algérie la visite que son prédécesseur avait
S remise et à laquelle M. Fallières, en raison
e certains événements, dut renoncer.
- 1 o —
UN TÉLÉGRAMME DE M. POINCARÉ
AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
DES ÉTATS-UNIS
M. Poincaré avait adressé à M. Thomas
Woodrow Wilson, président de la Republi-
que des Etats-Unis un télégramme de felici-
ations à l’occasion de sa prise des pouvoirs,
M. Wilson vient de répondre par un télé-
ramme de remerciements.
MUTATION
Le lieutenant Boisson, du 1er régiment
l’artillerie à pied, passe au 2e régiment à
pied.
(if ■ •---=
PROMOTIONS
La France Militaire annonce que les pro-
motions prévues pour l’artillerie comporte
ront la nomination le 25 mars, de cinq colo
nels, sept lieutenants-colonels, trois Chefs
d’escadron et trente-six capitaines.
— o——
ARRESTATION D'UN VOLEUR
Les igents de la Sûreté ont arrêté hier le
nommé Pueyo, inculpé d’une série de vols
zommis l’année dernière au préjudice de
plusieurs grands magasins.
Rappelons que Pueyo n’est autre que ce
garçon de recettes qui. le 31 janvier dernier,
avait été attaqué dans l’escalier d’une mai
son sise rue Dauphine et qui fut volé d’une
somme de quarante mille francs contenne
dans sa sacoche.
18 Pages)
avre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage dés Journaux de la Région
LA PROPAGANDE SOCIALISTE
CONTRE LA LOI DE TROIS ANS
Echec de M. Jaurès à Nice
Nice. — M. Jaurès devait faire hier soir
une conférence.
Dès 8 heures et demie, la salle était com
ble. Dès que M. Jaurès apparut sur la scène,
des manifestations diverses se produisirent ;
tan iis que les uns appiaudissai nt, d’autres,
munis de sifflets à roulette faisaient un va
carme épouvantable ; d’autres enfin pous
saient des cris de « A Berlin ! »
M. Jaurès tenta à diverses reprises de
prendre la paroie, mais il n’y put réussir et,
finalement, il se retira vers neuf heures et
demie, entouré de gualques amis.
Des manifestations se sont produites en
ville. Des jeunes gens ont parcouru le quar
tier du Temple, drapeau en tête, en chan
tant la Marseillaise et la Marche de Sambre-et-
Meuse.
La Réforme Electorale
LE COMMERCE DE MADAGASCAR
Un câblogramme de M. Pacquie, gouver
neur général de Madagascar, rend compte
que pour la première fois, le mouvement
commercial de l’île a dépassé cent millions
de francs : il a en effet atteint un total de
109,879,142 francs.
L’ÉTAT DE SANTÉ DU PAPE
Rome. — Le Giomale dTtatia annonce que
le pape est souffrant et que le docteur Amici
a réservé son diagnostic.
Le malade est surveillé jour et nuit par un
docteur.
A LA COUR DE RUSSIE
Saint-Pétersbourg. — La tzarine et l’impé
ratrice douairière ont reçu, au Palais d’Hi
ver, les dames de la Cour et de la ville.
L’empereur a reçu dans un autre salon les
délégations provinciales.
Après les réceptions a eu lieu un grand
dîner.
Les Armements de ‘Allemagne
On possède enfin des renseignements
exacts sur la loi militaire que le gouverne
ment impérial déposera, le 28 courant, sur
le bureau du Reichstag.
La nouvelle loi exige une dépense budgé
taire annuelle de 243,500,000 francs et une
dépense d’une fois de 986 millions de marks,
soit 1,230 millions de francs.
Cette dernière somme sera couverte par
une contribution de guerre dont l’empereur
Guillaume a eu l’idée. Quant aux impôts ap
pelés à couvrir les nouvelles dépenses bud
gétaires annuelles, d’environ 250 millions de
francs, il semblerait qu’il n’en ait pas encore
été question.
