Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-02-07
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 février 1913 07 février 1913
Description : 1913/02/07 (A33,N14531). 1913/02/07 (A33,N14531).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637880m
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
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AU HAVRE.
A PARIS
CDITION DU MATIN
(6 Pages»
8 Centimes
Vendredi 7 Févryer 4943
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(6 Pages»
S Centimes
Bureau du Journal, 112, boni* de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Lo PETIT. HA VRE est désigne pour les Annonoes judiciaires et légales
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it Havre
ORGANE RÉP UBLICAIN DÉ MOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
al Dernière Heure
: ' PARIS, TROIS HEURES MATIN
Menace de Grève Politique
EN BELGIQUE
DEPECHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 6 Février, Dépêche de 4 h. 30
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
' CUIVRE
Comptant..
calme
£66 2 6
15/-
3 mois
£ 66 2/6
-I-
15/-
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Comptant .
calme
£ 219 8/-
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50/-
3 mois. ...
£217 10/-
45/—
1ER ’ |
Comptant ..’
soutenu
£64/6
4 % d
3 mois
£64/7 %
7 % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 5 février 1913.
NEW-YORK, 6 FÉVRIER
Cotons i mars, hausse 14 points ; mai,
hausse 12 points ; juillet, hausse 13 points ;
octobre, hausse 11 points. — Ferme
Calés : hausse 10 points à inchangé.
NEW-YORK, 6 FÉVRIER
Cuivre Standard disp.
— mai
Amalgamat. Cep...
Fer
. o 100%
14 50
14 75
71 3 8
18 25
... PRECEBEXT
14
15
71
18
87
02
7 8
25
CHICAGO, 6 FÉVRIER
Blé sur
Maïs sur....
Saindoux sur
C. DU JOUR
C. PRECED
Mal
94 4/8
93 1/2
Juillet....
91 3 4
91 1 8
Mai
53 7 8
53 1 8
Juillet....
54 5/8
53 7 8
Mai
10 45
10 32
Juillet....
10 47
10 32
LA GUERRE D’ORIENT
Les mouvements des bulgares
Constantinople. — On dit ici que les bul
gares ont abandonné Rodosto après y avoir
détruit les bâtiments militaires.
Serbes, Bulgares et Turcs aux prises
SALONIQUE. — Djavid Pacha, à la tête de
quatre bataillons, opère dans la région de
Colognio.
La troisième division grecque le poursuit.
Les Grecs se sont opposés, même par la
force, à l’entrée des bulgares dans differents
villages situés autour de Berres que les Grecs
occupaient déjà.
M. Danef à Sofia
Sofia. — M. Daneff est rentré hier matin,
a a été reçu en audience par le roi Ferdi
nand.
AU PARLEMENT BELGE
Un vif incident
Bruxelles. — A la Chambre, au cours du
débat sur le projet de révision de la Consti-
tution, M. Grelen, de la droite, ayant quali
fié la République française de « pourrie »,
M. Fume mont, socialiste, demanda son rap
pel à l’ordre.
M. Grelen expliqua qu’il avait voulu par
ler du régime parlementaire français.
La gauche protesta alors ; on cria : « Vive
la France ! »
Le président du Conseil protesta contre
le mot prononcé et demanda au nom de
tous à M. Grelen de retirer son expression
malheureuse.
M. Grelen, an milieu du vacarme dit :
«Je n’ai pas voulu attaquer, mais stigmatiser
un régime électoral » mais il retira le mot.
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE Fénoux
85. Rue Fontenelle, 35
ABONNEMENTS
MÉRITE AGRICOLE
.Jiciers : MM. Dumont, vétérinaire au Ha-
Dre ; MM. Robert, propriétaire à Boscheville;
Vrel Bailly, éleveur à Lisieux.
Chevaliers : MM. Ghassaing, quincaillier à
Lisieux ; Farcis, horticulteur à Biéville ;
Guerrec, inspecteur principal des chemins
de fer au Havre ; Herpel, cultivateur à Bol-
bec-Nointot ; Lecourtois, jardinier à Anger-
ville-l’Orcher ; Lemarie, agriculteur à Saint-
Duen-du-Tilleul ; Lhomme, agriculteur au
Bec-de-Mortagne ; Mellion, chef de gare à
Lisieux ; Patrolin, architecte à Deauville ;
Perier, agriculteur à Mélamare ; Petet, sous-
chef de gare au Havre ; Prunier, maire des
Loges ; Richard, cultivateur à Saint-Valery-
en-Caux ; Vasse, brasseur de cidre au Havre ;
Vignole, administrateur de l’inscription ma
ritime à Fécamp.
LES AFFAIRES DU MAROC
La Fin des Troubles de Mogador
Rabat, 7 février.
Le caïd Guellouli est venu se rendre sans
conditions au général d’Espérey, à Dar-el-
Kadi.
Anflons s’est enfui vers Taroudant.
En arrivant, le 3 février, à Dar-el-Kadi, la
colonne Brulard a trouvé la kasbah aban-
donnée par les indigènes. Les tombes de
ceux de nos soldats qui étaient morts au
cours du siège avaient été ouvertes et leurs
restes dispersés.
------- 1 1 - —-= .!■■■ । ==-----=-===
La Mystification
de Strasbourg
RECOURS EN GRACE REJETÉ
Ze président de la République a rejeté le
recours en grâce du nommé Auberre, con
damné à mort par la Cour d’assises du
Mans.
Hier soir, les bois de justice sont partis
pour le Mans à 8 h. 18.
Ce matin, M. Deibler partira par le train de
9 h. 30.
L’ASSASSINAT DE M. PELTIER
M. Niclausse a fait hier avec M. Rieux,
commissaire de police, une perquisition dans
l’appartement de M. Peltier, assassiné par un
inconnu.
Le coffre-fort du propriétaire fut ouvert
par un serrurier et l’on put se rendre
compte qu’il renfermait pour environ 150,000
francs de titres et 18,000 francs en or.
Des constatations judiciaires, il semble ré
sulter que le vol n’a pas été le mobile du
crime puisque le ou les cambrioleurs
n’ont pas essayé d’ouvrir les nombreux
meubles qui garnissaient l’appartement.
En présence des contradictions relevées
dans les dépositions de Mme Labil le et de
Mlle Goyat, la domestique, le magistrat ins
tructeur procéda vers la fin de l’après-midi
à une perquisition chez la concierge du 27
de la rue Nollet, mais cette dernière opéra
tion demeura infructueuse.
La concierge a été remise en liberté.
------ -----====
EXTORSION DE SIGNATURE
M. Molinié, juge d’instruction, a interrogé
Mlle Suzanne Perche, artiste lyrique,, incul
pée d’extorsion avec menaces de mort con
tre son ami M. B..., industriel à Rouen.
Celui-ci a déclaré que le 8 janvier dernier,
se trouvant chez Mlle Perche, faubourg
Saint-Denis, il avait vu tout à coup surgir
d’une pièce voisine un homme qui, sous la
menace d’un revolver, lui avait fait signer
une reconnaissance de dix mille francs pour
« indemnité de rupture de mariage ».
L’inculpée répond que la reconnaissance,
datée du 5 janvier, lui avait été remise spon
tanément par M. B... et, à l’appui de ses
dires, elle produisit des lettres établissant
qu’il y avait eu entre eux projet de ma
ria gé.
Mlle Perche a cependant été maintenue en
état d’arrestation ; elle sera délendue par
Me Missoffe.
PROJET D’ATTENTAT
Tienne. — Les journaux de Lembourg an
noncent qu’il était venu à la connaissance de
la police de Saint-Pétersbourg que le Comité
d’action élu par l'Union du peuple russe de
vait décider l’élaboration d’un plan d’atten
tat contre le prince de Hohenlohe.
