Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-02-06
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 février 1913 06 février 1913
Description : 1913/02/06 (A33,N14530). 1913/02/06 (A33,N14530).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637879z
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
‘33m Année
N 11,530
(6 Pages)
S Centimes
CDITION DU MATIN
S Centimes
(C Pages)
Jeudi 6 Février 1913
Administraleur- Délégué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne ‘Administration
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
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AU HAVRE
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0 Petit Havre
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La PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
se
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g Dernière Heure |
Les Retraites ouvrières
PARIS, TROIS HEURES MATIN
Amélioration progressive
L’Actualité Photographique
DEPECHES COMMERCIALES
/ ME- U2
) LONDRES, 5 Février, Dépêche de 4 h. 30
P
CUIVRE
fomptant ..
—TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
calme
£66 17 6
22/6
£ 66 17/6
15/-
ETAIN
domptant .
scutenu
£ 221 15/-
65/-
3 mois.....
£ 219 15/-
-1-
50/—
FER
Eomptant..
faible
£764/10 %
-1-
6 d
$ mois.....
£ 65/3
6 d
. Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
Su 4 février 1M3.
LA GUERRE D'ORIENT
L’Offensive Bulgare
( SoF’A.— Le général Savoff a adressé un
AOUvul ordre du jour à l’armée :
« Maintenant, déclare le . généralissime,
nous sommes entièrement prêts pour briser
définitivement la résistance des turcs ; nous
devons de nouveau terrasser l’ennemi man
quant d’entraînement, lui dicter nos condi-
lions de paix ».
Il termine par ces mots :
« Il faut chasser les turcs au-delà de la
mer ! ».
Le Bombardement d’Andrinople
Constantinople. — Le commandant d’An-
drinople a envoyé à 7 h. 30 le télégramme
suivant :
« 138 obus et 11 schrapnels sont tombés
sur la ville; 8 habitants ont été tués et 10
blessés ; 58 maisons ont été incendiées. Le
bombardement continue. »
Belgrade. — C’est vraisemblablement au-
jourd’hui que le ministre transmettra à M.
Gueschoff les désirs des consuls étrangers à
Anurinople pour sauvegarder la vie des Eu-
rropéens dans la ville assiégée.
j On ignore ici le nombre exact des Fran
çais résidant à Andrinople. On sait qu’il reste
encore de nombreux frères assomptionnis-
tes avec leurs élèves.
La cavalerie a pris diverses positions à
d’ennemi du côté de Gallipoli.
On dit qu’il n’y a pas eu d’engagement à
Tchataldja.
La division du général bulgare Saravoff
Murait été rappelée de Tchorlou sous Andri-
nople.
Bulgares et Turcs aux prises
Constantinople. — Hier matin a commen-
cé un combat entre deux régiments bulga-
rres et les troupes turques à Kovakly Tepe,
/dans la zone de Gallipoli.
; Le combat s’est terminé à l’avantage des
Turcs.
La canonnière Zahof a bombardé les posi
tions bulgares de Myriofyto sur la mer de
‘Marmara.
Trois cents Bulgares auraient été tués.
Autour de Scutari
< CETTIGNE. — Le commandant de Scutari a
fait savoir au général commandant l’armée
monténégrine qu’ayant appris qu’un armis
tice avait été conclu, il l’invitait à lui adres
ser des parlementaires.
Deux parlementaires furent envoyés à
Scutari ; ils déclarèrent aux turcs que l’ar
mistice était expiré et que les hostilités ayant
ôté reprises, la réunion des plénipotentiaires
/était sans utilité.
A LA COMMISSION SÉNATORIALE
, - DE L’IMPOT SUR LE REVENU
La Commission sénatoriale de l'impôt sur
île revenu s’est réunie hier, sous la présiden-
ice de M. Poirier.
Elle a continué l’examen de l'avant-projet
(de M. Aymon (valeurs mobilières et proprié-
tés non bâties).
Après une longue discussion, les membres
(de la Commission ont chargé leur president
d’adresser une lettre à M. Klotz pour lui de
mander des explications sur l’amendement
.proposé à la Chambre par M. Renard et
ayant pour objet le dégrèvement immédiat
de la terre en détachant du projet d’impôt
général du revenu la partie relative aux va-
fleurs mobilières étrangères.
/' UNE MANIFESTATION A TOULON
• Toulon. — Les revendeuses du marché
mécontentes d’un récent arrêté qui aug
mente la taxe des emplacements qu’elles OC-
cupent, se sont rendues à la mairie alurs
que le Conseil municipal était en séance.
Elles ont alors manifesté si bruyamment,
réclamant l’annulation de l’arrêté en ques-
tion, que le maire a dû faire expulser les
manifestantes par la police.
- Les revendeuses, ayant à leur tête les con-
scillers unifiés, ont organisé une manifesta-
ition qui a parcouru la ville au chant de Elu-
Met nationale.
De séveres mesures d’ordre ont été prises.
LA GFÈVE GÉNÉRALE EN BELGIQUE
Bruxelles. — Les milieux socialistes assu-
rent que la grève générale en vue de l’obten
tion du suffrage universel sera déclarée le
31 mars prochain.
@mucneccncess(ggcomo=aa
GUILLAUME H A KŒNISBERG
' Berlin. — L’empereur a prononce hier un
/discours à Kœnisberg devant la Diète pro-
vinciale de la Prusse Orientale.
( On relève la phrase suivante prononcée
3 par l’empereur :
j « Que d’heureux changements de 1813 à
1913 t
» Les œuvres bienfaisantes de paix ont pris,
NEW-YORK, 5 FÉVRIER
Cotons : mars, baisse 1 point ; mai,
inchangé ; juillet, inchangé ; octobre, hausse
2 points.
Cafés : baisse 11 à A3 points.
NBW-YORK, 6 FÉVRIER
Cuivre Standard disp
— mai
Amalgazat. Cop...
Fer
C. 10 1001
C. PRZGEDENI
14 87
15 —
15 02
15 25
71 7 8
72 7.8
18 25
18 25
CHICAGO, 5 FÉVRIER
Blé sur......
Maïs sur
Saindoux sur.
c. on jour
C. PRECED
Mai
93 1/2
93 3'4
Juillet....
91 1 8
91 3 8
Mai
53 1 8
53 1/2
Juillet....
53 7 8
54 1/4
Mai
10 32
10 35
Juillet....
10 82
10 35
la place des faits de guerre ; les événements
d’il y a cent ans nous rappellent avec insis
tance que ce ne sont pas les lauriers de la
guerre qui assurent en dernier ressort la
destinée et l’avenir des peuples, c'est seule
ment la force morale qui réside en eux. »
LA FAUSSE ALERTE DE STRASBOURG
Strasbourg. — La police vient d’arrêter
un nomme Walter qui lanç la fausse nou
velle de l’arrivée de l’empereur à Stras
bourg.
Walter est un ancien sous-officier trésorier.
Le télégramme annonçant l’arrivée de
l’empereur, avait été expédié le matin au
gouvernement militaire de Strasbourg qui
avait immédiatement donné l’alarme à la
garnison composée de vingt mille hommes.
e=====-===----=======%
CRÉATION D’UNE FLOTTE AÉRIENNE
CHINOISE
Limoges. — La France Militaire annonce
que le président de la République chinoise a
décide la création d’une flotte aérienne dont
l’instruction sera confiée à un officier fran
çais lieutenant d’infanterie coloniale.
L’année prochaine, un grand concours
d’aéroplanes sera organisé à Pékin où seront
conviés tous les constructeurs.
Le gouvernement chinois prévoit une
flotte aérienne d’un millier d’avions.
TUÉ A COUPS DE HACHE
Bordeaux. — Un nouveau crime vient
d’être découvert à Bordeaux.
