Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-03-08
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 mars 1913 08 mars 1913
Description : 1913/03/08 (A33,N14560). 1913/03/08 (A33,N14560).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637909n
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
Samedi 8 Mars 1913
Administratenr-Delégul
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
&BONNEMENTS
AU HAVRE
TROIS Mois
Six Mois :
Un An
A PARIS
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
1 1 50
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 7 MARS
c, PRÉCADEXT
C. SD 300%
CHICAGO, 7
MARS
B
2
LA NOUVELLE LOI MILITAIRE
u GUERRE D’ORIENT
14
14
70
17
14
14
71
17
62
62
5/8
75
Blé sur
Maïs sur......
Saindoux sur.
..i -a Fr.
.10 »
Autres Départements.
Union Postale
C. DU JOUR
91 1/2
90 1/4
52 7/8
83 7/8
10 87
10 80
c. PRECED
91 1/2
90 3 8
82 3 4
53 7 8
10 87
10 80
62
62
1/8
75
Cuivre Standard disp.
— ■ mai
Amalgamat. Cop...
Fer
Le Havre, la Seine-Inférieure, PEum?
l’Oise et la Somme.. C
NEW-YORK, 7 MARS
Calés a hausse 1 à 5 points.
LA RÉFORME ÉLECTORALE
EN AUTRICHE
Budapest. — La Chambre des députés a
adopté le projet de loi concernant la réforme
électorale.
0n Sabonne egalement, SANS FRAIS, dans tous les Burenux do Poste »
T. H.
L'Oooupation de Janina
- 1 1 5 s T —
SENAT
Séanne du 7 Mars
... BUREAU DU JOURNAL, lit, boula de Strasbourg.
_ ( L’AGENOE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
... < seule chargée de recevoir les Annonces pour
( Le Journal.
De la Petite République, journal socialiste
indépendant :
Rédaeteur en Chef. Gérant
Adresser tout ce qui concerne la Redaction
e M. HIPPOLYTE FÉNOUX
35. Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE J Rédaction, No 7.60
L’ordre du jour de M. Oudin a été adopté
par 36 voix contre 29 sur 65 votants.
Un Vœu du Congrès de la Rédération
des Commerçants et Industriels
Une Lettre de M. Alfred Muteau
Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonças judiciaires et légales
Au Conseil Municipal de Paris
rhoto Petit Havre aliché Petit Havre
TENDANT Lrs DscoUns
(Voir le compte rendu en Chronique locale)
Paris, 8 mars.
A Sa Majesté Nicolas II, empereur
de toutes les Russies
--===========--=========-=-==============9======**===4=====*4=4==9
METAUX
LONDRES, 7 Mars, Pèpêclie de 4 h. 30
Adresse tout ce qui concerne l’Administration
à M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 85
Adrene Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions si Annonces, TEL. 10.47
is F. 18 firsy Na
AN NON CES
4 Dernière Heure i
paris, Trois heures matin 27
P ========
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
CUIVRE
—
Comptant..
“es - • g
facile
i 65 5/-
15/-
i mois
£ 65 40/- ;
15/-
ETAIN
Comptant..
soutenu
£ 215 -/-
40/—
B mois
e211 10/-
-/-
80/-
FER
domptant..
calme
2631%
1x d
1 mois J
£ 62/- J
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
lu 6 mars 1943.
Au Conseil municipal, une proposition de
g. Adrien Oudin émettant le vœu que le
Parlement vote d’urgence le projet de loi
sur le service de trois ans, tel qu’il a été dé
posé devant les Chambres par le gouverne
ment, a donné lieu à un débat très vif.
Dans sa séance de l’après-midi, le Congrès
de la Fédération des Commerçants et indus-
triels a adopté un vœu de M. Patriarche,
dans lequel les délégués affirment à l’unani-
mité qu’ils acceptent courageusement la
nouvelle loi militaire.
M. Alfred Muteau, député de la Côte-d’Or,
&n des vice-présidents du parti républicain
démocratique, a adressé à M. Pallu de la
Barrière une lettre dans laquelle il lui rappelle
gu’il a voté la loi de deux ans, mais qu’au-
ourd’hui, après les paroles du ministre de la
guerre, il est de son devoir de s’incliner et de
roter la loi demandée»
M. Muteau termine en disant qu’il est sûr
ne tous les bons Français sans distinction
e parti voteront cette loi.
IC
ta,
er
i a
Pa
Athènes, 7 mars, de l’envoyé spécial
WHavas. — On mande de Janina que des dé-
lachements grecs et les autorités militaires
font entrés ce matin à Janina.
Les troupes turques ont commencé à ren-
ire leurs armes.
Parmi le butin, on compte 108 canons dont
13 de siège.
Des mesures ont été prises pour la pour-
nite des troupes turques qui ont quitté Ja-
ina, se dirigeant vers Lycostomo.
LE CONGRÈS DE LA FÉDÉRATION DES
COMMERÇANTS ET INDUSTRIELS
L’Assemblée a abordé la question de la
iropriété des fonds de commerce, exposée
ar M. Vaquin, président de l’Union des
ommerçants du Havre.
Avant de lever la séance, l’Assemblée a
- roté une motion dans laquelle le Congrès
"élève énergiquement contre toute exten-
ion aux coopératives de consommation de
a loi sur le crédit au petit et moyen com-
nerce.
EN L’HONNEUR DE LA REINE
ALEXANDRA
- Londres. — Hier a été célébré le jubilé de
h reine Alexandra en Angleterre.
A cette occasion, la reine-mère a reçu en
audience privée une délégation des corpora-
Sons de la cité de Londres, conduite par le
Lord maire qui lui a remis une adresse de
félicitations.
La reine Alexandra a exprimé ses remer-
tiements au Lord maire.
1
LA PERTE DU TORPILLEUR ALLEMAND
A l’occasion de la perte du torpilleur alle-
gland dans les eaux d’Héligoland, le prési-
lent de la République avait envoyé le mer-
tredi 5 mars, le télégramme suivant à l’em-
pereur d’Allemagne :
a A Sa Majesté Guillaume II, Empereur
d'Allemagne, Roi de Prusse, Berlin.
* J’apprends la terrible catastrophe qui
net en deuil la marine impériale. Je tiens à
xprimer à Votre Majesté mes profondes con-
loléances et à l’assurer de ma compassion
our les familles de ceux qui viennent de
érir dans l’accomplissement de leur devoir.
R. Poincaré ».
L’empereur d’Allemagne a répondu le 6
Ju matin :
« Monsieur le Président de la République,
Paris.
» Très sensible à la sympathie que vous
vez bien voulu me témoigner à l’occasion
ela terrible catastrophe d’Héligoland, je vous
rie, Monsieur le president, de recevoir mes
•ès sincères remerciements, ainsi que ceux
e la marine allemande.
‘ 4 Guillaume i r. ».
TERRIBLE EXPLOSION
20 Morts
Baltimore,
Une explosion s’est pro-
.... . amarré le long
u vapeur britannique Alum Chine, qui pre-
ait un chargement de dynamite dans le
tort intérieur.
L’explosion détruisit le chaland et le va
leur. Ce dernier avait un équipage de 25
uite à bord
— Une exp]
d’àu chaland
itannique Alu
hommes. - > ■
De nombreux portefaix travaillaient sur le
chaland. ... •
Cette explosion a causé la mort de 20 per
sonnes et il Xaeu59 blessés.
S Centimes
HIPPoLYTE FÉNOUX
Cotons : mars, baisse 9 points ; mai,
baisse 7 points ; juillet, baisse 7 points ;
octobre, baisse 7 points. — A peine soutenu.
Mai
Juillet....
Mai
Juillet....
Mai
Juillet....
On signale quarante manquants.
L’Alum Chine transportait de la dynamite
destinée aux travaux du canal de Panama.
