Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-01-17
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 17 janvier 1913 17 janvier 1913
Description : 1913/01/17 (A33,N14510). 1913/01/17 (A33,N14510).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526378596
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
EDITION DU MATIN
5 Centimes
(6 Pages)
Vendredi 17 Janvier 4943
Anne?
S* 11,510
6 Centimes
AU HAVRE.
A PARIS.
ANN ON CES
(6 Pages;
Administrateur • Délégué
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havro
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5
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L'AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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le Journal.
Petit Havr
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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HIPPOLYTE FÉNOUX
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85, Rue Fontenelle, 35
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Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure 1
l’Oise et la Somme
Autres Départements 1
Union Postale
TROIs Mois
Six Mois
Un Ah
6
10
50
Fr.
Fr.
s0
18 Fr.
== »
Fr.
44% B
Ls PETIT HA VRE est désigné pour las Annonces judiciaires et légales
Paris, trois heures matin
AVANT LE CONGRES
Ons’abonne ^S a l ei nBnt, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de France
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 16 Janvier, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
Comptant. ,
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
irrégul.
s 71 -/-
10/-
3 mois
£ 71 12/6
15/-
ETAIN
Comptant .
3 mois.,...
cal ne
£ 227 15/-
£ 226 10/-
-1-
23/—
10/-
FER
Comptant..
facile
£ 65/7 %
1 % d
3 mois....
£ 66/7 %
4 % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 15 janvier 1913.
NEW-YORR, 16 JANVIER
Cotons : janvier, baisse 20 points ; mars,
baisse 20 points ; mai, baisse 26 points ;
juillet, baisse 27 points. — Soutenu.
Cafés t inchangé à hausse 3 points.
NEW-YORK, 16 JANVIER
Cuivre Standard disp,
— mars
Amalgamat. Cop...
t. W JOUI
45 50
16 10
72 »7»
18 25
s. menai
16
15
18
87
1/8
25
CHICAGO. 16 JANVIER
Blé sur......
Mai
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91 4/6
91 4/4
C. PRECED
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Mai
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53 {/G
Saindoux sur.
Mai
10 05
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Juillet....
10 10
10 02
LA GUERRE D’ORIENT
La Note des Puissances
Londres, 16 janvier. — Le Foreign Office
n’a encore reçu aucune information au sujet
de la remise à la Porte de la note des puis
sances.
Le Commandement des Armées grecques
Athènes. — Un décret royal nomme le
Diadoque commandant général des armées
de Macédoine et d’Epire.
En Bulgarie
Sofia. — Le conseil tenu à Mustapha-
Pacha, en présence du roi, aurait eu pour
but de discuter avec les commandants d’ar
mée la continuation de la guerre.
Le conflit avec la Roumanie aurait perdu
de son acuité et serait entré dans une phase
plus calme, laissant espérer un arrange
ment amiable.
L’Incident roumano-bulgare
Londres, 16 janvier. — L’entretien de MM.
Danef, Misa et Jonescu a duré une heure
environ.
A l’issue de cet entretien. M. Daneff a en
voyé de longs télégrammes a Sofia.
M. Jonescu va partir demain de Londres
pour se rendre directement à Bucarest en
vue de soumettre au Conseil la réponse du
gouvernement bulgare aux revendications
roumaines qui lui a été communiquée par
M. Daneff, au cours de l’entretien d’aujour-
d’hui. V j .
CONDAMNATION A MORT
Aïx EN-PnovENCE, 16 jenvier. — La cour
d’assi»es vient de condamner à mort le nom-
mé Jean-Louis Ferrari qui, le 7 septembre
dernier, à Saint-André, dans la banlieue de
Marseille, tua à coups de revolver l’agent
Dussaud et blessa grièvement l’agent Paoii
qui voulait le conduire au poste.
LA CAMPAGNE CONTRE
L’ABBE WETTERLÉ
Strasbourg. — Hier soir a eu lieu une
réunion de protestation contre l’abbé Wet-
terlé. WA
L’avocat Erschkié a prononcé un dis
cours insultant pour les Alsaciens-Lor-
raios.
Un ordre du jour de blâme à l’abbé Wet-
terlé, traître à la Pairie allemande, a été
voté par acclamations.
PRÊTRES CONTRE ARCHEVÊQUE
Rome. — Quatre cents prêtres du diocèse
de Bologne ont décidé d’organiser une agita-
lion et même de proclamer la grève si l’ar
chevêque refuse de leur accorder satisfaction
au sujet de mesures qu'ils ont sollicitées
dans le but d'amelorer leurs conditions éco-
comiques.
Cette nouvelle provoque une grosse
lion dans les milieux religieux.
•===-====-== ==
EH ESPACNE
émo-
MADRID. — L’ancien ministre libéral Gar-
Sia Prieto, est nommé membre de la Cour
permanente du tribunal d’arbitrage de La
Haye.
LA POUCE DE TÉHÉRAN EN GREVE
Téhéran. — Toute la police de Téhéran
s’est mise en grève aujourd’hui.
Elle réclame le paiement des arriérés de
solde.
Les grévistes ont manifesté devant les mi
nistères.
Dans le courant de l’après-midi, cepen
dant, ils ont consenti à reprendre leur ser
vice, des promesses leur ayant été faites.
LA TRAVERSÉE DES ALPES
EN AÉROPLANE
Brigue.— Bielovuccie est revenu a Brigue;
il effectuera son prochain vol samedi.
LA COURSE CYCLISTE DES SIX JOURS
A la 75% heure, 2,432 kil. 725 m. étaient
couverts.
Tous les équipiers paraissaient suivre avec
facilit4
h Réunion Plénière des Gauches
TROISIEME SCRUTIN
La Moralité du Vote
(DE notre correspondant particulier)
Paris, 16 janvier.
Même affluence aujourd’hui dans les cou
loirs du Luxembourg, où l’on constate une
certaine nervosité. La majorité des assis
tants, anxieux du vote qui va être émis, se
hâte d’en diminuer la portée, craignant
qu’il ne soit pas conforme à ses désirs.
C’est ainsi que l’on déclare presque géné
ralement que la journée de demain sera
seule décisive.
Nous entendons tenir ce langage par des
partisans des deux candidats, car, dès le
début de l’après-midi, près de trois heures
avant l’ouverture du scrutin, il n’en reste
que deux : MM. Poincaré et Pams.
On apprend ensuite que, contrairement à
l’habitude, le président de la réunion plé
nière des Gauches ne proclamera pas le can
didat qui aura le plus de voix, désigné par
les suffrages comme devant être soutenu
par le parti républicain.
On se bornera à indiquer les chiffres sans
commentaires.
Pendant le scrutin, qui a lieu assez ra
pidement, toujours dans la salle de Brosse,
les commentaires deviennent de plus en
plus vifs. Il suffit qu’un personnage impor
tant se montre pour qu’il soit entouré et
accablé de questions auxquelles il ne ré
pond pas le plus souvent. M. Millerand,
cependant, et M. Vivian! ont affirmé leur
sympathie pour M. Poincaré. On annonce
que celui-ci sera l’objet de diverses dé
marches dans la soirée de la part des com-
bistes qui lui demanderont de se retirer.
Les amis de M. Poincaré ajoutent avec
énergie que maintenant, à aucun prix, il
ne se désistera. Du reste, il faut recon
naître que, quoique aujourd’hui, M. Pams
ait encore obtenu quatorze voix de plus que
son concurrent, celui-ci reste en excellente
posture.
Il est permis de croire que l’actuel pré
sident du Conseil peut trouver une majo
rité assez importante dans les 260 votants
qui ne se sont prononcés ni pour lui, ni
pour le ministre de l’agriculture.
Les progressistes et les droitiers ne don
neront pas leurs suffrages au candidat de
M. Combes, mais plutôt au défenseur de la
Proportionnelle.
De plus, les unifiés reprendront leur li
berté d’action après leur manifestation du
premier tour. On estime que pas mal d’en-
tr’eux préféreront M. Poincaré à M. Pams.
Tels sont les impressions de la fin de cette
après-midi. Elles sont plus nettes que cel
les d’hier et aussi plus favorables à l’hom
me d’Etat qui, après les anxiétés des der
nières crises extérieures, est considéré par
beaucoup comme le candidat du Pays.
T. II.
Nous avons entendu, à la sortie du Luxem
bourg, le langage suivant tenu par un sé
nateur qui venait de participer à la réunion
plénières des Gauches :
— Tous ceux qui ont voté soit pour M.
Poincaré, soit pour M. Pams, pourraient
s’abstenir demain de se rendre au Congrès.