Un vieillard de 71 ans, M. Laboudigue,
brocanteur, a été trouvé dans sa chambre,
tué à coups de hache.
L’enquête a établi que le brocanteur avait
reçu chez lui, très tard dans la soirée de mar
di, un jeune homme venu pour acheter un
costume de carnaval.
Les poches du pantalon do la victime ayant
été retournées et aucun argent n’ayant été
retrouvé sur le défunt qui devait avoir sur
lui une somme de cent francs environ, on
en conclut que le jeune inconnu a surpris le
vieillard et l’a tué pour le voler.
Nouvelles Pulifiques
Un Dîner en l’honneur
de M. Poincaré
Les avocats, anciens secrétaires de M. Ray
mond Poincaré, ont offert un dîner au nou
veau chef de l’Etat et a Mme Raymond Poin
caré.
Pour mieux marquer le caractère intime
de ce dîner, qui ne réunissait que des avo
cats, aucun discours ne fut prononcé.
Les convives étaient : M. Bérard, sous-
secrétaire d’Etat aux beaux-arts; MM. Payen,
et Mme, M. Golrat et Mme, M. Boucher, M.
Jeanningros et Mme, M. Lyon et Mme, MM.
Sabarier, Reibel, Zambaux, Wolf, Jallu, Rei-
chenback, Loncie, Mlle Galtier.
Le President de la République et Mme
Poincaré se sont retirés un peu après dix
heures.
----------------------------------------------------
La Transmission aes
Pouvoirs Présidentiels
Voici comment s’effectuera, le 18 février, la
transmission des pouvoirs présidentiels.
Cette cérémonie se déroulera au palais de
l’Elysée.
Les présidents et les bureaux des deux
Chambres, escortés par un peloton de dra
gons, arriveront quelques instants avant la
cérémonie à l’Elysée ou les ministres se ren
dront individuellement. Tous se réuniront
dans le salon des ambassadeurs où doit avoir
lieu la transmission des pouvoirs.
Le président du Conseil ira chercher offi
ciellement à son domicile personnel le nou
veau président de la République et accom
pagnera M. Poincaré à l’Élysée. Les membres
des maisons civile et militaire du nouveau
chef de l’Etat suivront et le cortège sera es
corté par un escadron de cuirassiers.
Au moment où M. Raymond Poincaré pé
nétrera dans la cour d’honneur de l'Elysée où
les honneurs seront rendus par un bataillon
avec drapeau et musique, une salve de 21
coups de canon sera tirée aux Invalides.
M. Raymond Poincaré sera reçu dans la
grande antichambre du palais par M. Falliè-
res qui le conduira dans le grand salon où
seront groupés les bureaux des Chambres et
les ministres.
Deux allocutions seront prononcées : par
M. Fallières et par M. Poincaré.
Après la cérémonie, M. Poincaré et M. Fal
lières se rendront à l’Hôtel de Ville, et, après
cette réception par la Ville de Paris, M.Ray-
mond Poincaré reconduira M. Fallières à son
nouveau domicile personnel, rue Fran-
çois-I ep .
A son retour à l'Elysée, M. Poincaré rece
vra le grand-chancelier de la Légion-d’Hon-
neur qui lui remettra le grand collier de
l’ordre et les insignes de grand’croix.
M. Poincaré quittera ensuite l’Elysée sans
escorte pour rentrer à son hôtel de la rue du
Commandant-Marchand. Il ne s’installera a
l’Elysée au’ulterieurement.
La loi des retraites ouvrières et paysan
nes est essentiellement perfectible, nous
n’avons cessé de le dire et de le répéter.
Au jour de son application, alors qu’une
campagne de dénigrement systématique
était menée contre elle à la fois par les
réactionnaires les plus rétrogrades et par
les révolutionnaires les plus intransigeants,
nous avons, comme toute la presse républi
caine, analysé les dispositions de la loi,
montré l’esprit de justice et de solidarité
humaine qui én avait inspiré le vote ; et, à
ceux qui nous en signalaient les imperfec
tions pratiques, nous nous sommes efforcés
de prouver que les améliorations nécessai
res pourraient y être apportées, sans que le
principe en fût. en quoi que ce soit,modifié,
et nous avons dénoncé le danger de l’abs
tention, qui était alors prêchee par les pro
phètes de la C. G. T.
Depuis celle époque, sous la vigoureuse
action des successifs Ministres du Travail,
et particulièrement de MM. René Viviani,
Paul-Boncour et Léon Bourgeois, les roua
ges ont été sensiblement assouplis, et nous
nous sommes fait un devoir de signaler au
fur et à mesure les améliorations ainsi ap
portées au texte primitif.
Il est juste de dire — et, du reste, c’est
le plus bel éloge qu’on puisse faire de la loi
en elle-même — que le concours le plus
dévoué et le plus précieux tout à la fois fut
apporté aux Ministres réformateurs par les
mutualistes. Au Havre même, M. Léopold
Mabilleau exposa il y a quelques mois au
Cercle Franklin les avantages que les mem
bres des Sociétés de Secours Mutuels, si
florissantes en notre ville, pouvaient tirer
de l’application de la loi du 5 avril 1910.
Depuis, la nécessité de remanier ou de
préciser les textes complexes dont l'ensem-
ble constitue la loi elle-même n’a pas cessé
de préoccuper le gouvernement aussi bien
que le Parlement, soucieux l’un et l'autre
d’assurer le bon fonctionnement des retrai
tes ouvrières, sans se départir de la pru
dence exigée par la répercussion immédiate
que la moindre réforme partielle peut avoir
sur les finances publiques.
Et c'est ainsi que la Commission d’assu
rance et de prévoyance sociales de la Cham
bre est actuellement saisie d’un projet
gouvernemental tendant à diverses modifi
cations.
Le rapport, dont les conclusions ont été
définitivement adoptées par la Commission
dans sa réunion de mardi, a été confié à M.
Albert Métin, député du Doubs, et ce choix
est fort heureux en lui-même., puisque M.
Albert Métin, sociologue avisé et historien
des démocraties australiennes, fut un des
collaborateurs de M. Viviani, lors du pas
sage de celui-ci au Ministère du Travail
Le texte ainsi sanctionné et qui va être
incessamment soumis à l’examen et au vote
des Chambres, comprend notamment : le
timbre unique; la faculté pour les membres
de la famille des assurés obligatoires de
s’assurer comme les membres de la famille
des assurés facultatifs ; le maintien de la
remise de 5 0/0 aux Associations autorisées
à taire la collecte des cotisations ouvrières
et l'addition de 1 0/0 pour la collecte des
cotisations patronales.
La part faite dans les placements des
fonds de retraite aux œuvres sociales, habi
tations à bon marché, etc., a été portée de
1/10 à 1/4 sur la proposition de M. Métin.
Le rapporteur a également fait adopter
l’extension aux assurés facultatifs de la dis
position qui fait compter aux obligatoires
une année de versement par année de ser
vice militaire pour les hommes, par chaque
maternité pour les femmes.
On avait proposé l’extension du régime
transitoire à toutes les femmes d’assurés, ce
qui imposerait une dépense allant jusqu’à
35 millions par an.
Le rapporteur a fait adopter une transac
tion : réversibilité de l’allocation de l’Etat
sur la tête de la veuve d’assuré facultatif ou
obligatoire.
Enfin, M. Métin a demandé et obtenu que
la Commission entendît très prochainement
son rapport sur la modification de l’article
23, c’est-à-dire de l’obligation des verse
ments patronaux et ouvriers, qui fait l'ob-
jet d’un projet de loi particulier déposé par
le gouvernement.
Ce projet de loi avait été déposé parM.
