Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-02-12
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 février 1913 12 février 1913
Description : 1913/02/12 (A33,N14536). 1913/02/12 (A33,N14536).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637885p
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
33" Année
If 11,536
(6 Pages)
mrnmonnzsaaaanmaar
S Centimes — CDITION M MATIN —. S Centimes
(C Pages)
Mercredi 12 Février 1013
Administra leur- Délégué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administratios
à M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
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Le Petit Havre
AU HAVRE
A PARIS.
AN NON CES
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ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
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Dernière Heure |
PARIS, TROIS HEURES MATIN
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Les Caisses des Ecoles
DEPECHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 11 Février. Dépêche de 4 h. 35
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
CUIVRE
—
■ ■ —
—
=
Comptant.
soutenu
£66 2 6
30/-
3 mois.....
£ 66 7/6
25/-
ETAIN
Comptant .
' calme
£ 223
30/—
3 mois
£ 221 -/-
30/—
FER
-, — _.
Comptant..)
cal.ne
£ 64/-10%
-f-
1 1 %
3 mois.... '
£ 66/3
-f-
9 d
TTota. — Demain, Marchés clos.
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
lu 10 février 1913,
NEW-YORK, 11 FÉVRIER
Coton» t mars, baisse 6 points ; mai,
baisse 4 points ; juillet, baisse 6 points ;
octobre, baisse 8 points.— Soutenu.
Calés : baisse 13 à 6 points.
NEW-YORK, 11 FÉVRIER
Cuivre Standard disp.
— mai
Amalgamat. Cop...
Fer
4. 90 zou
C. PRECODENT
14 50
14 50
14 75
14 75
71 18
72 1/8
18 25
18 23
FÉVRIER
CHICAGO. 11
C. DU oUn
C. PREGED
Blé sur......
Mai
93 1/2
91 3 8
9% »/»
91 3 4
Juillet....
Maïs sur
Mai
54 1/4
53 7 8
—
Juillet....
53 7/8
54 14
Saindoux sur.
Mai
10 70
10 65
—
Juillet....
10 72
10 67
LA GUERRE D’ORIENT
Le sort des étrangers
enfermés dans Andrinople
En présence du refus du gouvernement
bulgare de neutraliser an quartier d'Andri-
nople ou d’autoriser les étrangers à quitter
la ville, le gouvernement français vient d'in-
sister pour que ses nationaux soient autori
ses à sortir de la ville.
Echouement d'un Cuirassé turo
CONSTANZA. — Le cuirassé ottoman Assar-
Ittewfik s'est échoué sur un banc de rochers
près de Karabouroun.
Son avant est rempli d’eau ; la situation
du bâtiment est presque désespérée.
Le Différend Rourano-Bulgara
Vienne.— Suivant la Neue Freie Press, le
gouvernement roumain se serait adressé à
l’Autriche, la priant d’intervenir à Sofia pour
_ que les demandes roumaines reçoivent sa
tisfaction. -
Ou s'attend à ce que l’Autriche fasse pro
chainement cette démarche à Sofia ; elle sera
appuyée par l’Allemagne et l’Italie.
Le Voyage de M. Venizelos
Athènes, 11 février. — M. Venizelos, prési
dent du Conseil, est arrivé hier soir.
Réunion des Ambassadeurs
Londres, 11 février. — Sir Edward Grey et
les ambassadeurs de France, de Russie,
d’Italie, d’Allemagne et d’Autriche se sont
reunis hier après-midi au Foreign Office pour
s’occuper de la situation balkanique.
Le voyage de Hakki Pacha
CONSTANTINOPLE. — Hakki Pacha est parti
pour Londres, d
sœur et belle-sœur, âgée de 42 ans, pauvre
femme faible d esprit.
La malheureuse tut trouvée par le com
missaire de police, gisant sur un matelas de
varech d’une saleté repoussante. L'infortu-
née portait en outre plusieurs traces de
coups.
La séquestrée rendue à la liberté a déclaré
qu’elle était emprisonnée depuis quinze
jours; elle a ajouté qu’à maintes reprises,
ses bourreaux l’avaient obligée à boire son
urine.
Les coupables nient les faits ; ils déclarent
qu’ils venaient d’enfermer leur victime de
puis quelques instants seulement et pour la
punir de les avoir calomniés auprès de leurs
voisins.
RIXE DANS UNE GARE
Saint-Nazaire. — Le mécanicien Perron,
qui conduisait en gare, hier soir, la manœu
vre d’un train, s’étant pris de querelle avec
un homme d’équipe nommé David, aban
donna sa machine malgré les efforts de son
chauffeur. Ayant sauté sur le quai, il échan
gea des coups avec David.
Le convoi abandonné alla se jeter contre
un butoir et plusieurs wagons sortirent des
rails. *
Perron et David s’étant rencontrés un peu
plus tard, une nouvelle rixe éclata.
Perron saisissant alors une perche en
frappa l’hemme d’équipe à la tête.
Celui-ci grièvement blessé dut subir l’opé-
ration du trépan.
Le blessé est dans un état désespéré.
LES TROUBLES AU JAPON
Tokio. — Le cabinet est démissionnaire.
L’amiral Djamamata sera nommé premier
ministre.
Le baron Kato conservera les affaires
étrangères.
ABONNEMENTS
Le Havre. la Seine-Inférieure, l’Eure
l’Oise et la Somme
Autres Départements
Union Postale
Taon Mors Six Mois
Un An
<0
10
5 O
Fr.
»
»
a •
Fr.
50
fl 6»
23
Fr.
Fr.
4.4%
On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de .
n-enos
LE TRAITÉ FRANCO-ESPAGNOL
M. Noullens, rapporteur du traité franco-
espagnol a expose à la Commission des affai-
res étrangères la portée politique et écono
mique du traité.
Diverses questions ont été posées qui se-
ront soumises par le président à M. Jonnart
dont l’audition par la Commission a été
fixée à jeudi.
LA RÉVOLUTION AU MEXIQUE
New-York. — Suivant des nouvelles de
Mexico parvenues à Laredo (Texas), hier ma
tin, à 10 h. 15, les fédéraux ont ouvert le
feu contre les rebelles qui sont au nombre
de quatre mille.
—— - । —
LE PROJET SUR LA CAISSE
DES ECOLES
La Commission de l’enseignement a exa-
miné hier l’avis présenté par M. Bouffandeau
et favorable au projet rapporté par M. Vivia-
ni sur la caisse des écoles.
Une longue discussion s’est engagée sur
la question de savoir si la caisse des écoles
s’appliquerait seulement aux école pu
bliques, à ‘exclusion des écoles privées.
MM. Viviani, Bouffandeau, Deloncle, Théo
dore Reinach, etc. se sont prononcés pour
l’affirmative.
MM. Daniélou, Lefas et Grousseau ont con
tinué à demander que les écoles privées en
bénéficient.
Finalement, par 13 voix contre 8, la Com
mission a décidé que seules les écoles publi
ques bénéficieraient do la caisse des écoles.
M. Grousseau a déposé un amendement à
l’article premier portant que la caisse des
écoles a pour objet de faciliter la fréquenta
tion scolaire des écoles publiques et privées.
UNE MUTINERIE EN ARYSSINIE
ADDIS-ABABA. — Avant-hior après-midi, le
changement des soldats de la garoe person-
uelle de Ménélick au Ghebbi impérial a
donné lieu à un conflit.
Le chef de l'ancienne garde a refusé de cé
der le commandement en chef du ghebbi.
Les assaillants, malgré leur attaque vio
lente, ne purent pénétrer dans le ghebbi.
Aucun incident ne s’est produit dans
quartier européen.
L’attaque a recommencé hier matin.
Plusieurs miliers de soldats entourent
résidence de Ménélick.
10
la
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Match Lewis contre Hogan
Un match a mis hier aux prises le célèbre
boxeur américain Willie Lewis et le boxeur
français Hogan.
Ce derAier a été déclaré vainqueur aux
points au vingtième round.
EXPLOSION DE GRISOU
A BORD DU « DANTON »
Le Ministère de la marine communique la
note suivante :
Le premier maître mécanicien et le quar-
&ier-maître mécanicien du Danton pénétraient
hier matin, en rade de Toulon, dans une
soute alimentaire du Danton. Le fanal dont
le premier maître mécanicien était porteur
détermina une explosion de grisou très lé
gère n’occasionnant aucun dégât matériel.
Les deux mécaniciens ont été atteints de
Brûlures qui ne présentent pas de caractère
RECORD D'AVIATION
ETAMPES. — L'aviateur Guillaux, emme-
la
nani un passager, a battu le record de
distance en couvrant 410 kilomètres en
4 h. 10’46”.
Il avait couvert les 400 kilomètres
4 h 4’4”
en
L'aviateur dut interrompre son vol à cause
du brouillard.
grave.
s
POURSUITES CONTRE
UN ANCIEN MISSIONNAIRE
M. Bourdeaux, juge d’instruction, a enten-
un hier après-midi Mme Joffrand relative-
ment à la plainte qu’elle a déposée contre
l’ancien missionnaire H.P.
