Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-02-26
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 26 février 1913 26 février 1913
Description : 1913/02/26 (A33,N14550). 1913/02/26 (A33,N14550).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637899q
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
i
33" Annee
N 11,550
(S Pares)
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S Centimes— CDYTION N MATIN - 5 Centimes
SE
(€ Pares)
Mercredi 28 Wvrier 1943
Administrateur • Déléres
Adresser tout ce qui concerne l'Administration
a M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 86
Adresse Télézraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions lt Annonces. TEL. 10.47
Le Petit Havre
AU HAVRE
*,
A PARIS
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
AN NON CES
Bureau du Journal, 112, bould de Strasbourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
3 seule chargée de recevoir les Annonces pour
f le Journal.
Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
DEPECHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 25 Février, Dépêche de 4 h. 30
TON
COUAS
HAUSSE
BAISSE
CUIVRE
- —.—
— "—-,
—
Comptant.
soutenu
* 64 -/-
12/6
8 mois
£ 64 -/-
12/6
ETAIN
Comptant .
irrégul.
£ 215 -/-
3 mois.....
£ «08 -/-
-/-
60/—
PER
Comptant..
facile
€ 59/7 %
—/
10 d
S mois....
£ 00/ 1 %
40 % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 24 février 1 13.
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FRANCE ET RUSSIE
La Lettre autographe
du Tsar à M. Poincaré
Voici le texte de la lettre autographe
adressée par Sa Majesté l’empereur de Rus
sie à M. Raymond Poincaré, président de la
République ;
« Monsieur le président, grand
et bon ami,
, Je viens vous adresser mes félicitations
et mes meilleurs vœux à l’occasion de votre
élection à la présidence et de votre entrée
dans l'exercice de vos hautes fonctions.
» Eu ce moment, il me tient à cœ ir de
vous repéter combien je suis pénétré de
l'idée que l’alliance de la France et de la
Russie répond tant aux sentiments qu’aux
intérêts des deux peuples, ne cessant d être
en même temps un facteur efficace de la
paix en Europe ; émanant du cœur même
des deux grandes nations, consacrée par
vingt années d'existence fécondé, cette al-
Hauce constitue la base de la politique étran
gère que j’ai tracee à mon gouvernement.
» Pour qu’elle porte tous les fruits qu’elle
est en mesure de donner, une collaboration
constante et un contact permanent entre les
cabinets de Paris et de Saint-Petersbourg me
paraissent indispensables. .
» C’est dans ce sens qu’avant de revêtir la
plus haute dignité, de la . ous
avez exercé le pouvoir comme chef du gou
vernement français. Êt croyez. bien. Mon
sieur tu President, que je vous en sais Parti-
culièrement gré.
» Désireux d’offrir un nouveau témoigna
ge de mon sincère attachement à la France,
ainsi que de mon estime et de mon amitié
personnelle pour vous, je me fais un plaisir
de vous conférer aujourd’hui mon ordre de
Saint-André dont je vous adresse ci-joint les
insignes avec mes meilleurs souhaits pour
la prospérité de la France et pour l’accom-
plissement de la tâche que vous avez assu
mée.
» Veuillez agréer, M. le Président, Grand
at Bon Ami, les assurances de ma parfaite
estime et de ma haute considération.
» Votre Bon Ami,
» Nicolas,
Tzarkoie-Selo, 6 février 1913. »
Réponse de M. Poincaré
Le président de la République a répondu
par le télégramme suivant :
« A Sa Majesté Nicolas II, Empereur de
toutes les Russies, Tzarkote Selo
» Cher et Grand Ami,
» Je viens de recevoir des mains de l’am-
bassadeur de Votre M jesté les insignes de
son ordre de Saint André et j’ai à cœur de
lui adresser sans retard l’expression de mes
plus vifs remerciements.
» Je suis vivement touché des termes de
la lettre par laquelle Votre Majesté me don
ne cette éclatante marque d’amitié qui té-
moigne une fois de plus de ses sentiments à
l’egard de la France.
» Elle peut être assurée que je resterai
comme par le passé fidèlement attaché à
l’alliance qui unit la Russie et la France.
» G est en formant pour le bonheur de
Votre Majesté, celui de Sa Majesté l'impéra
trice et de toute la famille impériale les
vœux les plus sincères, que je vous prie
d’agréer les assurances de ma haute estime
et ue ma constante amitié.
« Signé : Poincaré. »
U GUERRE D'ORIENT
Une démarché de la Roumanie
BERLIN. — Le Herimer Tagblatt dit que la
Roumanie a demandé que les décisions des
puissances fussent prises, non par la reu-
nion des ambassadeurs à Londres, mais par
la conférence des ambassadeurs à Saint-
Pétersbourg.
On croit que le gouvernement acceptera
cette décision.
Manifestation Antiroumaine
Sofia. — A l'occasion du 36® anniversaire
de la libération de Silistrie, les habitants
de cette ville ont adresse au président du
Conseil un télégramme de protestation éner-
gique contre les convoitises dont Silistrie
est l'objet et priant le gouvernement de ne
consentir à aucun prix à la cession delà
• ville à la Roumanie.
M. POINCAAÉ ET LA MUTUALITÉ
Sur l’invitation de M. Mabile-u, M. Poin-
caré a accepté le titre de president d'hon-
neur de la Fédération nationale de la Mutua
lité et il a donné l’assurance que Mme Poin
caré ne refuserait pas son haut patronage
aux œuvres féminines et maternelles de la
Mutualité.
------------
A LA PLACE BEAUVAU
Briand, president du Conseil, a reçu,
hies après-midi, M. Lutaud, gouverneur gé
néral de l’Algerie.
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Contre ‘Alcoolisme
gine ». Mais la proposition de loi n'appli-
que pas cette idée, et l’exposé des motifs
va même jusqu’à admettre, en ce qui con
cerne « les milliers de petits bouilleurs
NEW-YORK. 23 FÉVRIER
Cotons t mars hausse 23 points ; mai,
hausse 18 points ; juillet, hausse 17 points ;
octobre, hausse 14 points. — Ferme.
Calés : hausse 38 à 47 points.
NEW-YORK, 23 FÉVRIER
. H 2032
.. mciawT
Cuivre Standard disp.
14 07
14 —
— mai
14 24
14 37
Amalgasat. Cop...
66 »/»
66 7/8
Fer
48 —
• 18 —
CHICAGO, 23 FÉVRIER
MTareh6 clos
A LA COMMISSION DE
L’ENSEIGNEMENT
La Commission de l’Enseignement a reçu
une délégation des répétiteurs de collèges
qui a demandé d'insérer dans la loi sur les
traités des collèges une disposition instituant
des surveillants d’internat dans les iycees
seulement.
La Commission a ensuite commencé l’exa
men du rapport de M. Massé sur le contrôle
de l’enseignement privé.
Enfin, elle a chargé M. Buisson de deman
der au gouvernement et à la commission du
budget de maintenir au 3 mars le débat sur
le projet de defense laïque et que deux séan
ces au moins par semaine soient consacrées
à cette discussion.
LES NOUVELLES TAXES
SUR LES AUTOMOBILES
Le Groupe parlementaire de la defense
automobile a décidé de combattre les nou
velles taxes sur les automobiles, demandées
par le gouvernement.
Le Groupe s’est engagé à défendre devant
le Parlement les intérêts de l'industrie et
des ouvriers de l’auomobile menacés par
cet acte, et à demander au gouvernement
que le rendement des impôts produit par
les taxes actuelles, comme sur l’impôt por
tant s> r l’essence. soit enneidr onmma cnt.
Usant et que tous les excédents de rende
ment de ces impôts soient réserves à la ré-
paration des routes.
LES SOUVERAINS DANOIS A BERLIN
Berlin. — Au dîner de gala qui a eu heu
en i honneur du roi et de la reine de Dane
mark dans la salle blanche du palais royal,
l’empereur a porté un toast dans lequel il a
remercié Sa Majesté de sa visite, preuve de
sympathie personnelle et de ses sentiments
de bon voisinage.
