Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-02-08
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 février 1913 08 février 1913
Description : 1913/02/08 (A33,N14532). 1913/02/08 (A33,N14532).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526378811
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
53” Année
N* 11,532
(O Pages)
S Centimes — CDITION N MATIN
S Cenumes
xsamsanenaasenzas
(6 Pages)
Samedi 8 Février 1943
Administrateur * Délégué
Slleza
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à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havro
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Le Petit Hav
AU HAVRE,
A PARIS.
ANNONCES
Bureau du Journal, 118, bould de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
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Le PETIT PA VRE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
ernière Meure b
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DEPECHES COMMERCIALES
LONDRES, 7 Février, Dépêche de 4 h. 30
NEW-YORK, 7 FÉVRIER
Cetens t mars, baisse 6 points ; mai,
baisse 2 points , juillet, inchangé ; octobre,
hausse 5 point. — Facile.
Onlés b Laisse 23 à 29 points.
TON
CUIVRE
Comptant.
§ mois
ETAIN
Comptant .
3 mois
FER
Comptant..)
B mois.... )
calme
calme
calme
Prix comparés avec
Su 6 février 1*3.
COURS
HAUSSE
BAISSE
£66 10/-
£ 66 18/-
£ 223 -/-
£ 221 40/-
£ 65/3
£ 65, 3
75/—
60/—
9 d
7 % d
ceux de la deuxième Bourse
LA GUERRE D’ORIENT
Les aviateurs grecs
Athènes. — Envoyé spécial d'Havas. — Un
communiqué du ministre de la marine fait
connaître qu’hier matin, l’aviateur Moutous.
Bis, pilotant un hydroaéroplane à bord du
quel se trouvait (enseigne de vaisseau Mo-
raitinis, quitta Lemnos et s’éleva à une hau
teur de 1,200 mètres.
Il dépassa les côtes européennes des Dar
danelles et se dirigea vers Nagera. A ce
point, l’aviateur reconnut les navires de
guerre turcs, lança deux bombes sur eux
et deux autres sur les fortifications voi
sines.
Le communiqué ajoute que l’appareil a
essuyé le feu de l’artillerie des navires et de
l’infanterie turque.
Les aviateurs étaient de retour à Lemnos
après un vol de deux heures vingt.
Un Démenti
La légation de Serbie dément formelle-
ment l’évacuation du littoral de l’Adriatique
par l’armée serbe ainsi que la marche de
3,000 Albanais sur Uskub.
Seule, une partie de l’armée serbe, cam
pée à Durazzo, est partie pour Setitari ap
puyer l’armee monténégrine.
A propos de la saisie de cargaisons
L'Officiel publie un avis relatif à la saisie
par le gouvernement hellénique des cargai-
sons de charbon destinées à un port neutre
sur la mer Noire qui emprunteraient la voie
des détroits.
En voici le texte :
« Le gouvernement hellénique a décidé de
faire saisir les cargaisons de charbon qui
emprunteraient la voie des détroits, à desti-
nation d’un port neutre de la mer Noire, à
moins d’une déclaration des légations res
pectives certifiant que le charbon est destiné
a la consommation locale du port neutre.
» En ce qui concerne le chai bon destiné à
l’approvisionnement des navires de guerre
en rade de Constantinople, les légations des
États desquels ces navires ressortissent de
vront fixer la quantité de charbon dont ils
demanderont le passage par les détroits. »
Ls voyage de M. Venizelos
SALONIQUE, 7 février. — Envoyé spécial
W HaVas. — M. Venizelos, présid tdu Con-
seil des ministres de Grèce, venant de Sofia,
est arrivé à trois heures.
Les Négociations bulgaro-roumaines
Les négociations bulgaro-roumaines com
mencées à Londres, seront continuées à
Sofia.
Du côté bulgare, le gouvernement a dsi-
gné comme délégué MM. Daneff et Saraioff.
Du côté roumain, il est probable que le
prince Chika, ministre de Roumanie à Sofia,
sera désigné.
UNE INTERPELLATION
M. Manus, député du Rhône a adressé la
lettre suivante au ministre de la guerre :
« J’ai l’honneur de vous prévenir que j’ai
l’intertion de vous poser une question à la
tribune de la Chambre sur les faits qui ont
occasionné la mort du réserviste Hivert daus
la nuit du 13 au 14 novembre dernier, alors
qu’il était convoqué au 30e dragons, caserne
Grouchy, à Saint-Etienne, pour accomplir
une période d’exercices de dix-sept jours.
» Vous voudrez bien, Monsieur le ministre,
me fixer vous même la date la plus rappro-
chée possible. »
LE CRIME DE LA RUE NOLLET
La concierge de la rue Nollet, Mie Lu bille
a été entendue hier après-midi par M. Gui
chard.
A la suite de cet interrogatoire, qui n'a
pris fin qu’à six heures, le chef de la Sûreté
a prescrit différentes vérifications.
Mme Labille a quitté le quai des Orfèvres
a 50 h. 40 pour rentrer chez elle.
Des contradictions nouvelles ont été rele-
vées dans sa déposition d’hier.
Il se confirme que les renseignements
qu’elle a fournis jusqu’ici à la justice sur la
moralité de Mme Foi lier, comme sur les cir
constances du aouble crime, sont en partie
srronés.
D’autre part, on a trouvé sous le cadavre
de Mme Fortier un mouchoir qui ne lui ap
partenait pas et qui pourrait avoir été perdu
par l’assassin.
Les vérifications vont également porter sur
ce point.
DANS L’ARMÉE
Le général de brigade Pariel, disponible,
est placé dans la 2e section de réserve.
RU PARLEMENT BELGE
Bruxelles. — Sur l’intervention de
M.
dé-
Vandervelde, socialiste, la Chambre des
putés a rejeté par 99 voix contre 83 et 2 abs-
tentions la proposition de prise en considé
ration du projet de révision de la Constitu-
lion.
NEW-YORK, 7 FÉVRIER
Cuivre Standard disp.
— mai ..........
C. A3 un
54 75
14 62
C. PRICZDUKT
54 50
14 75
Amalgamat. Cep...
Fer
72 1/8
18 25
71 3 8
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CHICAGO . 7
FÉVRIER
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Juillet
Mai ......
Juillet
Mai ......
Juillet
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Saindoux sur.
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C. PRECED
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S 5/8
- lu 45
40 47
10 55
10 55
Ecroulemont du Pont d’Andé
Le Font reliant Saint-Fierre-du-Vauvray
au village d'Andé s’écroule sur une
longueur de 100 mètres. — Un
train de chalands descendant
la Seine est disloqué. — La
■ navigation fluviale est
enh avée.
La forte crue de la Seine, qui dure depuis
une quinzaine de jours, est cause d’un grave
accident qui s’est produit hier soir vers sept
heures.
A ce moment, les voyageurs qui se trou
vaient en gare de Saint-Pierre-du-Vauvray
entendirent un bruit formidable semblable
à une explosion de dynamite.
Les personnes présentes se portèrent vers
le pont qui traverse la Seine et s’aperçurent
avec stupéfaction que trois arches du pont
d’Andé s’étaient écroulées.
L’alarme fut aussitôt donnée et les autori-
tés furent prévenues.
La gendarmerie accourut et organisa un
service d’ordre.
De son côté, M. Beanguitte, sous-préfet de
Louviers, averti télégraphiquement, se ren
dit sur les lieux pour procéder à une en-
quête.
Le pont d’Andé, qui relie ce village à
S int-Pierre-du-Vauvray, est situé à environ
150 mètres de la gare de Saint-Pierre.
Un convoi de chalands descendant le fleuve
aurait heurté la pile centrale et ce choc au
rait déterminé l’écroulement du pont.
Les bateaux sont allés s’échouer à trois
cents mètres plus loin.
On croit que deux personnes des équipa
ges des chalands auraient été blessées car on
a entendu des cris de douleur.
On dit que deux cyclistes se trouvaient sur
le pont au moment de l’accident, mais on ne
les a pas revus.
