Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-01-23
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 janvier 1913 23 janvier 1913
Description : 1913/01/23 (A33,N14516). 1913/01/23 (A33,N14516).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637865x
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
53“ Année
N* 11,515
(6 Pages)
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5 Centimes
(6 Pages)
Jeudi 23 Janvier 1973
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LE NOUVEAU NINISTERE
Conaeil die Cfibinet
Les ministres et sous-secrétaires d'Etat
se
sont réunis hier à 6 heures au ministère de
l’Intérieur, sous la présidence de M. Briand.
Le Conseil s’est occupé de la déclaration
ministérielle et il en a fixé les points essen
tiels.
Le Conseil se réunira de nouveau ce matin
pour en arrêter les termes.
Le gouvernement’ se présentera vendredi
devant les Chambres.
Uarganisalion dea services de la
jtlarine marchande
Dans le Conseil de cabinet qui a été tenu
hier soir, les ministres ont abordé l’exa
men de la nouvelle organisation des servi
ces de la marine marchande et des pêches.
Il s’agirait de réunir ces services de ma-
mière à simplifier leur fonctionnement et à
régler les difficultés (comme celle de la crise
sardinière), qui ont surgi ces temps der-
hiers.
On ne sait pas encore si l’étude entreprise
par le Conseil des ministres de la réorgani
sation des services de la marine marchande
aboutira à la création d’un sous-secrétariat
d’État.
Si cette création était décidée, le titulaire
en serait, assure-t-on, M. de Monzie, depute
du Lot.
Dans la déclaration qui sera lue vendredi
aux Chambres,le gouvernement manifestera
de façon très nette son intention de faire
aboutir avant la fin de la législature la ques-
ion du statut des fonctionnaires et celle de
a réforme électorale.
LA GUERRE D’ORIENT
La séance de l’assemblée des notables
CONSTANTINOPLE. — La séance de l'assem-
blée des notables a commencé à une heure
et demie.
Tous les ministres y assistaient.
L’assemblée a adopté les explications
données par le gouvernement et s’est pro
noncée pour l’acceptation de la note col
lective des puissances.
Le gouvernement répondra aux ambas
sadeurs qu’il accepte les conseils des puis
sances.
La réponse de la Turquie sera remise aux
ambassadeurs demain après-midi.
La Satisfaction à Constantinople
CONSTANTINOPLE, 22 janvier, 7 heures du
soir. — La nouvelle de la décision prise par
l’assemblée a causé une grosse émotion en
ville.
Elle a été accueillie avec satisfaction par le
/public turc.
Le souverain partage également cette idée
que la conclusion de la paix est nécessaire.
Eventualité d’une Crise ministérielle
en Roumanie
1 Berlin. — D’après un télégramme adressé
à la National Zeilung, on envisage à Bucarest
l'éventualité d’une crise ministérielle si le
gouvernement roumain, dans ses exigences
à l’égard de la Bulgarie, ne tenait pas suffi-
samment compte de l’opinion publique.
Le Croiseur Hamidieh
Le Caire. — Le gouvernement a autorisé le
croiseur Hamidieh à rester pendant quatre
jours à Suez.
Ce que disent les Journaux Allemands
Berlin, 22 janvier. — La presse berlinoise
tout en saluant avec satisfaction l’approche
de la conclusion de la paix, ne se réjouit pas
sans réserves de la démarche collective des
puissances à Constantinople.
Les différents partis trouvent que dans le
réglement de la question d’Orient, les puis
sances de la Triplice, en particulier l'Alle-
magne, ne font que servir les intérêts de la
Triple Entente.
===== 0======
LES AFFAIRES DU MAROC
Brest. — Le Condé vient de recevoir l’or-
re de rejoindre B/est et de se tenir prêt à
appareiller pour le Maroc.
an» 11 h - ==
UN PRÊTRE EN CORRECTIONNELLE
Maçon — Une grande affluence se pres
sait hier au Palais de justice où l’abbé Ti-
vine, curé de Leynes, comparaissait devant
le tribunal correctionnel.
L’abbé était inculpé de s’être enquis pen-
dant la leçon du catéchisme du 29 novembre
dernier, des noms des enfants qui avaient
assisté la veille à un enterrement civil ; d‘a
voir frappé une fillette, giflé ùn jeune gar-
con et tenu des propos sévères sur le compte
ides familles qui font enterrer civilement les
leurs.
Sur plaintes adressées au maire, celui-ci s
avait saisi le préfet de l’incident.
1 A laudience, l’abbé a revendiqué 10 droit
de juger comme il l’entendait les enterre
ments civils ; il a déclaré ne rétracter au
cune des paroles qui lui sont imputées, mais
il a ajouté qu’il ne se souvenait pas d’avoir
frappé des enfants.
L'abbé a été condamné à 25 fr. d’amende.
------======
LE MAUVAIS TEMPS
CHARLEVILLE. — A la suite de la tempête
accompagnée de pluies qui sévit sur les Ar
dennes depuis plusieurs jours, la Meuse a
subi une crue de 1 m. 80.
A Sedan, Mézières et Charleville, les prai
ries sont inondées. On craint que la partie
basse de la ville de Mézières ne soit envahie
par les eaux.
Mme LAMBERJACK EST ACQUITTÉE
Versailles. — La Cour d’assises de Seine-
et-Oise, après plaidoirie de Me Henri Robert,
a acquitté Mme Lamberjack qui, dans un
moment de colère et de jalousie, tira sur son
mari, M. Emile Lamberjack, avec lequel,
après divorce, elle avait continué à vivre.
M. Lamberjack était mort quelques jours
après le drame.
ÉCHOUEMENT D’UN TRANSATLANTIQUE
ANGLAIS
Liverpool. — Le grand transatlantique an
glais Uistermore s’est échoué dans le chenal
de Kosby.
Le navire s’est brisé en deux ; il est
complètement perdu.
Le sauvetage des passagers et des hommes
de l’équipage a été très périlleux.
ATTENTAT CONTRE
UN DÉPUTE ITALIEN
Rome. — Un attentat a été dirigé contre le
député Ceso.
Alors qu'il revenait de Messine en auto
mobile, sa voiture a heurté de grosses pier
res placées en travers de la route par des
mains criminelles et a failli verser.
--------
TROIS CENTS PÈLERINS
ENGLOUTIS PAR UN TORRENT
SOUAKIM (Egypte). — Une caravane de pè
lerins indiens a été engloutie à minuit à El
Hambra, entre Medine et Yambo, par un tor
rent descendu soudainement des monta
gnes.
Trois cents pèlerins environ ont été noyés ;
une trentaine seulement ont pu se sauver.
Les cadavres n’ont pas été retrouvés.
La Question du Canal de Panama
Le département d’Etat a préparé et le pré
sident Taft approuve la note en réponse à
celle de sir Euward Grey formulant la pro
testation de la Grande-Bretagne contre
l’exemption des droits de péage du canal de
Panama en faveur des navires de cabotage
américains.
Le sénateur Root, ancien secrétaire d’Etat,
a soutenu, dans un discours éloquent, au
Sénat, son projet d’amendement à la loi du
canal de Panama tendant à supprimer cette
exemption.
M. Root estime que cette suppression doit
être votée ou que la protestation britanni
que doit être soumise à l’arbitrage.
En présence du traité Hay-Pauncefote et des
principes du droit et de la justice, a-t-il dit, un
tarif différentiel en faveur de navires américains
est inadmissible. Le vote du Congrès accordant
l’exemption de droits au cabotage américain est
vivement regretté par une foule de nos compa
triotes et a ciéé une impression pénible dans le
monde entier.
Lors de la signature du traité Hay-Pauncefote,
les Etats-Unis ne donnaient rien, tandis que ia
Grande-Bretagne abandonnait ses droits au protec-
torat de la côte des Mosquitos qu’on supposait de-
von être le terminus oriental du canal. C’est sur
la déclaration formelle des Etats-Unis que le ca
nal serait une grande voie ouverte, dans des con
ditions d’égalité, à tout le monde, que la Grande-
Bretagne renonça à ses droits et à tout contrôle
sur le canal de Panama et consentit à l’abrogation
du traité Clayton-Bulwer.