Les ministres des finances et certains pré
sidents du Conseil des États confédérés doi
vent se réunir demain lundi, à Berlin, pour
en délibérer.
En résumé :
1» Le gouvernement impérial demandera
au Reichstag une force nouvelle.de 140 000 à
160 000 hommes. En y ajoutant les officiers,
sous-officiers, fonctionnaires d’administra
tion et les volontaires, l’armée allemande
sera ainsi augmentée de 150,000 à 175,000
hommes environ. Ce chiffre est légèrement
inférieur à celui publié par les journaux
catholiques.
2o Le gouvernement demandera une con
tribution de guerre formidable, d’un milliard
et quart environ, a prélever sur la fortune ;
3° Le gouvernement demandera des cré
dits nouveaux s’élevant à 243,500,000 francs
par an.
Et tout cela, le Reichstag l’accordera, il n’y
a aucun doute à ce sujet. Et tout cela, le
peuple allemand l’acceptera sans murmu
rer, et, dans certains milieux, presque avec
fierté.
Le Reichstag est parti en vacances, hier
samedi. Il se réunira de nouveau le 2 avril.
La situation grave résultant de la nou
velle loi militaire allemande a son côté amu
sant — que signale M. Jules Hedeman, en
voyé spécial du Matin à Berlin :
« Lorsque, il y a quelques jours, la presse
allemande annonçait au monde stupéfait
l’idée de l’empereur Guillaume de demander
à son peuple une contribution de guerre de
un milliard, la presse, toute brûlante d’en
thousiasme, déclara que les souverains des
Etats confédérés, Prusse, Bavière, Saxe,
Bade, Wurtemberg, etc., etc. — une vingtai
ne environ — qui composent l’empire alle
mand, payeraient eux-mêmes également cet
impôt. Jusqu’à présent, tous ces princes,
dont certains sont puissamment riches,
étaient exempts de tout impôt direct.
— A la bonne heure ! s’écriaient les jour
naux de gauche, nous connaîtrons enfin la
fortune de ces souverains. Ayant commen
cé de payer un impôt, ils seront bien obli
gés de continuer et d’en acquitter d’autres.
» Mais en présence de ces cris de joie, on
a compris le danger, et bien qu’une fois ne
soit pas coutume, qu’il est imprudent d’éta
blir un précédent. O a annonce donc que les
souverains de ces États confédérés ne se
ront pas obligés par la loi de payer cet im
pôt, mais qu’ils seront libres de payer
exceptionnellement cette contribution de
guerre. »
Naturellement, les journaux radicaux, le
Berliner Tageblatt en tête, protestent, mais
leurs protestations n’y changeront rien. Les
princes ne connaîtront pas encore les ri
gueurs de la loi qui exige le paiement
d’une somme d’argent, et ce sont les seules
personnes fortunées en Allemagne qui bé
néficieront de ce privilège.
BULLETIN MILITAIRE
Les Expériences de Tir
au Camp de Mailly
Les expériences de tir faites en présence
de M. Etienne, ministre de la guerre, et
d’une Commission spéciale composée d’offi
ciers généraux, ont été effectuées avec le
nouvel obusier de 105 ; des essais compara
tifs ont été également faits avec le canon
de 75.
L’obusier de 105 tire à la même distance
que le canon de 75. Les résultats obtenus
ont été des plus satisfaisants tant au point
de vue de la justesse du tir que de l’éclate-
ment des projectiles en l’air ou à terre.
La décision de la Commission ne sera prise
que dans quelques jours*
Dimanche 5 Mars 1913
"=========== ======= ==
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE : Rédaction, No 7.60
ABONNEMENTS
Le, Havre, la Seine-Inférieure, PEur.
1 Oise et la Somme
Autres Départements
| Union Postale
Trois Mois, Six Mois
- 4 5O
6 Fr.
10 »
• Fr.
