Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-01-27
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 janvier 1913 27 janvier 1913
Description : 1913/01/27 (A33,N14520). 1913/01/27 (A33,N14520).
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
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uundi 27 Janvier 194 3
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DERNIMRB Uni
Paris, trois heures matin
LA GURRREBORIENT
Les Délégués Balkaniques décident de
rédiger une note de rupture des négociations
Londres.— La réunion des délégués bal
kaniques a été tenue hier après-midi, à
5 heures.Tous les délégués assistaient à cette
réunion.
Les délégués ont considéré que les événe
ments récents de Constantinople et la nou
velle situation créée par ces événements,
équivalaient évidemment à une rupture des
négociations.
L’assemblée a alors décidé de nommer un
Comité de rédaction qui sera chargé de pré
parer une note de rupture d’ici à demain.
Ce Comité est composé de MM. Mandja-
roff, pour la délégation bulgare ; docteur
Stroit, pour la délégation grecque; Vesnitch,
pour la délégation serbe ; Voynovitch, pour
la délégation monténégrine.
La rédaction de la note de rupture sera
soumise aux délégués balkaniques dans une
réunion fixée à demain.
Rien n’a été décidé au sujet de la date à
laquelle la note de rupture sera présentée à
la délégation ottomane.
L'Attitude de la Russie
Berlin, 26 janvier. — La Gazette de Cologne
reçoit de Saint-Pétersbourg le télégramme
suivant :
« Les milieux officiels russes n’ont pas en-
core pris position en face de la nouvelle si-
tuation de Constantinople.
» M. Sazonof a conféré aujourd’hui aveo
les ambassadeurs des grandes puissances,
particulièrement avec l’ambassadeur d’An
gleterre. »
Déclarations de l’Ambassadeur de Russie
à Rome
Rome. — L’ambassadeur de Russie a dé
clare à un rédacteur de la Tribuna qu’une
reprise des hostilités était inévitable, car les
alliés ne renonceront jamais à Andrinople.
L’ambassadeur a ajouté : « Il est probable
que les puissances ne resteront pas simples
spectatrices ».
L’escadre russe de la Mer Noire
ZAINT-PÉTEBSBOURG, 26 janvier. — L’agence
télégraphique de Saint-Pétersbourg est auto
risée à déclarer que l’escadre russe est an
crée dans la Mer Noire à Sébastopol.
La nouvelle publiée par certains journaux
et suivant laquelle l’escadre serait allée dans
le Bosphore est donc inexacte.
Les Armements de la Roumanie
Berlin, 26 janvier. — D’après la Gazette de
Cologne, la Roumanie fait en Allemagne et en
Belgique d’importantes commandes de ma
tériel de guerre.
Une fabrique d’armes de Dusseldorf a
reçu une grosse commande devant être li
vrée d’urgence.
Le général Putnik à Belgrade
Belgrade, 26 janvier. — Le general Put-
nik, chef d’état-major, est arrivé ici.
Il a été reçu par le roi.
Le général a conféré assez longuement
avec M. Pachitch, président du Conseil des
ministres.
Les intentions du nouveau
Gouvernement turc
EONSTANTINOPLE, 26 janvier, 9 h. 30 du soir.
— On déclaré de source autorisée que la plu
part des arrestations opérées ne seront pas
maintenues.
On assure que le gouvernement n’est ani
mé d’aucun esprit de vengeance et qu’il ne
procédera à aucunes représailles.
Il a ordonné certaines arrestations unique
ment dans le but d’éviter des incidents, mais
il relaxera les détenus et laissera ses adver
saires politiques parfaitement tranquilles.
Le nouveau Ministre de la guerre ottoman
Constantinople. — Le ministère a décidé
de soumettre a la sanction impériale la no
mination comme ministre des affaires étran
gères de Saïd Hahim, président du Conseil
d’Etat, prince égyptien, secrétaire général
du Comité Union et Progrès.
Le Calme règne à Stamboul
Constantinople, 26 janvier. — Après la
première impression, Stamboul a repris son
aspect habituel.
Partout le calme règne et rien ne peut faire
croire que d’importants événements vien
nent de se passer en ville.
Fonctionnaires turcs en fuite
Rome. — Un télégramme de Brindisi an-
nonce i’arrivée d’une barque venant de Va-
lona, à bord de laquelle se trouvaient le
commandant du port, le commandant de
gendarmerie et les autres fonctionnaires
turcs qui ont fui pour échapper aux mu-
vais traitements des Serbes et des Grecs.
LES AFFAIRES DU MAROC
Une Victoire de nos Troupes
XGADOR, 25 janvier. — Hier, après une
attaque de nuit facilement repoussée, notre
colonne s’est portée au sud de Bou Riky con
tre la harka des Anflous.
Après un combat d’artillerie et un assaut
donné par les zouaves, les tirailleurs et les
sénégalais, la harka a été repoussée ; elle a
subi de grosses pertes.
Nous avons eu quelques tués et une ving-
Saine de blessés.
Une Défaite des Boni M’Guild
YEKINEZ, 26 janvier. — Le colonel Reibell,
qui avait quitté Mékinez pour prendre la di-
rection générale des opérations contre la har
ka des Beni M’Guild et des Beni M’Tir, vient
après une brillante opération de porter un
coup qui amènera sinon désormais la tran
quillité, du moins un répit.
Ses contingents ont attiré l’ennemi qui a
été mis en déroute et qui est complètement
démoralisé. - •
Nous avons eu quatre hommes tués ; deux
officiers et quinze hommes blesses.
DANS L’ARMÉE
Le général de brigade Bourderiat, ancien
chef du Cabinet militaire de M. Millerand,
est nommé au commandement par intérim
de la 33e division d’infanterie à Montauban,
LA MONTÉE DES EAUX
Reims. — A la suite d’une nouvelle hausse
de la Marne, la région comprise entre Ay et
Damery a été couverte par les eaux.
La Question d'Orient
L’Entente des Puissances
La révolution qui vient de se produire à
Constantinople est loin d’avoir amené la fin
des incertitudes orientales. Ce coup d’Etat
n’a reçu d’ailleurs aucun accueil favorable
dans les grandes capitales et l’on se deman
dait quelle serait l’attitude des Jeunes-
Turcs qui ont ressaisi le pouvoir dans les
conditions tragiques que l’on sait. Or ils
ont fait annoncer qu’ils allaient bientôt ré
pondre à la Note des puissances et qu’ils
voulaient poursuivre la réalisation de la
paix. Mais ils s’obstinent à ne point céder
Andrinople, dont la revendication fut le
prétexte de leur coup de force. Ils consen
tiront, à la rigueur, au démantèlement de
cette place et à la neutralisation de son ter
ritoire, mais ils ne sauraient aller au-delà.
Si les alliés refusent ces conditions, — et,
du reste, on est dès maintenant fixé à ce
sujet, — les Jeunes-Turcs ne reprendront
cependant pas la lutte. Et la preuve, c’est
que, s’ils avaient eu vraiment la pensée de
jouer leur va-tout sur les champs de ba
taille, ils auraient immédiatement rompu
les négociations et dénoncé l’armistice.
Nous ne connaissons pas,à l’heure où nous
écrivons, la réponse qu’ils auraient dû faire
déjà à la Note des puissances. Elle sera sans
doute conforme aux intentions qu’ils avaient
indiquées et que nous résumons ci-dessus.
Mais, tout de même, ils ne peuvent, d’une
part, se faire illusion sur les volontés
très fermes des alliés, — et d’autre part,
pour ce qui est de la résistance dont ils
sont capables, elle demeure plus que pro
blématique. L’armée turque ne peut entre
prendre de culbuter les forces bulgares de
vant Tchataldja, ni surtout aller au se
cours d’Andrinople assiégée. La flotte otto
mane est dans l’impossibilité de chasser les
Grecs des îles de l’Archipel qu’ils occu
pent. Enfin les ressources financières font
totalement défaut au gouvernement de
Constantinople.