« Afin de donner à Votre Majesté, a dit en
terminant l’empereur, un témoignage exté
rieur de mes sentiments amicaux, j'ai décidé
de nommer Votre Majesté à la suite de ma
marine.
» Ce sera un honneur pour ma marine si
Votre Majesté veut bien accepter ce poste
qu'occupait votre père de vénérée mémoire.»
Le roi de Danemark a reçu au château
royal le chancelier de l’empereur et
cretaire d'etat-major M. de Jagow.
le 8e-
EXPLOSION D'UNE MINE
Nombreuses victimes
Madrid. — Une dépêche de Gijon signale
que l’t-xplosion d’une mine placée en vue de
la destruction de rochers dans l’avant-port,
a occasionné un grave accident.
Des débris de roches out atteint de nom
breuses personnes q »i ont été blessées.
Les détails manquent.
Oviedo. — Le gouverneur a reçu des nou
velles ne Gijon annonçant qu'une catastro
phe s’est produite à la suite de l’explosion
d’une mine dans l'avant-port.
Il y aurait une soixantaine de morts.
CHUTE MORTELLE D'UN AVIATEUR
Berlin. — L’aviateur Weintpen est tombé
hier soir à Hangelar d’une hauteur de 60
mètres et s’est tué.
B4A2
a
ANGLETERRE
Evolutions de Dit igeables inconnus
Dans ia nuit de vendredi a samedi, un di
rigeable fantôme a passé au-dessus de Selby,
dans le Yorkshire. Il était neuf heures du
soir, et plusieurs personnes dignes de foi ont
d crit assez exactement le dirigeable. L’opi
nion publique s’emeut sérieusement, cette
fois, car près de Selby, à Barlby, se trouve
le plus important arsenal de ia côte Nord-
Est de l’Angleterre.
En moins de deux mois, c’est la dixième
apparition de dirigeables etrangers évoluant
au-dessus de l’Ang eterre. Le 4 janvier, ce
fut à Douvres ; le 6, à Bristol ; le 17, à Car
diff ; le 19, à Hedneford ; le 23, à Yarmouth ;
le 25, à Liverpool ; le 27, à Manchester, que
la population entendit le ronflement d’un mo
teur ou vit les lumières des phares. Ces di-
rigeables sont étrangers,disent les journaux,
puisque l’Angleterre n’a que trois dirigea
bles, dont deux dégonfles et le troisième ex
posé à l’Olympia.
Or, quelques heures après que les ballons
étai nt aperçus au-dessus de l’Angleterre,
un rapport officiel alleman relatait le raid
d un Zeppelin, qui venait de faire, disait-on,
un raid de trente heures eide parcourir
plus de mille milles.
De vagues rumeurs, enregistrées par VEve-
ning News, circulent, d'apres lesqueiles un
mystereux navire de guerre allemand croi
serait dans la Manche, non loin des îles an
glo-normandes, et ferait des exercices de ra
vitaillement des Zeppelin en pleine mer. On
sait que les Zeppelin descendent sur l’eau
comine des hydroplanes.
Le Parlement, justement alarmé, a voté a
l’unanimité une loi permettant de tirer sur
les dirigeables évoluant au-dessus de i An
gleterre et refusant de descendre après que
des signaux leur en auront intimé 1 ordre.
Au premier rang des fléaux contre les
quels toutes les forces de l’opinion et des
pouvoirs publics devraient se liguer, l’al-
coolisme figure en France — toutes les sta
tistiques le montrent — dans des conditions
vraiment effroyables. « G est la race elle-
même qui est atteinte aux sources les plus
profondes », lit-on dans l’exposé des motifs
d'une proposition de loi.
M. Joseph Reinach, l’auteur de cette pro
position, signale une fois de plus les rava
ges de l’alcoolisme ; il dit : « Le taux de la
morbidité tuberculeuse, qui varie de 2 à
3 0/0 pour les populations rurales du Gard
et du Gers, dépasse 4 0/0 pour celles des
départements de l’Ouest où fument par mil
liers les chaudières des bouilleurs de cru.
Le nombre des réformes pour tares alcooli
ques s’élève parfois jusqu’à 22 et 35 0/0
dans ces mêmes régions, productives autre
fois des plus beaux soldats et des plus har
dis marins ». Il est des villages où le nom
bre des conscrits impropres au service mi
litaire, atteint jusqu’à 55 0/0 du contin
gent.
Dans un rapport sur une autre proposi
tion de loi également pendante devant la
Chambre, M. Jules Siegfried écrit : « Il
existe de malheureux départements où la
consommation ^alcool pur taré s’élève, par
tête et par an, à 8, à 9, à 10 litres ; elle
est, dans le Calvados, de 11 lit. 50, et dans
la Seine-Inférieure, de 12 lit. 85. » Il s'agit
là de moyennes, c’est-à-dire de chiffres eta-
blis sur l'ensemble de la population, en y
comprenant les femmes et les enfants. M.
Jules Siegfried calcule qu’il est des régions
où « le buveur moyen » absorbe environ
100 litres de. spiritueux par an. La fabrica
tion contrôlée atteignait 1,179.000 hectoli
tres, en 1871, quantité jugée déjà, à cette
époque, effrayante. Or, en 1911, elle est
parvenue à 2,272.000 hectolitres.
Eh bien, comme le fait remarquer M. Ju
les Siegfried, « les derniers chiffres ici
présentés sont loin de correspondre aux
quantités réellement consommées. Le privi
lège des bouilleurs de cru se traduit en ef
fet par une production occulte, stimulée par
la mévente des vins tout d'abord, puis pro
gressivement accentuée grâce à la suréléva
tion des droits sur l'alcool exercé ». Cette
surélévation est devenue une prime de plus
en plus considérable pour les ventes frau
duleuses et les débits clandestins. M. Joseph
Rcluavis HIUIU, ddpioo un IdPPUIL uu pit-
mier président de la cour de Caen, que
dans certains départements « chaque bouil-
lerie est un débit clandestin ». De sorte
qu’il est impossible de mesurer l’étendue
de a production et celle de la consomma
tion véritables. Quelque déconcertants que
soient les résultats connus, ils sont au-des
sous de la vérité.
De 1879 à 1909, le nombre des débits ré
guliers a passé en France de 355,009 à
480.000. Tandis que l’on compte seulement
un débit pour 9.000 habitants en Norwege,
un pour 5.000 en Suède, un pour 430 en
Angleterre, un pour 360 aux Etats-Unis, un
pour 246 en Allemagne, on compte en
France un débit par 82 habitants, femmes
et enfants compris. a Mais ce qu’il faut di
re, ajoute M. Jules Siegfried, c’est qu’il y
a en France, d’une manière générale, un
débit pour 30 adultes, et que la proportion
s’élève à un pour 22 dans la Seine-Inférieu
re, un pour 15 dans le Nord, uu pour 11
dans l'Eure ».
Quelle consommation de salaires ces chif
fres impliquent, on peut malaisément s’en
faire une idée. L’alcoolisme détruit les sa
laires. Avec une faible partie des sommes
que le cabaret absorbe, la condition ou
vrière serait améliorée d'une façon autre
ment efficace que par les lois de prétendue
protection du travail qui vont en se multi
pliant. Pour l’avenir de la démocratie labo
rieuse non moins que pour celui de la pa
trie la lutte contre l’alcoolisme est essen
tielle. Mais quelles armes employer ?