Les mesures nécessaires ont été prises
aussitôt pour ariêter la circulation mai vu
l’obscurité, on ne put organiser que des se
cours provisoires et on ne sait encore s’il y a
des victimes.
La circulation entre Saint-Pierre et Andé
se trouve naturellement interrompue.
La traversée du fleuve ne pourra en con
séquence ce faire que par un bac, en atten
dant qu’une passerelle provisoire soit éta
blie.
On compte qu’il faudra deux années pour
la reconstruction du pont dont le coût s’élè
vera à plus de six cent mille francs.
Le pont qui vient de s’écrouler sur une
longueur de 100 mètres et entrave la navi
gation, avait été construit en 1861 ; il com
prenait trois arches en fer supportées par
deux culees édifiées sur pilotis et par deux
piles s’appuyant sur la terre ferme.
Depuis les inondations de 1910, le service
vicinal qui se préoccupait de l'etat du pont,
avait fait executer des réparations urgentes.
D'autre part, un projet de reconstruction
devait être exécuté cette année.
Ajoutons que le pont d'Andé, qui était très
bas sur piles, avait maintes fois entravé la
navigation fluviale.
13. CAILLAUX EH VOYAGE
Marseille. — M. Caillaux, ancien prési-
den ou Conseil, est parti hier pour l’Egypte
en compagnie de Mme Caillaux.
CHUTE MORTELLE D'AVIATEURS
Dantzig, 7 tévrier. — Le capitaine Zenizky
et le mécanicien Dickmannqui pilotaient un
aéroplane, sont tombes en mer près de Zop-
pot et se sont noyés.
wBbrTRSSEGECTmREme*
ETRANGRH
ALSACE-LORRAINE
La campagne contre M. Wetterié
À la suite des conférences faites en France
par l’abbé Wetterié, député au Reichstag, les
journaux pangermanistes avaient demandé
des poursuites contre le député de Ribeau-
villé qui s’était rendu, d’après eux,coupable
du crime de haute trahison.
Hier matin, la Strassburger Post a annoncé
que le procureur général à la Cour d’empire
s’occupe de rechercher si M. Wetterié ne
s’est pas rendu coupable du délit tombant
sous le coup de l’article 86 du Code penal
allemand. Celui-ci punit les simples prépa
ratifs à un crime de haute trahison de ré
clusion ou de forleresse allant jusqu’à trois
ans.
L’officieuse Gazelle de Strasbourg affirme
qu’eu voulant exciter ouvertement les Fran
çais à une guerre ayant pour but de déta-
cher l’Ahace-Lorraine de l’empire, M. Wet-
terié s’est rendu coupable de ce délit.
ABYSSINIE
Ménélik est-il mort ?
Un correspondant de PAfrican World télé-
graphie de Addis-Adéba, le 5 février, qu’il
est impossible d’obtenir ni confirmation de
la mort de Menélik, ni des details à son
sujet.
Tout est calme dans la capitale. il n y a
aucun changement depuis samedi, jour de
l’accession de son successeur au trône.
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontenelle, SS
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure. PEur»,
l’Oise et la Somme
Autres Départements
Union Postale
Trois Mois
Six Mois
Un Ah
g®
Fr.
6 Fr.
..11c »
2u
Fr.
18 Fr.
25 »
4 »
Ons’abonne Également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux ge Poste de , runes
LES PECHEURS BRETONS AU HAVRE
Ainsi que nous l’avons annoncé, le bu
reau de la délégation des gauches de la
Chambre des Députés s'est rendu jeudi
après-midi au Sénat pour faire, auprès de
la Commission de la Réforme électorale, la
démarche dont il avait été parlé. La déléga
tion a obtenu la promesse que la discussion
publique serait engagée dans les premiers
jours de mars et que les principes essentiels
de la réforme pourront être posés avant les
vacances de Pâques. Il apparaît donc que si
le désaccord subsiste toujours, entre répu
blicains, sur les conditions dans lesquelles
doit être faite la réforme électorale, Raccord
est unanime pour en finir aussitôt que pos
sible avec cette question depuis 'si long
temps controversée.
Commentant cette démarche de la délé
gation des gauches, la Petite République es
time que l'intervention des groupes répu
blicains est très significative, car elle dé
montre que « certains de ceux qui bou
daient quand le cabinet Briand s’est pré
senté devant le Parlement, commencent à
se dérider. » Prévoyant que le Sénat pour
rait fort bien adopter un projet transaction
nel basé sur le quotient avec prime à la
majorité, — projet qui ne manquerait pas
d’être ratifié par la Chambre, — certains
radicaux qui s’étaient jusqu’ici réfugiés
dans l’abstention veulent reprendre leur
place dans la mêlée politique et préparer
leur campagne électorale. « Ils deviennent
prudents, conclut notre confrère ; c’est le
commencement de la sagesse. C’est aussi,
pour nous, l’assurance que M. Briand a
eu raison de poser, en termes précis, le
problème »,
La conversation de M. Briand avec la
commission sénatoriale a eu en outre
pour résultat de stimuler le zèle de la
chambre haute. Et pourvu que les deux
rapporteurs, MM. Jeanneney et Trouillot,
déposent leurs rapports vers’ le 15 février,
pourvu que la discussion générale com
mence le 4 mars, il ne sera pas interdit
d’espérer que le vote de l'article 1er déter
minant la-portée de la réforme sera obtenu,
favorable ou défavorable, à l'époque indi
quée jeudi par M. Clemenceau. Ce serait
chose d’autant plus nécessaire que les Con
seils généraux doivent siéger en avril et
qu’en outre, dès la rentrée de Pâques, le
budget sollicitera toute l’attention du Sé
nat. En ces conditions, la discussion sur la
réforme électorale sera dès lors suspendue
ou tout au moins ralentie — et il ne restera
plus ensuite que le temps strictement in
dispensable si l’on veut aboutir, avant le
14 juillet, à une solution définitive entre
les deux assemblées.
Le temps est donc très mesuré. Comme
d’autre part, aucune formule transaction
nelle n’est encore trouvée et qu’elle ne sur
gira désormais qu’au cours de la discussion
à la tribune, il importerait d’avancer autant
que possible l'ouverture des débats, de les
commencer avant même le 4 mars. C’est
l’opinion émise par M. Maxime Vuillaume,
dans l’ Aurore, et notre confrère indique
tout ensemble comment y réussir :
« Il nous paraît, dit-il,que la commission
sénatoriale de la réforme électorale pour
rait fort bien se contenter de déposer un
seul rapport, celui de M. Jeanneney. A quoi
bon discuter tout de suite, et, tout d’abord,
en commission, le rapport sur le statut élec
toral de M. Trouillot ? Le rapport de la
commission spéciale, que préside M. Maxi
me Lecomte, ne suffisait-il pas ? Ce n’est
pas le statut électoral, mode de votation,
cabine, enveloppe, etc., qui fait l’objet de
nos soucis, c’est la réforme elle-même. Le
reste est accessoire. En ne s’occupant que
du rapport Jeanneney, il serait certaine
ment possible de commencer la discussion
à la tribune, non pas le 4 mars, mais dans
une huitaine de jours, peut-être le 15 fé
vrier. Ce serait autant de gagné »,
Adversaire il est vrai du projet voté par
la Chambre et défendu par M. Briand, la
Commission sénatoriale est cependant rem
plie d’un beau zèle pour la réforme électo
rale, M. Clémenceau l’a déclaré. S'il en est
ainsi, elle devrait prendre en sérieuse con
sidération l’idée suggérée par notre con
frère»
Fh9t Fdü Nev.
ÜSehs Rsera
Une « Sardînlëre » falsant z
(Toit Vartiçle en Chronique locale)
LES INTERROGATOIRES SONT TERMINÉS.
Au début de l’audience, le président an
nonce que la décision de la cour relative à
l’examen des lieux — réclamé, on le sait,par
le défenseur de-Gauzy — sera rendue après
qu’auront été recueillies les dépositions de
témoins.
