Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-02-04
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 février 1913 04 février 1913
Description : 1913/02/04 (A33,N14528). 1913/02/04 (A33,N14528).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526378774
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
35" Année
N° 49,528
(6 Pages)
8 Centimes
1
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O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
a M. O. RANDOLET
35, Rue, Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
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( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
3 seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
CDITION 00 MATIN
S Centimes
(6 Pages)
Hardi 4 Février 1913
ma
Le PETIT HA VAE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
Petit Havre
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
— -==-
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
al Dernière Meure f
PARIS. TROIS HEURES MATIN
Les Protectorats Français
LE PARLEMENT
ae ovmae:
DEPECHES COMMERCIALES
LONDRES, 3 Février, Dépêche de 4 h. 30
"——
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
CUIVRE
Comptant ..
■ calme
£68 10/-
7/6
? mois
£ 68 10/-
-/-
7/6
ETAIN
Comptant .
■soutenu
£ 225 -/-
-/-
75/-
3 mois
£ 222 -/-
-1-
55/—
FER
Comptant..
calme
£ 65/10 %
a % d
S mois
£ 66/4 %
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
Au 31 janvier 1H3.
NEW-YORK, 3 FÉVRIER
Cotons i mars, baisse 2 points ; mai
baisse 4 point ; juillet, baisse 2 points ;
octobre, inchange. — Soutenu.
Calés s hausse 27 à 40 points.
NEW-YORK, 3 FÉVRIER
Cuivre Standard disp.
— mai
Amalgamat. Cop...
Fer
t. su joui
s. PRACEDENT
45 25
15 37
45 31
45 68
73 »/»
73 3 8
48 25
18 25
CHICAGO, 8 FÉVRIER
Blé sur......
Mai
C. DU JOUR C. PRECED
93 1 8 93 5 8
91 »i» 91 3 8
52 1/2 52 4/L
53 1./4 53 »/»
10 22 10 17
10 22 10 20
Juillet....
Mai
Mais sur
Saindoux sur.
Juillet....
Mai
Juillet....
LA GUERRE D’ORIENT
F Avant la Reprise des Hostilités
F Sofia. — Si, à sept heures du soir, le gou-
vernement n’est pas informé que la Turquie
accepte intégralement la note des puissan
ces, les hostilités reprendront devant Andri-
nople.
Les ports de Varna et de Bourgas sont dé-
plarés fermés à la navigation commerciale.
Des mines flottantes ont été semées aux
approches de ces deux ports.
L’intervention des Puissances
• Constantinople. — On assure que les mi-
nistres d'Angleterre et d’Allemagne à Sofia
ont fait des représentations pressantes près
du gouvernement bulgare.
« Les cercles officiels turcs n’ont pas encore
perdu tout espoir d'éviter les hostilités,
Le Bombardement recommence
. Constantinople. — Suivant des informa
tions officielles, les hostilités ont recommence à la
ffois à Andrinople et à Tchataldja, ponctuelle-
ment à sept heures, à Andrinople, par un bom
bardement, et à Tchataldja par une escarmouche
[insignifiante.
Pour préparer Tassant de Scutari
? Durazzo. — L’armée serbe a embarqué
Thier 1,300 soldats avec des provisions abon-
Mantes.
1 On croit que ces forces vont à Alessio se
[joindre aux autres forces qui se trouvent
jdevant Scutari pour livrer un assaut de la
ville, d’accord avec le Monténégro.
La question d‘ Andrinople
"LONDRES. — On déclare de bonne source
Jque la Bulgarie est toute prête à consentir,
sur la proposition des puissances, à ce qu’un
représentant du kalife soit nommé et ins
tallé à Andrinople, après la cession de cette
■ville aux alliés.
Phares éteints
1 Londres.— L’agent consulaire britannique
à Burgas dit que les phares bulgares du Pont
uxin ont été éteints le 31 janvier.
La Délégation serbe
' Belgrade. — La délégation serbe de la con-
lérence de la paix est revenue de Londres.
! Belgrade. — Envoyé spécial d’Havas. —
les délégués à la conférence de la paix, MM.
Novakovitch et Nicolitch, qui sont arrivés à
Belgrade, retour de Londres, ont eu hier un
long entretien avec le président du Conseil,
M. Pasitch. Ils lui ont rendu compte en dé-
tail de leur mission.
Des conversations des délégués, il y a lieu
d’attribuer en grande partie l’échec des né
gociations au manque d’entente entre les
nations européennes et au double jeu de
certaines puissances, lequel contraria l’ac
tion générale unanime, en apparence plutôt
/que dans le fond.
Le président du conseil grec en Autriche
। Vienne. — M. Venizelos, président du con
seil hellénique, est arrivé à Vienne.
LE PROCES
des Bandits Tragiques
Les premiers interrogatoires
Le président procède à l'interrogatoire de
Mme Maitrejean, directrice du journal l'Anar
chie où fréquentaient les accusés.
Comme le président lui déclare quelle est
inculpée de complicité de vol par recel de
livrets militaires et de livrets de caisse
d’épargne, l’accusée répond que ces pièces
lui ont été confiées par un individu qu’elle
ne connaissait pas. Elle se défend également
d’avoir procuré de faux états-civils aux ca
marades et d’avoir recelé des armes volées.
Kilbatchiche est ensuite interrogé.
Il reconnaît avoir été lié d’amitié avec quel
ques anarchistes, notamment Carrouy, Cal-
lemain, Garnier et sa maîtresse. Il déclare
qu’il n’était pas directeur du journal La Ré
volte, mais simplement collaborateur.
»
»
« Dans ce cas, lui répond le président, vo
tre destinée était bien d’assurer les repri
ses individuelles », c’est à dire le vol.
L’audience est levée à 5 h. 20.
DANS LES CONSULATS
L’Officiel publie aujourd’hui :
L’exequatur a été accordé à M. Julien Pot-
ter, consul des Etats-Unis d’Amérique à
Rouen.
ACTE DE VANDALISME
Arras. — Au musée d’Arras, un vandale
a crevé un tableau de Daverdeing, représen
tant le « Massacre des innocents ».
Cette toile placée dans la galerie des Pier
res mesure 4 m. 96 de hauteur et 2 m. 60 de
largeur.
La toile a été sérieusement endommagée.
.LES CRUES
Beauvais. — Les pluies de ces derniers
jours ont provoqué une crue du Therain.
Cette rivière est sortie de son lit et a inon
de les prairies riveraines.
Plusieurs maisons ont été envahies parles
eaux. Les routes sont coupées et rendues
impraticables sur de longs parcours.
Les usines empruntant la force hydrauli
que ont dû fermer leurs portes.
ARRESTATION DE DEUX SOLDATS
Brest. — Deux soldats du 6 e d’infanterie
coloniale terrorisaient depuis quelques jours
les habitants de la région de Crozon.
Ils arrêtaient les paysans sur les routes et
les menaçant d’un revolver, leur deman
daient de l’argent. Ceux qui tentaient de ré
sister étaient frappés et roulés dans la boue.
Les deux coloniaux qui étaient en état
d’absence illegale viennent d’être arrêtés.
1 MORT DU COLONEL GUISE
/ Le colonel Guise est décédé hier soir, à
onze heures trente.
LE BANQUET DE
L’ALLIANCE FRANÇAISE
M. Jonnart, ministre des affaires étrangè-
res, a présidé hier soir le banquet annuel de
l’Alliance Française (Association nationale
pour la propagation de la langue française
dans les colonies et à l’étranger).
MM. Raymond Poincaré et Etienne assis-
paient à ce banquet où l’on remarquait beau
coup de notabilités, entre autres M. Jules
Siegfried, député du Havre.
[ M. Jonnart a répondu à plusieurs toasts.
; Le ministre a remis un certain nombre de
distinctions.