La jeune femme a donné de nouvelles
précisions sur les escroqueries dont elle dit
avoir été victime.
Elle a fourni les noms de plusieurs per
sonnes qui sont prêtes à témoigner contre
es agissements de H. P.
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secret tirés d’Etat
sont réunis hier matin à l’Elysée, sous
présidence de M. Faîtières.
La situation extérieure
se
la
senwncagcndal
UNE AFFAIRE DE SÉQUESTRATION
REIMS. — La police a arrêté hier après-
nidi les époux Buffet, qui maintenaient en
fermée dans une sorte de cage en bois, au
fond des combles ae leur demeure, leur
Le Conseil s’est entretenu de la situation
extérieure et a expédié les affaires courantes.
Mouvement judiciaire
Le ministre de la justice a soumis à la si
gnature du président de la République un
decret aux termes duquel sont nommés :
Président de Chambre à la Cour d'appel
de Paris, M. Servin, avocat général près
ladite Cour, en remplacement de M. Sauva-
jol, décédé.
Avocat général près la Cour d’appel de
Paris, M. Laurence, substitut du procureur
général près ladite Cour,
Substitut du procureur général, M. Yves
Durand, directeur du cabinet du préfet de
police.
Au nom de la Commission du budget,
M. Viviani vient de déposer son rapport
sur le projet de loi relatif aux Caisses des
écoles. C’est un document des plus inté
ressants, d’abord parce qu’il organise de
façon définitive une institution indispensa
ble à la fréquentation scolaire, puis parce
qu’il envisage et discute l’une des ques
tions les plus controversées aujourd’hui, à
savoir : si l’enseignement libre doit bénéfi
cier des subsides accordés par la Caisse des
écoles,— et qu’il la résout par la négative,
en motivant cette conclusion par les rai
sons les plus fortes.
La loi Ferry de 1882 sur l’instruction
primaire gratuite, laïque et obligatoire,
avait prévu la création de Caisses des éco
les distribuant aux enfants pauvres les sub
sides nécessaires. Mais cette disposition de
la loi était restée sans application dans un
grand nombre de communes. Depuis, la loi
de 1889 n’avait nullement remédié à ce fâ
cheux état de choses puisque, faute de pré
voir une dotation de ces Caisses, elle les
rendait simplement facultatives.
Or le projet déposé par le gouvernement
le 4 mars 1912 présentait une semblable
lacune. Et comme il évitait de poser et de
résoudre la question que les défenseurs de
l'enseignement privé soutiennent à chaque
occasion avec ardeur, la Commission pensa
qu’il y avait une œuvre à édifier sous une
forme purement laïque et avec un caractère
obligatoire ; que des prescriptions plus ri
goureuses. un règlement plus serré, un ob
jectif plus saisissable devaient apparaître.
De cette pensée est né le contre-projet rap
porté par M. Viviani.
Donc, aux termes de ce contre-projet pré
senté par la Commission, toute commune
doit être dotée d’une Caisse des écoles,
étant entendu toutefois que plusieurs com
munes peuvent être autorisées par arrêté
préfectoral, et après avis du Conseil dépar
temental de l'enseignement primaire, à se
grouper en vue de la formation et de l'en-
tretien d’une Caisse des écoles. Cette dis
position est excellente, et il est fort pro
bable que, si elle avait été, contenue dans
la loi de 1882, la fréquentation scolaire en
eût été grandement favorisée.
Aux termes du contre-projet, les recettes
de la Caisse des écoles se composeront :
des subventions facultatives de la com
mune et du département ; du revenu des
dons et legs, lesquels sont exemptés des
droits de mutation ; du produit des sous
criptions et collectes ; des dons en nature ;
d’une subvention annuelle et obligatoire
de l’Etat. « Cette subvention, dit le texte
proposé, sera égale àautant de fois soixante-
quinze centimes qu’il y aura d’enfants
ayant fréquenté en moyenne l’école publi
que. En aucun cas, celte subvention ne
pourra être inférieure à vingt-cinq francs
par Caisse des écoles. »
Toutes les fois qu’une commune aura
voté, en vue de la Caisse des écoles, une
subvention, l'Etat versera à cette Caisse
une subvention égale à celle de la com
mune, sans que cette subvention supplé
mentaire de l’Etat puisse dépasser cin
quante francs. L’Etat ne sera tenu au ver
sement de ladite subvention que pour les
Caisses des écoles ayant leur siège dans des
communes ayant un centime égal ou infé
rieur à cinquante francs.
Le contre-projet fixe ensuite l’adminis
tration de ces Caisses des écoles ; il établit
que celles fonctionnant antérieurement à
la promulgation et dont les statuts ont été
régulièrement approuvés par le préfet,
pourront conserver leur organisation spé
ciale ; enfin, il prévoit une somme de
5 millions 375.000 francs comme part con
tributive de l’État pour l’application de la
réforme.
Mais c’est l’article 2 du contre-projet,
déterminant le rô'e précis de l’institution
nouvelle, qui soulèvera sans doute d’assez
vives polémiques. Il est ainsi rédigé :
« La Caisse des écoles a pour but de fa
ciliter le fonctionnement des écoles publi
ques par tous les moyens propres à encou
rager la fréquentation scolaire. »
Or, ceux qui veulent faire profiter l'école
privée des fonds de la Caisse des écoles ne
manqueront pas de déclarer qu’il est injus
te de distinguer les écoles, privées ou pu-
bliques, quand il s’agit de la répartition
des fonds réclamés par la misère.
L’argument a été présenté et défendu au
sein de la Commission ; il sera répété en
séance de la Chambre, et M. Viviani, rap
porteur, n’y est pas resté indifférent. Mais
il a demandé à poser nettement le problème,
et il l’a fait en ces termes :
En assurant la liberté de l'enseignement,
l'Etat a assumé une charge : celle de laisser
créer des écoles privées, de les contrôler
sans les contraindre, de permettre leur dé
veloppement. C’est ce qu’il fait. Est-il obligé
d’encourager leur fonctionnement ? Qui
donc oserait le prétendre ? Comment l’Etat,
qui donne la liberté légale, le moyen d'en
user, serait-il en ou ire obligé d’aider cette
liberté ? Les écoles privées ont le droit de
vivre, de prospérer ou de péricliter. C’est
tout.
Y a-t-il, attachés à cette école, des enfants
de familles malheureuses? Il y en a. Certes,
ces enfants, leur famille, méritent toute sol
licitude, et nous dirons, tout à l’heure, sous
quelle forme il nous paraît que cette solli
citude soit exercee. Mais que sont ils ? Des
membres libres d’une association. En tant
que membres de cette association formée
pour la diffusion de l’enseignement libre,.
c’est à cette association qu’ils se doivent
adresser.
Est-ce à dire que l’Etat se désintéresse du
sort des malheureux? C’est ici que nous
voudrions que l’esprit de parti désarmât an
peu et n’altérât pas notre pensée : il y a en
France des institutions publiques et des
œuvres sociales.
il y a le Bureau de bienfaisance. Au Bu
reau de bienfiisance, tous ont accès, sans
être obligés de manifester ou d’abdiquer une
opinion sur le seuil, et si, là, dans cetasile
sacre ou la misère s’humilie, un choix arbi
traire était dénoncé, «il y aurait, on le sait,
dans les rangs du parti républicain, une ré
volte. Des ministres républicains, saisis de
requêtes par lesquelles on dénonçait à leur
indignation de pareils faits les ont répri
més. Donc, que tous les malheureux, adep
tes de la foi catholique ou libres-penseurs,
aient le droit de frapper à la porte du Bu
reau de bienfaisance, voilà qui est établi,
qui doit être rappelé.
C’est là que les familles dont les enfants
fréquentent l’école libre peuvent se présen
ter. Et nous n’accepterons jamiis de porter
le poids de l'injuste plainte dont on nous
voudrait charger, quand on prétend qu'en
fermant la Caisse des écoles aux enfants de
l’école privée nous restons impassibles de-
vant la détresse humaine. La République est
entrée dans la voie des amelioiations socia
les ; elle a fait la loi de 1905, la loi de 1910,
elle propose d’autres lois hum initaires, et
son orgueil sera d’avoir substitué à cette
charité louable, qui élève Famé de qui la
consent et redresse le corps de qui la re
çoit, mais qui, quelquefois, choisit les per
sonnes, la solidarité, qui, elle, ne distingue
pas entre les misérables et les embrasse
tons sans les conni ître.
