Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-02-09
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 février 1913 09 février 1913
Description : 1913/02/09 (A33,N14533). 1913/02/09 (A33,N14533).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637882f
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
53" Année
(8 Pages)
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à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
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AU HAVRE
A PARIS.
S Centimes
ÉDITION NJ MATfV
5 Centimes-
Dimanche 9 Wévryer 1913
GaRapnant
etit Havre
Rédacteur en Chef. Gérant
HPPOLYTE FÉNOUX
Adresser'tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE FÉNOUX
.85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE : Rédaction, No 7 60
AN NON CES .
Bureau du Journal, 112, bould de Strasbourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
\ seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
4e PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
Paris, trois heures matin
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK. 8 FÉVRIER
Cotons : mars, hausse 7 points ; mai
ausse 7 points ; juillet, hausse 7 points ;
octobre, hausse 6 points, .
Cafés ; hausse 1 à 7 points.
NEW-YORK, 8 FÉVRIER
BU W
6. PERGZDEN?
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
férentes questions d’ordre intérieur divisant
les officiers de pont .d’une Compagnie de na
vigation avec la direction de cette Compa
gnie, qui ont donné lieu à l’incident du pa
quebot Canada.
D’autre part, dans la soirée, la Compagnie
a fait connaître au préfet qu’à la suite du
départ du Canada, elle n’avait plus de raison
de s’en tenir à l’arbitrage qu’elle avait
mitivement proposé.
pri-
•= -= ■ -S====
LE PRINCE DE HOHENLOHE
EN RUSSIE
SAINT-PÉTERSBOURG. — Le prince de Ho-
henioheaete reçu hier par l’empereur à
Tzarskoïe Selo.
Le prince est reparti dans la soirée pour
Vienne.
ABONNEMENTS
Trois MOIs
Six Mois
Un An
j Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure 1 .
! l’Oise et la Somme ......7.-3 — 5O
Autres Départements
Union Postale
| 8 Fr.
20 »
& Fr.
18 Fr.
2= »
A4 »
On S'abonne également, SANS L^AIS, durs tous les Bureaux de Posta do rranec |
—====-------2x==2282=0naznnsezsazstensansanisgegcep.
Cuivre Standard disp.
— mai
Amalgazat. Cop...
Fer
72 3/4
14
14
72
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62
1/8
25
CHICAGO, 8 FÉVRIER
Blé sur......
Mai
C. Dü .OCR
9% 3 8
G. PRECED
93 7 , 8
Juillet....
92 1.4
91 5 8
Maïs sur
Mai ......
54 1/4
53 3 4
Juillet....
51 7/8
54 3 8
Saindoux sur.
Mai
10 57
10 55
—
Juillet....
10 60
10 55
Conseil des Ministres
Le Conseil des ministres s’est réuni hier
matin à l’Elysée, sous la présidence de M.
Fallières.
Après l’examen des affaires extérieures, le
Conseil s’est occupé des travaux parlemen
taires.
LA GUERRE D'ORIENT
Autour de Tchataldja
Sofia, — On mande de Tchataldja :
"Hier, les turcs ont fait un mouvement
avant dans trois directions.
en
A 9 heures du matin, une forte colonne de
1 bataillons a marché sur les troupes bul
gares qui occupent les positions d’Arbant-
keuy et fut refoulée vers le pont de Buyk-
Tchekmedje.
Une autre colonne composée de deux ba-
taillons qui s'était avancée de Bagtcheikeuy
a reculé au-delà de Kara-Sou.
Enfin, un régiment ennemi avec une sec
tion de mitrailleuses et une batterie de mon
tagne est sorti du vidage de Geukjeli, mais
dut battre en retraite dans le plus grand
désordre en laissant ses morts et ses blessés
sur le terrain.
Toutes les tentatives faites par les Turcs
pour passer à l’offensive sur la ligne de
Yemkeuy à Larazakeuy et la zone de Derkos
ont échoué ; les troupes se sont retirées sur
leurs positions primitives.
La question d’Andrinople
CONSTANTINOPLE — Les consuls, à Andrino-
pie, ont renouvelé auprès de leur ambas
sade respective leur demande de création
d’une zone neutre permettant aux étrangers
de se tenir hors de la portée du bombarde
ment ou de quitter Andrinople en traversant
les lignes bulgares.
Le « Victor-Hugo a dans les Dardanelles
L'Amnistie
Les ministres se sont entretenus des amen
dements au projet d'amnistie en vue de la
conférence que le gouvernement doit avoir
avec la Commission de la réforme judiciaire
à la Chambre.
D’une manière générale, le Conseil a dé
cidé de repousser tous ces amendements
afin de maintenir au projet d'amnistie le ca
ractère exclusivement politique que le gou
vernement a entendu y donner, à raison de
l’événement politique qui a inspiré la pré
sentation du projet.
Le président du Conseil, le garde des
sceaux et les divers ministres que concer
nent les amendements déposés se rendront
lundi à la Commission.
Mouvement dans les Finances
Le ministre des finances a soumis à la si
gnature du président de la République un
monvement dans les trésoreries générales et
les recettes particulières.
CONSTANTINOPLE, envoyé spécial q Havas. —
Un irade a paru autorisant le Victor-Hujo à
passer les Dardanelles.
Deux croiseurs italiens ont passé les
danelles.
Noradougnhian Effendi est parti
Vienne.
Le sultan a donné une audience au
Dar-
pour
mar-
quis di Palavisini.
Un Quartier do Constantinople en feu
Berlin, 9 février. — On mande de Cons
tantinople au Lokal Anzeiger qu’un quartier
de la ville est en flammes depuis huit heu-
res du soir.
Unecentaine de maisons ont été incendiées.
Ces navires de guerre ont débarqué des
hommes qui n’ont pu, jusqu’à présent, se
rendre maîtres du feu.
L’Amnistie
Plusieurs dispositions additionnelles ont
été proposées au projet d’amnistie, déposé
par le gouvernement.
MM. Alfred Dumont, Deleluze, Myrens,
Mail, Bouisson, Cadenat, Goude, Le Rouzic,
Thomson, ont proposé l’addition suivante :
L’amnistie s’applique à tous délits et à lou'es
contraventions en matière de pêche côtière.
MM. Berniole, Bichimont, Nicolas, Théve-
ny, Paul Meunier, Thierry, Delanoue, ont
présenté l’amendement ci-après :
Amnistie est accordée pour les condamnations
prononcées à l’occasion du mouvement viticole
en Champagne, et principalement pour les infrac
tions aux articles 209 à 212 du Code pénal, aux
articles 230 et suivants du Code pénal, à l'article
52 de la loi du 3 juillet sur le recensement des
chevaux.
M. Victor Peytral, député des Basses-Alpes,
a présenté cette addition :
Amnistie pleine et entière est accordée à tous
les insoumis qui ont quitté la France avant l’âge
de quinze ans.
M. Mistral, député de l’Isère, a déposé
l’amendement que voici :
Sont et demeurent annulés les arrêtés d’expul-
sion pris contre les étrangers coupables de délits
amnistiés.
D’autres dispositions, visant les contraven
tions à la police du roulage et en matière de
contributions indirectes, ont été présentées
par MM. Pugliési-Conti et Georges Berry.
wS5.7ensas
LE Procès des Bandits tragiques
"-===== ------- -=- ! «
AUDITION DES PREMIERS TÉMOINS
Fër «les Inferrag’dalrct
Reinert, qui a habité successivement à Li-
verdun et à Nancy, a reçu Carrouy à Liver-
dun en juillet 1911, et Garnier et Callemin à
Nancy en janvier et février 1912. Dès avant
ces deux époques, il était en relations cons
tantes avec des anarchistes, notamment avec
Dieudonné.
— Vous êtes un de ceux qui se sont effor
cés de fortifier l’alibi invoqué par Dieudon
né. Vous avez en effet affirmé que le 11 dé
cembre, jour de l’attentat de la rue Ordener,
vous vous étiez présenté chez lui, à Nancy,
et l’aviez trouvé couché. Comment se fait-il,
connaissant ce détail essentiel pour Dieu-
donné, que vous n’en avez rien dit à la jus
tice quand vous avez appris son arresta
tion ?