On reprend ensuite l’interrogatoire des
Grozat de Fleury, commencé la veille.
Irteryogeloire die
Crosef «te Hlewrg
II s’agit tout d'abord de savoir comment
Grozat de Fleury a été amené à s’occuper de
la vente des titres provenant du crime de
Thiaïs, crime dont sont accusés Carrouy et
Medge. C’est la principale des inculpations
qui pèsent sur l’accuse.
— Vous occupiez-vous généralement d’af
faires financières ? demande le président.
— Ce n’était pas ma spécialité, répond
Crozat. Je m’occupais de publicité quand,un
jour, un M. Michèle
s i M. Michelet, que je rencontrai, et
que je ne connaissais pas jusque-là, me
parla d’affaires financières auxquelles il s’in
téressait. Une quinzaine de jours plus tard,
M. Michelet m’envoyait, de Rouen, des titres
et me demandait de les lui
fait.
Le président s’étonne de
vendre. Je l’ai
cette confiance
vu qu’une fois
de M. Michelet qui n’aurait
Grozat de Fleury ; il s'étonne, plus encore,
de ce que ce dernier ait effectué l’opération,
qui porta sur une somme de 27,340 fr. 65,
sans retenir aucun honoraire.
— La vérité, ajoute t-il,c’est que M. Miche
let n’existe pas. A l’adresse que vous avez in
diquée, rue Boïeldieu, 7, à Paris, on ne l’a
pas trouvé. A Rouen non plus. Gomme preu
ve de son existence vous produisez la copie
d’un accusé de réception, envoyé rue Boïel-
dieu. Mais que vaut cette pièce, puisque rue
Boïeldieu il n’y a pas de Michelet ?
Le président demande encore pourquoi
l’opération faite par Grozat de Fleury pour
un M. Michelet ne figure pas sur ses livres.
— Je ne pouvais, répond Grozat, acheter
un livre pour une opération de ce genre,
faite une fois par hasard.
L’accusé discute ensuite un certain nom
bre de questions de détail es met à profit les
moindres occasions qui se présentent — mê
me quand il s’agit de choses sans aucune
importance — pour relever les légères
inexactitudes qu’il remarque. Visiblement il
cherche à faire impression sur les jurés.
On arrive à un vol de statuettes commis
par Carrouy, le 30 mars 1911, à la gare de
S int-Germain-en-Laye. Grozat de Fleury est
accuse de complicité par recel.
En donnant ces explications, il mêle à
l’affaire le nom de Gauzy ; celui-ci se lève
pour déclarer n'avoir j imais eu avec Crozat
de Fleury que de vagues relations d’affaires
— Grozat n’est pas mon ami, affirme-t-il.
Je l’ai vu, au maximum, cinq ou six fois.
Crozat de Fleury ne répond pas et l’on
passe à l’interrogatoire de Deboë.
Th. Vallée.
&ewsæsasnee
Nouvelles de la Chambre
La Défense Laïqua
La gauche radicale a entendu, dans sa
réunion de mercredi, l’exposé fait par M.
Dessoye, des projets tendant à assurer la
fréquentation scolaire dans les écoles pu
bliques et privées et la défense de l’école
laïque. *
lî a adopté à l’unanimité les conclusions
de la Commission de l’enseignement.
Le groupe a entendu enfin l’exposé fait
par M. Gioux sur le sens et la portée de la
proposition Brard qui, dans les commu
nes de moins de 3,000 habitants, où les éta
blissements primaires publics sont suffi
sants, interdit d’ouvrir de nouveaux éta-
blissements privés sans autorisation du mi
nistre.
M. Gioux a montré que la proposition
Brard était complètement distincte des pro-
positions rapportées par M. Dessoye et qu'el-
e méritait, dans l’intérêt de • la pacification
du pays et sans sortir du domaine de la li-
bertée équitable et sérieusement contrôlée,
toute l'attention du parti républicain en face
de certaines organisations de combat.
Interrogatoire «te Deboë
Deboë est accusé de complicité dans l’affai
re de la rue Ordener, par recel des titres
volés au garçon de recette Gaby.
Après l’agression de ce dernier, Callemin
s’adressa à Deboë pour réaliser la négocia
tion des 190,984 francs de titres au porteur,
trouvés dans la sacoche du garçon de re-
cet e. D’après l’accusation, Callemin et De-
boë se rendirent à Amsterdam ; ils y arrivè
rent le 23 décembre, surlendemain de l’at-
tentât de la rue Ordener. Deboë devait faire
des démarches auprès d’un nommé Vanden-
bergh, avec qui il avait des relations, pour
le décider à se charger de la vente des ti
tres.
— Vandenberg, dit le président, a déclaré
que c’était vous qui aviez apporté les litres
roulés autour de votre corps ?
Deboë nie. Son défenseur veut venir
à son secours ; mais le président intervient,
et un incident se produit :
— Je laisse les accusés parler autant qu’ils
le veulent, dit M. Couinaud ; cela est suffi
sant.
— Mais, M. le président, riposte 1 avocat,
j’ai bien le droit de présenter une observa
tion P . .
— Je préfère qu’elle soit faite par Deboë
lui-même.
' — Enfin, M. le président, vorlez vcus me
donner la parole ?
— Non !
— Eh bien; je la prends !
Cette fois, le président se fâche et rend la
parole à Deboë, qui reprend ses explications
embrouillées. Le président lui parle ensuite
du cambriolage de l’usine Fumouze, à Ro
mainville, commis dans la nuit du 17 au 18
janvier 1951. Les malfaiteurs avaient, entre
autres choses, pris une demi-douzaine de
portefeuilles. Or quand Deboë fut arrêté, le
28 février 1912, il portait sur lui un de ces
portefeuilles.
— Ce carnet m’avait été donné, explique-
t-il, par un épicier à la sortie d’une réunion
publique.
Troisième chef d’accusation : port d’armes
prohibées. Deboë portait sur lui, lorsqu’il
fut appréhende, deux revolvers, cinq char
geurs et dix-neuf cartouches.
— J’avais acheté un revolver en Hollande
parce qu'on me l’avait offert pour presque
rien. L’autre m’avait été donné par un ami
qui s’acquitta ainsi d’une dette de quarante
francs.
Aux dernières questions du président,
l’accusé répond par un exposé de théories
philosophiques qu’il termine ainsi :
— Les anarchistes ne doivent cas souffrir
de la présence parmi eux de certains crimi
nels. Il ne me viendrait pas à l’idée de repro
cher à la République d’avoir compté Jourdan
et Carrier parmi ses défenseurs !
Ce mot précédé la suspension d’audience.
Interrogeloire de Æelonie
A la reprise, c’est au tour de Belonie, in
culpé comme Crozat de Fleury, Deboë et Ro
driguez, de complicité par recel ou écoule
ment d’objets dérobés.
Le président retrace la vie de Belonie, les
condamnations que celui-ci a déjà subies. Il
a été condamné à Bruxelles pour vagabon
dage qualifié et port d'arme prohibée, et à
Londres pour émission de fausse monnaie.
Aujourd’hui, il est accusé d’avoir, en main
tes occasions, aidé Bonnot à se soustraire
aux recherches dont il était l’objet. C’est lui
qui, rue Nollet, aurait aide le bandit à dé
ménager précipitamment de l’hôiel où il
logeait.
Belonie commence à nier.
— Vous êtes aussi inculpé, ajoute le pré
sident, de co nplicité par recel de titres vo
lés à Gaby, titres qui n'avaient pas été ven
dus par Vandenberghe.
— Bonnot, que j’avais rencontré chez des
personnes que je ne puis nommer, devait
me prêter de l’argent. C’est pourquoi je n’ai
pu lui refuser un service qu’il me deman
dait et qui consistait à aller chercher des
papiers à Amsterdam chez un M. Vanden
berghe. J’ignorais qu’il s’agît de titres et je
ne savais rien de l’affaire de la rue Ordener I
— Bonnot vous aurait confié à vous, pres
que inconnu et ignorant tout, une mission
de confiance, une mission aussi délicate ?