Et si l’on objecte que la fréquentation
scolaire étant une obligation légale, les
fonds de la Caisse des écoles doivent servir
à assurer cette fréquentation, à aider l’en-
faut, quelle que soit la pente qu’il descende
et qu’elle l’amène à l’école laïque ou à
l’école libre, M. Viviani répond :
L’obligation scolaire s’impose. La loi la
proclame. La loi la sanctionne. Ces sanctions
s’imposent à toutes les écoles, quel que soit
leur caractère. Mais la loi n’est pas obligée
d’intervenir en faveur des ecoles privées. La
nation à bes écoles, les écoles publiques.
On a accepté la concurrence d’autres éco
les. Faudra-t-il qu’au détriment de ses pro
pres écoles la nation encourage les enfanta à
pénétrer dans les écoles concurrentes ? La
Republique accepte que soit distribué libre
ment un enseignement dans lequel les prin
cipes sur lesquels elle repose sont souvent et
âprement critiqués. Ede est le régime de la
critique et de la discussion. Mais tout de
même, faut-il qu’elle subventionne en outre
cet enseignement ? Ce serait un paradoxe
étrange. Elle ne doit pas gêner, elle ne doit
pas aider. Voilà la vérité.
Et si l’on vient dire que la Caisse des
écoles sera dotée avec les fonds de tous les
contribuables, M. Viviani riposte que le
budget des cultes était soldé par l’ensem
ble des contribuables y compris les libres-
penseurs et que, s’il fut supprimé, ce n’é
tait pas pour cette raison mesquine : « Je
n’use pas de l’autel, je ne veux pas le
subventionner », — mais bien parce que
l’Etat doit demeurer neutre entre les con
fessions et les opinions, les accepter toutes,
sous le couvert des lois, et n’en subven
tionner aucune.
Une importante majorité delà Commission
a été convaincue par cette argumentation qui
ne laisse guère prise à la controverse.
Puisque la fréquentation scolaire est d’obli
gation légale et que l’enseignement pri
maire est un service d’Etat, celui-ci a pour
devoir strict d’en assurer le fonctionnement,
— comme il a d’autre part un devoir étroit
de solidarité sociale à remplir en venant en
aide aux malheureux, par le Bureau de
bienfaisance, sans se préoccuper de leurs
opinions religieuses ou politiques. Et nous
croyons bien que la grande majorité de la
Chambre sera de cet avis.
Th. Vallée.
44
LE parlement
Impressions de Sê&no»
ta mornA cansromaNT ramnesum
woazuezano
Paris, 11 février.
Close hier soir, la discussion générale du
budget de ia marine a recommence ce ma
tin devant la Chambre à l’occasion du chapi
tre 1 er . C’est sur ce chapitre en effet, que le
ministre désirait répondre, qu’il a répondu
aux nombreuses questions soulevées par les
orateurs qui avaient parte dans le débat pré
liminaire et, ce matin encore, par le rap
porteur, M. Painlevé.
st. Pierre Baudin, bien que nouveau venu
rue Royale, a fourni sur toutes ces questions
des explications qui ont vivement intéressé
la Chambre.
Esprit clair et méthodique, doué d’une
grande puissance de travail, l’honorable M.
Pierre Baudin s'etait déjà consacré, comme
députe, comme sénateur ou comme rappor
teur général du budget, à l'étude des ques
tions maritimes, aussi, lorsqu'il fut appelé
naguère à recueillir la succession de M. Del
cassé. était-il admirablement préparé à la
lourde tâche qui allait lui incomber.
Cette tâche patriotique, le nouveau minis
tre de la marine s'y consacrera tout entier,
et la Chambre, par les applaudissements dont
elle a couvert son substantiel discours, a
montré qu’elle avait confiance en lui pour
l’accomplir.
Dans cette même séance matinale, il con
vient de souligner les tolérantes paroles du
ministre au sujet des aumôniers de la ma
rine et l’assentiment pour ainsi dire unani
me donnée à la motion de M. Bouisson ten
dant à la création d’un sous-secretariat de la
marine marchande. Cette motion, appuyée
par M. Bouge, a été renvoyee à la Commis
sion du budget, sur la demande même du
rapporteur général, après que le ministre y
eût donné, en principe, son adhésion.
La création d’un sous-secrétariat dEtat
réunissant tous les services actuellement
épars de la marine marchande avait, d’ail
leurs, été envisagée au moment de la forma
tion du ministère actuel ; on en avait même
désigné, un peu vite il est vrai, le titulaire
probable, mais, jusqu’ici, elle était demeu
rée en suspens. Après la manifestation favo
rable faite aujourd'hui par la Chambre, on
peut espérer qu’elle sera promptement ré
solue.
Dans l’après-midi, une trentaine de cha
pitres de la marine ont été adoptés avec un
certain nombre d’améliorations en faveur
du personnel si méritant des arsenaux, du
service des ports et des équipages de la
flotte.
Au Luxembourg, on a repris, sans pou
voir encore la terminer, la délicate discus
sion sur la réforme des Conseils de guerre.
T. II.
SENAT
Séance du 11 Février
L’interpellation Gaudin de Villaine
La seance est ouverte sous la présidence de
M. ANTONIA DUBOST, président.
M. ETIENNE, ministre de la guerre, demande
au Sénat de reporter à une date indéterminée
l’interpellation de M. Gaudin de Villaine sur la
fabrication de pièces d'artillerie pour le compte
d’une puissance appartenant à la Triple-Alliance.
Le ministre de la guerre estime qu'il ne croit
pas le moment opportun pour cette discussion.
M. GAUDIN DE VILLAINE dit qu’il n’a jamais
fait acte d'antipatriotisme, et que devant l’inter
vention du ministre de la guerre, il retire sa de
mande d'interpellation, se réservant de la repren
dre dans d’autres circonstances.
Le Sénat reprend la discussion du projet sur la
réforme des conseils de guerre.
Après diverses observations et le rejet de di
vers amendements on a adopté les articles 22 à
67. Ces articles fixant les conditions des enquêtes,
poursuites et instructions judiciaires, les perqui
sitions, les cas spéciaux soumis aux tribunaux
militaires, les formes de l’imerrogatoire, les ga
ranties de la défense et de l’accusé, la communi
cation des pièces, les cas de mise en liberté pro
visoire. les formes de la mise en accusation, etc.
La-suite et renvoyée a la prochaine séance.
La séance est levee à 6 h. 45.
Séance jeudi à 3 heures.
— —• ——
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séances du 11 février
(Séance du matin)
La séance est ouverte à 9 h. 5, sous la prési
dence de m. masse, vice-presideat.
Le Budget de la Marine
Les 69 députés venus à cette séance ont trouvé,
en arrivant, la salle remplie d’un épais brouillard
provenant du calorifère, dont la température exté-
rieure empêche le bon fonciionnement.
M. CHÉRON, au nom de ses collègues, a signalé
que l’air était vraiment irrrespirable, en deman
dant au bureau s’il n’y aurait pas lieu de modifier
le mode de chauffage de la Chambre.
— Le bureau a déjà étudié la question, a répondu
M. massé, qui présidait ; il s’en saisira de nou
veau.
C’est dans ces conditions pénibles qu’on a abordé
la discussion des chapitres du budget de la ma
rine.
A propos du chapitre premi r, m. PAINLEVÉ,
rapporteur, a présenté des observations d’ordre
général. Il a notamment signalé les progrès obte
nus dans la rapidité des constructions, la néces
sité d’un budget de prévisions, de modifications à
la comptabilité et de certains travaux aux ports de
Bizerte et de Toulo rendus plus urgents par la
concentration de nos forces dans la Méditerranée.
M. PIERRE BAUDIN, ministre de la marine, a
parlé ensuite. Il a commencé par faire hommage
des progrès réalisés dans la marine, à l’unité Je
vues des ministres qui se sont succédé, depuis
M. de Lanessan jusqu’à M. Delcascé.
» Nous sommes, dit-il, résolus à maintenir no
tre suprématie dans la Méditerranée.
» Quant au recour des escadres dans les mers
du nord, il aura lieu, selon les engagements pris
par M. Delcassé, dès que les circonstarces le per
mettront.
» Le programme naval que nous avons fixé ne
nous li • pas au point de nous figer dans une for
mule déterminée ».
Le ministre souhaite voir discuter avant Pâques
le projet cur le recrutement de l’armée de mer ;
le rétablissement des capitaines de corvette lui
paraît nécessaire.
Il faudra aussi se préoccuper des projets déjà
déposés, en vue de satisfaire aux réclamations
légitimes des inscrits maritimes.
Enfin le ministre s’expliquera, devant la com
mission, sur la question de concentration et de
rattachement des services de la marine marchin-
de au ministère de la marine.
Sur la question de l'accomplissement des de
voirs religieux deo équipages, soulevée par MM.
de Layrignais et Groussau, le ministre ne peut
avoir qu’une réponse :
« La liberté de conscience est scrupuleusement
respectée dans la marine, et des instructions font
données pour l’application des règlements sur ce
point. »
m GROUSSAU déclare que ses amis et lui re-
viendront sur celle question en temps opportun.
