Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-03-03
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 mars 1913 03 mars 1913
Description : 1913/03/03 (A33,N14555). 1913/03/03 (A33,N14555).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637904k
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
âdminiskealeur-Délégue
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
à M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 85
Adresse Télégraphique: RANDOLET Havre
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AU HAVRE
- A .PARIS
La PETIT HA VUE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
-5Cenuumes
(6 Pages)
Lundi 3 Mars 1943
-
Le Petit Havre
ANNONCES
‘ Bureau du Journal, 112, boni* de Strasbourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
s seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
ORGANE REPUBLICAIN
DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
T
Rédaetear en Chef, Géraat
TPPoLYrs FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE Fénoux
35, Hue Fontanelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, N> T Go
ABONNEMENTS
Trois Mois; Six Mois
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Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure 1
1 Oise et la Somme ‘(
| Autres Départements
il Union Postale
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Fr.
9 Fr.
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* o Fr,
fl 8 Fr.
se »
Sabonne egalement, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de
44%
\gpNjpm Hpypp Le Sens dela nomination de
IIHIMM filH M.DelcasséàSt-Péterst
Pétersbourg
Paris, trois heures matin
1 LA GUERRE D’ORIENT
5z
La Question d’Andrinople
? CONSTANTINOPLE. — On annonce que l’am-
bassadeur de Russie a fait une démarche
auprès de la Porte pour demander que toute
la population civile d’Andrinople soit auto
risée à quitter la ville.
Navires de Commerce bombardés
Constantinople, 2 mars (Envoyé spécial
T’Havas). — Le commandant de la Suzett,
appartenant à une Compagnie de Marseille,
signale dans son rapport à l’agent de cette
Compagnie à Constantinople qu’hier soir, à
4 heures, alors qu’il naviguait a trois milles
de la côte de Charkeii, des 1 iteries bulgares
tirèrent sur le vapeur, quoique le drapeau
français ait été hissé au grand mât.
Neuf boulets furent ainsi tirés, dont un
atteignit le navire et lui occasionna des dom-
mages.
L’agent de la Compagnie a protesté auprès
de l’ambassade de France.
Deux autres vapeurs, l’un italien et l’autre
anglais, qui suivaient la Suzett, ont été éga
lement bombardés.
Le vapeur italien Monza aurait reçu de
graves avaries.
M. BAUDIN A TOULON
La Visite de M. Winston Churchill
Toulon.— M. Baudin est arrivé à huit heu-
fes et demie.
Il a été salué, à son arrivée, par les
vice-amiraux Boué de Lapeyrère, comman
dant en chef de l’armée navale et Bellue,
préfet maritime.
Le ministre s’est entretenu avec les offi
ciers généraux des tirs que va livrer l’armée
navale.
Toulon, 2 mars. — M. Baudin, après avoir
remercié les autorités, a été conduit au quai
de la Consigne.
Accompagné des amiraux, il s’est rendu à
bord du Voltaire, où il séjournera pendant
toute la durée des écoles à feu des escadres
de la Méditerranée.
Le ministre ne compte pas rentrer à Paris
avant jeudi matin.
Toulon, 3 mars. — La canonnière cuiras
sée anglaise The-Hussard est arrivée hier soir,
ayant à bord M. Winston Churchill, premier
lord de l’Amirauté anglaise.
M. Baudin a été informé dès son arrivée
de la présence du ministre anglais.
Les honneurs seront rendus demain matin
par les navires français au Hussard.
ÉLECTIONS MUNICIPALES A PARIS
e Paris. — Elections municipales.
, T5e arrondissement. — Quartier Necker
Inscrits : 11,869 — Votants : 7,926
Ont obtenu : ■
' M. Tony Michaud, socialiste unifié, 3,416
FOix. - \
M. Martin, libéral, 2,480 voix.
M. Schneider, de la concentration républi-
caine, 1,762 voix.
M. Lebreton, républicain socialiste, 186
voix. ) • ( w
Ballottage.
i II s’agissait de remplacer M. Tony Michaud
‘dont l’élection fut annulée par le Conseil
d’Etat.
1
12e Arrondissement.*- Quartier Picpus
Inscrits : 14,060. — Votants : 40,272.
Ont obtenu :
| M. Pierre Dormoy, socialiste unifié, 5,198
voix, élu.
| M. le docteur Salmon, rad. soc., 4,575 voix,
t M. Buffet, soc. indépendant, 405 voix.
Il s’agissait de remplacer M. Dormoy, dont
l’élection avait été annulée par le Conseil
d’Etat.
LE ROI DE SUÈDE SUR LA COTE D’AZUR
Nice. — Le roi de Suède doit arriver dans
le midi de la France vers la fin du mois.
Des appartements ont été retenus dans un
grand hôtel de Nice.
Le souverain passera une quinzaine de
jours sur le littoral.
LE FEU A BORD D’UN VAPEUR
Marseille, 2 mars. — Le vapeur Malga
che, qui était parti aujourd’hui pour Mada
gascar avec deux mille tonnes de marchan
dises et plusieurs caisses d’explosifs, reve
nait peu après en rade de Marseille et signa
lait à la vigie que le feu s’était déclaré dans
sa cale d’avant.
Le navire mouilla dans la baie de l’Esta-
que.
La cale dans laquelle le feu s’était déclaré
fut noyée et l’on procéda en même temps
au débarquement des six caisses de dyna
mite qui se trouvaient à bord.
Tout danger étant conjuré, le Malgache
rentra au port dans la soirée.
[ Les dégâts sont importants.
élections en Espagne
Madrid, 2 mars. — D’après des renseigne-
ments officiels, ont été proclamés conseillers
d’arrondissement dans toute l’Espagne, en
vertu de l’article 29 de la loi électorale, 142
libéraux dont deux conservateurs, 6 répu
blicains, 2 catholiques indépendants.
Le scrutin complémentaires est fixé au 9
mars.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Football Rugby
: Le Havre Rugby Club bat les Touristes El-
peuviens, par 9 points à 3 points.
Association ' •
. Le Football Club Rouennais bat le Patro-
nage Ollier, par 5 buts à 1.
" Les événements politiques se succèdent
avec une telle rapidité que la nomination
de M. Delcassé à l'ambassade de Saint-
Pétersbourg n’est déjà plus un sujet d’im
médiate actualité. Cette désignation est ce
pendant si importante, soit par la notoriété
exceptionnelle de celui qui en est l’objet,
soit par les circonstances qui l’ont provo
quée, qu’il faut y revenir, pour bien préci
ser sa signification et sa portée.
Quand on écrira plus tard l’histoire im
partiale de la Troisième République, on
devra reconnaître que M. Delcassé a été
sous ce régime l’un de nos plus grands mi
nistres, pour ne pas dire notre plus grand
ministre des affaires étrangères. Son triple
mérite est d’avoir duré, d’avoir eu une po
litique, de l’avoir réalisée. Les sept années
de son ministère (1898-1903) se placent à
un point tournant de notre évolution diplo
matique, et il faut les considérer comme
une sorte de nœud, auquel vient aboutir
tout un passé et d’où part tout un avenir.
Ce ministre est donc arrivé au pouvoir au
moment où il y avait quelque chose à faire,
où l’on pouvait agir, et où c’était l’heure
psychologique pour réussir. En effet, quand
il quitta le Quai d’Orsay, il avait orienté la
politique française dans une voie qu’elle
n’a plus, depuis lors, cessé de suivre.
La vraie caractéristique de la politique
delcassiste peut se résumer d’un mot :
M. Delcassé a été à la fois l’homme de
l’Alliance russe et l’homme de l’Entente
anglaise. Et c’est par ce fait que le rappro
chement anglo-russe a été rendu possible.
Bien que ce rapprochement n’ait abouti
qu'après sa démission, il est cependant une
conséquence normale de son œuvre. Nous
n’exagérons pas en concluant, dans ces
conditions, que la triple entente, telle
qu’elle fonctionne aujourd’hui, n’est que
l’épanouissement final du système conçu
au quai d’Orsay, entre 1898 et 1903.
Qui ne voit que cette politique est de
meurée la politique nécessaire du pays ?
M. Clémenceau et M. Pichon l’ont simple
ment continuée, M. Poincaré n’a fait que
lui donner un renouveau de jeunesse. Ceux
qui ont tenté de s’en écarter, comme M.
Rouvier en 1903, n’ont pas persisté long
temps dans leur erreur. M. Delcassé avait
donné au pays une formule, dont il a fait
l’épreuve aux heures difficiles, et dont per
sonne aujourd’hui ne songe plus à s’éloi
gner.