11 fl 50
Un AM
fl g» Fr.
== »
, , - - 2O Fr. 1 44 » |
tous de ao
===
Sur la demande de sa Commission, le
Sénat a fixé à mardi prochain le débat sur
la réforme électorale.
On sait que la majorité de la Commission
est opposée à la représentation des minori-
tés et très attachée au principe majoritaire.
Mais il n’en faudrait par conclure que la
majorité de la Chambre Haute repoussera
la représentation des minorités. On a vu en
effet, plus d’une fois, le Sénat ne pas suivre
des Commissions nommées par lui en des
occasions où elles avaient pourtant l’opi-
nion pour elles. Il lui sera d’autant plus
aisé de désavouer une Commission dont le
travail ne répond certes pas au vœu de
l’opinion.
Le rapport déposé, au nom de la Com
mission, par M. Jeanneney, fait table rase
de tous les principes du projet que
la Chambre avait envoyé au Sénat.
Après des développements historiques sur
la question, le rapporteur aborde la repré
sentation des minorités et proclame : « Il
n’y a point, pour les minorités, de droit
à être représentées directement ». Il
concède cependant qu’une place doit être
faite aux minorités dans les assemblées.
Et d’ailleurs, ajoute-t-il, a d’après les
données mêmes de l’expérience, nous
avons pu nous convaincre que. dans
un pays de l’étendue de la France, et
où, quoi qu’on fasse, le nombre des cir
conscriptions sera nécessairement grand,
la variété des opinions est, en vertu même
de la loi des nombres, assurée à la Cham
bre des députés. »
Est-il besoin de réfuter, une fois de plus, i
ce raisonnement qui veut
mais qui ne supporte guère
tant la discussion ?
Donc, l’article premier du
être captieux
un seul ins-
nouveau dis-
positif présenté par M. Jeanneney porte ex
pressément : « Les membres de la Chambre
des députés sont élus à la majorité des suf
frages. » Et c’est bien la condamnation de
toute représentation proportionnelle.
Mais, au nom d’un groupe de soixante-et-
un sénateurs, appartenant à toutes les frac
tions de l’opinion républicaine, M. Maujan
a déposé un contre-projet qui reprend les
principes votés par la Chambre et est ainsi
conçu :
« Article premier. — Les membres de la
Chambre sont élus au scrutin de liste.
» Art. 2.— Les élections ont lieu avec re
présentation des minorités dans chaque
circonscription. »
Ainsi les deux thèses se trouvent en pré
sence. Suivant l’usage parlementaire, c’est
le contre-projet, le texte de M. Maujan, qui
sera mis aux voix le premier. Et comme le
gouvernement doit engager sa responsabi
lité sur les principes du projet de la Cham
bre, il posera la question de confiance dès
le premier vote, c’est-à-dire qu’il appuiera
le contre-projet Maujan.
Mais si le Sénat refuse de suivre le mi
nistère ? Ce sera non seulement une crise
ministérielle, mais une scission complète
entre les deux Chambres, scission des plus
graves au moment où les questions les plus
complexes et les plus sérieuses ne permet
traient pas, sans péril, un changement dans
les directions gouvernementales.
Ceux des journaux radicaux-socialistes
qui sont adversaires du projet de la Gham-
bre reconnaissent eux-mêmes la difficulté
de la situation. Ils souhaiteraient, naturel-
ement, que le ministère n’engageât pas sa
responsabilité, mais ils considèrent cepen
dant qu’il lui est désormais impossible de
rester spectateur désintéressé. Ils désirent,
dans l’intérêt de la République menacée
d’une crise redoutable, qu’au cours de la
discussion générale et avant le premier
vote, une entente intervienne entre le gou
vernement et la majorité de la Commission
du Sénat.
Mais quelle entente possible entre deux
principes inconciliables ? Et se peut-il dès
ors que le Sénat suive sa Commission dans
un pareil conflit avec la Chambre, à propos
’un projet de loi concernant seulement la
Chambre, et voté par elle à une énorme
majorité ?