Le résultat appartient à ceux qui ne sont
pas venus ici aujourd’hui.
Et tous ceux qui l’écoutaient paraissaient
de son opinion.
* *
Le troisième tour de scrutin
À la suie a une conférence tenue avant-
hier soir par les présidents de groupe, il a
été décidé que le troisième tour de scrutin
ne commencerait qu’à trois heures.
Le bruit avait couru que la composition du
corps électoral de la réunion plénière avait
été modifiée en vue du troisième tour, et
que les membres des groupes modérés des
deux Chambres en avaient été exclus. On
lisait, en effet, dans le Petit Parisien d’hier
matin :
Avant de quitter le Sénat, on apprenait enfin
que MM. Emile Combes, Augagneur et René Re-
noult avaient décidé, à la demande d’un certain
nombre de membres de leurs groupes, de ne pas
convoquer pour le troisième tour l’union républi
caine de la Chambre, la gauche républicaine du
Sénat et les indépendants des deux Assemblées.
En même temps, le Radical publiait la note
que voici :
Les présidents des groupes ont décidé de ne
convoquer que les seuls membres des gioupes de
gauche, à l’exclusion de l’union républicaine de la
Chambre, de la gauche républicaine du Sénat et
des indépendants.
Renseignements pris, ces informations
sont inexactes. Ce qui pouvait donner lieu à
équivoque c’est l’envoi par les six présidents
des groupes de gauche de la Chambre et du
Sénat d’ane lettre de rappel à leurs adhé
rents ainsi conçue ;
Mercredi soir.
Mon cher collègue,
Vous êtes instamment prié de prendre part au
3 e tour de scrutin préparatoire qui doit avoir lieu
au Sénat demain jeudi de 3 heures à 5 heures.
Bien à vous,
Emile Combes, Ratier, René Renoult, C’é-
menUl, Augagneur, d’Iriart d’Etchepare.
Mais ce rappel ne pouvait annuler en au
cune façon la lettre de convocation antérieu-
démarches auprès de M. Léon Bourgeois
pour que, dans un intérêt d’union républi
caine, il acceptât la candidature quel que
fût le résultat du vote. Il a renouvelé ses
instances après le troisième tour. M. Bour
geois a persisté dans son refus.
(Havas.J
rement lancée pour les trois tours de scru
tin*
Au surplus, dès qu’ils ont eu connaissance
de ce qui pouvait être considéré comme une
manoeuvre, les présidents de la gauche répu
blicaine du Sénat et de l'union républicaine
de la Chambre ont rappelé aux membres de
ces deux groupes l’intérêt de leur présence
au Luxembourg pour le troisième tour de
scrutin.
Ajoutons que dans la soirée d’avant-hier,
par les soins des organisateurs de la réunion
plénière, des lettres de rappel ont été en
voyées à un certain nombre de députés qui,
inscrits sur la liste générale, n’avaient pas
pris part au vote. Quelques-uns d’entre eux
ont fait répondre que, quoique malades, ils
se feraient conduire au palais du Luxem
bourg pour apporter leur bulletin de vote.
Le groupe de l'Action républicaine et so
ciale, fondé par M. Paul-Boncour à la suite
de la réorganisation du groupe républicain
socialiste, a tenu une réunion au Palais-
Bourbon, qu’il a continué dans un local voi
sin da Luxembourg, et où les vingt-huit
membres présents ont décidé de voter pour
M. Paras.
Le Comité politique plébiscitaire commu
nique la protestation suivante :
Le Comité politique plébiscitaire apprenant
qu’un certain nombre de membres du Parlement
viennent do recevoir des bulletins de vote portant
le nom du prince Napoléon, lient à protester éner
giquement contre une pareille manœuvre qui ne
peut avoir pour but que de favoriser des in
trigues de couloirs auxquelles le prince Napo
léon a formellement interdit à tous ses amis de
se mêler.
Pour le Comité politique plébiscitaire,
Le secrétaire général,
RUDELLE, ancien député.
Le scrutin a été ouvert à trois heures pré
cises, avec le même cérémonial que la veille.
Les bureaux de vote sont également les mê
mes.
Les Résultats du Scrutin
Voici les résultats officiels du troisième
tour de scrutin de la réunion plénière des
gauches tenue au Luxembourg :
* #
Les Adversaires de M. Poincaré
Leurs derniers Efiorts
La réunion des groupes de gauche a été
extrêmement agitée. Elle comptait environ
150 présents.
M. Combes présidait, ayant à ses côtés MM.
Clemenceau, René Renoùlt et Trouillot.
M. Clémenceau, sur la demande de M. Com
bes fortement enrhumé, rend d’abord
compte de la démarche faite auprès de M.
Poincaré et du refus de celui-ci de se dé
sister.
« En résumé, dit-il, M. Poincaré s’est ré
fugié derrière des questions de procédure. »
Puis M. Monis ayant fourni quelques ex
plications complémentaires, M. Ferdinand
Buisson a fait savoir qu'après la visite de la
délégation, il a eu, à titre personnel, une
conversation avec le président du Conseil.
M. Ferdinand Buisson est ainsi amené à
dire qu’au cours de cette entrevue, M. Poin
caré lui a dé 1 laré que M Clémenceau s’était
opposé à ce qu’une nouvelle tentative fût
effectuée auprès de M. Léon Bourgeois pour
le déterminer, au cas où tous les groupes de
gauche se mettraient d’accord sur son nom,
à accepter d’être le candidat du parti répu-
blicain.
A ce moment, un incident des plus vifs se
produit : M. Clemenceau nie énergiquement
avoir eu une pareille attitude.
Hors de lui, il dit à M. Ferdinand Buisson:
« Vous êtes un misérable et un menteur I
Vous vous prêtez à une manœuvre de M.
Poincaré 1 »
M. Augagneur entreprend le récit de l’en-
trevue avec M. Poincaré.
Il demande à M. Buisson où il a puisé ses
renseignements.
M. Thomson a proposé de clore la réunion
par le vote de la motion suivante :
10 Un vote de félicitations aux délégués
des groupes de gauche ;
20 Un vote d’acclamations et d’union de
tous les républicains sur le nom de M. Pams,
candidat des républicains au Congrès.
Les motions ont été votées à l’unanimité,
moins trois voix.
Inscrits
suffrages exprimes
Majorité absolue..
MM. Paras
‘ Poincaré
Ribot
Delcassé .....
Deschanel ....
.. 748
.. 646
.. 324
323 voix
309 —
2
1
Après la proclamation de ces résultats,
M. Maurice Faure, qui présidait la réunion,
a dit :
« M. Paras a obtenu la majorité des suf
frages. Vive la République ! »
Des acclamations et des applaudissements
se sont fait entendre.
s, *
M. Poincaré reste candidat
MM. Caillaux, Clémenceau, Combes, Au
gagneur, Clémentel, d'Iriart d'Etchepare,
Raynaud et René Renoult, délégués par un
certain nombre de républicains de gauche,
se sont rendus, à six heures et demie du
soir, chez M. Poincaré pour le prier, au
nom de la discipline républicaine, de reti
rer sa candidature.
M. Poincaré a répondu que, sur les ins
tances d’un grand nombre de ses amis,
appartenant à tous les groupes de gauche,
il croit devoir maintenir sa candidature.
Lorsque la réunion préparatoire a été
convoquée, il a en effet été entendu que
les candidats ne seraient pas liés par le ré
sultat du scrutin et, en fait, au premier
tour de scrutin, la discipline ne s’est pas
exercée à son profit.
D’autre part, près de 100 républicains,
membres de l’Assemblée Nationale, convo
ques à la réunion plénière, n'y ont pas as
sisté et leur présence aurait pu sensible
ment modifier les chiffres du scrutin pré
paratoire.
Enfin M. Poincaré a insisté sur ce qu’il
a appelé la raison essentielle de sa déci
sion. Au 3 e tour de scrutin, a-t-il dit, la
lutte n’était pas engagée sur une question
politique. Il ne pouvait, semble-t-il, y avoir
en jeu que des préférences individuelles.
M. Pams et lui font en effet partie du
même Cabinet. Ils ont suivi, en pleine
harmonie, une politique commune. Jamais
M. Pams n’a formulé une objection ou une
réserve contre les actes ou les déclarations
du président du Conseil.
Le vote de la réunion préparatoire ne
peut donc avoir une signification contre la
candidature de M. Poincaré. Dans ces con
ditions M. Poincaré regrette de ne pouvoir
s’effacer devant M. Pams.
MM. Monis et Clémenceau ont alors de
mandé à M. Poincaré s’il ne consentirait
pas à se retirer en même temps que M.