— J’ai pensé que mon témoignage pou
vait, à ce moment-là, être tenu pour sus
pect et puis j'étais convaincu que Dieudonné
saurait bien, tout seul, se tirer d’affaire.
— Le surlendemain de l’attentat de la rue
Ordener, n’avez-vous pas reçu la visite de
Mme Dieudonné ?
— Non, je ne l’ai vue que beaucoup plus
tard, en février.
— Ne vous êtes-vous pas inquiété, en
avril 1912, de savoir si un témoin, Mlle Bel-
lot, une de vos voisines, n'avait pas reçu la
visite de M. Jouin, et sur sa réponse néga
tive, ne lui avez-vous pas recommandé, si
les photographies d’individus venus chez
vous lui et tient présentées — celles de Gar
nier, Carrouy et Callemin — de répondre
qu’elle ne les reconnaissait pas I
— C’est là une démarche mal interprétée.
— Vous niez en somme avoir donné l’hos-
pitalité à Carrouy, Garnier et Callemin,
après l’attentat de la rue Ordener?
— Je le nie avec énergie.
Et nous arrivons à Jourdan, insoumis à la
loi militaire et expulsé de Genève comme
anarchiste dangereux. Il connaît Callemin ;
mais il ignorait ce que celui-ci faisait.
Après une courte suspension d’audience,
les premiers témoins sont entendus. M.
Normand, industriel à Boulogne-sur-Seine,
vient en tête. C’est à lui, on le sait, que fut
volée, dans la soirée du 4% décembre 1911,
l’automobile qui fut d abord remisée chez
Dettweiller, à Bobigny, et devait, dans la
matinée du 21 décembre, servir à l'attentat
de la rue Ordener. Nous n'insisterons pas.
Avec Mme Canton, voisine de Dettweiller,
à Bobigny, on a quelques précisions ; il était
4 heures du matin quand elle entendit, dans
la nuit du 13 au 14 décembre, s’arrêter de
vant le hangar de l'accusé l'automobile qui
venait d'être volée à M. Normand. A 4 heu
res du matin, on vint la reprendre le 21 dé
cembre. Entre le 14 et le 21, la voiture fut
dissimulée à l’aide de .panneaux de bois et
de morceaux de vieilles toiles.
Mme Dettweiller est entendue ensuite. On
sait qu'elle est en désaccord avec son mari
sur divers points.
Mme Victorine- Jeanne Belardi, 27 ans,
maîtresse de Carrouy, est ensuite entendue.
Le témoin déclare qu’elle n’a entendu au-
cun bruit d’automobile en décembre 1911.
Le président: Vous n’ètes guère curieuse !
- Me Zvaès : On comprend que Mme Be
lardi n’ait lien entendu. C’était la première
fois depuis plusieurs nuits qu’elle et Car-
rouy couchaient dans un lit. Elle a pu dor
mir très profondément cette nuit-là.
Carrouy : Si elle savait quelque chose, elle
le dirait plutôt en ma faveur. Mais elle ne dit
rien du tout, ni pour ni contre moi. Ce n’est
même pas agréable à mon égard.
Les dépositions relatives au vol de l’auto-
mobile Normand sont terminées.
— Je le reconnais fort bien. C’est lui, et ce
ne peut être un autre.
Dieudonné : Je suis innocent !
Le président : La question est très grave,
M. Gaby. Elle peut entraîner une sentence
capitale. La tête d’un homme est en jeu ici.
Gaby: Je ne me trompe pas. Le voilà,
C'est lui mon agresseur !
Dieudonné : Monsieur Gaby, je vous ad
jure de dire non pas la vérté, mais de ras
sembler vos souvenirs ! Vous avez devant
vous un père de famille. Moi je n’ai pas de
haine pour vous que je ne connais pas. Et
meme si votre déclaration me conduit jas-
qu’à l’échafaud, j’expierai sans remords le
crime d'un autre. Mais, je vous le jure,
monsieur Caby, je vous le jure sur la tête
de ma femme et sur la tête de mes enfants,
je ne suis pas votre agresseur.
Si j’ai dit un mensonge, que cet anathème
retombe sur tous ceux que j’aime ?
Mais regardez moi donc, je ne suis pas un
criminel et vous le savez bien !
Caby : Vous êtes mon agresseur, je le jure
à mon tour sur la tête de ma femme.
Dieudonné : Je jure que je suis innocent.
Gaby : Vous êtes mon agresseur ; je le di
rai jusqu’à la fin de ma vie !
Les assistants suivent avec angoisse les dé
tails de cette émouvante confrontation.
Me do Moro-Giaffen, d’une voix pleine
d’émotion :
— M. Gaby, jo vous jure que vous com
mettez la plus déplorable des erreurs !
Caby : Je ne commets pas d’erreur et je
maintiens ce que je dis.
Dieudonné : Si je meurs sur l'échafaud, ce
sera sans haine contre vous.
M. Peemans, qui accompagnait Caby rue
Ordener, confirme entièrement les déclara
tions du garçon de recette.
Dieudonné s’adresse également à lui et le
supplie à peu près dans les mêmes termes
do dire la vérité.
Mais M. Peemans se montre tout aussi af
firmatif que Caby.
Le défenseur relit des dépositions fournies
à l’instruction par M. Peemans. Il en résulte
qu’il y a des contradictions formelles entre
ces dépositions et les explications fournies
aujourd’hui.
Le jeune Xavier Tabac, âgé de 15 ans, est
groom à la succursale de la Société Géné
rale. Il a vu l’agresseur de Caby remonter
dans l’auto après le crime. En revoyant
Dieudonné, il déclare que l'agresseur lui
ressemblait mais qu’il avait la moustache
moins fournie.
Me de Moro Giafferi : Quand je vous ferai
connaître le signalement de Garnier, mes-
sieurs les jurés, vous comprendrez toute
‘importance de ce témoignage.
M. François Rochon, grainetier, âgé de
25 ans, se trouvait rue Ordener au moment
de l’attentat. Il a vu les bandits remonter en
voiture. Gomme il voulait s’approcher, l’un
d’eux a tiré sur lui en se servant de la main
gauche.
Me de Moro Giafferi : Qu’on demande donc
à tous les patrons de Dieudonné de quelle
main il travaille !
M. Rochon ne reconnaît aucun des
cusés.
L’audience est levée à5 h. 1/%.
I
ac-
: A cent cinquante pieds sous terre
Dessin d'après photo Pet t Whrre Cliché Petit Havre
LE MARNEUR AU TRAVAIL
LES GRANDS TRAVAUX DE NAVIGATION
La Commission extraparlementaire char-
gée d’étudier les combinaisons financières
propres à assurer rapidement l’exécution
des grands travaux de navigation dont l’uti-
lité aura été reconnue, s’est réunie hier au
ministère des travaux publics, sous la prési
dence de M. de Freycinet.
Elle a examiné une première liste de tra
vaux qui lui était soumise par la Commis
sion interministérielle et qui comportait,
pour les ports maritimes, une dépense de
640 milions et pour les voies de navigation
intérieure, 460 millions, soit un total de
un milliard cent millions.
Dans la pensée de la Commission inter
ministérielle, cette liste ne comprend que
les travaux qui paraissent pouvoir être exé-
entés au moyen des méthodes financières
actuelles.
ALLEMAGNE
L‘ Angleterre et r Allemagne
Il a été question à la Commission du bud
get du Reichstag d’une entente possible de
l’Angleterre et de l’Allemagne sur leurs ar
mements navals.
L’amiral de Tirpilz, ministre de la marine,
a accepté en principe l’idée d’une telle en
tente en se référant au discours prononcé
en mars par M. Winston Churchill, premier
lord de l'amirauté britannique.