Peut-être les Jeunes Turcs avaient-ils
compté un instant sur l’appui de l’Allema-
gne ? Ils doivent être détrompés aujour
d’hui. Puis, la mobilisation autrichienne
n’empêchait pas, samedi, un grand journal
de Budapest, le Pester Lloyd, de déclarera
nettement que l’entente s’impose aujour
d’hui plus que jamais. Et les cercles diplo
matiques de Saint-Pétersbourg estiment
que l’Europe ne doit pas devenir un jouet
entre les mains du nouveau gouvernement
de Constantinople qui, en fait, n’a plus à
compter sur personne.
En ces conditions, la reprise des hostili
tés amènerait pour la Turquie un suprême
désastre. Et puisque, dans les milieux qui
dépendent du ministère ottoman des affai
res étrangères, on assure que le Cabinet ne
doit pas être considéré comme devant inau
gurer une politique d’aventures et de rup
ture immédiate de la paix, puisque le nou
veau gouvernement doit connaître exacte
ment la situation militaire et morale de
l’empire, on se demande comment et pour
quoi il s’obstinerait, et comment il ne se
soumettrait pas à ce qui avait déjà paru
inévitable à Kiamil-pacha et à ses collabo
rateurs.
On prétend que la Turquie (ou plutôt
Mahmoud Chevket et son parti) avait es
péré qu’une grande puissance, séduite par
des avantages considérables, s’unirait à elle
contre la Ligue balkanique et que déjà
l’idée avait été lancée de céder à l’Autriche
une bande de territoire descendant jusqu’à
Salonique. Mais pareille combinaison serait
contraire aux engagements de désintéresse
ment territorial pris par toutes les grandes
puissances, — engagements qu’elles main
tiennent toutes à l’heure actuelle.
D’ailleurs, si les Jeunes-Turcs réussis
saient à obtenir l’alliance d’une puissance
quelconque contre les Etats balkaniques,
ce serait le signal d’une conflagration géné
rale dont le résultat certain serait le par
tage de l’empire ottoman tout entier.
Cette seule éventualité, si redoutable,
est le plus sûr garant du maintien de l’uni-
té de vues entre les grandes puissances qui
ont arrêté en commum et remis collective
ment à la Sublime Porte une note identi
que. Leur politique orientale, sauvegarde
jusqu’ici de la paix européenne, ne saurait
être à la merci d’une révolution sanglante
qui fut le résultat de haines personnelles
beaucoup plus que de préoccupations géné
rales. C'est pourquoi M. Jonnart, ministre
des affaires étrangères et continuateur de la
politique de M. Poincaré, a envoyé toutes
instructions utiles pour que nos plénipo
tentiaires continuent de col laborer à l’œuvre
collective des puissances, en vue du main-,
tien de la paix.
Th. Vallée.
Nouvelles Politiques
L'Actualité Photographique
Un discours de M. Millerand
Au banquet de la Société de prévoyance
du commerce des vins et spiritueux qui a
eu lieu samedi soir, M. A. Millerand, ancien
ministre de la guerre, a rappelé les liens an
ciens qui le rattachent au quartier de Bercy.
Parlant de l’élection présidentielle, M. A.
Millerand s’exprime en ces termes :
« Nous nous retrouvons, ce soir, huit jours
à peine après que l’Assemblée nationale
vient de procéder au choix de celui qui sera
demain le président de la République fran
çaise. Ce choix a été exercé dans un ordre et
un calme qui font honneur à notre pays. Le
scrutin a décidé. Personne ne peut plus se
souvenir des luttes passées. De même que le
président ne songe pas à venger les injures
du candidat, l’homme de parti doit s’incliner
devant celui qui va représenter la France de
vant le monde. Et ce devoir est d’autant plus
aisé que l’élu est un républicain de race. Ce
qui fait à la fois son originalité et: sa force,
c’est que M. Raymond Poincaré n’a jamais
pensé qu’il pût y avoir la plus légère opposi
tion entre les intérêts de son parti et les in
térêts de son pays. La France tout entière
n’avait-elle pas salué son ministère du beau
nom de « Ministère national » ?
» Messieurs, on ne remonte pas de tels
courants populaires, et c’est un grand bon
heur pour la République que le Parlement
et l’opinion se soient rencontrés pour dési
gner le plus digne. Sectaire, celui qui ne voit
pas que la République sort fortifiée du con
grès du 17 janvier. »
En terminant, M- Millerand porte un toast
à MM. Fallières et Poincaré.
Li Guenne d'Orient
La Politique du Cabinet jeune-turo
Constantinople, 26 janvier.
Les bruits suivants lesquels le gouverne
ment, considérant la dissolution de l’ancien
ne Chambre illégale, la convoquerait, sem
blent prendre consistance.
On parle de la possibilité d’un emprunt in
térieur pour les dépenses urgentes.
Hakki pacha, à qui on a offert le porte
feuille des affaires étrangères, aurait de
mandé à réfléchir jusqu’à lundi, afin de
s’orienter sur la situation diplomatique.
On commente beaucoup la très longue vi
site que firent hier à l’ambassade d’Allema
gne Chevket pacha et Enver bey.
Un Article de Djavid Bey
Vienne, 26 janvier.
La New Freie Presse publie aujourd’hui
un article de Djavid bey, qui s'exprime
ainsi :
« Le parti jeune-furc n’est nullement un
parti chauvin, comme le représentent les
journaux français et anglais. Nous ne vou
lons pas de la guerre à outrance. Nous dési
rons la paix au moins autant que les Etats
balkaniques et nous la ferions immédiate
ment si on nous laissait Andrinople. »
L'Opinion à Vienne
Du correspondant spécial du Journal des
Débats :
Vienne, 26 janvier.
. Le cabinet de Vienne semble prendre vis-
à-vis du nouveau gouvernement turc une
attitude analogue à celle du cabinet de Ber
lin, soit : laisser au nouveau ministère le
temps de la réflexion, attendre sa réponse à
la Note des puissances sans exercer sur lui
aucune pression.
On croit savoir ici que le gouvernement
turc exprimera le désir que les négociations
soient reprises avec les alliés, mais sans l'in-
tervention des grandes puissances.
On affecte un certain optimisme, néan
moins des inquiétudes et ues craintes sont
visibles. Les journaux insistent presque tous
sur le danger qui résulterait soit d’une ac
tion particulière de la Russie, soit d’une atti
tude trop menaçante de la Triple Entente à
laquelle la Triple Alliance ne voudrait pas se
conformer.
On commente les mouvements de la flotte
russe dans la mer Noire et les nouvelles re
latives aux préparatifs militaires ou navals
de la Triple Entente.
La New Freie Presse écrit ce matin : « Il
est vraisemblable qu’au moment où la Rus
sie marcherait contre la Turquie, la frontière
de Serbie et celle du sandjak ne seraient pas
respectées. L’Autriche ne resterait point im
mobile et l’Italie pourrait bien prétendre
s’approprier les îles qu’elle occupe encore.
La situation est plus que compliquée, et
peut-être sommes-nous à la veille de grands
événements. »
Le même journal écrivait hier soir : « La
Russie peut avoir maintenant des raisons de
renchérir même sur l’intransigeance des
alliés et de vouloir leur procurer Andrino
ple pour s’assurer ainsi sur eux un droit de
protectorat ; mais l’Europe n’a aucun intérêt
correspondant, elle ne veut que la paix. »
Les nouvelles de Bucarest sont assez alar
mantes. Le gouvernement roumain, dans
un Conseil d’hier, aurait décidé, non pas
d’adresser un ultimatum à la Bulgarie, mais
d'exiger une prompte solution sans plus se
prêter à une politique de temporisation.
La Conciliation russe
Saint-Pétersbourg, 26 janvier.
