Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-03-05
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 mars 1913 05 mars 1913
Description : 1913/03/05 (A33,N14557). 1913/03/05 (A33,N14557).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637906d
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
A
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Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
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AU HAVRE
A PARIS
(C Pages)
1 Centimes
=mmnnasne
2
CDITION DU MATIN — 5 Centimes
(6 Pages)
Le Petit Havre
Mercredi 8 Mars 1943
===========
Rédacteur en Chef, Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE FÉNOUX
85, Rue Fontenelle. 35
AN NON CES
Bureau du Journal, 112, bould de Strasbourg.
L’AGENOE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HA VUE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales i
eandsstesest
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
f Dernière Heure |
La Défense
LA QUESTION DK ARMEMENTS
PARIS, TROIS HEURES MATIN
de l'Ecole laïque
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 4 MARS
Cotons » mars, hausse 6 points ; mai,
hausse 4 points ; juillet, hausse 4 points ;
octobre, hausse 4 points. — Soutenu.
Calés s hausse 8 à 14 points.
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
TROI MOIs Six Mois
Un An
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, PEur.
1 Oise et la Somme
Autres Départements...........
Union Postale
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4.4 »
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LONDRES, 4 Mars, Dépêche de 4 h. 30
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TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
Comptant..
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£ 65 17/6
7/6
3 mois...;.
£ 66 -/-
-/-
7/6
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Comptant. /
ferme
£ 218 -/-
10/-
3 mois
£ 212 15/-
30/-
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Comptant..
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£ 63/6
4 d
8 mois....
£62/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 27 février 1943.
Cuivre Standard disp.
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MARS
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s, PRZCRDEAT
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3/8
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LA GUERRE D’ORIENT
En Vue d’une Médiation
Belgrade. — Envoyé spécial d'Havas. —
Les ministres des grandes puissances ont
rendu visite hier après-midi au président du
Conseil, auquel ils ont fait connaître que sur
la demande de la Turquie, les grandes puis
sances offraient leur médiation en vue de la
conclusion de la paix.
M. Pasitch a déclaré qu’il prenait note de
cette démarche, mais qu’il se réservait d’y
répondre après entente préalable avec les
alliés.
Perte d’un navire anglais
CONSTANTINOPLE. — On annonce que le va
peur anglais Calvados, avec tous ses passa
gers, s’cet perdu Corpe et biens denc le mer
de Marmara.
inglas Calvados, avec tous ses passa-
est perdu corps et biens dans la mer
On apprend que les Bulgares ont placé des
mines tout le long du littoral de la mer de
Marmara depuis Selivri jusqu’à Kumbagha.
Commande d’Aéroplanes
Berlin. — D’après la Gazette de Woss, la
Turquie aurait commandé trente-trois aéro
planes en Allemagne.
Tes Armements
/ Le Rapport de M. Clémentel
La Commission du budget a entendu le
rapport de M. Clémentel, rapporteur du bud
get de la guerre, sur le projet autorisant le
ministre de la guerre à engager une dépense
de cinq cents millions en vue d’accélérer les
travaux intéressant la défense nationale.
M. Clémentel a donné de nombreux dé
tails sur ce projet et il a répondu à un cer
tain nombre de questions qui lui ont été po-
sées par les membres de la Commission.
Après cette communication et la discus
sion qui l’a suivie, la Commission, à l’una-
nimité, a adopté les conclusions du rapport
de M. Clémentel favorable au
Puis, la Commission, sur
projet.
la proposition
de M. Chéron, a décidé de soumettre à la
Chambre un texte de loi organisant le Con
seil permanent de l’emploi des fonds et cré-
dits affectés à la défense nationale.
La Commission entendra le ministre de la
guerre à la fin de la semaine.
Le Conseil Supérieur de la Guerre se
prononce pour la loi de trois ans
Le Conseil supérieur de la guerre s’est
réuni hier sous la présidence deM. Poincaré,
président de la République.
Assistaient à la séance, le président du
conseil, le ministre, le général J offre, chef
d’état-major général ; le général Michel,
gouverneur de Paris ; les généraux Galliéni,
Archinard, Peau, Marion, Chômer, de l’An
gle de Cary, Ménestrel, Meunier, Lafont de
Ladebat, de Castelnau, Legrand, Bridoux,
Chevalier, Mangin, et Berdoulat.
La délibération commencée à deux heures
s’est prolongée jusqu’à cinq heures.
A l’unanimité, le Conseil a déclaré qu’il
voyait la nécessité absolue, dans l’intérêt de
la défense nationale, d’augmenter les effec
tifs militaires.
Après avoir examiné les diverses modali-
tés proposées pour atteindre ce but : engage
ments, appel de la main-d’œuvre civile, ap-
pels mensuels de réservistes, service de 27
mois, de 30 mois, le Conseil, à l’unanimité,
les a déclarés insuffisants.
’ A l’unanimité également, il s*est prononcé
en faveur du service de trois ans, strictement et
rigoureusement égal pour tous, sans aucune dis
pense.
Le Conseil des ministres, qui se réunira ce
matin à l’Elysée, sera appelé à prendre une
décision.
DINER EN L'HONNEUR DE M. POINCARÉ
L’ambassadeur de Russie et Mme Yswolski
font offert, hier soir, un dîner en l’honneur
de M. et de Mme Poincaré.
Les présidents du Conseil, du Sénat et de
îa Chambre ; MM. Jonnart, Delcassé, ainsi
que différentes personnalités diplomatiques,
civiles et militaires assistaient à ce dîner.
M. PIERRE BAUDIN A TOULON
J Toulon. — M. Pierre Baudin, ministre de
la marine, s’est rendu hier sur le Pothuau,
vaisseau d’application des tirs à la mer.
M. Baudin a été mis au courant des cours
trimestriels.
Il en a félicité les lauréats.
Tous les officiers professeurs et les officiers
Élèves canonniers lui ont été présentés.
\ • == ----==
\ LE BANQUET DES INDUSTRIES
f TEXTILES
L’Union des Syndicats patronaux des in-
dustries textiles de France a donné hier un
grand banquet sous la présidence de M.
Duist’hau, ministre du commerce et de l’in-
dustrie,
M- Guist’hau, prenant la parole,a dit qu’en
entrant au ministère du commerce il avait
reconnu, l’ntilité de la collaboration des
Blé sur..?...
Maïs sur
Saindoux sur.
C. DU JOUR
Mai
91 3 8
Juillet....
90 1/4
Mai
52 1/2
Juillet....
53 1/2
Mai
10 80
Juillet....
10 72
91
90
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53
10
10
c. PRECED
3/4
1/2
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pouvoirs publics avec les syndicats indus
triels et commerciaux.
Il a annoncé qu’il allait prochainement
créer un conseil supérieur du commerce et
de l’industrie et des syndicats industriels.
Le discours du ministre a été très vive
ment applaudi.
■ -so । •
CHUTE DE L'AVIATEUR FOURNIER
SAN-RAPHAEL. — Un hydroaéroplane, que
montait l’enseigne de vaisseau Fournier, a
capoté hier et a brisé son aile gauche en ar
rivant sur l’eau.
Le pilote est indemne.
EN COUR D’ASSISES
La Cour d’assises de la Seine vient de con
damner René Durand à dix ans d’emprison
nement dans une colonie pénitentiaire et
Eugène Jouane à six ans de travaux forcés
pour tentative d’assassinat commise sur une
femme octogénaire demeurant rue deGli-
gnancourt.
Les deux condamnés sont âgés de 17 et 18
ans.
L'ANACHISTE NOURRY
SE POURVOIT EN CASSATION
Reims. — L’anarchiste Nourry, condamné
samedi par la Cour d’assises, s’est pourvu en
cassation.
Il a été dirigé hier sur Versailles où il est
réclamé par le Parquet au sujet de l’attentat
du bureau de poste de Bezons.
LES RELATIONS ANGLO-ESPAGNOLLS
Madrid. — Le ministre de la guerre et sir
de Bunsen ambassadeur d’Angleterre ont
accompagné le colonel Seely, durant sa vi
site chez le roi.
Sir de Bunsen a donné hier un déjeuner
en l’honneur du colonel Seely.
Le colonel, après avoir assisté à des vols
exécutés à l’aérodrome militaire, est parti
pour Paris.