La police fit irruption dans la salle des
réunions du Comité d’action et arrêta tous
les membres présents.
AU REISCHTAG
BEnLIN. — La discussion du budget de la
mar ine a commencé hier en Commission an
Reischtag.
Le secrétaire d’Etat à la marine a fait alors
des déclarations que l’on affirme être de la
plus grande importance.
Le point principal de ces déclarations est
que la loi navale allemande repose sur un
principe défensif et que l'Allemagne, dans la
construction de sa flotte, se laisse unique-
ment guider par ses propres besoins.
Ainsi que nous l’avons dit hier, une aven
ture fantastique, inouïe, est arrivée aux au
torités militaires et civiles de Strasbourg.
Un ancien sous-officier du nom de Volter,
renvoyé il y a un an de l’armée sous pré
texte qu’il ne jouissait pas de la plénitude
de ses facultés mentales, avait en vain cher
ché à se faire réintégrer. Très affecté de ce
renvoi, Volter chercha longtemps comment
il pourrait démontrer qu’il n’était pas plus
fou que n’importe quel sous-officler. Voici
ce qu’il imagina :
Profitant du jour de carnaval, il se tra
vestit en facteur des postes impérial. A rai-
sonde cinquante-quatre sous, il avait trouvé
tout un équipement à un « décroche-moi
ça ».
A 6 h. 15 du matin, il se présentait au
corps de garde, place Kléber, et remettait
au lieutenant de service une dépêche ainsi
conçue :
a Toute la garnison doit être alarmée im
médiatement. Prévenez ensuite le gouver
neur de la place que j’arriverai en automo
bile à midi au polygone. Signé : Empereur
Guillame. »
Il va sans dire que Volter s’était servi d’un
formulaire authentique pour fabriquer cette
dépêche. Mais le lieutenant n’y vit que du
feu.
Il avisa donc le gouverneur de la ville, le
baron Egloffstein, de l’arrivée de ce télé
gramme impérial. Le gouverneur, de son
côté, avertit le général commandant le 15e
corps, et l’alarme fut donnée en ville. Les
tambours se mirent à battre la « générale »
à tous les carrefours. Les clairons sonnèrent
l’alerte dans tous les quartiers, assistés par
les officiers. Bref, la ville ne tarda pas à être
en rumeur. Beaucoup d’habitants se figu
raient que la guerre allait éclater. Quant aux
autorités civiles, elles s’étaient empressées
de faire pavoiser les établissements aux cou
leurs noir, blanc et rouge.
Entre temps, les troupes de la garnison
avaient pris les armes et s’étaient rendues
au polygone.
Le stathalter impérial, le prince Joachim
de Prusse, les ministres, huit généraux,
quinze colonels, vingt mille hommes atten
dirent imperturbablement l’arrivée du kai
ser pendant trois heures d’horloge.
En fin de compte, le général commandant
le 45e corps s’adressa directement à Berlin,
d’où il reçut tous les éclaircissements vou
lus. Il leconnut seulement a ors qu’on
l’avait outrageusement mystifié. Il fit faire
demi tour aux soldats, dont le retour en
ville fut salué par un vaste éclat de rire. En
effet, depuis la mémorable affaire Kœpenig
il n’y avait pas eu pareille mystification en
Allemagne.
Dans les milieux militaires, on est cons
terné. On est certain que l’aventure coûtera
les épaulettes au gouverneur.
Quant au mystificateur, qui avait mis les
journaux au courant de l’affaire, dès que les
troupes furent diloquées, il a été arrêté à
6 heures du soir.
La situation politique est extrêmement
troublée en Belgique. Le refus par le gou
vernement d’examiner à fond le problème
électoral en est la cause principale. Et le
mécontentement des éléments modérés qui
estiment qu’une réforme s’impose peut
d'autant plus faire redouter des complica
tions que les socialistes sont résolus à ob
tenir le suffrage universel pur et simple.
L’agitation grandit de jour en jour et il
n’est plus improbable que nous ayons à
brève échéance à enregistrer une grève gé
nérale politique. Une correspondance de
Bruxelles nous apprend en effet que des
esprits modérés, de tout temps hostiles à
cette extrémité dangereuse, l’envisage
maintenant. La bourgeoisie libérale, qui
combattait hier encore la campagne socia
liste, modifie ses batteries. Depuis les ré
centes déclarations de M. de Broqueville,
elle reproche au gouvernement de ne pas
avoir tenu compte des concessions faites
par le leader socialiste, M. Vandervelde, au
nom de son parti.
On lui fait également grief d’avoir cédé
à la fraction réactionnaire de la droite et
d’avoir, par cette manœuvre, repoussé la
réforme électorale au principe de laquelle
la grande majorité de la Chambre est fa
vorable. Ses adversaires trouvant dans l'en-
tourage du roi Albert une sorte d’encou
ragement tacite redoublent les attaques et
les socialistes, mettant à profit ce désarroi,
s’arment pour livrer un assaut plus fou
gueux que jamais.
Mais iront-ils jusqu’au bout de leurs
desseins ? Nul ne le sait jusqu’à présent.
Néanmoins on le peut craindre car les
déclarations des militants sont catégori
ques. M. Camille Huysmans, membre de la
Chambre des représentants de Belgique,
secrétaire du Bureau socialiste internatio
nal, écrivait ces jours-ci que la classe ou
vrière belge a compris qu’une grève impro
visée aurait été une grève perdue dont les
conservateurs seuls auraient tiré profit et
bénéfice. Et le mot d’ordre a été : « Organi
sons d’abord le mouvement ! »
Aussi cette organisation paraît-elle être
une réalité aujourd’hui, du moins à en
juger par les explications données par M.
Camille Huysmans, qui déclare :
« On se demandera peut-être — dit-il —
à l’étranger, sur quoi se base notre con
ception de la situation, c’est-à-dire quelles
mesures ont été prises pour atteindre notre
but.
» Quand, au lendemain des élections du
2 juin 1912, notre Congrès s’est réuni,
nous avons déterminé notre tactique. Et
immédiatement, nous avons constitué qua-
les membres du parti qui détiennent une
fonction quelconque dans les groupes po
litiques, mutualités, syndicats, coopéra
tives,—et leur nombre est considérable,—
ont décidé d’abandonner au moins 50 0/0
de leur traitement pendant toute la durée
de la grève. Dans plusieurs districts, ces
mêmes adhérents versent déjà mainte
nant 1 0/0 de leurs revenus au fonds ré
gional. D’autre part, de nombreux par
ticuliers ont pris des engagements. Cer
tains doivent, pendant la grève, verser
1,000 francs par semaine.
Tout ce projet, fort minutieux comme on
le voit, est-il élaboré en vue d’un événe
ment certain ou n’est-il qu’une manœuvre
d’intimidation ? L’avenir nous l’apprendra.
Nous savons déjà que le Comité du suf
frage universel et de la grève générale s’est
réuni pour arrêter le texte de la déclaration
que liront les députés socialistes à la fin du
débat sur la révision, engagé à la Chambre
et qu’une assemblée, au cours de laquelle
a pra prise une décision définitive, est fixée
au 12 février. Nous saurons donc, à’ bref
délai, si la menace de grève politique qui
pèse sur la Belgique aboutira.
H. HOLLAÜNDER.
taW
tre Commissions d’organisation :
1° La Commission de propagand
2° La Commission des finances ;
3° La Commission des vivres ;
4° La Commission des enfants.
» La Commission de propagande
mencé par lancer, chacun à un
a
com—
million
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la EIBRRIRIE IMTEANATIOHALE
108, rue St-Lazare, 108
(immeuble de rHOTEL TERMINUS)
rece
d'exemplaires, deux manifestes expliquant
la situation. Ces textes ont été reproduits,
en outre, en affiches, et placardés dans
toutes les communes du pays. La Commis
sion a fait paraître, enfin, trois brochures
de huit pages.
