Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-01-22
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 22 janvier 1913 22 janvier 1913
Description : 1913/01/22 (A33,N14515). 1913/01/22 (A33,N14515).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637864h
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
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534 Année
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(€ Pages;
Mercredi 22 Janvier 1943
Le Petit Havre
AN NON CES
AU HAVRE..... Bureau du Journal, 112, boula de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
| Le PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
5
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
1 Dernière Heure i
PARIS, TROIS HEURES MATIN
LE NOUVEAU MINISTERE
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK. 21 JANVIER
Coton* « janvier, hausse 25 points ; mars,
hausse 24 points ; mai, hausse 19 points ;
juillet, hausse 12 points. — Ferme.
Calés s inchangé à baisse 4 points.
LE CABINET BRIAND
Le nouveau Cabinet est ainsi constitué :
Rédaetear en Chef. Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
▲dresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE FÉNOUX
85, Rue Fontanelle, 35
TÉLÉPHONE ! Rédaction, No 7.60
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, PEur.
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LONDRES, 21 Janvier, Dépêche de 4 h. 40
CUIVRE
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3 mois
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1ER
Comptant..
ferme
£65/4 %
7% d
3 mois
£ 66/4 %
7 % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 20 janvier 1913.
«I. POINCARE CHEZ M. LOUBET
M. Raymond Poincaré est allé hier rendre
visite à M. Emile Loubet.
LE MINISTÈRE BRIAND
M. Briand a réuni à 5 heures, au ministère
de la justice, les membres du nouveau ca
binet.
Il a été procédé, dans cette réunion, à un
échange de vues sur le programme que le
gouvernement soumettra aux Chambres.
A 6 h. 45, M. Aristide Briand est allé à
l’Elysée où il a présenté ses collaborateurs
au président de la République.
Le décret portant constitution du minis
tère a été soumis à la signature du chef de
l’Etat ; il paraîtra aujourd’hui à l'Officiel.
LA GUERRE D’ORIENT
La question d'Albanie
Londres, 21 janvier. — Les ambassadeurs,
dans leur réunion de demain, aborderont
pour la première fois la question des fron
tières à donner à d’Albanie.
Berlin — On mande de Berlin à la Gazette
de Francfort que l’Italie et l’Autriche au raient
attribué, d’un commun accord, la ville de
8 cu tari à l’Albanie autonome.
Le Monténégro recevrait une indemnité
financière.
Vers la détente
LONDRES. — Un télégramme de Constanti
nople dit que le Divan de demain se pronon
cera sans doute en faveur de l’adoption de
ta solution proposée par l’Europe.
Une impression de détente se manifeste.
Suivant une information venant de bonne
source, la question de Silistrie n’occupe plus
les gouvernements bulgare et roumain.
LES AFFAIRES DU MAROC
L’Organisation du Protectorat
Le Journal Officiel publiera aujourd’hui un
décret portant organisation du secrétariat
général du protectorat du Maroc et un se
cond décret nommant secrétaire général du
protectorat du Maroc, M. Tirard, maître des
requêtes au Conseil d’État.
Le Traité Franco-Espagnol
Berlin, 21 janvier. — Le gouvernement
impérial a donné son assentiment au traité
franco-espagnol sur le Maroc.
LÉGION-D'HONNEUR
Le lieutenant de Lesseps, du 3 e spahis, est
nommé chevalier de la Légion-d'Honneur
pour faits de guerre au Maroc.
INCIDENTS AU CONSEIL GÉNÉRAL
DE LA SAVOIE
Chambéry. — Un très vif incident s’est pro
duit au cours de la session extraordinaire du
Conseil général de la Savoie.
La majorité radicale socialiste devait pro
poser le vote d’une adresse à M. Poincaré.
M. Delachenal, député libéral, prenant les
devants, présenta une motion de félicitations
au nouveau président.
Plusieurs conseillers se sont étonnés de
cette hâte et ils ont demandé au député libé
ral les raisons de cette manœuvre :
« Vous avez toujours combattu M. Poincaré
et ses collègues du Cabinet, dirent-ils ; nous
refuserons de voter votre adresse telle qu’elle
est libellée, parce que, à nos yeux, elle
constituerait une manitestation réaction
naire dont M. Poincaré ne pourrait s’hono
rer. »
M. Deléglise, député, demanda alors le ren
voi de la motion a la he Commission, ce qui
fut ordonné.
Cet incident a donné lieu à une vive dis
cussion dont le ton a été très élevé.
La majorité radicale socialiste présentera
demain l’adresse de félicitations à M. Poin
caré qu’elle avait l’intention de déposer au-
jourd'hui.
A LA COMMISSION DE L’ENSEIGNEMENT
La Commission de l’enseignement a re
poussé par 9 voix contre 8 et 6 abstentions
la proposition de M. Brard tendant à établir
le monopole de l’enseignement dans les
communes comptant trois mille habitants.
M. Paul Dupuy a été chargé de préparer
an rapport en ce sens.
NEW-YORK, 21 JANVIER
Cuivre Standard disp.
— mars
Amalgamât. Cop...
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CHICAGO, 21
t. h ion
15 25
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JANVIER
Blé sur
Mai ......
C. DU JOUB
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92 7 8
Juillet....
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90 1/8
Maïs sur
Mai
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51 »r»
‘s c=== ... .
Juillet....
52 3 4
51 7 8
Saindoux sur.
Mai
10 17
10 20
o —
Juillet....
10 17
10 22
CHEZ LES RADICAUX-SOCIALISTES
Le groupe radical-socialiste de la Chambre
s’est occupé hier de la situation politique.
M. René Renoult, président du groupe, a
rendu compte de son entrevue avec M.
Briand.
Après une discussion où sont intervenus
MM. Chautemps et Dumesnil, le groupe a
voté une motion dans laquelle il déclare que
sans préjuger la composition du cabinet et
sans s’occuper des questions de personnes,
il ne pourra soutenir qu’on ministère qui
pratiquera une politique laïque intégrale et
rOtapra définitivement avec les progressistes
et la droite.
M. Brard a manifesté son intention de de
mander l’inscription à l’ordre du jour du
projet sur la défense de l’école laïque.
Le groupe a décidé d’appuyer la demande
de M. Brard.
LA MORT MYSTÉRIEUSE
DE L’ABBÉ CHASSAING
AGEN. — Mme Alice Crespy, amie de l’ab
bé Chassaing chez qui le jeune prêtre fut
trouvé mort, tué d’une balle de revolver, a
été mise en état d’arrestation dans la soirée
d’hier.
LE CRIME DEPASSY
Dès le début de leur enquête, le chef de la
Sûreté et le juge d’instruction recueillirent
les dépositions de plusieurs voisins qui ont
déclaré avoir vu entrer hier à trois reprises
et le matin à 8 heures, un individu dont ils
donnèrent le signalement assez précis.
Cet individu promptement identifié est un
nommé Edouard Gras, ancien employé de
M. Violle, beau-frère de la victime.
Gras est né le 15 mars 1895 à Saint-Simon,
dans l’Aisne.
Il a été arrêté à 5 heures au Vélodrome
d’Hiver où il avait un rendez-vous avec un
ami. Gras a fait des aveux complets. Il a dé
claré avoir tué Mme Berciaud pour la voler.
Fouillé, il fut trouvé porteur d’une somme
de trente francs.
Dans la matinée,
puis trois mois, il
a son oncle avec
nelle. Il prétendit
ancien patron.
, quoique sans place de-
avait remis vingt francs
lequel il demeure à Gre-
tenir cette somme d’un
le projet de tuer Mme
Après avoir eu J . .