On a ensuite renvoyé à la Commission une mo
tion de n. BOUISSON sur la création d’un sous-
secretariat de la marine marchande et adopté les
six premiers chapitres.
(Séance de l’après-midi)
La séance est ouverte a 2 h. 30.
m. DRON, qui préside, proclame élus membres
de la Commission : du travail, IL Lafferre ; de la
marine, M. Le Louedec ; des affaires extérieures
et coloniales, M. Leboucq ; de l’hygiène publique,
M. Le Roy.
Le Budget de la Marine
On reprend la discussion du budget de la ma
rine.
M. GOUDE, sur le chapitre 7, demande la réor
ganisation du corps de contrôle et son recrute
ment parmi les officiers de marine.
m. PAINLEVÉ, rapporteur, répond que cette
réorganisation doit être faite non par voie bud
gétaire mais par projet spécial.
m WIERRE BAUDIN, ministre de la marine,
promet de déposer le projet de loi.
Le chapitre 7 est adopté.
M. GUERNIER demande, sur le chapitre 8, une
augmentation de 26,000 francs pour créer un
poste d’attaché naval à Buenos-Ayres. L’impor
tance du développement maritime de la Republi
que Argentine justifie, dit-il, celte création.
M. painlevé, rapporteur, accepte ce relève
ment qui est adopte.
Une nouvelle intervention de M. Goude amena
M. Painlevé à déclarer qu'il n’est pas partisan de
la fusion, souvent réclamée, du corps des méca
niciens et des autres categories d'officiers..
m, GOUDE présente un projet de résolution vi
sant l'amelioration de la situation des officiers ma
riniers, quartiers maîtres et seconds maltreS.,
La marine doit être traitée sur le meme pied que
l’armée de terre.
m le « APPORTEUR demande le renvoi du pro
jet de résolution a la Commission qui l’étudiera
dans un sens favorable aux intérèis du personnel.
M. ab^l demande qu’on relève les salaires des
marins des ports.
m. le MINISTRE reconnaît la nécessité défaire
un nouvel effort en leur faveur.
m. abel reprend, sous forme d’amendement,
les propositions du gouvernement en ce qui tou
che le personnel des commissariats et les agents
techniques des subsistances et qu’il croit avoir été
accepté par la Commission.
M. LE RAPPORTEUR répond que la Commission
ne s’oppose pas a l'adoption de l’amendement.
L’amendement est adopté.
M. le RAPPORTEUR, sur le chapitre des ap2ro:
visionnements. dit que la Commission a réduit le
crédit de 1 million dans le but d'inviter le minis
tre de la marine à acheter des charbons de Cardiff
et de réaliser ainsi une économie.
Il demande au ministre si en l’état du marché
le crédit lui permet de faire face aux besoins.
M. le MINISTRE répond qu’il est possible qu’il
soit obugè de faire un achat de 40,000 tonnes, ce -
qui ferait ressortir une insuffisance de 1,400,000
francs sur le chapitre.
D’autre part, il faut prévoir une consommation
de 30,000 tonnes pour les manœuvres.
m. le rapporteur demande qu’il soit entendu
qu’on ne touchera pas au stock de guerre.
m. le MINISTRE : Nous sommes d’accord.
M. MHIEU siguale l’insuffisance du ersonnel
du service de santé et dit que l’augmentation du
nombre des médecins, dans les hôpitaux et sur
les navires, s’imposera à bref délai.
M. le ministre propose-t-il un projet de réorga
nisation du service de santé ?
m. le ministre de la MARINE : Ce projet
est à l’etude et il vise l’augmentation du nombre
des médecins.
m. goude présente des observations sur le sa»
natorium de Brest et sur les tuberculeux.
Il appelle l’attention du ministre sur le cas de
Gourme on, qu’on a appelé le saboteur de la ma
rine. Ila été condamné à deux ans de prison,
ma s il n’est pas condamné à mort. Pourquoi n’a-
t-il pas été soumis a i régime politique ?
m le MINISTRE de la MARINE Ce condamné
pour un délit de droit commun étant malade, a été
transféré à l’hôpital maritime.
Il ne s’est pas montré reconnaissant, car il a re
commencé sa propagande à l’hôpital comme à is
prison.
m. MLHIEU expose les revendications des ou-
vriers des arsenaux en ce qui touche l’avance
ment.
Il demande que le ministre attende la réunion
de la Commission mixte avant de prendre une dé
cision.
m. le ministre : J’y consens bien volon
tiers.
M. georges berry appelle l’attention du mi
nistre de la marine sur les causes de l’explosion
du Musséna.
Une Société qui avait fourni des produits de
mauvaise qualité est-elle encore admise à faire des
fournitures à la marine ?
Il y a des mesures sévères à prendre pour met
tre fin à ces pratiques qui compromettent la secu-
rité de nos marins.
m. le MINISTRE répond que, dans l’accident du
M asséna. on recherchera les responsabilités en
dehors de toute préoccupation politique.
La suite de la discussion est renvoyée à jeudi
matin,
La séance est levée à 6 h. 10.
la Perte de la Mission Scott
LA DÉPÊCHE DU LIEUTENANT EVANS
Voici le texte de la dépêche reçue par le
Central News :
« Cheistchurch (Nouvelle-Zélande), 10 février.
» Le capitaine Scott a atteint le pôle Sud le
18 janvier de l’année dernière. Il y a trouvé
la tente et les vestiges de l'expédition nor
végienne.
» Pendant le voyage de retour, l’expédition
a péri.
» Scott, Wilson et Bowers sont morts de
faim et de froid au cours d’une tempête de
neige vers le 29 mars, alors qu’ils se trou
vaient à 135 milles du cap Evan, la base de
l’expédition.
» Oates est mort de froid, le 17 mars. Le
matelot Edgar Evans est mort d’une conges
tion le 17 février.
» La santé des autres membres de l’expé-
dition est excellente.
» E. R. G. Evans,
Lient. R. N.
Commander ».
LES EXPÉDITIONS ANTÉRIEURES
Les étapes de la conquête du Pôle Sud
s’échelonnent sur la carte à des périodes
très inégales. Voici les noms des sept explo-
rateur qui, depuis cent vingt-six ans, ont
successivement detenu le record de l’appro
che du Pôle, avec les dates de leurs exploits
et les laititudes des points atteints :
1773
1823
1812
1900
1902
1909
1911
1912
Expédition anglaise de Cook
Expédition anglaise de Weddell...
Expédition anglaise de Ross
Expédition suédoise de Borchgre-
vinck
Expédition anglaise de Scott
hxpedition anglaise de Shackleton
Expédition norvégienne d’Amund-
sen, atteint le Pôle et y reste du
14 17 décembre 1
Expédition anglaise de Scott, arri
ve au Pôle te (8 janvier
71*
74*
78 9 10‘
78 9 W»
830 47
88° 23*
904
90*
C’est Ross qui détint le record le plus long
temps : cinquante-huit ans, de 1842 à 19001
C’est Shackleton qui a fait faire a ‘avance-
meut le bond le plus audacieux, 606‘ (700 ki
lomètres).
Le lieutenant Shackleton, eu 1902 1903, fui
le -econd du capitaine Scott, commandant
de la Discovery. Avec son chef, il attei
gnit, au mois de décembre 1902, 8201 T de la
titude.
Le 9 janvier 1909, dépassant de 700 kilo
mètres le point terminus atteint, en 1902,
par l’expédition de la Discoveiy, il arrivait à
180 kilomètres du pôle Sud, en un point si
tué par 88023 de latitude et 162o de longitude
Est.
Le lieutenant Shackleton avait battu le re
cord du capitaine Scott, son ancien chef.
Celui-ci, à son tour, battit le record de son
second : helas! il ne devait pas profiter long
temps de sa victoire.
LA VEUVE ET L’ORPHELIN
Mme Scott, née Kathleen Lloyd Bruce, aval*
épousé le capitaine en 1908. Leur fils Pierre
naquit en septembre 1909 il avait dix mois
quand son père partit pour cette expédition
dont il ne devait pas revenir. Mme Scott ac-
compagna son mari jusqu’à Capetowu et re-
vint s’établir à Londres. Sculpteur distingué»
élève de Rogini, elle tut l’objet d’une atten
tion flatteuse de la Société royale de géogra
phie qui la chargea de la médaille d’or of
ferte a Peary pour sa découverte du pôle
Nord. L’enfant que Scott laissait derrière lui
est aujourd’hui un bambin de trois ans et
demi. Mme Scott était partie le 4 janvier der
nier pour chercher son mari en Nouvelle-
Zalande. Elle est actuellement à bord du Ao-
ranyi, qui doit toucher les îles Hawaï aujour
d’hui. C’est là qu’elle apprendra la fatale
nouvelle.
wato-
La Question des Détroits
Saint-Pétersbourg, 11 février.
Des journaux étrangers continuent à ex
primer la crainte que la Rusie, mettant a
profit les operations actuelles, ne soulève la
question des Détroits. Le gouvernement rus
se n’a nullement cette intention.