» La Commission des finances a mis en
circulation des carnets contenant des reçus
d’une valeur de 1, 5, 10, 20 et 100 francs,
dans le but de récolter des fonds parmi
les personnes qui sont sympathiques au
mouvement. Les sommes ainsi recueillies
seront, sauf indication contraire du dona
teur, employées comme suit :
» 75 0/0 seront destinés à soutenir les
grévistes dans l’arrondissement où ces
fonds ont été recueillis ;
» 15 0/0 serviront à la propagande et à
l’administration dans l’arrondissement ;
» 10 0/0 reviendront au fonds national
de propagande.
» La Commission a organisé ensuite l’é
pargne individuelle, qui est la base de son
action. Des tickets d’épargne ont été émis,
d’une valeur de 0,25, 0,50, 100, 200 et 500
francs. Et, comme bien l’on pense, des me
sures spéciales ont été prises pour placer
ces fonds et nous garantir de toute fraude
ou imprudence.
» La Commission des vivres s’est subdivi
sée en trois sous-Commissions. La premiè
re étudie l’achat et l’approvisionnement de
denrées alimentaires, en vue de la grève.
La seconde étudie l’organisation de soupes
communistes et la distribution de secours
en nature. La troisième étudie un système
permettant de faire le recensement et de
dresser l’état civil complet des grévistes,
en vue de la distribution des vivres.
» Enfin, la Commission des enfants s’est
mise en rapport avec les organisations bel
ges et étrangères, à l’effet de placer les
petiols, de préférence dans les régions
frontières. Les groupes flamands du Nord
de la France notamment, ainsi que le Parti
Socialiste Hollandais, se préparent à faire
un grand effort pour recueillir les enfants
des grévistes belges. Ce service de place
ment a naturellement nécessité la création
d’une bureaucratie, qui veille à ce que le
placement s’effectue dans les meilleures
conditions. »
Ces indications sommaires aux dires de
M. Huysmans, sont été élaborées jusque dans
leurs moindres détails. C’est ainsi que tous
TROIS. Mois
Six Mois
Un Am
Autres Départements
Fr.
I Union Postale
Un s'abonne ésa.
11 •
2 6
4.4L >
Fr.
50
Fr.
18 Fr.
== »
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7 60
Le Havre, la Seine-Inférieure, PEure,
l’Oise et la Somme 1
22J^ onnB bernent, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de drano»
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Photo Polit Havre
Cliché Petit Eceye
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...
Les Bâtiments de la rue Augustin-Normand, qui vont disparaître
Conseil de Cabinet
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier matin, en conseil de cabi
net, au ministère de l’intérieur, sous la pré
sidence de M. Briand.
La Situation Extérieure
Le ministre des affaires étrangères a en
tretenu le conseil de la situation extérieure.
Le Budget de 1913
Le ministre des finances a été autorisé à
demander à la Chambre de disjoindre de la
loi des finances toutes les dispositions qui
n’intéressent pas directement les recettes et
les dépenses.
Les Recettes de 1913
M. Klotz a fait connaître l’état des recettes
effectuées pendant le mois de janvier 1913.
Il en résulte une plus-value de 33,637,000
francs par rapport aux évaluations, et une
plus-value de 9,252,600 francs par rapport
aux recouvrements du mois de janvier 1912.
Les Ministres et les
Commissions parlementaires
Le Conseil a arrêté l’attitude que les divers
mi- istres prendront devant les Commis
sions du Sénat et de la Chambre sur les
questions intéressant leur departement.
Le Cyclone de Madagascar
Le ministre des colonies a communiqué
au Conseil une dépêche du gouverneur géné
ral de Madagascar annonçant qu’une tem
pête cyclonique s’est abattue dans la nuit
du 23 au 24 janvier sur la région de Vohamar.
Il n’y a pas eu d’accident de personne, mais
des dégâts matériels assez importants sont
signales dans la ville de Vohamar. Le gou
verneur général a envoyé des secours aux
chefs de la province pour parer aux pre
miers besoins des sinistrés. La même dépê
che annonce que le vapeur Bagdad, de la'
Compagnie des Messageries maritimes, est
échoué à Ambohibé.
M, Jules Pams, commandeur
du Mérite Agricole
Parmi les nouveaux commandeurs du Mé
rite Agricole, on relève le nom de M. Jules
Pams, sénateur, ancien ministre de l’agri
culture dans le Cabinet Poincaré.
C’est une tradition dejà vieille, rue de Va-
renne, que le nouveau titulaire du porte
feuille de l’agriculture nomme son prédéces
seur immédiat commandeur de l’ordre.
La première signature que donna M. Jules
Pams, lorsqu’il fut pour la première fois mi
nistre dans le Cabinet Caiilaux, fut de pro
mouvoir commandeur M. Reynaud, son pré
décesseur ; il le fit le soir même de la trans
mission des pouvoirs. M. Fernand David a
renouvelé le 20 janvier le même geste avec
la même bonne grâce.
Au Parti Républicain Démocratique
La Commission centrale exécutive du parti
républicain démocratique a arrêté définiti
vement le programme du banquet du 18 fé
vrier, organise à l’occasion de l’entrée en
fonctions de M. Raymond Poincaré, élu pré
sident de la République.
Des toasts et discours seront prononcés à
ce banquet par MM. A. Carnot, Ritier, vice-
président du Sénat ; Lebrun, député, ancien
ministre ; André Faisant, avocat à la Cour
d’appel, au nom des Fédérations, des Comi
tés et des adhérents du parti.
La Commission a élu à l’unanimité vice-
présidents du parti MM. Henry Chéron et A.
Lebrun, et membres de ta Commission MM.
J.-L. de Lanessan et Noulens, tous députés
et anciens ministres.
Nouvelles du Sénat
La Délégation des Gauches
et la Réforme électorale
La délégation des gauches de la Chambre
s’est rendue au Sénat à trois heures. Elle a
été reçue par M. Clémenceau, président, par
les vice-présidents et ies rapporteurs de la
Commission sénatoriale de la réforme élec
torale.
Au nom des groupes républicains, M.
Charles Dumont a exprimé le désir qu’ils ont
tous de voir aussitôt que possible la réforme
électorale venir à l'ordre du jour du Sénat
et la solution définitive intervenir devant les
deux Assemblées avant le 14 juillet.
M. Clémenceau a répondu que la Commis
sion sénatoriale était dans les mêmes senti
ments. Il pense que dès les premiers jours
de mars, la discussion publique pourra être
engagée et les principes de la reforme
posés. . . .
U a ajouté que la délégation des gauches
de la Chambre pouvait compter sur le con
cours le plus vigilant de la Commission sé
natoriale pour répondre à tout moment aux
désirs du parti républicain.
Dans notre numéro du 27 octobre 1911,
nous faisions connaître que la Municipalité,
poursuivant son œuvre d'assainissement des
vieux quartiers, venait de faire entrepren
dre la démolition d’une série d’anciens im
meubles, logis de modestes ménages d’ou
vriers et de familles de pêcheurs, au milieu
desquels zig-zaguaient d’étroites ruelles, aux
ruisseaux infectes, portant les titres de
« impasse des Corderies » et « rue de Griin-
ville ».
La plupart des immeubles démolis depuis
deux ans, ont eu surtout pour but d’élargir
l’impasse des Corderies, de façon à pouvoir
créer ultérieurement une large voie paral
lèle aux rues du Perrey et Augustin-Nor
mand, voie le long de laquelle il sera possi
ble de construire de confortables logements
pour les nombreux ouvriers occupés dans la
région Ouest de notre ville.