La proposition de loi de M. Joseph Rei-
nach est relative au régime des bouilleurs
de cru. « Le privilège des bouilleurs de
cru est si manifestement et depuis tant
d’années l’une des causes principales des
progrès de l’alcoolisme que la suppression
ne s'en impose plus seulement dans l’inté
rêt du Trésor, mais comme un devoir en
vers le pays. » Telles sont les premières
lignes de l’exposé par lequel le distingué
député des Basses-Alpes explique sa pro
position. La « suppression » du privilège
des bouilleurs de cru, bien hardi qui osera
la réclamer. En fait, la proposition n’a pas
cette témérité. Elle tend simplement à faire
revivre « dans leur intégralité » les garan
ties contre la fraude que la loi de finances
du 31 mars 1903 avait édictées et qu’une
autre loi de finances, celle du 17 avril 1906,
a en partie abolies.
Le privilège des bouilleurs de cru con
siste, on le sait, dans le droit accordé au
propriétaire récoltant de fabriquer une cer
taine quantité d’a'cool sans avoir à acquit
ter d'impôt sur cette fabrication. La loi du
31 mars 1903 a expressément consacré cette
faveur. Elle dit (art. 19) :
Les bouilleurs de cru ont la faculté d’ac-
quitter immédiatement les droits un de ré-
cia mer l’ouverture d’un compte qui se règle
par campagne.
Dans le premier cas, ils bénéficient d’une
allocation en franchise de 10 0/0, s r ’ns que
cette ollo&ition puisse être supé/iiure à vingt
litres d'alcool pur.
D ms le second cas, ils jouissent de la dé
duction ordinaire accordée aux entreposi-
taires pour outillage, coulage et déchets de
magasin, indépendamment, pour la campagne
pendant laquelle les eaux-de-vie ou esprits
ont été fabriqués, d'une allocation en franchise
de vingt litres d'alcool pur.
M. Joseph Reinach semble bien viser,
dans son exposé des motifs, cette idée que '
« toutes les eaux-de-vie » devraient, en ;
principe, être passibles du droit de con
sommation, « parce que, dit-il, par défini
tion, les impôts de consommation frappent
les produits indépendamment de leur ori-
consommant eux-mêmes leurs pi
qu’ils « demeurent étrangers à la
roduits »
qu ils « demeurent étrangers à la fraude,
c'est-à-dire à la vente des alcools indemnes
de l’impôt ». Nous ne dissimulerons pas nos
doutes à ce sujet, tant la tentation doit être
grande de se servir du privilège des bouil
leurs de cru pour écouler, à des conditions
avantageuses un alcool qui eût dû être ré- |
servé à la famille.
Certes, si l’on rétablit les contrôles qu’a
vait singulièrement affaiblis, sinon même ’
supprimés, la loi du 17 avril 1906, on n’an- i
ra pas fait une œuvre inutile. Au point de j
vue de la perception des droits, l’action du
fisc aura été fortifiée; les ventes illicites;
auront été rendues plus difficiles. Par ce
temps de déficit budgétaire, un supplément
précieux de ressources aura ainsi été assu
ré à l’État. Mais les vingt litres d'alcool
pur en franchise continueront l’empoison
nement des familles. Vingt litres d’alcool
pur représentent environ cinquante litres
de spiritueux de commerce. Comment ne
pas demeurer inquiet d’un tel encourage-
ment à l’alcoolisme ?
L’abolition du privilège des bouilleurs de
cru reste, on le voit, au nombre des problè
mes que le Parlement devrait aborder...
(Le Temps).
Nouvelles Politiques
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier matin à l’Elysée sous la pré-
sidence de M. Poincaré.
Le conseil a été consacré à l’examen de la
situation extérieure et à l’expédition des af
faires courantes,
Le ministre du travail a entretenu ses col
lègues des projets de lois en discussion de
vant la commission du travail et la commis
sion d’assurance et de prévoyance sociales
de la Chambre.
Remise au Président de la République
de l’Ordre et des Insignes
de Saint-André
Le président de la République a reçu hier,
à midi 30, Son Excellence M. Isvolsky, am
bassadeur de Russie, qui, accompagné du
baron Schilling, envoyé spécial, venait lui
remettre, au nom de Sa Majesté Nicolas II,
*0- * s Osaur -Aen* v.
M. Mollard, introducteur des ambassa
deurs, est allé prendre M. Isvolski et le ba
ron Schilling à l’hôtel de l’ambassade, pour
les conduire au palais de l’Elysee dans les
voitures de la présidence. Un escadi on du
1er régiment de cuirassiers formait l’es
corte.
L’ambassadeur et l’envoyé spécial ont été
salués à leur arrivée au palais par le lieute
nant-colonel Péneion, officier de service, et
par le lieutenant-colonel Jouffroy, comman
dant militaire du palais.
Les honneurs militaires ont été rendus
par un bataillon du 104e régiment d’infan
terie.
MM. Isvolski et Schilling ont été introduits
par M. Mollard auprès du president de la
République, qui avait à ses cotés M. Briand,
president du Conseil, et M. Jonnart, ministre
des affaires étrangère», ainsi que ses secré
taires généraux, MM. le général Beaudemou-
lin et A. Pichon.
En remettant au président de la Républi
que les insignes de l’Ordre de Saint-André,
M. Isvolski a prononce l’allocution suivante :
Monsieur le président de la République,
Je suis chargé par S. M l’empereur, mon au
guste souveraD, de vous remettre les insignes de
son Ordre de Saint-André, ainsi que la lettre im
périale qui l’accompagne.
En vous conférant la plus haute distinction de
l’empire, S. M l’empereur a voulu. des voire
accession a la première magistrature de la Répu
blique. donner une fois de plus un témoignage de
son affection pour la France et de ses sentiments
personnels d’amitié et d’estime a votre égard.
Je m’estime particulièrem nt heureux, Monsieur
le présidem de la Repub ique, d’être aup es de
vous l’interprète de ces sentiments de mon sou
verain dont la souvelle expression apparaîtra cer
tainement comme un gage des rapports si étroits
qui unissent la France et la Russie, amies et
alliées.
Le président de la République a répondu
en ces termes :
Monsieur l’ambassadeur,
La marque d’amitié que me donne aujourd’hui
S. M l’empereur de Russie me touche profondé
ment. J y vois une nouvelle preuve des invaria
bles sentiments que votre auguste souverain a
pour la Fr ance et dont sa lettre personnelle m’ap
porte un éloquent témoignage.
Il m’est liés agréable que Sa Majesté ait envoyé
auprès de moi M. le baron Schilling, que j’ai été
heureux de rencontrer recemment a Saint-Peters-
bourg, et q 'elle vous ait choisi vous-même com
me interprète, vous avec qui j’ai entretenu pen
dant plus dun art des relations quotidien ne s.
Je suis, moi aussi. Votre Excellence le sait, fer-
moment attache a la politique qui unit depuis si
longtemps déjà la France et la Russie, et je veil
lerai soigneusement, pendant ma magistrature, a
maintenir et a resserrer l’aliiance entre nos deux
pays.
A l’issue de la cérémonie, le président a
retenu à déjeuner avec MM. Briand et Jon
nart l’ambassadeur de Russie, ain i que l’en-
voye spécial et les secrétaires et attaches de
l’ambassade qui les avaient accompagnés.
La table était ainsi composée :
Le president avait en face de lui Mme
Poincaré ; à sa droite, MM. Jonnart, le prince
Oriot, M. Yourievitch, ie general Beaude-
moulin, et le lieutenant-cojonel Péneion. A
sa gauche, MM. le baron Schilling, le colonel
comte Squalief, le comte Rehbinder, Pichon,
le lieutenant-colonel Jouffroy.
Mme Poincaré avait a sa droite MM. Isvolski,
Sevastopoulo, le capitaine de frégate Korizof,
le comte Weymann, le colonel Drouot ; à sa
gauche, M M Briand, de Roffalovich, le prin-
ce Troube zkoï, Mollard, le lieutenant-colo
nel Boulangé.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
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• M. IIIPPOLYTE FÉNOUX
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La Navigation à Voiles et le Port du Havre
Photo Petit Havre
Cliché Petit Havre
En fiant : Le « Zambèze », l’unique Voilier qui ss tro»raH deniii? samedi dans le port.