— Nous avons demandé la neutralité de
l'Autriche, dit-on ici dans les milieux com-
If 11,536
(6 Pages)
mrnmonnzsaaaanmaar
S Centimes — CDITION M MATIN —. S Centimes
(C Pages)
Mercredi 12 Février 1013
Administra leur- Délégué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administratios
à M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
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Le Petit Havre
AU HAVRE
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Les Caisses des Ecoles
DEPECHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 11 Février. Dépêche de 4 h. 35
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
CUIVRE
—
■ ■ —
—
=
Comptant.
soutenu
£66 2 6
30/-
3 mois.....
£ 66 7/6
25/-
ETAIN
Comptant .
' calme
£ 223
30/—
3 mois
£ 221 -/-
30/—
FER
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Comptant..)
cal.ne
£ 64/-10%
-f-
1 1 %
3 mois.... '
£ 66/3
-f-
9 d
TTota. — Demain, Marchés clos.
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
lu 10 février 1913,
NEW-YORK, 11 FÉVRIER
Coton» t mars, baisse 6 points ; mai,
baisse 4 points ; juillet, baisse 6 points ;
octobre, baisse 8 points.— Soutenu.
Calés : baisse 13 à 6 points.
NEW-YORK, 11 FÉVRIER
Cuivre Standard disp.
— mai
Amalgamat. Cop...
Fer
4. 90 zou
C. PRECODENT
14 50
14 50
14 75
14 75
71 18
72 1/8
18 25
18 23
FÉVRIER
CHICAGO. 11
C. DU oUn
C. PREGED
Blé sur......
Mai
93 1/2
91 3 8
9% »/»
91 3 4
Juillet....
Maïs sur
Mai
54 1/4
53 7 8
—
Juillet....
53 7/8
54 14
Saindoux sur.
Mai
10 70
10 65
—
Juillet....
10 72
10 67
LA GUERRE D’ORIENT
Le sort des étrangers
enfermés dans Andrinople
En présence du refus du gouvernement
bulgare de neutraliser an quartier d'Andri-
nople ou d’autoriser les étrangers à quitter
la ville, le gouvernement français vient d'in-
sister pour que ses nationaux soient autori
ses à sortir de la ville.
Echouement d'un Cuirassé turo
CONSTANZA. — Le cuirassé ottoman Assar-
Ittewfik s'est échoué sur un banc de rochers
près de Karabouroun.
Son avant est rempli d’eau ; la situation
du bâtiment est presque désespérée.
Le Différend Rourano-Bulgara
Vienne.— Suivant la Neue Freie Press, le
gouvernement roumain se serait adressé à
l’Autriche, la priant d’intervenir à Sofia pour
_ que les demandes roumaines reçoivent sa
tisfaction. -
Ou s'attend à ce que l’Autriche fasse pro
chainement cette démarche à Sofia ; elle sera
appuyée par l’Allemagne et l’Italie.
Le Voyage de M. Venizelos
Athènes, 11 février. — M. Venizelos, prési
dent du Conseil, est arrivé hier soir.
Réunion des Ambassadeurs
Londres, 11 février. — Sir Edward Grey et
les ambassadeurs de France, de Russie,
d’Italie, d’Allemagne et d’Autriche se sont
reunis hier après-midi au Foreign Office pour
s’occuper de la situation balkanique.
Le voyage de Hakki Pacha
CONSTANTINOPLE. — Hakki Pacha est parti
pour Londres, d
sœur et belle-sœur, âgée de 42 ans, pauvre
femme faible d esprit.
La malheureuse tut trouvée par le com
missaire de police, gisant sur un matelas de
varech d’une saleté repoussante. L'infortu-
née portait en outre plusieurs traces de
coups.
La séquestrée rendue à la liberté a déclaré
qu’elle était emprisonnée depuis quinze
jours; elle a ajouté qu’à maintes reprises,
ses bourreaux l’avaient obligée à boire son
urine.
Les coupables nient les faits ; ils déclarent
qu’ils venaient d’enfermer leur victime de
puis quelques instants seulement et pour la
punir de les avoir calomniés auprès de leurs
voisins.
RIXE DANS UNE GARE
Saint-Nazaire. — Le mécanicien Perron,
qui conduisait en gare, hier soir, la manœu
vre d’un train, s’étant pris de querelle avec
un homme d’équipe nommé David, aban
donna sa machine malgré les efforts de son
chauffeur. Ayant sauté sur le quai, il échan
gea des coups avec David.
Le convoi abandonné alla se jeter contre
un butoir et plusieurs wagons sortirent des
rails. *
Perron et David s’étant rencontrés un peu
plus tard, une nouvelle rixe éclata.
Perron saisissant alors une perche en
frappa l’hemme d’équipe à la tête.
Celui-ci grièvement blessé dut subir l’opé-
ration du trépan.
Le blessé est dans un état désespéré.
LES TROUBLES AU JAPON
Tokio. — Le cabinet est démissionnaire.
L’amiral Djamamata sera nommé premier
ministre.
Le baron Kato conservera les affaires
étrangères.
ABONNEMENTS
Le Havre. la Seine-Inférieure, l’Eure
l’Oise et la Somme
Autres Départements
Union Postale
Taon Mors Six Mois
Un An
<0
10
5 O
Fr.
»
»
a •
Fr.
50
fl 6»
23
Fr.
Fr.
4.4%
On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de .
n-enos
LE TRAITÉ FRANCO-ESPAGNOL
M. Noullens, rapporteur du traité franco-
espagnol a expose à la Commission des affai-
res étrangères la portée politique et écono
mique du traité.
Diverses questions ont été posées qui se-
ront soumises par le président à M. Jonnart
dont l’audition par la Commission a été
fixée à jeudi.
LA RÉVOLUTION AU MEXIQUE
New-York. — Suivant des nouvelles de
Mexico parvenues à Laredo (Texas), hier ma
tin, à 10 h. 15, les fédéraux ont ouvert le
feu contre les rebelles qui sont au nombre
de quatre mille.
—— - । —
LE PROJET SUR LA CAISSE
DES ECOLES
La Commission de l’enseignement a exa-
miné hier l’avis présenté par M. Bouffandeau
et favorable au projet rapporté par M. Vivia-
ni sur la caisse des écoles.
Une longue discussion s’est engagée sur
la question de savoir si la caisse des écoles
s’appliquerait seulement aux école pu
bliques, à ‘exclusion des écoles privées.
MM. Viviani, Bouffandeau, Deloncle, Théo
dore Reinach, etc. se sont prononcés pour
l’affirmative.
MM. Daniélou, Lefas et Grousseau ont con
tinué à demander que les écoles privées en
bénéficient.
Finalement, par 13 voix contre 8, la Com
mission a décidé que seules les écoles publi
ques bénéficieraient do la caisse des écoles.
M. Grousseau a déposé un amendement à
l’article premier portant que la caisse des
écoles a pour objet de faciliter la fréquenta
tion scolaire des écoles publiques et privées.
UNE MUTINERIE EN ARYSSINIE
ADDIS-ABABA. — Avant-hior après-midi, le
changement des soldats de la garoe person-
uelle de Ménélick au Ghebbi impérial a
donné lieu à un conflit.
Le chef de l'ancienne garde a refusé de cé
der le commandement en chef du ghebbi.
Les assaillants, malgré leur attaque vio
lente, ne purent pénétrer dans le ghebbi.
Aucun incident ne s’est produit dans
quartier européen.
L’attaque a recommencé hier matin.
Plusieurs miliers de soldats entourent
résidence de Ménélick.
10
la
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
Match Lewis contre Hogan
Un match a mis hier aux prises le célèbre
boxeur américain Willie Lewis et le boxeur
français Hogan.
Ce derAier a été déclaré vainqueur aux
points au vingtième round.
EXPLOSION DE GRISOU
A BORD DU « DANTON »
Le Ministère de la marine communique la
note suivante :
Le premier maître mécanicien et le quar-
&ier-maître mécanicien du Danton pénétraient
hier matin, en rade de Toulon, dans une
soute alimentaire du Danton. Le fanal dont
le premier maître mécanicien était porteur
détermina une explosion de grisou très lé
gère n’occasionnant aucun dégât matériel.
Les deux mécaniciens ont été atteints de
Brûlures qui ne présentent pas de caractère
RECORD D'AVIATION
ETAMPES. — L'aviateur Guillaux, emme-
la
nani un passager, a battu le record de
distance en couvrant 410 kilomètres en
4 h. 10’46”.
Il avait couvert les 400 kilomètres
4 h 4’4”
en
L'aviateur dut interrompre son vol à cause
du brouillard.
grave.
s
POURSUITES CONTRE
UN ANCIEN MISSIONNAIRE
M. Bourdeaux, juge d’instruction, a enten-
un hier après-midi Mme Joffrand relative-
ment à la plainte qu’elle a déposée contre
l’ancien missionnaire H.P.
