Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-02-28
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 février 1913 28 février 1913
Description : 1913/02/28 (A33,N14552). 1913/02/28 (A33,N14552).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637901b
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
53* Annee
N 11,552
(6 Pages)
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EDITION DU MATIN
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Vendredi 28 Février 4943
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Petit Havre
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Un An
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Ons’abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste es
r-ane^
Paris, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 27 FÉVRIER
Cotons t mars, hausse 2 points ; mai,
laisse 2 points ; juillet, hausse 1 point ;
pctobre, baisse 1 point. — Soutenu.
Oalés » hausse 3 à 8 points.
NEW-YORK, 27 FÉVRIER
Duivre Standard disp,
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Amalgamat. Cep...
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CHICAGO, 27 FÉVRIER
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C. PRECEI
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Juillet....
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Juillet....
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Saindoux sur.
Mai
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40 65
Juillet....
10 80
10 67
. ------
LA GUERRE D'ORIENT
M. Prochaska quitte Prizrend
VIENNE. — Les journaux annoncent que
M. Prochaska qui était consul d’Autriche à
Prizrend, est nommé consul à Rio de Janeiro.
Un Démenti
Athènes . — Le journal officieux Estia dé-
elare qu i! est inexact qu’une division grec
que avec de l’artillerie doive débarquer en
Epire.
Le Siège de Scutar!
VIENNE. — On mande de Belgrade à la Wie-
ter Aigmeine Zeitung que le gouvernement
serbe d’accord avec tes gouvernements grec
et morténégrin a décidé l’envoi d’un corps
expéditionnaire pour renforcer les troupes
actuellement devant Scutari.
Les forces serbes devant Scutari sont ainsi
portées à trente mille hommes.
Le Froid fait suspendre les Hostilités
Sofia. — Le Sobranie doit se réunir au
jourd'hui pour continuer sa session inter-
rompue.
Sur tout le théâtre de la guerre, les opéra
tions sont suspendues en raison du froid ex
traordinaire et du mauvais temps.
FELICITATIONS D’ALPHONSE X‘I
A M. POINCARÉ
M. de Reynoso, ministre plénipotentiaire,
shargé par intérim de la direction de l’am-
bassade d’Espagne à Paris, a presenté hier à
M. Poincaré les félicitations du roi d’Espagne
à l’occasion de son élection à la présidence
de la République.
APRÈS LE PROCÈS DES
BANDITS TRAGIQUES
L’Autopsie de Carrouy — Les Condamnés
à mort à la Santé
Le docteur Paul, médecin légiste a prati
qué hier soir, à la Morgue, l’autopsie de
Carrouy.
Il a prélevé les viscères qui seront exami
nés par le laboratoire de toxicologie.
Des premières constatations il résulte que
l’intoxication a été provoquée par le cyanu
re de potassiom.
Vers cinq heures, les quatre condamnés à
mort, Dieudonné, Callemin, Soudy et Mo-
nier, revêtus de la camisole de force, ont été
transférés à la prison de la Santé ; tous sem
blaient très déprimés. Ils ont dû être soute
nus par les gardes pour monter dans la voi
ture cellulaire qui les a emmenés de la Con
ciergerie au quartier des condamnés à mort.
LE CONTRE-TORPILLEUR "DEMORTER »
CHERBOURG.— Le contre-torpilleur Dehorler
0 atteint a ses essais officiels la vitesse de
29 nœuds 3.
La Commission a déclaré l’épreuve satis
faisante.
ÉCOLES A FEU INTERROMPUES
TOULON. — Par suite du mauvais temps,
les ecoles à feu de l’armée navale aux Sa-
ns-d‘Hyères sont interrompues.
Le cuirassé Bouvet a perdu une branche de
ion hélice,
Les écoles à feu reprendront lundi si le
cemps le permet.
P $ *
NOS AVIATEURS MILITAIRES
Chartres. — Le sapeur aviateur Frantz a
effectué hier un vol intéressant sur l’aero
drome de Chartres.
Le hardi pilote qui avait pris cinq passa
gers à son bord s’est élevé à une altitude de
620 mètres.
. Sfax. — Quatre biplans montés par des
lieutenants et venant de Gabès, sont arrives
dans la soirée à Sfax, ayant franchi en une
heure dix les cent-vingt kilomètres séparant
Sfax de Gabès.
L’atterrissage a été très beau et sans le
moindre incident.
Les aviateurs doivent repartir aujourd’hui
pour Gafsa et Tunis.
> 4 I Kl
UH NAVIRE El DÉTRESSE
■Toulon. — La préfecture maritime a été
avisée que le vapeur français Trois-Frères-
Conseil a une in portante voie d’eau et fait
des signaux de aetresse au large de Porque-
rolles.
Deux remorqueurs sont aussitôt partis au
secours de ce bâtiment.
LES SUFFRAGETTES
Londres. — Mme Pankhurst a pris l’enga-
gement de ne pas se livrer à des actes d ex
citation au désordre en attendant sa compa
rution devant la Cour d’assises.
Elle a été remise en liberté provisoire sous
caution.
Trois suffragettes qui se laissaient mourir
de faim ont été mises en liberté.
LA RÉVOLUTION MEXICAINE
Mexico. — Le général Huerta a déposé à
la Chambre des députés reunie en séance
extraordinaire un projet d’amnistie pour tous
les accusés politiques qui se soumettront
aux autorités dans la quinzaine qui suivra
la promulgation de l’amnistie.
’ LES AFFAIRES DU MAROC
TETUAN. —La situation semble s’aggraver
dans la région.
Toutes les tribus de l’intérieur contribuent
à la formation d’une harka destinée à atta
quer les espagnols sous Tetuan.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Football-Association
119e d’infanterie, champion de France, et
74e d’infanterie font match nul, 2 à 2.
France contre Angleterre
Hier après- midi, sur le terrain de Colom
bes,devant un publie très nombreux,l’équipe
de France de football association a joue un
match très réussi contre l’équipe nationale
d’Angleterre.
A la fin de la première mi-temps, les An
glais menaient par 2 buts à 0.
A la reprise, les français menèrent le jeu
très vivement et parvinrent même à mar
quer un but pour succomber finalement par
4 buts à 1, ce qui est tout simplement mer
veilleux étant donnée la valeur de l’équipe
anglaise.
Football Rugby
A Paris, hier, le Pays de Galles, a battu la
France par 11 points a 8.
ÉTRANGER
ANGLETERRE
Les mystérieux dirigeables
de
Le mystère des dirigeables est loin
s’éclaircir. Un ballon doit certainement évo-
Iner au-dessus des côtes anglaises en ce mo
ment, car deux choses au moins sont à rete
nir : on ne le signale pas en différents en
droits en même temps (la part de l’imagina-
tioa n’est donc pas si grande qu’On aurait
pu le penser tout d’abord) ; il y a mainte
nant des centaines de personnes qui font
aperçu au-dessus des ports de Portsmouth,
Ipswich, Hornsea, Hall et des forts de Gos-
port et de Fareham.
Quelques-uns de ceux qui ont observé les
évolutions nocturnes du dirigeable sont ex
trêmement affirmatifs et leur opinion a du
poids.
Trois officiers de la police ont fait un rap
port sur la présence du ballon au-dessus des
forts de Gosport et de Fareham. Ils décla
rent que le croiseur aérien allait et venait,
éteignant ses feux par intervalles.
Les gardes-côtes de Hornsea ont, de leur
côté, envoyé a l’amirauté un long rapport
dans lequel ils disent avoir suivi, pendant
une heure, avec leur longne-vue, les dépla
cements des lumières. A ta fin de leur rap
port, ils déclarent qu’à leur avis, un diri-
geable manœuvrait au-dessus des eaux cô
tières.
Trois cents personnes ont aperçu des pro
jecteurs allant et venant au-dessus des ports
d’Ipswich et de Portsmouth. A Huit, la foule
était énorme.
Après tant de témoignages, il semble diffi
cite de douter encore que de puissantes uni
tés aériennes étrangères évoluentà nouveau,
depuis quelques jours, au-dessus des lignes
de défenses côtières de l’Angleterre.