C’est bien invraisemblable.
Finalement, Belonie reconnaît s'être en
touré le corps des papiers que lui remit
Vandenberghe, mais persiste à affirmer qu’il
ignorait que ces papiers fussent des titres.
LInterrogatoire de Æodrigses
Rodriguez (Léon-Armand), né à Paris, en
5880, marchand forain, a un passé très lour
dement chargé : il a été condamné une di
zaine de fois pour outrages aux bonnes
mœurs, port d’armes prohibées, fausse mon
naie, apologie de l’assassinat de l’impératrice
d’Autriche, etc. , ,
Mais Rodriguez s’aperçoit, à propos, qu on
a oublié de mentionner bien d’autres con
damnations qu’il a subies. Il tient à réparer
lui-même cette erreur en détaillant minu
tieusement les motifs des condamnations
qu’il a subies. Rodriguez présente ainsi son
casier judiciaire aux jures comme il présen
terait au public un article défiant toute
concurrence.
Rodriguez. — Je ne suis plus anarchiste
depuis longtemps ; j’en suis bien revenu et,
aujourd’hui, je suis plutôt de ce côté-là, dit-
il en montrant le banc des jurés, que de ce
côté-ci, ajouta-t-il en montrant ses co-accu-
sés. Mon passé est regrettable ; je suis une
victime ; mais je n’ai jamais été un voleur,
ni un malfaiteur, ni un bandit.
— C’est en Angleterre que vous avez con
nu Bélonie. C’est à Lille que vous l’avez re-
trouvé. C’est vous qui lui avez avancé de
l'argent pour lui permettre d’aller à Ams
terdam. Vous-même. à Lille, vous viviez
sous un faux nom. Pourquoi I
— Parce que je n’a vais pas adhéré à la
grève des forains et que je craignais des re
présailles.
—- Saviez-vous que Bélonie devait venir
nous trouver ?
— Pas du tout. Il est venu par hasard.
Evidemment, il avait besoin d’argent pour
aller négocier une affaire à Amsterdam.
— Vous a-t-il dit en quoi consistait l’af.
faire.
— Non, et je ne le lui ai pas demandé.
Etait-ce louche ou pas louche ? Cela ne m’in-
téressait pas.
— Eliez-vous en rapports avec Bonnot 1
— J avais parle à- Bélonie d’un nouveau
système d’enséignement pour apprendre
f anglais aux Français. J’avais vu fonction
ner cela en Angleterre. C’était une méthode
excellente.
— Vous ne répondez pas à mes questions.
Connaissiez-vous Bonnot ?
. —J’y arrive.Belonie m'a dit que mon idée
întéresseraitcertainementle client qui l’avait
envoyé à Amsterdam. Je ne savais pas alors
que ce client s’appelait Bonnot, mais c’est
pour lui parler de mon idée que je suis
venu à Paris.
Et comme le président essaie d’abréger la
faconde vraiment inépuisable de Rodriguez,
celui-ci prend un air navré : « Je ne dirai
plus rien, déclare-t-il ; je suis en état d’infé
riorité ici. » (Hilarité).
— Vous avez parfaitement les moyens de
vous défendre ici. Seulement je ne com
prends pas pourquoi vous avez suivi Bélonie
dans toutes ses pérégrinations à Paris ; vous
avez été présenté à Bonnot, vous assistez à
la négociation des titres, boulevard Roche-
chouart, et vous allez avec Bélonie, rue Cor-
toi, retrouver Bonnot. Vous aviez intérêt à
vous occuper des titres.
, — Pas du tout. Bélonie était mon ami et
j’avais été présenté à Bonnot comme un ca
marade anarchiste. Je n’étais pas de trop
avec eux.
Le président rappelle que Rodriguez est
encore inculpé pour association de malfai
teurs.
— C’est absurde. Je comprends qu’on
poursuivre Bélonie pour complicité par re-
cel. Mais qu’ai-je fait, moi, qui ne connais
sais ni Bonnot, ni Garnier, ni aucun de
ceux qui sont ici. D’ailleurs, si j’ai été
anarchiste autrefois, j’ai cessé de l’être ou
du moins j’ai rejeté tout ce que l’anarchie
avait de mauvais, pour garder tout ce
qu’elle a de bon. Vous en auriez fait au
tant, Messieurs les jurés. Je n'ai jamais
fréquenté le journal l’Anarchie, mais je sais
bien que ce n’était pas un rendez-vous de
malfaiteurs. S’il y a ici des coupables,ce que
je suppose, la majorité des accusés me sem
ble des honnêtes gens. Je ne vous ai pas
caché ma vie ni mes condamnations. Il n’y
a pas de vol ni de violence, il y a seu
lement de la fausse-monnaie. C’est très mau
vais, je le sais, mais je n’ai jamais tué per
sonne.
On interroge Bénard et Poyer, accusés
d’avoir recélé des armes volées dans les ar
mureries du boulevard Haussmann et de la
rue Lafayette.
Bénard dit que les armes trouvées sur laf
lui avaient été vendues conditionnellement
par un ami.
L’audience est levée à 5 h. 1/4.
LE PARLEMENT
Impressions de Séanos
^3 woven COAABSTOKDANT ranmssureal
Paris, 7 février.
L’après-midi de vendredi étant réservé aux
interpellations, la Chambre n’a pu consa
crer que sa matinée au budjet de la marine,
mais cette matinée a été bien remplie. On y
a entendu, en effet, quatre discours de dis
cussion générale où les questions les plus
diverses ont été passées tour à tour en re*
vue.
M. Daniélou, par exemple, a envisagé tou
tes celles qui se rattachent, de près ou de
loin, à l’avancement des constructions na-
vales, à l‘a ménagement des soutes, à la sé
curité des sous-marins, aux bassins de ra
doub, à la création d’éclaireurs d’escadre,
rendant d’ailleurs hommage à leffort accom
pli depuis quatre ans, qui nous permet d’as
sister, selon son expression même, à la ré
surrection de notre armée navale.
Deux autres orateurs, M. Bussat et M. de
Lavrignais, n’ont touché qu’à des points par
ticuliers.
Le premier a réclamé le rajeunissement
des cadres des officiers de marine et le se-
coud, appuyé par M. Grousseau, le rétablis
sement des aumôniers de la flotte. Quant à
M. Boaisson, il a longuement traité la ques
tion de la marine marchande, faisant le
procès des Compagnies de navigation, du
Syndicat des armateurs de France et du gou
vernement lui-même, pour aboutir à cette
conclusion, qu'il a formulée dans un projet
de résolution : la nécessité de concentrer
dans une seule main tous les services et de
créer un sous-secrétariat spécial de la mari
ne marchande. Dans la journée, après une
courte question de M. Georges Berry sur la
crue de la Seine, on a repris ‘interpellation
sur la crise sardinière qui, du train dont
elle va, promet d’occuper encore plusieurs
vendredis.
Pendant ce temps, nos sénateurs poursui
vaient la recherche des moyens à employer
pour combattre la dépopulation...
--==--========="
SÉNAT
Séance du 7 Février
La séance est ouverte à 3 heures 20, m. ANTO-
NIN dubost préside. . ,
L’ordre du jour appelle un deuxième tour de
scrutin pour la nomination de cinq membres sup
pléants de la commission d’instruction de la Haute*
C °MM. Poulie, A. Gérard, Trouillot, Vien et Vidai
de St-Urbain sont nommés membres suppléants.
On reprend la discussion générale de la proposi
tion contre la dépopulation. Celle-ci est close
après des observations de MM. Vincent, Jenouvrier
et Flaissières. .