L’officieuse Bossia écrit :
« Bien que la situation à Constantinople
soit nouvelle, l’attitude des puissances en ce
qui concerne la guerre balkanique reste telle
qu’elle a été indiquée dans la note col'ective
remise à la Porte. Le gouvernement russe,
plus que jamais conscient de la nécessité
de mettre fin à la guerre, fera tous ses
efforts pour atteindre ce but et nous avons
des raisons de croire que l’Europe ent ère
est unanime à poursuivre le même des
sein; elle attend du nouveau cabinet turc,
qui a besoin de la confiance des puissan
ces, le même esprit de conciliation raison
nable, conforme aux intérêts de la Turquie,
dont faisait preuve récemment le cabinet
Kiamil pacha, si inopinément disparu. »
A Londres
L’Attitude des Puissances. — La Réunion
des Ambassadeurs
Samedi, les ambassadeurs ont tenu à Lon
dres une nouvelle réunion pour examiner la
situation créée par les événements de Cons-
Photo Petit Havro
Cliché Petit Havre
LA PROPRIÉTÉ LAUNAY, A SANVIC
C ®ir en « Chronique Régionale » le compte rendu de la séance du Conseil municipal
deSanvic dans laquelle l acquisition de cette propriété a été décidée).
tantinople. Comme d’habitude, on garde,
avec le soin le plus jaloux, le secret de ces
délibérations, mais cependant on a de sé
rieuses raisons de croire que les ambassa
deurs ont en premier lieu porté leur atten
tion sur la nécessité de maintenir l’unité
d’action des grandes puissances et on assure
qu’aucune divergence ne s’est produite sur
ce point essentiel. L’attitude que les puissan
ces doivent prendre vis-à-vis des alliés au
rait ensuite été envisagée : à ce point de
vue, il semble que, vis-à-vis de la Porte, les
ambassadeurs sont unanimes à lui refuser
tout espoir d’aide financière ou autre si le
nouveau gouvernement ottoman n’accepte
pas les avis contenus dans la Note des puis
sances ; vis-à-vis des al liés, les ambassadeurs
donneront le conseil aux délégations à Lon
dres d'attendre une réponse à cette Note,afin
qu’elles aient la possibilité de baser leur dé
cision sur un acte officiel dont la significa
tion ne puisse pas être douteuse.
Cette indication des intentions des puis
sances est, au surplus, confirmée par l'infor-
malion suivante publiée par le Petit Pari
sien :
Il résulte des conversations diplomatiques qul
ont eu lieu dans les grandes capitales que les six
puissances, France, Angleterre, Russie, Allema
gne, Autriche-Hongrie, Italie, sont résolues à
maintenir l’accord entre elles en Orient et à exer
cer leur effort collectif en faveur de la paix. Pour
l'instint, aucune initiative particulière n’est donc
à redouter.
Ni a Vienne, ni à Pé-ersbourg, les ministres di
rigeants ne sont prêts à compliquer la situation
par des gestes inopportuns. Les télégrammes de
tous nos ambassadeurs sont rassurants à cet
égard : le concert subsiste intact.
Les munitions turques à Tchataldja
Belgrade, 26 janvier.
On est surpris à Belgrade que la presse
étrangère n’ait pas relevé suffisamment ce
que le Berltnei Tageblalt écrivait il y a quel
ques jours, affirmant que les lignes turques
de Tchataldja sont abondamment approvi
sionnées en munitions pour toutes armes,
car des envois en sont faits régulièrement
chaque semaine d’Allemagne par la voie
d’Autriche-Hongrie et de Roumanie. De nom
breuses caisses marquées d’une croix rouge
sont portées directement dans les dépôts de
munitions de Constantinople.
La protection des Etrangers
À la demande de M. Jonnart, le ministre
de la marine vient de donner des instruc
tions pour que deux nouveaux navires soient
prêts à être envoyés en Orient, au cas où
cette mesure serait jugée nécessaire pour
assurer la sécurité de nos nationaux.
Cinq bâtiments français, le Léon-Gambetta,
le Bruir, le Junen-de-la-Gravière, le Henri-IV
et le Latouche- Tréville se trouvent actuelle->
ment dans les eaux turques.
INFORMATIONS
L’abbé Lemire devant le Tribunal
ecclésiastique de Cambrai
L’abbé Lemire a comparu samedi devant
un tribunal ecclésiastique qui s’est réuni à
l’archevêché de Cambrai.
Que demande M. Lemire ? Une condamna
tion à un franc de dommages-intérêts et une
rétractation expresse des actes écrits et des
propos injurieux qui ont porté atteinte à sa
réputation, à sa condition ecclésiastique, à
son honneur sacerdotal. Les propos, les
écrits injurieux font l’objet de la plainte
contre M. Delassus. directeur de la Semaine
religieuse de Cambrai.
Le chanoine Boudirhon, professeur de
droit canonique à l'Institut catholique de
Paris, assiste comme avocat M. Lemire.
Il s’occupe tout d’abord de l’affaire d’Ar-
nèke, du refus public opposé par M.
Beck, le curé de cette commune, à laisser
l’abbé Lemire dire la messe, sans, d'ailleurs,
en donner aucune raison. M. Boudinhon
établit la matérialité du fait, la publicité, les
com mentaires diffamatoires pour l’abbé Le
mire, qui en furent la conséquence. Il mon
tre que cet acte injurieux fut un coup mon
té : on voulait, à tout prix, par haine du dé
puté, l’atteindre dans sa réputation de prê
tre et on avait préparé cet affront public qui
lui donnerait, aux yeux des fidèles, les appa
rences d’un prêtre coupable, d’un prêtre
condamné : d'un mauvais prêtre, puisqu’il
ne pourrait officier.
s Ou lit ensuite une lettre de protestation
du curé d’Arnèke, contre l’attitude politique
de l’abbé Lemire. Il faut en retenir l’aveu
fait par le curé d’Arnèke : c’est à la deman
dé de M. Delamaire, coadjuteur de l’arche-
4
vêque de Cambrai, que l’affaire fut tout d’a
bord retirée à l’officialité diocésaine pour être
portée à Rome.
Comme il était facile de le prévoir, la tac
tique des adversaires de M. Lemire con-
siste à incriminer l’attitude politique de ce
lui-ci.
Un incident assez vif se produisit. M. Bat-
tendier et l’abbé Baron, qui représentent le
curé d’Arnèke, invoquent en faveur de l’acte
dont l’abbé Lemire se plaint, une conférence
que celui-ci aurait faite; or, cette conférence
n’a pas eu lieu. M. Lemire oppose un
démenti formel et c'est l’occasion pour
lui,d’élever une protestation indignée. Cela
n’empêche d’ailleurs pas le promoteur ou
ministère public, de conclure, en ce qui le
concerne, contre l’abbé Lemire et de procla
mer le droit absolu du curé dans son église.
Les débats, sur cette première affaire sont
épuisés. La sentence sera rendue plus tard.
La séance est levée à midi.
L’audience est reprise à une heure-et de
mie. C’est, cette fois, de la plainte contre M.
Delassus qu’il s’agit. M. Boudinhon met en lu
mière les injures constituées par les articles
de la Semaine religieuse contre l’abbé Lemire,
injures d’autant plus graves, que le titre de
la Semaine religieuse est de nature à faire pen
ser à la plupart des gens que la Semaine est
le bulletin officiel de l’archevêché, ce qui
est une erreur.
L’abbé Lemire, prenant ensuite la parole,
soutient sa thèse et se fait applaudir par une
partie de l’auditoire.
M. Battaudier, pour M. Delassus, lit ensuite
une plaidoirie dans laquelle il prend à partie
l’abbé Lemire ; quelques protestations se
produisent dans l’auditoire.
L’abbé Boussemart, parlant au nom du
promoteur malade, M. Massart, déclare,
conformément aux conclusions du déten
deur :
- 1° Que M. Delassus ne s’est pas arrogé le
pouvoir judiciaire, mais discuté doctrinaire-
ment un fait notoire ; 2o qu’il ne jugeait pas
à propos de requérir en ce qui concerne la
diffamation reprochée au défendeur ; 30 qu’il
n avait aucun avis à donner sur les inser
tions réclamées par les parties.
L’audience est levée. Le jugement sera ren
du ultérieurement.
PAR-CI, PAR-LA
Billet
A un Millionnaire.
Je serais assez curieux de connaître, Mon
sieur, quelle est aujourd’hui votre impression
personnelle sur l’humanité que vous avez si
plaisamment mise à l’épreuve.
Je présume que cette opinion doit être faite
d’un singulier mélange de surprise, de sympa
thie, d’optimisme, et que, finalement, vous
devez considérer les gens qui passent comme
de bons sceptiques assez bernés par les réalités
brutales de la vie pour croire encore au mer
veilleux.