Certains journaux ne peuvent s’empêcher
de se demander pourquoi ce dirigeable, qui
devrait chercher avant tout à ne pas être dé
couvert, est muni de projecteurs.
« Celui, disent-ils, qui plana au-dessus de
Sheerness n en avait pas, mais des aviateurs
et d’autres témoins reconnurent le bruit des
moteurs. Et M. Churchill déclara officielle
ment qu’un dirigeable qui n’était pas anglais
avait plané en novembre au-dessus de la
station navale. »
D’autres feuilles, après avoir dit que les
feux ne sont pas toujours allumés, ajou
tent :
« Ils ne le sont probablement que lorsque
le dirigeable descend pour se livrer à des
travaux de reconnaissance. Le rayonnement
de ces feux empêche de distinguer la forme
de l’enverppe. »
Les Suffragettes
Mma Pankhurst a comparu à nouveau de
vant ie tribunal de police d’Epsom. Elle a été
renvoyée devant les assises, après l’inter
vention de l’avocat de la couronne.Dans son
réquisitoire, il a relevé le caractère abomina
ble de l’attentat dirigé contre la maison de
M. Lloyd George, et commis, selon l’acte
d’accusation, par des inconnus que Mme
Pankhurst aurait recrutés dans ce but.
L’accusée a refusé de prendre l’engage
ment de s’abstenir de toute manifestation
jusqu’au jour du procès, fixé pour le mois
de mai. Elle a été conduite en prison.
Da nombreuses boites à lettres ont été sac
cagées à Nottingham, par des suffragettes,
au moyen de tubes contenant du phosphore.
Beaucoup de lettres ont été détruites.
A Southampton, une réunion de suffraget-
tes a été t’occasioa d’un tel vacarme que les
voix des orateurs ont été couvertes par des
cris, des chansons et le bruit de trompettes
et d’autres instruments.
A Worthing, des scènes tumultueuses ana
logues à celles qui se sont produites à South-
ampton, ont eu lieu au cours d’une réunion
de suffragettes.
AUSTRALASIE
Un Tremblement de Terre
Le tremblement de terre de Westport a
duré plus ae quarante heures.
il y a eu plusieurs secousses, accompa
gnées de bruits semblables à une canon
nade.
Les mineurs ont passé par une épreuve
terrible, cependant les mines n’ont vas été
endommagées.
La Puissance aérienne
de ‘Allemagne
L’Allemagne ne songe pas seulement à
renforcer ses armées de terre et de mer
puisqu’au cours de son exposé sur les ar
mements projetés, l’amiral von Tirpitz a
tenu également à parler de la flotte aé
rienne.
L’homogénéité de cette nouvelle force
militaire germanique, dont le rôle pourrait
être considérable dans une conflagration
européenne, s’accuse chaque jour davan
tage et sa puissance de rayonnement s’étend
sans discontinuer.
S’il est vrai que l’aviation française est
fort en avance sur toutes les autres,il serait
dangereux de méconnaître l’effort d’organi
sation poursuivi par nos voisins d’outre-
Rhin. Ils n’ont certes point— et n’auront
pas avant longtemps — un nombre de pilo
tes égal au nôtre. Mais, au lendemain des
incidents du parc de Saint-Cyr, il apparaît
malheureusement que le chiffre supérieur
d’unités risquerait d’être un avantage illu
soire si les centres aéronautiques et les ser
vices de ravitaillement n’étaient toujours en
état de remplir toute leur mission.
Pour proclamer notre supériorité aérien
ne, il faudrait du reste pouvoir comparer
des situations équivalentes. Or, jusqu’à
présent, les Allemands ont accordé peu
d’attention à l’aviation, attendant sans dou
te que nous ayons aplani les premières dif
ficultés pour se lancer dans la voie des sa
crifices. Ils ont voulu créer tout d’abord
une vraie flottille de dirigeables.
Avec la régularité d’un programme na
val, ils ont successivement construit des
dirigeables de 16,000 mètres cubes et de
19,000 mètres cubes pour arriver aux types
formidables de 22.000 mètres cubes et de
28,000 mètres cubes. Les uns sont aména
gés spécialement pour les besoins de la
marine, les autres sont destinés à être uti
lisés pour-les armées de terre.
Leurs caractéristiques, nous rapporte
une compétence, sont des rayons d’action
de 1,600 kilomètres minimum, aller et re
tour ; une charge utile de huit tonnes ;
une vitesse de 80à 85 kilomètres à l’heure;
un poste de T. S. F. émettant et recevant à
200 kilomètres environ ; une tourelle cen
trale et des mitrailleuses.
Et il convient surtout de se souvenir qu’à
mesure où cette flite était formée, on créait
des « ports » dotés de hangars, d’ateliers
de réparation et d’usines d’hydrogène. En
dehors de la formidable organisation,
maintes fois signalée ici, l’amiral von Tir
pitz a annoncé une prochaine installation
modèle à Cuxhaven, à l’embouchure de
l’Elbe.
Ce développement intensif de l’aéronau
tique marine, la création d’un grand centre
à Heligoland sont, de toute évidence, autant
de mesures prises contre l’Angleterre, notre
amie. Par leur immense rayon d’action, les
croiseurs aériens allemands deviennent ain
si les auxiliaires des escadres.
Le L-I a déjà pu faire, au-dessus des flots,
un raid de 1,700 kilomètres en restant en
communication avec Wilhemshaven et Cux
haven. On saisit toute l’importance de ces
voyages quand on se rend compte qu’un
rayonnement de 1,000 kilomètres autour de
la base de Heligoland permet de pousser,
au delà de l’Angleterre, jusqu’en Irlande.
Nos amis d’outre-Manche ne se dissimu
lent d’ailleurs pas le danger. On sait,par de
récentes informations, que des dirigeables
allemands auraient été aperçus évoluant la
nuit le long des côtes anglaises et au-dessus
de points stratégiques du territoire. On
affirme même qu‘un Zeppelin, dont on con
naît les qualités aquatiques, serait, au
cours d’une de ces reconnaissances, des
cendu en pleine mer pour faire des exerci
ces de ravitaillement.
Pour mettre fin à ces manœuvres alar
mantes. le Parlement de la Grande-Breta
gne s’est vu dans l’obligation de voter une
loi permettant de tirer sur les dirigeables
refusant de descendre après que les signaux
leur auraient été faits.
Le danger n’est donc pas irréel. Et il y a
lieu de se demander quelles forces on peut
y opposer. Les Anglais n’ont guère qu’un
dirigeable pouvant être utilisé. De notre
côté,nous en avons quelques-uns en service
et nous venons d'en commander six. G est
l’acheminement vers la flottille attendue.
Mais c’est peu, parce que les Allemands
comptent sur 30 dirigeables cette année.
Tous ne peuvent évidemment entrer en
campagne. Les chiffres officiels sont du
reste plus réduits. Pour le début de 1914,
ils sont en effet à 8 (français) contre 17
(allemands). L’écart n’en est pas moins
grand. Il se trouve même aggravé par ce
fait que nous n’en sommes qu’aux unités
de 20,000 mètres cubes alors que nos voi
sins de l’Est vont passer aux 28,000 mètres
cubes, beaucoup plus puissants.
Presque tous nos centres aéronautiques
sont en outre à organiser, car les plus grands
hangars français sont insuffisants et les di
vers services ont besoin d’être complétés.
Heureusement, des crédits immédiats sont
prévus pour les achats de dirigeables et
d’accessoires. La déclaration faite dans ce
sens à la Commission des finances par
M. Etienne, ministre de la guerre, dissipe
donc bien des inquiétudes et prépare un
avenir plus rassurant.
H. HOLLA@NDER.
Conseil des Ministres
Les ministres se sont réunis hier matin,
en conseil de cabinet, au ministère de l’in
térieur, sous la présidence de M. Briand.
Les Effectifs Militaires
La séance a été presque tout entière con-
sacrée à la question de la modification de la
loi sur ie recrutement. Voici la note qui est
communiquée à ce sujet :
« Le Conseil a poursuivi l’examen des
moyens envisagés par le ministre de la guer
re pour remédier à l’insuffisance des effectifs
mililaires.