Léon Bourgeois à la suite d’un arrêt de la
Cour de cassation, reconnaissant qu’aux
termes de l’article 23 actuel, l’employeur à
qui l’assuré ne présentait pas la carte d’as
sujetti n’était passible d’aucune sanction
pénale, puisque ce n’était pas par sa faute
que l’apposition des timbres n’avait pas eu
lieu.
Nous avons ici même analysé la modifi-
cation proposée par M. Léon Bourgeois, et
qui précisait à la fois les obligations des
employeurs et des employés.
Rappelons que d'après ce projet, l’em
ployé ou l’assuré par la faute duquel le
prélèvement sur le salaire ou l’apposition
des timbres, prescrits par la loi, n’auront
pas eu lieu, sera passible d’une amende
égale aux versements omis prononcée par
le juge de simple police, quel que soit le
chiffre ; sans préjudice de la condamnation,
par le même jngenent, au paiement de la
somme représentant les versements à sa
charge.
En cas de non-apposition des timbres,
s’il n’y a pas lieu de faire application de
ces dispositions, les obligations respecti
ves de l’employeur et de l’assuré seront dé
finies et sanctionnées ainsi qu’il suit.
Si l’employeur a effectué sur le salaire
le prélèvement légal, il devra adresser au
préfet, dans le cours du premier mois de
chaque trimestre pour le trimestre écoulé,
en timbres-retraite, le montant de la dou
ble contribution.
Si l’employeur n’a pu effectuer sur le sa
laire le prélèvement légal, il devra adres
ser au préfet, dans les délais et conditions
prévus ci-dessus, le montant de sa contri
bution. Dans ce dernier cas, le salarié reste
tenu au versement de sa cotisation person
nelle.
En cas de non exécution des obligations
inscrites dans les trois prescriptions qui
précèdent, les employeurs ou assurés seront
mis en demeure, par le préfet, d’effectuer,
pour une période qui ne saurait remonter à
plus d'un an, les versements auxquels ils
sont tenus.
Si, dans les douze mois qui ont suivi une
mise en demeure devenue définitive, l'em
ployeur ou l’assuré s’est mis en situation
d’encourir une nouvelle mise en demeure,
il sera considéré comme ayant contrevenu
à la disposition du paragraphe premier du
nouvel article et passible des sanctions qui
y sont prévues. -
Ce texte de M. Léon Bourgeois fut déjà
assez vivement critiqué lors de son dépôt
au mois de novembre dernier. Aujourd’hui,
la Commission se trouve en présence d’une
proposition de loi de M. Ernest Lairolle,
député des Alpes-Maritimes, qui constitue
un véritable contre-projet.
M. Lairolle propose de remédier à l’in
convénient signalé par M. Léon Bourgeois,
et reconnu par tous, en ajoutant à l’article
3 un paragraphe stipulant que « si l’assuré
n’est pas muni de sa carte annuelle, ou re
fuse de la présenter, l’employeur doit s’en
procurer une autre aux frais de l’assuré et
retenir la somme déboursée lors du paye
ment suivant du salaire ». En même temps,
l’article 23 serait modifié de façon à ne glus
distinguer entre les versements à la charge
de l’employeur et ceux à prélever sur le sa
laire ; la faculté laissée par cet article se
rait changée en obligation.
C’est à l’examen de ces deux propositions
différentes, mais tendant toutes deux à as
surer définitivement l’application du prin
cipe de l'obligation, que va donc se consa
crer maintenant la Commission d’Assuran
ce et de Prévoyance sociales; et il faut sou
haiter que sorte enfin de ses délibérations
un texte à la fois clair et précis, grâce au
quel le fonctionnement de la loi pourra être
assuré normalement et sans nouvelles com
plications de jurisprudence.
F. Polet.
Nouvelles de la Chambre
Une interpellation sur
les Conventions Postales
M. Gasparin, député de la Réunion, vient de
déposer sur le bureau de la Chambre une
demande d’interpellation, adressée au mi
nistre des travaux publics, au sujet des nau
frages récents de quatre paquebots des Mes
sageries Maritimes affectes à la ligne de l’O
céan Indien: le Salazie, le Bagdad, le Dj^nmalt
et VAdour. M. Gasparin se propose de de
mander au ministre quelles mesures il
compte prendre pour faire respecter par la
Compagnie des Messageries Maritimes le
contrat intervenu entre l’Etat et elle en
juillet dernier et pour assurer le transport
postal ainsi que celui des passagers ou mar
chandises sur la ligne de Madagascar et de
la Réunion.
A la Commission des Douanes
La Commission des douanes s’est réunie,
mardi matin, sous la présidence de M.
Thierry.
Elle a entendu la déposition de M. Bellet,
directeur du commerce extérieur au minis
tère du commerce, sur le projet de loi ten
dant à étendre le régime de l’admission tem
poraire aux tissus de soie pure, pongees, CO-
rah, tussah ou tussor, écrus ou simplement
decrués, d’origine extra-européenne, desti
nés à être brodés.
La Commission, après une audition de
deux heures, a décidé d’en délibécer ulté
rieurement. Elle a nommé M. de La Tré-
moïlie rapporteur provisoire de la proposi
tion de loi de M. Damour ayant pour objet
de réduire à 100 francs par 100 kilos le droit
minimum sur le café en fèves et pellicules
d’origine étrangère.
Le Règlement des comptes de pêche
La Commission de la marine, réunie sous
la présidence de M. Thomson, a entendu une
delegation du Comité des armateurs de
France, à laquelle s’était joint M. Riotteau,
sénateur.
Les armateurs ont présenté des observa
tions sur la proposition de loi de M. Guer-
nier, concernant les contestations dans le
règlement des comptes de pêche entre arma
teurs et inscrits maritimes à la grande pê
ché, dans le règlement des comptes de pê
che entre armateurs et inscrits maritimes en
temps de pêche.
Cette proposition, sur le rapport de son
auteur, avait été préalablement approuvée a
l’unanimité par la Commission.
Les armateurs, après discussion à laquelle
ont pris part MM. Guernier, Bouisson, Riot-
teau et les divers membres de la délégation,
ont déclaré être d’accord avec la Commission
sur le fond du projet et ont reconnu que le
texte proposé leur impose des obligations
dont ils reconnaissent la raison dette et
l'équité.
@
66
Photo Patil Kaws
Le Nouveau Sémaphore de l’Etat, à la Hève
LE Procès des Bandits tragiques
— — • — -
LES INTERROGATOIRES
LInlerrogatoire de Sètnenfof
L’interrogatoire de Monier, dit Simentof,
est repris dès le début de l’audience. Sera-t-il
aussi bavard qu’il l’a été la veille et parlera-
t-il autant pour ne rien dire ? On est tout de
suite fixé, il a n papier à la main. Il le con
sultera ; il sera long, filandreux et sans au
cun pittoresque.
— Nous en sommes arrivés avec vous,
questionne le président, aux crimes de Mont-
geron et de Chantilly. Reconnaissez vous
avoir pris part aux uns et aux autres ?
— Je suis absolument étranger à ces deux
événements !
— Des témoins vous ont vu, et dans la fo
rêt de Sériait, sur la route, et à Chantilly.
— Ces témoins ont mal vu. Le plus affirma
tif même reconnaît ne m’avoir aperçu que de
profil. Reconnaître quelqu’un sur un profil,
c’est fragile l
— Il en est un, parmi ces témoins, qui a
pu vous bien dévisager. Il vous a vu, à
Chantilly, dans les bureaux de la Soci té gé
nérale, tirer sur l’une des victimes, M. Le
gendre, et, coïncidence singulière, on a re
trouvé dans les vêtements du malheureux
une balle correspondant à un revolver de six
millimètres analogue à celui qui fut décou
vert sur votre cheminée lors de votre arres
tation.