Sans doute, comme tous les hommes qui
font une œuvre, M. Delcassé n’a pas re
cueilli de suite l’unanimité de l’assenti
ment. Il a connu des heures cruelles, en
1903, quand abandonné par ses collègues,
par le Parlement et malheureusement aussi
par l’opinion, il put croire pendant quelque
temps que le gouvernement allait renoncer
à l’orientation qu’il avait imprimée à notre
diplomatie. Qu’on se souvienne des articles
de journaux du mois de mai 1903 ! Nous
n’en sommes que plus fiers d’avoir à ce
moment là, dans le Petit Havre, défendu la
personne et l’œuvre du ministre que, dans
des circonstances humiliantes, la France
reniait devant les menaces de l’étranger.
Très sagement, M. Delcassé se tut trois
ans, laissant les faits plaider en sa faveur.
Quand on s’aperçut à quel point la triple-
entente devenait une pièce essentielle de
l’équilibre européen, quand on comprit que
décidément l’alliance russe restait notre
sauvegarde dans l’Europe orientale, tandis
que l’entente anglaise devenait notre
sauvegarde dans l’Europe occidentale,quand
on comprit qu’une France militairement
forte, appuyée sur de pareils amis, ne de
vait e n somme plus rien redouter, alors la
politique delcassiste eut définitivement gain
de cause. Reprenant sa vraie place, le mi
nistre renversé de 1903 redevint un espoir
de l’avenir.
Ce n’est pas sans doute que l’Angleterre
et la Russie n’aient chez nous des détrac
teurs persistants. Que de fois n’avons-nous
pas entendu prétendre que l’Angleterre
nous abandonnait ? Il nous était facile de
répondre qu’à Algésiras, à Casablanca, à
Agadir, nous l’avions toujours trouvée em
pressée à nous soutenir. Que de fois, d’au
tre part, ne nous a-t-on pas dit que l’allian
ce russe est une duperie, que les Russes
n’aiment pas les Français et que le contact
ne se conserve que difficilement entre deux
peuples si dissemblables ? Nous avons tou
jours pu répondre que cette alliance est né
cessitée par la logique des choses, qu’elle
existe par la vertu d’équilibre qui est en
elle, qu’elle ne peut pas ne pas exister.
On peut voir en effet que, malgré toutes
les campagnes de presse et toutes les insi
nuations alarmistes, notre alliance et notre
entente n’ont pas cesser de vivre. L’Allema
gne, malgré ses tentatives répétées, n’a
rien pu obtenir, ni de Londres, ni de Saint-
Pétersbourg. Cependant, comme l’a dit je
crois M. Ribot, il ne suffit pas qu’une al
liance existe ; encore faut-il la pratiquer.
Pourquoi nier que, si cette pratique est re
lativement facile à Londres, elle est au con
traire très difficile à Saint-Pétersbourg ?
La France et la Russie sont loin l’une de
l’autre, ' géographiquement et moralement;
Les Russes et les Français se connaissent
peu. D’autre part, nous sommes une démo
cratie, nos alliés sont une autocratie. Pour
peu que nos représentants ne soient pas
hommes très considérables ou qui flattent
par leurs opinions conservatrices, les ten
dances anti-démocratiques qui prévalent
en Russie, ces représentants restent isolés
dans une cour pratiquement impossible à
pénétrer. Nous avons eu ainsi des ambassa
deurs qui réussissaient, moins par leur
distinction propre que par leur attitude
anti-républicaine ; et cela ne convenait
guère à la dignité de la France démocrati
que. Nous en avons eu d’autres qui, malgré
des qualités remarquables, échouaient com
plètement, faute de pouvoir s’assurer per
sonnellement une situation morale, j’allais
dire mondaine, dans l’entourage du tsar.
En somme, nous n'avons pas jusqu’ici ré
solu cette difficile question de notre am
bassade en Russie.
Il a fallu les circonstances exceptionnel
lement graves de l’heure présente pour que
le gouvernement se décidât à envoyer là-
bas l’homme le plus autorisé possible, et
pour que cet homme, que d’autres très
hautes fonctions auraient pu solliciter en
France, jugeât que ce poste d’avant-garde
était justement celui où il pouvait rendre
le plus de services.
La nomination de M. Delcassé a donc es
sentiellement le sens d’une affirmation de
la persistance de la triple-entente. A un
moment où l’équilibre militaire et diploma
tique de l’Europe se fait sentir de plus en
plus nécessaire, l’envoi d’un certain homme
à un certain poste en dit, à cet égard, beau
coup plus que de longs discours. D’autre
part — et personne ne s’y est mépris —
cette nomination a encore le caractère d’une
réponse : En n’hésitant pas à mettre au pre
mier rang de la mêlée diplomatique l’hom
me qui symbolise le mieux par son passé
une politique d'indépendance et de fierté
française, la France a laissé entendre, dis
crètement mais nettement, que l’heure où
on la faisait céder en cherchant à l’intimi
der était passée.
ANDRÉ Siegfried.
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Le Président de la République visite
des Expositions artistiques
Au Cercle de l’Union Artistique
Le président de la République et Mme
Poincaré, accompagnés du capitaine de vais-
seaù Grandclément et du lieutenant-colonel
Pénélon, se sont rendus hier matin, à dix
heures, au cercle de l’Union artistique, où
ils ont inauguré l’exposition de peinture et
de sculpture.
Ils ont été reçus à l’entrée de l’exposi
tion par M. Léon Bérard, sous-secrétaire
d’Etat aux beaux-arts, par M. Barthou, mi
nistre de la justice, par le marquis de Sé-
gur, président du Cercle, par les membres
du Comité et par MM. Lépine, Maurice Re
clus, etc.
M. Léon Bérard a offert le bras à Mme
Poincaré, qui portait une très jolie toilette
de velours et satin gris avec un manchon
d’hermine, et la visite a immédiatement
commencé.
Le président et Mme Poincaré se sont par
ticulièrement arrêtés devant un très beau
buste de Carlès, représentant M. Max Bar-
thou, fils de M. Louis Barthou.
A dix heures et demie, le président et Mme
Poincaré quittaient le cercle de l’Union artis
tique pour se rendre à l’exposition des pein
tres et sculpteurs animaliers, aux galeries de
la rue La-Boétie.
Ils ont été reçus à l’entrée de l’exposition
par MM. L. Bérard, M. Reclus, Armand
Dayot, président de l’exposition ; le marquis
de l’Aigle, président d’honneur, et par les
membres du Comité.
Le président de la République et Mme
Poincaré ont beaucoup admiré les envois de
M. Bruno Liljefors, le grand peintre anima
lier suédois, et plus particulièrement les
Courlis, toile achetée par l’Etat pour le musée
du Luxembourg.
L’artiste n’étant pas à Paris, c’est le comte
Gyldenstolfe, ministre plénipotentiaire de
Suède, qui a fait au président de la Républi
que les honneurs de l’exposition de M. Lilje-
fors.
M. et Mme Poincaré se sont ensuite lon
guement arrêtés devant le Lion rugissant,
magnifique bronze de Rodin, devant les
puissantes aquarelles de Barye, les amu
sants groupes d’animaux de Jacques Fra-
veul-Meurice, les admirables singes de Mau
rice Marx, les chiens de Perrault-Harry et le
loup du prince Troubestzkoï. Ce loup en plâ
tre est le portrait d’un loup privé que le
prince Troubestzkoï emmenait avec lui en
promenade et qui le suivait comme un
chien, jusqu’au jour où il s’échappa et où on
dut l’abattre parce qu’il avait par trop ef
frayé une compagnie de dîneurs qui ne l’a
vaient point invité.
Comme le président et Mme Poincaré se
retiraient, Mlle Magdeleine Dayot offrit une
superbe gerbe de fleurs à Mme Poincaré de
la part des organisateurs de l’exposition.
M. Léon Bérard demanda alors à Mme
Poincaré si elle se rendait avec le président
à l’exposition culinaire.
— Certainement, répondit-elle, en sou
riant, c’est tout à fait mon domaine.
A l’Exposition Internationale d’Alimentation
et d’Hygiène Alimentaire
Le président et Mme Poincaré arrivèrent à
onze heure un quart à l'exposition d’alimen
tation installée à Luna-Park.
Ils furent reçus par MM. Jumin, prési
dent de l’exposition, et les membres du Co
mité : Verlot, député des Vosges, et Lépine,
préfet de police.
La musique de l’exposition joua la Mar
seillaise à l’entrée du président, qui fat vi-
goareusement acclamé par les assistants, car
l’exposition était publique. Pendant plus
d’une demi-heure, le président et Mme Poin
caré admirèrent avec la plus aimable cons
tance des plats de tous genres, tout prêts à
être dégustés, et des batteries de cuisine de
la plus ingénieuse nouveauté.
Le président de là République parcourut
la grande salle dans laquelle sont dressées
les tables ornées, avec les couverts installés.
La table centrale, dressée avec une élégance
’ et un goût parfaits, avait été aménagée par
le célèbre et ancien restaurant Marguery, un
des rares où les bonnes traditions ne se per-
dent point. M. A. Drouant, qui en est main
tenant le directeur, reçut les félicitations du
chef de l’Etat qui le complimenta et s’inté
ressa particulièrement à cette présentation
remarquée par tous les visiteurs.