Th. Vallée.
LA GURRRE D’ORIENT
La démobilisation austro-russe
Vienne, 8 mars.
Bien que l’accord soit fait sur le principe
du communique qui sera publié en même
temps à Saint-Pétersbourg et à Vienne au
sujet de la démobilisation partielle des ar
mées russe et austro-hongroise, la forme de
ce communiqué est difficile à trouver. Il en
est ainsi des affaires d’honneur qui ont avor
té et où les témoins cherchent péniblement
des phrases atténuant la gravité des raisons
qui faillirent provoquer la rencontre. Ni à
Saint-Petersbourg ni à Vienne on ne vou
drait déclarer, même implicitement, pour
quoi l’on a mobilisé et l’on se trouve dès
lors fort gêné de dire pourquoi l’on démo
bilise. Ainsi s’explique le retard d’une pu
blication qu’on attendait pour avant-hier.
Les secours serbes pour Soutar
Salonique, 6 mars.
Six bataillons serbes sont partis par la
voie de mer. à destination du Nord de l’Al
banie.
EN MARGE DES JOURS
Cliché Petit Havr
Ploto Petit Havre
Cas angoissant dont il est l’unique juge
et qu il soumet délibérément à toute la ri
gueur du Devoir !
Mais supposez un instant que la justice
tasse fausse route, qu’elle arréte un homme
que des circonstances fortuites, défavorables,
font atteindre, qu’un innocent soit condam
né, expie...
Avez-vous songé à l’effroyable combat qui
se doit livrer dans l’esprit du confesseur ?
Avez-vous tenté de comprendre la torture
morale que peut causer un Jour un nom,
un simple nom confié en dépôt sacré, dans
un râle d’agonisant ?
ALBERT-HERRENSCHMIDT.
Mimosas, Violettes
Le printemps n’est pas encore në ad ca-
lendrier, mais il se promène déjà par nos
rues, paré de violettes et de mimosas.
Ce culte des fleurs & des grâces char
mantes.
Il accuse une délicatesse d’esprit et un
goût qui ont résisté à l’âpreté des idées pra
tiques de notre temps, à l’amertume et aux
inquiétudes de l’heure présente.
C’est une aimable frivolité qui passe au-
dessus de nos graves préoccupations et glisse
en nos foyers avec la magie de la polychro
mie des corolles la fraîcheur éphémère d’un
sourire.
Les fleurs sont de vieilles amies ; elles
nous reviennent trouver chaque armée en
arborant une nouvelle jeunesse. Elles for
ment l’avant-garde d’un printemps qui achè
ve d’ajuster sa collerette et prépare son en
trée en scène.
Elles lui ont si bien emprunté son charme
et son attrait, elles évoquent si heureuse
ment par le prestige de leur coloris toute la
gloire du renouveau, qu’elles suffisent à vrai
dire pour le revèler et que la saison procla
me moins sa naissance par le retour d’une
date prévue que par l’apparition du premier
bouquet fleuri.
Sans doute, ces fleurs-là ne sont, point
nôtres. Elles n’ont pas toutes le parfum du
terroir, l’odeur pénétrante des violettes
écloses dans la rusticité de nos bois.
Ce sont des fleurs façonnées pour le rôle
prématuré qu’on leur demande de jouer.
L’essence qui fait leur âme mystérieuse n’a
pas eu le temps de se concentrer ; et l’on re
voit l’industrielle cueillette en des champs
de culture du Midi, la mise en paniers d‘o-
sier, les longs parcours en wagon avant de
revoir le jour, sous nos deux moins clé
ments.
Sans doute, ces premiers lilas n’ont que
l’attrait de la couleur. Ils sont sortis, avec
toute l’apparence de la fleur rêvée, de ces
forceries où l ingéniosité humaine supplée à
la nature et précipite artificiellement la
marche du temps. Fleurs de serres gavées
de terreau et de chaleur que la malice du
jardinier prive de lumière pour mieux blan
chir les corolles...