Violle, qui tient un magasin de parfumerie
rue Poussin, il y avait renoncé, cette dame
étant rarement seule. Il songea alors à Mme
Berciaud.
il la surprit le matin au moment où elle
se chaussait. Il tenta d’abord de l'étouffer,
mais finalement, l’égorgea avec le couteau
de cuisine retrouvé sur les lieux du drame.
L’assassin, en faisant ses aveux, n’a mani
festé aucune émotion.
Gras a déjà subi deux condamnations pour
vol.
FTRANGEEC
CHINE
Les Difficultés de l'Emprunt
Suivant des renseignements confidentiels
reçus de divers endroits l’emprunt dit « du
groupe des six puissances » ne saurait être
souscrit sur le continent. On annonce de
deux capitales au moins qu’une émission
quelconque est impossible cette annee, quel
le que soit la solution donnée à la crise des
Balkans.
Étant donné cet état de choses, il semble
que les capitalistes anglais vont voir s’ou
vrir sous peu un champ d’opérations très
intéressant et qu’un mouvement nouveau
va se dessiner assez semblable à celui qui
précéda le rachat des valeurs du Canal de
Suez.
Aux termes de la convention Crist,
qui n’a pas encore été dénoncée, il sera pos
sible de soumissionner pour toutes les offres
faites jusqu’au mois de septembre par le
gouvernement chinois. Si la position du
groupe financier des six puissances ne
s’améliore pas, que la Chine se voie ainsi
rivée des fonds dont elle a besoin, et que
e gouvernement de Pékin fasse éventuelle
ment appel au gouvernement britannique,
sir Edward Grey sera probablement amené,
dans l’intérêt des personnes engagées, à con
sulter des experts financiers, à convoquer
des banquiers anglais aux fins d’examiner la
situation chinoise.
>0 si lion du
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
B la LIBRAIRIE IMTERMATIOHRLE
108, rue Saint-Lazare, 108
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Présidence du Conseil et
intérieur
Affaires étrangères........
Travail
Commerce................
Agriculture...... ....
Colonies
Marine
Guerre...................
instruction publique
Justice
Finances
Travaux publics.........
MM.
BRIAND
JONNART
René BESNARD
GUIST’HAU
Fernand DAVID
Jean MOREL
Pierre BAUDIN
ÉTIENNE
STEEG
BARTHOU
KLOTZ
Jean DUPUY
SOUS-SECRÉTARIATS :
Intérieur
Postes et télégraphes
Finances
Beaux-Arts
MM.
, Paul MOREL
» CH AU MET
. BOURÉLY
* Léon BÉRARD
Ainsi qu’on le voit, en dehors de MM.
Poincaré et Pams, trois des ministres du
précédent cabinet: MM. Bourgeois, Delcas
sé et Lebrun ne font pas partie de la com
binaison Briand.
Jusqu’au dernier moment, M. Briand a
fait tous ses efforts pour ne pas se séparer
d’eux. A plusieurs reprises, il a insisté
pour prier M. Léon Bourgeois de succéder à
M. Poincaré au ministère du quai d’Orsay.
Il aurait voulu également que M. Delcassé
conservât le ministère de la Marine ou, s’il
le préférait, qu’il acceptât le ministère de la
Guerre. MM. Fallières et Poincaré ont joint
leurs efforts à ceux de M. Briand. Ni M.
Delcassé, ni M. Bourgeois, pour des raisons
de santé, n’ont pu se rendre à ces instan-
ces.
M. Lebrun n’a pas voulu non plus con
server le portefeuille de la guerre, pour
cette raison que sa presence à la rue Saint-
Dominique n’avait eu qu’un caractère in
térimaire.
Ainsi les trois ministres qui n’ont pu ap
porter leur collaboration à M. Briand n’ont
eu aucune intention de se séparer de sa po
litique.
Les nouveaux ministres sont donc MM.
Barthou, Jonnart, Etienne, Pierre Baudin,
Jean Morel et Bourély.
Le Temps apprécie en ces termes la com
position du nouveau ministère :
M. Aristide Briand n’aura pas la collabora
tion de MM. Léon Bourgeois, Millerand et
Delcassé, mais il peut compter sur leur con
cours, à leur banc de sénateur ou de dé
puté.
C’est M. Jonnart, député, ancien gouver
neur général de l’Algérie, qui recueille la suc-
cession de M. Raymond Poincaré au quai d’Or
say. Ce choix sera unanimement approuvé.
Nous avons connu M. Jonnart l’un des meil
leurs orateurs du Parlement. Un court pas
sage (déjà très ancien) au ministère des tra
vaux publics, mais surtout son long séjour
en Algérie, comme gouverneur général, ont
exercé ses qualités administratives. Le nom
de M. Jonnart sera très bien accueilli en Eu- '
rope, mais tout particulièrement en Angle
terre. Le regretté roi Edouard VII, dans ses
croisières en Méditerranée, aimait beaucoup
s’arrêter à Alger. Il avait pour M. Jonnart
une prédilection spéciale. C’était un des
Français pour qui il professait le plus d’esti
me et d’affection. Il le voyait chaque année,
et dans l’inter/aile, il restait en contact avec
lui par un commerce suivi de compliments
protocolaires et de souvenirs personnels. On
se rend compte aisément des immensesavan-
tages que M. Jonnart tirera de son expérien-
' Vienne pour l’étude et la solution des
, -s et si nom-
ce
problèmes si vastes, si compliqués et si ni—
breux que soulève la question du Maroc.
M. Etienne a déjà fait ses preuves au mi
nistère de la guerre, qu'il dirigera de nou
veau demain. M. Pierre Biudin, dont on
connaît l’esprit méthodique et sérieux, les
grandes facultés d’assimilation et de travail,
sera un digne continuateur de M. Delcassé à
la rue Royale. M. Briand a sagement agi en
appelant de nouveau M. Barthou au ministè
re de la justice. L’éloquent et lettré député
des Basses-Pyrénées est une des intelligences
les plus vives et les plus cultivées du Parle
ment. Les circonstances ne lui ont pas enco
re permis de donner toute sa mesure. Le
rang protocolaire qu’on attribue au ministè
re de la justice, qui est la vice-présidence du
Conseil, peut contenter l’amour-propre des
plus difficiles. En somme, c’est sa propre
place que M. Briand cede à M. Barthou en
prenant la présidence du Conseil. M. Steeg
retourne à l’instruction publique, qui fut
son ministère de début et, nous croyons
bien, son ministère préféré. Quant a M.
Klotz, il n’y a qu’un mot à dire : c’est le mi
nistre dont on a le moins parlé pendant la
crise, tellement il restait entendu, dès la
première heure, que son concours devait
être l’un des premiers et les plus nécessaire
ment acquis.
& «
M. Baudin a été ministre de l’agricultu
re sous le ministère Waldeck-Rousseau (22
juin 1899 au 3 juin 1902).
M. Etienne a été ministre de l’intérieur
dans le ministère Bouvier (24 janvier 1905
au 17 février 1906), ministre de la guerre
dans le second ministère Bouvier replâtré
(18 février 1906 au 7 mars 1906). Il a con
servé ce portefeuille dans le cabinet Sarrien
(14 mars 1906 au 19 octobre 1906).
M, Jonnart a détenu le portefeuille des
travaux publics sous le ministère Casimir-
Périer (3 décembre 1893 au 22 mai 1894).
M. Jean Morel fut ministre des colonies
dans le second cabinet Briand (3 novembre
1910 au 27 février 1911).