EN AUTRICHE-HONGRIE
Budapest. — La direction du
a décidé hier soir de ne
parti socialiste
pas proclamer la
grève générale en Mars ; elle se réserve de
déclarer la grève au moment
blera favorable.
qui lui sem-
A LA COUR DE RUSSIE
Saint-Pétersbourg. — L’empereur, l’im
pératrice, le grand-duc héritier et les gran
des-duchesses, sont arrivés hier après-midi
de Tzarkoie-Selo et se sont installés au
Palais-d’Hiver.
RAIDS D AVIATEURS
Genève. — L’aviateur Audemars ayant pris
son vol de Bâle hier après-midi, à 3 h. 30, a
franchi le Jura, et après avoir atterri à Y ver-
don a gagné les hauteurs du Nord du lac
Léman ; il est venu atterrir sans incident, à
6 h. 30, dans la plaine du palais de Genève.
Du Petit Temps :
L’aviateur Laurent, pilotant un aéroplane,
est parti de Beaulieu hier matin, à 8 h. 45,
vers Gênes et Rome, emmenant avec lui
comme passager M. Jacques Schneider.
xaae
LES AFFAIRES DO MAROC
La Marche de la Colonne Brulard
Tanger, 4 mars.
La colonne Brulard, partie il y a quelques
jours de Mogador pour Marakech, est arrivée
sans incidents le 1 er mars à la zaouïa.Si-
Mokhtar, située à 180 kilomètres à l’Est de
Mogador.
Cette région, ainsi que celles traversées
par la colonne depuis son départ, est parfai
tement tranquille. Les populations font le
meilleur accueil à nos troupes. La tribu des
Oulad-Baubah s’est montrée particulière
ment enthousiaste.
Inquiétudes espagnoles dans la Région
de Tétouan
Tétouan, 3 mars.
Le bruit court avec persistance depuis
hier, dans le monde indigène, d’une attaque
pe la tribu des Ouled-Bas contre le poste es
pagnol de Fondak-Aïn-Eidida, à mi-chemin
de Tanger.
Les chefs de ce poste auraient lancé des
pigeons voyageurs pour signaler leur situa
tion critique. Cette nouvelle n’est pas con
firmée par les autorités militaires espagno
les, mais le caïd de Tétouan a reçu l’avis
qu’une fusillade assez vive était entendue
hier et aujourd’hui chez les Beni-Hazmar.
Il est difficile d’obtenir des précisions au
milieu des nouvelles contradictoires qui cir
culent depuis quelques jours. Ce qui semble
bien établi, c’est que la situation régionale
est moins satisfaisante que la situation lo
cale. L’agitation des tribus ne s’est pourtant
manifestée jusqu’à présent par aucune of
fensive. Un escadron espagnol de cavalerie
opère journellement des reconnaissances du
coté d’El-Kantara de Fousfoa, à huit kilomè-
très de Tétouan, sur la route de Tanger, 2
La Chambre a commencé, avant-hier, un
grand débat sur la défense scolaire : dé
fense de l’Ecole contre l’indifférence cou
pable de trop nombreux parents, et défense
de l’Ecole laïque contre les incessantes et
violentes attaques dont elle est l’objet de la
part du parti clérical. Et ce débat est aussi
nécessaire, aussi primordial au point de
vue de l’avenir même de la nation que celui
qui s’ouvrira, dans quelques jours, sur la
défense militaire.
Le Parlement apportera à l’un et à l’autre
une égale sollicitude. Il ne saurait oublier
qu’au lendemain de nos désastres, la Répu
blique a accepté de refaire l’armée et d’or
ganiser l’Ecole, et c’est pourquoi il saura
déjouer les entreprises de ceux qui, inter
nationalistes ou cléricaux, ont imaginé d’op
poser les intérêts de l’Ecole à ceux de l’Ar
mée.
Tout d’abord, la question de la fréquenta
tion scolaire devra être résolue et la législa
tion de 1882 et de 1886 considérablement
renforcée. Quand on consulte les statisti
ques rappelées à la tribune de la Chambre
dans la séance de lundi, on demeure étonné
du trop grand nombre de conscrits illettrés
qui, chaque année, arrivent au régiment.
Coupable indifférence des familles, négli
gence des Municipalités et des Commis
sions scolaires craignant de se créer des
inimitiés dans leur commune, absence dé
Caisses des écoles : telles sont les causes de
la regrettable situation constatée. Il serait
nécessaire d’y apporter un prompt remède
par la réforme complète des Commissions
scolaires, par la promulgation de sanctions
légales sévères, enfin par la création obli
gatoire d’une caisse des écoles dans chaque
commune ou dans chaque groupement de
communes.
La question du recrutement des institu
teurs et institutrices n’est pas moins ur
gente. De toute nécessité, il importe d’as
surer un recrutement plus nombreux à nos
écoles normales. Pour cela il faut relever
la situation matérielle des instituteurs,
augmenter les traitements en commençant
par les classes inférieures dont les salaires
sont d’une insuffisance notoire, établir la
péréquation des traitements entre institu
teurs et institutrices, enfin, — c’est du
moins notre vis — accorder une prime au
brevet supérieur afin de relever le niveau
de l’enseignement dans les écoles normales.
Mais il ne suffit pas d’améliorer la situa
tion matérielle du corps enseignant pri
maire ; il est non moins indispensable de
sauvegarder sa situation morale, de ne pas
le laisser sans défense devant ‘hostilité
violente dont il est parfois l’objet. Sans
doute les exemples de tyrannie cléricale
sont assez rares dans nos régions. Mais,
dans certains pays du Centre et de l’Ouest,
des faits nombreux et récents sont encore
venus démontrer l’urgence d’une interven
tion énergique en faveur des instituteurs de
l’école laïque. Il importe non seulement de
faire cesser certaines tracasseries, certaines
persécutions, mais encore de mettre un
frein à certaines campagnes entreprises
par l’épiscopat contre les manuels scolaires
dont l’enseignement s’inspire cependant
des principes de tolérance et de neutralité
proclamés par la loi fondamentale de 1882.
Il faut enfin sévir contre ceux qui usent
d’intimidation à l’égard des familles refu
sant de subir l’action cléricale et auxquel
les on fait perdre leur gagne-pain dès qu’el
les veulent mettre leurs enfants à l’école
laïque.
S’il est de toute urgence d’instituer une
inspection sérieuse de l’enseignement donné
dans les écoles libres, — et l’on doit s’éton
ner que cette inspection ait été si longtemps
négligée, — nous ne saurions considérer
comme une mesure équitable la limitation
du nombre des écoles libres ainsi qu’elle
est proposée par M. Brard, député du Mor
bihan. Sa proposition est formulée en cet
article unique :
« Dans les communes de moins de 3,000
habitants, où les établissements d’ensei
gnement primaire publics sont suffisants
pour recevoir toute la population scolaire,
il ne pourra être ouvert de nouveaux éta
blissements privés qu’après l’autorisation
du ministre de l’Instruction publique et à
la condition que leurs directeurs responsa
bles acceptent d’être placés sous le contrôle
et la surveillance de l’Etat ».
Or, cette proposition de M. Brard soulève
véritablement la question du monopole,
puisque c’est en réalité une forme de mo
nopole que l’on donnerait à l’Etat dans les
communes de moins de 3,000 habitants. Et
puis, ces communes ne seraient plus placées
sous le régime du droit commun, mais en
catégorie d’exception.
Contraire au principe d’égalité, la propo
sition de M. Brard a le tort de ne point po
ser en toute franchise la question du mono
pole de l’enseignement. Et s’il la posait
nettement, et s’il se prononçait lui, répu
blicain, en faveur de ce monopole, il lui
resterait à mettre d’accord ces deux termes
qui s’excluent : Monopole et Liberté.
Les Effectifs
Le Conseil supérieur de la guerre s’est
réuni hier après-midi, à deux heures, à l’Ely
sée, sous la présidence de M. Raymond Poin
caré, afin de donner son avis sur les ques
tions relatives aux effectifs militaires, dont
le gouvernement poursuit depuis plusieurs
jours déjà l’examen et l’étude. Et, comme
nous l’avons indiqué hier, le gouvernement,
après avoir recueilli cet avis, statuera au
jourd’hui en Conseil des ministres sur le
projet à soumettre au Parlement.
Le Conseil supérieur de la guerre, que le
ministre de la guerre préside, est on le sait,
composé : du chef d’état-major général et de
dix généraux de division, qui ont voix déli
bérative ; du premier sous-chef'd’état-ma
jor, qui a voix consultative et qui remplit les
fonctions de rapporteur ; et de l’officier su
périeur chef du bureau des opérations mili
taires, qui remplit les fonctions de secré
taire du Conseil.