Pams en faveur d’un nouveau candidat.
M. Monis a même proposé que M. Poin
caré choisisse lui-même ce candidat et a
offert de s’en rapporter à son arbitrage.
Mais M. Clémenceau a déclaré qu’il ne s’as
sociait pas à cette proposition.
M. Poincaré a répondu qu’on aurait pu
chercher une candidature nouvelle avant le
troisième tour de scrutin, mais que la réu
nion préparatoire étant maintenant termi
née, il était impossible de savoir si un nou
veau candidat pourrait assurer l'union des
républicains, c’est donc forcément à l’As
semblée nationale que la parole doit désor
mais appartenir.
Entre le deuxième et le troisième tour,
M. Poincaré a fait vainement de nouvelles
Comment les Maires seront avisés
Dans la soirée du vendredi 17 ou dans la
nuit du vendredi 17 au samedi 18, les résul
tats de l’élection du président de la Répu
blique seront, aussitôt connus, communi-
ques à tous les maires du département. Pour
les communes non pourvues de bureau télé-
graphique ils seront portés à la mairie par
les soins de la gendarmerie.
[a Guerne dOrient
afin d’ôter de ce fait à la Turquie un de
ses atouts principaux.
On sait, et cette information est jugée fort
importante par ses conséquences, que Nzim
pacha a déclaré au grand-vizir qu’il ne pou
vait rien garantir non seulement quant à
une offensive, mais même quant à une résis
tance de l’armée turque àTchataldja. Il ne
disposait que d'un peu moins de 150,000
hommes valides à Tchataldja et dans la pres
qu’île de Gallipoli, les autres étant inutilisa
bles. On se demande jusqu’à quel point cette
révélation sincère influera sur la décision
finale du gouvernement ottoman.
Les délégués ottomans à Londres
Londres, 16 janvier.
1 heure 40 soir.
La délégation ottomane est toujours sans
nouvelles précisés de Constantinople. Elle
n’a pas été informée non plus que le grand
conseil se soit réuni. Elle en conclut que la
réunion a dû être différée jusqu’à la remise
de la note des puissances.
La délégation continue d'être convaincue
que le gouvernement ottoman fera à la note
une réponse négative.
La Turquie et la Note des Puissances
Constantinople, 16 janvier.
Bien que la note des puissances n’ait pas
encore été remise officiellement à .la Porte,
on croit savoir que le gouvernement turc a
déjà préparé les termes de la réponse qu’il
compte faire.
Cette réponse sera à la fois courtoise et di
latoire. Après avoir remercié les puissances,
la Porte sollicitera des éclaircissements sur
quelques points. Elle demandera notamment
que le bénéfice du régime des capitulations
ne soit pas étendu en Turquie aux puissan
ces balkaniques. Elle insistera en même
temps pour que l’Europe lut rende la liberté
de conclure des traites de commerce et
de remanier à sa guise le tarif de ses
douanes.
Il va de soi que cette réponse sous forme
interrogative aura pour but de permettre à
la Turquie de gagner du temps et de conti
nuer la conversation.
Le Bombardement de Syra
Athènes, 16 janvier.
Les rares commentaires que les journaux
de ce matin consacrent au bombardement
de Syra par le Medjidich, tendent à prouver
que la situation sur mer n’a pas changé.
Cependant, l’impression produite sur le pu
blic est énorme et pénible.
Suivant une dépêche publiée par la Nea
Emera, le Makedonia était en flammes au mo
ment où on l‘a coulé.
Ministres de Roumanie en Autriche
Vienne, 16 janvier.
Le Volksblatt annonce l’arrivée à Budapest
de M. Dissesco, ministre roumain de l’ins
truction publique, qui partira aujourd’hui
pour Vienne, en vue d’y attendre M. Take
Jonesco.
« Ce voyage, dit le journal, a un but pu
rement politique et se rattache au différend
roumano-bulgare. »
D’autre part,, le général Horjon, ministre
roumain de la guerre, est arrivé à Kronstadt
(Hongrie).
ce que des Alsaciens-Lorrains au cours d’une ex-
cursion en France auraient été acclamés par la
population. Ce ne sont pas de tels événements
qui peuvent ébranler la marche de l'eupire alle
mand.
Quant à la question de savoir si M. Wetterlé
trouvera à l’avenir un siège au Reichstag, ce n’est
pas le député de Gamp, mais les électeurs de M
Wetterlé qui devront le décider. Au reste, rien
n’empêche M de Gamp ou ses amis de se porter
comme candidats dans cet arrondissement. Notre
position envers le gouvernement n’a rien à faire
avec la sympathie que nous avons pour le pays
voisin. Elle a pour origine les fautes du gouver
nement allemand.
ITALIE
Une Loterie mouvementée
Mercredi a eu lieu le tirage de la loterie
des Expositions de Rome et de Turin, dont
le premier prix atteignait un million de lire.
Un événement dramatique a marqué cette
séance.
Le notaire qui présidait les opérations du
tirage, a été frappé d’une attaque d’apoplexie.
On a dû suspendre la séance pour prodiguer
des soins au malade et pour désigner son
suppléant.
On ne connaît pas encore le nom du ga
gnant du lot principal, mais on assure que le
hasard a attribué le second prix à Mlle Sarto,
sœur du pape.
Cette information est-elle exacte ? Nul n’o
serait l’affirmer, mais comme précisément la
sœur du pape s’est rendue à la fin de l’après-
midi au Vatican, il n’en a pas fallu davan
tage pour que l’on crut qu’elle faisait cette
visite afin d annoncer à son frère la bonne
nouvelle.
RUSSIE
Le grand-duc Michel renonce à ses droits
Un oukase du tsar, publié hier, relève le
grand-duc Michel Alexandrovitch des obliga
tions que lui conférait le manifeste impérial
du 14 août 1904 en qualité de régent, si le
décès du tsar survenait avant que l’héritier
du trône eût atteint sa majorité.
Un second oukase établit sur la personne,
les biens et les affaires du grand-duc Michel
Alexandrovitch une tutelle placée sous la
direction supérieure du tsar. L'administra-
tion des biens, meubles et immeubles du
grand-duc passe à l'administration des apa
nages.
On sait que le frère du tsar a renoncé aux
privilèges de son rang à la suite de son ma*
riage, contre la volonté impériale, avec la
fille d'un avocat de Moscou, femme divorcé»
d’un officier des cuirassiers bleus.
BULLETIN MILITAIRE
Déclarations de M. Théodorof
Ministre des Finances de Bulgarie
Saint-Pétersbourg, 16 janvier.
M. Théodorof, ministre des finances de
Bulgarie, a fait les déclarations suivantes :
« Mon voyage est provoqué surtout par
des questions financières. Je suis venu à
Saint-Pétesbourg pour élaborer un projet de
création d’une banque russo-bulgare et pré
parer les bases d’un emprunt que la Bulga
rie veut contracter à Paris, emprunt qu’elle
doit émettre aussitôt la paix conclue. G'est
pour cela que je vais me rendre à Paris.
» Quant à la répartition de la dette otto
mane, la meilleure combinaison pour nous
et la plus simpe serait d’y faire comprendre
la part qui nous échoit dans l’indemnité de
guerre, mais ce n’est pas là une condition
absolue. Il y a d’autres moyens de contenter
les créanciers et les États.
» On fixera par exemple les annuités que
nous aurons à payer pour le compte de la
Turquie, et ces annuités seront versées à la
dette. De son côté, la Turquie s’obligera à
nous payer une indemnité de guerre pou
vant être garantie par les excédents éven
tuels qui peuvent revenir à la dette publi-
que, ou par les revenus turcs que l’on pour
rait affecter à cette dette dans ce but.
» Quant aux négociations bulgaro-rou-
mairies, elles ont lieu à Londres surtout ;
c'est de là qu'il faut attendre la solution. Je
veux toujours croire que la Roumanie com
prendra ce que lui dictent ses vrais intérêts
et proférera à de pauvres compensations
l’amitié bulgare qui lui sera précieuse pour
l’avenir. Je veux croire que les Roumains
écouteront la voix de la raison plutôt que
les conseils intéressés. »
En attendant la démarche des Puissances
Londres, 46 janvier.
On attend ici les nouvelles de Constanti
nople et l’incertitude dans laquelle on se
trouve sur la décision finale du gouverne-
ment ottoman permet toutes les hypothèses.
La conférence des ambassadeurs s’est oc
cupée hier des divers problèmes soulevés
par la question des îles poursuivant ainsi
normalement ses travaux.