Les suites d’un pari vous ont amené à renou
veler ces jours-ci à Londres la piquante et pé
rilleuse épreuve qui consiste à mettre en vente,
pour deux sous, de véritables billets de banque.
Posté durant toute la journée à l'endroit le
plus passager de Trafalgar Souare et costumé
pour la circonstance en camelot, nous disent
les gazettes, vous avez offert au public, à raison
d’un penny pour chacun, une liasse de bidets
de cinq livres.
Et vous avez constaté que votre offre était
plutôt mal accueillie.
A six heures du soir, Monsieur, vous n aviez
trouvé que deux acheteurs ! Deux acheteurs
héroïques qui, après quelque hésitation, ont
fini par sortir le cuivre de leur poche pour ac
quérir un chiffon de papier qu’ils ont dû em
porter en souriant, avec l’intime pensée qu’ils
venaient d'être mystifiés. Doux acheteurs seu
lement faisant l’acquisition de 125 francs pour
deux sous !
C’est maigre, en effet. Monsieur, et cela
rappelle les temps légendaires où les bracelets
d'or pouvaient rester suspendus aux arbres
sans tenter la conscience du voleur.
On nous conte que la plupart des badauds
passaient devant vous sans s'arrêter, ou bien
qu'ils haussaient les épaules avec un air gouail
leur qui voulait dire : « Le gaillard nous sup
pose aussi bête que lui-même. »
Et vous avez dû sourire à votre tour.
En nos temps amers, Monsieur, on ne con
çoit plus, en effet, la possibilité de pareilles
générosités, même à la faveur d’un pari Nous
vivons si bien cuirassés contre la crédulité que
nous en arrivons à oublier la possibilité de
l’extraordinaire. L'argent au rabais est un de
cas cas que la dureté de la présente époque
rend de plus en plus invraisemblable.
Et j’arrive à m’étonner que vous ayiez trouvé
deux acheteurs. Ces gens-là sont des façons de
phénomènes. Leur penny devait bien les impor
tuner qu’ils le sacrifièrent d’une main si légère t
pour acheter un billet de banque. Ils vous ap
paraîtront, Monsieur, comme des prodigues. et
VO: S leur garderez une sympathie confrater
nelle.
Quant aux autres, les indifférents, les rail
leurs, ne leur en voulez pas trop. Ils nous ont
rappelé que l’on passe souvent à côte de la for
tune sans l'apercevoir. Nous nous en doutions
bien un peu, mais il est bon de s’en souvenir.
C’est une leçon nouvelle pour nous engager à
ouvrir l’œil —que dis-je! les deux yeux —
pour la voir venir, cette chère fortune, la voir
venir... ou s'en aller.
ALBERT-HE RRENSCHMIDT,
FETE PATRIOTIQUE
Notre ville ne possède qu’une Société s’oc
cupant exclusivement de préparer les jeunes
gens à leurs obligations militaires, mais, di
vers groupements constitués avec d’autres
objectifs, ont ajouté à leur programme la
Préparation Militaire ; les uns, tels les Socié
tés de gymnastique comme étant le complé
ment logique, vraiment indispensable, du
rôle qu'elles se sont imposé ; les autres, tel
les les Sociétés post-scolaires, comme offrant
un nouveau champ à leur mission d’educa-
tion nationale.
Bien qu’affiliées, à des titres divers, à d’au
tres fédérations, la plupart de ces Sociétér
ont tenu à se grouper sous la Fédération Na
tionale des Sociétés de Préparation Militaire.
De là à constituer une section régionale, il
n'y avait qu’un pas ; il a été franchi, et hier
a eu lieu avec beaucoup de solennité, dans
la salle des fêtes de l’Hôtel de Ville, l’instal
lation officielle de la section.
Les Sociétés adhérentes y étaient représen
tées par des délégations. D’autres Sociétés,
n'ayant aucune attache avec l'œuvre de pré
paration, avaient joint leurs drapeaux à ceux
des groupements fédérés et ces emblèmes
formaient un brillant décor derrière les
nombreux uniformes qui encadraient la ta
ble officielle.
Parmi les notabilités présentes signalons .
MM. le général Capiomont, gouverneur du
Havre, représentant M. le ministre de la
guerre ; Lucien Lattès, president de la Fédé
ration nationale à Paris ; Liard, secrétaire de
préfecture, représentant M. le préfet de la
Seine-Inferieure ; docteur Vigné, adjoint au
maire, représentant M. le maire du Havre ;
Serrurier, adjoint ; Doussaud, député ; géné
ral Lavergne, vice-président de la Fedération
à Paris ; général Lachouque, président de
l’Union des Sociétés d’équitation militaire de
France ; Benoist, sous-préfet de l’arrondis
sement du Havre ; Acher, conseiller général;
Masselin et Bcot, conseillers a’arrondisse-
ment ; Grenier, conseiller municipal ; Dela-
cour, administrateur en chef de la marine ;
Colonel Eon, commandant le 129» régiment
d’infanterie ; lieutenant-colonel Thouvenin,
commandant le 2e régiment d’artillerie ; lieu-
tenint-colonel Thiry, du 129 régiment d’in-
fanterie; A.-S. Milliard, secrétaire général de
la Fédération de Paris ; D. Parmentier, di
recteur du Comité d’hygiène de la Fédéra
tion à Paris ; commandant Fournier, vice-
président de l’Union des Sociétés d’équita-
tion militaire de France ; capitaine Géraud,
vice-president de la Fédération Nationale à
Paris ; Desnoyers, directear-géneral de la
Fédération Nationale à Paris ; lieutenant Du-
carge, directeur-adjoint de la Fédération Na
tionale à Paris ; Dauziger et G. Meyer, admi
nistrateurs de la Fédération Nationale à Pa
ris ; Agostini, délégué général de la Federa-
tion pour la Seine-Intéreure ; Gilles, prési
dent de la Fédération havraise des anciens
militaires et matins du Havre et de l’arron-
dissement ; Risson, inspecteur primaire ;
Le Groupe Ha vrais de la Fédération des So
ciétés de préparation comptait :
MM. Léon Meyer, président ; Podesta, vice*
président ; Basille, Dr Le Roy, Sternberger,
secrétaire ; Leservoisier, trésorier ; Fréret,
Homont, Giot, Cardon, Delarue, Guillaumot,
administrateurs.
De nombreux officiers de l’armée active,
et de la réserve étaient également présents.
M. Meyer, président, prend le premier la
parole pour exprimer aux notabilités la gra
titude des sociétés havraises, soulignant au
passage de flatteuse façon les mérites de ces
diverses notabilités.
En terminant il s’adresse à M. Marc Dous
saud, député, un véritable sportif, et l’assura
que tous les adeptes travailleront pour le
bien de tous.
Très éloquemment M.le général Lavergne,
évoque la solidarité qui unit tous les fran
çais lorsqu’il s’agit de notre armée natio
nale.
Parlant des sociétés de préparation il esti
me que les adeptes n’ont point besoin de ces
uniformes plus ou moins fantaisistes et qu'il
convient de se garder de tomber dans l’er
reur des bataillons scolaires.
A son sens, il est indispensable d écarter
du programme tout ce qui n’est vraiment
pas préparation militaire ; mais il ne faut
pas que l’œuvre soit l’apanage des grandes
cités, il importe qu’elle pénétre dans les pe
tites villes.
En ayant défini le rôle, l’orateur réclame
le vote d’une loi sur l'éducation physique
obligatoire, éducation conduite exclusive
ment en vue d’arriver à l’aptitude militaire.
S’adressant aux dames, il leur dit : « Pré
parez, pour les heures critiques, toujours à
redouter, des jeunes hommes nob es et liera
prêts à donner leur sang pour la Patrie, et
demeurez tous unis dans cette pensée, que
vous travaillez pour la France et la Républi
que.
Délégué des Sociétés d’équitation militaire,
M le général LACHOUQUE souhaite naturelle
ment qu’une section d’équitation soit creee
dans notre ville.
Certes, il connaît les difficultés qu il y a
à s’assurer la possession de chevaux et de
manèges, mais il espère que le gouverne
ment pourra faciliter la tâche des promo
teurs en leur prêtant des chevaux de refor-
me aveo lesauels les jeunes gens pourron
S* 11,520
(C Pagesy
S Centimes — EDITION DU MATIN
5 Centimes
(€S Pages)
uundi 27 Janvier 194 3
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Fr.