La jeune femme a donné de nouvelles
précisions sur les escroqueries dont elle dit
avoir été victime.
Elle a fourni les noms de plusieurs per
sonnes qui sont prêtes à témoigner contre
es agissements de H. P.
Conseil des Ministres
Les ministres et sous-secret tirés d’Etat
sont réunis hier matin à l’Elysée, sous
présidence de M. Faîtières.
La situation extérieure
se
la
senwncagcndal
UNE AFFAIRE DE SÉQUESTRATION
REIMS. — La police a arrêté hier après-
nidi les époux Buffet, qui maintenaient en
fermée dans une sorte de cage en bois, au
fond des combles ae leur demeure, leur
Le Conseil s’est entretenu de la situation
extérieure et a expédié les affaires courantes.
Mouvement judiciaire
Le ministre de la justice a soumis à la si
gnature du président de la République un
decret aux termes duquel sont nommés :
Président de Chambre à la Cour d'appel
de Paris, M. Servin, avocat général près
ladite Cour, en remplacement de M. Sauva-
jol, décédé.
Avocat général près la Cour d’appel de
Paris, M. Laurence, substitut du procureur
général près ladite Cour,
Substitut du procureur général, M. Yves
Durand, directeur du cabinet du préfet de
police.
Au nom de la Commission du budget,
M. Viviani vient de déposer son rapport
sur le projet de loi relatif aux Caisses des
écoles. C’est un document des plus inté
ressants, d’abord parce qu’il organise de
façon définitive une institution indispensa
ble à la fréquentation scolaire, puis parce
qu’il envisage et discute l’une des ques
tions les plus controversées aujourd’hui, à
savoir : si l’enseignement libre doit bénéfi
cier des subsides accordés par la Caisse des
écoles,— et qu’il la résout par la négative,
en motivant cette conclusion par les rai
sons les plus fortes.
La loi Ferry de 1882 sur l’instruction
primaire gratuite, laïque et obligatoire,
avait prévu la création de Caisses des éco
les distribuant aux enfants pauvres les sub
sides nécessaires. Mais cette disposition de
la loi était restée sans application dans un
grand nombre de communes. Depuis, la loi
de 1889 n’avait nullement remédié à ce fâ
cheux état de choses puisque, faute de pré
voir une dotation de ces Caisses, elle les
rendait simplement facultatives.
Or le projet déposé par le gouvernement
le 4 mars 1912 présentait une semblable
lacune. Et comme il évitait de poser et de
résoudre la question que les défenseurs de
l'enseignement privé soutiennent à chaque
occasion avec ardeur, la Commission pensa
qu’il y avait une œuvre à édifier sous une
forme purement laïque et avec un caractère
obligatoire ; que des prescriptions plus ri
goureuses. un règlement plus serré, un ob
jectif plus saisissable devaient apparaître.
De cette pensée est né le contre-projet rap
porté par M. Viviani.
Donc, aux termes de ce contre-projet pré
senté par la Commission, toute commune
doit être dotée d’une Caisse des écoles,
étant entendu toutefois que plusieurs com
munes peuvent être autorisées par arrêté
préfectoral, et après avis du Conseil dépar
temental de l'enseignement primaire, à se
grouper en vue de la formation et de l'en-
tretien d’une Caisse des écoles. Cette dis
position est excellente, et il est fort pro
bable que, si elle avait été, contenue dans
la loi de 1882, la fréquentation scolaire en
eût été grandement favorisée.
Aux termes du contre-projet, les recettes
de la Caisse des écoles se composeront :
des subventions facultatives de la com
mune et du département ; du revenu des
dons et legs, lesquels sont exemptés des
droits de mutation ; du produit des sous
criptions et collectes ; des dons en nature ;
d’une subvention annuelle et obligatoire
de l’Etat. « Cette subvention, dit le texte
proposé, sera égale àautant de fois soixante-
quinze centimes qu’il y aura d’enfants
ayant fréquenté en moyenne l’école publi
que. En aucun cas, celte subvention ne
pourra être inférieure à vingt-cinq francs
par Caisse des écoles. »
Toutes les fois qu’une commune aura
voté, en vue de la Caisse des écoles, une
subvention, l'Etat versera à cette Caisse
une subvention égale à celle de la com
mune, sans que cette subvention supplé
mentaire de l’Etat puisse dépasser cin
quante francs. L’Etat ne sera tenu au ver
sement de ladite subvention que pour les
Caisses des écoles ayant leur siège dans des
communes ayant un centime égal ou infé
rieur à cinquante francs.
Le contre-projet fixe ensuite l’adminis
tration de ces Caisses des écoles ; il établit
que celles fonctionnant antérieurement à
la promulgation et dont les statuts ont été
régulièrement approuvés par le préfet,
pourront conserver leur organisation spé
ciale ; enfin, il prévoit une somme de
5 millions 375.000 francs comme part con
tributive de l’État pour l’application de la
réforme.
Mais c’est l’article 2 du contre-projet,
déterminant le rô'e précis de l’institution
nouvelle, qui soulèvera sans doute d’assez
vives polémiques. Il est ainsi rédigé :
« La Caisse des écoles a pour but de fa
ciliter le fonctionnement des écoles publi
ques par tous les moyens propres à encou
rager la fréquentation scolaire. »
Or, ceux qui veulent faire profiter l'école
privée des fonds de la Caisse des écoles ne
manqueront pas de déclarer qu’il est injus
te de distinguer les écoles, privées ou pu-
bliques, quand il s’agit de la répartition
des fonds réclamés par la misère.
L’argument a été présenté et défendu au
sein de la Commission ; il sera répété en
séance de la Chambre, et M. Viviani, rap
porteur, n’y est pas resté indifférent. Mais
il a demandé à poser nettement le problème,
et il l’a fait en ces termes :
En assurant la liberté de l'enseignement,
l'Etat a assumé une charge : celle de laisser
créer des écoles privées, de les contrôler
sans les contraindre, de permettre leur dé
veloppement. C’est ce qu’il fait. Est-il obligé
d’encourager leur fonctionnement ? Qui
donc oserait le prétendre ? Comment l’Etat,
qui donne la liberté légale, le moyen d'en
user, serait-il en ou ire obligé d’aider cette
liberté ? Les écoles privées ont le droit de
vivre, de prospérer ou de péricliter. C’est
tout.
Y a-t-il, attachés à cette école, des enfants
de familles malheureuses? Il y en a. Certes,
ces enfants, leur famille, méritent toute sol
licitude, et nous dirons, tout à l’heure, sous
quelle forme il nous paraît que cette solli
citude soit exercee. Mais que sont ils ? Des
membres libres d’une association. En tant
que membres de cette association formée
pour la diffusion de l’enseignement libre,.
c’est à cette association qu’ils se doivent
adresser.
Est-ce à dire que l’Etat se désintéresse du
sort des malheureux? C’est ici que nous
voudrions que l’esprit de parti désarmât an
peu et n’altérât pas notre pensée : il y a en
France des institutions publiques et des
œuvres sociales.
il y a le Bureau de bienfaisance. Au Bu
reau de bienfiisance, tous ont accès, sans
être obligés de manifester ou d’abdiquer une
opinion sur le seuil, et si, là, dans cetasile
sacre ou la misère s’humilie, un choix arbi
traire était dénoncé, «il y aurait, on le sait,
dans les rangs du parti républicain, une ré
volte. Des ministres républicains, saisis de
requêtes par lesquelles on dénonçait à leur
indignation de pareils faits les ont répri
més. Donc, que tous les malheureux, adep
tes de la foi catholique ou libres-penseurs,
aient le droit de frapper à la porte du Bu
reau de bienfaisance, voilà qui est établi,
qui doit être rappelé.
C’est là que les familles dont les enfants
fréquentent l’école libre peuvent se présen
ter. Et nous n’accepterons jamiis de porter
le poids de l'injuste plainte dont on nous
voudrait charger, quand on prétend qu'en
fermant la Caisse des écoles aux enfants de
l’école privée nous restons impassibles de-
vant la détresse humaine. La République est
entrée dans la voie des amelioiations socia
les ; elle a fait la loi de 1905, la loi de 1910,
elle propose d’autres lois hum initaires, et
son orgueil sera d’avoir substitué à cette
charité louable, qui élève Famé de qui la
consent et redresse le corps de qui la re
çoit, mais qui, quelquefois, choisit les per
sonnes, la solidarité, qui, elle, ne distingue
pas entre les misérables et les embrasse
tons sans les conni ître.
Et si l’on objecte que la fréquentation
scolaire étant une obligation légale, les
fonds de la Caisse des écoles doivent servir
à assurer cette fréquentation, à aider l’en-
faut, quelle que soit la pente qu’il descende
et qu’elle l’amène à l’école laïque ou à
l’école libre, M. Viviani répond :
L’obligation scolaire s’impose. La loi la
proclame. La loi la sanctionne. Ces sanctions
s’imposent à toutes les écoles, quel que soit
leur caractère. Mais la loi n’est pas obligée
d’intervenir en faveur des ecoles privées. La
nation à bes écoles, les écoles publiques.