» Les décisions du gouvernement seront ar
rêtées en Conseil des ministres dans une de
ses prochaines séances. Toutes les informa
tions publiées à cet égard sont donc inexactes
ou prématurées. »
Nous pouvons ajouter que la question sera
reprise après-demain samedi en présence
du président de la République dans le Con
seil qui sera tenu à l’Elysée.
La Crise Sardinière
Le ministre de la marine et le ministre du
commerce ont rendu compte de la confé
rence relative à la crise sardinière. Un cer
tain nombre de difficultés ont été résolues
et la conférence a été remise au 13 mars
pour examiner la question des engins de
pêche.
M. Steeg présidera le Banquet
des « Bleus de Normandie »
Le banquet annuel de la section parisien
ne des « Bleus de Normandie » aura lieu le sa
medi 15 mars, sous la présidence de M. Steeg,
ministre de l’instruction publique, assisté
de MM. Henry Bérenger, sénateur ; Henry
Cheron, député, presidents d’honneur; Hen
ry Paté, député, président ; Bureau et Le
Cherpy, députés, vice-présidents de la Ligue
et des députés républicains de Normandie.
Les Crédits pour ‘Armement
Devançant la date de lundi, primitivement fixée,
le ministre des finances a pu déposer hier, ainsi
que nous le disons dautre part, sur le bureau de
la Chambre te projet de loi autorisant le ministre
de la guerre à engager des dépenses pour une
somme totale de .500,000,000 de francs, en vue
d’accelérer les travaux intéressant la défense na
tionale.
Voici le texte de cet important document :
EXPOSÉ DES MOTIFS
Messieurs,
Les guerres récentes ont confirmé la né
cessite pour 168 nations de maintenir cons
tamment leurs moyens de défense à la hau
teur des progrès de la science et de l’art mi
litaire, sous peine de se trouver rapidement
dans un état d’infériorité auquel il devien-
tirait ensuite difficile de remédier. Elles ont
contribué egalement à modifier les concep
tions que l’on avait sur l’emploi de certains
matériels.
Après avoir procédé à un examen de la
situation, le gouvernement a déterminé
parmi les opérations indispensables à la mise
au point de notre outillage de guerre et de
notre organisation défensive, celles qui pré
sentent un caractère particulier d’urgence,
et il a décidé de vous demander les autori
sations qui lui permettraient d’en accélérer
la réalisation. Celle-ci, en effet, exigerait des
délais beaucoup trop longs si, pour assurer
l’exécution des opérations envisagées, dont
l’ensemble représente une dépense totale
d’environ 635 millions de francs, le ministre
de la guerre ne devait disposer chaque an
née que des sommes qu’il est possible de
comprendre pour cet objet dans la dotation
normale de la troisième section.
Afin de réduire les délais d’exécution dans
toute la mesure permise par ies possibi
lités industrielles, des dépenses doivent
être engagées dont l’ensemble dépasse
de 500 millions le total des crédits qui se-
raient inscrits dans les budgets correspon
dants pour lesdits travaux, la troisième sec
tion étant supposée établie sur les mêmes
bases que C 11e du budget de 1913.
C’est cet effort financier temporaire et ex
ceptionnel que nous vous demandons d’au
toriser. Sans doute il est sérieux ; mais en
réalité les charges du pays n’en auront pas
été accrues, car les dépenses qui seront en
gagées dans les conditions proposées sont
des depenses, une fois réalisées, dont le pays
aurait toujours supporté la charge. On ne
fera qu’anticiper sur l’epoque à laquelle
elles auraient été exécutées et on dégagera
d'autant les exercices qui suivront la période
sur laquelle aura porté l’accélération. En re
vanche, le pays retirera cet avantage, inap
préciable quand il s’agit de la defense natio
nale, de bénéficier plus tôt des résultats du
sacrifice que, en tout état de cause, il aurait
dû consœur et de se trouver dès lors dans
des conditions sensiblement améliorées pour
faire face aux éventualités.
Les d penses ainsi engagées seront d’ail
leurs imputées sur des crédits ouverts en
temps utile.
En conséquence, nous avons l’honneur de
soumettre à vos délibérations le projet de loi
le bé-
suivant pour lequel nous demandons
néfice de l’urgence :
PROJET DE LOI
ARTICLE UNIQUE
Le ministre de la guerre est autorisé à en
gager jusqu’à concurrence d’une somme to
tale de cinq cents millions (500.000.000 fr.),
en sus des crédits normalement inscrits à la
troisième section du budget de son départe
ment, des dépenses ayant exclusivemert
pour objet des acquisitions, des fabrications
et des constructions a réaliser dans un délai
maximun de cinq années et destinées à sa
tisfaire aux besoins de la defense nationale.
Des lois ultérieures ouvriront les crédits
nécessaires au payement des dépenses dont
l’engagement est autorisé par la présente loi.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la LIBROIRIE IMTZRMATIOEALE
108, rue Saint-Lazare, 108
(immeuble de F HOTEL TERMINUS)
LE PROCES
des Bandits tragiques
Nous avons donné hier, dans trois éditions
successives du Petit Havre et dans le journal
Le Havre, les détails complets sur la dernière
journée du procès des bandits.
Mais nos dernières éditions n’ayant pu par
venir à tous nos lecteurs, nous croyons devoir
reproduire ici le tableau des condamnations et
des acquittements :
Dieudonné, Callemin, Soudy et Monier
sont condamnés à la peine de mort; Carrouy
et Metge aux travaux forcés à perpétuité ;
de Boë à dix ans de travaux forcés et cinq
ans d’interdiction de séjour ; Bénard à six
ans de réclusion et cinq ans d’interdiction
de séjour ; Kilbatchiche, Poyer et Crozat
de Fleury, à cinq ans de réclusion avec cinq
ans d’interdiction du séjour pour les deux
premiers; Dettweiller a cinq ans de prison;
Bélonie à quatre ans de prison ; Gauzy et
Jourdan — le premier retenu seulement
pour recel de malfaiteurs — à dix-huit mois
de prison, et Reinert à un an de la même
peine.
Carrouy, Metge et Crozat de Fleury sont
condamnés en outre solidairement à verser
à M. Arfeox. fils de la vieille domestique as
sassinée a Thuis avec son maître, M. Mo
reau, et partie civile, la somme de 2,000 fr. à
litre de dommages-intérêts.
Quatre des prévenus, Rodriguez et les fem
mes Maitrejean, Schoofs et Barbe Le Clech,
déclarés non coupables par le jury, sont
acquittés.
LE SUICIDE DE CARROUY
Carrouy condamné aux travaux forcés
s’est suicidé dans sa cellule.
Vers 9 heures, en descendant de l’audience,
le condamné réintégrait la cellule qu’il occu
pait à la Conciergerie, en disant au gardien-
chef, au moment où celui-ci fermait ia porte,
qu’il se resignait à son sort.
Quelques instants plus tard, on le trouvait
inanimé sur sa couchette, une bave sangui
nolente aux lèvres. Le gardien-chef prévint
aussitôt le directeur de la Conciergerie, M.
Pourret, qui avisa immédiat» ment le procu
reur général et M. Just, directeur des services
pénitentiaires au ministère de la justice.
Cliché Petit Havre
CARROUY
M. Pourret se rendit aussitôt auprès de
son chef pour le mettre au courant du dra
me. A midi et demi, il réintégrait la Concier
gerie pour procéder à une enquête prelimi-
maire en compagnie du gardien-chef, de
M Beaurain, commissaire de police du quar-
lier Saint-Germain-l’Auxerrois, et du doc
teur Paul, médecin-légiste, commis par le
procureur général.
Dans une poche de Carrouy, on saisit un
petit paquet renfermant un produit dont la
substance n’a pas encore été déterminée et
qui a été envoyé au laboratoire de toxico
logie où M. Ogier en fera l’analyse.
Dans sa bouche on a trouve un doigt de
gant qù’il tenait serré entre ses dents. On
su pose que ce doigt de gant contenait la
substance nocive que Carrouy a absorbée et
qui a causé sa mort.