M. Barthou a détenu les portefeuilles sui
vants : travaux publics dans les deux mi
nistères Charles Dupuy (30 mai 1894 au 27
juin 1894, et 1 er juillet 1894 au 14 janvier
1895), intérieur dans le ministère Méline
(29 avril 1896 au 15 juin 1898), travaux
publics dans le ministère Sarrien (14 mars
1906 au 19 octobre 1906), travaux publics
dans le ministère Clémenceau (25 octobre
1906 au 20 juillet 1909), justice dans le mi
nistère Briand (24 juillet 1909 au 2 novem
bre 1910).
M. Bourély fait, pour la première fois,
partie d’un ministère.
. Nous disions ici même, après la nomina
tion de M. Poincaré à la présidence de la
République, que ce vote attendu par tout
le pays faciliterait et rendrait plus solide
l’union des forces républicaines. Ce senti
ment paraît dominer dans les premières im-
trouvons dans la presse,
pressions que nous
— même radicale :
Avant même que le Cabinet, d’ailleurs
prévu, ne fût définitif, le Radical s’expri
mait en ces termes :
Nous avons l’espoir que M. Briand, pour
constituer un Cabinet durable, saura s’élever
au-dessus des petites contingences, des in
trigues de coterie et des perfides invites des
partis de réaction ; qu’il comprendra la lâ
che difficile et haute que le pays attend de
lui : elle consiste dans une œuvre de récon
ciliation républicaine...
Nous attendons de la sagesse politique de
M. Briand un Cabinet dont la composition
même et les déclarations d'abord, les actes
ensuite, soient àn gage d'union et de récon
ciliation, un Cabinet qui mette fin aux mal
entendus et aux luttes d’hier. Le contraire
serait pour nous une pénible déception, car
la discorde, en s’envenimant, pourrait ame
ner des surprises douloureuses. La réconci
liation républicaine est à l'heure actuelle in
dispensable pour avoir un ministère durable
et un pays prospère.
La Lanterne disait :
On n’en connaît pas encore — du nouveau
ministère — la composition définitive ; mais
on sait que l’idée qui aura présidé à sa for
mation aura été de continuer la politique,
tant extérieure qu’intérieure, du cabinet
précédent, et de faire l'union des républi
cains autour d’un commun programme de
réformes et de laïcité.
Ainsi qu’on le voit, bien des malenten
dus paraissent s’éclaircir.
La politique à laquelle s'est associé M.
Briand, pour la composition de son minis
tère, repose sur l’opinion même de la Fran
ce, telle qu’elle s’est manifestée au moment
de l’élection présidentielle.
C’est cette
sa dignité à
politique qui a rendu au
l’extérieur et sa force à
térieur, et c’est cette politique que le nou-
veau ministère va continuer.
Hippolyte FÉNOUX.
JLe» dernières démnrehet
ale .fl. Brianil
Comme il l’avait fait la veille, M. Briand a
commencé sa journée en allant hier matin
rendre visite, au quai d’Orsay, à M. Poin
caré, qu’il a mis au courant de la situation.
A dix heures, il s’est rendu au minisière
de la justice, où l’attendait M. Raynaud, avec
lequel il a d’abord conféré. Puis sont arri
vées à la chancellerie de nombreuses per-
iques auxquelles M. Briand
avait donné rendez-vous. C'est ainsi qu’il a
reçu successivement MM. Théodore Girard,
sonnalités
Liutilhac. Gervais, Bienvenu-Martin, Astier,
Maurice Faure. Il s’est egalement entretenu
avec MM. Mougeot, Louis Barthou, Klotz,
Jonnart, Jean Morel et René Besnard.
A l’issue de ces entrevues et conversations,
M. Briand a reçu les représentants de la
presse auxquels il a annoncé que le cabinet
serait complètement constitué dans la soi
rée, l’attribution des divers portefeuilles
n’étant pas encore definitive en ce moment.
M. Briand est rentre à 3 h. 1/2 à la chan
cellerie, en compagnie de M. Guist’hau, avec
qui il s’est entretenu.
Il a ensuite reçu MM. Gervais, sénateur, et
Cheron, député, ancien sous-secrétaire d’Etat.
Vers six heures, la constitutiou définitive
du Cabinet était communiquée à la presse.
Nouvelles Politiques
Au Comité républicain du commerce
et de l’industrie
Il y a deux mois, 2 500 commerçants et in
dustriels de France acclamaient M. Raymond
Poincaré, président du Conseil des minis
tres, qui, conformément à la tradition, pré
sidait le grand banquet annuel du Comité
républicain du commerce, de l’industrie et
de l’agriculture. . . . ,
Lundi, au surlendemain de 1 élection pré
sidentielle, avait lieu le banquet mensuel de
ce même Comité. Les convives y étaient fort
nombreux, et te Parlement y était large
ment représenté. On remarquait notamment
MM Charles Dumont, André Lefèvre, Laffer-
re, Lintilhac, J.-B. Morin, Beauquier, Pede-
bidou, Dalimier, Perchot, Métin, Boutan-
deau.
Au dessert, le président, M. Mascuraud,
sénateur de la Seine, s’exprima ainsi :
» Je vous invite à vous associer cordiale
ment au toast que je porte en l’honneur du
nouvel élu de l’Assemblée nationale, M. Ray
mond Poincaré. Nous sommes avant tout
loyalistes. A ce titre, nous plaçons le presi
dent de la République en dehors et au-des-
sns de toute controverse. A la minute où la
volonté du Congrès, c’est-à-dire du pays,
loyalement consulté, a investi un citoyen de
la plus haute magistrature qui soit, ce ci
toyen devient pour nous la représentation
vivante de la France et de la République.
C’est la loi, c’est notre pays, c’est nous-mê
mes que nous respectons et honorons dé
sormais dans sa personne. (Vils applaudisse
ments).
» En saluant M. Raymond Poincaré, nous
remplissons un devoir d’autant plus simple
que lui-même, à l’heure de son élection, a
u'oublieux désormais des
tenu à déclarer qu”
incidents de la lutte
uo s vudte électorale, il neconnais-
sait plus les partis que pour en être l’arbi
tre impartial et appliquer toute l’autorité de
sa fonction à faire prévaloir la paix dans le
pays et hors du pays ». (Nouveaux applau
dissements).
M. Mascuraud déclare ensuite que. fidèle à
la discipline de son parti, ainsi d’ailleurs
qu’il s’en était expliqué à plusieurs candidats
eux-mêmes, sa voix était allée au candidat
que. fidele à
si d’ailleurs
qui se réclamait de son parti, et qu’il était
ainsi resté fidèle à celui qui avait obtenu ta
majorité dans la rénnion plénière des gau
ches. Cette déclaration est plus particulière
ment applaudie par les parlementaires.
Et M. Mascuraud, au milieu d’une chaleu
reuse ovation, cette fois unanime, termine
ainsi :
a Messieurs, je lève mon verre et je vous
invite à lever avec moi votre verre en l’hon
neur des citoyens Armand Fallieres et Ray
mond Poincaré, deux hommes en qui nous
saluons, avec reconnaissance pour l’un, avec
confiance pour l’autre, des amis, des défen
seurs vigilants de la justice sociale, de la
paix civique et de la paix internationale. »
L’élection de M. Poincaré
à la présidence de la République
M Paul Strauss, sénateur, et les membres
du bureau de l’Association des journalistes
républicains ont rendu visite à M. Poincaré
hier matin à onze heures, et lui ont apporté
les félicitations de cette association, à laquel
le il appartient depuis trente ans.
Ou mande de Moulins que la municipalité
de cette vide a adressé des félicitations à M.
Raymond Poincaré à l’occasion de son élec
tion à la présidence de la République.