CHUTE MORTELLE D’UN AVIATEUR
Turin. — L’aviateur Joseph Notari eftec-
tuait un vol sur l’aérodrome de Mirafiori
lorsqu’il fit une chute de dix mètres.
Transporté à l’hôpital, le blessé y est dé
cédé peu après.
Nouvelles du Sénat
Rédacteur en Chef, Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE fénoux
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE! Rédaction, No 7 60
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,
l’Oise et la Somme ...........J
Autres Départements ...........
Union Postale
TROIS Mois
Six Mois
Un AN
Fr.
Fr.
iO
20
Fr.
On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste ae erune^
”==========================================
L’AFFAIRE BARRÉ
1 Versailles. — Quatre des jurés qui ont
condamné Barré, ont signé hier un recours
en grâce que leur a présenté Me Mouret.
L’avocat de Barre estime en effet que le
a fait nouveau », en ce qui concerne les
poux Thorillon, est de nature à diminuer
Qa responsabilité de son client.
A
==--9======
; LE CONGRÈS DES
COLONIES DE VACANCES
f Amiens.— Le 5« Congrès de la Fédération
des colonies de vacances du Nord et de l’Est
s’est ouvert hier à Amiens.
, La ville du Havre y était représentée.
{ M. Edouard Petit, inspecteur général de
‘instruction publique, représentait le minis-
tre.
t Les séances sont présidées par M. Fiquet,
sénateur et maire d’Amiens, et par M. Des-
taves, président de la Fédération.
Ar n —
La Réforme électorale
La Commission de la réforme électorale
vient de se réunir sour la présidence de M.
Clémenceau.
Elle entend M. Briand, président du Con
seil.
Voici les déclarations de M. Briand :
< Le président du Conseil est formelle
ment décidé, au point de vue de la réforme
électorale, à continuer la politique de son
prédécesseur, et à soutenir devant le Sénat
les principes essentiels du projet de loi voté
par la Chambre des députés.
» Il a affirmé déjà cette résolution dans la
déclaration ministérielle, qui a été lue il y a
huit jours devant le Parlement et à laquelle
la majorité de la Chambre des députés a
donné son approbation.
» Le président du Conseil soutient donc
devant la Commission sénatoriale le projet
de loi consistant dans la représentation des
minorités, déterminée par le quotient.
» M. Briand d’ailleurs est disposé, en ce
qui concerne les modalités de la réforme,
apparentement, attribution des restes, etc.,
à examiner toutes les propositions transac
tionnelles qui pourront être présentées.
» Le président du Conseil exposera ensuite !
qu’à son avis la question est assez avancée
pour que la Commission sénatoriale fasse
connaître ses décisions aussitôt que possi
ble, de façon que, si elle est en désaccord
avec le gouvernement, le Sénat puisse être
au -m es u tq de se prononcer. » i
Le général Lyautey est en route pour le
Maroc. Avant de rejoindre son poste, il a
longuement conféré avec les membres du
gouvernement. Tous les points concernant
l’organisation du protectorat ont été abor
dés et le résident général a fait approuver
les idées directrices de sa politique.
Il faut se féliciter de ce travail d’étroite
collaboration et de ce que les lignes essentiel
les de l’action énergique et efficace que
nous poursuivons aient été fixées une fois
de plus. Le pays voit ainsi que les intérêts
de la France et du Maroc sont en bonnes
mains, et il va suivre avec une sympathie
grandissante les efforts du général Lyautey.
Nous pouvons avoir la certitude que tout
sera mis en œuvre pour coordonner notre
domaine colonial de l’Afrique du Nord et
pour ouvrir de larges voies à notre expan
sion. S'il est évident que le résident général
s’inspirera avant tout de la situation parti
culière de l'Empire chérifien, il ne man
quera pas, pour atteindre plus sûrement le
but, de tenir compte des enseignements
que lui offre le protectorat tunisien. Il évi
tera des tâtonnements en procédant de celte
façon et fera rapidement du Maroc le digne
pendant de la Tunisie.
La besogne, en pareilles circonstances,
n’est pourtant pas aisée. On sait qu’à l’épo
que où les formules de notre protectorat en
Tunisie étaient adoptées, on se représentait
très mal, en France, le régime auquel elles
pourraient aboutir. L’esprit national, habi
tué à la clarté, acceptait même avec quel
que difficulté un système assez ambigu.
Mais nos représentants auprès duBey dissi
pèrent rapidement toutes les préventions et
firent des Etats barbares, soumis par nos
armes, des vassaux obéissants de la France.
Les hommes d’Etat qui présidèrent aux
débuts de notre action en Tunisie ne se re
présentaient peut-être pas eux-mêmes clai
rement l’objectif de notre mission. « Mais
persuadés, par nos mécomptes en Algérie/
de renoncer aux méthodes du passé, nous
dit M. le sénateur Humbert dans la Grande
Revue, ils eurent le mérite de vouloir fer
mement innover et d’attendre de l’expé
rience l’indication plus précise des mesures
à prendre. C’est ainsi que M. Paul Gambon
fut, au début de 1882, nommé ministre ré
sident à Tunis, avec mission de rechercher
l’organisation convenable. L’éminent diplo
mate, admirateur éclairé des méthodes co
loniales agricoles anglaises, se montra à la
hauteur de cette tâche ; l’esprit dont il a
animé l’administration tunisienne subsiste
touiours et fut le point de départ d’une tra
dition solide. »
Aussi la Régence continue-t-elle à for
mer, sous notre tutelle, un Etat — tout
comme le Maroc — en principe distinct et
autonome, soumis à l’autorité d’un souve
rain héréditaire dont les indigènes sont les
sujets. Entre le pouvoir central tunisien et
les indigènes subsistent les bases adminis
tratives qui existaient avant notre arrivée.
De ce fait, l’autorité du bey s’exerce dans
toutes les provinces par l’intermédiaire de
ses agents.
L’organisation de source française, se
juxtapose à cette organisation d’origine lo
cale et traditionnelle ; elle la contrôle et la
complète, a-t-on pu dire avec justesse.
Ce sage système de colonisation a permis
de tirer l’administration beylicale des diffi
cultés financières dans lesquelles elle se
débattait. Il fournira des indications d’au
tant plus intéressantes que le Maroc se pré
sente avec un budget aussi obéré. On s’en
inspirera donc pour relever le crédit de ce
Maghreb anarchique et pour permettre au
Protectorat d’affecter des sommes importan
tes à des œuvres d’utilité publique.
L’essor pris par la Tunisie à partir de
l’époque où notre influence s’est fait sentir
démontre surabondamment l’opportunité de
cette politique clairvoyante. Le commerce
extérieur de la Régence qui n’était, en
1882, que d’environ 44 millions de francs,
importations et exportations réunies, s’est
élevé progressivement et a dépassé 223
millions en 1910. Dans ce mouvement de
trafic la part de la France compte pour plus
de moitié.
A considérer ces indices de l’activité
économique, le développement de l’ensei
gnement et, en général, l’extension et la
prospérité de toutes les institutions, on est
amené à reconnaître que l’intervention de
la France a été particulièrement heureuse.
Il ne pouvait guère en être autrement puis
que la méthode suivie en Tunisie est ins
pirée d’un excellent esprit. Si elle a eu
quelques faiblesses, l’expérience s’est char
gée d’y apporter peu à peu les corrections
nécessaires. C’est en tous cas un guide pré
cieux à l’heure où nous assumons la lourde
mission de faire triompher la cause de la
civilisation au Maroc.
Impressions deSianoe
Am nosoa canmarORDARI ranneeuraaj
Paris, 3 février.
De plus en plus, le débat sur les poudres
prend des allures de conférence purement
scientifique. Les spectateurs, d’ailleurs peu
nombreux, qui assistaient à la séance d’au
jourd’hui,ont dû croire qu’ils s’étaient trom
pés de porte et qu’au lieu d'entrer à la
Chambre ils avaient pénétré par mégarde
dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne
ou dans un laboratoire de chimie de l’École
des Arts et Métiers. La ressemblance était
frappante. Il ne manquait que les cornues
et les éprouvettes, le tableau noir et les ex-
périences complétant la démonstration du
professeur...