Nous ne pouvons prétendre à un contrôle spé
cial du canal pour la raison que nous possédons
la zone du canal. Il n’est notre territoire qu’en
fidéicommis. Nous ne nous sommes assuré la pos-
session de la zone que parce que la civilisation
avait droit au passage à travers l’isthme, et nous
nous sommes faits les mandataires de la civilisa
tion pour lui garantir ce droit.
Nous sommes tenus par noire traité d’arbitrage
à ne pas insister, avec une affirmation arrogante,
sur l’interprétation de notre propre droit et à ne
pas exiger que la Grande-Bretagne subisse ce
qu’elle estime être une injustice.
M. Root a terminé par un véhément appel
au Sénat en disant que la loi sur le canal
qui a été votée n’avait pas été mûrement
étudiée.
Nous ne pouvons, a-t-il dit, manquer à nos en
gagements, à la confiance qu’on a déposée en
nous. De quelle révoltante hypocrisie ne serions-
nous pas coupables ? Sommes-nous des pharisiens
qui renient leur parole quand leurs intérêts sont
en jeu ?
L’Unité Coopérative
Le Congrès international des Sociétés
coopératives qui s’est tenu, ces temps der
niers, à Tours, a donné son approbation au
pacte conclu, il y a un an environ, entre
plusieurs groupements de Sociétés coopé
ratives françaises, les unes socialistes, les
autres « neutres », c’est-à-dire ne visant
que l’application des principes de coopéra
tion, sans chercher à les consacrer à la
propagande en faveur d’un parti politique
quelconque.
Cet événement, qui a passé à peu près
inaperçu au milieu des graves préoccupa
tions de l’heure actuelle, ne laisse point
cependant de présenter un assez vif intérêt,
au point de vue économique.
Tout d’abord, il convient de remarquer
que l’accord conclu entre ces sociétés a eu
comme point de départ, la nécessité dans
laquelle elles se sont trouvées d’arriver à
un abaissement du prix de vente de leurs
marchandises, pour leur permettre de sou
tenir la concurrence des maisons de com
merce toujours de mieux en mieux outil
lées. Pour pouvoir réaliser cette diminu-
tion de frais, plusieurs apôtres du mouve-
ment coopératif ont fait valoir aux yeux de
nos coopérateurs français l’exemple de l’An
gleterre. Chez nos voisins d’Outre-Manche,
les coopératives de consommation adhèrent
presque toutes à des groupements d’achat,
des « Magasins de gros », comme le Who
lesale de Manchester ou celui de Glasgow,
dont la puissance est indiscutable.
Et ces exemples ont, sans doute, grande
ment contribué à déterminer la fusion qui
vient de s’opérer chez nous, sans qu’il ait
été peut-être assez tenu compte des grandes
différences existant entre les deux peuples,
aussi bien au point de vue économique
qu’au point de vue des caractères.
Mais ces considérations d’ordre purement
commercial ne sont point les seules qui
ont amené la constitution de ce qu’on a ap
pelé l’unité coopérative. Il en est une autre
et celle-là est une considération politique :
il s’agit du rôle que certains entendent faire
jouer à la coopération dans les tentatives de
transformation sociale. Cette tendance est
naturellement celle des coopératives dites
soctatistes. — -
Celles-ci peuvent, du reste, se réclamer
des origines du mouvemeut coopératif. Ro
bert Owen, qui en fut le promoteur, consi
dérait, en effet, les Sociétés coopératives
comme le moyen d’arriver à l’établissement
d’une sorte de communisme où l’harmonie
devait régner en maîtresse absolue. Il con
vient de faire remarquer à ce sujet que les
coopérateurs anglais n’ont point suivi
Owen dans ses conceptions, et leurs insti
tutions présentent avant tout un caractère
commercial.
En France, les Sociétés coopératives fu
rent aussi, au début, considérées comme
un moyen de rénovation sociale. Bûchez,
et ensuite Louis Blanc, qui emprunta beau
coup d’idées à celui-ci, entre autres celles
de l’égalité des salaires et d’un capital col
lectif, travaillèrent à répandre l’idée coopé
rative. Il y a lieu, ici, de rappeler qu’il y
a deux catégories de Sociétés de cet ordre :
les Sociétés de production et les Sociétés
de consommation. Les premières étaient
naturellement, aux yeux d’Owen, de Bû
chez et de Louis Blanc l’instrument par
excellence des réformes sociales ; les au
tres, utiles à beaucoup d’égards, et en par
ticulier pour l’éducation sociale de leurs
membres, ne devaient être, par rapport
aux Sociétés de production, que des orga
nismes secondaires, tant que la société
nouvelle ne serait pas intégralement établie.
En Allemagne, au contraire, Lassalle et
Karl Marx combattirent vivement l’action
coopérative, et leurs disciples en France se
désintéressèrent totalement des premières
institutions qui se fondèrent. Celles-ci, de
leur côté, ne cherchèrent nullement à nouer
des relations avec le parti socialiste, et fu
rent à cause de cela, appelées coopératives
« neutres ».
Dans ces dernières années, d’ailleurs, en
France, aussi et surtout en Allemagne et
en Belgique, les marxistes ont changé d’at
titude, et tout le monde connaît la grande
extension prise par le Vooruit de Gand.
C’est dans ces conditions que l’unité
vient d’être faite en France entre les coopé
ratives neutres et les coopératives socialis
tes, ce qui constitue, en réalité, une ab
sorption du mouvement coopératif par le
parti unifié.
« Ce fait, dans l’histoire de la coopéra
tion, présente une importance capitale, dit
M. André Liesse dans une étude très docu
mentée récemment parue dans le Journal
des Débats. Il est curieux de constater d’ail-
leurs queles socialistes envisagent de toute
autre façon qu’Owen, Bûchez, Louis Blanc
et même Lassalle le rôle des sociétés coo
pératives. Ce ne sont pas, à leur sens, des
sortes d'écoles de production et d’organisa
tion suivant le système socialiste, des élé
ments positifs de la société future, mais bien
des centres de propagande et d’attraction. »
Que résultera-t-il de cette nouvelle tac
tique? il serait, sans doute, très audacieux
de prétendre le prévoir dès maintenant. On
peut cependant supposer que cet embriga
dement dans les cadres d’un parti pure
ment politique, d’institutions à caractère
économique et commercial, ne pourra
qu’être préjudiciable à ces dernières, car
la neutralité la plus absolue semble seule
correspondre au but qu’elles se proposent.
F. POLET.
NOUVELLE POLITIQUE
Au Ministère du Travail
La Commission consulaire d’invalidité ins
tituée par l'application de l’article 9 de la loi
sur les retraites ouvrières et paysannes s’est
réunie hier matin, sous la présidence de M.
Ferdinand Dreyfus, sénateur. Celui-ci, en
inaugurant les travaux de la Commission, a
rappelé l’œuvre de M. Léon Bourgeois au mi
nistère du travail, et lui a adressé ses sou
haits de prompt et complet rétablissement.
L’année que M. Léon Bourgeois a passée dans
cette maison, a-t-il dit, a été une période de la
beur fécond et durable. Son désir d’aboutir, servi
par une parole lumineuse, toute de bonne grâce
et de bonté, a pu accomplir d’importantes refor-
mes,telles que la loi du 22 février 1912qui a rendu
plus accessible et plus populaire le fonctionne
ment des re'faites ouvrières, la loi du 20 février
sur-les sociétés de crédit immobilier, et celte ad
mirable loi sur les habitations à bon marché, réa
lisée avec le puissant concours de MM. Ribot,
Paul Strauss, Siegfried et Bonnevay et dont les
conséquences seront capitales pour l’hygiène phy
sique et morale des travailleurs.
Les autres réformes préparées par M. Léon
Bourgeois sont encore sur le chantier, comme
celle sur la simplification de la loi des retraites et
celle qui doit compléter l’assurance contre la
vieillesse par l’assurance contre l'invalidité, dont
nous sommes appelés aujourd’hui à contrôler la
première application fragmentaire à l’invalidité
totale.