Notons enfin que, lorsque le Conseil est
présidé par le Président de la République, ce
âui était le cas hier après-midi, le président
u Conseil y assiste de droit.
Il n’est pas besoin de dire l’importance qui
s’attachait à la réunion d’hier. Un grand
nombre de curieux stationnaient devant
l’Elysée pour assister au passage des géné
raux membres du Conseil; témoignant par
cette curiosité de l’intérêt que le public ap
porte aux questions militaires actuellement
a l’étude.
On dit que le Conseil supérieur est parti
san du service de trois ans sans execeptions
ni dispense. Le gouvernement s’est abstenu
avec raison de faire connaître ses projets
tant que le Conseil supérieur de la guerre
ne s’est pas prononcé. C’est affaire non seu
lement de correction, mais de méthode.
La consultation du Conseil supérieur de la
guerre en une question comme celle des ef
fectifs n’est pas seulement naturelle : elle
est de droit. Le gouvernement ne prendra
donc de décision qu’après avoir pris consul
tation.
Sans préjuger des solutions, rappelons du
moins dans quels termes se pose le problème
à l’étude. La loi allemande de 1912, plus ré
cemment les projets militaires de 1913, ont
fait apparaître un accroissement considéra
ble des effectifs. Au contraire, en ce qui
concerne notre recrutement, les effets de la
loi de 1905, aggravés par la faible natalité de
notre pays, ont amené à considérer comme
nécessaire et urgent un projet de loi forti
fiant nos effectifs en temps de paix.
Trois solutions ont été étudiées dont voici
l’analyse :
I. — Le service de trente mois, ou le service
de trois ans avec congés inscrits dans la loi qui
est le même système sous un autre nom. Cette
solution ne remédie pas àla faiblesse des effec
tifs durant le temps où les nouvelles recrues ne
sont pas encore formées. Enfin il ne paraît pas
certain qu’avec ce système le chiffre des effectifs
nécessaires soit atteint.
n. — La deuxième partie du contingent. Ce
système consiste à établir le service de trois ans,
et à décider que par voie de tirage au sort, seront
libérés le cas échéant les hommes dont la pré
sence ne serait pas utile. Ce système a le mérite
au point de vue militaire d’être le plus souple, et
d’assurer à la fois les effectifs nécessaires et la
possibilité de libérer mécaniquement les hommes
non nécessaires.
III.— Le service de trois ans sans dispenses,c’est
le système qui est d’apparence le plus simple. Il
donne 200,000 hommes de plus par an. Il ne pré
voit pas de congé. Si le ministre, sous sa respon
sabilité, décide à certaines époques d’en accor
der, il resterait a fixer dans quelle mesure et se
lon quelle méthode, afin d’éviter l’arbitraire.
même. Sans que nous y soyons pour quoi
que ce soit, la situation est complètement
transformée, et nous sommes bien obligés
d’en tenir compte.
» Nous avions fait la loi de deux ans
pour répondre à une situation déterminée.
Cette situation est changée du tout au tout.
Notre devoir est donc d’abandonner la loi
de deux ans, puisqu’elle ne permet plus de
faire face, efficacement, à la situation nou
velle.
» Et qu’on n’aille pas dire que le pays, que
les électeurs en voudront aux Chambres de
voter des mesures indispensables pour no
tre sécurité nationale.
» Tenez. Voici un petit fait qui éclaire,
pour moi, d’une façon lumineuse, les véri
tables sentiments du pays.
» Au commencement de la semaine der
nière, je m’entretenais de la question avec
un de mes amis politiques, un parlemen
taire, qui, lui, manifestait la plus vive répu
gnance à l’égard du rétablissement du ser
vice de trois ans. La discussion a été assez
vive entre nous ; je l’ai un peu attrapé.
» Eh bien 1 mon ami est allé, depuis, faire
un tour dans son département. Je l’ai revu
hier. Il est complètement retourné. « J’ai
parcouru les foires, les marchés, m’a-t-il dit,
j’ai causé avec beaucoup de paysans, et tous
m’ont déclaré qu’ils étaient tout prêts pour
le service de trois ans, s’il était necessaire. »
» Voilà. Le pays, qui s’est ressaisi, est ani
mé des meilleurs sentiments patriotiques; il
est disposé à tous les sacrifices pour que la
Patrie ne poisse être humiliée.
» Nous n’avons donc pas à hésiter. Et,pour
moi, je n’hésiterai pas à voter le rétablisse
ment du service de trois ans, sans dispen
ses, sans exceptions, sans atténuation au
cune. »
Ainsi parla M. Clémenceau dont M. Geor
ges Aubry a reproduit textuellement les <
paroles.
Le Buste de l’Abbé Cochet
Cliché Petit Havre
Th. VALLÉE
LA GUERRE D’ORIENT
En outre se posent un certain nombre de
questions connexes sur lesquelles le Conseil
supérieur de la guerre a été sans doute ap-
- lié à donner son avis.
peL
Il est nécessaire que la loi ait un effet
rétroactif, comme d’ailleurs la loi de 1905 en
avait eu un et que les classes présentes sous
les drapeaux accomplissent, éventuellement,
trois années.
2e La prolongation du service militaire
pose une question budgétaire.
3° Enfin, l’accroissement des effectifs a
pour conséquence un examen attentif des
questions touchant le casernement et l’ar
mement des effectifs nouveaux.
L’Opinion de M. Clémenceau
Nous avons reproduit hier les parties es
sentielles des discours prononcés dimanche :
à Quimper, par M. Charles Dumont, et à
Avize, près Epernay par M. Vallé.
Tous deux, envisageant la question du ser
vice de trois ans, ont déclaré : l’un que « le
parti radical votera le service de trente mois
ou plus pour les troupes de couverture, si
c’est nécessaire, à la condition qu’aucune dis
pense ne soit accordée » ; — et l’autre a ex
primé l’espoir que si le service de trois ans
était exigé pour faire cesser l’infériorité nu
mérique de nos effectifs vis à vis de l’Alle-
magne, vétérans et conscrits sauront accep
ter joyeusement cette nécessité.
Or, Tun de nos confrères, M. Georges Au
bry, rédacteur à la Liberté, est allé rendre
visite hier à M. Clémenceau et l’a interrogé
sur la question délicate et brûlante des ef
fectifs. Dès ses premiers mots, M. Clémen
ceau l’a interrompu pour lui exposer, sans
réticence aucune, son opinion tout en
tière :
— « La question du service militaire ?...
Oh ! c’est bien simple. Je suis — et je n’ai
aucune raison de cacher mon opinion —
pour le rétablissement du service de trois
ans, pour toutes les armes, sans dispenses,
sans exceptions, sans atténuation aucune.
» L’effort allemand nous oblige à augmen
ter nos effectifs, et la seule mesure vraiment
efficace, c’est le rétablissement complet du
service de trois ans. Nous n’avons pas à hé
siter. Et notre devoir est de rétablir le ser
vice de trois ans, sans dispenses et sans ex ¬
La Question de l’Indemnité de Guerre
Londres, 4 mars.
On fait remarquer ici que la question de
l’indemnité de guerre à payer par la Turquie
aux alliés est sujette à discussion. Avant la
reprise des hostilités, les puissances s’étaient
prononcées contre elle, mais cette décision
n’a jamais été communiquée officiellement
aux alliés.
En outre, comme on le fait remarquer ce
matin dans la Cité, il est parfaitement exact
que si on n’impose aucune indemnité de
guerre à la Turquie et si on lui enlève, com
me on l’a proposé, 20 0/0 de la Dette otto
mane, sa situation financière sera beaucoup
plus favorable qu’auparavant.
Dans l’ensemble, on est d’avis que cette
question est susceptible d’un compromis, et
limpression est qu’on pourra trouver une
solution acceptable pour tous.
La Médiation des Puissances
Sofia, 4 mars.
Les représentants des puissances attendent
à l’heure actuelle la réponse du gouverne
ment bulgare à la question qu’ils lui ont po
sée, touchant ses dispositions d’esprit à l’e
gard d’une médiation qui mettrait fin à la
guerre d’Orient. Sans préjuger la réponse, on
croit, dans les milieux bien informés, que le
gouvernement bulgare se montrera favora
ble à la proposition des puissances, tout en
formulant les conditions auxquelles cette
médiation aurait chance d’être acceptée par
le gouvernement comme par l’opinion bul
gare.