L'ACCIDENT DE
ST-PIERRE-DU-VAUVRAY
Dès la nouvelle de l'accident de l’écroule
ment du pont do St-Pierre-du-Vauvray, le
ministre des travaux publics a envoyé sur
les lieux l'ingénieur en chef do la navigation
Toutes les dispositions on été prises pour
rétablir la navigation par le petit bras de la
Seine avec passage alternatif des convois
dans chaque sens.
En ce qui concerne le rétablissement des
communications terrestres entre les deux
rives, le service de la navigation va prêter
son concours du service vicinal du départe-
ment de l'Eure duquel dépend la route inter
rompue en organisant d’urgence un bac à
proximité de l’ouvrage détruit.
ESPAGNE
Le Roi en Dirigeable
Le roi a fait, vendredi après-midi, une as
cension à bord du dirigeable Espana ; il
était accompagné du prince de Battenberg,
du colonel Vives, du capitaine Kizelas et de
deux autres officiers.
Pendant l’ascension, dont la durée fut de
vingt minutes, ie dirigeable s’est maintenu
constamment à une hauteur de 200 mètres.
Le roi s’est montré très satisfait de son ex-
cursion.
LE CAS DE L’ABBÉ LEMIRE
CAMBRAI. — L'officialite diocesaine a rendu
son jugement dans la deuxième affaire con
tre M. Délassas.
L’abbé Lemire, partie civile, est débouté
de sa demande en dommages intérêts et de
l'ensemble de ses conclusions ; il est con
damné aux dépens de l’instance.
Le deuxième jugement, comme celui re
latif à l’abbé Beck, seront insérés à ses frais
dans la Semaine Religieuse de Cambrai, partie
officielle.
CHINE
L'Emprunt et les intérêts français
D'après des informations recueillies à
Londres relatives à l’emprunt chinois, étant
donnés les immenses intérêts de la France
et le fait que l’emprunt de 25,000,000 de li
vres sterling sera probablement remis pour
la moitié à Paris, les intérêts des capitalistes
français doivent être protégés.
La France soutient que, dans l’intérêt des
puissances créancières, les commissaires,
choisis pour la gabelle, la Cour des comptes
et le Bureau de l'emprunt devront représen
ter ces puissances.
L’intérêt principal de la France est d’assu
rer une bonne organisation de la gabelle qui
sert de base à l’emprunt. Or, les nomina
tions faites par la Chine d’un Allemand, d’un
Italien et d’un Danois, ne répondent pas à
cette préoccupation.
On espère toutefois qu’une solution satis
faisante ne tardera pas à intervenir.
—-■ 1 -e -
L'INCIDENT DU PAQUEBOT «CANADA »
Marseille. — A la suite des démarches
faîtes par M. Schrameck. préfet, les délégués
du Si > dicat des capitaines au long-cours ont
accepté, IHer après-midi, le principe de sou-
mettre a une Commission arbitrale, les dif-
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la LIBRAIRIE ITERMATIOKALE
108, rue $n int-Lazare, 105
(immeuble de CHOTEL TERMINUS)
Le Crime de P«s rae Ordener
On commence l’audition des témoins du
crime de la rue Ordener. A ce sujet, Me de
Moro-Giafferi observe qu’on n’a pas cité tous
les témoins entendus à l’instruction.
Le procureur général dit qu’on citera tous
les témoins sans exception.
M. d’Utruy, sous-directeur de la Société
Générale, déclare que les sacoches de l’en
caisseur renfermaient 5,526 francs en numé
raire et 318,772 francs en titres.
M. Chevassu, chef du personnel, fournit
des renseignements extrêmement favorables
sur MM. Peemans et Gaby, qu’il considérait
comme des employés sérieux, avisés et très
circonspects.
Le docteur Paul, médecin légiste, a exa
miné l’état de l’encaisseur Gaby, qui fut
blessé à la nuque et à la poitrine. Il déclare
que Gaby a dû séjourner à l'hôpital Bichat
pendant un mois et suivre un régime de
convalescence pendant quatre ou cinq mois.
Le témoin a examiné le corps de l’infortu
né Jouin et l’état de l’inspecteur Colmar. Il
rappelle que l’inspecteur Coimar suivit un
traitement d’un mois.
Le president : N’avez-vous pas été aussi
commis pour rapporter au sujet de traces
d’ecchymoses relevées sur le front de Sou-
dy.
— L'enquête, en effet, supposait que Sou-
dy, pris d’une syncope à la suite de l’atten
tat de Chantilly, avait été secouru par ses
amis et remonte dans l’automobile. Ses amis
lui auraient énergiquement frotté le front
avec de l’afoooi, d’où les ecchymoses dont
il portait trace. Ces faits sont très vraisem
blables. Jo n’ai rien constaté qui puisse les
contredire.
Déposition «Se Caby
Emouvante confrontation avec Dieudonné
On entend alors l'enaisseur Gaby, victime
de l'attentat.
L’arrivés de Gaby détermine dans la salle
un vif mouvement de curiosité. L’encaisseur
qui paraît complètement rétabli, entre en
coup de vent et, d’un pas rapide, se rend à
la barre.
Le témoin rappelle tout d’abord dans
quelles circonstances il s’est rendu à la suc
cursale de la Société Générale, rue Ordener.
Le président : Vous avez reconnu tout
d’abord,Garnier dans la photographie qu’on
vous a montrée.
— J’ai dit que mon agresseur était plus
âgé.
— Quand Dieudonné a été arrêté, on vous
l’a présenté. Vous l’avez reconnu sans hési
tation cette fois. Le voilà encore ici. Le re
connaissez-vous encore.
Les Pourparlers Tarco-Bulgares
Berlin, 8 février.
De source très bien informée, on laisse en
tendre qu’effectivement des pourparlers di
rects ont lieu entre Turcs et Bulgares. Il y a
lieu de croire que les hostilités cesseront
très prochainement.
Les Rapports Austro-Russes
St-Pétersbourg, 8 février.
M. Sazonow a été à Tsarskoïé-Sélo hier, et
comme on annonce le départ du prince de
Hohenlohe pour aujourd’hui,selon toute vrai-
semblance le ministre des affaires étrangè-
res est allé à Tsarskoïé Sélo en dehors de
son jour ordinaire pour recevoir des mains
de l’empereur la réponse de ce dernier à
François Joseph, qu’emportera M. de Hohen-
lohe. Le tsar s’etait déjà entretenu, à propos
de cette lettre, mardi dernier avec son mi
nistre.
Les Renforts Turcs à Gallipoli
Constantinople, 8 février.
Le 10 e corps, qui était à Constantinople, a
été embarqué hier pour Gallipoli avec ses
régiments de cavalerie et d’artillerie. L’em-
barquement s’est effectué dans un ordre
parfait à bord de quinze transports, qui ont
quitté dans la soiree et dans la nuit les quais
de Stamboul et de Galata.
L’ancien ministre de la marine, le général
Hourchid pacha, ainsi que Enver bey, doi
vent également partir, dit-on, pour Galli-
poli., -
Nouvelles de la Chambre
La Répression des Crimes passionnels
On sait l’indulgence déconcertante de cer-
tains jurys pour les auteurs de meurtres dits
« passionnels ». De 1896 à 1900 on a relevé
en France 183 de ces crimes ; de 1905 à 1910
on en compte 305. Dans le seul département
de la Seine il y a eu, en 1910, 62 accusés de
cet ordre, et depuis le 1 er janvier 1913, en un
mois, on relève 13 meurtres passionnels,
c’est-à-dire en moyenne un tous les jours.
MM. Patureau-Mirand, Ernest Elandin, dé
sireux d’enrayer ce fléau social et persuades
qu’une des raisons pour lesquelles le jury
acquitte est l’élévation, jugée par lui exces
sive, des peines, ont déposé une proposition
de loi permettant de frapper les coupables
d’une peine de cinq ans de prison.
Ils déposeront ultérieurement une propo
sition tendant à associer la Cour aux délibé
rations du jury.
Il y avait décidément ce matin-là trop de
pluie dans le ciel, trop de boue sur la terre.
L’idée m’est venue, comme dérivatif, d’aller
voir ce qui sa passe dessous.