M. Pourret, directeur de la Conciergerie,
peut d’autant plus difficilement s’expliquer
le suicide de Carrouy que le prisonnier avait
été minutieusement fouillé, affirme-t il, dès
sa rentrée de l’audience. On se rappelle que
Carrouy avait déjà manifesté une fois l’in
tention de se suicider et qu’il a notamment
déclaré à M. Guichard, peu de temps après
son arrestation, qu’il trouverait bien le
moyen d’attenter à ses dours.
=
* *
Voici de nouveaux détails sur le suicide
de Carrouy. ‘ ,,
A 8 h. 45, hier matin, en rentrant de 1 au
dience, Carrouy fut déshabillé et mis à nu
complètement. Ses habits furent minutieu
sement fouillés. Au lieu de la cellule n°,3
qu’il occupait, c’est dans la cellule n« 1 qu 1
fut transféré. Rien d’anormal n avait été
trouvé dans ses vêtements.
A neuf heures, au moment de la soupe, le
gardien-chef le trouva étendu sur la COU-
chette. Il se voila la figure avec son drap. Il
mâshonnait des cristaux que l’on croit cire
du cyanure de potassium. Il expirait quel
ques instants pins lard.
L’opinion du directeur de la Conciergerie
est que ce poison a été jeté dans un papier
au cours de l’audience de nuit. M. Guichard,
qui assistait à cette audience, a parfaitement
vu un papier qui était jeté par un inconnu,
dans la direction de Carrouy. Un garde ré
publicain a ramassé ce papier. Il a dit :
— Cela n’a aucune importance. C’est du
papier blanc.
Ce papier renfermait-il du cyanure de po
tassium avec lequel Carrouy s’est empoison
né, et celui-ci a-t-il eu le temps de prendre
le toxique et de jeter le papier ? C’est ce
qu’on s’efforce d’établir.
Le cadavre de Carrouy a été transport 2 ‘3
Morgue, où le docteur Paul procédera à Tau
topsie.
La Condamnation do Carrouy
Edouard Carrouy avait vingt-neuf ans ; il
n avait jamais été condamné jusqu’à ce jour.
Il était né en Belgique, où ses parents habi
tent encore, et où il reçut une bonne éduca
tion. Arrive à Paris en 1908, il devenait, dès
l’année suivante, anarchiste militant et ad
ministrateur du journal Le Révolté. Sous le
faux nom de Maury, il avait habité me Mar-
cadet, 43 bis, en meme temps que son co
accusé de Boë. En 1911, il logeait à l'Anarchie*
à Romainville, où il connaissait Callemin,
Rimbault et plusieurs autres. O i le retrouva
ensuite à Saint-Thibault-des-Vignes, puis à
Garches et enfin à Lozère, où il fut arrêté.
L’accusation lui reprochait plusieurs vols
qualifiés et cambriolages commis à Saint-
Thibault-des-Vignes, à Saint-Germanu-en-
Laye, à Nancy, a Alfortville, au bureau de
poste de Romainville, à Chaton. Il nia tous
ces vols, déclarant qu’il « existait contre lui
des coïncidences mauvaises et qu’il le déplo
rait », mais Carrouy avait surtout a répondre
devant le jury du meurtre de M. Moreau et
de sa bonne, Mme Arfoux, à Thiais. Pour ce
double crime, le procureur général, M
Fabre, demanda, d’ailleurs, contre lui la
peine de mort.
Lorsqu’il fut arrêté à Lozère, Carrony était
porteur de deux brownings et de trois char
geurs, et il fit mine de vouloir s’empoison
ner en avalant une poudre blanche qui fut
reconnue moftensive ; une autre tois encore
il tenta de se suicider. A l’audience, il décla
ra que les anarchistes lui avaient reproché
d’être un « mouchard » et qu’il avait été
odieusement trahi par un ami qui le livra
en le conduisant à la gare sous le pretexte
d’y chercher un colis. C’est cet ami qui lui
avait conseillé de s’armer.
ui le livra
le prêtes ce
Le jury, hier matin, n’avait point suivi la
procureur général, implacable défenseur de
la société, et en accordant à Carrouy, pouf
le double crime de Thiais, le bénéfice des
circonstances atténuantes, il avait permis à
la cour de ne le condamner qu’aux travaux
forcés à perpétuité.
Déclarations de M Zévaès
Me Zévaès, avocat de Carrouy, a été inter
rogé par un rédacteur de l’agence Fourniel
à qui il a dit :
< On s’est trompé sur le caractère de Car
rouy. Son aspect brutal masquait la nature
d'un homme tendre et sentimental. Carrouy
n’était plus de force à lutter, et c’est a
grand’peine que j'ai réussi à te mener jus
qu’au bout de ces interminables débats.
» On l’a accusé d’avoir été l’ateur princi
pal du double assassinat commis à Thiais,
j’affirme qu’il était innocent. Les auteurs de
ces crimes sont connus de la police, ou plu
tôt si elle ne les connaît pas tous, elle en
connaît deux. Moi aussi, je les connais, leurs
noms figurent dans mes dossiers..
» Sans doute, le passé de Carrouy n’etait-
il pas irréprochable. Ce qui est certain, c’est
que cet homme n’a jamais trempe dans un
crime.
» Lorsque la condamnation eut été pro
noncée, j’ai pris Carrouy entre mes bras pour
le consoler, tant je comprenais sa souffrance.
Il avait espéré, faiblement, il est vrai, car il
était toujours hante de pressentiments, et il
me disait lui-même que ses pressentiments
ne le trompaient jamais. H er, dès le début
de l’audience, celui qui n'était encore qu’un
accusé m’avait fait passer une lettre. Cette
lettre est un cri déchirant. G’est le suprême
appel d’un homme écrasé 1 »
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 27 février.
La Chambre avait à élire aujourd’hui un
vice-président pour remplacer M. Etienne,
devenu ministre de la guerre. Cette opera
tion s’est traduite par un simple chassé-
croisé. Le groupe de la gauche démocrati-
que, dont fait partie M. Etienne, avait, en
effet, désigné comme candidat M. Lebrun et
la Chambre s’est bornée à ratifier ce choix.
M. Etienne a doue comme successeur à la
vice-présidence celui-là même qui détenait
immédiatement avant lui le portefeuille de
la guerre. . ,
Cette même journée a été marquée par le
dépôt du crédit de 500 millions pour les dé
penses militaires destinées à repondre aux
armements de l’Allemagne.
En dehors de cela, la Chambre a consacré
tout son temps à la loi de finances. Pour un
jour de mi-carême, la discusson n’a pas pré
cisément été folichonne. Elle n’a pas été non
plus très favorable au gouvernement. En
effet, si les quelques dégrèvements proposes
— celui sur la bougie, par exemple ~ ont
passé comme une lettre à la poste, il n en a
pas été de même des taxes nouvelles et des
augmentations d’impôts.
C’est ainsi que l’on a voté, malgré l oppo
sition du ministre des finances, des amende-
ments concernant les droits de mutation sur
les immeubles et les eaux minérales qui
vont créer dans le budget un trou d’une bon
ne dizaine de millions. .
Il convient aussi de signaler l’adoption
d’un amendement de M. Raiberti, portant
qu’à dater du 1er janvier prochain les droits
d’octroi sur les nuiles d’olive ne pourront
être plus élevés que les droits perçus sur
les autres huiles végétales, l’exoneraion de
la taxe sur les opérations de hausse obtenue
par M. Massé pour les achats et les ventes
de rente française ne dépassant pas 3 fr. de
rente et la prolongation à 5 ans du délai de
prescription pour les mandats et les bons
de poste. . .
Telles sont, dégagées de tout te fatras de
la discussion, les principales décisions de ta
journée. . . — —
Au moment où l’on pensait s en aller une
ardente bataille s’est livrée sur le point ae
savoir si ies projets concernant l école aid"s
seraient ou non maintenus à tarare “
J°Cette proposition provoqua un chahut for-
midable, un indescriptible gâchis. Demande
de division, scrutin à la tribune, rappels au
règlement, quorum, séance de nuit, eto-a
rien n’a manqué. _
». u«
N 11,552
(6 Pages)
S Centimes
EDITION DU MATIN
S Centimes
(O Pages)
Vendredi 28 Février 4943
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L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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r-ane^
Paris, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 27 FÉVRIER
Cotons t mars, hausse 2 points ; mai,
laisse 2 points ; juillet, hausse 1 point ;
pctobre, baisse 1 point. — Soutenu.