Sur l’article 1« une longue discussion s engage
sur les pénalités visant les complices de 1 avorte
ment. .
la surveillance des maisons
N* 11,532
(O Pages)
S Centimes — CDITION N MATIN
S Cenumes
xsamsanenaasenzas
(6 Pages)
Samedi 8 Février 1943
Administrateur * Délégué
Slleza
Adresser tout ce qui concerne l’Administr atic
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havro
Administration, Impressions si Annonces, TBL. 10.47
Le Petit Hav
AU HAVRE,
A PARIS.
ANNONCES
Bureau du Journal, 118, bould de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT PA VRE est désigné pour les Annonces Judiciaires et légales
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
ernière Meure b
PARIS, TROIS HEURES MATIN
DEPECHES COMMERCIALES
LONDRES, 7 Février, Dépêche de 4 h. 30
NEW-YORK, 7 FÉVRIER
Cetens t mars, baisse 6 points ; mai,
baisse 2 points , juillet, inchangé ; octobre,
hausse 5 point. — Facile.
Onlés b Laisse 23 à 29 points.
TON
CUIVRE
Comptant.
§ mois
ETAIN
Comptant .
3 mois
FER
Comptant..)
B mois.... )
calme
calme
calme
Prix comparés avec
Su 6 février 1*3.
COURS
HAUSSE
BAISSE
£66 10/-
£ 66 18/-
£ 223 -/-
£ 221 40/-
£ 65/3
£ 65, 3
75/—
60/—
9 d
7 % d
ceux de la deuxième Bourse
LA GUERRE D’ORIENT
Les aviateurs grecs
Athènes. — Envoyé spécial d'Havas. — Un
communiqué du ministre de la marine fait
connaître qu’hier matin, l’aviateur Moutous.
Bis, pilotant un hydroaéroplane à bord du
quel se trouvait (enseigne de vaisseau Mo-
raitinis, quitta Lemnos et s’éleva à une hau
teur de 1,200 mètres.
Il dépassa les côtes européennes des Dar
danelles et se dirigea vers Nagera. A ce
point, l’aviateur reconnut les navires de
guerre turcs, lança deux bombes sur eux
et deux autres sur les fortifications voi
sines.
Le communiqué ajoute que l’appareil a
essuyé le feu de l’artillerie des navires et de
l’infanterie turque.
Les aviateurs étaient de retour à Lemnos
après un vol de deux heures vingt.
Un Démenti
La légation de Serbie dément formelle-
ment l’évacuation du littoral de l’Adriatique
par l’armée serbe ainsi que la marche de
3,000 Albanais sur Uskub.
Seule, une partie de l’armée serbe, cam
pée à Durazzo, est partie pour Setitari ap
puyer l’armee monténégrine.
A propos de la saisie de cargaisons
L'Officiel publie un avis relatif à la saisie
par le gouvernement hellénique des cargai-
sons de charbon destinées à un port neutre
sur la mer Noire qui emprunteraient la voie
des détroits.
En voici le texte :
« Le gouvernement hellénique a décidé de
faire saisir les cargaisons de charbon qui
emprunteraient la voie des détroits, à desti-
nation d’un port neutre de la mer Noire, à
moins d’une déclaration des légations res
pectives certifiant que le charbon est destiné
a la consommation locale du port neutre.
» En ce qui concerne le chai bon destiné à
l’approvisionnement des navires de guerre
en rade de Constantinople, les légations des
États desquels ces navires ressortissent de
vront fixer la quantité de charbon dont ils
demanderont le passage par les détroits. »
Ls voyage de M. Venizelos
SALONIQUE, 7 février. — Envoyé spécial
W HaVas. — M. Venizelos, présid tdu Con-
seil des ministres de Grèce, venant de Sofia,
est arrivé à trois heures.
Les Négociations bulgaro-roumaines
Les négociations bulgaro-roumaines com
mencées à Londres, seront continuées à
Sofia.
Du côté bulgare, le gouvernement a dsi-
gné comme délégué MM. Daneff et Saraioff.
Du côté roumain, il est probable que le
prince Chika, ministre de Roumanie à Sofia,
sera désigné.
UNE INTERPELLATION
M. Manus, député du Rhône a adressé la
lettre suivante au ministre de la guerre :
« J’ai l’honneur de vous prévenir que j’ai
l’intertion de vous poser une question à la
tribune de la Chambre sur les faits qui ont
occasionné la mort du réserviste Hivert daus
la nuit du 13 au 14 novembre dernier, alors
qu’il était convoqué au 30e dragons, caserne
Grouchy, à Saint-Etienne, pour accomplir
une période d’exercices de dix-sept jours.
» Vous voudrez bien, Monsieur le ministre,
me fixer vous même la date la plus rappro-
chée possible. »
LE CRIME DE LA RUE NOLLET
La concierge de la rue Nollet, Mie Lu bille
a été entendue hier après-midi par M. Gui
chard.
A la suite de cet interrogatoire, qui n'a
pris fin qu’à six heures, le chef de la Sûreté
a prescrit différentes vérifications.
Mme Labille a quitté le quai des Orfèvres
a 50 h. 40 pour rentrer chez elle.
Des contradictions nouvelles ont été rele-
vées dans sa déposition d’hier.
Il se confirme que les renseignements
qu’elle a fournis jusqu’ici à la justice sur la
moralité de Mme Foi lier, comme sur les cir
constances du aouble crime, sont en partie
srronés.
D’autre part, on a trouvé sous le cadavre
de Mme Fortier un mouchoir qui ne lui ap
partenait pas et qui pourrait avoir été perdu
par l’assassin.
Les vérifications vont également porter sur
ce point.
DANS L’ARMÉE
Le général de brigade Pariel, disponible,
est placé dans la 2e section de réserve.
RU PARLEMENT BELGE
Bruxelles. — Sur l’intervention de
M.
dé-
Vandervelde, socialiste, la Chambre des
putés a rejeté par 99 voix contre 83 et 2 abs-
tentions la proposition de prise en considé
ration du projet de révision de la Constitu-
lion.
NEW-YORK, 7 FÉVRIER
Cuivre Standard disp.
— mai ..........
C. A3 un
54 75
14 62
C. PRICZDUKT
54 50
14 75
Amalgamat. Cep...
Fer
72 1/8
18 25
71 3 8
18 25
CHICAGO . 7
FÉVRIER
Mal ......
Juillet
Mai ......
Juillet
Mai ......
Juillet
c. DU jour.
§3
01
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Blé sur......
Maïs sur
Saindoux sur.
7/8
5 8
3 4
3 8
C. PRECED
04 1 8
01 3 4
53 7 8
S 5/8
- lu 45
40 47
10 55
10 55
Ecroulemont du Pont d’Andé
Le Font reliant Saint-Fierre-du-Vauvray
au village d'Andé s’écroule sur une
longueur de 100 mètres. — Un
train de chalands descendant
la Seine est disloqué. — La
■ navigation fluviale est
enh avée.
La forte crue de la Seine, qui dure depuis
une quinzaine de jours, est cause d’un grave
accident qui s’est produit hier soir vers sept
heures.
A ce moment, les voyageurs qui se trou
vaient en gare de Saint-Pierre-du-Vauvray
entendirent un bruit formidable semblable
à une explosion de dynamite.
Les personnes présentes se portèrent vers
le pont qui traverse la Seine et s’aperçurent
avec stupéfaction que trois arches du pont
d’Andé s’étaient écroulées.
L’alarme fut aussitôt donnée et les autori-
tés furent prévenues.
La gendarmerie accourut et organisa un
service d’ordre.
De son côté, M. Beanguitte, sous-préfet de
Louviers, averti télégraphiquement, se ren
dit sur les lieux pour procéder à une en-
quête.
Le pont d’Andé, qui relie ce village à
S int-Pierre-du-Vauvray, est situé à environ
150 mètres de la gare de Saint-Pierre.
Un convoi de chalands descendant le fleuve
aurait heurté la pile centrale et ce choc au
rait déterminé l’écroulement du pont.
Les bateaux sont allés s’échouer à trois
cents mètres plus loin.
On croit que deux personnes des équipa
ges des chalands auraient été blessées car on
a entendu des cris de douleur.