— Nous verrons les témoins. Je n’étais ni
à Montgeron, ni à Chantilly, Comment au-
rait-on pu m’y voir, puisque j’étais à ce mo
ment là employé chez Gauzj.
Chez Gauzy, où, soit rappelé entre paren
thèses, l’infortuné chef adjoint de la Sûreté
devait trouver la mort.
— Interrogé, Gauzy n’a pas été très affir
matif quant à votre présence chez lui, ce
jour-là... Lors de votre arrestation, on a
trouvé sur vous une somme de 1,300 francs.
D’où provenait cette somme ?
— De mes économies.
— L’accusation a un autre système. Elle
prétendra, non sans vraisemblance, que ces
1,300 francs représentaient votre part dans
le drame de Chantilly. Il y a aussi autre cho-
se de bien significatif : quand vous avez été
arrête, vous vous êtes écrié: « Je suis fait ! »
Ce cri n’est pas celui d’une conscience bien
tranquille.
— Eh t que vous répondre ? « Fait », je
l’étais en effet et j’avais bien le droit de le
constater !
— On n’a pas un cri pareil quand on a
pour soi une conscience tranquille.
— Vous oubliez que j’étais insoumis.
— Vous êtes accusé aussi d’affiliation à une
association de malfaiteurs, et cette accusa
tion est, elle aussi, pleinement justifiée. Vos
rapports avec tous vos coaccusés d’aujour-
d’hui sont certains ; indéniables aussi ceux
que vous avez eus avec ceux qui sont morts,
Bonnot, Garnier et Vallet. Quand, pour des
raisons qu’on n’a pu établir, vous renoncez
à l’hospitalité que vous a offerte Gauzy, vous
lui annoncez l’arrivée d’un ami que vous re
commandez à son bon accueil. Cet ami, C‘e-
tait Bonnot, et c’est dans la chambre où ce
bandit devait vous remplacer que M. Jouin
était tué dans des conditions atroces.
— Je n’ai pas envoyé Bonnot chez Gauzy,
et pour cette bonne raison c’est que je savais
que sa maison était surveillée par la police.
Y envoyer Bonnot, c’était le livrer tout sim
plement à M. Guichard.
Et l’interrogatoire de Simentof se termine
sur cette déclaration.
Ftiterrogulolre de Soedg
— Soudy, levez-vous.
Soudy se lève. Lui aussi est un gamin, un
gamin au visage imberbe, au profil accen
tué, aux cheveux châains lissés en ban
deaux. Il a vingt ans et, déjà il a subi plu
sieurs condamnations : il est meme interdit
de séjour. Il nous parlera cependant de sa
moralité, et ce sera un peu long, car ce sera
un discours, un discours appris par cœur,
mais il aura des défaillances de mémoire et
lui comme ceux que nous avons entendu
déjà aura alors recours à des petits papiers.
Tout cela serait enfantin, si des têtes n’é
taient en jeu t
II a été condamné :
— J’ai été condamné à tort :
Et sa voix se fera douce.
— Moi, je ne retiens qu’un fait, .. le pré
sident, c’est que vous avez été condamné, et
j’ai là, sous les yeux, votre casier judiciaire.
D’abord garçon épicier, vous vous faites
chasser de chacune de vos places parce que
Cliché Petit Nswre
vous êtes violent et aussi à raison de vos
théories anarchistes. Puis vous devenez ca
melot et vous tombez malade. C’est alors
que sous le nom de Colombo on vous trou
ve dans un sanatorium, et là, vous conti-
nuez encore votre propagande anarchiste.
Peu après, vous devenez à votre tour, l’un
des assidus do V Anarchie, OÙ vous avez con
nu Bonnot, Garnier et Carrouy. Voilà de
façon générale, votre passé. Qu’avez-vous à
dire ?
— J’ai à dire (et voilà le discours.dont nous
pariions tout à l’heure), j’ai à dire que je
ne reconnais, ni à vous messieurs de la
cour, ni à vous, messieurs les jurés, le droit
de méjuger. Vous n’êies ni des êtres sur-
natures, ni des dieux. Ceux-là n’existent
que dans la mythologie. Vous êtes tout sim
plement des hommes qui ont à leur disposi
tion un appareil dit de justice qui est desti
né à me torturer, moi qui suis sur un lit de
douleur...
Cet exode jette un froid, car il n’y a, là-
dedans, rien de bien neuf et ce défi nous
l’avons, il y a longtemps, entendu jeter dans
cette même salle d’assises par une voix au
trement énergique, celle d'Emile Henry.
Et Soudy, celui qu’on a surnommé l’hom
me à la carabine, continue.
— Si j’accepte la discussion, concède-t-il,
c’est que je suis certain d’arriver ici à dé
montrer mon innocence l
Comment ? En niant tout, comme les au
tres.
— Mais, lui fait remarquer le président
avec un sourire, vous voilà en contradiction
avec vous-même ! Vous venez de dire que
vous nous refusez le droit de vous juger;
comment, dès lors, saurions-nous procla
mer votre innocence ?
— En fait, je suis obligé de reconnaître
que vous avez le droit de me juger...
Et Soudy de raconter ensuite son passé à
sa manière. La vie lui a été dure, cruelle et
injuste. Les patrons, quand il en a eu, le
traitaient comme une bête de somme. Ils
étaient fourbes, alcooliques et menteurs. On
lui reproche, à lui, des violences de carac
tère. Il n'est « qu’un violent de parole ».
— Je devais être ainsi amené naturelle-
ment à faire de F « illégalisme », ce que
vous appelez, vous, prêcher le vol ou plutôt
la reprise individuelle. Il est une chose cer
taine, c’est que si j’avais eu une situation
adéquate à mon intelligence, je n’aurais pas
été un partisan de l’ « il légalisme ».
Et Soudy se cambre, les bras croisés, les.
yeux au plafond.
Le président, qui a écouté patiemment,
risque alors une question :
— Vous avez terminé ?
— Oui.
— Eh bien, parlons maintenant des faits
qui vous sont reprochés. Reconnaissez-vous,
je renouvelle ma question, avoir participé
aux crimes de Montgeron et de Chantilly ?
— Non ; car je suis, moralement et maté
riellement, contre les attentats à la vie hu
maine : les cinq témoins qu’on a groupés
contre moi se trompent. A l’instruction,
n‘est-ce point Garnier que des témoins, sur
sa photographie, ont pris pour l’homme à la
carabine? .
— Aussitôt après votre arrestation, le doc
teur Paul, médecin légiste, a remarqué que
vous portiez au front une sorte de cicatrice
paraissant avoir été faite par une vigoureuse
friction à l’alcool. Et des témoins ont cons
taté qu’après les crimes de Chantilly, vous
n’aviez pu que difficilement sauter dans l’au
tomobile qui partait à toute vitesse. Ils ont
pu voir assez pour affirmer que vos camara
des durent alors vous frictionner pour vous
redonner une énergie que vous n’aviez
plus.
— La friction est certaine, mais c est à
P Anarchie où je m’étais trouvé mal que des
camarades durent me soigner. On n’eut pas
à me soigner dans l’automobile de Chan
tilly. Je n’y étais pas.
Et Soudy de se lancer alors dans une dis
cussion qui n’en finit plus. Il veut, lui aussi,
comme Dieudonné, jouer d’un alibi, et il
équivoquera sur des dates.
— Lors de votre arrestation, on vous
trouve porteur d’un browning et de deux
chargeurs. Pourquoi ?