On craint que les puissances ne fassent la
sourde oreille à toutes les exigences plus
étendues que celles contenues dans la note
des puissances à la Porte, et surtout aux de
mandes d’indemnité, bien qu’on en affirme
ici l’absolue nécessité.
Quant au conflit bulgaro-roumain, il con
tinue à faire l’objet de l’examen des repré
sentants des puissances à Bucarest et à Sofia,
qui cherchent, en étroit accord télégraphi
que avec la conférence des ambassadeurs à
Londres, une formule médiatrice ayant
a priori, avant d’être soumise officiellement
aux deux gouvernements intéressés, toutes
les chances d’être acceptée par eux.
Les Projets de Paix turcs
Constantinople, 4 mars.
Suivant des renseignements de source au
torisée, on confirme que le grand-vizir a fait
à la Bulgarie, par l’entremise de la Russie,
de nouvelles propositions de paix, d’après
lesquelles la nouvelle frontière commence
rait à la baie de San-Stefano, sur la mer
Noire, à 45 kilomètres au Nord de Midia,
suivrait ensuite le cours de la Resvaïa dans
la direction Est-Ouest de San-Stefano à Tir-
novo, descendrait vers le Sud-Ouest, laissant
Kirk-Kilissé à la Bulgarie, et rejoindrait le
cours de la Maritza. Andrinople serait cédée
à la Bulgarie, moyennant certaines garan
ties.
Les tendances pacifiques du gouvernement
ottoman s’accentuent de plus en plus et, de
puis hier, dans les cercles officiels, on con
sidère la conclusion de la paix comme pro
chaine.
En ce qui concerne l’indemnité de guerre,
le gouvernement déclare qu’il ne peut cé
der.
Il y a un an, le 7 mars 1912, nos conci-
toyens, à ‘instigation de la Société ha vrais®
d Eludes diverses et de la Société Géologi
que de Normandie, célébraient le centenaire
de l’abbé Cochet en assistant à la remise en
place, sur la façade de sa maison natale
située rue Guillemard, no 17, d’une plaque
commémorative.
Ce que fut cette cérémonie à laquelle la
municipalité tint à honneur de s’associer,
nous n’avons pas à le redire, mais nos lec-
teurs n’ont sans doute pas oublié qu’il est
alors apparu que cet hommage rendu à la
mémoire de notre illustre concitoyen, était
peut-être insuffisant.
Il sembla logique,qu‘alors que Rouen s’ho
norait de posséder l’effigie du savant ar
chéologue, notre ville devait également rap
peler ses traits à la postérité par un monu
ment digne de sa haute érudition et de son
grand dévouement à la science.
En cette pensée, il fut décidé qu’une sous
cription allait être ouverte dans le but de
faire couler en bronze une copie du beau
buste, dû au ciseau d’Izelin, que l’on trouve
au Musée départemental de Rouen. C’est
une œuvre largement traitée, d’une belle
valeur artistique, que nous reproduisons en
tête de cet article.
La souscription reçut le meilleur accueil ;
spontanément, 113 souscripteurs fournirent
un premier appoint de 1,030 francs-; le Con
seil municipal, dans sa séance du 20 dé
cembre, s’associa à l’hommage projeté en
contribuant à cette souscription pour 256
francs.
Suivant un vœu formulé par la Société
d’Etudes diverses, il a été décidé que le
buste devrait être érigé dans le petit square
avoisinant l’ancienne église Saint-Michel.
L’idée était en tous points excellente.
N’était-il pas juste que cette noble image,
de l’illustre créateur de l’archéologie gallo-
romaine, mérovingienne et franque, fut
placée à l’ombre d’un de ces vieux clochers
que l’infatigable chercheur a décrits avec
tant de précision et de science.
On a fait mieux. Un sentiment très artis
tique a conduit les promoteurs à choisir
comme modèle de la stèle devant supporter
le buste, un délicat baptistère du XHIe
siècle, provenant de l’église deBruneval, qui
constitue l’une des belles pièces de notre
trop modeste musée d’archeologie.
Aujourd’hui, la copie du baptistère est
achevée, le buste a été excellemment re
produit, et ces jours-ci les artistes ont ache
vé la mise en place du monument.
Un de ces jours prochains, vendredi pro-
bablement, c’est-à-dire un an après la pose
de la plaque commémorative, la Société Ha-
vraise d’Etudes diverses procédera officielle
ment à la remise du monument à la Muni
cipalité havraise. Et notre ville aura ainsi
rendu un légitime hommage à l’un de ses
meilleurs enfants. — A. P.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
ceptions.
» J’ai entendu dire, autour de moi, qu’en
forçant les Chambres à revenir sur la loi
de deux ans, on leur imposerait un meâ
qu’en
la loi
culpâ vraiment pénible.
» Vin meâ culpâ 1 On peut bien faire un
meâ culpâ pour la Patrie. Moi, ça ne me gêne
pas du tout, et je suis prêt à en faire, toute
la journée, des meâ culpâ, s’il s’agit du salut
du pays...
» C’est inexact, d’ailleurs. Il n’y a aucun
meà culpâ à faire.
» Quand nous avons voté la loi de deux
ans, qu’avons-nous eu en vue ?
» Nous avons voulu réduire le plus possi
ble les charges des citoyens, tout en nous
préparant des effectifs suffisants à opposer
aux effectifs allemands que nous avions en
face de nous.
» Mais voici que l’Allemagne augmente,
dans des proportions formidables, le chiffre
de ses soldats. La situation n’est donc plus la
-—_ -----—- --------------------------------
INFORMATIONS
Une panne de moteur
à 1,200 mètres
Dimanche, l’aviateur Paul Mère, âgé de
30 ans, du champ d’aviation de Reims, pre
nait, l’après-midi, son vol, de Corbeil pour
Juvisy-sur-Orge. Vers 3 heures, 1 aviateur
était en vue de Montgeron, quand tout à
coup, alors qu’il se trouvait à 1,200 mètres
de hauteur, le moteur s’arrêta net. L’avia
teur voulut descendre en vol plané, mais un
coup de vent emporta l’appareil.
Sans perdre son sang froid, Mère, a dix
mètres de hauteur, sauta de son siège et, la
tête la première, vint s’abattre sur un champ
de luzerne, au lieu dit Le Rouvre, territoire
de Vigneux-sur-Seine, pendant que son ap
pareil, à cinquante mètres de la, s’écrasait
sur le sol.
Un charretier se porta au secours de l’in
fortuné aviateur, qu’il releva inanimé avec
plusieurs côtes enfoncées et la mâchoire fra-
cassée
Malgré ses horribles blessures, les jours
de Mère ne paraissent pas en danger.
Paris, 4 mars 1913.
M. Klotz a eu, ce matin, une agréable sur<
prise. La Chambre, qui rejette assez volon
tiers les nouveaux impô.s demandés par le
ministre des finances, lui en a voté un qu’il
n’avait pas sollicité. Cet impôt, c’est un so
cialiste, M. Albert Thomas, qui l’a imaginé.
M. Albert Thomas proposait d’assujettir les
mines de houille au payement d une taxe de
1 fr. 20 par tonne de houille, de coke ou de
briquettes expédiée ou vendue. Que pouvait
faire le ministre? Refuser, alors que de nou
velles ressources sont indispensables pour
faire face aux dépenses sans cesse crois
santes ? C’eût été de l’héroïsme de sa part
— ou de la naïveté. M. Klotz a donc accepté
la taxe proposée par M. Albert Thomas, mais
en la limitant à 50 centimes par tonne et en
proposant certaines atténuations dont béné
ficieront les mines peu productives, et cette
taxe de 50 centimes a été votée, malgré l’op-
position de plusieurs députés qui ont fait
observer, avec juste raison, qu’elle retombe
rait fatalement sur les consommateurs.
Dans cette même séance matinale, on a
voté les crédits destinés à l’augment tion des
traitements et des salaires des agents des
contributions indirectes, des douanes et des
manufactures de l’État. À ce propos, M. Bou-
ce a signalé que dans diverses villes, à Mar
seille notamment, le trafic des tabacs avait
augmenté dans des proportions telles que
l’Administration avait dû doubler le person
nel ouvrier tandis que le nombre des prépo
sés était resté le même. Pourquoi la Com
mission n’a-t-elle pas accepté la création de»
douze nouveaux postes de préposés deman
dés par le gouverneur ? Parce que, répondi
AnnCC
N 11,557
de ==e=*******
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AU HAVRE
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(C Pages)
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2
CDITION DU MATIN — 5 Centimes
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Le Petit Havre
Mercredi 8 Mars 1943
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Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE FÉNOUX
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AN NON CES
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L’AGENOE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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le Journal.