En principe, l'Administration avait égale
ment résolu de prolonger la rueEmile-Zola,
de la rue Augustin-Normand jusqu’à la rue
du Perrey, mais elle n’a pu obtenir la pos
session de tous les immeubles qu’il convient
d’abattre pour arriver à la réalisation de ce
projet.
Ede a pu néanmoins en acquérir derniè
rement quelques-uns.
Dans le nombre sont les bâtiments que re
présentent notre gravure et qui portent les
numéros 65 à 67 sur la rue Augustin-Nor
mand. Ce sont de pauvres masures à un
étage avec grenier, construites en colombage
et couvertes en ardoises que précède une
cour largement ouverte à tous les passants.
L’administration a ég lement acheté un
immeuble de construction plus moderne, si
tué en arrière des précédents, portant le nu
méro 72 sur la rue du Perrey et formant
l’angle de la rue de Grainville. C’est une
maison en briques à un étage avec mansar
des, construite en briques et ardoises, dont
le rez-de-chaussée était occupé par des bou
tiques.
Tous ces bâtiments vont être vendus au
jourd’hui pour être abattus.
En cette même journée, les commissaires-
priseurs vendront également pour être dé
moli, un immeuble situé dans un autre
quartier : rue Jean-Macé, n» 82
C’est une maison à cinq étages et mansar*
des, construite en briques, colombage et dis-
santage, avec couverture en ardoises, qui se
trouve vis-à-vis du pavillon du directeur de
l’école Jean-Macé.
Sa disparition va contribuer à l’assainisse
ment de ce vieux quartier en permettant
d'élargir la petite place qui doit être créée
derrière les bâtiments de l'Arsenal.
A. P.
LE Procès des Bandits tragiques
———— —
LES INTERROGATOIRES
Inlerrogsloire de ISIeiffe
Metge, petit de taille, est un garçon jeune
au profil accentué, à la voix claire. Il tiendra
le plus souvent la tête baissée mais se dé
fendra avec énergie. Il niera, du reste, com
me les autres.
Le présidentCouinaud lui rappelle d’abord
ses antécédents. Il est né à Theil, dans l’Ar
dèche. Orphelin, il a été elevé par une
grand’mère qui loi a fait apprendre le mé
tier de cuisinier. On le place à Paris, puis en
Angleterre où il reste, car l’heure vient de
sonner de son service militaire : il est in
soumis.
Cependant, il revient à Paris et, aussitôt,
il fréquente la maison de l’Anarchie, à Ro-
mainville, où il fait la connaissance de Gar
nier, de Carrouy, de Kilbatchiche,etc., de la
femme Maîtrejean, bien entendu. Avec Val
let, il habite à Suresnes, puis à Garches,
toujours avec Vallet, et c’est après le double
assassinat de Thiais qu’il quitte précipitam
ment cette retraite,, n’ayant eu le temps que
de préparer une malle qui devait, plus tard,
lui être expédiée par un ami.
Ce départ si brusque paraît singulier au
président.
— Pourquoi ce départ qui ressemble si
singulièrement à une fuite ?
— On m’avait annoncé une perquisition.
On croyait trouver chez moi un camarade,
Rimbault. On se trompait, mais j’étais insou
mis, et je pris la fuite. Je n’avais pas autre
chose à faire !
— Ne vous êtes-vous pas alors réfugié
chez des amis, avenue Felix-Faure, à Nan
terre I
— Non.
— Au moment de votre départ si préci
pité, vous avez remis à votre maîtresse,
Barbe Le Clerch, une somme de 1,300 francs.
Pourquoi ? Et d’où venaient ces 1,300
francs T
— Un camarade m’avait confié cette som
me en dépôt.
— Qui ça, un camarade ? On vous l’a de
mande à l’instruction, et vous n’avez pas ré
pondu. Ici, je vous pose aujourd’hui la mê
me question.
— Je ne répondrai pas davantage.
— A Garches, dans le domicile que vous
aviez abandonné, on a trouvé une carabine
chargée, deux brownings avec leurs char
geurs, des fausses clefs...
— La carabine neconstituait qu’une arme
inoffensive. Quant aux brownings, iis ma-
valent été confiés par Vallet. .
— Oui. On peut aujourd’hui se servir de
Vallet : il est mort. Mais arrivons au double
crime de Thiais dont vous seriez a auteur
avec Carrouy. . .
— J’affirme n’y avoir pris aucune part...
— Cependant un témoin, Mlle Dragon, af
firme vous avoir vu, le jour même de l’as
sassinat, à Choisy-le-Roi, avec Carrouy.
— Ce témoin se trompe, et il se trompe
sur un point essentiel. Avais-je de la barbe?
Elle n'en sait rien. Or j’en avais, un “ bouc »,
et très fourni.
— Mais ce témoin ne s’est pas trompé sur
votre costume ? ... .
— Oh ! quand on est incapable de définir
une physionomie !...
Et Metge a un sourire et un haussement
d'épauler
Le président rappelle alors les constata-
tions faites le lendemain du crime par M.
Bertillon. Sur un meuble a été relevée l’em
preinte de la paume de la main gauche de
Metge, et cette paume présente des lignes
d’un dessin tout à fait spécial. Ce dessin est
particulier à Metge.
Me Lebreton, défenseur de Metge, inter
vient alors :
Pour arriver à une prétendue démonstra
tion, M. Bertillon a dû faire plusieurs rap-
ports, au moins cinq...
— Eh bien, maître, vous les discuterez !
— Moi, tient à ajouter Metge, je suis inno-
cent de cet assassinat i
Et le président passe ensuite en revue les
cambriolages qui sont aussi reprochés à
l’accusé, commençant par celui qui fut com
mis chez M. Schmidt, à Pavillons-sous-Bois.
— Ce cambriolage, je l’avoue !
S’il avoue celui-là, il nie avoir participé
à la mise à sac du bureau de poste de
Romainville.
* — Cependant, lui fait remarquer le prési
dent, on a retrouvé chez vous, à Garches,
après votre fuite, le plus grand nombre des
timbres volés !...
— Ils m’avaient été remis par Vallet.
— La glace du guichet avait été coupée
avec un diamant, et sur cette glace on a éga
lement relevé quelques-unes de vos em
preintes digitales.
Et alors voici l’explication de Metge.
— La chose est possible. Ce jour-là, 48
octobre, j’étais allé à ce bureau de poste pour
y faire des envois. J’ai pu toucher à la glace
du guichet.
— Eh ! voilà qui n’est pas mal ! ne peut
s’empêcher de s’écrier le président avec un
sourire.
Mais Metge ne se laisse pas désarçonner.
C’est ensuite le cambriolage commis, à
Rueil, dans la nuit du 28 octobre chez Mlle
Lisch, une mercière.
— Presque tous les objets volés ont été
retrouvés chez vous ?
— Ils y avaient été apportés par Vallet.
— Allons, Vallet, toujours Vallet, partout
Vallet ! Il a bon dos ’. Il reste contre vous
l’accusaiion d’affiliation à une association de
malfaiteurs ?
Metge réfléchit un moment, puis, d’une
voix douce :
— J’ai avoué ce que j’ai fait, c’est-à-dire la
cambriolage de Pavillons-sous-Bois. Ma faste,
si c’en est une, c’est d’avoir donné pendant
deux jours l’hospitalité à Carrouy. C était un
ami. C’était un bon garçon qu’on recherchait
alors pour une affaire à laquelle il n avait
pas participé, l’affaire de la rue Ordener. Je
ne sais rien des affaires de Montgeron et de
Chantilly : j’étais alors en prison.