Nous espérons que M. René Besnard, dont nous
connaissons l’activité et le talent, aura à cœur de
poursuivre cette tâche. Il peut compter, à cet ef
fet, sur notre modeste et cordiale collaboration.
La Commission a ensuite abordé son or
dre du jour. Elle a étudié le tarif applicable
aux frais dè visites et de certificats médi
caux, prévus par le décret du 25 mars 1911,
et les questions contentienses soulevées par
l’article 9 de la loi.
Le Nouveau Ministère
Le déclaration mninéstérielle
Il est probable que le nouveau ministère,
n’ayant pas eu le temps matériel de rédiger
la déclaration avant la séance d’aujourd’hui,
ne se présentera devant les Chambres que
vendredi.
Une déclaration de N. Eirlatul
Le Temps a demandé à M. Briand s’il était
exact qu’en formant son ministère, il ait eu
l’intention, comme certains propos qu’on lui
prêtait permettaient de le croire, d’eliminer
ceux des républicains qui s’étaient pronon
cés contre M. Poincaré.
« Vous pouvez démentir, a-t-il répondu,
ces propos qui n’ont jamais été tenus et que
je trouve ridicules et même odieux. Je n’ai
vonlu frapper personne d’ostracisme. La
preuve en est que sans tenir compte de son
attitude à Versailles, j’ai offert un portefeuille
à un sénateur qui crut devoir refuser. Je n’ai
obéi qu'à une seule considération : celle de
faire un cabinet homogène continuant la
politique de mes deux précédents ministères
et de celui de M. Poincaré. J’ai posé cette
unique condition à mes collaborateurs éven
tuels. J’en avais le droit, et je m’en faisais
d’ailleurs comme une obligation de loyauté
envers eux et le Parlement. »
Viailea de ÆS. HSriand
M. Aristide Briand a rendu visite hier ma
tin à M. Raymond Poincaré et à MM. Anto
nin Dubost, président du Sénat, et Paul
Deschanel, président de la Chambre.
Dans le» divers
M. Aristide Briand, président du Conseil,
s’est rendu hier après-midi, à deux heures et
demie, au ministère de l’intérieur, oùM.
Steeg lui a fait la remise des services.
M. Jonnart a pris hier matin la direction
du ministère des affaires étrangères.
Il y a été reçu par M. Poincaré, qui a pré
sente les chefs de service et avec qui il s'est
ensuite en retenu plus d’une heure
Hier après-midi, M. Jonnart a rendu visite
aux ambassadeurs accrédités à Paris.
M. Jonnart, qui n’a pas actuellement
d'installation à Paris, habitera au ministère.
Il a décidé de confier la direction de son ca
binet, à M. Raymond Aynard, son beau-
frère, ministre de France au Monténégro,
qui a été invité télégraphiquement à rentrer
à Paris.
M. Paléologue, directeur des affaires politi
ques et commerciales, qui conservera bien
entendu son poste, a reçu hier matin M. Se-
vastopoulo, conseiller de l’ambassade de
Russie.
M. Etienne s’est rendu à dix heures au mi
nistère de la guerre et a pris possession de
son poste. Son prédécesseur M. Lebrun lui a
présenté les directeurs de l’administration
centrale.
M. Moulins est nommé chef du cabinet ci
vil du nouveau ministre de la guerre. Le
général Bourdériat quitte ses fonctions de
chef du cabinet militaire. Enfin on parie de
M. Deloncle pour remplacer M. Rousseau,
secrétaire général.
M. Gnist'hau a pris hier matin, possession
des différents services du ministère du com
merce, où il a été reçu par M. Fernand Da
vid, et a installé son cabinet qui est ainsi
composé :
Chef du cabinet : M. Cablat, administra
teur de la marine ;
Chefs-adjoints : MM. Guy Lavaud et Belle-
croix ;
Chef du secrétariat particulier : M. Suard,
chef du cabinet du prefet de la Somme ;
A onze heures, M. Fernand David a quitté
définitivement le ministère du commerce
pour aller prendre possession des services
de son nouveau département.
M. Steeg, ministre de l’instruction publi
que, a pris possession hier matin des servi
ces de son département.
M. Pierre Baudin s’est rendu à onze heu
res au ministère de la marine où il a eu
avec M. Delcassé une conférence qui a duré
jusqu’à midi. M. Delcassé lui a présenté
l’amiral Lacaze, son chef de cabinet, puis
l’amiral Aubert, chef d’état-major général, et
le vice-amiral Le Bis, directeur militaire des
travaux, qui est appelé à succéder à l’amiral
Aubert.
Le personnel du secrétariat particulier de
M. Delcassé, MM. Alphand, Marcel, et le ^at
tachés du cabinet ont quitté le ministère
hier matin. .
On annonce que M. Monprofit, ancien Chef
du cabinet du ministre de l’instruction pu
blique, exercera les fonctions de chef du se
crétariat du nouveau ministre de la marine.
M. Tannery, conseiller référendaire à la Cour
des comptes, sera nommé chef adjoint du
cabinet.
L’amiral Lacaze conservera les fonctions
de chef du cabinet qu’il occupe depuis octo
bre 1911.
LA GUERRE D’ORIENT
L'Assemblée des Notables Turcs se prononce
pour l'acceptation de la Hôte des Puissances
Les Négociations Bulgaro-Roumaines : les Décisions de la Roumanie,
L'Attitude de la Russie» — Une Opinion Autrichienne»
Les opérations devant Janina.
L’Assemblée Nationale
des Notables Ottomans
Constantinople, 22 janvier.
L’assemblée nationale se réunit aujour
d’hui à deux heures. Une centaine d’invita
tions ont été lancées. Tous les sénateurs
sont convoqués, sauf les Bulgares, les Serbes
et les Valaques. Les chefs religieux non mu
sulmans ne sont pas invités. Le sultan sera
entouré durant le Divan des princes impé
riaux les plus âgés.
On assure que le Divan ne sera pas appelé
à émettre des opinions qui puissent engager
le Cabinet.
Le gouvernement exposera seulement la
situation militaire et financière ; il commu-
niquera la correspondance diplomatique
avec les ambassadeurs de la Turquie, les dé
clarations des ambassadeurs étrangers de
puis la veille de la guerre, notamment les
declaiations de M. Sasonoff ; les rapports de
l’état-major élaborés à la suite des conseils
de guerre successifs concernant l’opportu
nité de la reprise de la guerre ou non.
Le gouvernement exposera aussi sa ré
solution; il invitera les personnages par
tageant ses vues à le seconder dans sa
tâche.
_ L’Assemblée aura donc un caractère pu
rement consultatif.
Le gouvernement publiera ensuite un
communiqué avec l’exposé des motifs des
résolutions prises.
Les documents diplomatiques et les rap
ports d'état-major seront publiés après la
paix dans la forme d’un Livre rouge.
Constantinople, 22 janvier, 1 h. 30.
Le Conseil des notables s’est réuni à
1 heure au palais de Dolma-Bagtché. On
croit que Kiamil pacha et Noradounghian
eflendi exposeront la situation et soumet
tront la réponse à la note des puissances,
acceptant les desiderata des puissances et
faisant de légères restrictions au sujet d’Au-
drinople. On croit que le Conseil des nota
bles se séparera vers 5 heures du soir. Le
Conseil des ministres se réunira ensuite et
remettra la réponse aux puissances ce soir
ou demain.
Constantinople, 22 janvier.
L’Assemblée des notables s’est pronon-
cre pour l’acceptation de la Note des
Puissances et la conclusion de la paix.
(Havas)
Les Décisions de la Roumanie
Bucarest, 22 janvier.
M. Take Jonesco a rendu compte au roi
et au gouvernement de son voyage à Lon
dres. L’impression dominante est de décep
tion.
Cette déception s’aggrave de ce fait que la
rentrée des Chambres va exposer le gouver
nement à des interpellations qui ne peuvent
que compliquer les choses.
On est très mécontent du silence de la
Bulgarie. La Roumanie a exposé ses deside
rata à deux reprises, en décembre quand
M. Danef est venu à Bucarest, depuis lors à
Londres. Or on en est toujours au même
point.