Mais qu’importe ! Ge sont des fleurs tout
de même, des petites choses exquises et
fragiles, de minuscules chefs-d’œuvre éla-
bores par le grand mystère de la terre, des
êtres insoupçonnés dont la vie latente se
mêle à la nôtre, des merveilles enfin — et
qui se vendent deux sous la botte !
Le Respect intermittent .
On vient de retirer de l’eau un noyé. Les
curieux accourent. Des badauds se bous
culent.
On veut voir de près cette pauvre épave
humaine que des gaffes ramènent sur la
terre.
fl y a là des titis qui gouaillent, des mômes
qui se haussent sur la pointe des pieds, des
« Messieurs très bien » dont la flânerie
s’amuse à cet imprévu.
La vue du cadavre met dans les esprits un
peu d’effarement, un peu de cette surprise
intriguée qu’y glisse le mystère; mais,il faut
bien le dire, aucun respect.
On rit volontiers à la boutade de Gavro
che. On regarde passer sans recueillement
la civière en route pour la Morgue.
Et par un étrange retour des choses, de
main, quand ce même corps sortira du dépôt
funèbre entre ses quatre planches de sapin,
pour aller enfin dormir l’éternité du repos,
ces mêmes badauds s’arrêteront un moment
à son passage et, dignement, avec une gra
vité quasi mystique, ils adresseront au mort
un salut plein de deférence.
Pourquoi ce revirement soudain ?... Est-
ce simplement l’effet des quatre planches ?
La Dame en noir
Les magasins de nouveautés ont pris cou
tume de demander à des belles dames à tête
de cire de faire valoir aux vitrines la grâce
de leurs costumes.
il y a de jolis minois surmontés de cheve
lures très ondulées, des yeux troublants,
profonds et fixes.
Il y a surtout des sourires exquis.
La dame des vitrines sourit par principe ;
elle sourit avec une persistance invraisem
blable, même quand l’économie du fabricant
lui supprima les jambes.
Et il est sage qu’il en soit ainsi : ce sou
rire est toute une philosophie, tout un sym
bole.
Mais pourquoi les mannequins sourient-
ils touiours, même cuand ils sont en grand
deuil, même quand l’aspect d3 leur mise
appelle l’emotion discrète et la réserve ?
Ces dames en uniforme macabre qui sou
rient toujours aux passants sont décevantes
et indécentes.
Elles ont l’air de proclamer au premier
venu leur joie d’hériter de la forte somme.
La Salle d'attente
Hippocrate ne me paraît pas attacher
l’importance qu’il conviendrait à l’ameuble
ment intellectuel de sa salle d’attente. La
chose en vaut pourtant la peine. La salle
d’attente est l’antichambre du temple. Des
patients, — et j’aime ce mot qui s’adapte à
merveille aux malades et aux longueurs de
l’attente, — des patients en instance de con
sultation s’y recueillent en un silence ta
pissé de vénération.
. D’autres bercent leur ennui par la lecture.
Hippocrate fut doux pour eux en offrant à
leur choix, sur des tables, des brochures un
peu lasses d’avoir senti tant de mains les
feuilleter d’un air négligent.
Il en est, parmi ces bouquins à images,
des austères et des folâtres, des sévères
bourrés de mots savants et d’autres qui ne
dissimulent point la gaudriole. La Gazette
medicale et le journal satirique fraternisent
gentiment sur les meubles de la salle d’at
tente.
Mais Hippocrate n’affecte pas trop d’éclec
tisme.
Il est tantôt très docte et livre aux médi
tations des brochures de stations thermales,
des ouvrages où l’on parle des vilains maux
et de leurs remèdes.
Il est tantôt hilare et propose à la clien
tèle des lectures plutôt joyeuses.
J’admire sans réserve 1 ingéniosité de cette
tactique.