== vao . LC vomoro ùans ie oassin au commerce, il g a quarante ans.
Les personnes qui,ces jours-ci,incitées à la
promenade par le temps merveilleux dont
nous jouissons depuis plusieurs semaines,
s’en sont allées visiter notre port, n’ont pas
été peu étonnées en constatant le calme
vraiment extraordinaire existant dans les
anciens bassin tels que le bassin du Com
merce, le bassin de la Barre et le bassin
Dock.
Pour le premier — exception faite de la
partie occupée par la navigation de plaisance
— on ne voit actuellement aucun navire
accosté au quai d'Orléans, et du côté du quai
Lamblardie ne se trouvent que des steamers
actuellement en état d’hivernage ou de vieux
bâtiments attendant des acquereurs.
Au Bissin-Dock, indépendamment du pas
sage rapide de quelques steamers longs-cour
riers et des canonnières qui attendent la fin
de la guerre d’Orient, même calme.
Dans le bassin de la Barre, c’est le vide
presque absolu. Pas le moindre petit cabo
teur déchargeant des cailloux. Seuls quel
ques chalands et deux dragues en cours de
réparation sont accostés aux quais.
Il y a quelques jours, on y trouvait encore
le trois-mâts terreneuvier Rubens, venu au
Havre, non pas pour y faire acte de com
merce, mais uniquement pour s’y faire ré
parer et caréner. Le Rubens est reparti same-
di pour Fecamp, de sorte qu’à l’heure pré
sente on ne trouve plus dans notre port que
le navire norvégien Zambèze, actuellement
amarre dans le canal de Tancarville.
Encore est-il que ce navire n’est demeuré
dans notre port qu’en raison de la persis
tance des vents d Est, qui ne lui permet
taient pas de faire voile pour Hambourg.
Cette situation, véritablement exception
nelle, s’explique cependant assez facilement.
Tout d’abord, elle trouve sa raison dans ce
fa t, d’ailleurs très connu des navigateurs,
que les vents d Est empêchent les voiliers
venant du long-cours de pénétrer en Man
che, de sorte que plusieurs navires, atten-
dus depuis quelques jours, ne pourront ar
river que lorsque les vents auront changé
d’orientation.
Elle s’explique aussi par ce fait que la
flotte des voiliers va sans cesse en dimi
nuant par suite de l’augmentation constante
de la navigation à vapeur. La presse hol
landaise ne constatait-elle pas, il y a quelque
jours,que le dernier grand voilier hollandais
venait u être vendu.
Nous n’en sommes pas là en France heu
reusement. Le volume publié par les soins
du Bureau Veritas constate en effet qu'à la
fin de l’année 4912, ving-sept maisons d’ar
mement françaises possédaient cent trente-
deux grands voiliers affectés à la navigation
au ong-cours.
A ces bâtiments de fort tonnage, on pour
rait du reste ajouter avec raison toute la
flottille des trois-mâts et des goelettes qui,
chaque annee, vont faire la pêche sur les
côtes de l’Islande ou dans les parages de
Terre-Neuve.
Il est d’ailleurs à remarquer que si, pour
cei laines catégories de transports, les ba-
teaux à vapeur sont venus supplanter les
voiliers et même supprimer la plupart des
petit' caboteurs, la création des moteurs
auxiliaires pourrait bien venir faciliter la
reconstruction d'une fl ite de grands voiliers
en permettant à ceux-ci de ne plus être sous
la domination exclusive du capricieux Eole.
Il reste toutefois à remarquer qu’il est in
contestable que le nombre des navires à
voiles fréquentant notre port tend à dimi
nuer; mais cela ne tient nullement aune
diminution de la valeur de notre etablisse
ment maritime. Cela résulte des nouvelles
méthodes de travail et de l’évolution qui
s’est faite dans les pratiques industrielles.
Jadis, les voiliers trouvaient leur fret dans
le transport des bois du Nord, des cotons,
des bois d’ébenister ie et des bois tinctoriaux,
des rhums et tafias, toutes marchandises qui
réclament des frets très bas et peuvent sans
inconvénient supporter des voyages de lon
gue durée.
Aujourd’hui, le transport des bois du Nord
et celui des bols d’ébénisterie se font pres-
qu’uniquement par steamers, ce qui a tout
naturellement entraîné la réduction de nos
cales à bois.
Les rhums et tafias voyagent maintenant
indifféremment par voiliers et par steamers.
Quant aux bois tinctoriaux, la chimie leur
a créé de terribles concurrents et le nombre
des usines qui, au Havre et dans la region
normande, traitaient ces bois s’est considé
rablement réduit.
Quant au coton, qui jadis fournissait un
fret considérable à toute une flotte de voi
liers, ainsi qu’on peut le voir par notre cli*
ché, il est importé maintenant par de
puissants cargo-boats dont chacun déverse
en moyenne 10,000 balles de coton sur nos
quais
Nos vo.liers ont donc dû chercher d’autres
éléments de trafic ; il les ont trouvés dans
les minerais de nickel et de cuivre, les ni
trates et b s pétroles Mais le transport de
ces marchandises n’utilise que de très grands
bâtiments de construction moderne ; les na
vires de tonnage moyen n’apportent plus
guère que les bois et les tafias qu’ils vont
chercher dans des ports encore mal outillés
pour les grands navires.
On comprend donc que ces voiliers, de
moyen tonnage diminuent en nombre et
soient remplacés par des navires plus impor
tants.
Malheureusement ces navires de fort ton-
nage, lorsqu’ils viennent au Havre, sont tout
naturellement obliges d’aller prendre placé
dans les nouveaux bassins, ce qui n’est
pas sans gêner les nombreux steamers aux
quels les bassins à grande profondeur de
vraient normalement être réserves.
Pour peu que cette évolution dans les mé
thodes de navigation s’accentue, il semble
que nos vieux bassins ne serviront plus
guère durant les années prochaines qus
comme lieu de refuge,aux jours de tempête,
pour les innombrables bateaux de pêche
q u, pendant la saison harenguière, fré
quentent notre région.
On ne saurait trop déplorer qu’il en fût
ue
ainsi. Il est en effet indiscutable que les
places à quai pour les grands bâtiments font
actuellement défaut, mais il est non moins
certain que les navires de moyen tonnage,
pratiquant le grand cabotage, sont assez mal
a Taise dans l’unique bassin, celui de la
Citadelle, qui leur est affecté.
Les navires de ce type appartenant à la
Société Navale de l’Ouest, se sont même vus
dans l’obligation d’aller prendre un nouvel
emplacement dans le canal de Tancarville,
au quai de l'Escaut.
En même temps que l’on s’efforcera de
donner à nos nouvelles darses toute la va
leur economique dont elles sont suscepti-
blés, il importera donc de songer à une uu-
lisation constante de nos vieux bassins.
Déjà on y a songé, et, dans un délai assez
rapproché, l’élargissement de l'ecluse du
bassin Dock et l’installation d'appontements
dans ce bassin, vont permettre aux grands
longs-courriers d’avoir accès dans un bassin
qui, actuellement, ne répond plus aux be
soins du trafic.
Pourquoi n'agirait-on pas de même pour
le bassin de la Barre ?
Dms un article paru dans nos colonnes le
13 mars 1906, nous avons déjà pose, la ques
tion et présente les grandes lignes d’un pro
jet d’amélioration de ce bassin.
Il consistait tout d’abord à remplacer 1 £
cluse de ce bassin,qui est la plus étroite (13
rn. 64) et la moins profonde (1 m. la au-des
sus du zéro das cartes) de toutes celles don
nant sur i’avant-port, pir un sas éclusé éta-
bli en utilisant le cul-de-sac formé en avant
de l'écluse actuelle par le quai de I'Tle et
l’extrémité Ouest du quai Lamandé.