M. Poincaré écouta avec intérêt M. Bois
son, président de la Chambre syndicale des
bouillons de Paris, qui lui expliqua com
ment lui et ses confrères arrivaient à servir
à bon marché des repas convenables à cinq
cent mille personnes tous les jours.
Puis le président de la République et Mme
Poincaré furent conduits dans un petit salon
où on leur offrit du champagne et deux bel
les corbeilles de fleurs.
M. Jumin remercia vivement le président
de la République de sa visite et du précieux
encouragement qu’il donnait ainsi aux pro
fessionnels de l’alimentation.
M. Poincaré répondit qu’il avait été très
heureux d’encourager par sa présence une
œuvre éminemment utile, qu’il connaissait
déjà par ce que lui en avait dit le fondateur,
M. Marguery, qu’il tenait en grande esti
me et qui fut son ami.
Le président de la République sait que les
recettes de cette exposition sont destinées à
la maison de retraite de l’alimentation, et fé
licite les organisateurs de leur philanthropie.
Il fait enfin remettre au comité un beau
vase de Sèvres en souvenir de sa visite.
Puis de nouveau acclamé, ainsi que Mme
Poincaré, il prend congé pour rentrer direc
tement à l’Elysée*
IA MM D'ORIENT
L'Action diplomatique
La demande de médiation adressée par la
Turquie aux puissances, malgré les impréci
sions qui l’entourent encore, paraît impli
quer l’adhésion de la Porte à la note collec
tive des puissances du 17 janvier, conseillant
la cession d’Andrinople et la remise
des îles entre les mains de l’Europe.
On dit que la Turquie proposerait même déjà
comme future frontière avec la Bulgarie une
ligne partant d’Inadia, sur la mer Noire, au
Nord de Midia et passant par Tchamak pour
aboutir au golfe d'Enos, dans la mer Egée.
Par contre, elle demanderait l’assurance que
la majorité des îles lui seraient conservées,
et est opposée à toute indemnité de guerre
que les coalisés considèrent cependant com
me une condition essentielle de la paix.
De nouvelles concessions turques permet
tront vraisemblablement aux puissances de
s'adresser aux alliés avec chance de succès.
Mais il reste probable que la Bulgarie vou
dra arrêter elle-même les préliminaires de
paix avant la cessation des hostilités.
Si l’on parvient à mettre définitivement en
œuvre ces négociations de paix, il y a lieu
de compter que ce nouvel effort commun de
la diplomatie européenne exerce par contre
coup une heureuse influence sur la solation
des questions touchant aux intérêts propres
de quelques grandes puissances et qui ne
sont pas encore réglées. Ajoutons d’ailleurs
qu’on espère que la détente austro-russe
sera assez avancée pour permettre d’ici à
quelques jours l’annonce officielle d’une
diminution des mesures militaires sur les
frontières autrichiennes et russes.
Quant à la médiation bulgaro-roumaine,
sa procédure exacte reste encore à détermi
ner.
Le Congrès albanais de Trieste
Le Congrès albanais, annoncé en Australie
depuis plusieurs semaines, s’est ouvert hier
à Trieste.Il a élu comme président Hil Mossi,
et comme vice-président Faik bey, de Ko-
nitza.
Une centaine de délégués des colonies al
banaises d’Europe, d’Amérique et d’Egypte y
assistent. Le gouvernement autrichien y est
représenté par M. Mahovetz, directeur de la
police de Trieste, et à titre officieux, par un
capitaine d’état-major.
Les congressistes se sont livrés à une série
de manifestations de sympathie envers l’Au
triche.
Le premier orateur qui prit la parole
après le président fut le comte Taffe, fonc
tionnaire du ministère des affaires étrangè
res de Vienne, et fils de l’ancien ministre,
qui parla en faveur des revendications de la
Grande-Albanie.
Le vice-président Faik bey a prononcé une
allocution dans laquelle il a exprimé la re
connaissance des Albanais envers l’empe
reur François-Joseph et le roi d'Italie pour
la bienveillance qu’ils ont témoignée au
peuple albanais et qui a permis de voir le
projet de création d’une Albanie indépen
dante s’acheminer vers une prochaine réali
sation.
En exprimant la reconnaissance du peu
ple albanais envers les gouvernements des
deux Etats, l’orateur a proposé d’adresser
au comte Berchtold et au marquis San Giu-
liano des télégrammes de dévouement iden
tiques, dont voici le texte :
Les Albanais, réunis en congrès à Trieste, et
représentant toutes les régions albanaises, ainsi
que les diverses colonies d’Autriche-Hongrie,
d’Italie, d’Amérique, de Roumanie, d’Egypte et
de Turquie, ont résolu à l’unanimité de transmet
tre à Votre Excellence leurs hommages respec
tueux et l’expression de leur profonde gratitude
pour l’intérêt effectif que Votre Excellence a té
moigné a leur patrie. Les Roumains présents
s’associent à cet hommage.
Après la lecture des télégrammes de bien
venue, le marquis Danlieka Skanderberg a
été élu président d’honneur du congrès.
Le professeur Schuo a parlé ensuite en
faveur de l’annexion à l’Albanie de toutes
les localités habitées par les Albanais.
ITALIE
Le Condamné à mort était Millionnaire
Le Nuovo Giornale raconte l’histoire d’un
nommé Agostino Barbadero, sujet italien,
qui est mort à Buenos-Ayres en laissant une
fortune de trente millions sans qu’aucun
testament indiquât l’emploi qu’il voulait faire
de ses biens.
Ce millionnaire avait quitté très pauvre le
sol natal, il y a plus de quarante ans, à la
suite d’un crime qu’il avait commis ; il avait
assassiné deux gendarmes du Saint-Siège.
Longtemps récherché par la police, il était
demeuré introuvable et il avait été condam
né à mort, par contumace. Barbadero s’était
réfugié sous un nom d’emprunt dans la Ré
publique Argentine, où il attendit que les
délais de prescription pussent lui permettre
de reprendre sa véritable identité. Redeve
nu Barbadero, il amassa sa fortune considé
rable dont on cherche aujourd’hui les léga
taires.
La préfecture de Florence, saisie d e ce tte
succession, a ouvert une enquê e, et près
de soixante personnes se sont déjà fait con
naître comme ayant droit à cet héritage fa
buleux.
PORTUGAL
Les Menées Royalistes
A lasuitedes déclarations faites par M.Luz
Almeida, chef des Carbonarios, au journal A
Capital et daprès lesquelles des conspira
teurs monarchistes se préparaient à tenter
un nouveau coup sur la frontière de Galice,
à la faveur de l’amnistie proposée, on signale
des mouvements de troupes dans le Nord.
La garde republica ne d’Oporto se tiendrait
prête à marcher sur Braga, ainsi qu’une
compagnie de la garde de Lisbonne.
Le gouvernement a connaissance de la pré
sence d’individus suspects à la frontière de
Galice, mais ne croit d’ailleurs aucunement
à la possibilité d’un mouvement monarchi
que,
La Cour martiale de Coïmbre a jugé les
douze membres d’un complot politique qui
s’était formé' à Agueda. Cinq d’entre eux,
parmi lesquels quatre prêtres, ont été con-
dimnésà la cellule, un autre a été puni
d’une peine correctionnelle, les six autres
ont été acquittés.
Le Port Commercial de Leixoès
La question du port Leixoès a été discutée
passionnément cette semaine dans la presse,
le gouvernement ayant soumis le projet aux
Chimbres. L’opposition tant soit peu tumul-
tueuse provoq ée à Oporto par ce projet
aura pour résultat la jonction des autorisa
tions de travaux et subventions destinées à
l’établissement du port de Leixoes, au rac
cordement de celui-ci avec la douane et la
ligne ferrée d’Oporto et à l’amélioration de
la barre du Douro. Cela créera un ensemble
de grands travaux pour lesquels les ressour
ces seront plus difficiles à réunir, à moins
que l’on n’autorise la junte autonome de la
ville d’Oporto à prendre à sa charge l’execu
tion des travaux intéressant directement
cette ville, et que l’État ne prenne à son
compte ceux du port. Les uns et les autres
devront être concédés à des sociétés qui ex
ploiteront elles-mêmes, par des droits que
les navires et les marchandises supporteront,
les travaux exécutés.
ETATS-UNIS
Les Projets de Castro
Le New-York American assure que Castro
a fait tous ses plans' pour envahir le Vene
zuela.
Des troupes et des munitions auraient ré
cemment quitté Mobile, dans le Texas, et en
attendant l’arrivee des chefs du mouvement,
auraient été débarquées sur la côte.
Castro, accompagné de son état-major, au
rait l’intention d’occuper d’abord La Guayra
et Barcelona. De là, le troupes révolutionnai
res, qui s’augmenteraient de forces recru
tées dans les pays traverses, se dirigeraient
sur Caracas.