On dit que deux cyclistes se trouvaient sur
le pont au moment de l’accident, mais on ne
les a pas revus.
Les mesures nécessaires ont été prises
aussitôt pour ariêter la circulation mai vu
l’obscurité, on ne put organiser que des se
cours provisoires et on ne sait encore s’il y a
des victimes.
La circulation entre Saint-Pierre et Andé
se trouve naturellement interrompue.
La traversée du fleuve ne pourra en con
séquence ce faire que par un bac, en atten
dant qu’une passerelle provisoire soit éta
blie.
On compte qu’il faudra deux années pour
la reconstruction du pont dont le coût s’élè
vera à plus de six cent mille francs.
Le pont qui vient de s’écrouler sur une
longueur de 100 mètres et entrave la navi
gation, avait été construit en 1861 ; il com
prenait trois arches en fer supportées par
deux culees édifiées sur pilotis et par deux
piles s’appuyant sur la terre ferme.
Depuis les inondations de 1910, le service
vicinal qui se préoccupait de l'etat du pont,
avait fait executer des réparations urgentes.
D'autre part, un projet de reconstruction
devait être exécuté cette année.
Ajoutons que le pont d'Andé, qui était très
bas sur piles, avait maintes fois entravé la
navigation fluviale.
13. CAILLAUX EH VOYAGE
Marseille. — M. Caillaux, ancien prési-
den ou Conseil, est parti hier pour l’Egypte
en compagnie de Mme Caillaux.
CHUTE MORTELLE D'AVIATEURS
Dantzig, 7 tévrier. — Le capitaine Zenizky
et le mécanicien Dickmannqui pilotaient un
aéroplane, sont tombes en mer près de Zop-
pot et se sont noyés.
wBbrTRSSEGECTmREme*
ETRANGRH
ALSACE-LORRAINE
La campagne contre M. Wetterié
À la suite des conférences faites en France
par l’abbé Wetterié, député au Reichstag, les
journaux pangermanistes avaient demandé
des poursuites contre le député de Ribeau-
villé qui s’était rendu, d’après eux,coupable
du crime de haute trahison.
Hier matin, la Strassburger Post a annoncé
que le procureur général à la Cour d’empire
s’occupe de rechercher si M. Wetterié ne
s’est pas rendu coupable du délit tombant
sous le coup de l’article 86 du Code penal
allemand. Celui-ci punit les simples prépa
ratifs à un crime de haute trahison de ré
clusion ou de forleresse allant jusqu’à trois
ans.
L’officieuse Gazelle de Strasbourg affirme
qu’eu voulant exciter ouvertement les Fran
çais à une guerre ayant pour but de déta-
cher l’Ahace-Lorraine de l’empire, M. Wet-
terié s’est rendu coupable de ce délit.
ABYSSINIE
Ménélik est-il mort ?
Un correspondant de PAfrican World télé-
graphie de Addis-Adéba, le 5 février, qu’il
est impossible d’obtenir ni confirmation de
la mort de Menélik, ni des details à son
sujet.
Tout est calme dans la capitale. il n y a
aucun changement depuis samedi, jour de
l’accession de son successeur au trône.
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontenelle, SS
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure. PEur»,
l’Oise et la Somme
Autres Départements
Union Postale
Trois Mois
Six Mois
Un Ah
g®
Fr.
6 Fr.
..11c »
2u
Fr.
18 Fr.
25 »
4 »
Ons’abonne Également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux ge Poste de , runes
LES PECHEURS BRETONS AU HAVRE
Ainsi que nous l’avons annoncé, le bu
reau de la délégation des gauches de la
Chambre des Députés s'est rendu jeudi
après-midi au Sénat pour faire, auprès de
la Commission de la Réforme électorale, la
démarche dont il avait été parlé. La déléga
tion a obtenu la promesse que la discussion
publique serait engagée dans les premiers
jours de mars et que les principes essentiels
de la réforme pourront être posés avant les
vacances de Pâques. Il apparaît donc que si
le désaccord subsiste toujours, entre répu
blicains, sur les conditions dans lesquelles
doit être faite la réforme électorale, Raccord
est unanime pour en finir aussitôt que pos
sible avec cette question depuis 'si long
temps controversée.
Commentant cette démarche de la délé
gation des gauches, la Petite République es
time que l'intervention des groupes répu
blicains est très significative, car elle dé
montre que « certains de ceux qui bou
daient quand le cabinet Briand s’est pré
senté devant le Parlement, commencent à
se dérider. » Prévoyant que le Sénat pour
rait fort bien adopter un projet transaction
nel basé sur le quotient avec prime à la
majorité, — projet qui ne manquerait pas
d’être ratifié par la Chambre, — certains
radicaux qui s’étaient jusqu’ici réfugiés
dans l’abstention veulent reprendre leur
place dans la mêlée politique et préparer
leur campagne électorale. « Ils deviennent
prudents, conclut notre confrère ; c’est le
commencement de la sagesse. C’est aussi,
pour nous, l’assurance que M. Briand a
eu raison de poser, en termes précis, le
problème »,
La conversation de M. Briand avec la
commission sénatoriale a eu en outre
pour résultat de stimuler le zèle de la
chambre haute. Et pourvu que les deux
rapporteurs, MM. Jeanneney et Trouillot,
déposent leurs rapports vers’ le 15 février,
pourvu que la discussion générale com
mence le 4 mars, il ne sera pas interdit
d’espérer que le vote de l'article 1er déter
minant la-portée de la réforme sera obtenu,
favorable ou défavorable, à l'époque indi
quée jeudi par M. Clemenceau. Ce serait
chose d’autant plus nécessaire que les Con
seils généraux doivent siéger en avril et
qu’en outre, dès la rentrée de Pâques, le
budget sollicitera toute l’attention du Sé
nat. En ces conditions, la discussion sur la
réforme électorale sera dès lors suspendue
ou tout au moins ralentie — et il ne restera
plus ensuite que le temps strictement in
dispensable si l’on veut aboutir, avant le
14 juillet, à une solution définitive entre
les deux assemblées.
Le temps est donc très mesuré. Comme
d’autre part, aucune formule transaction
nelle n’est encore trouvée et qu’elle ne sur
gira désormais qu’au cours de la discussion
à la tribune, il importerait d’avancer autant
que possible l'ouverture des débats, de les
commencer avant même le 4 mars. C’est
l’opinion émise par M. Maxime Vuillaume,
dans l’ Aurore, et notre confrère indique
tout ensemble comment y réussir :
« Il nous paraît, dit-il,que la commission
sénatoriale de la réforme électorale pour
rait fort bien se contenter de déposer un
seul rapport, celui de M. Jeanneney. A quoi
bon discuter tout de suite, et, tout d’abord,
en commission, le rapport sur le statut élec
toral de M. Trouillot ? Le rapport de la
commission spéciale, que préside M. Maxi
me Lecomte, ne suffisait-il pas ? Ce n’est
pas le statut électoral, mode de votation,
cabine, enveloppe, etc., qui fait l’objet de
nos soucis, c’est la réforme elle-même. Le
reste est accessoire. En ne s’occupant que
du rapport Jeanneney, il serait certaine
ment possible de commencer la discussion
à la tribune, non pas le 4 mars, mais dans
une huitaine de jours, peut-être le 15 fé
vrier. Ce serait autant de gagné »,
Adversaire il est vrai du projet voté par
la Chambre et défendu par M. Briand, la
Commission sénatoriale est cependant rem
plie d’un beau zèle pour la réforme électo
rale, M. Clémenceau l’a déclaré. S'il en est
ainsi, elle devrait prendre en sérieuse con
sidération l’idée suggérée par notre con
frère»
Fh9t Fdü Nev.
ÜSehs Rsera
Une « Sardînlëre » falsant z
(Toit Vartiçle en Chronique locale)
LES INTERROGATOIRES SONT TERMINÉS.