Le professeur, ce fut d’abord M. Denys
Cochin qui, tout en constatant les sérieux
progrès' accomplis dans la fabrication des
poudres, exposa avec la précision d’un tech
nicien accompli, les améliorations, qu’il est
encore souhaitable de réaliser.
M. Denys-Cochin, somme toute, fût plutôt
optimiste. M. Painlevé, qui occupa ensuite la
chaire magistrale, je veux dire la tribune, se
montra d’un pessimisme que beaucoup ju
gèrent exagéré.
A diverses reprises, l’ancien ministre de
la marine, M. Delcassé, et le ministre actuel,
M. Pierre Baudin, intervinrent pour rec
tifier ou contester certaines de ses affirma
tions.
Le discours de M. Painlevé, par sa haute
valeur scientifique, par la conviction pro
fonde qui l’anima d’un bout à l’autre, n’en
fût pas moins écouté avec une vive atten
tion par la Chambre et très justement ap
plaudi. T. H.
w---=====-----p==-=====-=====
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séance du 3 Février
La séance est ouverte à 3 h. 15, sous la prési
dence de m. PAUL DESCHANEL, président.
Les poudres de guerre
On reprend la discussion sur les poudres.
M. denys cochin : Depuis la catastrophe de
VLéna, la question des poudres m’est apparue
comme une question de gouvernement. Nous
nous sommes alors trouvés devant des antago
nismes extraordinaires de corps constitués.
L’esprit de corps a du bon, mais doit avoir des
bornes. Le Parlement, qui est un peu tout le mon
de (sourires), a le droit de s’occuper de ces ques
tions techniques.
La poudre B fut découverte sous le ministère
du général Boulanger : de là son nom. (Rires.)
Les savants croyaient alors, vers 4888, à la possi
bilité de sa longue conservation. Depuis, on a re
connu la nécessité de chercher un stabilisateur.
L’orateur donne des détails techniques sur ce
qui a été fait a cet égard.
M. painlevé : A l’étranger, on croit et on dit
que nous n’avons pas de poudres pour notre
marine. Cette assertion est absolument inexacte.
En cas de guerre, nos poudres débarquées se
raient rembarquées immédiatement, et le retard
serait insignifiant. Le service des poudres a été
critiqué a l’excès.
Dans la guerre balkanique, nous avons fourni
des munitions à la Bulgarie et a la Serbie. Nos
canons ont été des instruments de victoire. Quant
aux poudres fournies à la Bulgarie, les cinq sixiè
mes provenaient d’Allemagne, 30 millions de non
touches, commandées à notre industrie, ont été
refusées par la Bulgarie. Il en avait déjà été de
le Car-
A-
H. HOLLAÉNDER
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la EIDMAIRIE IMTERMTTIOMALE
108, rue St-Lazare, 108
(Immeuble de l'HOTEL TERMINUS)
même pour la Bolivie.
m . andre LEFÈVRE : C’est la conséquence de
la campagne menee par nous-mêmes contre notre
poudre.
Nous avons fourni aux Serbes et aux Grecs de
quoi tirer 500.000 coups de canon.
M. PAINLEVÉ se demande si notre fabrication
peut assurer aux poudres le maximum de sécurité
possible. Il fait une technique relative à la con
servation des poudres à la nitro-cellulose et aux
dangers qu’elles présentent.
Il examine les conditions nécessaires pour la
sécurité de la conservation, puis pour la sécurité
du tir.
Les poudres actuellement embarquées dit M.
Paintevé renferment encore des éléments remala
xés. Cela est grave parce que le trempage à chaud
devrait être condamné.
Nos ingénieurs étudient le trempage à froid de
puis 16 mois.
M. ETIENNE, MINISTRE DE LA GUERRE : Ce
qui manque, c’est le personnel.
M. COCeERY, PRÉSIDENT DE LA COMMISSION
du budget : Le projet est inclus dans la loi de
finances.
M.LE RAPPORTEUR DU BUDGET DE LA MARINE:
Nos ingénieurs sont allés en Russie, mais on ne
leur a pas montré les appareils servant au trem
page à froid.
Ne serait-il pas préférable que les ingénieurs
s'adressent à des industriels français plutôt que
d’aller à l’étranger solliciter la communication de
procédés qu’on leur refuse ?
ai. GOUDE : C’est une abdication de principe.
M. LE RAPPORTEUR DU BUDGET DE LA MARI
NE fait une distinction entre les monopoles de fa
brication et les monopoles d’administration. Il
considère que les monopoles de fabrication sont
un obstacle au progrès scientifique.
Il fait observer que, dans nos manufactures de
poudres, les bains de nitration sont irréguliers et
qu’ils sont à des températures variables.
Il est à craindre que d’ici 2 ou 3 ans, nos pou
dreries soient, avec la lenteur administrative, en
retard sur les grandes poudreries étrangères.
M. PIERRE baudin, ministre de la marine :
Une industiie qui s est laissée distancer doit faire
des pas de géant pour rattraper ses concurrents.
Le Parlement doit exiger que le Gouvernement
exécute les travaux indispensables.
Mais on ne peut pas interrompre une fabrica
tion insuffisamment progressive pour y substituer
des moyens nouveaux.
Tous les jours, la fabrication s’améliore.
M. delcassé : On a amélioré et développé l’ou-
tillage au point que la production de 1910 et 1911 a
atteint 3,000 tonnes et qu’elle s’est élevée à 4,000
tonnes en 1912.
M. LE RAPPORTEUR DU BUDGET DE LA MA-
RINE ; Il y a une doctrine de fabrication à établir
et que cette doctrine ne s’établit pas d'une façon
assez rapide. n .
m. goude : Qui dressera la formule de fabrica
tion des poudres ?. .
M LE RAPPORTEUR DU BUDGET DE LA MA
RINE : Si l’on avait autorisé la fabrication des
poudres destinées à l’exportation, il se serait créé
plusieurs usines qui auraient, aujourd’hui, dégagé
une doctrine et une méthode.
Ce n’est pas avec des procédés bureaucratiques
qu’on réformera les proudreries.
L’orateur demande à la Chambre de songer sur
tout à la France. Les marins, quoi qu’elle décide,
feront leur devoir ; mais il s’agit de savoir si on
leur donnera la meilleure des poudres, ou si on
leur en imposera une.
Il faut choisir entre le système de 1870 qui nous
a conduits au canon de bronze et le système de
collaboration actuelle qui a valu a notre artillerie
le succès que l’on connaît dans l’Orient.
Au gouvernement de prononcer les paroles dé
cisives. Pour ma part, je crois avoir fait tout mon
depans l’état actuel de l’Europe il faut donner à la
France la meilleure poudre possible. Penser a au
tre chose en ce moment ce serait presque un
crime.
La suite de la discussion est renvoyée à "
matin. . .
La séançe est levée à 7 heures moins —
"Rtsspdsa
LES CANOTS DE SAUVETAGE AUTOMOBILES
«
waste Petit Hewve
Elche
M. le Commandant Fortier prononce Son discours
(Voir Varticle en deuxième page)
Le Procès des Bandits tragiques
s ----- ,.1.8
PREMIÈRE JOURNÉE
AuSomv élu Palais
Les mesures d’ordre sont des plus rigou
reuses ; il n’est pas exagéré de parler d’état
de siège.
A toutes les portes du Palais de Justice,
boulevard du Palais et place Dauphine, des
gardes républicains et des inspecteurs de la
Sûreté se tiennent en permanence. Un seul
battant de ces portes est ouvert. Pour péné
trer dans le Palais, il faut montrer patte
blanche, c’est-à-dire justifier de sa qualité
d’avocat ou produire une citation de témoin
— ou d’inculpé — en règle.