C’est une manière comme une autre de
jeter un peu d’imprévu dans la banalité des
jours qui passent, de rapporter des impres
sions originales, de mêler à rémotion neuve
le petit frisson du danger vécu.
Lorsque, pour me documenter sur un tel
projet d’excursion, je me suis adressé au vi
gilant Baedecker de ces voyages souterrains,
M. le sous-ingénieur des mines pouvait me
laisser l’embarras du choix.
Dans les arrondissements du Havre et
d Yvetot, on compte, en effet, plus de cinq
cents marnières placées sous sa surveillan
ce ; et ce nombre est encore au-dessous de
la réalité. Bien des propriétaires négligent,
en effet, les formalités de la déclaration. Ils
ont de la marne sous leurs pieds. Ils amè
nent une équipe d’ouvriers et l’on pioche.
Toute la région est en quelque sorte un
immense fromage de giuyère avec ses cre
vasses et ses trous.
Parfois au milieu des champs, le sol dou
cement s’affaisse. C’est une ancienne mar-
nière abandonnée, déjà effacée du souvenir,
qui s’effondre sous la poussée des terres et
l’infiltration des eaux. Les terrains s’offrent,
plus ou moins grave, une révolution locale
et se donnent un nouveau régime.
La courtoisie de M. Bosdecher a bien vou
lu cependant me favoriser d’un voyage de
choix :
— Que diriez-vous, de descendre dans la
mine rustique la plus profonde, la plus éten
due de la contrée ? Celle qui peut passer tant
au point de vue de son importance qu’à ce
lui de la conduite méthodique du travail,
comme la marnière modèle, la marnière
type ?
— Où donc que j’y courre ?
— Dans le canton voisin, à six ou sept kilo
mètres de Saint-Romain. Une petite com
mune : Gommerville. A quelques pas du clo
cher, en pleins champs...
Et voilà comment vêtu de toile bleue, grê-
tré, la boussole en poche, je me suis trouvé,
ce matin-là, au bord du puits, sous les gri
sailles d’un ciel frileux, dans la mélancolie
d’un paysage embrumé qui frissonnait en
versant des larmes, comme s’il semblait s’in
génier, par son imprégnante tristesse, à se
laisser quitter sans regret.
Au-dessus du trou qui s’enfonçait dans la
nuit de la terre, long boyau juste assez large
pour livrer passage à l'homme ou à la cor
beille chargée de pierres blanches, un treuil
ronronnait, sa chanson, manœuvré à bras
par deux hommes.
— Je vais descendre le premier, me dit le
maître marneur Vincent. Je vous montrerai
le chemin et serai dans le fond pour vous
recevoir.
J’aime cette figure énergique et franche,
cet air crâne et décidé de l’homme d action
habitué au commandement.il y a dans cette
physionomie, dans ces yeux clairs, dans
cette moustache grise bien taillée, dans cette
bonhomie familiale,quelque chose de coura
geux, de brave et de martial.
Avec un guide comme celui-là, je le sens,
j’irais, ma foi, en toute confiance jusque
dans les douzièmes dessous de notre vieille
éCOrco
Il y a trente-sept ans que maître Vincent
fait ce rude métier, il a la marne dans le
sang et connaît comme pas un,pour les bien
déjouer,les caprices et les inconstances de la
masse qu’il désagrège. . .
Il sait ausculter la paroi calcaire comme
un médecin fait d’une poitrine. Une réson
nance suspecte suffit pour lui révéler le dia-
gnostic, lui indiquer le remède immédiat. Il
donne alors ses ordres, fait comprendre leur
raison pour les mieux faire exécuter, et pas
un coup de pioche n’est porté, pas un mas-
sif de soutènement n’est ménagé que le chef
n’ait raisonné son initiative.
Tout à l’heure, il m’a dit :
— Vous pouvez avancer, en principe, que
l’immense majorée des accidents de mar-
nière est due à l’ignorance parfois, a,m
prudence toujours. Je n ai Cessé de m appi-
nuer à éviter l’une et l’autre. Mes trente-
sept ans de manieur demeurent hem eux
et sans histoire...
Généralement après avoir enlevé la terre
végétale on sur un profondeur de
50 à 80 centimètres, le travailleur ren-
contre une argile plus ou moins sableuse.
Dans le cas où elle renferme une notable
quantité de sable, c’est VargiletR, terre qui
s'éboule facilement sous l’action des pluies
et peut provoquer des accidents. Son épais
seur est de sept à douze mètres.
Puis vient la glaise intimement liée au si
lex, le lac pour employer le terme de métier.
C’est un mgmat très dur qui met à l'epreu-
ve la force et la patience du terrassier.
Sur une égale épaisseur, cinq à sept mè
tres, s’étend le silex sans liaison, coucha
très dangereuse portant d’ailleurs le nom
caractéristique de mouvant.
C’est enfin la marne, rencontrée tout d’a
bord sous forme de pointes ou cônes ren
versés et souvent désagrégée. Le travailleur
s’enfonce encore, traverse la couche sur
une épaisseur de cinq à six mètres et arriva
à la marne compacte.
Il commence alors une galerie. C’est Vœil*
lard.
GALERIE}
* *
Dans notre contrée, la marne utilisable
pour les besoins agricoles se trouve le plus
souvent à une profondeur de 35 à 45 mètres.
Elle diminue toutefois rapidement dès que
Ton approche des rives de la Seine ou du
bord de la mer. Son extraction est assez dé
licate, parfois difficile, toujours soumise a
l’observation de la prudence. Plusieurs cou
ches de-terrains de résistance variable doi
vent être traversées avant d’atteindre le
banc marneux.
LA MARNIÈRE DE COMMERVILLE
Coupe schématique
Si modernisé que soit ici le matériel, avec
son treuil métallique à cliquet posé sur de
solides traverses, l’entrée de puits maçonné,
son abri coiffé de tuiles rouges, il va sans
dire qu’il ne faut pas escompter le confort
d’un ascenseur.
La descente s’opère suivant l’archaïque
méthode. On enlève la corbeille, les deux
crochets servant à la fixer sont réunis ; vous
vous glissez, pour vous asseoir sur la corde,
dans cet œillet improvisé ; les deux hommes
à la manivelle guettent votre mouvement.
Alors, lâchant tout à coup la terre, vous
vous balancez au dessus du irou, cramponné
au cordage suiffé, qui, en ces quelques mi
nutes de sensation intense, tient en ses
brins de chanvre Tunique salut de votre
existence.
Entre mes doigts collés à sa torsade, com
me il me semble fragile et mince, ce cher et
précieux cordage ! Un petit frisson. Si la
rupture... r .
Mais bast ! n’y pensons pas. La bonne
corde en a vu d’autres. .
Je sais maintenant en pleine nuit, une
nuit profonde, insondable et fraîche. Les
ténèbres m’ont peu à peu gagné à mesure
que je m’enfonçais, que la lumière du ciel
se fondait insensiblement le long des parois
rugueuses. . Je lève la tête. J’aperçois en
core l’orifice, là-haut, tout la-haut, mais si
réduit par la distance qu’on dirait d’un pain
à cacheter gris sale. Le déroulement du fil
doit me faire quelque peu tourner et oscil
ler. Je heurte du dos les blocs éventrés par
la percée du puits. Un léger mouvement d ‘S
pieds me remet dans la verticale, et je des
cends toujours dans l’ombre, lentement,
lentement. , .
Presque aussi distinct (u au départ m ar
rive, comme amplifié par cet immense tuyau
acoustique de pierre, le ronronnement ryth
mé du cliquetdu treuil qui chante sur les
pignons dentés...
Alors je m’amuse à compter un peu : cin
quante et un mètres de profondeur, cela re
présente plus que la hauteur de quatre py*
loues électriques de notre jetée rnis bout a
bout ; cela représente encore deux lois la
hauteur des grandes maisons de la place “
l‘Hlôtel-de-Ville, cela représente.. A dura
étage approximatif suis-je donc maintenant
Et voici que le calcaire environnant se
teinte de iaune voici aue soudainement mis
(8 Pages)
Administrateur * Délégué
Adresser tout ce qui concerne ‘Administration
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, impressions et Annonces, TÉL 10.47
AU HAVRE
A PARIS.