LE PARLEMENT
SÉNAT
Séance du 21 Janvier
La séance est ouverte à 3 h. 15, sous la prési
dence deM. a. DUBOST, président.
Le président propose au Sénat de s’ajourner à
jeudi prochain, à 2 h. 30.
Il en est ainsi décidé.
La séance est levée à 3 h. 20.
[a Guerre dOrient
La réunion du grand conseil n’a pas eu
lieu hier. Elle se tiendra au palais impé
rial, aujourd’hui probablement, quand la
Porte aura reçû tes rapports des plénipo
tentiaires ottomans qui ont été chargés de
demander aux ambassadeurs à Londres, des
précisions sur un certain nombre de points
de la note collective, notamment les îles et
le concours que l’Europe accorderait à la
Turquie pour l’aider à se relever de ses
désastres.
Au cours de cette enquête, les délégués
ottomans auront pu constater que l’unani-
mité de l’Éurope est complète sur la cession
d’Andrinople et ils n’auront pas manqué de
donner cette indication à leur gouverne
ment.
La démarche des plénipotentiaires otto
mans à Londres donne l’impression d’une
intransigeance moins grande de la Turquie,
qui résulte aussi du langage de la presse
officieuse de Constantinople. Ces journaux
s’efforcent de préparer l’opinion à un ac
quiescement plus ou moins complet de la
Turquie aux propositions des puissances.
La Yeni Gazetta insiste sur les graves diffi
cultés qui résulteraient pour la Turquie
d’un refus. Ulkdam estime que la Porte de
vrait éviter les marchandages et consentir
les sacrifices imposés par les circonstan
ces, ainsi que la situation politique et mi-
litaire
Ces indications, dit le Temps, font espé
rer que l’Assemblée nationale acceptera de
faciliter au Gouvernement la tâche pénible
de signer la paix plutôt que d’encourir la
lourde responsabilité de provoquer le re
tour de la guerre. .
Quant à l’Autriche-Hongrie, son attitude
lasse même ses aînés. L’empereur Guil
laume n’a pas caché ses sentiments à1 ar
chiduc héritier François-Ferdinand, à Mu
nich, lors des obsèques du prince régent de
Bavière. D’autre part, l’Italie s’énerve et
s’inquiète des préparatifs guerriers de son
alliée.
Les informations qui parviennent au su
jet des négociations bulgaro-roumai nés sont
favorables et font croire que les projets
d’entente entre les deux pays, qui concer
nent la construction de voies ferrées et le
projet d’union douanière, pourront se réa
liser sur la base d’un accord en voie de
conclusion.
La situation d’attente nue noustraver-
sons ne nous autorise pas à désespérer de
la solution des problèmes actuellement exa
minés, mais elle ne dissipe pas le malaise
provoqué par la difficulté et les incertitudes
entourant les questions dont l’examen n'est
pas même encore abordé.
Les Pouvoirs de M. Danef
Les Intentions des Alliés
soLenenrrespondant du Temps telégraphie à son
Londres, 24 janvier.
Je suis en mesure de démentir de source
autorisée la nouvelle lancée par l’agence
Reuter, d’après laquelle M. Guechof, prési-
sident du Conseil bulgare, aurait télégraphié
à M. Danef en l’autorisant à télégraphier di
rectement au général Savof s’il j ugeait la re
prise des hostilités nécessaire, afin de perdre
le moins de temps possible pour la dénon
ciation de l’armistice.
M. Danef m’a dit qu’il n’avait reçu aucun
télégramme de ce genre, et que d’ailleurs un
tel télégramme ne rimerait à rien, étant
donné qu’il a depuis le début de la confé
rence reçu de son gouvernement pleins pou
voirs pour rompre les négociations d’accord
avec les délégués des autres États balkani
ques alliés, quand ses collègues et lui le
jugeraient opportun. Pour le moment, on
se brne à attendre la réponse de Constanti-
nop le.
On escompte une réponse évasive, don
nant satisfaction sur certains points et pas
sur d'autres. Dans le cas où cette hypothese
se réaliserait, les délégués balkaniques, qui
ne peuvent pas admettre que la discussion
se prolonge indéfiniment — ce qui serait Iq
cas si les grandes puissances se substituaient
aux puissances'balkaniques pour continuer
la conversation avec la Porte — demande
ront à sir Edward Grey, président d’hon
neur de la conférence, de reunir celle-ci im
médiatement afin que ta réponse turque
soit examinée par les délégués balkaniques
et défendue par les délégués turcs.
Les délégués balkaniques demanderont
aux délégués turcs de formuler dans le plus
court délai leurs propositions définitives sur
les derniers points en litige, si tant est que
la réponse turque aux puissances soit une
étape dans la voie des concessions.
Comme la réponse turque est attendue
d’ici à deux jours, qu’il faudra ensuite qua-
rante—huit heures pour réunir la conférence
et qu’enfin les alliés balkaniques donneront
trois jours aux Turcs pour se décider, tout
sera fini avant le 31 janvier. Ce sera ou la si-
gasure de la paix, ou la reprise des hosti-
Les hésitations à Constantinople
Constantinople, 21 janvier.
La convocation du conseil des notables
pour demain n’est pas certaine. C’est seule
ment aujourd’hui que le conseil des minis
tres prendra une décision à ce sujet. Nazim
pacha s’oppose formellement à cette convo
cation ; il reproche à ses collègues du gou
vernement de vouloir rejeter les responsabi
lités sur un conseil irresponsable.
On croit que la Porte a décidé de deman
der dans sa réponse à la note des puissances
qu’Andrinople soit neutralisée et que des
compensations soient données à la Turquie
du côté des îles parce qu’Andrinople n’est
pas tombée.
Le Rôle de la Russie
Saint-Pétersbourg, 24 janvier.
On confirme de source compétente que M.
de Giers, ambassadeur de Russie à Constan
tinople, continue à conseiller instamment à
ta Turquie de conclure la paix et a fait de
nouveau remarquer à la Porte qu'une re
prise de la guerre mettrait le gouvernement
russe dans une situation excessivement dif
ficile.
Un Mémorandum serbe
Londres, 21 janvier
Les délégués serbes remettront aujour
d’hui, à trois heures et demie, à sir Edward
Grey et aux ambassadeurs des puissances,
un long mémorandum exposant fes vues du
gouvernement serbe relatives aux frontières
proposées de l’Albanie.
La thèse serbe est appuyée par des consi
dérations historiques, ethniques et écono
miques.
La Grèce, l’Italie et les îles
Rome, 21 janvier.
Une Commission nommée par les Grecs ré
sidant en Italie a adressé aux philhellènes
italiens un appel les invitant à soutenir la
cause de la Grèce pour la possession des îles
de l’Archipel.
La Vita, à propos de la question des îles,
rappelle que les îles détenues par l’Italie
constituent un gage vis-à-vis de la Turquie
en ce qui concerne l’exécution des clauses
da traité d'Ouchy. ..
Le Messaggero publie un article du député
Bissolati disant que l’Italie ne doit pas con
tinuer à s’aliéner les sympathies de la Grèce
en maintenant son point de vue, lequel con
siste à vouloir restituer à la Turquie seule
ment les îles occupées comme gage et au
moment qu’elle jugera opportun.
INFORMATIONS
Le jour de la transmission des pou
voirs de la présidence de la
République sera-t-il férié ?
On sait avec quel enthousiasme, le pays a
acclamé l'élection de M. Raymond Poincaré
à la magistrature suprême.