Sans doute M. Shebeko, ministre de Russie,
qui occupe ici une situation excellente,a en
tre temps formulé des suggestions qui ont
pu être interprétées comme des contre-pro
positions bulgares.
Mais voila plus de quinze jours que la ré
ponse roumaine à ces contre-propositions
n’a provoqué aucune réplique bulgare. D’où
le mécontentement roumain.
Il a été décide en conséquence qu’un con
seil des mini-tres se tiendrait aujourd’hui.
Il a pour objet de meure au point une
communication destinée au gouvernement
bulgare.
Dans cette communication, la Roumanie
invitera en termes amicaux la Bu garie à
choisir soit Bucarest soit Sofia comme siège
des négociations et insistera pour que ce
siège une fois choisi, on pousse active
ment les pourparlers, de façon à en finir à
bref délai.
On a bon espoir dans le succès de cette
nouvelle démarche, mais un nouveau re
tard serait mal accepté par l’opinion et
rendrait intenable la position du gouverne
ment.
Déclarations autrichiennes
La Nouvelle Presse libre publie sur les chan
ces de paix probable un article qu’on attri
bue à une haute personnalité politique
a placée de telle façon qu’elle peut avoir une
vue générale des choses et connaître jusque
dans leurs détails les rapports mutuels des
puissances ».
Cette personnalité dit en substance que la
Turquie ayant une connaissance exacte de sa
situation ne reprendra pas les armes. Elle ti
rera-le meilleur parti du mauvais pas dans
lequel elle se trouve.
« La note aux puissances sera conciliante
et contiendra un appel à celles-ci pour obte
nir des alliés des conditions meilleures. Les
négociations dureront peut-être quinze
jours, mais la paix sera conclue. Le peuple
turc la veut, la considère comme le salut et
accepte avec fatalisme les cessions territo
riales ; il n'y a pas la moindre trace d’agita
tion populaire.
» Les grandes puissances sentent bien qu’il
est pénible de pousser la Turquie à céder,
mais quand l’intérêt de l’Europe est en jeu,
la sentimentalité est hors de cause.
» Les Bulgares ne peuvent pas renoncer à
Andrinople et si on les y forçait ils rédui
raient la Turquie à Constantinople seule.
» La question albanaise sera réglée sous
peu à l’amiable. C’est l’intention loyale des
puissances, la Russie y comprise. La ques
tion de Salonique sera réglée après la paix.
Les Bulgares y renonceront quand on leur
aura donné Cavalla et Dedeagatch. Le port
de Salonique sera alors donné aux Grecs ou
internationalisé, mais la question n’est pas
actuelle.
» Le conflit .bulgaro-roumain sera réglé
sans que les rapports des deux puissances
aient été troubles. Tous les gouvernements
ont agi sur les deux parties dissidentes et il
est probable que M. Take Jonesco s’est en
tendu avec M. Danef pour trouver une base
d accord. Quant aux îles de la mer Egée, la
plus grande partie en restera aux Grecs. Les
puissances feront un compromis qui tiendra
compte des intérêts turcs ; les îles stratégi
ques seront neutralisées et recevront leur
autonomie. »
La Pression russe
Constantinople, 22 janvier.
Les bruits les plus divers circulent au su
jet de l’attitude de la Russie.
Ce qu'il y a de certain, c’est qu'aucune note
n’a été remise et qu’il n’y a eu que des con
versations entre M. De Giers et le grand-
vizir.
D’autre part, il est inexact qu’il y ait eu
démarche concertée de l’ambassadeur de
Russie et de ses deux collègues de France et
d’Angleterre.
En réalité, depuis huit jours, tous les am
bassadeurs insistent dans le même sens et
recommandent à la Turquie de conclure la
paix. Mais chacune de ces démarches, dont
le sens général est concordant, est faite sur
un ton particulier : d’où la diversité des in
terprétations.
M. de Giers, cela n’est pas douteux, a parlé
ferme. On dit que Kiamil pacha, impression
né par cette fermeté, a demande à l’ambas-
sadeur s’il devait interpréter ses paroles
comme une menace. M. de Giers a répondu
qu’il ne menaçait nullement, qu’il avertis
sait et qu’il conseillait.
En tout cas, il n’a été question ni de l’Ar*
menie, ni des Détroits. Ce sont là des inven
tions d’origine hostile à la Russie. La Porte
sait fort bien où, en Cas d’un conflit, tout à
fait improbable d’ailleurs, la Russie serait
conduite à porter ses coups. Mais il n’a pas
été question de cela dans les dernières con-
versations.
Ici on a plutôt bonne impression et on
croit que les conseils des ambassadeurs ont
été efficaces.
Les opérations devant Janina
On télégraphie d’Athènes :
Le commandant en chef de l’armée grecque
de l’Epire a télégraphié à dix heures du ma
tin que l’attaque générale continue. Les hau
teurs du Nord de Lozeski et Lessana furent
occupées avec des pertes insignifiantes.L’en
nemi, au contraire, se retira en désordre
avec de grandes pertes.
Les forts du Nord du village de Lessana
vers la plaine de Janina furent également
occupées.
La position forte de Saint-Nicolas a été
occupée par une pluie battante et un vent
violent, à huit heures du soir.
D’après les renseignements parvenus au
quartier général à trois heures, l’avancée
sur tout le front est lente à cause de la tem
pête qui sévissait la nuit dernière et a em
pêché d’obtenir des résultats plus décisifs.
Préparatifs Militaires en Serbie
Belgrade, 22 Janvier.
Tous les officiers et soldats qui, profitant
de l’armistice, se trouvaient en congé, sont
rappelés dans leurs régiments.
On annonce l’arrivée à Salonique d’un ba
teau apportant de France où elles ont été
fabriquées pour le gouvernement serbe dix
batteries d’obusiers et douze batteries de ca
nons de campagne avec mille projectiles pa"
bouche à feu.
INFORMATIONS
Mme Lamberjack aux Assises
La cour d’assises de Seine-et-Oise a jugé
hier Mme Lamberjack, accusée d’avoir tué
son mari.
Voici brièvement rappelées les circons
tances du drame : M. Lamberjack fit jadis
connaissance de Mlle Virgine Bossu, bro
deuse. Ils vécurent ensemble et eurent une
filletre âgée aujourd’hui de treize ans.
intelligent et très travailleur, M. Lamber
jack, après des débuts modestes, ne tarda
pas à améliorer considérablement sa situa
tion : c’est ainsi que dans les dernières an
nées on estime son gain annuel à plus de
300,000 francs.
Le ménage avait tout pour être heureux ;
cependant et à mesure que la situation fi-
nancière s'améliorait, le caractère de Faceu-
sée devenait plus fantasque et plus violent.
Un jour même, affirme-t-on, et à la suite de
scène de jalousie elle menaça son mari d’un
revolver.
En 1911, le divorce rendit aux deux époux
leur liberté respective, dont d’ailleurs ils ne
profitèrent pas, puisqu’ils continuèrent à
vivre ensemble. Cependant, M. Lamberjack
décida de mettre fin à une situation aussi
anormale.
Le 19 juin dernier, accompagné de démé
nageurs, il se rendait à la villa de Saint-
Germain, dans le but d’emporter la part du
mobilier qui lui était attribuée. Sa femme l’y
attendait.
Après une discussion des plus vives, Mme
Lamberjack sortit un revolver de sa poche,
visa son mari, tira : une balle lui travers
sa la main de part en part ; un second
coup de feu et M. Lamberjack, atteint a a
poitrine, s’effondra sur le sol.Leproiects
avait traversé le poumon droit et était a
se loger dans la colonne vertébrale.
0-4 P4. - C U
oumon droit et était and
N* 11,515
(6 Pages)
$ Cenfimés
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5 Centimes
(6 Pages)
Jeudi 23 Janvier 1973
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S Dernière Heure h
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PARIS, TROIS HEURES MATIN
t DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK.22 JANVIER
Cotem t janvier, hausse 5 points ; mars,
hausse 13 points ; mai, hausse 14 points ;
juillet, hausse 22 points. — Ferme»
Calés t baisse 12 à 9 points.