— Vous avez dit vous même que j étais "P
interdit de séjour. On pouvait donc me re
chercher, mais je me préoccupais de ne pas
laisser attenter a ma liberté sans me dére-k
N 11,530
(6 Pages)
S Centimes
CDITION DU MATIN
S Centimes
(C Pages)
Jeudi 6 Février 1913
Administraleur- Délégué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne ‘Administration
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
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AU HAVRE
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0 Petit Havre
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L'AGENOE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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g Dernière Heure |
Les Retraites ouvrières
PARIS, TROIS HEURES MATIN
Amélioration progressive
L’Actualité Photographique
DEPECHES COMMERCIALES
/ ME- U2
) LONDRES, 5 Février, Dépêche de 4 h. 30
P
CUIVRE
fomptant ..
—TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
calme
£66 17 6
22/6
£ 66 17/6
15/-
ETAIN
domptant .
scutenu
£ 221 15/-
65/-
3 mois.....
£ 219 15/-
-1-
50/—
FER
Eomptant..
faible
£764/10 %
-1-
6 d
$ mois.....
£ 65/3
6 d
. Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
Su 4 février 1M3.
LA GUERRE D'ORIENT
L’Offensive Bulgare
( SoF’A.— Le général Savoff a adressé un
AOUvul ordre du jour à l’armée :
« Maintenant, déclare le . généralissime,
nous sommes entièrement prêts pour briser
définitivement la résistance des turcs ; nous
devons de nouveau terrasser l’ennemi man
quant d’entraînement, lui dicter nos condi-
lions de paix ».
Il termine par ces mots :
« Il faut chasser les turcs au-delà de la
mer ! ».
Le Bombardement d’Andrinople
Constantinople. — Le commandant d’An-
drinople a envoyé à 7 h. 30 le télégramme
suivant :
« 138 obus et 11 schrapnels sont tombés
sur la ville; 8 habitants ont été tués et 10
blessés ; 58 maisons ont été incendiées. Le
bombardement continue. »
Belgrade. — C’est vraisemblablement au-
jourd’hui que le ministre transmettra à M.
Gueschoff les désirs des consuls étrangers à
Anurinople pour sauvegarder la vie des Eu-
rropéens dans la ville assiégée.
j On ignore ici le nombre exact des Fran
çais résidant à Andrinople. On sait qu’il reste
encore de nombreux frères assomptionnis-
tes avec leurs élèves.
La cavalerie a pris diverses positions à
d’ennemi du côté de Gallipoli.
On dit qu’il n’y a pas eu d’engagement à
Tchataldja.
La division du général bulgare Saravoff
Murait été rappelée de Tchorlou sous Andri-
nople.
Bulgares et Turcs aux prises
Constantinople. — Hier matin a commen-
cé un combat entre deux régiments bulga-
rres et les troupes turques à Kovakly Tepe,
/dans la zone de Gallipoli.
; Le combat s’est terminé à l’avantage des
Turcs.
La canonnière Zahof a bombardé les posi
tions bulgares de Myriofyto sur la mer de
‘Marmara.
Trois cents Bulgares auraient été tués.
Autour de Scutari
< CETTIGNE. — Le commandant de Scutari a
fait savoir au général commandant l’armée
monténégrine qu’ayant appris qu’un armis
tice avait été conclu, il l’invitait à lui adres
ser des parlementaires.
Deux parlementaires furent envoyés à
Scutari ; ils déclarèrent aux turcs que l’ar
mistice était expiré et que les hostilités ayant
ôté reprises, la réunion des plénipotentiaires
/était sans utilité.
A LA COMMISSION SÉNATORIALE
, - DE L’IMPOT SUR LE REVENU
La Commission sénatoriale de l'impôt sur
île revenu s’est réunie hier, sous la présiden-
ice de M. Poirier.
Elle a continué l’examen de l'avant-projet
(de M. Aymon (valeurs mobilières et proprié-
tés non bâties).
Après une longue discussion, les membres
(de la Commission ont chargé leur president
d’adresser une lettre à M. Klotz pour lui de
mander des explications sur l’amendement
.proposé à la Chambre par M. Renard et
ayant pour objet le dégrèvement immédiat
de la terre en détachant du projet d’impôt
général du revenu la partie relative aux va-
fleurs mobilières étrangères.
/' UNE MANIFESTATION A TOULON
• Toulon. — Les revendeuses du marché
mécontentes d’un récent arrêté qui aug
mente la taxe des emplacements qu’elles OC-
cupent, se sont rendues à la mairie alurs
que le Conseil municipal était en séance.
Elles ont alors manifesté si bruyamment,
réclamant l’annulation de l’arrêté en ques-
tion, que le maire a dû faire expulser les
manifestantes par la police.
- Les revendeuses, ayant à leur tête les con-
scillers unifiés, ont organisé une manifesta-
ition qui a parcouru la ville au chant de Elu-
Met nationale.
De séveres mesures d’ordre ont été prises.
LA GFÈVE GÉNÉRALE EN BELGIQUE
Bruxelles. — Les milieux socialistes assu-
rent que la grève générale en vue de l’obten
tion du suffrage universel sera déclarée le
31 mars prochain.
@mucneccncess(ggcomo=aa
GUILLAUME H A KŒNISBERG
' Berlin. — L’empereur a prononce hier un
/discours à Kœnisberg devant la Diète pro-
vinciale de la Prusse Orientale.
( On relève la phrase suivante prononcée
3 par l’empereur :
j « Que d’heureux changements de 1813 à
1913 t
» Les œuvres bienfaisantes de paix ont pris,
NEW-YORK, 5 FÉVRIER
Cotons : mars, baisse 1 point ; mai,
inchangé ; juillet, inchangé ; octobre, hausse
2 points.
Cafés : baisse 11 à A3 points.
NBW-YORK, 6 FÉVRIER
Cuivre Standard disp
— mai
Amalgazat. Cop...
Fer
C. 10 1001
C. PRZGEDENI
14 87
15 —
15 02
15 25
71 7 8
72 7.8
18 25
18 25
CHICAGO, 5 FÉVRIER
Blé sur......
Maïs sur
Saindoux sur.
c. on jour
C. PRECED
Mai
93 1/2
93 3'4
Juillet....
91 1 8
91 3 8
Mai
53 1 8
53 1/2
Juillet....
53 7 8
54 1/4
Mai
10 32
10 35
Juillet....
10 82
10 35
la place des faits de guerre ; les événements
d’il y a cent ans nous rappellent avec insis
tance que ce ne sont pas les lauriers de la
guerre qui assurent en dernier ressort la
destinée et l’avenir des peuples, c'est seule
ment la force morale qui réside en eux. »
LA FAUSSE ALERTE DE STRASBOURG
Strasbourg. — La police vient d’arrêter
un nomme Walter qui lanç la fausse nou
velle de l’arrivée de l’empereur à Stras
bourg.
Walter est un ancien sous-officier trésorier.
Le télégramme annonçant l’arrivée de
l’empereur, avait été expédié le matin au
gouvernement militaire de Strasbourg qui
avait immédiatement donné l’alarme à la
garnison composée de vingt mille hommes.
e=====-===----=======%
CRÉATION D’UNE FLOTTE AÉRIENNE
CHINOISE
Limoges. — La France Militaire annonce
que le président de la République chinoise a
décide la création d’une flotte aérienne dont
l’instruction sera confiée à un officier fran
çais lieutenant d’infanterie coloniale.
L’année prochaine, un grand concours
d’aéroplanes sera organisé à Pékin où seront
conviés tous les constructeurs.
Le gouvernement chinois prévoit une
flotte aérienne d’un millier d’avions.
TUÉ A COUPS DE HACHE
Bordeaux. — Un nouveau crime vient
d’être découvert à Bordeaux.