M Raymond Poincaré deviendra effective
ment Président de la République le 18 fé
vrier jour ou s’effectuera la transmission
des pouvoirs. C’est la seconde fois que cette
cérémonie se fera à la date du 18 février. Il
y a sept ans, ce jour était un dimanche ; la
lendemain, en signe de réjouissance nationa"
le, toutes les écoles et toutes les grandes ad
ministrations de France eurent conge-“
année le 18 février est un mardi. Le Parle
ment ne serait-il pas heureusement inspire
en décrétant férié le jour de latransm
des pouvoirs présidentiels, permettant a si
. /
534 Année
N* 41,515
Administratear-Déléguë
▲dresser tout ce qui concerne l’Administration
à M. O. RANDOLRT
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havr
Administration, Impressions et Annonces. TBL. 10.47
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Mercredi 22 Janvier 1943
Le Petit Havre
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AU HAVRE..... Bureau du Journal, 112, boula de Strasbourg.
! L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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PARIS, TROIS HEURES MATIN
LE NOUVEAU MINISTERE
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NEW-YORK. 21 JANVIER
Coton* « janvier, hausse 25 points ; mars,
hausse 24 points ; mai, hausse 19 points ;
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LE CABINET BRIAND
Le nouveau Cabinet est ainsi constitué :
Rédaetear en Chef. Gérant
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LONDRES, 21 Janvier, Dépêche de 4 h. 40
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3 mois
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Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 20 janvier 1913.
«I. POINCARE CHEZ M. LOUBET
M. Raymond Poincaré est allé hier rendre
visite à M. Emile Loubet.
LE MINISTÈRE BRIAND
M. Briand a réuni à 5 heures, au ministère
de la justice, les membres du nouveau ca
binet.
Il a été procédé, dans cette réunion, à un
échange de vues sur le programme que le
gouvernement soumettra aux Chambres.
A 6 h. 45, M. Aristide Briand est allé à
l’Elysée où il a présenté ses collaborateurs
au président de la République.
Le décret portant constitution du minis
tère a été soumis à la signature du chef de
l’Etat ; il paraîtra aujourd’hui à l'Officiel.
LA GUERRE D’ORIENT
La question d'Albanie
Londres, 21 janvier. — Les ambassadeurs,
dans leur réunion de demain, aborderont
pour la première fois la question des fron
tières à donner à d’Albanie.
Berlin — On mande de Berlin à la Gazette
de Francfort que l’Italie et l’Autriche au raient
attribué, d’un commun accord, la ville de
8 cu tari à l’Albanie autonome.
Le Monténégro recevrait une indemnité
financière.
Vers la détente
LONDRES. — Un télégramme de Constanti
nople dit que le Divan de demain se pronon
cera sans doute en faveur de l’adoption de
ta solution proposée par l’Europe.
Une impression de détente se manifeste.
Suivant une information venant de bonne
source, la question de Silistrie n’occupe plus
les gouvernements bulgare et roumain.
LES AFFAIRES DU MAROC
L’Organisation du Protectorat
Le Journal Officiel publiera aujourd’hui un
décret portant organisation du secrétariat
général du protectorat du Maroc et un se
cond décret nommant secrétaire général du
protectorat du Maroc, M. Tirard, maître des
requêtes au Conseil d’État.
Le Traité Franco-Espagnol
Berlin, 21 janvier. — Le gouvernement
impérial a donné son assentiment au traité
franco-espagnol sur le Maroc.
LÉGION-D'HONNEUR
Le lieutenant de Lesseps, du 3 e spahis, est
nommé chevalier de la Légion-d'Honneur
pour faits de guerre au Maroc.
INCIDENTS AU CONSEIL GÉNÉRAL
DE LA SAVOIE
Chambéry. — Un très vif incident s’est pro
duit au cours de la session extraordinaire du
Conseil général de la Savoie.
La majorité radicale socialiste devait pro
poser le vote d’une adresse à M. Poincaré.
M. Delachenal, député libéral, prenant les
devants, présenta une motion de félicitations
au nouveau président.
Plusieurs conseillers se sont étonnés de
cette hâte et ils ont demandé au député libé
ral les raisons de cette manœuvre :
« Vous avez toujours combattu M. Poincaré
et ses collègues du Cabinet, dirent-ils ; nous
refuserons de voter votre adresse telle qu’elle
est libellée, parce que, à nos yeux, elle
constituerait une manitestation réaction
naire dont M. Poincaré ne pourrait s’hono
rer. »
M. Deléglise, député, demanda alors le ren
voi de la motion a la he Commission, ce qui
fut ordonné.
Cet incident a donné lieu à une vive dis
cussion dont le ton a été très élevé.
La majorité radicale socialiste présentera
demain l’adresse de félicitations à M. Poin
caré qu’elle avait l’intention de déposer au-
jourd'hui.
A LA COMMISSION DE L’ENSEIGNEMENT
La Commission de l’enseignement a re
poussé par 9 voix contre 8 et 6 abstentions
la proposition de M. Brard tendant à établir
le monopole de l’enseignement dans les
communes comptant trois mille habitants.
M. Paul Dupuy a été chargé de préparer
an rapport en ce sens.
NEW-YORK, 21 JANVIER
Cuivre Standard disp.
— mars
Amalgamât. Cop...
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CHICAGO, 21
t. h ion
15 25
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JANVIER
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Mai
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Juillet....
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Saindoux sur.
Mai
10 17
10 20
o —
Juillet....
10 17
10 22
CHEZ LES RADICAUX-SOCIALISTES
Le groupe radical-socialiste de la Chambre
s’est occupé hier de la situation politique.
M. René Renoult, président du groupe, a
rendu compte de son entrevue avec M.
Briand.
Après une discussion où sont intervenus
MM. Chautemps et Dumesnil, le groupe a
voté une motion dans laquelle il déclare que
sans préjuger la composition du cabinet et
sans s’occuper des questions de personnes,
il ne pourra soutenir qu’on ministère qui
pratiquera une politique laïque intégrale et
rOtapra définitivement avec les progressistes
et la droite.
M. Brard a manifesté son intention de de
mander l’inscription à l’ordre du jour du
projet sur la défense de l’école laïque.
Le groupe a décidé d’appuyer la demande
de M. Brard.
LA MORT MYSTÉRIEUSE
DE L’ABBÉ CHASSAING
AGEN. — Mme Alice Crespy, amie de l’ab
bé Chassaing chez qui le jeune prêtre fut
trouvé mort, tué d’une balle de revolver, a
été mise en état d’arrestation dans la soirée
d’hier.
LE CRIME DEPASSY
Dès le début de leur enquête, le chef de la
Sûreté et le juge d’instruction recueillirent
les dépositions de plusieurs voisins qui ont
déclaré avoir vu entrer hier à trois reprises
et le matin à 8 heures, un individu dont ils
donnèrent le signalement assez précis.
Cet individu promptement identifié est un
nommé Edouard Gras, ancien employé de
M. Violle, beau-frère de la victime.
Gras est né le 15 mars 1895 à Saint-Simon,
dans l’Aisne.
Il a été arrêté à 5 heures au Vélodrome
d’Hiver où il avait un rendez-vous avec un
ami. Gras a fait des aveux complets. Il a dé
claré avoir tué Mme Berciaud pour la voler.
Fouillé, il fut trouvé porteur d’une somme
de trente francs.
Dans la matinée,
puis trois mois, il
a son oncle avec
nelle. Il prétendit
ancien patron.
, quoique sans place de-
avait remis vingt francs
lequel il demeure à Gre-
tenir cette somme d’un
le projet de tuer Mme
Après avoir eu J . .