La Question des Tarifs du Canal
L’ambassadeur d’Angleterre à Washington,
M. Bryce, a remis à M. Knox, secrétaire
d'Etat, une nouvelle note à l'appui de celle
de sir Edward Grey et insistant pour que la
solution de la question des tarifs du canal
de Panama soit soumise à l'arbitrage.
A l’argument développé par M. Knox, qui
dit que la loi n’étant pas encore appliquée
il n’y a pas lieu à arbitrage, et que l’Angle
terre « crie avant qu’on lui fasse du mal »,
sir Edward Grey a répliqué avec beaucoup
de finesse et d’adresse qu’il est préférable
de recourir à l’arbitrage pour prévenir le
différend plutôt que d’attendre qu’il se pro
duise.
Le gouvernement anglais repousse l’idée
d’une commission pour déterminer la ques
tion en discussion et déclare que le traité
d'arbitrage de 1908 couvre complètement le
cas dont il s’agit.
Ce traité expire en juin, mais il peut être
renouvelé comme vient de l’être le traité
franco-américain.
M. Knox, en recevant la note britannique,
a déclaré qu’il réservait pour son successeur
aux affaires étrangères dans le prochain ca
binet le soin d’y répondre.
a
INFORMATIONS
Carouy a été enterré au cimetière
de Bagneux
Les obsèques de Garouy ont eu lieu hier
matin, dans les conditions les plus simples.
Elles ont consisté dans le transport du
corps de la Morgue au cimetière de Bagneux,
où l'inhumation a eu lieu dans une fosse
commune.
La famille du condamné, qui habite la
Belgique, avait été pressentie sur ses inten
tions au sujet de ces obsèques. Elle s’est bor
née à repoudre qu’elle n’avait aucun désir
spécial à formuler.
Une longue Série de Vols
Depuis un mois environ, une bande orga
nisée dévalisait les ateliers des fabricants de
chaussures à Paris.
Une surveillance fut exercée autour de ces
ateliers ; elle désigna bientôt à la police le
chef de cette association de gredins.
Ce dernier, Félix Nys, âgé de 35 ans, de
meurant rue du Pressoir, servait d’intermé-
diaire entre les ouvriers malhonnêtes qui
dérobaient les marchandises et un certain
nombre de petits marchands de chaussures
du 19 e arrondissement, auxquels il les reven
dait à bas prix.
Nys fut filé par la police et arrêté au mo
ment où il rentrait chez lui rue du Pressoir;
mais il avait auparavant, par ses allées et
venues, mis les agents sur les traces de ses
complices. . ,
Des perquisitions furent opérées chez un
nommé G..., sujet italien, demeurant rue
de Palikao, où M. Montsarrat, commissaire
de police, découvrit un grand nombre de ti
ges dérobées ; le stock retrouvé représentait
une valeur de 1.400 francs environ. G... fut
aussitôt arrêté et envoyé au Dépôt.
Le commissaire se rendit ensuite chez un
sieur S..., demeurant rue d’Angoulême. Là
encore, il trouva une quantité importante de
marchandises volées, ainsi que chez un petit
négociant de la rue Charles-Robert, nom-
mé V... . .
Les deux recéleurs furent à leur tour con
duits au commissariat.
Un Express déraille
Le train express 84, qui part à 8 h. 34 de
la gare de Bordeaux-Saint-Jean, a déraillé
jeudi soir sur l’aiguille d'entrée de la station
de Domerat, à 5 kilomètres de Montluçon,
sur la ligue de Montlucon à Saint-Sulpice-
Lainière Le tender, s’étant rompu, se jeta
sur le côté gauche, a 5 mètres de la voie, et
se renversa, tandis que la machine seule
continuait sa route sur un assez long par
cours. Le machiniste Boyer et le chauffeur
R card, du dépôt de Saint-Sulpice- La urière,
furent assez heureux pour se raccrocher à la
machine et éviter une chute.
Le fourgon de tête a été complètement bri
sé ; le wagon-poste a été renversé et les six
employés qui s’y trouvaient ont été blessés.
Deux autres wagons de voyageurs ont été
egalement endommagés, mais aucun voya
geur n'a été biessé.
Le chef de train Cassadour, de Périgueux,
qui se trouvait dans le wagon de tête, n’a
dû la vie qu’à une circonstance fortuite.
Ayant eu besoin de monter dans la vigie,
il s’y trouvait lorsque l’accident se produisit.
Or, la vigie se détacha nette du fourgon
et fut projetée à quelques mètres des rails,
et le chef de train se releva sans aucune
blessure.
Dès que la nouvelle de l’accident parvint à
la gare de Montluçon, un train de secours,
dans lequel prirent place deux médecins et
plusieurs équipes de terrassiers, a été en
voyé à Domerat.
Les blesses ont reçu sur place les soins
nécessaires pendant qu'on opérait le trans
bordement des voyageurs et des marchan
dises.
Les dégâts matériels sont très impor
tants.
Voici la liste des postiers blessés : MM. Jean
Manmarson, 42 ans, chef de brigade des pos
tiers ambulants ; Jean Hermeil, 32 ans, com
mis ; Gustave Ballande, 32 ans, commis ; Co
lin Duba, 39 ans, commis ; Nauny, 42 ans,
commis, et Henri Duchu, 42 ans, commis.
Les causes du déraillement ne sont pas
encore déterminées.
Effroyable Sauvagerie
Un acte révoltant, dont la barbarie révèle
chez ses auteurs une mentalité déconcertante
et nous reporte à plusieurs siècles en arriè
re, s'est produit au bourg de Vibraye, gros
chef-lieu de canton du département de la
Sarthe.
Un malheureux forain, nommé Auguste
Brun, ayant pour toute fortune une caho
tante roulotte tirée par une méchante hari
delle, quelques maigres ballots de marchan
dises et cinq mioches, dont l'aîné n’a pas
plus de-huit ans, était venu s'installer dans
l’après-midi, sur la place du bourg. A la nuit
tombante, il coucha ses enfants dans la rou
lotte, et les voyant endormis, s’en fut rendre
visite à des amis d’alentour.
Or, pendant son absence, inspirés sans
nul doute par la haine héréditaire du paysan
pour le nomade, des habitants du pays vin
rent mettre le feu à la misérable cahute am
bulante, puis, le coup fait, s'enfuirent dans
la nuit.
La roulotte flamba comme une torche, et
les cinq malheureux petits eussent inévita
blement péri, si l’aîné, faisant preuve d’une
présence d’esprit et d’un courage surprenants
à cet âge, ne se fût aussitôt porté au secours
de ses frères. Il fut assez heureux pour les
sauver l’un après l’autre.
La justice a été saisie de cet inqualifiable
attentat, qui, s’il a laissé ses enfants au pau
vre forain, lui a enlevé, hélas l le peu qu’il
possédait, car il n’était pas assuré.
Saisie d’un Théâtre à Bordeaux
Un huissier, accompagné d’un commis-
saire de police, s’est présenté au théâtre de
la Scala de Bordeaux, au moment où le ri
deau venait de se lever et a saisi la recette.
Dans la journée, le propriétaire de l’im
meuble avait présenté la quittance de loyer
à la directrice, Mme Baron, mais cette der
nière n'avait pu payer. A la suite de la vi
site de l’officier ministériel, la représenta
tion n’a pas eu lieu, les artistes ayant refusé
de jouer. C’est en vain que l’huissier a mis
à leur disposition la moitié de la recette. Les
spectateurs n’ont pas été remboursés. Plu
sieurs d’entre eux, mécontents, sont alors
montés sur la scène et se sont livrés à toutes
sortes d’excentricités allant jusqu’à vider
les bouteilles de liqueur qui étaient dépo
sées sur une table à l’occasion de la repré
sentation de la pièce.
WM
ORSEACWATOIERE APE JAEHS
Paris, 2 mars, H h.
Extrêmes barométriques : 761 millim. à Cher
bourg, 770 millim. à Lyon
Dépression Nord-Ouest Europe.
Teaps probable : Vent d’entre Sud et Ouest
quelques pluies, température normale.
A.U AIA.VKEE (Centre as
midi..
Minuit
A
A
WÏMU
771
771
la
Vlllet
HERKOMI
+- 12
g
PAR-CI, PAR-LA
La Mauvaise Elape
Il semble que les suffragettes anglaises soient
en train de donner à leurs dépens, au femi~
nisme impatient de conquête, la plus éloquents
des leçons.
En passant des paroles* au geste et en abu^
sant des unes et des autres avec un pareil
excès, elles ont tout simplement compromis
leur cause.
Tant que la suffragette a limité sa propa*
gande à la conférence et au meeting, à la diffu*
sion d'opinions raisonnables, somme toute, et
qui peuvent un jour triompher, elle était une
idée en marche, une phase de l’évolution, une
étape intéressante dans la transformation
cessante des mœurs.