Dans les milieux les mieux informés,
voici ce que l’on dit :
Il y a tout lieu de penser que le gouvernement
turc, autant p r déférence que par diplomatie, ne
fera pus de réponse catégorique à la note des
puissances. Il déclarera vr dsembl blement dans
une contre-note qu’il est prêt a écouter dans une
certaine mesure, et sur certains points les con
seils des grandes puissances. Celles ci se trou-
veron donc dans une situation assez délicate,
car après avoir demandé aux alliés de ne pas
rompre pour leur permettre d’intervenir, elles se
trouveront dans Tobligtion de prendre plus ou
moins a leur compte la suite de la discussion
avec Constantinople, si la réponse turque est as
sez habilement conçue pour mettre les puissances
cans l’impossibilité de se der r.
Cerlains alliés, comme la. prouvé la réunion de
mardi, voudraient la reprise immédiate des hosti
lités. Il y aura dès lors divergence d vues entre
eux et les grandes puissances, et l’intervention
sera plus difficile.
On estime ici que la Turquie, appuyant sa
résistance sur les divergences roumano bul
gares. et sur une certaine évolution de la
politique allemande, telle qu’on l’aperçoit
au ton de certains journaux d’outre-Rhin, la
Bulgarie a un intérêt vital à regler le plus
vite possible son différend avec la Roumanie
ALLEMAGNE
La Campagne contre M. Wetterlé
Au début de la séance du Reichstag, le dé
puté alsacien Haegi a pris la parole pour ré
pondre aux attaques aont M. Wetterlé a été
l’objet au Parlement impérial pour ses con
férences en France :
Les attaques formulées ici contre mes amis,
m’obligent, a-t-il déclaré, à préciser noire attitude
vis-à-vis des conférences fait-s en France par
l’abbé Wetterlé.
Les dépêches relatives à ces conférences ont
provoqué une grosse émotion dans la presse al
lemande. Cette émotion s’est traduite ici dans
des déclarations de députés appartenant à diffé
rents partis.
N us ne possédons pas encore le compterendu
authentique du discours de l’abbé Weterlé. Le
baron de Gamp aurait bien dû suspendre son ju
gement jusqu’à ce que nous possédions le texte
ex-ct des déclarations de l’abbé Wetterlé.
Mes amis et moi considérons que les députés
alsaciens-lorrains ont comme devoir d’exercer
sur tes rapports franco-allemands une influence
considérable. (Rires dans l’assistance).
Les discours que mes amis politiques peuvent
faire sur les dispositions de l’Aisace-Lorraine ne
peuvent avoir en France qu’une action favora
ble.
Les dispositions des Alsaciens-Lorrains n’ont
pas répondu a l’attente des partis allemands. Elles
sont pourtant de nature a diminuer les espéran
ces précises qu’on avait conçues d’un autre côté.
Il n’est peut-êire pas in tile de rappeler qu’un
député de notre groupe, M. l’abné Delsor, ayant
voulu, il y a hoil ans, faire une conférence à Lu
néville, fut arrêté par le commissaire de police
et expulsé. Cette mesure s’expliquait, il est vrai,
par le fait que la conférence de l’abbé Delsor ne
s’accordait point avec le ministère français d’alors
le ministère Combes. Il n’y a que peu de temps
qu’on reprit cet arrêté d’expulsion.
Les dispositions de l’Alsace-Lorraine peuvent, il
est vrai, déplaire a mes adversaires politiques. Si
des conférences faites en sol français devaient
surexister les esprits, nous le regretterions vive
ment, mes amis et moi. (Rires dans l’assistance).
Personne chez nous ne veut entendre parler de
telles aff «ires, i.’émotion provoquée par ces con
férences permet de penser qu’il eût été préférable
qu’elles n’aient pas eu lieu.
Les organes de notre parti l’ont déclaré sans
ambages. Nous sommes de cette opinion, L'abbé
Wetterle a d’aileurs interrompu la série de ses
conférences et s’est contente de faire lire son dis
cours. Dans la presse on dit alors quil avait agi
ainsi afin d’éviter une arrestation à sa rentrée en
Allemagne. Il n’est pas admissible qu’on lui prête
de tels motifs.
Je puis déclarer qu’il a interrompu sa série de
conférences pa ce qu’il n’était peint satisfait de
l’emorion qu’elle provoqua. (Brui set rires au cen
tre et sur les bancs nationaux-libéraux).
Les journaux français n’ont parlé que d’unema-
niere accidentelle du discours de M. Wetterle.
On ne peut nous en vou oir si nous désirons en
Alsace-Lorraine maintenir les relations deux fois
centenaires qui nous unissent à la France. Je
vous rappellerai à ce propos qu il existe chez
nous des efforts à la conciliation tout a fait ana
logues à ceux qui ont pour but de rapprocher l’Al-
lemagne et l’Angleterre.
L’Alsace pourrait être le trait d’union d’une on-
tente amicale qui assurerait la paix du monde.
Mes amis et moi regrettons vivement que la
question d’Alsace-Lorraine réapparaisse sans ces
se comme le fantôme qui menace la paix euro
péenne. A notre avis, la guerre de 1870 devrait
être la dernière. Personnellement nous pouvons
dire que toutes les tendances belliqueuses se
heurtent chez nous à une vive opposition. Jes-
père que les membres de cette Chambre sauront
garder leur sang froid et qu’fis n’imiteront pas tes
fonctionnaires d’Alsace-Lotainequi s’adolentpar
Les noms des futurs Cuirassés
Le ministre de la marine vient de déci
der que les super-dreadnoughts 8, P, 10
et 11, dont les marchés sont en préparation,
porteront les noms de Normandie, Gascogne,
Languedoc et Flandre.
On sait que les sept premiers portent les
noms de Jean^Bart, Courbet, France, Paris,
Bretagne, Provence et Lorraine.
Le ministre de la marine a décidé en ou
tre de donner aux deux contre-torpilleurs
que l’arsenal de Rochefort va commencer les
noms de Enseigne-Roux et Mécanicien-Prince
pal-Lestin.
Ces deux noms sont donnés en souvenir
de deux officiers qui moururent victimes de
leur dévouement dans les catastrophes de
Vléna et de la Liberté. L’enseigne Roux fut
tué au moment où il s’efforçait d'ouvrir les
portes du bassin de Missiessy dans lequel
était Vléna en feu ; le mécanicien principal
Lestin essaya deux fois d’ouvrir les prises
d’eau pour noyer les soutes de la Liberté, il
trouva la mort dans sa deuxième tentative.
INFORMATIONS
L’Autobus chez le juge de paix
Le 30 juin dernier, un inspecteur d’assu-
rances, M. Lejoncourt, passant rue Damré-
mont, à Paris, recevait, par suite de l’irrup
tion d’un autobus dans une flaque, une ger
be de boue dont il évalué le volume — avec
quelque exagération peut-être — à cinq ou
six litres.
Il se frotte les yeux, réquisitionne des té
moins et fait constater par le commissaire
les constellations visqueuses qui le macu
lent. Après quoi, il fait nettoyer son complet
et va présenter à la Compagnie des omnibus
la note suivante :
Nettoyage d’un complet.
Nettoyage d’un chapeau.
Nettoyage d’une chemise
Nettoyage d’une craate.
Nettoyage d’un faux-col..
Total...
Fr.
5
»
»
50
50
50
15
15
Fr. 6 80
La compagnie refusa d’acquitter cette
note. M. Lejoncour la fit appeler en concilia
tion et demanda cette fois, outre les 6 fr. 80,
une somme de 50 francs de dommages-inté-
rêts pour le temps perdu en démarches;
Nouveau refus,
Mercredi, la compagnie offrit enfin de
payer les 6 fr. 80 et les frais de citation.
Mais cette fois, M. Lejoncour demandait 350
francs de dommages-intérêtS pour le temps
perdu en nouvelles démarches. Il n’accepta
pas les propositions qu’on lui faisait.
Le tribunal refusa de lui accorder ces
350 francs et le condamna aux frais ; mais il
déclara :
« Attendu que la demande de G fr. 80 pour
nettoyage d'effets est justifiée, le tribunal
condamne la Compagnie des omnibus à
payer cette somme à M. Lejoncour. »
M. Lejoncour, qui tient à ses dommages-
intérêts, est décide à pousser plus loin l’af
faire.. . s’il le faut, jusque devant la Cour de
cassation...
L’accident du « Ma donna »
La Compagnie Cyprien Fabre a reçu par
radio-télegramme des détails sur l’explosion
du tube de chaudière qui s’est produite à
bord du Madonna, le 14 janvier, en face de
Fayal (îles Açores).