Violle, qui tient un magasin de parfumerie
rue Poussin, il y avait renoncé, cette dame
étant rarement seule. Il songea alors à Mme
Berciaud.
il la surprit le matin au moment où elle
se chaussait. Il tenta d’abord de l'étouffer,
mais finalement, l’égorgea avec le couteau
de cuisine retrouvé sur les lieux du drame.
L’assassin, en faisant ses aveux, n’a mani
festé aucune émotion.
Gras a déjà subi deux condamnations pour
vol.
FTRANGEEC
CHINE
Les Difficultés de l'Emprunt
Suivant des renseignements confidentiels
reçus de divers endroits l’emprunt dit « du
groupe des six puissances » ne saurait être
souscrit sur le continent. On annonce de
deux capitales au moins qu’une émission
quelconque est impossible cette annee, quel
le que soit la solution donnée à la crise des
Balkans.
Étant donné cet état de choses, il semble
que les capitalistes anglais vont voir s’ou
vrir sous peu un champ d’opérations très
intéressant et qu’un mouvement nouveau
va se dessiner assez semblable à celui qui
précéda le rachat des valeurs du Canal de
Suez.
Aux termes de la convention Crist,
qui n’a pas encore été dénoncée, il sera pos
sible de soumissionner pour toutes les offres
faites jusqu’au mois de septembre par le
gouvernement chinois. Si la position du
groupe financier des six puissances ne
s’améliore pas, que la Chine se voie ainsi
rivée des fonds dont elle a besoin, et que
e gouvernement de Pékin fasse éventuelle
ment appel au gouvernement britannique,
sir Edward Grey sera probablement amené,
dans l’intérêt des personnes engagées, à con
sulter des experts financiers, à convoquer
des banquiers anglais aux fins d’examiner la
situation chinoise.
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MM.
BRIAND
JONNART
René BESNARD
GUIST’HAU
Fernand DAVID
Jean MOREL
Pierre BAUDIN
ÉTIENNE
STEEG
BARTHOU
KLOTZ
Jean DUPUY
SOUS-SECRÉTARIATS :
Intérieur
Postes et télégraphes
Finances
Beaux-Arts
MM.
, Paul MOREL
» CH AU MET
. BOURÉLY
* Léon BÉRARD
Ainsi qu’on le voit, en dehors de MM.
Poincaré et Pams, trois des ministres du
précédent cabinet: MM. Bourgeois, Delcas
sé et Lebrun ne font pas partie de la com
binaison Briand.
Jusqu’au dernier moment, M. Briand a
fait tous ses efforts pour ne pas se séparer
d’eux. A plusieurs reprises, il a insisté
pour prier M. Léon Bourgeois de succéder à
M. Poincaré au ministère du quai d’Orsay.
Il aurait voulu également que M. Delcassé
conservât le ministère de la Marine ou, s’il
le préférait, qu’il acceptât le ministère de la
Guerre. MM. Fallières et Poincaré ont joint
leurs efforts à ceux de M. Briand. Ni M.
Delcassé, ni M. Bourgeois, pour des raisons
de santé, n’ont pu se rendre à ces instan-
ces.
M. Lebrun n’a pas voulu non plus con
server le portefeuille de la guerre, pour
cette raison que sa presence à la rue Saint-
Dominique n’avait eu qu’un caractère in
térimaire.
Ainsi les trois ministres qui n’ont pu ap
porter leur collaboration à M. Briand n’ont
eu aucune intention de se séparer de sa po
litique.
Les nouveaux ministres sont donc MM.
Barthou, Jonnart, Etienne, Pierre Baudin,
Jean Morel et Bourély.
Le Temps apprécie en ces termes la com
position du nouveau ministère :
M. Aristide Briand n’aura pas la collabora
tion de MM. Léon Bourgeois, Millerand et
Delcassé, mais il peut compter sur leur con
cours, à leur banc de sénateur ou de dé
puté.
C’est M. Jonnart, député, ancien gouver
neur général de l’Algérie, qui recueille la suc-
cession de M. Raymond Poincaré au quai d’Or
say. Ce choix sera unanimement approuvé.
Nous avons connu M. Jonnart l’un des meil
leurs orateurs du Parlement. Un court pas
sage (déjà très ancien) au ministère des tra
vaux publics, mais surtout son long séjour
en Algérie, comme gouverneur général, ont
exercé ses qualités administratives. Le nom
de M. Jonnart sera très bien accueilli en Eu- '
rope, mais tout particulièrement en Angle
terre. Le regretté roi Edouard VII, dans ses
croisières en Méditerranée, aimait beaucoup
s’arrêter à Alger. Il avait pour M. Jonnart
une prédilection spéciale. C’était un des
Français pour qui il professait le plus d’esti
me et d’affection. Il le voyait chaque année,
et dans l’inter/aile, il restait en contact avec
lui par un commerce suivi de compliments
protocolaires et de souvenirs personnels. On
se rend compte aisément des immensesavan-
tages que M. Jonnart tirera de son expérien-
' Vienne pour l’étude et la solution des
, -s et si nom-
ce
problèmes si vastes, si compliqués et si ni—
breux que soulève la question du Maroc.
M. Etienne a déjà fait ses preuves au mi
nistère de la guerre, qu'il dirigera de nou
veau demain. M. Pierre Biudin, dont on
connaît l’esprit méthodique et sérieux, les
grandes facultés d’assimilation et de travail,
sera un digne continuateur de M. Delcassé à
la rue Royale. M. Briand a sagement agi en
appelant de nouveau M. Barthou au ministè
re de la justice. L’éloquent et lettré député
des Basses-Pyrénées est une des intelligences
les plus vives et les plus cultivées du Parle
ment. Les circonstances ne lui ont pas enco
re permis de donner toute sa mesure. Le
rang protocolaire qu’on attribue au ministè
re de la justice, qui est la vice-présidence du
Conseil, peut contenter l’amour-propre des
plus difficiles. En somme, c’est sa propre
place que M. Briand cede à M. Barthou en
prenant la présidence du Conseil. M. Steeg
retourne à l’instruction publique, qui fut
son ministère de début et, nous croyons
bien, son ministère préféré. Quant a M.
Klotz, il n’y a qu’un mot à dire : c’est le mi
nistre dont on a le moins parlé pendant la
crise, tellement il restait entendu, dès la
première heure, que son concours devait
être l’un des premiers et les plus nécessaire
ment acquis.
& «
M. Baudin a été ministre de l’agricultu
re sous le ministère Waldeck-Rousseau (22
juin 1899 au 3 juin 1902).
M. Etienne a été ministre de l’intérieur
dans le ministère Bouvier (24 janvier 1905
au 17 février 1906), ministre de la guerre
dans le second ministère Bouvier replâtré
(18 février 1906 au 7 mars 1906). Il a con
servé ce portefeuille dans le cabinet Sarrien
(14 mars 1906 au 19 octobre 1906).
M, Jonnart a détenu le portefeuille des
travaux publics sous le ministère Casimir-
Périer (3 décembre 1893 au 22 mai 1894).
M. Jean Morel fut ministre des colonies
dans le second cabinet Briand (3 novembre
1910 au 27 février 1911).
M. Barthou a détenu les portefeuilles sui
vants : travaux publics dans les deux mi
nistères Charles Dupuy (30 mai 1894 au 27
juin 1894, et 1 er juillet 1894 au 14 janvier
1895), intérieur dans le ministère Méline
(29 avril 1896 au 15 juin 1898), travaux
publics dans le ministère Sarrien (14 mars
1906 au 19 octobre 1906), travaux publics
dans le ministère Clémenceau (25 octobre
1906 au 20 juillet 1909), justice dans le mi
nistère Briand (24 juillet 1909 au 2 novem
bre 1910).