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DERNIMRB Uni
Paris, trois heures matin
LA GURRREBORIENT
Les Délégués Balkaniques décident de
rédiger une note de rupture des négociations
Londres.— La réunion des délégués bal
kaniques a été tenue hier après-midi, à
5 heures.Tous les délégués assistaient à cette
réunion.
Les délégués ont considéré que les événe
ments récents de Constantinople et la nou
velle situation créée par ces événements,
équivalaient évidemment à une rupture des
négociations.
L’assemblée a alors décidé de nommer un
Comité de rédaction qui sera chargé de pré
parer une note de rupture d’ici à demain.
Ce Comité est composé de MM. Mandja-
roff, pour la délégation bulgare ; docteur
Stroit, pour la délégation grecque; Vesnitch,
pour la délégation serbe ; Voynovitch, pour
la délégation monténégrine.
La rédaction de la note de rupture sera
soumise aux délégués balkaniques dans une
réunion fixée à demain.
Rien n’a été décidé au sujet de la date à
laquelle la note de rupture sera présentée à
la délégation ottomane.
L'Attitude de la Russie
Berlin, 26 janvier. — La Gazette de Cologne
reçoit de Saint-Pétersbourg le télégramme
suivant :
« Les milieux officiels russes n’ont pas en-
core pris position en face de la nouvelle si-
tuation de Constantinople.
» M. Sazonof a conféré aujourd’hui aveo
les ambassadeurs des grandes puissances,
particulièrement avec l’ambassadeur d’An
gleterre. »
Déclarations de l’Ambassadeur de Russie
à Rome
Rome. — L’ambassadeur de Russie a dé
clare à un rédacteur de la Tribuna qu’une
reprise des hostilités était inévitable, car les
alliés ne renonceront jamais à Andrinople.
L’ambassadeur a ajouté : « Il est probable
que les puissances ne resteront pas simples
spectatrices ».
L’escadre russe de la Mer Noire
ZAINT-PÉTEBSBOURG, 26 janvier. — L’agence
télégraphique de Saint-Pétersbourg est auto
risée à déclarer que l’escadre russe est an
crée dans la Mer Noire à Sébastopol.
La nouvelle publiée par certains journaux
et suivant laquelle l’escadre serait allée dans
le Bosphore est donc inexacte.
Les Armements de la Roumanie
Berlin, 26 janvier. — D’après la Gazette de
Cologne, la Roumanie fait en Allemagne et en
Belgique d’importantes commandes de ma
tériel de guerre.
Une fabrique d’armes de Dusseldorf a
reçu une grosse commande devant être li
vrée d’urgence.
Le général Putnik à Belgrade
Belgrade, 26 janvier. — Le general Put-
nik, chef d’état-major, est arrivé ici.
Il a été reçu par le roi.
Le général a conféré assez longuement
avec M. Pachitch, président du Conseil des
ministres.
Les intentions du nouveau
Gouvernement turc
EONSTANTINOPLE, 26 janvier, 9 h. 30 du soir.
— On déclaré de source autorisée que la plu
part des arrestations opérées ne seront pas
maintenues.
On assure que le gouvernement n’est ani
mé d’aucun esprit de vengeance et qu’il ne
procédera à aucunes représailles.
Il a ordonné certaines arrestations unique
ment dans le but d’éviter des incidents, mais
il relaxera les détenus et laissera ses adver
saires politiques parfaitement tranquilles.
Le nouveau Ministre de la guerre ottoman
Constantinople. — Le ministère a décidé
de soumettre a la sanction impériale la no
mination comme ministre des affaires étran
gères de Saïd Hahim, président du Conseil
d’Etat, prince égyptien, secrétaire général
du Comité Union et Progrès.
Le Calme règne à Stamboul
Constantinople, 26 janvier. — Après la
première impression, Stamboul a repris son
aspect habituel.
Partout le calme règne et rien ne peut faire
croire que d’importants événements vien
nent de se passer en ville.
Fonctionnaires turcs en fuite
Rome. — Un télégramme de Brindisi an-
nonce i’arrivée d’une barque venant de Va-
lona, à bord de laquelle se trouvaient le
commandant du port, le commandant de
gendarmerie et les autres fonctionnaires
turcs qui ont fui pour échapper aux mu-
vais traitements des Serbes et des Grecs.
LES AFFAIRES DU MAROC
Une Victoire de nos Troupes
XGADOR, 25 janvier. — Hier, après une
attaque de nuit facilement repoussée, notre
colonne s’est portée au sud de Bou Riky con
tre la harka des Anflous.
Après un combat d’artillerie et un assaut
donné par les zouaves, les tirailleurs et les
sénégalais, la harka a été repoussée ; elle a
subi de grosses pertes.
Nous avons eu quelques tués et une ving-
Saine de blessés.
Une Défaite des Boni M’Guild
YEKINEZ, 26 janvier. — Le colonel Reibell,
qui avait quitté Mékinez pour prendre la di-
rection générale des opérations contre la har
ka des Beni M’Guild et des Beni M’Tir, vient
après une brillante opération de porter un
coup qui amènera sinon désormais la tran
quillité, du moins un répit.
Ses contingents ont attiré l’ennemi qui a
été mis en déroute et qui est complètement
démoralisé. - •
Nous avons eu quatre hommes tués ; deux
officiers et quinze hommes blesses.
DANS L’ARMÉE
Le général de brigade Bourderiat, ancien
chef du Cabinet militaire de M. Millerand,
est nommé au commandement par intérim
de la 33e division d’infanterie à Montauban,
LA MONTÉE DES EAUX
Reims. — A la suite d’une nouvelle hausse
de la Marne, la région comprise entre Ay et
Damery a été couverte par les eaux.
La Question d'Orient
L’Entente des Puissances
La révolution qui vient de se produire à
Constantinople est loin d’avoir amené la fin
des incertitudes orientales. Ce coup d’Etat
n’a reçu d’ailleurs aucun accueil favorable
dans les grandes capitales et l’on se deman
dait quelle serait l’attitude des Jeunes-
Turcs qui ont ressaisi le pouvoir dans les
conditions tragiques que l’on sait. Or ils
ont fait annoncer qu’ils allaient bientôt ré
pondre à la Note des puissances et qu’ils
voulaient poursuivre la réalisation de la
paix. Mais ils s’obstinent à ne point céder
Andrinople, dont la revendication fut le
prétexte de leur coup de force. Ils consen
tiront, à la rigueur, au démantèlement de
cette place et à la neutralisation de son ter
ritoire, mais ils ne sauraient aller au-delà.
Si les alliés refusent ces conditions, — et,
du reste, on est dès maintenant fixé à ce
sujet, — les Jeunes-Turcs ne reprendront
cependant pas la lutte. Et la preuve, c’est
que, s’ils avaient eu vraiment la pensée de
jouer leur va-tout sur les champs de ba
taille, ils auraient immédiatement rompu
les négociations et dénoncé l’armistice.
Nous ne connaissons pas,à l’heure où nous
écrivons, la réponse qu’ils auraient dû faire
déjà à la Note des puissances. Elle sera sans
doute conforme aux intentions qu’ils avaient
indiquées et que nous résumons ci-dessus.
Mais, tout de même, ils ne peuvent, d’une
part, se faire illusion sur les volontés
très fermes des alliés, — et d’autre part,
pour ce qui est de la résistance dont ils
sont capables, elle demeure plus que pro
blématique. L’armée turque ne peut entre
prendre de culbuter les forces bulgares de
vant Tchataldja, ni surtout aller au se
cours d’Andrinople assiégée. La flotte otto
mane est dans l’impossibilité de chasser les
Grecs des îles de l’Archipel qu’ils occu
pent. Enfin les ressources financières font
totalement défaut au gouvernement de
Constantinople.