Oalés » hausse 3 à 8 points.
NEW-YORK, 27 FÉVRIER
Duivre Standard disp,
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Amalgamat. Cep...
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14 —
14 —
14 25
14 25
68 1 2
67 5, 8
17 75
18 —
CHICAGO, 27 FÉVRIER
c. oc .ouk
C. PRECEI
Blé sur
Mai
93 •/»
93 5/8
— „
Juillet....
91 3 8
91 3/4
Maïs sur
Mai ......
53 t 2
53 1 2
—-
Juillet....
51 1 2
51 1 2
Saindoux sur.
Mai
10 77
40 65
Juillet....
10 80
10 67
. ------
LA GUERRE D'ORIENT
M. Prochaska quitte Prizrend
VIENNE. — Les journaux annoncent que
M. Prochaska qui était consul d’Autriche à
Prizrend, est nommé consul à Rio de Janeiro.
Un Démenti
Athènes . — Le journal officieux Estia dé-
elare qu i! est inexact qu’une division grec
que avec de l’artillerie doive débarquer en
Epire.
Le Siège de Scutar!
VIENNE. — On mande de Belgrade à la Wie-
ter Aigmeine Zeitung que le gouvernement
serbe d’accord avec tes gouvernements grec
et morténégrin a décidé l’envoi d’un corps
expéditionnaire pour renforcer les troupes
actuellement devant Scutari.
Les forces serbes devant Scutari sont ainsi
portées à trente mille hommes.
Le Froid fait suspendre les Hostilités
Sofia. — Le Sobranie doit se réunir au
jourd'hui pour continuer sa session inter-
rompue.
Sur tout le théâtre de la guerre, les opéra
tions sont suspendues en raison du froid ex
traordinaire et du mauvais temps.
FELICITATIONS D’ALPHONSE X‘I
A M. POINCARÉ
M. de Reynoso, ministre plénipotentiaire,
shargé par intérim de la direction de l’am-
bassade d’Espagne à Paris, a presenté hier à
M. Poincaré les félicitations du roi d’Espagne
à l’occasion de son élection à la présidence
de la République.
APRÈS LE PROCÈS DES
BANDITS TRAGIQUES
L’Autopsie de Carrouy — Les Condamnés
à mort à la Santé
Le docteur Paul, médecin légiste a prati
qué hier soir, à la Morgue, l’autopsie de
Carrouy.
Il a prélevé les viscères qui seront exami
nés par le laboratoire de toxicologie.
Des premières constatations il résulte que
l’intoxication a été provoquée par le cyanu
re de potassiom.
Vers cinq heures, les quatre condamnés à
mort, Dieudonné, Callemin, Soudy et Mo-
nier, revêtus de la camisole de force, ont été
transférés à la prison de la Santé ; tous sem
blaient très déprimés. Ils ont dû être soute
nus par les gardes pour monter dans la voi
ture cellulaire qui les a emmenés de la Con
ciergerie au quartier des condamnés à mort.
LE CONTRE-TORPILLEUR "DEMORTER »
CHERBOURG.— Le contre-torpilleur Dehorler
0 atteint a ses essais officiels la vitesse de
29 nœuds 3.
La Commission a déclaré l’épreuve satis
faisante.
ÉCOLES A FEU INTERROMPUES
TOULON. — Par suite du mauvais temps,
les ecoles à feu de l’armée navale aux Sa-
ns-d‘Hyères sont interrompues.
Le cuirassé Bouvet a perdu une branche de
ion hélice,
Les écoles à feu reprendront lundi si le
cemps le permet.
P $ *
NOS AVIATEURS MILITAIRES
Chartres. — Le sapeur aviateur Frantz a
effectué hier un vol intéressant sur l’aero
drome de Chartres.
Le hardi pilote qui avait pris cinq passa
gers à son bord s’est élevé à une altitude de
620 mètres.
. Sfax. — Quatre biplans montés par des
lieutenants et venant de Gabès, sont arrives
dans la soirée à Sfax, ayant franchi en une
heure dix les cent-vingt kilomètres séparant
Sfax de Gabès.
L’atterrissage a été très beau et sans le
moindre incident.
Les aviateurs doivent repartir aujourd’hui
pour Gafsa et Tunis.
> 4 I Kl
UH NAVIRE El DÉTRESSE
■Toulon. — La préfecture maritime a été
avisée que le vapeur français Trois-Frères-
Conseil a une in portante voie d’eau et fait
des signaux de aetresse au large de Porque-
rolles.
Deux remorqueurs sont aussitôt partis au
secours de ce bâtiment.
LES SUFFRAGETTES
Londres. — Mme Pankhurst a pris l’enga-
gement de ne pas se livrer à des actes d ex
citation au désordre en attendant sa compa
rution devant la Cour d’assises.
Elle a été remise en liberté provisoire sous
caution.
Trois suffragettes qui se laissaient mourir
de faim ont été mises en liberté.
LA RÉVOLUTION MEXICAINE
Mexico. — Le général Huerta a déposé à
la Chambre des députés reunie en séance
extraordinaire un projet d’amnistie pour tous
les accusés politiques qui se soumettront
aux autorités dans la quinzaine qui suivra
la promulgation de l’amnistie.
’ LES AFFAIRES DU MAROC
TETUAN. —La situation semble s’aggraver
dans la région.
Toutes les tribus de l’intérieur contribuent
à la formation d’une harka destinée à atta
quer les espagnols sous Tetuan.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Football-Association
119e d’infanterie, champion de France, et
74e d’infanterie font match nul, 2 à 2.
France contre Angleterre
Hier après- midi, sur le terrain de Colom
bes,devant un publie très nombreux,l’équipe
de France de football association a joue un
match très réussi contre l’équipe nationale
d’Angleterre.
A la fin de la première mi-temps, les An
glais menaient par 2 buts à 0.
A la reprise, les français menèrent le jeu
très vivement et parvinrent même à mar
quer un but pour succomber finalement par
4 buts à 1, ce qui est tout simplement mer
veilleux étant donnée la valeur de l’équipe
anglaise.
Football Rugby
A Paris, hier, le Pays de Galles, a battu la
France par 11 points a 8.
ÉTRANGER
ANGLETERRE
Les mystérieux dirigeables
de
Le mystère des dirigeables est loin
s’éclaircir. Un ballon doit certainement évo-
Iner au-dessus des côtes anglaises en ce mo
ment, car deux choses au moins sont à rete
nir : on ne le signale pas en différents en
droits en même temps (la part de l’imagina-
tioa n’est donc pas si grande qu’On aurait
pu le penser tout d’abord) ; il y a mainte
nant des centaines de personnes qui font
aperçu au-dessus des ports de Portsmouth,
Ipswich, Hornsea, Hall et des forts de Gos-
port et de Fareham.
Quelques-uns de ceux qui ont observé les
évolutions nocturnes du dirigeable sont ex
trêmement affirmatifs et leur opinion a du
poids.
Trois officiers de la police ont fait un rap
port sur la présence du ballon au-dessus des
forts de Gosport et de Fareham. Ils décla
rent que le croiseur aérien allait et venait,
éteignant ses feux par intervalles.
Les gardes-côtes de Hornsea ont, de leur
côté, envoyé a l’amirauté un long rapport
dans lequel ils disent avoir suivi, pendant
une heure, avec leur longne-vue, les dépla
cements des lumières. A ta fin de leur rap
port, ils déclarent qu’à leur avis, un diri-
geable manœuvrait au-dessus des eaux cô
tières.
Trois cents personnes ont aperçu des pro
jecteurs allant et venant au-dessus des ports
d’Ipswich et de Portsmouth. A Huit, la foule
était énorme.
Après tant de témoignages, il semble diffi
cite de douter encore que de puissantes uni
tés aériennes étrangères évoluentà nouveau,
depuis quelques jours, au-dessus des lignes
de défenses côtières de l’Angleterre.