M. Bourély fait, pour la première fois,
partie d’un ministère.
. Nous disions ici même, après la nomina
tion de M. Poincaré à la présidence de la
République, que ce vote attendu par tout
le pays faciliterait et rendrait plus solide
l’union des forces républicaines. Ce senti
ment paraît dominer dans les premières im-
trouvons dans la presse,
pressions que nous
— même radicale :
Avant même que le Cabinet, d’ailleurs
prévu, ne fût définitif, le Radical s’expri
mait en ces termes :
Nous avons l’espoir que M. Briand, pour
constituer un Cabinet durable, saura s’élever
au-dessus des petites contingences, des in
trigues de coterie et des perfides invites des
partis de réaction ; qu’il comprendra la lâ
che difficile et haute que le pays attend de
lui : elle consiste dans une œuvre de récon
ciliation républicaine...
Nous attendons de la sagesse politique de
M. Briand un Cabinet dont la composition
même et les déclarations d'abord, les actes
ensuite, soient àn gage d'union et de récon
ciliation, un Cabinet qui mette fin aux mal
entendus et aux luttes d’hier. Le contraire
serait pour nous une pénible déception, car
la discorde, en s’envenimant, pourrait ame
ner des surprises douloureuses. La réconci
liation républicaine est à l'heure actuelle in
dispensable pour avoir un ministère durable
et un pays prospère.
La Lanterne disait :
On n’en connaît pas encore — du nouveau
ministère — la composition définitive ; mais
on sait que l’idée qui aura présidé à sa for
mation aura été de continuer la politique,
tant extérieure qu’intérieure, du cabinet
précédent, et de faire l'union des républi
cains autour d’un commun programme de
réformes et de laïcité.
Ainsi qu’on le voit, bien des malenten
dus paraissent s’éclaircir.
La politique à laquelle s'est associé M.
Briand, pour la composition de son minis
tère, repose sur l’opinion même de la Fran
ce, telle qu’elle s’est manifestée au moment
de l’élection présidentielle.
C’est cette
sa dignité à
politique qui a rendu au
l’extérieur et sa force à
térieur, et c’est cette politique que le nou-
veau ministère va continuer.
Hippolyte FÉNOUX.
JLe» dernières démnrehet
ale .fl. Brianil
Comme il l’avait fait la veille, M. Briand a
commencé sa journée en allant hier matin
rendre visite, au quai d’Orsay, à M. Poin
caré, qu’il a mis au courant de la situation.
A dix heures, il s’est rendu au minisière
de la justice, où l’attendait M. Raynaud, avec
lequel il a d’abord conféré. Puis sont arri
vées à la chancellerie de nombreuses per-
iques auxquelles M. Briand
avait donné rendez-vous. C'est ainsi qu’il a
reçu successivement MM. Théodore Girard,
sonnalités
Liutilhac. Gervais, Bienvenu-Martin, Astier,
Maurice Faure. Il s’est egalement entretenu
avec MM. Mougeot, Louis Barthou, Klotz,
Jonnart, Jean Morel et René Besnard.
A l’issue de ces entrevues et conversations,
M. Briand a reçu les représentants de la
presse auxquels il a annoncé que le cabinet
serait complètement constitué dans la soi
rée, l’attribution des divers portefeuilles
n’étant pas encore definitive en ce moment.
M. Briand est rentre à 3 h. 1/2 à la chan
cellerie, en compagnie de M. Guist’hau, avec
qui il s’est entretenu.
Il a ensuite reçu MM. Gervais, sénateur, et
Cheron, député, ancien sous-secrétaire d’Etat.
Vers six heures, la constitutiou définitive
du Cabinet était communiquée à la presse.
Nouvelles Politiques
Au Comité républicain du commerce
et de l’industrie
Il y a deux mois, 2 500 commerçants et in
dustriels de France acclamaient M. Raymond
Poincaré, président du Conseil des minis
tres, qui, conformément à la tradition, pré
sidait le grand banquet annuel du Comité
républicain du commerce, de l’industrie et
de l’agriculture. . . . ,
Lundi, au surlendemain de 1 élection pré
sidentielle, avait lieu le banquet mensuel de
ce même Comité. Les convives y étaient fort
nombreux, et te Parlement y était large
ment représenté. On remarquait notamment
MM Charles Dumont, André Lefèvre, Laffer-
re, Lintilhac, J.-B. Morin, Beauquier, Pede-
bidou, Dalimier, Perchot, Métin, Boutan-
deau.
Au dessert, le président, M. Mascuraud,
sénateur de la Seine, s’exprima ainsi :
» Je vous invite à vous associer cordiale
ment au toast que je porte en l’honneur du
nouvel élu de l’Assemblée nationale, M. Ray
mond Poincaré. Nous sommes avant tout
loyalistes. A ce titre, nous plaçons le presi
dent de la République en dehors et au-des-
sns de toute controverse. A la minute où la
volonté du Congrès, c’est-à-dire du pays,
loyalement consulté, a investi un citoyen de
la plus haute magistrature qui soit, ce ci
toyen devient pour nous la représentation
vivante de la France et de la République.
C’est la loi, c’est notre pays, c’est nous-mê
mes que nous respectons et honorons dé
sormais dans sa personne. (Vils applaudisse
ments).
» En saluant M. Raymond Poincaré, nous
remplissons un devoir d’autant plus simple
que lui-même, à l’heure de son élection, a
u'oublieux désormais des
tenu à déclarer qu”
incidents de la lutte
uo s vudte électorale, il neconnais-
sait plus les partis que pour en être l’arbi
tre impartial et appliquer toute l’autorité de
sa fonction à faire prévaloir la paix dans le
pays et hors du pays ». (Nouveaux applau
dissements).
M. Mascuraud déclare ensuite que. fidèle à
la discipline de son parti, ainsi d’ailleurs
qu’il s’en était expliqué à plusieurs candidats
eux-mêmes, sa voix était allée au candidat
que. fidele à
si d’ailleurs
qui se réclamait de son parti, et qu’il était
ainsi resté fidèle à celui qui avait obtenu ta
majorité dans la rénnion plénière des gau
ches. Cette déclaration est plus particulière
ment applaudie par les parlementaires.
Et M. Mascuraud, au milieu d’une chaleu
reuse ovation, cette fois unanime, termine
ainsi :
a Messieurs, je lève mon verre et je vous
invite à lever avec moi votre verre en l’hon
neur des citoyens Armand Fallieres et Ray
mond Poincaré, deux hommes en qui nous
saluons, avec reconnaissance pour l’un, avec
confiance pour l’autre, des amis, des défen
seurs vigilants de la justice sociale, de la
paix civique et de la paix internationale. »
L’élection de M. Poincaré
à la présidence de la République
M Paul Strauss, sénateur, et les membres
du bureau de l’Association des journalistes
républicains ont rendu visite à M. Poincaré
hier matin à onze heures, et lui ont apporté
les félicitations de cette association, à laquel
le il appartient depuis trente ans.
Ou mande de Moulins que la municipalité
de cette vide a adressé des félicitations à M.
Raymond Poincaré à l’occasion de son élec
tion à la présidence de la République.
LE PARLEMENT
SÉNAT
Séance du 21 Janvier
La séance est ouverte à 3 h. 15, sous la prési
dence deM. a. DUBOST, président.
Le président propose au Sénat de s’ajourner à
jeudi prochain, à 2 h. 30.
Il en est ainsi décidé.
La séance est levée à 3 h. 20.