METAUX
LONDRES, 22 Janvier, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
Comptant.
terme
£ 70 10/-
32/6
3 mois.....
£ 70 15/-
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Comptant .
soutenu
£ 228 -/-
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8-mois
£126 10/-
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Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 21 janvier 1H3.
NEW-YORK, 22 JANVIER
Cuivre Standard disp.
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CHICAGO, 22 JANVIER
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Maïs sur
Saindoux sur.
Mai
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Mai
Juillet....
Mai
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C. 00 JOUR
93 »/»
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52 3/8
53 1/4
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93 4/8
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32 • »
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10 17
10 17
LE NOUVEAU NINISTERE
Conaeil die Cfibinet
Les ministres et sous-secrétaires d'Etat
se
sont réunis hier à 6 heures au ministère de
l’Intérieur, sous la présidence de M. Briand.
Le Conseil s’est occupé de la déclaration
ministérielle et il en a fixé les points essen
tiels.
Le Conseil se réunira de nouveau ce matin
pour en arrêter les termes.
Le gouvernement’ se présentera vendredi
devant les Chambres.
Uarganisalion dea services de la
jtlarine marchande
Dans le Conseil de cabinet qui a été tenu
hier soir, les ministres ont abordé l’exa
men de la nouvelle organisation des servi
ces de la marine marchande et des pêches.
Il s’agirait de réunir ces services de ma-
mière à simplifier leur fonctionnement et à
régler les difficultés (comme celle de la crise
sardinière), qui ont surgi ces temps der-
hiers.
On ne sait pas encore si l’étude entreprise
par le Conseil des ministres de la réorgani
sation des services de la marine marchande
aboutira à la création d’un sous-secrétariat
d’État.
Si cette création était décidée, le titulaire
en serait, assure-t-on, M. de Monzie, depute
du Lot.
Dans la déclaration qui sera lue vendredi
aux Chambres,le gouvernement manifestera
de façon très nette son intention de faire
aboutir avant la fin de la législature la ques-
ion du statut des fonctionnaires et celle de
a réforme électorale.
LA GUERRE D’ORIENT
La séance de l’assemblée des notables
CONSTANTINOPLE. — La séance de l'assem-
blée des notables a commencé à une heure
et demie.
Tous les ministres y assistaient.
L’assemblée a adopté les explications
données par le gouvernement et s’est pro
noncée pour l’acceptation de la note col
lective des puissances.
Le gouvernement répondra aux ambas
sadeurs qu’il accepte les conseils des puis
sances.
La réponse de la Turquie sera remise aux
ambassadeurs demain après-midi.
La Satisfaction à Constantinople
CONSTANTINOPLE, 22 janvier, 7 heures du
soir. — La nouvelle de la décision prise par
l’assemblée a causé une grosse émotion en
ville.
Elle a été accueillie avec satisfaction par le
/public turc.
Le souverain partage également cette idée
que la conclusion de la paix est nécessaire.
Eventualité d’une Crise ministérielle
en Roumanie
1 Berlin. — D’après un télégramme adressé
à la National Zeilung, on envisage à Bucarest
l'éventualité d’une crise ministérielle si le
gouvernement roumain, dans ses exigences
à l’égard de la Bulgarie, ne tenait pas suffi-
samment compte de l’opinion publique.
Le Croiseur Hamidieh
Le Caire. — Le gouvernement a autorisé le
croiseur Hamidieh à rester pendant quatre
jours à Suez.
Ce que disent les Journaux Allemands
Berlin, 22 janvier. — La presse berlinoise
tout en saluant avec satisfaction l’approche
de la conclusion de la paix, ne se réjouit pas
sans réserves de la démarche collective des
puissances à Constantinople.
Les différents partis trouvent que dans le
réglement de la question d’Orient, les puis
sances de la Triplice, en particulier l'Alle-
magne, ne font que servir les intérêts de la
Triple Entente.
===== 0======
LES AFFAIRES DU MAROC
Brest. — Le Condé vient de recevoir l’or-
re de rejoindre B/est et de se tenir prêt à
appareiller pour le Maroc.
an» 11 h - ==
UN PRÊTRE EN CORRECTIONNELLE
Maçon — Une grande affluence se pres
sait hier au Palais de justice où l’abbé Ti-
vine, curé de Leynes, comparaissait devant
le tribunal correctionnel.
L’abbé était inculpé de s’être enquis pen-
dant la leçon du catéchisme du 29 novembre
dernier, des noms des enfants qui avaient
assisté la veille à un enterrement civil ; d‘a
voir frappé une fillette, giflé ùn jeune gar-
con et tenu des propos sévères sur le compte
ides familles qui font enterrer civilement les
leurs.
Sur plaintes adressées au maire, celui-ci s
avait saisi le préfet de l’incident.
1 A laudience, l’abbé a revendiqué 10 droit
de juger comme il l’entendait les enterre
ments civils ; il a déclaré ne rétracter au
cune des paroles qui lui sont imputées, mais
il a ajouté qu’il ne se souvenait pas d’avoir
frappé des enfants.
L'abbé a été condamné à 25 fr. d’amende.
------======
LE MAUVAIS TEMPS
CHARLEVILLE. — A la suite de la tempête
accompagnée de pluies qui sévit sur les Ar
dennes depuis plusieurs jours, la Meuse a
subi une crue de 1 m. 80.
A Sedan, Mézières et Charleville, les prai
ries sont inondées. On craint que la partie
basse de la ville de Mézières ne soit envahie
par les eaux.
Mme LAMBERJACK EST ACQUITTÉE
Versailles. — La Cour d’assises de Seine-
et-Oise, après plaidoirie de Me Henri Robert,
a acquitté Mme Lamberjack qui, dans un
moment de colère et de jalousie, tira sur son
mari, M. Emile Lamberjack, avec lequel,
après divorce, elle avait continué à vivre.
M. Lamberjack était mort quelques jours
après le drame.
ÉCHOUEMENT D’UN TRANSATLANTIQUE
ANGLAIS
Liverpool. — Le grand transatlantique an
glais Uistermore s’est échoué dans le chenal
de Kosby.
Le navire s’est brisé en deux ; il est
complètement perdu.
Le sauvetage des passagers et des hommes
de l’équipage a été très périlleux.
ATTENTAT CONTRE
UN DÉPUTE ITALIEN
Rome. — Un attentat a été dirigé contre le
député Ceso.
Alors qu'il revenait de Messine en auto
mobile, sa voiture a heurté de grosses pier
res placées en travers de la route par des
mains criminelles et a failli verser.
--------
TROIS CENTS PÈLERINS
ENGLOUTIS PAR UN TORRENT
SOUAKIM (Egypte). — Une caravane de pè
lerins indiens a été engloutie à minuit à El
Hambra, entre Medine et Yambo, par un tor
rent descendu soudainement des monta
gnes.
Trois cents pèlerins environ ont été noyés ;
une trentaine seulement ont pu se sauver.
Les cadavres n’ont pas été retrouvés.
La Question du Canal de Panama
Le département d’Etat a préparé et le pré
sident Taft approuve la note en réponse à
celle de sir Euward Grey formulant la pro
testation de la Grande-Bretagne contre
l’exemption des droits de péage du canal de
Panama en faveur des navires de cabotage
américains.
Le sénateur Root, ancien secrétaire d’Etat,
a soutenu, dans un discours éloquent, au
Sénat, son projet d’amendement à la loi du
canal de Panama tendant à supprimer cette
exemption.
M. Root estime que cette suppression doit
être votée ou que la protestation britanni
que doit être soumise à l’arbitrage.
En présence du traité Hay-Pauncefote et des
principes du droit et de la justice, a-t-il dit, un
tarif différentiel en faveur de navires américains
est inadmissible. Le vote du Congrès accordant
l’exemption de droits au cabotage américain est
vivement regretté par une foule de nos compa
triotes et a ciéé une impression pénible dans le
monde entier.