Certains journaux ne peuvent s’empêcher
de se demander pourquoi ce dirigeable, qui
devrait chercher avant tout à ne pas être dé
couvert, est muni de projecteurs.
« Celui, disent-ils, qui plana au-dessus de
Sheerness n en avait pas, mais des aviateurs
et d’autres témoins reconnurent le bruit des
moteurs. Et M. Churchill déclara officielle
ment qu’un dirigeable qui n’était pas anglais
avait plané en novembre au-dessus de la
station navale. »
D’autres feuilles, après avoir dit que les
feux ne sont pas toujours allumés, ajou
tent :
« Ils ne le sont probablement que lorsque
le dirigeable descend pour se livrer à des
travaux de reconnaissance. Le rayonnement
de ces feux empêche de distinguer la forme
de l’enverppe. »
Les Suffragettes
Mma Pankhurst a comparu à nouveau de
vant ie tribunal de police d’Epsom. Elle a été
renvoyée devant les assises, après l’inter
vention de l’avocat de la couronne.Dans son
réquisitoire, il a relevé le caractère abomina
ble de l’attentat dirigé contre la maison de
M. Lloyd George, et commis, selon l’acte
d’accusation, par des inconnus que Mme
Pankhurst aurait recrutés dans ce but.
L’accusée a refusé de prendre l’engage
ment de s’abstenir de toute manifestation
jusqu’au jour du procès, fixé pour le mois
de mai. Elle a été conduite en prison.
Da nombreuses boites à lettres ont été sac
cagées à Nottingham, par des suffragettes,
au moyen de tubes contenant du phosphore.
Beaucoup de lettres ont été détruites.
A Southampton, une réunion de suffraget-
tes a été t’occasioa d’un tel vacarme que les
voix des orateurs ont été couvertes par des
cris, des chansons et le bruit de trompettes
et d’autres instruments.
A Worthing, des scènes tumultueuses ana
logues à celles qui se sont produites à South-
ampton, ont eu lieu au cours d’une réunion
de suffragettes.
AUSTRALASIE
Un Tremblement de Terre
Le tremblement de terre de Westport a
duré plus ae quarante heures.
il y a eu plusieurs secousses, accompa
gnées de bruits semblables à une canon
nade.
Les mineurs ont passé par une épreuve
terrible, cependant les mines n’ont vas été
endommagées.
La Puissance aérienne
de ‘Allemagne
L’Allemagne ne songe pas seulement à
renforcer ses armées de terre et de mer
puisqu’au cours de son exposé sur les ar
mements projetés, l’amiral von Tirpitz a
tenu également à parler de la flotte aé
rienne.
L’homogénéité de cette nouvelle force
militaire germanique, dont le rôle pourrait
être considérable dans une conflagration
européenne, s’accuse chaque jour davan
tage et sa puissance de rayonnement s’étend
sans discontinuer.
S’il est vrai que l’aviation française est
fort en avance sur toutes les autres,il serait
dangereux de méconnaître l’effort d’organi
sation poursuivi par nos voisins d’outre-
Rhin. Ils n’ont certes point— et n’auront
pas avant longtemps — un nombre de pilo
tes égal au nôtre. Mais, au lendemain des
incidents du parc de Saint-Cyr, il apparaît
malheureusement que le chiffre supérieur
d’unités risquerait d’être un avantage illu
soire si les centres aéronautiques et les ser
vices de ravitaillement n’étaient toujours en
état de remplir toute leur mission.
Pour proclamer notre supériorité aérien
ne, il faudrait du reste pouvoir comparer
des situations équivalentes. Or, jusqu’à
présent, les Allemands ont accordé peu
d’attention à l’aviation, attendant sans dou
te que nous ayons aplani les premières dif
ficultés pour se lancer dans la voie des sa
crifices. Ils ont voulu créer tout d’abord
une vraie flottille de dirigeables.
Avec la régularité d’un programme na
val, ils ont successivement construit des
dirigeables de 16,000 mètres cubes et de
19,000 mètres cubes pour arriver aux types
formidables de 22.000 mètres cubes et de
28,000 mètres cubes. Les uns sont aména
gés spécialement pour les besoins de la
marine, les autres sont destinés à être uti
lisés pour-les armées de terre.
Leurs caractéristiques, nous rapporte
une compétence, sont des rayons d’action
de 1,600 kilomètres minimum, aller et re
tour ; une charge utile de huit tonnes ;
une vitesse de 80à 85 kilomètres à l’heure;
un poste de T. S. F. émettant et recevant à
200 kilomètres environ ; une tourelle cen
trale et des mitrailleuses.
Et il convient surtout de se souvenir qu’à
mesure où cette flite était formée, on créait
des « ports » dotés de hangars, d’ateliers
de réparation et d’usines d’hydrogène. En
dehors de la formidable organisation,
maintes fois signalée ici, l’amiral von Tir
pitz a annoncé une prochaine installation
modèle à Cuxhaven, à l’embouchure de
l’Elbe.
Ce développement intensif de l’aéronau
tique marine, la création d’un grand centre
à Heligoland sont, de toute évidence, autant
de mesures prises contre l’Angleterre, notre
amie. Par leur immense rayon d’action, les
croiseurs aériens allemands deviennent ain
si les auxiliaires des escadres.
Le L-I a déjà pu faire, au-dessus des flots,
un raid de 1,700 kilomètres en restant en
communication avec Wilhemshaven et Cux
haven. On saisit toute l’importance de ces
voyages quand on se rend compte qu’un
rayonnement de 1,000 kilomètres autour de
la base de Heligoland permet de pousser,
au delà de l’Angleterre, jusqu’en Irlande.
Nos amis d’outre-Manche ne se dissimu
lent d’ailleurs pas le danger. On sait,par de
récentes informations, que des dirigeables
allemands auraient été aperçus évoluant la
nuit le long des côtes anglaises et au-dessus
de points stratégiques du territoire. On
affirme même qu‘un Zeppelin, dont on con
naît les qualités aquatiques, serait, au
cours d’une de ces reconnaissances, des
cendu en pleine mer pour faire des exerci
ces de ravitaillement.
Pour mettre fin à ces manœuvres alar
mantes. le Parlement de la Grande-Breta
gne s’est vu dans l’obligation de voter une
loi permettant de tirer sur les dirigeables
refusant de descendre après que les signaux
leur auraient été faits.
Le danger n’est donc pas irréel. Et il y a
lieu de se demander quelles forces on peut
y opposer. Les Anglais n’ont guère qu’un
dirigeable pouvant être utilisé. De notre
côté,nous en avons quelques-uns en service
et nous venons d'en commander six. G est
l’acheminement vers la flottille attendue.
Mais c’est peu, parce que les Allemands
comptent sur 30 dirigeables cette année.
Tous ne peuvent évidemment entrer en
campagne. Les chiffres officiels sont du
reste plus réduits. Pour le début de 1914,
ils sont en effet à 8 (français) contre 17
(allemands). L’écart n’en est pas moins
grand. Il se trouve même aggravé par ce
fait que nous n’en sommes qu’aux unités
de 20,000 mètres cubes alors que nos voi
sins de l’Est vont passer aux 28,000 mètres
cubes, beaucoup plus puissants.
Presque tous nos centres aéronautiques
sont en outre à organiser, car les plus grands
hangars français sont insuffisants et les di
vers services ont besoin d’être complétés.
Heureusement, des crédits immédiats sont
prévus pour les achats de dirigeables et
d’accessoires. La déclaration faite dans ce
sens à la Commission des finances par
M. Etienne, ministre de la guerre, dissipe
donc bien des inquiétudes et prépare un
avenir plus rassurant.
H. HOLLA@NDER.
Conseil des Ministres
Les ministres se sont réunis hier matin,
en conseil de cabinet, au ministère de l’in
térieur, sous la présidence de M. Briand.
Les Effectifs Militaires
La séance a été presque tout entière con-
sacrée à la question de la modification de la
loi sur ie recrutement. Voici la note qui est
communiquée à ce sujet :
« Le Conseil a poursuivi l’examen des
moyens envisagés par le ministre de la guer
re pour remédier à l’insuffisance des effectifs
mililaires.