S Centimes
ÉDITION NJ MATfV
5 Centimes-
Dimanche 9 Wévryer 1913
GaRapnant
etit Havre
Rédacteur en Chef. Gérant
HPPOLYTE FÉNOUX
Adresser'tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE FÉNOUX
.85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE : Rédaction, No 7 60
AN NON CES .
Bureau du Journal, 112, bould de Strasbourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
\ seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
4e PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
Paris, trois heures matin
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK. 8 FÉVRIER
Cotons : mars, hausse 7 points ; mai
ausse 7 points ; juillet, hausse 7 points ;
octobre, hausse 6 points, .
Cafés ; hausse 1 à 7 points.
NEW-YORK, 8 FÉVRIER
BU W
6. PERGZDEN?
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
férentes questions d’ordre intérieur divisant
les officiers de pont .d’une Compagnie de na
vigation avec la direction de cette Compa
gnie, qui ont donné lieu à l’incident du pa
quebot Canada.
D’autre part, dans la soirée, la Compagnie
a fait connaître au préfet qu’à la suite du
départ du Canada, elle n’avait plus de raison
de s’en tenir à l’arbitrage qu’elle avait
mitivement proposé.
pri-
•= -= ■ -S====
LE PRINCE DE HOHENLOHE
EN RUSSIE
SAINT-PÉTERSBOURG. — Le prince de Ho-
henioheaete reçu hier par l’empereur à
Tzarskoïe Selo.
Le prince est reparti dans la soirée pour
Vienne.
ABONNEMENTS
Trois MOIs
Six Mois
Un An
j Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure 1 .
! l’Oise et la Somme ......7.-3 — 5O
Autres Départements
Union Postale
| 8 Fr.
20 »
& Fr.
18 Fr.
2= »
A4 »
On S'abonne également, SANS L^AIS, durs tous les Bureaux de Posta do rranec |
—====-------2x==2282=0naznnsezsazstensansanisgegcep.
Cuivre Standard disp.
— mai
Amalgazat. Cop...
Fer
72 3/4
14
14
72
18
75
62
1/8
25
CHICAGO, 8 FÉVRIER
Blé sur......
Mai
C. Dü .OCR
9% 3 8
G. PRECED
93 7 , 8
Juillet....
92 1.4
91 5 8
Maïs sur
Mai ......
54 1/4
53 3 4
Juillet....
51 7/8
54 3 8
Saindoux sur.
Mai
10 57
10 55
—
Juillet....
10 60
10 55
Conseil des Ministres
Le Conseil des ministres s’est réuni hier
matin à l’Elysée, sous la présidence de M.
Fallières.
Après l’examen des affaires extérieures, le
Conseil s’est occupé des travaux parlemen
taires.
LA GUERRE D'ORIENT
Autour de Tchataldja
Sofia, — On mande de Tchataldja :
"Hier, les turcs ont fait un mouvement
avant dans trois directions.
en
A 9 heures du matin, une forte colonne de
1 bataillons a marché sur les troupes bul
gares qui occupent les positions d’Arbant-
keuy et fut refoulée vers le pont de Buyk-
Tchekmedje.
Une autre colonne composée de deux ba-
taillons qui s'était avancée de Bagtcheikeuy
a reculé au-delà de Kara-Sou.
Enfin, un régiment ennemi avec une sec
tion de mitrailleuses et une batterie de mon
tagne est sorti du vidage de Geukjeli, mais
dut battre en retraite dans le plus grand
désordre en laissant ses morts et ses blessés
sur le terrain.
Toutes les tentatives faites par les Turcs
pour passer à l’offensive sur la ligne de
Yemkeuy à Larazakeuy et la zone de Derkos
ont échoué ; les troupes se sont retirées sur
leurs positions primitives.
La question d’Andrinople
CONSTANTINOPLE — Les consuls, à Andrino-
pie, ont renouvelé auprès de leur ambas
sade respective leur demande de création
d’une zone neutre permettant aux étrangers
de se tenir hors de la portée du bombarde
ment ou de quitter Andrinople en traversant
les lignes bulgares.
Le « Victor-Hugo a dans les Dardanelles
L'Amnistie
Les ministres se sont entretenus des amen
dements au projet d'amnistie en vue de la
conférence que le gouvernement doit avoir
avec la Commission de la réforme judiciaire
à la Chambre.
D’une manière générale, le Conseil a dé
cidé de repousser tous ces amendements
afin de maintenir au projet d'amnistie le ca
ractère exclusivement politique que le gou
vernement a entendu y donner, à raison de
l’événement politique qui a inspiré la pré
sentation du projet.
Le président du Conseil, le garde des
sceaux et les divers ministres que concer
nent les amendements déposés se rendront
lundi à la Commission.
Mouvement dans les Finances
Le ministre des finances a soumis à la si
gnature du président de la République un
monvement dans les trésoreries générales et
les recettes particulières.
CONSTANTINOPLE, envoyé spécial q Havas. —
Un irade a paru autorisant le Victor-Hujo à
passer les Dardanelles.
Deux croiseurs italiens ont passé les
danelles.
Noradougnhian Effendi est parti
Vienne.
Le sultan a donné une audience au
Dar-
pour
mar-
quis di Palavisini.
Un Quartier do Constantinople en feu
Berlin, 9 février. — On mande de Cons
tantinople au Lokal Anzeiger qu’un quartier
de la ville est en flammes depuis huit heu-
res du soir.
Unecentaine de maisons ont été incendiées.
Ces navires de guerre ont débarqué des
hommes qui n’ont pu, jusqu’à présent, se
rendre maîtres du feu.
L’Amnistie
Plusieurs dispositions additionnelles ont
été proposées au projet d’amnistie, déposé
par le gouvernement.
MM. Alfred Dumont, Deleluze, Myrens,
Mail, Bouisson, Cadenat, Goude, Le Rouzic,
Thomson, ont proposé l’addition suivante :
L’amnistie s’applique à tous délits et à lou'es
contraventions en matière de pêche côtière.
MM. Berniole, Bichimont, Nicolas, Théve-
ny, Paul Meunier, Thierry, Delanoue, ont
présenté l’amendement ci-après :
Amnistie est accordée pour les condamnations
prononcées à l’occasion du mouvement viticole
en Champagne, et principalement pour les infrac
tions aux articles 209 à 212 du Code pénal, aux
articles 230 et suivants du Code pénal, à l'article
52 de la loi du 3 juillet sur le recensement des
chevaux.
M. Victor Peytral, député des Basses-Alpes,
a présenté cette addition :
Amnistie pleine et entière est accordée à tous
les insoumis qui ont quitté la France avant l’âge
de quinze ans.
M. Mistral, député de l’Isère, a déposé
l’amendement que voici :
Sont et demeurent annulés les arrêtés d’expul-
sion pris contre les étrangers coupables de délits
amnistiés.
D’autres dispositions, visant les contraven
tions à la police du roulage et en matière de
contributions indirectes, ont été présentées
par MM. Pugliési-Conti et Georges Berry.
wS5.7ensas
LE Procès des Bandits tragiques
"-===== ------- -=- ! «
AUDITION DES PREMIERS TÉMOINS
Fër «les Inferrag’dalrct
Reinert, qui a habité successivement à Li-
verdun et à Nancy, a reçu Carrouy à Liver-
dun en juillet 1911, et Garnier et Callemin à
Nancy en janvier et février 1912. Dès avant
ces deux époques, il était en relations cons
tantes avec des anarchistes, notamment avec
Dieudonné.
— Vous êtes un de ceux qui se sont effor
cés de fortifier l’alibi invoqué par Dieudon
né. Vous avez en effet affirmé que le 11 dé
cembre, jour de l’attentat de la rue Ordener,
vous vous étiez présenté chez lui, à Nancy,
et l’aviez trouvé couché. Comment se fait-il,
connaissant ce détail essentiel pour Dieu-
donné, que vous n’en avez rien dit à la jus
tice quand vous avez appris son arresta
tion ?