Lors de la signature du traité Hay-Pauncefote,
les Etats-Unis ne donnaient rien, tandis que ia
Grande-Bretagne abandonnait ses droits au protec-
torat de la côte des Mosquitos qu’on supposait de-
von être le terminus oriental du canal. C’est sur
la déclaration formelle des Etats-Unis que le ca
nal serait une grande voie ouverte, dans des con
ditions d’égalité, à tout le monde, que la Grande-
Bretagne renonça à ses droits et à tout contrôle
sur le canal de Panama et consentit à l’abrogation
du traité Clayton-Bulwer.
Nous ne pouvons prétendre à un contrôle spé
cial du canal pour la raison que nous possédons
la zone du canal. Il n’est notre territoire qu’en
fidéicommis. Nous ne nous sommes assuré la pos-
session de la zone que parce que la civilisation
avait droit au passage à travers l’isthme, et nous
nous sommes faits les mandataires de la civilisa
tion pour lui garantir ce droit.
Nous sommes tenus par noire traité d’arbitrage
à ne pas insister, avec une affirmation arrogante,
sur l’interprétation de notre propre droit et à ne
pas exiger que la Grande-Bretagne subisse ce
qu’elle estime être une injustice.
M. Root a terminé par un véhément appel
au Sénat en disant que la loi sur le canal
qui a été votée n’avait pas été mûrement
étudiée.
Nous ne pouvons, a-t-il dit, manquer à nos en
gagements, à la confiance qu’on a déposée en
nous. De quelle révoltante hypocrisie ne serions-
nous pas coupables ? Sommes-nous des pharisiens
qui renient leur parole quand leurs intérêts sont
en jeu ?
L’Unité Coopérative
Le Congrès international des Sociétés
coopératives qui s’est tenu, ces temps der
niers, à Tours, a donné son approbation au
pacte conclu, il y a un an environ, entre
plusieurs groupements de Sociétés coopé
ratives françaises, les unes socialistes, les
autres « neutres », c’est-à-dire ne visant
que l’application des principes de coopéra
tion, sans chercher à les consacrer à la
propagande en faveur d’un parti politique
quelconque.
Cet événement, qui a passé à peu près
inaperçu au milieu des graves préoccupa
tions de l’heure actuelle, ne laisse point
cependant de présenter un assez vif intérêt,
au point de vue économique.
Tout d’abord, il convient de remarquer
que l’accord conclu entre ces sociétés a eu
comme point de départ, la nécessité dans
laquelle elles se sont trouvées d’arriver à
un abaissement du prix de vente de leurs
marchandises, pour leur permettre de sou
tenir la concurrence des maisons de com
merce toujours de mieux en mieux outil
lées. Pour pouvoir réaliser cette diminu-
tion de frais, plusieurs apôtres du mouve-
ment coopératif ont fait valoir aux yeux de
nos coopérateurs français l’exemple de l’An
gleterre. Chez nos voisins d’Outre-Manche,
les coopératives de consommation adhèrent
presque toutes à des groupements d’achat,
des « Magasins de gros », comme le Who
lesale de Manchester ou celui de Glasgow,
dont la puissance est indiscutable.
Et ces exemples ont, sans doute, grande
ment contribué à déterminer la fusion qui
vient de s’opérer chez nous, sans qu’il ait
été peut-être assez tenu compte des grandes
différences existant entre les deux peuples,
aussi bien au point de vue économique
qu’au point de vue des caractères.
Mais ces considérations d’ordre purement
commercial ne sont point les seules qui
ont amené la constitution de ce qu’on a ap
pelé l’unité coopérative. Il en est une autre
et celle-là est une considération politique :
il s’agit du rôle que certains entendent faire
jouer à la coopération dans les tentatives de
transformation sociale. Cette tendance est
naturellement celle des coopératives dites
soctatistes. — -
Celles-ci peuvent, du reste, se réclamer
des origines du mouvemeut coopératif. Ro
bert Owen, qui en fut le promoteur, consi
dérait, en effet, les Sociétés coopératives
comme le moyen d’arriver à l’établissement
d’une sorte de communisme où l’harmonie
devait régner en maîtresse absolue. Il con
vient de faire remarquer à ce sujet que les
coopérateurs anglais n’ont point suivi
Owen dans ses conceptions, et leurs insti
tutions présentent avant tout un caractère
commercial.
En France, les Sociétés coopératives fu
rent aussi, au début, considérées comme
un moyen de rénovation sociale. Bûchez,
et ensuite Louis Blanc, qui emprunta beau
coup d’idées à celui-ci, entre autres celles
de l’égalité des salaires et d’un capital col
lectif, travaillèrent à répandre l’idée coopé
rative. Il y a lieu, ici, de rappeler qu’il y
a deux catégories de Sociétés de cet ordre :
les Sociétés de production et les Sociétés
de consommation. Les premières étaient
naturellement, aux yeux d’Owen, de Bû
chez et de Louis Blanc l’instrument par
excellence des réformes sociales ; les au
tres, utiles à beaucoup d’égards, et en par
ticulier pour l’éducation sociale de leurs
membres, ne devaient être, par rapport
aux Sociétés de production, que des orga
nismes secondaires, tant que la société
nouvelle ne serait pas intégralement établie.
En Allemagne, au contraire, Lassalle et
Karl Marx combattirent vivement l’action
coopérative, et leurs disciples en France se
désintéressèrent totalement des premières
institutions qui se fondèrent. Celles-ci, de
leur côté, ne cherchèrent nullement à nouer
des relations avec le parti socialiste, et fu
rent à cause de cela, appelées coopératives
« neutres ».
Dans ces dernières années, d’ailleurs, en
France, aussi et surtout en Allemagne et
en Belgique, les marxistes ont changé d’at
titude, et tout le monde connaît la grande
extension prise par le Vooruit de Gand.
C’est dans ces conditions que l’unité
vient d’être faite en France entre les coopé
ratives neutres et les coopératives socialis
tes, ce qui constitue, en réalité, une ab
sorption du mouvement coopératif par le
parti unifié.
« Ce fait, dans l’histoire de la coopéra
tion, présente une importance capitale, dit
M. André Liesse dans une étude très docu
mentée récemment parue dans le Journal
des Débats. Il est curieux de constater d’ail-
leurs queles socialistes envisagent de toute
autre façon qu’Owen, Bûchez, Louis Blanc
et même Lassalle le rôle des sociétés coo
pératives. Ce ne sont pas, à leur sens, des
sortes d'écoles de production et d’organisa
tion suivant le système socialiste, des élé
ments positifs de la société future, mais bien
des centres de propagande et d’attraction. »
Que résultera-t-il de cette nouvelle tac
tique? il serait, sans doute, très audacieux
de prétendre le prévoir dès maintenant. On
peut cependant supposer que cet embriga
dement dans les cadres d’un parti pure
ment politique, d’institutions à caractère
économique et commercial, ne pourra
qu’être préjudiciable à ces dernières, car
la neutralité la plus absolue semble seule
correspondre au but qu’elles se proposent.
F. POLET.
NOUVELLE POLITIQUE
Au Ministère du Travail
La Commission consulaire d’invalidité ins
tituée par l'application de l’article 9 de la loi
sur les retraites ouvrières et paysannes s’est
réunie hier matin, sous la présidence de M.
Ferdinand Dreyfus, sénateur. Celui-ci, en
inaugurant les travaux de la Commission, a
rappelé l’œuvre de M. Léon Bourgeois au mi
nistère du travail, et lui a adressé ses sou
haits de prompt et complet rétablissement.
L’année que M. Léon Bourgeois a passée dans
cette maison, a-t-il dit, a été une période de la
beur fécond et durable. Son désir d’aboutir, servi
par une parole lumineuse, toute de bonne grâce
et de bonté, a pu accomplir d’importantes refor-
mes,telles que la loi du 22 février 1912qui a rendu
plus accessible et plus populaire le fonctionne
ment des re'faites ouvrières, la loi du 20 février
sur-les sociétés de crédit immobilier, et celte ad
mirable loi sur les habitations à bon marché, réa
lisée avec le puissant concours de MM. Ribot,
Paul Strauss, Siegfried et Bonnevay et dont les
conséquences seront capitales pour l’hygiène phy
sique et morale des travailleurs.