Les hommes qui n‘ontp2s été tués par l’ex
plosion ont sauté par dessus bord on ont
été projetés à la mer. Des remorqusurs les
ont recueillis. " *
. Le déplacement d’air causé par l’explo-”
sion a été tel que toute la superstructure du
Jason vaisseau charbonnier amarré à 700
pieds plus loin, a été balayée et que trois
hommes ont été tués et vingt-neuf blessés.
IMMENSE INCENDIE AU JAPON
Yokohama. — Un incendie a éclaté dans le
uartier des affaires et a détruit, la Bourse,
es fabriques de soieries et deux cent cin
quante édifices.
Les dégâts s’élèvent à un million et demi
de yens.
LE JUBILÉ DES ROMANOF
A l’occasion du tricentenaire de la dynas
tie des Romanof, M. Raymond Poincaré, pré
sident de la République, a adressé à l’empe-
reur de Russie le télégramme suivant :
Au moment où va se célébrer le tricente
naire de votre illustre maison, je prie Votre
Majesté d’agréer mes plus cordiales félicita
tions, et je tiens à l’assurer que le gouver
nement de la République s'associe en pensée
à cette commémoration.
Je profite avec plaisir de cette heureuse
circonstance pour renouveler à Votre Ma-
jesté les vœux que je forme de tout cœur
pour son bonheur, celui de Sa Majesté l’im
pératrice et de la famille impériale, ainsi
que pour la prospérité de la Russie amie et
alliée.
R. POINCARÉ.
L’empereur de Russie a répondu en ces
termes à M. Raymond Poincaré :
Saint-Pétersbourg, 7 mars.
Son Excellence M. le président de la République,
Paris.
L’impératrice se joint à moi pour vous
dire combien nous sommes touchés des fé
licitations que vous avez bien voulu nous
adresser.
J’étais certain des sympathies de la France
et il m’est particulièrement agréable d’en
recevoir aujourd’hui un nouveau témoi
gnage. Je vous en remercie bien sincère
ment et vous prie, monsieur le président,
d’agréer, à cette même occasion, l’assu
rance de mon invariable amitié pour la
France, avec les vœux que je forme pour sa
prospérité, ainsi que pour vous personnelle
ment.
Nicolas.
M. Jonnart, ministre des affaires étrangè
res, a fait parvenir à M. Sazonow, ministre
des affaires étrangères de Russie, le télé
gramme suivant :
Je serais très reconnaissant à Votre Excellence
de vouloir bien faire agréer à S. M l’empereur de
Russie mes plus respectueuses félicitations à l’oc
casion du tri-centenaire de la glorieuse dynastie
des Romanof.
Je saisis cette occasion pour renouveler à Votre
Excellence l’expression de mes sentiments de vive
sympathie.— JONNART.
De son côté, M. Aristide Briand, président
du Conseil, a adresse à M. Kokovtsof, prési
dent du Conseil, ministre des finances de
Russie, le télégramme suivant :
A S. Exc. M. Kokovtzof, président du Conseil, mi
nistre des finances de Russie, à Saint-Pétersbourg.
Le gouvernement de la République s’associe
cordialement à l’allégresse qu’impose au peuple
russe la célébration du tricentenaire de son illus
tre famille souveraine.
Je prie Votre Excellence de présenter à S. M.
l’empereur nos respectueuses félicitations et je
l’assure personnellement, de mes sentiments dé
voués.— ARISTIDE BRIAND.
U GUERRE D'ORIENT
La Serbie et la Médiation
Belgrade, 7 mars.
L’offre de médiation des puissances ren
contre peu d'enthousiasme dans les milieux
politiques serbes. La plupart des journaux
conseillent aux gouvernements alliés de dé
cliner cette proposition qui leur parait plu
tôt dangereuse. ... .
Les Turcs ne désirent l’immixtion des
puissances entre eux et les coalisés que parce
qu’ils comptent sur les sympathies de l’Eu
rope et sur l’intérêt évident que certains
grands États ont à ménager et à favoriser
l’empire ottoman.
Les alliés balkaniques, écrit la Stampa, ne
peuvent pas donner aux puissances pleins
pouvoirs, mais ils ont le devoir d’être leurs
propres avocats.
LA SITUATION
EN BELGIQUE
Rien de ce qui se passe en Belgique ne
saurait nous laisser indifférents, puisque,
surtout par sa position géographique, cette
puissance joue, dans le concert européen,
un rôle important auquel nous sommes d’au
tant plus tenus de prêter attention que des
intérêts vitaux et des affinités profondes
nous rapprochent de nos voisins immédiats.
Aussi attend-on chez nous avec une
compréhensible anxiété la fin des événe
ments qui se déroulent au delà de notre
frontière du Nord. La grande bataille politi
que, si elle était définitivement engagée,dé-
borderait en effet du cadre dans lequel le
gouvernement belge tenterait de la contenir
et nous serions les premiers à en subir les
effets, tout au moins indirects.
Cette lutte pour l’obtention du suffrage
universel présente du reste un attrait parti
culier pour la France républicaine. On en
a suivi de près toutes les phases et l’on sait
que, devant l’attitude du ministère Broc-
queville, une partie du pays s’est résolue à
une action énergique. Les socialistes sont
même allés jusqu’à fixer une date prochaine
pour leur déclaration de guerre.
Avec ses petits effectifs, le pays risquerait,
aux heures graves, d’être dans l’impossibi
lité de se défendre.
Ce serait là une éventualité très grave
dont la France, particulièrement intéressée
à la neutralité de la Belgique ressentirait
tôt ou tard le contre coup.
Sans prendre parti dans la politique in
térieure de nos voisins, nous ne pouvons
donc que souhaiter qu’ils aboutissent à une
entente définitive et se mettent en mesure
de garantir leur intégrité territoriale. Ils en
sentent du reste heureusement l’impérieuse
nécessité et tous les groupements politi-
ques, guidés par le sentiment patriotique,
s’apprêtent à faire de réelles concessions.
Le gouvernement, bien que lié à la droite
dont on connaît l'irréductibilité sur certai
nes questions, leur en donne le signal car
il est disposé, pour ne pas appauvrir les
forces du pays, à prévenir plutôt qu’à ré
primer l’épreuve dangereuse de la grève
générale. Il est probable qu’en dernier res
sort les éléments avancés, fiers d’obtenir
des résultats partiels inespérés, écouteront
l’appel du Cabinet et ainsi, devant un péril
extérieur, s’ébauchera la réconciliation
nationale des partis.
H. Hollaénder.
LE BUSTE DE L’ABBÉ COCHET
.Y a-t-il chez eux vraiment désir de re
courir à la grève générale, ou s’agit-il d’un
bluff venu à échéance ? On ne le saurait
dire avec certitude. Mais la menace subsis
te, sans que, cependant, tout espoir de con
ciliation soit perdu. Les leaders du parti so
cialiste, quoiqu’ils paraissent sûrs de leurs
troupes et de leurs organisations, se mon
trent moins intraitables. Il est évident que
la grève générale leur apparaît comme une
épreuve très dangereuse pour la classe ou
vrière qui risquerait, si le conflit se pro
longeait, d’épuiser ses forces en vain.
M. Vandervelde, dont l’autorité est
grande chez les prolétaires belges, a laissé
entendre à plusieurs reprises que l’extrême
gauche renoncerait à son projet si le pro
blème électoral venait en discussion. Par
lant dans un meeting tenu à Anvers, il a
précisé cette intention en ajoutant même
que son parti se prêterait a toute médiation
sérieuse.
Une telle médiation n’est pas impossible.
Malgré que la proposition du leader libéral
PaulHÿmans et le projet de M. Waroc-
quié aient successsivement succombé, on
peut encore arriver à une sorte de compro
mis.