Quand au crime de Thiais, j’affirme de
nouveau en être innocent. Thiais c’est 1 assas
sinat cruel, épouvantable. Quand on m a ar
rêté, a-t-on trouvé une arme sur moi T —
dans mon passé trouve-t-on un fait qui per
mette de me représenter comme un brutal,
comme un violent ? Messieurs, je vous K
jure, je suis innocent I
N* 11,531
Administrateur - Délégué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administratlos
. a m. o. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
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ANNONCES
AU HAVRE.
A PARIS
CDITION DU MATIN
(6 Pages»
8 Centimes
Vendredi 7 Févryer 4943
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(6 Pages»
S Centimes
Bureau du Journal, 112, boni* de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Lo PETIT. HA VRE est désigne pour les Annonoes judiciaires et légales
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al Dernière Heure
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LONDRES, 6 Février, Dépêche de 4 h. 30
TON
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HAUSSE
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45/—
1ER ’ |
Comptant ..’
soutenu
£64/6
4 % d
3 mois
£64/7 %
7 % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 5 février 1913.
NEW-YORK, 6 FÉVRIER
Cotons i mars, hausse 14 points ; mai,
hausse 12 points ; juillet, hausse 13 points ;
octobre, hausse 11 points. — Ferme
Calés : hausse 10 points à inchangé.
NEW-YORK, 6 FÉVRIER
Cuivre Standard disp.
— mai
Amalgamat. Cep...
Fer
. o 100%
14 50
14 75
71 3 8
18 25
... PRECEBEXT
14
15
71
18
87
02
7 8
25
CHICAGO, 6 FÉVRIER
Blé sur
Maïs sur....
Saindoux sur
C. DU JOUR
C. PRECED
Mal
94 4/8
93 1/2
Juillet....
91 3 4
91 1 8
Mai
53 7 8
53 1 8
Juillet....
54 5/8
53 7 8
Mai
10 45
10 32
Juillet....
10 47
10 32
LA GUERRE D’ORIENT
Les mouvements des bulgares
Constantinople. — On dit ici que les bul
gares ont abandonné Rodosto après y avoir
détruit les bâtiments militaires.
Serbes, Bulgares et Turcs aux prises
SALONIQUE. — Djavid Pacha, à la tête de
quatre bataillons, opère dans la région de
Colognio.
La troisième division grecque le poursuit.
Les Grecs se sont opposés, même par la
force, à l’entrée des bulgares dans differents
villages situés autour de Berres que les Grecs
occupaient déjà.
M. Danef à Sofia
Sofia. — M. Daneff est rentré hier matin,
a a été reçu en audience par le roi Ferdi
nand.
AU PARLEMENT BELGE
Un vif incident
Bruxelles. — A la Chambre, au cours du
débat sur le projet de révision de la Consti-
tution, M. Grelen, de la droite, ayant quali
fié la République française de « pourrie »,
M. Fume mont, socialiste, demanda son rap
pel à l’ordre.
M. Grelen expliqua qu’il avait voulu par
ler du régime parlementaire français.
La gauche protesta alors ; on cria : « Vive
la France ! »
Le président du Conseil protesta contre
le mot prononcé et demanda au nom de
tous à M. Grelen de retirer son expression
malheureuse.
M. Grelen, an milieu du vacarme dit :
«Je n’ai pas voulu attaquer, mais stigmatiser
un régime électoral » mais il retira le mot.
Rédacteur en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE Fénoux
85. Rue Fontenelle, 35
ABONNEMENTS
MÉRITE AGRICOLE
.Jiciers : MM. Dumont, vétérinaire au Ha-
Dre ; MM. Robert, propriétaire à Boscheville;
Vrel Bailly, éleveur à Lisieux.
Chevaliers : MM. Ghassaing, quincaillier à
Lisieux ; Farcis, horticulteur à Biéville ;
Guerrec, inspecteur principal des chemins
de fer au Havre ; Herpel, cultivateur à Bol-
bec-Nointot ; Lecourtois, jardinier à Anger-
ville-l’Orcher ; Lemarie, agriculteur à Saint-
Duen-du-Tilleul ; Lhomme, agriculteur au
Bec-de-Mortagne ; Mellion, chef de gare à
Lisieux ; Patrolin, architecte à Deauville ;
Perier, agriculteur à Mélamare ; Petet, sous-
chef de gare au Havre ; Prunier, maire des
Loges ; Richard, cultivateur à Saint-Valery-
en-Caux ; Vasse, brasseur de cidre au Havre ;
Vignole, administrateur de l’inscription ma
ritime à Fécamp.
LES AFFAIRES DU MAROC
La Fin des Troubles de Mogador
Rabat, 7 février.
Le caïd Guellouli est venu se rendre sans
conditions au général d’Espérey, à Dar-el-
Kadi.
Anflons s’est enfui vers Taroudant.
En arrivant, le 3 février, à Dar-el-Kadi, la
colonne Brulard a trouvé la kasbah aban-
donnée par les indigènes. Les tombes de
ceux de nos soldats qui étaient morts au
cours du siège avaient été ouvertes et leurs
restes dispersés.
------- 1 1 - —-= .!■■■ । ==-----=-===
La Mystification
de Strasbourg
RECOURS EN GRACE REJETÉ
Ze président de la République a rejeté le
recours en grâce du nommé Auberre, con
damné à mort par la Cour d’assises du
Mans.
Hier soir, les bois de justice sont partis
pour le Mans à 8 h. 18.
Ce matin, M. Deibler partira par le train de
9 h. 30.
L’ASSASSINAT DE M. PELTIER
M. Niclausse a fait hier avec M. Rieux,
commissaire de police, une perquisition dans
l’appartement de M. Peltier, assassiné par un
inconnu.
Le coffre-fort du propriétaire fut ouvert
par un serrurier et l’on put se rendre
compte qu’il renfermait pour environ 150,000
francs de titres et 18,000 francs en or.
Des constatations judiciaires, il semble ré
sulter que le vol n’a pas été le mobile du
crime puisque le ou les cambrioleurs
n’ont pas essayé d’ouvrir les nombreux
meubles qui garnissaient l’appartement.
En présence des contradictions relevées
dans les dépositions de Mme Labil le et de
Mlle Goyat, la domestique, le magistrat ins
tructeur procéda vers la fin de l’après-midi
à une perquisition chez la concierge du 27
de la rue Nollet, mais cette dernière opéra
tion demeura infructueuse.
La concierge a été remise en liberté.
------ -----====
EXTORSION DE SIGNATURE
M. Molinié, juge d’instruction, a interrogé
Mlle Suzanne Perche, artiste lyrique,, incul
pée d’extorsion avec menaces de mort con
tre son ami M. B..., industriel à Rouen.
Celui-ci a déclaré que le 8 janvier dernier,
se trouvant chez Mlle Perche, faubourg
Saint-Denis, il avait vu tout à coup surgir
d’une pièce voisine un homme qui, sous la
menace d’un revolver, lui avait fait signer
une reconnaissance de dix mille francs pour
« indemnité de rupture de mariage ».
L’inculpée répond que la reconnaissance,
datée du 5 janvier, lui avait été remise spon
tanément par M. B... et, à l’appui de ses
dires, elle produisit des lettres établissant
qu’il y avait eu entre eux projet de ma
ria gé.
Mlle Perche a cependant été maintenue en
état d’arrestation ; elle sera délendue par
Me Missoffe.
PROJET D’ATTENTAT
Tienne. — Les journaux de Lembourg an
noncent qu’il était venu à la connaissance de
la police de Saint-Pétersbourg que le Comité
d’action élu par l'Union du peuple russe de
vait décider l’élaboration d’un plan d’atten
tat contre le prince de Hohenlohe.
La police fit irruption dans la salle des
réunions du Comité d’action et arrêta tous
les membres présents.
AU REISCHTAG
BEnLIN. — La discussion du budget de la
mar ine a commencé hier en Commission an
Reischtag.