Les chauffeurs Jean Forni, Marcel Isolphes
Saïd Hamed et Hamed Habid ont été tués,
ainsi que le sonner Félix Porte.
Le chauffeur Vincent Maurel a été blessé.
LeMadonna continue sa. route sur Alger
pour y faire du charbon, puis il se rendra a
Patras où il débarquera, '800 émigrants grecs
qui ont quitté New-York pour aller servir
leur patrie.
5 Centimes
(6 Pages)
Vendredi 17 Janvier 4943
Anne?
S* 11,510
6 Centimes
AU HAVRE.
A PARIS.
ANN ON CES
(6 Pages;
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Paris, trois heures matin
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DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 16 Janvier, Dépêche de 4 h. 30
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Comptant .
3 mois.,...
cal ne
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-1-
23/—
10/-
FER
Comptant..
facile
£ 65/7 %
1 % d
3 mois....
£ 66/7 %
4 % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 15 janvier 1913.
NEW-YORR, 16 JANVIER
Cotons : janvier, baisse 20 points ; mars,
baisse 20 points ; mai, baisse 26 points ;
juillet, baisse 27 points. — Soutenu.
Cafés t inchangé à hausse 3 points.
NEW-YORK, 16 JANVIER
Cuivre Standard disp,
— mars
Amalgamat. Cop...
t. W JOUI
45 50
16 10
72 »7»
18 25
s. menai
16
15
18
87
1/8
25
CHICAGO. 16 JANVIER
Blé sur......
Mai
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c. du /ont»
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91 4/4
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Mai
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Saindoux sur.
Mai
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Juillet....
10 10
10 02
LA GUERRE D’ORIENT
La Note des Puissances
Londres, 16 janvier. — Le Foreign Office
n’a encore reçu aucune information au sujet
de la remise à la Porte de la note des puis
sances.
Le Commandement des Armées grecques
Athènes. — Un décret royal nomme le
Diadoque commandant général des armées
de Macédoine et d’Epire.
En Bulgarie
Sofia. — Le conseil tenu à Mustapha-
Pacha, en présence du roi, aurait eu pour
but de discuter avec les commandants d’ar
mée la continuation de la guerre.
Le conflit avec la Roumanie aurait perdu
de son acuité et serait entré dans une phase
plus calme, laissant espérer un arrange
ment amiable.
L’Incident roumano-bulgare
Londres, 16 janvier. — L’entretien de MM.
Danef, Misa et Jonescu a duré une heure
environ.
A l’issue de cet entretien. M. Daneff a en
voyé de longs télégrammes a Sofia.
M. Jonescu va partir demain de Londres
pour se rendre directement à Bucarest en
vue de soumettre au Conseil la réponse du
gouvernement bulgare aux revendications
roumaines qui lui a été communiquée par
M. Daneff, au cours de l’entretien d’aujour-
d’hui. V j .
CONDAMNATION A MORT
Aïx EN-PnovENCE, 16 jenvier. — La cour
d’assi»es vient de condamner à mort le nom-
mé Jean-Louis Ferrari qui, le 7 septembre
dernier, à Saint-André, dans la banlieue de
Marseille, tua à coups de revolver l’agent
Dussaud et blessa grièvement l’agent Paoii
qui voulait le conduire au poste.
LA CAMPAGNE CONTRE
L’ABBE WETTERLÉ
Strasbourg. — Hier soir a eu lieu une
réunion de protestation contre l’abbé Wet-
terlé. WA
L’avocat Erschkié a prononcé un dis
cours insultant pour les Alsaciens-Lor-
raios.
Un ordre du jour de blâme à l’abbé Wet-
terlé, traître à la Pairie allemande, a été
voté par acclamations.
PRÊTRES CONTRE ARCHEVÊQUE
Rome. — Quatre cents prêtres du diocèse
de Bologne ont décidé d’organiser une agita-
lion et même de proclamer la grève si l’ar
chevêque refuse de leur accorder satisfaction
au sujet de mesures qu'ils ont sollicitées
dans le but d'amelorer leurs conditions éco-
comiques.
Cette nouvelle provoque une grosse
lion dans les milieux religieux.
•===-====-== ==
EH ESPACNE
émo-
MADRID. — L’ancien ministre libéral Gar-
Sia Prieto, est nommé membre de la Cour
permanente du tribunal d’arbitrage de La
Haye.
LA POUCE DE TÉHÉRAN EN GREVE
Téhéran. — Toute la police de Téhéran
s’est mise en grève aujourd’hui.
Elle réclame le paiement des arriérés de
solde.
Les grévistes ont manifesté devant les mi
nistères.
Dans le courant de l’après-midi, cepen
dant, ils ont consenti à reprendre leur ser
vice, des promesses leur ayant été faites.
LA TRAVERSÉE DES ALPES
EN AÉROPLANE
Brigue.— Bielovuccie est revenu a Brigue;
il effectuera son prochain vol samedi.
LA COURSE CYCLISTE DES SIX JOURS
A la 75% heure, 2,432 kil. 725 m. étaient
couverts.
Tous les équipiers paraissaient suivre avec
facilit4
h Réunion Plénière des Gauches
TROISIEME SCRUTIN
La Moralité du Vote
(DE notre correspondant particulier)
Paris, 16 janvier.
Même affluence aujourd’hui dans les cou
loirs du Luxembourg, où l’on constate une
certaine nervosité. La majorité des assis
tants, anxieux du vote qui va être émis, se
hâte d’en diminuer la portée, craignant
qu’il ne soit pas conforme à ses désirs.
C’est ainsi que l’on déclare presque géné
ralement que la journée de demain sera
seule décisive.
Nous entendons tenir ce langage par des
partisans des deux candidats, car, dès le
début de l’après-midi, près de trois heures
avant l’ouverture du scrutin, il n’en reste
que deux : MM. Poincaré et Pams.
On apprend ensuite que, contrairement à
l’habitude, le président de la réunion plé
nière des Gauches ne proclamera pas le can
didat qui aura le plus de voix, désigné par
les suffrages comme devant être soutenu
par le parti républicain.
On se bornera à indiquer les chiffres sans
commentaires.
Pendant le scrutin, qui a lieu assez ra
pidement, toujours dans la salle de Brosse,
les commentaires deviennent de plus en
plus vifs. Il suffit qu’un personnage impor
tant se montre pour qu’il soit entouré et
accablé de questions auxquelles il ne ré
pond pas le plus souvent. M. Millerand,
cependant, et M. Vivian! ont affirmé leur
sympathie pour M. Poincaré. On annonce
que celui-ci sera l’objet de diverses dé
marches dans la soirée de la part des com-
bistes qui lui demanderont de se retirer.
Les amis de M. Poincaré ajoutent avec
énergie que maintenant, à aucun prix, il
ne se désistera. Du reste, il faut recon
naître que, quoique aujourd’hui, M. Pams
ait encore obtenu quatorze voix de plus que
son concurrent, celui-ci reste en excellente
posture.
Il est permis de croire que l’actuel pré
sident du Conseil peut trouver une majo
rité assez importante dans les 260 votants
qui ne se sont prononcés ni pour lui, ni
pour le ministre de l’agriculture.
Les progressistes et les droitiers ne don
neront pas leurs suffrages au candidat de
M. Combes, mais plutôt au défenseur de la
Proportionnelle.
De plus, les unifiés reprendront leur li
berté d’action après leur manifestation du
premier tour. On estime que pas mal d’en-
tr’eux préféreront M. Poincaré à M. Pams.
Tels sont les impressions de la fin de cette
après-midi. Elles sont plus nettes que cel
les d’hier et aussi plus favorables à l’hom
me d’Etat qui, après les anxiétés des der
nières crises extérieures, est considéré par
beaucoup comme le candidat du Pays.
T. II.
Nous avons entendu, à la sortie du Luxem
bourg, le langage suivant tenu par un sé
nateur qui venait de participer à la réunion
plénières des Gauches :
— Tous ceux qui ont voté soit pour M.
Poincaré, soit pour M. Pams, pourraient
s’abstenir demain de se rendre au Congrès.
Le résultat appartient à ceux qui ne sont
pas venus ici aujourd’hui.
Et tous ceux qui l’écoutaient paraissaient
de son opinion.
* *
Le troisième tour de scrutin
À la suie a une conférence tenue avant-
hier soir par les présidents de groupe, il a
été décidé que le troisième tour de scrutin
ne commencerait qu’à trois heures.