On pouvait suivre avec quelque attention
mouvement qui résultait naturellement
l'orientation nouvelle des esprits.
in*
un
dt
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
à M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 85
Adresse Télégraphique: RANDOLET Havre
Administration, Impressions et Annonces. TEL. 10.47
AU HAVRE
- A .PARIS
La PETIT HA VUE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
-5Cenuumes
(6 Pages)
Lundi 3 Mars 1943
-
Le Petit Havre
ANNONCES
‘ Bureau du Journal, 112, boni* de Strasbourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
s seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
ORGANE REPUBLICAIN
DEMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
T
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Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE Fénoux
35, Hue Fontanelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, N> T Go
ABONNEMENTS
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Un AM
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure 1
1 Oise et la Somme ‘(
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5O
Fr.
9 Fr.
a a 50
* o Fr,
fl 8 Fr.
se »
Sabonne egalement, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de
44%
\gpNjpm Hpypp Le Sens dela nomination de
IIHIMM filH M.DelcasséàSt-Péterst
Pétersbourg
Paris, trois heures matin
1 LA GUERRE D’ORIENT
5z
La Question d’Andrinople
? CONSTANTINOPLE. — On annonce que l’am-
bassadeur de Russie a fait une démarche
auprès de la Porte pour demander que toute
la population civile d’Andrinople soit auto
risée à quitter la ville.
Navires de Commerce bombardés
Constantinople, 2 mars (Envoyé spécial
T’Havas). — Le commandant de la Suzett,
appartenant à une Compagnie de Marseille,
signale dans son rapport à l’agent de cette
Compagnie à Constantinople qu’hier soir, à
4 heures, alors qu’il naviguait a trois milles
de la côte de Charkeii, des 1 iteries bulgares
tirèrent sur le vapeur, quoique le drapeau
français ait été hissé au grand mât.
Neuf boulets furent ainsi tirés, dont un
atteignit le navire et lui occasionna des dom-
mages.
L’agent de la Compagnie a protesté auprès
de l’ambassade de France.
Deux autres vapeurs, l’un italien et l’autre
anglais, qui suivaient la Suzett, ont été éga
lement bombardés.
Le vapeur italien Monza aurait reçu de
graves avaries.
M. BAUDIN A TOULON
La Visite de M. Winston Churchill
Toulon.— M. Baudin est arrivé à huit heu-
fes et demie.
Il a été salué, à son arrivée, par les
vice-amiraux Boué de Lapeyrère, comman
dant en chef de l’armée navale et Bellue,
préfet maritime.
Le ministre s’est entretenu avec les offi
ciers généraux des tirs que va livrer l’armée
navale.
Toulon, 2 mars. — M. Baudin, après avoir
remercié les autorités, a été conduit au quai
de la Consigne.
Accompagné des amiraux, il s’est rendu à
bord du Voltaire, où il séjournera pendant
toute la durée des écoles à feu des escadres
de la Méditerranée.
Le ministre ne compte pas rentrer à Paris
avant jeudi matin.
Toulon, 3 mars. — La canonnière cuiras
sée anglaise The-Hussard est arrivée hier soir,
ayant à bord M. Winston Churchill, premier
lord de l’Amirauté anglaise.
M. Baudin a été informé dès son arrivée
de la présence du ministre anglais.
Les honneurs seront rendus demain matin
par les navires français au Hussard.
ÉLECTIONS MUNICIPALES A PARIS
e Paris. — Elections municipales.
, T5e arrondissement. — Quartier Necker
Inscrits : 11,869 — Votants : 7,926
Ont obtenu : ■
' M. Tony Michaud, socialiste unifié, 3,416
FOix. - \
M. Martin, libéral, 2,480 voix.
M. Schneider, de la concentration républi-
caine, 1,762 voix.
M. Lebreton, républicain socialiste, 186
voix. ) • ( w
Ballottage.
i II s’agissait de remplacer M. Tony Michaud
‘dont l’élection fut annulée par le Conseil
d’Etat.
1
12e Arrondissement.*- Quartier Picpus
Inscrits : 14,060. — Votants : 40,272.
Ont obtenu :
| M. Pierre Dormoy, socialiste unifié, 5,198
voix, élu.
| M. le docteur Salmon, rad. soc., 4,575 voix,
t M. Buffet, soc. indépendant, 405 voix.
Il s’agissait de remplacer M. Dormoy, dont
l’élection avait été annulée par le Conseil
d’Etat.
LE ROI DE SUÈDE SUR LA COTE D’AZUR
Nice. — Le roi de Suède doit arriver dans
le midi de la France vers la fin du mois.
Des appartements ont été retenus dans un
grand hôtel de Nice.
Le souverain passera une quinzaine de
jours sur le littoral.
LE FEU A BORD D’UN VAPEUR
Marseille, 2 mars. — Le vapeur Malga
che, qui était parti aujourd’hui pour Mada
gascar avec deux mille tonnes de marchan
dises et plusieurs caisses d’explosifs, reve
nait peu après en rade de Marseille et signa
lait à la vigie que le feu s’était déclaré dans
sa cale d’avant.
Le navire mouilla dans la baie de l’Esta-
que.
La cale dans laquelle le feu s’était déclaré
fut noyée et l’on procéda en même temps
au débarquement des six caisses de dyna
mite qui se trouvaient à bord.
Tout danger étant conjuré, le Malgache
rentra au port dans la soirée.
[ Les dégâts sont importants.
élections en Espagne
Madrid, 2 mars. — D’après des renseigne-
ments officiels, ont été proclamés conseillers
d’arrondissement dans toute l’Espagne, en
vertu de l’article 29 de la loi électorale, 142
libéraux dont deux conservateurs, 6 répu
blicains, 2 catholiques indépendants.
Le scrutin complémentaires est fixé au 9
mars.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Football Rugby
: Le Havre Rugby Club bat les Touristes El-
peuviens, par 9 points à 3 points.
Association ' •
. Le Football Club Rouennais bat le Patro-
nage Ollier, par 5 buts à 1.
" Les événements politiques se succèdent
avec une telle rapidité que la nomination
de M. Delcassé à l'ambassade de Saint-
Pétersbourg n’est déjà plus un sujet d’im
médiate actualité. Cette désignation est ce
pendant si importante, soit par la notoriété
exceptionnelle de celui qui en est l’objet,
soit par les circonstances qui l’ont provo
quée, qu’il faut y revenir, pour bien préci
ser sa signification et sa portée.
Quand on écrira plus tard l’histoire im
partiale de la Troisième République, on
devra reconnaître que M. Delcassé a été
sous ce régime l’un de nos plus grands mi
nistres, pour ne pas dire notre plus grand
ministre des affaires étrangères. Son triple
mérite est d’avoir duré, d’avoir eu une po
litique, de l’avoir réalisée. Les sept années
de son ministère (1898-1903) se placent à
un point tournant de notre évolution diplo
matique, et il faut les considérer comme
une sorte de nœud, auquel vient aboutir
tout un passé et d’où part tout un avenir.
Ce ministre est donc arrivé au pouvoir au
moment où il y avait quelque chose à faire,
où l’on pouvait agir, et où c’était l’heure
psychologique pour réussir. En effet, quand
il quitta le Quai d’Orsay, il avait orienté la
politique française dans une voie qu’elle
n’a plus, depuis lors, cessé de suivre.
La vraie caractéristique de la politique
delcassiste peut se résumer d’un mot :
M. Delcassé a été à la fois l’homme de
l’Alliance russe et l’homme de l’Entente
anglaise. Et c’est par ce fait que le rappro
chement anglo-russe a été rendu possible.
Bien que ce rapprochement n’ait abouti
qu'après sa démission, il est cependant une
conséquence normale de son œuvre. Nous
n’exagérons pas en concluant, dans ces
conditions, que la triple entente, telle
qu’elle fonctionne aujourd’hui, n’est que
l’épanouissement final du système conçu
au quai d’Orsay, entre 1898 et 1903.
Qui ne voit que cette politique est de
meurée la politique nécessaire du pays ?
M. Clémenceau et M. Pichon l’ont simple
ment continuée, M. Poincaré n’a fait que
lui donner un renouveau de jeunesse. Ceux
qui ont tenté de s’en écarter, comme M.
Rouvier en 1903, n’ont pas persisté long
temps dans leur erreur. M. Delcassé avait
donné au pays une formule, dont il a fait
l’épreuve aux heures difficiles, et dont per
sonne aujourd’hui ne songe plus à s’éloi
gner.
Sans doute, comme tous les hommes qui
font une œuvre, M. Delcassé n’a pas re
cueilli de suite l’unanimité de l’assenti
ment. Il a connu des heures cruelles, en
1903, quand abandonné par ses collègues,
par le Parlement et malheureusement aussi
par l’opinion, il put croire pendant quelque
temps que le gouvernement allait renoncer
à l’orientation qu’il avait imprimée à notre
diplomatie. Qu’on se souvienne des articles
de journaux du mois de mai 1903 ! Nous
n’en sommes que plus fiers d’avoir à ce
moment là, dans le Petit Havre, défendu la
personne et l’œuvre du ministre que, dans
des circonstances humiliantes, la France
reniait devant les menaces de l’étranger.