Le secrétaire d’Etat à la marine a fait alors
des déclarations que l’on affirme être de la
plus grande importance.
Le point principal de ces déclarations est
que la loi navale allemande repose sur un
principe défensif et que l'Allemagne, dans la
construction de sa flotte, se laisse unique-
ment guider par ses propres besoins.
Ainsi que nous l’avons dit hier, une aven
ture fantastique, inouïe, est arrivée aux au
torités militaires et civiles de Strasbourg.
Un ancien sous-officier du nom de Volter,
renvoyé il y a un an de l’armée sous pré
texte qu’il ne jouissait pas de la plénitude
de ses facultés mentales, avait en vain cher
ché à se faire réintégrer. Très affecté de ce
renvoi, Volter chercha longtemps comment
il pourrait démontrer qu’il n’était pas plus
fou que n’importe quel sous-officler. Voici
ce qu’il imagina :
Profitant du jour de carnaval, il se tra
vestit en facteur des postes impérial. A rai-
sonde cinquante-quatre sous, il avait trouvé
tout un équipement à un « décroche-moi
ça ».
A 6 h. 15 du matin, il se présentait au
corps de garde, place Kléber, et remettait
au lieutenant de service une dépêche ainsi
conçue :
a Toute la garnison doit être alarmée im
médiatement. Prévenez ensuite le gouver
neur de la place que j’arriverai en automo
bile à midi au polygone. Signé : Empereur
Guillame. »
Il va sans dire que Volter s’était servi d’un
formulaire authentique pour fabriquer cette
dépêche. Mais le lieutenant n’y vit que du
feu.
Il avisa donc le gouverneur de la ville, le
baron Egloffstein, de l’arrivée de ce télé
gramme impérial. Le gouverneur, de son
côté, avertit le général commandant le 15e
corps, et l’alarme fut donnée en ville. Les
tambours se mirent à battre la « générale »
à tous les carrefours. Les clairons sonnèrent
l’alerte dans tous les quartiers, assistés par
les officiers. Bref, la ville ne tarda pas à être
en rumeur. Beaucoup d’habitants se figu
raient que la guerre allait éclater. Quant aux
autorités civiles, elles s’étaient empressées
de faire pavoiser les établissements aux cou
leurs noir, blanc et rouge.
Entre temps, les troupes de la garnison
avaient pris les armes et s’étaient rendues
au polygone.
Le stathalter impérial, le prince Joachim
de Prusse, les ministres, huit généraux,
quinze colonels, vingt mille hommes atten
dirent imperturbablement l’arrivée du kai
ser pendant trois heures d’horloge.
En fin de compte, le général commandant
le 45e corps s’adressa directement à Berlin,
d’où il reçut tous les éclaircissements vou
lus. Il leconnut seulement a ors qu’on
l’avait outrageusement mystifié. Il fit faire
demi tour aux soldats, dont le retour en
ville fut salué par un vaste éclat de rire. En
effet, depuis la mémorable affaire Kœpenig
il n’y avait pas eu pareille mystification en
Allemagne.
Dans les milieux militaires, on est cons
terné. On est certain que l’aventure coûtera
les épaulettes au gouverneur.
Quant au mystificateur, qui avait mis les
journaux au courant de l’affaire, dès que les
troupes furent diloquées, il a été arrêté à
6 heures du soir.
La situation politique est extrêmement
troublée en Belgique. Le refus par le gou
vernement d’examiner à fond le problème
électoral en est la cause principale. Et le
mécontentement des éléments modérés qui
estiment qu’une réforme s’impose peut
d'autant plus faire redouter des complica
tions que les socialistes sont résolus à ob
tenir le suffrage universel pur et simple.
L’agitation grandit de jour en jour et il
n’est plus improbable que nous ayons à
brève échéance à enregistrer une grève gé
nérale politique. Une correspondance de
Bruxelles nous apprend en effet que des
esprits modérés, de tout temps hostiles à
cette extrémité dangereuse, l’envisage
maintenant. La bourgeoisie libérale, qui
combattait hier encore la campagne socia
liste, modifie ses batteries. Depuis les ré
centes déclarations de M. de Broqueville,
elle reproche au gouvernement de ne pas
avoir tenu compte des concessions faites
par le leader socialiste, M. Vandervelde, au
nom de son parti.
On lui fait également grief d’avoir cédé
à la fraction réactionnaire de la droite et
d’avoir, par cette manœuvre, repoussé la
réforme électorale au principe de laquelle
la grande majorité de la Chambre est fa
vorable. Ses adversaires trouvant dans l'en-
tourage du roi Albert une sorte d’encou
ragement tacite redoublent les attaques et
les socialistes, mettant à profit ce désarroi,
s’arment pour livrer un assaut plus fou
gueux que jamais.
Mais iront-ils jusqu’au bout de leurs
desseins ? Nul ne le sait jusqu’à présent.
Néanmoins on le peut craindre car les
déclarations des militants sont catégori
ques. M. Camille Huysmans, membre de la
Chambre des représentants de Belgique,
secrétaire du Bureau socialiste internatio
nal, écrivait ces jours-ci que la classe ou
vrière belge a compris qu’une grève impro
visée aurait été une grève perdue dont les
conservateurs seuls auraient tiré profit et
bénéfice. Et le mot d’ordre a été : « Organi
sons d’abord le mouvement ! »
Aussi cette organisation paraît-elle être
une réalité aujourd’hui, du moins à en
juger par les explications données par M.
Camille Huysmans, qui déclare :
« On se demandera peut-être — dit-il —
à l’étranger, sur quoi se base notre con
ception de la situation, c’est-à-dire quelles
mesures ont été prises pour atteindre notre
but.
» Quand, au lendemain des élections du
2 juin 1912, notre Congrès s’est réuni,
nous avons déterminé notre tactique. Et
immédiatement, nous avons constitué qua-
les membres du parti qui détiennent une
fonction quelconque dans les groupes po
litiques, mutualités, syndicats, coopéra
tives,—et leur nombre est considérable,—
ont décidé d’abandonner au moins 50 0/0
de leur traitement pendant toute la durée
de la grève. Dans plusieurs districts, ces
mêmes adhérents versent déjà mainte
nant 1 0/0 de leurs revenus au fonds ré
gional. D’autre part, de nombreux par
ticuliers ont pris des engagements. Cer
tains doivent, pendant la grève, verser
1,000 francs par semaine.
Tout ce projet, fort minutieux comme on
le voit, est-il élaboré en vue d’un événe
ment certain ou n’est-il qu’une manœuvre
d’intimidation ? L’avenir nous l’apprendra.
Nous savons déjà que le Comité du suf
frage universel et de la grève générale s’est
réuni pour arrêter le texte de la déclaration
que liront les députés socialistes à la fin du
débat sur la révision, engagé à la Chambre
et qu’une assemblée, au cours de laquelle
a pra prise une décision définitive, est fixée
au 12 février. Nous saurons donc, à’ bref
délai, si la menace de grève politique qui
pèse sur la Belgique aboutira.
H. HOLLAÜNDER.
taW
tre Commissions d’organisation :
1° La Commission de propagand
2° La Commission des finances ;
3° La Commission des vivres ;
4° La Commission des enfants.
» La Commission de propagande
mencé par lancer, chacun à un
a
com—
million
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la EIBRRIRIE IMTEANATIOHALE
108, rue St-Lazare, 108
(immeuble de rHOTEL TERMINUS)
rece
d'exemplaires, deux manifestes expliquant
la situation. Ces textes ont été reproduits,
en outre, en affiches, et placardés dans
toutes les communes du pays. La Commis
sion a fait paraître, enfin, trois brochures
de huit pages.