L’initiative prise par le bourgmestre de
Bruxelles, qui a réuni les bourgmestres
des chefs-lieux des neuf provinces du
royaume, semble le préparer.
Ges notabilités ont signé une délibéra
tion dans laquelle elles ont adjuré le parti
socialiste de renoncer à la grève générale,
qui serait une vraie catastrophe pour une
nation de grande industrie comme la Belgi
que déjà déprimée par un malaise économi
que et financier. Et elles ont décidé de faire
auprès du gouvernement une pressante dé
marche pour l’amener à examiner la ques
tion électorale. Une récente déclaration du
ministre des postes et des télégraphes lais
sait croire que cette visite était inutile, le
gouvernement persistant dans son attitude.
Or, M. Brocqueville n’a pas opposé un re
fus catégorique. Il a simplement ajourné sa
réponse à huitaine.
A ce symptôme de détente, il faut ajouter
l’influence conciliante du roi. Soucieux
d’être un monarque moderne et de jouer un
rôle d’arbitre et de pacificateur, tout comme
son aïeul, Albert I er verrait avec joie
naître une ère d’apaisement entre les
partis.
Cet apaisement est d’ailleurs à l’heure
actuelle absolument indispensable si la
Belgique veut résoudre les problèmes mili
taires qui s’imposent à son attention et se
protéger efficacement contre toute inva
sion. Ce n’est pas d’aujourd’hui que se pose
pour cette puissance la question des forti
fications et des effectifs, mais les mesures
militaires prises par l’Allemagne, la rendent
plus urgente. L’opinion publique, qui s’a
larmait hier encore en apprenant que des
uhlans et des pontiers prussiens avaient
fait des manœuvres tout près de la fron
tière belge, voudrait la voir enfin résolue.
Il semble que la discussion du projet de
réforme militaire ait donc assez duré. M,
Paul Hymans, cette haute autorité du parti
libéral, a d’ailleurs déclaré, dans un reten
tissant discours prononcé à la Chambre,
qu’il se décidait à voter le projet soumis au
Parlement, bien qu’il ne soit pas encore
parfait. Il estime que tel quel il permet
néanmoins, d’assurer d’urgence la défense
du pays. Mais il est à craindre que cet
exemple ne soit pas suivi. La majorité de la
gauche libérale, assure-t-on, demeurerait
hostile aux mesures proposées.
Une autre fraction est favorable au ser
vice général, mais elle prétend qu’on ne
peut avoir confiance dans le gouvernement
actuel pour réaliser loyalement une réforme
militaire. Elle soutient qu’il y imprimerait
un caractère politique à la faveur des
exemptions prévues. Enfin, elle déclare que
l’établissement du service général devrait
être compensé par la réduction à un an du
temps de service.
Or toutes les autorités militaires s’ac
cordent pour dire que ce serait une grosse
erreur de réduire davantage le temps de
service, qui n’est déjà que de quinze mois. ,
* *
L’Ordre de Grève générale est rapporté
On télégraphie de Bruxelles que vient
d’avoir lieu une réunion extraordinaire à
laquelle assistaient, outre les députés so
cialistes, une centaine de délégués du grand
Comité du suffrage universel et de la grève
générale.
A la suite de cette réunion, trente délé
gués ont été reçus à l’Hôtel de Ville par les
bourgmestres des grandes villes.
Au cours de l’entre vue, ils ont remis la
résolution suivante :
« Le Comité national, prenant en considé
ration la démarche des bourgmestres des
grandes villes et la déclaration qu’ils ne né
gligeront rien pour obtenir du gouverne
ment la mise à l’étude d’un programme ré
visionniste ;
» Voulant, dans un suprême effort de con
ciliation, permettre aux bourgmestres et au
-gouvernement de rechercher en toute liberté
une solution d’apaisement ;
» Arrête :
» La délibération décrétant la grève gé-
raie pour le 14 avril est abrogée ».
Les Violences Socialistes
Nous avons relaté la violente et scanda
leuse manifestation à laquelle se sont livrés
M. Jaurès et ses amis, jeudi après-midi à la
Chambre, lorsque M. Etienne, ministre de
la guerre, est venu déposer le projet du
gouvernement sur la loi militaire de trois
ans.
M. Jaurès et les socialistes unifiés mè
nent une campagne des plus ardentes con
tre la loi et, puisqu’ils en sont adversaires,
il leur était loisible de formuler d’abord
toutes réserves pour combattre ensuite la
proposition par des arguments.
Ils ont préféré recourir à l’obstruction
systématique accompagnée du plus violent
tumulte et des pires invectives. Or il n’ap
paraît pas qu’ils aient ainsi servi la mau
vaise cause qu’ils prétendent défendre, et
leur attitude est sévèrement jugée, comme
elle le mérite, par toute la presse. On en
jugera par les citations suivantes des jour
naux non suspects d’une particulière bien
veillance pour le ministère.
Le Radical s’exprime en ces termes :
Au début de la séance de jeudi après-mi
di, M. Etienne, au nom du gouvernement,
a déposé le projet de loi rétablissant le ser
vice de trois ans.
L’extrême-gauche socialiste s'est aussitôt
livrée à de violentes protestations, qui ont
duré pendant tonte la lecture du projet de
loi. Le centre et la droite ont, par contre,
très vivement applaudi. Quant aux gauches,
leur attitude réservée a montré leurs senti
ments véritables : ayant la responsabilité du
pouvoir, elles ne veulent pas se prononcer
a la légère sur une mesure aussi grave que
celle qui est proposée. Elles veulent la dis
cuter, l’approfondir, pour se prononcer dé
finitivement en toute connaissance de cau
se ; résolues à faire le nécessaire, rien que
le nécessaire, mais tout le nécessaire. Une
question aussi grave ne se résout point par
des clameurs tumultueuses, comme se l’ima
ginent les socialistes, ni non plus par
des acclamations, comme celles de la
droite. Sang-froid et réflexion, voilà ce que
les gauches ont promis au pays, par leur
attitude.
De la Lanterne, journal radical socialiste:
Passons sur les manifestations violentes
auxquelles se sont livrés en séance les socia
listes unifiés. Le moins qu’on en puisse dire
est qu’elles étaient inutiles.
L’extrême-gauche a crié : « A bas la réac
tion ! » et nous serions tentés d’applaudir,
si ce mot pouvait s’appliquer ici. Mais ce
n’est pas une pensée de réaction qui a fait
agir le gouvernement.
Il a voulu mettre notre défense nationale
à la hauteur de toutes les éventualités. Peut-
être s’est-il trompé sur les moyens. Mais,
tout en faisant les réserves les plus catégori-
Sues sur les moyens, nous, qui sommes
'accord avec lui sur le but, nous ne son
geons pas à méconnaître ses intentions.
S’il était besoin d’une preuve à cet égard,
nous la trouverions dans l’article 1 er du pro
jet qui prolonge de trois années, jusqu'à
l’âge de 48 ans, par conséquent, la durée du
service militaire. Et cela prouve bien que
c’est uniquement le souci de la défense na
tionale qui a dicté le projet, et non pas,
comme on voudrait le faire croire, la pen
sée de ruiner l’œuvre. du législateur
de 1905. 1
Nous discuterons d’ailleurs ce projet.
Mais pour que ce débat soit utile, il faut .
2
ss
g
qu’il se poursuive dans le calme et la dignité
qui conviennent à un aussi grave sujet. On
prête aux socialistes l’Intention de recourir,
pour retarder le vote du projet, aux plus
violentes manœuvres d’obstruction. Ce se
rait, à notre avis, le moyen d’en assurer le
succès.
Il sera bon aussi que les partis renoncent
à mêler la politique a ce débat. Les suren
chères électorales ne sont pas ici de saison,
et les déclamations ne seraient p is à leur
place.