Un vieillard de 71 ans, M. Laboudigue,
brocanteur, a été trouvé dans sa chambre,
tué à coups de hache.
L’enquête a établi que le brocanteur avait
reçu chez lui, très tard dans la soirée de mar
di, un jeune homme venu pour acheter un
costume de carnaval.
Les poches du pantalon do la victime ayant
été retournées et aucun argent n’ayant été
retrouvé sur le défunt qui devait avoir sur
lui une somme de cent francs environ, on
en conclut que le jeune inconnu a surpris le
vieillard et l’a tué pour le voler.
Nouvelles Pulifiques
Un Dîner en l’honneur
de M. Poincaré
Les avocats, anciens secrétaires de M. Ray
mond Poincaré, ont offert un dîner au nou
veau chef de l’Etat et a Mme Raymond Poin
caré.
Pour mieux marquer le caractère intime
de ce dîner, qui ne réunissait que des avo
cats, aucun discours ne fut prononcé.
Les convives étaient : M. Bérard, sous-
secrétaire d’Etat aux beaux-arts; MM. Payen,
et Mme, M. Golrat et Mme, M. Boucher, M.
Jeanningros et Mme, M. Lyon et Mme, MM.
Sabarier, Reibel, Zambaux, Wolf, Jallu, Rei-
chenback, Loncie, Mlle Galtier.
Le President de la République et Mme
Poincaré se sont retirés un peu après dix
heures.
----------------------------------------------------
La Transmission aes
Pouvoirs Présidentiels
Voici comment s’effectuera, le 18 février, la
transmission des pouvoirs présidentiels.
Cette cérémonie se déroulera au palais de
l’Elysée.
Les présidents et les bureaux des deux
Chambres, escortés par un peloton de dra
gons, arriveront quelques instants avant la
cérémonie à l’Elysée ou les ministres se ren
dront individuellement. Tous se réuniront
dans le salon des ambassadeurs où doit avoir
lieu la transmission des pouvoirs.
Le président du Conseil ira chercher offi
ciellement à son domicile personnel le nou
veau président de la République et accom
pagnera M. Poincaré à l’Élysée. Les membres
des maisons civile et militaire du nouveau
chef de l’Etat suivront et le cortège sera es
corté par un escadron de cuirassiers.
Au moment où M. Raymond Poincaré pé
nétrera dans la cour d’honneur de l'Elysée où
les honneurs seront rendus par un bataillon
avec drapeau et musique, une salve de 21
coups de canon sera tirée aux Invalides.
M. Raymond Poincaré sera reçu dans la
grande antichambre du palais par M. Falliè-
res qui le conduira dans le grand salon où
seront groupés les bureaux des Chambres et
les ministres.
Deux allocutions seront prononcées : par
M. Fallières et par M. Poincaré.
Après la cérémonie, M. Poincaré et M. Fal
lières se rendront à l’Hôtel de Ville, et, après
cette réception par la Ville de Paris, M.Ray-
mond Poincaré reconduira M. Fallières à son
nouveau domicile personnel, rue Fran-
çois-I ep .
A son retour à l'Elysée, M. Poincaré rece
vra le grand-chancelier de la Légion-d’Hon-
neur qui lui remettra le grand collier de
l’ordre et les insignes de grand’croix.
M. Poincaré quittera ensuite l’Elysée sans
escorte pour rentrer à son hôtel de la rue du
Commandant-Marchand. Il ne s’installera a
l’Elysée au’ulterieurement.
La loi des retraites ouvrières et paysan
nes est essentiellement perfectible, nous
n’avons cessé de le dire et de le répéter.
Au jour de son application, alors qu’une
campagne de dénigrement systématique
était menée contre elle à la fois par les
réactionnaires les plus rétrogrades et par
les révolutionnaires les plus intransigeants,
nous avons, comme toute la presse républi
caine, analysé les dispositions de la loi,
montré l’esprit de justice et de solidarité
humaine qui én avait inspiré le vote ; et, à
ceux qui nous en signalaient les imperfec
tions pratiques, nous nous sommes efforcés
de prouver que les améliorations nécessai
res pourraient y être apportées, sans que le
principe en fût. en quoi que ce soit,modifié,
et nous avons dénoncé le danger de l’abs
tention, qui était alors prêchee par les pro
phètes de la C. G. T.
Depuis celle époque, sous la vigoureuse
action des successifs Ministres du Travail,
et particulièrement de MM. René Viviani,
Paul-Boncour et Léon Bourgeois, les roua
ges ont été sensiblement assouplis, et nous
nous sommes fait un devoir de signaler au
fur et à mesure les améliorations ainsi ap
portées au texte primitif.
Il est juste de dire — et, du reste, c’est
le plus bel éloge qu’on puisse faire de la loi
en elle-même — que le concours le plus
dévoué et le plus précieux tout à la fois fut
apporté aux Ministres réformateurs par les
mutualistes. Au Havre même, M. Léopold
Mabilleau exposa il y a quelques mois au
Cercle Franklin les avantages que les mem
bres des Sociétés de Secours Mutuels, si
florissantes en notre ville, pouvaient tirer
de l’application de la loi du 5 avril 1910.
Depuis, la nécessité de remanier ou de
préciser les textes complexes dont l'ensem-
ble constitue la loi elle-même n’a pas cessé
de préoccuper le gouvernement aussi bien
que le Parlement, soucieux l’un et l'autre
d’assurer le bon fonctionnement des retrai
tes ouvrières, sans se départir de la pru
dence exigée par la répercussion immédiate
que la moindre réforme partielle peut avoir
sur les finances publiques.
Et c'est ainsi que la Commission d’assu
rance et de prévoyance sociales de la Cham
bre est actuellement saisie d’un projet
gouvernemental tendant à diverses modifi
cations.
Le rapport, dont les conclusions ont été
définitivement adoptées par la Commission
dans sa réunion de mardi, a été confié à M.
Albert Métin, député du Doubs, et ce choix
est fort heureux en lui-même., puisque M.
Albert Métin, sociologue avisé et historien
des démocraties australiennes, fut un des
collaborateurs de M. Viviani, lors du pas
sage de celui-ci au Ministère du Travail
Le texte ainsi sanctionné et qui va être
incessamment soumis à l’examen et au vote
des Chambres, comprend notamment : le
timbre unique; la faculté pour les membres
de la famille des assurés obligatoires de
s’assurer comme les membres de la famille
des assurés facultatifs ; le maintien de la
remise de 5 0/0 aux Associations autorisées
à taire la collecte des cotisations ouvrières
et l'addition de 1 0/0 pour la collecte des
cotisations patronales.
La part faite dans les placements des
fonds de retraite aux œuvres sociales, habi
tations à bon marché, etc., a été portée de
1/10 à 1/4 sur la proposition de M. Métin.
Le rapporteur a également fait adopter
l’extension aux assurés facultatifs de la dis
position qui fait compter aux obligatoires
une année de versement par année de ser
vice militaire pour les hommes, par chaque
maternité pour les femmes.
On avait proposé l’extension du régime
transitoire à toutes les femmes d’assurés, ce
qui imposerait une dépense allant jusqu’à
35 millions par an.
Le rapporteur a fait adopter une transac
tion : réversibilité de l’allocation de l’Etat
sur la tête de la veuve d’assuré facultatif ou
obligatoire.
Enfin, M. Métin a demandé et obtenu que
la Commission entendît très prochainement
son rapport sur la modification de l’article
23, c’est-à-dire de l’obligation des verse
ments patronaux et ouvriers, qui fait l'ob-
jet d’un projet de loi particulier déposé par
le gouvernement.
Ce projet de loi avait été déposé parM.