Le bruit avait couru que la composition du
corps électoral de la réunion plénière avait
été modifiée en vue du troisième tour, et
que les membres des groupes modérés des
deux Chambres en avaient été exclus. On
lisait, en effet, dans le Petit Parisien d’hier
matin :
Avant de quitter le Sénat, on apprenait enfin
que MM. Emile Combes, Augagneur et René Re-
noult avaient décidé, à la demande d’un certain
nombre de membres de leurs groupes, de ne pas
convoquer pour le troisième tour l’union républi
caine de la Chambre, la gauche républicaine du
Sénat et les indépendants des deux Assemblées.
En même temps, le Radical publiait la note
que voici :
Les présidents des groupes ont décidé de ne
convoquer que les seuls membres des gioupes de
gauche, à l’exclusion de l’union républicaine de la
Chambre, de la gauche républicaine du Sénat et
des indépendants.
Renseignements pris, ces informations
sont inexactes. Ce qui pouvait donner lieu à
équivoque c’est l’envoi par les six présidents
des groupes de gauche de la Chambre et du
Sénat d’ane lettre de rappel à leurs adhé
rents ainsi conçue ;
Mercredi soir.
Mon cher collègue,
Vous êtes instamment prié de prendre part au
3 e tour de scrutin préparatoire qui doit avoir lieu
au Sénat demain jeudi de 3 heures à 5 heures.
Bien à vous,
Emile Combes, Ratier, René Renoult, C’é-
menUl, Augagneur, d’Iriart d’Etchepare.
Mais ce rappel ne pouvait annuler en au
cune façon la lettre de convocation antérieu-
démarches auprès de M. Léon Bourgeois
pour que, dans un intérêt d’union républi
caine, il acceptât la candidature quel que
fût le résultat du vote. Il a renouvelé ses
instances après le troisième tour. M. Bour
geois a persisté dans son refus.
(Havas.J
rement lancée pour les trois tours de scru
tin*
Au surplus, dès qu’ils ont eu connaissance
de ce qui pouvait être considéré comme une
manoeuvre, les présidents de la gauche répu
blicaine du Sénat et de l'union républicaine
de la Chambre ont rappelé aux membres de
ces deux groupes l’intérêt de leur présence
au Luxembourg pour le troisième tour de
scrutin.
Ajoutons que dans la soirée d’avant-hier,
par les soins des organisateurs de la réunion
plénière, des lettres de rappel ont été en
voyées à un certain nombre de députés qui,
inscrits sur la liste générale, n’avaient pas
pris part au vote. Quelques-uns d’entre eux
ont fait répondre que, quoique malades, ils
se feraient conduire au palais du Luxem
bourg pour apporter leur bulletin de vote.
Le groupe de l'Action républicaine et so
ciale, fondé par M. Paul-Boncour à la suite
de la réorganisation du groupe républicain
socialiste, a tenu une réunion au Palais-
Bourbon, qu’il a continué dans un local voi
sin da Luxembourg, et où les vingt-huit
membres présents ont décidé de voter pour
M. Paras.
Le Comité politique plébiscitaire commu
nique la protestation suivante :
Le Comité politique plébiscitaire apprenant
qu’un certain nombre de membres du Parlement
viennent do recevoir des bulletins de vote portant
le nom du prince Napoléon, lient à protester éner
giquement contre une pareille manœuvre qui ne
peut avoir pour but que de favoriser des in
trigues de couloirs auxquelles le prince Napo
léon a formellement interdit à tous ses amis de
se mêler.
Pour le Comité politique plébiscitaire,
Le secrétaire général,
RUDELLE, ancien député.
Le scrutin a été ouvert à trois heures pré
cises, avec le même cérémonial que la veille.
Les bureaux de vote sont également les mê
mes.
Les Résultats du Scrutin
Voici les résultats officiels du troisième
tour de scrutin de la réunion plénière des
gauches tenue au Luxembourg :
* #
Les Adversaires de M. Poincaré
Leurs derniers Efiorts
La réunion des groupes de gauche a été
extrêmement agitée. Elle comptait environ
150 présents.
M. Combes présidait, ayant à ses côtés MM.
Clemenceau, René Renoùlt et Trouillot.
M. Clémenceau, sur la demande de M. Com
bes fortement enrhumé, rend d’abord
compte de la démarche faite auprès de M.
Poincaré et du refus de celui-ci de se dé
sister.
« En résumé, dit-il, M. Poincaré s’est ré
fugié derrière des questions de procédure. »
Puis M. Monis ayant fourni quelques ex
plications complémentaires, M. Ferdinand
Buisson a fait savoir qu'après la visite de la
délégation, il a eu, à titre personnel, une
conversation avec le président du Conseil.
M. Ferdinand Buisson est ainsi amené à
dire qu’au cours de cette entrevue, M. Poin
caré lui a dé 1 laré que M Clémenceau s’était
opposé à ce qu’une nouvelle tentative fût
effectuée auprès de M. Léon Bourgeois pour
le déterminer, au cas où tous les groupes de
gauche se mettraient d’accord sur son nom,
à accepter d’être le candidat du parti répu-
blicain.
A ce moment, un incident des plus vifs se
produit : M. Clemenceau nie énergiquement
avoir eu une pareille attitude.
Hors de lui, il dit à M. Ferdinand Buisson:
« Vous êtes un misérable et un menteur I
Vous vous prêtez à une manœuvre de M.
Poincaré 1 »
M. Augagneur entreprend le récit de l’en-
trevue avec M. Poincaré.
Il demande à M. Buisson où il a puisé ses
renseignements.
M. Thomson a proposé de clore la réunion
par le vote de la motion suivante :
10 Un vote de félicitations aux délégués
des groupes de gauche ;
20 Un vote d’acclamations et d’union de
tous les républicains sur le nom de M. Pams,
candidat des républicains au Congrès.
Les motions ont été votées à l’unanimité,
moins trois voix.
Inscrits
suffrages exprimes
Majorité absolue..
MM. Paras
‘ Poincaré
Ribot
Delcassé .....
Deschanel ....
.. 748
.. 646
.. 324
323 voix
309 —
2
1
Après la proclamation de ces résultats,
M. Maurice Faure, qui présidait la réunion,
a dit :
« M. Paras a obtenu la majorité des suf
frages. Vive la République ! »
Des acclamations et des applaudissements
se sont fait entendre.
s, *
M. Poincaré reste candidat
MM. Caillaux, Clémenceau, Combes, Au
gagneur, Clémentel, d'Iriart d'Etchepare,
Raynaud et René Renoult, délégués par un
certain nombre de républicains de gauche,
se sont rendus, à six heures et demie du
soir, chez M. Poincaré pour le prier, au
nom de la discipline républicaine, de reti
rer sa candidature.
M. Poincaré a répondu que, sur les ins
tances d’un grand nombre de ses amis,
appartenant à tous les groupes de gauche,
il croit devoir maintenir sa candidature.
Lorsque la réunion préparatoire a été
convoquée, il a en effet été entendu que
les candidats ne seraient pas liés par le ré
sultat du scrutin et, en fait, au premier
tour de scrutin, la discipline ne s’est pas
exercée à son profit.
D’autre part, près de 100 républicains,
membres de l’Assemblée Nationale, convo
ques à la réunion plénière, n'y ont pas as
sisté et leur présence aurait pu sensible
ment modifier les chiffres du scrutin pré
paratoire.
Enfin M. Poincaré a insisté sur ce qu’il
a appelé la raison essentielle de sa déci
sion. Au 3 e tour de scrutin, a-t-il dit, la
lutte n’était pas engagée sur une question
politique. Il ne pouvait, semble-t-il, y avoir
en jeu que des préférences individuelles.
M. Pams et lui font en effet partie du
même Cabinet. Ils ont suivi, en pleine
harmonie, une politique commune. Jamais
M. Pams n’a formulé une objection ou une
réserve contre les actes ou les déclarations
du président du Conseil.
Le vote de la réunion préparatoire ne
peut donc avoir une signification contre la
candidature de M. Poincaré. Dans ces con
ditions M. Poincaré regrette de ne pouvoir
s’effacer devant M. Pams.
MM. Monis et Clémenceau ont alors de
mandé à M. Poincaré s’il ne consentirait
pas à se retirer en même temps que M.
Pams en faveur d’un nouveau candidat.
M. Monis a même proposé que M. Poin
caré choisisse lui-même ce candidat et a
offert de s’en rapporter à son arbitrage.
Mais M. Clémenceau a déclaré qu’il ne s’as
sociait pas à cette proposition.