» La Commission des finances a mis en
circulation des carnets contenant des reçus
d’une valeur de 1, 5, 10, 20 et 100 francs,
dans le but de récolter des fonds parmi
les personnes qui sont sympathiques au
mouvement. Les sommes ainsi recueillies
seront, sauf indication contraire du dona
teur, employées comme suit :
» 75 0/0 seront destinés à soutenir les
grévistes dans l’arrondissement où ces
fonds ont été recueillis ;
» 15 0/0 serviront à la propagande et à
l’administration dans l’arrondissement ;
» 10 0/0 reviendront au fonds national
de propagande.
» La Commission a organisé ensuite l’é
pargne individuelle, qui est la base de son
action. Des tickets d’épargne ont été émis,
d’une valeur de 0,25, 0,50, 100, 200 et 500
francs. Et, comme bien l’on pense, des me
sures spéciales ont été prises pour placer
ces fonds et nous garantir de toute fraude
ou imprudence.
» La Commission des vivres s’est subdivi
sée en trois sous-Commissions. La premiè
re étudie l’achat et l’approvisionnement de
denrées alimentaires, en vue de la grève.
La seconde étudie l’organisation de soupes
communistes et la distribution de secours
en nature. La troisième étudie un système
permettant de faire le recensement et de
dresser l’état civil complet des grévistes,
en vue de la distribution des vivres.
» Enfin, la Commission des enfants s’est
mise en rapport avec les organisations bel
ges et étrangères, à l’effet de placer les
petiols, de préférence dans les régions
frontières. Les groupes flamands du Nord
de la France notamment, ainsi que le Parti
Socialiste Hollandais, se préparent à faire
un grand effort pour recueillir les enfants
des grévistes belges. Ce service de place
ment a naturellement nécessité la création
d’une bureaucratie, qui veille à ce que le
placement s’effectue dans les meilleures
conditions. »
Ces indications sommaires aux dires de
M. Huysmans, sont été élaborées jusque dans
leurs moindres détails. C’est ainsi que tous
TROIS. Mois
Six Mois
Un Am
Autres Départements
Fr.
I Union Postale
Un s'abonne ésa.
11 •
2 6
4.4L >
Fr.
50
Fr.
18 Fr.
== »
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7 60
Le Havre, la Seine-Inférieure, PEure,
l’Oise et la Somme 1
22J^ onnB bernent, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de drano»
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Photo Polit Havre
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ososcscptocbococoortoccsomweo
...
Les Bâtiments de la rue Augustin-Normand, qui vont disparaître
Conseil de Cabinet
Les ministres et sous-secrétaires d’Etat se
sont réunis hier matin, en conseil de cabi
net, au ministère de l’intérieur, sous la pré
sidence de M. Briand.
La Situation Extérieure
Le ministre des affaires étrangères a en
tretenu le conseil de la situation extérieure.
Le Budget de 1913
Le ministre des finances a été autorisé à
demander à la Chambre de disjoindre de la
loi des finances toutes les dispositions qui
n’intéressent pas directement les recettes et
les dépenses.
Les Recettes de 1913
M. Klotz a fait connaître l’état des recettes
effectuées pendant le mois de janvier 1913.
Il en résulte une plus-value de 33,637,000
francs par rapport aux évaluations, et une
plus-value de 9,252,600 francs par rapport
aux recouvrements du mois de janvier 1912.
Les Ministres et les
Commissions parlementaires
Le Conseil a arrêté l’attitude que les divers
mi- istres prendront devant les Commis
sions du Sénat et de la Chambre sur les
questions intéressant leur departement.
Le Cyclone de Madagascar
Le ministre des colonies a communiqué
au Conseil une dépêche du gouverneur géné
ral de Madagascar annonçant qu’une tem
pête cyclonique s’est abattue dans la nuit
du 23 au 24 janvier sur la région de Vohamar.
Il n’y a pas eu d’accident de personne, mais
des dégâts matériels assez importants sont
signales dans la ville de Vohamar. Le gou
verneur général a envoyé des secours aux
chefs de la province pour parer aux pre
miers besoins des sinistrés. La même dépê
che annonce que le vapeur Bagdad, de la'
Compagnie des Messageries maritimes, est
échoué à Ambohibé.
M, Jules Pams, commandeur
du Mérite Agricole
Parmi les nouveaux commandeurs du Mé
rite Agricole, on relève le nom de M. Jules
Pams, sénateur, ancien ministre de l’agri
culture dans le Cabinet Poincaré.
C’est une tradition dejà vieille, rue de Va-
renne, que le nouveau titulaire du porte
feuille de l’agriculture nomme son prédéces
seur immédiat commandeur de l’ordre.
La première signature que donna M. Jules
Pams, lorsqu’il fut pour la première fois mi
nistre dans le Cabinet Caiilaux, fut de pro
mouvoir commandeur M. Reynaud, son pré
décesseur ; il le fit le soir même de la trans
mission des pouvoirs. M. Fernand David a
renouvelé le 20 janvier le même geste avec
la même bonne grâce.
Au Parti Républicain Démocratique
La Commission centrale exécutive du parti
républicain démocratique a arrêté définiti
vement le programme du banquet du 18 fé
vrier, organise à l’occasion de l’entrée en
fonctions de M. Raymond Poincaré, élu pré
sident de la République.
Des toasts et discours seront prononcés à
ce banquet par MM. A. Carnot, Ritier, vice-
président du Sénat ; Lebrun, député, ancien
ministre ; André Faisant, avocat à la Cour
d’appel, au nom des Fédérations, des Comi
tés et des adhérents du parti.
La Commission a élu à l’unanimité vice-
présidents du parti MM. Henry Chéron et A.
Lebrun, et membres de ta Commission MM.
J.-L. de Lanessan et Noulens, tous députés
et anciens ministres.
Nouvelles du Sénat
La Délégation des Gauches
et la Réforme électorale
La délégation des gauches de la Chambre
s’est rendue au Sénat à trois heures. Elle a
été reçue par M. Clémenceau, président, par
les vice-présidents et ies rapporteurs de la
Commission sénatoriale de la réforme élec
torale.
Au nom des groupes républicains, M.
Charles Dumont a exprimé le désir qu’ils ont
tous de voir aussitôt que possible la réforme
électorale venir à l'ordre du jour du Sénat
et la solution définitive intervenir devant les
deux Assemblées avant le 14 juillet.
M. Clémenceau a répondu que la Commis
sion sénatoriale était dans les mêmes senti
ments. Il pense que dès les premiers jours
de mars, la discussion publique pourra être
engagée et les principes de la reforme
posés. . . .
U a ajouté que la délégation des gauches
de la Chambre pouvait compter sur le con
cours le plus vigilant de la Commission sé
natoriale pour répondre à tout moment aux
désirs du parti républicain.
Dans notre numéro du 27 octobre 1911,
nous faisions connaître que la Municipalité,
poursuivant son œuvre d'assainissement des
vieux quartiers, venait de faire entrepren
dre la démolition d’une série d’anciens im
meubles, logis de modestes ménages d’ou
vriers et de familles de pêcheurs, au milieu
desquels zig-zaguaient d’étroites ruelles, aux
ruisseaux infectes, portant les titres de
« impasse des Corderies » et « rue de Griin-
ville ».
La plupart des immeubles démolis depuis
deux ans, ont eu surtout pour but d’élargir
l’impasse des Corderies, de façon à pouvoir
créer ultérieurement une large voie paral
lèle aux rues du Perrey et Augustin-Nor
mand, voie le long de laquelle il sera possi
ble de construire de confortables logements
pour les nombreux ouvriers occupés dans la
région Ouest de notre ville.
En principe, l'Administration avait égale
ment résolu de prolonger la rueEmile-Zola,
de la rue Augustin-Normand jusqu’à la rue
du Perrey, mais elle n’a pu obtenir la pos
session de tous les immeubles qu’il convient
d’abattre pour arriver à la réalisation de ce
projet.