Ces mesures occasionnent de longues pala
bres à l’entrée de la cour du Mai.
Des groupes d’agents font circuler sans
interruption boulevard du Palais et ne per
mettent à personne de stationner sur les
trottoirs, même pas aux camelots qui ven
dent le portrait des principaux bandits et
des éditions spéciales tirées en leur hon
neur.
A l’intérieur même du Palais, de nouveaux
barrages et gardes isolent complètement la
Cour d’assises et les galeries avoisinantes. Il
taut de nouveau montrer patte blanche pour
pouvoir passer.
Un peu partout, dans tout le Palais, dans
les couloirs, dans les escaliers, jusque dans
les tambours des portes stationnent des agents
ou des gardes.
A partir de onze heures et demie, on voit
arriver les témoins, témoins de l’accusation
ou témoins de la défense. Ils sont trois
cents ! Au passage, chacun montre sa feuille
de convocation, et les barrages s’ouvrent de
vant eux.
Du côté de la place Dauphine on a pu voir
stationner pendant toute la matinée, contre
la grille, des miséreux faisant la queue avec
l’espoir de vendre très cher leur place. Mais
bien peu de leurs clients ont pu pénétrer à
l’intérieur.
Blans le» eosuloi»*»
De sévères mesures d’ordre sont prises.
Des barrières hermétiquement closes ont été
posées dans la galerie de Harlay.
Il n’y a eu qu’un petit incident dans les
couloirs. Un curieux s’était assis sur un
bauc. Quand on lui intima l’ordre de circu
ler, il refusa. Il fut alors conduit au poste et
on apprit qu’il était le secrétaire d’un —
quet colonial.
par-
Avant 1* Audience
Tous les gardes du Palais sont sur
mais comme ils seraient en nombre
pied,
bien
insuffisant pour faire respecter les consignes,
des agents de la Sûreté et des gardes muni
cipaux en masse les assistent. Un double
barrage défend les abords de la galerie de
H irlay ; pour pénétrer dans la salle d’au-
dience, il faut bien naturellement exhiber
plusieurs fois sa carte. Seule, cette carte,
qui est visée par le président et qui a été dé
livrée aux seuls journalistes, donne accès
dans le prétoire, en dehors de la citation de
témoin.
Aussi, à onze heures quarante-cinq, la
grande salle de la Cour d’assises est-elle pres
que vide. Dans le fond, dans l’enceinte ordi
naire du public debout : denombreux agents
de la Sûreté et leur chef, M. Guichard en
personne, qui donne ses derniers ordres ;
sur les bancs réservés aux témoins, quelques
journalistes arrivés au poste avant l’heure 1
dans le prétoire, sur deux rangs, les défen
seurs ; au centre, un amas de pièces à con
viction de toutes sortes, une immense vi
trine posée sur la table renferme les armes.
Çà et là, des photographes ajustent leurs ap
pareils. Il est midi moins cinq.
L’Audience
Soudain une sonnerie. La porte qui donne
accès au boxe des accusés s’ouvre ; un ma
réchal des logis de la Garde paraît dans l’en-
cadrement et puis une petite femme en noir
aux cheveux courts sépares par une raie.
Un faux col rabattu enserre son cou. Elle
est souriante, un peu fardée ; elle considère
la salle d’un œil vif, la bouche dédaigneuse.
Elle a l’air tout à la fois d’un clown et d’un
gavroche. C'est Anna Maitrejean, la direc
trice de V Anarchie. La cohorte redoutable
des accusés lui fait cortège.
D’abord Dieudonné, l’agresseur présumé
du garçon de recettes Caby, brun, déluré et
nerveux ; Callemin, dit « Raymond-la-Scien-
ce », gros garçon joufflu et souriant, l’air
parfaitement tranquille ; Soudy, l’homme à
la carabine, un pâle gamin ; Carouy, le fa
meux bandit, goguenard et sinistre*; Kilbat
chiche, le publiciste anarchiste, à la physio
nomie fine, aux longs cheveux rejetés en
arrière ; Metge, à l’aspect du rôdeur de bar
rière ; Gauzy, aux cheveux gris ; Deboë, bel
lâtre ; la femme Vuillemin, au visage jouf
flu, tout , rose, l’air étonné et hébété et la
suite de ces vingt-et-un accusés.
Quand tous ont pris place, dans l’ordre
prévu, au banc des accusés considérable
ment agrandi pour la circonstance, on ne
voit plus, parmi les uniformes bleus et rou
ges des gardes, que des chevelures de nuan
ces differentes et deux grands chapeaux
noirs de femme, ceux des femmes Vuillemin
et Le Clerch. Car Mme Maitrejean, tout com-
me un homme, a laissé dans sa cellule le
couvre-chef qu’elle portait naguère sur sa
chevelure courte et bouclée.
Mais voici que la Cour fait son entrée. Leu
accusés se lèvent ; chacun d’eux est encadré
par deux gardes qui ne lâchent pas la chaîne
des menottes. Le président Couinaud s’as
sied ; ses assesseurs de même et M. le pro
cureur général Fabre, imposant dans sa robe
rouge au col d’hermine, prend place au siè
ge du ministère public.
Le sort désigne les jurés. Ils prêtent ser
ment. L’interrogatoire d’identité est mené
sans incident et le greffier donne lecture de
l’interminable acte d’accusation.
FJ A eeuistclêan
A midi 45 commence la lecture de l’acte
d’accusation, dont nous avons donné hier
un résumé. Cette lecture se poursuit, mo
notone, jusqu'à deux heures et, pendant ce
temps, les accusés auront des attitudes di
verses : les uns chercheront à découvrir,
dans le fond de la salle, la physionomie
qu’ils n’apercevront pas, d’un compagnon
d’autrefois ; d’autres regarderont les jurés
ou le magistrat, M. Couinaud, qui, tout à
l’heure, va les interroger, ou le procureur
général, M. Fabre, qui, plus tard, aura à re
quérir contre eux ; d’autres enfin s’efforce
ront de reconnaître dans la vitrine aux cloi
sons de verre, les armes qui leur furent fa
milières. Callemin, lui, rira franchement
quand le greffier Wilmès parlera d’un té
moin qui, à l’instruction, le traita de « bébé
rose ! »
LAppel Il est deux heures ; la lecture du greffier a
duré exactement une heure.
— Faites l’appel des témoins, ordonne k
président, et trois huisiers-audienciers SC
dirigent vers la porte. Alors c’est l’envahis
sement par une foule de trois cents person
nes. Il y en a partout, dans le prétoire, dans
les couloirs ; ils se bousculent et s’écrasent
avant de répondre à l’appel de leurs noms.
Tous veulent voir les accusés et les fem
mes ne sont pas les dernières à se précipi
ter Elles s’agitent et se dressent sur leurs
pointes. Avec elles, on voit enfin les cha
peaux empanachés des grands procès crimi
nels. Jusqu’ici l’affaire des bandits tragiques
avait été un spectacle d’une rare austérité.
Parmi la cohue, la voix du président :
Ecoutez-moi bien, dit-elle, Mesdames et Mes
sieurs, qui êtes témoins dans le procès. Sitôt que
vous aurez répondu à l’appel, vous devrez vous
retirer et vous pourrez ne pas revenir au Palais
jusqu’à jeudi prochain midi. Car d’ici la nous
n’entendrons pas de témoins.
Au bout de vingt minutes, l’appel est ter
miné. Quelques témoins n’ont pas répondu.