Le PETIT HA VUE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales i
eandsstesest
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f Dernière Heure |
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LA QUESTION DK ARMEMENTS
PARIS, TROIS HEURES MATIN
de l'Ecole laïque
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 4 MARS
Cotons » mars, hausse 6 points ; mai,
hausse 4 points ; juillet, hausse 4 points ;
octobre, hausse 4 points. — Soutenu.
Calés s hausse 8 à 14 points.
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
TROI MOIs Six Mois
Un An
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, PEur.
1 Oise et la Somme
Autres Départements...........
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• 4 50
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On s'abonne
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LONDRES, 4 Mars, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
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Comptant..
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7/6
3 mois...;.
£ 66 -/-
-/-
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Comptant. /
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10/-
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£ 212 15/-
30/-
FER
Comptant..
calme
£ 63/6
4 d
8 mois....
£62/-
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 27 février 1943.
Cuivre Standard disp.
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Fer
CHICAGO, 4
NEW-YORK, 4 MARS
. W
.'OU
14
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70
1/4
17
75
MARS
14
14
71
17
s, PRZCRDEAT
56
56
3/8
75
LA GUERRE D’ORIENT
En Vue d’une Médiation
Belgrade. — Envoyé spécial d'Havas. —
Les ministres des grandes puissances ont
rendu visite hier après-midi au président du
Conseil, auquel ils ont fait connaître que sur
la demande de la Turquie, les grandes puis
sances offraient leur médiation en vue de la
conclusion de la paix.
M. Pasitch a déclaré qu’il prenait note de
cette démarche, mais qu’il se réservait d’y
répondre après entente préalable avec les
alliés.
Perte d’un navire anglais
CONSTANTINOPLE. — On annonce que le va
peur anglais Calvados, avec tous ses passa
gers, s’cet perdu Corpe et biens denc le mer
de Marmara.
inglas Calvados, avec tous ses passa-
est perdu corps et biens dans la mer
On apprend que les Bulgares ont placé des
mines tout le long du littoral de la mer de
Marmara depuis Selivri jusqu’à Kumbagha.
Commande d’Aéroplanes
Berlin. — D’après la Gazette de Woss, la
Turquie aurait commandé trente-trois aéro
planes en Allemagne.
Tes Armements
/ Le Rapport de M. Clémentel
La Commission du budget a entendu le
rapport de M. Clémentel, rapporteur du bud
get de la guerre, sur le projet autorisant le
ministre de la guerre à engager une dépense
de cinq cents millions en vue d’accélérer les
travaux intéressant la défense nationale.
M. Clémentel a donné de nombreux dé
tails sur ce projet et il a répondu à un cer
tain nombre de questions qui lui ont été po-
sées par les membres de la Commission.
Après cette communication et la discus
sion qui l’a suivie, la Commission, à l’una-
nimité, a adopté les conclusions du rapport
de M. Clémentel favorable au
Puis, la Commission, sur
projet.
la proposition
de M. Chéron, a décidé de soumettre à la
Chambre un texte de loi organisant le Con
seil permanent de l’emploi des fonds et cré-
dits affectés à la défense nationale.
La Commission entendra le ministre de la
guerre à la fin de la semaine.
Le Conseil Supérieur de la Guerre se
prononce pour la loi de trois ans
Le Conseil supérieur de la guerre s’est
réuni hier sous la présidence deM. Poincaré,
président de la République.
Assistaient à la séance, le président du
conseil, le ministre, le général J offre, chef
d’état-major général ; le général Michel,
gouverneur de Paris ; les généraux Galliéni,
Archinard, Peau, Marion, Chômer, de l’An
gle de Cary, Ménestrel, Meunier, Lafont de
Ladebat, de Castelnau, Legrand, Bridoux,
Chevalier, Mangin, et Berdoulat.
La délibération commencée à deux heures
s’est prolongée jusqu’à cinq heures.
A l’unanimité, le Conseil a déclaré qu’il
voyait la nécessité absolue, dans l’intérêt de
la défense nationale, d’augmenter les effec
tifs militaires.
Après avoir examiné les diverses modali-
tés proposées pour atteindre ce but : engage
ments, appel de la main-d’œuvre civile, ap-
pels mensuels de réservistes, service de 27
mois, de 30 mois, le Conseil, à l’unanimité,
les a déclarés insuffisants.
’ A l’unanimité également, il s*est prononcé
en faveur du service de trois ans, strictement et
rigoureusement égal pour tous, sans aucune dis
pense.
Le Conseil des ministres, qui se réunira ce
matin à l’Elysée, sera appelé à prendre une
décision.
DINER EN L'HONNEUR DE M. POINCARÉ
L’ambassadeur de Russie et Mme Yswolski
font offert, hier soir, un dîner en l’honneur
de M. et de Mme Poincaré.
Les présidents du Conseil, du Sénat et de
îa Chambre ; MM. Jonnart, Delcassé, ainsi
que différentes personnalités diplomatiques,
civiles et militaires assistaient à ce dîner.
M. PIERRE BAUDIN A TOULON
J Toulon. — M. Pierre Baudin, ministre de
la marine, s’est rendu hier sur le Pothuau,
vaisseau d’application des tirs à la mer.
M. Baudin a été mis au courant des cours
trimestriels.
Il en a félicité les lauréats.
Tous les officiers professeurs et les officiers
Élèves canonniers lui ont été présentés.
\ • == ----==
\ LE BANQUET DES INDUSTRIES
f TEXTILES
L’Union des Syndicats patronaux des in-
dustries textiles de France a donné hier un
grand banquet sous la présidence de M.
Duist’hau, ministre du commerce et de l’in-
dustrie,
M- Guist’hau, prenant la parole,a dit qu’en
entrant au ministère du commerce il avait
reconnu, l’ntilité de la collaboration des
Blé sur..?...
Maïs sur
Saindoux sur.
C. DU JOUR
Mai
91 3 8
Juillet....
90 1/4
Mai
52 1/2
Juillet....
53 1/2
Mai
10 80
Juillet....
10 72
91
90
52
53
10
10
c. PRECED
3/4
1/2
3/4
3/8
82
77
pouvoirs publics avec les syndicats indus
triels et commerciaux.
Il a annoncé qu’il allait prochainement
créer un conseil supérieur du commerce et
de l’industrie et des syndicats industriels.
Le discours du ministre a été très vive
ment applaudi.
■ -so । •
CHUTE DE L'AVIATEUR FOURNIER
SAN-RAPHAEL. — Un hydroaéroplane, que
montait l’enseigne de vaisseau Fournier, a
capoté hier et a brisé son aile gauche en ar
rivant sur l’eau.
Le pilote est indemne.
EN COUR D’ASSISES
La Cour d’assises de la Seine vient de con
damner René Durand à dix ans d’emprison
nement dans une colonie pénitentiaire et
Eugène Jouane à six ans de travaux forcés
pour tentative d’assassinat commise sur une
femme octogénaire demeurant rue deGli-
gnancourt.
Les deux condamnés sont âgés de 17 et 18
ans.
L'ANACHISTE NOURRY
SE POURVOIT EN CASSATION
Reims. — L’anarchiste Nourry, condamné
samedi par la Cour d’assises, s’est pourvu en
cassation.
Il a été dirigé hier sur Versailles où il est
réclamé par le Parquet au sujet de l’attentat
du bureau de poste de Bezons.
LES RELATIONS ANGLO-ESPAGNOLLS
Madrid. — Le ministre de la guerre et sir
de Bunsen ambassadeur d’Angleterre ont
accompagné le colonel Seely, durant sa vi
site chez le roi.
Sir de Bunsen a donné hier un déjeuner
en l’honneur du colonel Seely.
Le colonel, après avoir assisté à des vols
exécutés à l’aérodrome militaire, est parti
pour Paris.