Les socialistes all ands manquent d’en-
train, comme on le sait, dans leurs protes
tations contre les armements excessifs, et
sans doute pour leur donner le bon exem
ple, les camarades français ont jeudi mené
grand tapage.
Aussi bien, de pareilles scènes ne sont
dommageables que pour leurs auteurs, et la
réprobation du pays s’attachera désormais à
ces hommes qui remplacent les arguments
ar des injures, les discussions par des vio-
ences et qui ont assez peu confiance dans
leur force de conviction pour proférer le tu
multe et l’obstruction.
Car enfin, qui prétendrait étouffer les dé
bats et qui empêcherait les unifiés de com
battre le service de trois ans? La tribune
leur est ouverte et leurs orateurs sont assez
éloquents pour s'exprimer autrement que
par d’assourdissantes clameurs. La vérité,
C’est qu’ils sentent le péril et ne peuvent
justifier, par une argumentation sérieuse,
leur résistance à une mesure dont la respon
sabilité ne saurait incomber au gouverne
ment français.
Il est plus aisé de satisfaire une clientèle
par des attitudes que de se mesurer avec
des adversaires sur un terrain trop glissant.
Que les unifiés déplorent, comme nous
tous, les sacrifices qui nous sont imposés,
rien de mieux : mais pourquoi leurs cris de
colère s’adressent-Bs toujours exclusive
ment à leurs compatriotes chargés de veiller
sur la défense nationale, au lieu de se tour
ner contre les militaristes germaniques qui
imposent leur volonté de l'autre côté du
Rhin, même aux plus écoutés vétérans de la
Social-Démocratie ?
LE' PARLEMENT
Impressions de Séance
(DE NOTRE correspondant particulier)
Paris, 7 mars.
Jamais une Chambre n’avait poussé aussi
loin que celle-ci l’art de perdre son temps.
La question des institateurs étant réglée, on
aurait pu croire que la discussion de la loi
de finances prendrait une allure un peu
plus rapide. Ah! bien oui ! Dans la séance
du matin, qui s’est prolongée jusqu’à près
d’une heure de l’après-midi, nos honorables
n’ont pas trouvé moyen de voter plus d’une
demi-douzaine d’articles que personne,
d’ailleurs, ne contestait. En revanche, ils se
sont embarqués dans un interminable débat
de procédure au sujet d’un amendement
dont la disjonction, demandée par le minis
tre, avait été repoussée, et qui reviendra de
nouveau en délibération mardi matin,
Dans la journée, on a discuté le projet
portant approbation de la conven tion franco-
espagnole relative au Maroc. Discuté n’est
pas le mot qu’il conviendrait d’employer en
la circonstance. Aucun des orateurs, pas
même M. Brizon, porie-parole des unifiés,
n’a combattu la convention soumise à la
ratification parlementaire.
A peine quelques légères critiques de dé
tail quelques vœux portant sur des points
particuliers. Dans ces conditions, la tâche
qu’avait à remplir le ministre des affaires
étrangères se trouvait singulièrement sim
plifiée. M. Jonnart n’en a pas moins tenu à
montrer les avantages incontestables que les
deux nations retireront du traité signé à Ma
drid et cet exposé, très clair, très substantiel
a été pour lui l’occasion d’un gros succès
personnel ; succès que l’adoption du projet à
mains levées a couronné.
Au Luxembourg, après la fixation à jeudi
du débat sur la réforme électorale et l'adop-
tion des derniers articles du projet sur les
usines hydrauliques, on a entamé l’examen
de la proposition concernant les timbres pri
mes.
Signalons, en terminant, que lord Chur.
Chili a assisté dans la tribune diplomatique
à une partie de la séance de la Chambre. Le
ministre de la marine d'Angleterre, dont la
présence a été fort remarquée, a eu dans les
couloirs intérieurs du Palais Bourbon, un
assez long entretien avec M. Briand.
La séance est ouverte à 3 h. 25 sous la prési
dence de M A. DUBOSC.
M. LË PRÉ IDENT annonce qu'il a reçu une
proposition de loi de M. Paullat relative a la ré
forme électorale.
Cette proposition sera envoyée à la Commission
de la réforme.
Le Sénat décide ensuite de fixer au jeudi 18 mars
le commencement de la discussion du projet de
loi relatif à ta réforme électorale.
Puis on aborde la suite de la discussion du pro
jet relatif aux usines hydrauliques.
Les articles 9 a 49 et derniers sont adoptés ainsi
que l’ensemble du projet, et le Sénat décide de
passer a une seconde délibération.
On adopte ensuite la proposition tendant à com
pléter la loi du 24 mars 4908 sur le recrutement de
l'armée et on aborde la première lecture du pro
jet concernant l’émission des timbres primes et
des timbres dits de commerce.
M. CAZENEUVE, rapporteur, expose qu’il s'agit
d’Interdire l’émission des timbres primes et des
timbres de commerce, sauf quand cette émission
sera faite par des commerçants ou des groupes de
commerçants remboursant eux-mêmes en mar-
chandises la valeur des timbres émis par eux.
Après une courte discussion, l’article est ren-
voyé a la Commission.
M. D'ALSACE dépose son rapport sur e projet
concernant u s cadrés de la cavalerie.
La séance est levée à 6 h. 45.
Séance jeudi, à 3 heures.
• —-
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séances du 7 Mars
(Séance du matin)
La Loi de Finances
La séance, présidée par m. massé, a été prise',
par la suite du débat sur la loi de finances.
Une discussion courte, mais assez vive, s’est
produite sur un article additionnel de M.GILLETTE
ARIMONDY, visant les conservateurs des hypo
theques.
m. auguste bouge s’est déclaré partisan de la —
réduction des gros traitements au profit des petits
fonctionnaires, mais opposé à la création d’em
plois nouveaux.
M. KLOTZ, par contre, a combattu l’article ad
ditionnel qui, dit-il, irait à l’encontre de l’intérêt
du public, en même temps que les nouveaux
postes créés augmenteraient la charge budgé-
M. brousse demande la substitution du chiffre
de 30,000 francs à celui de 40,000 porté à l’amen
dement comme maximum du traitement des con
servateurs des départements.
Finalement, la disjonction réclamée par le mi
nistre a été prononcée par 277 voix contre 205.
m. de MONZIE a développé un autre article ad
ditionnel, donnant aux planteurs de tabac un sta
tut légal avec droit d’élire directement leurs re
présentants à la Commission d’experts chargés -
d apprécier cette culture et d en classer les pro
duits.
Le sous-secrétaire d’Etat aux finances, M. BOU-
RÉLY, a exposé les inconvénients du système de
1814, que ferait renaître l’amendement, et la né
cessité, pour l’administration, de se défendre con
tre les experts. . t _
Un régime nouveau a été institué en 1912 ; il
faut prolonger assez longtemps l’expérience pour
pouvoir en juger les fruits.
m. klotz a parlé dans le même sens, en invo
quant l’intérêt du Trésor. .
Après un débat assez confus, où le socialiste
M. BRIZON se distingue en s’en prenant au com
missaire du gouvernement, la disjonction a été
repoussée par 332 voix contre 205.
La discussion au fond viendra mardi matin.
(Séance de l’après-midi)
La séance est ouverte sous la présidence de
M. paul DESCHANEL, président. .
On lixera ultérieurement la date d une interpel
lation de M. Aubriot sur l’exploitation intensive
des ouvriers par la méthode chronométrale.
La Convention Franco-Espagnole
L’ordre du jour appelle la discussion du projet
portant approbation de la convention de Madrid
du 27 novembre 1912 entre la France et l Espagne
au sujet du Maroc;
m DUBARLE a la parole. .
Il rappelle les intérêts qui s’attachent spéciale-
ment pour les deux pays a la question marocaine.