Les autres réformes préparées par M. Léon
Bourgeois sont encore sur le chantier, comme
celle sur la simplification de la loi des retraites et
celle qui doit compléter l’assurance contre la
vieillesse par l’assurance contre l'invalidité, dont
nous sommes appelés aujourd’hui à contrôler la
première application fragmentaire à l’invalidité
totale.
Nous espérons que M. René Besnard, dont nous
connaissons l’activité et le talent, aura à cœur de
poursuivre cette tâche. Il peut compter, à cet ef
fet, sur notre modeste et cordiale collaboration.
La Commission a ensuite abordé son or
dre du jour. Elle a étudié le tarif applicable
aux frais dè visites et de certificats médi
caux, prévus par le décret du 25 mars 1911,
et les questions contentienses soulevées par
l’article 9 de la loi.
Le Nouveau Ministère
Le déclaration mninéstérielle
Il est probable que le nouveau ministère,
n’ayant pas eu le temps matériel de rédiger
la déclaration avant la séance d’aujourd’hui,
ne se présentera devant les Chambres que
vendredi.
Une déclaration de N. Eirlatul
Le Temps a demandé à M. Briand s’il était
exact qu’en formant son ministère, il ait eu
l’intention, comme certains propos qu’on lui
prêtait permettaient de le croire, d’eliminer
ceux des républicains qui s’étaient pronon
cés contre M. Poincaré.
« Vous pouvez démentir, a-t-il répondu,
ces propos qui n’ont jamais été tenus et que
je trouve ridicules et même odieux. Je n’ai
vonlu frapper personne d’ostracisme. La
preuve en est que sans tenir compte de son
attitude à Versailles, j’ai offert un portefeuille
à un sénateur qui crut devoir refuser. Je n’ai
obéi qu'à une seule considération : celle de
faire un cabinet homogène continuant la
politique de mes deux précédents ministères
et de celui de M. Poincaré. J’ai posé cette
unique condition à mes collaborateurs éven
tuels. J’en avais le droit, et je m’en faisais
d’ailleurs comme une obligation de loyauté
envers eux et le Parlement. »
Viailea de ÆS. HSriand
M. Aristide Briand a rendu visite hier ma
tin à M. Raymond Poincaré et à MM. Anto
nin Dubost, président du Sénat, et Paul
Deschanel, président de la Chambre.
Dans le» divers
M. Aristide Briand, président du Conseil,
s’est rendu hier après-midi, à deux heures et
demie, au ministère de l’intérieur, oùM.
Steeg lui a fait la remise des services.
M. Jonnart a pris hier matin la direction
du ministère des affaires étrangères.
Il y a été reçu par M. Poincaré, qui a pré
sente les chefs de service et avec qui il s'est
ensuite en retenu plus d’une heure
Hier après-midi, M. Jonnart a rendu visite
aux ambassadeurs accrédités à Paris.
M. Jonnart, qui n’a pas actuellement
d'installation à Paris, habitera au ministère.
Il a décidé de confier la direction de son ca
binet, à M. Raymond Aynard, son beau-
frère, ministre de France au Monténégro,
qui a été invité télégraphiquement à rentrer
à Paris.
M. Paléologue, directeur des affaires politi
ques et commerciales, qui conservera bien
entendu son poste, a reçu hier matin M. Se-
vastopoulo, conseiller de l’ambassade de
Russie.
M. Etienne s’est rendu à dix heures au mi
nistère de la guerre et a pris possession de
son poste. Son prédécesseur M. Lebrun lui a
présenté les directeurs de l’administration
centrale.
M. Moulins est nommé chef du cabinet ci
vil du nouveau ministre de la guerre. Le
général Bourdériat quitte ses fonctions de
chef du cabinet militaire. Enfin on parie de
M. Deloncle pour remplacer M. Rousseau,
secrétaire général.
M. Gnist'hau a pris hier matin, possession
des différents services du ministère du com
merce, où il a été reçu par M. Fernand Da
vid, et a installé son cabinet qui est ainsi
composé :
Chef du cabinet : M. Cablat, administra
teur de la marine ;
Chefs-adjoints : MM. Guy Lavaud et Belle-
croix ;
Chef du secrétariat particulier : M. Suard,
chef du cabinet du prefet de la Somme ;
A onze heures, M. Fernand David a quitté
définitivement le ministère du commerce
pour aller prendre possession des services
de son nouveau département.
M. Steeg, ministre de l’instruction publi
que, a pris possession hier matin des servi
ces de son département.
M. Pierre Baudin s’est rendu à onze heu
res au ministère de la marine où il a eu
avec M. Delcassé une conférence qui a duré
jusqu’à midi. M. Delcassé lui a présenté
l’amiral Lacaze, son chef de cabinet, puis
l’amiral Aubert, chef d’état-major général, et
le vice-amiral Le Bis, directeur militaire des
travaux, qui est appelé à succéder à l’amiral
Aubert.
Le personnel du secrétariat particulier de
M. Delcassé, MM. Alphand, Marcel, et le ^at
tachés du cabinet ont quitté le ministère
hier matin. .
On annonce que M. Monprofit, ancien Chef
du cabinet du ministre de l’instruction pu
blique, exercera les fonctions de chef du se
crétariat du nouveau ministre de la marine.
M. Tannery, conseiller référendaire à la Cour
des comptes, sera nommé chef adjoint du
cabinet.
L’amiral Lacaze conservera les fonctions
de chef du cabinet qu’il occupe depuis octo
bre 1911.
LA GUERRE D’ORIENT
L'Assemblée des Notables Turcs se prononce
pour l'acceptation de la Hôte des Puissances
Les Négociations Bulgaro-Roumaines : les Décisions de la Roumanie,
L'Attitude de la Russie» — Une Opinion Autrichienne»
Les opérations devant Janina.
L’Assemblée Nationale
des Notables Ottomans
Constantinople, 22 janvier.
L’assemblée nationale se réunit aujour
d’hui à deux heures. Une centaine d’invita
tions ont été lancées. Tous les sénateurs
sont convoqués, sauf les Bulgares, les Serbes
et les Valaques. Les chefs religieux non mu
sulmans ne sont pas invités. Le sultan sera
entouré durant le Divan des princes impé
riaux les plus âgés.
On assure que le Divan ne sera pas appelé
à émettre des opinions qui puissent engager
le Cabinet.
Le gouvernement exposera seulement la
situation militaire et financière ; il commu-
niquera la correspondance diplomatique
avec les ambassadeurs de la Turquie, les dé
clarations des ambassadeurs étrangers de
puis la veille de la guerre, notamment les
declaiations de M. Sasonoff ; les rapports de
l’état-major élaborés à la suite des conseils
de guerre successifs concernant l’opportu
nité de la reprise de la guerre ou non.
Le gouvernement exposera aussi sa ré
solution; il invitera les personnages par
tageant ses vues à le seconder dans sa
tâche.
_ L’Assemblée aura donc un caractère pu
rement consultatif.
Le gouvernement publiera ensuite un
communiqué avec l’exposé des motifs des
résolutions prises.
Les documents diplomatiques et les rap
ports d'état-major seront publiés après la
paix dans la forme d’un Livre rouge.
Constantinople, 22 janvier, 1 h. 30.
Le Conseil des notables s’est réuni à
1 heure au palais de Dolma-Bagtché. On
croit que Kiamil pacha et Noradounghian
eflendi exposeront la situation et soumet
tront la réponse à la note des puissances,
acceptant les desiderata des puissances et
faisant de légères restrictions au sujet d’Au-
drinople. On croit que le Conseil des nota
bles se séparera vers 5 heures du soir. Le
Conseil des ministres se réunira ensuite et
remettra la réponse aux puissances ce soir
ou demain.
Constantinople, 22 janvier.
L’Assemblée des notables s’est pronon-
cre pour l’acceptation de la Note des
Puissances et la conclusion de la paix.
(Havas)
Les Décisions de la Roumanie
Bucarest, 22 janvier.
M. Take Jonesco a rendu compte au roi
et au gouvernement de son voyage à Lon
dres. L’impression dominante est de décep
tion.