EN AUTRICHE-HONGRIE
Budapest. — La direction du
a décidé hier soir de ne
parti socialiste
pas proclamer la
grève générale en Mars ; elle se réserve de
déclarer la grève au moment
blera favorable.
qui lui sem-
A LA COUR DE RUSSIE
Saint-Pétersbourg. — L’empereur, l’im
pératrice, le grand-duc héritier et les gran
des-duchesses, sont arrivés hier après-midi
de Tzarkoie-Selo et se sont installés au
Palais-d’Hiver.
RAIDS D AVIATEURS
Genève. — L’aviateur Audemars ayant pris
son vol de Bâle hier après-midi, à 3 h. 30, a
franchi le Jura, et après avoir atterri à Y ver-
don a gagné les hauteurs du Nord du lac
Léman ; il est venu atterrir sans incident, à
6 h. 30, dans la plaine du palais de Genève.
Du Petit Temps :
L’aviateur Laurent, pilotant un aéroplane,
est parti de Beaulieu hier matin, à 8 h. 45,
vers Gênes et Rome, emmenant avec lui
comme passager M. Jacques Schneider.
xaae
LES AFFAIRES DO MAROC
La Marche de la Colonne Brulard
Tanger, 4 mars.
La colonne Brulard, partie il y a quelques
jours de Mogador pour Marakech, est arrivée
sans incidents le 1 er mars à la zaouïa.Si-
Mokhtar, située à 180 kilomètres à l’Est de
Mogador.
Cette région, ainsi que celles traversées
par la colonne depuis son départ, est parfai
tement tranquille. Les populations font le
meilleur accueil à nos troupes. La tribu des
Oulad-Baubah s’est montrée particulière
ment enthousiaste.
Inquiétudes espagnoles dans la Région
de Tétouan
Tétouan, 3 mars.
Le bruit court avec persistance depuis
hier, dans le monde indigène, d’une attaque
pe la tribu des Ouled-Bas contre le poste es
pagnol de Fondak-Aïn-Eidida, à mi-chemin
de Tanger.
Les chefs de ce poste auraient lancé des
pigeons voyageurs pour signaler leur situa
tion critique. Cette nouvelle n’est pas con
firmée par les autorités militaires espagno
les, mais le caïd de Tétouan a reçu l’avis
qu’une fusillade assez vive était entendue
hier et aujourd’hui chez les Beni-Hazmar.
Il est difficile d’obtenir des précisions au
milieu des nouvelles contradictoires qui cir
culent depuis quelques jours. Ce qui semble
bien établi, c’est que la situation régionale
est moins satisfaisante que la situation lo
cale. L’agitation des tribus ne s’est pourtant
manifestée jusqu’à présent par aucune of
fensive. Un escadron espagnol de cavalerie
opère journellement des reconnaissances du
coté d’El-Kantara de Fousfoa, à huit kilomè-
très de Tétouan, sur la route de Tanger, 2
La Chambre a commencé, avant-hier, un
grand débat sur la défense scolaire : dé
fense de l’Ecole contre l’indifférence cou
pable de trop nombreux parents, et défense
de l’Ecole laïque contre les incessantes et
violentes attaques dont elle est l’objet de la
part du parti clérical. Et ce débat est aussi
nécessaire, aussi primordial au point de
vue de l’avenir même de la nation que celui
qui s’ouvrira, dans quelques jours, sur la
défense militaire.
Le Parlement apportera à l’un et à l’autre
une égale sollicitude. Il ne saurait oublier
qu’au lendemain de nos désastres, la Répu
blique a accepté de refaire l’armée et d’or
ganiser l’Ecole, et c’est pourquoi il saura
déjouer les entreprises de ceux qui, inter
nationalistes ou cléricaux, ont imaginé d’op
poser les intérêts de l’Ecole à ceux de l’Ar
mée.
Tout d’abord, la question de la fréquenta
tion scolaire devra être résolue et la législa
tion de 1882 et de 1886 considérablement
renforcée. Quand on consulte les statisti
ques rappelées à la tribune de la Chambre
dans la séance de lundi, on demeure étonné
du trop grand nombre de conscrits illettrés
qui, chaque année, arrivent au régiment.
Coupable indifférence des familles, négli
gence des Municipalités et des Commis
sions scolaires craignant de se créer des
inimitiés dans leur commune, absence dé
Caisses des écoles : telles sont les causes de
la regrettable situation constatée. Il serait
nécessaire d’y apporter un prompt remède
par la réforme complète des Commissions
scolaires, par la promulgation de sanctions
légales sévères, enfin par la création obli
gatoire d’une caisse des écoles dans chaque
commune ou dans chaque groupement de
communes.
La question du recrutement des institu
teurs et institutrices n’est pas moins ur
gente. De toute nécessité, il importe d’as
surer un recrutement plus nombreux à nos
écoles normales. Pour cela il faut relever
la situation matérielle des instituteurs,
augmenter les traitements en commençant
par les classes inférieures dont les salaires
sont d’une insuffisance notoire, établir la
péréquation des traitements entre institu
teurs et institutrices, enfin, — c’est du
moins notre vis — accorder une prime au
brevet supérieur afin de relever le niveau
de l’enseignement dans les écoles normales.
Mais il ne suffit pas d’améliorer la situa
tion matérielle du corps enseignant pri
maire ; il est non moins indispensable de
sauvegarder sa situation morale, de ne pas
le laisser sans défense devant ‘hostilité
violente dont il est parfois l’objet. Sans
doute les exemples de tyrannie cléricale
sont assez rares dans nos régions. Mais,
dans certains pays du Centre et de l’Ouest,
des faits nombreux et récents sont encore
venus démontrer l’urgence d’une interven
tion énergique en faveur des instituteurs de
l’école laïque. Il importe non seulement de
faire cesser certaines tracasseries, certaines
persécutions, mais encore de mettre un
frein à certaines campagnes entreprises
par l’épiscopat contre les manuels scolaires
dont l’enseignement s’inspire cependant
des principes de tolérance et de neutralité
proclamés par la loi fondamentale de 1882.
Il faut enfin sévir contre ceux qui usent
d’intimidation à l’égard des familles refu
sant de subir l’action cléricale et auxquel
les on fait perdre leur gagne-pain dès qu’el
les veulent mettre leurs enfants à l’école
laïque.
S’il est de toute urgence d’instituer une
inspection sérieuse de l’enseignement donné
dans les écoles libres, — et l’on doit s’éton
ner que cette inspection ait été si longtemps
négligée, — nous ne saurions considérer
comme une mesure équitable la limitation
du nombre des écoles libres ainsi qu’elle
est proposée par M. Brard, député du Mor
bihan. Sa proposition est formulée en cet
article unique :
« Dans les communes de moins de 3,000
habitants, où les établissements d’ensei
gnement primaire publics sont suffisants
pour recevoir toute la population scolaire,
il ne pourra être ouvert de nouveaux éta
blissements privés qu’après l’autorisation
du ministre de l’Instruction publique et à
la condition que leurs directeurs responsa
bles acceptent d’être placés sous le contrôle
et la surveillance de l’Etat ».
Or, cette proposition de M. Brard soulève
véritablement la question du monopole,
puisque c’est en réalité une forme de mo
nopole que l’on donnerait à l’Etat dans les
communes de moins de 3,000 habitants. Et
puis, ces communes ne seraient plus placées
sous le régime du droit commun, mais en
catégorie d’exception.
Contraire au principe d’égalité, la propo
sition de M. Brard a le tort de ne point po
ser en toute franchise la question du mono
pole de l’enseignement. Et s’il la posait
nettement, et s’il se prononçait lui, répu
blicain, en faveur de ce monopole, il lui
resterait à mettre d’accord ces deux termes
qui s’excluent : Monopole et Liberté.
Les Effectifs
Le Conseil supérieur de la guerre s’est
réuni hier après-midi, à deux heures, à l’Ely
sée, sous la présidence de M. Raymond Poin
caré, afin de donner son avis sur les ques
tions relatives aux effectifs militaires, dont
le gouvernement poursuit depuis plusieurs
jours déjà l’examen et l’étude. Et, comme
nous l’avons indiqué hier, le gouvernement,
après avoir recueilli cet avis, statuera au
jourd’hui en Conseil des ministres sur le
projet à soumettre au Parlement.
Le Conseil supérieur de la guerre, que le
ministre de la guerre préside, est on le sait,
composé : du chef d’état-major général et de
dix généraux de division, qui ont voix déli
bérative ; du premier sous-chef'd’état-ma
jor, qui a voix consultative et qui remplit les
fonctions de rapporteur ; et de l’officier su
périeur chef du bureau des opérations mili
taires, qui remplit les fonctions de secré
taire du Conseil.