Administratenr-Delégul
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
&BONNEMENTS
AU HAVRE
TROIS Mois
Six Mois :
Un An
A PARIS
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
1 1 50
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 7 MARS
c, PRÉCADEXT
C. SD 300%
CHICAGO, 7
MARS
B
2
LA NOUVELLE LOI MILITAIRE
u GUERRE D’ORIENT
14
14
70
17
14
14
71
17
62
62
5/8
75
Blé sur
Maïs sur......
Saindoux sur.
..i -a Fr.
.10 »
Autres Départements.
Union Postale
C. DU JOUR
91 1/2
90 1/4
52 7/8
83 7/8
10 87
10 80
c. PRECED
91 1/2
90 3 8
82 3 4
53 7 8
10 87
10 80
62
62
1/8
75
Cuivre Standard disp.
— ■ mai
Amalgamat. Cop...
Fer
Le Havre, la Seine-Inférieure, PEum?
l’Oise et la Somme.. C
NEW-YORK, 7 MARS
Calés a hausse 1 à 5 points.
LA RÉFORME ÉLECTORALE
EN AUTRICHE
Budapest. — La Chambre des députés a
adopté le projet de loi concernant la réforme
électorale.
0n Sabonne egalement, SANS FRAIS, dans tous les Burenux do Poste »
T. H.
L'Oooupation de Janina
- 1 1 5 s T —
SENAT
Séanne du 7 Mars
... BUREAU DU JOURNAL, lit, boula de Strasbourg.
_ ( L’AGENOE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
... < seule chargée de recevoir les Annonces pour
( Le Journal.
De la Petite République, journal socialiste
indépendant :
Rédaeteur en Chef. Gérant
Adresser tout ce qui concerne la Redaction
e M. HIPPOLYTE FÉNOUX
35. Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE J Rédaction, No 7.60
L’ordre du jour de M. Oudin a été adopté
par 36 voix contre 29 sur 65 votants.
Un Vœu du Congrès de la Rédération
des Commerçants et Industriels
Une Lettre de M. Alfred Muteau
Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonças judiciaires et légales
Au Conseil Municipal de Paris
rhoto Petit Havre aliché Petit Havre
TENDANT Lrs DscoUns
(Voir le compte rendu en Chronique locale)
Paris, 8 mars.
A Sa Majesté Nicolas II, empereur
de toutes les Russies
--===========--=========-=-==============9======**===4=====*4=4==9
METAUX
LONDRES, 7 Mars, Pèpêclie de 4 h. 30
Adresse tout ce qui concerne l’Administration
à M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 85
Adrene Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions si Annonces, TEL. 10.47
is F. 18 firsy Na
AN NON CES
4 Dernière Heure i
paris, Trois heures matin 27
P ========
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
CUIVRE
—
Comptant..
“es - • g
facile
i 65 5/-
15/-
i mois
£ 65 40/- ;
15/-
ETAIN
Comptant..
soutenu
£ 215 -/-
40/—
B mois
e211 10/-
-/-
80/-
FER
domptant..
calme
2631%
1x d
1 mois J
£ 62/- J
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
lu 6 mars 1943.
Au Conseil municipal, une proposition de
g. Adrien Oudin émettant le vœu que le
Parlement vote d’urgence le projet de loi
sur le service de trois ans, tel qu’il a été dé
posé devant les Chambres par le gouverne
ment, a donné lieu à un débat très vif.
Dans sa séance de l’après-midi, le Congrès
de la Fédération des Commerçants et indus-
triels a adopté un vœu de M. Patriarche,
dans lequel les délégués affirment à l’unani-
mité qu’ils acceptent courageusement la
nouvelle loi militaire.
M. Alfred Muteau, député de la Côte-d’Or,
&n des vice-présidents du parti républicain
démocratique, a adressé à M. Pallu de la
Barrière une lettre dans laquelle il lui rappelle
gu’il a voté la loi de deux ans, mais qu’au-
ourd’hui, après les paroles du ministre de la
guerre, il est de son devoir de s’incliner et de
roter la loi demandée»
M. Muteau termine en disant qu’il est sûr
ne tous les bons Français sans distinction
e parti voteront cette loi.
IC
ta,
er
i a
Pa
Athènes, 7 mars, de l’envoyé spécial
WHavas. — On mande de Janina que des dé-
lachements grecs et les autorités militaires
font entrés ce matin à Janina.
Les troupes turques ont commencé à ren-
ire leurs armes.
Parmi le butin, on compte 108 canons dont
13 de siège.
Des mesures ont été prises pour la pour-
nite des troupes turques qui ont quitté Ja-
ina, se dirigeant vers Lycostomo.
LE CONGRÈS DE LA FÉDÉRATION DES
COMMERÇANTS ET INDUSTRIELS
L’Assemblée a abordé la question de la
iropriété des fonds de commerce, exposée
ar M. Vaquin, président de l’Union des
ommerçants du Havre.
Avant de lever la séance, l’Assemblée a
- roté une motion dans laquelle le Congrès
"élève énergiquement contre toute exten-
ion aux coopératives de consommation de
a loi sur le crédit au petit et moyen com-
nerce.
EN L’HONNEUR DE LA REINE
ALEXANDRA
- Londres. — Hier a été célébré le jubilé de
h reine Alexandra en Angleterre.
A cette occasion, la reine-mère a reçu en
audience privée une délégation des corpora-
Sons de la cité de Londres, conduite par le
Lord maire qui lui a remis une adresse de
félicitations.
La reine Alexandra a exprimé ses remer-
tiements au Lord maire.
1
LA PERTE DU TORPILLEUR ALLEMAND
A l’occasion de la perte du torpilleur alle-
gland dans les eaux d’Héligoland, le prési-
lent de la République avait envoyé le mer-
tredi 5 mars, le télégramme suivant à l’em-
pereur d’Allemagne :
a A Sa Majesté Guillaume II, Empereur
d'Allemagne, Roi de Prusse, Berlin.
* J’apprends la terrible catastrophe qui
net en deuil la marine impériale. Je tiens à
xprimer à Votre Majesté mes profondes con-
loléances et à l’assurer de ma compassion
our les familles de ceux qui viennent de
érir dans l’accomplissement de leur devoir.
R. Poincaré ».
L’empereur d’Allemagne a répondu le 6
Ju matin :
« Monsieur le Président de la République,
Paris.
» Très sensible à la sympathie que vous
vez bien voulu me témoigner à l’occasion
ela terrible catastrophe d’Héligoland, je vous
rie, Monsieur le president, de recevoir mes
•ès sincères remerciements, ainsi que ceux
e la marine allemande.
‘ 4 Guillaume i r. ».
TERRIBLE EXPLOSION
20 Morts
Baltimore,
Une explosion s’est pro-
.... . amarré le long
u vapeur britannique Alum Chine, qui pre-
ait un chargement de dynamite dans le
tort intérieur.
L’explosion détruisit le chaland et le va
leur. Ce dernier avait un équipage de 25
uite à bord
— Une exp]
d’àu chaland
itannique Alu
hommes. - > ■
De nombreux portefaix travaillaient sur le
chaland. ... •
Cette explosion a causé la mort de 20 per
sonnes et il Xaeu59 blessés.
S Centimes
HIPPoLYTE FÉNOUX
Cotons : mars, baisse 9 points ; mai,
baisse 7 points ; juillet, baisse 7 points ;
octobre, baisse 7 points. — A peine soutenu.
Mai
Juillet....
Mai
Juillet....
Mai
Juillet....
On signale quarante manquants.
L’Alum Chine transportait de la dynamite
destinée aux travaux du canal de Panama.
Les hommes qui n‘ontp2s été tués par l’ex
plosion ont sauté par dessus bord on ont
été projetés à la mer. Des remorqusurs les
ont recueillis. " *
. Le déplacement d’air causé par l’explo-”
sion a été tel que toute la superstructure du
Jason vaisseau charbonnier amarré à 700
pieds plus loin, a été balayée et que trois
hommes ont été tués et vingt-neuf blessés.