» Les décisions du gouvernement seront ar
rêtées en Conseil des ministres dans une de
ses prochaines séances. Toutes les informa
tions publiées à cet égard sont donc inexactes
ou prématurées. »
Nous pouvons ajouter que la question sera
reprise après-demain samedi en présence
du président de la République dans le Con
seil qui sera tenu à l’Elysée.
La Crise Sardinière
Le ministre de la marine et le ministre du
commerce ont rendu compte de la confé
rence relative à la crise sardinière. Un cer
tain nombre de difficultés ont été résolues
et la conférence a été remise au 13 mars
pour examiner la question des engins de
pêche.
M. Steeg présidera le Banquet
des « Bleus de Normandie »
Le banquet annuel de la section parisien
ne des « Bleus de Normandie » aura lieu le sa
medi 15 mars, sous la présidence de M. Steeg,
ministre de l’instruction publique, assisté
de MM. Henry Bérenger, sénateur ; Henry
Cheron, député, presidents d’honneur; Hen
ry Paté, député, président ; Bureau et Le
Cherpy, députés, vice-présidents de la Ligue
et des députés républicains de Normandie.
Les Crédits pour ‘Armement
Devançant la date de lundi, primitivement fixée,
le ministre des finances a pu déposer hier, ainsi
que nous le disons dautre part, sur le bureau de
la Chambre te projet de loi autorisant le ministre
de la guerre à engager des dépenses pour une
somme totale de .500,000,000 de francs, en vue
d’accelérer les travaux intéressant la défense na
tionale.
Voici le texte de cet important document :
EXPOSÉ DES MOTIFS
Messieurs,
Les guerres récentes ont confirmé la né
cessite pour 168 nations de maintenir cons
tamment leurs moyens de défense à la hau
teur des progrès de la science et de l’art mi
litaire, sous peine de se trouver rapidement
dans un état d’infériorité auquel il devien-
tirait ensuite difficile de remédier. Elles ont
contribué egalement à modifier les concep
tions que l’on avait sur l’emploi de certains
matériels.
Après avoir procédé à un examen de la
situation, le gouvernement a déterminé
parmi les opérations indispensables à la mise
au point de notre outillage de guerre et de
notre organisation défensive, celles qui pré
sentent un caractère particulier d’urgence,
et il a décidé de vous demander les autori
sations qui lui permettraient d’en accélérer
la réalisation. Celle-ci, en effet, exigerait des
délais beaucoup trop longs si, pour assurer
l’exécution des opérations envisagées, dont
l’ensemble représente une dépense totale
d’environ 635 millions de francs, le ministre
de la guerre ne devait disposer chaque an
née que des sommes qu’il est possible de
comprendre pour cet objet dans la dotation
normale de la troisième section.
Afin de réduire les délais d’exécution dans
toute la mesure permise par ies possibi
lités industrielles, des dépenses doivent
être engagées dont l’ensemble dépasse
de 500 millions le total des crédits qui se-
raient inscrits dans les budgets correspon
dants pour lesdits travaux, la troisième sec
tion étant supposée établie sur les mêmes
bases que C 11e du budget de 1913.
C’est cet effort financier temporaire et ex
ceptionnel que nous vous demandons d’au
toriser. Sans doute il est sérieux ; mais en
réalité les charges du pays n’en auront pas
été accrues, car les dépenses qui seront en
gagées dans les conditions proposées sont
des depenses, une fois réalisées, dont le pays
aurait toujours supporté la charge. On ne
fera qu’anticiper sur l’epoque à laquelle
elles auraient été exécutées et on dégagera
d'autant les exercices qui suivront la période
sur laquelle aura porté l’accélération. En re
vanche, le pays retirera cet avantage, inap
préciable quand il s’agit de la defense natio
nale, de bénéficier plus tôt des résultats du
sacrifice que, en tout état de cause, il aurait
dû consœur et de se trouver dès lors dans
des conditions sensiblement améliorées pour
faire face aux éventualités.
Les d penses ainsi engagées seront d’ail
leurs imputées sur des crédits ouverts en
temps utile.
En conséquence, nous avons l’honneur de
soumettre à vos délibérations le projet de loi
le bé-
suivant pour lequel nous demandons
néfice de l’urgence :
PROJET DE LOI
ARTICLE UNIQUE
Le ministre de la guerre est autorisé à en
gager jusqu’à concurrence d’une somme to
tale de cinq cents millions (500.000.000 fr.),
en sus des crédits normalement inscrits à la
troisième section du budget de son départe
ment, des dépenses ayant exclusivemert
pour objet des acquisitions, des fabrications
et des constructions a réaliser dans un délai
maximun de cinq années et destinées à sa
tisfaire aux besoins de la defense nationale.
Des lois ultérieures ouvriront les crédits
nécessaires au payement des dépenses dont
l’engagement est autorisé par la présente loi.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la LIBROIRIE IMTZRMATIOEALE
108, rue Saint-Lazare, 108
(immeuble de F HOTEL TERMINUS)
LE PROCES
des Bandits tragiques
Nous avons donné hier, dans trois éditions
successives du Petit Havre et dans le journal
Le Havre, les détails complets sur la dernière
journée du procès des bandits.
Mais nos dernières éditions n’ayant pu par
venir à tous nos lecteurs, nous croyons devoir
reproduire ici le tableau des condamnations et
des acquittements :
Dieudonné, Callemin, Soudy et Monier
sont condamnés à la peine de mort; Carrouy
et Metge aux travaux forcés à perpétuité ;
de Boë à dix ans de travaux forcés et cinq
ans d’interdiction de séjour ; Bénard à six
ans de réclusion et cinq ans d’interdiction
de séjour ; Kilbatchiche, Poyer et Crozat
de Fleury, à cinq ans de réclusion avec cinq
ans d’interdiction du séjour pour les deux
premiers; Dettweiller a cinq ans de prison;
Bélonie à quatre ans de prison ; Gauzy et
Jourdan — le premier retenu seulement
pour recel de malfaiteurs — à dix-huit mois
de prison, et Reinert à un an de la même
peine.
Carrouy, Metge et Crozat de Fleury sont
condamnés en outre solidairement à verser
à M. Arfeox. fils de la vieille domestique as
sassinée a Thuis avec son maître, M. Mo
reau, et partie civile, la somme de 2,000 fr. à
litre de dommages-intérêts.
Quatre des prévenus, Rodriguez et les fem
mes Maitrejean, Schoofs et Barbe Le Clech,
déclarés non coupables par le jury, sont
acquittés.
LE SUICIDE DE CARROUY
Carrouy condamné aux travaux forcés
s’est suicidé dans sa cellule.
Vers 9 heures, en descendant de l’audience,
le condamné réintégrait la cellule qu’il occu
pait à la Conciergerie, en disant au gardien-
chef, au moment où celui-ci fermait ia porte,
qu’il se resignait à son sort.
Quelques instants plus tard, on le trouvait
inanimé sur sa couchette, une bave sangui
nolente aux lèvres. Le gardien-chef prévint
aussitôt le directeur de la Conciergerie, M.
Pourret, qui avisa immédiat» ment le procu
reur général et M. Just, directeur des services
pénitentiaires au ministère de la justice.
Cliché Petit Havre
CARROUY
M. Pourret se rendit aussitôt auprès de
son chef pour le mettre au courant du dra
me. A midi et demi, il réintégrait la Concier
gerie pour procéder à une enquête prelimi-
maire en compagnie du gardien-chef, de
M Beaurain, commissaire de police du quar-
lier Saint-Germain-l’Auxerrois, et du doc
teur Paul, médecin-légiste, commis par le
procureur général.
Dans une poche de Carrouy, on saisit un
petit paquet renfermant un produit dont la
substance n’a pas encore été déterminée et
qui a été envoyé au laboratoire de toxico
logie où M. Ogier en fera l’analyse.
Dans sa bouche on a trouve un doigt de
gant qù’il tenait serré entre ses dents. On
su pose que ce doigt de gant contenait la
substance nocive que Carrouy a absorbée et
qui a causé sa mort.