Au début de l’audience, le président an
nonce que la décision de la cour relative à
l’examen des lieux — réclamé, on le sait,par
le défenseur de-Gauzy — sera rendue après
qu’auront été recueillies les dépositions de
témoins.
On reprend ensuite l’interrogatoire des
Grozat de Fleury, commencé la veille.
Irteryogeloire die
Crosef «te Hlewrg
II s’agit tout d'abord de savoir comment
Grozat de Fleury a été amené à s’occuper de
la vente des titres provenant du crime de
Thiaïs, crime dont sont accusés Carrouy et
Medge. C’est la principale des inculpations
qui pèsent sur l’accuse.
— Vous occupiez-vous généralement d’af
faires financières ? demande le président.
— Ce n’était pas ma spécialité, répond
Crozat. Je m’occupais de publicité quand,un
jour, un M. Michèle
s i M. Michelet, que je rencontrai, et
que je ne connaissais pas jusque-là, me
parla d’affaires financières auxquelles il s’in
téressait. Une quinzaine de jours plus tard,
M. Michelet m’envoyait, de Rouen, des titres
et me demandait de les lui
fait.
Le président s’étonne de
vendre. Je l’ai
cette confiance
vu qu’une fois
de M. Michelet qui n’aurait
Grozat de Fleury ; il s'étonne, plus encore,
de ce que ce dernier ait effectué l’opération,
qui porta sur une somme de 27,340 fr. 65,
sans retenir aucun honoraire.
— La vérité, ajoute t-il,c’est que M. Miche
let n’existe pas. A l’adresse que vous avez in
diquée, rue Boïeldieu, 7, à Paris, on ne l’a
pas trouvé. A Rouen non plus. Gomme preu
ve de son existence vous produisez la copie
d’un accusé de réception, envoyé rue Boïel-
dieu. Mais que vaut cette pièce, puisque rue
Boïeldieu il n’y a pas de Michelet ?
Le président demande encore pourquoi
l’opération faite par Grozat de Fleury pour
un M. Michelet ne figure pas sur ses livres.
— Je ne pouvais, répond Grozat, acheter
un livre pour une opération de ce genre,
faite une fois par hasard.
L’accusé discute ensuite un certain nom
bre de questions de détail es met à profit les
moindres occasions qui se présentent — mê
me quand il s’agit de choses sans aucune
importance — pour relever les légères
inexactitudes qu’il remarque. Visiblement il
cherche à faire impression sur les jurés.
On arrive à un vol de statuettes commis
par Carrouy, le 30 mars 1911, à la gare de
S int-Germain-en-Laye. Grozat de Fleury est
accuse de complicité par recel.
En donnant ces explications, il mêle à
l’affaire le nom de Gauzy ; celui-ci se lève
pour déclarer n'avoir j imais eu avec Crozat
de Fleury que de vagues relations d’affaires
— Grozat n’est pas mon ami, affirme-t-il.
Je l’ai vu, au maximum, cinq ou six fois.
Crozat de Fleury ne répond pas et l’on
passe à l’interrogatoire de Deboë.
Th. Vallée.
&ewsæsasnee
Nouvelles de la Chambre
La Défense Laïqua
La gauche radicale a entendu, dans sa
réunion de mercredi, l’exposé fait par M.
Dessoye, des projets tendant à assurer la
fréquentation scolaire dans les écoles pu
bliques et privées et la défense de l’école
laïque. *
lî a adopté à l’unanimité les conclusions
de la Commission de l’enseignement.
Le groupe a entendu enfin l’exposé fait
par M. Gioux sur le sens et la portée de la
proposition Brard qui, dans les commu
nes de moins de 3,000 habitants, où les éta
blissements primaires publics sont suffi
sants, interdit d’ouvrir de nouveaux éta-
blissements privés sans autorisation du mi
nistre.
M. Gioux a montré que la proposition
Brard était complètement distincte des pro-
positions rapportées par M. Dessoye et qu'el-
e méritait, dans l’intérêt de • la pacification
du pays et sans sortir du domaine de la li-
bertée équitable et sérieusement contrôlée,
toute l'attention du parti républicain en face
de certaines organisations de combat.
Interrogatoire «te Deboë
Deboë est accusé de complicité dans l’affai
re de la rue Ordener, par recel des titres
volés au garçon de recette Gaby.
Après l’agression de ce dernier, Callemin
s’adressa à Deboë pour réaliser la négocia
tion des 190,984 francs de titres au porteur,
trouvés dans la sacoche du garçon de re-
cet e. D’après l’accusation, Callemin et De-
boë se rendirent à Amsterdam ; ils y arrivè
rent le 23 décembre, surlendemain de l’at-
tentât de la rue Ordener. Deboë devait faire
des démarches auprès d’un nommé Vanden-
bergh, avec qui il avait des relations, pour
le décider à se charger de la vente des ti
tres.
— Vandenberg, dit le président, a déclaré
que c’était vous qui aviez apporté les litres
roulés autour de votre corps ?
Deboë nie. Son défenseur veut venir
à son secours ; mais le président intervient,
et un incident se produit :
— Je laisse les accusés parler autant qu’ils
le veulent, dit M. Couinaud ; cela est suffi
sant.
— Mais, M. le président, riposte 1 avocat,
j’ai bien le droit de présenter une observa
tion P . .
— Je préfère qu’elle soit faite par Deboë
lui-même.
' — Enfin, M. le président, vorlez vcus me
donner la parole ?
— Non !
— Eh bien; je la prends !
Cette fois, le président se fâche et rend la
parole à Deboë, qui reprend ses explications
embrouillées. Le président lui parle ensuite
du cambriolage de l’usine Fumouze, à Ro
mainville, commis dans la nuit du 17 au 18
janvier 1951. Les malfaiteurs avaient, entre
autres choses, pris une demi-douzaine de
portefeuilles. Or quand Deboë fut arrêté, le
28 février 1912, il portait sur lui un de ces
portefeuilles.
— Ce carnet m’avait été donné, explique-
t-il, par un épicier à la sortie d’une réunion
publique.
Troisième chef d’accusation : port d’armes
prohibées. Deboë portait sur lui, lorsqu’il
fut appréhende, deux revolvers, cinq char
geurs et dix-neuf cartouches.
— J’avais acheté un revolver en Hollande
parce qu'on me l’avait offert pour presque
rien. L’autre m’avait été donné par un ami
qui s’acquitta ainsi d’une dette de quarante
francs.
Aux dernières questions du président,
l’accusé répond par un exposé de théories
philosophiques qu’il termine ainsi :
— Les anarchistes ne doivent cas souffrir
de la présence parmi eux de certains crimi
nels. Il ne me viendrait pas à l’idée de repro
cher à la République d’avoir compté Jourdan
et Carrier parmi ses défenseurs !
Ce mot précédé la suspension d’audience.
Interrogeloire de Æelonie
A la reprise, c’est au tour de Belonie, in
culpé comme Crozat de Fleury, Deboë et Ro
driguez, de complicité par recel ou écoule
ment d’objets dérobés.
Le président retrace la vie de Belonie, les
condamnations que celui-ci a déjà subies. Il
a été condamné à Bruxelles pour vagabon
dage qualifié et port d'arme prohibée, et à
Londres pour émission de fausse monnaie.
Aujourd’hui, il est accusé d’avoir, en main
tes occasions, aidé Bonnot à se soustraire
aux recherches dont il était l’objet. C’est lui
qui, rue Nollet, aurait aide le bandit à dé
ménager précipitamment de l’hôiel où il
logeait.
Belonie commence à nier.
— Vous êtes aussi inculpé, ajoute le pré
sident, de co nplicité par recel de titres vo
lés à Gaby, titres qui n'avaient pas été ven
dus par Vandenberghe.
— Bonnot, que j’avais rencontré chez des
personnes que je ne puis nommer, devait
me prêter de l’argent. C’est pourquoi je n’ai
pu lui refuser un service qu’il me deman
dait et qui consistait à aller chercher des
papiers à Amsterdam chez un M. Vanden
berghe. J’ignorais qu’il s’agît de titres et je
ne savais rien de l’affaire de la rue Ordener I
— Bonnot vous aurait confié à vous, pres
que inconnu et ignorant tout, une mission
de confiance, une mission aussi délicate ?