IMMENSE INCENDIE AU JAPON
Yokohama. — Un incendie a éclaté dans le
uartier des affaires et a détruit, la Bourse,
es fabriques de soieries et deux cent cin
quante édifices.
Les dégâts s’élèvent à un million et demi
de yens.
LE JUBILÉ DES ROMANOF
A l’occasion du tricentenaire de la dynas
tie des Romanof, M. Raymond Poincaré, pré
sident de la République, a adressé à l’empe-
reur de Russie le télégramme suivant :
Au moment où va se célébrer le tricente
naire de votre illustre maison, je prie Votre
Majesté d’agréer mes plus cordiales félicita
tions, et je tiens à l’assurer que le gouver
nement de la République s'associe en pensée
à cette commémoration.
Je profite avec plaisir de cette heureuse
circonstance pour renouveler à Votre Ma-
jesté les vœux que je forme de tout cœur
pour son bonheur, celui de Sa Majesté l’im
pératrice et de la famille impériale, ainsi
que pour la prospérité de la Russie amie et
alliée.
R. POINCARÉ.
L’empereur de Russie a répondu en ces
termes à M. Raymond Poincaré :
Saint-Pétersbourg, 7 mars.
Son Excellence M. le président de la République,
Paris.
L’impératrice se joint à moi pour vous
dire combien nous sommes touchés des fé
licitations que vous avez bien voulu nous
adresser.
J’étais certain des sympathies de la France
et il m’est particulièrement agréable d’en
recevoir aujourd’hui un nouveau témoi
gnage. Je vous en remercie bien sincère
ment et vous prie, monsieur le président,
d’agréer, à cette même occasion, l’assu
rance de mon invariable amitié pour la
France, avec les vœux que je forme pour sa
prospérité, ainsi que pour vous personnelle
ment.
Nicolas.
M. Jonnart, ministre des affaires étrangè
res, a fait parvenir à M. Sazonow, ministre
des affaires étrangères de Russie, le télé
gramme suivant :
Je serais très reconnaissant à Votre Excellence
de vouloir bien faire agréer à S. M l’empereur de
Russie mes plus respectueuses félicitations à l’oc
casion du tri-centenaire de la glorieuse dynastie
des Romanof.
Je saisis cette occasion pour renouveler à Votre
Excellence l’expression de mes sentiments de vive
sympathie.— JONNART.
De son côté, M. Aristide Briand, président
du Conseil, a adresse à M. Kokovtsof, prési
dent du Conseil, ministre des finances de
Russie, le télégramme suivant :
A S. Exc. M. Kokovtzof, président du Conseil, mi
nistre des finances de Russie, à Saint-Pétersbourg.
Le gouvernement de la République s’associe
cordialement à l’allégresse qu’impose au peuple
russe la célébration du tricentenaire de son illus
tre famille souveraine.
Je prie Votre Excellence de présenter à S. M.
l’empereur nos respectueuses félicitations et je
l’assure personnellement, de mes sentiments dé
voués.— ARISTIDE BRIAND.
U GUERRE D'ORIENT
La Serbie et la Médiation
Belgrade, 7 mars.
L’offre de médiation des puissances ren
contre peu d'enthousiasme dans les milieux
politiques serbes. La plupart des journaux
conseillent aux gouvernements alliés de dé
cliner cette proposition qui leur parait plu
tôt dangereuse. ... .
Les Turcs ne désirent l’immixtion des
puissances entre eux et les coalisés que parce
qu’ils comptent sur les sympathies de l’Eu
rope et sur l’intérêt évident que certains
grands États ont à ménager et à favoriser
l’empire ottoman.
Les alliés balkaniques, écrit la Stampa, ne
peuvent pas donner aux puissances pleins
pouvoirs, mais ils ont le devoir d’être leurs
propres avocats.
LA SITUATION
EN BELGIQUE
Rien de ce qui se passe en Belgique ne
saurait nous laisser indifférents, puisque,
surtout par sa position géographique, cette
puissance joue, dans le concert européen,
un rôle important auquel nous sommes d’au
tant plus tenus de prêter attention que des
intérêts vitaux et des affinités profondes
nous rapprochent de nos voisins immédiats.
Aussi attend-on chez nous avec une
compréhensible anxiété la fin des événe
ments qui se déroulent au delà de notre
frontière du Nord. La grande bataille politi
que, si elle était définitivement engagée,dé-
borderait en effet du cadre dans lequel le
gouvernement belge tenterait de la contenir
et nous serions les premiers à en subir les
effets, tout au moins indirects.
Cette lutte pour l’obtention du suffrage
universel présente du reste un attrait parti
culier pour la France républicaine. On en
a suivi de près toutes les phases et l’on sait
que, devant l’attitude du ministère Broc-
queville, une partie du pays s’est résolue à
une action énergique. Les socialistes sont
même allés jusqu’à fixer une date prochaine
pour leur déclaration de guerre.
Avec ses petits effectifs, le pays risquerait,
aux heures graves, d’être dans l’impossibi
lité de se défendre.
Ce serait là une éventualité très grave
dont la France, particulièrement intéressée
à la neutralité de la Belgique ressentirait
tôt ou tard le contre coup.
Sans prendre parti dans la politique in
térieure de nos voisins, nous ne pouvons
donc que souhaiter qu’ils aboutissent à une
entente définitive et se mettent en mesure
de garantir leur intégrité territoriale. Ils en
sentent du reste heureusement l’impérieuse
nécessité et tous les groupements politi-
ques, guidés par le sentiment patriotique,
s’apprêtent à faire de réelles concessions.
Le gouvernement, bien que lié à la droite
dont on connaît l'irréductibilité sur certai
nes questions, leur en donne le signal car
il est disposé, pour ne pas appauvrir les
forces du pays, à prévenir plutôt qu’à ré
primer l’épreuve dangereuse de la grève
générale. Il est probable qu’en dernier res
sort les éléments avancés, fiers d’obtenir
des résultats partiels inespérés, écouteront
l’appel du Cabinet et ainsi, devant un péril
extérieur, s’ébauchera la réconciliation
nationale des partis.
H. Hollaénder.
LE BUSTE DE L’ABBÉ COCHET
.Y a-t-il chez eux vraiment désir de re
courir à la grève générale, ou s’agit-il d’un
bluff venu à échéance ? On ne le saurait
dire avec certitude. Mais la menace subsis
te, sans que, cependant, tout espoir de con
ciliation soit perdu. Les leaders du parti so
cialiste, quoiqu’ils paraissent sûrs de leurs
troupes et de leurs organisations, se mon
trent moins intraitables. Il est évident que
la grève générale leur apparaît comme une
épreuve très dangereuse pour la classe ou
vrière qui risquerait, si le conflit se pro
longeait, d’épuiser ses forces en vain.
M. Vandervelde, dont l’autorité est
grande chez les prolétaires belges, a laissé
entendre à plusieurs reprises que l’extrême
gauche renoncerait à son projet si le pro
blème électoral venait en discussion. Par
lant dans un meeting tenu à Anvers, il a
précisé cette intention en ajoutant même
que son parti se prêterait a toute médiation
sérieuse.
Une telle médiation n’est pas impossible.
Malgré que la proposition du leader libéral
PaulHÿmans et le projet de M. Waroc-
quié aient successsivement succombé, on
peut encore arriver à une sorte de compro
mis.
L’initiative prise par le bourgmestre de
Bruxelles, qui a réuni les bourgmestres
des chefs-lieux des neuf provinces du
royaume, semble le préparer.