Parmi eux : M. Francis de Pressensé et Mme
Séverine dont les noms nous font souvenir
qu’un comité a été constitué pour prendre
la défense de Gauzy.
l’interro^aloire des accusé»
L’audience, suspendue à 2 h. 45, est re
prise à 3 h. 45. De nouveau le banc des ac
cusés s’emplit de gardes et de prisonnie ;
Le président se tourne vers les jurés eh
leur dit :
Ce procès, Messieurs, mérite toute votreualle:
. tina Iest bien entendu une ce n’est pas "e 4
1
N° 49,528
(6 Pages)
8 Centimes
1
Administrateur «Délégué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
a M. O. RANDOLET
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Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
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AU HAVRE
A PARIS.
AN NON GES
Bureau du Journal, 112, bouH de Strasbourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
3 seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
CDITION 00 MATIN
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(6 Pages)
Hardi 4 Février 1913
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Le PETIT HA VAE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
Petit Havre
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Les Protectorats Français
LE PARLEMENT
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LONDRES, 3 Février, Dépêche de 4 h. 30
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TON
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? mois
£ 68 10/-
-/-
7/6
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Comptant .
■soutenu
£ 225 -/-
-/-
75/-
3 mois
£ 222 -/-
-1-
55/—
FER
Comptant..
calme
£ 65/10 %
a % d
S mois
£ 66/4 %
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
Au 31 janvier 1H3.
NEW-YORK, 3 FÉVRIER
Cotons i mars, baisse 2 points ; mai
baisse 4 point ; juillet, baisse 2 points ;
octobre, inchange. — Soutenu.
Calés s hausse 27 à 40 points.
NEW-YORK, 3 FÉVRIER
Cuivre Standard disp.
— mai
Amalgamat. Cop...
Fer
t. su joui
s. PRACEDENT
45 25
15 37
45 31
45 68
73 »/»
73 3 8
48 25
18 25
CHICAGO, 8 FÉVRIER
Blé sur......
Mai
C. DU JOUR C. PRECED
93 1 8 93 5 8
91 »i» 91 3 8
52 1/2 52 4/L
53 1./4 53 »/»
10 22 10 17
10 22 10 20
Juillet....
Mai
Mais sur
Saindoux sur.
Juillet....
Mai
Juillet....
LA GUERRE D’ORIENT
F Avant la Reprise des Hostilités
F Sofia. — Si, à sept heures du soir, le gou-
vernement n’est pas informé que la Turquie
accepte intégralement la note des puissan
ces, les hostilités reprendront devant Andri-
nople.
Les ports de Varna et de Bourgas sont dé-
plarés fermés à la navigation commerciale.
Des mines flottantes ont été semées aux
approches de ces deux ports.
L’intervention des Puissances
• Constantinople. — On assure que les mi-
nistres d'Angleterre et d’Allemagne à Sofia
ont fait des représentations pressantes près
du gouvernement bulgare.
« Les cercles officiels turcs n’ont pas encore
perdu tout espoir d'éviter les hostilités,
Le Bombardement recommence
. Constantinople. — Suivant des informa
tions officielles, les hostilités ont recommence à la
ffois à Andrinople et à Tchataldja, ponctuelle-
ment à sept heures, à Andrinople, par un bom
bardement, et à Tchataldja par une escarmouche
[insignifiante.
Pour préparer Tassant de Scutari
? Durazzo. — L’armée serbe a embarqué
Thier 1,300 soldats avec des provisions abon-
Mantes.
1 On croit que ces forces vont à Alessio se
[joindre aux autres forces qui se trouvent
jdevant Scutari pour livrer un assaut de la
ville, d’accord avec le Monténégro.
La question d‘ Andrinople
"LONDRES. — On déclare de bonne source
Jque la Bulgarie est toute prête à consentir,
sur la proposition des puissances, à ce qu’un
représentant du kalife soit nommé et ins
tallé à Andrinople, après la cession de cette
■ville aux alliés.
Phares éteints
1 Londres.— L’agent consulaire britannique
à Burgas dit que les phares bulgares du Pont
uxin ont été éteints le 31 janvier.
La Délégation serbe
' Belgrade. — La délégation serbe de la con-
lérence de la paix est revenue de Londres.
! Belgrade. — Envoyé spécial d’Havas. —
les délégués à la conférence de la paix, MM.
Novakovitch et Nicolitch, qui sont arrivés à
Belgrade, retour de Londres, ont eu hier un
long entretien avec le président du Conseil,
M. Pasitch. Ils lui ont rendu compte en dé-
tail de leur mission.
Des conversations des délégués, il y a lieu
d’attribuer en grande partie l’échec des né
gociations au manque d’entente entre les
nations européennes et au double jeu de
certaines puissances, lequel contraria l’ac
tion générale unanime, en apparence plutôt
/que dans le fond.
Le président du conseil grec en Autriche
। Vienne. — M. Venizelos, président du con
seil hellénique, est arrivé à Vienne.
LE PROCES
des Bandits Tragiques
Les premiers interrogatoires
Le président procède à l'interrogatoire de
Mme Maitrejean, directrice du journal l'Anar
chie où fréquentaient les accusés.
Comme le président lui déclare quelle est
inculpée de complicité de vol par recel de
livrets militaires et de livrets de caisse
d’épargne, l’accusée répond que ces pièces
lui ont été confiées par un individu qu’elle
ne connaissait pas. Elle se défend également
d’avoir procuré de faux états-civils aux ca
marades et d’avoir recelé des armes volées.
Kilbatchiche est ensuite interrogé.
Il reconnaît avoir été lié d’amitié avec quel
ques anarchistes, notamment Carrouy, Cal-
lemain, Garnier et sa maîtresse. Il déclare
qu’il n’était pas directeur du journal La Ré
volte, mais simplement collaborateur.
»
»
« Dans ce cas, lui répond le président, vo
tre destinée était bien d’assurer les repri
ses individuelles », c’est à dire le vol.
L’audience est levée à 5 h. 20.
DANS LES CONSULATS
L’Officiel publie aujourd’hui :
L’exequatur a été accordé à M. Julien Pot-
ter, consul des Etats-Unis d’Amérique à
Rouen.
ACTE DE VANDALISME
Arras. — Au musée d’Arras, un vandale
a crevé un tableau de Daverdeing, représen
tant le « Massacre des innocents ».
Cette toile placée dans la galerie des Pier
res mesure 4 m. 96 de hauteur et 2 m. 60 de
largeur.
La toile a été sérieusement endommagée.
.LES CRUES
Beauvais. — Les pluies de ces derniers
jours ont provoqué une crue du Therain.
Cette rivière est sortie de son lit et a inon
de les prairies riveraines.
Plusieurs maisons ont été envahies parles
eaux. Les routes sont coupées et rendues
impraticables sur de longs parcours.
Les usines empruntant la force hydrauli
que ont dû fermer leurs portes.
ARRESTATION DE DEUX SOLDATS
Brest. — Deux soldats du 6 e d’infanterie
coloniale terrorisaient depuis quelques jours
les habitants de la région de Crozon.
Ils arrêtaient les paysans sur les routes et
les menaçant d’un revolver, leur deman
daient de l’argent. Ceux qui tentaient de ré
sister étaient frappés et roulés dans la boue.
Les deux coloniaux qui étaient en état
d’absence illegale viennent d’être arrêtés.
1 MORT DU COLONEL GUISE
/ Le colonel Guise est décédé hier soir, à
onze heures trente.
LE BANQUET DE
L’ALLIANCE FRANÇAISE
M. Jonnart, ministre des affaires étrangè-
res, a présidé hier soir le banquet annuel de
l’Alliance Française (Association nationale
pour la propagation de la langue française
dans les colonies et à l’étranger).
MM. Raymond Poincaré et Etienne assis-
paient à ce banquet où l’on remarquait beau
coup de notabilités, entre autres M. Jules
Siegfried, député du Havre.
[ M. Jonnart a répondu à plusieurs toasts.
; Le ministre a remis un certain nombre de
distinctions.