On a accepté la concurrence d’autres éco
les. Faudra-t-il qu’au détriment de ses pro
pres écoles la nation encourage les enfanta à
pénétrer dans les écoles concurrentes ? La
Republique accepte que soit distribué libre
ment un enseignement dans lequel les prin
cipes sur lesquels elle repose sont souvent et
âprement critiqués. Ede est le régime de la
critique et de la discussion. Mais tout de
même, faut-il qu’elle subventionne en outre
cet enseignement ? Ce serait un paradoxe
étrange. Elle ne doit pas gêner, elle ne doit
pas aider. Voilà la vérité.
Et si l’on vient dire que la Caisse des
écoles sera dotée avec les fonds de tous les
contribuables, M. Viviani riposte que le
budget des cultes était soldé par l’ensem
ble des contribuables y compris les libres-
penseurs et que, s’il fut supprimé, ce n’é
tait pas pour cette raison mesquine : « Je
n’use pas de l’autel, je ne veux pas le
subventionner », — mais bien parce que
l’Etat doit demeurer neutre entre les con
fessions et les opinions, les accepter toutes,
sous le couvert des lois, et n’en subven
tionner aucune.
Une importante majorité delà Commission
a été convaincue par cette argumentation qui
ne laisse guère prise à la controverse.
Puisque la fréquentation scolaire est d’obli
gation légale et que l’enseignement pri
maire est un service d’Etat, celui-ci a pour
devoir strict d’en assurer le fonctionnement,
— comme il a d’autre part un devoir étroit
de solidarité sociale à remplir en venant en
aide aux malheureux, par le Bureau de
bienfaisance, sans se préoccuper de leurs
opinions religieuses ou politiques. Et nous
croyons bien que la grande majorité de la
Chambre sera de cet avis.
Th. Vallée.
44
LE parlement
Impressions de Sê&no»
ta mornA cansromaNT ramnesum
woazuezano
Paris, 11 février.
Close hier soir, la discussion générale du
budget de ia marine a recommence ce ma
tin devant la Chambre à l’occasion du chapi
tre 1 er . C’est sur ce chapitre en effet, que le
ministre désirait répondre, qu’il a répondu
aux nombreuses questions soulevées par les
orateurs qui avaient parte dans le débat pré
liminaire et, ce matin encore, par le rap
porteur, M. Painlevé.
st. Pierre Baudin, bien que nouveau venu
rue Royale, a fourni sur toutes ces questions
des explications qui ont vivement intéressé
la Chambre.
Esprit clair et méthodique, doué d’une
grande puissance de travail, l’honorable M.
Pierre Baudin s'etait déjà consacré, comme
députe, comme sénateur ou comme rappor
teur général du budget, à l'étude des ques
tions maritimes, aussi, lorsqu'il fut appelé
naguère à recueillir la succession de M. Del
cassé. était-il admirablement préparé à la
lourde tâche qui allait lui incomber.
Cette tâche patriotique, le nouveau minis
tre de la marine s'y consacrera tout entier,
et la Chambre, par les applaudissements dont
elle a couvert son substantiel discours, a
montré qu’elle avait confiance en lui pour
l’accomplir.
Dans cette même séance matinale, il con
vient de souligner les tolérantes paroles du
ministre au sujet des aumôniers de la ma
rine et l’assentiment pour ainsi dire unani
me donnée à la motion de M. Bouisson ten
dant à la création d’un sous-secretariat de la
marine marchande. Cette motion, appuyée
par M. Bouge, a été renvoyee à la Commis
sion du budget, sur la demande même du
rapporteur général, après que le ministre y
eût donné, en principe, son adhésion.
La création d’un sous-secrétariat dEtat
réunissant tous les services actuellement
épars de la marine marchande avait, d’ail
leurs, été envisagée au moment de la forma
tion du ministère actuel ; on en avait même
désigné, un peu vite il est vrai, le titulaire
probable, mais, jusqu’ici, elle était demeu
rée en suspens. Après la manifestation favo
rable faite aujourd'hui par la Chambre, on
peut espérer qu’elle sera promptement ré
solue.
Dans l’après-midi, une trentaine de cha
pitres de la marine ont été adoptés avec un
certain nombre d’améliorations en faveur
du personnel si méritant des arsenaux, du
service des ports et des équipages de la
flotte.
Au Luxembourg, on a repris, sans pou
voir encore la terminer, la délicate discus
sion sur la réforme des Conseils de guerre.
T. II.
SENAT
Séance du 11 Février
L’interpellation Gaudin de Villaine
La seance est ouverte sous la présidence de
M. ANTONIA DUBOST, président.
M. ETIENNE, ministre de la guerre, demande
au Sénat de reporter à une date indéterminée
l’interpellation de M. Gaudin de Villaine sur la
fabrication de pièces d'artillerie pour le compte
d’une puissance appartenant à la Triple-Alliance.
Le ministre de la guerre estime qu'il ne croit
pas le moment opportun pour cette discussion.
M. GAUDIN DE VILLAINE dit qu’il n’a jamais
fait acte d'antipatriotisme, et que devant l’inter
vention du ministre de la guerre, il retire sa de
mande d'interpellation, se réservant de la repren
dre dans d’autres circonstances.
Le Sénat reprend la discussion du projet sur la
réforme des conseils de guerre.
Après diverses observations et le rejet de di
vers amendements on a adopté les articles 22 à
67. Ces articles fixant les conditions des enquêtes,
poursuites et instructions judiciaires, les perqui
sitions, les cas spéciaux soumis aux tribunaux
militaires, les formes de l’imerrogatoire, les ga
ranties de la défense et de l’accusé, la communi
cation des pièces, les cas de mise en liberté pro
visoire. les formes de la mise en accusation, etc.
La-suite et renvoyée a la prochaine séance.
La séance est levee à 6 h. 45.
Séance jeudi à 3 heures.
— —• ——
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séances du 11 février
(Séance du matin)
La séance est ouverte à 9 h. 5, sous la prési
dence de m. masse, vice-presideat.
Le Budget de la Marine
Les 69 députés venus à cette séance ont trouvé,
en arrivant, la salle remplie d’un épais brouillard
provenant du calorifère, dont la température exté-
rieure empêche le bon fonciionnement.
M. CHÉRON, au nom de ses collègues, a signalé
que l’air était vraiment irrrespirable, en deman
dant au bureau s’il n’y aurait pas lieu de modifier
le mode de chauffage de la Chambre.
— Le bureau a déjà étudié la question, a répondu
M. massé, qui présidait ; il s’en saisira de nou
veau.
C’est dans ces conditions pénibles qu’on a abordé
la discussion des chapitres du budget de la ma
rine.
A propos du chapitre premi r, m. PAINLEVÉ,
rapporteur, a présenté des observations d’ordre
général. Il a notamment signalé les progrès obte
nus dans la rapidité des constructions, la néces
sité d’un budget de prévisions, de modifications à
la comptabilité et de certains travaux aux ports de
Bizerte et de Toulo rendus plus urgents par la
concentration de nos forces dans la Méditerranée.
M. PIERRE BAUDIN, ministre de la marine, a
parlé ensuite. Il a commencé par faire hommage
des progrès réalisés dans la marine, à l’unité Je
vues des ministres qui se sont succédé, depuis
M. de Lanessan jusqu’à M. Delcascé.
» Nous sommes, dit-il, résolus à maintenir no
tre suprématie dans la Méditerranée.
» Quant au recour des escadres dans les mers
du nord, il aura lieu, selon les engagements pris
par M. Delcassé, dès que les circonstarces le per
mettront.
» Le programme naval que nous avons fixé ne
nous li • pas au point de nous figer dans une for
mule déterminée ».
Le ministre souhaite voir discuter avant Pâques
le projet cur le recrutement de l’armée de mer ;
le rétablissement des capitaines de corvette lui
paraît nécessaire.
Il faudra aussi se préoccuper des projets déjà
déposés, en vue de satisfaire aux réclamations
légitimes des inscrits maritimes.
Enfin le ministre s’expliquera, devant la com
mission, sur la question de concentration et de
rattachement des services de la marine marchin-
de au ministère de la marine.
Sur la question de l'accomplissement des de
voirs religieux deo équipages, soulevée par MM.
de Layrignais et Groussau, le ministre ne peut
avoir qu’une réponse :
« La liberté de conscience est scrupuleusement
respectée dans la marine, et des instructions font
données pour l’application des règlements sur ce
point. »
m GROUSSAU déclare que ses amis et lui re-
viendront sur celle question en temps opportun.
On a ensuite renvoyé à la Commission une mo
tion de n. BOUISSON sur la création d’un sous-
secretariat de la marine marchande et adopté les
six premiers chapitres.