M. Poincaré a répondu qu’on aurait pu
chercher une candidature nouvelle avant le
troisième tour de scrutin, mais que la réu
nion préparatoire étant maintenant termi
née, il était impossible de savoir si un nou
veau candidat pourrait assurer l'union des
républicains, c’est donc forcément à l’As
semblée nationale que la parole doit désor
mais appartenir.
Entre le deuxième et le troisième tour,
M. Poincaré a fait vainement de nouvelles
Comment les Maires seront avisés
Dans la soirée du vendredi 17 ou dans la
nuit du vendredi 17 au samedi 18, les résul
tats de l’élection du président de la Répu
blique seront, aussitôt connus, communi-
ques à tous les maires du département. Pour
les communes non pourvues de bureau télé-
graphique ils seront portés à la mairie par
les soins de la gendarmerie.
[a Guerne dOrient
afin d’ôter de ce fait à la Turquie un de
ses atouts principaux.
On sait, et cette information est jugée fort
importante par ses conséquences, que Nzim
pacha a déclaré au grand-vizir qu’il ne pou
vait rien garantir non seulement quant à
une offensive, mais même quant à une résis
tance de l’armée turque àTchataldja. Il ne
disposait que d'un peu moins de 150,000
hommes valides à Tchataldja et dans la pres
qu’île de Gallipoli, les autres étant inutilisa
bles. On se demande jusqu’à quel point cette
révélation sincère influera sur la décision
finale du gouvernement ottoman.
Les délégués ottomans à Londres
Londres, 16 janvier.
1 heure 40 soir.
La délégation ottomane est toujours sans
nouvelles précisés de Constantinople. Elle
n’a pas été informée non plus que le grand
conseil se soit réuni. Elle en conclut que la
réunion a dû être différée jusqu’à la remise
de la note des puissances.
La délégation continue d'être convaincue
que le gouvernement ottoman fera à la note
une réponse négative.
La Turquie et la Note des Puissances
Constantinople, 16 janvier.
Bien que la note des puissances n’ait pas
encore été remise officiellement à .la Porte,
on croit savoir que le gouvernement turc a
déjà préparé les termes de la réponse qu’il
compte faire.
Cette réponse sera à la fois courtoise et di
latoire. Après avoir remercié les puissances,
la Porte sollicitera des éclaircissements sur
quelques points. Elle demandera notamment
que le bénéfice du régime des capitulations
ne soit pas étendu en Turquie aux puissan
ces balkaniques. Elle insistera en même
temps pour que l’Europe lut rende la liberté
de conclure des traites de commerce et
de remanier à sa guise le tarif de ses
douanes.
Il va de soi que cette réponse sous forme
interrogative aura pour but de permettre à
la Turquie de gagner du temps et de conti
nuer la conversation.
Le Bombardement de Syra
Athènes, 16 janvier.
Les rares commentaires que les journaux
de ce matin consacrent au bombardement
de Syra par le Medjidich, tendent à prouver
que la situation sur mer n’a pas changé.
Cependant, l’impression produite sur le pu
blic est énorme et pénible.
Suivant une dépêche publiée par la Nea
Emera, le Makedonia était en flammes au mo
ment où on l‘a coulé.
Ministres de Roumanie en Autriche
Vienne, 16 janvier.
Le Volksblatt annonce l’arrivée à Budapest
de M. Dissesco, ministre roumain de l’ins
truction publique, qui partira aujourd’hui
pour Vienne, en vue d’y attendre M. Take
Jonesco.
« Ce voyage, dit le journal, a un but pu
rement politique et se rattache au différend
roumano-bulgare. »
D’autre part,, le général Horjon, ministre
roumain de la guerre, est arrivé à Kronstadt
(Hongrie).
ce que des Alsaciens-Lorrains au cours d’une ex-
cursion en France auraient été acclamés par la
population. Ce ne sont pas de tels événements
qui peuvent ébranler la marche de l'eupire alle
mand.
Quant à la question de savoir si M. Wetterlé
trouvera à l’avenir un siège au Reichstag, ce n’est
pas le député de Gamp, mais les électeurs de M
Wetterlé qui devront le décider. Au reste, rien
n’empêche M de Gamp ou ses amis de se porter
comme candidats dans cet arrondissement. Notre
position envers le gouvernement n’a rien à faire
avec la sympathie que nous avons pour le pays
voisin. Elle a pour origine les fautes du gouver
nement allemand.
ITALIE
Une Loterie mouvementée
Mercredi a eu lieu le tirage de la loterie
des Expositions de Rome et de Turin, dont
le premier prix atteignait un million de lire.
Un événement dramatique a marqué cette
séance.
Le notaire qui présidait les opérations du
tirage, a été frappé d’une attaque d’apoplexie.
On a dû suspendre la séance pour prodiguer
des soins au malade et pour désigner son
suppléant.
On ne connaît pas encore le nom du ga
gnant du lot principal, mais on assure que le
hasard a attribué le second prix à Mlle Sarto,
sœur du pape.
Cette information est-elle exacte ? Nul n’o
serait l’affirmer, mais comme précisément la
sœur du pape s’est rendue à la fin de l’après-
midi au Vatican, il n’en a pas fallu davan
tage pour que l’on crut qu’elle faisait cette
visite afin d annoncer à son frère la bonne
nouvelle.
RUSSIE
Le grand-duc Michel renonce à ses droits
Un oukase du tsar, publié hier, relève le
grand-duc Michel Alexandrovitch des obliga
tions que lui conférait le manifeste impérial
du 14 août 1904 en qualité de régent, si le
décès du tsar survenait avant que l’héritier
du trône eût atteint sa majorité.
Un second oukase établit sur la personne,
les biens et les affaires du grand-duc Michel
Alexandrovitch une tutelle placée sous la
direction supérieure du tsar. L'administra-
tion des biens, meubles et immeubles du
grand-duc passe à l'administration des apa
nages.
On sait que le frère du tsar a renoncé aux
privilèges de son rang à la suite de son ma*
riage, contre la volonté impériale, avec la
fille d'un avocat de Moscou, femme divorcé»
d’un officier des cuirassiers bleus.
BULLETIN MILITAIRE
Déclarations de M. Théodorof
Ministre des Finances de Bulgarie
Saint-Pétersbourg, 16 janvier.
M. Théodorof, ministre des finances de
Bulgarie, a fait les déclarations suivantes :
« Mon voyage est provoqué surtout par
des questions financières. Je suis venu à
Saint-Pétesbourg pour élaborer un projet de
création d’une banque russo-bulgare et pré
parer les bases d’un emprunt que la Bulga
rie veut contracter à Paris, emprunt qu’elle
doit émettre aussitôt la paix conclue. G'est
pour cela que je vais me rendre à Paris.
» Quant à la répartition de la dette otto
mane, la meilleure combinaison pour nous
et la plus simpe serait d’y faire comprendre
la part qui nous échoit dans l’indemnité de
guerre, mais ce n’est pas là une condition
absolue. Il y a d’autres moyens de contenter
les créanciers et les États.
» On fixera par exemple les annuités que
nous aurons à payer pour le compte de la
Turquie, et ces annuités seront versées à la
dette. De son côté, la Turquie s’obligera à
nous payer une indemnité de guerre pou
vant être garantie par les excédents éven
tuels qui peuvent revenir à la dette publi-
que, ou par les revenus turcs que l’on pour
rait affecter à cette dette dans ce but.
» Quant aux négociations bulgaro-rou-
mairies, elles ont lieu à Londres surtout ;
c'est de là qu'il faut attendre la solution. Je
veux toujours croire que la Roumanie com
prendra ce que lui dictent ses vrais intérêts
et proférera à de pauvres compensations
l’amitié bulgare qui lui sera précieuse pour
l’avenir. Je veux croire que les Roumains
écouteront la voix de la raison plutôt que
les conseils intéressés. »
En attendant la démarche des Puissances
Londres, 46 janvier.
On attend ici les nouvelles de Constanti
nople et l’incertitude dans laquelle on se
trouve sur la décision finale du gouverne-
ment ottoman permet toutes les hypothèses.
La conférence des ambassadeurs s’est oc
cupée hier des divers problèmes soulevés
par la question des îles poursuivant ainsi
normalement ses travaux.
Dans les milieux les mieux informés,
voici ce que l’on dit :
Il y a tout lieu de penser que le gouvernement
turc, autant p r déférence que par diplomatie, ne
fera pus de réponse catégorique à la note des
puissances. Il déclarera vr dsembl blement dans
une contre-note qu’il est prêt a écouter dans une
certaine mesure, et sur certains points les con
seils des grandes puissances. Celles ci se trou-
veron donc dans une situation assez délicate,
car après avoir demandé aux alliés de ne pas
rompre pour leur permettre d’intervenir, elles se
trouveront dans Tobligtion de prendre plus ou
moins a leur compte la suite de la discussion
avec Constantinople, si la réponse turque est as
sez habilement conçue pour mettre les puissances
cans l’impossibilité de se der r.