A l'interieur du bassin, pour permettre
un approfondissement ultérieur, on et-bli-
rait de nouveaux murs de quai au moyen de
caissons à air comprimé s’avançant a trois
mètres en avant des murailles actuelles.
33" Annee
N 11,550
(S Pares)
===== ===========
S Centimes— CDYTION N MATIN - 5 Centimes
SE
(€ Pares)
Mercredi 28 Wvrier 1943
Administrateur • Déléres
Adresser tout ce qui concerne l'Administration
a M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 86
Adresse Télézraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions lt Annonces. TEL. 10.47
Le Petit Havre
AU HAVRE
*,
A PARIS
Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
AN NON CES
Bureau du Journal, 112, bould de Strasbourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
3 seule chargée de recevoir les Annonces pour
f le Journal.
Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
DEPECHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 25 Février, Dépêche de 4 h. 30
TON
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— "—-,
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* 64 -/-
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PER
Comptant..
facile
€ 59/7 %
—/
10 d
S mois....
£ 00/ 1 %
40 % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 24 février 1 13.
========================
FRANCE ET RUSSIE
La Lettre autographe
du Tsar à M. Poincaré
Voici le texte de la lettre autographe
adressée par Sa Majesté l’empereur de Rus
sie à M. Raymond Poincaré, président de la
République ;
« Monsieur le président, grand
et bon ami,
, Je viens vous adresser mes félicitations
et mes meilleurs vœux à l’occasion de votre
élection à la présidence et de votre entrée
dans l'exercice de vos hautes fonctions.
» Eu ce moment, il me tient à cœ ir de
vous repéter combien je suis pénétré de
l'idée que l’alliance de la France et de la
Russie répond tant aux sentiments qu’aux
intérêts des deux peuples, ne cessant d être
en même temps un facteur efficace de la
paix en Europe ; émanant du cœur même
des deux grandes nations, consacrée par
vingt années d'existence fécondé, cette al-
Hauce constitue la base de la politique étran
gère que j’ai tracee à mon gouvernement.
» Pour qu’elle porte tous les fruits qu’elle
est en mesure de donner, une collaboration
constante et un contact permanent entre les
cabinets de Paris et de Saint-Petersbourg me
paraissent indispensables. .
» C’est dans ce sens qu’avant de revêtir la
plus haute dignité, de la . ous
avez exercé le pouvoir comme chef du gou
vernement français. Êt croyez. bien. Mon
sieur tu President, que je vous en sais Parti-
culièrement gré.
» Désireux d’offrir un nouveau témoigna
ge de mon sincère attachement à la France,
ainsi que de mon estime et de mon amitié
personnelle pour vous, je me fais un plaisir
de vous conférer aujourd’hui mon ordre de
Saint-André dont je vous adresse ci-joint les
insignes avec mes meilleurs souhaits pour
la prospérité de la France et pour l’accom-
plissement de la tâche que vous avez assu
mée.
» Veuillez agréer, M. le Président, Grand
at Bon Ami, les assurances de ma parfaite
estime et de ma haute considération.
» Votre Bon Ami,
» Nicolas,
Tzarkoie-Selo, 6 février 1913. »
Réponse de M. Poincaré
Le président de la République a répondu
par le télégramme suivant :
« A Sa Majesté Nicolas II, Empereur de
toutes les Russies, Tzarkote Selo
» Cher et Grand Ami,
» Je viens de recevoir des mains de l’am-
bassadeur de Votre M jesté les insignes de
son ordre de Saint André et j’ai à cœur de
lui adresser sans retard l’expression de mes
plus vifs remerciements.
» Je suis vivement touché des termes de
la lettre par laquelle Votre Majesté me don
ne cette éclatante marque d’amitié qui té-
moigne une fois de plus de ses sentiments à
l’egard de la France.
» Elle peut être assurée que je resterai
comme par le passé fidèlement attaché à
l’alliance qui unit la Russie et la France.
» G est en formant pour le bonheur de
Votre Majesté, celui de Sa Majesté l'impéra
trice et de toute la famille impériale les
vœux les plus sincères, que je vous prie
d’agréer les assurances de ma haute estime
et ue ma constante amitié.
« Signé : Poincaré. »
U GUERRE D'ORIENT
Une démarché de la Roumanie
BERLIN. — Le Herimer Tagblatt dit que la
Roumanie a demandé que les décisions des
puissances fussent prises, non par la reu-
nion des ambassadeurs à Londres, mais par
la conférence des ambassadeurs à Saint-
Pétersbourg.
On croit que le gouvernement acceptera
cette décision.
Manifestation Antiroumaine
Sofia. — A l'occasion du 36® anniversaire
de la libération de Silistrie, les habitants
de cette ville ont adresse au président du
Conseil un télégramme de protestation éner-
gique contre les convoitises dont Silistrie
est l'objet et priant le gouvernement de ne
consentir à aucun prix à la cession delà
• ville à la Roumanie.
M. POINCAAÉ ET LA MUTUALITÉ
Sur l’invitation de M. Mabile-u, M. Poin-
caré a accepté le titre de president d'hon-
neur de la Fédération nationale de la Mutua
lité et il a donné l’assurance que Mme Poin
caré ne refuserait pas son haut patronage
aux œuvres féminines et maternelles de la
Mutualité.
------------
A LA PLACE BEAUVAU
Briand, president du Conseil, a reçu,
hies après-midi, M. Lutaud, gouverneur gé
néral de l’Algerie.
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Contre ‘Alcoolisme
gine ». Mais la proposition de loi n'appli-
que pas cette idée, et l’exposé des motifs
va même jusqu’à admettre, en ce qui con
cerne « les milliers de petits bouilleurs
NEW-YORK. 23 FÉVRIER
Cotons t mars hausse 23 points ; mai,
hausse 18 points ; juillet, hausse 17 points ;
octobre, hausse 14 points. — Ferme.
Calés : hausse 38 à 47 points.
NEW-YORK, 23 FÉVRIER
. H 2032
.. mciawT
Cuivre Standard disp.
14 07
14 —
— mai
14 24
14 37
Amalgasat. Cop...
66 »/»
66 7/8
Fer
48 —
• 18 —
CHICAGO, 23 FÉVRIER
MTareh6 clos
A LA COMMISSION DE
L’ENSEIGNEMENT
La Commission de l’Enseignement a reçu
une délégation des répétiteurs de collèges
qui a demandé d'insérer dans la loi sur les
traités des collèges une disposition instituant
des surveillants d’internat dans les iycees
seulement.
La Commission a ensuite commencé l’exa
men du rapport de M. Massé sur le contrôle
de l’enseignement privé.
Enfin, elle a chargé M. Buisson de deman
der au gouvernement et à la commission du
budget de maintenir au 3 mars le débat sur
le projet de defense laïque et que deux séan
ces au moins par semaine soient consacrées
à cette discussion.
LES NOUVELLES TAXES
SUR LES AUTOMOBILES
Le Groupe parlementaire de la defense
automobile a décidé de combattre les nou
velles taxes sur les automobiles, demandées
par le gouvernement.
Le Groupe s’est engagé à défendre devant
le Parlement les intérêts de l'industrie et
des ouvriers de l’auomobile menacés par
cet acte, et à demander au gouvernement
que le rendement des impôts produit par
les taxes actuelles, comme sur l’impôt por
tant s> r l’essence. soit enneidr onmma cnt.
Usant et que tous les excédents de rende
ment de ces impôts soient réserves à la ré-
paration des routes.
LES SOUVERAINS DANOIS A BERLIN
Berlin. — Au dîner de gala qui a eu heu
en i honneur du roi et de la reine de Dane
mark dans la salle blanche du palais royal,
l’empereur a porté un toast dans lequel il a
remercié Sa Majesté de sa visite, preuve de
sympathie personnelle et de ses sentiments
de bon voisinage.
« Afin de donner à Votre Majesté, a dit en
terminant l’empereur, un témoignage exté
rieur de mes sentiments amicaux, j'ai décidé
de nommer Votre Majesté à la suite de ma
marine.