[a Guerre dOrient
La réunion du grand conseil n’a pas eu
lieu hier. Elle se tiendra au palais impé
rial, aujourd’hui probablement, quand la
Porte aura reçû tes rapports des plénipo
tentiaires ottomans qui ont été chargés de
demander aux ambassadeurs à Londres, des
précisions sur un certain nombre de points
de la note collective, notamment les îles et
le concours que l’Europe accorderait à la
Turquie pour l’aider à se relever de ses
désastres.
Au cours de cette enquête, les délégués
ottomans auront pu constater que l’unani-
mité de l’Éurope est complète sur la cession
d’Andrinople et ils n’auront pas manqué de
donner cette indication à leur gouverne
ment.
La démarche des plénipotentiaires otto
mans à Londres donne l’impression d’une
intransigeance moins grande de la Turquie,
qui résulte aussi du langage de la presse
officieuse de Constantinople. Ces journaux
s’efforcent de préparer l’opinion à un ac
quiescement plus ou moins complet de la
Turquie aux propositions des puissances.
La Yeni Gazetta insiste sur les graves diffi
cultés qui résulteraient pour la Turquie
d’un refus. Ulkdam estime que la Porte de
vrait éviter les marchandages et consentir
les sacrifices imposés par les circonstan
ces, ainsi que la situation politique et mi-
litaire
Ces indications, dit le Temps, font espé
rer que l’Assemblée nationale acceptera de
faciliter au Gouvernement la tâche pénible
de signer la paix plutôt que d’encourir la
lourde responsabilité de provoquer le re
tour de la guerre. .
Quant à l’Autriche-Hongrie, son attitude
lasse même ses aînés. L’empereur Guil
laume n’a pas caché ses sentiments à1 ar
chiduc héritier François-Ferdinand, à Mu
nich, lors des obsèques du prince régent de
Bavière. D’autre part, l’Italie s’énerve et
s’inquiète des préparatifs guerriers de son
alliée.
Les informations qui parviennent au su
jet des négociations bulgaro-roumai nés sont
favorables et font croire que les projets
d’entente entre les deux pays, qui concer
nent la construction de voies ferrées et le
projet d’union douanière, pourront se réa
liser sur la base d’un accord en voie de
conclusion.
La situation d’attente nue noustraver-
sons ne nous autorise pas à désespérer de
la solution des problèmes actuellement exa
minés, mais elle ne dissipe pas le malaise
provoqué par la difficulté et les incertitudes
entourant les questions dont l’examen n'est
pas même encore abordé.
Les Pouvoirs de M. Danef
Les Intentions des Alliés
soLenenrrespondant du Temps telégraphie à son
Londres, 24 janvier.
Je suis en mesure de démentir de source
autorisée la nouvelle lancée par l’agence
Reuter, d’après laquelle M. Guechof, prési-
sident du Conseil bulgare, aurait télégraphié
à M. Danef en l’autorisant à télégraphier di
rectement au général Savof s’il j ugeait la re
prise des hostilités nécessaire, afin de perdre
le moins de temps possible pour la dénon
ciation de l’armistice.
M. Danef m’a dit qu’il n’avait reçu aucun
télégramme de ce genre, et que d’ailleurs un
tel télégramme ne rimerait à rien, étant
donné qu’il a depuis le début de la confé
rence reçu de son gouvernement pleins pou
voirs pour rompre les négociations d’accord
avec les délégués des autres États balkani
ques alliés, quand ses collègues et lui le
jugeraient opportun. Pour le moment, on
se brne à attendre la réponse de Constanti-
nop le.
On escompte une réponse évasive, don
nant satisfaction sur certains points et pas
sur d'autres. Dans le cas où cette hypothese
se réaliserait, les délégués balkaniques, qui
ne peuvent pas admettre que la discussion
se prolonge indéfiniment — ce qui serait Iq
cas si les grandes puissances se substituaient
aux puissances'balkaniques pour continuer
la conversation avec la Porte — demande
ront à sir Edward Grey, président d’hon
neur de la conférence, de reunir celle-ci im
médiatement afin que ta réponse turque
soit examinée par les délégués balkaniques
et défendue par les délégués turcs.
Les délégués balkaniques demanderont
aux délégués turcs de formuler dans le plus
court délai leurs propositions définitives sur
les derniers points en litige, si tant est que
la réponse turque aux puissances soit une
étape dans la voie des concessions.
Comme la réponse turque est attendue
d’ici à deux jours, qu’il faudra ensuite qua-
rante—huit heures pour réunir la conférence
et qu’enfin les alliés balkaniques donneront
trois jours aux Turcs pour se décider, tout
sera fini avant le 31 janvier. Ce sera ou la si-
gasure de la paix, ou la reprise des hosti-
Les hésitations à Constantinople
Constantinople, 21 janvier.
La convocation du conseil des notables
pour demain n’est pas certaine. C’est seule
ment aujourd’hui que le conseil des minis
tres prendra une décision à ce sujet. Nazim
pacha s’oppose formellement à cette convo
cation ; il reproche à ses collègues du gou
vernement de vouloir rejeter les responsabi
lités sur un conseil irresponsable.
On croit que la Porte a décidé de deman
der dans sa réponse à la note des puissances
qu’Andrinople soit neutralisée et que des
compensations soient données à la Turquie
du côté des îles parce qu’Andrinople n’est
pas tombée.
Le Rôle de la Russie
Saint-Pétersbourg, 24 janvier.
On confirme de source compétente que M.
de Giers, ambassadeur de Russie à Constan
tinople, continue à conseiller instamment à
ta Turquie de conclure la paix et a fait de
nouveau remarquer à la Porte qu'une re
prise de la guerre mettrait le gouvernement
russe dans une situation excessivement dif
ficile.
Un Mémorandum serbe
Londres, 21 janvier
Les délégués serbes remettront aujour
d’hui, à trois heures et demie, à sir Edward
Grey et aux ambassadeurs des puissances,
un long mémorandum exposant fes vues du
gouvernement serbe relatives aux frontières
proposées de l’Albanie.
La thèse serbe est appuyée par des consi
dérations historiques, ethniques et écono
miques.
La Grèce, l’Italie et les îles
Rome, 21 janvier.
Une Commission nommée par les Grecs ré
sidant en Italie a adressé aux philhellènes
italiens un appel les invitant à soutenir la
cause de la Grèce pour la possession des îles
de l’Archipel.
La Vita, à propos de la question des îles,
rappelle que les îles détenues par l’Italie
constituent un gage vis-à-vis de la Turquie
en ce qui concerne l’exécution des clauses
da traité d'Ouchy. ..
Le Messaggero publie un article du député
Bissolati disant que l’Italie ne doit pas con
tinuer à s’aliéner les sympathies de la Grèce
en maintenant son point de vue, lequel con
siste à vouloir restituer à la Turquie seule
ment les îles occupées comme gage et au
moment qu’elle jugera opportun.
INFORMATIONS
Le jour de la transmission des pou
voirs de la présidence de la
République sera-t-il férié ?
On sait avec quel enthousiasme, le pays a
acclamé l'élection de M. Raymond Poincaré
à la magistrature suprême.
M Raymond Poincaré deviendra effective
ment Président de la République le 18 fé
vrier jour ou s’effectuera la transmission
des pouvoirs. C’est la seconde fois que cette
cérémonie se fera à la date du 18 février. Il
y a sept ans, ce jour était un dimanche ; la
lendemain, en signe de réjouissance nationa"
le, toutes les écoles et toutes les grandes ad
ministrations de France eurent conge-“
année le 18 février est un mardi. Le Parle
ment ne serait-il pas heureusement inspire
en décrétant férié le jour de latransm
des pouvoirs présidentiels, permettant a si
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