(Séance de l’après-midi)
La séance est ouverte a 2 h. 30.
m. DRON, qui préside, proclame élus membres
de la Commission : du travail, IL Lafferre ; de la
marine, M. Le Louedec ; des affaires extérieures
et coloniales, M. Leboucq ; de l’hygiène publique,
M. Le Roy.
Le Budget de la Marine
On reprend la discussion du budget de la ma
rine.
M. GOUDE, sur le chapitre 7, demande la réor
ganisation du corps de contrôle et son recrute
ment parmi les officiers de marine.
m. PAINLEVÉ, rapporteur, répond que cette
réorganisation doit être faite non par voie bud
gétaire mais par projet spécial.
m WIERRE BAUDIN, ministre de la marine,
promet de déposer le projet de loi.
Le chapitre 7 est adopté.
M. GUERNIER demande, sur le chapitre 8, une
augmentation de 26,000 francs pour créer un
poste d’attaché naval à Buenos-Ayres. L’impor
tance du développement maritime de la Republi
que Argentine justifie, dit-il, celte création.
M. painlevé, rapporteur, accepte ce relève
ment qui est adopte.
Une nouvelle intervention de M. Goude amena
M. Painlevé à déclarer qu'il n’est pas partisan de
la fusion, souvent réclamée, du corps des méca
niciens et des autres categories d'officiers..
m, GOUDE présente un projet de résolution vi
sant l'amelioration de la situation des officiers ma
riniers, quartiers maîtres et seconds maltreS.,
La marine doit être traitée sur le meme pied que
l’armée de terre.
m le « APPORTEUR demande le renvoi du pro
jet de résolution a la Commission qui l’étudiera
dans un sens favorable aux intérèis du personnel.
M. ab^l demande qu’on relève les salaires des
marins des ports.
m. le MINISTRE reconnaît la nécessité défaire
un nouvel effort en leur faveur.
m. abel reprend, sous forme d’amendement,
les propositions du gouvernement en ce qui tou
che le personnel des commissariats et les agents
techniques des subsistances et qu’il croit avoir été
accepté par la Commission.
M. LE RAPPORTEUR répond que la Commission
ne s’oppose pas a l'adoption de l’amendement.
L’amendement est adopté.
M. le RAPPORTEUR, sur le chapitre des ap2ro:
visionnements. dit que la Commission a réduit le
crédit de 1 million dans le but d'inviter le minis
tre de la marine à acheter des charbons de Cardiff
et de réaliser ainsi une économie.
Il demande au ministre si en l’état du marché
le crédit lui permet de faire face aux besoins.
M. le MINISTRE répond qu’il est possible qu’il
soit obugè de faire un achat de 40,000 tonnes, ce -
qui ferait ressortir une insuffisance de 1,400,000
francs sur le chapitre.
D’autre part, il faut prévoir une consommation
de 30,000 tonnes pour les manœuvres.
m. le rapporteur demande qu’il soit entendu
qu’on ne touchera pas au stock de guerre.
m. le MINISTRE : Nous sommes d’accord.
M. MHIEU siguale l’insuffisance du ersonnel
du service de santé et dit que l’augmentation du
nombre des médecins, dans les hôpitaux et sur
les navires, s’imposera à bref délai.
M. le ministre propose-t-il un projet de réorga
nisation du service de santé ?
m. le ministre de la MARINE : Ce projet
est à l’etude et il vise l’augmentation du nombre
des médecins.
m. goude présente des observations sur le sa»
natorium de Brest et sur les tuberculeux.
Il appelle l’attention du ministre sur le cas de
Gourme on, qu’on a appelé le saboteur de la ma
rine. Ila été condamné à deux ans de prison,
ma s il n’est pas condamné à mort. Pourquoi n’a-
t-il pas été soumis a i régime politique ?
m le MINISTRE de la MARINE Ce condamné
pour un délit de droit commun étant malade, a été
transféré à l’hôpital maritime.
Il ne s’est pas montré reconnaissant, car il a re
commencé sa propagande à l’hôpital comme à is
prison.
m. MLHIEU expose les revendications des ou-
vriers des arsenaux en ce qui touche l’avance
ment.
Il demande que le ministre attende la réunion
de la Commission mixte avant de prendre une dé
cision.
m. le ministre : J’y consens bien volon
tiers.
M. georges berry appelle l’attention du mi
nistre de la marine sur les causes de l’explosion
du Musséna.
Une Société qui avait fourni des produits de
mauvaise qualité est-elle encore admise à faire des
fournitures à la marine ?
Il y a des mesures sévères à prendre pour met
tre fin à ces pratiques qui compromettent la secu-
rité de nos marins.
m. le MINISTRE répond que, dans l’accident du
M asséna. on recherchera les responsabilités en
dehors de toute préoccupation politique.
La suite de la discussion est renvoyée à jeudi
matin,
La séance est levée à 6 h. 10.
la Perte de la Mission Scott
LA DÉPÊCHE DU LIEUTENANT EVANS
Voici le texte de la dépêche reçue par le
Central News :
« Cheistchurch (Nouvelle-Zélande), 10 février.
» Le capitaine Scott a atteint le pôle Sud le
18 janvier de l’année dernière. Il y a trouvé
la tente et les vestiges de l'expédition nor
végienne.
» Pendant le voyage de retour, l’expédition
a péri.
» Scott, Wilson et Bowers sont morts de
faim et de froid au cours d’une tempête de
neige vers le 29 mars, alors qu’ils se trou
vaient à 135 milles du cap Evan, la base de
l’expédition.
» Oates est mort de froid, le 17 mars. Le
matelot Edgar Evans est mort d’une conges
tion le 17 février.
» La santé des autres membres de l’expé-
dition est excellente.
» E. R. G. Evans,
Lient. R. N.
Commander ».
LES EXPÉDITIONS ANTÉRIEURES
Les étapes de la conquête du Pôle Sud
s’échelonnent sur la carte à des périodes
très inégales. Voici les noms des sept explo-
rateur qui, depuis cent vingt-six ans, ont
successivement detenu le record de l’appro
che du Pôle, avec les dates de leurs exploits
et les laititudes des points atteints :
1773
1823
1812
1900
1902
1909
1911
1912
Expédition anglaise de Cook
Expédition anglaise de Weddell...
Expédition anglaise de Ross
Expédition suédoise de Borchgre-
vinck
Expédition anglaise de Scott
hxpedition anglaise de Shackleton
Expédition norvégienne d’Amund-
sen, atteint le Pôle et y reste du
14 17 décembre 1
Expédition anglaise de Scott, arri
ve au Pôle te (8 janvier
71*
74*
78 9 10‘
78 9 W»
830 47
88° 23*
904
90*
C’est Ross qui détint le record le plus long
temps : cinquante-huit ans, de 1842 à 19001
C’est Shackleton qui a fait faire a ‘avance-
meut le bond le plus audacieux, 606‘ (700 ki
lomètres).
Le lieutenant Shackleton, eu 1902 1903, fui
le -econd du capitaine Scott, commandant
de la Discovery. Avec son chef, il attei
gnit, au mois de décembre 1902, 8201 T de la
titude.
Le 9 janvier 1909, dépassant de 700 kilo
mètres le point terminus atteint, en 1902,
par l’expédition de la Discoveiy, il arrivait à
180 kilomètres du pôle Sud, en un point si
tué par 88023 de latitude et 162o de longitude
Est.
Le lieutenant Shackleton avait battu le re
cord du capitaine Scott, son ancien chef.
Celui-ci, à son tour, battit le record de son
second : helas! il ne devait pas profiter long
temps de sa victoire.
LA VEUVE ET L’ORPHELIN
Mme Scott, née Kathleen Lloyd Bruce, aval*
épousé le capitaine en 1908. Leur fils Pierre
naquit en septembre 1909 il avait dix mois
quand son père partit pour cette expédition
dont il ne devait pas revenir. Mme Scott ac-
compagna son mari jusqu’à Capetowu et re-
vint s’établir à Londres. Sculpteur distingué»
élève de Rogini, elle tut l’objet d’une atten
tion flatteuse de la Société royale de géogra
phie qui la chargea de la médaille d’or of
ferte a Peary pour sa découverte du pôle
Nord. L’enfant que Scott laissait derrière lui
est aujourd’hui un bambin de trois ans et
demi. Mme Scott était partie le 4 janvier der
nier pour chercher son mari en Nouvelle-
Zalande. Elle est actuellement à bord du Ao-
ranyi, qui doit toucher les îles Hawaï aujour
d’hui. C’est là qu’elle apprendra la fatale
nouvelle.
wato-
La Question des Détroits
Saint-Pétersbourg, 11 février.
Des journaux étrangers continuent à ex
primer la crainte que la Rusie, mettant a
profit les operations actuelles, ne soulève la
question des Détroits. Le gouvernement rus
se n’a nullement cette intention.
— Nous avons demandé la neutralité de
l'Autriche, dit-on ici dans les milieux com-
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