Dans le premier cas, Hippocrate escompte
bien que le patient préparé par cette littéra
ture pessimiste se trouvera plus malade qu’il
ne l’est en réalité et sentira moins amère la
pilule des honoraires.
Dans le second, il charge la salle d’attente
de commencer le traitement. Un malade qui
vient de rire est déjà presque guéri.
Aux Champs
Accroupi au bord de la route, le village
sommeille dans la grande paix de la cam-
pagne.
Les exigences professionnelles m’y avaient
conduit naguère. Jeune reporter à l’affût
des événements,j’épiais,ainsi que le font au
jourd’hui les camarades, les allées et
des magistrats à la recherche d’un assassin.
Et l’on vivait là des heures violentes.
venues
M’y voici revenu, cette après-midi, en cu
rieux, pour me mêler à la foule des ache
teurs, recueillir des impressions, noter des
silhouettes, tenter de deviner derrière le
mutisme obstiné des uns ou les réticences
inquiètes des autres, la psychologie de ces
ruraux que le drame vécu étreint encore.
Vingt-quatre ans ont glissé sans changer
sensiblement le tableau. Les maisonnettes
semblent avoir conservé l’air attristé que
prennent les choses là où la tragédie a
passé...
Ici, le pavillon de Mme Malandain, la vic
time de Breguet ; tout près, la ferme sinistre
où trois existences finirent dans l’épou
vante...
Les murs ont vraiment des visages. Ceux-
ci ont pris un masque effarant ; le sang du
crime laisse une longue empreinte. Les mots
eux-mêmes empruntent uneétrangecouleur
à la lumière des faits. Ce pays que le frisson
tragique vient de secouer,ce pays qui frisson
ne encore à l’évocation de la nuit crimi
nelle, ce pays s’appelle : La Remuée !...
...En devisant le long des talus, tout à
l’heure, on m’a dit :
— Parmi tant de gens qui ignorent, il en
est un qui sait, qui doit savoir. C’est M. le
curé. x .
« La malheureuse femme, frappée en plei
ne nuit, n’est morte qu’à l’aube. Elle a con-
servé pendant quelques heures sa pleine
connaissance. Le prêtre s’est entretenu seul
avec elle. Il a reçu ses suprêmes confiden
ces. Il a connu vraisemblablement le nom
que tant s’efforcen de découvrir...
« La justice a interrogé. L’abbé a arrêté
d’un mot l’investigation : « Je ne puis rien
dire ! » Et en effet, il ne pouvait rien dire. »
Douloureux et poignant problème posé à
la conscience humaine !
Réfugié dans le mystère de la confession,
maître et seul maître d’une révélation gu]
pourrait être terrible, l’homme d’église s est
défendu de toute confidence. C’est son secret
professionnel, à ce médecin des âmes 6 et il
entend ne point en être délié.
Nouvelles Politiques
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
sontréunis lundi matin en Conseil, à l’Elysée
sous la présidence de M. Poincaré.
La Réforme électorale
M. président du Conseil a fait connaître It
sens des déclarations qu’il fera au Sénat, au
cours de la discussion du projet de loi sur
la réforme électorale.
Les Affaires extérieures
Le ministre des affaires étrangères a en.
tretenu le Conseil de la situation extérieurs
et des négociations en cours.
Le Voyage de M. Baudin
Le ministre de la marine a rendu compte
de sa visite à l’armée navale. Il a constaté
la grande valeur du commandement, le zèle
et le dévouement des étars-majors, l’excel-
lente tenue des équipages,l’ardeur au travail
de tous. Les résultats du tir à grande distance
Ont été très satisfaisants.
Nominations dans les Colonies
Le ministre des colonies a soumis à la si-
gnature du président de la République un
décret nommant :
Gouverneur de la côte française des So
malie, en remplacement de M. Pascal, ap
pelé à d’autres fonctions, M. Bonhoure, gou
verneur de classe des colonies, gou ver-
neur des établissements français de l’Océa-
nie.