Léon Bourgeois à la suite d’un arrêt de la
Cour de cassation, reconnaissant qu’aux
termes de l’article 23 actuel, l’employeur à
qui l’assuré ne présentait pas la carte d’as
sujetti n’était passible d’aucune sanction
pénale, puisque ce n’était pas par sa faute
que l’apposition des timbres n’avait pas eu
lieu.
Nous avons ici même analysé la modifi-
cation proposée par M. Léon Bourgeois, et
qui précisait à la fois les obligations des
employeurs et des employés.
Rappelons que d'après ce projet, l’em
ployé ou l’assuré par la faute duquel le
prélèvement sur le salaire ou l’apposition
des timbres, prescrits par la loi, n’auront
pas eu lieu, sera passible d’une amende
égale aux versements omis prononcée par
le juge de simple police, quel que soit le
chiffre ; sans préjudice de la condamnation,
par le même jngenent, au paiement de la
somme représentant les versements à sa
charge.
En cas de non-apposition des timbres,
s’il n’y a pas lieu de faire application de
ces dispositions, les obligations respecti
ves de l’employeur et de l’assuré seront dé
finies et sanctionnées ainsi qu’il suit.
Si l’employeur a effectué sur le salaire
le prélèvement légal, il devra adresser au
préfet, dans le cours du premier mois de
chaque trimestre pour le trimestre écoulé,
en timbres-retraite, le montant de la dou
ble contribution.
Si l’employeur n’a pu effectuer sur le sa
laire le prélèvement légal, il devra adres
ser au préfet, dans les délais et conditions
prévus ci-dessus, le montant de sa contri
bution. Dans ce dernier cas, le salarié reste
tenu au versement de sa cotisation person
nelle.
En cas de non exécution des obligations
inscrites dans les trois prescriptions qui
précèdent, les employeurs ou assurés seront
mis en demeure, par le préfet, d’effectuer,
pour une période qui ne saurait remonter à
plus d'un an, les versements auxquels ils
sont tenus.
Si, dans les douze mois qui ont suivi une
mise en demeure devenue définitive, l'em
ployeur ou l’assuré s’est mis en situation
d’encourir une nouvelle mise en demeure,
il sera considéré comme ayant contrevenu
à la disposition du paragraphe premier du
nouvel article et passible des sanctions qui
y sont prévues. -
Ce texte de M. Léon Bourgeois fut déjà
assez vivement critiqué lors de son dépôt
au mois de novembre dernier. Aujourd’hui,
la Commission se trouve en présence d’une
proposition de loi de M. Ernest Lairolle,
député des Alpes-Maritimes, qui constitue
un véritable contre-projet.
M. Lairolle propose de remédier à l’in
convénient signalé par M. Léon Bourgeois,
et reconnu par tous, en ajoutant à l’article
3 un paragraphe stipulant que « si l’assuré
n’est pas muni de sa carte annuelle, ou re
fuse de la présenter, l’employeur doit s’en
procurer une autre aux frais de l’assuré et
retenir la somme déboursée lors du paye
ment suivant du salaire ». En même temps,
l’article 23 serait modifié de façon à ne glus
distinguer entre les versements à la charge
de l’employeur et ceux à prélever sur le sa
laire ; la faculté laissée par cet article se
rait changée en obligation.
C’est à l’examen de ces deux propositions
différentes, mais tendant toutes deux à as
surer définitivement l’application du prin
cipe de l'obligation, que va donc se consa
crer maintenant la Commission d’Assuran
ce et de Prévoyance sociales; et il faut sou
haiter que sorte enfin de ses délibérations
un texte à la fois clair et précis, grâce au
quel le fonctionnement de la loi pourra être
assuré normalement et sans nouvelles com
plications de jurisprudence.
F. Polet.
Nouvelles de la Chambre
Une interpellation sur
les Conventions Postales
M. Gasparin, député de la Réunion, vient de
déposer sur le bureau de la Chambre une
demande d’interpellation, adressée au mi
nistre des travaux publics, au sujet des nau
frages récents de quatre paquebots des Mes
sageries Maritimes affectes à la ligne de l’O
céan Indien: le Salazie, le Bagdad, le Dj^nmalt
et VAdour. M. Gasparin se propose de de
mander au ministre quelles mesures il
compte prendre pour faire respecter par la
Compagnie des Messageries Maritimes le
contrat intervenu entre l’Etat et elle en
juillet dernier et pour assurer le transport
postal ainsi que celui des passagers ou mar
chandises sur la ligne de Madagascar et de
la Réunion.
A la Commission des Douanes
La Commission des douanes s’est réunie,
mardi matin, sous la présidence de M.
Thierry.
Elle a entendu la déposition de M. Bellet,
directeur du commerce extérieur au minis
tère du commerce, sur le projet de loi ten
dant à étendre le régime de l’admission tem
poraire aux tissus de soie pure, pongees, CO-
rah, tussah ou tussor, écrus ou simplement
decrués, d’origine extra-européenne, desti
nés à être brodés.
La Commission, après une audition de
deux heures, a décidé d’en délibécer ulté
rieurement. Elle a nommé M. de La Tré-
moïlie rapporteur provisoire de la proposi
tion de loi de M. Damour ayant pour objet
de réduire à 100 francs par 100 kilos le droit
minimum sur le café en fèves et pellicules
d’origine étrangère.
Le Règlement des comptes de pêche
La Commission de la marine, réunie sous
la présidence de M. Thomson, a entendu une
delegation du Comité des armateurs de
France, à laquelle s’était joint M. Riotteau,
sénateur.
Les armateurs ont présenté des observa
tions sur la proposition de loi de M. Guer-
nier, concernant les contestations dans le
règlement des comptes de pêche entre arma
teurs et inscrits maritimes à la grande pê
ché, dans le règlement des comptes de pê
che entre armateurs et inscrits maritimes en
temps de pêche.
Cette proposition, sur le rapport de son
auteur, avait été préalablement approuvée a
l’unanimité par la Commission.
Les armateurs, après discussion à laquelle
ont pris part MM. Guernier, Bouisson, Riot-
teau et les divers membres de la délégation,
ont déclaré être d’accord avec la Commission
sur le fond du projet et ont reconnu que le
texte proposé leur impose des obligations
dont ils reconnaissent la raison dette et
l'équité.
@
66
Photo Patil Kaws
Le Nouveau Sémaphore de l’Etat, à la Hève
LE Procès des Bandits tragiques
— — • — -
LES INTERROGATOIRES
LInlerrogatoire de Sètnenfof
L’interrogatoire de Monier, dit Simentof,
est repris dès le début de l’audience. Sera-t-il
aussi bavard qu’il l’a été la veille et parlera-
t-il autant pour ne rien dire ? On est tout de
suite fixé, il a n papier à la main. Il le con
sultera ; il sera long, filandreux et sans au
cun pittoresque.
— Nous en sommes arrivés avec vous,
questionne le président, aux crimes de Mont-
geron et de Chantilly. Reconnaissez vous
avoir pris part aux uns et aux autres ?
— Je suis absolument étranger à ces deux
événements !
— Des témoins vous ont vu, et dans la fo
rêt de Sériait, sur la route, et à Chantilly.
— Ces témoins ont mal vu. Le plus affirma
tif même reconnaît ne m’avoir aperçu que de
profil. Reconnaître quelqu’un sur un profil,
c’est fragile l
— Il en est un, parmi ces témoins, qui a
pu vous bien dévisager. Il vous a vu, à
Chantilly, dans les bureaux de la Soci té gé
nérale, tirer sur l’une des victimes, M. Le
gendre, et, coïncidence singulière, on a re
trouvé dans les vêtements du malheureux
une balle correspondant à un revolver de six
millimètres analogue à celui qui fut décou
vert sur votre cheminée lors de votre arres
tation.