Peut-être les Jeunes Turcs avaient-ils
compté un instant sur l’appui de l’Allema-
gne ? Ils doivent être détrompés aujour
d’hui. Puis, la mobilisation autrichienne
n’empêchait pas, samedi, un grand journal
de Budapest, le Pester Lloyd, de déclarera
nettement que l’entente s’impose aujour
d’hui plus que jamais. Et les cercles diplo
matiques de Saint-Pétersbourg estiment
que l’Europe ne doit pas devenir un jouet
entre les mains du nouveau gouvernement
de Constantinople qui, en fait, n’a plus à
compter sur personne.
En ces conditions, la reprise des hostili
tés amènerait pour la Turquie un suprême
désastre. Et puisque, dans les milieux qui
dépendent du ministère ottoman des affai
res étrangères, on assure que le Cabinet ne
doit pas être considéré comme devant inau
gurer une politique d’aventures et de rup
ture immédiate de la paix, puisque le nou
veau gouvernement doit connaître exacte
ment la situation militaire et morale de
l’empire, on se demande comment et pour
quoi il s’obstinerait, et comment il ne se
soumettrait pas à ce qui avait déjà paru
inévitable à Kiamil-pacha et à ses collabo
rateurs.
On prétend que la Turquie (ou plutôt
Mahmoud Chevket et son parti) avait es
péré qu’une grande puissance, séduite par
des avantages considérables, s’unirait à elle
contre la Ligue balkanique et que déjà
l’idée avait été lancée de céder à l’Autriche
une bande de territoire descendant jusqu’à
Salonique. Mais pareille combinaison serait
contraire aux engagements de désintéresse
ment territorial pris par toutes les grandes
puissances, — engagements qu’elles main
tiennent toutes à l’heure actuelle.
D’ailleurs, si les Jeunes-Turcs réussis
saient à obtenir l’alliance d’une puissance
quelconque contre les Etats balkaniques,
ce serait le signal d’une conflagration géné
rale dont le résultat certain serait le par
tage de l’empire ottoman tout entier.
Cette seule éventualité, si redoutable,
est le plus sûr garant du maintien de l’uni-
té de vues entre les grandes puissances qui
ont arrêté en commum et remis collective
ment à la Sublime Porte une note identi
que. Leur politique orientale, sauvegarde
jusqu’ici de la paix européenne, ne saurait
être à la merci d’une révolution sanglante
qui fut le résultat de haines personnelles
beaucoup plus que de préoccupations géné
rales. C'est pourquoi M. Jonnart, ministre
des affaires étrangères et continuateur de la
politique de M. Poincaré, a envoyé toutes
instructions utiles pour que nos plénipo
tentiaires continuent de col laborer à l’œuvre
collective des puissances, en vue du main-,
tien de la paix.
Th. Vallée.
Nouvelles Politiques
L'Actualité Photographique
Un discours de M. Millerand
Au banquet de la Société de prévoyance
du commerce des vins et spiritueux qui a
eu lieu samedi soir, M. A. Millerand, ancien
ministre de la guerre, a rappelé les liens an
ciens qui le rattachent au quartier de Bercy.
Parlant de l’élection présidentielle, M. A.
Millerand s’exprime en ces termes :
« Nous nous retrouvons, ce soir, huit jours
à peine après que l’Assemblée nationale
vient de procéder au choix de celui qui sera
demain le président de la République fran
çaise. Ce choix a été exercé dans un ordre et
un calme qui font honneur à notre pays. Le
scrutin a décidé. Personne ne peut plus se
souvenir des luttes passées. De même que le
président ne songe pas à venger les injures
du candidat, l’homme de parti doit s’incliner
devant celui qui va représenter la France de
vant le monde. Et ce devoir est d’autant plus
aisé que l’élu est un républicain de race. Ce
qui fait à la fois son originalité et: sa force,
c’est que M. Raymond Poincaré n’a jamais
pensé qu’il pût y avoir la plus légère opposi
tion entre les intérêts de son parti et les in
térêts de son pays. La France tout entière
n’avait-elle pas salué son ministère du beau
nom de « Ministère national » ?
» Messieurs, on ne remonte pas de tels
courants populaires, et c’est un grand bon
heur pour la République que le Parlement
et l’opinion se soient rencontrés pour dési
gner le plus digne. Sectaire, celui qui ne voit
pas que la République sort fortifiée du con
grès du 17 janvier. »
En terminant, M- Millerand porte un toast
à MM. Fallières et Poincaré.
Li Guenne d'Orient
La Politique du Cabinet jeune-turo
Constantinople, 26 janvier.
Les bruits suivants lesquels le gouverne
ment, considérant la dissolution de l’ancien
ne Chambre illégale, la convoquerait, sem
blent prendre consistance.
On parle de la possibilité d’un emprunt in
térieur pour les dépenses urgentes.
Hakki pacha, à qui on a offert le porte
feuille des affaires étrangères, aurait de
mandé à réfléchir jusqu’à lundi, afin de
s’orienter sur la situation diplomatique.
On commente beaucoup la très longue vi
site que firent hier à l’ambassade d’Allema
gne Chevket pacha et Enver bey.
Un Article de Djavid Bey
Vienne, 26 janvier.
La New Freie Presse publie aujourd’hui
un article de Djavid bey, qui s'exprime
ainsi :
« Le parti jeune-furc n’est nullement un
parti chauvin, comme le représentent les
journaux français et anglais. Nous ne vou
lons pas de la guerre à outrance. Nous dési
rons la paix au moins autant que les Etats
balkaniques et nous la ferions immédiate
ment si on nous laissait Andrinople. »
L'Opinion à Vienne
Du correspondant spécial du Journal des
Débats :
Vienne, 26 janvier.
. Le cabinet de Vienne semble prendre vis-
à-vis du nouveau gouvernement turc une
attitude analogue à celle du cabinet de Ber
lin, soit : laisser au nouveau ministère le
temps de la réflexion, attendre sa réponse à
la Note des puissances sans exercer sur lui
aucune pression.
On croit savoir ici que le gouvernement
turc exprimera le désir que les négociations
soient reprises avec les alliés, mais sans l'in-
tervention des grandes puissances.
On affecte un certain optimisme, néan
moins des inquiétudes et ues craintes sont
visibles. Les journaux insistent presque tous
sur le danger qui résulterait soit d’une ac
tion particulière de la Russie, soit d’une atti
tude trop menaçante de la Triple Entente à
laquelle la Triple Alliance ne voudrait pas se
conformer.
On commente les mouvements de la flotte
russe dans la mer Noire et les nouvelles re
latives aux préparatifs militaires ou navals
de la Triple Entente.
La New Freie Presse écrit ce matin : « Il
est vraisemblable qu’au moment où la Rus
sie marcherait contre la Turquie, la frontière
de Serbie et celle du sandjak ne seraient pas
respectées. L’Autriche ne resterait point im
mobile et l’Italie pourrait bien prétendre
s’approprier les îles qu’elle occupe encore.
La situation est plus que compliquée, et
peut-être sommes-nous à la veille de grands
événements. »
Le même journal écrivait hier soir : « La
Russie peut avoir maintenant des raisons de
renchérir même sur l’intransigeance des
alliés et de vouloir leur procurer Andrino
ple pour s’assurer ainsi sur eux un droit de
protectorat ; mais l’Europe n’a aucun intérêt
correspondant, elle ne veut que la paix. »
Les nouvelles de Bucarest sont assez alar
mantes. Le gouvernement roumain, dans
un Conseil d’hier, aurait décidé, non pas
d’adresser un ultimatum à la Bulgarie, mais
d'exiger une prompte solution sans plus se
prêter à une politique de temporisation.
La Conciliation russe
Saint-Pétersbourg, 26 janvier.