» Ce sera un honneur pour ma marine si
Votre Majesté veut bien accepter ce poste
qu'occupait votre père de vénérée mémoire.»
Le roi de Danemark a reçu au château
royal le chancelier de l’empereur et
cretaire d'etat-major M. de Jagow.
le 8e-
EXPLOSION D'UNE MINE
Nombreuses victimes
Madrid. — Une dépêche de Gijon signale
que l’t-xplosion d’une mine placée en vue de
la destruction de rochers dans l’avant-port,
a occasionné un grave accident.
Des débris de roches out atteint de nom
breuses personnes q »i ont été blessées.
Les détails manquent.
Oviedo. — Le gouverneur a reçu des nou
velles ne Gijon annonçant qu'une catastro
phe s’est produite à la suite de l’explosion
d’une mine dans l'avant-port.
Il y aurait une soixantaine de morts.
CHUTE MORTELLE D'UN AVIATEUR
Berlin. — L’aviateur Weintpen est tombé
hier soir à Hangelar d’une hauteur de 60
mètres et s’est tué.
B4A2
a
ANGLETERRE
Evolutions de Dit igeables inconnus
Dans ia nuit de vendredi a samedi, un di
rigeable fantôme a passé au-dessus de Selby,
dans le Yorkshire. Il était neuf heures du
soir, et plusieurs personnes dignes de foi ont
d crit assez exactement le dirigeable. L’opi
nion publique s’emeut sérieusement, cette
fois, car près de Selby, à Barlby, se trouve
le plus important arsenal de ia côte Nord-
Est de l’Angleterre.
En moins de deux mois, c’est la dixième
apparition de dirigeables etrangers évoluant
au-dessus de l’Ang eterre. Le 4 janvier, ce
fut à Douvres ; le 6, à Bristol ; le 17, à Car
diff ; le 19, à Hedneford ; le 23, à Yarmouth ;
le 25, à Liverpool ; le 27, à Manchester, que
la population entendit le ronflement d’un mo
teur ou vit les lumières des phares. Ces di-
rigeables sont étrangers,disent les journaux,
puisque l’Angleterre n’a que trois dirigea
bles, dont deux dégonfles et le troisième ex
posé à l’Olympia.
Or, quelques heures après que les ballons
étai nt aperçus au-dessus de l’Angleterre,
un rapport officiel alleman relatait le raid
d un Zeppelin, qui venait de faire, disait-on,
un raid de trente heures eide parcourir
plus de mille milles.
De vagues rumeurs, enregistrées par VEve-
ning News, circulent, d'apres lesqueiles un
mystereux navire de guerre allemand croi
serait dans la Manche, non loin des îles an
glo-normandes, et ferait des exercices de ra
vitaillement des Zeppelin en pleine mer. On
sait que les Zeppelin descendent sur l’eau
comine des hydroplanes.
Le Parlement, justement alarmé, a voté a
l’unanimité une loi permettant de tirer sur
les dirigeables évoluant au-dessus de i An
gleterre et refusant de descendre après que
des signaux leur en auront intimé 1 ordre.
Au premier rang des fléaux contre les
quels toutes les forces de l’opinion et des
pouvoirs publics devraient se liguer, l’al-
coolisme figure en France — toutes les sta
tistiques le montrent — dans des conditions
vraiment effroyables. « G est la race elle-
même qui est atteinte aux sources les plus
profondes », lit-on dans l’exposé des motifs
d'une proposition de loi.
M. Joseph Reinach, l’auteur de cette pro
position, signale une fois de plus les rava
ges de l’alcoolisme ; il dit : « Le taux de la
morbidité tuberculeuse, qui varie de 2 à
3 0/0 pour les populations rurales du Gard
et du Gers, dépasse 4 0/0 pour celles des
départements de l’Ouest où fument par mil
liers les chaudières des bouilleurs de cru.
Le nombre des réformes pour tares alcooli
ques s’élève parfois jusqu’à 22 et 35 0/0
dans ces mêmes régions, productives autre
fois des plus beaux soldats et des plus har
dis marins ». Il est des villages où le nom
bre des conscrits impropres au service mi
litaire, atteint jusqu’à 55 0/0 du contin
gent.
Dans un rapport sur une autre proposi
tion de loi également pendante devant la
Chambre, M. Jules Siegfried écrit : « Il
existe de malheureux départements où la
consommation ^alcool pur taré s’élève, par
tête et par an, à 8, à 9, à 10 litres ; elle
est, dans le Calvados, de 11 lit. 50, et dans
la Seine-Inférieure, de 12 lit. 85. » Il s'agit
là de moyennes, c’est-à-dire de chiffres eta-
blis sur l'ensemble de la population, en y
comprenant les femmes et les enfants. M.
Jules Siegfried calcule qu’il est des régions
où « le buveur moyen » absorbe environ
100 litres de. spiritueux par an. La fabrica
tion contrôlée atteignait 1,179.000 hectoli
tres, en 1871, quantité jugée déjà, à cette
époque, effrayante. Or, en 1911, elle est
parvenue à 2,272.000 hectolitres.
Eh bien, comme le fait remarquer M. Ju
les Siegfried, « les derniers chiffres ici
présentés sont loin de correspondre aux
quantités réellement consommées. Le privi
lège des bouilleurs de cru se traduit en ef
fet par une production occulte, stimulée par
la mévente des vins tout d'abord, puis pro
gressivement accentuée grâce à la suréléva
tion des droits sur l'alcool exercé ». Cette
surélévation est devenue une prime de plus
en plus considérable pour les ventes frau
duleuses et les débits clandestins. M. Joseph
Rcluavis HIUIU, ddpioo un IdPPUIL uu pit-
mier président de la cour de Caen, que
dans certains départements « chaque bouil-
lerie est un débit clandestin ». De sorte
qu’il est impossible de mesurer l’étendue
de a production et celle de la consomma
tion véritables. Quelque déconcertants que
soient les résultats connus, ils sont au-des
sous de la vérité.
De 1879 à 1909, le nombre des débits ré
guliers a passé en France de 355,009 à
480.000. Tandis que l’on compte seulement
un débit pour 9.000 habitants en Norwege,
un pour 5.000 en Suède, un pour 430 en
Angleterre, un pour 360 aux Etats-Unis, un
pour 246 en Allemagne, on compte en
France un débit par 82 habitants, femmes
et enfants compris. a Mais ce qu’il faut di
re, ajoute M. Jules Siegfried, c’est qu’il y
a en France, d’une manière générale, un
débit pour 30 adultes, et que la proportion
s’élève à un pour 22 dans la Seine-Inférieu
re, un pour 15 dans le Nord, uu pour 11
dans l'Eure ».
Quelle consommation de salaires ces chif
fres impliquent, on peut malaisément s’en
faire une idée. L’alcoolisme détruit les sa
laires. Avec une faible partie des sommes
que le cabaret absorbe, la condition ou
vrière serait améliorée d'une façon autre
ment efficace que par les lois de prétendue
protection du travail qui vont en se multi
pliant. Pour l’avenir de la démocratie labo
rieuse non moins que pour celui de la pa
trie la lutte contre l’alcoolisme est essen
tielle. Mais quelles armes employer ?
La proposition de loi de M. Joseph Rei-
nach est relative au régime des bouilleurs
de cru. « Le privilège des bouilleurs de
cru est si manifestement et depuis tant
d’années l’une des causes principales des
progrès de l’alcoolisme que la suppression
ne s'en impose plus seulement dans l’inté
rêt du Trésor, mais comme un devoir en
vers le pays. » Telles sont les premières
lignes de l’exposé par lequel le distingué
député des Basses-Alpes explique sa pro
position. La « suppression » du privilège
des bouilleurs de cru, bien hardi qui osera
la réclamer. En fait, la proposition n’a pas
cette témérité. Elle tend simplement à faire
revivre « dans leur intégralité » les garan
ties contre la fraude que la loi de finances
du 31 mars 1903 avait édictées et qu’une
autre loi de finances, celle du 17 avril 1906,
a en partie abolies.