— Nous verrons les témoins. Je n’étais ni
à Montgeron, ni à Chantilly, Comment au-
rait-on pu m’y voir, puisque j’étais à ce mo
ment là employé chez Gauzj.
Chez Gauzy, où, soit rappelé entre paren
thèses, l’infortuné chef adjoint de la Sûreté
devait trouver la mort.
— Interrogé, Gauzy n’a pas été très affir
matif quant à votre présence chez lui, ce
jour-là... Lors de votre arrestation, on a
trouvé sur vous une somme de 1,300 francs.
D’où provenait cette somme ?
— De mes économies.
— L’accusation a un autre système. Elle
prétendra, non sans vraisemblance, que ces
1,300 francs représentaient votre part dans
le drame de Chantilly. Il y a aussi autre cho-
se de bien significatif : quand vous avez été
arrête, vous vous êtes écrié: « Je suis fait ! »
Ce cri n’est pas celui d’une conscience bien
tranquille.
— Eh t que vous répondre ? « Fait », je
l’étais en effet et j’avais bien le droit de le
constater !
— On n’a pas un cri pareil quand on a
pour soi une conscience tranquille.
— Vous oubliez que j’étais insoumis.
— Vous êtes accusé aussi d’affiliation à une
association de malfaiteurs, et cette accusa
tion est, elle aussi, pleinement justifiée. Vos
rapports avec tous vos coaccusés d’aujour-
d’hui sont certains ; indéniables aussi ceux
que vous avez eus avec ceux qui sont morts,
Bonnot, Garnier et Vallet. Quand, pour des
raisons qu’on n’a pu établir, vous renoncez
à l’hospitalité que vous a offerte Gauzy, vous
lui annoncez l’arrivée d’un ami que vous re
commandez à son bon accueil. Cet ami, C‘e-
tait Bonnot, et c’est dans la chambre où ce
bandit devait vous remplacer que M. Jouin
était tué dans des conditions atroces.
— Je n’ai pas envoyé Bonnot chez Gauzy,
et pour cette bonne raison c’est que je savais
que sa maison était surveillée par la police.
Y envoyer Bonnot, c’était le livrer tout sim
plement à M. Guichard.
Et l’interrogatoire de Simentof se termine
sur cette déclaration.
Ftiterrogulolre de Soedg
— Soudy, levez-vous.
Soudy se lève. Lui aussi est un gamin, un
gamin au visage imberbe, au profil accen
tué, aux cheveux châains lissés en ban
deaux. Il a vingt ans et, déjà il a subi plu
sieurs condamnations : il est meme interdit
de séjour. Il nous parlera cependant de sa
moralité, et ce sera un peu long, car ce sera
un discours, un discours appris par cœur,
mais il aura des défaillances de mémoire et
lui comme ceux que nous avons entendu
déjà aura alors recours à des petits papiers.
Tout cela serait enfantin, si des têtes n’é
taient en jeu t
II a été condamné :
— J’ai été condamné à tort :
Et sa voix se fera douce.
— Moi, je ne retiens qu’un fait, .. le pré
sident, c’est que vous avez été condamné, et
j’ai là, sous les yeux, votre casier judiciaire.
D’abord garçon épicier, vous vous faites
chasser de chacune de vos places parce que
Cliché Petit Nswre
vous êtes violent et aussi à raison de vos
théories anarchistes. Puis vous devenez ca
melot et vous tombez malade. C’est alors
que sous le nom de Colombo on vous trou
ve dans un sanatorium, et là, vous conti-
nuez encore votre propagande anarchiste.
Peu après, vous devenez à votre tour, l’un
des assidus do V Anarchie, OÙ vous avez con
nu Bonnot, Garnier et Carrouy. Voilà de
façon générale, votre passé. Qu’avez-vous à
dire ?
— J’ai à dire (et voilà le discours.dont nous
pariions tout à l’heure), j’ai à dire que je
ne reconnais, ni à vous messieurs de la
cour, ni à vous, messieurs les jurés, le droit
de méjuger. Vous n’êies ni des êtres sur-
natures, ni des dieux. Ceux-là n’existent
que dans la mythologie. Vous êtes tout sim
plement des hommes qui ont à leur disposi
tion un appareil dit de justice qui est desti
né à me torturer, moi qui suis sur un lit de
douleur...
Cet exode jette un froid, car il n’y a, là-
dedans, rien de bien neuf et ce défi nous
l’avons, il y a longtemps, entendu jeter dans
cette même salle d’assises par une voix au
trement énergique, celle d'Emile Henry.
Et Soudy, celui qu’on a surnommé l’hom
me à la carabine, continue.
— Si j’accepte la discussion, concède-t-il,
c’est que je suis certain d’arriver ici à dé
montrer mon innocence l
Comment ? En niant tout, comme les au
tres.
— Mais, lui fait remarquer le président
avec un sourire, vous voilà en contradiction
avec vous-même ! Vous venez de dire que
vous nous refusez le droit de vous juger;
comment, dès lors, saurions-nous procla
mer votre innocence ?
— En fait, je suis obligé de reconnaître
que vous avez le droit de me juger...
Et Soudy de raconter ensuite son passé à
sa manière. La vie lui a été dure, cruelle et
injuste. Les patrons, quand il en a eu, le
traitaient comme une bête de somme. Ils
étaient fourbes, alcooliques et menteurs. On
lui reproche, à lui, des violences de carac
tère. Il n'est « qu’un violent de parole ».
— Je devais être ainsi amené naturelle-
ment à faire de F « illégalisme », ce que
vous appelez, vous, prêcher le vol ou plutôt
la reprise individuelle. Il est une chose cer
taine, c’est que si j’avais eu une situation
adéquate à mon intelligence, je n’aurais pas
été un partisan de l’ « il légalisme ».
Et Soudy se cambre, les bras croisés, les.
yeux au plafond.
Le président, qui a écouté patiemment,
risque alors une question :
— Vous avez terminé ?
— Oui.
— Eh bien, parlons maintenant des faits
qui vous sont reprochés. Reconnaissez-vous,
je renouvelle ma question, avoir participé
aux crimes de Montgeron et de Chantilly ?
— Non ; car je suis, moralement et maté
riellement, contre les attentats à la vie hu
maine : les cinq témoins qu’on a groupés
contre moi se trompent. A l’instruction,
n‘est-ce point Garnier que des témoins, sur
sa photographie, ont pris pour l’homme à la
carabine? .
— Aussitôt après votre arrestation, le doc
teur Paul, médecin légiste, a remarqué que
vous portiez au front une sorte de cicatrice
paraissant avoir été faite par une vigoureuse
friction à l’alcool. Et des témoins ont cons
taté qu’après les crimes de Chantilly, vous
n’aviez pu que difficilement sauter dans l’au
tomobile qui partait à toute vitesse. Ils ont
pu voir assez pour affirmer que vos camara
des durent alors vous frictionner pour vous
redonner une énergie que vous n’aviez
plus.
— La friction est certaine, mais c est à
P Anarchie où je m’étais trouvé mal que des
camarades durent me soigner. On n’eut pas
à me soigner dans l’automobile de Chan
tilly. Je n’y étais pas.
Et Soudy de se lancer alors dans une dis
cussion qui n’en finit plus. Il veut, lui aussi,
comme Dieudonné, jouer d’un alibi, et il
équivoquera sur des dates.
— Lors de votre arrestation, on vous
trouve porteur d’un browning et de deux
chargeurs. Pourquoi ?
— Vous avez dit vous même que j étais "P
interdit de séjour. On pouvait donc me re
chercher, mais je me préoccupais de ne pas
laisser attenter a ma liberté sans me dére-k
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