L’officieuse Bossia écrit :
« Bien que la situation à Constantinople
soit nouvelle, l’attitude des puissances en ce
qui concerne la guerre balkanique reste telle
qu’elle a été indiquée dans la note col'ective
remise à la Porte. Le gouvernement russe,
plus que jamais conscient de la nécessité
de mettre fin à la guerre, fera tous ses
efforts pour atteindre ce but et nous avons
des raisons de croire que l’Europe ent ère
est unanime à poursuivre le même des
sein; elle attend du nouveau cabinet turc,
qui a besoin de la confiance des puissan
ces, le même esprit de conciliation raison
nable, conforme aux intérêts de la Turquie,
dont faisait preuve récemment le cabinet
Kiamil pacha, si inopinément disparu. »
A Londres
L’Attitude des Puissances. — La Réunion
des Ambassadeurs
Samedi, les ambassadeurs ont tenu à Lon
dres une nouvelle réunion pour examiner la
situation créée par les événements de Cons-
Photo Petit Havro
Cliché Petit Havre
LA PROPRIÉTÉ LAUNAY, A SANVIC
C ®ir en « Chronique Régionale » le compte rendu de la séance du Conseil municipal
deSanvic dans laquelle l acquisition de cette propriété a été décidée).
tantinople. Comme d’habitude, on garde,
avec le soin le plus jaloux, le secret de ces
délibérations, mais cependant on a de sé
rieuses raisons de croire que les ambassa
deurs ont en premier lieu porté leur atten
tion sur la nécessité de maintenir l’unité
d’action des grandes puissances et on assure
qu’aucune divergence ne s’est produite sur
ce point essentiel. L’attitude que les puissan
ces doivent prendre vis-à-vis des alliés au
rait ensuite été envisagée : à ce point de
vue, il semble que, vis-à-vis de la Porte, les
ambassadeurs sont unanimes à lui refuser
tout espoir d’aide financière ou autre si le
nouveau gouvernement ottoman n’accepte
pas les avis contenus dans la Note des puis
sances ; vis-à-vis des al liés, les ambassadeurs
donneront le conseil aux délégations à Lon
dres d'attendre une réponse à cette Note,afin
qu’elles aient la possibilité de baser leur dé
cision sur un acte officiel dont la significa
tion ne puisse pas être douteuse.
Cette indication des intentions des puis
sances est, au surplus, confirmée par l'infor-
malion suivante publiée par le Petit Pari
sien :
Il résulte des conversations diplomatiques qul
ont eu lieu dans les grandes capitales que les six
puissances, France, Angleterre, Russie, Allema
gne, Autriche-Hongrie, Italie, sont résolues à
maintenir l’accord entre elles en Orient et à exer
cer leur effort collectif en faveur de la paix. Pour
l'instint, aucune initiative particulière n’est donc
à redouter.
Ni a Vienne, ni à Pé-ersbourg, les ministres di
rigeants ne sont prêts à compliquer la situation
par des gestes inopportuns. Les télégrammes de
tous nos ambassadeurs sont rassurants à cet
égard : le concert subsiste intact.
Les munitions turques à Tchataldja
Belgrade, 26 janvier.
On est surpris à Belgrade que la presse
étrangère n’ait pas relevé suffisamment ce
que le Berltnei Tageblalt écrivait il y a quel
ques jours, affirmant que les lignes turques
de Tchataldja sont abondamment approvi
sionnées en munitions pour toutes armes,
car des envois en sont faits régulièrement
chaque semaine d’Allemagne par la voie
d’Autriche-Hongrie et de Roumanie. De nom
breuses caisses marquées d’une croix rouge
sont portées directement dans les dépôts de
munitions de Constantinople.
La protection des Etrangers
À la demande de M. Jonnart, le ministre
de la marine vient de donner des instruc
tions pour que deux nouveaux navires soient
prêts à être envoyés en Orient, au cas où
cette mesure serait jugée nécessaire pour
assurer la sécurité de nos nationaux.
Cinq bâtiments français, le Léon-Gambetta,
le Bruir, le Junen-de-la-Gravière, le Henri-IV
et le Latouche- Tréville se trouvent actuelle->
ment dans les eaux turques.
INFORMATIONS
L’abbé Lemire devant le Tribunal
ecclésiastique de Cambrai
L’abbé Lemire a comparu samedi devant
un tribunal ecclésiastique qui s’est réuni à
l’archevêché de Cambrai.
Que demande M. Lemire ? Une condamna
tion à un franc de dommages-intérêts et une
rétractation expresse des actes écrits et des
propos injurieux qui ont porté atteinte à sa
réputation, à sa condition ecclésiastique, à
son honneur sacerdotal. Les propos, les
écrits injurieux font l’objet de la plainte
contre M. Delassus. directeur de la Semaine
religieuse de Cambrai.
Le chanoine Boudirhon, professeur de
droit canonique à l'Institut catholique de
Paris, assiste comme avocat M. Lemire.
Il s’occupe tout d’abord de l’affaire d’Ar-
nèke, du refus public opposé par M.
Beck, le curé de cette commune, à laisser
l’abbé Lemire dire la messe, sans, d'ailleurs,
en donner aucune raison. M. Boudinhon
établit la matérialité du fait, la publicité, les
com mentaires diffamatoires pour l’abbé Le
mire, qui en furent la conséquence. Il mon
tre que cet acte injurieux fut un coup mon
té : on voulait, à tout prix, par haine du dé
puté, l’atteindre dans sa réputation de prê
tre et on avait préparé cet affront public qui
lui donnerait, aux yeux des fidèles, les appa
rences d’un prêtre coupable, d’un prêtre
condamné : d'un mauvais prêtre, puisqu’il
ne pourrait officier.
s Ou lit ensuite une lettre de protestation
du curé d’Arnèke, contre l’attitude politique
de l’abbé Lemire. Il faut en retenir l’aveu
fait par le curé d’Arnèke : c’est à la deman
dé de M. Delamaire, coadjuteur de l’arche-
4
vêque de Cambrai, que l’affaire fut tout d’a
bord retirée à l’officialité diocésaine pour être
portée à Rome.
Comme il était facile de le prévoir, la tac
tique des adversaires de M. Lemire con-
siste à incriminer l’attitude politique de ce
lui-ci.
Un incident assez vif se produisit. M. Bat-
tendier et l’abbé Baron, qui représentent le
curé d’Arnèke, invoquent en faveur de l’acte
dont l’abbé Lemire se plaint, une conférence
que celui-ci aurait faite; or, cette conférence
n’a pas eu lieu. M. Lemire oppose un
démenti formel et c'est l’occasion pour
lui,d’élever une protestation indignée. Cela
n’empêche d’ailleurs pas le promoteur ou
ministère public, de conclure, en ce qui le
concerne, contre l’abbé Lemire et de procla
mer le droit absolu du curé dans son église.
Les débats, sur cette première affaire sont
épuisés. La sentence sera rendue plus tard.
La séance est levée à midi.
L’audience est reprise à une heure-et de
mie. C’est, cette fois, de la plainte contre M.
Delassus qu’il s’agit. M. Boudinhon met en lu
mière les injures constituées par les articles
de la Semaine religieuse contre l’abbé Lemire,
injures d’autant plus graves, que le titre de
la Semaine religieuse est de nature à faire pen
ser à la plupart des gens que la Semaine est
le bulletin officiel de l’archevêché, ce qui
est une erreur.
L’abbé Lemire, prenant ensuite la parole,
soutient sa thèse et se fait applaudir par une
partie de l’auditoire.
M. Battaudier, pour M. Delassus, lit ensuite
une plaidoirie dans laquelle il prend à partie
l’abbé Lemire ; quelques protestations se
produisent dans l’auditoire.
L’abbé Boussemart, parlant au nom du
promoteur malade, M. Massart, déclare,
conformément aux conclusions du déten
deur :
- 1° Que M. Delassus ne s’est pas arrogé le
pouvoir judiciaire, mais discuté doctrinaire-
ment un fait notoire ; 2o qu’il ne jugeait pas
à propos de requérir en ce qui concerne la
diffamation reprochée au défendeur ; 30 qu’il
n avait aucun avis à donner sur les inser
tions réclamées par les parties.
L’audience est levée. Le jugement sera ren
du ultérieurement.
PAR-CI, PAR-LA
Billet
A un Millionnaire.
Je serais assez curieux de connaître, Mon
sieur, quelle est aujourd’hui votre impression
personnelle sur l’humanité que vous avez si
plaisamment mise à l’épreuve.
Je présume que cette opinion doit être faite
d’un singulier mélange de surprise, de sympa
thie, d’optimisme, et que, finalement, vous
devez considérer les gens qui passent comme
de bons sceptiques assez bernés par les réalités
brutales de la vie pour croire encore au mer
veilleux.