Notons enfin que, lorsque le Conseil est
présidé par le Président de la République, ce
âui était le cas hier après-midi, le président
u Conseil y assiste de droit.
Il n’est pas besoin de dire l’importance qui
s’attachait à la réunion d’hier. Un grand
nombre de curieux stationnaient devant
l’Elysée pour assister au passage des géné
raux membres du Conseil; témoignant par
cette curiosité de l’intérêt que le public ap
porte aux questions militaires actuellement
a l’étude.
On dit que le Conseil supérieur est parti
san du service de trois ans sans execeptions
ni dispense. Le gouvernement s’est abstenu
avec raison de faire connaître ses projets
tant que le Conseil supérieur de la guerre
ne s’est pas prononcé. C’est affaire non seu
lement de correction, mais de méthode.
La consultation du Conseil supérieur de la
guerre en une question comme celle des ef
fectifs n’est pas seulement naturelle : elle
est de droit. Le gouvernement ne prendra
donc de décision qu’après avoir pris consul
tation.
Sans préjuger des solutions, rappelons du
moins dans quels termes se pose le problème
à l’étude. La loi allemande de 1912, plus ré
cemment les projets militaires de 1913, ont
fait apparaître un accroissement considéra
ble des effectifs. Au contraire, en ce qui
concerne notre recrutement, les effets de la
loi de 1905, aggravés par la faible natalité de
notre pays, ont amené à considérer comme
nécessaire et urgent un projet de loi forti
fiant nos effectifs en temps de paix.
Trois solutions ont été étudiées dont voici
l’analyse :
I. — Le service de trente mois, ou le service
de trois ans avec congés inscrits dans la loi qui
est le même système sous un autre nom. Cette
solution ne remédie pas àla faiblesse des effec
tifs durant le temps où les nouvelles recrues ne
sont pas encore formées. Enfin il ne paraît pas
certain qu’avec ce système le chiffre des effectifs
nécessaires soit atteint.
n. — La deuxième partie du contingent. Ce
système consiste à établir le service de trois ans,
et à décider que par voie de tirage au sort, seront
libérés le cas échéant les hommes dont la pré
sence ne serait pas utile. Ce système a le mérite
au point de vue militaire d’être le plus souple, et
d’assurer à la fois les effectifs nécessaires et la
possibilité de libérer mécaniquement les hommes
non nécessaires.
III.— Le service de trois ans sans dispenses,c’est
le système qui est d’apparence le plus simple. Il
donne 200,000 hommes de plus par an. Il ne pré
voit pas de congé. Si le ministre, sous sa respon
sabilité, décide à certaines époques d’en accor
der, il resterait a fixer dans quelle mesure et se
lon quelle méthode, afin d’éviter l’arbitraire.
même. Sans que nous y soyons pour quoi
que ce soit, la situation est complètement
transformée, et nous sommes bien obligés
d’en tenir compte.
» Nous avions fait la loi de deux ans
pour répondre à une situation déterminée.
Cette situation est changée du tout au tout.
Notre devoir est donc d’abandonner la loi
de deux ans, puisqu’elle ne permet plus de
faire face, efficacement, à la situation nou
velle.
» Et qu’on n’aille pas dire que le pays, que
les électeurs en voudront aux Chambres de
voter des mesures indispensables pour no
tre sécurité nationale.
» Tenez. Voici un petit fait qui éclaire,
pour moi, d’une façon lumineuse, les véri
tables sentiments du pays.
» Au commencement de la semaine der
nière, je m’entretenais de la question avec
un de mes amis politiques, un parlemen
taire, qui, lui, manifestait la plus vive répu
gnance à l’égard du rétablissement du ser
vice de trois ans. La discussion a été assez
vive entre nous ; je l’ai un peu attrapé.
» Eh bien 1 mon ami est allé, depuis, faire
un tour dans son département. Je l’ai revu
hier. Il est complètement retourné. « J’ai
parcouru les foires, les marchés, m’a-t-il dit,
j’ai causé avec beaucoup de paysans, et tous
m’ont déclaré qu’ils étaient tout prêts pour
le service de trois ans, s’il était necessaire. »
» Voilà. Le pays, qui s’est ressaisi, est ani
mé des meilleurs sentiments patriotiques; il
est disposé à tous les sacrifices pour que la
Patrie ne poisse être humiliée.
» Nous n’avons donc pas à hésiter. Et,pour
moi, je n’hésiterai pas à voter le rétablisse
ment du service de trois ans, sans dispen
ses, sans exceptions, sans atténuation au
cune. »
Ainsi parla M. Clémenceau dont M. Geor
ges Aubry a reproduit textuellement les <
paroles.
Le Buste de l’Abbé Cochet
Cliché Petit Havre
Th. VALLÉE
LA GUERRE D’ORIENT
En outre se posent un certain nombre de
questions connexes sur lesquelles le Conseil
supérieur de la guerre a été sans doute ap-
- lié à donner son avis.
peL
Il est nécessaire que la loi ait un effet
rétroactif, comme d’ailleurs la loi de 1905 en
avait eu un et que les classes présentes sous
les drapeaux accomplissent, éventuellement,
trois années.
2e La prolongation du service militaire
pose une question budgétaire.
3° Enfin, l’accroissement des effectifs a
pour conséquence un examen attentif des
questions touchant le casernement et l’ar
mement des effectifs nouveaux.
L’Opinion de M. Clémenceau
Nous avons reproduit hier les parties es
sentielles des discours prononcés dimanche :
à Quimper, par M. Charles Dumont, et à
Avize, près Epernay par M. Vallé.
Tous deux, envisageant la question du ser
vice de trois ans, ont déclaré : l’un que « le
parti radical votera le service de trente mois
ou plus pour les troupes de couverture, si
c’est nécessaire, à la condition qu’aucune dis
pense ne soit accordée » ; — et l’autre a ex
primé l’espoir que si le service de trois ans
était exigé pour faire cesser l’infériorité nu
mérique de nos effectifs vis à vis de l’Alle-
magne, vétérans et conscrits sauront accep
ter joyeusement cette nécessité.
Or, Tun de nos confrères, M. Georges Au
bry, rédacteur à la Liberté, est allé rendre
visite hier à M. Clémenceau et l’a interrogé
sur la question délicate et brûlante des ef
fectifs. Dès ses premiers mots, M. Clémen
ceau l’a interrompu pour lui exposer, sans
réticence aucune, son opinion tout en
tière :
— « La question du service militaire ?...
Oh ! c’est bien simple. Je suis — et je n’ai
aucune raison de cacher mon opinion —
pour le rétablissement du service de trois
ans, pour toutes les armes, sans dispenses,
sans exceptions, sans atténuation aucune.
» L’effort allemand nous oblige à augmen
ter nos effectifs, et la seule mesure vraiment
efficace, c’est le rétablissement complet du
service de trois ans. Nous n’avons pas à hé
siter. Et notre devoir est de rétablir le ser
vice de trois ans, sans dispenses et sans ex ¬
La Question de l’Indemnité de Guerre
Londres, 4 mars.
On fait remarquer ici que la question de
l’indemnité de guerre à payer par la Turquie
aux alliés est sujette à discussion. Avant la
reprise des hostilités, les puissances s’étaient
prononcées contre elle, mais cette décision
n’a jamais été communiquée officiellement
aux alliés.
En outre, comme on le fait remarquer ce
matin dans la Cité, il est parfaitement exact
que si on n’impose aucune indemnité de
guerre à la Turquie et si on lui enlève, com
me on l’a proposé, 20 0/0 de la Dette otto
mane, sa situation financière sera beaucoup
plus favorable qu’auparavant.
Dans l’ensemble, on est d’avis que cette
question est susceptible d’un compromis, et
limpression est qu’on pourra trouver une
solution acceptable pour tous.
La Médiation des Puissances
Sofia, 4 mars.
Les représentants des puissances attendent
à l’heure actuelle la réponse du gouverne
ment bulgare à la question qu’ils lui ont po
sée, touchant ses dispositions d’esprit à l’e
gard d’une médiation qui mettrait fin à la
guerre d’Orient. Sans préjuger la réponse, on
croit, dans les milieux bien informés, que le
gouvernement bulgare se montrera favora
ble à la proposition des puissances, tout en
formulant les conditions auxquelles cette
médiation aurait chance d’être acceptée par
le gouvernement comme par l’opinion bul
gare.