Le privilège des bouilleurs de cru con
siste, on le sait, dans le droit accordé au
propriétaire récoltant de fabriquer une cer
taine quantité d’a'cool sans avoir à acquit
ter d'impôt sur cette fabrication. La loi du
31 mars 1903 a expressément consacré cette
faveur. Elle dit (art. 19) :
Les bouilleurs de cru ont la faculté d’ac-
quitter immédiatement les droits un de ré-
cia mer l’ouverture d’un compte qui se règle
par campagne.
Dans le premier cas, ils bénéficient d’une
allocation en franchise de 10 0/0, s r ’ns que
cette ollo&ition puisse être supé/iiure à vingt
litres d'alcool pur.
D ms le second cas, ils jouissent de la dé
duction ordinaire accordée aux entreposi-
taires pour outillage, coulage et déchets de
magasin, indépendamment, pour la campagne
pendant laquelle les eaux-de-vie ou esprits
ont été fabriqués, d'une allocation en franchise
de vingt litres d'alcool pur.
M. Joseph Reinach semble bien viser,
dans son exposé des motifs, cette idée que '
« toutes les eaux-de-vie » devraient, en ;
principe, être passibles du droit de con
sommation, « parce que, dit-il, par défini
tion, les impôts de consommation frappent
les produits indépendamment de leur ori-
consommant eux-mêmes leurs pi
qu’ils « demeurent étrangers à la
roduits »
qu ils « demeurent étrangers à la fraude,
c'est-à-dire à la vente des alcools indemnes
de l’impôt ». Nous ne dissimulerons pas nos
doutes à ce sujet, tant la tentation doit être
grande de se servir du privilège des bouil
leurs de cru pour écouler, à des conditions
avantageuses un alcool qui eût dû être ré- |
servé à la famille.
Certes, si l’on rétablit les contrôles qu’a
vait singulièrement affaiblis, sinon même ’
supprimés, la loi du 17 avril 1906, on n’an- i
ra pas fait une œuvre inutile. Au point de j
vue de la perception des droits, l’action du
fisc aura été fortifiée; les ventes illicites;
auront été rendues plus difficiles. Par ce
temps de déficit budgétaire, un supplément
précieux de ressources aura ainsi été assu
ré à l’État. Mais les vingt litres d'alcool
pur en franchise continueront l’empoison
nement des familles. Vingt litres d’alcool
pur représentent environ cinquante litres
de spiritueux de commerce. Comment ne
pas demeurer inquiet d’un tel encourage-
ment à l’alcoolisme ?
L’abolition du privilège des bouilleurs de
cru reste, on le voit, au nombre des problè
mes que le Parlement devrait aborder...
(Le Temps).
Nouvelles Politiques
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier matin à l’Elysée sous la pré-
sidence de M. Poincaré.
Le conseil a été consacré à l’examen de la
situation extérieure et à l’expédition des af
faires courantes,
Le ministre du travail a entretenu ses col
lègues des projets de lois en discussion de
vant la commission du travail et la commis
sion d’assurance et de prévoyance sociales
de la Chambre.
Remise au Président de la République
de l’Ordre et des Insignes
de Saint-André
Le président de la République a reçu hier,
à midi 30, Son Excellence M. Isvolsky, am
bassadeur de Russie, qui, accompagné du
baron Schilling, envoyé spécial, venait lui
remettre, au nom de Sa Majesté Nicolas II,
*0- * s Osaur -Aen* v.
M. Mollard, introducteur des ambassa
deurs, est allé prendre M. Isvolski et le ba
ron Schilling à l’hôtel de l’ambassade, pour
les conduire au palais de l’Elysee dans les
voitures de la présidence. Un escadi on du
1er régiment de cuirassiers formait l’es
corte.
L’ambassadeur et l’envoyé spécial ont été
salués à leur arrivée au palais par le lieute
nant-colonel Péneion, officier de service, et
par le lieutenant-colonel Jouffroy, comman
dant militaire du palais.
Les honneurs militaires ont été rendus
par un bataillon du 104e régiment d’infan
terie.
MM. Isvolski et Schilling ont été introduits
par M. Mollard auprès du president de la
République, qui avait à ses cotés M. Briand,
president du Conseil, et M. Jonnart, ministre
des affaires étrangère», ainsi que ses secré
taires généraux, MM. le général Beaudemou-
lin et A. Pichon.
En remettant au président de la Républi
que les insignes de l’Ordre de Saint-André,
M. Isvolski a prononce l’allocution suivante :
Monsieur le président de la République,
Je suis chargé par S. M l’empereur, mon au
guste souveraD, de vous remettre les insignes de
son Ordre de Saint-André, ainsi que la lettre im
périale qui l’accompagne.
En vous conférant la plus haute distinction de
l’empire, S. M l’empereur a voulu. des voire
accession a la première magistrature de la Répu
blique. donner une fois de plus un témoignage de
son affection pour la France et de ses sentiments
personnels d’amitié et d’estime a votre égard.
Je m’estime particulièrem nt heureux, Monsieur
le présidem de la Repub ique, d’être aup es de
vous l’interprète de ces sentiments de mon sou
verain dont la souvelle expression apparaîtra cer
tainement comme un gage des rapports si étroits
qui unissent la France et la Russie, amies et
alliées.
Le président de la République a répondu
en ces termes :
Monsieur l’ambassadeur,
La marque d’amitié que me donne aujourd’hui
S. M l’empereur de Russie me touche profondé
ment. J y vois une nouvelle preuve des invaria
bles sentiments que votre auguste souverain a
pour la Fr ance et dont sa lettre personnelle m’ap
porte un éloquent témoignage.
Il m’est liés agréable que Sa Majesté ait envoyé
auprès de moi M. le baron Schilling, que j’ai été
heureux de rencontrer recemment a Saint-Peters-
bourg, et q 'elle vous ait choisi vous-même com
me interprète, vous avec qui j’ai entretenu pen
dant plus dun art des relations quotidien ne s.
Je suis, moi aussi. Votre Excellence le sait, fer-
moment attache a la politique qui unit depuis si
longtemps déjà la France et la Russie, et je veil
lerai soigneusement, pendant ma magistrature, a
maintenir et a resserrer l’aliiance entre nos deux
pays.
A l’issue de la cérémonie, le président a
retenu à déjeuner avec MM. Briand et Jon
nart l’ambassadeur de Russie, ain i que l’en-
voye spécial et les secrétaires et attaches de
l’ambassade qui les avaient accompagnés.
La table était ainsi composée :
Le president avait en face de lui Mme
Poincaré ; à sa droite, MM. Jonnart, le prince
Oriot, M. Yourievitch, ie general Beaude-
moulin, et le lieutenant-cojonel Péneion. A
sa gauche, MM. le baron Schilling, le colonel
comte Squalief, le comte Rehbinder, Pichon,
le lieutenant-colonel Jouffroy.
Mme Poincaré avait a sa droite MM. Isvolski,
Sevastopoulo, le capitaine de frégate Korizof,
le comte Weymann, le colonel Drouot ; à sa
gauche, M M Briand, de Roffalovich, le prin-
ce Troube zkoï, Mollard, le lieutenant-colo
nel Boulangé.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la LIBRAIRIE INTEHTINTIOMRLE
108, rue St-Lazare, 108
(immeuble de T HOTEL TERMINUS)
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HIPPOLVTE FÉNOUX
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• M. IIIPPOLYTE FÉNOUX
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TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7 60
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La Navigation à Voiles et le Port du Havre
Photo Petit Havre
Cliché Petit Havre
En fiant : Le « Zambèze », l’unique Voilier qui ss tro»raH deniii? samedi dans le port.
== vao . LC vomoro ùans ie oassin au commerce, il g a quarante ans.