CHUTE MORTELLE D’UN AVIATEUR
Turin. — L’aviateur Joseph Notari eftec-
tuait un vol sur l’aérodrome de Mirafiori
lorsqu’il fit une chute de dix mètres.
Transporté à l’hôpital, le blessé y est dé
cédé peu après.
Nouvelles du Sénat
Rédacteur en Chef, Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE fénoux
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE! Rédaction, No 7 60
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,
l’Oise et la Somme ...........J
Autres Départements ...........
Union Postale
TROIS Mois
Six Mois
Un AN
Fr.
Fr.
iO
20
Fr.
On s'abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste ae erune^
”==========================================
L’AFFAIRE BARRÉ
1 Versailles. — Quatre des jurés qui ont
condamné Barré, ont signé hier un recours
en grâce que leur a présenté Me Mouret.
L’avocat de Barre estime en effet que le
a fait nouveau », en ce qui concerne les
poux Thorillon, est de nature à diminuer
Qa responsabilité de son client.
A
==--9======
; LE CONGRÈS DES
COLONIES DE VACANCES
f Amiens.— Le 5« Congrès de la Fédération
des colonies de vacances du Nord et de l’Est
s’est ouvert hier à Amiens.
, La ville du Havre y était représentée.
{ M. Edouard Petit, inspecteur général de
‘instruction publique, représentait le minis-
tre.
t Les séances sont présidées par M. Fiquet,
sénateur et maire d’Amiens, et par M. Des-
taves, président de la Fédération.
Ar n —
La Réforme électorale
La Commission de la réforme électorale
vient de se réunir sour la présidence de M.
Clémenceau.
Elle entend M. Briand, président du Con
seil.
Voici les déclarations de M. Briand :
< Le président du Conseil est formelle
ment décidé, au point de vue de la réforme
électorale, à continuer la politique de son
prédécesseur, et à soutenir devant le Sénat
les principes essentiels du projet de loi voté
par la Chambre des députés.
» Il a affirmé déjà cette résolution dans la
déclaration ministérielle, qui a été lue il y a
huit jours devant le Parlement et à laquelle
la majorité de la Chambre des députés a
donné son approbation.
» Le président du Conseil soutient donc
devant la Commission sénatoriale le projet
de loi consistant dans la représentation des
minorités, déterminée par le quotient.
» M. Briand d’ailleurs est disposé, en ce
qui concerne les modalités de la réforme,
apparentement, attribution des restes, etc.,
à examiner toutes les propositions transac
tionnelles qui pourront être présentées.
» Le président du Conseil exposera ensuite !
qu’à son avis la question est assez avancée
pour que la Commission sénatoriale fasse
connaître ses décisions aussitôt que possi
ble, de façon que, si elle est en désaccord
avec le gouvernement, le Sénat puisse être
au -m es u tq de se prononcer. » i
Le général Lyautey est en route pour le
Maroc. Avant de rejoindre son poste, il a
longuement conféré avec les membres du
gouvernement. Tous les points concernant
l’organisation du protectorat ont été abor
dés et le résident général a fait approuver
les idées directrices de sa politique.
Il faut se féliciter de ce travail d’étroite
collaboration et de ce que les lignes essentiel
les de l’action énergique et efficace que
nous poursuivons aient été fixées une fois
de plus. Le pays voit ainsi que les intérêts
de la France et du Maroc sont en bonnes
mains, et il va suivre avec une sympathie
grandissante les efforts du général Lyautey.
Nous pouvons avoir la certitude que tout
sera mis en œuvre pour coordonner notre
domaine colonial de l’Afrique du Nord et
pour ouvrir de larges voies à notre expan
sion. S'il est évident que le résident général
s’inspirera avant tout de la situation parti
culière de l'Empire chérifien, il ne man
quera pas, pour atteindre plus sûrement le
but, de tenir compte des enseignements
que lui offre le protectorat tunisien. Il évi
tera des tâtonnements en procédant de celte
façon et fera rapidement du Maroc le digne
pendant de la Tunisie.
La besogne, en pareilles circonstances,
n’est pourtant pas aisée. On sait qu’à l’épo
que où les formules de notre protectorat en
Tunisie étaient adoptées, on se représentait
très mal, en France, le régime auquel elles
pourraient aboutir. L’esprit national, habi
tué à la clarté, acceptait même avec quel
que difficulté un système assez ambigu.
Mais nos représentants auprès duBey dissi
pèrent rapidement toutes les préventions et
firent des Etats barbares, soumis par nos
armes, des vassaux obéissants de la France.
Les hommes d’Etat qui présidèrent aux
débuts de notre action en Tunisie ne se re
présentaient peut-être pas eux-mêmes clai
rement l’objectif de notre mission. « Mais
persuadés, par nos mécomptes en Algérie/
de renoncer aux méthodes du passé, nous
dit M. le sénateur Humbert dans la Grande
Revue, ils eurent le mérite de vouloir fer
mement innover et d’attendre de l’expé
rience l’indication plus précise des mesures
à prendre. C’est ainsi que M. Paul Gambon
fut, au début de 1882, nommé ministre ré
sident à Tunis, avec mission de rechercher
l’organisation convenable. L’éminent diplo
mate, admirateur éclairé des méthodes co
loniales agricoles anglaises, se montra à la
hauteur de cette tâche ; l’esprit dont il a
animé l’administration tunisienne subsiste
touiours et fut le point de départ d’une tra
dition solide. »
Aussi la Régence continue-t-elle à for
mer, sous notre tutelle, un Etat — tout
comme le Maroc — en principe distinct et
autonome, soumis à l’autorité d’un souve
rain héréditaire dont les indigènes sont les
sujets. Entre le pouvoir central tunisien et
les indigènes subsistent les bases adminis
tratives qui existaient avant notre arrivée.
De ce fait, l’autorité du bey s’exerce dans
toutes les provinces par l’intermédiaire de
ses agents.
L’organisation de source française, se
juxtapose à cette organisation d’origine lo
cale et traditionnelle ; elle la contrôle et la
complète, a-t-on pu dire avec justesse.
Ce sage système de colonisation a permis
de tirer l’administration beylicale des diffi
cultés financières dans lesquelles elle se
débattait. Il fournira des indications d’au
tant plus intéressantes que le Maroc se pré
sente avec un budget aussi obéré. On s’en
inspirera donc pour relever le crédit de ce
Maghreb anarchique et pour permettre au
Protectorat d’affecter des sommes importan
tes à des œuvres d’utilité publique.
L’essor pris par la Tunisie à partir de
l’époque où notre influence s’est fait sentir
démontre surabondamment l’opportunité de
cette politique clairvoyante. Le commerce
extérieur de la Régence qui n’était, en
1882, que d’environ 44 millions de francs,
importations et exportations réunies, s’est
élevé progressivement et a dépassé 223
millions en 1910. Dans ce mouvement de
trafic la part de la France compte pour plus
de moitié.
A considérer ces indices de l’activité
économique, le développement de l’ensei
gnement et, en général, l’extension et la
prospérité de toutes les institutions, on est
amené à reconnaître que l’intervention de
la France a été particulièrement heureuse.
Il ne pouvait guère en être autrement puis
que la méthode suivie en Tunisie est ins
pirée d’un excellent esprit. Si elle a eu
quelques faiblesses, l’expérience s’est char
gée d’y apporter peu à peu les corrections
nécessaires. C’est en tous cas un guide pré
cieux à l’heure où nous assumons la lourde
mission de faire triompher la cause de la
civilisation au Maroc.
Impressions deSianoe
Am nosoa canmarORDARI ranneeuraaj
Paris, 3 février.
De plus en plus, le débat sur les poudres
prend des allures de conférence purement
scientifique. Les spectateurs, d’ailleurs peu
nombreux, qui assistaient à la séance d’au
jourd’hui,ont dû croire qu’ils s’étaient trom
pés de porte et qu’au lieu d'entrer à la
Chambre ils avaient pénétré par mégarde
dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne
ou dans un laboratoire de chimie de l’École
des Arts et Métiers. La ressemblance était
frappante. Il ne manquait que les cornues
et les éprouvettes, le tableau noir et les ex-
périences complétant la démonstration du
professeur...