Cerlains alliés, comme la. prouvé la réunion de
mardi, voudraient la reprise immédiate des hosti
lités. Il y aura dès lors divergence d vues entre
eux et les grandes puissances, et l’intervention
sera plus difficile.
On estime ici que la Turquie, appuyant sa
résistance sur les divergences roumano bul
gares. et sur une certaine évolution de la
politique allemande, telle qu’on l’aperçoit
au ton de certains journaux d’outre-Rhin, la
Bulgarie a un intérêt vital à regler le plus
vite possible son différend avec la Roumanie
ALLEMAGNE
La Campagne contre M. Wetterlé
Au début de la séance du Reichstag, le dé
puté alsacien Haegi a pris la parole pour ré
pondre aux attaques aont M. Wetterlé a été
l’objet au Parlement impérial pour ses con
férences en France :
Les attaques formulées ici contre mes amis,
m’obligent, a-t-il déclaré, à préciser noire attitude
vis-à-vis des conférences fait-s en France par
l’abbé Wetterlé.
Les dépêches relatives à ces conférences ont
provoqué une grosse émotion dans la presse al
lemande. Cette émotion s’est traduite ici dans
des déclarations de députés appartenant à diffé
rents partis.
N us ne possédons pas encore le compterendu
authentique du discours de l’abbé Weterlé. Le
baron de Gamp aurait bien dû suspendre son ju
gement jusqu’à ce que nous possédions le texte
ex-ct des déclarations de l’abbé Wetterlé.
Mes amis et moi considérons que les députés
alsaciens-lorrains ont comme devoir d’exercer
sur tes rapports franco-allemands une influence
considérable. (Rires dans l’assistance).
Les discours que mes amis politiques peuvent
faire sur les dispositions de l’Aisace-Lorraine ne
peuvent avoir en France qu’une action favora
ble.
Les dispositions des Alsaciens-Lorrains n’ont
pas répondu a l’attente des partis allemands. Elles
sont pourtant de nature a diminuer les espéran
ces précises qu’on avait conçues d’un autre côté.
Il n’est peut-êire pas in tile de rappeler qu’un
député de notre groupe, M. l’abné Delsor, ayant
voulu, il y a hoil ans, faire une conférence à Lu
néville, fut arrêté par le commissaire de police
et expulsé. Cette mesure s’expliquait, il est vrai,
par le fait que la conférence de l’abbé Delsor ne
s’accordait point avec le ministère français d’alors
le ministère Combes. Il n’y a que peu de temps
qu’on reprit cet arrêté d’expulsion.
Les dispositions de l’Alsace-Lorraine peuvent, il
est vrai, déplaire a mes adversaires politiques. Si
des conférences faites en sol français devaient
surexister les esprits, nous le regretterions vive
ment, mes amis et moi. (Rires dans l’assistance).
Personne chez nous ne veut entendre parler de
telles aff «ires, i.’émotion provoquée par ces con
férences permet de penser qu’il eût été préférable
qu’elles n’aient pas eu lieu.
Les organes de notre parti l’ont déclaré sans
ambages. Nous sommes de cette opinion, L'abbé
Wetterle a d’aileurs interrompu la série de ses
conférences et s’est contente de faire lire son dis
cours. Dans la presse on dit alors quil avait agi
ainsi afin d’éviter une arrestation à sa rentrée en
Allemagne. Il n’est pas admissible qu’on lui prête
de tels motifs.
Je puis déclarer qu’il a interrompu sa série de
conférences pa ce qu’il n’était peint satisfait de
l’emorion qu’elle provoqua. (Brui set rires au cen
tre et sur les bancs nationaux-libéraux).
Les journaux français n’ont parlé que d’unema-
niere accidentelle du discours de M. Wetterle.
On ne peut nous en vou oir si nous désirons en
Alsace-Lorraine maintenir les relations deux fois
centenaires qui nous unissent à la France. Je
vous rappellerai à ce propos qu il existe chez
nous des efforts à la conciliation tout a fait ana
logues à ceux qui ont pour but de rapprocher l’Al-
lemagne et l’Angleterre.
L’Alsace pourrait être le trait d’union d’une on-
tente amicale qui assurerait la paix du monde.
Mes amis et moi regrettons vivement que la
question d’Alsace-Lorraine réapparaisse sans ces
se comme le fantôme qui menace la paix euro
péenne. A notre avis, la guerre de 1870 devrait
être la dernière. Personnellement nous pouvons
dire que toutes les tendances belliqueuses se
heurtent chez nous à une vive opposition. Jes-
père que les membres de cette Chambre sauront
garder leur sang froid et qu’fis n’imiteront pas tes
fonctionnaires d’Alsace-Lotainequi s’adolentpar
Les noms des futurs Cuirassés
Le ministre de la marine vient de déci
der que les super-dreadnoughts 8, P, 10
et 11, dont les marchés sont en préparation,
porteront les noms de Normandie, Gascogne,
Languedoc et Flandre.
On sait que les sept premiers portent les
noms de Jean^Bart, Courbet, France, Paris,
Bretagne, Provence et Lorraine.
Le ministre de la marine a décidé en ou
tre de donner aux deux contre-torpilleurs
que l’arsenal de Rochefort va commencer les
noms de Enseigne-Roux et Mécanicien-Prince
pal-Lestin.
Ces deux noms sont donnés en souvenir
de deux officiers qui moururent victimes de
leur dévouement dans les catastrophes de
Vléna et de la Liberté. L’enseigne Roux fut
tué au moment où il s’efforçait d'ouvrir les
portes du bassin de Missiessy dans lequel
était Vléna en feu ; le mécanicien principal
Lestin essaya deux fois d’ouvrir les prises
d’eau pour noyer les soutes de la Liberté, il
trouva la mort dans sa deuxième tentative.
INFORMATIONS
L’Autobus chez le juge de paix
Le 30 juin dernier, un inspecteur d’assu-
rances, M. Lejoncourt, passant rue Damré-
mont, à Paris, recevait, par suite de l’irrup
tion d’un autobus dans une flaque, une ger
be de boue dont il évalué le volume — avec
quelque exagération peut-être — à cinq ou
six litres.
Il se frotte les yeux, réquisitionne des té
moins et fait constater par le commissaire
les constellations visqueuses qui le macu
lent. Après quoi, il fait nettoyer son complet
et va présenter à la Compagnie des omnibus
la note suivante :
Nettoyage d’un complet.
Nettoyage d’un chapeau.
Nettoyage d’une chemise
Nettoyage d’une craate.
Nettoyage d’un faux-col..
Total...
Fr.
5
»
»
50
50
50
15
15
Fr. 6 80
La compagnie refusa d’acquitter cette
note. M. Lejoncour la fit appeler en concilia
tion et demanda cette fois, outre les 6 fr. 80,
une somme de 50 francs de dommages-inté-
rêts pour le temps perdu en démarches;
Nouveau refus,
Mercredi, la compagnie offrit enfin de
payer les 6 fr. 80 et les frais de citation.
Mais cette fois, M. Lejoncour demandait 350
francs de dommages-intérêtS pour le temps
perdu en nouvelles démarches. Il n’accepta
pas les propositions qu’on lui faisait.
Le tribunal refusa de lui accorder ces
350 francs et le condamna aux frais ; mais il
déclara :
« Attendu que la demande de G fr. 80 pour
nettoyage d'effets est justifiée, le tribunal
condamne la Compagnie des omnibus à
payer cette somme à M. Lejoncour. »
M. Lejoncour, qui tient à ses dommages-
intérêts, est décide à pousser plus loin l’af
faire.. . s’il le faut, jusque devant la Cour de
cassation...
L’accident du « Ma donna »
La Compagnie Cyprien Fabre a reçu par
radio-télegramme des détails sur l’explosion
du tube de chaudière qui s’est produite à
bord du Madonna, le 14 janvier, en face de
Fayal (îles Açores).
Les chauffeurs Jean Forni, Marcel Isolphes
Saïd Hamed et Hamed Habid ont été tués,
ainsi que le sonner Félix Porte.
Le chauffeur Vincent Maurel a été blessé.
LeMadonna continue sa. route sur Alger
pour y faire du charbon, puis il se rendra a
Patras où il débarquera, '800 émigrants grecs
qui ont quitté New-York pour aller servir
leur patrie.
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