M. Pourret, directeur de la Conciergerie,
peut d’autant plus difficilement s’expliquer
le suicide de Carrouy que le prisonnier avait
été minutieusement fouillé, affirme-t il, dès
sa rentrée de l’audience. On se rappelle que
Carrouy avait déjà manifesté une fois l’in
tention de se suicider et qu’il a notamment
déclaré à M. Guichard, peu de temps après
son arrestation, qu’il trouverait bien le
moyen d’attenter à ses dours.
=
* *
Voici de nouveaux détails sur le suicide
de Carrouy. ‘ ,,
A 8 h. 45, hier matin, en rentrant de 1 au
dience, Carrouy fut déshabillé et mis à nu
complètement. Ses habits furent minutieu
sement fouillés. Au lieu de la cellule n°,3
qu’il occupait, c’est dans la cellule n« 1 qu 1
fut transféré. Rien d’anormal n avait été
trouvé dans ses vêtements.
A neuf heures, au moment de la soupe, le
gardien-chef le trouva étendu sur la COU-
chette. Il se voila la figure avec son drap. Il
mâshonnait des cristaux que l’on croit cire
du cyanure de potassium. Il expirait quel
ques instants pins lard.
L’opinion du directeur de la Conciergerie
est que ce poison a été jeté dans un papier
au cours de l’audience de nuit. M. Guichard,
qui assistait à cette audience, a parfaitement
vu un papier qui était jeté par un inconnu,
dans la direction de Carrouy. Un garde ré
publicain a ramassé ce papier. Il a dit :
— Cela n’a aucune importance. C’est du
papier blanc.
Ce papier renfermait-il du cyanure de po
tassium avec lequel Carrouy s’est empoison
né, et celui-ci a-t-il eu le temps de prendre
le toxique et de jeter le papier ? C’est ce
qu’on s’efforce d’établir.
Le cadavre de Carrouy a été transport 2 ‘3
Morgue, où le docteur Paul procédera à Tau
topsie.
La Condamnation do Carrouy
Edouard Carrouy avait vingt-neuf ans ; il
n avait jamais été condamné jusqu’à ce jour.
Il était né en Belgique, où ses parents habi
tent encore, et où il reçut une bonne éduca
tion. Arrive à Paris en 1908, il devenait, dès
l’année suivante, anarchiste militant et ad
ministrateur du journal Le Révolté. Sous le
faux nom de Maury, il avait habité me Mar-
cadet, 43 bis, en meme temps que son co
accusé de Boë. En 1911, il logeait à l'Anarchie*
à Romainville, où il connaissait Callemin,
Rimbault et plusieurs autres. O i le retrouva
ensuite à Saint-Thibault-des-Vignes, puis à
Garches et enfin à Lozère, où il fut arrêté.
L’accusation lui reprochait plusieurs vols
qualifiés et cambriolages commis à Saint-
Thibault-des-Vignes, à Saint-Germanu-en-
Laye, à Nancy, a Alfortville, au bureau de
poste de Romainville, à Chaton. Il nia tous
ces vols, déclarant qu’il « existait contre lui
des coïncidences mauvaises et qu’il le déplo
rait », mais Carrouy avait surtout a répondre
devant le jury du meurtre de M. Moreau et
de sa bonne, Mme Arfoux, à Thiais. Pour ce
double crime, le procureur général, M
Fabre, demanda, d’ailleurs, contre lui la
peine de mort.
Lorsqu’il fut arrêté à Lozère, Carrony était
porteur de deux brownings et de trois char
geurs, et il fit mine de vouloir s’empoison
ner en avalant une poudre blanche qui fut
reconnue moftensive ; une autre tois encore
il tenta de se suicider. A l’audience, il décla
ra que les anarchistes lui avaient reproché
d’être un « mouchard » et qu’il avait été
odieusement trahi par un ami qui le livra
en le conduisant à la gare sous le pretexte
d’y chercher un colis. C’est cet ami qui lui
avait conseillé de s’armer.
ui le livra
le prêtes ce
Le jury, hier matin, n’avait point suivi la
procureur général, implacable défenseur de
la société, et en accordant à Carrouy, pouf
le double crime de Thiais, le bénéfice des
circonstances atténuantes, il avait permis à
la cour de ne le condamner qu’aux travaux
forcés à perpétuité.
Déclarations de M Zévaès
Me Zévaès, avocat de Carrouy, a été inter
rogé par un rédacteur de l’agence Fourniel
à qui il a dit :
< On s’est trompé sur le caractère de Car
rouy. Son aspect brutal masquait la nature
d'un homme tendre et sentimental. Carrouy
n’était plus de force à lutter, et c’est a
grand’peine que j'ai réussi à te mener jus
qu’au bout de ces interminables débats.
» On l’a accusé d’avoir été l’ateur princi
pal du double assassinat commis à Thiais,
j’affirme qu’il était innocent. Les auteurs de
ces crimes sont connus de la police, ou plu
tôt si elle ne les connaît pas tous, elle en
connaît deux. Moi aussi, je les connais, leurs
noms figurent dans mes dossiers..
» Sans doute, le passé de Carrouy n’etait-
il pas irréprochable. Ce qui est certain, c’est
que cet homme n’a jamais trempe dans un
crime.
» Lorsque la condamnation eut été pro
noncée, j’ai pris Carrouy entre mes bras pour
le consoler, tant je comprenais sa souffrance.
Il avait espéré, faiblement, il est vrai, car il
était toujours hante de pressentiments, et il
me disait lui-même que ses pressentiments
ne le trompaient jamais. H er, dès le début
de l’audience, celui qui n'était encore qu’un
accusé m’avait fait passer une lettre. Cette
lettre est un cri déchirant. G’est le suprême
appel d’un homme écrasé 1 »
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Paris, 27 février.
La Chambre avait à élire aujourd’hui un
vice-président pour remplacer M. Etienne,
devenu ministre de la guerre. Cette opera
tion s’est traduite par un simple chassé-
croisé. Le groupe de la gauche démocrati-
que, dont fait partie M. Etienne, avait, en
effet, désigné comme candidat M. Lebrun et
la Chambre s’est bornée à ratifier ce choix.
M. Etienne a doue comme successeur à la
vice-présidence celui-là même qui détenait
immédiatement avant lui le portefeuille de
la guerre. . ,
Cette même journée a été marquée par le
dépôt du crédit de 500 millions pour les dé
penses militaires destinées à repondre aux
armements de l’Allemagne.
En dehors de cela, la Chambre a consacré
tout son temps à la loi de finances. Pour un
jour de mi-carême, la discusson n’a pas pré
cisément été folichonne. Elle n’a pas été non
plus très favorable au gouvernement. En
effet, si les quelques dégrèvements proposes
— celui sur la bougie, par exemple ~ ont
passé comme une lettre à la poste, il n en a
pas été de même des taxes nouvelles et des
augmentations d’impôts.
C’est ainsi que l’on a voté, malgré l oppo
sition du ministre des finances, des amende-
ments concernant les droits de mutation sur
les immeubles et les eaux minérales qui
vont créer dans le budget un trou d’une bon
ne dizaine de millions. .
Il convient aussi de signaler l’adoption
d’un amendement de M. Raiberti, portant
qu’à dater du 1er janvier prochain les droits
d’octroi sur les nuiles d’olive ne pourront
être plus élevés que les droits perçus sur
les autres huiles végétales, l’exoneraion de
la taxe sur les opérations de hausse obtenue
par M. Massé pour les achats et les ventes
de rente française ne dépassant pas 3 fr. de
rente et la prolongation à 5 ans du délai de
prescription pour les mandats et les bons
de poste. . .
Telles sont, dégagées de tout te fatras de
la discussion, les principales décisions de ta
journée. . . — —
Au moment où l’on pensait s en aller une
ardente bataille s’est livrée sur le point ae
savoir si ies projets concernant l école aid"s
seraient ou non maintenus à tarare “
J°Cette proposition provoqua un chahut for-
midable, un indescriptible gâchis. Demande
de division, scrutin à la tribune, rappels au
règlement, quorum, séance de nuit, eto-a
rien n’a manqué. _
». u«
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