Très sagement, M. Delcassé se tut trois
ans, laissant les faits plaider en sa faveur.
Quand on s’aperçut à quel point la triple-
entente devenait une pièce essentielle de
l’équilibre européen, quand on comprit que
décidément l’alliance russe restait notre
sauvegarde dans l’Europe orientale, tandis
que l’entente anglaise devenait notre
sauvegarde dans l’Europe occidentale,quand
on comprit qu’une France militairement
forte, appuyée sur de pareils amis, ne de
vait e n somme plus rien redouter, alors la
politique delcassiste eut définitivement gain
de cause. Reprenant sa vraie place, le mi
nistre renversé de 1903 redevint un espoir
de l’avenir.
Ce n’est pas sans doute que l’Angleterre
et la Russie n’aient chez nous des détrac
teurs persistants. Que de fois n’avons-nous
pas entendu prétendre que l’Angleterre
nous abandonnait ? Il nous était facile de
répondre qu’à Algésiras, à Casablanca, à
Agadir, nous l’avions toujours trouvée em
pressée à nous soutenir. Que de fois, d’au
tre part, ne nous a-t-on pas dit que l’allian
ce russe est une duperie, que les Russes
n’aiment pas les Français et que le contact
ne se conserve que difficilement entre deux
peuples si dissemblables ? Nous avons tou
jours pu répondre que cette alliance est né
cessitée par la logique des choses, qu’elle
existe par la vertu d’équilibre qui est en
elle, qu’elle ne peut pas ne pas exister.
On peut voir en effet que, malgré toutes
les campagnes de presse et toutes les insi
nuations alarmistes, notre alliance et notre
entente n’ont pas cesser de vivre. L’Allema
gne, malgré ses tentatives répétées, n’a
rien pu obtenir, ni de Londres, ni de Saint-
Pétersbourg. Cependant, comme l’a dit je
crois M. Ribot, il ne suffit pas qu’une al
liance existe ; encore faut-il la pratiquer.
Pourquoi nier que, si cette pratique est re
lativement facile à Londres, elle est au con
traire très difficile à Saint-Pétersbourg ?
La France et la Russie sont loin l’une de
l’autre, ' géographiquement et moralement;
Les Russes et les Français se connaissent
peu. D’autre part, nous sommes une démo
cratie, nos alliés sont une autocratie. Pour
peu que nos représentants ne soient pas
hommes très considérables ou qui flattent
par leurs opinions conservatrices, les ten
dances anti-démocratiques qui prévalent
en Russie, ces représentants restent isolés
dans une cour pratiquement impossible à
pénétrer. Nous avons eu ainsi des ambassa
deurs qui réussissaient, moins par leur
distinction propre que par leur attitude
anti-républicaine ; et cela ne convenait
guère à la dignité de la France démocrati
que. Nous en avons eu d’autres qui, malgré
des qualités remarquables, échouaient com
plètement, faute de pouvoir s’assurer per
sonnellement une situation morale, j’allais
dire mondaine, dans l’entourage du tsar.
En somme, nous n'avons pas jusqu’ici ré
solu cette difficile question de notre am
bassade en Russie.
Il a fallu les circonstances exceptionnel
lement graves de l’heure présente pour que
le gouvernement se décidât à envoyer là-
bas l’homme le plus autorisé possible, et
pour que cet homme, que d’autres très
hautes fonctions auraient pu solliciter en
France, jugeât que ce poste d’avant-garde
était justement celui où il pouvait rendre
le plus de services.
La nomination de M. Delcassé a donc es
sentiellement le sens d’une affirmation de
la persistance de la triple-entente. A un
moment où l’équilibre militaire et diploma
tique de l’Europe se fait sentir de plus en
plus nécessaire, l’envoi d’un certain homme
à un certain poste en dit, à cet égard, beau
coup plus que de longs discours. D’autre
part — et personne ne s’y est mépris —
cette nomination a encore le caractère d’une
réponse : En n’hésitant pas à mettre au pre
mier rang de la mêlée diplomatique l’hom
me qui symbolise le mieux par son passé
une politique d'indépendance et de fierté
française, la France a laissé entendre, dis
crètement mais nettement, que l’heure où
on la faisait céder en cherchant à l’intimi
der était passée.
ANDRÉ Siegfried.
======
Le Président de la République visite
des Expositions artistiques
Au Cercle de l’Union Artistique
Le président de la République et Mme
Poincaré, accompagnés du capitaine de vais-
seaù Grandclément et du lieutenant-colonel
Pénélon, se sont rendus hier matin, à dix
heures, au cercle de l’Union artistique, où
ils ont inauguré l’exposition de peinture et
de sculpture.
Ils ont été reçus à l’entrée de l’exposi
tion par M. Léon Bérard, sous-secrétaire
d’Etat aux beaux-arts, par M. Barthou, mi
nistre de la justice, par le marquis de Sé-
gur, président du Cercle, par les membres
du Comité et par MM. Lépine, Maurice Re
clus, etc.
M. Léon Bérard a offert le bras à Mme
Poincaré, qui portait une très jolie toilette
de velours et satin gris avec un manchon
d’hermine, et la visite a immédiatement
commencé.
Le président et Mme Poincaré se sont par
ticulièrement arrêtés devant un très beau
buste de Carlès, représentant M. Max Bar-
thou, fils de M. Louis Barthou.
A dix heures et demie, le président et Mme
Poincaré quittaient le cercle de l’Union artis
tique pour se rendre à l’exposition des pein
tres et sculpteurs animaliers, aux galeries de
la rue La-Boétie.
Ils ont été reçus à l’entrée de l’exposition
par MM. L. Bérard, M. Reclus, Armand
Dayot, président de l’exposition ; le marquis
de l’Aigle, président d’honneur, et par les
membres du Comité.
Le président de la République et Mme
Poincaré ont beaucoup admiré les envois de
M. Bruno Liljefors, le grand peintre anima
lier suédois, et plus particulièrement les
Courlis, toile achetée par l’Etat pour le musée
du Luxembourg.
L’artiste n’étant pas à Paris, c’est le comte
Gyldenstolfe, ministre plénipotentiaire de
Suède, qui a fait au président de la Républi
que les honneurs de l’exposition de M. Lilje-
fors.
M. et Mme Poincaré se sont ensuite lon
guement arrêtés devant le Lion rugissant,
magnifique bronze de Rodin, devant les
puissantes aquarelles de Barye, les amu
sants groupes d’animaux de Jacques Fra-
veul-Meurice, les admirables singes de Mau
rice Marx, les chiens de Perrault-Harry et le
loup du prince Troubestzkoï. Ce loup en plâ
tre est le portrait d’un loup privé que le
prince Troubestzkoï emmenait avec lui en
promenade et qui le suivait comme un
chien, jusqu’au jour où il s’échappa et où on
dut l’abattre parce qu’il avait par trop ef
frayé une compagnie de dîneurs qui ne l’a
vaient point invité.
Comme le président et Mme Poincaré se
retiraient, Mlle Magdeleine Dayot offrit une
superbe gerbe de fleurs à Mme Poincaré de
la part des organisateurs de l’exposition.
M. Léon Bérard demanda alors à Mme
Poincaré si elle se rendait avec le président
à l’exposition culinaire.
— Certainement, répondit-elle, en sou
riant, c’est tout à fait mon domaine.
A l’Exposition Internationale d’Alimentation
et d’Hygiène Alimentaire
Le président et Mme Poincaré arrivèrent à
onze heure un quart à l'exposition d’alimen
tation installée à Luna-Park.
Ils furent reçus par MM. Jumin, prési
dent de l’exposition, et les membres du Co
mité : Verlot, député des Vosges, et Lépine,
préfet de police.
La musique de l’exposition joua la Mar
seillaise à l’entrée du président, qui fat vi-
goareusement acclamé par les assistants, car
l’exposition était publique. Pendant plus
d’une demi-heure, le président et Mme Poin
caré admirèrent avec la plus aimable cons
tance des plats de tous genres, tout prêts à
être dégustés, et des batteries de cuisine de
la plus ingénieuse nouveauté.
Le président de là République parcourut
la grande salle dans laquelle sont dressées
les tables ornées, avec les couverts installés.
La table centrale, dressée avec une élégance
’ et un goût parfaits, avait été aménagée par
le célèbre et ancien restaurant Marguery, un
des rares où les bonnes traditions ne se per-
dent point. M. A. Drouant, qui en est main
tenant le directeur, reçut les félicitations du
chef de l’Etat qui le complimenta et s’inté
ressa particulièrement à cette présentation
remarquée par tous les visiteurs.