Cette déception s’aggrave de ce fait que la
rentrée des Chambres va exposer le gouver
nement à des interpellations qui ne peuvent
que compliquer les choses.
On est très mécontent du silence de la
Bulgarie. La Roumanie a exposé ses deside
rata à deux reprises, en décembre quand
M. Danef est venu à Bucarest, depuis lors à
Londres. Or on en est toujours au même
point.
Sans doute M. Shebeko, ministre de Russie,
qui occupe ici une situation excellente,a en
tre temps formulé des suggestions qui ont
pu être interprétées comme des contre-pro
positions bulgares.
Mais voila plus de quinze jours que la ré
ponse roumaine à ces contre-propositions
n’a provoqué aucune réplique bulgare. D’où
le mécontentement roumain.
Il a été décide en conséquence qu’un con
seil des mini-tres se tiendrait aujourd’hui.
Il a pour objet de meure au point une
communication destinée au gouvernement
bulgare.
Dans cette communication, la Roumanie
invitera en termes amicaux la Bu garie à
choisir soit Bucarest soit Sofia comme siège
des négociations et insistera pour que ce
siège une fois choisi, on pousse active
ment les pourparlers, de façon à en finir à
bref délai.
On a bon espoir dans le succès de cette
nouvelle démarche, mais un nouveau re
tard serait mal accepté par l’opinion et
rendrait intenable la position du gouverne
ment.
Déclarations autrichiennes
La Nouvelle Presse libre publie sur les chan
ces de paix probable un article qu’on attri
bue à une haute personnalité politique
a placée de telle façon qu’elle peut avoir une
vue générale des choses et connaître jusque
dans leurs détails les rapports mutuels des
puissances ».
Cette personnalité dit en substance que la
Turquie ayant une connaissance exacte de sa
situation ne reprendra pas les armes. Elle ti
rera-le meilleur parti du mauvais pas dans
lequel elle se trouve.
« La note aux puissances sera conciliante
et contiendra un appel à celles-ci pour obte
nir des alliés des conditions meilleures. Les
négociations dureront peut-être quinze
jours, mais la paix sera conclue. Le peuple
turc la veut, la considère comme le salut et
accepte avec fatalisme les cessions territo
riales ; il n'y a pas la moindre trace d’agita
tion populaire.
» Les grandes puissances sentent bien qu’il
est pénible de pousser la Turquie à céder,
mais quand l’intérêt de l’Europe est en jeu,
la sentimentalité est hors de cause.
» Les Bulgares ne peuvent pas renoncer à
Andrinople et si on les y forçait ils rédui
raient la Turquie à Constantinople seule.
» La question albanaise sera réglée sous
peu à l’amiable. C’est l’intention loyale des
puissances, la Russie y comprise. La ques
tion de Salonique sera réglée après la paix.
Les Bulgares y renonceront quand on leur
aura donné Cavalla et Dedeagatch. Le port
de Salonique sera alors donné aux Grecs ou
internationalisé, mais la question n’est pas
actuelle.
» Le conflit .bulgaro-roumain sera réglé
sans que les rapports des deux puissances
aient été troubles. Tous les gouvernements
ont agi sur les deux parties dissidentes et il
est probable que M. Take Jonesco s’est en
tendu avec M. Danef pour trouver une base
d accord. Quant aux îles de la mer Egée, la
plus grande partie en restera aux Grecs. Les
puissances feront un compromis qui tiendra
compte des intérêts turcs ; les îles stratégi
ques seront neutralisées et recevront leur
autonomie. »
La Pression russe
Constantinople, 22 janvier.
Les bruits les plus divers circulent au su
jet de l’attitude de la Russie.
Ce qu'il y a de certain, c’est qu'aucune note
n’a été remise et qu’il n’y a eu que des con
versations entre M. De Giers et le grand-
vizir.
D’autre part, il est inexact qu’il y ait eu
démarche concertée de l’ambassadeur de
Russie et de ses deux collègues de France et
d’Angleterre.
En réalité, depuis huit jours, tous les am
bassadeurs insistent dans le même sens et
recommandent à la Turquie de conclure la
paix. Mais chacune de ces démarches, dont
le sens général est concordant, est faite sur
un ton particulier : d’où la diversité des in
terprétations.
M. de Giers, cela n’est pas douteux, a parlé
ferme. On dit que Kiamil pacha, impression
né par cette fermeté, a demande à l’ambas-
sadeur s’il devait interpréter ses paroles
comme une menace. M. de Giers a répondu
qu’il ne menaçait nullement, qu’il avertis
sait et qu’il conseillait.
En tout cas, il n’a été question ni de l’Ar*
menie, ni des Détroits. Ce sont là des inven
tions d’origine hostile à la Russie. La Porte
sait fort bien où, en Cas d’un conflit, tout à
fait improbable d’ailleurs, la Russie serait
conduite à porter ses coups. Mais il n’a pas
été question de cela dans les dernières con-
versations.
Ici on a plutôt bonne impression et on
croit que les conseils des ambassadeurs ont
été efficaces.
Les opérations devant Janina
On télégraphie d’Athènes :
Le commandant en chef de l’armée grecque
de l’Epire a télégraphié à dix heures du ma
tin que l’attaque générale continue. Les hau
teurs du Nord de Lozeski et Lessana furent
occupées avec des pertes insignifiantes.L’en
nemi, au contraire, se retira en désordre
avec de grandes pertes.
Les forts du Nord du village de Lessana
vers la plaine de Janina furent également
occupées.
La position forte de Saint-Nicolas a été
occupée par une pluie battante et un vent
violent, à huit heures du soir.
D’après les renseignements parvenus au
quartier général à trois heures, l’avancée
sur tout le front est lente à cause de la tem
pête qui sévissait la nuit dernière et a em
pêché d’obtenir des résultats plus décisifs.
Préparatifs Militaires en Serbie
Belgrade, 22 Janvier.
Tous les officiers et soldats qui, profitant
de l’armistice, se trouvaient en congé, sont
rappelés dans leurs régiments.
On annonce l’arrivée à Salonique d’un ba
teau apportant de France où elles ont été
fabriquées pour le gouvernement serbe dix
batteries d’obusiers et douze batteries de ca
nons de campagne avec mille projectiles pa"
bouche à feu.
INFORMATIONS
Mme Lamberjack aux Assises
La cour d’assises de Seine-et-Oise a jugé
hier Mme Lamberjack, accusée d’avoir tué
son mari.
Voici brièvement rappelées les circons
tances du drame : M. Lamberjack fit jadis
connaissance de Mlle Virgine Bossu, bro
deuse. Ils vécurent ensemble et eurent une
filletre âgée aujourd’hui de treize ans.
intelligent et très travailleur, M. Lamber
jack, après des débuts modestes, ne tarda
pas à améliorer considérablement sa situa
tion : c’est ainsi que dans les dernières an
nées on estime son gain annuel à plus de
300,000 francs.
Le ménage avait tout pour être heureux ;
cependant et à mesure que la situation fi-
nancière s'améliorait, le caractère de Faceu-
sée devenait plus fantasque et plus violent.
Un jour même, affirme-t-on, et à la suite de
scène de jalousie elle menaça son mari d’un
revolver.
En 1911, le divorce rendit aux deux époux
leur liberté respective, dont d’ailleurs ils ne
profitèrent pas, puisqu’ils continuèrent à
vivre ensemble. Cependant, M. Lamberjack
décida de mettre fin à une situation aussi
anormale.
Le 19 juin dernier, accompagné de démé
nageurs, il se rendait à la villa de Saint-
Germain, dans le but d’emporter la part du
mobilier qui lui était attribuée. Sa femme l’y
attendait.
Après une discussion des plus vives, Mme
Lamberjack sortit un revolver de sa poche,
visa son mari, tira : une balle lui travers
sa la main de part en part ; un second
coup de feu et M. Lamberjack, atteint a a
poitrine, s’effondra sur le sol.Leproiects
avait traversé le poumon droit et était a
se loger dans la colonne vertébrale.
0-4 P4. - C U
oumon droit et était and
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