Les suites d’un pari vous ont amené à renou
veler ces jours-ci à Londres la piquante et pé
rilleuse épreuve qui consiste à mettre en vente,
pour deux sous, de véritables billets de banque.
Posté durant toute la journée à l'endroit le
plus passager de Trafalgar Souare et costumé
pour la circonstance en camelot, nous disent
les gazettes, vous avez offert au public, à raison
d’un penny pour chacun, une liasse de bidets
de cinq livres.
Et vous avez constaté que votre offre était
plutôt mal accueillie.
A six heures du soir, Monsieur, vous n aviez
trouvé que deux acheteurs ! Deux acheteurs
héroïques qui, après quelque hésitation, ont
fini par sortir le cuivre de leur poche pour ac
quérir un chiffon de papier qu’ils ont dû em
porter en souriant, avec l’intime pensée qu’ils
venaient d'être mystifiés. Doux acheteurs seu
lement faisant l’acquisition de 125 francs pour
deux sous !
C’est maigre, en effet. Monsieur, et cela
rappelle les temps légendaires où les bracelets
d'or pouvaient rester suspendus aux arbres
sans tenter la conscience du voleur.
On nous conte que la plupart des badauds
passaient devant vous sans s'arrêter, ou bien
qu'ils haussaient les épaules avec un air gouail
leur qui voulait dire : « Le gaillard nous sup
pose aussi bête que lui-même. »
Et vous avez dû sourire à votre tour.
En nos temps amers, Monsieur, on ne con
çoit plus, en effet, la possibilité de pareilles
générosités, même à la faveur d’un pari Nous
vivons si bien cuirassés contre la crédulité que
nous en arrivons à oublier la possibilité de
l’extraordinaire. L'argent au rabais est un de
cas cas que la dureté de la présente époque
rend de plus en plus invraisemblable.
Et j’arrive à m’étonner que vous ayiez trouvé
deux acheteurs. Ces gens-là sont des façons de
phénomènes. Leur penny devait bien les impor
tuner qu’ils le sacrifièrent d’une main si légère t
pour acheter un billet de banque. Ils vous ap
paraîtront, Monsieur, comme des prodigues. et
VO: S leur garderez une sympathie confrater
nelle.
Quant aux autres, les indifférents, les rail
leurs, ne leur en voulez pas trop. Ils nous ont
rappelé que l’on passe souvent à côte de la for
tune sans l'apercevoir. Nous nous en doutions
bien un peu, mais il est bon de s’en souvenir.
C’est une leçon nouvelle pour nous engager à
ouvrir l’œil —que dis-je! les deux yeux —
pour la voir venir, cette chère fortune, la voir
venir... ou s'en aller.
ALBERT-HE RRENSCHMIDT,
FETE PATRIOTIQUE
Notre ville ne possède qu’une Société s’oc
cupant exclusivement de préparer les jeunes
gens à leurs obligations militaires, mais, di
vers groupements constitués avec d’autres
objectifs, ont ajouté à leur programme la
Préparation Militaire ; les uns, tels les Socié
tés de gymnastique comme étant le complé
ment logique, vraiment indispensable, du
rôle qu'elles se sont imposé ; les autres, tel
les les Sociétés post-scolaires, comme offrant
un nouveau champ à leur mission d’educa-
tion nationale.
Bien qu’affiliées, à des titres divers, à d’au
tres fédérations, la plupart de ces Sociétér
ont tenu à se grouper sous la Fédération Na
tionale des Sociétés de Préparation Militaire.
De là à constituer une section régionale, il
n'y avait qu’un pas ; il a été franchi, et hier
a eu lieu avec beaucoup de solennité, dans
la salle des fêtes de l’Hôtel de Ville, l’instal
lation officielle de la section.
Les Sociétés adhérentes y étaient représen
tées par des délégations. D’autres Sociétés,
n'ayant aucune attache avec l'œuvre de pré
paration, avaient joint leurs drapeaux à ceux
des groupements fédérés et ces emblèmes
formaient un brillant décor derrière les
nombreux uniformes qui encadraient la ta
ble officielle.
Parmi les notabilités présentes signalons .
MM. le général Capiomont, gouverneur du
Havre, représentant M. le ministre de la
guerre ; Lucien Lattès, president de la Fédé
ration nationale à Paris ; Liard, secrétaire de
préfecture, représentant M. le préfet de la
Seine-Inferieure ; docteur Vigné, adjoint au
maire, représentant M. le maire du Havre ;
Serrurier, adjoint ; Doussaud, député ; géné
ral Lavergne, vice-président de la Fedération
à Paris ; général Lachouque, président de
l’Union des Sociétés d’équitation militaire de
France ; Benoist, sous-préfet de l’arrondis
sement du Havre ; Acher, conseiller général;
Masselin et Bcot, conseillers a’arrondisse-
ment ; Grenier, conseiller municipal ; Dela-
cour, administrateur en chef de la marine ;
Colonel Eon, commandant le 129» régiment
d’infanterie ; lieutenant-colonel Thouvenin,
commandant le 2e régiment d’artillerie ; lieu-
tenint-colonel Thiry, du 129 régiment d’in-
fanterie; A.-S. Milliard, secrétaire général de
la Fédération de Paris ; D. Parmentier, di
recteur du Comité d’hygiène de la Fédéra
tion à Paris ; commandant Fournier, vice-
président de l’Union des Sociétés d’équita-
tion militaire de France ; capitaine Géraud,
vice-president de la Fédération Nationale à
Paris ; Desnoyers, directear-géneral de la
Fédération Nationale à Paris ; lieutenant Du-
carge, directeur-adjoint de la Fédération Na
tionale à Paris ; Dauziger et G. Meyer, admi
nistrateurs de la Fédération Nationale à Pa
ris ; Agostini, délégué général de la Federa-
tion pour la Seine-Intéreure ; Gilles, prési
dent de la Fédération havraise des anciens
militaires et matins du Havre et de l’arron-
dissement ; Risson, inspecteur primaire ;
Le Groupe Ha vrais de la Fédération des So
ciétés de préparation comptait :
MM. Léon Meyer, président ; Podesta, vice*
président ; Basille, Dr Le Roy, Sternberger,
secrétaire ; Leservoisier, trésorier ; Fréret,
Homont, Giot, Cardon, Delarue, Guillaumot,
administrateurs.
De nombreux officiers de l’armée active,
et de la réserve étaient également présents.
M. Meyer, président, prend le premier la
parole pour exprimer aux notabilités la gra
titude des sociétés havraises, soulignant au
passage de flatteuse façon les mérites de ces
diverses notabilités.
En terminant il s’adresse à M. Marc Dous
saud, député, un véritable sportif, et l’assura
que tous les adeptes travailleront pour le
bien de tous.
Très éloquemment M.le général Lavergne,
évoque la solidarité qui unit tous les fran
çais lorsqu’il s’agit de notre armée natio
nale.
Parlant des sociétés de préparation il esti
me que les adeptes n’ont point besoin de ces
uniformes plus ou moins fantaisistes et qu'il
convient de se garder de tomber dans l’er
reur des bataillons scolaires.
A son sens, il est indispensable d écarter
du programme tout ce qui n’est vraiment
pas préparation militaire ; mais il ne faut
pas que l’œuvre soit l’apanage des grandes
cités, il importe qu’elle pénétre dans les pe
tites villes.
En ayant défini le rôle, l’orateur réclame
le vote d’une loi sur l'éducation physique
obligatoire, éducation conduite exclusive
ment en vue d’arriver à l’aptitude militaire.
S’adressant aux dames, il leur dit : « Pré
parez, pour les heures critiques, toujours à
redouter, des jeunes hommes nob es et liera
prêts à donner leur sang pour la Patrie, et
demeurez tous unis dans cette pensée, que
vous travaillez pour la France et la Républi
que.
Délégué des Sociétés d’équitation militaire,
M le général LACHOUQUE souhaite naturelle
ment qu’une section d’équitation soit creee
dans notre ville.
Certes, il connaît les difficultés qu il y a
à s’assurer la possession de chevaux et de
manèges, mais il espère que le gouverne
ment pourra faciliter la tâche des promo
teurs en leur prêtant des chevaux de refor-
me aveo lesauels les jeunes gens pourron
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