— J’ai pensé que mon témoignage pou
vait, à ce moment-là, être tenu pour sus
pect et puis j'étais convaincu que Dieudonné
saurait bien, tout seul, se tirer d’affaire.
— Le surlendemain de l’attentat de la rue
Ordener, n’avez-vous pas reçu la visite de
Mme Dieudonné ?
— Non, je ne l’ai vue que beaucoup plus
tard, en février.
— Ne vous êtes-vous pas inquiété, en
avril 1912, de savoir si un témoin, Mlle Bel-
lot, une de vos voisines, n'avait pas reçu la
visite de M. Jouin, et sur sa réponse néga
tive, ne lui avez-vous pas recommandé, si
les photographies d’individus venus chez
vous lui et tient présentées — celles de Gar
nier, Carrouy et Callemin — de répondre
qu’elle ne les reconnaissait pas I
— C’est là une démarche mal interprétée.
— Vous niez en somme avoir donné l’hos-
pitalité à Carrouy, Garnier et Callemin,
après l’attentat de la rue Ordener?
— Je le nie avec énergie.
Et nous arrivons à Jourdan, insoumis à la
loi militaire et expulsé de Genève comme
anarchiste dangereux. Il connaît Callemin ;
mais il ignorait ce que celui-ci faisait.
Après une courte suspension d’audience,
les premiers témoins sont entendus. M.
Normand, industriel à Boulogne-sur-Seine,
vient en tête. C’est à lui, on le sait, que fut
volée, dans la soirée du 4% décembre 1911,
l’automobile qui fut d abord remisée chez
Dettweiller, à Bobigny, et devait, dans la
matinée du 21 décembre, servir à l'attentat
de la rue Ordener. Nous n'insisterons pas.
Avec Mme Canton, voisine de Dettweiller,
à Bobigny, on a quelques précisions ; il était
4 heures du matin quand elle entendit, dans
la nuit du 13 au 14 décembre, s’arrêter de
vant le hangar de l'accusé l'automobile qui
venait d'être volée à M. Normand. A 4 heu
res du matin, on vint la reprendre le 21 dé
cembre. Entre le 14 et le 21, la voiture fut
dissimulée à l’aide de .panneaux de bois et
de morceaux de vieilles toiles.
Mme Dettweiller est entendue ensuite. On
sait qu'elle est en désaccord avec son mari
sur divers points.
Mme Victorine- Jeanne Belardi, 27 ans,
maîtresse de Carrouy, est ensuite entendue.
Le témoin déclare qu’elle n’a entendu au-
cun bruit d’automobile en décembre 1911.
Le président: Vous n’ètes guère curieuse !
- Me Zvaès : On comprend que Mme Be
lardi n’ait lien entendu. C’était la première
fois depuis plusieurs nuits qu’elle et Car-
rouy couchaient dans un lit. Elle a pu dor
mir très profondément cette nuit-là.
Carrouy : Si elle savait quelque chose, elle
le dirait plutôt en ma faveur. Mais elle ne dit
rien du tout, ni pour ni contre moi. Ce n’est
même pas agréable à mon égard.
Les dépositions relatives au vol de l’auto-
mobile Normand sont terminées.
— Je le reconnais fort bien. C’est lui, et ce
ne peut être un autre.
Dieudonné : Je suis innocent !
Le président : La question est très grave,
M. Gaby. Elle peut entraîner une sentence
capitale. La tête d’un homme est en jeu ici.
Gaby: Je ne me trompe pas. Le voilà,
C'est lui mon agresseur !
Dieudonné : Monsieur Gaby, je vous ad
jure de dire non pas la vérté, mais de ras
sembler vos souvenirs ! Vous avez devant
vous un père de famille. Moi je n’ai pas de
haine pour vous que je ne connais pas. Et
meme si votre déclaration me conduit jas-
qu’à l’échafaud, j’expierai sans remords le
crime d'un autre. Mais, je vous le jure,
monsieur Caby, je vous le jure sur la tête
de ma femme et sur la tête de mes enfants,
je ne suis pas votre agresseur.
Si j’ai dit un mensonge, que cet anathème
retombe sur tous ceux que j’aime ?
Mais regardez moi donc, je ne suis pas un
criminel et vous le savez bien !
Caby : Vous êtes mon agresseur, je le jure
à mon tour sur la tête de ma femme.
Dieudonné : Je jure que je suis innocent.
Gaby : Vous êtes mon agresseur ; je le di
rai jusqu’à la fin de ma vie !
Les assistants suivent avec angoisse les dé
tails de cette émouvante confrontation.
Me do Moro-Giaffen, d’une voix pleine
d’émotion :
— M. Gaby, jo vous jure que vous com
mettez la plus déplorable des erreurs !
Caby : Je ne commets pas d’erreur et je
maintiens ce que je dis.
Dieudonné : Si je meurs sur l'échafaud, ce
sera sans haine contre vous.
M. Peemans, qui accompagnait Caby rue
Ordener, confirme entièrement les déclara
tions du garçon de recette.
Dieudonné s’adresse également à lui et le
supplie à peu près dans les mêmes termes
do dire la vérité.
Mais M. Peemans se montre tout aussi af
firmatif que Caby.
Le défenseur relit des dépositions fournies
à l’instruction par M. Peemans. Il en résulte
qu’il y a des contradictions formelles entre
ces dépositions et les explications fournies
aujourd’hui.
Le jeune Xavier Tabac, âgé de 15 ans, est
groom à la succursale de la Société Géné
rale. Il a vu l’agresseur de Caby remonter
dans l’auto après le crime. En revoyant
Dieudonné, il déclare que l'agresseur lui
ressemblait mais qu’il avait la moustache
moins fournie.
Me de Moro Giafferi : Quand je vous ferai
connaître le signalement de Garnier, mes-
sieurs les jurés, vous comprendrez toute
‘importance de ce témoignage.
M. François Rochon, grainetier, âgé de
25 ans, se trouvait rue Ordener au moment
de l’attentat. Il a vu les bandits remonter en
voiture. Gomme il voulait s’approcher, l’un
d’eux a tiré sur lui en se servant de la main
gauche.
Me de Moro Giafferi : Qu’on demande donc
à tous les patrons de Dieudonné de quelle
main il travaille !
M. Rochon ne reconnaît aucun des
cusés.
L’audience est levée à5 h. 1/%.
I
ac-
: A cent cinquante pieds sous terre
Dessin d'après photo Pet t Whrre Cliché Petit Havre
LE MARNEUR AU TRAVAIL
LES GRANDS TRAVAUX DE NAVIGATION
La Commission extraparlementaire char-
gée d’étudier les combinaisons financières
propres à assurer rapidement l’exécution
des grands travaux de navigation dont l’uti-
lité aura été reconnue, s’est réunie hier au
ministère des travaux publics, sous la prési
dence de M. de Freycinet.
Elle a examiné une première liste de tra
vaux qui lui était soumise par la Commis
sion interministérielle et qui comportait,
pour les ports maritimes, une dépense de
640 milions et pour les voies de navigation
intérieure, 460 millions, soit un total de
un milliard cent millions.
Dans la pensée de la Commission inter
ministérielle, cette liste ne comprend que
les travaux qui paraissent pouvoir être exé-
entés au moyen des méthodes financières
actuelles.
ALLEMAGNE
L‘ Angleterre et r Allemagne
Il a été question à la Commission du bud
get du Reichstag d’une entente possible de
l’Angleterre et de l’Allemagne sur leurs ar
mements navals.
L’amiral de Tirpilz, ministre de la marine,
a accepté en principe l’idée d’une telle en
tente en se référant au discours prononcé
en mars par M. Winston Churchill, premier
lord de l'amirauté britannique.