M. Poincaré écouta avec intérêt M. Bois
son, président de la Chambre syndicale des
bouillons de Paris, qui lui expliqua com
ment lui et ses confrères arrivaient à servir
à bon marché des repas convenables à cinq
cent mille personnes tous les jours.
Puis le président de la République et Mme
Poincaré furent conduits dans un petit salon
où on leur offrit du champagne et deux bel
les corbeilles de fleurs.
M. Jumin remercia vivement le président
de la République de sa visite et du précieux
encouragement qu’il donnait ainsi aux pro
fessionnels de l’alimentation.
M. Poincaré répondit qu’il avait été très
heureux d’encourager par sa présence une
œuvre éminemment utile, qu’il connaissait
déjà par ce que lui en avait dit le fondateur,
M. Marguery, qu’il tenait en grande esti
me et qui fut son ami.
Le président de la République sait que les
recettes de cette exposition sont destinées à
la maison de retraite de l’alimentation, et fé
licite les organisateurs de leur philanthropie.
Il fait enfin remettre au comité un beau
vase de Sèvres en souvenir de sa visite.
Puis de nouveau acclamé, ainsi que Mme
Poincaré, il prend congé pour rentrer direc
tement à l’Elysée*
IA MM D'ORIENT
L'Action diplomatique
La demande de médiation adressée par la
Turquie aux puissances, malgré les impréci
sions qui l’entourent encore, paraît impli
quer l’adhésion de la Porte à la note collec
tive des puissances du 17 janvier, conseillant
la cession d’Andrinople et la remise
des îles entre les mains de l’Europe.
On dit que la Turquie proposerait même déjà
comme future frontière avec la Bulgarie une
ligne partant d’Inadia, sur la mer Noire, au
Nord de Midia et passant par Tchamak pour
aboutir au golfe d'Enos, dans la mer Egée.
Par contre, elle demanderait l’assurance que
la majorité des îles lui seraient conservées,
et est opposée à toute indemnité de guerre
que les coalisés considèrent cependant com
me une condition essentielle de la paix.
De nouvelles concessions turques permet
tront vraisemblablement aux puissances de
s'adresser aux alliés avec chance de succès.
Mais il reste probable que la Bulgarie vou
dra arrêter elle-même les préliminaires de
paix avant la cessation des hostilités.
Si l’on parvient à mettre définitivement en
œuvre ces négociations de paix, il y a lieu
de compter que ce nouvel effort commun de
la diplomatie européenne exerce par contre
coup une heureuse influence sur la solation
des questions touchant aux intérêts propres
de quelques grandes puissances et qui ne
sont pas encore réglées. Ajoutons d’ailleurs
qu’on espère que la détente austro-russe
sera assez avancée pour permettre d’ici à
quelques jours l’annonce officielle d’une
diminution des mesures militaires sur les
frontières autrichiennes et russes.
Quant à la médiation bulgaro-roumaine,
sa procédure exacte reste encore à détermi
ner.
Le Congrès albanais de Trieste
Le Congrès albanais, annoncé en Australie
depuis plusieurs semaines, s’est ouvert hier
à Trieste.Il a élu comme président Hil Mossi,
et comme vice-président Faik bey, de Ko-
nitza.
Une centaine de délégués des colonies al
banaises d’Europe, d’Amérique et d’Egypte y
assistent. Le gouvernement autrichien y est
représenté par M. Mahovetz, directeur de la
police de Trieste, et à titre officieux, par un
capitaine d’état-major.
Les congressistes se sont livrés à une série
de manifestations de sympathie envers l’Au
triche.
Le premier orateur qui prit la parole
après le président fut le comte Taffe, fonc
tionnaire du ministère des affaires étrangè
res de Vienne, et fils de l’ancien ministre,
qui parla en faveur des revendications de la
Grande-Albanie.
Le vice-président Faik bey a prononcé une
allocution dans laquelle il a exprimé la re
connaissance des Albanais envers l’empe
reur François-Joseph et le roi d'Italie pour
la bienveillance qu’ils ont témoignée au
peuple albanais et qui a permis de voir le
projet de création d’une Albanie indépen
dante s’acheminer vers une prochaine réali
sation.
En exprimant la reconnaissance du peu
ple albanais envers les gouvernements des
deux Etats, l’orateur a proposé d’adresser
au comte Berchtold et au marquis San Giu-
liano des télégrammes de dévouement iden
tiques, dont voici le texte :
Les Albanais, réunis en congrès à Trieste, et
représentant toutes les régions albanaises, ainsi
que les diverses colonies d’Autriche-Hongrie,
d’Italie, d’Amérique, de Roumanie, d’Egypte et
de Turquie, ont résolu à l’unanimité de transmet
tre à Votre Excellence leurs hommages respec
tueux et l’expression de leur profonde gratitude
pour l’intérêt effectif que Votre Excellence a té
moigné a leur patrie. Les Roumains présents
s’associent à cet hommage.
Après la lecture des télégrammes de bien
venue, le marquis Danlieka Skanderberg a
été élu président d’honneur du congrès.
Le professeur Schuo a parlé ensuite en
faveur de l’annexion à l’Albanie de toutes
les localités habitées par les Albanais.
ITALIE
Le Condamné à mort était Millionnaire
Le Nuovo Giornale raconte l’histoire d’un
nommé Agostino Barbadero, sujet italien,
qui est mort à Buenos-Ayres en laissant une
fortune de trente millions sans qu’aucun
testament indiquât l’emploi qu’il voulait faire
de ses biens.
Ce millionnaire avait quitté très pauvre le
sol natal, il y a plus de quarante ans, à la
suite d’un crime qu’il avait commis ; il avait
assassiné deux gendarmes du Saint-Siège.
Longtemps récherché par la police, il était
demeuré introuvable et il avait été condam
né à mort, par contumace. Barbadero s’était
réfugié sous un nom d’emprunt dans la Ré
publique Argentine, où il attendit que les
délais de prescription pussent lui permettre
de reprendre sa véritable identité. Redeve
nu Barbadero, il amassa sa fortune considé
rable dont on cherche aujourd’hui les léga
taires.
La préfecture de Florence, saisie d e ce tte
succession, a ouvert une enquê e, et près
de soixante personnes se sont déjà fait con
naître comme ayant droit à cet héritage fa
buleux.
PORTUGAL
Les Menées Royalistes
A lasuitedes déclarations faites par M.Luz
Almeida, chef des Carbonarios, au journal A
Capital et daprès lesquelles des conspira
teurs monarchistes se préparaient à tenter
un nouveau coup sur la frontière de Galice,
à la faveur de l’amnistie proposée, on signale
des mouvements de troupes dans le Nord.
La garde republica ne d’Oporto se tiendrait
prête à marcher sur Braga, ainsi qu’une
compagnie de la garde de Lisbonne.
Le gouvernement a connaissance de la pré
sence d’individus suspects à la frontière de
Galice, mais ne croit d’ailleurs aucunement
à la possibilité d’un mouvement monarchi
que,
La Cour martiale de Coïmbre a jugé les
douze membres d’un complot politique qui
s’était formé' à Agueda. Cinq d’entre eux,
parmi lesquels quatre prêtres, ont été con-
dimnésà la cellule, un autre a été puni
d’une peine correctionnelle, les six autres
ont été acquittés.
Le Port Commercial de Leixoès
La question du port Leixoès a été discutée
passionnément cette semaine dans la presse,
le gouvernement ayant soumis le projet aux
Chimbres. L’opposition tant soit peu tumul-
tueuse provoq ée à Oporto par ce projet
aura pour résultat la jonction des autorisa
tions de travaux et subventions destinées à
l’établissement du port de Leixoes, au rac
cordement de celui-ci avec la douane et la
ligne ferrée d’Oporto et à l’amélioration de
la barre du Douro. Cela créera un ensemble
de grands travaux pour lesquels les ressour
ces seront plus difficiles à réunir, à moins
que l’on n’autorise la junte autonome de la
ville d’Oporto à prendre à sa charge l’execu
tion des travaux intéressant directement
cette ville, et que l’État ne prenne à son
compte ceux du port. Les uns et les autres
devront être concédés à des sociétés qui ex
ploiteront elles-mêmes, par des droits que
les navires et les marchandises supporteront,
les travaux exécutés.
ETATS-UNIS
Les Projets de Castro
Le New-York American assure que Castro
a fait tous ses plans' pour envahir le Vene
zuela.
Des troupes et des munitions auraient ré
cemment quitté Mobile, dans le Texas, et en
attendant l’arrivee des chefs du mouvement,
auraient été débarquées sur la côte.
Castro, accompagné de son état-major, au
rait l’intention d’occuper d’abord La Guayra
et Barcelona. De là, le troupes révolutionnai
res, qui s’augmenteraient de forces recru
tées dans les pays traverses, se dirigeraient
sur Caracas.