Le professeur, ce fut d’abord M. Denys
Cochin qui, tout en constatant les sérieux
progrès' accomplis dans la fabrication des
poudres, exposa avec la précision d’un tech
nicien accompli, les améliorations, qu’il est
encore souhaitable de réaliser.
M. Denys-Cochin, somme toute, fût plutôt
optimiste. M. Painlevé, qui occupa ensuite la
chaire magistrale, je veux dire la tribune, se
montra d’un pessimisme que beaucoup ju
gèrent exagéré.
A diverses reprises, l’ancien ministre de
la marine, M. Delcassé, et le ministre actuel,
M. Pierre Baudin, intervinrent pour rec
tifier ou contester certaines de ses affirma
tions.
Le discours de M. Painlevé, par sa haute
valeur scientifique, par la conviction pro
fonde qui l’anima d’un bout à l’autre, n’en
fût pas moins écouté avec une vive atten
tion par la Chambre et très justement ap
plaudi. T. H.
w---=====-----p==-=====-=====
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séance du 3 Février
La séance est ouverte à 3 h. 15, sous la prési
dence de m. PAUL DESCHANEL, président.
Les poudres de guerre
On reprend la discussion sur les poudres.
M. denys cochin : Depuis la catastrophe de
VLéna, la question des poudres m’est apparue
comme une question de gouvernement. Nous
nous sommes alors trouvés devant des antago
nismes extraordinaires de corps constitués.
L’esprit de corps a du bon, mais doit avoir des
bornes. Le Parlement, qui est un peu tout le mon
de (sourires), a le droit de s’occuper de ces ques
tions techniques.
La poudre B fut découverte sous le ministère
du général Boulanger : de là son nom. (Rires.)
Les savants croyaient alors, vers 4888, à la possi
bilité de sa longue conservation. Depuis, on a re
connu la nécessité de chercher un stabilisateur.
L’orateur donne des détails techniques sur ce
qui a été fait a cet égard.
M. painlevé : A l’étranger, on croit et on dit
que nous n’avons pas de poudres pour notre
marine. Cette assertion est absolument inexacte.
En cas de guerre, nos poudres débarquées se
raient rembarquées immédiatement, et le retard
serait insignifiant. Le service des poudres a été
critiqué a l’excès.
Dans la guerre balkanique, nous avons fourni
des munitions à la Bulgarie et a la Serbie. Nos
canons ont été des instruments de victoire. Quant
aux poudres fournies à la Bulgarie, les cinq sixiè
mes provenaient d’Allemagne, 30 millions de non
touches, commandées à notre industrie, ont été
refusées par la Bulgarie. Il en avait déjà été de
le Car-
A-
H. HOLLAÉNDER
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
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même pour la Bolivie.
m . andre LEFÈVRE : C’est la conséquence de
la campagne menee par nous-mêmes contre notre
poudre.
Nous avons fourni aux Serbes et aux Grecs de
quoi tirer 500.000 coups de canon.
M. PAINLEVÉ se demande si notre fabrication
peut assurer aux poudres le maximum de sécurité
possible. Il fait une technique relative à la con
servation des poudres à la nitro-cellulose et aux
dangers qu’elles présentent.
Il examine les conditions nécessaires pour la
sécurité de la conservation, puis pour la sécurité
du tir.
Les poudres actuellement embarquées dit M.
Paintevé renferment encore des éléments remala
xés. Cela est grave parce que le trempage à chaud
devrait être condamné.
Nos ingénieurs étudient le trempage à froid de
puis 16 mois.
M. ETIENNE, MINISTRE DE LA GUERRE : Ce
qui manque, c’est le personnel.
M. COCeERY, PRÉSIDENT DE LA COMMISSION
du budget : Le projet est inclus dans la loi de
finances.
M.LE RAPPORTEUR DU BUDGET DE LA MARINE:
Nos ingénieurs sont allés en Russie, mais on ne
leur a pas montré les appareils servant au trem
page à froid.
Ne serait-il pas préférable que les ingénieurs
s'adressent à des industriels français plutôt que
d’aller à l’étranger solliciter la communication de
procédés qu’on leur refuse ?
ai. GOUDE : C’est une abdication de principe.
M. LE RAPPORTEUR DU BUDGET DE LA MARI
NE fait une distinction entre les monopoles de fa
brication et les monopoles d’administration. Il
considère que les monopoles de fabrication sont
un obstacle au progrès scientifique.
Il fait observer que, dans nos manufactures de
poudres, les bains de nitration sont irréguliers et
qu’ils sont à des températures variables.
Il est à craindre que d’ici 2 ou 3 ans, nos pou
dreries soient, avec la lenteur administrative, en
retard sur les grandes poudreries étrangères.
M. PIERRE baudin, ministre de la marine :
Une industiie qui s est laissée distancer doit faire
des pas de géant pour rattraper ses concurrents.
Le Parlement doit exiger que le Gouvernement
exécute les travaux indispensables.
Mais on ne peut pas interrompre une fabrica
tion insuffisamment progressive pour y substituer
des moyens nouveaux.
Tous les jours, la fabrication s’améliore.
M. delcassé : On a amélioré et développé l’ou-
tillage au point que la production de 1910 et 1911 a
atteint 3,000 tonnes et qu’elle s’est élevée à 4,000
tonnes en 1912.
M. LE RAPPORTEUR DU BUDGET DE LA MA-
RINE ; Il y a une doctrine de fabrication à établir
et que cette doctrine ne s’établit pas d'une façon
assez rapide. n .
m. goude : Qui dressera la formule de fabrica
tion des poudres ?. .
M LE RAPPORTEUR DU BUDGET DE LA MA
RINE : Si l’on avait autorisé la fabrication des
poudres destinées à l’exportation, il se serait créé
plusieurs usines qui auraient, aujourd’hui, dégagé
une doctrine et une méthode.
Ce n’est pas avec des procédés bureaucratiques
qu’on réformera les proudreries.
L’orateur demande à la Chambre de songer sur
tout à la France. Les marins, quoi qu’elle décide,
feront leur devoir ; mais il s’agit de savoir si on
leur donnera la meilleure des poudres, ou si on
leur en imposera une.
Il faut choisir entre le système de 1870 qui nous
a conduits au canon de bronze et le système de
collaboration actuelle qui a valu a notre artillerie
le succès que l’on connaît dans l’Orient.
Au gouvernement de prononcer les paroles dé
cisives. Pour ma part, je crois avoir fait tout mon
depans l’état actuel de l’Europe il faut donner à la
France la meilleure poudre possible. Penser a au
tre chose en ce moment ce serait presque un
crime.
La suite de la discussion est renvoyée à "
matin. . .
La séançe est levée à 7 heures moins —
"Rtsspdsa
LES CANOTS DE SAUVETAGE AUTOMOBILES
«
waste Petit Hewve
Elche
M. le Commandant Fortier prononce Son discours
(Voir Varticle en deuxième page)
Le Procès des Bandits tragiques
s ----- ,.1.8
PREMIÈRE JOURNÉE
AuSomv élu Palais
Les mesures d’ordre sont des plus rigou
reuses ; il n’est pas exagéré de parler d’état
de siège.
A toutes les portes du Palais de Justice,
boulevard du Palais et place Dauphine, des
gardes républicains et des inspecteurs de la
Sûreté se tiennent en permanence. Un seul
battant de ces portes est ouvert. Pour péné
trer dans le Palais, il faut montrer patte
blanche, c’est-à-dire justifier de sa qualité
d’avocat ou produire une citation de témoin
— ou d’inculpé — en règle.