C’est bien invraisemblable.
Finalement, Belonie reconnaît s'être en
touré le corps des papiers que lui remit
Vandenberghe, mais persiste à affirmer qu’il
ignorait que ces papiers fussent des titres.
LInterrogatoire de Æodrigses
Rodriguez (Léon-Armand), né à Paris, en
5880, marchand forain, a un passé très lour
dement chargé : il a été condamné une di
zaine de fois pour outrages aux bonnes
mœurs, port d’armes prohibées, fausse mon
naie, apologie de l’assassinat de l’impératrice
d’Autriche, etc. , ,
Mais Rodriguez s’aperçoit, à propos, qu on
a oublié de mentionner bien d’autres con
damnations qu’il a subies. Il tient à réparer
lui-même cette erreur en détaillant minu
tieusement les motifs des condamnations
qu’il a subies. Rodriguez présente ainsi son
casier judiciaire aux jures comme il présen
terait au public un article défiant toute
concurrence.
Rodriguez. — Je ne suis plus anarchiste
depuis longtemps ; j’en suis bien revenu et,
aujourd’hui, je suis plutôt de ce côté-là, dit-
il en montrant le banc des jurés, que de ce
côté-ci, ajouta-t-il en montrant ses co-accu-
sés. Mon passé est regrettable ; je suis une
victime ; mais je n’ai jamais été un voleur,
ni un malfaiteur, ni un bandit.
— C’est en Angleterre que vous avez con
nu Bélonie. C’est à Lille que vous l’avez re-
trouvé. C’est vous qui lui avez avancé de
l'argent pour lui permettre d’aller à Ams
terdam. Vous-même. à Lille, vous viviez
sous un faux nom. Pourquoi I
— Parce que je n’a vais pas adhéré à la
grève des forains et que je craignais des re
présailles.
—- Saviez-vous que Bélonie devait venir
nous trouver ?
— Pas du tout. Il est venu par hasard.
Evidemment, il avait besoin d’argent pour
aller négocier une affaire à Amsterdam.
— Vous a-t-il dit en quoi consistait l’af.
faire.
— Non, et je ne le lui ai pas demandé.
Etait-ce louche ou pas louche ? Cela ne m’in-
téressait pas.
— Eliez-vous en rapports avec Bonnot 1
— J avais parle à- Bélonie d’un nouveau
système d’enséignement pour apprendre
f anglais aux Français. J’avais vu fonction
ner cela en Angleterre. C’était une méthode
excellente.
— Vous ne répondez pas à mes questions.
Connaissiez-vous Bonnot ?
. —J’y arrive.Belonie m'a dit que mon idée
întéresseraitcertainementle client qui l’avait
envoyé à Amsterdam. Je ne savais pas alors
que ce client s’appelait Bonnot, mais c’est
pour lui parler de mon idée que je suis
venu à Paris.
Et comme le président essaie d’abréger la
faconde vraiment inépuisable de Rodriguez,
celui-ci prend un air navré : « Je ne dirai
plus rien, déclare-t-il ; je suis en état d’infé
riorité ici. » (Hilarité).
— Vous avez parfaitement les moyens de
vous défendre ici. Seulement je ne com
prends pas pourquoi vous avez suivi Bélonie
dans toutes ses pérégrinations à Paris ; vous
avez été présenté à Bonnot, vous assistez à
la négociation des titres, boulevard Roche-
chouart, et vous allez avec Bélonie, rue Cor-
toi, retrouver Bonnot. Vous aviez intérêt à
vous occuper des titres.
, — Pas du tout. Bélonie était mon ami et
j’avais été présenté à Bonnot comme un ca
marade anarchiste. Je n’étais pas de trop
avec eux.
Le président rappelle que Rodriguez est
encore inculpé pour association de malfai
teurs.
— C’est absurde. Je comprends qu’on
poursuivre Bélonie pour complicité par re-
cel. Mais qu’ai-je fait, moi, qui ne connais
sais ni Bonnot, ni Garnier, ni aucun de
ceux qui sont ici. D’ailleurs, si j’ai été
anarchiste autrefois, j’ai cessé de l’être ou
du moins j’ai rejeté tout ce que l’anarchie
avait de mauvais, pour garder tout ce
qu’elle a de bon. Vous en auriez fait au
tant, Messieurs les jurés. Je n'ai jamais
fréquenté le journal l’Anarchie, mais je sais
bien que ce n’était pas un rendez-vous de
malfaiteurs. S’il y a ici des coupables,ce que
je suppose, la majorité des accusés me sem
ble des honnêtes gens. Je ne vous ai pas
caché ma vie ni mes condamnations. Il n’y
a pas de vol ni de violence, il y a seu
lement de la fausse-monnaie. C’est très mau
vais, je le sais, mais je n’ai jamais tué per
sonne.
On interroge Bénard et Poyer, accusés
d’avoir recélé des armes volées dans les ar
mureries du boulevard Haussmann et de la
rue Lafayette.
Bénard dit que les armes trouvées sur laf
lui avaient été vendues conditionnellement
par un ami.
L’audience est levée à 5 h. 1/4.
LE PARLEMENT
Impressions de Séanos
^3 woven COAABSTOKDANT ranmssureal
Paris, 7 février.
L’après-midi de vendredi étant réservé aux
interpellations, la Chambre n’a pu consa
crer que sa matinée au budjet de la marine,
mais cette matinée a été bien remplie. On y
a entendu, en effet, quatre discours de dis
cussion générale où les questions les plus
diverses ont été passées tour à tour en re*
vue.
M. Daniélou, par exemple, a envisagé tou
tes celles qui se rattachent, de près ou de
loin, à l’avancement des constructions na-
vales, à l‘a ménagement des soutes, à la sé
curité des sous-marins, aux bassins de ra
doub, à la création d’éclaireurs d’escadre,
rendant d’ailleurs hommage à leffort accom
pli depuis quatre ans, qui nous permet d’as
sister, selon son expression même, à la ré
surrection de notre armée navale.
Deux autres orateurs, M. Bussat et M. de
Lavrignais, n’ont touché qu’à des points par
ticuliers.
Le premier a réclamé le rajeunissement
des cadres des officiers de marine et le se-
coud, appuyé par M. Grousseau, le rétablis
sement des aumôniers de la flotte. Quant à
M. Boaisson, il a longuement traité la ques
tion de la marine marchande, faisant le
procès des Compagnies de navigation, du
Syndicat des armateurs de France et du gou
vernement lui-même, pour aboutir à cette
conclusion, qu'il a formulée dans un projet
de résolution : la nécessité de concentrer
dans une seule main tous les services et de
créer un sous-secrétariat spécial de la mari
ne marchande. Dans la journée, après une
courte question de M. Georges Berry sur la
crue de la Seine, on a repris ‘interpellation
sur la crise sardinière qui, du train dont
elle va, promet d’occuper encore plusieurs
vendredis.
Pendant ce temps, nos sénateurs poursui
vaient la recherche des moyens à employer
pour combattre la dépopulation...
--==--========="
SÉNAT
Séance du 7 Février
La séance est ouverte à 3 heures 20, m. ANTO-
NIN dubost préside. . ,
L’ordre du jour appelle un deuxième tour de
scrutin pour la nomination de cinq membres sup
pléants de la commission d’instruction de la Haute*
C °MM. Poulie, A. Gérard, Trouillot, Vien et Vidai
de St-Urbain sont nommés membres suppléants.
On reprend la discussion générale de la proposi
tion contre la dépopulation. Celle-ci est close
après des observations de MM. Vincent, Jenouvrier
et Flaissières. .
Sur l’article 1« une longue discussion s engage
sur les pénalités visant les complices de 1 avorte
ment. .
la surveillance des maisons
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