La Question des Tarifs du Canal
L’ambassadeur d’Angleterre à Washington,
M. Bryce, a remis à M. Knox, secrétaire
d'Etat, une nouvelle note à l'appui de celle
de sir Edward Grey et insistant pour que la
solution de la question des tarifs du canal
de Panama soit soumise à l'arbitrage.
A l’argument développé par M. Knox, qui
dit que la loi n’étant pas encore appliquée
il n’y a pas lieu à arbitrage, et que l’Angle
terre « crie avant qu’on lui fasse du mal »,
sir Edward Grey a répliqué avec beaucoup
de finesse et d’adresse qu’il est préférable
de recourir à l’arbitrage pour prévenir le
différend plutôt que d’attendre qu’il se pro
duise.
Le gouvernement anglais repousse l’idée
d’une commission pour déterminer la ques
tion en discussion et déclare que le traité
d'arbitrage de 1908 couvre complètement le
cas dont il s’agit.
Ce traité expire en juin, mais il peut être
renouvelé comme vient de l’être le traité
franco-américain.
M. Knox, en recevant la note britannique,
a déclaré qu’il réservait pour son successeur
aux affaires étrangères dans le prochain ca
binet le soin d’y répondre.
a
INFORMATIONS
Carouy a été enterré au cimetière
de Bagneux
Les obsèques de Garouy ont eu lieu hier
matin, dans les conditions les plus simples.
Elles ont consisté dans le transport du
corps de la Morgue au cimetière de Bagneux,
où l'inhumation a eu lieu dans une fosse
commune.
La famille du condamné, qui habite la
Belgique, avait été pressentie sur ses inten
tions au sujet de ces obsèques. Elle s’est bor
née à repoudre qu’elle n’avait aucun désir
spécial à formuler.
Une longue Série de Vols
Depuis un mois environ, une bande orga
nisée dévalisait les ateliers des fabricants de
chaussures à Paris.
Une surveillance fut exercée autour de ces
ateliers ; elle désigna bientôt à la police le
chef de cette association de gredins.
Ce dernier, Félix Nys, âgé de 35 ans, de
meurant rue du Pressoir, servait d’intermé-
diaire entre les ouvriers malhonnêtes qui
dérobaient les marchandises et un certain
nombre de petits marchands de chaussures
du 19 e arrondissement, auxquels il les reven
dait à bas prix.
Nys fut filé par la police et arrêté au mo
ment où il rentrait chez lui rue du Pressoir;
mais il avait auparavant, par ses allées et
venues, mis les agents sur les traces de ses
complices. . ,
Des perquisitions furent opérées chez un
nommé G..., sujet italien, demeurant rue
de Palikao, où M. Montsarrat, commissaire
de police, découvrit un grand nombre de ti
ges dérobées ; le stock retrouvé représentait
une valeur de 1.400 francs environ. G... fut
aussitôt arrêté et envoyé au Dépôt.
Le commissaire se rendit ensuite chez un
sieur S..., demeurant rue d’Angoulême. Là
encore, il trouva une quantité importante de
marchandises volées, ainsi que chez un petit
négociant de la rue Charles-Robert, nom-
mé V... . .
Les deux recéleurs furent à leur tour con
duits au commissariat.
Un Express déraille
Le train express 84, qui part à 8 h. 34 de
la gare de Bordeaux-Saint-Jean, a déraillé
jeudi soir sur l’aiguille d'entrée de la station
de Domerat, à 5 kilomètres de Montluçon,
sur la ligue de Montlucon à Saint-Sulpice-
Lainière Le tender, s’étant rompu, se jeta
sur le côté gauche, a 5 mètres de la voie, et
se renversa, tandis que la machine seule
continuait sa route sur un assez long par
cours. Le machiniste Boyer et le chauffeur
R card, du dépôt de Saint-Sulpice- La urière,
furent assez heureux pour se raccrocher à la
machine et éviter une chute.
Le fourgon de tête a été complètement bri
sé ; le wagon-poste a été renversé et les six
employés qui s’y trouvaient ont été blessés.
Deux autres wagons de voyageurs ont été
egalement endommagés, mais aucun voya
geur n'a été biessé.
Le chef de train Cassadour, de Périgueux,
qui se trouvait dans le wagon de tête, n’a
dû la vie qu’à une circonstance fortuite.
Ayant eu besoin de monter dans la vigie,
il s’y trouvait lorsque l’accident se produisit.
Or, la vigie se détacha nette du fourgon
et fut projetée à quelques mètres des rails,
et le chef de train se releva sans aucune
blessure.
Dès que la nouvelle de l’accident parvint à
la gare de Montluçon, un train de secours,
dans lequel prirent place deux médecins et
plusieurs équipes de terrassiers, a été en
voyé à Domerat.
Les blesses ont reçu sur place les soins
nécessaires pendant qu'on opérait le trans
bordement des voyageurs et des marchan
dises.
Les dégâts matériels sont très impor
tants.
Voici la liste des postiers blessés : MM. Jean
Manmarson, 42 ans, chef de brigade des pos
tiers ambulants ; Jean Hermeil, 32 ans, com
mis ; Gustave Ballande, 32 ans, commis ; Co
lin Duba, 39 ans, commis ; Nauny, 42 ans,
commis, et Henri Duchu, 42 ans, commis.
Les causes du déraillement ne sont pas
encore déterminées.
Effroyable Sauvagerie
Un acte révoltant, dont la barbarie révèle
chez ses auteurs une mentalité déconcertante
et nous reporte à plusieurs siècles en arriè
re, s'est produit au bourg de Vibraye, gros
chef-lieu de canton du département de la
Sarthe.
Un malheureux forain, nommé Auguste
Brun, ayant pour toute fortune une caho
tante roulotte tirée par une méchante hari
delle, quelques maigres ballots de marchan
dises et cinq mioches, dont l'aîné n’a pas
plus de-huit ans, était venu s'installer dans
l’après-midi, sur la place du bourg. A la nuit
tombante, il coucha ses enfants dans la rou
lotte, et les voyant endormis, s’en fut rendre
visite à des amis d’alentour.
Or, pendant son absence, inspirés sans
nul doute par la haine héréditaire du paysan
pour le nomade, des habitants du pays vin
rent mettre le feu à la misérable cahute am
bulante, puis, le coup fait, s'enfuirent dans
la nuit.
La roulotte flamba comme une torche, et
les cinq malheureux petits eussent inévita
blement péri, si l’aîné, faisant preuve d’une
présence d’esprit et d’un courage surprenants
à cet âge, ne se fût aussitôt porté au secours
de ses frères. Il fut assez heureux pour les
sauver l’un après l’autre.
La justice a été saisie de cet inqualifiable
attentat, qui, s’il a laissé ses enfants au pau
vre forain, lui a enlevé, hélas l le peu qu’il
possédait, car il n’était pas assuré.
Saisie d’un Théâtre à Bordeaux
Un huissier, accompagné d’un commis-
saire de police, s’est présenté au théâtre de
la Scala de Bordeaux, au moment où le ri
deau venait de se lever et a saisi la recette.
Dans la journée, le propriétaire de l’im
meuble avait présenté la quittance de loyer
à la directrice, Mme Baron, mais cette der
nière n'avait pu payer. A la suite de la vi
site de l’officier ministériel, la représenta
tion n’a pas eu lieu, les artistes ayant refusé
de jouer. C’est en vain que l’huissier a mis
à leur disposition la moitié de la recette. Les
spectateurs n’ont pas été remboursés. Plu
sieurs d’entre eux, mécontents, sont alors
montés sur la scène et se sont livrés à toutes
sortes d’excentricités allant jusqu’à vider
les bouteilles de liqueur qui étaient dépo
sées sur une table à l’occasion de la repré
sentation de la pièce.
WM
ORSEACWATOIERE APE JAEHS
Paris, 2 mars, H h.
Extrêmes barométriques : 761 millim. à Cher
bourg, 770 millim. à Lyon
Dépression Nord-Ouest Europe.
Teaps probable : Vent d’entre Sud et Ouest
quelques pluies, température normale.
A.U AIA.VKEE (Centre as
midi..
Minuit
A
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771
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PAR-CI, PAR-LA
La Mauvaise Elape
Il semble que les suffragettes anglaises soient
en train de donner à leurs dépens, au femi~
nisme impatient de conquête, la plus éloquents
des leçons.
En passant des paroles* au geste et en abu^
sant des unes et des autres avec un pareil
excès, elles ont tout simplement compromis
leur cause.
Tant que la suffragette a limité sa propa*
gande à la conférence et au meeting, à la diffu*
sion d'opinions raisonnables, somme toute, et
qui peuvent un jour triompher, elle était une
idée en marche, une phase de l’évolution, une
étape intéressante dans la transformation
cessante des mœurs.
On pouvait suivre avec quelque attention
mouvement qui résultait naturellement
l'orientation nouvelle des esprits.
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