Ces mesures occasionnent de longues pala
bres à l’entrée de la cour du Mai.
Des groupes d’agents font circuler sans
interruption boulevard du Palais et ne per
mettent à personne de stationner sur les
trottoirs, même pas aux camelots qui ven
dent le portrait des principaux bandits et
des éditions spéciales tirées en leur hon
neur.
A l’intérieur même du Palais, de nouveaux
barrages et gardes isolent complètement la
Cour d’assises et les galeries avoisinantes. Il
taut de nouveau montrer patte blanche pour
pouvoir passer.
Un peu partout, dans tout le Palais, dans
les couloirs, dans les escaliers, jusque dans
les tambours des portes stationnent des agents
ou des gardes.
A partir de onze heures et demie, on voit
arriver les témoins, témoins de l’accusation
ou témoins de la défense. Ils sont trois
cents ! Au passage, chacun montre sa feuille
de convocation, et les barrages s’ouvrent de
vant eux.
Du côté de la place Dauphine on a pu voir
stationner pendant toute la matinée, contre
la grille, des miséreux faisant la queue avec
l’espoir de vendre très cher leur place. Mais
bien peu de leurs clients ont pu pénétrer à
l’intérieur.
Blans le» eosuloi»*»
De sévères mesures d’ordre sont prises.
Des barrières hermétiquement closes ont été
posées dans la galerie de Harlay.
Il n’y a eu qu’un petit incident dans les
couloirs. Un curieux s’était assis sur un
bauc. Quand on lui intima l’ordre de circu
ler, il refusa. Il fut alors conduit au poste et
on apprit qu’il était le secrétaire d’un —
quet colonial.
par-
Avant 1* Audience
Tous les gardes du Palais sont sur
mais comme ils seraient en nombre
pied,
bien
insuffisant pour faire respecter les consignes,
des agents de la Sûreté et des gardes muni
cipaux en masse les assistent. Un double
barrage défend les abords de la galerie de
H irlay ; pour pénétrer dans la salle d’au-
dience, il faut bien naturellement exhiber
plusieurs fois sa carte. Seule, cette carte,
qui est visée par le président et qui a été dé
livrée aux seuls journalistes, donne accès
dans le prétoire, en dehors de la citation de
témoin.
Aussi, à onze heures quarante-cinq, la
grande salle de la Cour d’assises est-elle pres
que vide. Dans le fond, dans l’enceinte ordi
naire du public debout : denombreux agents
de la Sûreté et leur chef, M. Guichard en
personne, qui donne ses derniers ordres ;
sur les bancs réservés aux témoins, quelques
journalistes arrivés au poste avant l’heure 1
dans le prétoire, sur deux rangs, les défen
seurs ; au centre, un amas de pièces à con
viction de toutes sortes, une immense vi
trine posée sur la table renferme les armes.
Çà et là, des photographes ajustent leurs ap
pareils. Il est midi moins cinq.
L’Audience
Soudain une sonnerie. La porte qui donne
accès au boxe des accusés s’ouvre ; un ma
réchal des logis de la Garde paraît dans l’en-
cadrement et puis une petite femme en noir
aux cheveux courts sépares par une raie.
Un faux col rabattu enserre son cou. Elle
est souriante, un peu fardée ; elle considère
la salle d’un œil vif, la bouche dédaigneuse.
Elle a l’air tout à la fois d’un clown et d’un
gavroche. C'est Anna Maitrejean, la direc
trice de V Anarchie. La cohorte redoutable
des accusés lui fait cortège.
D’abord Dieudonné, l’agresseur présumé
du garçon de recettes Caby, brun, déluré et
nerveux ; Callemin, dit « Raymond-la-Scien-
ce », gros garçon joufflu et souriant, l’air
parfaitement tranquille ; Soudy, l’homme à
la carabine, un pâle gamin ; Carouy, le fa
meux bandit, goguenard et sinistre*; Kilbat
chiche, le publiciste anarchiste, à la physio
nomie fine, aux longs cheveux rejetés en
arrière ; Metge, à l’aspect du rôdeur de bar
rière ; Gauzy, aux cheveux gris ; Deboë, bel
lâtre ; la femme Vuillemin, au visage jouf
flu, tout , rose, l’air étonné et hébété et la
suite de ces vingt-et-un accusés.
Quand tous ont pris place, dans l’ordre
prévu, au banc des accusés considérable
ment agrandi pour la circonstance, on ne
voit plus, parmi les uniformes bleus et rou
ges des gardes, que des chevelures de nuan
ces differentes et deux grands chapeaux
noirs de femme, ceux des femmes Vuillemin
et Le Clerch. Car Mme Maitrejean, tout com-
me un homme, a laissé dans sa cellule le
couvre-chef qu’elle portait naguère sur sa
chevelure courte et bouclée.
Mais voici que la Cour fait son entrée. Leu
accusés se lèvent ; chacun d’eux est encadré
par deux gardes qui ne lâchent pas la chaîne
des menottes. Le président Couinaud s’as
sied ; ses assesseurs de même et M. le pro
cureur général Fabre, imposant dans sa robe
rouge au col d’hermine, prend place au siè
ge du ministère public.
Le sort désigne les jurés. Ils prêtent ser
ment. L’interrogatoire d’identité est mené
sans incident et le greffier donne lecture de
l’interminable acte d’accusation.
FJ A eeuistclêan
A midi 45 commence la lecture de l’acte
d’accusation, dont nous avons donné hier
un résumé. Cette lecture se poursuit, mo
notone, jusqu'à deux heures et, pendant ce
temps, les accusés auront des attitudes di
verses : les uns chercheront à découvrir,
dans le fond de la salle, la physionomie
qu’ils n’apercevront pas, d’un compagnon
d’autrefois ; d’autres regarderont les jurés
ou le magistrat, M. Couinaud, qui, tout à
l’heure, va les interroger, ou le procureur
général, M. Fabre, qui, plus tard, aura à re
quérir contre eux ; d’autres enfin s’efforce
ront de reconnaître dans la vitrine aux cloi
sons de verre, les armes qui leur furent fa
milières. Callemin, lui, rira franchement
quand le greffier Wilmès parlera d’un té
moin qui, à l’instruction, le traita de « bébé
rose ! »
LAppel
duré exactement une heure.
— Faites l’appel des témoins, ordonne k
président, et trois huisiers-audienciers SC
dirigent vers la porte. Alors c’est l’envahis
sement par une foule de trois cents person
nes. Il y en a partout, dans le prétoire, dans
les couloirs ; ils se bousculent et s’écrasent
avant de répondre à l’appel de leurs noms.
Tous veulent voir les accusés et les fem
mes ne sont pas les dernières à se précipi
ter Elles s’agitent et se dressent sur leurs
pointes. Avec elles, on voit enfin les cha
peaux empanachés des grands procès crimi
nels. Jusqu’ici l’affaire des bandits tragiques
avait été un spectacle d’une rare austérité.
Parmi la cohue, la voix du président :
Ecoutez-moi bien, dit-elle, Mesdames et Mes
sieurs, qui êtes témoins dans le procès. Sitôt que
vous aurez répondu à l’appel, vous devrez vous
retirer et vous pourrez ne pas revenir au Palais
jusqu’à jeudi prochain midi. Car d’ici la nous
n’entendrons pas de témoins.
Au bout de vingt minutes, l’appel est ter
miné. Quelques témoins n’ont pas répondu.
Parmi eux : M. Francis de Pressensé et Mme
Séverine dont les noms nous font souvenir
qu’un comité a été constitué pour prendre
la défense de Gauzy.
l’interro^aloire des accusé»
L’audience, suspendue à 2 h. 45, est re
prise à 3 h. 45. De nouveau le banc des ac
cusés s’emplit de gardes et de prisonnie ;
Le président se tourne vers les jurés eh
leur dit :
Ce procès, Messieurs, mérite toute votreualle:
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