Ges notabilités ont signé une délibéra
tion dans laquelle elles ont adjuré le parti
socialiste de renoncer à la grève générale,
qui serait une vraie catastrophe pour une
nation de grande industrie comme la Belgi
que déjà déprimée par un malaise économi
que et financier. Et elles ont décidé de faire
auprès du gouvernement une pressante dé
marche pour l’amener à examiner la ques
tion électorale. Une récente déclaration du
ministre des postes et des télégraphes lais
sait croire que cette visite était inutile, le
gouvernement persistant dans son attitude.
Or, M. Brocqueville n’a pas opposé un re
fus catégorique. Il a simplement ajourné sa
réponse à huitaine.
A ce symptôme de détente, il faut ajouter
l’influence conciliante du roi. Soucieux
d’être un monarque moderne et de jouer un
rôle d’arbitre et de pacificateur, tout comme
son aïeul, Albert I er verrait avec joie
naître une ère d’apaisement entre les
partis.
Cet apaisement est d’ailleurs à l’heure
actuelle absolument indispensable si la
Belgique veut résoudre les problèmes mili
taires qui s’imposent à son attention et se
protéger efficacement contre toute inva
sion. Ce n’est pas d’aujourd’hui que se pose
pour cette puissance la question des forti
fications et des effectifs, mais les mesures
militaires prises par l’Allemagne, la rendent
plus urgente. L’opinion publique, qui s’a
larmait hier encore en apprenant que des
uhlans et des pontiers prussiens avaient
fait des manœuvres tout près de la fron
tière belge, voudrait la voir enfin résolue.
Il semble que la discussion du projet de
réforme militaire ait donc assez duré. M,
Paul Hymans, cette haute autorité du parti
libéral, a d’ailleurs déclaré, dans un reten
tissant discours prononcé à la Chambre,
qu’il se décidait à voter le projet soumis au
Parlement, bien qu’il ne soit pas encore
parfait. Il estime que tel quel il permet
néanmoins, d’assurer d’urgence la défense
du pays. Mais il est à craindre que cet
exemple ne soit pas suivi. La majorité de la
gauche libérale, assure-t-on, demeurerait
hostile aux mesures proposées.
Une autre fraction est favorable au ser
vice général, mais elle prétend qu’on ne
peut avoir confiance dans le gouvernement
actuel pour réaliser loyalement une réforme
militaire. Elle soutient qu’il y imprimerait
un caractère politique à la faveur des
exemptions prévues. Enfin, elle déclare que
l’établissement du service général devrait
être compensé par la réduction à un an du
temps de service.
Or toutes les autorités militaires s’ac
cordent pour dire que ce serait une grosse
erreur de réduire davantage le temps de
service, qui n’est déjà que de quinze mois. ,
* *
L’Ordre de Grève générale est rapporté
On télégraphie de Bruxelles que vient
d’avoir lieu une réunion extraordinaire à
laquelle assistaient, outre les députés so
cialistes, une centaine de délégués du grand
Comité du suffrage universel et de la grève
générale.
A la suite de cette réunion, trente délé
gués ont été reçus à l’Hôtel de Ville par les
bourgmestres des grandes villes.
Au cours de l’entre vue, ils ont remis la
résolution suivante :
« Le Comité national, prenant en considé
ration la démarche des bourgmestres des
grandes villes et la déclaration qu’ils ne né
gligeront rien pour obtenir du gouverne
ment la mise à l’étude d’un programme ré
visionniste ;
» Voulant, dans un suprême effort de con
ciliation, permettre aux bourgmestres et au
-gouvernement de rechercher en toute liberté
une solution d’apaisement ;
» Arrête :
» La délibération décrétant la grève gé-
raie pour le 14 avril est abrogée ».
Les Violences Socialistes
Nous avons relaté la violente et scanda
leuse manifestation à laquelle se sont livrés
M. Jaurès et ses amis, jeudi après-midi à la
Chambre, lorsque M. Etienne, ministre de
la guerre, est venu déposer le projet du
gouvernement sur la loi militaire de trois
ans.
M. Jaurès et les socialistes unifiés mè
nent une campagne des plus ardentes con
tre la loi et, puisqu’ils en sont adversaires,
il leur était loisible de formuler d’abord
toutes réserves pour combattre ensuite la
proposition par des arguments.
Ils ont préféré recourir à l’obstruction
systématique accompagnée du plus violent
tumulte et des pires invectives. Or il n’ap
paraît pas qu’ils aient ainsi servi la mau
vaise cause qu’ils prétendent défendre, et
leur attitude est sévèrement jugée, comme
elle le mérite, par toute la presse. On en
jugera par les citations suivantes des jour
naux non suspects d’une particulière bien
veillance pour le ministère.
Le Radical s’exprime en ces termes :
Au début de la séance de jeudi après-mi
di, M. Etienne, au nom du gouvernement,
a déposé le projet de loi rétablissant le ser
vice de trois ans.
L’extrême-gauche socialiste s'est aussitôt
livrée à de violentes protestations, qui ont
duré pendant tonte la lecture du projet de
loi. Le centre et la droite ont, par contre,
très vivement applaudi. Quant aux gauches,
leur attitude réservée a montré leurs senti
ments véritables : ayant la responsabilité du
pouvoir, elles ne veulent pas se prononcer
a la légère sur une mesure aussi grave que
celle qui est proposée. Elles veulent la dis
cuter, l’approfondir, pour se prononcer dé
finitivement en toute connaissance de cau
se ; résolues à faire le nécessaire, rien que
le nécessaire, mais tout le nécessaire. Une
question aussi grave ne se résout point par
des clameurs tumultueuses, comme se l’ima
ginent les socialistes, ni non plus par
des acclamations, comme celles de la
droite. Sang-froid et réflexion, voilà ce que
les gauches ont promis au pays, par leur
attitude.
De la Lanterne, journal radical socialiste:
Passons sur les manifestations violentes
auxquelles se sont livrés en séance les socia
listes unifiés. Le moins qu’on en puisse dire
est qu’elles étaient inutiles.
L’extrême-gauche a crié : « A bas la réac
tion ! » et nous serions tentés d’applaudir,
si ce mot pouvait s’appliquer ici. Mais ce
n’est pas une pensée de réaction qui a fait
agir le gouvernement.
Il a voulu mettre notre défense nationale
à la hauteur de toutes les éventualités. Peut-
être s’est-il trompé sur les moyens. Mais,
tout en faisant les réserves les plus catégori-
Sues sur les moyens, nous, qui sommes
'accord avec lui sur le but, nous ne son
geons pas à méconnaître ses intentions.
S’il était besoin d’une preuve à cet égard,
nous la trouverions dans l’article 1 er du pro
jet qui prolonge de trois années, jusqu'à
l’âge de 48 ans, par conséquent, la durée du
service militaire. Et cela prouve bien que
c’est uniquement le souci de la défense na
tionale qui a dicté le projet, et non pas,
comme on voudrait le faire croire, la pen
sée de ruiner l’œuvre. du législateur
de 1905. 1
Nous discuterons d’ailleurs ce projet.
Mais pour que ce débat soit utile, il faut .
2
ss
g
qu’il se poursuive dans le calme et la dignité
qui conviennent à un aussi grave sujet. On
prête aux socialistes l’Intention de recourir,
pour retarder le vote du projet, aux plus
violentes manœuvres d’obstruction. Ce se
rait, à notre avis, le moyen d’en assurer le
succès.
Il sera bon aussi que les partis renoncent
à mêler la politique a ce débat. Les suren
chères électorales ne sont pas ici de saison,
et les déclamations ne seraient p is à leur
place.
Les socialistes all ands manquent d’en-
train, comme on le sait, dans leurs protes
tations contre les armements excessifs, et
sans doute pour leur donner le bon exem
ple, les camarades français ont jeudi mené
grand tapage.