Ede a pu néanmoins en acquérir derniè
rement quelques-uns.
Dans le nombre sont les bâtiments que re
présentent notre gravure et qui portent les
numéros 65 à 67 sur la rue Augustin-Nor
mand. Ce sont de pauvres masures à un
étage avec grenier, construites en colombage
et couvertes en ardoises que précède une
cour largement ouverte à tous les passants.
L’administration a ég lement acheté un
immeuble de construction plus moderne, si
tué en arrière des précédents, portant le nu
méro 72 sur la rue du Perrey et formant
l’angle de la rue de Grainville. C’est une
maison en briques à un étage avec mansar
des, construite en briques et ardoises, dont
le rez-de-chaussée était occupé par des bou
tiques.
Tous ces bâtiments vont être vendus au
jourd’hui pour être abattus.
En cette même journée, les commissaires-
priseurs vendront également pour être dé
moli, un immeuble situé dans un autre
quartier : rue Jean-Macé, n» 82
C’est une maison à cinq étages et mansar*
des, construite en briques, colombage et dis-
santage, avec couverture en ardoises, qui se
trouve vis-à-vis du pavillon du directeur de
l’école Jean-Macé.
Sa disparition va contribuer à l’assainisse
ment de ce vieux quartier en permettant
d'élargir la petite place qui doit être créée
derrière les bâtiments de l'Arsenal.
A. P.
LE Procès des Bandits tragiques
———— —
LES INTERROGATOIRES
Inlerrogsloire de ISIeiffe
Metge, petit de taille, est un garçon jeune
au profil accentué, à la voix claire. Il tiendra
le plus souvent la tête baissée mais se dé
fendra avec énergie. Il niera, du reste, com
me les autres.
Le présidentCouinaud lui rappelle d’abord
ses antécédents. Il est né à Theil, dans l’Ar
dèche. Orphelin, il a été elevé par une
grand’mère qui loi a fait apprendre le mé
tier de cuisinier. On le place à Paris, puis en
Angleterre où il reste, car l’heure vient de
sonner de son service militaire : il est in
soumis.
Cependant, il revient à Paris et, aussitôt,
il fréquente la maison de l’Anarchie, à Ro-
mainville, où il fait la connaissance de Gar
nier, de Carrouy, de Kilbatchiche,etc., de la
femme Maîtrejean, bien entendu. Avec Val
let, il habite à Suresnes, puis à Garches,
toujours avec Vallet, et c’est après le double
assassinat de Thiais qu’il quitte précipitam
ment cette retraite,, n’ayant eu le temps que
de préparer une malle qui devait, plus tard,
lui être expédiée par un ami.
Ce départ si brusque paraît singulier au
président.
— Pourquoi ce départ qui ressemble si
singulièrement à une fuite ?
— On m’avait annoncé une perquisition.
On croyait trouver chez moi un camarade,
Rimbault. On se trompait, mais j’étais insou
mis, et je pris la fuite. Je n’avais pas autre
chose à faire !
— Ne vous êtes-vous pas alors réfugié
chez des amis, avenue Felix-Faure, à Nan
terre I
— Non.
— Au moment de votre départ si préci
pité, vous avez remis à votre maîtresse,
Barbe Le Clerch, une somme de 1,300 francs.
Pourquoi ? Et d’où venaient ces 1,300
francs T
— Un camarade m’avait confié cette som
me en dépôt.
— Qui ça, un camarade ? On vous l’a de
mande à l’instruction, et vous n’avez pas ré
pondu. Ici, je vous pose aujourd’hui la mê
me question.
— Je ne répondrai pas davantage.
— A Garches, dans le domicile que vous
aviez abandonné, on a trouvé une carabine
chargée, deux brownings avec leurs char
geurs, des fausses clefs...
— La carabine neconstituait qu’une arme
inoffensive. Quant aux brownings, iis ma-
valent été confiés par Vallet. .
— Oui. On peut aujourd’hui se servir de
Vallet : il est mort. Mais arrivons au double
crime de Thiais dont vous seriez a auteur
avec Carrouy. . .
— J’affirme n’y avoir pris aucune part...
— Cependant un témoin, Mlle Dragon, af
firme vous avoir vu, le jour même de l’as
sassinat, à Choisy-le-Roi, avec Carrouy.
— Ce témoin se trompe, et il se trompe
sur un point essentiel. Avais-je de la barbe?
Elle n'en sait rien. Or j’en avais, un “ bouc »,
et très fourni.
— Mais ce témoin ne s’est pas trompé sur
votre costume ? ... .
— Oh ! quand on est incapable de définir
une physionomie !...
Et Metge a un sourire et un haussement
d'épauler
Le président rappelle alors les constata-
tions faites le lendemain du crime par M.
Bertillon. Sur un meuble a été relevée l’em
preinte de la paume de la main gauche de
Metge, et cette paume présente des lignes
d’un dessin tout à fait spécial. Ce dessin est
particulier à Metge.
Me Lebreton, défenseur de Metge, inter
vient alors :
Pour arriver à une prétendue démonstra
tion, M. Bertillon a dû faire plusieurs rap-
ports, au moins cinq...
— Eh bien, maître, vous les discuterez !
— Moi, tient à ajouter Metge, je suis inno-
cent de cet assassinat i
Et le président passe ensuite en revue les
cambriolages qui sont aussi reprochés à
l’accusé, commençant par celui qui fut com
mis chez M. Schmidt, à Pavillons-sous-Bois.
— Ce cambriolage, je l’avoue !
S’il avoue celui-là, il nie avoir participé
à la mise à sac du bureau de poste de
Romainville.
* — Cependant, lui fait remarquer le prési
dent, on a retrouvé chez vous, à Garches,
après votre fuite, le plus grand nombre des
timbres volés !...
— Ils m’avaient été remis par Vallet.
— La glace du guichet avait été coupée
avec un diamant, et sur cette glace on a éga
lement relevé quelques-unes de vos em
preintes digitales.
Et alors voici l’explication de Metge.
— La chose est possible. Ce jour-là, 48
octobre, j’étais allé à ce bureau de poste pour
y faire des envois. J’ai pu toucher à la glace
du guichet.
— Eh ! voilà qui n’est pas mal ! ne peut
s’empêcher de s’écrier le président avec un
sourire.
Mais Metge ne se laisse pas désarçonner.
C’est ensuite le cambriolage commis, à
Rueil, dans la nuit du 28 octobre chez Mlle
Lisch, une mercière.
— Presque tous les objets volés ont été
retrouvés chez vous ?
— Ils y avaient été apportés par Vallet.
— Allons, Vallet, toujours Vallet, partout
Vallet ! Il a bon dos ’. Il reste contre vous
l’accusaiion d’affiliation à une association de
malfaiteurs ?
Metge réfléchit un moment, puis, d’une
voix douce :
— J’ai avoué ce que j’ai fait, c’est-à-dire la
cambriolage de Pavillons-sous-Bois. Ma faste,
si c’en est une, c’est d’avoir donné pendant
deux jours l’hospitalité à Carrouy. C était un
ami. C’était un bon garçon qu’on recherchait
alors pour une affaire à laquelle il n avait
pas participé, l’affaire de la rue Ordener. Je
ne sais rien des affaires de Montgeron et de
Chantilly : j’étais alors en prison.
Quand au crime de Thiais, j’affirme de
nouveau en être innocent. Thiais c’est 1 assas
sinat cruel, épouvantable. Quand on m a ar
rêté, a-t-on trouvé une arme sur moi T —
dans mon passé trouve-t-on un fait qui per
mette de me représenter comme un brutal,
comme un violent ? Messieurs, je vous K
jure, je suis innocent I
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