On craint que les puissances ne fassent la
sourde oreille à toutes les exigences plus
étendues que celles contenues dans la note
des puissances à la Porte, et surtout aux de
mandes d’indemnité, bien qu’on en affirme
ici l’absolue nécessité.
Quant au conflit bulgaro-roumain, il con
tinue à faire l’objet de l’examen des repré
sentants des puissances à Bucarest et à Sofia,
qui cherchent, en étroit accord télégraphi
que avec la conférence des ambassadeurs à
Londres, une formule médiatrice ayant
a priori, avant d’être soumise officiellement
aux deux gouvernements intéressés, toutes
les chances d’être acceptée par eux.
Les Projets de Paix turcs
Constantinople, 4 mars.
Suivant des renseignements de source au
torisée, on confirme que le grand-vizir a fait
à la Bulgarie, par l’entremise de la Russie,
de nouvelles propositions de paix, d’après
lesquelles la nouvelle frontière commence
rait à la baie de San-Stefano, sur la mer
Noire, à 45 kilomètres au Nord de Midia,
suivrait ensuite le cours de la Resvaïa dans
la direction Est-Ouest de San-Stefano à Tir-
novo, descendrait vers le Sud-Ouest, laissant
Kirk-Kilissé à la Bulgarie, et rejoindrait le
cours de la Maritza. Andrinople serait cédée
à la Bulgarie, moyennant certaines garan
ties.
Les tendances pacifiques du gouvernement
ottoman s’accentuent de plus en plus et, de
puis hier, dans les cercles officiels, on con
sidère la conclusion de la paix comme pro
chaine.
En ce qui concerne l’indemnité de guerre,
le gouvernement déclare qu’il ne peut cé
der.
Il y a un an, le 7 mars 1912, nos conci-
toyens, à ‘instigation de la Société ha vrais®
d Eludes diverses et de la Société Géologi
que de Normandie, célébraient le centenaire
de l’abbé Cochet en assistant à la remise en
place, sur la façade de sa maison natale
située rue Guillemard, no 17, d’une plaque
commémorative.
Ce que fut cette cérémonie à laquelle la
municipalité tint à honneur de s’associer,
nous n’avons pas à le redire, mais nos lec-
teurs n’ont sans doute pas oublié qu’il est
alors apparu que cet hommage rendu à la
mémoire de notre illustre concitoyen, était
peut-être insuffisant.
Il sembla logique,qu‘alors que Rouen s’ho
norait de posséder l’effigie du savant ar
chéologue, notre ville devait également rap
peler ses traits à la postérité par un monu
ment digne de sa haute érudition et de son
grand dévouement à la science.
En cette pensée, il fut décidé qu’une sous
cription allait être ouverte dans le but de
faire couler en bronze une copie du beau
buste, dû au ciseau d’Izelin, que l’on trouve
au Musée départemental de Rouen. C’est
une œuvre largement traitée, d’une belle
valeur artistique, que nous reproduisons en
tête de cet article.
La souscription reçut le meilleur accueil ;
spontanément, 113 souscripteurs fournirent
un premier appoint de 1,030 francs-; le Con
seil municipal, dans sa séance du 20 dé
cembre, s’associa à l’hommage projeté en
contribuant à cette souscription pour 256
francs.
Suivant un vœu formulé par la Société
d’Etudes diverses, il a été décidé que le
buste devrait être érigé dans le petit square
avoisinant l’ancienne église Saint-Michel.
L’idée était en tous points excellente.
N’était-il pas juste que cette noble image,
de l’illustre créateur de l’archéologie gallo-
romaine, mérovingienne et franque, fut
placée à l’ombre d’un de ces vieux clochers
que l’infatigable chercheur a décrits avec
tant de précision et de science.
On a fait mieux. Un sentiment très artis
tique a conduit les promoteurs à choisir
comme modèle de la stèle devant supporter
le buste, un délicat baptistère du XHIe
siècle, provenant de l’église deBruneval, qui
constitue l’une des belles pièces de notre
trop modeste musée d’archeologie.
Aujourd’hui, la copie du baptistère est
achevée, le buste a été excellemment re
produit, et ces jours-ci les artistes ont ache
vé la mise en place du monument.
Un de ces jours prochains, vendredi pro-
bablement, c’est-à-dire un an après la pose
de la plaque commémorative, la Société Ha-
vraise d’Etudes diverses procédera officielle
ment à la remise du monument à la Muni
cipalité havraise. Et notre ville aura ainsi
rendu un légitime hommage à l’un de ses
meilleurs enfants. — A. P.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
ceptions.
» J’ai entendu dire, autour de moi, qu’en
forçant les Chambres à revenir sur la loi
de deux ans, on leur imposerait un meâ
qu’en
la loi
culpâ vraiment pénible.
» Vin meâ culpâ 1 On peut bien faire un
meâ culpâ pour la Patrie. Moi, ça ne me gêne
pas du tout, et je suis prêt à en faire, toute
la journée, des meâ culpâ, s’il s’agit du salut
du pays...
» C’est inexact, d’ailleurs. Il n’y a aucun
meà culpâ à faire.
» Quand nous avons voté la loi de deux
ans, qu’avons-nous eu en vue ?
» Nous avons voulu réduire le plus possi
ble les charges des citoyens, tout en nous
préparant des effectifs suffisants à opposer
aux effectifs allemands que nous avions en
face de nous.
» Mais voici que l’Allemagne augmente,
dans des proportions formidables, le chiffre
de ses soldats. La situation n’est donc plus la
-—_ -----—- --------------------------------
INFORMATIONS
Une panne de moteur
à 1,200 mètres
Dimanche, l’aviateur Paul Mère, âgé de
30 ans, du champ d’aviation de Reims, pre
nait, l’après-midi, son vol, de Corbeil pour
Juvisy-sur-Orge. Vers 3 heures, 1 aviateur
était en vue de Montgeron, quand tout à
coup, alors qu’il se trouvait à 1,200 mètres
de hauteur, le moteur s’arrêta net. L’avia
teur voulut descendre en vol plané, mais un
coup de vent emporta l’appareil.
Sans perdre son sang froid, Mère, a dix
mètres de hauteur, sauta de son siège et, la
tête la première, vint s’abattre sur un champ
de luzerne, au lieu dit Le Rouvre, territoire
de Vigneux-sur-Seine, pendant que son ap
pareil, à cinquante mètres de la, s’écrasait
sur le sol.
Un charretier se porta au secours de l’in
fortuné aviateur, qu’il releva inanimé avec
plusieurs côtes enfoncées et la mâchoire fra-
cassée
Malgré ses horribles blessures, les jours
de Mère ne paraissent pas en danger.
Paris, 4 mars 1913.
M. Klotz a eu, ce matin, une agréable sur<
prise. La Chambre, qui rejette assez volon
tiers les nouveaux impô.s demandés par le
ministre des finances, lui en a voté un qu’il
n’avait pas sollicité. Cet impôt, c’est un so
cialiste, M. Albert Thomas, qui l’a imaginé.
M. Albert Thomas proposait d’assujettir les
mines de houille au payement d une taxe de
1 fr. 20 par tonne de houille, de coke ou de
briquettes expédiée ou vendue. Que pouvait
faire le ministre? Refuser, alors que de nou
velles ressources sont indispensables pour
faire face aux dépenses sans cesse crois
santes ? C’eût été de l’héroïsme de sa part
— ou de la naïveté. M. Klotz a donc accepté
la taxe proposée par M. Albert Thomas, mais
en la limitant à 50 centimes par tonne et en
proposant certaines atténuations dont béné
ficieront les mines peu productives, et cette
taxe de 50 centimes a été votée, malgré l’op-
position de plusieurs députés qui ont fait
observer, avec juste raison, qu’elle retombe
rait fatalement sur les consommateurs.
Dans cette même séance matinale, on a
voté les crédits destinés à l’augment tion des
traitements et des salaires des agents des
contributions indirectes, des douanes et des
manufactures de l’État. À ce propos, M. Bou-
ce a signalé que dans diverses villes, à Mar
seille notamment, le trafic des tabacs avait
augmenté dans des proportions telles que
l’Administration avait dû doubler le person
nel ouvrier tandis que le nombre des prépo
sés était resté le même. Pourquoi la Com
mission n’a-t-elle pas accepté la création de»
douze nouveaux postes de préposés deman
dés par le gouverneur ? Parce que, répondi
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