M. Fawetier, secrétaire général de {re clas
se des coionies, secrétaire général de la Gua
deloupe, est nommé gouverneur de 3e classe
des colonies et chargé du gouvernement des
établissements de l’Océanie.
ETKANGEE
AUTRICHE-HONGRIE
Les Femmes dans l’Armée Autrichienns
La Nouvelle presse libre annonce la très pro
chaine mise en vigueur d’une mesureabsolu-
ment nouvelle : ‘introduction du personnel
féminin dans les service administratifs de
l’armée.
Un premier essai portant sur une quaran
taine d’employees va être fait immédiate
ment. Si les résultats le permettent l’emploi
des femmes sera généralisé. Elles remplace
raient en grande partie les hommes dans
les services sanitaires militaires et dans les
dépôts d’uniformes, lingerie et certaines
spécialités d’equipement.
On envisage le service des femmes dans
les compagnies ouvrières lesquelles seraient
affectées à des dépôts dont le personnel se
rait exclusivement féminin. On les emploie
rait également dans les stations d’approvi
sionnements des chemins de fer.
Il y aurait exception absolue pour les bu
reaux de l’état-major où aucune femme ne
serait admise.
s
INFORMATIONS
M. Poincaré au Grand-Palais
M. le président de la République et Mme
Poincaré ont inauguré hier après-midi le
salon des femmes peintres et sculpteurs au
Grand-Palais.
Ils étaient accompagnés du général Beau-
de mou lin et du capitaine de vaisseau Grand-
clément.
La Mort de M. Alfred Picard
M. Alfred Picard, vice-président du Conseil
d’État, membre de l’Institut, ancien commis
saire général de l’Exposition de 1900, ancien
ministre de la mâtine, grand’croix de la Lé-
gion-d’Honneur, est mort hier matin en son
appartement de la cité Vaneau, à Paris. Il
était né à Strasbourg en 1844.
La nouvelle de sa mort étant parvenue an
Conseil pendant sa séance, le Conseil a
chargé le garde des sceaux d’exprimer à la
famille les regrets unanimes que cause au
gouvernement la perte de ce haut fonction
naire et de s’entendre avec elle pour le rè
glement des obsèques.
A l’issue du Conseil des ministres, M. Louis
Barthou, garde des sceaux, s’est donc rendu
au domicile de M. Alfred Picard. Il a expri
mé à Mlle Picard les condoléances du gou
vernement et son intention, arrêtée en Con
seil des ministres, de faire procéder aux ob
sèques aux frais de l’Etat.
En raison de la nécessité d’obtenir le vota
du Sénat, qui se réunit seulement jeudi pro
chain, la date des obsèques sera vraisembla
blement fixée à vendredi.
Dès qu’ils ont appris la mort de M. Alfred
Picard, M. A. Briand, président du Conseil»
ministre de l’intérieur, et M. Paul Morel,
sous-secrétaire d’Etat au ministère de l’inté
rieur, se sont fait inscrire sur le registre dé
posé au domicile de l’ancien ministre.
Tentative d’évasion
Il est décidément plus facile de s’évader
en passant par la porte et en mystifiant les
gardiens, qu’en sautant le mur de la prison.
C’est ce que doit penser maintenant un jeu
ne détenu de la Petite-Roquette, qui avait
voulu prendre l’air.
Il s’agit d’un jeune pupille de dix-neuf
ans, condamné à la correction jusqu’à sa
majorité.
Ayant déjà essavé do s’échapper d une
maison de correcaou en province, il avait
été incarcéré à la Petite-Roquette. Depuis,
il s’était amendé. Sa conduite, excellente,
l’avait fait bénéficier d’une petite situation
de faveur. Il était employé à l’entretien des
jardins de la prison ei jouissait,ainsi, de cer-
, taines libartés. Il devait en profilée
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