L'ACCIDENT DE
ST-PIERRE-DU-VAUVRAY
Dès la nouvelle de l'accident de l’écroule
ment du pont do St-Pierre-du-Vauvray, le
ministre des travaux publics a envoyé sur
les lieux l'ingénieur en chef do la navigation
Toutes les dispositions on été prises pour
rétablir la navigation par le petit bras de la
Seine avec passage alternatif des convois
dans chaque sens.
En ce qui concerne le rétablissement des
communications terrestres entre les deux
rives, le service de la navigation va prêter
son concours du service vicinal du départe-
ment de l'Eure duquel dépend la route inter
rompue en organisant d’urgence un bac à
proximité de l’ouvrage détruit.
ESPAGNE
Le Roi en Dirigeable
Le roi a fait, vendredi après-midi, une as
cension à bord du dirigeable Espana ; il
était accompagné du prince de Battenberg,
du colonel Vives, du capitaine Kizelas et de
deux autres officiers.
Pendant l’ascension, dont la durée fut de
vingt minutes, ie dirigeable s’est maintenu
constamment à une hauteur de 200 mètres.
Le roi s’est montré très satisfait de son ex-
cursion.
LE CAS DE L’ABBÉ LEMIRE
CAMBRAI. — L'officialite diocesaine a rendu
son jugement dans la deuxième affaire con
tre M. Délassas.
L’abbé Lemire, partie civile, est débouté
de sa demande en dommages intérêts et de
l'ensemble de ses conclusions ; il est con
damné aux dépens de l’instance.
Le deuxième jugement, comme celui re
latif à l’abbé Beck, seront insérés à ses frais
dans la Semaine Religieuse de Cambrai, partie
officielle.
CHINE
L'Emprunt et les intérêts français
D'après des informations recueillies à
Londres relatives à l’emprunt chinois, étant
donnés les immenses intérêts de la France
et le fait que l’emprunt de 25,000,000 de li
vres sterling sera probablement remis pour
la moitié à Paris, les intérêts des capitalistes
français doivent être protégés.
La France soutient que, dans l’intérêt des
puissances créancières, les commissaires,
choisis pour la gabelle, la Cour des comptes
et le Bureau de l'emprunt devront représen
ter ces puissances.
L’intérêt principal de la France est d’assu
rer une bonne organisation de la gabelle qui
sert de base à l’emprunt. Or, les nomina
tions faites par la Chine d’un Allemand, d’un
Italien et d’un Danois, ne répondent pas à
cette préoccupation.
On espère toutefois qu’une solution satis
faisante ne tardera pas à intervenir.
—-■ 1 -e -
L'INCIDENT DU PAQUEBOT «CANADA »
Marseille. — A la suite des démarches
faîtes par M. Schrameck. préfet, les délégués
du Si > dicat des capitaines au long-cours ont
accepté, IHer après-midi, le principe de sou-
mettre a une Commission arbitrale, les dif-
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la LIBRAIRIE ITERMATIOKALE
108, rue $n int-Lazare, 105
(immeuble de CHOTEL TERMINUS)
Le Crime de P«s rae Ordener
On commence l’audition des témoins du
crime de la rue Ordener. A ce sujet, Me de
Moro-Giafferi observe qu’on n’a pas cité tous
les témoins entendus à l’instruction.
Le procureur général dit qu’on citera tous
les témoins sans exception.
M. d’Utruy, sous-directeur de la Société
Générale, déclare que les sacoches de l’en
caisseur renfermaient 5,526 francs en numé
raire et 318,772 francs en titres.
M. Chevassu, chef du personnel, fournit
des renseignements extrêmement favorables
sur MM. Peemans et Gaby, qu’il considérait
comme des employés sérieux, avisés et très
circonspects.
Le docteur Paul, médecin légiste, a exa
miné l’état de l’encaisseur Gaby, qui fut
blessé à la nuque et à la poitrine. Il déclare
que Gaby a dû séjourner à l'hôpital Bichat
pendant un mois et suivre un régime de
convalescence pendant quatre ou cinq mois.
Le témoin a examiné le corps de l’infortu
né Jouin et l’état de l’inspecteur Colmar. Il
rappelle que l’inspecteur Coimar suivit un
traitement d’un mois.
Le president : N’avez-vous pas été aussi
commis pour rapporter au sujet de traces
d’ecchymoses relevées sur le front de Sou-
dy.
— L'enquête, en effet, supposait que Sou-
dy, pris d’une syncope à la suite de l’atten
tat de Chantilly, avait été secouru par ses
amis et remonte dans l’automobile. Ses amis
lui auraient énergiquement frotté le front
avec de l’afoooi, d’où les ecchymoses dont
il portait trace. Ces faits sont très vraisem
blables. Jo n’ai rien constaté qui puisse les
contredire.
Déposition «Se Caby
Emouvante confrontation avec Dieudonné
On entend alors l'enaisseur Gaby, victime
de l'attentat.
L’arrivés de Gaby détermine dans la salle
un vif mouvement de curiosité. L’encaisseur
qui paraît complètement rétabli, entre en
coup de vent et, d’un pas rapide, se rend à
la barre.
Le témoin rappelle tout d’abord dans
quelles circonstances il s’est rendu à la suc
cursale de la Société Générale, rue Ordener.
Le président : Vous avez reconnu tout
d’abord,Garnier dans la photographie qu’on
vous a montrée.
— J’ai dit que mon agresseur était plus
âgé.
— Quand Dieudonné a été arrêté, on vous
l’a présenté. Vous l’avez reconnu sans hési
tation cette fois. Le voilà encore ici. Le re
connaissez-vous encore.
Les Pourparlers Tarco-Bulgares
Berlin, 8 février.
De source très bien informée, on laisse en
tendre qu’effectivement des pourparlers di
rects ont lieu entre Turcs et Bulgares. Il y a
lieu de croire que les hostilités cesseront
très prochainement.
Les Rapports Austro-Russes
St-Pétersbourg, 8 février.
M. Sazonow a été à Tsarskoïé-Sélo hier, et
comme on annonce le départ du prince de
Hohenlohe pour aujourd’hui,selon toute vrai-
semblance le ministre des affaires étrangè-
res est allé à Tsarskoïé Sélo en dehors de
son jour ordinaire pour recevoir des mains
de l’empereur la réponse de ce dernier à
François Joseph, qu’emportera M. de Hohen-
lohe. Le tsar s’etait déjà entretenu, à propos
de cette lettre, mardi dernier avec son mi
nistre.
Les Renforts Turcs à Gallipoli
Constantinople, 8 février.
Le 10 e corps, qui était à Constantinople, a
été embarqué hier pour Gallipoli avec ses
régiments de cavalerie et d’artillerie. L’em-
barquement s’est effectué dans un ordre
parfait à bord de quinze transports, qui ont
quitté dans la soiree et dans la nuit les quais
de Stamboul et de Galata.
L’ancien ministre de la marine, le général
Hourchid pacha, ainsi que Enver bey, doi
vent également partir, dit-on, pour Galli-
poli., -
Nouvelles de la Chambre
La Répression des Crimes passionnels
On sait l’indulgence déconcertante de cer-
tains jurys pour les auteurs de meurtres dits
« passionnels ». De 1896 à 1900 on a relevé
en France 183 de ces crimes ; de 1905 à 1910
on en compte 305. Dans le seul département
de la Seine il y a eu, en 1910, 62 accusés de
cet ordre, et depuis le 1 er janvier 1913, en un
mois, on relève 13 meurtres passionnels,
c’est-à-dire en moyenne un tous les jours.
MM. Patureau-Mirand, Ernest Elandin, dé
sireux d’enrayer ce fléau social et persuades
qu’une des raisons pour lesquelles le jury
acquitte est l’élévation, jugée par lui exces
sive, des peines, ont déposé une proposition
de loi permettant de frapper les coupables
d’une peine de cinq ans de prison.
Ils déposeront ultérieurement une propo
sition tendant à associer la Cour aux délibé
rations du jury.
Il y avait décidément ce matin-là trop de
pluie dans le ciel, trop de boue sur la terre.
L’idée m’est venue, comme dérivatif, d’aller
voir ce qui sa passe dessous.