Les personnes qui,ces jours-ci,incitées à la
promenade par le temps merveilleux dont
nous jouissons depuis plusieurs semaines,
s’en sont allées visiter notre port, n’ont pas
été peu étonnées en constatant le calme
vraiment extraordinaire existant dans les
anciens bassin tels que le bassin du Com
merce, le bassin de la Barre et le bassin
Dock.
Pour le premier — exception faite de la
partie occupée par la navigation de plaisance
— on ne voit actuellement aucun navire
accosté au quai d'Orléans, et du côté du quai
Lamblardie ne se trouvent que des steamers
actuellement en état d’hivernage ou de vieux
bâtiments attendant des acquereurs.
Au Bissin-Dock, indépendamment du pas
sage rapide de quelques steamers longs-cour
riers et des canonnières qui attendent la fin
de la guerre d’Orient, même calme.
Dans le bassin de la Barre, c’est le vide
presque absolu. Pas le moindre petit cabo
teur déchargeant des cailloux. Seuls quel
ques chalands et deux dragues en cours de
réparation sont accostés aux quais.
Il y a quelques jours, on y trouvait encore
le trois-mâts terreneuvier Rubens, venu au
Havre, non pas pour y faire acte de com
merce, mais uniquement pour s’y faire ré
parer et caréner. Le Rubens est reparti same-
di pour Fecamp, de sorte qu’à l’heure pré
sente on ne trouve plus dans notre port que
le navire norvégien Zambèze, actuellement
amarre dans le canal de Tancarville.
Encore est-il que ce navire n’est demeuré
dans notre port qu’en raison de la persis
tance des vents d Est, qui ne lui permet
taient pas de faire voile pour Hambourg.
Cette situation, véritablement exception
nelle, s’explique cependant assez facilement.
Tout d’abord, elle trouve sa raison dans ce
fa t, d’ailleurs très connu des navigateurs,
que les vents d Est empêchent les voiliers
venant du long-cours de pénétrer en Man
che, de sorte que plusieurs navires, atten-
dus depuis quelques jours, ne pourront ar
river que lorsque les vents auront changé
d’orientation.
Elle s’explique aussi par ce fait que la
flotte des voiliers va sans cesse en dimi
nuant par suite de l’augmentation constante
de la navigation à vapeur. La presse hol
landaise ne constatait-elle pas, il y a quelque
jours,que le dernier grand voilier hollandais
venait u être vendu.
Nous n’en sommes pas là en France heu
reusement. Le volume publié par les soins
du Bureau Veritas constate en effet qu'à la
fin de l’année 4912, ving-sept maisons d’ar
mement françaises possédaient cent trente-
deux grands voiliers affectés à la navigation
au ong-cours.
A ces bâtiments de fort tonnage, on pour
rait du reste ajouter avec raison toute la
flottille des trois-mâts et des goelettes qui,
chaque annee, vont faire la pêche sur les
côtes de l’Islande ou dans les parages de
Terre-Neuve.
Il est d’ailleurs à remarquer que si, pour
cei laines catégories de transports, les ba-
teaux à vapeur sont venus supplanter les
voiliers et même supprimer la plupart des
petit' caboteurs, la création des moteurs
auxiliaires pourrait bien venir faciliter la
reconstruction d'une fl ite de grands voiliers
en permettant à ceux-ci de ne plus être sous
la domination exclusive du capricieux Eole.
Il reste toutefois à remarquer qu’il est in
contestable que le nombre des navires à
voiles fréquentant notre port tend à dimi
nuer; mais cela ne tient nullement aune
diminution de la valeur de notre etablisse
ment maritime. Cela résulte des nouvelles
méthodes de travail et de l’évolution qui
s’est faite dans les pratiques industrielles.
Jadis, les voiliers trouvaient leur fret dans
le transport des bois du Nord, des cotons,
des bois d’ébenister ie et des bois tinctoriaux,
des rhums et tafias, toutes marchandises qui
réclament des frets très bas et peuvent sans
inconvénient supporter des voyages de lon
gue durée.
Aujourd’hui, le transport des bois du Nord
et celui des bols d’ébénisterie se font pres-
qu’uniquement par steamers, ce qui a tout
naturellement entraîné la réduction de nos
cales à bois.
Les rhums et tafias voyagent maintenant
indifféremment par voiliers et par steamers.
Quant aux bois tinctoriaux, la chimie leur
a créé de terribles concurrents et le nombre
des usines qui, au Havre et dans la region
normande, traitaient ces bois s’est considé
rablement réduit.
Quant au coton, qui jadis fournissait un
fret considérable à toute une flotte de voi
liers, ainsi qu’on peut le voir par notre cli*
ché, il est importé maintenant par de
puissants cargo-boats dont chacun déverse
en moyenne 10,000 balles de coton sur nos
quais
Nos vo.liers ont donc dû chercher d’autres
éléments de trafic ; il les ont trouvés dans
les minerais de nickel et de cuivre, les ni
trates et b s pétroles Mais le transport de
ces marchandises n’utilise que de très grands
bâtiments de construction moderne ; les na
vires de tonnage moyen n’apportent plus
guère que les bois et les tafias qu’ils vont
chercher dans des ports encore mal outillés
pour les grands navires.
On comprend donc que ces voiliers, de
moyen tonnage diminuent en nombre et
soient remplacés par des navires plus impor
tants.
Malheureusement ces navires de fort ton-
nage, lorsqu’ils viennent au Havre, sont tout
naturellement obliges d’aller prendre placé
dans les nouveaux bassins, ce qui n’est
pas sans gêner les nombreux steamers aux
quels les bassins à grande profondeur de
vraient normalement être réserves.
Pour peu que cette évolution dans les mé
thodes de navigation s’accentue, il semble
que nos vieux bassins ne serviront plus
guère durant les années prochaines qus
comme lieu de refuge,aux jours de tempête,
pour les innombrables bateaux de pêche
q u, pendant la saison harenguière, fré
quentent notre région.
On ne saurait trop déplorer qu’il en fût
ue
ainsi. Il est en effet indiscutable que les
places à quai pour les grands bâtiments font
actuellement défaut, mais il est non moins
certain que les navires de moyen tonnage,
pratiquant le grand cabotage, sont assez mal
a Taise dans l’unique bassin, celui de la
Citadelle, qui leur est affecté.
Les navires de ce type appartenant à la
Société Navale de l’Ouest, se sont même vus
dans l’obligation d’aller prendre un nouvel
emplacement dans le canal de Tancarville,
au quai de l'Escaut.
En même temps que l’on s’efforcera de
donner à nos nouvelles darses toute la va
leur economique dont elles sont suscepti-
blés, il importera donc de songer à une uu-
lisation constante de nos vieux bassins.
Déjà on y a songé, et, dans un délai assez
rapproché, l’élargissement de l'ecluse du
bassin Dock et l’installation d'appontements
dans ce bassin, vont permettre aux grands
longs-courriers d’avoir accès dans un bassin
qui, actuellement, ne répond plus aux be
soins du trafic.
Pourquoi n'agirait-on pas de même pour
le bassin de la Barre ?
Dms un article paru dans nos colonnes le
13 mars 1906, nous avons déjà pose, la ques
tion et présente les grandes lignes d’un pro
jet d’amélioration de ce bassin.
Il consistait tout d’abord à remplacer 1 £
cluse de ce bassin,qui est la plus étroite (13
rn. 64) et la moins profonde (1 m. la au-des
sus du zéro das cartes) de toutes celles don
nant sur i’avant-port, pir un sas éclusé éta-
bli en utilisant le cul-de-sac formé en avant
de l'écluse actuelle par le quai de I'Tle et
l’extrémité Ouest du quai Lamandé.
A l'interieur du bassin, pour permettre
un approfondissement ultérieur, on et-bli-
rait de nouveaux murs de quai au moyen de
caissons à air comprimé s’avançant a trois
mètres en avant des murailles actuelles.
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