Aussi bien, de pareilles scènes ne sont
dommageables que pour leurs auteurs, et la
réprobation du pays s’attachera désormais à
ces hommes qui remplacent les arguments
ar des injures, les discussions par des vio-
ences et qui ont assez peu confiance dans
leur force de conviction pour proférer le tu
multe et l’obstruction.
Car enfin, qui prétendrait étouffer les dé
bats et qui empêcherait les unifiés de com
battre le service de trois ans? La tribune
leur est ouverte et leurs orateurs sont assez
éloquents pour s'exprimer autrement que
par d’assourdissantes clameurs. La vérité,
C’est qu’ils sentent le péril et ne peuvent
justifier, par une argumentation sérieuse,
leur résistance à une mesure dont la respon
sabilité ne saurait incomber au gouverne
ment français.
Il est plus aisé de satisfaire une clientèle
par des attitudes que de se mesurer avec
des adversaires sur un terrain trop glissant.
Que les unifiés déplorent, comme nous
tous, les sacrifices qui nous sont imposés,
rien de mieux : mais pourquoi leurs cris de
colère s’adressent-Bs toujours exclusive
ment à leurs compatriotes chargés de veiller
sur la défense nationale, au lieu de se tour
ner contre les militaristes germaniques qui
imposent leur volonté de l'autre côté du
Rhin, même aux plus écoutés vétérans de la
Social-Démocratie ?
LE' PARLEMENT
Impressions de Séance
(DE NOTRE correspondant particulier)
Paris, 7 mars.
Jamais une Chambre n’avait poussé aussi
loin que celle-ci l’art de perdre son temps.
La question des institateurs étant réglée, on
aurait pu croire que la discussion de la loi
de finances prendrait une allure un peu
plus rapide. Ah! bien oui ! Dans la séance
du matin, qui s’est prolongée jusqu’à près
d’une heure de l’après-midi, nos honorables
n’ont pas trouvé moyen de voter plus d’une
demi-douzaine d’articles que personne,
d’ailleurs, ne contestait. En revanche, ils se
sont embarqués dans un interminable débat
de procédure au sujet d’un amendement
dont la disjonction, demandée par le minis
tre, avait été repoussée, et qui reviendra de
nouveau en délibération mardi matin,
Dans la journée, on a discuté le projet
portant approbation de la conven tion franco-
espagnole relative au Maroc. Discuté n’est
pas le mot qu’il conviendrait d’employer en
la circonstance. Aucun des orateurs, pas
même M. Brizon, porie-parole des unifiés,
n’a combattu la convention soumise à la
ratification parlementaire.
A peine quelques légères critiques de dé
tail quelques vœux portant sur des points
particuliers. Dans ces conditions, la tâche
qu’avait à remplir le ministre des affaires
étrangères se trouvait singulièrement sim
plifiée. M. Jonnart n’en a pas moins tenu à
montrer les avantages incontestables que les
deux nations retireront du traité signé à Ma
drid et cet exposé, très clair, très substantiel
a été pour lui l’occasion d’un gros succès
personnel ; succès que l’adoption du projet à
mains levées a couronné.
Au Luxembourg, après la fixation à jeudi
du débat sur la réforme électorale et l'adop-
tion des derniers articles du projet sur les
usines hydrauliques, on a entamé l’examen
de la proposition concernant les timbres pri
mes.
Signalons, en terminant, que lord Chur.
Chili a assisté dans la tribune diplomatique
à une partie de la séance de la Chambre. Le
ministre de la marine d'Angleterre, dont la
présence a été fort remarquée, a eu dans les
couloirs intérieurs du Palais Bourbon, un
assez long entretien avec M. Briand.
La séance est ouverte à 3 h. 25 sous la prési
dence de M A. DUBOSC.
M. LË PRÉ IDENT annonce qu'il a reçu une
proposition de loi de M. Paullat relative a la ré
forme électorale.
Cette proposition sera envoyée à la Commission
de la réforme.
Le Sénat décide ensuite de fixer au jeudi 18 mars
le commencement de la discussion du projet de
loi relatif à ta réforme électorale.
Puis on aborde la suite de la discussion du pro
jet relatif aux usines hydrauliques.
Les articles 9 a 49 et derniers sont adoptés ainsi
que l’ensemble du projet, et le Sénat décide de
passer a une seconde délibération.
On adopte ensuite la proposition tendant à com
pléter la loi du 24 mars 4908 sur le recrutement de
l'armée et on aborde la première lecture du pro
jet concernant l’émission des timbres primes et
des timbres dits de commerce.
M. CAZENEUVE, rapporteur, expose qu’il s'agit
d’Interdire l’émission des timbres primes et des
timbres de commerce, sauf quand cette émission
sera faite par des commerçants ou des groupes de
commerçants remboursant eux-mêmes en mar-
chandises la valeur des timbres émis par eux.
Après une courte discussion, l’article est ren-
voyé a la Commission.
M. D'ALSACE dépose son rapport sur e projet
concernant u s cadrés de la cavalerie.
La séance est levée à 6 h. 45.
Séance jeudi, à 3 heures.
• —-
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séances du 7 Mars
(Séance du matin)
La Loi de Finances
La séance, présidée par m. massé, a été prise',
par la suite du débat sur la loi de finances.
Une discussion courte, mais assez vive, s’est
produite sur un article additionnel de M.GILLETTE
ARIMONDY, visant les conservateurs des hypo
theques.
m. auguste bouge s’est déclaré partisan de la —
réduction des gros traitements au profit des petits
fonctionnaires, mais opposé à la création d’em
plois nouveaux.
M. KLOTZ, par contre, a combattu l’article ad
ditionnel qui, dit-il, irait à l’encontre de l’intérêt
du public, en même temps que les nouveaux
postes créés augmenteraient la charge budgé-
M. brousse demande la substitution du chiffre
de 30,000 francs à celui de 40,000 porté à l’amen
dement comme maximum du traitement des con
servateurs des départements.
Finalement, la disjonction réclamée par le mi
nistre a été prononcée par 277 voix contre 205.
m. de MONZIE a développé un autre article ad
ditionnel, donnant aux planteurs de tabac un sta
tut légal avec droit d’élire directement leurs re
présentants à la Commission d’experts chargés -
d apprécier cette culture et d en classer les pro
duits.
Le sous-secrétaire d’Etat aux finances, M. BOU-
RÉLY, a exposé les inconvénients du système de
1814, que ferait renaître l’amendement, et la né
cessité, pour l’administration, de se défendre con
tre les experts. . t _
Un régime nouveau a été institué en 1912 ; il
faut prolonger assez longtemps l’expérience pour
pouvoir en juger les fruits.
m. klotz a parlé dans le même sens, en invo
quant l’intérêt du Trésor. .
Après un débat assez confus, où le socialiste
M. BRIZON se distingue en s’en prenant au com
missaire du gouvernement, la disjonction a été
repoussée par 332 voix contre 205.
La discussion au fond viendra mardi matin.
(Séance de l’après-midi)
La séance est ouverte sous la présidence de
M. paul DESCHANEL, président. .
On lixera ultérieurement la date d une interpel
lation de M. Aubriot sur l’exploitation intensive
des ouvriers par la méthode chronométrale.
La Convention Franco-Espagnole
L’ordre du jour appelle la discussion du projet
portant approbation de la convention de Madrid
du 27 novembre 1912 entre la France et l Espagne
au sujet du Maroc;
m DUBARLE a la parole. .
Il rappelle les intérêts qui s’attachent spéciale-
ment pour les deux pays a la question marocaine.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.58%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.58%.
- Auteurs similaires Fénoux Hippolyte Fénoux Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fénoux Hippolyte" or dc.contributor adj "Fénoux Hippolyte")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bd6t52637909n/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bd6t52637909n/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bd6t52637909n/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bd6t52637909n
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bd6t52637909n