C’est une manière comme une autre de
jeter un peu d’imprévu dans la banalité des
jours qui passent, de rapporter des impres
sions originales, de mêler à rémotion neuve
le petit frisson du danger vécu.
Lorsque, pour me documenter sur un tel
projet d’excursion, je me suis adressé au vi
gilant Baedecker de ces voyages souterrains,
M. le sous-ingénieur des mines pouvait me
laisser l’embarras du choix.
Dans les arrondissements du Havre et
d Yvetot, on compte, en effet, plus de cinq
cents marnières placées sous sa surveillan
ce ; et ce nombre est encore au-dessous de
la réalité. Bien des propriétaires négligent,
en effet, les formalités de la déclaration. Ils
ont de la marne sous leurs pieds. Ils amè
nent une équipe d’ouvriers et l’on pioche.
Toute la région est en quelque sorte un
immense fromage de giuyère avec ses cre
vasses et ses trous.
Parfois au milieu des champs, le sol dou
cement s’affaisse. C’est une ancienne mar-
nière abandonnée, déjà effacée du souvenir,
qui s’effondre sous la poussée des terres et
l’infiltration des eaux. Les terrains s’offrent,
plus ou moins grave, une révolution locale
et se donnent un nouveau régime.
La courtoisie de M. Bosdecher a bien vou
lu cependant me favoriser d’un voyage de
choix :
— Que diriez-vous, de descendre dans la
mine rustique la plus profonde, la plus éten
due de la contrée ? Celle qui peut passer tant
au point de vue de son importance qu’à ce
lui de la conduite méthodique du travail,
comme la marnière modèle, la marnière
type ?
— Où donc que j’y courre ?
— Dans le canton voisin, à six ou sept kilo
mètres de Saint-Romain. Une petite com
mune : Gommerville. A quelques pas du clo
cher, en pleins champs...
Et voilà comment vêtu de toile bleue, grê-
tré, la boussole en poche, je me suis trouvé,
ce matin-là, au bord du puits, sous les gri
sailles d’un ciel frileux, dans la mélancolie
d’un paysage embrumé qui frissonnait en
versant des larmes, comme s’il semblait s’in
génier, par son imprégnante tristesse, à se
laisser quitter sans regret.
Au-dessus du trou qui s’enfonçait dans la
nuit de la terre, long boyau juste assez large
pour livrer passage à l'homme ou à la cor
beille chargée de pierres blanches, un treuil
ronronnait, sa chanson, manœuvré à bras
par deux hommes.
— Je vais descendre le premier, me dit le
maître marneur Vincent. Je vous montrerai
le chemin et serai dans le fond pour vous
recevoir.
J’aime cette figure énergique et franche,
cet air crâne et décidé de l’homme d action
habitué au commandement.il y a dans cette
physionomie, dans ces yeux clairs, dans
cette moustache grise bien taillée, dans cette
bonhomie familiale,quelque chose de coura
geux, de brave et de martial.
Avec un guide comme celui-là, je le sens,
j’irais, ma foi, en toute confiance jusque
dans les douzièmes dessous de notre vieille
éCOrco
Il y a trente-sept ans que maître Vincent
fait ce rude métier, il a la marne dans le
sang et connaît comme pas un,pour les bien
déjouer,les caprices et les inconstances de la
masse qu’il désagrège. . .
Il sait ausculter la paroi calcaire comme
un médecin fait d’une poitrine. Une réson
nance suspecte suffit pour lui révéler le dia-
gnostic, lui indiquer le remède immédiat. Il
donne alors ses ordres, fait comprendre leur
raison pour les mieux faire exécuter, et pas
un coup de pioche n’est porté, pas un mas-
sif de soutènement n’est ménagé que le chef
n’ait raisonné son initiative.
Tout à l’heure, il m’a dit :
— Vous pouvez avancer, en principe, que
l’immense majorée des accidents de mar-
nière est due à l’ignorance parfois, a,m
prudence toujours. Je n ai Cessé de m appi-
nuer à éviter l’une et l’autre. Mes trente-
sept ans de manieur demeurent hem eux
et sans histoire...
Généralement après avoir enlevé la terre
végétale on sur un profondeur de
50 à 80 centimètres, le travailleur ren-
contre une argile plus ou moins sableuse.
Dans le cas où elle renferme une notable
quantité de sable, c’est VargiletR, terre qui
s'éboule facilement sous l’action des pluies
et peut provoquer des accidents. Son épais
seur est de sept à douze mètres.
Puis vient la glaise intimement liée au si
lex, le lac pour employer le terme de métier.
C’est un mgmat très dur qui met à l'epreu-
ve la force et la patience du terrassier.
Sur une égale épaisseur, cinq à sept mè
tres, s’étend le silex sans liaison, coucha
très dangereuse portant d’ailleurs le nom
caractéristique de mouvant.
C’est enfin la marne, rencontrée tout d’a
bord sous forme de pointes ou cônes ren
versés et souvent désagrégée. Le travailleur
s’enfonce encore, traverse la couche sur
une épaisseur de cinq à six mètres et arriva
à la marne compacte.
Il commence alors une galerie. C’est Vœil*
lard.
GALERIE}
* *
Dans notre contrée, la marne utilisable
pour les besoins agricoles se trouve le plus
souvent à une profondeur de 35 à 45 mètres.
Elle diminue toutefois rapidement dès que
Ton approche des rives de la Seine ou du
bord de la mer. Son extraction est assez dé
licate, parfois difficile, toujours soumise a
l’observation de la prudence. Plusieurs cou
ches de-terrains de résistance variable doi
vent être traversées avant d’atteindre le
banc marneux.
LA MARNIÈRE DE COMMERVILLE
Coupe schématique
Si modernisé que soit ici le matériel, avec
son treuil métallique à cliquet posé sur de
solides traverses, l’entrée de puits maçonné,
son abri coiffé de tuiles rouges, il va sans
dire qu’il ne faut pas escompter le confort
d’un ascenseur.
La descente s’opère suivant l’archaïque
méthode. On enlève la corbeille, les deux
crochets servant à la fixer sont réunis ; vous
vous glissez, pour vous asseoir sur la corde,
dans cet œillet improvisé ; les deux hommes
à la manivelle guettent votre mouvement.
Alors, lâchant tout à coup la terre, vous
vous balancez au dessus du irou, cramponné
au cordage suiffé, qui, en ces quelques mi
nutes de sensation intense, tient en ses
brins de chanvre Tunique salut de votre
existence.
Entre mes doigts collés à sa torsade, com
me il me semble fragile et mince, ce cher et
précieux cordage ! Un petit frisson. Si la
rupture... r .
Mais bast ! n’y pensons pas. La bonne
corde en a vu d’autres. .
Je sais maintenant en pleine nuit, une
nuit profonde, insondable et fraîche. Les
ténèbres m’ont peu à peu gagné à mesure
que je m’enfonçais, que la lumière du ciel
se fondait insensiblement le long des parois
rugueuses. . Je lève la tête. J’aperçois en
core l’orifice, là-haut, tout la-haut, mais si
réduit par la distance qu’on dirait d’un pain
à cacheter gris sale. Le déroulement du fil
doit me faire quelque peu tourner et oscil
ler. Je heurte du dos les blocs éventrés par
la percée du puits. Un léger mouvement d ‘S
pieds me remet dans la verticale, et je des
cends toujours dans l’ombre, lentement,
lentement. , .
Presque aussi distinct (u au départ m ar
rive, comme amplifié par cet immense tuyau
acoustique de pierre, le ronronnement ryth
mé du cliquetdu treuil qui chante sur les
pignons dentés...
Alors je m’amuse à compter un peu : cin
quante et un mètres de profondeur, cela re
présente plus que la hauteur de quatre py*
loues électriques de notre jetée rnis bout a
bout ; cela représente encore deux lois la
hauteur des grandes maisons de la place “
l‘Hlôtel-de-Ville, cela représente.. A dura
étage approximatif suis-je donc maintenant
Et voici que le calcaire environnant se
teinte de iaune voici aue soudainement mis
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